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chaleur

Pourquoi certains sont plus frileux que d'autres??

sur le plan scientifique o n vous dit tout

Tout le monde a vécu au moins une fois la situation. Dans une pièce où la température est homogène, certains ont froid, d’autres trouvent qu’il fait bon alors qu’un dernier groupe, lui, estime qu’il fait un peu trop chaud…

C’est un fait, nous ne sommes pas tous égaux face à la perception du chaud et du froid. "L’état de savoir si l’on ressent du chaud ou froid dépend de beaucoup de choses, précise Daniel Ricquier, professeur de biochimie au sein de la faculté de médecine de l’université Paris-Descartes, rattaché au Centre national de la recherche scientifique (CNRS). C’est une question très difficile car il peut y avoir desexplications psychologiques ou biologiques. Il n’y a pas de réponse extrêmement claire".

Si des facteurs généraux assez évidents, comme l’état de nutrition des individus, la façon dont ils sont habillés ou encore leur attitude psychologique (avec un rhume, certains vont tout de même travailler tandis que d’autres restent au lit), constituent la première explication, plusieurs autres paramètres entrent en ligne de compte pour expliquer les différences de ressenti. Voici les principales causes.

1/ Les actifs sont moins frileux

Cela paraît logique mais plus on bouge au quotidien, moins on est sensible au froid d’une façon générale. "Chez l’homme, la fonction biologique qui crée la chaleur, c’est le mouvement, rappelle Anne Lonbès, directeur de recherche à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), spécialisée dans les maladies génétiques. C’est le muscle qui crée la chaleur, donc quelqu’un d’immobile aura plus vite froid que quelqu’un en mouvement". 

Crédit photo : Bonnaud Guillaume

"Les gens qui bougent très peu sont plus sensibles à la sensation de froid que d’autres, confirme Daniel Ricquier. A l’inverse, il suffit d’un peu d’activité physique pour moins ressentir le froid. Les muscles ne peuvent pas fonctionner sans produire de la chaleur".

2/ Hommes et femmes ne sont pas égaux

Face au froid, les deux sexes ne disposent pas des mêmes armes pour lutter, si l’on en croit Emmanuel Bourinet, directeur de recherche au CNRS. En cause : la testostérone, hormone masculine par excellence.

"Les molécules réceptrices du froid sont régulées par la testostérone, ce qui fait qu’en fonction du sexe, on a une activité qui n’est pas égale, raconte le chercheur. Un exemple : chez la souris, que j’étudie, des expériences de thermotaxie, qui permettent de définir la température de confort d’un individu, montrent que quand on met l’animal dans un couloir où la température du sol va de 10 à 50 degrés, on voit que le mâle s’arrête à une température de confort qui est 3 à 4 degrés plus faible que celle de la femelle".

Crédit photo : FRANCK FIFE / afp

"Si on injecte de la testostérone à la femelle, celle-ci va se comporter comme un mâle et à l’inverse, si on castre les mâles, ils vont se comporter comme des femelles. Cette expérience tend à prouver pourquoi les femmes ont tendance à avoir plus froid que les hommes. C’est une différence purement hormonale qui contrôle la détection du froid ressenti".

3/ Les gens en surpoids ont-ils vraiment moins froid ?

Pour Anne Lonbès, la réponse n’est pas aussi simple qu’elle paraît. "Les tissus adipeux (la graisse, NDLR) épais sont un matelas plus protecteur contre le froid mais plus on est en surpoids, moins on fait d’effort. Donc ce sont des effets qui se contrarient. De fait, il n’est pas évident que plus on est gros, mieux on est protégé contre le froid. En revanche, si on est gros mais qu’on est aussi quelqu’un actif, alors là ce sera vrai".

Crédit photo : JEFF HAYNES / afp

4/ Le métabolisme

Chaque individu a une activité métabolique qui lui est propre et en fonction de ses caractéristiques, il produit plus ou moins de chaleur.

"Nos cellules vont utiliser en permanence toute sorte de molécules carbonées pour faire différentes transformations, explique Daniel Ricquier. Quand nos cellules fonctionnent, elles oxydent des substrats à partir de l’oxygène que nous inhalons. Et quand on oxyde des substrats, il y a inévitablement une partie de l’énergie d’oxydation qui est perdue sous forme de chaleur. Donc des gens peuvent oxyder plus ou moins rapidement telle ou telle molécule et cela explique les différences de production de chaleur dans une situation normale".

En résumé, ceux qui bénéficient d’une capacité à "oxyder" plus rapidement des molécules produisent plus de chaleur que les autres et sont donc moins frileux. Pourquoi ces inégalités ? Mystère… "Ça dépend de l’activité intrinsèque de nos enzymes. C’est le patrimoine de chacun qui détermine ça. Chacun est différent", note le chercheur.

Crédit photo : JEWEL SAMAD / afp

5/ Êtes-vous bien pourvu en tissus adipeux bruns ?

Après des années de recherche, les scientifiques, dont Daniel Ricquier, ont découvert récemment que l’on trouve des tissus adipeux bruns chez l’homme adulte. La découverte est fondamentale car ceux-ci jouent un rôle essentiel dans la capacité du corps à se réchauffer.

Jusque-là, ces tissus avaient surtout été observés chez les animaux hibernants et les nourrissons. "On sait que les hibernants peuvent descendre leur température à 3 degrés quand ils dorment, explique le chercheur. Quand ils se réveillent, ils remontent à 35–37 degrés en 1 ou 2 heures ! Leur système de chauffage, c’est le tissu adipeux brun. Il est aussi bien présent chez les bébés, qui en ont à la naissance. Ce tissu aiderait le nouveau né à maintenir sa température à 37 degrés quand il quitte sa maman".

"La chose nouvelle, c’est qu’on sait désormais qu’on trouve ce tissu adipeux brun chez l’adulte. C’est difficile de dire si ces cellules expliquent 5 ou 10% de la thermogenèse (production de chaleur, NDLR) mais nous en avons et on peut imaginer qu’elles participent à expliquer les différences entre ceux qui ont toujours chaud ou froid".

 

Crédit photo : TIMOTHY CLARY / afp

6/ Des causes pathologiques

Indépendamment des explications précitées, des dérèglements d’ordre pathologique peuvent avoir pour conséquence une moindre propension à supporter des températures trop chaudes ou froides.

– Un dysfonctionnement de la thyroïde a un effet immédiat sur la perception des températures. "La thyroïde est une glande qui joue sur la régulation d’un certain nombre de fonctions tissulaires, dont des réactions qui créent de la chaleur", précise Anne Lonbès. 

Ainsi, "les hyperthyroïdiens sont des gens qui ont toujours chaud, qui sont maigres car ils brûlent leur molécules, ce qui produit de la chaleur, complète Daniel Rocquier. Les hypothyroïdiens, eux, ont froid. Ils mobilisent peu leurs réserves, ont tendance à garder un stock de lipides et ont une tendance au surpoids car ils vont dégager très peu d’énergie sous forme de chaleur".

Crédit photo : Drouinaud Emilie

– La circulation sanguine permet l’acheminement de l’oxygène dans les cellules. Celles-ci s’en servent pour leurs besoins thermodynamiques. La régulation de cette circulation sanguine est plus ou moins performante d’un individu à l’autre et quand elle n’est pas efficace, celui-ci est plus susceptible d’être sensible au froid, comme l’explique Anne Lonbès.

"Les vaisseaux sanguins s’adaptent au froid donc quand on est exposé au froid, pour économiser la chaleur, on va vasoconstricter. Cela signifie qu’on va avoir moins de circulation sanguine en périphérie (nez, orteils, oreilles, doigts, surface de la peau, etc.) car le sang qui circule sous la peau perd plus de chaleur que dans des compartiments du corps plus internes. Donc quand il fait froid, on redistribue notre sang pour économiser la chaleur".

Pour contrer cette sensation de froid, le corps réagit de plusieurs façons, bien connues de chacun. Ainsi, les frissons"sont des contractions multiples et très diffuses qui ne créent pas de mouvement et qui font monter la température de façon efficace", reprend la spécialiste. Dans le même ordre d’idée, on peut grelotter : "Ce sont des frissons à l’état supérieur car là, le corps commence à produire du mouvement". A l’extrême opposé, la transpiration, elle, est une conséquence de la vasodilatation, qui "essaie de faire circuler le sang le plus rapidement vers la surface afin d’évacuer la chaleur

- Parfois, le problème peut se situer au niveau neuronal. Ainsi, le cerveau peut tromper le corps et lui faire penser qu’il a froid alors qu’il n’en est rien. "Nous avons des récepteurs au froid dans la moelle épinière mais aussi dans le cerveau, au niveau de l’hypothalamus cérébral, développe Daniel Ricquier. Selon les individus, ces récepteurs fonctionnent plus ou moins bien. On peut imaginer que les récepteurs qui, dans le cerveau, disent "la température monte ou baisse" peuvent avoir des altérations chez certaines personnes. Ainsi, ils ne donneraient donc pas la bonne information. Le cerveau peu ressentir une baisse de température qui, en vérité, n’a pas lieu".

À LIRE AUSSI

Comment notre corps produit de la chaleur (thermogenèse)

La thermogénèse est un phénomène qui peut être volontaire ou involontaire. L'exercice physique est l'exemple typique de thermogénèse volontaire : on bouge pour se réchauffer. Au repos, un corps humain moyen produit entre 70 et 100 watts sous forme de chaleur. En activité, il peut générer jusqu'à 1500 watts, ce qui lui permet de rivaliser avec bien des radiateurs électriques du marché ! (Cody Lundin, 98.6°, The Art Of Keeping Your Ass Alive). L'absorbtion d'aliments riches en protides et en calories, bien qu'elle soit motivée par des hormones spécifiques et qu'elle devienne ainsi quasiment involontaire (ha-hum !), est un autre bon exemple de thermogénèse volontaire. L'absorbtion des protéines, tout comme l'augmentation du métabolisme basal induit par une alimentation hypercalorique, sotn deux sources de chaleur majeures pour l'organisme luttant contre le froid (Lundin, Maniguet, Étienne).

Par une série de mécanismes involontaires, notre corps met aussi en branle des processus de production de chaleur très efficaces.

À court terme...
Outre le fait de contracter nos vaisseaux sanguins périphériques, les hormones sécrétées par notre corps lorsque nous avons froid ont pour effet d'augmenter la contractilité de nos muscles. Autrement dit, nos muscles ont tendance à se contracter plus facilement, jusqu'à le faire de manière involontaire (frissons). Ces frissons sont extrêmement efficaces pour produire de la chaleur, mais ils sont aussi une dépense d'énergie importante. D'ailleurs, les conclusions d'un rapport de l'armée américaine étaient claires sur ce point (FM-21-75 Survival Manual). Enfermant un pauvre soldat nu dans une chambre froide (enfin, un caisson climatisé équipé de différents capteurs...), les médecins militaires ont pu observer qu'un individu moyen peut, en grelottant très fort, maintenir une température centrale corporelle stable même aux environs du point de congélation. Personne, cependant, ne peut grelotter ainsi indéfiniment... Et c'est bien là tout le problème. Dans ces conditions, la lutte contre le froid est un véritable sport d'endurance. L'effort demandé à l'organisme lors de frissonnements violents, d'ailleurs, est souvent si intense qu'il ne peut être alimenté que par nos réserves de glucose et de glycogène*, ce qui pose un problème majeur après une heure, environ. Le corps, en effet, a alors épuisé ses réserves de glucose et de glycogène et l'intensité des frissons doit diminuer, par simple manque de carburant de qualité. On comprend donc bien que de telles dépenses d'énergie ne peuvent en aucun cas être une solution à long terme pour survivre au froid.

Xavier Maniguet, dans son classique « Survivre », explique de quelle manière une bonne acclimatation permet de retarder les réponses de thermogénèse de l'organisme. Le corps acclimaté attendra d'avoir atteint une température centrale plus basse avant de mettre en branle ses si coûteux mécanismes d'urgence. Il peut ainsi, au lieu de tirer sa dernière cartouche au moindre refroidissement superficiel, conserver ses ressources pour les situations où il en aura réellement besoin.

Heureusement pour nous, l'évolution nous a dotés de systèmes de production de chaleur utilisant d'autres ressources que notre précieux glycogène...

À long terme...
Comme nous l'avons vu plus haut, l'acclimatation au froid passe par l'augmentation de nos réserves de graisse, et par une augmentation de l'appétit. Mais l'augmentation quantitative de nos poignées d'amour se couple heureusement à certains changements qualitatifs dans la composition même de nos cellules adipeuses.

Il existe deux types de cellules adipeuses (ou adipocytes). Les adipocytes blancs, qui stockent les graisses, et les adipocytes bruns, qui les brûlent (les chercheurs ont maintenant tendance à inclure la moëlle osseuse dans la famille des adipocytes, mais continuons pour l'instant à puiser dans substantifique moëlle de notre sujet). Le froid, et surtout les changements hormonaux qui accompagnent l'acclimatation au froid, ont pour effet de stimuler la création d'adipocytes bruns, et de les faire travailler à plein régime dans le seul but de produire de la chaleur à partir de nos réserves de graisse. Cette hyperactivité des adipocytes bruns permet donc de produire des quantités impressionnantes de chaleur sans puiser dans nos réserves de glycogène, comme cela se produit lorsqu'on frissonne.

Sachant qu'un individu moyen a, à sa disposition, environs 8kg de graisse (à 9 kcal/37,7 kJ le gramme, soit 72 000 kcal/301 000 kJ... et beaucoup plus pour certains... bref de quoi tenir par très grand froid pendant deux semaines au moins) contre seulement quelques centaines de grammes de glycogène, on comprend bien tout l'intérêt d'utiliser ses graisses en priorité pour le chauffage !

Le visage et le cou des trappeurs lapons, par exemple, ont été étudiés et ont montré une extraordinaire densité de cellules adipeuses brunes, produisant de la chaleur... Le reste du corps étant protégé par des vêtements, la densité de ces mêmes petites « cellules-fournaises » était moindre, mais restait bien plus élevée que chez un individu non-acclimaté. Bref, l'acclimatation permet de mieux utiliser ses graisses pour se réchauffer.

À long terme, et si notre alimentation est suffisamment riche, notre corps peut produire assez de chaleur par l'action de nos adipocytes bruns pour que nous conservions une température interne relativement stable par temps froid, tout en gardant en réserve une « dernière cartouche » de grande puissance : le frissonnement.

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* Le glycogène est un composé chimique proche du glucose, qui est stocké dans nos muscles et notre foie. Il est le seul carburant qui puisse être utilisé pour les efforts aérobiques de haute intensité (au-dessus de 60% du VO2 Max). Il est disponible en quantités très limitées, pour un effort intense durant entre 45 et 120 minutes, selon la condition physique du sujet. Certains athlètes d'endurance utilisent des techniques diverses et ésotériques pour forcer leur corps à engranger davantage de glycogène avant une épreuve de longue durée. Ils peuvent ainsi espérer stocker suffisamment de glycogène pour un effort 140 ou 160 minutes, au grand maximum.

http://www.davidmanise.com/textes/acclimatation_froid.php

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