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La science l'orgueil et le génie humain

C’est faire montre d’impuissance pour un homme que de se mépriser soi-même, que de ne pas se prendre en considération, et que de porter sur les individus supérieurs un regard semblable à celui que porte un animal muet sur un animal parlant. A mon sens, une personne qui se trompe en ayant d’elle-même une haute estime est meilleure qu’une personne qui se trompe en ayant d’elle-même une basse estime. Car l’homme qui se voit vil n’acceptera pour lui-même aucune tâche ni aucune mise en situation qui ne soit en concordance avec la valeur qu’il se donne : il sera ainsi vil dans ses connaissances, vil dans ses manières, vil dans sa noblesse et sa vigueur d’esprit, vil dans ses aspirations et ses inclinations, vil dans toutes ses affaires et dans toutes ses activités. A l’opposé, s’il se voit grand, grandira avec lui tout ce qui était vil et qui correspondait à une âme vile.

Un illustre imam demanda un jour à son fils, qui était un élève doué : « Quel objectif vises-tu dans ta vie, mon enfant ? Et à quel homme, parmi les plus illustres, aimerais-tu ressembler ? » Ce à quoi le fils répondit : « J’aimerais être comme toi ! – Malheur à toi mon enfant ! s’écria le père. Tu viens de t’avilir, et ta volonté vient de s’effondrer. Que les pleureuses pleurent la déchéance de ton esprit ! Au début de ma vie, je me suis posé comme objectif de devenir comme 'Alî Ibn Abî Tâlib. J’ai poursuivi depuis et je poursuis encore mon effort sans relâche, jusqu’à avoir atteint cette position que tu peux observer, sachant que des années-lumières me séparent encore de 'Alî, comme tu peux le constater. Serais-tu donc content, en te posant comme objectif d’atteindre ma position, que les mêmes années-lumières qui me séparent de 'Alî te séparent de moi ? »

Souvent, les gens commettent l’erreur de confondre l’humilité avec l’avilissement de soi d’une part, l’orgueil avec la force de volonté d’autre part. Ils assimilent ainsi à un homme humble une personne qui se morfond en supplications ou en éloges et qui fait montre de bassesse d’âme, tandis qu’un homme qui s’élève au-dessus de ces bassesses et qui est conscient de sa position au sein de la communauté des hommes, sera considéré comme une personne orgueilleuse.

Or l’humilité n’est rien d’autre que les bonnes manières, tandis que l’orgueil n’est rien d’autre que les mauvaises manières. L’homme qui va à la rencontre des gens avec un visage souriant et radieux, qui est à leur écoute, qui leur rend visite pour leur présenter ses félicitations ou ses condoléances n’est pas un homme vil, comme d’aucuns pourraient le penser. C’est au contraire un grand homme, car ayant découvert que l’humilité est ce qui sied à la grandeur de son âme, il a adopté une attitude humble, et ayant découvert que les bonnes manières participent à faire de lui un être supérieur, il s’est éduqué à ces bonnes manières.

Fatan kâna 'adhbar-rûhi lâ min ghadâdatin *** Wa-lâkinna kibran ay-yuqâla bihi kibru

C’était un homme affable, non point par contrainte, mais par orgueil qu’on dît de lui qu’il était homme orgueilleux.

Si le sentiment d’infériorité conduit un homme de mérite à hocher de la tête en face des puissants, à accourir pour les saluer et leur baiser mains et pieds, à se rabaisser à côtoyer sans raison et sans nécessité des ignares et des malappris, à s’insulter soi-même de manière incessante, à se mépriser, à s’accuser d’ignorance et de stupidité, à agiter sa tête à la manière d’un chien qui agite sa queue, à s’asseoir dans les rues et les sentiers tel un misérable mendiant, alors il faut savoir qu’un tel homme est vil, qu’il n’a aucune force de volonté, et qu’il n’est ni humble ni éduqué aux bonnes manières.

Si la force de volonté ne se trouve pas mêlée à un quelconque orgueil qui la dévoie ou qui conduit son détenteur vers des positions extrémistes et exécrables, alors c’est assurément le meilleur moyen pour l’homme de développer son génie dans ce monde. Or nul, parmi les hommes, n’a autant besoin d’une volonté forte que l’étudiant. Car le besoin qu’éprouve la nation pour son génie est bien plus intense que le besoin qu’elle éprouve pour le génie des fabricants et des artisans. Les fabricants et les artisans n’existent-ils pas en effet que par la grâce des connaissances de l’étudiant ?

Certes l’étudiant est cet immense océan d’où les ruisseaux et les torrents tirent leur eau.

Etudiant ! Aie une volonté forte, et que le regard que tu portes sur l’histoire des hommes illustres ne te conduise pas à éprouver de la crainte ou de la peur, qui t’amènerait à te replier sur toi-même ou à te sentir tel un nain face à des géants, comme un poltron qui s’effaroucherait lorsque lui est narré une histoire de guerre ou un conte de fées. Prends garde à ce que la déception ne vienne pas à bout de ta force et de ton courage, de sorte que tu abandonnes tel un faible ou un impuissant, et que tu te dises : « Qui m’apportera une échelle pour monter au ciel jusqu’à la coupole de l’univers, et m’asseoir aux côtés des plus illustres des hommes ? »

Etudiant ! Pour atteindre le niveau qu’ont atteint avant toi les génies humains, tu n’as guère besoin d’un corps autre que ton corps, ni d’un air autre que ton air, ni d’un ciel ni d’une terre autres que ton ciel et ta terre, ni d’un cerveau ni de facultés autres que ton cerveau et tes facultés.

Tu n’as besoin que d’une grande âme comme la leur, que d’une volonté forte comme la leur, que d’un espoir plus vaste que la surface de la terre et plus gros que le cœur de l’homme magnanime. Que ne détournent de cette quête les murmures de ceux qui t’envient en secret et qui te décrivent comme un être insolent ou indélicat. Quelles merveilleuses qualités est-ce là si elles permettent d’aboutir à la fin souhaitée. Suis donc ton chemin et laisse-les se débattre dans leur aveuglement.

L’étudiant a à sa disposition deux ailes grâce auxquelles il peut s’envoler vers le firmament de la gloire et de l’honneur : la force de volonté et la compréhension du savoir. Pour ce qui est de la force de volonté, nous venons de la décrire. Quant à la compréhension du savoir, voici ce que l’on peut en dire.

On distingue deux sortes de savoir : le savoir appris et le savoir compris. Quant au savoir appris, son détenteur équivaut à un livre : nulle différence entre le fait d’entendre un mot du mémorisateur et lire une page dans un ouvrage. Si l’on ne comprend pas un passage de ce qui est entendu, il est possible au choix de se référer aux annotations de l’ouvrage qui explicite les passages difficiles ou aux commentaires du mémorisateur qui explique le sens des mots.

Le mémorisateur apprend ce qu’il entend, car sa mémoire est puissante. Or la puissance de la mémoire peut être un attribut commun aussi bien aux personnes intelligentes qu’aux personnes stupides, aux personnes affutées dans leur esprit qu’aux personnes engourdies dans leur esprit. La mémoire est en effet une faculté indépendante des autres facultés : on observera ainsi tel vieillard au crépuscule de sa vie, qui ne sait plus faire la distinction entre l’enfance et la vieillesse, qui sanglote comme un enfant pour avoir des sucreries, qui tremble d’angoisse lorsqu’il entend sa fille effrayer son enfant avec des histoires de démons et de diables, tandis qu’il serait capable de dérouler l’histoire de sa jeunesse, qui une fois transcrite, constituerait un pan entier et authentique de l’histoire, et qui serait empli de choses étranges et peu communes. On dit un jour à un savant qu’untel avait appris par cœur l’œuvre d’Al-Bukhârî, ce à quoi il répondit : « Cela fait une copie de plus dans le pays. »

Si le savoir religieux n’était pas devenu de nos jours un savoir appris, il ne se trouverait pas ce type de savants capables de réunir le credo monothéiste et la fréquentation des vivants et des morts dans leurs demeures ou leurs tombeaux, leur quémandant leur aide et leur soutien face à la prédestination divine ; il ne se trouverait pas des individus ayant mémorisé la sentence divine : « Dis : « Je ne détiens aucun pouvoir de me faire du bien ou du mal, sinon par la Volonté de Dieu. » » [1] qui attribuent ensuite l’origine des bienfaits et des épreuves à de vulgaires êtres humains capables de saliver ou de déchirer leurs habits ; il ne se trouverait pas parmi les hommes, un si grand nombre de gens, faibles dans leur détermination, qui ont appris par cœur les préceptes moraux des prophètes et des sages, louant la vertu et désavouant le vice, tandis que rien ne les distingue du commun des mortels, pour ce qui est de la commission des actes blâmables et le refus de faire les bonnes actions.

Si le savoir appris était réellement un savoir, au vu du constat de sa mauvaise influence et de son inutilité, le savoir n’aurait reçu les éloges ni d’un Coran ni d’une Sunnah ; aucun livre ne l’aurait sanctifié, ni aucun poète n’aurait chanté ses vertus. Par conséquent, lorsqu’on parle de savoir, c’est bien de savoir compris qu’il s’agit, et non de savoir appris. Et la preuve de la compréhension d’un savoir se mesure à l’influence qu’il exerce sur le détenteur de ce savoir, au degré de manifestation qu’il engendre dans ses états mobiles et immobiles, au niveau d’infiltration dans ses qualités morales. En outre, on ne peut se fier au mémorisateur dans ce qu’il rapporte, car s’il a appris une connaissance fausse, il la restituera avec ses défauts.

D’ailleurs, le caractère le plus détestable chez le mémorisateur est qu’il réunit dans sa mémoire la chose et son contraire, le bon grain et l’ivraie, le vrai et le faux, de sorte que sa mémoire ressemble à une droguerie où se côtoient des remèdes curatifs et des potions empoisonnées.

Bref, le simple mémorisateur n’a aucun avis sur les questions qu’il restitue et ne cherche donc pas de réponse ; ses connaissances n’ont aucune influence sur lui et il ne les prend donc pas pour guides ; il ne goûte pas à a saveur de la compréhension et il n’est donc pas en mesure d’expliquer ou de commenter ce qu’il a retenu.

Le savoir compris est quant à lui le moyen qui, conjugué à la force de volonté, permet à l’étudiant d’avoir ses deux ailes pour s’envoler vers la gloire. C’est alors pour le lui le chemin le plus court pour atteindre la position des hommes illustres et le niveau des génies humains.

Le savoir est une longue chaîne dont un bout est tenu par Adam, le père de l’humanité, et l’autre bout par Raphaël, l’archange de la Trompette du jugement dernier. Les questions qu’il suscite sont tout autant de maillons que fabrique chaque génie de chaque époque. L’étudiant n’atteindra par conséquent le stade du génie que si, dans le champ du savoir auquel il s’est attelé, il parvient à poser une question nouvelle, ou à découvrir une vérité, ou à corriger une erreur, ou à développer une méthode. Or cela ne lui sera possible que si son savoir est un savoir compris, non un savoir appris. Et ce savoir ne sera compris que si l’étudiant l’aborde de manière loyale et entière. Il ne doit pas l’aborder tel un commerçant face à sa marchandise, ni comme un artisan face à son métier, car le commerçant rassemble les marchandises qui lui permettent de répondre à la demande du marché, mais qui ne sont pas nécessairement les plus raffinées, tandis que l’artisan n’est intéressé par son métier que dans la mesure où celui-ci lui garantit son gagne-pain et une gorgée d’eau, peu lui chaut que son travail soit de bonne ou de mauvaise qualité.

Le savoir ne rend point visite à un cœur dont le propriétaire est occupé à lorgner sur les positions sociales, à calculer les salaires, à cultiver ambitions et richesses ; il ne rend pas plus visite à un cœur dont le propriétaire est partagé entre l’entretien de sa coiffure, le soin de son visage, l’élégance de sa tenue, la beauté de son allure et une passion langoureuse pour les deux coupes : la coupe de vin et la coupe d’amour.

P.-S.

Traduit de l’arabe d’un article de Mustafâ Lutfî Al-Manfalûtî, extrait de son ouvrage Al-A'mâl Al-Kâmilah (Œuvres complètes) et faisant partie du premier tome d’une compilation d’articles intitulée Maqâlât Li-Kibâr Kuttâb Al-'Arabiyyah fî Al-'Asr Al-Hadîth (Sélection d’articles des plus grands écrivains arabes de l’ère contemporaine), élaborée par Sheikh Muhammad Ibn Ibrâhîm Al-Hamad et téléchargeable en ligne sur le site Islamhouse.com.

Notes

[1] Sourate 7, Al-A'râf, Les Limbes, verset 188.

http://www.islamophile.org/spip/Le-genie.html

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la relation enseignant élève selon l'Islam

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Nombreux sont les versets coraniques qui encouragent le musulman à rechercher la connaissance là où elle se trouve, en allant au-delà des limites individuelles (par le djihad ou effort) ou limites géographiques. Le Prophète a dit : " Cherchez la connaissance du berceau jusqu'à la tombe et allez jusqu'en Chine s'il le faut "

Il est à noter également que le droit au savoir et à l'instruction n'est pas réservé à une élite spécifique, mais à tous, hommes ou femmes, riches ou pauvres, jeunes ou vieux, blanc ou noirs. Non seulement s'agit-il d'un droit mais aussi d'un devoir religieux. Le Prophète Mohammed a dit :

" La recherche de la science est une obligation pour tout musulman!" [ rapporté par ibn Majah ]

A titre d'illustration, rapportons quelques textes mettant en exergue le savoir ou i'lm :

"Et dis: «Ô mon Seigneur, accroît mes connaissances!»
[ Sourate 20 - Verset 114 ]

"Ceux qui savent et ceux qui ne savent pas, sont-ils égaux ?
Seuls réfléchissent ceux qui se remémorent, ceux doués d'esprit"
[ Sourate 39 - Verset 8/9 ]

"C'est Dieu qui vous instruit, et Il est instruit de tout chose "
[ Sourate 2 - Verset 282 ]

D'après ce dernier verset, c'est donc Dieu qui est le premier mu'allim (enseignant) et source du i'lm (savoir). Remarquons que chez les musulmans, courante est la formule "Allahou A'lam" - Dieu seul détient le savoir.

Pour ce qui concerne les hadiths, le prophète de l'islam a donné ce conseil :

"Sois de bonne heure savant ou disciple ou auditeur."

D'ailleurs on retrouve une idée qui va dans le même sens dans le Coran :

"Instruisez-vous auprès des gens de science, si vous n'en êtes pas"
[ Sourate 16 - Verset 43 ]

Le Prophète a également dit : "Je préfère le mérite du savoir à celui des dévotions"

Car explique Al Munajid "si les dévotions comportent un avantage individuel, le savoir est avantageux pour la société".

b) Le respect attribué aux savants

C'est dans un enchaînement logique que nous soulignerons ici l'intérêt d'attribuer selon l'idéologie islamique un fervent respect aux savants. D'ailleurs, toujours selon cette pensée " les savants sont les héritiers des prophètes ", donc il est aisé de comprendre que l'on recommandait aux élèves d'honorer leur enseignants.

Plus explicitement, que signifie honorer ou rendre respect aux enseignants, comment cela doit-il se traduire ?

En guise de réponse, des vertus comportementales ont été préconisées à l'apprenant dans sa relation à l'autre, et plus spécifiquement à celui qui enseigne le savoir. Toujours est-il que toutes les qualités que nous allons citer, ne sont pas émanant directement de l'élève : elles lui auront été durablement inculquées, avec insistance et méthode.

L'enfant devra se montrer prévenant et attentionné à l'égard de son professeur. Le respect qui lui devra, sera marqué dans son comportement gestuel, exprimé sans relâche. Ceci se traduit à travers de nombreuses recommandations et interdictions que l'on trouve dans les textes.

Il est donc condamné de couvrir délibérément la voix de ceux qui prêchent ou qui enseignent : "Ô vous qui avez cru! N’élevez pas vos voix au-dessus de la voix du Prophète, et ne haussez pas le ton en lui parlant, comme vous le haussez les uns avec les autres, sinon vos œuvres deviendraient vaines sans que vous vous en rendiez compte.

"Ceux qui t’appellent à haute voix de derrière les appartements, la plupart d’entre eux ne raisonnent pas."
[ Sourate 49 - Versets 2 et 4 ]

On recommande également aux apprenants de se lever devant celui qui détient la sagesse :

"Ô vous qui avez cru! Quand on vous dit: «Faites place [aux autres] dans les assemblées», alors faites place. Allah vous ménagera une place (au Paradis). Et quand on vous dit de vous lever, levez-vous. (...)" [ Sourate 58 - Verset 11 ]

On retrouve d'ailleurs un hadith qui complète ce verset :

Abou Said rapporte que les gens de Quraïdza étaient placés sous l'autorité de Sa'd et, quand celui-ci arriva, il dit : "Levez-vous devant votre maître - ou suivant une autre version -, devant le meilleur d'entre vous" (...)

Enfin, on recommande à l'apprenant de demander la permission au mu'allim ou enseignant de quitter le cercle d'étude, par égard pour lui et pour les autres apprenants :

" Les vrais croyants sont ceux qui croient en Allah et en Son messager, et qui, lorsqu’ils sont en sa compagnie pour une affaire d’intérêt général, ne s’en vont pas avant de lui avoir demandé la permission.
[ Sourate 24 - Verset 62 ]

Le respect de l'apprenant vis à vis de son professeur pourra se traduire également dans l'intention de l'imiter et d'égaler son savoir.

Le Prophète s'est exprimé en ces termes :

"Il n'y a que deux personnes qu'il soit permis d'envier : "celle à qui Dieu a donné la fortune et qui a le courage de dépenser son bien pour la cause de la vérité ; celle à qui Dieu a donné la sagesse et qui l'applique aux hommes et la leur enseigne" [ Rapporté par Al-Bokhari ]

La sourate Loqman nous renseigne également sur la relation que l'enfant doit établir avec les savants. Il en ressort que le respect de l'apprenant doit se traduire par une écoute fervente du sage, il doit également savoir estimer la science qu'il reçoit, et l'appliquer dans la mesure du possible.

Abou Oumma rapporte avoir entendu le Messager de Dieu raconter que Loqman dit à son fils:

" Ô mon fils ! Je te recommande la compagnie des savants, et écoute ce que disent les sages, car Dieu revivifie le cœur mort grâce à la lumière de la sagesse, comme Il revivifie la terre morte grâce à la lumière de la sagesse, comme Il revivifie la terre morte grâce à la pluie qui l'arrose !"

On relève également dans le Coran une exhortation des croyants à écouter et à accepter les bons conseils :

(...) Annonce la bonne nouvelle à Mes serviteurs,qui prêtent l’oreille à la Parole, puis suivent ce qu’elle contient de meilleur. Ce sont ceux-là qu’Allah a guidés et ce sont eux les doués d’intelligence !"
[ Sourate 39 - Verset 17/18 ]

Nassihi Ghoulwane emprunte cette recommandation coranique pour affirmer que l'enfant doit suivre les orientations de son professeur, et il ne doit surtout pas hésiter à lui demander conseil.

L'auteur poursuit son exposé en disant que l'enfant doit à tout prix bannir l'orgueil de son comportement, et doit de ce fait, toujours agir modestement. Il fonde par ailleurs son affirmation en citant quelques paroles prophétiques :

"Apprenez la science, apprenez la science avec sérénité et patience,
et soyez modestes envers qui vous l'enseigne"

Mais comment doit se manifester concrètement l'humilité de l'enfant ?

Et bien, ce dernier, doit savoir écouter les conseils, les orientations de son professeur, il n'hésitera pas à souligner son ignorance, lorsque celle-ci se manifestera, ce qui impliquera une communication profonde entre l'élève et l'instructeur, à travers des questionnements de ce premier : il lui demandera des éclaircissements, sans gêne, mais avec franchise et bonne intention. Lorsque le professeur laissera transparaître involontairement une erreur, Nassihi Ghoulwane recommande à l'élève de ne pas lui faire remarquer avec orgueil, mais avec modestie et discrétion. Par ailleurs, le Coran affirme que :

« Les serviteurs du Miséricordieux sont ceux qui marchent (se comportent) avec modestie et douceur sur la terre »
[ Sourate 25 - Verset 63].

Le Coran s'exprime ainsi :

"(...) et ne médisez pas les uns des autres.
L’un de vous aimerait-il manger la chair de son frère mort? (Non!) vous en aurez horreur. "
[ Sourate 49 - Verset 12 ]

Nassihi Ghoulwane va tout à fait dans ce sens, lorsqu'il dit que le respect de l'enfant vis à vis de son professeur doit se prolonger dans l'espace, à savoir que l'enfant doit savoir respecter l'honneur de son enseignant en son absence, pour cela, il ne doit pas dire du mal de lui.

2) L’obéissance envers celui qui détient l’autorité

« Croyants, obéissez à Dieu, obéissez au Prophète et à ceux d’entre vous qui exercent l’autorité »…
[ Sourate 4 - Verset 59 ]

Ainsi se prononce le Coran. Comme nous l’avons vu, cette obéissance de l’enfant ou élève doit se faire à la condition que celui qui détient l’autorité n’appelle pas à la trahison des préceptes divins.

Pour développer ce point sur l’obéissance, il serait intéressant d’expliquer le comportement de soumission de l’élève. Cette soumission doit-elle être aveugle, simplement au nom du principe de connaissance qu’a acquise le savant, et ceci sans manifester d’esprit critique ou s’agit-il, comme on pourrait plus le penser, d’une soumission d’humilité, exprimée volontairement envers celui qui veut bien partager son savoir avec autrui ?

L’islam recommande en effet à toute personne, principalement aux adolescents, qui sont en quête de vérité, d’être attentif à ce qu’on leur enseigne, d’avoir l’esprit critique. Hamidullah déclare que :

« le Coran ne cesse de rappeler l’importance de la réflexion individuelle pour former une opinion, et il recommande à l’encontre du conservatisme, de ne pas persister dans les mœurs ancestrales pour la seule raison qu’on en hérite de père en fils ( …). Dans la sourate Loqman, on retrouve les même recommandations, à savoir que « l’adolescent doit avoir une attitude scientifique, en se fiant à ses propres observations et à ne pas écouter ceux qui donnent leur opinion sur un sujet qu’ils ne maîtrisent pas » (cité par Amdouni)

Donc pour répondre à la question, nous emprunterons ces quelques lignes de Louis Gardet :

« La docilité n’est pas une obéissance de volonté à l’égard du maître. Elle est l’humilité de l’intelligence devant ce qui est, c’est un acte de liberté qui reconnaît que d’autres ont acquis des savoirs que je n’ai pas, que je dois donc écouter, avoir à leur égard comme un préjugé favorable, ne les discuter qu’à bon escient »

http://www.sajidine.com/famille/education-enfant/obligation_enfants_droits_instructeurs.htm

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