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Jérusalem

Pourquoi les musulmans tiennent à Jérusalem


Les bases de l'Islam - 15) Jérusalem [Bayt... par Russian_roots

Présentation

Jérusalem (ʒe.ry.za.lɛm) (ou Salem, également nommée Hiérosolyme ou Solyme en ancien français ; יְרוּשָׁלַיִם Yerushaláyim en hébreu [dénomination israélienne officielle] ; arabe : القدس al Quds ou اورشليم Ûrshalîm [dénomination israélienne officielle en arabe]) est une ville du Proche-Orient qui tient une place prépondérante dans les religions juive, chrétienne et musulmane, et dans le sentiment national palestinien et israélien. L’État d’Israël a proclamé Jérusalem comme étant sa « capitale éternelle » dès 1949, désignation qui n’est reconnue par aucun membre de la communauté internationale. L'Autorité palestinienne souhaite quant à elle faire de Jérusalem-Est (considérée par l'ONU comme un territoire occupé) la capitale d'un futur Etat palestinien.

Jérusalem est située sur les monts de Judée (dont le mont Sion), à 745 m d’altitude moyenne, avec de fortes variations entre monts et vallées (de 700 à 800 m environ). Le mont Scopus culmine à 826 m et la vallée du Cédron descend sous les 600 m. Le point le plus élevé est le mont Herzl avec 834 mnote 1. La ville s’étend, début 2005, sur 200 km2 pour une population de 760 800 habitants1. La ville, chef-lieu du District de Jérusalem, est très hétérogène : s’y mêlent de nombreuses religions, peuples, groupes socio-économiques. La partie nommée « vieille ville », entourée de remparts, est constituée de deux quartiers à dominante arabe, dits quartier chrétien et quartier musulman, ainsi que d’un quartier à dominante arménienne et d’un quartier à dominante juive.

 Pour les musulmans Jérusalem possède de nombreux mérites :

les musulmans considèrent que Jérusalem est le lieu d'où le prophète a effectué son voyage nocturne, selon la sourate XVII du Coran:

- Allah le Très Haut l’a qualifié dans le Coran de béni : « Gloire et Pureté à Celui qui de nuit, fit voyager Son serviteur (Mouhammad), de la Mosquée Al-Harâm à la Mosquée Al-'Aqsâ dont Nous avons béni l' alentour afin de lui faire voir certaines de Nos merveilles. C' est Lui, vraiment, qui est l' Audient, le Clairvoyant. » (Coran, 17 : 1). Or tout Jérusalem occupe les alentours de la mosquée. Aussi tout cet espace est béni.

- Allah le Très Haut l’a qualifié de saint dans Ses propos transmis par Moïse (psl) : « ش mon peuple! Entrez dans la terre sainte qu' Allah vous a prescrite. Et ne revenez point sur vos pas (en refusant de combattre) car vous retourneriez perdants. » (Coran, 5 : 21).

De plus les premiers musulmans priaient en direction de Jérusalem, la direction de La Mecque ayant été établie par le prophète plus tard. Si le Coran ne mentionne pas explicitement le nom de la ville, mais décrit comment le prophète, étant arrivé à la Mosquée la plus lointaine, monte au Ciel (al Mi'raj: l'ascension) accompagné par l'ange Gabriel, le nom de Jérusalem comme lieu du voyage nocturne est par contre parfaitement explicite dans le récit d'Ibn Ishaq transmis selon Mahomet21. L'islam a déclaré Jérusalem comme sa troisième ville sainte pour des raisons religieuses et politiques : c'est là que les musulmans se réuniront le jour du Jugement Dernier. Ce fut un lieu de pèlerinage, notamment lorsque de grands projets architecturaux furent réalisés par les Omeyyades et plus tard par les Mamelouks. La mosquée de Jérusalem s'appelle Al-Aqsa, ce qui veut dire « le plus éloigné ». De 638 à 1917, Jérusalem fut plusieurs fois dominée par des dynasties islamiques sans qu'aucune ne la prenne pour capitale.

D’après Abou Dharr (P.A.a) : « Nous nous demandions en présence du Messager d’Allah (bénédiction et salut soient sur lui) laquelle des deux mosquées (celle du Messager d’Allah (bénédiction et salut soient sur lui) et celle de Jérusalem) était meilleure ... et le Messager d’Allah (bénédiction et salut soient sur lui) dit alors : « Une prière dans ma mosquée est meilleure que quatre prières là-bas. Pourtant, quel excellent lieu de prières ! Il s’en faut de peu (pour que vienne une époque où) l’on préférera posséder une parcelle de terre égale en longueur de la corde (Shatan) avec laquelle on attache son cheval, et à partir de laquelle on puisse apercevoir Jérusalem, au reste de l’ensemble des biens du monde... (rapporté par al-Hakim, 4/509 et déclaré authentique par lui, avis partagé par adh-Dhahabi et al-Albani dans as-Silsila as-Sahiha à la fin des propos relatifs au hadith n° 2902).

Une prière dans la mosquée du Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) vaut 1000 prières. Aussi une prière dans la mosquée al-Aqsa vaut 250.

- l’Antéchrist borgne n’y entrera pas compte tenu du hadith : « en fait, il (l’Antéchrist) étendra sa domination sur toute la terre à l’exception des sanctuaires (de La Mecque et de Médine) et de Jérusalem » (rapporté par Ahmad, 19665 et jugé authentique par Ibn Khouzayma, 2/327 et Ibn Hibban, 7/102) ;

- l’Antéchrist sera tué près de là par Jésus fils de Marie (psl) d’après ce hadith : « le fils de Marie tuera l’Antéchrist à l’entrée de Ludd. » (rapporté par Mouslim 2937 à partir d’un hadith de Nawas Ibn Sam’an).

Ludd est une localité près de Jérusalem.

- Le messager d’Allah (bénédiction et salut soient sur lui) a été transporté nuitamment depuis la mosquée sacrée jusqu’à la mosquée de Jérusalem comme l’affirme le Très Haut en ces termes : « Gloire et Pureté à Celui qui de nuit, fit voyager Son serviteur (Mouhammad), de la Mosquée Al-Harâm à la Mosquée Al-'Aqsâ » (Coran, 17 : 1).

- C’est la première qibla (direction vers laquelle le musulman doit s’orienter quand il prie) des Musulmans conformément à ce hadith rapporté par al-Bara (P.A.a) : « Le Messager d’Allah (bénédiction et salut soient sur lui) s’était orienté vers Jérusalem pendant ses prières) durant seize ou dix sept mois » (rapporté par Boukhari, auteur de la présente version, et par Mouslim, 525.

- l’un des points de réception de la révélation divine, une patrie des prophètes, ce qui est connu et reconnu.

- Jérusalem abrite l’une des mosquées vers lesquelles il est permis de voyager spécialement pour les visiter.

Abou Hourayra (P.A.a) a rapporté que le Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) a dit : « l’on ne scelle une monture si ce n’est vers l’une des trois mosquées : la mosquée sacrée, la mosquée du Messager (bénédiction et salut soient sur lui) et la mosquée de Jérusalem ». (Rapporté par Boukhari, 1132 et Mouslim, 827 d’après un hadith d’Abou Said al-Khoudri qui commence en ces termes : « Ne scellez pas de monture si ce n’est ... »

Le Messager (bénédiction et salut soient sur lui) a une fois dirigé la prière pour les prophètes à al-Aqsa selon un long hadith (dans lequel on lit : « quand arriva l’heure de la prière, il leur servit d’imam » (rapporté par Mouslim, 172 d’après un hadith d’Abou Hourayra.

De ce fait, il n’est permis de se rendre à aucun point de la terre pour un but cultuel en dehors de ces trois mosquées.

 

Pour les juifs

 

la construction de la mosquée al-Aqsa par Jacob (psl) ne signifie pas que les Juifs y ont plus de droits que les Musulmans puisque Jacob était un adepte de la foi en l’unicité absolue d’Allah alors que les Juifs sont polythéistes. Par conséquent, ce n’est pas parce que leur père Jacob avait construit la mosquée que celle-ci leur revient de droit. Car il l’avait construite pour que les monothéistes en fissent un lieu de prière, même s’ils n’étaient pas de sa descendance et que les polythéistes en fussent exclus, même s’ils étaient ses fils. En effet, l’Appel des prophètes n’est pas raciste ; il est plutôt fondé sur la piété.

Nous mettons en garde ici contre la croyance que les Juifs, les Chrétiens et les Musulmans partagent encore la même source religieuse, puisque les Juifs ont altéré la religion apportée par leur prophète. Bien plus, leur religion leur enseigne de suivre notre prophète et de ne pas le rejeter. Mais ils n’ont pas cru en la prophétie de Muhammad (bénédiction et salut soient sur lui) et ils ont associé d’autres (divinités) à Allah.

 les Juifs ne possèdent aucune part de Jérusalem, puisque, même s’ils avaient jadis occupé cette terre, elle est redevenue par la suite une propriété des Musulmans pour deux considérations :

1/ Les Juifs ont renié (la vraie religion) et ne suivent plus la religion des croyants parmi les fils d’Israël qui avaient suivi et soutenu Moïse et Jésus (pse) ;

2/ Nous avons plus de droits sur Jérusalem qu’eux puisque la terre n’appartient pas à celui qui, le premier, la met en valeur, mais à celui qui y applique le jugement d’Allah.

En effet, Allah a créé la terre et créé les hommes pour qu’ils L’adorent sur la terre et y observe Sa religion, Sa loi et Son jugement, comme le dit le Très Haut : « Moïse dit à son peuple: "Demandez aide auprès d' Allah et soyez patients, car la terre appartient à Allah. Il en fait héritier qui Il veut parmi Ses serviteurs. Et la fin (heureuse) sera aux pieux". » (Coran, 7 : 128).

C’est pourquoi si des arabes non musulmans l’occupaient et y faisaient régner la mécréance, on les inviterait à se soumette au jugement de l’Islam et s’ils le rejettent, ils seront tués.

La question n’est pas une question de peuples et de races, mais plutôt une question de tawhid et d’islam (d’adhésion à la foi en l’unicité absolue d’Allah enseignée par l’Islam).

A toutes fins utiles, nous reproduisons ci-dessous les propos de certains chercheurs : « l’histoire reconnaît que les Cananéens furent les premiers habitants de la Palestine, 6000 ans avant Jésus. C’était une tribu arabe venue de la péninsule arabique venue s’installer en Palestine. Ce sont eux qui donnèrent leur nom à ce pays après leur arrivée. »

Quant aux Juifs, ils arrivèrent en Palestine 600 ans après Abraham. C’est-à-dire qu’ils ne furent sur place qu’environ 1400 ans avant Jésus. Autrement dit, les Cananéens les y précédèrent de près de 4500 ans. »

Compte tenu de ce qui précède, les Juifs n’ont aucune droit sur la Palestine ni du point de vue juridique ni de celui religieux, et ils ne peuvent fonder aucun droit sur l’ancienneté de leur occupation de la terre ; ils ne sont que des agresseurs, et des usurpateurs.

Sources:

Wikipédia

Islam Q&A

e6un7

 

Le statut de Jérusalem dans le Coran et la Sunnah

 

Par Dr Abd al-Fattah EI-Awaisi, conférencier dans l'université de Stirling en Angleterre

Jérusalem est considérée comme l'endroit distinct - sinon le plus distinct - sur la terre. C'est parce que Dieu l’Exalté l'a préférée indépendamment des autres endroits de la terre, en l'honorant et la glorifiant. Dieu Le Tout Puissant a mobilisé, pour cette ville, les âmes, les sentiments et les émotions des fidèles; Il a fait attacher leurs cœurs à elle et leur fait aspirer vers elle. Jérusalem est si liée à la foi des musulmans qu’elle représente une image vivante dans leurs esprits. En effet, de nombreux Versets Coraniques évoquent cette ville bénie. De plus, beaucoup de Hadiths du prophète Muhammad (bénédiction et paix sur lui) la mentionnent tout en énumérant ses vertus et ses traits spéciaux.

Une de ces vertus mentionnées dans le Saint Coran et la tradition du prophète Muhammad est qu'elle est considérée comme une terre bénie:

l. En ce qui concerne le prophète Abraham, le Saint Coran énonce: "Et Nous le sauvâmes, ainsi que Lot, vers une terre que Nous avions bénie pour tout l'univers". (21:71)

2. "Et (Nous avons soumis) à Salomon le vent impétueux qui, par son ordre, se dirigea vers la terre que Nous avions bénie. Et Nous avions en tout une bonne connaissance" (21:81)

3. "Et Nous avions placé entre eux et les cités que Nous avions bénies, d'autres cités proéminentes, et Nous avions évalué les étapes de voyage entre elles. Voyagez entre elles pendant des nuits et des jours, en toute sécurité." (34:18)

4. "Et les gens qui étaient opprimés, Nous les avons fait hériter les contrées orientales et occidentales de la terre que Nous avons bénies." (7:137)

5. "Gloire et Pureté à celui qui de nuit, fit voyager Son serviteur (Muhammad) de la Mosquée al-Haram à la Mosquée Al-Aqsa dont Nous avons béni l'alentour, afin de lui faire voir certaines de Nos merveilles." (17:l)

 

6. Il est rapporté que le prophète Muhammad (bénédiction et paix sur lui) a dit: "Dieu a béni ce qui se trouve entre Al-'Arish et l'Euphrate, et a rendu la Palestine particulièrement sainte." (2)

La bénédiction, ici, comme l’expliquent les savants, est à la fois physique et morale. La bénédiction physique est représentée par son emplacement exceptionnel aussi bien géographique que stratégique. Sa bénédiction est surtout morale parce que, sur sa terre, les anges sont descendus et les Messagers d'Allah ont prêché. C'est le pays où des prophètes nobles comme Jésus, David et Salomon naquirent, grandirent et eurent leurs missions; la ville vers laquelle d'autres prophètes ont émigré, comme Abraham et Lot; la ville où des prophètes ont été enterrés, comme Abraham, Isaac, Jacob, Josèphe et Moïse. C'est le pays où le prophète Muhammad a prié avec les autres prophètes, en tant que leur Imam dans la Mosquée al-Aqsa au cours de son voyage nocturne et son ascension, comme rapporte l'Imam Ahmad Ibn Hanbal, dans son Musnad, de la part d'Ibn Abbas. C'est également l'endroit où les anges sont descendus. En effet, Gabriel descendait du ciel apportant l'instruction divine aux prophètes et aux messagers de Dieu pour la transmettre ensuite à l'humanité. D'autres anges descendaient pour accomplir une mission spécifique. Ainsi Le Saint Coran énonce les versets suivants: "T'est-il parvenu le récit des visiteurs honorables d'Abraham? Quand ils entrèrent chez lui et dirent: "Paix!" Il (leur) dit: "Paix, visiteurs inconnus." Puis il alla discrètement à sa famille et apporta un veau gras. Ensuite il l'approcha d'eux..."Ne mangez-vous pas?" dit-il. Il ressentit alors de la peur vis-à-vis d'eux. Ils dirent: "N'aie pas peur" Et ils lui annoncèrent (la naissance) d'un garçon plein de savoir." (51:24-28).

 

En bref, le prophète Muhammad a décrit la bénédiction morale, selon AL-Tirmidhi dans son Sahih, de la part de Zaid Ibn Thabit AL-Ansari: "J'ai entendu le messager de Dieu dire: "Combien la Syrie (historique, al-Sham) est bénie ! Et combien la Syrie est bénie !" et comment est-ce? O messager de Dieu! Les gens lui demandèrent. "Les anges de Dieu ont répandu leurs ailes au-dessus de la Syrie" il répondit" (3).

Ibn Abbas ajouta: "Les prophètes ont construit Jérusalem, et y ont vécu. Il n'y a un seul pouce d’elle sans qu'un prophète n'y ait pas prié ou un ange ne s'y est pas tenu."

Parmi les aspects de cette bénédiction, physique et morale:

• L'endroit vers lequel le prophète Abraham a émigré

• La terre sainte

• La terre du Voyage Nocturne et de l'Ascension (La terre d'Israa et du Mi'rage).

• La terre vers laquelle les musulmans se sont tournés la première fois pour accomplir la prière (La première Qibla).

• La terre de lutte sainte pour l'amour de Dieu

• La terre de promesse

• Le centre pour le futur empire (Khilafa) islamique.

• L'endroit où les gens seront ressuscités et rassemblés le jour du jugement.

 

 

I L'endroit vers où le prophète Abraham a émigré

 

 

Dans la période de la souveraineté Cananéenne sur Palestine, le prophète Abraham (qui était un Amorrite des Arabes qui ont établi l'état babylonien en Irak) a émigré vers Jérusalem quand son peuple voulait le tuer. Il a laissé son pays, Ur en Irak, vers 1805 Avant Jésus-Christ, lui et son neveu Lot ainsi que d'autres fidèles, pour essayer de propager son message. C'est clairement indiqué dans les Versets Coraniques et la tradition sainte du prophète Muhammad, y compris ce qui suit:

l. "Nous dîmes: "O feu! Sois pour Abraham une fraîcheur salutaire". Ils voulaient ruser contre lui, mais ce sont eux que Nous rendîmes les plus perdants. Et Nous le sauvâmes, ainsi que Lot, vers une terre que Nous avions bénie pour tout l'univers". (21:69-71)

2. " Lot crut en lui. Il dit: "Moi, j'émigre vers mon Seigneur, car c'est Lui le Tout Puissant, le Sage" (29:26)

 

3. Abu Dawud rapporte qu'Abdullah Ibn Umar dit: "J'ai entendu le messager de Dieu dire: "Il y aura migration après migration. Le meilleur des habitants de la terre vivra dans l'endroit vers où Abraham a émigré, et les habitants mauvais resteront ailleurs sur terre" (4).

 

 

II La terre sainte

 

 

Elle s’appelle aussi la terre purifiée, parce qu'elle fut purifiée de l'idolâtrie et fut un logement pour les prophètes et les croyants, leur lieu saint et l'endroit de leur enterrement. Cette description fut rapportée dans les Versets Coraniques et la tradition du prophète, y compris ce qui suit:

l. Le Saint Coran a cité le prophète Moïse disant à son peuple, après leur départ de l'Egypte: "0 mon peuple! entrez dans la terre sainte qu'Allah vous a prescrite". (5:21)

2. Ibn Asakir a rapporté que Mu'adh Ibn Jabal dit: "La terre sainte se trouve entre Al-'Arish et l'Euphrate".

 

Elle fut également appelée la terre sainte en raison des lieux saints islamiques qu'elle contient, comme la Mosquée AL-Aqsa que l'Islam considère comme l'un de trois seuls endroits recommandés pour être visités. Al Bukhari et Muslim, dans leurs Sahihs sur la tradition du prophète, ont rapporté de la part d'Abu Hurayra que le messager de Dieu a dit: "Ne braquer délibérément un voyage qu'à trois mosquées: cette Mosquée la mienne (en Médine), la Mosquée sacrée (à la Mecque), et la Mosquée AL-Aqsa" (5).

Dans un autre hadith, le prophète (bénédiction et paix sur lui) a décrit la vertu de vivre près de la Mosquée Al-Aqsa et d’y accomplir la prière. Al-Tabarani et AL-Bazzar ont rapporté de la part d'Abu al-Darda' que le prophète Muhammad avait dit: "Une prière dans la Mosquée sacrée vaut 100.000 prières, une prière dans ma Mosquée vaut mille prières, et une prière à Jérusalem vaut cinq cents prières, que dans n'importe quelle autre Mosquée (6).

L'histoire de la Mosquée d'AL-Aqsa, selon un Hadith du prophète, retourne à la période d'Adam quand il a construit la première fois la Mosquée al-Aqsa après 40 ans de la construction de Ka'ba à la Mecque. Abu Dharr déclara: "J'ai demandé au messager de Dieu au sujet de la première Mosquée sur terre. Il a répondu: "la Mosquée sacrée (à la Mecque)"; j'ai demandé "et puis ?" Il a dit "la Mosquée AL-Aqsa"; J'ai demandé: "Et combien de temps était-il passé entre (la construction de) ces deux (Mosquée)?" Il a répondu "quarante ans". Ensuite elle a été rénovée - la première fois - par le prophète Jacob, et puis - pour la deuxième fois - par le prophète David. L'édifice fut achevé par le prophète Salomon. Ka'b al-Ahbaar - qui avait été un des grands savants juifs dans la période préislamique et qui est devenu musulman - a rapporté que "Salomon a construit Jérusalem sur ses anciennes bases." AL-Zarkashi a écrit dans la page 30 de son livre intitulé A'lam Al Masajid que "Salomon a rénové la Mosquée Al-Aqsa, il ne l'a pas construite"

 

 

 

III La terre du Voyage Nocturne et de l'Ascension (Al-isra' et Al-Mi'raj):

 

 

 

Le prophète Muhammad (bénédiction et paix sur lui) a voyagé la nuit de la Mecque (la Mosquée sacrée) à Jérusalem, puis il s’est fait monté aux cieux les plus élevés. Jérusalem était le point central entre son voyage terrestre (le Voyage Nocturne) et son Ascension. Elle était l'endroit où son voyage nocturne a terminé et son ascension a commencé. Le Saint Coran énonce:

l. "Gloire et Pureté à celui qui de nuit, fit voyager Son serviteur (Muhammad) de la Mosquée al-Haram à la Mosquée Al-Aqsa dont Nous avons béni l'alentour, afin de lui faire voir certaines de Nos merveilles." (17:l).

2. Lors de son ascension, le prophète a vu Gabriel sous sa forme d'origine: "Il l'a pourtant vu, lors d'une autre descente, près de la Sidrat-ul-Muntaha (le lotus de la limite, un arbre au septième ciel); près d'elle se trouve le jardin de Ma'awa; au moment où le lotus était couvert de ce qu'il couvrait. La vue n'a nullement dévié ni outrepassé la mesure. Il a bien vu certaines de grandes merveilles de son Seigneur." (53:13-18).

 

 

 

IV La terre de la première Qibla (direction de la Prière)

 

 

 

Les musulmans avaient l'habitude de s'orienter vers Jérusalem quand ils priaient. Ceci continua pendant 16 ou 17 mois, jusqu'à ce que la direction de la prière ait été changée de Jérusalem vers la Sainte Ka'ba, au milieu du mois de Sha'ban, ou probablement pendant Rajab, la deuxième année après l'émigration du prophète vers la Médine: "Certes Nous te voyons tourner le visage en tous sens dans le ciel. Nous te faisons donc orienter vers une direction qui te plaît. Tourne donc ton visage vers la Mosquée sacrée. Où que vous soyez, tournez-y vos visages..." (2:144).

 

 

 

V La terre de l'immuabilité et de la lutte sacrée (Ribat et Jihad):

 

 

 

Il existe beaucoup de Hadiths du prophète Muhammad indiquant qu'une personne qui habite à Jérusalem est comme quelqu'un en état de lutte ou en garnison prêt à la défendre dans le sentier de Dieu. Parmi ces Hadiths, nous citons:

 

l. Mu'adh Ibn Jabal a rapporté que le prophète a dit: "O Mu'adh! Dieu Le Tout-Puissant vous permettra de conquérir la Syrie après ma mort, d'Al-'Arish à l'Euphrate. Leurs hommes et femmes seront mis en garnison jusqu' au jour de Jugement." (7).

2. L'Imam Ahmad a rapporté dans son Musnad qu'Abu Umama AL-Bahili a transmis ce dire du prophète: "Un groupe de ma communauté (Umma) est encore bien informé au sujet de la vérité, ils vainquent leur ennemi, et ceux qui sont en désaccord avec eux, ne peuvent pas leur nuire jusqu'à ce que la commande de Dieu Tout-Puissant vienne à eux. Ils sont ainsi." "ô messager de Dieu!" lui a été demandé, "où sont-ils?" Il répondit: "Dans et autour de Jérusalem" (8).

3. Au regard de la bataille décisive sur les rives du fleuve de Jordanie, Ibn Hajr Al'Asqalani a rapporté qu'Abu Idris Al-Khaulani a entendu Nahik Ibn Surim AL-Sakuni rapporte ces propos du prophète Muhammad: "Vous combattrez les infidèles jusqu'à ce que le reste de vous combatte sur le fleuve de Jordanie, vous à l'est et eux à l'ouest." AL-Saukuni dit qu'il ne savait pas où se trouve la Jordanie à cette époque (9). ceci signifie que cette bataille que le prophète a prévue aurait lieu sur les deux rives du fleuve de Jordanie. Le camp de musulmans serait à l'est du fleuve, en Jordanie, et les autres forces auraient leur camp à l'ouest du fleuve, en Palestine.

 

 

 

VI La terre de Promesse(10)

Dieu Gloire à Lui a promis Ses serviteurs qui croient en Lui et font du bien qu'ils défient leurs ennemis, qu’ils s'installent fermement et qu’ils gouvernent Jérusalem. Le Saint Coran indique à cet égard:

l. "Nous avions décrété pour les enfants d'Israël, (et annoncé) dans le Livre: "Par deux fois vous sèmerez la corruption sur terre et vous allez transgresser d'une façon excessive. Lorsque vint l'accomplissement de la première de ces deux (prédictions), Nous envoyâmes contre vous certains de Nos serviteurs doués d'une force terrible, qui pénétrèrent à l'intérieur de vos demeures. Et la prédiction fut accomplie. Ensuite, Nous vous donnâmes la revanche sur eux; et Nous vous renforçâmes en biens et en enfants. Et Nous vous fîmes (un peuple) plus nombreux: Si vous faîtes le bien, vous le faites à vous-même; et si vous faites le mal, vous le faites à vous (aussi). Puis, quand vint la dernière (prédiction) ce fut pour qu'ils (vos ennemis) affligent vos visages et entrent dans la Mosquée, comme ils y étaient entrés la première fois, et pour qu'ils détruisent complètement ce dont ils se sont emparés." (17:4-7).

2. "Et après lui, Nous dîmes aux Enfants d'Israël: "Habitez la terre." Puis, lorsque viendra la promesse de la (vie) dernière, Nous vous ferons venir en foule." (7:104).

3. "Où qu'ils se trouvent, ils sont frappés d'avilissement, à moins d'un secours providentiel d'Allah ou d'un pacte conclu avec les hommes. Ils ont encouru la colère d'Allah, et les voilà frappés de malheur, pour n'avoir pas cru aux signes d'Allah, et assassiné injustement les prophètes, et aussi pour avoir désobéi et transgressé." (3:112).

4. "Et lorsque ton Seigneur annonça qu'Il enverra certes contre eux quelqu'un qui leur imposera le pire châtiment jusqu'au Jour de la Résurrection. En vérité ton Seigneur est prompt à punir mais Il est aussi Pardonneur et Miséricordieux. Et Nous les avons répartis en communauté sur la terre. Il y a parmi eux des gens de bien, mais il y en a qui le sont moins. Nous les avons éprouvés par des biens et par des maux, peut-être reviendraient-ils (au droit chemin)." (7:167-168).

5. "Et Nous avons certes écrit dans le Zabur, après l'avoir mentionné (dans le Livre céleste), que la terre sera héritée par Mes bons serviteurs" (21:105).

6. "Allah a promis à ceux d'entre vous qui ont cru et fait les bonnes œuvres qu'Il leur donnerait la succession sur terre comme Il l'a donnée à ceux qui les ont précédés. Il donnerait force et suprématie à leur religion qu'Il a agréée pour eux. Il leur changerait leur ancienne peur en sécurité. Ils M'adorent et ne M'associent rien et celui qui mécroit par la suite, ce sont ceux-là les pervers." (24:55).

 

 

 

 

 

VII Le Centre pour la future Khilafa Islamique (11)

Quand les souffrances et les conflits s'intensifieront à la fin du temps, Jérusalem serait le centre et le siège pour la future Khilafa islamique. En effet:

l. L'Imam Ahmad a rapporté de la part de Ma'qal Ibn Yasar que le prophète avait dit: "La tyrannie ne sera pas longue pour apparaître après mon départ. Quand une tyrannie apparaît, une même quantité de justice partira, jusqu'à ce que des gens naissent sous la tyrannie et ne sachent jamais autre chose; alors Dieu apportera la justice, et quand la justice arrive, une même quantité de tyrannie disparaîtra, jusqu'à ce que les gens naissent sous la justice et ne sachent rien d'autre." (12)

2. L'Imam al-Nu'man a rapporté de la part d'Ahmad Ibn Bashir que le prophète avait dit: "La prophétie durera avec vous tant que Dieu le voudra. Ensuite, Il y mettra fin quand Il veut y mettre fin. Puis, il y aura une succession correctement guidée (Khilafa) selon la méthode de prophétie, et les choses seront comme Dieu voudra. Ensuite, Il y mettra fin quand Il veut y mettre fin. Puis, il y aura un royaume vorace, et les choses seront comme Dieu voudra. Ensuite, Il y mettra fin quand Il veut y mettre fin. Puis, il y aura un royaume puissant, et les choses seront comme Dieu voudra. Ensuite, Il y mettra fin quand Il veut y mettre fin. Après, il y aura une Khilafa selon la méthode de Prophétie." Puis il (le prophète) est resté silencieux.(13)

3. Ibn'Asakir a rapporté, d'après Yunus Ibn Maysara Ibn Halbas, que le prophète (bénédiction et paix sur lui) avait dit: "Cette question (la Khilafa) sera après moi à la Médine, puis en Syrie, puis dans la péninsule (Jazira), puis en Irak, puis à la Médine, puis à Jérusalem, Si elle est à Jérusalem, son pays d'origine est là-bas, et si n'importe quelle personne l'expulse, elle ne reviendra jamais là-bas." (14)

4. Les Imams Ahmad, AL-Hakim et Abu Dawud ont rapporté qu'Abdullah Ibn Zughb al-Ibadi a entendu Abdullah Ibn Hawwala al-Zadi dire: "Le prophète a mis sa main sur ma tête, et puis a dit: "Ibn Hawwala, si tu vois que la Khilafa a pris comme demeure la terre sainte, alors le tremblement de terre, les tribulations et les grands événements seront actuels, et la Dernière Heure ce jour-là sera plus proche au peuple que l'est ma main à ta tête" (15)

5. Ibn Sa'd a rapporté d'après Abd AL-Rahman Ibn Abi Umayra al-Mazni: " Il y aura un serment d'allégeance selon des conseils de guidage à Jérusalem." (16)

 

 

Huit: La terre où les morts seront ressuscités et rassemblés

 

 

 

Cette déclaration peut être trouvée dans les énonciations suivantes:

l. L'Imam Ahmad dans son Musnad a rapporté que la fille de Maymuna de Sa'd avait dit au prophète: "O prophète! donne-nous une déclaration (fatwa) au sujet de Jérusalem" Il répondit: "C'est la terre où ils seront ressuscités et rassemblés." (17).

2. Le Saint Coran indique: "Et sois à l'écoute, le jour où le Crieur criera d'un endroit proche" (50:41). Les commentateurs disent que l'endroit proche où Israfil soufflera sa trompette n'est autre que la roche de Jérusalem. Selon les théologiens, c’est sur cette terre que les gens seront rassemblés le jour du jugement.

Pour résumer, la dévotion des musulmans pour Jérusalem n'est pas un résultat des objectifs terrestres ou colonialistes, ni un désir matériel dans le but d'accroître leur royaume et leur domination; elle n'est non plus basée sur des réclamations nationalistes racistes fausses. C'est cette association des préceptes spéciaux qui constituent les raisons principales et fondamentales, et la motivation par laquelle les musulmans restent très soucieux à l'égard de Jérusalem et préoccupés de la façon dont il faut procéder pour la sauvegarder et la préserver tout au long des années.

http://www.angelfire.com/journal/sunnah/Dossier/statut_Jerusalem.html

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L'esplanade à Jérusalem : juive ou musulmane ?

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Les musulmans considèrent l'esplanade où se trouvent les mosquées al-Aqsa et du Dôme du Rocher comme étant un de leurs lieux sacrés, notamment parce qu'ils perçoivent non seulement Muhammad mais aussi Abraham, Isaac, Jacob, Moïse, David, Salomon, et tous les autres prophètes bibliques comme des croyants en la même foi que celle qu'ils ont en Dieu. Le lieu de culte que certains de ces personnages ont bâti est donc sacré pour les musulmans parce que Muhammad est le successeur des prophètes bibliques. Mais les juifs, pour leur part, considèrent ces personnages bibliques comme étant juifs, ce qui fait qu'ils considèrent l'esplanade comme étant leur lieu sacré à eux. Ce que vous musulmans nommez "al-Aqsa", les juifs le nomment "Temple". Voilà le nœud du problème : deux communautés religieuses différentes, les musulmans et les juifs, considèrent le même lieu comme étant leur.
. Le débat prend sa source dans la question de savoir si la fonction du prophétat, avec mission de guider les hommes vers Dieu, ne peut prendre place, après Abraham, que dans sa descendance issue de son petit-fils Jacob, ou bien si ce prophétat peut venir ailleurs aussi (cliquez ici, ici et ici pour en savoir plus).

Ici je me contenterai de dire deux choses...

1) Quand, en 636 de l'ère chrétienne, Omar, Compagnon du Prophète et second calife, vient signer le traité concernant Jérusalem avec le patriarche Sophronius, il fait une prière sur l'esplanade. Les musulmans construiront un peu plus tard les deux édifices cultuels bien connus sur cette esplanade. [Les historiens musulmans relatent que le Patriarche Sophronius lui propose de faire une prière dans l'Eglise du Saint-Sépulcre, mais il refuse en disant : "Si je prie ici, des musulmans pourraient venir ensuite prier ici, puis revendiquer ce lieu et en chasser les chrétiens".] Or, quand Omar prie sur l'esplanade, ce que vous ne savez apparemment pas c'est qu'à ce moment-là, il ne s'y trouve plus aucun édifice religieux. En effet, c'est en l'an 70 de l'ère chrétienne que les Romains, conduits par Titus, ont incendié et détruit le lieu de culte monothéiste que nous musulmans appelons effectivement "al-masjid al-aqsâ". En 134, les Romains, sous la conduite cette fois de Hadrien, mâtent une révolte juive conduite par Bar Kosheba. En 135, les vestiges de ce lieu de culte sont rasés. Sur l'esplanade est dressée la statue de Hadrien. Jérusalem est interdite d'accès aux juifs. Le nom même de Jérusalem est changé en Aelia Capitolana, d'après le nom de Aelius Hadrien. [Au VIIème siècle encore, à l'époque du Prophète, les Arabes appelleront toujours Jérusalem "Aelia", comme en témoignent les récits présents dans les recueils de Sunna : Sahîh de al-Bukhârî, de Muslim, etc.]
C'est sous Constantin, empereur romain du IVème siècle converti au christianisme, que l'esplanade sera débarrassée des idoles qui y avaient été installées. En ce IVème siècle, une présence juive semble être attestée à Jérusalem. Plus tard, Julien l'Apostat propose aux juifs de reconstruire l'édifice religieux sur l'esplanade, mais devant l'apparition de boules de feu – apparemment des poches de gaz prisonnières des ruines et s'enflammant au contact de l'air – les travailleurs juifs abandonnent les travaux.
Au VIIème siècle, quand Chosroes, l'empereur perse, a conquis Jérusalem sur les Byzantins, il en chasse les juifs, devenus des alliés trop encombrants. Puis Héraclius reconquiert Jérusalem sur les Perses. Toujours en ce VIIème siècle, c'est en 636 que Omar entre à Jérusalem, comme nous l'avons dit. Et quand Omar vient prier sur l'esplanade, il ne s'y trouve depuis longtemps plus aucun édifice religieux, ni monothéiste ni païen. Jean Lartéguy écrit à propos de l'entrée de Omar sur l'esplanade : "Quand la petite troupe arrive par la porte sud-ouest, l'entrée est obstruée par les décombres : il lui faut se frayer un passage parmi les ordures qui y ont été déversées". (A part les deux passages relatés entre crochets, les autres éléments de ce paragraphe sont extraits de Mourir pour Jérusalem, par Jean Lartéguy.)

2) Il arrive aussi que certaines gens perçoivent les Palestiniens comme des conquérants ayant – lors de la conquête arabe ou même bien avant, des siècles avant le début de l'ère chrétienne –, pris par la force la région de la Palestine à ses habitants originels, les Hébreux. A ce sujet, voici ci-après un dialogue qui a eu lieu dans les années 20 du XXème siècle – donc pendant que la colonisation de la Palestine se poursuit, et bien avant la proclamation de l'Etat d'Israël – entre deux descendants des Fils d'Israël, Leopold Weiss et Chaïm Weizmann. Leopold Weiss relate :
"Je me souviens toujours d'une brève discussion que j'eus à ce sujet avec le Dr Chaïm Weizmann, leader incontesté du mouvement sioniste. Il était venu faire l'une de ses visites périodiques en Palestine (sa résidence permanente était, je crois, à Londres) et je le rencontrai dans la maison d'un ami juif. On ne pouvait manquer d'être impressionné par l'énergie sans bornes de cet homme, énergie qui se manifestait même dans les mouvements de son corps et dans ses longues et souples enjambées lorsqu'il arpentait la pièce de long en large, ainsi que par son pouvoir intellectuel que révélaient son large front et l'éclat pénétrant de ses yeux. Il parlait des difficultés financières auxquelles se heurtait la réalisation du rêve d'un foyer national juif et de l'aide insuffisante qu'il trouvait à l'étranger pour la réalisation de ce rêve. Et j'avais la désagréable impression que lui-même, comme la plupart des autres sionistes, avait tendance à transférer la responsabilité morale de tout ce qui se passait en Palestine sur le "monde extérieur". Cela me poussa à rompre le silence déférent dans lequel tous les autres assistants l'écoutaient et je lui demandai : "Et les Arabes ? Comment pouvez-vous espérer faire de la Palestine votre patrie face à l'opposition véhémente des Arabes qui, après tout, sont en majorité dans ce pays ?" Le leader sioniste haussa les épaules et répondit sèchement : "Nous escomptons qu'ils ne seront plus en majorité au bout de quelques années.
– Peut-être en sera-t-il ainsi. Vous vous occupez de ce problème depuis des années et devez connaître la situation mieux que moi. Mais outre les difficultés politiques que l'opposition des Arabes peut, ou ne peut pas, semer sur votre chemin, l'aspect moral de la question ne vous préoccupe-t-il pas ? N'estimez-vous pas injuste de supplanter des gens qui ont toujours vécu dans ce pays ?
– Mais c'est notre pays, répondit le Dr Weizmann en soulevant les sourcils. Nous ne faisons rien d'autre que de récupérer ce qui nous avait été injustement enlevé.
– Mas nos ancêtres n'ont pas dominé la Palestine pendant près de deux mille ans ! Auparavant, ils avaient dominé ce pays, et même seulement en partie, pendant cinq cents ans. Ne pensez-vous pas que les Arabes auraient autant de droit de revendiquer l'Espagne ? Car, après tout, ils y ont exercé le pouvoir pendant près de sept cents ans et ne l'ont tout à fait quitté que depuis cinq cents ans."
Le Dr Weizmann devenait impatient : "Non-sens. Les Arabes avaient seulement conquis l'Espagne qui ne fut jamais leur véritable patrie. Aussi ce ne fut que justice s'ils en furent finalement chassés par les Espagnols.
– Excusez-moi, répondis-je. Mais il me semble qu'il y a là une omission historique. Après tout les Hébreux étaient aussi des conquérants lorsqu'ils sont venus en Palestine. D'autres tribus sémitiques et non-sémitiques y étaient établies longtemps avant eux : Amorrites, Edomites, Philistins, Moabites, Hittites. Ces tribus ont continué à vivre là encore à l'époque des royaumes d'Israël et de Juda [qui succédèrent à l'unification réalisée par Saül, David et Salomon, et existèrent avant l'ère chrétienne du XIème siècle jusqu'au VIIIème siècle pour Israël et jusqu'au VIème siècle pour Juda]. Elles y vécurent toujours après que les Romains eurent chassé nos ancêtres [en 135 de l'ère chrétienne]. Et elles y vivent encore aujourd'hui. Les Arabes qui vinrent d'Arabie et s'installèrent en Syrie et en Palestine après les avoir conquises au VIIème siècle [de l'ère chrétienne] ne furent jamais qu'une petite minorité de la population. Les autres, que nous appelons aujourd'hui les "Arabes" palestiniens ou syriens, ne sont en réalité que les habitants originels du pays, qui furent arabisés. Certains d'entre eux devinrent musulmans au cours des siècles et d'autres restèrent chrétiens. Il y eut naturellement des mariages entre ces musulmans et leurs coreligionnaires d'Arabie. Mais pouvez-vous nier que la masse des habitants, musulmans ou chrétiens, de la Palestine, qui parlent arabe, sont les descendants en ligne directe des habitants originels, originels en ce sens qu'ils vivaient dans ce pays avant l'arrivée des Hébreux ?"
Le Dr Weizmann accueillit mes propos avec un sourire poli et parla d'autre chose" (D'après Le Chemin de La Mecque, Fayard, 1976, pp. 91-92, par Leopold Weiss (1900-1992), autrichien d'origine juive s'étant converti ensuite à l'islam et ayant pris le nom de Muhammad Asad).

Sans remonter aux origines des composants du peuple qu'on appelle "Palestinien", l'historien anglais Arnold Toynbee a émis le même avis que Leopold Weiss. Voici ce que Jean Lartéguy relate : "Pour l'historien anglais Arnold Toynbee, Jérusalem, capitale de la Palestine, ne pouvait être que palestinienne, c'est-à-dire musulmane et arabe. Il écrit : "Le temps qui s'est écoulé entre la guerre romaine [en l'an 135] et la création de l'actuel Etat d'Israël est si large que nous devons pencher sans hésiter en faveur des autochtones, les Palestiniens, vivant dans ce pays depuis mille trois cents ans" (Mourir pour Jérusalem, p. 16). Mille trois cents ans, c'est la période de l'histoire qui va de la fin de la présence romaine en Palestine (qui correspond au début de la présence arabe) au moment où il écrit ses propos. C'est sur cette donnée que Toynbee fonde son propos. Et quand on comprend qu'on ait refusé – à juste titre – l'invasion du Koweït par l'Irak, voulue par le dictateur de Bagdad sous prétexte qu'il s'agissait 40 ans auparavant d'une province de son pays, on ne peut que comprendre le propos de Toynbee.

L'écrivain britannique Arthur Koestler écrit pour sa part : "La déclaration Balfour constitue un des documents politiques les plus improbables de tous les temps. C'est un document par lequel une première nation promettait solennellement à une seconde nation le pays d'une troisième nation. Aucun plaidoyer ne saurait en rien diminuer l'originalité du procédé. Il est vrai que les Arabes vivaient en Palestine sous la domination turque, mais ils y vivaient depuis des siècles et il ne fait pas de doute que ce pays était le leur, au sens généralement admis du mot. Il est vrai que les Arabes disposaient d'immenses territoires mal peuplés et que les juifs n'en avaient aucun ; que les Arabes étaient un peuple arriéré [sur le plan matériel] et les juifs un peuple avancé [sur le même plan], et que ceux-ci prétendaient avoir reçu le pays en partage trois mille ans plus tôt, de la main même de Dieu, qui ne le leur avait retiré que temporairement. Mais jamais auparavant dans l'histoire, des arguments de cette nature n'avaient amené une grande puissance à une initiative aussi extravagante" (Analyse d'un miracle, Arthur Koestler, cité dans Mourir pour Jérusalem, André Larteguy, p. 366).

Malgré toutes ces vérités, malgré la colonisation de leur pays, les Palestiniens étaient prêts en 1947 à accorder la concitoyenneté à ceux dont la présence massive leur avait été imposée. Elias Sanbar, rédacteur en chef de la Revue d'études palestiniennes, écrivait en 1997 : "Les Palestiniens, dit-on aujourd'hui a posteriori, n'ont obtenu, après trois ans de négociations, que 2% de ce qui fut leur patrie, alors qu'en 1947 on leur en avait proposé 45% et qu'ils ont refusé. Regardez, leur dit-on, où vous a conduit votre intransigeance. Il faut dire trois choses à ce sujet : au moment de refuser les 45% de la Palestine qu'on leur propose, les Palestiniens ont une patrie entière. Ils sont 1 400 000 personnes face à une communauté juive de 600 000 personnes, composée à 95% d'immigrants venus d'Europe. Ils sont dans leur pays et ils ne comprennent pas pourquoi ils devraient en abandonner plus de la moitié. Second point : lors des débats à l'ONU, les Palestiniens ne se cantonnent pas dans leur refus du plan de partage. Ils réclament l'indépendance et proposent la citoyenneté pour l'ensemble des habitants de la Palestine, y compris les 600 000 juifs" (Le Monde, Le partage de la Palestine, 30 novembre-1er décembre 1997, p. 14).

 

http://www.maison-islam.com/articles/?p=260

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