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Le Fiqh, définition, rôle et rapport avec la charria


Le Fiqh

1- Définition du mot Fiqh

a) Le mot Fiqh est un substantif dérivé du verbe ‘‘faqiha’’ qui signifie : comprendre, s’instruire. Le verbe faqiha figure dans vingt versets du Coran, parmi lesquels ceux-ci :

« Mais vous ne comprenez pas leur façon de Le glorifier » s 17 v 44 « Mais qu’ont-ils ces gens à ne comprendre aucune parole » s 4 v 78 « Leurs cœurs ont été scellés et ils ne comprennent rien » s 9 v 87

« Lorsque Dieu veut du bien à quelqu’un, Il l’instruit en matière de religion » Hadith

Dans le langage courant, le mot Fiqh signifie compréhension ou connaissance. b) Le sens du mot Fiqh s’étend aussi au savoir, à la science. Ainsi, tout savoir d’une chose est un Fiqh. c) Le Fiqh islamique C’est l’ensemble des connaissances acquises au moyen de l’exégèse du Coran et de la Sunna et destinées à préciser les règles et les modalités pratiques concernant les cultes (l’adoration), les droits et les devoirs, les relations et les activités humaines dans le cadre de la religion.

Le Fiqh régit les activités des individus et des groupes dans toutes les situations et dans tous les domaines de la vie, cultuel, moral, politique, économique, juridique, social, culturel depuis la naissance jusqu’à la mort.

Il ne faut pas confondre le Fiqh avec la Chari’a. La Chari’a est l’ensemble des règles, des préceptes et des enseignements issus de la révélation (Coran et Sunna). Le Fiqh est la méthode d’interprétation et d’application de ces règles, préceptes et enseignements, soit directement, soit indirectement par des méthodes d’analyse et de raisonnement déductif et analogique tels que le consensus, l’analogie, le jugement préférentiel, etc.

Tous les problèmes et les faits sociaux peuvent trouver leurs solutions dans le Coran et la Sunna au moyen des méthodes interprétatives du Fiqh.

Le Faqih n’est pas seulement un juriste au sens juridique du terme, il est à la fois homme de loi et de sciences religieuses.

2- Le rôle du Fiqh

a) Le Fiqh a divisé les actions humaines sur la base des enseignements du Coran et de la Sunna en cinq catégories : obligatoire, méritoire, licite, illicite, blâmable. Dans ce contexte, le Fiqh a élaboré une terminologie spécifique qui n’est pas celle du Coran et de la Sunna, exemple : A propos de ce qui est obligatoire, le Coran emploie les termes : prescrire, imposer, décréter, ordonner, commander :

« Allah vous a prescrit de vous libérer de vos serments » s 66 v 2 « Et Ton Seigneur a décrété : ‘‘ N’adorez que Lui et soyez bons envers les père et mère’’ » s 17 v 23 « Nous savons ce que Nous leur avons imposé au sujet de leurs épouses et de leurs esclaves » s 33 v 50 « Il vous a commandé de n’adorer que Lui » s 12, v 40

Le Coran désigne ce qui est illicite par les termes : défendre, Il n’agrée pas, il ne vous est pas permis :

« Allah ne vous défend pas d’être bienfaisants et équitables […] Allah vous défend seulement de prendre pour alliés ceux qui vous ont combattus pour la religion, chassés de vos demeures et ont aidé à votre expulsion » s 60 v 9

« Il n’agrée pas la mécréance à Ses serviteurs » s 39 v 7

On y trouve également les termes : ‘‘ il n’y a pas de gêne…’’, ‘‘ il vaut mieux’’, ‘‘Allah n’aime pas ceci ou cela’’, ‘‘Allah a maudit’’.

A partir de ces enseignements, le Fiqh a classifié, comme on l’a vu plus haut, les pratiques des musulmans en cinq catégories : wajeb (obligatoire), mandoub (méritoire ou recommandé), jayez ou halâl (licite), harâm (illicite), maqrouh (blâmable).

b) Concernant les cultes

Le Coran dit : « Les aumônes sont destinées aux pauvres, aux indigents… » s9 v60 Ce verset désigne huit catégories de personnes devant bénéficier des aumônes.

Est-ce qu’il faut distribuer l’aumône à toutes ces catégories ou bien suffit-il de la donner à une ou à plusieurs personnes d’une même catégorie ? Exemple aux pauvres ou bien pour le rachat des captifs ? Omar ibn al Khattab, Hudaïfa, ibn Abbâs, Abou Hanifa, Ahmed ibn Hanbal estiment qu’il est permis de donner l’aumône à une seule catégorie et à une seule personne. Mâlik préconise de donner par priorité à ceux qui ont le plus besoin parmi les huit catégories.

Achafei, Ikrima optent pour le partage de l’aumône au profit de ceux qui sont présents parmi les huit catégories.

La Zakât des produits agricoles, selon Abou Hanifa, doit être prélevée sur toute récolte quelle qu’en soit la quantité, conformément à un hadith qui dit : « le dixième de tout ce que le ciel irrigue ». Tandis que Malik, Achafei, Ibn Hanbal fixe à cinq ‘‘wisq’’ [1] quintaux le seuil à partir duquel on doit s’acquitter de la Zakât des produits agricoles. Ces derniers s’appuient sur un hadith qui dit : « Il n’y a pas d’aumône dans ce qui est inférieur à cinq wisqs »

Au sujet des prosternations de réparation dans la prière, faut-il les effectuer avant ou après le salut final ?

D’après l’Imâm Ahmed et Mâlik, l’erreur en moins doit être réparée par deux prosternations avant le salut ; et l’erreur ayant consisté à ajouter un plus à la prière, doit être réparée par deux prosternations après le salut final.

Tandis que d’après Achafei, les prosternations de réparation doivent être effectuées uniquement avant le salut.

c) Les relations humaines

Est-ce que les témoins sont obligatoires dans le mariage ?

L’unanimité des Faqihs pose la condition de deux témoins pour la validité du mariage.

Pour l’Imâm Malik, le mariage sans les témoins est valable s’il a été proclamé.

Le commerce dans la mosquée est autorisé par Abou Hanifa, Mâlik et Achafei, tout en réprouvant la présentation de la marchandise au moment de la vente, alors qu’il est illicite selon Ahmed ibn Hanbal, s’appuyant sur ce Hadith : « Si vous voyez quelqu’un vendre ou acheter dans la mosquée, dites : ‘‘Qu’Allah ne fasse pas fructifier ton commerce ! »

Ainsi le rôle du Fiqh ne se limite pas à la réglementation de la vie de l’individu et à ses différentes relations du berceau jusqu’à la tombe, il s’étend également à l’organisation de l’Etat et de ses institutions politiques, administratives, économiques, judiciaires, ainsi qu’à ses devoirs et à ses relations internes et internationales.

Le Fiqh a défini les bases et les mécanismes du système de l’Etat islamique, à savoir les principes de séparation des pouvoirs, de justice, de la Choura, de la Bai’a, les libertés fondamentales, les conditions et les modalités de désignation du Calife ou du chef de l’Etat.

Il a défini le système de l’économie islamique, ses mécanismes institutionnels, le mode de distribution des richesses, ses particularités et ses caractéristiques par rapport aux systèmes d’économie socialiste et libérale.

3- Le rapport entre la Chari’a et le Fiqh

S’il est vrai que la Chari’a a donné naissance au Fiqh, il n’est pas moins vrai que le Fiqh a clarifié et développé la Chari’a. La Chari’a constitue une masse de règles et de méthodes inépuisables. Le Fiqh ne cesse de puiser de la Chari’a, grâce à ses méthodes d’interprétation et de déduction, les réponses à toutes les questions et les solutions à tous les problèmes. La Chari’a comporte des règles rigides, invariables et des règles souples pouvant s’adapter à tous les milieux et à toutes les circonstances.

Le Fiqh est l’instrument d’adaptation de ces règles aux différents problèmes et faits sociaux. Les sources fondamentales du droit musulman sont en principe le Coran et la Sunna. Outre le consensus qui est né à l’époque des compagnons du prophète, le Fiqh a déduit du Coran et de la Sunna des instruments d’analyse et d’interprétation qui deviennent, elles aussi, des sources de droit : Il s’agit du jugement préférentiel(Istihsân), l’utilité ou l’intérêt absolu (al-maslaha al-mursala), la coutume ou l’usage, la prise en compte du principe ou du fait établi (istishab al asl), l’analogie(al-qiyas), la tradition du compagnon, certaines règles non abrogées de la loi ancienne.


Genèse du Fiqh

Le Fiqh a pris naissance avec la mission du prophète Mohamed (psl). Dès le début de la révélation du Coran, le prophète s’est attaché à l’expliquer et appliquer ses enseignements sur le plan cultuel, moral et légal.

A ce moment-là, les problèmes posés aux musulmans trouvaient leurs solutions, soit dans le Coran, soit dans les actes ou les propos du prophète Mohamed (psl). Certains versets du Coran étaient révélés spécialement en réponse à certaines questions. Le Coran ordonne au prophète (psl) d’expliquer le Coran et nous ordonne à nous musulmans de suivre le prophète et de mettre en pratique ses instructions :

« Prenez ce que le prophète vous donne et abstenez-vous de ce qu’il vous interdit. » s59 v7

« Nous avons fait descendre sur toi le Coran afin que tu exposes clairement aux gens ce qu’on a fait descendre pour eux et afin qu’ils réfléchissent » s16 v44

Dès lors, les actes du prophète, ses dires, ses approbations, même par le silence, étaient regardés comme un enseignement et des règles de conduite à suivre. C’est la raison pour laquelle, le prophète leur a annoncé : « apprenez de moi vos rites », « priez comme vous m’avez vu prier ». Le prophète (psl) faisait lui-même l’Ijtihad(l’effort de réflexion) et l’apprenait à ses compagnons. Le Coran et la Sunna constituent, en effet, les fondements de base du Fiqh islamique. Compte tenu de leur richesse pédagogique et doctrinale, le Coran et la Sunna constituent des sources permanentes de règles et de méthodes qui ne cessent d’inspirer et d’alimenter les travaux des Faqihs (juristes et docteurs) jusqu’à nos jours.

Evolution du Fiqh

- A- Epoque des compagnons

Cette période s’étend du décès du prophète jusqu’à la fin du premier siècle de l’Hégire. Après le décès du prophète (psl), la construction de l’édifice juridique était parfaitement achevée. « Aujourd’hui, J’ai parachevé pour vous votre religion, et accompli sur vous Mon bienfait. Et j’agrée l’Islam comme religion pour vous » s5 v3

Le prophète a dit : « Je vous ai légué deux choses : si vous y tenez, vous ne vous égarerez jamais : le Livre d’Allah et ma Sunna »

L’expansion de l’Islam a mis les musulmans devant des faits nouveaux et des problèmes qu’ils ne connaissaient pas auparavant. Ils se trouvèrent confrontés à une réalité sociale différente de la leur, ce qui les a obligés de recourir à l’Ijtihad et à la réflexion. Leur méthode consistait à rechercher la solution d’abord dans le Coran puis dans la Sunna. A défaut de solution dans les deux sources, ils demandaient l’avis des savants et des jurisconsultes avant d’adopter la solution qui s’en dégage. C’est à cette époque que le consensus et l’opinion virent le jour. Signalons que la Sunna n’était pas codifiée et il n’y avait pas de compagnon qui connaissait de mémoire tous les hadiths, d’où la nécessité de réunir tous les compagnons pour certains cas complexes. Il y a lieu de noter que le consensus et l’Ijtihad doivent s’appuyer sur le Coran et la Sunna.

B- Epoque des Imâms jurisconsultes

Cette époque commence de l’an 100 à 350 de l’Hégire. Elle se caractérise par d’intenses activités juridiques, scientifiques et littéraires. C’était l’âge d’or du Fiqh, de la liberté de pensée et d’expression. Les facteurs qui ont contribué à l’épanouissement intellectuel au cours de cette période sont entre autres : 
- 1- Le respect des Faqihs ; 
- 2- La liberté d’opinion. Le gouvernement n’était pas enfermé dans une doctrine déterminée de manière à canaliser l’Ijtihad des Faqihs ou à limiter son champ d’activité ; 
- 3- Le développement des discussions et des débats scientifiques entre les jurisconsultes et les savants ; 
- 4- L’extension de l’Etat islamique vers d’autres nations et d’autres civilisations a stimulé le développement de l’Ijtihad et partant du Fiqh à l’occasion de la recherche de solutions aux multiples problèmes auxquels étaient confrontés les Faqihs ; 
- 5- Les échanges et les contacts entre les savants qui voyageaient d’un pays à l’autre pour s’instruire et rapprocher les points de vue ; 
- 6- La richesse du patrimoine légué par les deux siècles précédents. La Sunna était codifiée ainsi que les recueils d’exégèse et de Fatwas des compagnons et de leurs disciples, ce qui a permis aux savants d’élaborer des théories dans de nombreux domaines. Le Fiqh a connu un essor tel qu’il a dépassé le champ du réel pour s’étendre au virtuel, à des questions hypothétiques.

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