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Raison-révélation : cinq grandes tendances hier et aujourd'hui

 

image002_gif-assalam-alaykoum.gifIl n'est pas rare d'entendre dans les médias l'emploi de certains mots (que le public a ensuite intégré) tels que "musulmans fondamentalistes" ou "musulmans intégristes", différents des "musulmans modérés" "musulmans qui vivent avec leur temps"… Le problème c'est que ce public ne sait plus très bien quel mot veut dire quoi : le barbu ne serait-il pas un "intégriste", tandis que seules les musulmanes qui ne se voilent pas seraient émancipées, les autres ne pouvant "pas être modérées".

En amont de ces considérations figure la question de savoir si les musulmans peuvent et se référer à leurs textes et prendre en compte le contexte dans lequel ils vivent.

Les musulmans veulent tout simplement être croyants et agir en fonction de ce que leur dit leur conscience, nourrie aux sources du Coran et de la Sunna, dont ils sont convaincus qu'elles contiennent ce que Dieu agrée et qui oriente les humains pour leur vie sur terre. Or les textes de ces sources n'entendent pas donner la réponse détaillée pour chaque question devant se passer jusqu'à la fin des temps. La question que nous évoquons ici est celle de la latitude offerte à la raison en cas de présence d'un texte : jusqu'où peut-elle aller pour comprendre ce texte à la lumière du contexte ?

Nous vous proposons d'entrevoir la réponse à cette question par un petit tour d'horizon (très simplifié, il est vrai), de quelques grandes tendances apparues à ce propos, hier et aujourd'hui, dans l'aire de la civilisation musulmane.

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A. Quelques grandes tendances interprétatives hier :

1. La libre pensée ("zandaqa") :

Le terme "zandaqa" désignait, aux premiers siècles de l'islam, l'adepte du manichéisme et, par extension, l'athée. Mais il s'est mis ensuite à désigner aussi le "libre penseur", celui qui se dit musulman mais déclare ne pas avoir besoin de se référer aux sources de la révélation. Cette tendance ne correspond pas du tout à l'islam et à l'essence même de ce qu'il enseigne (ma'lûm min ad-dîn bi-dh-dharûra).

2. La tendance mutazilite :

Les textes sont bien considérés, comme le nécessite l'essence même de l'islam, comme la référence supérieure, qui oriente la raison ; cependant, à la différence des tendances 3, 4 et 5 que nous allons voir ci-après, le rapport est ici différent : c'est la tradition pré-établie dans la raison qui fait effet de prisme à travers lequel les données des textes sont appréhendées. Dès lors, si les données d'un texte ne correspondent pas aux idées premières de la tradition rationaliste, on en fera une interprétation (ta'wîl) pour les faire correspondre à cette tradition. Un exemple : partant du constat, valable sur cette terre, que ce qui n'est pas matériel ne peut pas être pesé, les mutazilites disaient que les actions humaines, n'étant pas matérielles, ne pourront pas être pesées le jour du jugement. Des Hadîths du Prophète parlant d'une balance dans laquelle les actions seront lourdes, ils disaient qu'ils s'agissaient de paroles rapportées par un homme ou deux, et qu'elles ne pouvaient pas être considérées comme authentiques ; ou bien ils les interprétaient dans un sens allégorique et disaient qu'ils expriment seulement l'idée de justice. (Or le fait que les actions ne sont pas matérielles est vrai pour ce monde, mais pas pour l'autre, puisque de nombreux Hadîths enseignent que les actions prendront forme dans le lieu où le jugement dernier aura lieu.)
La tendance mutazilite se veut musulmane, et elle s'opposa d'ailleurs à la libre-pensée. D'après un avis, cette tendance n'était pas sortie de la communauté musulmane ("lam yakfur") mais était toutefois déviante (dhâll), sortie de l'orthodoxie islamique. D'après un autre avis (cf. Majmû' ul-fatâwâ), les propos des Jahmites (dont de nombreuses idées furent reprises par les Mu'tazilites) furent des propos de kufr akbar, mais leur ignorance au sujet de points qui étaient assez subtils de compréhension fit qu'on ne fit pas leur takfîr bi-l-'ayn tant qu'il n'y eut pas réelle iqâmat ul-hujja.

3. L'école des ahl ur-ra'y :

Cette école est, bien entendu, conforme à l'orthodoxie sunnite. Un des savants le plus connu et le plus représentatif de cette tendance a été Abû Hanîfa. Dans cette école aussi la raison va, comme dans l'école dite "des gens du hadîth" (que nous allons évoquer ci-après), pratiquer le "raisonnement par analogie", qui consiste en un mouvement qu'effectue la raison du particulier vers le particulier qui lui ressemble. Mais la différence porte ici sur la recherche du sens que le texte véhicule : ici la raison cherche à se référer à plusieurs textes, où se trouvent des éléments particuliers, et à en extraire, par extrapolation, le principe général (al-kulliyya) qui est à la base de ces éléments particuliers. Et si un texte existe qui communique une règle contredisant apparemment cette règle générale, il est interprété (ta'wîl) de façon à correspondre à cette règle générale. De même, en cas de présence de Hadîths qui sont apparemment divergents (mukhtalif ul-hadîth), ce n'est pas systématiquement le Hadîth qui est techniquement le plus authentique qui a priorité, mais bien celui qui correspond le plus à la règle générale extraite des textes connus du Coran et des autres Hadîths.
Si l'école "ahl ur-ra'y" a aussi recours à l'interprétation (ta'wîl) pour faire correspondre un texte isolé à un principe plus général, elle est différente de la tendance mutazilite à plus d'un titre. Premièrement l'école "ahl ur-ra'y" n'a pas recours à ce genre d'interprétation à propos de ce sur quoi les Compagnons étaient unanimes (comme la possibilité de voir Dieu dans l'au-delà, les Attributs de Dieu, la pesée des actions dans l'au-delà). Deuxièmement, le principe général à la lumière duquel les textes du Coran et de la Sunna sont lus est extrait, pour l'école "ahl ur-ra'y", de l'ensemble des textes du Coran et de la Sunna eux-mêmes, la raison ayant une grande latitude d'interprétation mais se laissant finalement orienter par les sources. Au contraire de la tendance mutazilite, où c'est la tradition rationaliste pré-établie qui servait de prisme à la lecture du Coran et de la Sunna.
Et quand on dit "ahl ur-ra'y" et "ahl ul-hadîth", il est faux de penser que le terme "ra'y" désignerait ici le "raisonnement personnel basé sur la seule raison et non sur les Hadîths". Pour plus de détails, lire mon article "Ahl ur-ra'y" et "ahl ul-hadîth" : deux écoles interprétatives.

4. L'école des ahl ul-hadîth :

Cette tendance aussi est bien entendu sunnite. Ici aussi la raison a une autonomie : la règle première dans tout ce qui n'est pas purement cultuel restant la permission, la raison va extraire du texte qui parle d'un cas donné, le principe (illa) qu'elle va ensuite appliquer aux cas nouveaux : c'est le "raisonnement par analogie". Mais avant d'en extraire un principe (illa), comment la raison va-t-elle comprendre le sens du texte lui-même ? Dans l'école de Ahmad, c'est le sens apparent (zâhir) qui est privilégié. Dans celle de ash-Shâfi'î, c'est également le sens premier qui est privilégié, même si ce n'est pas le sens aussi apparent que chez Ahmad (comme pour "idhâ marra kalb as'wad amâma-lladhî yusallî"). En cas de présence de Hadîths qui sont apparemment divergents (mukhtalif ul-hadîth), c'est cependant, chez ash-Shafi'î également, le Hadîth qui est le plus authentique du point de vue technique qui est considéré en priorité.
C'est bien pourquoi ces écoles de ash-Shâfi'î et de Ahmad sont appelées "ahl ul-hadîth" : elles recherchent le Hadîth le plus authentique, et le prennent avec son sens qui apparaît. L'intervention de la raison est moindre que dans l'école de Abû Hanîfa, mais sans aller non plus jusqu'à sa négation.

5. L'école des ahl uz-zâhir :

Cette tendance est également sunnite, mais a été très minoritaire. Ses deux plus célèbres représentants furent Dâoûd az-Zâhirî et Ibn Hazm. Cette tendance ne dit pas que les textes du Coran et des Hadîths seraient contraires à la raison, mais affirme que le "raisonnement par analogie" n'est possible que lorsque le texte mentionne explicitement le principe juridique qu'on ira appliquer ensuite ailleurs. En cas d'absence de principe, la raison n'a pas à aller extraire des principes juridiques (illa) à partir des textes.
Les manquements dans le "regroupement entre choses semblables" (jam' bayn al-mutamâthilyan) qui s'ensuivent conduisent parfois à des règles pour le moins singulières. Ainsi, selon cette école, à cause du Hadîth explicite sur le sujet, le fait qu'un chien mette sa gueule dans un petit récipient rend impure (najis) l'eau présente dans ce petit récipient. Par contre, si un porc met sa gueule dans un récipient, l'eau de ce récipient ne devient pas impure car aucun texte n'existe déclarant cette eau impure, et le raisonnement par analogie par rapport au texte concernant le chien est impossible.

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B. Quelques grandes tendances interprétatives aujourd'hui :

1. La libre pensée (zandaqa) :

Réfuter la nécessité pour les musulmans de se référer à leur sources (juhûd mutlaqi dharûrat it-tahkîm ila-sh-shar') est une conception des choses totalement contraire à l'islam (lire à ce sujetFatâwâ mu'assira, al-Qardhâwî, tome 2 pp. 701-704).

2. La prise en compte du contexte, mais moderniste :

Cette tendance correspond peut-être aujourd'hui à ce que fut la tendance mutazilite hier : les textes du Coran et de la Sunna sont toujours considérés comme les références, mais c'est la tradition rationnelle pré-établie qui sert de prisme à travers lequel ils sont lus et compris. Hier les mutazilites percevaient les données de l'islam à travers leur tradition rationaliste, ne croyaient pas en la pesée des actions dans l'au-delà, et faisaient une interprétation forcée des textes parlant de cette pesée. Aujourd'hui certains musulmans perçoivent l'islam à travers la formation qu'ils ont reçue. "Les versets parlant du foulard de la musulmane sont vrais et nous y croyons", disent-ils. "Mais la règle est bien connue : le droit musulman permet une prise en compte du contexte. Le port du foulard fait partie de ces choses liées au contexte d'hier. Aujourd'hui il n'est plus nécessaire". Abd ul-Qâdir Awda, al-Hudhaybî et al-Qardhâwî l'ont écrit : la plupart de ces gens ne raisonnent pas ainsi par volonté délibérée de réfuter les textes de l'islam. Ils se basent sur un principe vrai – "le droit musulman permet une prise en compte du contexte" – mais ne savent pas où il est possible de modifier une règle en fonction du contexte et où cela n'est pas possible. Et s'ils agissent ainsi, ce n'est pas par refus des règles, mais c'est parce que s'ils ont reçu une formation poussée en pensée occidentale, ils n'ont par contre pas reçu une formation assez poussée en sciences de l'islam. Ils perçoivent donc l'islam à travers le prisme de leur formation, et se réfèrent certes aux sources mais en les lisant à travers la grille de lecture occidentale : les termes coraniques "religieux", "cultuel", "civil", "droit", par exemple, ne sont pas compris par eux selon le sens qu'ils ont en Islam, mais selon la signification qu'ils ont en Occident. Ceux qui ont reçu une formation poussée en sciences musulmanes doivent convaincre ces frères par une prédication adaptée. Pour plus de détails, consulter : Al-Islâm bayn jahli abnâ'ih wa 'ajzi 'ulamâ'ih, Abd ul-Qâdir Awda, pp. 39-63 - Al-Ijtihâd ul-mu'âssir bayn al-indhibât wa-l-infirât, al-Qardhâwî, p. 119 - Du'ât lâ qudhât, al-Hudhaybî, pp. 109-111, pp. 122-123). Lire aussi ce qu'a écrit al-Qardhâwî dans son livret Zâhirat al-ghuluww fi-t-takfîr.

3. La prise en compte du contexte, dans le cadre de l'orthodoxie :

Cette tendance correspond aujourd'hui à ce que fut l'école "ahl ur-ra'y" hier. Cependant, elle veut d'abord revenir aux sources pour ensuite les lire selon la méthode des "ahl ur-ra'y". Avec fidélité – la raison se laissant orienter par les textes et non l'inverse – mais avec prise en compte de l'objectif de ces textes. Si cette tendance entend adopter une souplesse certaine – et pratiquer ainsi le "yassirû" que prônait le Prophète –, elle entend également se protéger du laxisme – la prise de libertés avec les sources, comme le fait le modernisme. Pour éviter de tout relativiser, elle se fixe donc comme garde-fou de se référer aux textes des sources, mais également aux interprétations faites par l'ensemble des pieux prédécesseurs (as-salaf us-sâlih), se refusant à s'écarter d'un consensus de ces derniers à propos d'une règle donnée (Zâhirat ul-ghuluww, p. 15,Sharî'at ul-islâm sâliha, p. 105). Et même là où il n'y a pas eu consensus mais où il y a au contraire eu divergence entre les pieux prédécesseurs, cette tendance ne se permet pas de prendre n'importe quel avis existant ; au contraire, étant donné que certains savants se sont parfois trompés parce que le texte d'un Hadîth ne leur était pas parvenu (c'est la catégorie B1), cette tendance entend considérer de façon prioritaire les textes (Coran et Hadîths), puis, à l'intérieur de leur cadre, prendre en considération les interprétations et les avis des savants (Sharî'at ul-islâm sâliha, p. 79). De plus, à propos d'une question donnée, elle entend étudier soigneusement les différents avis, avec les argumentations textuelles sur lesquelles chacun d'eux repose, et ce n'est qu'ensuite qu'elle donne préférence à l'un d'entre eux selon un ensemble de critères comprenant la validité de l'argumentation sur laquelle il repose, la correspondance avec les objectifs généraux de l'islam, la nécessité du contexte et la souplesse (Al-ijtihâd al-mu'âsir, p. 24). Ceci leur permet d'éviter de tomber dans le laxisme (tatabbu' ur-rukhas), ce contre quoi at-Taymî mettait en garde (Sifatu salât in-nabî, p. 42).
On peut lire, comme ouvrage reflétant cette tendance, Ash-sharî'at ul-islâmiyya sâliha li-t-tatbîq fî kulli zamân wa makân.
Cette tendance allie donc la fidélité aux sources – ou assâla – et la prise en compte de la réalité du contexte actuel – ou mu'âssara. Contrairement à ce que le public non-musulman et parfois musulman croit, le terme "salafi" ne désigne pas systématiquement les "salafi de combat", ceux qui, pour un rien, disent de ceux qui ne pensent pas comme eux qu'ils "ne sont plus musulmans" et dont le leitmotiv est l'établissement d'un Etat islamique. Ceux-là ne forment qu'une minorité parmi tous ceux qui sont "salafis" : le terme désigne tout simplement "ceux qui veulent revenir aux sources et ne se cantonnent pas au cadre d'une des quatre écoles juridiques".

Ceci veut-il dire que tous les musulmans qui, eux, ont choisi de rester dans le cadre d'une école juridique précise (madh'hab) ne puissent, eux, pas être de cette tendance ? Je suis convaincu que non. Il est vrai que c'est parfois le cas (ce sont les conservateurs madh'habi, que nous allons évoquer dans la tendance 4. Mais d'autres veulent eux aussi tenir compte du contexte contemporain : ils gardent le cadre d'une école juridique précise comme cadre général (ils sont soit hanafites, soit shafi'ites, soit malikites, soit hanbalites), mais à l'intérieur de ce cadre, suivent, en cas de texte authentique ou en cas de nécessité liée au contexte, les règlements d'une autre école juridique. En cas de changement de contexte par rapport à l'ancienne jurisprudence, ils formulent une règle qui respecte le principe de leur école et tient aussi compte du nouveau contexte. Ainsi, à l'intérieur de l'école hanafite indienne, Cheikh Khâlid Saïfullah entre tout à fait dans ce cas.

Nous avons donc deux groupes à l'intérieur de la "prise en compte du context" dans le cadre des sources : salafi et madh'habi.

4. Le conservatisme :

Par rapport aux deux groupes de la tendance 3 se distinguent les deux groupes du conservatisme salafi et madh'habi.

Les premiers n'entendent pas rester dans le cadre général d'une école mais revenir aux sources du Coran et des Hadîths et se référer aux avis des pieux prédécesseurs (as-salaf) dans leur ensemble. Ils disent bien qu'en l'absence de texte, la règle première est la permission dans tout ce qui n'est pas purement cultuel et entendent bien chercher des réponses aux questions nouvelles. Mais en ce qui concerne la lecture des texte existant, ils n'entendent pas tenir compte des principes et des objectifs. Ils n'entendent pas, non plus faire la différence entre ce que le Prophète a fait par rapport au contexte de son époque et la différence qui peut apparaître par rapport au contexte d'aujourd'hui. La priorité est donnée au Hadîth le plus authentique, appréhendé tel quel. Les avis du défunt savant al-Albânî sont par exemple classiques à ce sujet.

Le deuxième groupe est constitué du conservatisme madh'habi : ceux qui appartiennent à cette tendance se réfèrent au cadre d'une école donnée, mais ne donnent pas d'avis différents. Ils expliquent chaque avis de l'école par rapport aux textes du Coran et de la Sunna. Certains d'entre eux refusent également que l'on change la jurisprudence que des savants de leur école ont établie dans le passé par rapport à un contexte donné. Les hanafites ne pourraient ainsi pas accomplir la prière de al-witr sous la direction des imams de La Mecque car eux accomplissent cette prière d'une façon différente de celle que décrit l'école hanafite. Certains frères de l'école hanafite justifient par exemple les avis de Abû Hanîfa basés sur le "ra'y" (que ceux d'autres écoles leur disent ne pas être conformes aux Hadîths) en disant qu'il a pris en compte l'objectif du Hadîth etc., mais refusent de faire avec les textes de l'école hanafite des siècles passés ce que leur école a fait avec… les textes des Hadîths. "C'est écrit, donc c'est comme ça !" Les choses bougent quand même. Cheikh Khâlid Saïfullâh me disait ainsi qu'il y a dix ans, des articles entiers étaient rédigés et paraissaient pour le critiquer, lui, "celui qui se prend pour un juriste de même niveau que ceux des siècles passés". Mais aujourd'hui, ce sont les auteurs de ces articles qui écrivent à ce même Khâlid Saïfullâh pour lui demander les résultats de ses recherches à propos de telle ou telle question juridique.

5. Le littéralisme :

Certaines tendances musulmanes existeraient aujourd'hui, d'après al-Qardhâwî, qui forment ce qu'il appelle "les néo-littéralistes" (Mustaqbal ul-usûliyya al-islâmiyya, pp. 27-28).

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Conclusion :

La question qui se pose aujourd'hui est la latitude qu'il est possible d'offrir à la raison dans la lecture que celle-ci fait des textes et dans sa prise en compte du contexte. Comme nous l'avons vu ci-dessus, trois grandes tendances peuvent aujourd'hui être distinguées à ce sujet : le modernisme, la tendance "prise en considération du context" fait dans le cadre de l'orthodoxie, et le conservatisme. Les médias s'intéressent beaucoup à la tendance du modernisme, car il s'agit d'une pensée qui a intégré les schémas de penser occidentaux et qui désire, pour les pays musulmans, un islam à l'image de ce qu'est devenu le christianisme dans les pays occidentaux.
Mais la majorité des musulmanes et des musulmans de ces pays musulmans n'entend pas vouloir verser dans cette tendance moderniste. La majorité de ces musulmanes et des musulmans veut au contraire s'orienter à la lumière de ce dont ils sont convaincus qu'il s'agit de ce que Dieu agrée. Il faut sans doute laisser du temps au temps pour que, entre les différentes tendances que nous avons vues, le dialogue se poursuive pour qu'apparaisse dans la communauté musulmane de plus en plus de personnes qui, tout en restant fidèles à l'orthodoxie et donc aux sources, tiendront compte de la situation dans laquelle ils se trouvent.

 

http://www.maison-islam.com/articles/?p=202

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