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LES PHEROMONES AGISSENT SUR LES COMPORTEMENTS SEXUEL ET SOCIAL


Les phéromones, des messagers biochimiques qui agissent sur les comportements sexuel et social. Le mot phéromone vient des mots grecs Pheran (transférer) et Horman (exciter). Les phéromones sont des composés organiques complexes utilisés par les animaux, depuis les protozoaires jusqu’aux primates supérieurs, comme moyen de communication. Des scientifiques ont récemment découvert chez l’homme un gène pouvant être lié à des phéromones et des études ont montré que les phéromones semblent affecter également le comportement de l’homme.
 

Dans certaines sociétés animales complexes, des phéromones spécialisées facilitent la coopération des individus dans de nombreuses tâches. 
Ainsi, des insectes comme les fourmis ou les abeilles utilisent des phéromones d’alarme pour déclencher une réponse immédiate et violente lorsqu’une colonie est attaquée. Les lapins libèrent des phéromones de dispersion pour démarquer leur zone de territoire et pour disperser les membres du groupe en présence d’une menace. Les charançons utilisent des phéromones d’agrégation pour informer les autres sur des aliments ou de nouvelles habitations à coloniser.

Si des phéromones spécialisées peuvent servir une variété de buts spécifiques selon les espèces, les phéromones sexuelles jouent, elles, un rôle identique dans toutes les espèces : elles conduisent l’excitation sexuelle et son expression en direction d’un partenaire potentiel.

Le chemin de l‘organe voméronasal

Chez les animaux, la plupart des phéromones n’ont aucune odeur. Une fois à l’intérieur des voies nasales, elles n’empruntent pas le chemin olfactif comme le font les odeurs mais celui qui mène à l’organe voméronasal. Il s’agit d’une petite poche, percée d’un trou minuscule, directement relié à l’hypothalamus, le siège des émotions et des comportements sexuels, dans le cerveau. Si l’on détruit cet organe chez l’animal, il ne montre plus aucun intérêt pour les activités sexuelles. 

Jusqu’à ce qu’en 1991, le Dr David Berliner l’identifie chez plus de 90% des sujets et y enregistre une activité électrique confirmant qu’il était toujours fonctionnel, on pensait que, chez l’homme, l’organe voméronasal n’était plus qu’un vestige atrophié de l’évolution.

La fonction de cet organe, quoique réduite par rapport aux standards mammifères, n’a été découverte qu’en 1994. Des physiologistes de l’université de l’Utah, examinant 400 sujets humains, ont constaté qu’ils avaient tous un organe voméronasal qui fonctionnait. Il envoyait des messages phéromonaux non au cortex cérébral mais au système limbique. Le système limbique ou cerveau « primitif » conduit nos impulsions les plus basiques et les plus simples. Il régit notre conscience de l’environnement et la façon dont nous y réagissons ainsi que notre comportement sexuel.

Martha McClintock, de l’université de Chicago, qui, la première identifia le synchronisme menstruel en 1971, découvre en 1998 que la sueur des aisselles était responsable de ce phénomène curieux.

On avait remarqué que, quand elles partagent le même bureau ou dans le cadre d’une collectivité féminine comme un couvent, les femmes « synchronisent » leurs menstruations après un moment d’adaptation. Martha McClintock et son équipe ont exposé un groupe de femmes à une bouffée de transpiration d’autres femmes. Cela a provoqué une accélération ou un ralentissement de leur cycle menstruel selon la période du mois pendant laquelle la sueur avait été prélevée. Les chercheurs ont ainsi démontré que des phéromones sécrétées par des glandes situées dans les aisselles provoquaient un changement systématique de l’ovulation et du moment des règles chez les femmes exposées à ces substances.

Le rôle des phéromones humaines est donc mis en lumière. Il devrait expliquer en partie le choix des partenaires. Mais pour que cette théorie ait un sens, ces molécules doivent, comme les gènes, varier d’un individu à l’autre. Nous ne pourrions, sans cela, établir même inconsciemment de différences et opérer un choix. 

Quel lien existe-t-il entre choix et phéromones ? Pour étudier cette question des chercheurs ont étudié des souris.

Diversité génétique et diversité des odeurs

En 1991, Wayne K. Potts et ses collègues de l’université de Floride ont démontré que les souris choisissent des partenaires qui leur sont génétiquement différents. Ces mêmes chercheurs ont également découvert que les souris préfèrent partager leurs nids avec leurs apparentés qui, par définition, sont génétiquement plus proches. Elles perçoivent ces degrés de parenté par l’odeur de leur urine qui porte des marqueurs odorants qui leur fournissent ces informations.

Une étude, publiée en avril dernier dans the Proceedings of the Royal Society of London a testé des hamsters pour savoir s’ils pouvaient reconnaître les membres de leur famille uniquement par l’odeur. Ils ont pris des hamsters nouveaux-nés avant que leur capacité à sentir les odeurs ne se développent et les ont placés avec une portée non apparentée pour être élevés. Plusieurs semaines après, lorsque les femelles furent sexuellement matures et capables de flairer de nouveaux partenaires potentiels, les chercheurs leur ont présenté les odeurs de différents hamsters, incluant leurs propres parents biologiques et leurs frères de lait avec lesquels elles avaient été élevées. Les hamsters étaient clairement attirés par l’odeur des étrangers non apparentés. Les chercheurs ont noté que l’étude suggérait que les hamsters avaient utilisé l’odeur pour être certains de ne pas s’accoupler accidentellement avec un proche parent.

Le lien entre la diversité des odeurs et la diversité génétique a été établi. Il concerne plus spécifiquement un ensemble de gènes qui est à l’origine de la reconnaissance, par le système immunitaire de ses propres tissus et de ceux provenant de corps étrangers.

Les phéromones jouent un rôle en transportant l’arrangement génétique et la santé d’un partenaire reproducteur potentiel. Les gènes du complexe majeur d’histocompatibilité (CMH) sont parmi les gènes les plus diversifiés constituant, par essence, une signature génétique.

Les gènes du CMH aident l’organisme à reconnaître ses propres cellules saines, à identifier les cellules pathogènes et à rejeter les tissus étrangers.

Les gènes du CMH donnent également à chaque individu une odeur unique qui peut être détectée. Chez les souris, il est bien connu que les gènes du CMH jouent un rôle important dans la sélection du partenaire sexuel. Des souris consanguines, identiques sauf pour les gènes du CMH, préfèrent l’odeur de partenaires sexuels étroitement apparentés. Dès qu’elles entrent en puberté ces souris montrent une préférence marquée à s’accoupler avec des souris dont les gènes CMH sont les plus différents des leurs.

 

Lorsqu’elles sont enceintes ces souris reviennent à leurs préférences initiales et retournent faire leur nid avec des mâles ayant des gènes de CMH similaires. Des scientifiques ont émis l’hypothèse que faire son nid avec des parents assure non seulement l’aide pour nourrir et élever le jeune mais aussi apporte une protection contre des mâles étrangers et potentiellement dangereux. La préférence pour des partenaires dissemblables par le CMH est également regardé comme importante pour réduire les risques de consanguinité et de maladies génétiques.

Pour savoir si les gènes du CHM jouent un rôle dans la sélection humaine de partenaires, Klaus Wedekind, un zoologiste de l’université suisse de Berne, a conduit une expérience unique utilisant des T-shirts malodorants.

 

L’équipe de Wedekind a recruté 49 femmes et 44 hommes qui furent examinés pour s’assurer qu’ils portaient une vaste rangée de gènes de CMH. Chaque homme a reçu un T-shirt propre avec pour instruction de dormir avec pendant deux nuits pour le saturer entièrement de son odeur. 

Les T-shirts furent ensuite rassemblés et placés dans des boîtes avec des couvercles ayant un trou permettant de sentir les odeurs. Chaque femme fut amenée au laboratoire au milieu de son cycle menstruel et on lui donna à choisir entre les odeurs de 7 boites.

 

Trois boites contenaient un T-shirt d’un homme ayant un CMH similaire à celui de la femme, trois, des T-shirts d’hommes dissemblables par leur CMH et la dernière boite contenait un T-shirt propre comme témoin. On demanda aux femmes de sentir les boites et de les classer en senteurs plaisantes ou déplaisantes. Les chercheurs ont constaté que les femmes préféraient l’odeur des hommes ayant des gènes de CHM différents. Beaucoup de femmes ont également fait le commentaire que les T-shirts des hommes aux gènes de CHM différents leur rappelaient leurs petits amis passés et présents.

Une expérience a été menée sur un groupe de femmes à qui l’on a demandé de s’asseoir sur le siège de leur choix dans une salle d’attente. Au préalable, l’un de ces sièges avait été pulvérisé de phéromones mâles et un autre de phéromones femelles. La grande majorité des femmes a instinctivement préféré le siège « mâle » et très nettement évité le siège « femelle ».

Les phéromones influencent les comportements humains

Une nouvelle étude britannique apporte une nouvelle confirmation de l’effet des phéromones sur le comportement humain.
En avril dernier, à la conférence annuelle à Winchester de la Société Britannique de Psychologie, des chercheurs ont présenté de nouveaux résultats de recherches. Le Dr Dick Neave et son équipe de chercheurs de l’Université de Northumbrie a conduit des tests conçus dans l’objectif de documenter l’action des phéromones humaines. 

Ils ont demandé à 32 femmes de classer les caractères d’attractivité, de caractères mâles dans des histoires, de silhouettes de corps masculins et de visages d’hommes sur des photographies. Sans que les femmes le sachent, les chercheurs ont mis des phéromones mâles dans l’environnement du laboratoire et leur ont demandé de refaire ce classement. Dans l’objectif de tester les phéromones à différentes périodes de leur cycle menstruel, les chercheurs ont recommencé les mêmes expériences, deux semaines plus tard, quand les femmes étaient à différentes phases de leur cycle menstruel. Les résultats étaient sans équivoque. Chaque femme augmentait son niveau d’attraction en présence de phéromones mâles. De façon remarquable, l’homme qui avait été classé le moins beau reçut la plus forte poussée sur l’échelle des regards. En présence des phéromones, tous les visages étaient classés plus attractifs. Mais, plus particulièrement, les visages auparavant classés comme étant les moins attractifs. Ces résultats, qui reflétaient ceux d’une étude australienne sur les effets des phéromones femelles sur les hommes, montraient aussi que ces produits chimiques avaient le plus fort impact sur les femmes au milieu de leur cycle.

Les 16 femmes du groupe étudié qui prenaient des contraceptifs oraux étaient cependant moins sensibles aux phéromones.

Le Dr Neave a conclu en disant que cette étude apporte quelques preuves indiquant que l’attraction masculine peut être influencée par les phéromones.

L’hypothèse est maintenant émise que l’identité sexuelle pourrait être dépendante de ces hormones. Nous sommes émetteurs et récepteurs de phéromones. Un sujet qui émet des phéromones mâles et est réceptifs à des phéromones femelles détermine de la sorte son identité sexuelle, parallèlement à son sexe génétique. Ainsi, un bisexuel sera émetteur ou récepteur de deux types d’hormones.

Découverte d’un gène humain codant pour un récepteur de phéromones

Des chercheurs américains viennent de découvrir chez l’homme un gène humain codant pour un récepteur de phéromones. Leurs recherches sont basées sur le comportement des souris. Chez ces animaux, les phéromones peuvent déclencher des comportements instinctifs liés, par exemple, à la sexualité, à l’agressivité ou à la reconnaissance des proches. Ces « odeurs » sont détectées par des cellules spécialisées du nez ou organe voméronasal qui peut déclencher des réactions instinctives. Cependant cet organe n’est pas le site exclusif de détection des phéromones. On connaît chez la souris une centaine de gènes qui contribuent à ces phénomènes. 

Peter Mombaerts et ses collègues de l’université de Rockfeller, à New York, ont retrouvé chez l’homme huit séquences d’ADN identiques à celles présentes chez les souris et les rats. Sept de ces gènes se sont révélés inactifs, confirmant ainsi l’hypothèse selon laquelle, chez l’homme, ces récepteurs ne sont que des reliques inopérantes d’un temps où l’évolution ne nous avait pas encore différenciés des mammifères inférieurs.

Le huitième gène, appelé V1rL1, ne souffre pas des mêmes déficiences et pourrait produire une protéine similaire à celle permettant la reconnaissance des phéromones chez les rongeurs. Cette théorie est renforcée par deux observations. Premièrement, après avoir cherché dans de nombreux organes l’ARN messager correspondant au gène V1rL1, les scientifiques ne l’ont identifié que dans la muqueuse de la cavité nasale, ce qui suggère très fortement que la protéine y est produite. De plus, en étendant cette recherche sur 11 individus de différentes origines ethniques, ils ont pu constater la présence de ce gène chez chacun d’eux. La prochaine étape est d’essayer de trouver cette protéine au niveau des neurones pour confirmer leur théorie.

Il faut noter que le fœtus humain a un organe vorémonasal qui joue un rôle important dans la différenciation sexuelle. Mais il rapetisse avant la naissance. Nos ancêtres humains avaient probablement, tout comme la souris, une centaine de gène V1r.

Que sont devenus ces 99 autres gènes ? C’est la première fois que les biologistes observent une disparition aussi massive de gènes. Pourquoi cette évolution s’est-elle produite ? Et puis, si ce gène a survécu à tous ses congénères, on peut supposer que c’est pour une très importante raison.

Les chercheurs pensent depuis longtemps que les hommes communiquent par des phéromones. Mais il reste à déterminer de quelle façon ces phéromones sont produites et comment elles peuvent être détectées à travers une pièce, même à une grand distance.


Références 

Human sex-attractant pheromones : discovery, research, development and application in sex therapy. The Journal of Continuing Psychiatric Education, 1999, Vol 29, 1:54-59,

On the nature of mammalian and human pheromones, Ann N Y Acad Sci, 1998, 30 ;855:390-2

Body odour preferences in men and women : do they aim for specific MHC combinations or heterozygosity? Proc R Spc Lond B Biol Sci, 1997 ;264 (1387):1471-9

MHC-dependant mate preferences in human, Proc R Spc Lond B Biol Sci,1995 ;260 (1359):245-9.

Rodriguez I, Greer C.A., Nature Genetics, 2000, vol.26, n°1 pp18-19

Stern K & McClintock M.K., Nature 1998, vol 392, pp 177-179

 

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