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Califat

Les Califes et le Système du Califat

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1- Mode d’élection du Calife

Il est important de remarquer qu’aucun des quatre Califes éclairés n’avait tenté de s’imposer contre la volonté du peuple, de même qu’aucun Calife n’avait osé transmettre le pouvoir à son fils avant que l’impudence et l’effronterie eussent conduit Mouawia à transformer le califat en monarchie héréditaire.

S’il est vrai qu’il n’y a pas de règles pour le choix des candidats puisque chaque Calife a fait l’objet d’un choix selon un mode particulier, il n’est pas moins vrai que ce choix doit être sanctionné par l’acte d’allégeance (bai’a) de la communauté. Le Calife tire sa légitimité de ce vote de confiance que les membres de la communauté expriment en sa faveur. De nos jours, la désignation des candidats dans les démocraties relève de la compétence des partis politiques. Ensuite ce choix est soumis au suffrage universel. La désignation du premier Calife dans la Saqifa s’apparente à la méthode des partis politiques modernes. Les émigrés et les Ansars ont joué le rôle de partis politiques. La désignation de Omar par Abu Bakr ne pouvait pas être considéré comme une cooptation dans la mesure où cet acte n’avait pas dispensé le Calife de la condition du vote de la communauté (bai’a). C’était donc une simple proposition entérinée par la communauté.

D’ailleurs, Abu Bakr avait réuni les musulmans dans la mosquée et leur avait dit : Est-ce que vous accepterez celui que je vous propose ? Quant à Omar, il avait désigné pour sa succession un conseil de choix de candidat qui avait retenu la candidature de Uthman ibn Affane. Après l’assassinat de Uthman, un groupe de musulmans avait fait appel à Ali pour occuper cette fonction mais ce dernier exigea que sa désignation se fasse en public et à la majorité. Après le vote d’approbation, le Calife devait prononcer un discours sous forme d’une déclaration de politique générale.

2- La politique des Califes

Avant de voir les Califes à pied d’œuvre sur le terrain de l’action, on peut avoir une idée de leur politique à travers leurs discours d’investiture. L’examen de leurs discours rend compte de leur personnalité, de leur modestie, de leur souci de justice, de leur dévouement pour la cause de Dieu, de leurs préoccupations de bien servir la communauté, de l’intérêt qu’ils portent à la propagation de la parole de Dieu, de leur crainte de commettre des injustices ou de bafouer les droits des gens, de leur piété et de leur mépris de ce bas monde. Ali et Uthman avaient, dans leurs discours, mis l’accent sur l’inanité de la vie ici bas, qu’ils qualifient de demeure provisoire, d’illusion. C’est la vie future qu’il faut prendre en compte. Ali insiste sur le respect des droits des gens. Il met en garde contre l’atteinte à la vie humaine sans raison valable : « le vrai musulman est celui dont les autres n’ont à craindre le mal ni de la langue ni de la main ». « Craignez Dieu pour ce qui est des droits de Ses serviteurs et de Sa terre car vous êtes responsables ». Abu Bakr et Omar avaient axé leurs discours sur la justice, les garanties des droits. Omar annonça que sa sévérité s’abattra sur les injustes, tandis qu’elle sera paix et sécurité pour les justes. L’attribution des fonctions devait répondre, selon le Calife, à quatre critères : le mérite, la compétence, la force du caractère, l’honnêteté.

Il était tellement modeste qu’on ne pouvait le distinguer du plus humble citoyen. On l’a vu plus haut, Abu Bakr disait : « j’ai été choisi comme votre chef, bien que je ne sois pas le meilleur d’entre vous ». Il demanda aux gens de l’aider s’il agit bien et de le corriger dans le cas contraire.

3- Le désordre créé par l’apostasie

Après son élection, Abu Bakr s’est trouvé confronté à un mouvement insurrectionnel conduit par des apostats et des faux prophètes. Ce mouvement naquit au sein des Bédouins dont la conversion à l’Islam n’était qu’un fait de circonstances sans engagement sincère. Le Coran a fait état de ce manque de sincérité et de faiblesse de foi chez les Bédoins avant que cela ne se manifeste dans les faits : « les Bédoins ont dit : « Nous avons la foi » dis : « vous n’avez pas encore la foi. Dites plutôt : nous sommes simplement soumis, car la foi n’a pas encore pénétré dans vos cœurs » s49 v14.

Certaines tribus pensaient que l’Islam devait prendre fin avec la mort du prophète. D’autres ont trouvé dans la mort du messager de Dieu une occasion pour lui succéder et se réclamer prophètes eux-mêmes. Il s’agit de Toulaiha al-Asdi, Al Asswad al Ansi, Moussailama al Kaddhab (le menteur), Sajah la Tamimite, etc..

D’autres encore ont cessé de payer la Zakât parce que, selon eux, seul le messager de Dieu était habilité à prélever l’aumône conformément au verset qui lui ordonne : « prélève de leurs biens une sadaqa (aumône) par laquelle tu les purifies et les bénis et prie pour eux. Ta prière est une quiétude pour eux » s9 v103 C’est à lui, dirent les apostats, et non pas à un autre que Dieu à ordonné de prélever cette aumône. Ils avaient considéré la zakât comme un don exclusivement religieux qui a pris fin avec la mort du prophète. Abu Bakr avait compris le danger de ces mouvements tant pour la stabilité de l’Etat que pour la propagation du message. Il était donc légitime de les combattre, ce que le Calife n’a pas tardé à faire avec un génie tel qu’il remporta, sans beaucoup de perte, une victoire éclatante.

4- L’administration

L’administration fonctionnait à merveille sous les Califes. Le vaste territoire de l’Etat islamique était divisé en provinces administrées par des gouverneurs. Ces derniers étaient soumis à un contrôle rigoureux qui s’exerçait sur leur manière d’administrer et de diriger la chose publique. Outre ce contrôle, Omar avait fixé à tous ses gouverneurs une réunion annuelle qui se déroule pendant le rassemblement du pèlerinage. Au cours de cette rencontre, les gouverneurs devaient rendre compte au Calife de l’état de leurs provinces. A cette occasion, le Calife tranchait également les litiges entre les gouverneurs et les administrés, individus et groupes victimes d’abus d’autorité ou de violations de droits. Les gouverneurs redoutaient beaucoup cette rencontre qui pouvait revêtir la forme d’un tribunal populaire. De ce fait, ils s’efforçaient de s’acquitter convenablement de leurs missions afin d’éviter l’humiliation de la sanction au cours de cette rencontre publique. Même en dehors de cette rencontre, les Califes, en particulier Omar ibn Khattab, convoquait le gouverneur chaque fois qu’il fût l’objet d’une plainte. Le contrôle ne se limitait pas à la seule probité du gouverneur, il s’étendait également à sa fortune. Lorsqu’un gouverneur manifeste un signe extérieur de richesse sans rapport avec sa rémunération et ses biens privés, le Calife ordonnait qu’une partie de ses biens soit versée au trésor public. Il a ainsi fait confisquer une partie des biens de Amr ibn al Ass quand il était gouverneur d’Egypte. De même qu’il a ordonné à Saâd ibn Abi Waqqas de verser au trésor de l’Etat la moitié de sa fortune personnelle. On raconte qu’un Copte avait gagné dans une course de chevaux contre le fils de Amr ibn al Ass. Pris de colère, ce dernier avait fouetté puis emprisonné le Copte, accusé d’avoir offensé le fils des « deux nobles ». Le Copte porta plainte au Calife. Celui-ci fit venir de toute urgence le gouverneur Amr ibn al Ass et son fils. Après s’être assuré de la véracité des faits, il ordonna au Copte de se faire justice lui-même en infligeant au fils des « deux nobles » le même châtiment que celui qu’il avait subi. Puis il lui redonna le fouet pour qu’il fasse de même avec le père, ce que le Copte refusa estimant qu’il avait obtenu satisfaction. C’est à cette occasion que le Calife prononça sa fameuse phrase : « Depuis quand vous arrogez-vous le droit d’asservir les gens, alors que leurs mères les avaient mis au monde libres ? » Dans une lettre adressée à Abu Mussa al Achari, gouverneur de Basra, le Calife Omar lui dit : «  ô Abu Mussa, tu es un homme comme les autres, sauf qu’Allah a fait de toi le plus chargé parmi eux. Celui qui a la charge des musulmans a le même devoir que celui d’un esclave envers son maître ». Il posa un jour cette question à une assemblée : « Que dites-vous si l’Emir des croyants (le Calife) surprend une femme en plein pêché » ? Ali lui répondit : « Qu’il présente quatre témoins, à défaut, il sera fouetté pour diffamation, à l’instar de n’importe quel musulman »

5- La Justice

L’islam considère la justice comme l’équilibre du monde et le fondement des civilisations humaines. La justice était l’une des préoccupations essentielles des Califes éclairés. Le Calife était soumis comme n’importe quel individu à la sentence du juge et tout citoyen pouvait porter plainte contre lui. En Islam, la justice est une émanation de la loi divine et elle ne saurait exister en dehors de l’application de cette loi (la Chari’a). Sous les quatre Califes, la justice était totalement indépendante de l’exécutif, c’est-à-dire du pouvoir politique. En aucun cas le chef de l’Etat, encore moins le ministre ou le gouverneur, ne pouvait s’immiscer dans les affaires du juge, sauf en cas de défaillance ou de partialité de celui-ci. La magistrature était libre des contraintes et des pressions du pouvoir politique. Elle était en quelque sorte le recours des faibles et des opprimés contre les exactions et les abus des particuliers et de l’administration. Le prophète a dit : « sur trois juges, deux iront en Enfer et un seul ira au Paradis ». On rapporte que le Calife Omar, voulant acheter un cheval à un particulier, avait pris ledit cheval et l’avait utilisé pour transporter des objets avant de payer le prix. Le cheval s’étant foulé la patte, le propriétaire se disputa avec Omar et demanda réparation. Omar lui demanda de choisir un homme qui trancherait le litige entre eux. L’homme choisit Chouraih al’Iraqi. Lorsqu’il prit connaissance du litige, Chouraih imputa la responsabilité à Omar, étant donné qu’il avait pris le cheval en bonne santé et qu’il en était responsable jusqu’à ce qu’il le rende sain et sauf à son propriétaire. La justesse du jugement de Chouraih plut au Calife Omar, qui le nomma juge à Koufa.


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La Fin du Califat

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On peut dire que le projet de déstabilisation de l’Etat islamique avait été planifié avant l’assassinat du Calife Omar. Cet acte ignoble qui emporta le deuxième Calife n’était qu’un début d’exécution d’un vaste complot satanique dont les juifs étaient les principaux instigateurs. Omar a été poignardé par un captif persan appelé Fairouz et surnommé Abu Lou’lou’a. Ce dernier avait été vu quelques jours auparavant en compagnie d’Al Hourmouzân et de Joufaina ; le premier était un prince perse déchu après la victoire des musulmans et le second, perse lui aussi, faisait partie de l’aristocratie. Tandis que le juif Ka’b Al Ahbar avait prédit la mort de Omar trois jours auparavant. Uthman, quant à lui, a été assassiné par des insurgés qui firent brusquement irruption dans son domicile après l’avoir assiégé pendant quarante jours. La révolte qui emporta le Calife Uthman était fomentée par le juif musulman Abdallah ibn Sabaâ. Ce dernier faisait la tournée des provinces, notamment d’Egypte, Basra, Koufa pour inciter les populations à la révolte contre le Calife. Les révoltés, après avoir quitté Basra, Koufa et l’Egypte, marchèrent sur Médine et assiégèrent la maison du Calife. Auparavant, Ali a tenté d’apaiser les esprits en proposant sa médiation auprès du Calife à l’effet d’obtenir des réformes. Ce fut une tentative vaine, car la situation avait atteint le point de non-retour, suite à la découverte par les insurgés, dans le courrier du Calife, d’une lettre adressée à son gouverneur d’Egypte lui intimant l’ordre d’exécuter les chefs des insurgés à leur retour au pays. En réalité, le Calife n’était pas au courant de cette lettre. Les insurgés soupçonnaient Marwan ibn al Hakam, secrétaire particulier du Calife, d’en être l’auteur. Ils demandèrent donc au Calife de leur livrer ce dernier. Mais le Calife, craignant pour la vie de son secrétaire, refusa de le livrer. En plus, le Calife s’opposa à toute intervention armée contre les insurgés afin d’éviter un bain de sang. En fin de compte, les insurgés décidèrent de passer à l’action. Ils assassinèrent froidement le Calife pendant qu’il récitait le Coran le matin à l’heure de la prière. La crise s’est accentuée durant le règne de Ali ibn Abi Taleb, d’autant plus que, dès son accession au califat, celui-ci prit la décision de destituer certains gouverneurs, comme Mouawia, devenus puissants de par la stature et la popularité qu’ils avaient acquises. Le Calife prit donc la décision de destituer Mouawia et de le remplacer par Sahl ibn Hanif. Non seulement Mouawia ne va pas obtempérer, mais il va s’insurger contre son chef hiérarchique, l’imam Ali qu’il soupçonnait d’être impliqué dans l’assassinat de Uthman. D’abord, il fit barrer la route au nouveau gouverneur du Cham, Sahl ibn Hanif. Arrivé à Tabouk, ce dernier fut arrêté par des cavaliers qui l’empêchèrent de continuer sa route vers Damas, capitale de la province. Il rebroussa chemin. Ensuite, il fit soulever la population du Cham contre le Calife, ce qui allait aggraver la discorde et provoquer une guerre fratricide parmi les musulmans.

Pour la première fois, une cassure s’est produite dans la communauté qui allait désormais avoir deux directions et deux capitales : Damas et Koufa. Cette division a eu pour conséquence l’émergence de plusieurs factions et mouvements rivaux, en particulier le mouvement chiite, composé des partisans de l’imam Ali et le mouvement des Kharidjites, formé des adversaires de ce dernier. Les Kharidjites ou Khawaridj reprochaient au Calife d’avoir accepté l’arbitrage qui l’opposait à Mouawia, arguant du fait qu’il n’y a de jugement ou d’arbitrage que de Dieu : « la houkma illâ lillâhi ». « Une parole véridique par laquelle on ne chercherait que l’égarement » leur rétorqua l’imâm Ali. Les Kharidjites ont décidé d’assassiner le Calife et deux autres personnages : Mouawia et Amr ibn Al Ass, qu’ils considéraient comme la cause de la crise qui secoue la communauté. Ces deux derniers échappèrent à la mort tandis que le Calife fut assassiné. Le 17 Ramadan, le Calife se rendit à la mosquée comme d’habitude pour la prière du matin. Abdurrahman ibn Muljim, accompagné de deux compères, attendaient le Calife à l’entrée de la mosquée. Ibn Muljim se jeta sur lui et le blessa mortellement à la tête. L’imâm succomba à sa blessure trois jours après, sans avoir désigné de successeur. Il dit à son fils Hassan : « je ne vous ordonne rien, et je ne vous interdis pas de choisir qui que vous voulez » ! Après sa mort, les habitants de Koufa prêtèrent serment d’allégeance à son fils Hassan lequel se désista six mois plus tard en faveur de Mouawia. Son objectif étant de mettre fin à la division et au conflit meurtrier qui déchirent les musulmans.

Du coup, Mouawia se trouva à la tête d’un vaste empire. Cependant, il ne va pas tarder à désigner son fils Yazid comme prince héritier et demandera à la population du Cham de lui prêter serment d’allégeance. Ce qui fut fait. Puis, il demanda à Marwan ibn al Hakam, son gouverneur de Médine d’obtenir le serment d’allégeance des habitants de sa province. Marwan réunit les notables et leur dit : « l’Emir des croyants envisage de se faire succéder par son fils, tradition de Abu Bakr et Omar ! ». Abdurrahman ibn Abu Bakr se leva et dit : « plutôt la tradition de César et de Kirsa (Kosroés) ; par contre Abu Bakr et Omar n’ont pas transmis le pouvoir à leurs enfants ni à leurs proches ».

En l’an 51, Mouawia profita du pèlerinage pour prendre la bai’a (allégeance) pour son fils Yazid. Dans le but de renforcer cette allégeance par le soutien particulier des anciens compagnons dont Abdallah ibn Zoubair et Abdallah ibn Amr, ce dernier lui fit l’objection suivante : « il y avait avant toi des Califes qui avaient des enfants ; ton fils n’est pas mieux qu’eux ; il n’ont pas vu en leurs fils ce que tu as vu en le tien, mais ils ont choisi pour les musulmans ce qui était meilleur ». Tandis que Abdallah ibn Zoubair lui adressa la réponse suivante : « Si tu en as assez de l’Emirat, démissionne et présente ton fils afin qu’on l’élise. As-tu vu si nous prêtons serment d’allégeance à ton fils en même temps qu’à toi, qui d’entre vous doit-on écouter et obéir ? L’allégeance ne peut jamais échoir à vous deux en même temps. » Après le décès de Mouawia, son fils Yazid lui succèda et ainsi, le califat se transforma en monarchie héréditaire. Ainsi furent réalisées ces prophéties : Une rapportée par Safina qui déclare avoir entendu le prophète (psl) dire : « le califat ne durera que trente années, puis ce sera une monarchie. » Cité par Ahmad et les ‘‘Sounan’’. L’autre rapportée par Abou Oubaida ibn al Jarrah : « le début de votre religion, c’était une prophétie et une miséricorde ; puis ce sera un califat et de la bonté ; puis ce sera une monarchie et de la contrainte ».

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La vie des non musulmans au sein de l’Etat du Califat

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Le Califat est un système politique unique issu de l’idéologie islamique qui ne ressemble en rien aux régimes imposés aux musulmans d’aujourd’hui. C’est un pouvoir bâti sur le concept de citoyenneté sans distinction d’origine ethnique, de genre ou de foi et il est totalement opposé à l’oppression de quelques groupes religieux ou ethniques que ce soit.

Les non musulmans ont un statut honorable au sein du Califat. Ils sont désignés sous le nom de dhimmis (les gens du contrat, de la garantie et de la protection) ce qui signifie qu’ils sont des citoyens à part entière égaux aux musulmans, qu’ils jouissent des mêmes droits de citoyenneté et qu’ils font partie indissociable de la société. Au contraire, en France, les musulmans ont la spécificité d’être éternellement considérés comme un corps étranger, et qualifiés d’immigrés de 1ere, 2ème, 3ème, 4ème, Nième génération ! En Grande-Bretagne, la situation n’est guère mieux, car les musulmans sont appelées, de manière méprisante, « minorités ethniques » ou « immigrants », instillant ainsi dans les esprits qu’ils ne sont pas les bienvenus et qu’ils doivent se contenter d’être des citoyens de seconde zone. Les droits des non musulmans sont définis par la Loi islamique statutaire (la charia) et ne peuvent en aucun cas être altérés. Le Prophète (SAAWS) a dit :

ومن يكن على يهوديته أو على نصرانيته فإنه لا يفتن عنها وعليه الجزية

« Celui qui tient à sa judaïcité ou sa chrétienté ne doit pas en être inquiété, et doit s’acquitter de la jizya »[1]

ألا من ظلم معاهدا أو انتقصه أو كلفه فوق طاقته أو أخذ منه شيئا بغير طيب نفس فأنا حجيجه ] أي أنا الذي أخاصمه وأحاجه [ يوم القيامة

« Celui qui commet une injustice contre un mu’âhad [un contractant, synonyme de dhimmi], le dénigre, le surcharge ou lui prend une chose sans son consentement, me verra être à sa charge [c'est-à-dire que je serait son adversaire et celui qui lui opposerait des arguments] le jour de la résurrection »[2]

Dans la version rapportée par al-Bayhaqî, le même hadith se poursuit :

وأشار رسول الله صلى الله عليه وسلم بأصبعه إلى صدره ألا ومن قتل معاهدا له ذمة الله وذمة رسوله حرم الله عليه ريح الجنة

{ Le Prophète (SAAWS) pointa alors ses doigts vers la poitrine et dit « Celui qui tue un mu’âhad qui a la dhimma [garantie, protection] d’ALLAH et son Prophète, se verra interdire par ALLAH l’odeur du Paradis » }

Qu’en est-t-il des non musulmans qui ne font pas partie des Gens du Livre[3], comme les polythéistes ou les athées ?

A propos des polythéistes mages de la Perse, le Messager (SAAWS) a dit :

سنوا بهم سنة اهل الكتاب

« Agissez avec eux de la même manière qu’avec les Gens du Livre »[4]

Ainsi, les non musulmans qui ne sont ni juifs ni chrétiens, bénéficient tout de même de règles identiques bienveillantes de la part de l’Etat et de la communauté des musulmans. Cependant certaines lois demeurent spécifiques aux relations entre musulmans et Gens du Livre (mariage, consommation de la viande des Gens du Livre si elle provient d’animaux abattus rituellement….).

Ce statut sécurisant garanti aux non musulmans leur permet de vivre, sans être inquiétés de perdre leurs droits. Ceci contraste avec les sociétés européennes contemporaines où la communauté musulmane attend dans la peur les nouvelles lois de luttes anti-terroristes qui réduisent comme peau de chagrin leurs droits déjà rognés. Les gouvernements se permettent d’établir à leur encontre des législations d’exception draconiennes, sur le plan de la sécurité nationale, sous prétexte de lutter contre le terrorisme. Un exemple de cette évolution est la résolution, adoptée en 2004 par la cour d’appel britannique. Elle a considéré que désormais l’obtention d’aveux sous la torture dans un pays étranger pouvait être recevable dans certaines affaires liées au terrorisme.

A présent, présentons quelques aspects de la vie sous le Califat.

Le pouvoir

Le Calife (à la tête de l’Etat) et ses assistants croient en l’islam. Et leur vivacité à appliquer scrupuleusement ses lois s’explique par la conscience qu’ils sont responsables devant Allah (SW) des fonctions qui leur incombent et qu’ils devront en rendre comptes après leur mort. Cette foi fait émerger des hommes politiques responsables et dignes de confiance et non pas des politiciens dont les actes restent en déphasages avec leurs propos. Ils sont choisis pour leur mérite plutôt qu’en raison de « faveurs politiques ». Toutefois, les dirigeants ne revêtent en rien des caractères divins et ne sont pas à l’abri d’erreurs. C’est pourquoi, il existe une cour de justice indépendante, puissante et efficace appelée mahkamat al-madhalim (la cour des doléances) qui a le pouvoir de traduire en justice tous les dirigeants y compris le Calife s’ils s’avisaient d’enfreindre les lois ou de commettre la moindre injustice.

La consultation (ach-choura) est un des principes qui accompagne la prise de décisions. La chambre des représentants (Mejliss ach-choura) est une institution présente dans la capitale et dans toutes les provinces du Califat. Elle est constituée d’hommes et de femmes des différents groupes ethniques et religieux qui composent l’Etat. Les représentants non musulmans ont la garantie de pouvoir siéger au sein de cette chambre afin de faire griefs de leurs préoccupations à l’ensemble des représentants. Ils ne sont, en aucun cas, tenus de faire acte de serment en contradiction avec leur foi afin d’accéder à cette institution. On exige d’eux, comme de tous les autres membres, simplement qu’ils obéissent aux règles de la chambre.

A la différence d’un système démocratique, cette chambre des représentants n’est pas une assemblée législative. Les seules résolutions qui la lient aux dirigeants concernent la mise en exécution de la politique de ce dernier ainsi que la révocation des membres du gouvernement, y compris le Calife.

Contrairement aux discriminations institutionnelles qui prévalent dans la fonction publique européenne, les fonctionnaires au sein du Califat sont choisis sur la base du mérite sans considérations de leur sexe ou de leur appartenance religieuse ou ethnique. Les non musulmans sont encouragés à s’engager dans la fonction publique afin d’apporter leurs compétences et de contribuer à la bonne marche de l’Etat. A ce propos, l’histoire nous rapporte que les juifs, après avoir été expulsé d’Espagne au 15ème siècle, ont été accueilli par le Califat et ont apporté beaucoup à la société, comme ils le feront d’ailleurs de nouveau par la suite incha’ Allah. Les docteurs juifs issus de l’école de Salamanque (Espagne) étaient employés au service du Calife, dans de nombreuses régions du Califat, dans les domaines de la fabrication du verre et de la métallurgie. Avec leurs connaissances des langues étrangères, ils étaient les principaux concurrents des célèbres commerçants vénitiens. Cette réalité conduisit le Calife Ottoman Sultan Bayazed II à dire au sujet de l’expulsion des juifs par Ferdinand, roi catholique d’Espagne : « Comment pouvons-nous dire que ce Ferdinand est « sage », alors qu’il a appauvri ses sujets pour enrichir les nôtres ? ».

Le système juridique

Le Calife ou les membres de son cabinet ne possèdent aucune immunité face à une éventuelle procédure judicaire. Si l’un d’entre eux venait à enfreindre la loi, il serait poursuivi et traduit en justice sans aucune considération de sa position au sein du pouvoir politique. Le Calife en personne peut être attaqué et destitué de sa fonction s’il violait son serment (bay’a).

Le Califat ne peut, comme le font les Etats occidentaux à l’encontre des prédicateurs musulmans, emprisonner arbitrairement les citoyens. Le Prophète Mohammed (SAAWS) a stipulé qu’en ce qui concerne les litiges, les deux parties doivent s’en remettre à un seul juge. Ainsi, chaque citoyen qu’il soit musulman ou non peut être amené à comparaître devant un juge.

La charge de preuve requise afin de condamner un citoyen devant un tribunal islamique est bien plus sérieuse qu’au sein d’une juridiction capitaliste du monde occidental. Le tribunal n’accepte en aucun cas les indices équivoques et les soupçons comme preuves légales ou recevables. Par ailleurs, seuls les témoins dignes de confiance (dont la propension a dire la vérité est notoire), musulmans ou non, sont autorisés à témoigner. De nombreuses erreurs judiciaires se produisent dans les tribunaux occidentaux en raisons du manque de preuves ou bien de témoignages de personnes peu scrupuleuses. Les aveux et les témoignages sont rigoureusement étudiés afin de vérifier qu’ils n’ont pas été concédés sous la contrainte ou la torture. Cette position noble et équitable de l’Islam tranche avec celle des régimes capitalistes occidentaux qui acceptent l’obtention de preuves sous la torture dans les pays étrangers, en particulier lorsqu’il s’agit d’affaires dites de terrorisme.

D’ailleurs, c’est l’Islam qui le premier a institué le principe de la présomption d’innocence[5]. Devant un tribunal islamique, c’est en effet au plaignant de fournir les preuves de ses accusations.

An-Nawawî a indiqué dans son explication du Sahîh Muslim :

{ Il a été transmis, selon al-Bayhaqî et d’autres, sur la base de rapporteurs de niveau hassan ou sahîh, en renforçant ce qu’à rapporté Ibn ‘Abbâs : le Messager (SAAWS) a dit : « Si le choix était laissé aux gens, en matière d’accusations, certains réclameraient le sang d’autres ainsi que leurs biens, mais c’est au plaignant de fournir les preuves et à celui qui nie [sa culpabilité] de jurer » }[6]

َجَاءَ فِي رِوَايَة الْبَيْهَقِيِّ وَغَيْره بِإِسْنَادٍ حَسَن أَوْ صَحِيحزِيَادَة عَنْ اِبْن عَبَّاس عَنْ النَّبِيّ صَلَّى اللَّه عَلَيْهِ وَسَلَّمَقَالَ : " لَوْ يُعْطَى النَّاس بِدَعْوَاهُمْ لَادَّعَى قَوْم دِمَاء قَوْموَأَمْوَالهمْ وَلَكِنَّالْبَيِّنَةعَلَىالْمُدَّعِي وَالْيَمِين عَلَى مَنْ أَنْكَرَ "

صحيح مسلم بشرح النووي

Ce principe légal ne peut être altéré par le régime en place, comme tente de le faire, par exemple, Tony Blair en Grande Bretagne.

Les principes légaux ont été mis en application lors d’un procès opposant le Calife Ali (RAA) à un citoyen juif au 7ème siècle. Le juif avait volé un bouclier à Ali qui porta l’affaire en justice. Ali avait pris son fils comme témoin. Mais le juge refusa le témoignage du fils d’Ali en affirmant qu’un fils ne pouvait être le témoin en faveur de son père dans un tribunal. Après avoir assisté à une telle équité, le juif avoua son vol et embrassa l’Islam.

Citons un autre exemple de l’application de la justice en faveur des non musulmans, sous le règne du Califat, dans l’anecdote suivante relaté par Ibn Kathîr[7] :

{ Quand ‘Umar ibn ‘Abdel-‘Azîz, qu’Allah lui accorde Sa Miséricorde, a ordonné à son porte-parole d’annoncer « que celui qui a été victime d’une injustice la présente », un homme dhimmi de Hams [Syrie] se leva et déclara : « Ô Chef des Croyants je te demande le Livre d’ALLAH [sa justice] ». ‘Umar demanda « à quel sujet ? ». L’homme reprit : « Al-‘Abbâs bin Al-Walîd bin ‘Abdel-Malik[8] m’a dépossédé de ma terre ». Al-‘Abbâs était assis dans l’assemblée. ‘Umar lui dit « Ô ‘Abbâs qu’as-tu à dire ? ». Il répondit : « Effectivement, c’est le Chef des Croyants Al-Walîd qui a délimité cette parcelle et l’a enregistré en mon nom ». ‘Umar dit alors « Que réponds-tu ô dhimmi ? ». Il répéta : « Ô Chef des Croyants je te demande le Livre d’ALLAH ». ‘Umar conclua « Oui, le Livre d’ALLAH est plus digne d’être suivi que le livre [registre] d’Al-Walîd ». Il se leva et lui restitua son terrain. }

وعندما أمر عمر بن عبدالعزيز رحمه الله مناديه ينادي: ألا من كانت له مظلمة فليرفعها وقام إليه رجل ذمي من أهل حمص فقال: يا أمير المؤمنين أسألك كتاب الله قال: وما ذاك؟ قال: العباس بن الوليد بن عبدالملك اغتصبني أرضي، والعباس جالس، فقال له عمر: يا عباس ما تقول؟ قال: نعم، أقطعنيها أمير المؤمنين الوليد، وكتب لي بها سجلاً، فقال عمر: ما تقول يا ذمي؟ قال: يا أمير المؤمنين أسألك كتاب الله تعالى، فقال عمر: نعم كتاب الله أحق أن يتبع من كتاب الوليد، قم فاردد عليه ضيعته، فردها عليه

البداية والنهاية، ج9, ص: (213)

L’économie

La valeur de la monnaie au sein du Califat est basée sur celle de l’or, fournissant ainsi une stabilité au commerce extérieur et intérieur et le maintient d’une faible inflation. Par ailleurs, il n’y a pas de taux d’intérêt. Ainsi, la richesse est générée par l’investissement et non par l’épargne. Ce système économique permet aux richesses d’être constamment en circulation et de bénéficier d’une devise stable. Le fruit d’une telle configuration est une croissance économique forte et un taux de chômage faible.

Les compagnies privées ne peuvent détenir des ressources naturelles à profusion telles que le pétrole ou le gaz. Elles restent la propriété du peuple et doivent être gérées par l’Etat. Les richesses qu’elles génèrent sont directement versés dans les caisses du Trésor Public (Bayt-ul-mal) et sont obligatoirement utilisées dans l’intérêt public de tous les citoyens. De plus, la chambre des représentants conseillera les dirigeants quant à l’utilisation de ces richesses.

L’imposition dans le Califat s’effectue sur les richesses et non pas sur les revenus. En outre, il n’y a pas d’impôt régressif tel que la TVA. Dans le monde des entrepreneurs, seules les entreprises agricoles sont imposables (ushur et kharaj). En effet, un pourcentage des produits agricoles ou de la valeur des terres est prélevé. Les autres entreprises sont exemptes de cet impôt. Les musulmans possédant une entreprise doivent s’acquitter de l’impôt de la zakat alors que les entreprises détenues par des non musulmans n’y sont pas soumises.

Les hommes non musulmans doivent s’acquitter d’un impôt nominal appelé jiziya leur donnant ainsi l’accès à leurs droits civiques et les déchargeant du service national et les exonérant des impôts qui concernent les musulmans tel que la zakat. La jiziya est fixée selon la catégorie sociale à laquelle appartient l’imposé. Le Calife ‘Umar (RAA) a distingué 3 catégories : pour les riches la jiziya s’élève à 4 dinars (environ 150 Euros) annuels, pour les classes moyennes à 2 dinars (environ 75 Euros) et pour les budgets modestes à 1 dinar (environ 40 Euros). L’impôt de la jiziya est donc bien plus faible que la zakat payée par les musulmans. Et d’une manière plus générale, la charge fiscale incombant aux non musulmans est négligeable en comparaison de celle afférant aux musulmans.

A propos de la manière dont le Califat distribuait aux dhimmis les aides sociales, Abû Yûssuf[9] relate deux anecdotes :

1- ‘Umar bin al-Khatâb, qu’ALLAH soit satisfait de lui, passait à côté d’une porte devant laquelle un vieillard aveugle mendiait. ‘Umar tapota son épaule et demanda « de quels Gens du Livre fais-tu partie ? ». Il répondit « juif ». ‘Umar demanda alors « qu’est-ce qui t’a conduis à la situation que je vois ? ». Le vieillard répondit « en raison de la djizya, du dénuement et de l’âge ». ‘Umar le pris par la main, l’emmena chez lui, et lui remis des présents de la maison. Puis, il convoqua le trésorier de la Caisse Publique et lui dit « reçois cet homme et ceux qui sont dans la même situation, par ALLAH nous n’avons pas été équitable avec lui ! Nous l’avons taxé [littéralement : mangé sa jeunesse] et nous le rejetons lors de sa vieillesse. « Les impôts purificateurs ne sont destinées qu’aux pauvres, aux nécessiteux »[10], or les pauvres sont ici ceux des musulmans, alors que celui-ci est un nécessiteux appartenant aux gens du Livre. Il perçoit donc des sommes issues de la jizya et des taxes.

مرّ عمر بن الخطاب رضي الله عنه بباب قوم وعليه سائل يسأل: شيخ كبير ضرير البصر، فضرب عضده من خلفه وقال: من أي أهل الكتاب أنت؟ قال: يهودي، قال: فما ألجأك إلي ما أرى؟ قال: أسأل الجزية والحاجة والسن، قال: فأخذ عمر بيده وذهب به إلى منزله فرضخ له بشيء من المنزل، ثم أرسل إلى خازن بيت المال فقال: انظر هذا وضرباءه فوالله ما أنصفناه، أن أكلنا شبيبته ثم نخذله عند الهرم "إنما الصدقات للفقراء والمساكين" والفقراء هم المسلمون، وهذا من المساكين من أهل الكتاب، ووضع عنه الجزية وعن ضربائه

كتاب الخراج، أبو يوسف، ص: (126).

2- Sous le Califat d’Abû Bakr, qu’ALLAH soit satisfait de lui, Khâlid Ibn al-Walîd, qu’ALLAH soit satisfait de lui, a écrit dans le contrat de garantie (dhimma) pour les habitants de Hira en Irak – qui étaient chrétiens – ceci : « Il leur a été prescrit : pour tout homme âgé trop affaibli pour travailler, ou qui a été atteint par une calamité, ou qui après avoir été riche s’est appauvri, après que ses coreligionnaires se soient mis à lui verser une aumône, et que sa jizya lui soit restituée, qu’il soit alors pris en charge, lui et sa famille, par le Trésor Public des musulmans »[11].

في خلافة أبي بكر رضي الله عنه كتب خالد بن الوليد رضي الله عنه في عقد الذمة لأهل الحيرة بالعراق - وكانوا من النصارى - : "وجعلت لهم أيما شيخ ضعف عن العمل، أو أصابته آفة من الآفات أو كان غنياً فافتقر، وصار أهل دينه يتصدقون عليه طرحت جزيته، وعيل من بيت مال المسلمين هو وعياله"(3).

كتاب الخراج، أبو يوسف، ص: (306).

Le juge Abû Yûssuf a lui-même recommandé au Calife Harun ar-Rachîd d’être compatissant avec les gens de la dhimma en lui disant :

« Il faut, ô Chef des Croyants, qu’ALLAH te soutienne, que tu sois compatissant avec les gens qui ont eut la protection de ton Prophète, et ton cousin Mohammed SAAWS, et que tu t’enquière de leur sort pour qu’ils ne soient pas injustement traités, ni qu’ils subissent un préjudice, ni qu’ils supportent plus que leur capacité, et que ne soit prélevé de leurs richesses que ce qui leur est légalement obligatoire »[12].

وفي عهد الرشيد كانت وصية القاضي أبي يوسف له بأن يرفق بأهل الذمة حيث يخاطبه بقوله: "ينبغي يا أمير المؤمنين - أيدك الله - أن تتقدم في الرفق بأهل ذمة نبيك، وابن عمك محمد صلى الله عليه وسلم ، والتفقد لهم حتى لا يظلموا، ولا يؤذوا، ولا يكلفوا فوق طاقتهم، ولا يؤخذ من أموالهم إلا بحق يجب عليهم"(14).

الخراج، أبو يوسف، ص: (125).

Au sein du Califat il n’existe pas de système d’assurance nationale (systèmes de cotisations et taxes destinés aux subventionnements des prestations sociales : retraites, santé ...) comme c’est le cas dans les pays européens. Un Service de Santé, gratuit, moderne et efficace, est un droit dont doit disposer toute la population.

Il n’y a pas de prestations afférentes aux retraites ou à d’autres pensions spécifiquement. Les retraités, les femmes, les enfants, les personnes sans-emploi ainsi que celles handicapées doivent être pris en charge par leur famille, en premier lieu. L’Etat pourra intervenir, en fournissant son aide dans le cas où la famille de la personne nécessiteuse n’est pas en mesure de combler ses besoins essentiels. Les crises endémiques du financement des caisses de retraites auxquelles font face les gouvernements européens n’ont pas lieu d’être sous le Califat.

La vie en communauté

Sous l’égide du Califat, les non musulmans ne sont pas isolés dans des ghettos où il est d’usage, dans les sociétés occidentales, de parquer les minorités et de n’entrevoir des velléités de mixités sociales et ethniques qu’aux veilles d’élections. Les musulmans et les non musulmans vivent côte à côte en tant que voisins dans une même communauté. Nous soulignons, qu’en Islam, le voisin n’est pas considéré de la même manière individualiste que dans une société occidentale. En effet, l’Islam a institué pour les musulmans de nombreux devoirs envers leurs voisins quelle que soit leur religion, dans le but de maintenir une atmosphère de paix et de tranquillité au sein de la communauté. A ce propos, Mudjâhid a rapporté :

{ J’étais chez ‘Abdallah bin ‘Umrû, qu’ALLAH soit satisfait de lui, alors que son fils décortiquait une brebis. Il lui dit « Ô mon enfant, quand tu auras fini, commence par servir notre voisin juif. Un homme dit alors « le juif ? Qu’ALLAH te vienne en aide ». ‘Abdallah répondit : « j’ai entendu le Prophète (SAAWS) tellement insister sur le fait qu’il faut traiter ses voisins avec bonté que nous avons craint ou imaginé qu’il leur assignerait une part d’héritage ». }[13]

عن مجاهد قال كنت عند عبدالله بن عمرو رضي الله عنه وغلامه يسلخ شاة فقال: "يا غلام إذا فرغت فابدأ بجارنا اليهودي، فقال رجل من القوم: اليهودي أصلحك الله؟ قال: سمعت النبي صلى الله عليه وسلم يوصي بالجار حتى خشينا أو روينا أنه: سيورثه"

رواه البخاري في الأدب المفرد

Le voisinage, en Islam, est un périmètre où les enfants sont en sécurité et protégés de tous les abus. Les nuisances qui affectent l’espace public et le sentiment d’insécurité sont des fléaux qui se nourrissent du manque de civisme et de l’individualisme des gens. Les musulmans ont l’obligation de combattre ces calamités, puisqu’ils se définissent comme étant responsables du bien-être de leurs voisins (musulmans ou non) et de l’ensemble de la communauté.

Les citoyens de l’Etat islamique se gardent de tous comportements pouvant nuire à leur voisinage tel que la calomnie, les bruits excessifs, le manque de respect envers les biens publics… Ils doivent s’enquérir du bien-être de leur voisin et leur venir en aide quand cela est nécessaire.

Les comportements antisociaux dans la rue ne sont pas tolérés et des juges-inspecteurs (Qhadi al-hisbah), qui ont la possibilité d’appliquer des sanctions immédiates, sont présents dans les rues du Califat, accompagnés d’agents de police. Les bars et les clubs qui vendent de l’alcool sont interdits et des sanctions importantes sont prévues pour les gens semant le désordre dans la rue, en état d’ébriété.

Cependant, les non musulmans ont la possibilité de boire et de faire commerce de l’alcool entre eux tant que cela ne dépasse le cadre privé de leurs demeures ou de leurs bars.

La religion

Allah Taâla dit :

لاَ إِكْرَاهَ فِي الدِّينِ

Nulle contrainte en religion [2-256]

Le Califat ne peut en aucun cas forcer ou faire pressions sur une personne non musulmane pour qu’elle adopte l’Islam. Les églises, les synagogues et les temples sont tous sous la protection du Califat. Les gens qui ne sont pas de confession musulmane peuvent pratiquer leur religion sans devoir être inquiété par les ingérences et les harcèlements des autorités. Elles ne menaceront pas de fermer les lieux de cultes, ni d’espionner les fidèles et les sermons comme il est courant dans les pays occidentaux.

Lorsque Jérusalem était sous le règne du Califat, il protégeait le lieu le plus saint de la chrétienté : l’église du Saint-Sépulcre. Les clés de cette église ont été détenues pendant des siècles par la famille musulmane Nusseibeh qui, jusqu'à aujourd’hui, continue d’ouvrir et de fermer les portes quotidiennement.

Les relations internationales

La raison d’être du djihâd est à mille lieux des basses considérations justifiant les guerres coloniales. Lorsque le Calife proclame et dirige le djihâd c’est avant tout pour plaire à ALLAH. Quant au résultat escompté sur terre, c’est la suppression des barrières matérielles qui empêchent les hommes de passer de l’adoration des autres hommes à l’adoration exclusive du Seigneur des hommes. Par contre, dans l’histoire des peuples et nations, les guerres sont habituellement des outils pour exploiter et avilir les peuples vaincus. Ainsi, les Romains avaient bâti, par la force des armes, un empire au service de sa métropole : Rome. Toutes les richesses partaient d’Afrique du Nord, du Proche-Orient et d’Europe Occidentale pour se concentrer dans la capitale romaine, au bénéfice exclusif des Romains. Ce schéma d’exploitation a été repris et optimisé par les pays colonisateurs du vingtième siècle : Grande Bretagne, France, Italie, Espagne… rejoint depuis quelques décennies par les Etats-Unis. Les Américains, plus grands consommateurs d’énergies du monde, vivent bien au-dessus de leurs moyens propres, en extorquant les richesses des peuples. Cette réalité est parfaitement visible à travers les tentacules que déploient les multinationales américaines sur les champs pétrolifères des pays du Golfe. Les discours mensongers des Américains et Britanniques qui auraient envahi l’Irak par compassion pour les Irakiens, volent en éclats avec les images de barbarie que leurs soldats pratiquent et la situation de guerre civile que ces Etats colonisateurs tentent d’imposer. Les Américains, sensés lutter contre la propagation des armes non conventionnelles, n’ont pas hésité à utiliser contre les civils Irakiens l’uranium appauvri, le phosphore blanc, la torture et l’assassinat de civils. Ainsi, les Américains n’ont fait que remplacer un régime corrompu qu’ils ne contrôlaient pas par un autre régime corrompu qui leur obéit au doigt et à l’œil.

Cette vision capitaliste du monde divisant le monde en une majorité de peuples exploités et une minorité nanti vivant à leurs dépens est étrangère à la philosophie du Califat. Historiquement, l’Etat islamique a gagné le cœur et l’esprit des peuples dont il a ouvert les territoires. Pourquoi ? Parce qu’il ne les a jamais maltraités et, contrairement à un empire, il ne les a jamais appauvri ou tenté de piller leurs richesses afin de remplir les caisses de l’Etat centralisé au service d’une minorité, bien au contraire.

Dans son livre « Kitâb al-Kharâdj», Abou Youssouf, relate :

{ Après s’être entendu des conditions de paix avec les populations de la Syrie et terminé la collecte de la jiziya et du kharaj [impôts définis plus haut], une nouvelle parvint aux musulmans et à Abou ‘Ubeida : les Byzantins avaient rassemblé leurs troupes afin de les attaquer. Cette annonce les prit par surprise. Abou ’Ubeida envoya alors des émissaires aux gouverneurs de villes récemment en paix avec le Califat, en leur demandant de restituer aux citoyens de chaque ville les sommes des impôts prélevés, en leur délivrant le message suivant : « Nous vous restituons l’argent que vous nous avez remis, en raison d’une nouvelle qui annonce l’attaque de troupes ennemies, toutefois, si ALLAH nous gratifie d’une victoire nous maintiendrons l’engagement qui nous lie ». Quand ce message parvint aux dhimmis accompagné de l’argent des impôts de la jiziya et du kharadj, ils déclarèrent aux musulmans : « Que Dieu vous ramène à nous et vous donne la victoire sur eux ! » }.

Quand l’Etat islamique sera restauré, incha’ ALLAH, il encouragera les musulmans des autres pays à visiter le Califat, à étudier dans ses universités et à y faire du commerce. Des traités économiques seront signés afin de faciliter les échanges. Les non musulmans d’un pays ayant un traité avec le Califat pourront s’y rendre sans fournir de visa ; ils sont désignés mu’ahid et sont sous la protection de l’Etat au même titre que les dhimmis. Jadis, les savants et les scientifiques européens venaient en nombre étudier dans les universités de Cordoue, du Caire et de Bagdad.

L’armée doit suivre des règles très strictes en cas de guerre (djihâd). Les soldats ne doivent en aucun cas combattre leurs ennemis sous l’emprise de la haine ou de la colère, mais dans le seul but de plaire à leur Seigneur - Allah. C’et pourquoi, des atrocités telles que celles commises dans la prison d’Abou Ghraïb ou à Srebrenica en Bosnie, ne peuvent se produire sous la direction d’un Califat. Dans la bataille de Khandaq (627 après JC), Ali (RAA), qui devint un peu plus tard Calife, était sur le point de tuer un ennemi lorsque celui-ci lui cracha au visage. Au lieu de se venger, Ali rangea son épée car il ne voulait pas que la colère soit le mobile de son acte. Ceci est un exemple des nobles valeurs qui font la spécificité de l’armée du Califat.

Sous le Califat, les non musulmans ne seront pas obligés d’effectuer le service militaire, bien qu’ils aient la possibilité, s’ils le souhaitent, de se joindre aux forces armées. Par ailleurs, en cas de guerre, les musulmans ont la responsabilité de protéger les non musulmans du moindre mal qui pourraient les affecter.

La torture est absolument prohibée[14] et les tortionnaires encourent de sévères sanctions. En ce sens, une preuve obtenue sous la torture, quel que soit le lieu (au sein de l’Etat ou à l’étranger) ne pourra être recevable par un tribunal islamique.

Au sein du Califat, les services de renseignement ainsi que la police ont l’interdiction religieuse d’espionner[15] les citoyens qu’ils soient musulmans ou non (cette interdiction inclue les appels téléphoniques, l’internet etc.).

Traduit et adapté d’un article en anglais publié dans caliphate.co.uk

[1] Rapporté par al-Bayhaqî

[2] Hadith Sahih rapporté par al-Bayhaqî et ’Abû-Dâwud.

[3] Les Gens du Livre sont ceux qui font référence dans leur foi à des livres révélés : les chrétiens et les juifs.

[4] Rapporté par Mâlik

[5] Principe de présomption d’innocence institué par l’Islam bien avant que la constitution française ne l’introduise en 1789.

[6] Sahîh Muslim avec les commentaires d’an-Nawawî

[7] Le commencement et la fin, tome 9, p. 213

[8] Al-Walîd et son père ‘Abdel-Malik étaient des califes !

[9] « al-Kharâdj » p.126

[10] Coran, [9-60]

[11] « al-Kharâdj » p.306

[12] « al-Kharâdj » p.125

[13] Sahîh al-Bukhârî

[14] Le Prophète SAAWS a dit : « إن الله يعذب الذين يعذبون الناس في الدنيا » « ALLAH torture ceux qui torturent les gens sur terre », rapporté par Muslim et ’Ahmad.

[15] « Et n'espionnez pas » [Sourate 49 ; Aya 12]

http://albadil.edaama.org/index.php?

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