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Dieu

Pourquoi l'islam ne permet pas les relations sexuelles hors mariage ?

Mariage

:

Certaines religions considèrent que la sexualité est marquée négativement ; la sexualité a comme objectif la procréation, et la contraception est en temps normal une mauvaise chose ; on peut ne pas être d'accord avec [ces religions], mais elles vont jusqu'au bout de leur logique.
D'un autre côté, l'Occident contemporain considère que la sexualité est une chose tout à fait normale, participant de la vie physique de l'humain, et qu'elle peut être vécue entre deux personnes consentantes, même dans le cadre d'une rencontre d'un soir ; on peut ne pas être d'accord avec cet aspect de la civilisation occidentale, mais celle-ci va également jusqu'au bout de sa logique.
Par contre, ce qu'on ne comprend pas en l'islam c'est qu'il considère que la sexualité n'est pas une chose marquée négativement mais tellement normale qu'on peut même avoir recours à des moyens contraceptifs et rechercher le seul plaisir sexuel et qu'on peut vivre sa sexualité pleinement. Tout cela est très beau, mais pourquoi l'islam ne permet-il cette sexualité que dans le cadre du mariage? Après tout, quelle différence y a-t-il vraiment entre une sexualité épanouie, vécue comme un don partagé de soi, dans le cadre d'une rencontre d'un soir, et la même sexualité épanouie, vécue elle aussi comme un don partagé de soi (puisque vous dites aussi qu'une femme ne peut être donnée en mariage contre son gré) dans le cadre du mariage qui n'est pas un sacrement car il peut être rompu par un divorce?!

 la sexualité n'y est pas marquée négativement, elle peut être vécue pleinement et de façon épanouie, et il est un avis qui dit effectivement qu'on peut – à condition que ni l'objectif ni le moyen alors utilisé ne contredisent une règle de l'islam – avoir recours à une contraception (voir mon article concernant la contraception). Il est vrai aussi que cette sexualité doit être vécue dans le cadre du mariage, qui n'est pas un sacrement mais un contrat conclu entre deux personnes consentantes devant des témoins, qui peut, en cas de raison valable, être rompu. Quelle différence, me demandez-vous, entre une telle sexualité vécue dans le cadre du mariage et la sexualité totalement libre qu'autorise l'Occident ?

Dans l'éthique occidentale :

L'éthique occidentale est une éthique sécularisée. Le lien vertical – qui est un lien spirituel vis-à-vis de Dieu – a dû s'effacer de l'espace public pour permettre un lien transversal qui soit réellement basé sur l'équité ; ce lien transversal est donc désormais le seul digne d'attention (voir mon article : Pourquoi l'Occident a-t-il adopté la laïcité ?). Aussi, tout est permis ou presque dès qu'on ne fait ni directement ni indirectement du tort à quelqu'un d'autre. C'est ce qui explique qu'en matière de sexualité également, tout est permis ou presque dès lors : 1) que le ou la partenaire est consentant(e), 2) que l'on ne lui fasse pas de mal, 3) que l'on prend ses précautions pour ne pas transmettre de maladies, 4) et qu'on évite les grossesses causes de problèmes (quand les jeunes sont encore étudiants ou lycéens, etc.).
L'Occident fixe quand même un âge minimum pour qu'une jeune fille ait des relations intimes mêmes consenties : il s'agit de l'âge de 15 ans en France. En deçà de cet âge, le consentement de la jeune fille n'est pas considéré comme valable car la jeune fille est supposée n'avoir pas atteint suffisamment de maturité au moins sur le plan psychique pour consentir à des relations intimes : il s'agit, en clair, d'une protection de l'enfance, ce qui rejoint le point 2) : ne pas faire du mal à autrui.

Dans l'éthique musulmane :

L'éthique musulmane interdit elle aussi, bien entendu, les viols, le mal fait à sa partenaire, la volonté de transmettre des maladies. Mais elle interdit également les relations sexuelles hors mariage (auparavant il existait des esclaves : l'éthique musumane autorisait aussi les relations intimes de l'homme avec la femme-esclave qu'il possédait, à condition que celle-ci ne soit pas mariée à un autre). "(Les croyants,) ceux qui préservent leur sexe [de tout rapport] si ce n'est avec leur épouse ou ce que leur main possède [= femme-esclave non-mariée à quelqu'un d'autre]" (Coran 23/5-6). Nous n'allons parler ici que du mariage (vu que l'autre cas n'existe plus aujourd'hui, ce qui fait que la règle de la licité est inapplicable par rapport à ce point, pour cause de "fawât ul-mahall" : il s'agit du cas n° 1 dans notre article traitant de ce genre de cas). Le fait que l'islam ne considère pas que le seul consentement des deux partenaires soit suffisant s'explique par le fait que si l'éthique musulmane tient elle aussi compte du lien transversal, elle entend également et dans le même temps tenir compte du lien vertical – le lien spirituel avec Dieu. Or, certes, dans le cadre du mariage comme dans les rencontres d'un soir ou l'union passagère, l'homme et la femme vivent de façon consentie leur sexualité. Mais, parallèlement à ce point que mariage et fornication ont en commun, c'est par rapport à la spiritualité vécue comme un lien vivant avec Dieu qu'une différence essentielle existe entre eux.

Dans les rencontres d'un soir ou d'un weekend et dans l'union temporaire, l'objectif est unique : la satisfaction pure de l'instinct sexuel. Or, la nature humaine ne se résume pas à de la sexualité. Et une fois qu'on a rendu permises les relations sexuelles dans le cadre du simple consentement mutuel, sans besoin d'être mariés, rien n'empêche des êtres humains d'avoir comme objectif la recherche de toujours plus de plaisir sexuel avec de toujours nouveaux partenaires (voire même plusieurs à la fois). Il s'agit alors, clairement, de l'instinct vécu en excès car vécu sans prise en compte des autres aspects de la nature humaine. Or, si l'islam n'enseigne pas que vivre sa corporalité serait une entrave à la spiritualité, par contre il enseigne que l'excès dans la corporalité est une entrave à la spiritualité. Si on laisse son instinct dominer, on est en déséquilibre par rapport aux exigences de son âme. C'est bien pour exprimer cette réalité que le Prophète a dit : "Celui qui a des relations sexuelles hors du cadre voulu ne le fait pas en ayant la foi" (rapporté par al-Bukhârî, n° 6424). Bien évidemment, cela ne veut pas dire que le musulman qui le fait a complètement perdu la foi et quitté l'islam (Kitâb ul-îmân al-kabîr, Ibn Taymiyya, p. 283). Cela veut dire, comme l'a dit Ibn Abbâs, qu'au moment de commettre cet acte, il n'a pas "la lumière de la foi" (cité par al-Bukhârî, kitâb ul-hudûd, bâb n° 2). En effet, il s'agit d'un acte de pure recherche de la satisfaction de l'instinct, qui exprime un déséquilibre par rapport à la spiritualité (Hujjat ullâh il-bâligha, tome 1 p. 471).
Voilà pour les méfaits des relations extra-matrimoniales sur le lien vertical, avec Dieu. Mais même sur le plan transversal les méfaits sont là, discrets mais visibles pour qui y réfléchit. En premier sur les valeurs familiales, qui tendent à se diluer au profit de valeurs individualistes (puisqu'on n'a plus besoin de former un couple stable pour vivre sa sexualité). Et de nouvelles et curieuses formes de familles apparaissent : monoparentales, homosexuelles… au détriment des droits des enfants, qui ont besoin d'un cadre établi et de repères paternels et maternels pour se développer pleinement sur le plan affectif et psychologique. Une telle sexualité ne peut non plus ne pas avoir des répercussions sur l'échelle des valeurs de chaque individu. Elle appelle plus de liberté des mœurs, plus de libertés des corps, permet toujours plus d'appels à l'endroit des regards pour plus de libertés par rapport aux fidélités. Enfin, une telle sexualité se fait souvent aux détriments de… la femme. En effet, combien de femmes se plaignent d'avoir été d'abord séduites par un homme qui leur avait tout promis, puis, après avoir offert à celui-ci ce qu'il attendait d'elles, s'être vues jetées par lui, au profit d'une autre femme ! Et combien de femmes qui, suite à une relation non suffisamment protégée, sont tombées enceintes, se sont vues proposer par celui qui les avait séduites d'avorter. Combien de femmes, qui ont alors refusé de détruire l'être qu'elles portaient en elles, se sont vues être totalement abandonnées par celui qui avait dit les aimer du fond du cœur. Une femme n'est pourtant pas un kleenex qu'on jette après usage !
Sexualité sans cadre, sexualité sans sentiments, sexualité sans engagement, sexualité sans responsabilités. Jouissance d'une nuit suivie du gris de l'aube et de la journée, quand on se retrouve seul(e). Nouvelle quête pour trouver un nouveau moment de plaisir l'instant d'une nuit ou d'une fin de semaine. Avant, de nouveau, la solitude affective. "L'union des deux cœurs avant l'union des deux corps, comme cela se fait dans le mariage, n'est-elle pas chose bien meilleure que la seule union de deux corps lors de la fornication ?" (d'après Majmû' ul-fatâwâ, Ibn Taymiyya, tome 15 p. 362).

Dans le mariage, l'objectif de la satisfaction sexuelle est intégré à un cadre plus général : les deux personnes font non seulement un consentement mutuel mais font également l'engagement mutuel de vivre perpétuellement ensemble, de s'entraider, d'être responsables des conséquences de la relation sexuelle qu'ils vont avoir (naissance d'enfant) et d'élever ensemble cet ou ces enfant(s). Pour l'islam, le mariage n'est pas un sacrement mais un contrat d'un type particulier qui est convenu entre deux personnes consentantes devant des témoins, et qui peut être rompu ou résilié. Il n'est nullement obligatoire que ce contrat particulier soit conclu en présence d'un théologien ou d'un imam, ni même qu'il soit conclu dans une mosquée. Le mariage n'est que l'extériorisation de l'engagement et de la prise des responsabilités. Dès lors, dire que le mariage est le seul cadre où s'exprimera la sexualité entre un homme et une femme, c'est dire que cet homme et cette femme devront, avant de profiter chacun du corps de l'autre, s'engager et prendre leurs responsabilités. Il n'y a pas ici recherche de la satisfaction pure de l'instinct, il y a une recherche de la satisfaction de l'instinct qui est englobée dans un cadre de responsabilités et de solidarité. La différence avec la fornication (zinâ) est patente. Et elle explique pourquoi le Prophète (sur lui la paix) a dit que les relations sexuelles entre époux sont un acte rapportant récompense auprès de Dieu. A ses Compagnons qui s'en étonnaient, il dit que puisque celui qui le faisait dans l'interdit faisait un acte interdit, celui qui le faisait de la façon permise faisait un acte méritant récompense de la part de Dieu (rapporté par Muslim).

Par le contrat que constitue le mariage (devant être conclu devant deux témoins au minimum), l'homme témoigne de son engagement dans sa relation avec cette femme. Par le douaire (mahr), il témoigne de son affection pour la femme avec qui il est en train de se marier (le mahr est un présent – nihla, comme le dit le Coran 4/4) ; de même, l'homme témoigne ainsi de son engagement dans cette relation (qui n'est pas temporaire mais perpétuelle) ; enfin, en donnant ce présent, il montre qu'il va, conformément à ce que dit l'islam, continuer à dépenser de ses biens pour subvenir aux besoins de la femme qu'il va épouser, qui sera nourrie, logée, blanchie et soignée à ses frais à lui, même si elle possède des biens qui lui sont propres (cf. Fatâwâ mu'âssira, tome 2 pp. 343-345).

Ce cadre du mariage, Dieu l'a décrit comme étant un cadre où il y a engagement pour l'autre, où il y a amour et miséricorde. "Et parmi Ses signes il y a le fait qu'Il a créé pour vous, de vous-mêmes, des épouses afin que vous éprouviez la tranquillité auprès d'elles, et le fait qu'Il a mis entre vous de l'amour et de la miséricorde. Il y a en cela des preuves pour des gens qui réfléchissent" (Coran 30/21). "Et Dieu a créé pour vous, de vous-mêmes, des épouses, puis vous a donné par vos épouses des fils et des petits-fils, et vous a donné à manger des choses délicieuses" (Coran 16/72). "Et Il est Celui qui a créé à partir de l'eau une espèce humaine, puis lui a donné une filiation et un lien de mariage…" (Coran 25/54

Le divorce est possible en islam ; mais sachez qu'au moment où les deux personnes se marient, elles font un contrat prévu normalement pour durer de façon perpétuelle. C'est bien pourquoi le mariage explicitement conclu avec une durée temporaire ("nous nous marions pour un an") a été strictement interdit par le Prophète en l'an 8 de l'hégire (rapporté par Muslim, n° 1406). De même, comme Shâh Waliyyullâh l'a écrit, si deux personnes ont recours au mariage à durée officiellement perpétuelle mais, dans leur cœur, ont comme seul objectif de profiter d'un nouveau partenaire pendant quelque temps et de divorcer juste après, alors certes elles respectent la forme du cadre juridique voulu, mais sur le plan spirituel – donc entre elles et Dieu – il n'y a pas de différence entre elles et les personnes qui vivent leur sexualité sans avoir du tout recours au mariage (Hujjat ullâh il-bâligha, tome 1 p. 367). Et c'est encore pourquoi certes, le divorce est entièrement possible, mais il est perçu comme le dernier recours, quand la vie commune n'est plus possible. Cela ressort de ce qu'ont écrit Ibn Taymiyya, Ibn Hajar et Shâh Waliyyullâh ; cliquez ici pour lire mon article au sujet du divorce.

(Les autres explications, données plus haut, sont inspirées de Hujjat ullâh il-bâligha, tome 2 pp. 341-342 et tome 1 p. 319.)

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Différentes façons de percevoir la sexualité :

En résumé, il y a différentes façons de percevoir la sexualité :

A) Soit on dit qu'il s'agit d'une chose marquée négativement, d'un vestige animal dans l'être de l'homme, juste tolérée pour que l'espèce humaine se reproduise. C'est la posture de certaines religions, comme vous l'avez souligné.

B) Soit on dit qu'il s'agit de quelque chose de naturel et que les êtres humains peuvent la vivre de façon épanouie. Ce cas B peut ensuite lui-même être perçu de deux façons différentes :
B.1) soit on dit que la sexualité épanouie c'est une sexualité sans frein et sans limites, et on confond alors liberté et permissivité, de même qu'on perçoit la liberté comme étant le fait de réussir à reculer le plus possible les normes et les limites. C'est la posture de l'Occident contemporain ;
B.2) soit on dit que la sexualité permissive est en excès par rapport aux autres aspects de la nature humaine, et que la sexualité épanouie ne doit pas empêcher les autres aspects de la nature humaine – dont la spiritualité – d'être épanouis ; pour cela, cette sexualité doit être vécue dans un cadre d'engagement et de responsabilités : celui qu'exprime le mariage, qui n'est qu'un contrat en islam. A l'intérieur de ce cadre, la sexualité est libre dans la mesure où, si elle doit respecter certaines limites, elle ne dépend pas de formes imposées une fois pour toutes mais est laissée à la discrétion et à l'imagination des deux partenaires (lire notre article sur le sujet). C'est là la posture de l'islam.

http://www.maison-islam.com/articles/?p=285

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Satan dans La Bible

Adversaire de Dieu, Mal personnifié. D’après la Bible, Satan Satan serait un être bien réel, un esprit créé par Dieu même. et les esprits qui ont choisi de le suivre se sont rebellés contre Dieu, qui les a expulsés du Ciel. Les théologiens pourraient bien se demander pourquoi le Tout-Puissant n’a pas annihilé ces «anges déchus» comme Il l’a fait pour ses autres créatures lorsqu’elles se sont écartées du droit chemin (à l’exception de Noé et des siens, bien sûr). Au contraire, Il a laissé Satan établir son propre royaume infernal et envoyer ses démons rôder partout sur Terre à la recherche d’âmes à s’emparer. Le Diable ne semble exister que pour une seule raison: tenter tenter les humains pour qu’ils se détournent de Dieu. Le Livre de Job offre un semblant de réponse: on y décrit Satan comme un ange travaillant main dans la main avec Dieu. Lorsque Job demande à Dieu pourquoi Il laisse Satan le tourmenter, la réponse tombe, brutale et définitive: As-tu un bras comme le Seigneur? Ce récit de la Bible reçoit de nombreuses interprétations de la part des exégètes, mais son véritable sens est sûrement: Dieu est Dieu; Il fait comme bon Lui chante. Nous n’avons pas à savoir pourquoi Il laisse Satan nous tourmenter; il faut croire sans murmurer.

En tant qu’esprit, Satan n’est ni homme ni femme, mais comme son créateur, on parle souvent de lui au masculin. Beaucoup croient que Satan peut «prendre possession» des êtres humains. L’Église catholique accomplit encore des exorcismes sur ceux qu’elle considère possédés. Jésus ayant été censé chasser les démons, c’est-à-dire effectuer des exorcismes, l’Église croit avoir reçu de tels pouvoirs de son fondateur. Au cours des siècles, bien des croyants ont pris certaines affections physiques ou mentales pour de la possession démoniaque.

Plus fréquemment, par contre, on a accusé des hommes ou des femmes d’entretenir des relations avec le Malin, réputé posséder le pouvoir de se manifester sous forme humaine ou animale. Ces relations sont souvent vues comme purement physiques, et principalement sexuelles.

Au cours de la majeure partie de l’histoire du Christianisme, on a raconté comment Satan a entretenu des relations sexuelles avec des humains, soit sous forme d’incube (démon masculin) ou de succube (démon féminin). De telles unions étaient censés naître lessorciers et sorcières, considérés comme particulièrement pernicieux, car ils héritaient d’une partie des pouvoirs du Diable.

Selon Carl Sagan, les histoires de relations charnelles avec le Diable constituent un phénomène culturel répandu:

De même nature que les incubes, on retrouve les djinns arabes, les satyres grecs, les bhuts hindous, le hotua poro samoan, les dusii celtes...
(Sagan 1995, p. 124)
En fin de compte, le Diable cherche à nous tenter, tout simplement, et cette tentation, plus souvent qu’autrement, prend une forme sexuelle. La seule façon de s’en prémunir est de prier constamment pour conserver notre pureté, ce qui traduit assez bien notre peur inconsciente de notre propre sexualité.

Satan, gravure de Gustave Doré
"Satan", gravure de Gustave Doré
L’une des méthodes les plus radicales de lutte contre le Malin, toutefois, est venue du Pape Innocent VIII, qui a lancé le grand mouvement de persécution contre les sorcières et les hérétiques au Moyen-Âge. Une bulle papale avait en effet proclamé que des «anges du mal», c’est-à-dire des démons, forniquaient avec des hommes et des femmes. Ce n’était pas la première fois qu’on affirmait ce genre de choses. Des gens comme Thomas d’Aquin s’étaient déjà penchés sur la question en détail. Thomas d’Aquin avait compris que le Diable, qui n’est pas humain, ne pouvait créer de semence humaine. Il devait donc se transformer en femme, séduire un homme, conserver sa semence, se transformer en mâle, séduire une femme et la féconder. Quelque chose de démoniaque passant dans la semence au cours du processus, l’enfant qui en résulte n’est pas normal. Apparemment, Satan a mis du temps à comprendre que pour devenir le maître du monde, la meilleure façon était de s’hybrider avec la race humaine. Envahir les corps serait plus rapide et efficace qu’essayer d’envahir les esprits. Heureusement, le Pape et d’autres esprits éclairés veillaient au grain, et conçurent un plan pour exterminer la diabolique engeance: la torture et le bûcher! Il fallait bien libérer la Terre de l’emprise de Satan... En fait, le comportement sadique et monstrueux des pieux inquisiteurs suffirait sans doute à faire croire à l’existence du Diable au plus sceptique des incroyants.

Le thème récurrent du pacte avec Satan constitue l’un des aspects les plus intéressants de la démonologie. La légende de Faust en est l’exemple le plus connu: en échange de son âme, Satan lui confère richesse ou pouvoir pour un temps limité. Dans la plupart des versions, Faust réussit à tromper le Diable et conserve son âme, mais dans l’originale, Satan tue et mutile Faust à la fin de son contrat. Sa cervelle éclabousse les murs de sa chambre, ses yeux et ses dents roulent par terre, et le reste de son corps finit sur un tas de fumier (Smith, p. 269).

De nos jours, il y a encore des gens qui croient à l’existence de Satan, mais on n’entend plus guère parler d’incubes et de succubes. Ce qui se rapproche le plus de ces anciennes histoires, ce sont les récits d’enlèvements par des extraterrestres et tout ce qu’on dit sur les enfants des étoiles. Heureusement pour ceux qui se prétendent victimes de tels enlèvements ou d’expériences génésiques futuristes – dans lesquelles les petits bonshommes verts remplacent les démons d’antan – il n’y a plus l’équivalent de l’Inquisition pour les torturer et les exterminer.

On remarque comment la plupart des génocidaires et des meurtriers motivés par une idéologie quelconque insistent pour faire croire qu’ils accomplissent quelque chose de grand en commettant leurs crimes. Ne ressemblent-ils pas en cela à ceux qui s’adonnaient à la chasse aux sorcières au Moyen-Âge? Derrière l’Inquisition, ancienne ou moderne, se profile une idée inattendue du Mal, celui qui se fait passer pour une bonne cause.

D’un point de vue philosophique, la croyance universelle en l’existence du Diable vient d’un besoin d’expliquer l’effarante propension de l’être humain à la cruauté. En un certain sens, Satan sert d’excuse à nos horreurs et atténue notre sentiment de responsabilité. D’un point de vue psychologique, les démons pourraient bien être une projection de nous-mêmes, de ce qu’il y a de pire dans notre nature ou de ce que nous en craignons le plus. Si le Diable n’existait pas, il faudrait ainsi l’inventer. Il joue d’ailleurs un rôle crucial dans une bonne partie de nos littératures – en un sens, il nous intéresse beaucoup plus que son homologue divin.

Satan anodin
Les différentes églises chrétiennes ont perdu une bonne partie de leur puissance, et Satan les a suivies dans leur chute. Si le Diable a connu les meilleurs moments de sa carrière à l’apogée de la Chrétienté, ce n’est pas un hasard. Au Moyen-Âge, on disait que c’était le Diable qui avait érigé le mur d’Hadrien entre l’Écosse et l’Angleterre, qui avait déplacé les lourdes pierres des alignements mégalithiques et des dolmens, qui avait construit des ponts comme celui de Saint-Cloud et le pont Valentré, à Cahors, contre l’âme de la première personne qui les franchirait, etc. Dans ces temps-là, Satan faisait de la magie, mais il ne faut pas oublier que les religions chrétiennes sont fondamentalement des religions magiques, offrant des sacrements capables de protéger les fidèles de l’emprise du démon et de faire de pain et de vin le corps et le sang du Christ, des religions de miracles allant à l’encontre des lois de la nature, des religions de la résurrection des morts et de promesses de vie éternelle. Satan représentait l’envers de cette forme de magie: la magie noire, les pactes avec le Diable, la promesse de la jeunesse éternelle et de pouvoirs extraordinaires. L’Ordre satanique a été une création de l’Église, nécessaire pour qu’elle puisse asseoir son pouvoir sur l’ensemble du monde. Les hérétiques, les sorciers et les sorcières représentaient une menace contre la domination ecclésiastique; il fallait les éradiquer. À mesure que les ennemis de l’Église se faisaient de plus en plus nombreux et puissants, les pouvoirs et le règne de terreur de l’Église se sont affermis.

démon
Mais à mesure que la puissance de l’Église a diminué, au fil des siècles, en tant que force sociale et politique dominante dans la culture occidentale, celui de Satan s’est réduit comme peau de chagrin. Au XVIIIe siècle, en Europe, du moins, on a cessé de brûler les sorcières et les hérétiques. De nos jours, on considérerait barbare et criminel d’emprisonner et de condamner à mort des gens accusés d’avoir entretenu un commerce avec Satan. Même les personnes trouvées coupables de crimes qu’elles affirment avoir commis au nom de Satan sont jugées pour ces crimes, et non pour leur présumée association avec le Malin. La plupart des représentants de la police qui auraient à traiter avec des satanistes les considéreraient comme des déséquilibrés plutôt que comme des démoniaques.

Si les progrès de la science moderne ont quoi que ce soit à voir avec la fin de la suprématie de l’Église dans la culture occidentale, alors ils ont sans doute également à voir avec la perte d’importance du Diable dans nos consciences. Bien sûr, Satan n’est pas mort, mais il tient son pouvoir de Dieu, et si Dieu perd de son influence, le Diable doit suivre. Peut-être qu’un jour et Dieu et Diable ne seront plus qu’un lointain souvenir dans la psyché humaine, mais il ne faut pas trop y compter. Beaucoup de théistes croient aujourd’hui que la multiplication des maux qui frappent notre monde viennent d’une plus grande présence de Satan et d’une baisse d’influence de la religion. À les en croire, nous devrions tous tomber à genoux et prier davantage pour échapper aux griffes du Malin. Mais n’a-t-on pas bien plus à craindre de toutes ces pieuses personnes qui cherchent à modifier la Constitution pour introduire la prière à l’école? N’a-t-on pas davantage à craindre de ceux qui assassinent les employés des cliniques d’avortement au nom de Dieu?

Les satanistes modernes trouvent consolation dans le monde occulte de la magie, mais aussi dans tout ce qui semble s’opposer au christianisme. Ils puisent leur inspiration dans les grandes oeuvres de l’art et de la littérature, créées avant tout par des chrétiens mêmes durant leur guerre contre leurs ennemis, mais aussi par des fidèles de cultes pré-chrétiens comme le culte de Seth, ou encore par des occultistes comme Aleister Crowley et Anton LaVey. De vertueux chrétiens les accusent de meurtres rituels d’enfants, de mutilations, de sacrifices d’animaux, d’inscription dans des CD de messages inversés incitant au meurtre, de l’envoi de messages secrets ou subliminaux par l’utilisation de symboles diaboliques, afin de hâter la décadence de notre civilisation, etc. Les satanistes nient tout, et il faut bien reconnaître qu’il n’y a pas grand preuve qu’ils sont aussi dangereux ni aussi puissants que l’affirment leurs ennemis. En fait, les partisans du bon Dieu posent peut-être un danger plus grand encore, comme le montre les chasses aux sorcières qu’ils ont organisées ces dernières années, à propos de présumés sévices sexuels sataniques d’enfants. Et ils ont reçu l’aide dethérapeutes, de procureurs et de policiers animés par une foi quasi fanatique.

Les Conditions d’acceptation des oeuvres par Dieu

Shaykh Muhammad nasirud-din Al-Albani

Une action n'est acceptée par Allah le Béni et le Glorifié, que si elle contient deux
conditions :

  • Premièrement : elle doit être faite exclusivement (en toute pureté) pour le Visage d'Allah le

Puissant et Majestueux.

  • Deuxièmement : elle doit être juste et elle ne peut être juste, que si elle est établie sur la

sunna, sans s'y opposer. Il a été confirmé par les chercheurs des gens de science, que tout
acte présumé d'adoration que le prophète (sallallahu ' alayhi wa sallam ) n'a pas légiféré par sa parole , ou qu'il n'a pas exécuté pour se rapprocher d'Allah - est en opposition avec la sunna. Donc la sunna consiste en deux parties, sunnatul fi'iliyyah (la sunna des actions) et
sunnatut tarkiyyah (la sunna de délaissement). Ainsi quels soient les actes d'adoration que
le prophète (sallallahu ' alayhi wa sallam ) a délaissé, alors c'est une sunna de les délaisser.
Ne voyez-vous pas les exemples de cela pour l'adhan (l'appel à la prière) des deux 'ids et
pour l'enterrement des morts, bien qu'une personne puisse être occupée dans le souvenir et
la glorification d'Allah le Puissant et Majestueux. Il n'est pas permis de se rapprocher d’Allah par cela.

En effet les compagnons du prophète (sallallahu ' alayhi wa sallam) ont compris cette
signification, donc ils ont émis des avertissements généraux contre les innovations, comme
ce qui est rapporté à ce sujet de Hudhayfa (radiyalaahu ' anhu), qui a dit : "Tout acte
d'adoration que les compagnons du messager d'Allah n'ont pas exécuté, alors ne les faites
pas.
" ' Abdullah Ibn Mas'oud (radiyallahu ' anhu) a dit : "suivez et n’innovez pas, car en effet vous avez été comblés. Accrochez-vous aux anciennes questions. [2]

Ainsi quiconque établit son adoration d'Allah conformément à la sunna de son prophète
(sallallahu ' alayhi wa sallam ) et ne la mélange pas avec l'innovation, et se réjouit ensuite de
l'acceptation d'Allah de son obéissance. Allah le placera sûrement au Paradis. Qu’Allah
nous mettent parmi ceux qui entendent la parole et obéissent ensuite dans la bonté.

Sachez que l'innovation que vous rencontrerez est de deux types :

-Les innovations qui ont été extrapolées d'un texte et leur nouveauté sont mentionnées dans
les livres des gens de science et c'est un signe qu'elle est parvenue à eux, et ce type est
abondant.
-L'autre type est, les innovations qui ne sont trouvées dans aucun texte. Au contraire la
connaissance des principes et des fondations jugent qu'elles sont des innovations. Donc
c'est la preuve qu'elles sont dépourvues d'origine.


Donc ces innovations proviennent des questions suivantes :

  • Premièrement : les hadiths faibles. Il n'est pas permis de les employer comme preuve, ou

de les attribuer au prophète (sallallahu ' alayhi wa sallam ). Selon ce que j'ai expliqué dans
l'introduction de ' Sifatus Salatun Nabee ', ce genre d’action ne nous est pas permis, et
c'était la méthodologie d'un groupe des gens de science comme Ibn Taymiya.

  • Deuxièmement : les hadiths inventés, ou ceux pour lesquels il n'y a aucune base. Leur

question est bien connue de quelques fuqahaa ` (juristes légaux), aujourd’hui encore ils
basent toujours leurs décisions sur eux. Ceux-ci sont de l'essence même de l'innovation et
des questions nouvellement inventées!

  • Troisièmement : Raisonnement et approbations (istihsanat) fait par certains des juristes

légaux - particulièrement les derniers parmi eux - non soutenu par quelconque preuves
légales. Plutôt elles ont continué, comme une question accepté par les musulmans, jusqu’à
ce qu'elles soient placées au rang de sunnahs qui doivent être suivies! Il n'est pas inconnu
de celui qui a la compréhension dans sa religion, qu’il n'est pas permis de suivre cela,
puisque rien ne peut être légiféré à part ce qui est légiféré par Allah. Ainsi si une action est acceptable selon le juge- s'il est un mujtahid - alors Allah ne le punira pas pour cela. Quant aux gens qui le prenne comme une législation, ou une sunna, alors non. Ainsi comment
cela peut-il être quand certaines de ces actions s'opposent aux actions rapportées de la
sunna, comme suivront si Allah, le Glorifié, le veut.

  • Quatrièmement : les coutumes ou les superstitions qui ne sont pas de la révélation et ne

sont pas attestées par l'intellect, bien que certains des gens ignorants puissent oeuvrer
selon elles et les prendre comme révélation. Ceux-ci ne peuvent pas être soutenus par
leurs autorités, même si certains d'entre eux sont des prêcheurs vers la science, ou de ceux
qui ont leur aspect.

Alors vous devez savoir que le danger de ces innovations n’est pas seulement dans une
question, plutôt il est sur plusieurs niveaux. Certains d'entre eux sont clairement du shirk
(donner des associés à Allah) et de la mécréance, comme vous pouvez le voir, et certains
d'entre eux sont moins que cela. Cependant, il nous est obligatoire de savoir que la plus
petite innovation qu'un homme apporte dans la religion est interdite après que sa question
ait été clarifiée (la religion est complète). Donc les innovations ne sont pas - comme le
pensent certaines personnes - seulement au niveau du makrouh (détestable). Comment
cela pourrait-il en être ainsi quand le messager d'Allah (sallallahu ' alayhi wa sallam) a dit :
"toute innovation est un égarement et tout égarement est dans le Feu." ? [3] ce qui signifie,
que celui qui le fait est dans le Feu.
En effet l’imam Ash-Shatibi a confirmé cela avec les meilleurs des explications dans son
livre, 'Al-I'itisam' . C’est pourquoi, la question de l’innovation est un grand danger. La plupart des gens sont ignorants de cela, à part un groupe des gens de science. Ainsi, vous suffit comme une preuve quant au danger de l’innovation, la parole du messager d'Allah : "en
vérité Allah voile le repentir de toute personne de l'innovation, jusqu’à ce qu'il ne laisse son
innovation.
" Ceci est rapporté par Tabarani et par Diya`ul Maqdisi dans ' Al-ahadithul
Mukhtarah ' , et d'autres qu'eux avec une chaîne authentique de narrateurs et Al-Mundhiri
l’a déclaré bon. (Hassan) [4]

Donc je finis avec ces grands conseils au lecteur, d'un grand savant des premiers savants
des musulmans : Shaykh Hassan Ibn ' Ali Al-Barbahari, qui était parmi les compagnons des
compagnons de l'imam Ahmad, il est mort en l’an 329. Il a dit :
" Prenez garde aux petites innovations, parce qu'elles poussent et deviennent grandes.
C'était le cas de chaque innovation apportée dans cette Umma. Elle commençait comme
quelque chose de petit, portant une ressemblance à la vérité, c’est pourquoi ceux qui y sont
entrés ont été induits en erreur et étaient ensuite incapables de la laisser. Donc elle a
grandi et est devenue la religion qu’ils ont suivi, ainsi ils ont dévié du chemin droit et ont
ainsi quitté l’islam. Qu’Allah vous fasse miséricorde! Examinez soigneusement le discours
de tous ceux que vous écoutez, à votre époque en particulier. N'agissez pas donc avec
hâte, ni n’entrez dans tout de cela, avant que vous ne demandiez et voyiez : qui des
compagnons du prophète (sallallahu ' alayhi wa sallam) en parle, ou qui (des premiers)
savants ? Ainsi si vous trouvez une narration d'eux à propos de cela, accrochez-vous y, et
n’allez pas au-delà, ni ne donnez la préséance à quelque chose sur cela , sinon vous
tomberez dans le Feu.
"

Apprenez donc – qu’Allah vous fasse miséricorde - que l’islam d’un serviteur n’est pas
complet, jusqu’à ce qu’il ne devienne un musulman obéissant et véridique. Ainsi quiconque
prétend que quelque chose reste de la question de l’islam, non achevé par les compagnons
du messager d'Allah (sallallahu ' alayhi wa sallam), alors il a, certes, menti sur eux et a
causé un schisme en faisant cela et il a menti sur eux. Donc il est un innovateur, égaré et
égarant (les gens), innovant dans l’islam ce qui n’en fait pas partie. [5]
L’imam Malik, qu’Allah lui fasse miséricorde, a dit :
"La dernière partie de cette umma ne sera rectifiée, que par ce qui a rectifié sa première
partie. Ainsi tout ce qui ne faisait pas partie de la religion à cette époque, ne peut pas faire partie de la religion aujourd'hui.
[6]
Qu’Allah fasse miséricorde à notre prophète (sallallahu ' alayhi wa sallam ) qui a dit :
"Je n'ai rien laissé qui vous rapproche d'Allah, sans que je ne vous l’ai commandé et je n'ai
rien laissé qui vous éloigne d'Allah et vous rapproche du Feu, sauf que je ne vous l’ai
interdit
. [7]
La louange est à Allah, par la faveur de qui les actions justes sont perfectionnées.

Notes de bas de page :
[1] C'est une traduction (p. 100-105) du livre, ' Nabi Hujjatun ' de shaykh Muhammad
Nasirud Din Al-Albani.
[2] Notes des traducteurs: Rapporté authentiquement dans Ad-Darimi (no) 211) - Tabarani
dans Al-Kabir (No 8870), Al-Bayhaqi (No 204), Ibn Wadah dans Bid'ah wan-Nahi ' Anha (p. 10) et aussi de Qatadah (p.11). Rapporté aussi par Abi Khaythamah dans Al-'Ilm (No 54). Shaykh Al-Albani a authentifié la narration dans Bid'ah wan-Nah ' Anha.
[3] Notes des traducteurs: Voir : Sahih Muslim(3/11), Ahmad (3/381), Nasa`i (1/234), Al-
Bayhaqi (3/214). Une vérification complète de ce hadith peut être trouvée dans le livre, '
Khutbatul Hajah ' de shaykh Muhammad Nasirud din Al-Albani.
[4] Notes des traducteurs: Voir Silsilatul Ahadithus Sahihah (No 1620).
[5] Rapporté dans Tabaqatul Hanabilah (2/18-19), d'Ibn Ab Ya'ala.
[6] Notes des traducteurs: Rapporté dans Ash-Shifa ` de Qaie ` Iyyadh, (2/676).
[7] Notes des traducteurs: Rapporté dans les Sunan de l’mam Ash-Shafi'i (1/14) et par Al-
Bayhaqi (7/76) et par Al-Khatib dans Al- Faqeeh wal-Mutafaqqih (1/93). Voir l'introduction de shaykh Salim Al-Hilali dans sa vérification de Hidayatus Sultan pour une vérification appropriée de ce hadith .

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La miséricorde de Dieu pour ceux qui commettent des péchés

La miséricorde de Dieu est intimement proche de chacun de nous, attendant de nous envelopper lorsque nous sommes prêts à la recevoir. L’islam reconnaît la propension humaine de pécher, car l’être humain est faible de nature; c’est ainsi que Dieu l’a créé. Le Prophète a dit : « La progéniture d’Adam se trompe constamment… »

En même temps, Dieu nous laisse savoir qu’Il pardonne les péchés. Le même hadith continue en disant: « … mais les meilleurs de ceux qui se trompent constamment sont ceux qui se repentent constamment. » (At-Tirmidhi, Ibn Majah, Ahmad, Al-Hakim)

Dieu dit

« Dis : « Ô Mes serviteurs qui avez commis des excès à votre propre détriment! Ne désespérez pas de la miséricorde de Dieu, car Il pardonne tous les péchés. Certes, c’est Lui le Pardonneur, le Miséricordieux. »

(Coran 39:53)

Mohammad, le prophète de miséricorde, fut chargé d’annoncer la bonne nouvelle à toute l’humanité :

« Dis à Mes serviteurs, (ô Mohammed), que c’est Moi le Pardonneur… »

(Coran 15:4

Le repentir, attire la miséricorde divine :

« …pourquoi ne demandez-vous pas pardon à Dieu; peut-être Se montrera-t-Il miséricordieux envers vous? »

(Coran 27:46)

« … Certes, la miséricorde de Dieu est (toujours) proche de ceux qui font le bien. »

(Coran 7:56

Depuis des temps immémoriaux, la miséricorde salvatrice de Dieu a sauvé les fidèles d’une destruction imminente :

 

« Puis quand vint Notre ordre, Nous sauvâmes, par une miséricorde de Notre part, Houd et ceux qui croyaient avec lui…»

(Coran 11:58)

« Puis lorsque vint Notre ordre, Nous sauvâmes, par une miséricorde de Notre part, Chou’aïb et ceux qui croyaient avec lui. »

(Coran 11:94)

La pleine mesure de la compassion de Dieu envers les pécheurs se manifeste dans les versets suivants :

1. Dieu accepte le repentir

« Dieu souhaite accueillir votre repentir, alors que ceux qui suivent leurs vaines passions cherchent à vous égarer totalement (de Sa voie). »

(Coran 4:27)

« Ne savent-ils pas que c’est Dieu qui accueille le repentir de Ses serviteurs et qui reçoit les aumônes? Et que c’est Lui qui est Pardonneur et Miséricordieux? »

(Coran 9:104)

2. Dieu aime le pécheur qui se repent

« … Dieu aime ceux qui se tournent vers Lui repentants… »

(Coran 2 :222)

Le Prophète (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) a dit : « Si les êtres humains ne commettaient pas de péchés, Dieu créerait d’autres créatures qui commettraient des péchés pour ensuite les leur pardonner, car Il est Pardonneur et Miséricordieux. » (At-Tirmidhi, Ibn Majah, Mousnad Ahmed)

3. Dieu est content lorsque le pécheur se repent parce que le pécheur réalise qu’il a un Seigneur qui lui pardonne ses péchés!

« Allah est plus heureux du repentir de Son serviteur, quand il revient à Lui repentant, que l’un de vous qui se trouve dans une région désertique isolée de tout, avec sa monture; tout à coup, celle-ci lui échappe, en emportant toute sa nourriture et sa boisson; alors, désespéré, il se couche à l’ombre d’un arbre, quand soudainement, sa monture se présente à lui. Alors, émerveillé, il dit, en la tenant par la bride: “Seigneur! Tu es mon Serviteur et je suis Ton Seigneur - sa joie extrême lui faisant faire ce lapsus. » (Sahih Mouslim)

4. La porte du repentir est ouverte jour et nuit

La miséricorde divine étend son pardon tous les jours et toutes les nuits de l’année. Le prophète (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) a dit :

« Dieu tend Sa Main la nuit pour accepter le repentir du pécheur du jour et le jour pour accepter le repentir du pécheur de la nuit ; et ce, jusqu’à ce que le soleil se lève de l’Occident (c’est à dire jusqu’à la résurrection). » (Sahih Mouslim)

5. Dieu accepte le repentir même si le pécheur commet des péchés à répétition

Dieu démontre souvent de la compassion envers ceux qui commettent des péchés. Sa bonté affectueuse envers les enfants d’Israël était déjà manifeste avant qu’ils ne prennent le veau d’or pour idole; mais même après qu’ils eurent commis ce péché, Il démontra de la miséricorde envers eux. Ar-Rahman dit :

« Et (rappelez-vous) lorsque Nous avons prescrit quarante nuits (de solitude) à Moïse; puis, en son absence, vous avez choisi le veau pour idole; vous étiez vraiment injustes. Malgré cela, Nous vous avons pardonné afin que vous soyez reconnaissants. » (Coran 2:51-52)

Le Prophète a dit : “Un homme, ayant commis un péché, s’écria: “Seigneur! Pardonne-moi mon péché”. “Puisque, dit Allah, Mon Serviteur a commis un péché et a constaté qu’il avait un Seigneur qui pardonne les péchés et qui les punit, Je lui pardonne”. Puis, cet homme commit un nouveau péché. - “Seigneur, s’écria-t-il; j’ai commis un nouveau péché, pardonne-le-moi”. “Puisque, dit Allah, Mon Serviteur a commis un péché et a constaté qu’il avait un Seigneur qui pardonne les péchés et qui les punit, Je lui pardonne”. Puis, cet homme fit un nouveau péché. - “Seigneur, s’écria-t-il; j’ai commis un nouveau péché, pardonne-le-moi”. “Puisque, dit Allah, Mon Serviteur a commis un péché et a constaté qu’il avait un Seigneur qui pardonne les péchés et qui les punit, Je lui pardonne pour la troisième fois. Qu’il fasse ce qu’il veut, Je lui accorde d’avance le pardon”. (Sahih Mouslim)

6. Embrasser l’islam efface tous les péchés commis précédemment

Le Prophète (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) a expliqué que le fait d’embrasser l’islam efface tous les péchés commis précédemment par le nouveau musulman, peu importe leur gravité, mais à une seule condition : que le nouveau musulman embrasse l’islam purement et uniquement par amour pour Dieu. Certaines personnes demandèrent au Messager de Dieu : « Ô Messager de Dieu! Serons-nous tenus responsables pour ce que nous avons fait lorsque nous étions ignorants, avant d’embrasser l’islam? » Il répondit :

« Celui qui accepte l’islam uniquement pour Dieu ne sera pas tenu responsable [de ce qu’il a fait avant l’islam]; mais celui qui embrasse l’islam pour d’autres raisons devra répondre de ses actions commises avant et après sa conversion. »(Sahih al-Boukhari, Sahih Mouslim)

Bien que la miséricorde de Dieu soit suffisante pour pardonner les péchés, elle ne libère pas l’homme de son obligation de se comporter correctement. De la discipline et un effort soutenu sont nécessaires pour avancer sur la voie du salut. La loi du salut, en islam, tient compte de la foi et du fait de se conformer à la loi divine; la foi seule, si elle ne se manifeste pas par des actions conformes aux lois divines n’a que peu de valeur. Nous sommes faibles et imparfaits, c’est ainsi que Dieu nous a créés. Lorsque nous ne respectons pas la loi divine, Dieu est toujours prêt à pardonner. Nous pouvons obtenir Son pardon en Lui confessant notre péché et en implorant Sa miséricorde, tout en ayant la ferme intention de ne jamais commettre à nouveau ce péché. Mais nous devons toujours garder à l’esprit que le Paradis ne se mérite pas que sur la base de nos actions uniquement; il est accordé par la miséricorde de Dieu. Le Prophète de miséricorde a dit :

Aucun de vous n’entrera au Paradis par ses bonnes œuvres. [Ses compagnons] dirent: « Pas même toi, Messager de Dieu? » Non, pas même moi, sauf si Dieu me couvre de Sa grâce et de Sa miséricorde.(Sahih Mouslim)

La foi en Dieu, le respect de Sa loi et les bonnes actions sont considérés comme la raison et non le prix pour être admis au Paradis.

http://baladislam.over-blog.com/article-comment-la-misericorde-divine-de-dieu-enveloppe-ceux-qui-commettent-des-peches-98611358.html

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Les élus de Dieu

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Il y a ici deux dimensions qui sont distinctes :
– la première est que Dieu élise, choisisse une chose (ikhtiyâr / istifâ') ;
– la seconde est que Dieu accorde une bénédiction à une chose (mubâraka).

Quant au "fait que Dieu accorde une faveur à une chose" ("tafdhîl"), et qui est aussi mentionné dans les textes, cela peut désigner la première ou la seconde de ces deux dimensions : en effet, "le tafdhîl d'une chose par Dieu" est :
– soit la même chose que "le choix de cette chose par Dieu" (ikhtiyâr) ;
– soit la bénédiction que Dieu a accordée à cette chose (mubâraka).

-
Dieu dit qu'Il a choisi / élu certaines choses, et notamment certaines personnes précises ou certains groupes précis :

Deux termes peuvent être distingués dans le Coran qui signifient "choix" et "élection" :
– le terme "ikhtiyâr" ;
– et le terme "iSTifâ".
Le premier terme a la même racine que le nom "khayr", qui signifie "le bien", mais aussi : "meilleur".
Quant au second terme, il a la même racine que "safwat ush-shay'", qui veut dire : "le meilleur de quelque chose".

- Dieu dit : "Et Dieu crée ce qu'Il veut et choisit (yakhtâr) [ce qu'Il veut]. Le choix (al-khiyara) ne revient pas à eux" (Coran 28/67).

- Dieu dit aussi : "Dieu choisit (yaSTafî) des messagers parmi les anges, de même que parmi les hommes" (Coran 22/75).

- Dieu dit de Abraham, Isaac et Jacob : "Et auprès de Nous ils font partie des élus (al-muSTafayna), meilleurs (al-akhyâr)" (Coran 38/47). Dieu relate avoir dit au prophète Moïse (sur lui soit la paix) : "Et Je t'ai choisi (ikhtartu-ka). Ecoute attentivement ce qui est révélé" (Coran 20/13). "O Moïse, Je t'ai choisi (iSTafaytu-ka) par rapport aux hommes par [= pour] Mon Message et Ma Parole. Prends donc ce que Je t'ai donné et sois parmi les reconnaissants" (Coran 7/144).

- Dieu dit : "Ces messagers, Nous avons donné plus de faveurs (encore) (fadhdhalnâ) à certains par rapport à d'autres : il en est parmi eux à qui Dieu a parlé [directement] ; et Il a élevé certains en degrés ; et Nous avons donné à Jésus fils de Marie les (signes) évidents et l'avons aidé par l'Esprit de Sainteté [= l'ange Gabriel]" (Coran 2/253). "Et Nous avons donné plus de faveurs (encore) (fadhdhalnâ) à certains prophètes par rapport à d'autres. Et Nous avons donné à David les Psaumes" (Coran 17/55).

- Dieu dit : "Vraiment Dieu a choisi (iSTafâ) Adam, Noé, la famille de Abraham et la famille de Amram par rapport au monde entier" (Coran 3/33).

En effet c'est Adam qui a été choisi et non pas Iblîs, pour être lieutenant de Dieu sur Terre (lire notre article).
C'est Noé qui a été choisi pour être le premier Messager de Dieu sur Terre (lire notre article sur le sujet).
C'est la famille de Abraham – qui lui-même descend de Noé – qui a été choisie pour être Porte-Parole de Dieu parmi les peuples de la terre : la descendance de Abraham par Jacob-Israël fils de Isaac (son second fils), puis sa descendance par Ismaël (son premier fils) (cliquez ici et ici pour lire deux articles sur le sujet).
Quant à la famille de Amram – le père de Marie mère de Jésus –, bien qu'elle soit déjà incluse dans la famille de Abraham, elle est mentionnée de façon renouvelée ici (dhikr ul-khâss ba'd al-âmm) : cette famille de Amram a été choisie afin que ce soit parmi elle que le vraie Messie soit suscité (exactement comme la famille de Kinâna a été choisie pour que ce soit parmi elle que le Dernier prophète soit suscité, nous le verrons plus bas). Dieu relate également par ailleurs : "Et lorsque les anges dirent : "O Marie, Dieu t'a choisie (iSTafâ-ki) et t'a purifiée ; (Il) t'a choisie (iSTafâ-ki) par rapport aux femmes du monde entier" (Coran 3/42). Ce message que ces anges (il se peut qu'il s'agisse de l'ange Gabriel seulement, désigné ici par le pluriel "les anges") sont venus délivrer à Marie évoque le Choix de Marie pour être la mère du Messie. Il se peut aussi que ce message ait constitué la bonne nouvelle, délivrée à Marie, qu'elle était la meilleure femme parmi tous les enfants d'Israël de son époque et également parmi tous les humains de son époque ; ou la meilleure femme parmi tous les enfants d'Israël de tous les temps ; ou même la meilleure femme parmi tous les humains de tous les temps (ce sont là différents avis existant chez des ulémas sur le sujet : Fat'h ul-bârî 6/574 ; il est d'ailleurs possible que Marie ait été prophétesse, nabiyya, mais sans avoir eu de mission, ba'tha, auprès des humains : lire notre article sur le sujet).

- Dieu dit : "Nous sauvâmes les fils d'Israël du châtiment avilissant, de Pharaon – qui était hautain, parmi les outranciers. Et Nous les choisîmes (laqad ikhtarnâ-hum), en connaissance de cause, par rapport aux (autres peuples de) l'humanité (de l'époque)" (44/30-32) (lire notre article sur le sujet).

- Dieu dit, parlant de Muhammad (sur lui soit la paix) : "Il est Celui qui a envoyé chez les ummiyyûn un messager issu d'eux-mêmes, qui leur récite Ses signes, les purifie et leur enseigne le Livre et la sagesse – alors qu'auparavant ils étaient dans un égarement évident. Et d'autres parmi eux, qui ne les ont pas encore rejoints. Et Il est le Puissant, le Sage. Cela est la faveur (fadhl) de Dieu, Il la donne à qui Il veut. Et Dieu est Celui qui (donne) la grande faveur" (62/2-4). Et Il dit, s'adressant à la Umma de Muhammad : "Vous êtes la meilleure (khayr) communauté qu'on ait fait surgir pour le hommes : vous ordonnez le convenable, vous interdisez le blâmable et vous croyez en Dieu" (3/110).

- Le Prophète Muhammad (sur lui la paix) a dit : "Dieu a choisi (iSTafâ), parmi les descendants de Ismaël : Kinâna [= Kinâna et sa descendance]. Et Il a choisi, parmi (toute la descendance de) Kinâna : Quraysh [= Fihr ibn Mâlik et sa descendance]. Et Il a choisi, parmi (toute la descendance de) Quraysh : les fils de Hâshim [= la descendance de Hâshim]. Et Il m'a choisi parmi les fils de Hâshim [= toute la descendance de Hâshim]" (Muslim 2276 ; quant à la phrase supplémentaire qui figure au début de ce hadîth tel que rapporté par at-Tirmidhî 3609, elle est shâddh d'après al-Albânî : cf. Silsilat ul-ahâdîth is-sahîha, tome 1 pp. 610-612, p. 933). (cliquez ici, ici et ici pour lire des articles sur le sujet).

-
Quand Dieu choisit / élit une personne, est-ce forcément une personne déjà dotée de qualités particulières ?

Il est des personnes dans l'humanité, ou des groupes de personnes dans l'humanité, que Dieu a bénies : "Nous (les) bénîmes lui* et Isaac" (Coran 37/113) (* il s'agit d'Ismaël.) De même, le prophète Muhammad (sur lui et sur tous les prophètes soit la paix) est un être béni de baraka dîniyya et de baraka dunyawiyya (ses Compagnons profitaient également de la bénédiction dunyawî de sa personne : lire notre article sur le sujet).

Ces personnages sont-ils bénis parce qu'ils ont été nommés prophètes ? ou bien ont-ils été nommés prophètes parce qu'ils étaient déjà bénis ?

Les deux aspects sont vrais :

– Dieu les a bénis parce qu'Il les a nommés prophètes (car tous les prophètes sont bénis) ; c'est là l'aspect A (et il semble s'agir en l'occurrence d'un bur'hân limmî (yustadallu bi thubût il-mu'atthir 'alâ thubût il-athar) : yustadallu bi kawnihî nabiyyan 'alâ kawnihî mubârakan ; fa inna-n-nubuwwata hiya-s-sababu fî kawnihî mubârakan) ;

– Dieu les a nommés prophètes parce qu'Il les avait déjà bénis : c'est là l'aspect B (et il semble s'agir d'un bur'hân innî (yustadallu bi thubût il-athar 'alâ thubût il-mu'atthir)). Avant même de leur faire savoir et de faire savoir aux hommes qu'ils sont Ses prophètes, Il leur avait accordé une bénédiction particulière, avec une personnalité hors du commun, des qualités extraordinaires (honnêteté, droiture, véracité, courage, intelligence), un charisme exceptionnel, une éloquence formidable, etc. (avec des faveurs accordées à certains prophètes plus encore qu'à d'autres, comme Il l'a dit dans deux des versets plus haut cités). Cependant, il faut ici ajouter que si Dieu les avait déjà bénis, c'est parce qu'avant cela Il avait déjà prédestiné qu'ils seraient prophètes. C'est donc la fonction de prophète qui entraîne le caractère béni de l'homme (soit l'aspect A), et non l'inverse (l'aspect B est vrai, mais ce n'est pas le caractère béni qui entraîne la nomination au titre de prophète : c'est bien pourquoi il ne s'agit que d'un bur'hân innî).

C'est l'aspect B des choses que Dieu a mis en relief quand il a relaté ainsi ce que certains idolâtres disaient : "Et lorsque leur vient un signe, ils disent : "Nous ne croirons jamais, à moins de recevoir chose semblable à ce que les messagers de Dieu reçoivent !", avant d'y répondre ainsi : "Dieu sait mieux où placer Son Message !" (Coran 6/124). Cette dernière phrase montre que ce n'est pas n'importe quel être humain porteur de n'importe quels qualificatifs que Dieu nomme prophète : Dieu ne nomme prophète qu'un être humain qui possède des qualités exceptionnelles (même si c'est Lui-même qui a conféré à cet humain ces qualités exceptionnelles, et ce justement parce qu'Il voulait le nommer prophète).

Ibn ul-Qayyim écrit : "Les êtres des (choses) que (Dieu) a choisies (ikhtâra) et élues (iSTafâ) – objets, lieux, personnes et autres choses – comportent des qualités que les autres n'ont pas. C'est à cause de ces (qualités) que Dieu a élu ces (choses). Et c'est Lui – Pureté à Lui – qui les a favorisées (fadhdhala-hâ) en leur conférant ces qualités [à cause desquelles, ensuite, Il les a élues]. (...) Ceci est donc Son action de créer (khalq). Et cela est Son choix (ikhtiyâr)" (Zâd ul-ma'âd 1/53).

Ibn 'Abd is-Salâm écrit quant à lui : "Les éléments (jawhar) et les corps (jism) sont tous égaux par rapport à leur être (dhât). La valeur particulière que certains (éléments et corps) ont en comparaison d'autres ne provient que de leurs qualités (sifa) et accidents ('ardh), et de leur relation aux qualités qui sont nobles et aux actions qui sont précieuses." Exposant ensuite 2 grandes catégories de favorisation, la première concernant les choses inertes et la seconde les choses animées, et énumérant 9 sous-catégories de faveurs concernant les choses animées, Ibn 'Abd is-Salâm écrit : "Voilà des vertus dont certaines sont supérieures à d'autres. Celui qui possède le meilleur de ces vertus, celui-là est le meilleur de la création. Et il n'y a pas de doute que connaître Dieu et connaître Ses Attributs, (et bénéficier) du plaisir de Sa Satisfaction et de regarder Sa Face, cela est meilleur que toute autre chose. Le meilleur des anges est celui qui possède le meilleur de ces qualités. Et le meilleur des humains est celui qui possède le meilleur de ces qualités" (Qawâ'ïd ul-ahkâm fî islâh il-anâm, 2/375-376). Il écrit encore : "Il en est de même de toutes les qualités nobles : (Dieu) le Pourvoyeur – Pureté à Lui et Elevé – ne les a pas placées dans qui Il a voulu parmi Ses serviteurs à cause de quelque chose [présent en eux] qui aurait requis et demandé cela. C'est au contraire la [pure] faveur (fahdl) de Dieu, Il la donne à qui Il veut" (1/70).

Chez Ibn ul-Qayyim aussi, bien sûr, c'est finalement la Volonté (mashî'a) de Dieu qui est déterminante : "Ceci est la faveur (fadhl) de Dieu, Il l'accorde à qui Il veut" (Coran 62/4) ; "Et Dieu crée ce qu'Il veut et choisit (yakhtâr) [ce qu'Il veut]. Le choix (al-khiyara) ne revient pas à eux" (Coran 28/67). Cependant, chez Ibn ul-Qayyim, cette décision de Dieu de choisir une chose précise, cela implique qu'en amont Il crée des qualités particulières en cette chose ; qu'Il la bénit.

En d'autres termes, d'après Ibn ul-Qayyim, lorsque Dieu informe les hommes qu'Il a choisi (ikhbâr un-nâss bi-l-ikhtiyâr) telle et telle choses (cela peut-être un être humain, un lieu ou un moment), cela implique :
– primo que Dieu avait – depuis avant – prédestiné (taqdîr) que ces choses seraient choisies : ce choix relève purement de "la faveur (fadhl) de Dieu, qui l'accorde à qui Il veut" ;
– secundo que – suite à cette prédestination, décidée par pure favorisation – Dieu a créé (khalq) en ces choses des qualités particulières (Il les a donc bénies, mubâraka), afin qu'elles soient à la hauteur du Choix qui a été prédestiné à leur sujet ;
– tertio que c'est ensuite seulement que Dieu informe les hommes qu'Il a choisi (ikhbâr un-nâss bi-l-ikhtiyâr) ces choses.

Le premier point est évident : tout Choix de la part de Dieu est bien l'expression de la pure faveur de Dieu : Il accorde Sa faveur à qui Il veut, et Il choisit donc qui Il veut.

Mais c'est le second point que Ibn ul-Qayyim a mis en exergue : ce second point est en fait le corollaire (lâzim) du premier : Dieu choisit qui Il veut, mais quand Il a décidé de choisir quelqu'un, Il crée au préalable des qualités particulières dans cette personne.

Ibn 'Abd is-Salâm a raison quand il dit : "Il en est de même de toutes les qualités nobles : (Dieu) le Pourvoyeur – Pureté à Lui et Elevé – ne les a pas placées dans qui Il a voulu parmi Ses serviteurs à cause de quelque chose [présent en eux] qui aurait requis et demandé cela. C'est au contraire la [pure] faveur (fahdl) de Dieu, Il la donne à qui Il veut" (1/70). Le fait qu'une personne ait acquis telle et telle qualités nobles, cela n'entraîne pas que Dieu élise cette personne.
Cependant, c'est l'inverse qui est vérifié et que Ibn ul-Qayyim a mis en exergue : le fait que Dieu avait prédestiné qu'Il élirait tel serviteur, c'est cela qui a entraîné qu'Il a créé en ce serviteur telle et telle qualités nobles.

En d'autres termes :
– toute personne étant bénie par Dieu (au moment présent) n'est pas forcément élue par Dieu (au même moment) ;
– par contre, toute personne réellement élue par Dieu (au moment présent) est forcément également bénie par Dieu (au même moment) (cependant, il se peut qu'à un même moment dans le temps, une personne non-élue par Dieu dispose d'une part de bénédiction dunyawî plus importante qu'une personne élue par Dieu).

C'est à propos d'une réalité différente de ce qui nous intéresse ici mais néanmoins voisine que des ulémas disent ainsi : "Al-'ibratu bi-l-maqbûliyya, wa layssa bi-l-qâbiliyya".
Ceci signifie que posséder de grandes capacités est utile dans la mesure où la personne qui les possède les utilise dans ce que Dieu aime, Lui étant reconnaissante pour ce qu'Il lui a donné, ces capacités étant ainsi employées de façon à ce que cette personne soit agréée par Dieu. C'est là l'idéal.
Cependant, ce qui compte le plus, c'est d'être agréé par Dieu, et pas de posséder de grandes capacités. Dès lors, entre deux autres personnes encore, dont l'une possède de grandes capacités mais n'a pas fait preuve d'humilité et de reconnaissance à Dieu et a donc fait avec ce que Dieu lui a donnée de capacités ce qui ne la rend pas agréée par Dieu, et l'autre est moins douée mais a fait ce qui l'a rendue agréée par Dieu, c'est la dernière qui a plus de valeur auprès de Dieu.

Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).

http://www.maison-islam.com/articles/?p=638

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