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émotions

Soubhana Allah, il y a une relation entre les émotions et les maladies

Neurone miroir

Corps à Coeur est un lieu où les messages du corps sont écoutés et pris en compte. Le corps n’est pas juste un « instrument » ou un « véhicule », je le considère comme un temple ( le temple de l’âme) et aussi comme  » le film de votre vie ».

Toutes les émotions que vous refoulez à l’intérieur de vous-même parce que vous ne pouvez pas ou ne voulez pas les verbaliser, peuvent se cristalliser dans différentes parties de votre corps.

Les émotions génèrent des symptômes physiques, par exemple LA PEUR, L’ANGOISSE  donnent des palpitations cardiaques, des vertiges, sueurs, tremblements ou mains moites.

 

  • LA PANIQUE peut provoquer des diarrhées.

  • LA COLÈRE retenue ou LA RANCUNE : une crise de foie.

  • LA DIFFICULTÉ A TROUVER OU A PRENDRE SA PLACE  peut provoquer des infections urinaires à répétition.

  • QUELQUE CHOSE QU’ON NE VEUT PAS ENTENDRE OU QUAND ON NE VEUT PAS S’ÉCOUTER, des otites, douleurs d’oreilles.

  • QUELQUE CHOSE QU’ON N’A PAS OSÉ DIRE, QU’ON A RAVALÉ , une angine, des maux de gorge.

  • UN REFUS DE CÉDER, DE PLIER, D’OBÉIR OU DE SE SOUMETTRE, des problèmes de genoux.

  • PEUR DE L’AVENIR, PEUR DU CHANGEMENT, PEUR DE MANQUER D’ARGENT, des douleurs lombaires.

  • INTRANSIGEANCE, RIGIDITÉ, douleurs cervicales et nuque raide.

  • CONFLIT AVEC L’AUTORITÉ, douleurs d’épaules.

  • TOUT PRENDRE SUR SOI, également douleurs d’épaules, sensation d’un fardeau.

  • SERRER LES DENTS POUR AFFRONTER QUELQU’UN OU UNE SITUATION SANS RIEN DIRE…douleurs dentaires, aphtes, abcès.

  • PEUR DE L’AVENIR, DIFFICULTÉS A ALLER DE L’AVANT, OU BESOIN DE « LEVER LE PIED »: douleurs dans les jambes, les pieds, les chevilles.

La colonne vertébrale est aussi un merveilleux terrain d’investigation de toutes nos émotions refoulées ( voir l’illustration ci dessous )

decodage dos                                         Illustration tirée du livre de R.Fiammetti : les cartes du langage émotionnel du corps

Bien sûr, il ne faut pas généraliser, l’origine d’une douleur peut être tout simplement  mécanique, un faux mouvement ou un coup de froid….mais si vous ne trouvez pas d’explications contextuelles, alors essayez d’entrer « en contact » avec ce qui se joue au plus profond de vous.

Pour ma part, j’utilise régulièrement l’ouvrage de Jacques Martel :  Le grand dictionnaire des malaises et des maladies  pour mettre des mots sur les maux…cet ouvrage est une sorte de guide pour comprendre  » ce qui se joue » que je pourrais avoir tendance à refouler, ou à ne pas vouloir « regarder »…

En voici quelques extraits :

Maladies du foie : le foie représente les choix,  la colère, les changements et l’adaptation.
On peut souffrir du foie quand on ne parvient pas à s’adapter à des changements, professionnels ou familiaux.

  • Difficultés d’ajustement à une situation.

  • Sentiment de manque continuel ou peur de manquer.

  • Colère refoulée.

  • Personnes sujettes aux maladies du foie : les personnes qui critiquent et qui jugent beaucoup (elles-mêmes et les autres) et/ou qui se plaignent souvent.

Maladies de la vésicule biliaire :
La vésicule biliaire est en rapport avec l’extérieur, la vie sociale, la lutte, les obstacles, le courage.
Se battre. Esprit de conquête.

  • Se faire de la bile, s’inquiéter, s’angoisser.

  • Sentiment d’injustice. Colère, rancune.

  • Se sentir envahi, empiété sur son territoire par une personne autoritaire.

  • Agressivité rentrée et ruminante, mécontentement retenu.

  • Se retenir de passer à l’action. Difficultés à faire un choix, de peur de se tromper.

LA GLANDE THYROÏDE

  • Profonde tristesse de ne pas avoir pu dire ce qu’on aurait voulu.

  • Sentiment d’être trop lent par rapport à ce qu’on attend de nous.

  • Impuissance, sentiment d’être coincé dans une situation, être devant un mur, dans une impasse.

  • Être bloqué dans la parole ou dans l’action, être empêché d’agir.

  • Pas le droit de parler, de s’exprimer. Ne pas se sentir écouté. Difficultés à s’affirmer.

  • Une déception ou une injustice n’a pas été « avalée » et est restée en travers de la gorge.

LES HERNIES

En règle générale  : de la détresse implose à l’intérieur et demande à être libérée.

  • Désir de rompre ou de quitter une situation où on se sent coincé, mais où l’on reste par peur de manquer de quelque chose, généralement du matériel.

  • Auto-punition parce qu’on s’en veut, incapacité à réaliser certaines choses qu’on voudrait.

  • Frustration de travailler dur, se sentir poussé à aller trop loin, ou essayer d’atteindre son but d’une manière excessive, qui en demande trop. Une poussée mentale (de stress) essaie de sortir.

Mais en plus, le lieu où siège l’hernie indique son message émotionnel de manière plus précise et complémentaire : 

Hernie inguinale : (dans l’aine) : difficulté à exprimer sa créativité, secret que l’on renferme et qui nous fait souffrir. Désir de rompre avec une personne qui nous est désagréable, mais avec laquelle on se sent engagé ou qu’on est obligé de côtoyer. On aimerait sortir, s’extirper de cette situation.
Hernie ombilicale : nostalgie du ventre de la mère où tout était facile et où se sentait totalement en sécurité. Refus de la vie.
Hernie discale : conflit intérieur, trop de responsabilité, sentiment de dévalorisation, ne pas se sentir à la hauteur de ce qu’on attend de nous, projets et idées non reconnus. La colonne vertébrale représente le soutien.
Besoin d’être appuyé, soutenu, mais difficulté ou impossibilité de demander de l’aide.
Hernie hiatale : se sentir bloqué dans l’expression de ses sentiments, de son ressenti.
Refouler ses émotions.
Tout vouloir diriger, ne pas se laisser porter par la vie  mais la contrôler.

LES GENOUX

Douleurs aux genoux, genoux qui flanchent, genoux qui craquent, douleurs aux ménisques : refus de plier, de se « mettre à genoux » (de se soumettre) de céder, fierté, ego, caractère inflexible ou au contraire, on subit sans rien oser dire, on s’obstine, mais nos genoux nous disent que nous ne sommes pas d’accord avec cette situation.

  • Difficultés à accepter les remarques ou les critiques des autres.

  • Problèmes avec l’autorité, la hiérarchie, problèmes d’ego, d’orgueil.

  • Devoir s’incliner pour avoir la paix.

  • Ambition réfrénée ou contrariée par une cause extérieure,

  • Entêtement, humiliation.

  • Culpabilité d’avoir raison.

  • Colère d’être trop influençable.

Les maladies LA PEAU, eczéma, acné, psoriasis
Les maladies de peau ont très souvent, à l’origine, un conflit de séparation mal géré, une séparation mal vécue, soit par la mère, soit par l’enfant, ou la peur de rester seul et un manque de communication.
Séparation aussi envers soi-même : dévalorisation de soi vis-à-vis de l’entourage. Porter trop d’attention à ce que les autres peuvent penser de nous.

Eczéma :

  • anxiété, peur de l’avenir,

  • difficultés à s’exprimer.

  • Impatience et énervement de ne pas pouvoir résoudre une contrariété.

  • Séparation, deuil, contact rompu avec un être cher.

Chez les enfants, l’eczéma peut résulter d’un sevrage trop rapide ou d’une difficulté de la mère à accepter que son enfant ne soit plus « en elle ». Sevrage de l’allaitement ou reprise du travail de la maman et culpabilité non exprimée, mais que l’enfant ressent et somatise ainsi.
Querelles ou tensions dans la famille, que l’enfant ressent. Insécurité.

Acné :  manière indirecte de repousser les autres, par peur d’être découvert, de montrer ce qu’on est réellement, parce qu’on pense qu’on ne peut pas être aimé tel que l’on est. Puisqu’on se rejette, on crée une barrière pour que les autres ne nous approchent pas.

  • Refus de sa propre image, de sa personnalité ou de sa nouvelle apparence.

  • Honte des transformations corporelles.

  • Difficulté à être soi-même, refus de ressembler au parent du même sexe.

Psoriasis : personne souvent hypersensible qui n’est pas bien dans sa peau et qui voudrait être quelqu’un d’autre. Ne se sent pas reconnue, souffre d’un problème d’identité. Le psoriasis est comme une cuirasse pour se défendre.

  • Besoin de se sentir parfait pour être aimé.

  • Souvent une double conflit de séparation, soit avec deux personnes différentes, soit un ancien conflit non résolu, réactivé par une nouvelle situation de séparation.

  • Se sentir rabaissé ou rejeté, à fleur de peau.

  • Se protéger d’un rapprochement physique, ou protéger sa vulnérabilité, mettre une barrière.

LES BRAS : Il y a de nombreuses causes émotionnelles liées aux douleurs et aux problèmes de bras.
Les bras sont le prolongement du coeur et sont liés à l’action de FAIRE et de RECEVOIR, ainsi que l’autorité, le pouvoir.
Les douleurs aux bras peuvent être liées à de la difficulté à aimer ce que je dois faire. Se sentir inutile, douter de ses capacités, ce qui amène la personne à se replier sur elle et à s’apitoyer sur ses souffrances.

  • Se croire obligé de s’occuper de quelqu’un.

  • Ne pas se sentir à la hauteur lorsqu’on est le « bras droit » de quelqu’un.

  • Difficulté à prendre les autres dans ses bras, à  leur montrer de l’affection.

  • Je m’empêche de faire des choses pour moi-même, parce que je me souviens des  jugements négatifs et des interdictions durant mon enfance, ce qui m’avait blessé.

  • Je ne me permets pas de prendre ou je regrette d’avoir pris quelque chose, ou je pense que j’ai obtenu quelque chose que je ne méritais pas.

  • Ou quelque chose me revient de droit , que je n’ai pas pris, je ressens de la colère.

  • Se rapporte au fait d’avoir été jugé par ses parents.

  • Vouloir emprisonner quelqu’un dans ses bras pour l’avoir sous contrôle, mais avoir dû le laisser s’envoler, et ne plus pouvoir l’aimer et le protéger (un enfant, par exemple…).

  • Vivre une situation d’échec, devoir baisser les bras.

les douleurs des ÉPAULES

LES ÉPAULES : c’est ce qui PORTE. Les épaules portent les joies, les peines, les responsabilités, les insécurités.
Le fardeau de nos actions et tout ce qu’on voudrait faire, mais qu’on ne se permet pas, ou qu’on n’ose pas…
On se rend responsable du bonheur des autres, on prend tout sur soi, on a trop à faire, on se sent écrasé, pas épaulé, pas soutenu.

  • Douleurs possibles aussi quand on nous empêche d’agir, ou que l’on on nous impose des choses.

  • Lorsqu’on vit une situation dont ont ne veut plus, on désire passer à autre chose, mais le manque de confiance en soi nous bloque.

  • On manque d’appui, on manque de moyens. On ne se sent pas aidé.

  • Une personne chère ou l’un de nos parents vit de la tristesse et on aimerait prendre son chagrin et ses problèmes pour l’en libérer.

  • Colère retenue contre un enfant ou une autre personne qui se la coule douce alors qu’on ne se donne même pas le droit de prendre un temps de pause.

  • Au travail ou à la maison, avec son conjoint, on se sent dans l’obligation de se soumettre, on se sent dominé sans oser réagir.

  • On vit de l’insécurité affective (douleur épaule gauche) ou de l’insécurité matérielle (douleur épaule droite).

Épaules rigides et bloquées : blocage de la circulation de l’énergie du coeur, qui va vers l’épaule, puis vers le bras, le bras donne (le bras droit) et reçoit (le bras gauche).
Ce blocage d’énergie est souvent retenu dans une articulation ou un tissu (capsulite, bursite).
L’énergie doit circuler du coeur vers les bras pour permettre de FAIRE, de réaliser ses désirs.
On porte des masques, on bloque ses sentiments, on entretient des rancunes (douleurs dans les trapèzes, surtout à gauche). parfois envers soi-même.
On paralyse ses épaules pour s’empêcher d’aller de l’avant, de faire ce qu’on aimerait vraiment. On prend le fardeau sur soi plutôt que d’exprimer ses demandes et ses ressentis, de peur de mécontenter l’autre.
Difficulté ou impossibilité à lever le bras : conflit profond avec sa famille, difficulté à voler de ses propres ailes.

Essayez de modifier, clarifier ou de lâcher-prise par rapport à la situation qui vous perturbe. « Le mal a dit » = votre douleur essaie de vous dire quelque chose, de vous signaler que quelque chose perturbe l’harmonie en vous, d’attirer votre attention sur quelque chose à changer dans votre vie.

Reconnaissez et acceptez ces émotions, si vous les éprouvez, mettez des mots dessus, acceptez votre ressenti.

Une fois les émotions négatives reconnues, acceptées et évacuées, le corps peut cesser de vous envoyer ce message de « mal a dit. »

(Sources :  livres de Lise Bourbeau, Jacques Martel, Claudia Rainville et Philippe Dransart et article de Celine Zen en soi Alvarez diffusé sur FB en 2012.)

 

«Les 3 émotions qui guérissent»

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«Les 3 émotions qui guérissent » Dans ce livre qui est un véritable cadeau pour les personnes stressées et anxieuses, Emmanuel Pascal nous apprend à cultiver trois émotions, soit la gratitude, l'amour et la foi, comme on cultiverait son jardin. À l’aide d’exemples et d’expériences vécues, il nous fait découvrir la nature et l’importance de ces émotions  guérisseuses du corps et de l’âme. D’après des études récentes, les personnes qui expriment leur gratitude sont plus heureuses et vivent plus longtemps que les autres. En témoignant sa reconnaissance, on améliorerait non seulement son bien-être physique et émotionnel mais aussi sa santé ! Même chose lorsque l’on aime son prochain ou bien que l’on a la foi en une puissance universelle qui veut notre bien. Ensuite, deux techniques éprouvées sont proposées, afin de nous apprendre à les induire et les développer : la cohérence cardiaque, technique respiratoire qui modifie pratiquement instantanément la réponse physique et mentale aux situations génératrices de stress, et la pratique du mantra, répétition d’une phrase personnalisée et récitée à une certaine fréquence, qui conduit à la cohérence cardiaque. La proposition de l’auteur, inédite, consiste donc, au travers d’exercices quotidiens très simples, à induire en nous des états émotionnels positifs, mais aussi à contrer les sentiments négatifs qui parasitent ces émotions positives.

Voici un extrait d’une entrevue avec l’auteur réalisée par LaNutrition.fr. À noter le lien entre les émotions et les hormones:

Selon vous, certaines émotions ou sentiments positifs ont des effets «guérisseurs» sur le plan physique et psychologique. Par quels mécanismes?
«A chaque fois que vous ressentez une émotion ou un sentiment, votre cerveau envoie un cocktail chimico-hormonal au cœur et au reste du corps afin qu’ils se comportent en conséquence. Dans le positif, cela donne ceci : Vous êtes touché par un film sur Mère Teresa. Un sentiment de compassion vous gagne. Votre physiologie tout entière témoigne d’un état de relaxation et votre système immunitaire se renforce, ce que l’on peut vérifier par votre taux de lymphocytes T. Vous rencontrez une personne que vous appréciez. Vous vous sentez soudain joyeux. Tous vos paramètres physiologiques s’améliorent : Votre taux d’hormone du stress diminue, votre DHEA augmente, votre tension artérielle baisse, etc. Tout ceci passe par le système nerveux autonome qui envoie en permanence au cœur des messages d’alerte ou de repos par le biais de la branche sympathique (l’accélérateur) et de la branche para-sympathique (le frein). Plus souvent vous ressentez des émotions et des sentiments comme la joie, la gratitude, la confiance, le courage, la tendresse, l’émerveillement, le respect, la gaieté, l’amour, etc., plus souvent vous envoyez des messages de bien-être et de santé à votre corps. Une bonne santé mentale et physique à long terme est en grande partie le fruit d’un cumul d’émotions heureuses.»

Quelle est votre méthode?
« Ma méthode rassemble et synthétise des pratiques connues par différentes traditions spirituelles et par les sciences cognitives. J’y ai ajouté quelques éléments tirés de ma pratique de coach en cohérence cardiaque qui ont été utiles à des personnes face à certaines difficultés comme par exemple un tempérament anxieux, mélancolique ou irritable. Cette méthode utilise deux entrées.

La première consiste à susciter les émotions reconnues comme favorables à la santé en les évoquant à travers un court texte : une explication, un témoignage, une histoire... J’ai représenté chacune d’entre elles par une marguerite dont le cœur est la gratitude, la foi ou l’amour. Les pétales sont les différentes formes que peut prendre cette émotion dans la vie. L’autre entrée est physiologique : c’est la résonance cardiaque, un état particulier du fonctionnement du cœur que l’on suscite par un exercice respiratoire. Il a pour effet de réguler le système nerveux autonome et les centres émotionnels pendant plusieurs heures.

Le lecteur peut, soit s’imprégner de l’émotion guérisseuse par la lecture, soit réguler ses émotions par la respiration, soit faire les deux à la fois ! S’il cumule les deux, il apporte à son corps un double confort émotionnel ! Le cerveau adore ça et a envie d’y revenir. J’ai écrit ce livre pour aider les gens à reconnaître les belles émotions, à se les rappeler avec bonheur afin de les cultiver et les côtoyer au quotidien.»

Voici d’autres questions auxquelles Emmanuel Pascal-Duquoc répond dans cette entrevue:

Comment expliquez-vous que ce pouvoir des émotions ait, pendant si longtemps, été autant sous-estimé par la médecine?

Et une fois qu’on sait qu’il y a un lien entre stress et maladie, qu’est-ce qu’on fait?

Dans votre ouvrage, vous dîtes que les émotions négatives (peur, colère, dégoût) sont «d’excellentes urgentistes» mais «de vraies empoisonneuses si on ne parvient pas à les réguler dans le temps». Pouvez-vous nous en dire plus?

Comment peut-on «contrôler» nos émotions ou décider d’être «habité» par telle ou telle émotion particulière? Sur quoi se base votre méthode?

Vous-même, utilisez-vous cette approche? Quelle émotion vous fait le plus de bien, a le plus d’effet bénéfique sur vous?

http://www.santedesfemmes.com/sante-mentale/les-3-emotions-qui-guerissent

Nos émotions nous mentent

Les émotions ont longtemps inspiré de la méfiance, mais aujourd’hui, c’est plutôt le contraire. On ne les voit plus comme un danger. Nous les savons aussi indispensables que l’air que nous respirons ou les relations qui nourrissent nos échanges quotidiens. De nombreuses théories psychologiques nous invitent d’ailleurs à cultiver notre sensibilité, à explorer nos trésors émotionnels et à les instaurer en guides de nos vies. Les émotions ne mentent jamais, nous assure-t-on. Pourtant, loin de refléter notre vraie personnalité, certaines d’entre elles sont entrées en nous par effraction. Il vaut mieux apprendre à les reconnaître parce qu’elles n’ont aucune légitimité à orienter notre existence.

Elles naissent dans la confusion

L’ambiguïté des émotions vient des conditions de leur naissance. Le bébé, qui n’a pas le mode d’emploi du monde, intériorise les émotions de ses proches. Par exemple, il tombe, ne pleure pas, mais observe le visage de sa mère pour savoir comment réagir. Si elle est inquiète, il se met à pleurer, mais si elle sourit, il est rassuré et sourit à son tour. Il ne s’agit pas de télépathie. L’enfant lit les émotions dans le corps de l’adulte : par des mimiques, des postures, des gestes, un ralentissement ou une accélération du rythme cardiaque, une rougeur ou une pâleur qui s’inscrit sur le visage.

Mais il arrive que les émotions d’un parent soient complètement déplacées par rapport à une situation. Par exemple, j’ai connu un enfant qui avait peur chaque fois qu’on l’emmenait au square. En fait, il avait grandi avec une grand-mère qui associait cet espace à un traumatisme grave vécu dans son enfance. Il avait intériorisé cette émotion et l’éprouvait à chaque fois qu’on l’y emmenait. Et bien entendu, il n’était pas disponible à tous les plaisirs qu’il aurait pu y prendre. Sa grand-mère ne l’avait évidemment pas obligé à éprouver les mêmes choses qu’elle. Il l’avait fait spontanément parce qu’il l’aimait beaucoup et qu’il était très sensible à ce qu’elle éprouvait.

Elles peuvent être imposées par la force

Parfois, nous sommes obligés de ressentir certaines émotions. C’est le cas de l’enfant qui doit se réjouir d’un déjeuner chez une grand-mère sévère, ou d’un week-end avec une belle-mère ou un beau-père qu’il déteste ! Le risque est qu’il fasse tellement bien semblant qu’il finisse par oublier que ces émotions lui ont été imposées.
On le voit chez les enfants maltraités. L’adulte couvre son forfait en prescrivant des émotions à sa victime. Il lui dit par exemple : “C’est pour ton bien”, ou “C’est de ta faute.” L’enfant, qui devrait ressentir de la colère, se sent redevable ou honteux. Parfois, c’est pire encore. Il cache sa rage derrière une affection de commande, qu’il reporte plus tard sur des personnes qui le font souffrir : il croit aimer ceux qui le maltraitent.

Elles servent à garder l’autre en soi

Si nous intériorisons si bien les émotions d’un autre, c’est parce que c’est souvent une manière de rester avec lui, de le garder en soi. Par exemple, pendant très longtemps, j’ai eu peur de téléphoner. Je devais me faire violence pour passer le moindre coup de fil. Je n’arrivais jamais à décrocher le combiné. Un jour, j’ai réalisé que mon père avait cette peur : il était incapable de téléphoner. J’ai compris que ce n’était pas par peur de téléphoner que j’hésitais à le faire, mais que je m’angoissais exactement comme mon père pour ne pas le laisser seul avec sa peur et sa solitude. Et ma crainte du téléphone a cessé tout de suite ! Après, j’ai inventé d’autres façons d’être avec mon père, sans m’obliger à revivre des émotions qui lui étaient propres.

Elles semblent plus vraies que nature

On a souvent tendance à penser que plus un souvenir est chargé d’émotions, plus il a des chances d’être vrai. C’est ce qui a conduit des femmes, il y a quelques années aux Etats-Unis, à intenter un procès à des hommes de leur famille parce qu’elles avaient cru retrouver en psychothérapie le souvenir d’un abus sexuel. Elles en étaient convaincues parce qu’elles vivaient des émotions, des sensations et des états corporels qui semblaient prouver ces sévices. Même leurs thérapeutes y croyaient ! Mais l’immense majorité des procès a prouvé que ces viols n’avaient pas pu avoir lieu.

Cela s’explique très bien si nous faisons intervenir la proximité émotionnelle qu’un enfant entretient avec ses parents. J’ai vu plusieurs fois cela en psychothérapie. Une personne tourne autour de l’idée d’avoir vécu un traumatisme sexuel, et parfois elle découvre autre chose : elle a intériorisé, quand elle était enfant, des sensations, des émotions et des états du corps évocateurs de tels sévices parce qu’elle était en contact répété avec un parent qui les avait lui-même subis et y pensait sans cesse. Si les femmes américaines qui ont été déboutées de leur plainte n’avaient pas subi de sévices sexuels, je mettrais ma main au feu que, dans beaucoup de cas, un adulte très proche d’elles en avait souffert, notamment leur mère.

Parfois, un drame vécu à une génération précédente conduit à s’identifier non pas à une victime mais à un agresseur. Je pense à un homme qui, depuis l’âge de 15 ans, était ravagé par l’angoisse d’avoir violé une fillette. En réalité, il n’avait fait que la prendre dans ses bras et la serrer un peu fort. Rien de plus. Mais la certitude de l’avoir violée ne le quittait pas. C’est sa mère qui lui révéla finalement que quelqu’un avait en effet été victime d’abus sexuels dans la famille : sa demi-sœur, et l’abuseur était son propre père ! Les faits avaient eu lieu un an avant la naissance du garçon. Il avait évidemment pressenti le drame familial, mais comme il n’avait pas pu comprendre que cela avait eu lieu dans le passé familial, il l’avait projeté dans sa propre histoire. Parfois, certains sont même terrorisés à l’idée qu’un malheur les submerge alors que cela est arrivé à l’un de leurs ascendants, mais qu’on le leur a caché.
Dans toutes ces situations, une personne confond une histoire de famille avec un drame intime. Tout passe par les émotions que l’enfant perçoit dans son entourage, qu’il s’approprie, et autour desquelles il se construit ensuite des histoires. Du coup, il s’agit d’être très prudent. La certitude émotionnelle d’avoir vécu tel ou tel traumatisme prouve bien qu’un événement de ce type a eu lieu, mais c’est parfois à une génération précédente.

Elles s’échangent et se changent

La plupart des individus ont des idées bien arrêtées sur les émotions qui les lient à leur père et à leur mère. On entend souvent prononcer des jugements tranchés au début d’une psychothérapie : “Mon père est un homme formidable, je l’admire énormément”, ou “Ma mère est odieuse, je la hais.” Mais au fur et à mesure que l’on parle de son histoire, on découvre souvent que ces émotions en cachent d’autres. La tendresse et l’idéalisation peuvent notamment dissimuler l’hostilité. Ou bien l’agressivité cache un attachement très intense et angoissant. C’est en parlant de nos émotions que nous découvrons celles que nous éprouvons vraiment derrière celles qui leur servent de masque.

Comment faire la distinction entre nos émotions personnelles et celles qui sont comme des corps étrangers à l’intérieur de nous ? C’est simple : les émotions étrangères sont toujours intenses, répétitives et souvent inadaptées, comme des colères inexplicables ou des crises de larmes irrépressibles. Mais surtout, elles s’accompagnent souvent de l’impression de ressembler à quelqu’un qui nous était très proche.

Cessons de penser que ces émotions font partie de notre caractère. Souvent, c’est en réalité le caractère d’un autre que nous avons repris à notre compte, ou bien il s’agit d’émotions qui ont été introduites de force en nous sans que nous nous en souvenions. Apprenons à faire la différence entre celles qui sont le reflet de nos goûts et de nos désirs, et celles qui témoignent des états d’âme d’un autre, installés en nous à notre insu

Il est possible de s’en défaire

Nous pouvons aussi aider les autres dans ce domaine. Par exemple, lorsque nous observons des angoisses ou des tendances dépressives chez un proche et que nous retrouvons les mêmes émotions chez sa mère ou son père, nous pouvons lui dire que, peut-être, il a hérité d’un malaise qui n’est pas le sien.

Nous sommes trop enclins à croire que les émotions qui nous habitent nous appartiennent pour la simple raison que nous sommes habitués à elles. Cessons de penser que si nous sommes émotifs, anxieux, tristes ou depuis longtemps effrayés par la vie, nous ne pouvons rien y faire. En connaissant mieux l’histoire de notre famille, en interrogeant nos proches, en réussissant à nous poser les bonnes questions, nous pouvons nous défaire des émotions qui ne nous appartiennent pas vraiment. »

Trois idées vraies

Nos émotions ne sont pas spontanées
Pour construire sa vie émotionnelle et les traits principaux de son caractère, l’enfant intériorise les émotions de son entourage.

Une émotion peut en cacher une autre
Certaines servent de masque à ce que nous éprouvons vraiment.

Elles doivent être décodées
Particulièrement invivables et répétitives, elles peuvent révéler l’existence d’un secret de famille inavouable.

http://www.psychologies.com/Moi/Se-connaitre/Emotions/Articles-et-Dossiers/Nos-emotions-nous-mentent/7Il-est-possible-de-s-en-defaire

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La médecine des émotions : Quand l'esprit guérit le corps ...et réciproquement !

Grâce à l'imagerie et aux progrès de la biologie moléculaire, notre cerveau livre enfin ses secrets et révèle que les idées noires ne sont pas que des états d'âme mais surtout des anomalies anatomiques et biologiques. Une découverte sans précédent, qui permet d'envisager des traitements plus efficaces, de comprendre enfin comment agissent les médicaments de l'esprit et de valider des médecines dites parallèles, capables de faire autant de bien que de nouvelles molécules. Que d'espoir ! Et la plus grande révolution de notre science occidentale, très cartésienne, est d'apporter la preuve que le corps et le cerveau ne sont pas des entités distinctes mais les deux parties d'un tout. Deux parties en communication si étroite que le corps ne peut aller bien quand l'esprit souffre. Et inversement. Le propos de cette série est de vous présenter ces découvertes, en commençant par ce qui constitue l'essentiel du travail du cerveau et de son emprise sur le corps : la gestion des émotions.

Pourquoi est-il urgent de voir la vie en rose ?

Parce que chaque émotion négative est un pas de plus dans le cercle vicieux de la dépression et de l'anxiété.
Et parce que les idées noires sont plus dangereuses que le cholestérol. Pensez positif !  (Ndlr : mais pour mieux penser positif, aidez-vous de votre corps !)

Les idées noires peuvent avoir des conséquences pires que les maladies psychosomatiques qui, du psoriasis à la migraine en passant par l'ulcère, sont aussi déclenchées ou aggravées par les douleurs morales. Les scientifiques découvrent que la dépression raccourcit l'espérance de vie de plusieurs années en faisant mourir ceux qui en souffrent, non pas de chagrin, mais des mêmes maladies que les optimistes... quelques années plus tôt. En effet, grands stressés, dépressifs et anxieux ont 4 à 6 fois plus de risques de décéder après un infarctus. Ils ont aussi plus de risques de souffrir de diabète et de ses complications, plus de risques de cancers, plus d'ostéoporose. Enfin, les données épidémiologiques révèlent un lien entre les désordres psychiques et des affections dues à des altérations physiques du cerveau telles que l'épilepsie, l'accident vasculaire cérébral ou les maladies d'Alzheimer et de Parkinson.

Rassurez-vous, ces mauvaises nouvelles ont leur bon côté : soigner la dépression minimise tous ces risques. Et justement, dépression et anxiété sous toutes leurs formes (troubles bipolaires ou maniaco-dépression, anxiété, phobie, stress post-traumatique, troubles obsessionnels compulsifs) ne sont plus considérés comme des états d'âme que l'on déballe sur un divan, mais comme de vraies maladies causées par des altérations anatomiques du cerveau des émotions. Des altérations dont on découvre les causes multiples. Des altérations réversibles par de nombreux traitements parce que le cerveau est doué de plasticité.

Chaque instant de bonne humeur est un pas vers la guérison.

Mais n'espérez pas la solution miracle. Comme on sombre dans la dépression par une accumulation de traumatismes, on en sort peu à peu en combinant les remèdes qui permettent de multiplier les pensées positives. Des pensées qui selon de très sérieuses études, stimulent la créa­tivité et l'ouverture aux autres, facilitent la résolution des problèmes et ren­forcent la capacité de résister aux coups durs. Chaque instant de bonne humeur gagné est un pas de plus vers la guérison. Aucun remède n'est à négliger, pas même la méditation et les filets de maquereaux qui font autant de bien que les médicaments et les électrochocs. Tant mieux si l'idée fait rire les esprits chagrins, car le rire est un remède infaillible pour entrer dans la spirale du bonheur !

Les conséquences de la dépression

Sur l'esprit
Tristesse et douleur morale, irritabilité, perte d'estime de soi, sentiment de culpabilité, désespoir, difficultés de concentration, absence de plaisir, de désir et d'intérêt, anxiété, idées suicidaires.

Sur le corps
Perte d'appétit ou boulimie, amaigrissement ou prise de poids importante, troubles digestifs, insomnie ou hypersomnie, manque d'énergie, fati­gue, faiblesse musculaire, maux de tête, douleurs dans le dos, cervicalgies. Ces symptômes persistent souvent après que les symptômes psychiques ont été améliorés par les antidé­presseur

Sur la santé
Diminution des défenses immunitaires face aux infections virales et bactériennes, augmentation de la graisse abdominale, augmentation du risque de maladie cardiaque et d'accident vasculaire cérébral, de diabète et de ses complications (maladies cardiovasculaires, neuropathies, cécité), aug­mentation du risque de cancers, ostéoporose.

Comment va votre hippocampe?

Une question à poser en préambule de toute consultation psy car cette petite structure cérébrale réduit comme une peau de chagrin chez les dépressifs et les anxieux. Mais, bonne nouvelle, on sait comment la faire repousser.

Depuis 40 ans, on expliquait aux dépressifs que leur cerveau manquait de nionoamines, des petites molécules comme la sérotonine ser­vant de messagers entre les neurones. Et on leur prescrivait des antidépresseurs tels que le Prozac qui, en faisant rapidement remonter le niveau d'une ou deux mono aminés dans leurs neurones, devaient leur redonner le moral après un mystérieux délai de 3 semaines. Aujourd'hui, on sait pourquoi ces médicaments ne marchent pas chez près d'un patient sur deux et pourquoi, quand guérison il y a, elle est due en partie à leur effet placebo (40 % ). Parce que la déficience en monoamines n'est pas la seule cause de dépression. Entretemps, il est vrai, l'imagerie a permis d'explorer le cerveau sans ouvrir le crâne. Et l'on y a découvert que dépressifs, anxieux et victimes d'un grave traumatisme ont des anomalies similaires : une amygdale (rien à voir avec celles de la gorge) trop grosse, un hippocampe et un cortex frontal trop petits. Ce qui signifie aussi trop ou trop peu de neurones, de connexions entre les neurones et d'activité biologique. Avec des conséquences cataclysmiques, car ces anomalies sont au coeur du cerveau des émotions.

Ce cerveau dit limbique, partie la plus archaïque de l'encéphale, ne fait pas que générer les émotions. C'est aussi le centre de la mémoire et l'orchestrateur de toutes les fonctions vitales (rythme cardiaque, respiration, sécrétions hormonales, appétit, sommeil, libido, etc.). Sa mission : nous faire survivre aux événements de la vie. Ainsi, nor­malement, dès qu'un danger survient, l'amygdale, centre de la peur, déclenche une cascade de réactions aboutissant à la sécrétion d'hormones de stress, dont le cortisol, puissant stéroïde. Ces hormonés modifient aussitôt les fonctions vitales pour que le corps soit prêt à combattre ou à fuir ce que le cerveau ressent comme une émotion de peur. Pendant ce temps, l'hippocampe entre en action pour mémoriser l'expérience en formant de nouvelles connexions entre les neu­rones comme chaque fois que le cerveau enregistre quelque chose, même inconsciemment. Ensuite, le cortex ou cerveau pensant confirme qu'il y a menace à partir des données sen­sorielles, créant le sentiment de peur. Une fois le danger passé, l'hippocampe signale à l'amygdale de se calmer mettant fin à la sécrétion d'hormones de stress et au branle-bas général. Mais chez un dépressif, l'amygdale, hyperactive même pendant le sommeil, maintient une alarme permanente alors que l'hippocampe atrophié peine à mémoriser comme à calmer la sécrétion de cortisol. Celui-ci ravage de nombreux organes. Dans le cerveau, il suractive l'amygdale et détruit neurones et connexions de l'hippocampe. De plus, alors que normalement de nouveaux neurones apparaissent en permanence pour remplacer ceux qui meurent, même chez l'adulte (ce qui a été récemment démontré), cette neurogenèse serait absente chez les dépressifs. D'où plus de cortisol, donc plus d'anomalies cérébrales, etc. Un cercle vicieux ! Mais on peut en sortir avec des anti­dépresseurs qui induisent la genèse de nouveaux neurones par des réactions en chaîne. Explication : le médicament élève le niveau de sérotonine, qui stimule la production de protéine CREE, celle-ci provoquant la production du facteur de croissance BDNF qui, par neurogenèse, restaure la taille de l'hippocampe. Le tout en 3 semaines. Et on peut aller plus vite : en stimulant directement la production de BDNF par des électrochocs ou... du sport.

Reste à comprendre ce qui déclenche l'entrée dans ce cercle vicieux. Les chocs de la vie sont-ils la cause des anomalies ou celles-ci existent-elles avant, rendant particulièrement sensibles aux événements qui vont les aggraver? Tout est possible car, selon l'individu, plusieurs facteurs se combinent : prédisposition génétique, violences ou négligences dans l'enfance alors que le cerveau se développe, stress chronique qui lèse les structures neuronales et grands traumatismes.

La dépression provoque diabète et obésité

Mais pour le neurologue Bruce McEwen (université Rockfeller), les causes sont plus complexes parce qu'elles mettraient en jeu les 4 grands systèmes maintenant l'organisme en équilibre vital : les systèmes nerveux, hormonal, cardio-vasculaire et immunitaire. Ces systèmes communiquent en permanence par les neuromédiateurs, le cortisol et autres hormones ou les cytokines, facteurs d'inflammation. Conséquence : quand l'un est perturbé, les trois autres trinquent. Ainsi la dépression provoque aussi diabète et obésité, athérosclé­rose, maladies auto-immunes et infections. Les influences étant à double sens, la dépression pourrait aussi résulter d'une maladie ou d'une inflammation ailleurs dans le corps. Soigner le corps soigne aussi l'esprit.

Les profondeurs du cerveau révélées par l'imagerie

Par PET, Antonio Damasio a identifié les aires du bonheur.

Les neurologues sont unanimes : la révolution est née avec l'imagerie cérébrale dans les années 80. L'IRM (imagerie par résonance magnétique) a permis de localiser les régions du cerveau impliquées dans les émotions ou tout autre processus cérébral, et le PET-Scan (tomographie par émission de positons) d'étudier le cerveau en action, donc les communications entre différentes régions lors de telle ou telle activité. Mais il nécessite l'injec­tion d'un traceur radioactif au patient. Un inconvénient évité par l'IRM fonctionnelle (née dans les années 90) qui révèle la consommation d'oxygène par les neurones, reflétant le flux sanguin dans les différentes régions, donc leur activité. Nouvelle venue, la magnétoencéphalographie permet de suivre le cerveau en action, en temps réel. En plus des découvertes, l'imagerie cérébrale pourrait confirmer un diagnostic et distinguer une dépression maladie d'une mani­festation dépressive, voire d'un gros chagrin. Mais à quel prix !

D'où viennent les idées noires ?

D'anomalies dans l'anatomie du cerveau limbique qui génère les émotions et les mémorise sous forme de connexions entre les neurones. Mais aussi dans la partie du cerveau pensant qui traite ces émotions et en fait des sentiments.

1) Amygdale :
Centre de ta peur et de l'anxiété, elle filtre les stimuli non menaçants et, en cas de danger, met le corps en état d'alarme en modifiant toutes les fonctions physiologiques vitales. Des stress répétés ou un grand choc peuvent la rendre hyper-vigilante et hyperactive. Dépressifs et anxieux ont une amygdale et peut-être un thalamus (en gris) plus gros.

2)  Hippocampe :
Centre de la mémoire spatiale et contextuelle (où, quand, comment?), des apprentissages et du savoir-faire. Quand le danger est passé, il a un effet calmant sur la sécrétion d'hormones de stress. Réduit chez les dépressifs, ce frein fonctionne mal d'où plus d'idées noires et de troubles de la mémoire. Plus la dépression dure, plus l'hippocampe se réduit.

3) Cortex préfrontal :
Siège du raisonnement volontaire et de l'intégration des expériences, son côté gauche est plus activé par la joie, le droit, par la tristesse et la peur. Il joue un rôle essentiel dans les ruminations, les pensées perturbées, la perte d'estime de soi de la dépression. Celle-ci diminue la taille de ses neurones et le spécialise dans le traitement des émotions négatives.

  
Le syndrome de fatigue chronique, la fibromyalgie et chez les personnes âgées, la douleur chronique peuvent être confondues avec une dépression, et l'alcoolisme avec un trouble d'anxiété généralisée et traités comme tels. Sans résultat. Comme de nombreuses souffrances existentielles qui n'ont rien d'une pathologie anxieuse ou dépressive, et relèvent plus d'un soutien psychologigue que de médicaments. D'où notre surconsommation croissante d'anxiolytiques et d'antidépresseurs alors que le nombre de malades est stable. «Aujourd'hui», insiste le Pr Jean-Pierre Olié, chef du département de psychiatrie, à l'hôpital Sainte-Anne à Paris, «il n'est pas défendable qu'un médecin prescrive un anti­dépresseur ou un anxiolytique au premier rendez-vous».

PSYCHANALYSE
Efficace dans le traitement des troubles de la personnalité limite, avec un taux de guérison de 30 % un an et demi après le traitement. C'est à peu près le seul bénéfice que la récente expertise collective de l'Inserm sur les psychothérapies reconnaisse à cette thérapie. Tout change. Même l'inconscient, qui n'est plus fait de pensées conscientes refoulées mais de cognition, c'est-à-dire tout ce que le cerveau enregistre sans que l'on s'en rende compte. Ne mettons pas le divan au placard pour autant. Il est toujours utilisé dans les services de psychiatrie en complément d'autres traitements. Pour comprendre sa propre histoire et apprendre à être responsable de soi et de son entourage.

Aux Etats-Unis, les analystes se raréfient, sauf dans les films de Woody Allen.

RIRE
Reconnaître qu'un événement n'est ni grave ni dangereux fait rire de soulagement. Une réaction physique involontaire à une émotion plaisante. Ce moyen de désamorcer la réaction automatique de combat ou de fuite est ancré profondément dans notre cerveau puisqu'il active les centres émotionnels de l'amygdale et de l'hippocampe ainsi que le cortex pré­frontal. L'activation est d'autant plus importante que le sujet est drôle. Et tandis que les hormones de stress diminuent, et avec elles la tension artérielle, la production d'endorphines augmente avec un effet antidouleur si puissant que les clowns sont entrés dans les services de cancérologie pédiatrique. Le rire peut ainsi combattre la dépression, stimuler le système immunitaire et réguler le sommeil. Sur les muscles, il a des effets relaxants qui se propagent des muscles masticatoires aux cuisses en passant par le diaphragme, les abdominaux et le dos, d'où une meilleure digestion. Et il induit une respiration proche de celle du yoga (inspiration brève, pause, expiration saccadée). Essayez !

Le rire appris a les mêmes vertus que la tendance naturelle à s'amuser de tout.

COHERENCE CARDIAQUE
Le rythme cardiaque est variable pour pouvoir s'adapter aux événements : en cas de danger, il s'accélère pour augmenter le flux de sang, donc d'oxygène et de sucre, dans les muscles servant à combattre ou fuir. Puis il ralentit quand le danger est passé. Cette variabilité est donc normale et signe de bonne santé. A condition qu'elle soit régulière, cohérente. Mais le stress chronique rend cette variabilité chaotique, un chaos délétère pour le muscle cardiaque et le moral. Une technique mise au point au Heartmath institute californien permet d'amener son coeur en cohérence. Proche de la méditation, elle consiste à respirer lentement et profondément en concentrant son attention sur le souffle, puis, une fois l'organisme ralenti, sur le coeur. Imaginez alors l'air chargé d'oxygène entrant dans le coeur puis les toxines qui en sortent à chaque expiration. Le tout en y associant le souvenir d'une émotion positive qui agit sur le cerveau limbique et celui-ci à son tour diminue la variabilité. Plus on pratique cette technique, plus on peut entrer rapidement en cohérence, jusqu'à y parvenir instantanément en situation de stress avec, globalement, une tension artérielle plus basse.

MILLEPERTUIS
Cette plante médicinale fait mieux qu'un placebo et mieux que les médicaments antidépresseurs dans le traitement des dépressions légères et modérées. Pour des dépressions plus sévères, les essais sont insuffisants. Et l'on étudie la possibilité de l'uti­liser pour le traitement des phobies et Toc et, accessoirement, du staphylocoque doré. Les vertus du millepertuis (qui agit sur la sérotonine, la dopamine et la noradrénaline) ne sont donc plus contestées et il existe sous forme de médicament sur ordonnance. Mais comme toute substance efficace, il a aussi des effets négatifs, en particulier celui de compliquer une anesthésie et d'interagir avec de nombreux médicaments : anticoagulants oraux, antirétroviraux, immunodépresseurs, contraceptifs oraux et... antidépresseurs. Millepertuis ou médicament, il faut choisir. Mais ce n'est pas la seule plante à avoir cet effet. Le jus de pamplemousse lui aussi interfère avec de très nombreux médicaments, dont les antidépresseurs et les anxiolytiques. Orange Séville et tangelo pourraient avoir les mêmes effets. Prudence avec le presse-agrumes.

Le millepertuis est le meilleur antidépresseur naturel, mais bloque l'effet de nombreux médicaments (Ndlr : et attention, il y a d'autres effets secondaires; voir nos archives).

PHYTOTHERAPIE
Tout ce qui est « naturel » n'est pas bon pour la santé. La valériane, la passiflore, le saule blanc, le lotier corniculé ou le mélilot sont des anxiolytiques efficaces. Le kava aussi, mais il peut induire des complications hépatiques. L'OMS s'est alarmée du nombre croissant de réactions indésirables à des plantes médicinales. Ces réactions, parfois mortelles, peuvent être dues soit à des produits suspects ou des contrefaçons, soit à des produits de qualité que les pa­tients utilisent sans informer leur médecin. Gare aux effets secondaires. Ainsi le Ginkgo biloba peut provoquer une hémorragie lors d'une intervenion

ACUPUNCTURE
Reconnue par l'OMS, elle est aussi efficace, sinon plus, que les médicaments pour traiter dépression sévère et douleur. Comment? On sait que les méri­diens correspondent à des zones où le tissu conjonctif est plus épais. Et l'IRM a démontré que l'acupuncture modifie l'activité des zones impliquées dans ces troubles et aussi qu'elle augmente la sécrétion d'endorphines (opiacés du cerveau) et de sérotonine. Aux Etats-Unis, en Allemagne et en Grande-Bretagne, elle est couramment utilisée dans les services d'oncologie et les consultations antidouleur.

L'acupuncture soulage plus vite que les antidépresseurs grâce à une action directe sur l'activité neuronale.

Les points d'acupuncture peuvent être stimulés en pressant fortement avec le pouce sans atteindre la douleur.

MOUVEMENTS OCULAIRES (EMDR)
La thérapie par EMDR fait reproduire les mouvements des yeux pendant le rêve. Destinée principalement au traitement du stress post-traumatique, l'intégration neuro­émotionnelle par les mouvements oculaires EMDR (Eyes Movement Desensitization and Reprocessing) semble très efficace, sans que l'on sache pourquoi.

Description: le thérapeute invite le patient à raconter le traumatisme, puis à le revivre en évaluant son niveau de stress de 1 à 10. Pendant ce temps, il lui demande de suivre des yeux sa main, qu'il déplace rapidement de droite à gauche et de gauche à droite pour que ses yeux bougent comme en sommeil paradoxal. Le niveau de stress est ensuite réévalué. Quelques séances suffisent généralement. La méthode a été découverte par hasard par la psychologue Francine Shapiro, alors qu'elle se promenait en évoquant de mauvais souvenirs. Elle s'aperçut que plus elle bougeait les yeux, plus la charge émotionnelle de ses souvenirs s'estompaient.

THERAPIES COGNITIVES
Selon l'expertise des psychothérapies réalisée par l'Inserm, les thérapies cognitives et comportementales sont les plus efficaces pour soigner les symptômes des phobies, de la dépression, de l'anxiété, des Toc, de l'hyperactivité, de la toxicomanie, de l'anorexie et la boulimie et même certains symptômes de l'autisme et de la schizophrénie. Et ce en stimulant les circuits neuronaux hypoactifs. Elles sont fondées sur la notion qu'un certain nombre de comportements résulteraient d'un conditionnement par association de stimuli. Le traitement consiste à faire un déconditionnement progressif, en apprenant au patient à dissocier ses schémas cognitifs et ses comportements des stimuli provoquant son trouble. En 10 à 20 séances pour les troubles anxieux, une centaine pour ceux de la personnalité.

SIMULATEUR D'AUBE
Plus connue, la luminothérapie a fait ses preuves contre la dépression saisonnière due au manque de soleil ou au décalage horaire : 30 min d'exposition quoti­dienne, tôt le matin, sous une lampe de 10 000 lux stimule l'épiphyse via le nerf optique, ce qui dimi­nue la sécrétion de mélatonine, hormone du sommeil. Le simulateur d'aube est aussi une lampe, mais moins violente (250 lux) et programmable. Commencez par jeter votre réveil, un stress violent, et programmez la lampe pour qu'elle se déclenche 1 h avant l'heure à laquelle vous vous levez. Elle passe progressivement de 0 à 250 lux, d'où un réveil en douceur. Elle diminue les symptômes de la dépression et retarde la rechute, mieux que la luminothérapie.

PATIENCE (Ndlr: patience... et gratitude, bienveillance : voir cohérence cardiaque)
Contraire de l'impa­tience qui augmente le niveau d'hormones de stress, affaiblit le système immunitaire, augmente la pression sanguine et irrite l'estomac, la patience s'apprend par la relaxation, la pensée positive et la suppression de la caféine qui peut aggraver l'idée que le monde doit tourner selon vos désirs.

OMEGA-3
Ils semblent aussi miraculeux que le régime Cretois. Normal, car ces acides gras polyinsaturés en sont la base. Outre leur effet protecteur contre les maladies coronariennes et l'attaque cérébrale, ils diminuent les symptômes de la dépression, des troubles bipolaires et de l'épilepsie. L'équipe de Michel Lazdunski (CNRS) vient de montrer comment : en agissant sur un canal cellulaire au potassium, la protéine Trek-1. Les oméga-3 vitaux sont dits essentiels parce que l'organisme ne sait pas les fabriquer. Vous en trouverez en abondance dans l'huile de colza (qui supporte la cuisson), les poissons gras (sardines et maquereaux, des poissons riches en oméga-3.), les épinards et le pourpier, les graines de lin et les oeufs de poules élevées en vraie liberté. Plus sain que les gélules.

HYPNOSE
La dépression, l'anxiété, les phobies et les attaques de panique peuvent être soulagées par l'hypnose éricksonienne, pour laquelle le thérapeute utilise des histoires et des métaphores que le patient recrée avec ses propres symboles. Un outil efficace de plus dans un arsenal thérapeutique. Mais cette thérapie nécessite une relation thérapeutique stable et mature entre thérapeute et patient. Et une structure de personnalité stable. Elle est contre-indiquée en cas de psychose, de personnalité narcissique ou de troubles névrotiques importants.

En sortant de l'état d'hypnose, la partie inconsciente du cerveau a oublié les moments clés.

KINESIOLOGIE
Cette technique donne des résultats étonnants sur l'anxiété généralisée et la fibromyalgie mais, comme beaucoup de «médecines alternatives», elle ouvre la porte aux charlatans. Elle est fondée sur l'idée que nos muscles portent une mémoire émotionnelle de nos stress négatifs. Le traitement débute par un test de la force musculaire, généralement des bras, sur lesquels le kinésiologue appuie en faisant parler le patient de sa mère, de son travail, de son conjoint, etc. Certains sujets provoquent une diminution de force révélant ainsi un inconscient musculaire qui fait remonter l'émotion à la conscience. Le traitement se poursuit par le massage de points d'acupuncture et le lâcher émotionnel.

Les points d'acupuncture peuvent être stimulés en pressant fortement avec le pouce sans atteindre la douleur.

LARMES
Moyen de communication très féminin pour montrer sa tristesse, sa peur, sa colère et même sa joie, les larmes sont un outil supplémentaire pour gérer émotions et traumatismes, en minimisant le risque de passage à la violence. A la différence des hommes...
Les hommes pleurent moins que les femmes pour des raisons culturelles.

HOMEOPATHIE
Comme les antidépresseurs, elle agit au bout de 3 semaines et traite aussi les troubles anxieux généralisés, les phobies et le stress post-traumatique. Pour les patients sous anxiolytiques, un «drainage» préalable du corps s'impose. Elle peut aussi être associée à des antidépresseurs, en cas de dépression sévère. L'homéopathie prend en compte les désordres somatiques (colopathie, cystite, migraine, etc.) et des nuances psy (envie de voir du monde ou d'être seul en cas de crise) que l'allopathie néglige. Un traitement sur-mesure et souvent associé à l'acupuncture et la phytothérapie.

PLACEBO (Ndlr: voir homéopathie ?)
Un comprimé sans principe actif peut faire aussi bien qu'un antidépresseur si le patient ignore ce qu'il avale. Mais pas chez tout le monde. Par imagerie, le Pr Andrew Leuchter (Ucla) a montré que ces deux produits n'agissent pas sur les mêmes zones du cerveau. Chez les répondeurs au placebo, celui-ci supprime l'activation du cortex préfrontal, alors que chez les répondeurs à l'antidépresseur, le vrai médicament active cette région.

Un bonbon peut être un placebo si vous pensez qu'il vous fait du bien au moral.

ELECTROCHOCS
Ils consistent à appliquer un courant de 300 mA sous 60 à 90 V à un patient anesthésie et traité par curare pour le paralyser. Agissant sur le BDNF, facteur qui stimule la neurogenèse de l'hippocampe, la méthode donne des résultats rapides chez des patients résistant aux antidépresseurs. Une autre technique, cette fois intracrânienne (au niveau du noyau subthalamique), est testée aux Etats-Unis pour traiter la dépression, et en France pour les Toc. Elle a déjà fait ses preuves pour la maladie de Parkinson. Contrairement à la stimulation du nerf vague qui n'est pas une piste de recherche sérieuse en raison des accidents.

Appliqués sous anesthésie et curare, les électrochocs n'ont plus rien de barbare.

STIMULATION MAGNETIQUE TRANSCRANIENNE
Elle est testée dans plusieurs hôpitaux en se guidant par imagerie pour des patients résistant à d'autres antidépresseurs. Contrairement aux électrochocs, qui provoquent un orage dans tout le cerveau et peuvent être appliqués n'importe où, elle est faite sur la zone la moins active du cortex frontal.

JOGGING (Ndlr: exercice physique régulier)
Comme tout antidépresseur efficace, il agit sur le BDNF en restaurant le volume de l'hippocampe. De plus, après 20 min de course apparaît le high, une décharge d'endorphines qui efface la douleur et rend euphorique. L'idéal: courir assez vite pour pouvoir parler mais pas chanter. Remplaçant avantageusement les médicaments contre tous les troubles psychiques, jogging ou vélo aide à résister au stress. Christophe Dubois, ancien sapeur-pompier devenu reporter, en est accro: «Je cours tous les matins, à mon rythme, pour me libérer des pressions. C'est en courant que me viennent les idées telle celle du livre ininflammable. Une activité matinale devrait être obligatoire !

On peut devenir accro au sport comme aux médicaments.

AUTOGUERISON (Ndlr: attention, ne pas confondre autoguérison et autosuggestion ! voir cohérence cardiaque...)
La méthode Coué a du bon, car chaque pensée positive est une émotion bénéfique (Ndlr : comme dans la prière et les litanies).
Et on peut faire mieux : après avoir provoqué une douleur chez des volontaires soumis à une IRM, on leur a montré les zones cérébrales activées puis demandé de se concentrer sur ces zones pour contrôler leur activation. Résultat : plus de douleur. Une technique de biofeedback déjà utilisée chez des épileptiques et des hyperactifs.

MEDICAMENTS
Les antidépresseurs provoquent désormais moins d'effets secondaires et d'accoutumance. Mais pas les anxiolytiques que l'on doit limiter à 6 mois, sevrage compris. De nouveaux médicaments agissant directement sur le BDNF sont en phase I d'essais cliniques. En attendant leur AMM, évitez l'association antidépresseur-anxiolytique qui minimise leurs effets respectifs et réservez-les aux cas graves.

La dépression peut-elle s'attraper comme une grippe ?

Peut-être. Depuis que la pénicilline a guéri des schizophrènes en traitant leur syphilis, personne n'écarte la possibilité que des désordres psychiques puissent être causés par un virus, une bactérie ou un parasite. A la fin des années 90, le virus de Borna, porté par le cheval le chat et d'autres espèces, a été accusé de la moitié des dépressions, de troubles bipolaires et de Toc. Une théorie aujourd'hui très controversée. En revanche, il est confirmé que la bactérie Borellia burgdorferi, cause de la maladie de Lyme transmise par les tiques, peut provoquer une dépression sévère... dix ans après la piqûre. La toxoplasmose, due au parasite Toxoplasma gondii présent dans la viande mal cuite et les excréments de chat, et transmise pendant la vie foetale, peut perturber l'attention et le temps de réaction, alors que le parasite est à l'état dormant dans les muscles ou le cerveau. Et il peut aussi être à l'origine d'épisodes psychotiques similaires à ceux provoqués par le LSD. Enfin, chez les enfants, une infection à streptocoques peut provoquer un Toc, en induisant une réponse excessive du système immunitaire qui attaque certaines cellules du cerveau. Ce trouble obsessionnel compulsif disparaît spontanément et peut resurgir lors d'une nouvelle infection à streptocoques. II est donc évident que des cas de Toc, troubles bipolaires, dépression ou schizophrénie sont liés à des agents infectieux, et des recherches sont actuellement en cours pour l'autisme et l'anorexie notamment. L'hypothèse actuelle est que ces infections déclencheraient une maladie psychique lorsqu'un terrain génétique prédisposant existe.

Quel est votre problème?

Les troubles psychopathologiques résultent d'interprétations inadaptées sur sa propre personne, sur l'environnement actuel et le futur. La dépression vient d'interprétations négatives des événements ; les phobies et attaques de panique d'interprétations de danger et le trouble obsessionnel compulsif de surresponsabilité. D'où une attention sélective vis-à-vis de tout ce qui pourrait confirmer ces visions. Ainsi, on classe les dépressions en forme héréditaire ou sporadique, avec ou sans symptômes endogènes ou signes bipolaires, selon l'âge d'apparition, leur sévérité, etc. Mais ces distinctions sont en train de disparaître pour faire place à une vision unitaire des troubles dépressifs. Et les révélations de l'imagerie cérébrale tendent à réunir aussi dépressions et maladies de l'anxiété qui passent probablement par les mêmes circuits neuronaux.

Le Pr Jean-Pierre Olié, de l'hôpital Sainte-Anne (Paris), avance d'autres arguments : « Il n'y a pas de dépression sans symptôme d'anxiété, ni de maladie de l'anxiété sans symptômes dépressifs comme la tristesse et le découragement. En outre, un patient associe souvent des périodes où il présente une maladie de dépression, et d'autres où il présente une maladie d'anxiété. Enfin, ce sont les mêmes médicaments qui s'avèrent capables de soulager les deux. Ainsi, l'Anafranil, l'un des premiers et peut-être le plus efficace des antidépresseurs, agit dans la prévention des attaques de panique, les troubles d'anxiété généralisée et c'est le médicament de référence dans le traitement des troubles obsessionnels compulsifs (Toc). » L'important est de distinguer les vraies maladies des manifestions anxieuses ou dépressives que chacun peut éprouver un jour.

Les maladies psychiques sont-elles héréditaires?

Oui. Mais pas à 100 %, selon des études faites sur de vrais ju­meaux séparés à la naissance, des faux jumeaux, des fratries normales et des enfants adoptés, ce pour distinguer l'influence des gènes de celle de l'éducation. Résultat : le risque de développer une maladie psychique, n'est héréditaire qu'à 30 ou 40%. Comme l'intelligence et la personnalité. Mais on n'a jamais pu isoler un gène pour un comportement particulier.

Notre psychisme est le résultat de milliers de gènes dans une combinaison particulière et d'un environnement. Ainsi, une étude menée sur des paires de vrais jumeaux dont l'un seulement avait fait la guerre du Vietnam a révélé que ceux qui souffraient de stress post-traumatique après les combats avaient déjà avant,comme leur jumeau, un hippocampe réduit. Sans traumatisme, cette faiblesse génétique aurait-elle eu des conséquences ?

La prière est-elle bonne pour la santé ?

Son bénéfice est tel qu'il est, outre-Atlantique, l'objet d'une nouvelle discipline scientifique, la neuro­théologie. Par imagerie cérébrale, on a montré que pendant la concentration intense de la prière ou de la méditation, l'activité du lobe pariétal (en haut du crâne) diminue, ce qui amène à ne plus faire la différence entre ce qui est soi et non-soi. De plus, l'activité du système limbique augmente et celle du cortex préfrontal se déplace de l'hémisphère droit (impliqué dans les émotions négatives) vers le gauche (émotions positives). Ce qui suggère que le cerveau est réorienté d'un état de réponse au stress vers l'acceptation. Autre avantage de la méditation : elle ralentit le rythme cardiaque et fait augmenter les ondes cérébrales tétha (qui apparaissent juste avant le sommeil), créant un sentiment de calme et de bonheur (Ndlr: voir aussi la Cohérence cardiaque).
Plus on pratique la méditation, plus cet état peut être rapidement atteint pour mieux gérer nos émotions. Il permet de traiter efficacement les méfaits du stress, la dépression, l'hyperactivité et les troubles de l'attention. De nombreuses techniques existent, du gtum-mo tibétain à la transe en passant par la répétition de mantras, du chapelet ou d'une phrase apaisante à chaque expiration, yeux fermés dans un endroit tranquille. Et avec des années d'entraînement, vous parviendrez peut-être, comme les moines tibétains, à maîtriser votre température corporelle au point de faire sécher des linges mouillés sur votre dos dans la froidure de l'Himalaya. Reste que la neurothéologie n'a pas encore prouvé l'existence de Dieu !

La musique soigne-t-elle?

En abaissant la production d'hormones de stress (cortisol, ACTH), elle diminue anxiété et douleur pendant un examen médical, ou avant et après une opération. D'où son utilisation à l'hôpital des Vétérans de San Antonio, Texas (photo ci-dessus). A l'Institut britannique de recherche sur le cancer, la relaxation musicale est utilisée pour diminuer douleurs et nausées dues à la chimio. Mais pas n'importe quelle musique. Emmanuel Bigand à l'Ircam (Institut de recherche et coordination acoustique/musique) et le Laboratoire d'étude des apprentissages et du développement ont comparé les émotions suscitées par différents airs chez des musiciens et des non musiciens. Mêmes résultats dans les deux groupes : une musique sur un mode majeur avec un rythme rapide (symphonie italienne de Mendelssohn) provoque la joie, un mode majeur et un tempo lent (concerto pour violon de Brahms) apaisent, un mode mineur et un tempo lent (adagio de Chostakovitch) attristent, un mode mineur et un tempo rapide (Mort et Transfiguration de Strauss) provoquent colère ou peur. Les émotions sont les mê­mes chez des enfants de 6-8 ans, alors qu'à 5 ans, ils ne sont sensibles qu'au tempo tandis que les émotions des plus jeunes n'en dépendent pas.

Souffrons-nous des mêmes maux?

Les femmes sont plus nombreuses à souffrir de dépression, d'anxiété, de stress post-traumatique et de troubles de personnalité limite. Les mâles, eux, d'hyperactivité, d'autisme, d'alcoolisme et de personnalités obsessive compulsive et schizoïde. En cause, les hormones qui expliquent chez les femmes le plus grand nombre de dépressions entre la puberté et la ménopause. Et aussi leur cerveau : selon les travaux de Turhan Canli, à Stanford, elles se souviennent mieux des images chargées émotionnellement, car elles stockent le souvenir et l'émotion qui y est liée dans la même zone cérébrale, alors que les hommes les emmagasinent séparément. Mais l'environnement aussi diffère puisque, dans notre culture, un homme doit apprendre à souffrir en silence.

Les enfants sont-ils concernés?

Autant que les adultes, mais chez eux les symptômes peuvent être non spécifiques, ce qui rend le diagnostic difficile, sauf pour un Toc : l'enfant répète un rituel (tourner 7 fois autour de sa chaise avant de s'asseoir, par exemple) mais tente de s'en cacher, car il sait que cela n'a pas de sens. La peur de la séparation d'avec la mère, normale jusqu'à 9 ans, doit inciter à consulter si elle dure plus de six mois. La dépression rend les enfants plus irritables que tristes, mais on constate aussi une diminution du plaisir de jouer, d'appétit, d'énergie et un changement de rythme du sommeil. Les troubles bipolaires (maniaco-dépression) sont souvent confondus avec de l'hyper activité. On connaît mal les causes de tous ces troubles, encore moins la façon de les soigner. Le diagnostic doit donc : être fait par un spécialiste expérimenté dans le traitement des enfants. Les médicaments pour adultes, trop souvent prescrits, n'ont pas été testés sur des enfants, et on ne connaît pas leur action sur leur cerveau en développement. Préférez-leur les thérapies cognitives et comportementales (TCC).

L'alimentation a-t-elle une influence ?

Oui. Comme l'obésité, le diabète ou le vieillissement, causes d'inflammation chronique qui provoquent dépression et anxiété. Cet état inflammatoire de l'organisme peut-être mesuré par le taux sanguin de protéine C-réactive (produite par le foie en cas d'in fection ou de blessure), élevé chez les dépressifs. Ce taux élevé indique aussi un risque accru d'arhérosclérose et d'infarctus, de cancer du côlon et de l'oesophage, d'arthrose, d'atteinte de la rétine, de diabète de type 2 voire de mortalité, toutes causes confondues. Aujourd'hui, on sait quels aliments aggravent l'inflammation : ceux cuits à haute température (préférer la vapeur douce), les graisses saturées de la viande (préférez le poisson pour ses oméga-3), les laitages et les glucides à fort indice glycémique comme les sucreries. Et pour être serein, le cerveau a aussi besoin de vitamines du groupe B (la B12 n'existe que dans les produits animaux, le lait de soja et la levure), de fer (viande), d'iode (fruits de mer et sel iodé), de magnésium (bigorneaux, escargots, amandes et Hépar) et de protéines. N'oubliez pas les fruits, les légumes et les herbes aromatiques pour leurs vitamines (pro A, C et E) et leurs phytonutriments antioxydants, et vous serez de meilleure humeur.

Pour soigner les phobies : divan ou TCC ?

Sans conteste, les TCC ou thérapies cognitives et comportementales, car les phobies sont inscrites dans notre mémoire inconsciente, implicite. Si vous avez la phobie des poules, les raisonnements de votre cortex, aussi pensant soit-il, ne vous éviteront pas l'attaque de panique purement émotionnelle à la vue de cet inoffensif volatile. Car s'il y a beaucoup de connexions entre votre amygdale et votre cortex, les connexions en sens inverse sont plus rares. Résultat : votre cortex ne «parle » pas beaucoup à votre cerveau des émotions. Or la psychanalyse utilise le langage pour essayer de contrôler le comportement. Mais, pour lui parler, il faut passer par des processus inconscients, en reformatant la mémoire émotionnelle. C'est ce que font les TCC en expérimentant progressivement les comportements : face à une photo de poule, jusqu'à ce qu'elle ne lui fasse plus peur ; puis une poule en cage, et enfin, en liberté. Au fur et à mesure de ces exercices rassurants, les connexions entre neurones qui causaient la phobie laissent place à d'autres, avec une nouvelle architecture neuronale constituant le souvenir d'un contact plaisant. Ainsi la peur est vite désamorcée. De la même façon, les TCC peuvent soigner un Toc en apprenant au cerveau du patient qu'il peut effectuer tel ou tel geste sans le rituel préliminaire qu'il croyait nécessaire.

NOS RÉFÉRENCES POUR EN SAVOIR PLUS SUR NOTRE CERVEAU

- Neuroplasticity, a new approach to the pathophysiology of dépression, J.-R Olié ; J.-A. Costa e Silva, J.-P. Macher, Science Press.
- Psychothérapie, trois approches évaluées. Expertise collective, inserm. www.inserm.fr
- Les Peurs, les angoisses, les phobies, psychologie et thérapie, de Christophe André, éd. Odile Jacob.
- Neurobiologie de la personnalité, de Joseph LeDoux, éd. Odile Jacob.
- Spinoza avait raison, le cerveau de la joie, de la tristesse et des émotions, de Antonio Damazio, éd. 0, Jacob.
- AFTCC Association française de thérapie comportementale et cognitive, 100, rue de la Santé, 75674 Paris Cedex 14. www.aftcc.org
- Cerveau et Psycho n°6, juin/août 2004. Pour la Science
- Ecole du yoga du Rire du Dr Kataria www.clubderire.com
- Le Psychisme, le stress et l'immunité, de Louis Pétrin, éd. Odile Jacob
- Vivre psychologie du bonheur, de M. Csikszentmihalyi, éd. Robert Laffont.
- Guérir le stress, l'anxiété et la dépression sans médicaments ni psychanalyse, de David Servan-Schreiber, éd. R. Laffont. (Ndlr)
- EMDR, une révolution thérapeutique, de Jacques Roques, Desclée de Brouwer.
- Des yeux pour guérir - EMDR, la thérapie pour surmonter angoisse, stress et traumatismes, de Francine Shapiro (Ndlr)
- Tout pour soigner la déprime et l'anxiété, de Daniel Scimeca, éd. Flammarion.
- Drogues à la carte, de Michel Hautefeuille,  éd. Payot.
- L'imagerie cérébrale fonctionnelle, de Bernard Mazoyer, éd. Que sais-je? Puf.

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