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l’Etat

La religion musulmane reconnait-elle au peuple un droit envers l’Etat ?

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Quel le lien entre le peuple et l'état en Islam ? La religion musulmane reconnait-elle au peuple un droit envers l’Etat ?

L’islam et le noble coran estiment que le peuple constitue l’un des piliers fondamentaux de l’Etat. Dans le noble coran, nous lisons : « Nous avons effectivement envoyé Nos Messagers avec des preuves évidentes, et fait descendre avec eux le Livre et la balance, afin que les gens établissent la justice la justice ». 1[1] Par conséquent, l’Islam a des programmes pour l’instauration de la justice sociale. L’Islam confère la valeur de la justice à ce qu’elle soit appliquée et établie par les gens eux-mêmes, non pas par l’Etat et les gouvernants. S’agissant du rapport entre le peuple et l’Etat, on peut le résumer dans les axes suivants :
1. Choir le système de l’Etat islamique par le peuple :
Dans l’état islamique, le peuple choisit, avec conscience conscience, enthousiasme, effervescence, et intérêt, le système islamique et réclame l’application en bonne et due forme des lois divines. Au fond, l’Etat islamique n’a aucun moyen exécutif sans le choix et l’appui du peuple. C’est pour cette raison que l’Imam Ali (béni soit-il), en dépit du fait qu’il avait été désignée par Dieu pour assurer le leadership du peuple et prendre en main la direction de la société islamique, ne fit rien pour s’en charger avant que les gens ne lui prêtent allégeance, car les conditions de son leadership n’y étaient pas réunies. Mais, une fois ces conditions réunies, le vénéré Ali n’a pas refusé d’assumer la responsabilité pour s’en charger. A ce propos, le vénéré Ali dit : « Si le présent n’était pas présent, si la preuve n’était pas faite par la présence de partisans et si Dieu n’avait pas engagé les savants à ne pas taire l’iniquité des injustes et la souffrance des opprimés, j’aurai laissé aller les choses et vous aurai montré que votre monde-ci est moins intéressant pour moi qu’une crotte de chèvre ». 2[2], 3[3] Il ressort de ces propos du vénéré Imam Ali( béni soit-il) que même si la création d’un Etat, censé instaurer la justice et réhabiliter les droits des opprimés face aux oppresseurs est un devoir de quoi a chargé Dieu l’Imam, mais en raison du fait que l’accomplissement de ce devoir et de cette mission n’est possible qu’avec la présence, l’allégeance et l’appui du peuple, l’Imam infaillible( béni soit-il), n’a pas d’obligation en cette matière tant que le peuple ne répond pas présent pour la mise en place d’un gouvernement islamique, autrement dit l’Imam infaillible n’a pas de mission ni de devoir pour forcer les gens à lui obéir et à le suivre. La mission de l’Imam consiste à éclairer les gens pour rendre le terrain favorable à leur présence sur la scène. A propos de l’importance du serment d’allégeance du peuple, l’honorable Imam Khomeiny (que sa demeure soit au paradis), dit : « la prise en charge des affaires des Musulmans et la création de l’Etat sont liés aux suffrages des gens, tout comme cela a été mentionné dans la Constitution et qualifié, aux premiers temps de l’Islam, d’allégeance avec « Wali (dirigeant) des Musulmans ». 4 [4]
Les dirigeants de l’Ordre islamique sont là pour exécuter et appliquer les lois et les ordres de Dieu, et c’est exactement et uniquement dans ce droit fil que l’acceptation du serment d’allégeance se justice et prend un sens, une signification.
2. Election des responsables du gouvernement islamique par le peuple :
Dans l’Etat islamique, les responsables du pays (Guide, Président de la République, les députés du parlement, etc.), sont, tous, élus au suffrage universel direct et indirect. Le peuple choisit au suffrage universel direct, le Président de la République, les députés de l’Assemblée consultative islamique (le parlement), les élus des conseils municipaux dans les villes et les villages. Le Guide est élu par le peuple au suffrage indirect, autrement dit par (l’intermédiaire), de l’Assemblée des Experts. Le peuple joue, également, d’une manière indirecte, son rôle dans l’élection des Ministres et d’autres hauts responsables du pays, nommés et choisis par le Président de la République ou l’Assemblée consultative islamique(le Majlis islamique). L’élection des responsables du pays par le peuple, est une exigence, une priorité au sein de l’Etat islamique. A ce propos, le grand architecte de la révolution islamique, l’honorable Imam Khomeiny (que sa demeure soit au paradis), dit : « Il revient au peuple d’élire les gens qualifiés et fiables et leur confier la responsabilité de s’occuper des affaires du pays ». 5[5] A une autre occasion, il dit : « Nous disons que la personne qui veut gérer le pays, Celui à qui nous voulons confier nos affaires, doit être quelqu’un qui soit élu par le peuple, quelqu’un qui soit le choix du peuple ». 6 [6]
3. Les dirigeants de l’Etat islamique donnent des consultations aux gens :
Il est nécessaire que le souverain soit informé et averti des avis du peuple et d’en bénéficier, d’une meilleur manière possible, pour mieux gérer les affaires de la société. Mais, il lui revient de prendre la décision finale, c’est-à-dire, de trancher, à lui seul, ou de s’appuyer sur l’avis des autres. Là où il est question d’une chose prescrite par Dieu ou les Infaillibles (que la paix divine soit sur eux), le dirigeant de la société musulmane a obligation de l’appliquer, bien que cela soit opposé à l’avis du peuple. Les gens n’ont pas le droit d’objection et de protestation, car ils ont admis, eux-mêmes, que leur gouvernement repose sur des ordres divins et des lois et règles islamiques. A ce propos le vénéré Imam Ali (béni soit-il) dit : « Vous me reprochez le fait de ne pas vous consulter. Par Dieu, je ne désirais point le commandement, la gouvernance, mais vous m’avez invité et vous m’avez choisi. Je ne me suis pas opposé par crainte de voir l’Oumma être frappé par des divisions et des dissensions. Une fois élu, j’ai consulté le Livre de Dieu et la Sunna du Prophète au sujet de ce qui nous est prescrit et j’ai suivi la ligne qui nous est tracée. Je n’ai pas eu besoin pour le faire ni de vos avis ni des avis d’autres personnes. Si je m’étais trouvé face à une situation qui n’est pas qualifiée par le Livre de Dieu ou la Sunna de son Messager et au sujet de laquelle la consultation s’imposait, je vous aurais consultés ». 7 [7] Le vénéré Imam Ali (béni soit-il), réputé pour son rang scientifique très élevé, disait, à plusieurs occasions : « interrogez-moi avant que vous ne me perdiez ». 8[8] Il consultait, dans les cas qu’il jugeait nécessaire. Les leaders non-infaillibles ont, tout naturellement, besoin de mener des consultations avec les gens avertis et spécialisés, et ils en ont l’obligation d’agir ainsi, dans des questions naissantes, contemporaines. Le fait de mener des consultations et de suivre l’avis de la majorité des experts, est une nécessité qui est, actuellement, prévue et déterminée par la loi et les institutions. Les prises de décisions générales et importantes des pouvoirs exécutif et législatif se reposent sur l’avis de l’Assemblée consultative islamique et le fait de se soumettre à l’avis de la majorité est reconnu, à cette échelle. S’agissant du Guide, c’est le Conseil du discernement du bien de l’Ordre islamique et également les groupes de conseillers qui sont le bras puissant et efficace pour les prises de décisions générales par le Guide. Par Conséquent, le peuple dispose des moyens pour participera, par le biais de ses représentants, au processus des législations (dans les cas qui concernent les lois courantes du pays), ainsi qu’au processus des prises de décisions et des affaires courantes du pays.
4. Participation au processus des législations :
Le peuple assiste, par le biais de ses élus à l’Assemblée consultative islamique, qui est le pouvoir législatif du pays, à l’adoption des lois et des décisions exécutives du pays. A cela s’ajoute, également, le fait que la Constitution aussi, qui sert de base et de référence pour la gestion du pays, est l’expression de la volonté populaire, car cette loi constitutionnelle avait été soumise, à travers d’un référendum, au vote du peuple.
5. Surveillance du peuple sur les dirigeants :
Le peuple surveille, avec des yeux ouverts et des oreilles attentifs, tous les actes, les comportements et les paroles des dirigeants. Il bénéficie, depuis longtemps, du levier et de l’outil de surveillance sur la classe régnante pour jouer son rôle dans la souveraineté. En effet, les gens, en procédant à la critique et à l’analyse des actes et des programmes du gouvernement ; ils barrent la route aux déviations. Dans l’Etat islamique, le peuple veille, également, sur la bonne et juste application des lois divines, ainsi que sur le respect des rituels et mœurs islamiques, tels que le respect de l’équité et de la justice, l’élimination de la discrimination et de l’inégalité, la gestion et les capacités nécessaires fournies au peuple pour gouverner, le refus de l’orgueil et de l’égoïsme, le sens de la responsabilité vis-à-vis de Dieu et du peuple, procéder à l’auto-purification avant d’en avoir une telle exigence aux autres, l’honnêteté, la probité, l’intégrité, et bref, l’application des prescriptions du Coran et de la Sunna. Cette surveillance s’effectue par diverses méthodes qui sont ainsi de suite :
Le fait de recommander le bien et d’interdiction le mal : Les enseignements religieux exhortent, encouragent les gens à accomplir cette grande obligation, surtout, par rapport aux gouvernants. Le vénéré Imam Ali (béni soit-il), dit : « Toutes les œuvres de bienfaisance et le jihad dans le sentier de Dieu sont en comparaison avec le fait de recommander le bien et d’interdire le mal comme une goutte d’eau face à une mer immense et mouvementée. Le fait de recommander le bien et d’interdire le mal n’approche pas la mort et ne diminue pas la subsistance. Le plus important de tout cela est de dire la vérité devant le souverain tyrannique ». 9
[9]
l’importance du fait de dire la parole de justice et de vérité devant les souverains tyranniques s’explique par cette raison que les gens sont, généralement, soumis et subordonnés à leurs dirigeants, un acte qui peut conduire aux déviations, au sein de la société. Donc, le fait de rappeler à l’ordre les dirigeants de la société, en les exhortant à appliquer le bien et à blâmer le mal, est d’une valeur inestimable. Le vénéré Imam Baqer (béni soit-il) dit : « Quiconque se rend auprès d’un sultan tyrannique pour l’appeler à la piété et l’avertir contre l’issue de l’impiété, aura la même récompense que les Djinns et les Humains reçoivent pour leurs actes ». 10
[10]
Du point de vue de l’islam, l’importance du fait de recommander le bien et d’interdire le mal est si immense et telle que son abandon entraine le châtiment divin. A ce propos, le vénéré Imam Ali dit : « Dieu ne châtie jamais les masses populaires pour les péchés commis, secrètement, par les élites, mais si les élites (la classe régnante) commettent, publiquement et ouvertement, des péchés sans qu’ils reçoivent d’objection et de protestation de la part des gens, tous les deux groupes (les élites et les gens ordinaires), auront à subir à subir le châtiment divin ». 11
[11]

Donner des conseils aux dirigeants de la société
Pour définir les droits réciproques entre lui(en qualité d’Imam) et le peuple (l’Oumma), le vénéré Imam Ali dit : « Ô gens ! Vous et moi, nous avons des droits réciproques. Le droit que vous avez à mon égard est de rester fidèle à l’allégeance que vous m’avez prêtée et de me donner, ouvertement, des conseils (faire preuve de bienveillance). 12 [12]Ici le conseil veut dire la bienveillance vis-à-vis des Imams (bénis soient-ils), autrement dit les gens devront, dans un esprit de bienveillance, avoir une surveillance sur les affaires de la société, ainsi que sur les méthodes de gouvernance de leurs dirigeants. Et pour ce faire, ils ne devront pas ménager, dans le chemin de vérité, aucune entre-aide, ni coopération et collaboration à leurs dirigeants, et devront leur obéir, pleinement.
Surveillance du peuple sur les dirigeants dans la Constitution de la République islamique d’Iran
Surveillance directe
Dans le huitième principe du premier Chapitre de la constitution iranienne, il est précisé : « Dans la République Islamique d’Iran, inviter à la charité, au fait de recommander le bien et d’interdire le mal est un devoir général et réciproque des individus les uns envers les autres, du gouvernement envers le peuple et du peuple envers le gouvernement. Ses conditions, ses limites et sa nature sont déterminées par la Loi ». 13[13]
Surveillance indirecte :
En raison de l’étendue des sociétés et de la multiplication des activités et des obligations des responsables de l’Etat, la surveillance directe de l’ensemble du peuple sur l’ensemble des dirigeants et des responsables est diminuée, tandis que les moyens d’exercice d’une surveillance indirecte par le par le peuple sont réunis et favorisés. Le peuple élit ses représentants pour se charger des affaires liées à la souveraineté et confient à ses représentants, outre la responsabilité d’assurer leur mandat, la charge de procéder à la surveillance, tout en ne se privant pas, de cette mission (c’est-à-dire, le fait d’exercer, lui, cette surveillance). L’élection par le peuple de ses représentants pour se charger et s’occuper des affaires du pays, est mentionnée dans plusieurs principes de la Constitution de la République islamique d’Iran, dont :
L’élection des représentants de l’Assemblée consultative islamique qui, outre leur mission importante consistant à légiférer et à interpréter les lois ordinaires du pays, exercent, par divers moyens, leur rôle de surveillance. L’Assemblée consultative islamique a le droit d’enquête et d’investigation dans toutes les affaires du pays, ainsi que de faire des remarques, de poser des questions et de poser une motion de censure à l’endroit de chacun des Ministres et du Président de la République et d’examiner les plaintes contre le fonctionnement de divers organes du pays. 14
[14]
L’élection du Président de la République pour diriger le pouvoir exécutif, veiller sur l’application en bonne et due forme de la Constitution, contrôler et superviser les affaires exécutives du pays et les activités de chacun des Ministres. 15
[15]
L’élection des Représentants de l’Assemblée des Experts pour désigner le Guide ayant toutes les conditions requises, veiller sur son action et vérifier le maintien des conditions spéciales prévues pour le leadership de la société islamique. 16
[16]
Afin d'assurer des progrès rapides dans les programmes sociaux, économiques, d'aménagement, de la santé publique, culturels, éducatifs et d'autres activités d'intérêt général avec la coopération de la population, prenant en considération les particularités locales, la gestion des affaires de chaque village, district, ville, département ou province s'effectue sous la surveillance d'un conseil dénommé Conseil du village, du district, de la ville, du département ou de la province, dont les membres sont élus par la population locale. 17
[17]
Le peuple dispose d’autres moyens à sa disposition pour exercer son rôle de surveillance sur les dirigeants et les responsables du pays, qui sont entre autres :
Les partis et les groupes politiques et culturels. 18
[18]

La presse et les mass médias. 19
[19]
Les rassemblements et les manifestations. 20
[20]
6. Le rôle du peuple pour appuyer et accompagner le gouvernement
L’Etat islamique a, tout comme il besoin d’allégeance du peuple pour sa création, a besoin du soutien et de l’accompagnement du peuple pour sa pérennité et sa survie. L’accompagnement du peuple peut immuniser l’Etat face à tous les ennemis intérieurs et extérieurs. Dans une lettre adressée à Malek Ashtar, le vénéré Imam Ali (béni soit-il), lui recommande de s’appuyer, en toutes circonstances et pour toutes choses, sur les masses laborieuses, et d’éviter de prendre comme appui les riches et les fortunés égoïstes et exigeants, et de sonder, en constance, à satisfaire le premier groupe non pas le second. 21[21]
A ce propos, l’honorable Imam Khomeiny (que sa demeure soit au paradis), dit : « Le peuple doit être l’appui des gouvernements, un gouvernement qui n’a pas d’appui, échouera ». 22[22] Et à une autre occasion, il dit : « Nous avons besoin du peuple. Cela veut dire que la République islamique d’Iran a, jusqu’au bout, besoin du peuple, c’est le peule qui a porté là, cette République et c’est le peuple qui mènera cette République jusqu’au bout ». 23 [23]
7. Le gouvernement islamique au service du peuple :
Dans l’optique de l’Islam, l’Etat et le gouvernement islamiques sont un outil, un moyen pour appliquer les lois et les ordres divins et pour instaurer l’ordre, établir la sécurité intérieure et extérieure, assurer le bien-être et la prospérité au peuple, éliminer l’oppression et l’injustice, etc.
Du point de vue de l’Islam et des Infaillibles (bénis soient-ils), l’Etat islamique prend sa valeur, seul dans le cas où il est un moyen pour réhabiliter les droits bafoués des opprimés, servir les défavorisés et les nécessiteux, bref, contribuer à la croissance et à l’élévation et à la promotion, tant sur le matériel que spirituel, des créatures défavorisées du Tout-Puissant. Dans une lettre à l’adresse de Malek Ashtar, le vénéré Imam Ali (que la paix de Dieu soit sur lui), dit : « Sois tendre avec le peuple et comporte-toi en en tant qu’un ami, très gentiment, avec les gens. Ne te comporte jamais comme un animal féroce pour te permettre de les dévorer ; car les gens se divisent en deux catégories : Le premier groupe, ce sont tes frères en religion et le deuxième, ils t’apparentent en terme de création. ». 24 [24] Et l’honorable Imam Khomeiny ( que sa demeure soit au paradis), en suivant le chemin tracé par le vénéré Imam Ali( béni soit-il), décrit, en ces termes, le gouvernement islamique : « Dans l’Etat islamique, le gouvernement doit être au service du peuple et le peuple dispose, même , le droit de porter plainte contre le Premier ministre, s’il y a une oppression et de le traduire en justice et de le punir pour ses actes, s’il est reconnu coupable ». 25 [25]
Nous vous avons expliqué dans le présent texte, ne serait-ce qu’une partie des droits réciproques que l’Islam reconnait pour le peuple et le gouvernement, l’un envers l’autre. Pour plus d’information, nous vous recommandons de consulter les livres suivants :
1. Droits fondamentaux et institutions politiques, Abul Fazl, Qazi Shari’at Panahi.
2. Droits humains, A’likhani.
3. Surveillance et les institutions de surveillance, Mohsen, Malek Afzal Ardakani.
4. Droits essentiels dans la République islamique d’Iran, Seyyed Mohammad, Hashémi.
5. La Constitution de la République islamique d’Iran.
6. La place du peuple dans l’Etat islamique du point de vue de l’Imam Khomeiny, Institut de la Rédaction et la Publication des œuvres l’Imam Khomeiny (que sa demeure soit au paradis).
7. La revue de l’Etat islamique, Secrétariat de l’Assemblée des Experts, N° 4, p. 134 et de suite.

[1] Sourate 57, Le fer (Al-Hadid), verset 25
[2] « Voie de l’Eloquence », traduit par Mohammad Dashti.
[3] Idem.
[4] La place du peuple dans l’Etat islamique du point de vue de l’Imam Khomeiny, p. 9, Institut de la Rédaction et la Publication des œuvres l’Imam Khomeiny (que sa demeure soit au paradis),
[5] Idem, p. 10, publié par l’Institut de la Rédaction et la Publication des œuvres l’Imam Khomeiny (que sa demeure soit au paradis),

[6] Idem, p. 11.
[7] Cheikh Toussi, Al-Amali, p. 173 ( Narm Afzar( logiciel), Nour II).
[8] « Voie de l’Eloquence », sermons 5 à 189.
[9] « Voie de l’Eloquence », Sagesse 373.
[10] Wasa’el al-Chi’a, tome 12, chapitre 3, passages portant sur le fait de recommander le bien et d’interdire le mal, hadith 11.
[11] Idem, hadith 1.
[12] « Voie de l’Eloquence », sermon 34.
[13] Premier chapitre, le huitième principe.
[14] Les principes 62-76-79-88-90 de la Constitution de la République islamique d’Iran et l’article 9 du règlement intérieur de l’Assemblée consultative islamique.
[15] Le 134ème principe de la Constitution.
[16] Le 107ème principe.
[17] Le 100ème principe.
[18] Le 126ème principe.
[19] Le 124ème principe.
[20] Le 127ème principe.
[21] « Voie de l’Eloquence », lettre 53.
[22] La place du peuple dans l’Etat islamique du point de vue de l’Imam Khomeiny, p.162.
[23] Idem, p. 166.
[24] « Voie de l’Eloquence », lettre 2652
[25] La place du peuple dans l’Etat islamique du point de vue de l’Imam Khomeiny, p.50.
 

http://www.islamquest.net/fr/archive/question/fa111

 

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La vie des non musulmans au sein de l’Etat du Califat

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Le Califat est un système politique unique issu de l’idéologie islamique qui ne ressemble en rien aux régimes imposés aux musulmans d’aujourd’hui. C’est un pouvoir bâti sur le concept de citoyenneté sans distinction d’origine ethnique, de genre ou de foi et il est totalement opposé à l’oppression de quelques groupes religieux ou ethniques que ce soit.

Les non musulmans ont un statut honorable au sein du Califat. Ils sont désignés sous le nom de dhimmis (les gens du contrat, de la garantie et de la protection) ce qui signifie qu’ils sont des citoyens à part entière égaux aux musulmans, qu’ils jouissent des mêmes droits de citoyenneté et qu’ils font partie indissociable de la société. Au contraire, en France, les musulmans ont la spécificité d’être éternellement considérés comme un corps étranger, et qualifiés d’immigrés de 1ere, 2ème, 3ème, 4ème, Nième génération ! En Grande-Bretagne, la situation n’est guère mieux, car les musulmans sont appelées, de manière méprisante, « minorités ethniques » ou « immigrants », instillant ainsi dans les esprits qu’ils ne sont pas les bienvenus et qu’ils doivent se contenter d’être des citoyens de seconde zone. Les droits des non musulmans sont définis par la Loi islamique statutaire (la charia) et ne peuvent en aucun cas être altérés. Le Prophète (SAAWS) a dit :

ومن يكن على يهوديته أو على نصرانيته فإنه لا يفتن عنها وعليه الجزية

« Celui qui tient à sa judaïcité ou sa chrétienté ne doit pas en être inquiété, et doit s’acquitter de la jizya »[1]

ألا من ظلم معاهدا أو انتقصه أو كلفه فوق طاقته أو أخذ منه شيئا بغير طيب نفس فأنا حجيجه ] أي أنا الذي أخاصمه وأحاجه [ يوم القيامة

« Celui qui commet une injustice contre un mu’âhad [un contractant, synonyme de dhimmi], le dénigre, le surcharge ou lui prend une chose sans son consentement, me verra être à sa charge [c'est-à-dire que je serait son adversaire et celui qui lui opposerait des arguments] le jour de la résurrection »[2]

Dans la version rapportée par al-Bayhaqî, le même hadith se poursuit :

وأشار رسول الله صلى الله عليه وسلم بأصبعه إلى صدره ألا ومن قتل معاهدا له ذمة الله وذمة رسوله حرم الله عليه ريح الجنة

{ Le Prophète (SAAWS) pointa alors ses doigts vers la poitrine et dit « Celui qui tue un mu’âhad qui a la dhimma [garantie, protection] d’ALLAH et son Prophète, se verra interdire par ALLAH l’odeur du Paradis » }

Qu’en est-t-il des non musulmans qui ne font pas partie des Gens du Livre[3], comme les polythéistes ou les athées ?

A propos des polythéistes mages de la Perse, le Messager (SAAWS) a dit :

سنوا بهم سنة اهل الكتاب

« Agissez avec eux de la même manière qu’avec les Gens du Livre »[4]

Ainsi, les non musulmans qui ne sont ni juifs ni chrétiens, bénéficient tout de même de règles identiques bienveillantes de la part de l’Etat et de la communauté des musulmans. Cependant certaines lois demeurent spécifiques aux relations entre musulmans et Gens du Livre (mariage, consommation de la viande des Gens du Livre si elle provient d’animaux abattus rituellement….).

Ce statut sécurisant garanti aux non musulmans leur permet de vivre, sans être inquiétés de perdre leurs droits. Ceci contraste avec les sociétés européennes contemporaines où la communauté musulmane attend dans la peur les nouvelles lois de luttes anti-terroristes qui réduisent comme peau de chagrin leurs droits déjà rognés. Les gouvernements se permettent d’établir à leur encontre des législations d’exception draconiennes, sur le plan de la sécurité nationale, sous prétexte de lutter contre le terrorisme. Un exemple de cette évolution est la résolution, adoptée en 2004 par la cour d’appel britannique. Elle a considéré que désormais l’obtention d’aveux sous la torture dans un pays étranger pouvait être recevable dans certaines affaires liées au terrorisme.

A présent, présentons quelques aspects de la vie sous le Califat.

Le pouvoir

Le Calife (à la tête de l’Etat) et ses assistants croient en l’islam. Et leur vivacité à appliquer scrupuleusement ses lois s’explique par la conscience qu’ils sont responsables devant Allah (SW) des fonctions qui leur incombent et qu’ils devront en rendre comptes après leur mort. Cette foi fait émerger des hommes politiques responsables et dignes de confiance et non pas des politiciens dont les actes restent en déphasages avec leurs propos. Ils sont choisis pour leur mérite plutôt qu’en raison de « faveurs politiques ». Toutefois, les dirigeants ne revêtent en rien des caractères divins et ne sont pas à l’abri d’erreurs. C’est pourquoi, il existe une cour de justice indépendante, puissante et efficace appelée mahkamat al-madhalim (la cour des doléances) qui a le pouvoir de traduire en justice tous les dirigeants y compris le Calife s’ils s’avisaient d’enfreindre les lois ou de commettre la moindre injustice.

La consultation (ach-choura) est un des principes qui accompagne la prise de décisions. La chambre des représentants (Mejliss ach-choura) est une institution présente dans la capitale et dans toutes les provinces du Califat. Elle est constituée d’hommes et de femmes des différents groupes ethniques et religieux qui composent l’Etat. Les représentants non musulmans ont la garantie de pouvoir siéger au sein de cette chambre afin de faire griefs de leurs préoccupations à l’ensemble des représentants. Ils ne sont, en aucun cas, tenus de faire acte de serment en contradiction avec leur foi afin d’accéder à cette institution. On exige d’eux, comme de tous les autres membres, simplement qu’ils obéissent aux règles de la chambre.

A la différence d’un système démocratique, cette chambre des représentants n’est pas une assemblée législative. Les seules résolutions qui la lient aux dirigeants concernent la mise en exécution de la politique de ce dernier ainsi que la révocation des membres du gouvernement, y compris le Calife.

Contrairement aux discriminations institutionnelles qui prévalent dans la fonction publique européenne, les fonctionnaires au sein du Califat sont choisis sur la base du mérite sans considérations de leur sexe ou de leur appartenance religieuse ou ethnique. Les non musulmans sont encouragés à s’engager dans la fonction publique afin d’apporter leurs compétences et de contribuer à la bonne marche de l’Etat. A ce propos, l’histoire nous rapporte que les juifs, après avoir été expulsé d’Espagne au 15ème siècle, ont été accueilli par le Califat et ont apporté beaucoup à la société, comme ils le feront d’ailleurs de nouveau par la suite incha’ Allah. Les docteurs juifs issus de l’école de Salamanque (Espagne) étaient employés au service du Calife, dans de nombreuses régions du Califat, dans les domaines de la fabrication du verre et de la métallurgie. Avec leurs connaissances des langues étrangères, ils étaient les principaux concurrents des célèbres commerçants vénitiens. Cette réalité conduisit le Calife Ottoman Sultan Bayazed II à dire au sujet de l’expulsion des juifs par Ferdinand, roi catholique d’Espagne : « Comment pouvons-nous dire que ce Ferdinand est « sage », alors qu’il a appauvri ses sujets pour enrichir les nôtres ? ».

Le système juridique

Le Calife ou les membres de son cabinet ne possèdent aucune immunité face à une éventuelle procédure judicaire. Si l’un d’entre eux venait à enfreindre la loi, il serait poursuivi et traduit en justice sans aucune considération de sa position au sein du pouvoir politique. Le Calife en personne peut être attaqué et destitué de sa fonction s’il violait son serment (bay’a).

Le Califat ne peut, comme le font les Etats occidentaux à l’encontre des prédicateurs musulmans, emprisonner arbitrairement les citoyens. Le Prophète Mohammed (SAAWS) a stipulé qu’en ce qui concerne les litiges, les deux parties doivent s’en remettre à un seul juge. Ainsi, chaque citoyen qu’il soit musulman ou non peut être amené à comparaître devant un juge.

La charge de preuve requise afin de condamner un citoyen devant un tribunal islamique est bien plus sérieuse qu’au sein d’une juridiction capitaliste du monde occidental. Le tribunal n’accepte en aucun cas les indices équivoques et les soupçons comme preuves légales ou recevables. Par ailleurs, seuls les témoins dignes de confiance (dont la propension a dire la vérité est notoire), musulmans ou non, sont autorisés à témoigner. De nombreuses erreurs judiciaires se produisent dans les tribunaux occidentaux en raisons du manque de preuves ou bien de témoignages de personnes peu scrupuleuses. Les aveux et les témoignages sont rigoureusement étudiés afin de vérifier qu’ils n’ont pas été concédés sous la contrainte ou la torture. Cette position noble et équitable de l’Islam tranche avec celle des régimes capitalistes occidentaux qui acceptent l’obtention de preuves sous la torture dans les pays étrangers, en particulier lorsqu’il s’agit d’affaires dites de terrorisme.

D’ailleurs, c’est l’Islam qui le premier a institué le principe de la présomption d’innocence[5]. Devant un tribunal islamique, c’est en effet au plaignant de fournir les preuves de ses accusations.

An-Nawawî a indiqué dans son explication du Sahîh Muslim :

{ Il a été transmis, selon al-Bayhaqî et d’autres, sur la base de rapporteurs de niveau hassan ou sahîh, en renforçant ce qu’à rapporté Ibn ‘Abbâs : le Messager (SAAWS) a dit : « Si le choix était laissé aux gens, en matière d’accusations, certains réclameraient le sang d’autres ainsi que leurs biens, mais c’est au plaignant de fournir les preuves et à celui qui nie [sa culpabilité] de jurer » }[6]

َجَاءَ فِي رِوَايَة الْبَيْهَقِيِّ وَغَيْره بِإِسْنَادٍ حَسَن أَوْ صَحِيحزِيَادَة عَنْ اِبْن عَبَّاس عَنْ النَّبِيّ صَلَّى اللَّه عَلَيْهِ وَسَلَّمَقَالَ : " لَوْ يُعْطَى النَّاس بِدَعْوَاهُمْ لَادَّعَى قَوْم دِمَاء قَوْموَأَمْوَالهمْ وَلَكِنَّالْبَيِّنَةعَلَىالْمُدَّعِي وَالْيَمِين عَلَى مَنْ أَنْكَرَ "

صحيح مسلم بشرح النووي

Ce principe légal ne peut être altéré par le régime en place, comme tente de le faire, par exemple, Tony Blair en Grande Bretagne.

Les principes légaux ont été mis en application lors d’un procès opposant le Calife Ali (RAA) à un citoyen juif au 7ème siècle. Le juif avait volé un bouclier à Ali qui porta l’affaire en justice. Ali avait pris son fils comme témoin. Mais le juge refusa le témoignage du fils d’Ali en affirmant qu’un fils ne pouvait être le témoin en faveur de son père dans un tribunal. Après avoir assisté à une telle équité, le juif avoua son vol et embrassa l’Islam.

Citons un autre exemple de l’application de la justice en faveur des non musulmans, sous le règne du Califat, dans l’anecdote suivante relaté par Ibn Kathîr[7] :

{ Quand ‘Umar ibn ‘Abdel-‘Azîz, qu’Allah lui accorde Sa Miséricorde, a ordonné à son porte-parole d’annoncer « que celui qui a été victime d’une injustice la présente », un homme dhimmi de Hams [Syrie] se leva et déclara : « Ô Chef des Croyants je te demande le Livre d’ALLAH [sa justice] ». ‘Umar demanda « à quel sujet ? ». L’homme reprit : « Al-‘Abbâs bin Al-Walîd bin ‘Abdel-Malik[8] m’a dépossédé de ma terre ». Al-‘Abbâs était assis dans l’assemblée. ‘Umar lui dit « Ô ‘Abbâs qu’as-tu à dire ? ». Il répondit : « Effectivement, c’est le Chef des Croyants Al-Walîd qui a délimité cette parcelle et l’a enregistré en mon nom ». ‘Umar dit alors « Que réponds-tu ô dhimmi ? ». Il répéta : « Ô Chef des Croyants je te demande le Livre d’ALLAH ». ‘Umar conclua « Oui, le Livre d’ALLAH est plus digne d’être suivi que le livre [registre] d’Al-Walîd ». Il se leva et lui restitua son terrain. }

وعندما أمر عمر بن عبدالعزيز رحمه الله مناديه ينادي: ألا من كانت له مظلمة فليرفعها وقام إليه رجل ذمي من أهل حمص فقال: يا أمير المؤمنين أسألك كتاب الله قال: وما ذاك؟ قال: العباس بن الوليد بن عبدالملك اغتصبني أرضي، والعباس جالس، فقال له عمر: يا عباس ما تقول؟ قال: نعم، أقطعنيها أمير المؤمنين الوليد، وكتب لي بها سجلاً، فقال عمر: ما تقول يا ذمي؟ قال: يا أمير المؤمنين أسألك كتاب الله تعالى، فقال عمر: نعم كتاب الله أحق أن يتبع من كتاب الوليد، قم فاردد عليه ضيعته، فردها عليه

البداية والنهاية، ج9, ص: (213)

L’économie

La valeur de la monnaie au sein du Califat est basée sur celle de l’or, fournissant ainsi une stabilité au commerce extérieur et intérieur et le maintient d’une faible inflation. Par ailleurs, il n’y a pas de taux d’intérêt. Ainsi, la richesse est générée par l’investissement et non par l’épargne. Ce système économique permet aux richesses d’être constamment en circulation et de bénéficier d’une devise stable. Le fruit d’une telle configuration est une croissance économique forte et un taux de chômage faible.

Les compagnies privées ne peuvent détenir des ressources naturelles à profusion telles que le pétrole ou le gaz. Elles restent la propriété du peuple et doivent être gérées par l’Etat. Les richesses qu’elles génèrent sont directement versés dans les caisses du Trésor Public (Bayt-ul-mal) et sont obligatoirement utilisées dans l’intérêt public de tous les citoyens. De plus, la chambre des représentants conseillera les dirigeants quant à l’utilisation de ces richesses.

L’imposition dans le Califat s’effectue sur les richesses et non pas sur les revenus. En outre, il n’y a pas d’impôt régressif tel que la TVA. Dans le monde des entrepreneurs, seules les entreprises agricoles sont imposables (ushur et kharaj). En effet, un pourcentage des produits agricoles ou de la valeur des terres est prélevé. Les autres entreprises sont exemptes de cet impôt. Les musulmans possédant une entreprise doivent s’acquitter de l’impôt de la zakat alors que les entreprises détenues par des non musulmans n’y sont pas soumises.

Les hommes non musulmans doivent s’acquitter d’un impôt nominal appelé jiziya leur donnant ainsi l’accès à leurs droits civiques et les déchargeant du service national et les exonérant des impôts qui concernent les musulmans tel que la zakat. La jiziya est fixée selon la catégorie sociale à laquelle appartient l’imposé. Le Calife ‘Umar (RAA) a distingué 3 catégories : pour les riches la jiziya s’élève à 4 dinars (environ 150 Euros) annuels, pour les classes moyennes à 2 dinars (environ 75 Euros) et pour les budgets modestes à 1 dinar (environ 40 Euros). L’impôt de la jiziya est donc bien plus faible que la zakat payée par les musulmans. Et d’une manière plus générale, la charge fiscale incombant aux non musulmans est négligeable en comparaison de celle afférant aux musulmans.

A propos de la manière dont le Califat distribuait aux dhimmis les aides sociales, Abû Yûssuf[9] relate deux anecdotes :

1- ‘Umar bin al-Khatâb, qu’ALLAH soit satisfait de lui, passait à côté d’une porte devant laquelle un vieillard aveugle mendiait. ‘Umar tapota son épaule et demanda « de quels Gens du Livre fais-tu partie ? ». Il répondit « juif ». ‘Umar demanda alors « qu’est-ce qui t’a conduis à la situation que je vois ? ». Le vieillard répondit « en raison de la djizya, du dénuement et de l’âge ». ‘Umar le pris par la main, l’emmena chez lui, et lui remis des présents de la maison. Puis, il convoqua le trésorier de la Caisse Publique et lui dit « reçois cet homme et ceux qui sont dans la même situation, par ALLAH nous n’avons pas été équitable avec lui ! Nous l’avons taxé [littéralement : mangé sa jeunesse] et nous le rejetons lors de sa vieillesse. « Les impôts purificateurs ne sont destinées qu’aux pauvres, aux nécessiteux »[10], or les pauvres sont ici ceux des musulmans, alors que celui-ci est un nécessiteux appartenant aux gens du Livre. Il perçoit donc des sommes issues de la jizya et des taxes.

مرّ عمر بن الخطاب رضي الله عنه بباب قوم وعليه سائل يسأل: شيخ كبير ضرير البصر، فضرب عضده من خلفه وقال: من أي أهل الكتاب أنت؟ قال: يهودي، قال: فما ألجأك إلي ما أرى؟ قال: أسأل الجزية والحاجة والسن، قال: فأخذ عمر بيده وذهب به إلى منزله فرضخ له بشيء من المنزل، ثم أرسل إلى خازن بيت المال فقال: انظر هذا وضرباءه فوالله ما أنصفناه، أن أكلنا شبيبته ثم نخذله عند الهرم "إنما الصدقات للفقراء والمساكين" والفقراء هم المسلمون، وهذا من المساكين من أهل الكتاب، ووضع عنه الجزية وعن ضربائه

كتاب الخراج، أبو يوسف، ص: (126).

2- Sous le Califat d’Abû Bakr, qu’ALLAH soit satisfait de lui, Khâlid Ibn al-Walîd, qu’ALLAH soit satisfait de lui, a écrit dans le contrat de garantie (dhimma) pour les habitants de Hira en Irak – qui étaient chrétiens – ceci : « Il leur a été prescrit : pour tout homme âgé trop affaibli pour travailler, ou qui a été atteint par une calamité, ou qui après avoir été riche s’est appauvri, après que ses coreligionnaires se soient mis à lui verser une aumône, et que sa jizya lui soit restituée, qu’il soit alors pris en charge, lui et sa famille, par le Trésor Public des musulmans »[11].

في خلافة أبي بكر رضي الله عنه كتب خالد بن الوليد رضي الله عنه في عقد الذمة لأهل الحيرة بالعراق - وكانوا من النصارى - : "وجعلت لهم أيما شيخ ضعف عن العمل، أو أصابته آفة من الآفات أو كان غنياً فافتقر، وصار أهل دينه يتصدقون عليه طرحت جزيته، وعيل من بيت مال المسلمين هو وعياله"(3).

كتاب الخراج، أبو يوسف، ص: (306).

Le juge Abû Yûssuf a lui-même recommandé au Calife Harun ar-Rachîd d’être compatissant avec les gens de la dhimma en lui disant :

« Il faut, ô Chef des Croyants, qu’ALLAH te soutienne, que tu sois compatissant avec les gens qui ont eut la protection de ton Prophète, et ton cousin Mohammed SAAWS, et que tu t’enquière de leur sort pour qu’ils ne soient pas injustement traités, ni qu’ils subissent un préjudice, ni qu’ils supportent plus que leur capacité, et que ne soit prélevé de leurs richesses que ce qui leur est légalement obligatoire »[12].

وفي عهد الرشيد كانت وصية القاضي أبي يوسف له بأن يرفق بأهل الذمة حيث يخاطبه بقوله: "ينبغي يا أمير المؤمنين - أيدك الله - أن تتقدم في الرفق بأهل ذمة نبيك، وابن عمك محمد صلى الله عليه وسلم ، والتفقد لهم حتى لا يظلموا، ولا يؤذوا، ولا يكلفوا فوق طاقتهم، ولا يؤخذ من أموالهم إلا بحق يجب عليهم"(14).

الخراج، أبو يوسف، ص: (125).

Au sein du Califat il n’existe pas de système d’assurance nationale (systèmes de cotisations et taxes destinés aux subventionnements des prestations sociales : retraites, santé ...) comme c’est le cas dans les pays européens. Un Service de Santé, gratuit, moderne et efficace, est un droit dont doit disposer toute la population.

Il n’y a pas de prestations afférentes aux retraites ou à d’autres pensions spécifiquement. Les retraités, les femmes, les enfants, les personnes sans-emploi ainsi que celles handicapées doivent être pris en charge par leur famille, en premier lieu. L’Etat pourra intervenir, en fournissant son aide dans le cas où la famille de la personne nécessiteuse n’est pas en mesure de combler ses besoins essentiels. Les crises endémiques du financement des caisses de retraites auxquelles font face les gouvernements européens n’ont pas lieu d’être sous le Califat.

La vie en communauté

Sous l’égide du Califat, les non musulmans ne sont pas isolés dans des ghettos où il est d’usage, dans les sociétés occidentales, de parquer les minorités et de n’entrevoir des velléités de mixités sociales et ethniques qu’aux veilles d’élections. Les musulmans et les non musulmans vivent côte à côte en tant que voisins dans une même communauté. Nous soulignons, qu’en Islam, le voisin n’est pas considéré de la même manière individualiste que dans une société occidentale. En effet, l’Islam a institué pour les musulmans de nombreux devoirs envers leurs voisins quelle que soit leur religion, dans le but de maintenir une atmosphère de paix et de tranquillité au sein de la communauté. A ce propos, Mudjâhid a rapporté :

{ J’étais chez ‘Abdallah bin ‘Umrû, qu’ALLAH soit satisfait de lui, alors que son fils décortiquait une brebis. Il lui dit « Ô mon enfant, quand tu auras fini, commence par servir notre voisin juif. Un homme dit alors « le juif ? Qu’ALLAH te vienne en aide ». ‘Abdallah répondit : « j’ai entendu le Prophète (SAAWS) tellement insister sur le fait qu’il faut traiter ses voisins avec bonté que nous avons craint ou imaginé qu’il leur assignerait une part d’héritage ». }[13]

عن مجاهد قال كنت عند عبدالله بن عمرو رضي الله عنه وغلامه يسلخ شاة فقال: "يا غلام إذا فرغت فابدأ بجارنا اليهودي، فقال رجل من القوم: اليهودي أصلحك الله؟ قال: سمعت النبي صلى الله عليه وسلم يوصي بالجار حتى خشينا أو روينا أنه: سيورثه"

رواه البخاري في الأدب المفرد

Le voisinage, en Islam, est un périmètre où les enfants sont en sécurité et protégés de tous les abus. Les nuisances qui affectent l’espace public et le sentiment d’insécurité sont des fléaux qui se nourrissent du manque de civisme et de l’individualisme des gens. Les musulmans ont l’obligation de combattre ces calamités, puisqu’ils se définissent comme étant responsables du bien-être de leurs voisins (musulmans ou non) et de l’ensemble de la communauté.

Les citoyens de l’Etat islamique se gardent de tous comportements pouvant nuire à leur voisinage tel que la calomnie, les bruits excessifs, le manque de respect envers les biens publics… Ils doivent s’enquérir du bien-être de leur voisin et leur venir en aide quand cela est nécessaire.

Les comportements antisociaux dans la rue ne sont pas tolérés et des juges-inspecteurs (Qhadi al-hisbah), qui ont la possibilité d’appliquer des sanctions immédiates, sont présents dans les rues du Califat, accompagnés d’agents de police. Les bars et les clubs qui vendent de l’alcool sont interdits et des sanctions importantes sont prévues pour les gens semant le désordre dans la rue, en état d’ébriété.

Cependant, les non musulmans ont la possibilité de boire et de faire commerce de l’alcool entre eux tant que cela ne dépasse le cadre privé de leurs demeures ou de leurs bars.

La religion

Allah Taâla dit :

لاَ إِكْرَاهَ فِي الدِّينِ

Nulle contrainte en religion [2-256]

Le Califat ne peut en aucun cas forcer ou faire pressions sur une personne non musulmane pour qu’elle adopte l’Islam. Les églises, les synagogues et les temples sont tous sous la protection du Califat. Les gens qui ne sont pas de confession musulmane peuvent pratiquer leur religion sans devoir être inquiété par les ingérences et les harcèlements des autorités. Elles ne menaceront pas de fermer les lieux de cultes, ni d’espionner les fidèles et les sermons comme il est courant dans les pays occidentaux.

Lorsque Jérusalem était sous le règne du Califat, il protégeait le lieu le plus saint de la chrétienté : l’église du Saint-Sépulcre. Les clés de cette église ont été détenues pendant des siècles par la famille musulmane Nusseibeh qui, jusqu'à aujourd’hui, continue d’ouvrir et de fermer les portes quotidiennement.

Les relations internationales

La raison d’être du djihâd est à mille lieux des basses considérations justifiant les guerres coloniales. Lorsque le Calife proclame et dirige le djihâd c’est avant tout pour plaire à ALLAH. Quant au résultat escompté sur terre, c’est la suppression des barrières matérielles qui empêchent les hommes de passer de l’adoration des autres hommes à l’adoration exclusive du Seigneur des hommes. Par contre, dans l’histoire des peuples et nations, les guerres sont habituellement des outils pour exploiter et avilir les peuples vaincus. Ainsi, les Romains avaient bâti, par la force des armes, un empire au service de sa métropole : Rome. Toutes les richesses partaient d’Afrique du Nord, du Proche-Orient et d’Europe Occidentale pour se concentrer dans la capitale romaine, au bénéfice exclusif des Romains. Ce schéma d’exploitation a été repris et optimisé par les pays colonisateurs du vingtième siècle : Grande Bretagne, France, Italie, Espagne… rejoint depuis quelques décennies par les Etats-Unis. Les Américains, plus grands consommateurs d’énergies du monde, vivent bien au-dessus de leurs moyens propres, en extorquant les richesses des peuples. Cette réalité est parfaitement visible à travers les tentacules que déploient les multinationales américaines sur les champs pétrolifères des pays du Golfe. Les discours mensongers des Américains et Britanniques qui auraient envahi l’Irak par compassion pour les Irakiens, volent en éclats avec les images de barbarie que leurs soldats pratiquent et la situation de guerre civile que ces Etats colonisateurs tentent d’imposer. Les Américains, sensés lutter contre la propagation des armes non conventionnelles, n’ont pas hésité à utiliser contre les civils Irakiens l’uranium appauvri, le phosphore blanc, la torture et l’assassinat de civils. Ainsi, les Américains n’ont fait que remplacer un régime corrompu qu’ils ne contrôlaient pas par un autre régime corrompu qui leur obéit au doigt et à l’œil.

Cette vision capitaliste du monde divisant le monde en une majorité de peuples exploités et une minorité nanti vivant à leurs dépens est étrangère à la philosophie du Califat. Historiquement, l’Etat islamique a gagné le cœur et l’esprit des peuples dont il a ouvert les territoires. Pourquoi ? Parce qu’il ne les a jamais maltraités et, contrairement à un empire, il ne les a jamais appauvri ou tenté de piller leurs richesses afin de remplir les caisses de l’Etat centralisé au service d’une minorité, bien au contraire.

Dans son livre « Kitâb al-Kharâdj», Abou Youssouf, relate :

{ Après s’être entendu des conditions de paix avec les populations de la Syrie et terminé la collecte de la jiziya et du kharaj [impôts définis plus haut], une nouvelle parvint aux musulmans et à Abou ‘Ubeida : les Byzantins avaient rassemblé leurs troupes afin de les attaquer. Cette annonce les prit par surprise. Abou ’Ubeida envoya alors des émissaires aux gouverneurs de villes récemment en paix avec le Califat, en leur demandant de restituer aux citoyens de chaque ville les sommes des impôts prélevés, en leur délivrant le message suivant : « Nous vous restituons l’argent que vous nous avez remis, en raison d’une nouvelle qui annonce l’attaque de troupes ennemies, toutefois, si ALLAH nous gratifie d’une victoire nous maintiendrons l’engagement qui nous lie ». Quand ce message parvint aux dhimmis accompagné de l’argent des impôts de la jiziya et du kharadj, ils déclarèrent aux musulmans : « Que Dieu vous ramène à nous et vous donne la victoire sur eux ! » }.

Quand l’Etat islamique sera restauré, incha’ ALLAH, il encouragera les musulmans des autres pays à visiter le Califat, à étudier dans ses universités et à y faire du commerce. Des traités économiques seront signés afin de faciliter les échanges. Les non musulmans d’un pays ayant un traité avec le Califat pourront s’y rendre sans fournir de visa ; ils sont désignés mu’ahid et sont sous la protection de l’Etat au même titre que les dhimmis. Jadis, les savants et les scientifiques européens venaient en nombre étudier dans les universités de Cordoue, du Caire et de Bagdad.

L’armée doit suivre des règles très strictes en cas de guerre (djihâd). Les soldats ne doivent en aucun cas combattre leurs ennemis sous l’emprise de la haine ou de la colère, mais dans le seul but de plaire à leur Seigneur - Allah. C’et pourquoi, des atrocités telles que celles commises dans la prison d’Abou Ghraïb ou à Srebrenica en Bosnie, ne peuvent se produire sous la direction d’un Califat. Dans la bataille de Khandaq (627 après JC), Ali (RAA), qui devint un peu plus tard Calife, était sur le point de tuer un ennemi lorsque celui-ci lui cracha au visage. Au lieu de se venger, Ali rangea son épée car il ne voulait pas que la colère soit le mobile de son acte. Ceci est un exemple des nobles valeurs qui font la spécificité de l’armée du Califat.

Sous le Califat, les non musulmans ne seront pas obligés d’effectuer le service militaire, bien qu’ils aient la possibilité, s’ils le souhaitent, de se joindre aux forces armées. Par ailleurs, en cas de guerre, les musulmans ont la responsabilité de protéger les non musulmans du moindre mal qui pourraient les affecter.

La torture est absolument prohibée[14] et les tortionnaires encourent de sévères sanctions. En ce sens, une preuve obtenue sous la torture, quel que soit le lieu (au sein de l’Etat ou à l’étranger) ne pourra être recevable par un tribunal islamique.

Au sein du Califat, les services de renseignement ainsi que la police ont l’interdiction religieuse d’espionner[15] les citoyens qu’ils soient musulmans ou non (cette interdiction inclue les appels téléphoniques, l’internet etc.).

Traduit et adapté d’un article en anglais publié dans caliphate.co.uk

[1] Rapporté par al-Bayhaqî

[2] Hadith Sahih rapporté par al-Bayhaqî et ’Abû-Dâwud.

[3] Les Gens du Livre sont ceux qui font référence dans leur foi à des livres révélés : les chrétiens et les juifs.

[4] Rapporté par Mâlik

[5] Principe de présomption d’innocence institué par l’Islam bien avant que la constitution française ne l’introduise en 1789.

[6] Sahîh Muslim avec les commentaires d’an-Nawawî

[7] Le commencement et la fin, tome 9, p. 213

[8] Al-Walîd et son père ‘Abdel-Malik étaient des califes !

[9] « al-Kharâdj » p.126

[10] Coran, [9-60]

[11] « al-Kharâdj » p.306

[12] « al-Kharâdj » p.125

[13] Sahîh al-Bukhârî

[14] Le Prophète SAAWS a dit : « إن الله يعذب الذين يعذبون الناس في الدنيا » « ALLAH torture ceux qui torturent les gens sur terre », rapporté par Muslim et ’Ahmad.

[15] « Et n'espionnez pas » [Sourate 49 ; Aya 12]

http://albadil.edaama.org/index.php?

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