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le Christianisme

La réincarnation: comparaison entre le Judaisme, le Christianisme et l'Islam

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La croyance en la réincarnation peut être assimilée à une doctrine selon laquelle un certain principe immatériel (« esprit », « âme », « conscience individuelle ») s'accomplit au travers de vies successives dans différents corps (humains ou animaux selon les croyances). Dans cette doctrine, à la mort du corps physique, l'« esprit » quitte ce dernier pour habiter, après une nouvelle naissance, un autre corps, ce qui permettrait à l'individualité de poursuivre ses expériences de vie et son évolution spirituelle ou morale.

On retrouve la croyance en la réincarnation à différentes époques et en divers lieux (bien que le terme soit récent, traduisant une conception occidentale de type social apparaissant vers la fin du XIXe siècle, de sorte que la question de savoir si le terme "réincarnation" est réellement approprié pour désigner les concepts hindou et bouddhiste fait actuellement débat, notamment dans la pensée grecque et en Extrême Orient.

Origine en Inde 

Les indos-aryens (métisses des tribus iraniennes et des autochtones indiens) ont emprunté la théorie des renaissances successives au contact des aborigènes de l'Inde, non originaires des tribus de l'actuel Iran, tribus iraniennes qui s'installèrent dans le sous-continent vers 2500 av. J.-C. 

Le Judaïsme

Pourtant, si l'on étudie la Qabbale juive, on trouve la réincarnation clairement mise en scène. Commençons par le Zohar, un livre clé de la Kabbale, je cite :

"Les âmes doivent réintégrer la substance absolue d'où elles sont sorties. Toutefois, pour cela, elles doivent développer toutes les perfections, dont le germe se trouve en elles. Si elles ne satisfont pas à cette condition durant une vie, elles doivent en commencer une deuxième, une troisième et d'autres encore, jusqu'à ce qu'elles aient rempli les conditions qui leur permettront de s'unir à nouveau avec Dieu."

"Aussi longtemps qu'une personne ne parvient pas à atteindre ses objectifs dans ce monde, le Saint, Béni soit-il, la déracine et la replante autant de fois qu'il faut." (Zohar I 186b)

"Toutes les âmes sont sujettes à la réincarnation ; nul ne connaît les voies du Saint, Béni soit-il ! Les gens ne savent pas qu'ils sont présentés devant le tribunal avant d'entrer dans ce monde et une fois qu'ils l'ont quitté ; ils ignorent qu'ils doivent subir beaucoup de réincarnations et de travaux secrets et que, complètement dépouillés, de nombreuses âmes et une infinité d'esprits errent dans l'au-delà sans pouvoir pénétrer sous le voile du Palais du Roi. Les hommes ne sont pas conscients que les âmes virevoltent comme des cailloux lancés par une fronde. Mais le temps sera proche quand on découvrira tous ces mystères." (Zohar II 99b)

Les temps seraient t-il proches ?…

"Nous savons que Moise était la réincarnation (gilgoul) d'Abel." (Tikouné Zohar 69, 99B)

"Caïn se réincarna en Essaü." (Tikouné Zohar 69, 118B)

"Quant à lui (Adam), il se réincarna en nos anciens saints, Abraham, Isaac, Jacob." (Tikouné Zohar 69, 1113A)

"Pourquoi n'advient-il à tel juste que de bonnes choses alors qu'un autre juste subit des épreuves ? C'est parce que ce dernier a fait le mal dans une vie antérieure et qu'il en paie maintenant les conséquences... C'est comme la personne qui a planté une vigne et recueille du raisin acide au lieu des fruits sucrés qu'il espérait. Voyant qu'il a planté et vendangé en vain, il arrache la vigne et, après avoir bien nettoyé, en plante une nouvelle. Et ainsi de suite." (Bahir 195)

Le maître Isaac Louria a écrit un livre sur le sujet s'intitulant le "Shaar Ha Gilgoulim" (Les portes de la réincarnation). Un autre maître Haïm Vital a écrit quand à lui un ouvrage intitulé "Sefer HaGuilgoulim" ("le Livre de la Réincarnation"). C'est pourtant clair je pense, mais là encore le principe de réincarnation n'est dévoilé qu'à celle ou celui qui est prêt à le comprendre. Tant que l'on est attaché à notre petite personne, on a envie de la garder avec nous éternellement, mais ceci part d'un matérialisme spirituel qui s'attache à la chair, au corps et s'obstine dans des pensées basses. Celui qui a dépassé son attachement au corps physique, ayant compris son impermanence, celui-ci va chercher ailleurs sont salut. Tous les sages de la terre ont tous dit à peu prêt les mêmes choses : le corps physique n'est pas une finalité. Il semblerait que durant la période des grandes écoles de Safed et du Languedoc cette compréhension ait été en rapport avec le niveau de pureté que conservait l'enseignement depuis Moise. Moise ayant été, comme le dit la Torah "instruit dans toute la science des Egyptiens" (actes 7 -22), il avait donc était initié à la Cabbale en Égypte et en Chaldée, comme cela était pratiqué à l'époque, puis il transmis ses connaissances en les adaptant au peuple dont il était responsable. Ceci nous montre, là encore, que la réincarnation remonte à la nuit des peuples. Les égyptiens, les chaldéens et la majorité des peuples antiques étaient au fait du principe des vies successives et vivaient en harmonie avec cette compréhension, car elle offrait un sens et une compréhension profonde de l'évolution de l'âme humaine vers son perfectionnement, sa remontée à la source de toute chose.

Le christianisme

Nous allons en fait retrouver la même démarche. Les premiers chrétiens, les pères du désert, mais surtout les gnostiques concevaient très bien la réincarnation, d'ailleurs l'entité Christ s'était, selon eux, incarnée dans le corps de l'homme Jésus pour accomplir sa mission, comme le cite l'évangile de Judas : "Tu les surpasseras tous, car tu sacrifieras l'homme qui me sert d'enveloppe charnelle." De nombreux passages dans les évangiles énoncent que les peuples de l'époque de Jésus avaient encore ce principe en eux :

"Et ils lui demandèrent : Quoi donc ? Es-tu Elie ? Et il dit : Je ne le suis point. Es-tu le prophète ? Et il répondit : Non."
(Jean 1-21)

 Ici, les anciens de la synagogue (du grec sunagogè , qui signifie réunion, mot à mot ce qu'on conduit ensemble, ce qui est rassemblé. Une synagogue est donc une congrégation) démontrent bien qu'ils croyaient en la réincarnation en pensant que Jésus serait peut être la réincarnation du prophète Elie.

"Les disciples lui firent cette question : Pourquoi donc les scribes disent-ils qu'Elie doit venir premièrement ? Il répondit : il est vrai qu'Elie doit venir, et rétablir toutes choses. Mais je vous dis qu'Elie est déjà venu, qu'ils ne l'ont pas reconnu, et qu'ils l'ont traité comme ils ont voulu. De même, le Fils de l'homme souffrira de leur part. Les disciples comprirent alors qu'il leur parlait de Jean-Baptiste." (Matthieu 17 – 10, 11, 12, 13)

Là encore, nul besoin d'interprétation ou d'analogie symbolique, ces versets parlent d'eux-mêmes. Mais alors pour quelle raison la réincarnation a-t-elle été retirée de l'enseignement d'origine et du contexte d'où a émergé Jésus ? On sait par exemple qu'au premier concile de Nicée (325), on décida de la retirer afin de trancher avec les divers cultes païens de l'époque. Donc à des fins purement idéologiques et politiques, priverait-on des milliers de fidèles d'une compréhension essentielle ? Il paraît que l'humain est capable du meilleur comme du pire, mais pour le pire il est le meilleur aussi …,

On a proclamé pendant longtemps que le soleil tournait autour de la terre, est-ce que pendant ces périodes, le soleil ne suivait-il pas la course que l'on connaît aujourd'hui ?

Je vous laisse faire donc le rapprochement avec la réincarnation, si une loi humaine proclame qu'elle est fausse, au nom de certaines ambitions égotistes, est-il possible, au même titre que le soleil, que celle-ci s'annule d'elle-même ?

Par ailleurs, je n'oppose en rien réincarnation et résurrection, car toutes deux ont leur place à mon sens, mais une confusion a été faite et l'enseignement mal compris par les suiveurs. Jésus disait ceci :

"Si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le Royaume de Dieu."
(Jean 3 -3)

On peut aussi interpréter cette phrase en faveur de la réincarnation bien entendu, mais c'est de la résurrection qu'elle parle le mieux. Dans tous les chemins initiatiques, la mort symbolique est une étape majeure, on meurt à son ancienne personnalité, la profane, pour renaître de nouveau. Dans la plupart des religions d'ailleurs, les fidèles changent de nom, cette coutume a donc été conservée sous un autre manteau. Mais renaître de nouveau implique de mourir à l'ego qui s'attache à l'ancienne personnalité pour tendre vers l'absolu, vers Dieu. Voilà la résurrection, elle est intérieure. Saint Thomas d'Aquin disait : "Nulle créature ne peut atteindre un plus haut degré de nature sans cesser d'exister." (Somme Théologique, Livre I, LXIII, 3), Maître Eckhart, un grand mystique chrétien, nous offre un message semblable : "L'homme a deux naissances : l'une au monde, l'autre hors du monde, c'est-à-dire en Dieu." (Sermon 76)

Renaître en cette vie est un acte qui demande une humilité considérable, c'est accepter le réel tel qu'il est, c'est accepter notre nature matérielle, mortelle et limitée par une fausse personnalité, faite de conditionnements, de croyances, de peurs et de limitations, pour naître de nouveau à notre nature véritable, absolue et illimitée.

En Islam

Bien que traditionnel l'Islam rejette le concept de la réincarnation, un certain nombre de sufis croient en concept du dawriyyah (cycles) qui a beaucoup de points en commun avec réincarnation, réclamant que ce concept est mentionné dans Quran:

« Comment pouvez-vous nier Dieu, quand vous étiez mort et Dieu t'a donné la vie ? Alors Dieu vous fera mourir, et vous rétablit alors, et alors vous serez retourné à Dieu. « (Quran 2:28)

Le soufisme, qui est la voie mystique de l'Islam, reconnaît la réincarnation avec profondeur. Je citerai donc un maître soufi prénommé Pir-o-Murshid Hazrat Inayat Khan :

«  La réincarnation existe pour la personnalité, non pas pour le rayon (l'âme). Dieu mène à bien Son plan en faisant que la personnalité se réincarne avec un nouveau rayon. Une personnalité est la réincarnation d'une autre et reprend ses problèmes là où ils ont été laissés. »  

Le soufisme est en général, dans son essence, très peu dogmatique et met l'accent davantage sur le fond (le coeur) plutôt que sur la forme (la loi « Sha'ria »). La loi est observée, mais avec des nuances habiles et n'est pas fondamentale dans le chemin du soufisme. Les soufis disent souvent qu'il y a autant de religions que d'êtres humains, chacun a sa façon d'adorer le créateur. De même le soufi ne met pas l'accent sur la notion d'enfer et de paradis prédominante dans l'islam. Le soufi aime Allah, ni par peur de l'enfer ou par désir du paradis. Concernant la réincarnation, le soufisme, comme certains courants de l'hindouisme ou du bouddhisme (dont-il a vécu les influences), ne se prononce pas en règle général sur ce qui est considéré d'ordre théorique et qui n'est pas une priorité pour l'union avec Dieu. Les soufis n'enseignaient pas ouvertement la réincarnation pour ne pas s'attirer les foudres (qui tombaient déjà si souvent sur eux) des Mollahs et Oulémas (membres du clergé), mais cet enseignement était réservé à des êtres qui avaient déjà cheminé et étaient aptes à comprendre ce principe.

Il existe des Tariqa (ordre soufi), comme celle de Inayat Khan, qui sont plus imprégnées d'hindouisme ou de gnose néo-platonicienne, et qui enseignent plus ouvertement le principe de la réincarnation, mais toujours dans la mesure, comme l'indique ce texte :

« L'âme est comme une plaque photographique qui peut recevoir la réflexion d'une personne ou d'un groupe, et peut contenir des milliers d'âmes. Cette plaque photographique est capable d'accueillir en elle-même la réflexion de tout un monde ; il en est de même pour l'âme. On demandera : « Qu'est-ce que l'au-delà ? ». L'au-delà est pour chacun ce que son âme embrasse. Si son âme contient un ciel, son au-delà sera le ciel ; si son âme contient autre chose, alors son au-delà sera cette autre chose.

Mais, dira-t-on: « Est-ce que l'âme ne revient pas comme réincarnation ? ». Oui, certainement, une âme se présente ; mais quelle âme ? Qui est cette âme ? C'est une âme qui a reçu une réflexion, et c'est le reflet qui est la réincarnation. Alors on demandera : « Est-ce que cela ne rend pas tout aussi irréel qu'un théâtre d'ombres ? ». Mais qu'est-ce d'autre ? Si ce n'est pas un jeu d'ombres, qu'est-ce ? Si l'on trouve une réalité dans ce qui n'est pas réel, cela peut être consolant, l'on peut y trouver du réconfort pour quelques jours, mais l'irréalité reste l'irréalité, et finalement s'avérera non satisfaisante, parce qu'il n'y a de satisfaction que dans la connaissance de la Vérité. Si, provisoirement, il peut être satisfaisant de prendre l'irréalité pour la réalité, on peut continuer ainsi. Cependant, il faut reconnaître que, finalement, cela s'avère ne pas être vrai. Afin d'éviter une future déception, on doit découvrir cela le plus tôt possible dans la vie, si l'on est capable de saisir, et puis d'assimiler la Vérité ultime. » (Source : http://www.soufi-inayat-khan.org)

Une voix s'élève en terre d'islam pour parler de la réincarnation, celle du peuple Druze, leur religion est une synthèse de l'ismaélisme, du néoplatonisme et du gnosticisme. Les Druzes insistent sur l'Unité de l'absolu par delà les diverses oppositions religieuses et théologiques. La religion Druze possède un ésotérisme secrêt qui est transmis aux candidats lors d'une initiation comportant divers degrés. Les druzes n'intégrent pas la charia et les obligations rituelles dans leur doctrine, ils voient par contre dans le Coran preuve de l'existence de la réincarnation, par le verset intitulé "Al-Baqara" (La Vache) :

"Comment pouvez-vous renier Dieu alors qu'il vous a donné la vie, alors que vous en étiez privé,
puis Il vous a fait mourir, puis Il vous a fait revivre et enfin vous retournerez à Lui."

 

http://fr.wikipedia.org/

 (site http://www.soufi-inayat-khan.org )

http://www.unisson06.org/dossiers/religion/reincarnation_resurrection.htm

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Nietzsche: à propos du christianisme,le judaisme et l'Islam

 

 On connaît l'intérêt que nourrit Nietzsche pour les religions et doctrines orientales et qu'attestent son admiration pour les Lois de Manou, le code social indo-aryen, ses pages sur le bouddhisme (qu'il connut par la médiation de Schopenhauer), son amitié pour l'orientaliste Paul Deussen, spécialiste du Vedânta, ou encore son choix du nom du réformateur du mazdéisme, Zarathoustra, pour le titre de son livre le plus lyrique. Mais personne ne s'était encore. penché sur la vision nietzschéenne de l'islam

Biographie

Philosophe allemand issu d'une famille de pasteurs. Après avoir renoncé à la carrière de pasteur, Friedrich Nietzsche étudie la philologie et s'intéresse à Arthur Schopenhauer. Il devient professeur de philosophie en 1869 à l'université de Bâle, mais il doit s'arrêter d'enseigner en 1879 pour raisons de santé.

Nietzsche et la religion

Nietzsche a philosophé à coup de marteau en critiquant la croyance en un idéal séparé du monde, l'idée de salut de l'âme, le bien et le mal... Mais sa critique ne peut se percevoir et se comprendre qu'à partir de son univers de référence (occidental et allemand de la fin du XIXème siècle).

Néanmoins, le point sur lequel Nietzsche en partie a raison lorsqu'il dit que "Dieu est mort", c'est que la société occidentale repose de moins en moins sur des valeurs religieuses, même si l'éthique et la Laïcité d'un point de vue Spinoziste ne peuvent se départir d'un vernis résiduel et individualiste du religieux, relégué dans la sphère du privé et non plus de la communauté. Quoique, à la base le droit reste imprégné de commandements religieux, comme tu ne tueras point, tu ne voleras point ...

Nietzsche avait prévu ce que Marcel Gauchet aura expliqué quelques années plus tard: le désenchantement du monde (chrétien). Il pensait que l'Homme ne peut se surmonter lui-même,  s'il continue à croire aux dérisoires fables de l'arrière-monde.

Sur le christianisme

Le christianisme nous a frustrés de la moisson de la culture antique, et, plus tard, il nous a encore frustrés de celle de la culture islamique. La merveilleuse civilisation maure d’Espagne, au fond plus proche de nous, parlant plus à nos sens et à notre goût que Rome et la Grèce, a été foulée aux pieds (et je préfère ne pas penser par quels pieds!) - Pourquoi? Parce qu’elle devait le jour à des instincts aristocratiques, à des instincts virils, parce qu’elle disait oui à la vie, avec en plus, les exquis raffinements de la vie maure!... Les croisés combattirent plus tard quelque chose devant quoi ils auraient mieux fait de se prosterner dans la poussière [...] Voyons donc les choses comme elles sont! Les croisades? Une piraterie de grande envergure, et rien de plus! [...] La noblesse allemande est à peu près absente de l’histoire de la culture supérieure: on en devine la cause... Le christianisme, l’alcool - les deux grands moyens de corruption… En soi, on ne devrait même pas avoir à choisir entre l’islam et le christianisme, pas plus qu’entre un Arabe et un Juif. La réponse est donnée d’avance: ici, nul ne peut choisir librement. Soit on est un tchandala, soit on ne l’est pas. «Guerre à outrance avec Rome! Paix et amitié avec l’Islam.» C’est ce qu’a senti, c’est ce qu’a fait ce grand esprit fort, le seul génie parmi les empereurs allemands, Frédéric II [Hohenstauffen].

L’Antéchrist (1888), Friedrich Nietzsche

Sur le Judaisme

  « Les juifs sont le peuple le plus étonnant de l’histoire universelle, parce que, placés devant la question de l’être et du non etre, ils ont ,en pleine conscience et avec une résolution qui fait peur, préféré l’être à tout prix, ce prix, ce fut la falsification radicale de toute nature, de tout naturel, de toute réalité, tant dans le monde intérieur que dans le monde extérieur. ;Ils se sont transformés en vivante anti thèse des conditions naturelles.
Ils ont successivement, retourné de manière irrémédiable la religion, le culte, la morale, l’histoire, la psychologie, en l’exact opposé de leurs valeurs naturelles.
Les juifs sont, en cela précisément, le peuple le plus fatal de l’humanité : à travers les séquelles de leur influence, ils ont rendus l’homme si faux qu’aujourd’hui,un chrétien peut éprouver des sentiments antijuifs, sans comprendre qu’il n’est que l’ultime conséquence du judaïsme. »


« L’idée de Dieu faussée, l’idée morale faussée…Mais le clergé juif ne s’en tint pas là. On ne savait plus que faire de l’histoire d’Israel :quelle disparaisse donc !Les prêtres ont réussis à mettre au point ce prodige de falsification dont une partie de la bible reste a nos yeux le document :avec un mépris sans bornes pour toute tradition, pour toute réalité historique, ils ont réinterprété dans un sens religieux tout leur propre passé national. »

Sur l'Islam

Mais qu'en est-il de la perception islamique? Le malentendu est bien là. Qui connaît les textes élogieux de Nietzsche sur l'islamisme et son prophète Mohammed, religion authentique qui ne reconnait pas de ressentiment au sens chrétien, de rédemption (à chacun sa responsabilité,  car pas de péché originel qui marquerait de malédiction le reste de l'Humanité)?

Il y voyait des Hommes héroïques dans le sens du romantisme allemand à la façon d'un Goethe, en phase avec leur époque et avec leur histoire, sensuels, ouverts sur le monde. Mais ce qu'il y a de plus déterminant, c'est cette figure de surhomme dont l'incarnation n'en est que le modèle prophétique Mohammadien. Quel est l'homme, comme se le demandait Lamartine, qui peut se prévaloir d'être en phase avec ses actes et ses dires? Le plus grand génie de l'Humanité.

Nietzsche lui-même critiquait les ascètes,  alors qu'il en était un malgré lui à la fin de sa vie. Il faisait l'éloge de la jouissance du corps et de l'esprit à travers son Dionysos ou son Zarathoustra (fondateur du premier monothéisme au passage), alors que pour le corps il n'aura pas connu l'amour ou l'étreinte d'une femme (Andréa Lou Salomé). Que de contradictions! Tout comme Platon et Heidegger, l'un voulant aider le tyran de Syracuse et le second admirant les mains d'Hitler, qui ont cédé à la tentation de "changer leur séjour" (le monde philosophique) et de "s'insérer" dans le monde des affaires humaines (la réalité), en se fourvoyant dans l'illusion de la masse et de la tyrannie.

Quel est cette homme qui a le mieux concilié cette dimension de l'être et celle de l'étant, qui à partir du néant (désert) a donné à la dimension de l'être toutes ses dimensions de noblesse, si ce n'est Mohammed?

L'islam en cela est l'incarnation de cet accomplissement où les idoles sont anéanties, jusqu'à la plus dangereuse, celle de l'égo ou du nafs. Cette prétention qu'ont les clercs, les philosophes, les scientifiques, les hommes de toutes obédience de détenir la vérité ou de juger leur prochain. Le plus détestable dans la religion, est ce qu'en ont fait les hommes, ce que feu M. Arkoun appelait de ses vœux: sortir des clôtures dogmatiques.

Revenir au principe originel, à l'expérience du prophète Mohammed face à lui-même dans la grotte de Hira, seul dans le désert. Ou à celle de Moïse face au buisson ardent. Loin des Hommes, loin des prétentions puériles, des richesses, des orgueils, des vices. Retrouver la pureté originelle que décrit Rousseau à travers l'enfant: la Fitra ou pureté de l'être (notion islamique).

Ce que Mohammed avait réalisé, n'est ni plus ni moins, ce que Sartre avait ressenti, une acceptation totale qui est aux antipodes de la résignation. "C'est par moi que le monde vient à l'être", dit Sartre, ainsi, dans "l'humilité de la finitude", je retrouve "l'extase de la création divine". et Sartre d'ajouter "l'absence de Dieu est plus divine que Dieu". Ici est résumée la quintessence de la perception du Dieu en Islam et dans le judaïsme, immatériel, omniprésent et omniscient.

 

Ce que Heidegger pressentait dans son être et étant mais sauf que le Dieu chrétien qui est "étant" car incarné par Jésus sur la croix est en opposition avec le Dieu du judaïsme et de l'Islam incarné par l'Être immatériel. En effet, partant de ce postulat, la métaphysique (occidentale) est l'oubli de l'être au profit des "étants". Là est le malentendu fondamental! La vérité comme dévoilement de l'être, voilà ce que les mystiques et les prophètes ont ressenti.

Ceux qui n'en ont pas fait l'expérience, qui ne vivent que par procuration, à travers les clercs et les textes, ne peuvent comprendre le Dawq (le goût) de cette expérience unique qui font que l'être et l'étant se retrouvent en phase, à la façon de ce que pressentaient Nietzsche, Heidegger, et Sartre. Sauf, que ceux qui viennent d'un monde de référence occidental et matérialiste, dont l'Église à fait du sang et la chair le paradigme, et l'ostentation de ses richesses et la puissance du Vatican que Jésus aurait sûrement rejeté, le Roi des juifs, le Roi des pauvres, Saint parmi les saints, dans la lignée des saints prophètes. Voilà le malentendu!

Moïse, Jésus, et Mohammed sont bien issus de la même école, celle où l'étant et l'être ne font qu'un. Mais les Hommes ont souvent trahi ce message et cette réalité, créant des institutions religieuses qui souvent agissent à l'opposé de ce Message.

 

 

Sources:

http://islammedia.free.fr/Pages/citation_Nietzsche.html

http://oumma.com/11015/le-malentendu-de-la-philosophie-occidentale-sur-la-critique-de-dieu-ou-de-la-religion

 

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L'esclavage entre L'Islam et Le Christianisme

Pour L'Islam

"L’Islam a clairement et catégoriquement interdit la pratique primitive de la capture d’un homme libre, pour le réduire à l’esclavage ou pour le vendre en tant qu’esclave. Sur ce point, des propos clairs et péremptoires du Prophète — paix et bénédiction sur lui — disent : "Je serai l’adversaire de trois catégories de personnes le Jour du Jugement. Et parmi ces trois catégories, il cita celui qui asservit un homme libre, puis le vend et récolte cet argent." (rapporté par Al-Bukhârî et Ibn Mâjah). Les termes de cette tradition prophétique sont généraux : ils n’ont pas été édictés ni restreints à une nation, à une ethnie, à un pays en particulier ou aux adeptes d’une religion précise.

Les Européens tirent une grande fierté en prétendant qu’ils ont aboli l’esclavage dans le monde, bien qu’ils aient eu la décence de le faire au milieu du siècle passé seulement. Avant cela, ces puissances occidentales pillèrent l’Afrique sur un très large plan, capturèrent les hommes libres, les réduisirent à la servitude et les transportèrent vers leurs nouvelles colonies. Le traitement infligé à ces malheureuses personnes a été pire que celui réservé aux animaux. Les livres écrits par les auteurs occidentaux eux-mêmes témoignent de ces faits.

Après l’occupation de l’Amérique et des Indes occidentales, et durant trois cent cinquante ans, la traite des esclaves a perduré. Les côtes africaines — où les Africains de peau noire furent capturés et apportés de l’intérieur des terres puis embarqués à bord des bateaux — étaient connues comme les Côtes des Esclaves. Pendant seulement un siècle (de 1680 à 1786), le nombre de gens libres ayant été capturés et asservis seulement pour les colonies britanniques s’élève, selon l’évaluation des auteurs britanniques, à 20 millions d’êtres humains. Sur une durée d’un an seulement (1790), il est dit que 75.000 êtres humains ont été capturés et envoyés pour des travaux forcés dans les colonies. Les bateaux utilisés pour transporter les esclaves étaient exigus et sales. Ces malheureux africains ont été jetés dans les cales des bateaux comme du bétail, empilés les uns sur les autres jusqu’au plafond, et bon nombre d’entre eux ont été enchaînés à des poutres en bois sur lesquelles ils pouvaient à peine se mouvoir tellement ils étaient à l’étroit. Ils ne recevaient pas de nourriture convenable, et s’ils tombaient malades ou étaient blessés, aucun traitement médical ne leur était prodigué. Les auteurs occidentaux eux-mêmes déclarent qu’au moins 20% du nombre total des personnes capturées pour l’esclavage et le travail forcé ont péri durant leur transport de la côte africaine vers l’Amérique. Ils ont également estimé que le nombre de personnes qui ont été capturées pour l’esclavage par les diverses nations européennes pendant l’apogée de l’institution esclavagiste atteint la centaine de millions au bas mot.

Voici l’histoire des personnes qui dénoncent les Musulmans jour et nuit pour leurs considérations sur l’esclavage. C’est comme si un criminel pointait du doigt un homme innocent.

Maintenant examinons rapidement la position et la nature de l’esclavage dans l’Islam ! L’Islam essaya de résoudre le problème des esclaves qui étaient en Arabie en encourageant par différentes manières les propriétaires à libérer leurs esclaves. Les Musulmans furent avisés que pour l’expiation de certains de leurs péchés, ils devaient affranchir leurs esclaves. Libérer un esclave de son propre chef était considéré comme un acte de grand mérite, à tel point que le Prophète déclara que les membres d’un individu qui libérerait un esclave seraient protégés du Feu de l’Enfer, et ce, en contrepartie des membres de l’esclave qu’il avait libéré. Le résultat de cette politique fut tel que lors du Califat orthodoxe [1], tous les anciens esclaves de l’Arabie furent libérés. Le Prophète — paix et bénédiction sur lui — libéra à lui seul quelque soixante-trois esclaves. Le nombre d’esclaves libérés par `Â’ishahétait de soixante-sept, `Abbâs en libéra soixante-dix, `Abd Allâh Ibn `Umar en libéra mille, et `Abd Ar-Rahmân en racheta à lui seul trente mille puis les affranchit. De même, d’autres compagnons du Prophète — paix et bénédiction sur lui — libérèrent un grand nombre d’esclaves. Les détails sont donnés dans les traditions et les livres d’histoire sur cette période.

Ainsi, le problème des esclaves en Arabie fut résolu sur une courte période de trente ou quarante ans. Après cela, la seule forme d’esclavage qui fut conservée dans la société islamique était celle des prisonniers de guerre, capturés sur le champ de bataille. Ces prisonniers de guerre étaient maintenus par le gouvernement musulman jusqu’à ce que le gouvernement adverse acceptât de les reprendre en échange des soldats musulmans faits prisonniers, ou par le paiement d’une rançon. Si les soldats capturés n’étaient pas échangés contre les prisonniers de guerre musulmans, ou que personne ne payait leur rançon, le gouvernement musulman les distribuait aux soldats de l’armée qui les avait capturés. C’était une manière plus humaine et plus appropriée de se défaire d’eux au lieu de les détenir comme du bétail dans des camps de concentration, en les contraignant aux travaux forcés et, si leurs femmes étaient également capturées, en les poussant à la prostitution.

Plutôt que se débarrasser des prisonniers de guerre d’une manière si cruelle et indigne, l’Islam préféra les répartir dans la population, les mettant ainsi en contact avec d’autres êtres humains. D’autre part, leurs gardiens étaient enjoints de bien les traiter. Le résultat de cette politique éminemment humaine était que la plupart des hommes qui furent capturés sur les champs de bataille adverses puis amenés en territoire islamique comme esclaves enbrassèrent l’Islam, et leurs descendants furent de grands disciples, Imams, juristes, exégètes, hommes d’état et généraux de l’armée musulmane, à tel point que plus tard ils devinrent même des gouverneurs du monde musulman.

Dans les guerres modernes nous constatons également que si un gouvernement est complètement mis en déroute, sans possibilité de négociation pour les prisonniers de guerre, et que l’ennemi vainqueur obtient facilement des prisonniers, l’expérience a prouvé que les prisonniers de guerre de l’armée vaincue étaient maintenus dans des conditions beaucoup plus mauvaises que celles des esclaves. Quelqu’un peut-il nous renseigner sur le sort des milliers de prisonniers de guerre des armées défaites de l’Allemagne et du Japon capturés par la Russie durant la Seconde Guerre mondiale ? Personne n’a pu les comptabiliser jusqu’à présent. Personne ne sait combien de milliers d’entre eux sont encore vivants et combien de milliers ont péri en raison des conditions de vie inhumaines des camps de travail et de concentration russes. Le travail forcé auquel ils furent contraints était pire que le service exigé d’un esclave. Peut-être même qu’au temps des antiques Pharaons d’Egypte, le travail exigé des esclaves pour construire les pyramides d’Egypte n’était pas comparable à celui exigé des prisonniers de guerre en Russie pour développer la Sibérie et d’autres régions reculées de la Russie, ou pour travailler dans les mines et le charbon, et ce, par des températures glaciales, mal vêtus, mal nourris et traités brutalement par leurs surveillants."

Pour le Christianisme

 Aucune parole divine ne condamnant l’esclavage dans la Bible, le christianisme ne l’interdira pas et aura une attitude longtemps équivoque vis à vis de l’esclavage. Pour tirer profit de la traite, ses papes autoriseront puis approuveront l’esclavage par les Portugais, et sous couvert de la légende de Cham, ils condamneront l’esclavage des Indiens d’Amérique mais accepteront celui des noirs. Ce n’est que progressivement que la condamnation de l’esclavage apparaît dans l’église catholique, complice et bénéficiaire du système, mais elle se limite, le plus souvent, à une condamnation de la traite.

A L’ORIGINE, UN OUBLI IMPORTANT

Dans l’Ancien et le Nouveau Testament l’esclavage apparaît comme une pratique naturelle et légitime. Aussi, lors de l’élaboration de la doctrine chrétienne par Paul, le terme d’esclavage n’apparaît pas parce que la soumission à Dieu s’applique à tous les êtres humains. Comme aucune parole divine ne la condamnera, la servitude humaine subsistera.

Devenu religion d'état dans l'empire romain du IV° siècle, le christianisme n'interdit pas l'esclavage et considère toujours maîtres et esclaves comme égaux devant Dieu ; l’Eglise condamne seulement le fait que des chrétiens appartiennent à d'autres chrétiens.

Avec le Moyen Age apparaît le servage et l'esclavagisme disparaît peu à peu en occident mais la possession et la traite des esclaves non-chrétiens, même dans les États pontificaux, n'est toujours pas condamnée. Mais le pire est à venir.

 

L’ALLIANCE DU PORTUGAL ET DE L’EGLISE

En 1435, alors que les Espagnols se battent avec les Portugais pour la possession des îles Canaries et exploitent leur population, la bulle Sicut-Dudum du pape Eugène IV condamne l’esclavage des habitants noirs, sous peine d’excommunication, mais en Espagne, à cette époque, l’autorité du pape est peu reconnue et la bulle reste sans effet.

A partir de 1441, tout change lorsque les Portugais mènent leurs expéditions maritimes et militaires le long des côtes d’Afrique et capturent les premiers esclaves. Ce premier acte négrier est à l’origine de la traite atlantique (ou occidentale). Des esclaves seront offerts au même pape Eugène IV, qui, à partir de cette époque, va entériner les conquêtes portugaises en Afrique et notamment celles du prince Henri le navigateur, prince du Portugal et précurseur de l’expansion coloniale européenne. Aux yeux des portugais, ces expéditions se justifiaient pour des raisons commerciales et pour contenir l’expansion de l’islam.

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Calixte III De Las Casas Henri le Navigateur Paul III

QUAND L’EGLISE ŒUVRE POUR TIRER PROFIT DE LA TRAITE.

Par une série de bulles, le pape Eugène IV et ses successeurs (Nicolas V, Calixte III et Sixte IV) approuveront les expéditions portugaises, y voyant l’occasion de convertir au christianisme toutes ces populations de païens et Sarrasins incroyants. En échange de la soumission des populations, l’Eglise accordera le monopole commercial de l’Afrique au roi du Portugal, Alphonse V. Ces bulles prendront soin de préciser que ces soumissions salutaires pouvaient passer par l’asservissement, voire par une réduction en esclavage des « nègres de Guinée » et qu’elles devaient être confiées à l’Ordre du Christ, la confrérie d’Henri le navigateur. En plus de ces bulles, l’église chrétienne, par son pape Alexandre VI, organise le partage du monde entre le Portugal et l’Espagne avec le Traité de Tordesillas en 1494.

La prise de position de l’église catholique en faveur de la traite ne sera pas un épiphénomène. Trop contente de disposer de nouveaux territoires d’évangélisation forcée, celle-ci encouragera l’esclavagisme tout au long de la période de la traite négrière.

 

DES BULLES, DES BULLES …

Voici les noms de quelques bulles célèbres (avec les dates et les papes qui s’y rattachent).

1442 Illius qui (Eugène IV) : entérine les conquêtes du prince Henri le navigateur en Afrique

1452 Dum diversas (Nicolas V) : donne au roi du Portugal toute latitude pour soumettre les Sarrasins, païens et autres incroyants, voire les réduire à un esclavage perpétuel.

1455 Romanus Pontifex (Nicolas V) : espère que les populations naturelles soient bientôt converties au christianisme et donne son approbation au monopole commercial des Portugais en Afrique.

1456 Inter caetera (Calixte III) : affirme que l'administration des nouvelles possessions portugaises et leurs intérêts doivent être confiés à l'ordre du Christ, la confrérie d’Henri le navigateur.

1481 Aeterni regis (Sixte IV) : les terres conquises en Afrique sont accordées au Roi du Portugal.

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LE DÉBAT SUR L’ESCLAVAGE DES INDIENS D’AMÉRIQUE

Au Brésil, sous souveraineté portugaise, les premières plantations sucrières voient le jour et les Portugais utilisent les indiens comme travailleurs serviles, suivis par les Espagnols en Amérique centrale. Les dominicains s’en émeuvent et la persévérance de Bartolomé de Las Casas pour avoir dénoncé les pratiques des colons espagnols et défendu les droits des Indigènes va payer. En effet, en 1537, le pape Paul III, dans une lettre à l’archevêque de Tolède puis dans une bulle, condamne et interdit l’esclavage des Indiens d’Amérique. Malgré cette bulle, l’esclavage se développera sans gêne jusqu’au XIX° siècle.

Mais pourquoi l’église catholique, qui a aboli l’esclavage des Indiens au XVI° siècle, va accepter celui des Noirs jusqu’au XIX° siècle ? Parce que la récupération, puis la propagation d’une théorie sans fondement, tirée de la Bible, vont permettre la justification de l’esclavage des noirs.

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Noé, Cham et ses frères Esclave indien et conquistadors Esclaves et missionnaire

LA LÉGENDE DE CHAM OU LA JUSTIFICATION DE L’INJUSTIFIABLE ESCLAVAGE

Dans la Genèse (ancien testament) un passage relate l'épisode de la malédiction de Cham, un des fils de Noé. Cham aurait aperçu son père nu et passablement éméché et se serait moqué (une autre interprétation dit qu’il l’aurait violé); furieux Noé dit à son réveil : "Que Chanaan (le fils de Cham) soit maudit, et qu'il soit à l'égard de ses frères, l'esclave des esclaves ». Puis les descendants de Cham, devenus noirs, se dispersèrent et peuplèrent l'Afrique.

Il semblerait que l’idée d’identifier les africains aux descendants maudits de Cham, condamnés à jamais à n’être que des esclaves, soit le fait de théologiens musulmans a partir de textes de la Bible, mais aucun texte coranique ne traite de la malédiction de Cham, pas plus que d'une justification de l'esclavage des noirs fondée sur celle-ci. D'une manière générale, on trouve peu de traces sur l'utilisation de ce passage de la Genèse pour justifier l'esclavage; sauf à partir du XVII° siècle où les traces de la légende deviennent plus persistantes, au fur et à mesure que la traite des noirs se développe et qu’émergent la polémique et les mouvements abolitionnistes.

On pense que l’histoire de cette malédiction des noirs par Dieu, colportée pendant le Moyen Age, fut popularisée par l’Eglise et sa légende récupérée à des fins idéologiques : ces lointains africains, païens incroyants, par leur couleur étaient les descendants de Cham, fils maudit de Noé dans la Bible, et devenaient des esclaves par nature.

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DU XVI AU XIX° SIÈCLE, DES ARGUMENTS IDÉOLOGIQUES CONTRE L'ABOLITION

La conversion des esclaves noirs, maudits par Noé et Dieu lui-même, apparaît ensuite comme primordiale. Les négriers avaient donc l’obligation de baptiser les captifs embarqués en Afrique et ces esclaves, noirs et païens, au lieu d’être voués à l'enfer iraient au paradis. Pour certains hommes d'Eglise (et bien d’autres), cet argument était fondamental, et pour eux, les esclaves étaient les bénéficiaires et l’évangélisation justifiait l’esclavage.

Le « Code Noir » de Louis XVI est très clair à ce sujet et stipule dès l’article 2 que : « Tous les esclaves qui seront dans nos îles seront baptisés et instruits dans la religion catholique, apostolique et romaine » et rajoute (article 3) : « Interdisons tout exercice public d'autre religion que la religion catholique, apostolique et romaine ».

Même l’Eglise anglicane a joué un rôle dans l’esclavage via la « Société pour la propagation de la parole dans les contrées lointaines ». D’ailleurs, dans ses plantations à la Barbade, son nom était marqué au fer rouge sur la poitrine des esclaves appartenant à l’église anglicane et parmi les dirigeants de la « Société » on trouvait l’archevêque de Canterbury et les évêques de Londres et de York. Lors de l’émancipation des esclaves, l’Eglise sera même indemnisée pour la perte de ses esclaves dans ses plantations de la Barbade.

A l'époque de la Restauration (1815-1830), et durant les premières années de la Monarchie de Juillet, le clergé des vieilles colonies françaises, craignant les idées libérales et les révoltes d'esclaves, ne participe pas au mouvement abolitionniste et la traite est encore considérée comme une chance, pour les esclaves asservis, de pouvoir suivre l’évangile. L’abbé Rigord, curé à Port Royal en Martinique et anti abolitionniste notoire, écrit encore en 1845 (trois ans avant l’abolition) : « on est porté à considérer la traite comme un fait providentiel (...) Que de milliers de ces malheureux ont trouvé dans la servitude la liberté des enfants de Dieu ».

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D’une manière générale, de Saint Augustin, en passant par Saint Thomas et jusqu’à Grégoire XVI (pape en 1839), la théorie de l’esclavage de Saint Paul et la légende de Cham restera la doctrine officielle de l’Église catholique romaine.

 


P.-S.

Traduit de la Banque de Fatâwâ du site Islamonline.net.

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