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les croyances

L’existence de l'âme dans les religions et les croyances

 سبحانك اللهم و بحمدك أشهد أن لا إله إلا أنت أستغفرك و أتوب إليك

majda_bloguez.com

 

Bien qu'elle soit une des manifestations les moins connues, l'âme occupe cependant une place très importante dans toutes les religions et tous les mythes. Il est d'usage de dire qu'elle est l'essence spirituelle de l'homme, qui se sépare du corps au moment de la mort. Ses propriétés diffèrent selon les croyances . Elle peut mener une vie individuelle propre ou alors, se réincarner sous une forme humaine ou animale et recommencer une nouvelle existence . Elle possède la faculté de communiquer avec les personnes douées de pouvoirs extra-sensoriels, tels que les médiums. Parfois, elle se pare d'un aspect surnaturel pour venir hanter quelque lieu de prédilection, et tourmenter à l'occasion les gens. Plus paisible est l'âme que la mort libère vers les grands espaces, afin de mener une vie calme et sereine,  ou tourmentée et démoniaque, selon les destins.

L’âme peut aussi être ignorée purement et simplement pour la bonne raison que son existence n'a jamais été prouvée scientifiquement. Lorsqu'elle n’est pas reniée, l’âme se prête à toutes les exigences des spécialistes et à toutes les sauces, puisqu’elle reste sans réaction, aphone et amorphe. Elle était disséquée, réduite en équation... L'instinct, l'affect, le ça, le moi et la psyché s'efforçaient de recoudre les morceaux de sa dépouille. De toutes les religions monothéistes, c'est l'Islam qui accorde le plus d’importance à l'existence de l'âme. Elle constitue le fondement, sans lequel la vie future n'est pas concevable.

Pourtant, d'autres croyances la regardent aussi comme une nécessité absolue, alors que leurs doctrines cultivent la confusion  spirituelle en niant l'existence d'un Dieu Unique, Créateur et Tout-Puissant.  Voici succinctement les principales conceptions existant dans le monde :

Les Brahmanes ou Hindouistes vénèrent le dogme de la réincarnation. Après la mort, l’âme doit transmigrer dans un autre corps, afin d’accomplir les volontés accumulées inconsciemment (Samârrâ). L'âme universelle (ou Brahman) régit l'âme individuelle de tout être vivant. Le Yoga (ou « jonction » en sanscrit) consiste à acquérir le contrôle de soi-même et à accéder à la connaissance parfaite, par la pratique de l'ascétisme et une préparation psychique. 

Le Bouddhisme (ou Dharma), vise à atteindre l'état de béatitude ou Nirvâna (« extinction » en sanscrit). Comme son nom l'indique, c'est un état de bien-être supérieur, où l'âme individuelle se fond avec l'âme collective. Pour arriver à un tel degré de félicité, les disciples ont recours au Mahayâna (Grand véhicule). 

 Dans le Taoïsme, fondée au 6ème siècle avant l'ère chrétienne, par le Chinois Lao Tseu, contemporain de Confucius,  les dieux sont constitués de bons esprits (shen), alors que les hommes résultent d'un mélange de shen et de kwei (spectres). A leur mort, la partie shen de l'homme monte au ciel, alors que le kwei demeure sur terre.

Pour le Jaïnisme, fondé par Vardhamana, la partie animée de l'univers (Jîva) est peuplée d'âmes éternelles qui se réincarnent en s'élevant par leurs mérites respectifs, du végétal à l'éternel, en passant par l'animal et l'homme. Mais les péchés leur font parcourir le chemin inverse. Le Jaïnisme a recours à la non-violence envers tout ce qui vit. 

Le Shintoïsme pratiqué au japon est basé sur le polythéisme. Les âmes doivent leur existence au souffle des dieux, qui sont au nombre de plusieurs centaines de millions (kami). A sa mort, l'homme subit une période de purification, puis devient à son tour un nouveau kami, sous l’influence des prières de ses descendants. Avec cette pratique, le nombre de dieux ne cesse d'augmenter au fil des ans. Le terme shintô, signifiant d'ailleurs en japonais, « la voie des dieux ».   

 Le Chamanisme pratiqué en Sibérie, en Mongolie et dans d’autres pays, s'inspire du culte de la nature. Les chamanes établissent des contacts avec les esprits et les utilisent pour combattre leurs ennemis. Ils peuvent aussi guider les âmes vers le repos éternel ou les laisser errer dans l'éternité. La pratique des rites magiques et des épreuves mystagogiques font d'eux des morts ressuscités.

  Les animistes adoptent des croyances multiples. Généralement, ils vouent un culte aux ancêtres et attribuent une âme à tous les phénomènes naturels, (montagnes, arbres, orages, etc.) qu'ils essaient de gagner à leur cause par des pratiques magiques. Le vaudou est un culte animiste africain, importé en Amérique (Brésil, Antilles et notamment à Haïti) et mélangé aux pratiques chrétiennes.

Les Indiens d'Amérique du Nord, accordent eux aussi une grande importance à la vie future ; à leur mort, leur âme s'en va rejoindre leurs ancêtres, dans les grandes prairies éternelles.

Il n’est pas possible, de passer en revue toutes les croyances dans le cadre de cet article. L’essentiel aura été de rappeler les différentes croyances qui accordent une importance particulière à l'existence de l'âme. Les religions bibliques prêtent à l'âme, une vie éternelle après la mort de l'homme. Dans la religion chrétienne, la vie éternelle est assurée aussi bien aux âmes, qu'aux corps qui seront ressuscités. Les méchants sont destinés aux « ténèbres extérieurs », entendre par là, l’enfer, tandis que les bons connaîtront les joies du Paradis.

Ce petit  tour d'horizon prendra fin,  en Grèce par une anecdote significative, relative à la doctrine pythagoricienne de la transmigration des âmes, selon laquelle, quand un homme ou un animal meurt, son âme renaît dans un autre être. Il s'agit du poème sept, dans lequel le philosophe Henophane raconte comment Pythagore empêcha un homme de continuer à battre son chien en lui disant : « Arrête de le battre. C'est l'âme d'un ami, je le reconnais à sa voix ! »     

A l'avènement de la psychanalyse avec  Freud, l’âme connut une nouvelle épopée. Si certains spécialistes nièrent opportunément son existence, pour éviter d’avoir à se confronter aux grands mystères, d'autres par contre, entreprirent des études et des analyses pour essayer de  comprendre ce qui leur paraissait être une énigme, dont ils croyaient détenir la clé. Voici comment le psychologue suisse C.G. Jung expose sa  position :

«  Le conflit entre la nature et l'esprit n'est que la traduction de l’essence paradoxale de l’âme : elle possède un aspect physique et un aspect spirituel qui ne paraissent se contredire que parce qu'en dernier  ressort, nous ne saisissons pas son essence. Chaque fois que l’entendement humain veut appréhender quelque chose qu'en dernière analyse, il ne comprend pas et ne peut pas comprendre,  il doit (s'il est sincère) pour en saisir quelques aspects se soumettre à une contradiction et scinder son objet en des apparences opposées. Le conflit entre l'aspect physique et l'aspect spirituel ne fait que démontrer que le psychique est au fond quelque chose d’inimitable. »

Jung poursuit que « l’âme est quelque chose d’étrange Elle n'est pas localisable dans l'espace alors que tout ce qui existe occupe une certaine étendue. Nous supposons avec certitude, que nos pensées se situent dans la tête, mais pour les sentiments, nous devenons incertains, car ils parassent davantage jaillir de la région du cœur. Quant aux sensations, elles sont réparties sur l’ensemble du corps… L’âme pourrait être à la fois, un point mathématique et avoir l’immensité du monde planétaire. » Mais, un sujet le préoccupe particulièrement, « car si l’âme est en marge de l’espace, elle est incorporelle, or les corps meurent, comment donc l’invisible et l’inextensif s’anéantiraient-ils ? »

Jung qui se posait tant de questions sur l'âme et sa localisation,   semblait moins embarrassé lorsqu'il s'agissait de juger les êtres humains qui, il est vrai ont l’avantage  de mieux se prêter aux observations. Ainsi,    pour lui :

« Les Noirs, sont des êtres incultes et incapables d’assimiler les éléments de la civilisation. Car la volonté, est un antique bien culturel dont la naissance coïncide au fond avec l'origine de laculture. Tant Que la volonté est inexistante, il ne saurait êtrequestion de quelque culture que ce soit. C'est pourquoi il est manifestement insensé de  vouloir inculquer de la culture auxnègres. » (C.G. Jung : « L’homme à la découverte de son âme »). Ce sont à quelque chose près, mais enrobées d’un emballage diplomatique, les paroles qu’un chef d’état européen, est allé  développer à Dakar, en 2008 http://www.afrik.com/article12199.html  

L'avènement du matérialisme athée devait porter un coup décisif à l'idée même de l'existence de l'âme. Dieu étant renié, tout le domaine spirituel devenait contraire aux idées professées par les nouvelles doctrines. La mort n'était plus considérée comme un passage obligé menant à la vie future, mais comme un anéantissement absolu de soi, sans espoir de retour ou de résurrection. Dès lors,  l’âme perdait de son mystère, puisque c’est sa propre existence qui était remise en cause. Pour les fidèles qui ne partageaient pas cette philosophie, par contre, l'âme est une réalité incontestable. Elle découle d'un enseignement biblique millénaire ainsi que de la nécessité pour l'esprit de croire à des principes supérieurs qui ne sont pas seulement régis par le matérialisme.

Mais si cette existence est réelle, il devrait être possible, le progrès aidant, de localiser son emplacement et de répondre aux questions posées par Jung qui restaient sans réponse. Des tests furent menés aux chevets des mourants. Des animaux,  furent mis à contribution, afin de détecter la libération de l'âme au dernier souffle de la vie. Les résultats obtenus sont édifiants. Voici quelques exemples de ces expériences décrites par le biologiste et philosophe Lyall Watson, dans son ouvrage intitulé : « Histoire naturelle de lavie éternelle » 

« Un grand nombre d'observations anecdotique, ont été faites au chevet de défunts, qui toutes font état de nuages et de formesspectrales planant alentour du lit du mort. Il y a une surprenante uniformité dans les détails. On dit toujours qu'une sorte de brouillard quitte le corps à la hauteur de la tête, très souvent en spirale, pour prendre ensuite une forme corporelle, bien précise et reconnaissable qui se tient à environ une cinquantaine de centimètres, horizontalement au-dessus du système somatiqueavant de se dissiper. » Watson poursuit : « L'unique preuve empirique que nous en ayons jusqu'à présent provient d'une série de tests faits il y a bien des années en Angleterre et aux Pays Bas, partrois médecins tout à fait indépendants les uns des autres. »

« Le docteur R.A. Watters tenta de photographier la sortie ducorps astral chez des souris, des poulets et des grenouilles à l'instant de la mort. Il construisit des chambres sous vide, certainesremplies de vapeur d'eau et d'huile, et réussit à obtenir des photos de masses nuageuses planant au-dessus du cadavre de l'animal. Mais ces formes auraient pu être facilement produites par des voiesphysiques normales. »

« A la Haye, le docteur Zaalberg Van Zelst pesa desmoribonds et affirma qu'au moment de la mort clinique, il y avait une soudaine perte de poids, exactement 69,5 grammes. Des testsidentiques effectués en Angleterre par le docteur Duncan McDougall donnèrent le même résultat en onces. Il y avait une correspondance remarquable entre les découvertes. Les expériences devraient être répétées, dans des conditions de contrôle plus strictes, car si l'on constatait une corrélation entre une perte de poids bien définie et un fait nettement vérifiable,  tel que l'interruption des ondes cérébrales, on se trouverait réellement enface d'une découverte passionnante. »

Il est difficile de dire si un tel jugement relève de la naïveté ou de la mystification, mais il contient une dose appréciable de ridicule. Même en se passant des âmes des souris,  des poulets et des grenouilles, du docteur Watters, pour ne retenir que les tests portant sur l'homme, la pilule reste difficile à avaler. Selon les docteurs Zaalberg Van Zeist et Duncan Mc Dougall, la perte de poids de 69,5 grammes, correspond au poids de l'âme qui quitte le corps. Le fait que les expériences portèrent, vraisemblablement sur des sujets de corpulence différente, laisse entendre que le « poids » de l'âme est indépendant de celui du corps. Il s’agit d’une constante, dont désormais les médecins doivent tenir compte. Les légistes n’auront plus à se munir de matériel électronique cher et fragile, pour détecter l’interruption des  ondes cérébrales pour se prononcer sur la mort de quelqu’un, ils devront dorénavant faire usage d’une balance, qui penchera d’un côté, dès que l’âme quittera le corps. La méthode est plus sûre et  plus simple. Mais attention, pour les lapins, les souris et les grenouilles, il convient d’abord de définir le poids de leurs âmes respectives avant d’établir un protocole pour  éviter toute confusion entre les espèces. Par la suite il pourra être étendu au règne végétal et animal, car il n’y a aucune raison de penser que seuls les arbres sont démunis d’âme.

Néanmoins, la matérialité de l'âme ouvre un nouveau débat inédit, puisqu’une telle donnée contredit dans les faits, tout ce qui avait été admis jusque là à ce sujet. Une âme matérialisée doit nécessairement se loger à l’intérieur du corps, or jusqu’à présent rien de pareil n’a été signalé nulle part au monde. Ce qui démontre que les prétendues découvertes des honorables hommes de science, ne sont que des supercheries, dont nombre d’auteurs ont recours, plus souvent que de raison,  pour pimenter leurs romans ; faute de quoi  leur « littérature » ne seraient bonnes qu’à jaunir sur les étagères. 

Le Coran qui s’édifie sur le socle de la vérité, ne souscrit évidemment pas à ce genre d’élucubrations, dussent-elles émaner d’hommes qualifiés « d’éminents savants. » L'âme est par définition spirituelle et immatérielle face au corps organique. Le langage psychanalytique reflète bien le dualisme et en même temps la complémentarité d'une telle notion. Les spécialistes utilisent le terme de « soma » pour désigner le corps et celui de « psyché » pour évoquer l’esprit. Le Livre Sacré met en relief la complémentarité existant entre le corps et l’esprit. L'âme peut être quelque chose de plus profond qu'une conscience, comparée par Freud à un organe sensoriel capable de percevoir des événements mentaux internes et de les distinguer des perceptions externes. 

La conscience est animée de sentiments différents, parfois contradictoires. Jung estime « qu’il n’y a pas de conscience pure etsimple mais une gamme d’intensités de conscience, comme il n y a pas de contenu conscient qui ne soit inconscient à un autre point de vue. » 

Freud à son tour considère que le « moi » représente ce qu'on appelle la raison et la sagesse, alors que le « ça » au contraire est dominé par les passions. De sorte, que le « moi » peut-être comparé  au cavalier chargé de maîtriser la force supérieure du cheval, le « ça ». Ce dualisme comportemental est illustré par un verset du Coran qui fait référence aux deux tendances opposées de l'âme : 

« Par l'âme, comme Il (Dieu) l'a bien modelée, en lui inspirant son immoralité et sa piété. » (Coran 91.7-8). 

L'âme est effectivement éprouvée par des tentations et des sentiments contradictoires et doit lutter en permanence pour ne pas tomber dans les excès et le reniement. Son aptitude innée la prédispose à la reconnaissance de l’existence de Dieu, Unique et Tout-puissant. Mais les tendances opposées, issues de la vie mondaine, exercent un attrait puissant, auquel succombent en définitive, ceux qui se laissent obnubiler par les jouissances éphémères. Le Livre Sacré précise encore : 

« Nous l'avons (l’homme) dirigé sur le droit chemin. Qu'il soit reconnaissant ou qu'il soit ingrat. » (Coran 76.3).

L'être humain est ainsi en possession de la raison première qui lui permet de percevoir intuitivement son allégeance absolue au Créateur et au Seigneur de l’univers. Il délaisse cependant parfois, sa part d’intimité et de reconnaissance,  dont est constituée sa nature foncière, pour s'engager dans une voie inverse, factice et trompeuse. Serait-ce la conséquence d'une tare originelle, ou d'une propension qui le prédisposerait à la transgression ? Non, bien au contraire,  Dieu accorde Son attention constante à l’homme :

« Dieu veut vous faire connaître les actions de ceux qui ont vécu avant vous, pour vous diriger et vous pardonner. Dieu est Celui qui sait, Ilest Juste. Dieu veut revenir vers vous, alors que ceux qui suivent leurs passions veulent vous entraîner vers une pente dangereuse. Dieu veut vous alléger (les obligations trop lourdes pour vous), car l'homme a été créé faible. » (Coran 4.26 à 28).

L'homme a été créé faible ; il s’agit d’une vérité indiscutable. Malgré son arrogance et son orgueil, il reste un fragile équilibre de ses myriades de composantes  organiques et spirituelles, et peut être détruit physiquement ou psychiquement par le moindre écart de la nature. Dieu a tenu compte de ses aptitudes et ne lui a rien fait supporter de plus qu'il ne pouvait assumer pleinement : 

« Nous n'imposons rien à une âme qui soit au-dessus de ses moyens (ou de ses capacités). »  (Coran 23.62). 

L'Islam est une religion qui peut être assumée raisonnablement et en pleine connaissance de cause, alors que rien n'aurait pu empêcher le Seigneur de l’univers d'en décider autrement, et d’imposer  à l’homme une charge écrasante. Cette disposition  s’applique  aussi à l’existence qui est jalonnée des problèmes nombreux et redoutables, mais nullement insurmontables. Sans quoi, la vie serait devenue rapidement impossible. Comme toutes les créatures, l'homme est appelé à mourir. C'est le moment de la séparation du corps et de l'âme. Une citation coranique qui évoque cet instant fatal a subi les railleries des commentateurs occidentaux. Il s'agit du passage suivant : 

« Allah accueille les âmes au moment de leur mort, ainsi que celles qui ne meurent pas encore, au moment de leur sommeil ; Il retient les âmes des hommes dont il a décrété la mort et renvoie les autres jusqu'auterme fixé irrévocablement. » (Coran 39.42). 

Les orientalistes interprètent ainsi ce verset : « Selon les Musulmans, l’âme des hommes qui sommeillent ou qui meurent va d'office rejoindre Dieu. L'âme des morts reste en Sa possession, alors que celle des gens endormis leur est renvoyée à leur réveil. » Si durant une nuit agitée, la personne concernée se réveille dix fois, son âme fait autant d'allers et retours entre Dieu et le dormeur ! Un jugement est sommaire et déplacé. Dieu accueille sur place les âmes de ceux qui meurent et de ceux qui dorment,  car Il est en tout lieu de l'univers, ainsi que le précise le Coran : 

« De quelque côté que vous vous tourniez,  là  est La Face de Dieu. Dieu est présent partout (dans l’univers) ». 

Il est aussi présent aux entretiens entre les hommes : 

« Ne vois-tu pas que Dieu sait tout ce qui est dans les cieux et sur terre ? Il ne saurait y avoir une conversation entre trois hommes, sans qu’Il ne soit le quatrième, ni entre cinq d’entre eux, sans qu’Il ne soit le sixième ; ni plus ni moins que cela sans qu’Il soit (présent) avec eux en quelque lieu qu'ils se trouvent. Ensuite, au Jour de la Résurrection, car Dieu est Omniscient. » (Coran 58.7). 

Dieu est non seulement proche des hommes, mais Il est également présent en eux-mêmes dans leur propre conscience. 

« Nous avons créé l'homme et Nous savons ce que son âme luisuggère. Nous sommes plus près de lui que sa veine jugulaire. » (Coran 50-16). 

 Il est même plus proche que leur propre conscience, ce que les psychanalystes n’arriveront jamais  à comprendre :

 «  Sachez que Dieu s'interpose entre l’homme et sa conscience, Et que vous  serez tous rassemblés devant Lui. » (Coran 8.24).

 Enfin arrive le moment de la mort. Dieu est toujours présent, infiniment et à jamais présent : 

« Lorsque l’âme du moribond remonte à sa gorge et que cela se passe sous vos yeux, Nous sommes alors plus proche de lui, que vous qui l’entourez, sans que vous ne puissiez rien voir. Pourquoi donc, si vous ne devez jamais âtre jugés et rétribués, ne feriez-vous pas revenir cette âme si vous êtes véridiques ? » (Coran 56.83)

Dieu est présent en tous lieux de l’univers, comme au fin fond de la conscience, du « moi » ainsi que le désigne Freud. L’âme des moribonds est reçue par Dieu au moment de la mort et de sa migration définitive. Dieu étant présent partout, l'âme n'a pas besoin d'errer pour Le rencontrer. Elle est recueillie sur les lieux-même de la séparation, sans que ce phénomène soit quelque chose d’évident et de perceptible pour les humains. Puisque le Coran considère que l’âme est un des grands secrets de la création, auxquels l’homme ne pourra jamais accéder. En ce qui concerne le sommeil qui est spécifiquement une perte de conscience temporaire, il n'y a pas de difficultés pour accepter la notion que cette conscience au repos trouve un refuge intérieur auprès de la Miséricorde divine qui emplit l'univers de Sa Présence. 

Dans son état d'inconscience, l’homme n'est plus en mesure de transgresser les Commandements divins, ni d’enfreindre les interdictions, par son comportement rebelle. Il repose dans la sérénité du Créateur de l’univers. Mais dés son réveil, qui implique la récupération de ses facultés mentales, le voilà qui agit selon son inspiration. Le cheminement s'imbrique parfaitement au texte coranique. L'âme n'a pas à vagabonder continuellement, ni à faire des va-et-vient incessants dans l'espace cosmique. Le voyage est interne et métaphysique. Le trajet s'évalue entre le conscient et l'inconscient et pour reprendre les termes de la psychanalyse, entre le « moi » et le « ça » ou quelque chose d'autre, de plus intime et de plus secret, que l’homme n'imagine même pas.

Pour les incrédules, l’âme est une invention  destinée à subjuguer les masses crédules. L'homme, pas plus que les animaux ou les végétaux n'abrite le moindre esprit. A sa mort, il est réduit en poussière et s'anéantit dans la nature sans ressusciter d'aucune manière. C’est là une opinion et comme toute opinion, elle  prête à controverse et peut être remise en cause, pour les mêmes motifs qui ont servis à combattre les tendances adverses, à savoir l'absence de preuves dans la réfutation de l'existence de l'âme. Par ailleurs, la prétention humaine à l'omniscience semble  déplacée, alors que l’homme ne sera jamais en mesure de décrire un grain de sable, dans sa composante, sa nature et les interactions internes qui s’y déroulent. Un peu plus de modestie, ne saurait nuire ceux qui sont  inconscients de leur déficience. 

Les facultés humaines sont restreintes en raison de la conformation propre de la dernière créature apparue sur terre, et notamment de ses limites intellectuelles et le mystère de l’âme démurera pour toujours…un mystère. Le Coran dit : 

« Ils (les incrédules) t'interrogeront au sujet de 1'Esprit. Réponds : l’Esprit procède du Commandement de mon Seigneur. Mais,  il ne vous a été donné que peu de Science. » (Coran 17.85). 

 Ce verset confirme que l’homme, en raison de ses limites organiques et intellectuelles, ne sera jamais en mesure de percer le secret de l'âme et cette impuissance a incité les athées à  nier son existence. 

Les savants du 17ème  siècle  étaient animés des mêmes intentions. Ils déclaraient avec une assurance surfaite, qu’il  ne saurait exister d'animaux plus petits que le ciron, qui est une variété d'arachnide, pour la simple raison que la vue ne pouvait déceler d'organismes d'une taille inférieure. Cependant, lorsque la loupe (ou le microscope) fut mis au point par le Hollandais Leeuwenhoek et que « des animaux plus petits mille fois qu'un ciron, et qui semblaient dans une goutte d'eau,  comme autant de monstres dans une vaste mer. », apparurent sous l’objectif, ce fut la stupeur chez les scientifiques. Un choc émotionnel à faire douter les certitudes les plus établies. Ils ne cessaient de répéter  gravement, dépassés par les événements : « Comment cela pourrait-il être ? » Oui, cela  pourrait être, parfaitement et même plus que l’impensable. Dans l’œuvre de Dieu, tout pourrait être, seuls les insensés restent aveugles. 

Les recherches sur les mystères de l’âme,  ne sont qu'une réédition des fameux animalcules qui étaient censés « inexister » avant l'utilisation d'instruments adaptés. Il est évident que les adeptes des honorables savants qui ont été  surpris et aigris par les découvertes des animalcules,   dont ils croyaient l’existence  impossible, auront toujours la latitude de dire en guise d'échappatoire, que les moyens d'investigation actuels qui sont un million de fois plus puissants que ceux d’alors, n'ont pas permis non plus, de découvrir le moindre signe de la présence d'une âme dans le corps humain.  Ce qui démontre  que l’esprit n’existe pas. Cependant, une telle conclusion ne plaide nullement pour une inexistence quelconque ;  elle signifie simplement que l'âme est autrement plus subtile que les animalcules, et qu'en multipliant encore des milliards de fois, le pouvoir de résolution des appareils de détection modernes, les scientifiques seront toujours loin de visualiser ou de détecter l’âme ou l’esprit. De la même façon que nul ne saurait prendre un cliché d'un concept ou mesurer la longueur d'onde d'un jugement. 

Un autre problème intrinsèquement difficile s’est posé, récemment aux chercheurs. Il s’agit de la détection des neutrinos, qui est pourtant autrement plus aisée que celle des esprits ! Des expériences ont été réalisées durant des décennies à l'échelle mondiale pour  détecter cette particule fantôme, jusqu’à douter de son existence. Le neutrino serait une particule électroniquement neutre et  l’hypothèse de son existence fut formulée par les physiciens Enrico Fermi et Wolfgang Pauli en 1931, à la suite d'une perte d'énergie constatée au cours de la désintégration d'un neutron dans un noyau d'atome. 

Au début, les physiciens pensaient que le neutrino ne possédait pas de masse, puis ils ont fini par lui attribuer une masse infime. Une de ses particularités réside dans sa faculté de franchir la matière sans rencontrer d'obstacle. Les neutrinos peuvent traverser la terre de part en part, sans être arrêtés par quoi que ce soit. Le globe terrestre représente pour eux un vide presque aussi complet que l'espace. Un neutrino peut traverser une épaisseur de plusieurs milliards de kilomètres d’eau ou de plomb,  à la vitesse de la lumière sans interagir avec la matière. Comme s’il filait dans le vide complet.

 

Chaque seconde, le corps humain est traversé par des milliards de neutrinos, qui continuent leur chemin comme s’ils n’avaient rencontré aucun obstacle. Dans de nombreux pays, des installations complexes et coûteuses ont été mises en place afin de piéger le neutrino,  car de sa connaissance découlerait une meilleure approche des lois qui gouvernent l’univers. C’est ainsi qu’a été conçu aux USA, leTevatron un gigantesque accélérateur de particules et qu’à la frontière franco-suisse,  a été installé en  2008, le Grand Collisionneur de Hadrons ou LHC, « Large Hadron Collider », dont la circonférence est de 27 kilomètres, pour désintégrer les particules et étudier leurs composantes et leurs réactions.  Le Seigneur qui a créé ces neutrinos et  d’autres particules plus infimes, n'est-ll pas capable de concevoir une âme, qui soit un peu à leur image, indétectable, sans masse et sans charge ? Bien plus, II pourrait lui donner des propriétés qui la rendraient à jamais indécelable aux appareils les plus perfectionnés. Et toutes les hypothèses que les hommes s'ingénieraient à élaborer resteront des suppositions vagues et sans consistance. 

A la suite de cela, certains hommes convaincus de l'Omnipotence divine diront : « Nous croyons en Dieu, à Sa Toute-puissance et à ce qu'Il a révélé. » D’autres,  au contraire persisteront dans leur refus et contesteront l’existence de l’âme, tant qu’ils ne disposeront pas de preuves « palpables ». Bien que ce domaine se prête bien mal aux démonstrations matérielles, ce qui renforce leurs convictions, déjà forgées par la réfutation de l’existence de Dieu. 

« (Les incroyants) ne possèdent nulle science, ils ne  suivent que des conjectures, qui ne sauraient  tenir lieu de vérité. » (Coran 50.28). 

Le Coran réfute la conception d’une âme pesante et massive qui pourrait être trahie à l'aide d'une balance d'épicier. Il est encore plus loin de ceux qui prennent l'homme pour un engin sans âme, passant sa vie à satisfaire des besoins matériels et disparaissant sans laisser de trace comme s'il n'avait jamais vécu. Croire en Dieu, nécessite d’admettre impérativement l'existence de l'âme La complémentarité du corps organique et de l'âme spirituelle est une exigence de la nature, mais aussi de la raison. Sans faire appel  aux sources médiumniques afin d’éviter de recourir aux manifestations inexpliquées, tout le monde sait que les personnes dotées de pouvoirs extrasensoriels peuvent entrer en communication avec des esprits qui n'ont absolument rien de corporel, et ceci, dans tous les pays du monde. Comme l’objectif de cet ouvrage, est de s’inscrire dans un cadre scientifique, ce pas ne sera pas franchi.

Les gens qui nient l'existence  de l’âme se fondent sur l’absence d'indices qui permettent de la détecter. Cependant, parce qu’elle est synonyme de résurrection et de vie éternelle, la raison implique de lui accorder l'importance fondamentale qui est la sienne C'est une nécessité, car l’être humain est assoiffé de la Miséricorde divine et avide de ressusciter et de vivre enfin, une vie éternelle faite de justice et de bonheur,  dans la Clémence du Seigneur de l'univers. Cet objectif primordial, ne pourra être atteint, que par la soumission à l’Autorité divine et la reconnaissance de l’existence de l’âme.

 

   Mohammed Yacine KASSAB

     (Extrait du livre de l’auteur : Gloire a Dieu ou les Mille Vérités Scientifiques du Coran)

 

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L’Imâmat selon les croyances chiites


 

   Étymologiquement, "Imamat" en arabe désigne le fait que quelqu'un se met en avant pour que les gens le suivent et font ce qu'il fait ou l'imitent. L'imam est donc "l'imité" (moqtadâ) et ceux qui l'imitent s’appellent "moqtadî" ou "ma'moum".

l'Imamat, est comme la Prophétie, une Grâce (lutf) d'Allah. Par conséquent, il y a nécessairement, à toute époque, un Imam guidant qui succède au Prophète dans les fonctions de guider et d'orienter les gens vers la bonne Voie et la prospérité dans les deux mondes.

C'est pourquoi l'Imamat est la continuation de la Prophétie, et la preuve de la nécessité de l'envoi de Messagers et de Prophètes est la même pour succéder au Prophète.

Pour cette raison nous disons que l'Imam ne peut être désigné que par une Décret d'Allah communiqué par le Prophète . L'Imamat ne peut pas être le résultat d'une élection ou d'un choix fait par les gens.Alors que le Califat lui oui il peut etre choisis par éléction( l'Imamat et le Califat étant complémentaire)

Par conséquent, il n'est pas possible qu'une époque de l'histoire soit sans un Imam à qui les gens ont l'obligationt d'obéir et ce, peu importe qu'ils l'acceptent ou le refusent, qu'ils le soutiennent ou non, qu'ils lui obéissent ou non, qu'il soit physiquement présent ou en occulation, car de même qu'il est admis que le Saint Prophète Mohammad était demeuré hors de la vue des gens dans la grotte de Thawr ou dans le Chi`b (le passage montagneux) d'Abî Tâlib, de même il est admissible que l'Imam disparaisse de la vue des gens peu importe, rationnellement, que son occulation soit longue ou brève.

Nous croyons que l'Imamat est l'un des Principes fondamentaux de l'Islam et que le Musulman ne saurait compléter sa Foi sans croire en ce Principe. A ce sujet, il n'est pas permis qu'un Musulman se contente de suivre ses ancêtres, ses proches parents ou ses éducateurs, même s'ils jouissent d'une haute position de notoriété et d'honorabilité, car il est obligatoire pour le Musulman d'établir sa croyance en l'Imamat par des arguments et le raisonnement, exactement comme il le fait pour le Monothéisme et la Prophétie.


La philosophie de l’Imâmat selon les croyances chiites

"Si vous comptiez les bienfaits de Dieu, vous ne sauriez les dénombrer" (Coran ; 16:18)

Si le chiisme a fait l’objet d’attaques en tout genre au cours de son histoire, l’assaut le plus virulent qui lui fut adressé se situe sans doute au niveau du dogme : le rang qu’il accorde aux Imâms porterait atteinte à l’unicité et la seigneurie divines, tandis que le concept de wilâyat remettrait en cause le principe même de la fin de la prophétie scellée par Mohammad. Au sein des différentes écoles de l’islam, la critique est souvent formulée en ces termes : si Dieu a envoyé un prophète et révélé un livre qui se présente comme étant un "éclaircissement de toute chose" (16:89), pourquoi aurait-on besoin d’un Imâm ?

Au cours de cet article, nous allons évoquer plusieurs raisons qui, selon les chiites, justifient la nécessité de l’existence d’un légataire (wasî) et d’un successeur à la suite d’une révélation prophétique. Nous devons à ce titre rappeler qu’en tant que l’un des cinq principes fondamentaux du chiisme, l’Imâmat [1] n’est en premier lieu pas une affaire de foi mais d’intellect : le croyant doit d’abord accepter rationnellement la nécessité de l’existence d’un Imâm succédant à la prophétie avant de suivre une personne particulière revendiquant le titre d’Imâm. Cette dimension rationnelle à la source de l’existence de l’Imâmat a été évoquée dans l’article intitulé "Qu’est-ce que le chiisme ?" publié dans ce même numéro. Suivant une logique de complémentarité, le présent article vise à expliciter davantage les raisons justifiant l’existence des Imâms en nous basant notamment sur différents aspects de leur vie à la lumière du contexte historique de chaque époque.

Cette présentation permettra également de souligner l’ampleur du rôle dévolu à l’Imâm, couvrant des domaines aussi variés que l’exégèse, la cosmologie, la métaphysique mais aussi le droit, la politique, etc. ; cette diversité ne faisant que refléter les différentes dimensions de l’existence de l’Imâm, à la fois terrestre et extérieure (zâheri), mais aussi spirituelle et suprasensible (bâteni). Il faut enfin rappeler que selon un point de vue chiite, les Imâms sont des hommes parfaits et préservés de toute erreur, la plus haute manifestation des noms de Dieu sur terre. Toute pensée ou écrit à leur propos est donc condamné à ne saisir qu’un aspect limité de leur personnalité.


Rappeler et enraciner le message de la révélation

Après la mort d’un Prophète, l’une des premières missions de l’Imâm est de ne pas laisser dépérir l’élan spirituel de la jeune communauté musulmane, et de rappeler aux croyants l’esprit et les fondamentaux de la religion. Le but d’une religion est d’inviter l’homme à croire en l’invisible et à orienter l’ensemble de ses actes en vue d’un Au-delà imperceptible par les sens, élan qui demande à être accompagné, entretenu, pour ne pas retomber, et qui ne peut s’enraciner à l’échelle d’une société en seulement quelques décennies. D’un point de vue historique, avec l’arrivée de nouvelles générations n’ayant pas connu le Prophète, le message divin a connu de sérieuses déformations face aux nouveaux enjeux de pouvoir et à l’attrait des biens de ce monde, pour parfois n’être réduit qu’à une écorce vide. L’un des rôles fondamentaux de l’Imâm est donc de garder cet appel originel vivant, de l’enraciner dans l’esprit des gens, et de le préserver d’éventuelles déviations. Comme nous allons le voir, la mission des premiers Imâms ne fut pas seulement d’expliciter les principes fondamentaux de la religion tels que l’unicité de Dieu, l’existence d’un Au-delà… mais d’abord de les rappeler. [2] De nombreuses paroles de l’Imâm Sajjâd consacrées au simple rappel des principes de base de la religion tels que la résurrection et l’existence d’un Au-delà, laissent entendre à quel point les croyances étaient affaiblies moins de soixante ans après la mort du prophète Mohammad. A l’époque de l’Imâm Bâqer, les affaires religieuses demeuraient fortement négligées. Ibn ’Abbâs rapporte à ce propos qu’à la tribune de Basra, lors du sermon de la fin du mois de Ramadan, on rappela aux gens de donner l’aumône de leur jeûne (zakât al-fitra) [3], ces derniers ignorant ce principe essentiel scellant la fin de ce mois sacré. A la même époque, on rapporte que la majorité des croyants avait oublié les rites du pèlerinage à La Mecque , tandis que certains habitants de Shâm ignoraient le nombre de prières obligatoires.

Nous pouvons ici mieux cerner le rôle des Imâms comme "gens du rappel" et comprendre que sans eux, il ne serait sans doute pas resté grand-chose non seulement de l’esprit de l’islam, mais aussi des pratiques rituelles les plus élémentaires. Cette réalité a été confirmée par l’Imâm Bâqer, qui, à propos du verset suivant, "Nous n’avons envoyé avant toi que des hommes à qui Nous faisions des révélations. Interrogez les gens du Rappel, si vous ne savez pas." (21:7), souligne : "Nous sommes les gens du Rappel" , ou dit à propos de ce verset : "La permanence de Dieu est meilleure pour vous si vous êtres croyants" (11:86) : "Je suis la permanence de Dieu."

Outre le rappel du Coran, les Imâms ont également permis de revivifier différentes traditions du Prophète ayant été oubliées ou sciemment effacées par certains califes. Les Imâms Bâqer et Sâdeq ont aussi formé de très nombreux savants dans le domaine des sciences islamiques, permettant un enracinement et une diffusion sans précédent de la lettre et de l’esprit de la révélation. Ils eurent également un rôle essentiel dans l’explicitation des fondements du droit (usûl al-fiqh), lançant ainsi un vaste mouvement de recherche sur le plan juridique (ijtihâd) en donnant une assise solide au droit et en invitant ensuite les savants religieux à déduire par eux-mêmes des règlements de ces principes généraux.

Dévoiler les sens cachés du Coran et l’esprit de la révélation

La nécessité de l’existence d’un Imâm repose également sur une conception particulière de la révélation comme véhicule d’un message qui, loin de se limiter à sa seule signification apparente, comporte de multiples niveaux d’interprétation eux-mêmes fondés sur l’existence de sens ésotériques (butûn) allant jusqu’à soixante-dix ou plus, selon certains hadiths. D’un point de vue strictement rationnel, comment pourrait-on prétendre comprendre la parole de Dieu en quelques lectures et avec un intellect limité ? Comme le souligne Christian Bonaud en reprenant les propos de Mollâ Sadrâ, "la plupart des intellectuels sont déjà incapables de lire les livres d’Aristote et de Platon et de comprendre les propos de philosophes tels qu’Avicenne ou Farabi : comment pourraient-ils alors avoir la science du Coran, alors que c’est un Livre rempli de symboles, de significations ésotériques et de versets ambigus apparemment contradictoires et qui exigent d’être interprétés ?"  Le contenu du Coran demande donc à être interprété et son esprit profond dégagé par des êtres qui non seulement le connaissent parfaitement, mais dont l’existence est la manifestation même de ces significations.

Selon le chiisme, les Imâms sont les acteurs de cette interprétation, d’où leur qualificatif de "Coran parlant" (qor’ân nâteq). Après la période de la Révélation (tanzil), les Imâms sont désormais ceux qui assurent le ta’wîl , c’est-à-dire la reconduction du sens apparent du Coran aux sens originels et ésotériques. La présence de l’Imâm permet donc de faire une lecture à la fois juste et profonde du Coran, et de ne pas tomber dans le piège de certaines interprétations littérales pouvant aboutir à de l’anthropomorphisme (tashbih). Il préserve la vérité spirituelle de la religion sans laquelle cette dernière ne devient qu’une écorce vide se limitant à des rites extérieurs. La présence de l’Imâm comme "herméneute du Livre" permet ainsi de concilier l’aspect littéral et apparent (zâher) avec l’aspect profond et ésotérique (bâten) de la religion sans sacrifier aucune de ces dimensions  et en gardant un équilibre permanent entre les deux.

L’un des aspects important de cette mission est d’expliquer le sens profond de certaines obligations religieuses et légales. Concernant l’aumône légale (zakât), l’Imâm ’Ali souligne que loin de se limiter à un don matériel, la zakât embrasse en réalité l’ensemble des aspects de la vie humaine : la zakât de la puissance est l’équité , la zakât de la beauté est la chasteté, celle de la santé est l’effort dans l’obéissance à Dieu  tandis que la zakât du corps est le jeûne . L’Imâm Sâdeq rappelle également que la zakât savoir est de l’enseigner à ceux qui s’y consacrent. Les Imâms expliquent aussi les effets invisibles de certains piliers de la foi, tels que la prière : "Si à proximité de l’un de vous se trouvait un fleuve qui lui permettrait de s’y laver cinq fois par jour, resterait-il des souillures sur son corps ? En vérité, la prière est comme le fleuve qui purifie. Ainsi, à chaque fois que quelqu’un s’acquitte d’une prière, elle purifie des péchés, sauf le péché qui l’a éloigné de la foi et qu’il continue de perpétrer."  ; "Si celui qui prie savait ce qui l’enveloppe de la majesté de Dieu, il ne souhaiterait pas relever sa tête de la prosternation", ou le jeûne : "Le sommeil de celui qui jeûne est une adoration, son silence est une louange, son acte est agréé et son invocation est exaucée."  L’Imâm Sâdeq vient rappeler, selon le même principe que l’aumône, qu’il ne faut pas limiter le jeûne au simple fait de s’abstenir de nourriture : "Si tu jeûnes, fais en sorte que ton ouïe, tes cheveux et ta peau jeûnent." Il énuméra d’autres parties du corps puis dit : "Le jour de ton jeûne ne doit pas ressembler au jour où tu ne jeûnes pas."  Les Imâms viennent également éclaircir certaines raisons de son obligation : "C’est pour que le riche ressente la douleur de la faim et soit ainsi généreux envers le pauvre."

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Préserver l’islam des déviations multiples et distinguer le vrai du faux

Sous le règne des califes omeyyades puis abbassides, les Imâms eurent un rôle de premier plan pour préserver l’islam de multiples interprétations déviationnistes, alors que de vastes politiques de corruption étaient mises en place afin de favoriser l’apparition de diverses sectes destinées à semer la confusion dans les esprits ou à servir d’arme idéologique du régime. La majorité des califes s’efforçait de gagner la sympathie des personnalités religieuses importantes en leur offrant argent, biens… pour ensuite leur demander de forger des hadiths ou de décréter des fatwas en vue de justifier leur politique du moment. Dans ce contexte, les Imâms se virent conférer un rôle central dans la réfutation de ces différentes écoles au moyen de débats et controverses avec leurs savants , tout en mettant en garde des dangers issus de tout raisonnement personnel basé sur l’analogie.

Ces déviations concernaient les domaines juridique, exégétique, théologique… A titre d’exemple, le courant jabbarite, largement appuyé par les Omeyyades, prônait l’existence d’un déterminisme divin absolu – idée fondamentalement en désaccord avec la liberté de l’homme défendue par les chiites -, idéologie qui justifiait une soumission aveugle à tout pouvoir quel qu’il soit et décourageait toute idée de rébellion car sur cette base, le fait qu’un dirigeant injuste tienne les rênes du pouvoir n’est que le reflet d’une volonté divine implacable à laquelle il est inutile de s’opposer. Nous pouvons également citer la secte des Murji’ites apparue à l’époque de l’Imâm Sâdeq qui soutenait qu’il était impossible d’émettre le moindre jugement en ce monde et de savoir si telle personne irait au Paradis ou en Enfer. Cette logique, entraînant une absence totale de jugement à propos des pires agissements, permettait de justifier la débauche du pouvoir.

Les Imâms ont aussi mené une vaste entreprise de réfutation des faux hadiths, tout en donnant des critères généraux permettant à chaque croyant de distinguer lui-même le vrai du faux. S’ils sont un rappel, les Imâms ont également été comparés à l’arche de Noé ou à une ancre permettant de ne pas perdre totalement le cap dans la tempête. Dans ce sens, en commentant ce verset "Ainsi que des points de repères. Et au moyen des étoiles, [les gens] se guident." (16:16), l’Imâm Rezâ a dit : "Nous sommes ces points de repères, et l’étoile, c’est le Messager de Dieu."

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Pèlerins au sanctuaire de l’Imâm Hossein, Karbalâ

Distinguer ce qui est sacré de ce qui ne l’est pas en vivant l’islam à différentes époques

Une autre raison justifiant la présence des Imâms est de permettre au croyant d’apprendre à vivre sa religion dans différents contextes historiques, et de distinguer ce qui est inchangeable quel que soit le contexte de ce qui peut être sujet à adaptation. Ce rôle permet à la fois de ne pas sacraliser certaines pratiques qui ne le sont pas, et de ne pas réduire à un contexte historique, et donc mettre de côté, ce qui a une portée permanente. De par leur façon de vivre l’islam dans des conditions différentes – la liberté et l’oppression, l’opulence et la pauvreté, etc. -, les Imâms invitent à séparer l’essence de l’écorce, et à saisir l’esprit profond de certaines règles susceptibles d’être appliquées de différentes manières selon l’époque.

A titre d’exemple, on reprocha un jour à l’Imâm Sâdeq de porter de beaux vêtements, alors que l’Imâm ’Ali  portait en son temps des vêtements rudes et élimés. Il répondit : "’Alî, fils d’Abî Tâleb s’habillait ainsi à une époque où on ne protestait pas et s’il s’habillait ainsi aujourd’hui, il se ferait dénigrer. Le meilleur des vêtements de chaque époque est le vêtement des gens de l’époque." L’Imâm Sâdeq réfute ici l’idée d’une sacralité des vêtements humbles en soulignant que les croyants se doivent de vivre dans les mêmes conditions matérielles que la majorité des gens : son habillement peut donc évoluer lorsqu’une époque est plus prospère.

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Sanctuaire de l’Imâm ’Ali, Najaf

Cette même logique peut s’appliquer à propos de certains principes évoqués par le Coran, tels que le nécessité de se prémunir contre toute attaque éventuelle d’un ennemi : "Et préparez contre eux tout ce que vous pouvez comme force et comme cavalerie équipée, afin d’effrayer l’ennemi de Dieu et le vôtre" (8:60) Ce verset pose le principe général de la dissuasion préventive destiné à éviter tout combat, et précise concrètement que cela passe par l’acquisition de chevaux. Selon la logique évoquée précédemment, nous comprenons que ce principe général, c’est-à-dire apparaître fort face à un ennemi pour le dissuader de toute attaque, est inaltérable. Néanmoins, sa mise en œuvre est susceptible d’évoluer selon les époques : les chevaux sont remplacés par des armes plus sophistiquées, etc.

En tant que Coran parlant, l’Imâm a ici un rôle essentiel pour dégager l’esprit d’un principe et permettre l’évolution harmonieuse de la religion au cours de l’histoire, en la préservant à la fois d’une fossilisation et d’ "adaptations" susceptibles de remettre en cause sa vérité profonde.

Poursuivre le but de la prophétie dans l’instauration d’une société islamique juste

Le Coran évoque clairement que l’un des buts de la prophétie est d’instaurer une société juste et équitable : "Nous avons envoyé Nos messagers avec des preuves évidentes, et nous avons fait descendre avec eux le Livre et la Balance afin que les hommes observent l’équité" (57:25). L’Imâmat n’étant que le prolongement de la prophétie, la mission des Imâms consiste aussi à réformer les gens ainsi qu’à préparer le terrain à l’instauration de la meilleure organisation possible de la société ; organisation devant offrir le meilleur cadre possible à l’épanouissement des potentialités spirituelles de chacun.

Le refus de l’Imâm Hossein de se soumettre à un pouvoir injuste a également enraciné un esprit révolutionnaire tout en insistant, contre les écoles déterministes qui fleuriront par la suite, que l’homme est maître de son destin : il lui appartient donc de se dresser contre l’oppression et d’édifier la société dans laquelle il souhaite vivre.

A chaque époque, les Imâms se sont efforcés chacun à leur manière d’opérer un redressement moral de la société face au développement de la débauche des dynasties omeyyade et abbasside en insistant sur l’importance du bon comportement, de la générosité, en rappelant les interdits… tout en menant eux-mêmes une vie basée sur la piété, le respect de l’autre, l’aide aux pauvres, et la bonté en toutes circonstances. Leur mode de vie est donc lui-même un rappel de l’ensemble de ces principes et de ce que doit être la vie d’un croyant. Par conséquent, outre le fait de donner une vision juste de l’islam sur le plan théorique, la mission des Imâms a également une dimension éminemment pratique, en rappelant le sens profond de chaque acte qui doit être orienté vers Dieu. Un grand nombre de hadiths nous sont rapportés à ce sujet. A titre d’exemple, lorsqu’un mendiant arrivait, l’Imâm Sajjâd s’exclamait : "Bienvenue à celui qui porte mes provisions pour l’Au-delà." , tout en invitant les gens à ne pas commettre d’injustice sur terre et à être satisfaits de ce qu’ils détiennent : "Celui à qui suffit ce que Dieu lui a imparti est le plus riche des hommes."  ; "Ne craignez pas l’injustice de votre Seigneur, craignez surtout votre propre injustice envers vous-même."  Dans cette optique, les Imâms invitaient également à se détacher de ce monde : "Considère le monde d’ici-bas comme une maison où tu as habité et de laquelle tu as déménagé, où comme de l’argent que tu as possédé dans un rêve et que tu as perdu à ton réveil. En vérité, je te donne ces exemples car chez les gens de savoir et de connaissance en Dieu, le monde d’ici-bas est comme l’ombre."

Mettre en relief un aspect de la religion et de la vérité divine à chaque époque

Si les Imâms sont une "lumière unique" ayant une même mission, les particularités existentielles de chacun d’entre eux alliées au changement des circonstances historiques ont permis la manifestation d’un aspect plus particulier de l’Imâmat et, partant, de la religion. Le califat de l’Imâm ’Ali a permis de mettre en relief la dimension politique de l’Imâmat fondé sur l’instauration de la justice, l’Imâmat de l’Imâm Hassan la patience face aux vicissitudes du temps, tandis que le martyre de l’Imâm Hossein a révélé la dimension révolutionnaire de l’Imâmat et son refus de toute compromission avec un pouvoir corrompu. La vie et les invocations de l’Imâm Sajjâd mettent quant à elles davantage en relief la dimension spirituelle de l’Imâmat, tandis qu’avec les Imâms Bâqer et Sâdeq, sa dimension intellectuelle, juridique et organisationnelle est affirmée. Ces différents aspects révèlent que certaines choses, comme par exemple l’opposition ouverte contre un pouvoir tyrannique, peut, selon les circonstances, être obligatoire, permise ou interdite. Le comportement de l’Imâm de chaque époque donne au croyant des clés lui permettant de saisir ces subtilités dans des contextes différents et d’agir au mieux selon les circonstances de sa propre époque.


La présence de l’Imâm comme Argument et Face de Dieu en ce monde

Selon le chiisme, le but visé par l’islam est actualisé dans ce monde même au travers d’une personne : celle de l’Imâm, qui est l’Argument de Dieu auprès de Ses créatures en ce qu’il leur montre ce à quoi doit mener l’ensemble des prescriptions de la religion. En outre, le principe de la justice divine exige que la terre ne soit jamais dépourvue d’un intermédiaire entre Dieu et les hommes qui les guide et par lequel l’erreur puisse être distinguée du vrai.  La prière de la lamentation (do’a-ye nodbeh) de l’Imâm Sâdeq résume parfaitement cette dimension de l’Imâmat : "A chacun [des prophètes] Tu [Dieu] donnas une Loi et traças une voie, et Tu choisis pour lui des Successeurs nommés, dépositaires vigilants succédant l’un à l’autre, époque après époque, pour maintenir Ta religion et servir d’Arguments envers Tes serviteurs, afin que la vérité ne cesse d’être établie, que sur ceux qui la suivent l’erreur n’ait point d’emprise et que nul n’aille dire : "Que n’as-Tu envoyé vers nous un messager venant [nous] avertir et établi pour nous un signe qui [nous] guide, de sorte que nous aurions suivi Tes [versets et Tes] signes avant que de connaître l’opprobre et l’infamie !"(Coran, 20:134)"

L’Imâm est un véritable lien entre le spirituel et le terrestre, "Lieu-tenant" (khalifa)  de Dieu en ce monde et manifestation des perfections divines à l’homme : "Le regard qui est simultanément Dieu regardant l’homme et l’homme regardant Dieu, c’est cela l’Imâm, comme pôle mystique, comme Face de Dieu vers l’homme et Face de l’homme vers Dieu. C’est la raison pour laquelle nos ésotéristes répètent que sans ce pôle mystique, l’humanité ne pourrait persévérer dans l’être. L’idée shî’ite révèle ici à la fois sa profondeur métaphysique et sa fructification immédiate en expérience spirituelle." [

L’Imâm comme source de la permanence de ce monde

Ainsi, outre son tutorat juridique et sur le plan des croyances (wilâyat tashri’i), la présence des Imâms sur terre a également une dimension ontologique appelée wilâyat takwini. Cette dimension permet la permanence même du monde et de ses habitants, car sans un Argument divin manifestant le but de la création et par lequel l’homme établit un lien avec son Créateur, ce monde n’aurait plus lieu d’être : "Si la terre se vidait de l’Argument, elle disparaîtrait avec tous ses habitants."  Pour reprendre les mots de Henry Corbin, "la Terre ne peut jamais être privée d’un Imâm, fût-il caché et invisible, parce qu’elle serait alors sans communication avec le Ciel ; l’Imâm est le pôle mystique ; s’il cessait d’exister, l’humanité se saurait persévérer dans l’être."

Cette dimension s’enracine dans la double réalité de l’Imâm à la fois comme personnage historique et réalité métaphysique : selon cette seconde dimension, les Imâms sont considérés comme étant les manifestations (mazhar) d’une théophanie primordiale divine créée de toute éternité – celle des Quatorze immaculés incluant le Prophète Mohammad, sa fille Fâtima, et les Douze Imâms – qui fut et constitue le support des Noms et Attributs divins. Leur réalité profonde a donc une dimension cosmique et révèle la correspondance étroite entre univers spirituels et visibles – les Imâms étant la manifestation de ces Noms en ce monde et ce qui lui donne sa raison d’être.

L’Imâm est donc, comme nous l’avons évoqué, un "pont entre ciel et terre" permettant à la miséricorde divine d’embrasser le monde. Cet aspect nous permet de saisir le sens de la réponse de l’Imâm Bâqer lorsqu’on lui demanda à quoi servait l’Imâm : "Pour que le monde reste en bon ordre ! Et cela parce que Dieu Tout-Puissant suspend le châtiment pour les habitants de la terre s’il s’y trouve sur terre un Prophète ou un Imâm. Dieu Tout Puissant a dit : "Mais Dieu ne veut pas les châtier alors que tu es au milieu d’eux" (8:3). […] Par eux Dieu pourvoit aux besoins de Ses serviteurs ; par eux Ses pays sont construits ; par eux descend la pluie du ciel ; par eux sortent les bénédictions de la terre ; par eux est accordé un délai aux pêcheurs et [par eux] n’est pas précipité contre eux le châtiment, ainsi que la torture."


De nombreux textes de ziyârat  adressés aux Imâms attestent de cette réalité : "Par vous, Dieu a commencé et par vous, Il va clore. Par vous, Il fait descendre la pluie et par vous, Il retient le ciel et l’empêche de tomber sur la terre, sauf avec Son autorisation. Par vous, Il dissipe les soucis et soulage de la misère, auprès de vous se trouve ce qu’ont révélé Ses Messagers et ce qu’ont descendu Ses Anges."

Selon la même logique, et comme le rappelle un hadith de l’Imâm Rezâ, les Imâms sont la clé de l’exaucement des prières : "Lorsque vous faites face à une difficulté, demandez de l’aide à Dieu par notre intermédiaire. C’est la parole même de Dieu qui a dit : "C’est à Dieu qu’appartiennent les noms les plus beaux. Invoquez-Le par ces noms" (7:180) ; J’en jure par Dieu, ce sont nous qui sommes les noms les plus beaux de Dieu, l’invocation d’une personne ne sera exaucée que par notre connaissance."

Approfondir sa connaissance de Dieu

Les enseignements légués par les Imâms regorgent d’explications subtiles sur des questions aussi complexes que celles de l’Unicité divine : "Celui qui L’a décrit L’a limité, et celui qui L’a limité l’a compté , celui qui L’a compté a infirmé Son éternité. Celui qui demande : "Comment est-Il ?" L’aura décrit, et celui qui demande : "Où est-Il ?" L’aura situé dans un lieu particulier." , mais aussi sur la prophétie, le lien unissant l’homme à Dieu… : "Celui qui veut avoir une idée de sa considération auprès de Dieu, qu’il observe la considération qu’il donne à Dieu en lui, car Dieu donne à son serviteur la même considération que le serviteur donne à Dieu dans son âme."  ; "Celui qui se connaît, connaît son Dieu."  ; "Vous êtes redevables de mille remerciements obligatoires à chacun de vos souffles, et même de davantage."

Ces enseignements permettent de faire prendre conscience à l’homme de l’infinie bonté divine, tout en lui donnant une vision du monde basée sur l’unicité (tawhid) ainsi qu’un cadre de pensée sur la base de laquelle fonder sa réflexion et agir. Dans ce sens, l’invocation de l’Imâm Hossein le jour de ’Arafat contient des trésors d’unicité mis à la disposition de tous les croyants, et exprime avec une subtilité extrême la relation de Dieu au monde : "Quand as-Tu disparu pour que Tu aies besoin d’un indice qui te signale ? Quand T’es-tu éloigné pour que ce soient les traces, elles, qui me conduisent à Toi ? Aveugle l’œil qui ne Te voit pas."

En tant que manifestation la plus parfaite des différents Noms de Dieu, l’existence même de l’Imâm permet aux hommes de mieux connaître leur Créateur : "Connaît Dieu Tout-Puissant et L’adore, celui qui connaît son Imam [venant] de nous, Ahl al-Bayt. Celui qui ne connaît pas Dieu Tout-Puissant ni ne connaît son Imâm de nous, Ahl al-Bayt, alors il connaît et adore un autre que Dieu".  Cette réalité ne remet pas en cause la transcendance divine, les Imâms insistant eux-mêmes dans de nombreux hadiths qu’ils sont avant tout des serviteurs (’ibâd) tenant l’ensemble de leurs perfections de Dieu et se situant dans une relation de dépendance absolue par rapport à Lui.

Apprendre au croyant à construire sa relation avec Dieu

Outre les milliers de hadiths qui constituent de véritables trésors spirituels, les Imâms, et plus particulièrement l’Imâm Sajjâd, ont légué un grand nombre d’invocations d’une beauté et d’une profondeur uniques. Ces invocations enseignent au croyant comment s’adresser à Dieu, ce qu’Il faut Lui demander, lui apprennent à construire une relation avec Dieu, tout en dévoilant certains mystères de la Création et du lien unissant le croyant à son Créateur. Certaines de ces invocations peuvent ainsi être considérées comme de véritables traités gnostiques.

De par leur comportement, les Imâms apprennent aux croyants l’état d’esprit qu’il faut s’efforcer d’atteindre lorsque l’on veut s’adresser à Dieu. On rapporte que lorsqu’il allait faire ses ablutions en vue de la prière, l’Imâm Sajjâd devenait jaune et se mettait à trembler. Quand on lui en demandait la raison, il disait : "Savez-vous devant Qui je m’apprête à me tenir debout ?"

De nombreux hadiths renouvellent le message de pardon et de miséricorde de l’islam, et invitent le croyant à sans cesse s’adresser à Dieu et revenir vers Lui : "[…] Si vous ne faisiez pas de péchés pour que vous demandiez pardon à Dieu, Dieu aurait créé des créatures pour qu’elles fassent des péchés, puis demandent pardon à Dieu. Dieu leur pardonnerait alors. Le croyant est celui qui est mis à l’épreuve, qui revient sans cesse [à Dieu]. Vous n’avez pas entendu la parole de Dieu "Dieu aime ceux qui reviennent sans cesse à Lui et Il aime ceux qui se purifient" (2:222) et "Demandez pardon à Dieu, puis revenez à Lui" (9:3)."  Dans ce sillage, l’Imâm Hossein évoque que "Si le serviteur savait à Qui il fait ses confidences, il ne cesserait pas."

Le rôle de l’Imâm pour le croyant d’aujourd’hui

On pourrait nous objecter que certains aspects abordés concernant le rôle des Imâms se raportent à une époque révolue, celle précédant l’occultation du Douzième Imâm et lorsque le croyant pouvait avoir un contact direct avec les Imâms. Or, il n’en est rien : tout d’abord parce que selon les croyances chiites, le Douzième Imâm demeure présent sur cette terre. Sur la base de sa wilâyat-e takwini  , il guide intérieurement les croyants désireux de se rapprocher de Dieu et peut parfois se manifester à eux en rêve ou, plus rarement, dans la réalité. En outre, bien qu’ils n’aient plus de présence physique en ce monde, les onze autres Imâms n’en sont pas moins considérés comme vivants, et la visite de leur sanctuaire demeure une source de vivification de l’âme et un "chemin" vers Dieu. Ainsi, même après leur mort apparente, la présence et l’amour envers les Imâms demeurent à la source d’effets spirituels intarissables, suscitant des élans uniques de générosité, de courage, d’abnégation… du don de sa personne pour défendre une noble cause à celui de ses biens sous forme de waqf  au bénéfice d’un sanctuaire, ou plus simplement au travers de la préparation d’un repas d’offrande en souvenir d’une naissance ou d’un martyre d’Imâm… Enfin, la portée des enseignements des Imâms, compilés dans de nombreux ouvrages, n’est pas limitée à une époque particulière : elle demeure une source de sagesse qui nourrit la pensée et la foi de tout croyant d’hier et d’aujourd’hui. L’ensemble de ces dimensions permet dès lors de mieux comprendre la portée du verset coranique révélé au sujet de la désignation de l’Imâm ’Ali comme successeur du prophète Mohammad qui ouvrit un nouveau cycle spirituel, celui de la wilâyat et de l’accomplissement du sens profond de la révélation : "Aujourd’hui, J’ai parachevé pour vous votre religion, et accompli sur vous Mon bienfait." (5:3)

http://www.islamopedia.fr/pages/qu-est-ce-que-l-islam/presentation-de-l-imamat.html

http://www.teheran.ir/spip.php?article1486

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