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Les principes de l’éducation dans l’enfance musulmane

26-allah_gif-anime.gifLa question de l’éducation est sans conteste l’une des questions les plus importantes au point de vue des connaissances théorique de même qu’au niveau pratique.

L’homme naît semblable à une page blanche, neutre, capable de prendre toutes les formes qu’on lui donnera, à se développer et à acquérir des comportements, conduites multiples et des expériences diverses.

L’étape de l’enfance est à cet égard déterminante dans la formation de la personnalité de l’être humain et elle constitue la trame sur laquelle se tissera la vie future de toute personne.

C’est sur la base de cette constatation que l’Islam attache une grande importance à l’éducation de l’enfant et notamment à la construction d’une personnalité saine et équilibrée, dénuée de tout travers et de tout complexe ; et qu’il vise à mettre l’homme à l’abri de toutes maladies psychologiques et de toutes mauvaises habitudes.

Sur la base de ces principes et de ces valeurs islamiques, construire la personnalité de l’enfant en Islam revient en réalité à construire la société dans son entier ; c’est en d’autres termes un travail de préparation à la construction d’une vie, de lois, d’un Etat et même d’une civilisation qui soient fondés sur une assise saine pour la réalisation d’un seul but : le bonheur humain.

Sachant donc que la réalisation de cet objectif dépend de l’éducation, il est de notre devoir de consacrer la plus grande partie de nos efforts et de notre temps à éduquer nos enfants et à les préparer à devenir des êtres humains équilibrés, aptes à vivre dans le cadre de lois basées sur la justice et le bien de toutes la collectivité.

Chapitre premier : Définition de l’éducation

Du point de vue linguistique arabe, les lexicographes et les rédacteurs de dictionnaires ont défini l’éducation comme suit : A la base du mot éducation (tarbiyya) se trouve le mot (rabb) qui signifie : créer une chose étape par étape jusqu’à se réalisation complète. On dira par exemple : rabbahu, rabbâhu, rabbayhu… soit : « Il a éduqué l’enfant : il en est le tuteur et le responsable : c’est lui qui doit le nourrir, l’aider à grandir et lui donner une bonne éducation. »

Si donc, l’éducation se définit ainsi, en Islam, l’éducation sera l’opération consistant à construire l’être humain et à l’orienter en vue de former sa personnalité selon les méthodes et les buts que l’Islam a posé pour la vie de l’humain.

L’éducation est donc en fin de compte le fait de construire et de former une personnalité, opération qui vise à amener cette personnalité à la perfection et à lui faire acquérir ses traits de caractères distinctifs.

Chapitre deux : Importance de l’éducation en Islam

Il a été scientifiquement établi qu’à la naissance, l’humain est semblable à une page blanche, vierge, dénuée de toute orientation ou constitution particulière ; il est simplement porteur de potentialités telles que la capacité d’apprendre, de s’informer et de former sa personnalité suivant une ligne de conduite déterminée.

C’est pourquoi le Coran enseigne à l’humain cette vérité (à savoir qu’il est une page blanche) et lui rappelle les bienfaits de la science, de l’enseignement et de la guidance (hidayya) :

« Allah vous a fait sortir du ventre de votre mère, dénués de tout savoir. Il vous a conféré l’ouïe, la vue et le cœur (l’intelligence) afin que vous soyez reconnaissants. » (Coran)

L’Imam Ali a traduit cette vérité pratique en ces termes : « Le cœur du jeune enfant est semblable à une terre vierge qui fait fructifier tout ce qu’on y sème. »

Le savant Allamé al Hilli a décrit les étapes du processus de connaissance chez l’enfant comme suit : « Allah le Très-Haut a créé l’âme humaine par sa nature innée, dénuée de tout savoir quelqu’il soit – par nécessité – de même qu’Il la créé apte à recevoir tout savoir également par nécessité ; cela est particulièrement remarquable chez l’enfant.

Allah le Très-Haut a ensuite créé pour l’humain des moyens qui lui permettent d’appréhender le monde environnant, qui sont les facultés des sens : l’ouïe, l’odorat, la vue, le toucher et le goût. Ainsi, l’enfant est capable dès la naissance d’entrer en contact avec le monde environnant par l’intermédiaire du toucher, de l’odorat, de l’ouïe et du goût ; puis dans un deuxième temps, il devient capable de reconnaître à la vue ses parents et autrui.

Peu à peu ses capacités s’accroissent et il parvient, par ses facultés sensorielles – qui lui permettent d’appréhender le particulier – de passer à une appréhension plus globale de la réalité ; il commence ainsi à utiliser des concepts comme ceux de différence et de ressemblance ; il parvient à comprendre par la raison des éléments nécessaires et plus généraux en s’aidant de ses perceptions sensorielles ; ensuite, au fur et à mesure que sa faculté de raisonner s’affine, il parvient à maîtriser la faculté de la parole et peut comprendre au moyen des connaissances indispensables, les sciences acquises.

Il ressort donc de tout ce que nous avons dit que les sciences acquises ne sont en réalité qu’une branche des connaissances nécessaires et globales et que ces dernières ne sont que les dérivés des perceptions sensorielles. »

Cette explication du sens du verset cité nous permet de délimiter la théorie de la connaissance en Islam et de comprendre le processus de formation de la connaissance chez l’humain depuis ses débuts en le rattachant aux normes coraniques.

C’est à partir de cette compréhension et sur ces bases scientifiques (qui permettent à l’humain de recevoir le savoir et de constituer sa propre personnalité) que se construit la théorie de l’éducation en Islam. Cela nous permet également de saisir toute l’importance de la responsabilité qui échoit aux parents et le rôle qu’ils ont à jouer vis-à-vis de leurs enfants en vue de les préparer à devenir des adultes et de leur prodiguer une éducation tant affective, qu’intellectuelle.

L’éducation, dans un premier temps (de 0 à 7 ans) consiste à donner à l’enfant des habitudes et à lui apprendre à acquérir des comportements quotidiens ; c’est par le biais de ses sens que l’enfant va recevoir de ses parents cet apprentissage et c’est également par eux qu’il va acquérir une morale, se constituer des habitudes et apprendre comment se comporter dans ses rapports avec autrui.

C’est dire toute l’importance que revêt durant cette période le comportement des parents, l’atmosphère familiale et l’environnement culturel et social dans lequel baigne l’enfant.

Tous ces facteurs influent grandement sur la personnalité de l’enfant et sur ses orientations futures.

L’éducation, dans un deuxième temps, sera ce qu’on appelle couramment « l’enseignement ».

L’enfant, à cette étape (entre 6 et 18 ans), va apprendre à développer ses facultés intellectuelles et à utiliser son raisonnement ; pour se faire, on va le mettre en contact avec différents types de connaissances et lui enseigner des matières multiples qui lui permettront de penser correctement et de se constituer un capital culturel de base.

Cela contribuera également à former l’identité culturelle de sa personnalité.

C’est pour cette raison que le saint hadith suivant énonce : « Tout enfant naît doté d’une nature innée ; ce sont ses parents qui le font dévier de cette nature en en faisant un chrétien ou un juif. »

L’Islam attache une grande importance à l’éducation ; c’est elle en effet, qui va contribuer à former des personnalités saines, dénuées de complexes et de comportements inadéquats. C’est elle qui sera responsable du bonheur ou du malheur de l’humain dans cette vie et dans l’autre. C’est elle enfin qui va jouer un rôle déterminant dans la société : sur son avancement culturel, ses progrès scientifiques et sa prospérité économique.

C’est pourquoi l’Islam a tant insisté sur l’importance à attacher à l’enfant. Ses parents doivent s’en occuper au mieux, surtout durant les premières années de sa vie.

L’éducation, comme nous y avons fait allusion précédemment, a une grande influence au sein de la société : sur la garantie de l’ordre public, sur l’environnement naturel, sur la production économique, sur la stabilité politique, sur le progrès scientifique et le niveau de civisme.

Ainsi, à titre d’exemple, l’enfant qui a été habitué à la paresse et à l’indolence ne pourra devenir un homme productif capable d’organiser et de gérer son temps, d’accroître son rendement et d’utiliser au mieux ses capacités ; un tel enfant ne pourra jamais espérer acquérir de hautes qualifications dans les domaines scientifiques et expérimental.

Il est pratiquement impossible à l’enfant ayant grandi dans l’indocilité et le vagabondage, suite aux mauvais traitements de ses parents ou à l’influence négative de l’école ou des autres instances gouvernementales, de devenir un être humain engagé, respectueux des lois et de la stabilité politique et sociale de sa ville ou de son pays.

L’enfant qui aura vécu dans un milieu dépravé ou bien qui aura reçu une éducation avilissante gardera toute sa vie les traces de cette éducation au sein de ses comportements et deviendra peut-être même un individu criminel, torturé dans cette vie et malheureux dans l’autre.

Les statistiques établies par les chercheurs ont démontré l’influence incontestable de l’éducation sur l’individu et la société, et elles corroborent tout à fait les observations faites par l’Islam et sont en parfait accord avec ses conclusions scientifiques.

Nous en citons quelques-unes :

1) La grande majorité des études entreprises tant en Occident que dans le monde arabe affirment que c’est au cours des premières années de la vie que la personnalité de l’enfant se forme et que s’épanouissent ses dispositions individuelles.
Ainsi, l’enfant, suite à des contacts avec le milieu dans lequel il vit, acquiert des réactions et des réflexes face aux diverses influences extérieures qui l’entourent ; si bien que la moitié de ses réactions vont dès cette période s’installer et se stabiliser jusqu’à la fin de sa vie.
Il est bien évident que les valeurs comportementales positives ou négatives qui imprègnent le milieu familial jouent un rôle actif et déterminant dans la manière dont l’enfant va entretenir ses rapports avec autrui.
2) Les études menées dans le domaine de l’éducation établissent que l’image de soi que se constitue l’enfant depuis sa plus tendre enfance influe le regard qu’il portera sur lui-même durant toute sa vie. Ainsi, s’il se constitue une image négative vis-à-vis de ses capacités et sa place au sein de la famille – par exemple s’il ressent qu’il n’a aucun rôle défini à jouer dans le cadre familial ou qu’il n’attire pas l’attention de personne ou bien encore que son existence ou son inexistence est équivalente pour les autres – il va se forger une image négative de lui-même au sein de la société. Il va donc en conséquence affirmer son existence en utilisant des moyens compensatoires, comme la violence, la hargne ou en ayant des comportements inadéquats.
Par contre, si au sein de la famille, il reçoit une attention vigilante, de l’affection et si on le considère et le respecte comme une personne à part entière, et enfin si on l’encourage, il va se constituer une image positive de lui-même. Et par la même occasion, ses potentialités et ses qualités vont s’épanouir. Il va alors ressentir en lui-même une énergie qui va rayonner sur toute sa personnalité et qui va lui permettre de jouer un rôle actif au sein de la famille, puis à l’école, et plus tard dans sa vie professionnelle et sociale.
3) Le rapport établi par Calman a fourni des conclusions sur ces recherches en matière d’éducation, confirmées par les recherches du conseil central consultatif pour l’éducation en Angleterre. Elles sont les suivantes :
- 50% de l’intelligence des adolescents âgés de 17 ans se forme entre la période de formation du fœtus et l’âge de 4 ans ;
- 50% des acquisitions scientifiques chez les jeunes de 18 ans s’effectuent dès l’âge de 9 ans.
- On peut dès l’âge de 2 ans pronostiquer 33% des capacités mentales, comportementales et affectives de l’enfant ; ce pourcentage atteint 50% à l’âge de 5 ans.
4) Une autre étude complémentaire de celle-ci ajoute que la manière de parler avec les enfants au sein de la famille influe dans une grande mesure sur leur compréhension des notions de récompense et de châtiment et les différentes valeurs comportementales ; elle influe également sur les concepts qu’ils utilisent sur leur morale et sur la façon dont ils voient leur propre rôle.

C’est pour toutes ces raisons que l’Islam a entouré l’enfant d’une grande vigilance et que dès les premiers jours suivants sa naissance, il est recommandé par exemple de prononcer la profession de foi dans les oreilles du nouveau-né, de l’habituer à glorifier Allah, à accomplir la prière pour se rappeler Ses bienfaits et à Le remercier.

Tout ceci afin que sa personnalité se forme et se constitue religieusement, qu’il parvienne à une certaine stabilité du point de vue comportemental et que se constituent les bases intellectuelles de sa raison et de son âme.

On rapporte de l’Imam Sadiq (s) cette parole du Prophète (s) : « Que celui d’entre vous qui a un nouveau-né fasse l’appel à la prière dans son oreille droite et l’Iqama dans son oreille gauche ; cela constituera pour lui une protection contre Satan le réprouvé. »

Avoir un enfant bon et pieux jouissant d’une personnalité équilibrée et ayant des comportements convenables est considéré par l’Islam comme l’un des acquis les plus importants de l’humain dans cette vie, comme il est rapporté du Prophète (S) :

« Un des éléments du bonheur de l’humain est d’avoir un enfant bon et pieux. »

« L’héritage que le croyant laisse pour Allah après sa mort est un enfant bon et pieux qui implore le pardon de Dieu pour lui. »

L’Islam s’est préoccupé des jeunes générations et a encouragé à aimer les enfants.

La preuve de l’étendue de la responsabilité des parents en matière d’éducation et l’importance qu’attache l’Islam à cette dernière est exprimée dans cette parole d’Allah le Très-Haut : « Ô vous qui croyez ! Préservez vos personnes et vos familles d’un feu dont le combustible sera fait d’humains et de pierres. » (Coran, 66, 6).

Dans ce verset de portée générale, on peut trouver entre autres, l’affirmation de la responsabilité des parents envers leurs enfants, de même qu’y est établie leur responsabilité envers eux-mêmes. Ce sont les parents qui sont responsables de l’éducation de l’enfant, qui doivent lui inculquer la doctrine de l’unicité, les valeurs morales, l’attitude à avoir envers Allah – qu’Il soit glorifié – afin de le protéger de l’égarement, du malheur et de la déviation.

Chapitre trois : Une formation équilibrée

Afin de nous faire une idée claire du point de vue islamique de la formation d’une personnalité équilibrée, lisons les versets coraniques suivants, qui en dégagent les valeurs et les principes :

« C’est ainsi que Nous avons fait de vous une communauté équilibrée, afin que vous soyez témoins à l’encontre des autres, et que le Prophète (S) soit témoin à votre encontre. » (Sourate 2, verset 143).

« Et ceux qui, lorsqu’ils dépensent, ne gaspillent point ni ne se montrent avares, mais qui se tiennent entre ces deux extrêmes. » (Sourate 25, verset 67)

« Et recherche dans ce que Allah t’a donné la demeure dernière ; et n’oublie pas ta part en ce monde, et sois bon comme Allah a été bienfaisant envers toi ; et ne recherche pas la corruption sur terre ; car Allah n’aime point les corrupteurs. » (Sourate 28, verset 77)

« Et qui (les) préfèrent à eux-mêmes, même s’il y a pénurie chez eux. » (Sourate 59, verset 9)

« Sois constant comme tu en as reçu l’ordre, ainsi que ceux qui se sont repentis avec toi, et ne vous révoltez pas. » (Sourate 11, verset 112)

A la lecture pondérée de ces textes et d’autres, nous pouvons relever les points forts de cet équilibre nécessaire :

1. Equilibre entre ce monde et l’autre.
2. Equilibre entre les besoins corporels, sentimentaux, intellectuels et spirituels.
3. Equilibre et modération dans nos comportements, nos pratiques et dans notre façon de réagir face aux différentes situations qui se présentent à nous.

L’Islam, en effet, a bâti son appel sur l’équilibre, la modération et la juste mesure, dans tous les domaines de l’existence humaine, loin de toute excès ou manque.

Le Coran, en effet, appelle l’humain à rechercher l’équilibre entre ce monde et l’autre (Coran, 28, 77) ; bien plus, Allah a fait de ce monde un lieu de passage obligatoire pour l’au-delà, et il n’y a guère de séparation entre l’action de ce monde et celle de l’autre ; tout ce qui est accompli par l’humain en ce monde est relié à l’au-delà.

C’est la raison pour laquelle Allah a interdit la vie monacale et a interdit à l’humain de refuser tous les bienfaits dont Il lui a autorisé la jouissance. De même, Il a tracé pour l’humain une méthode d’adoration visant à la perfection qui intègre l’humain dans le cercle de l’adoration d’Allah le Très-Pur, et qui le connecte avec l’autre monde dans tous ses actes afin d’éviter qu’il ne s’immerge dans les plaisirs de ce monde et néglige de se préparer pour l’autre.

Parmi les manifestations de cet équilibre et de cette modération concernant les valeurs, les principes et les jugements islamiques, nous pouvons citer l’équilibre entre les différentes tendances de l’âme et ses besoins, de même qu’entre les forces qui doivent être utilisées afin de les satisfaire.

Ainsi, l’Islam a invité l’humain à satisfaire ses besoins corporels et ses instincts, comme par exemple les besoins de manger, de boire, d’assouvir les besoins sexuels, etc. sans excès, dans un sens ou dans l’autre. Parallèlement à la satisfaction de ces besoins corporels, l’Islam invite l’humain à respecter la raison, c’est pourquoi il lui a accordé une attention toute particulière ; il a encouragé l’humain à accueillir favorablement les besoins de la raison en matière de connaissance et de savoir.

En effet, l’Islam a ouvert le champ libre aux raisonnements et à la réflexion productive et a jalonné son chemin par les limites de l’engagement et le respect de principes bien précis. Il a également imposé à la raison un rôle à jouer dans le processus de la pensée, de la compréhension et de la déduction ; de même qu’il a assigné à l’expérience et aux connaissances sensibles un rôle effectif dans la vie de l’humain.

L’Islam, en accordant à ces deux sortes de connaissances – la connaissance expérimentale et la connaissance théorique – une valeur égale, leur a assigné un champ d’application scientifique propre à chacune d’entre elles, leur permettant de déboucher sur des découvertes et des applications scientifiques.

Quant à la dimension psychologique de l’humain, l’Islam ne se borne pas à considérer l’humain comme un simple ensemble d’appareils et de rouages mécaniques, purement matériels et organiques. Il considère l’humain comme étant une entité porteuse d’émotions, de sentiments, comme l’amour, la colère, la satisfaction ; il prend en compte son sens de l’honneur et des valeurs qu’il s’est choisies pour vivre.

L’Islam a donc invité l’humain à satisfaire tous ses besoins physiques, psychologiques, intellectuels… d’une façon équilibrée afin d’éviter que certains sentiments, réactions ou émotions ne l’emportent sur d’autres, ce qui affecterait l’évolution normale de l’âme et des comportements humains.

Il a, par exemple, invité l’humain à instaurer en lui-même, un équilibre entre les sentiments de colère et d’amour ; il a régulé ses émotions et ses prises de position en les basant sur son engagement à respecter certaines valeurs.

Le but étant toujours le même, à savoir : faire évoluer l’humain dans toutes les dimensions de son existence, dans le cadre de la modération et de la rectitude psychologique.

C’est ainsi que l’Islam a posé des principes pratiques afin de mettre en action les différents éléments dont est doté l’humain : la raison, l’âme, la conscience et le corps. Il a par exemple rejeté, en matière de dépense, l’avarice comme le gaspillage ; en matière de nourriture, la gloutonnerie comme le sevrage alimentaire ; en matière de travail, il a appelé à lui accorder la place qui lui convient, ni trop ni trop peu ; ainsi que dans les autres domaines comme les rapports sexuels et le sommeil par exemple.

Cet ensemble de méthodes préconisées par l’Islam permettant de parvenir à un équilibre adéquat n’ont d’autre but que de permettre à l’humain de se réaliser pleinement et de se former une personnalité – entité unique – à plusieurs branches : biologique, psychologique, idéologique, physiologique et spirituelle qui se complètent les unes les autres.

Après avoir définit les principes de base nécessaires à l’élaboration d’une personnalité équilibrée sur le plan personnel, l’Islam s’est tourné vers la réalisation d’un équilibre entre les droits et les devoirs respectifs de l’individu et de la société, afin d’harmoniser au maximum les aspirations individuelles et l’intérêt social.

L’humain, en effet, ne vit pas comme une entité vivante séparée de ses pairs ; il doit vivre au sein d’un cadre social retirant et échangeant avec les autres des bénéfices par le biais de la construction de relations qui vont donner naissance à des droits et des devoirs réciproques.

C’est à la loi et à la morale que reviennent la responsabilité d’organiser ces droits et devoirs, ainsi que de définir la fonction sociale de l’humain.

C’est à cette fin que l’Islam a encouragé l’humain à se sacrifier, à s’efforcer d’éduquer ses propres penchants et faire passer l’intérêt social avant ses propres intérêts.

Allah le Très-Haut a décrit les croyants engagés en ces termes : « Ils préfèrent les autres à eux-mêmes, quand bien même seraient-ils dans la gêne. » (59, 9)

Le Prophète (s) à son tour, en parlant du perfectionnement de soi-même et de l’importance à attacher aux intérêts sociaux a dit : « Tu peux reconnaître les croyants aux signes distinctifs suivants : ils sont compatissants les uns envers les autres ; ils se vouent une réelle affection et nourrissent des sentiments d’amour très solides ; semblables à un seul corps qui lorsque l’un de ses membres est soumis à la douleur, ressent en sa totalité la fièvre et l’insomnie. »

Dans cet autre hadith aussi : « Le croyant ne peut se prétendre tel tant qu’il ne désire pas pour son frère ce qu’il désire pour lui-même. »

Ou encore : « Le meilleur d’entre vous est celui qui est le plus utile aux autres. »

Et enfin : « Celui qui ne se sent pas concerné par le sort de ses frères ne peut se dire musulman. »

Tous ces textes nous éclairent bien sur l’équilibre que l’Islam tend à réaliser entre les pulsions individuelles et les pulsions sociales et visent à éveiller en l’humain une conscience sociale.

L’éducation doit se faire un devoir d’inclure ces principes dans son programme et des méthodes afin de donner à la société des personnalités équilibrées tant au niveau de leurs pulsions que de leurs rapports avec les autres.

Chapitre quatre : L’enfant et son environnement

Parmi les principes essentiels de l’éducation, il en est un qu’on ne peut ignorer ni même minimiser : c’est celui de l’influence du milieu, influence puissante et active sur la formation de la personnalité de l’individu.

L’enfant à la naissance est déjà réceptif aux influences extérieures qu’il enregistre et face auxquelles il réagit ; c’est ainsi qu’il commence à constituer son capital de connaissance. Il emprunte au milieu dans lequel il vit différents types de comportements, de manières d’agir, de façon de vivre, de convictions ou bien de comportements déviants.

Les parents et la famille jouent un grand rôle dans la fixation de la personnalité de l’enfant et la détermination de sa configuration. L’instituteur, les amis, la société et les différents moyens intellectuels qu’elle utilise pour la transmission des idées, les mass-médias, les habitudes et les coutumes ont à leur tour une emprise importante sur la formation de la personnalité de l’enfant (comportements et manière de penser.)

Il faut cependant noter un point important à cet égard, qui émane de la philosophie générale de l’Islam : à savoir que le monde extérieur, malgré son influence démesurée, ne peut influer d’une façon décisive et définitive sur le devenir de l’humain et de sa personnalité.

C’est à la volonté et aux forces intérieures que reviennent le rôle le plus important quant à la délimitation des comportements et des croyances.

La volonté

Le rôle essentiel reconnu à la volonté découle de l’attention que porte l’Islam à l’humain lui-même : ce dernier est un être libre et possédant la faculté de choix ; il peut donc choisir ses propres positions et délimiter lui-même ses manières d’agir.

Cette volonté, bien sûr, croît au fur et à mesure de la croissance de l’enfant jusqu’à atteindre son point d’épanouissement parallèlement à l’épanouissement de la personnalité dans son ensemble. Cependant, durant l’enfance, le monde extérieur a une influence très importante dans la formation du moi de l’enfant et jouera un rôle important allant dans le sens soit d’une destruction ou d’un affaiblissement de la volonté ou soit au contraire de son affermissement..

Il est évident que l’influence du milieu – maison, école, société – ne se limite pas uniquement à la période de l’enfance, non. Tout ce dont l’enfant va être témoin, la manière dont il va être influencé, dont il va écouter, dont il va souffrir, tout cela va avoir une portée et une signification profonde qui vont se déposer progressivement dans son inconscient. Tous ces différents courants vont influencer et amoindrir la volonté dans le futur ou bien au contraire la renforcer si l’enfant a vécu dans des conditions favorables.

Le monde extérieur peut donc soit assigner à l’humain une bonne conduite, soit le détourner du droit chemin et le mener à des comportements déviés et anéantissants.

C’est pour cette raison que, dans l’éducation islamique, l’accent est mis sur les valeurs morales et les principes religieux comme étant des vérités indépendantes supérieures aux influences de la réalité ; et ceci, afin de protéger l’enfant des déviations et des influences pernicieuses.

C’est également pour cette même raison qu’il est porté un soin tout particulier au renforcement et l’entraînement de la volonté étant donné le rôle qu’elle joue dans la vie de l’individu, des peuples et des nations.

C’est par une volonté détaché de toutes influences du milieu, engagée par des principes et des valeurs supérieures à la réalité du monde ambiant qu’ont pu se distinguer des guides, des penseurs et des réformateurs qui ont appelé leur contemporains à une révolution contre cette sombre réalité en vue de la changer. Ils ont ainsi réussi à créer un nouveau milieu social, au moyen de la volonté et de la pensée pure.

C’est cette revalorisation étayée par la logique de l’histoire et le cours de ses événements qui va donner à l’humain des valeurs réelles, et lui donner une place positive dans la société. Or, c’est précisément l’Islam qui lui a apporté tout cela, comme le dit clairement ce verset :

« L’humain verra alors clairement ce qui le concerne, même s’il a des excuses à présenter. » (75, 15)

Le Prophète (s) a dit également : « Ne sois pas comme un estomac en te disant : je suis les autres ; si les autres me font du bien, je leur fais du bien ; et s’ils me font du mal, je leur fais du mal. Agis plutôt comme cela : si les gens te font du bien, fais-leur du bien, et s’ils te font du mal, garde-toi du mal qu’ils te font. »

L’environnement

Parallèlement au soin que l’Islam apporte à la volonté ou, en d’autres termes, à l’identité intérieure de l’humain et à sa faculté de choix, l’Islam se préoccupe également du milieu environnant.

En effet, il constitue l’un des instruments qui prolongent le moi de l’humain en lui apportant des images et en provoquant en lui des réactions multiples qui vont enrichir sa personnalité – cet apport se fait au moyen des cinq sens. C’est pourquoi l’intérêt accordé au contenu de ce qui fait la nourriture de l’humain (pris dans un sens général : les connaissances acquises) comme partie prenante dans la construction du moi s’avère une nécessité absolue et une des méthodes pour protéger la personnalité et la réformer.

L’éducation a donc pour fonction d’éloigner l’enfant de toute influence néfaste et de lui fournir une atmosphère favorable lui permettant de grandir sainement et le protégeant de l’apparition de complexes et de perversions que l’environnement social ou naturel pourraient provoquer.

Les phénomènes naturels ont une influence active et décisive sur l’enfant, de même que les conditions sociales ; tous deux ont un impact très fort et laissent une empreinte sur la personnalité et les relations qu’elle va nouer avec autrui.

Afin d’éclairer cette idée, nous allons évoquer les influences respectives de ces deux milieux.

L’environnement naturel

La règle qui va prévaloir dans ce domaine sera d’instaurer un rapport entre l’enfant et la nature qui repose sur la compréhension mutuelle, la sérénité et le respect.

Il faudra donc éloigner l’enfant de tout ce qui pourrait provoquer sa peur, et attirer son attention sur la beauté que renferme ce monde et sur l’harmonie et la sérénité qui y règne.

Dans le but d’une part de protéger l’enfant de réactions psychologiques douloureuses et néfastes, et d’autre part, de le diriger vers la nature pour qu’il recherche en elle l’inspiration qui le conduira à trouver le sens de l’amour, de la beauté et de la joie ; et à faire naître en lui le désir de la recherche, de la connaissance et de la découverte.

Allah le Très-Haut a dit : « Ne regardent-ils pas vers la royauté des cieux et de la Terre, considérant tout ce qu’Allah a créé… »

Il est bien clair que l’enfant subit les influences du milieu et qu’il réagit face à elles notamment sous formes de questionnements. L’enfant nous pose d’innombrables questions sur ce monde qui le fascine et l’étonne ; par exemple sur des phénomènes comme l’éclair, les animaux, l’aboiement du chien, l’eau, etc.

Toutes ces choses peuvent causer la peur en lui, engendrer son angoisse et le rendre méfiant de celles-ci qu’il considère alors comme des dangers potentiels ; si l’enfant est ainsi laissé à lui-même, cette peur va augmenter au fur et à mesure de sa croissance ; elle va se sédimenter dans son inconscient et donner naissance à une personnalité angoissée, hésitante et craintive en proie à de nombreuses frayeurs.

Mais de même que ces phénomènes peuvent engendrer des réactions négatives, ils ont également une influence positive et bienfaisante sur la psychologie de l’enfant. Par exemple, l’enfant, à la vue de la pluie, devient joyeux et excité ; son intérieur se remplit de joie et de soulagement quand il regarde les prairies et les jardins agréablement ornementés ; il se délecte à l’écoute du chant des oiseaux et à la vision d’un parterre de fleurs.

Les éducateurs ont donc le devoir de tout mettre en œuvre afin d’instaurer un rapport d’amour et de joie entre l’enfant et la nature.

Ce travail a pour but de l’habituer à affronter les diverses situations dont il a peur, de l’apaiser, de l’entourer de confiance et d’affection afin d’éliminer les frayeurs qui se trouvent en lui, de même que l’esprit de repli sur soi-même et la tristesse. Cela se fera par exemple sous la forme d’une promenade en commun au cours de laquelle on lui fera ressentir les manifestations de la beauté et de la joie, en lui donnant ainsi un espace de liberté suffisant et en répondant à toutes ses questions. Ce faisant nous cultivons en lui l’esprit de curiosité, le désir de connaître, l’amour de la nature avec toutes les merveilles qu’elle recèle.

Ainsi, l’enfant s’attache peu à peu à elle, sait qu’elle est la place qu’il occupe en son sein et prend également conscience de la grandeur de son Créateur et de l’origine de la puissance et de la création originale.

Ceci aura pour résultat que l’enfant va se tourner vers la nature en toute sérénité et humilité, le cœur rempli d’amour et du sentiment du bien.

L’enfant va donc avoir une conception scientifique et doctrinale du monde, à savoir que la nature dans tout ce qu’elle renferme a été établie et créée afin que l’humain en jouisse, en tire profit, et utilise ses propres forces et capacités pour l’adapter à ses besoins ; s’appuyant en cela sur les directives du Coran :

« C’est Lui qui a créé pour vous tout ce qui est sur la Terre. »

Cela a permis à l’humain d’adapter les forces de la nature et d’utiliser ses ressources pour le profit humain, en accord avec les principes qu’il a forgé au cours de son contact prolongé avec la nature, comme : l’amour, le bien, le beau et la paix.

La science va constituer à cet égard un instrument actif permettant à l’humain de découvrir les forces contenues dans la nature et les lois cosmiques qui peuvent être mises au service de l’homme.

L’environnement social

Le milieu social est un tissu vital qui forme des relations humaines multiples, qui se constituent suite aux interactions et rapports qui se forment entre les individus ; cette situation sociale exerce une influence incontestable sur les individus dès leur naissance ; c’est elle qui va, dans la plupart des cas, leur imprimer son cachet particulier et leur donner ses caractéristiques.

Lorsque nous parlons de contexte social à propos de l’enfant, nous entendons par là l’atmosphère au sein de laquelle il est élevé et qui agit sur lui tout au long des cycles de son développement, comme les croyances, les coutumes, les habitudes, la façon de penser, etc…

Nous allons ci-après passer en revue les éléments primordiaux constituant le milieu social :

1. La famille
2. L’Ecole

La famille

C’est le premier milieu social dans lequel l’enfant est élevé ; c’est dans son sein qu’il va grandir et s’épanouir ; qu’il va recevoir les impacts de sa morale et acquérir des qualités, des habitudes et des principes aussi bien par le biais de l’expérience que celui des comportements pratiques des personnes avec lesquelles il vit ; de même, ses acquisitions vont se faire par le biais de ce qu’il voit et entend, ou bien de ce qu’il va apprendre d’une manière indirecte du contexte familial.

L’enfant voit en ses parents – surtout en son père – l’être absolu (l’existence par excellence), et a de lui une image exemplaire. C’est pourquoi les relations qu’il va entretenir avec lui seront des relations d’admiration et de respect d’une part et d’humilité et de crainte d’autre part ; c’est la raison pour laquelle il va essayer de lui ressembler, de s’identifier à lui, de l’imiter et d’obtenir son consentement.

Quant à la mère, elle représente pour lui la source à laquelle il peut satisfaire ses penchants existentiels et psychologiques comme l’amour, la tendresse, et l’attention ; c’est pour cette raison que la personnalité de la mère exerce une grande influence sur sa vision du moi et sur sa conduite future.

En raison de tous ces facteurs, la situation qui prévaut au sein de la famille et ses composantes sociales, intellectuelles, morales et économiques vont laisser leur empreinte et influer profondément sur la formation de sa personnalité. Tout cela, en effet, va se répercuter sur sa façon de penser, sur ses sentiments, sa conscience et sa conduite.

Les rapports qu’entretiennent les parents entre eux, ou bien ceux des frères et sœurs, et des proches, inspirent à l’enfant un type de comportement qu’il va adopter et perpétuer dans le futur ; ces rapports cultivent en lui des concepts, des manières de se comporter et de réagir dans ses rapports avec autrui.

Si donc, les rapports dont il est témoin sont fondés sur l’amour, l’affection et l’entraide, il se familiarisera avec eux et les adoptera aussi bien dans ses rapports familiaux que dans ses relations sociales.

Par contre, s’il vit dans une famille désunie ou dissolue, où règne le climat permanent de disputes, il établira ses relations sur ces mêmes bases : conflits, différents, manque d’entraide et irrespect.

L’enfant qui est traité avec dureté et qui est dévalorisé par ses parents, ses frères et sœurs, ou les autres membres de la famille, et qui ne reçoit pas son dû de tendresse et d’amour deviendra peut-être plus tard un adulte vagabond ou nuisible, souffrant d’insensibilité et d’un sentiment d’infériorité.

Il sera peut-être plein de rancœur, nourri d’un désir de vengeance, ou adoptera toute autre forme de comportements déviés qui nuiront à sa personnalité de même qu’à la société.

C’est pour cette raison que l’attention portée à l’existence de la cellule familiale, son état, les relations qui s’établissent en son sein et à son organisation sont d’une importance vitale et constituent une affaire primordiale et prioritaire dans la vie des nations.

L’Islam attache une importance considérable à la famille. Car c’est elle le premier lieu de formation qui approvisionne la nation en individus honnêtes et éduque une génération saine.

La vie de l’humain au cours de l’enfance est souvent un reflet de sa vie familiale, de l’ambiance qui règne en son sein, de la manière dont il y est traité et des comportements qu’on a envers lui.

L’enfant, par exemple, a qui l’on accorde une attention démesurée, qui est le préféré, qui reçoit un traitement de faveur et qui est chouchouté, deviendra par la suite un individu égoïste et dépendant d’autrui, ayant grandi en nourrissant un sentiment de supériorité.

Si au contraire, l’enfant a été humilié, méprisé ou qu’on préférait ses frères et sœurs, il va entretenir un sentiment d’infériorité et en viendra à détester les autres en général.

La famille, et plus particulièrement les comportements du père, a donc une grande part de responsabilité dans la détermination du futur de l’enfant. S’il est traité avec respect, la confiance va naître en lui, et il aura une forte personnalité, sera doté d’un caractère fort et d’un esprit déterminé grâce auxquels pourront jaillir les sources de la créativité et du génie.

C’est par la façon dont ses parents et les autres vont se comporter avec lui qu’il va se découvrir, comprendre quelles sont ses capacités, et ce pour quoi il est doué ; c’est encore par ses rapports avec eux qu’il va savoir qu’elle est sa valeur, va constituer sa propre personnalité et choisir ses comportements.

L’Islam s’est préoccupé tout particulièrement de l’éducation de l’enfant et notamment de la manière de se comporter envers lui ; le Prophète (S) a en effet dit :

« Aimez vos enfants, et traitez-les avec compassion. »

De même, l’Imam Ja’far as-Sâdiq (S) a dit : « Allah gratifie celui qui embrasse son enfant, d’une bonne action ; et pour celui qui réjouit le cœur de son enfant, Allah mettra à son tour la joie dans le sien le Jour du jugement. »

On rapporte qu’un jour le Prophète (S) était en train de prier ; Al-Hussain, encore petit enfant, était près de lui, et chaque fois que le Prophète se prosternait,, Hussain grimpait sur son dos et agitait ses jambes, en disant : « Allez, hue dada. » Lorsque le Prophète (S) voulait se redresser, il prenait doucement l’enfant et le posait à terre ; lorsqu’il se prosternait à nouveau, l’enfant recommençait et ainsi de suite jusqu’à la fin de sa prière. Un juif qui était présent lui dit : « Vous traitez les enfants d’une autre manière que la nôtre. » Le Prophète (S) lui répondit : « Si vous croyiez en Allah et en Son Prophète (S) vous seriez bons envers vos enfants. » Le juif lui répondit alors : « Je crois en Allah et en Son Prophète (S). » Et il se fit musulman sur le champ.

On rapporte également cette parole du Prophète (S) : « Que celui qui a un enfant se comporte avec lui (qu’il joue) comme un enfant. »

Tous ces textes font ressortir le vif intérêt accordé par l’Islam au rôle joué par la famille et notamment par les parents. Car c’est dans ce milieu que va naître chez l’enfant les sentiments d’amour, de tendresse, de compassion et de prévenance.

C’est dans ce même milieu que vont prendre sens pour lui des notions comme l’honneur, le respect, l’équité, la justice, et l’estime de la personnalité des autres ; c’est encore dans ce milieu qu’il va apprendre les bonnes manières et qu’il va acquérir de bonnes habitudes et un degré de morale élevé.

Ainsi, il va grandir et devenir un enfant sain, sans complexe ni mauvais comportements.

L’Ecole

C’est le deuxième milieu où grandit l’enfant après la maison. Quatre éléments principaux au sein de l’école ont des conséquences sur l’existence de l’enfant :

- l’enseignant
- les méthodes d’enseignement
- les élèves
- la vie sociale scolaire

L’enseignant

L’enfant voit en l’enseignant un modèle presque parfait ; il l’estime beaucoup et essaie même de l’imiter ; les paroles de l’enseignant, sa culture, son comportement, son apparence, sa façon de se conduire avec les élèves, tout cela laisse des traces sur l’enfant. Si donc l’enseignant se comporte vis-à-vis de ses élèves avec l’affection d’un père (ou d’une mère) et que leurs relations mutuelles sont empreintes de respect et de compassion, l’élève aura nécessairement un bon comportement.

Ensuite, l’enfant va apprendre de son enseignant le sens de l’organisation, de la propreté, du soin, la droiture, la bonne façon de parler. Il ressent aussi de sa part un contrôle vigilant, le mettant en garde contre ses erreurs quand le besoin s’en fait ressentir. Ce dernier met en valeur ses prises de positions justes, l’encourage chaque fois qu’il a bien agi et attire son attention sur des points qu’il avait négligé. De même, l’enseignant s’attache à observer dans le temps les capacités de l’enfant, ses dispositions personnelles ; il se charge même de la responsabilité de les découvrir et de les faire mûrir afin d’aider l’élève à jouir de celles-ci et à les exploiter.

Enfin, la personnalité de l’enseignant va influer sur celle de l’enfant dans les domaines suivants :

1. L’enfant va être influencé par son enseignant d’une manière indirecte également ; ceci, au moyen de l’imitation et de l’inspiration sans que l’élève en soit forcément conscient.
2. L’enfant va être influencé aussi par la manière dont l’enseignant va découvrir et faire fructifier ses capacités.
3. De même, le contrôle exercé par l’enseignant sur son élève et les corrections qu’il exige de lui rehausse la responsabilité et le rôle de l’éducateur.

Les méthodes d’enseignement

Elles constituent l’ensemble des connaissances et des principes éducatifs et de lignes de travail qui vont guider l’éducateur pour l’aider à faire fleurir les aptitudes de l’enfant et le préparer à mener une vie sur des bases saines. Pour que ces méthodes soient efficaces, il faudra qu’elles s’occupent de trois principes essentiels et en acceptent la responsabilité :
1) L’aspect éducatif

L’élément fondamental de la première étape de l’éducation est celui recouvrant les aspects éducatifs, à savoir que durant cette étape, la méthode devra viser à cultiver dans l’esprit de l’élève les valeurs, une bonne morale et l’habituer à la vie sociale ; elle devra également le guider sur le droit chemin. Elle aura de même pour devoir de cultiver en l’enfant des qualités comme la patience, l’amour du savoir, l’entraide, le courage, la propreté, la foi en Dieu et l’amour de la patrie, le respect de l’ordre, l’obéissance aux parents, etc…

Cet aspect éducatif aura également pour tâche de corriger les fautes du milieu social et ses déviations, comme par exemple, les coutumes arbitraires et désuètes.
2) L’aspect scientifique et culturel

Il consistera à apprendre à l’enfant les principes des connaissances utiles, que ce soit dans le domaine des sciences naturelles ou sociales ; elles devront en tous cas familiariser l’enfant à l’amour du savoir, à le préparer pour le futur et à acquérir des connaissances d’un niveau supérieur.
3) Développement des dispositions naturelles dans les domaines littéraires, artistiques, physiques et intellectuels

Enfin, le dernier aspect vise à développer des dispositions naturelles de l’enfant dans les domaines littéraires, artistiques, physiques et intellectuels, ce sera par exemple, la calligraphie, le dessin, la couture, le sport, les jeux d’éveils et toutes activités visant à aiguiser chez l’enfant le sens de la créativité et de l’innovation.

Si la méthode est ainsi conçue et mise en application, il y a de fortes chances pour que le but de l’éducation puisse se réaliser ; elle nous aidera ainsi à former des êtres humains compétents et des individus utiles aux autres.
Les élèves

Ils forment un milieu social dans lequel se rencontrent des états, des situations, des traditions, des modes de comportements et des sentiments multiples que les élèves apportent avec eux à l’école par le biais de la famille et de leur milieu social environnant. Les élèves en se rassemblant en ce lieu unique, l’école, vont donc se transmettre des comportements et des traditions par le contact quotidien qu’ils entretiennent.

Il va de soi, donc, que ce milieu sera le réservoir de contradictions aussi bien dans les sentiments que dans les types de comportements, surtout s’il s’agit d’une société hétérogène dans laquelle se rencontrent toutes sortes d’éléments – les bons comme les mauvais.

Il est donc du devoir de l’école de surveiller les comportements des élèves, surtout de ceux qui sont nuisibles aux autres, et de viser à les corriger afin qu’ils ne contaminent pas les bons éléments.

L’école devra également, à cet égard, encourager les bons comportements sociaux ; cela se fera par le biais du développement de groupes dirigés par un instituteur, faisant ressentir à l’enfant la satisfaction dans l’obéissance au règlement ou par son engagement envers les règlements collectifs scolaires pour que l’élève se range sou la bannière du commandement qui est décidé par le groupe et qui vise la réalisation des intérêts collectifs.

De même, par la vie scolaire, l’enfant va s’habituer et s’entraîner à respecter le droit des autres et faire connaissance avec les droits qu’il a vis-à-vis des autres.

La vie sociale scolaire

Si l’élève sent, dès le premier jour de son contact avec le milieu scolaire, que l’école possède des règlements particuliers qui diffèrent de ceux auxquels il était habitués dans sa famille, il va sentir la nécessité de se plier à eux et de s’y conformer.

Si l’organisation de l’école repose sur des bases scientifiques solides, et si elle est bâtie sur des règles éducatives adéquates, l’élève va acquérir un nouveau caractère suite à l’obéissance à cette organisation ; par exemple, l’élève difficile qui empiète sur le droit des autres, ou bien cet autre qui se voit lésé, doivent sentir que le système scolaire ne va pas rester passif face à leurs comportements, et que l’élève transgresseur sera puni ; ainsi, ils auront compris une vérité importante de la vie, à savoir que les lois, le pouvoir et le corps social répriment le transgresseur et le punissent ; ils auront compris d’autre part que la partie lésée est protégée par ces institutions et qu’il n’est donc nullement nécessaire de répliquer personnellement et de se créer par là-même des problèmes.

Ces pratiques scolaires éduquent en l’enfant le respect des lois et le sentiment de justice.

L’organisation suit de près les problèmes de la non exécution des devoirs et celui de l’absentéisme, et tente par la même occasion de les régler. Dans une telle organisation, l’enfant va s’habituer à la ponctualité, à la discipline, et va acquérir le sens de la responsabilité, etc.

De même que l’ordre à des répercussions sur la formation de la personnalité de l’enfant, sur le développement de ses sentiments, sur la formation de son sens des valeurs et sur ses prises de position, la vie collective de l’école va elle aussi laisser des traces profondes sur l’enfant.

L’arrangement harmonieux et la propreté des bâtiments scolaires, l’acceptation par chacun de ses responsabilités ou bien encore la formation de comités en vue d’aider les élèves nécessiteux, de procéder au nettoyage de l’école, ou d’organiser des activités où les élèves participent sur un pied d’égalité ; toutes ces pratiques font grandir chez l’élève des concepts particuliers et impriment à sa vie un cachet déterminé comme celui, par exemple, de l’attention à la propreté ou bien celui du respect de l’ordre, du refus d’ingérence dans les affaires d’autrui, du rayonnement de la vie collective, etc…

C’est pourquoi il est de toute première importance de s’occuper du style de vie communautaire dans l’école et de multiplier les possibilités de créer une atmosphère saine pour l’enfant, dans laquelle il va s’habituer à la vie sociale telle qu’il va la rencontrer plus tard en tant qu’adulte. Nous devons également organiser l’école de la façon la plus parfaite et la plus cohérente possible avec les éléments qu’elle comporte : le programme, les enseignants, l’ordre, l’ambiance scolaire…

Une école qui vise un but unique, qui ait un système de pensée cohérent, afin que l’école soit, avec ces quatre éléments, - outre sont but général d’enseignement – un lieu d’apprentissage de la vie pratique, un lieu de préparation à la vie d’adulte où sont sélectionnés les éléments du mode de vie social en triant et en éliminant les éléments nuisibles et déviés.

Tout ceci vise à ce que l’école fournisse la société en unités humaines qui s’intègrent dans sa structure et s’attachent à provoquer des changements sociaux selon la ligne tracée par l’école islamique et qui vise à l’épanouissement de tous les individus dans le respect de ses besoins et de ceux des autres.

Chapitre cinq : L’éducation morale et psychologique

Une excellente morale constitue la pierre de fondation permettant la formation de la personnalité islamique et de l’organisation sociale. C’est elle la source du bonheur humain et de la stabilité de sa personnalité ; et c’est elle qui forme l’humain équilibré dans sa conduite et ses capacités.

C’est pourquoi l’éducation morale constitue l’un des facteurs les plus importants auxquels s’attache l’Islam et sur lequel il a porté toute son attention.

C’est à travers l’éloge qu’Allah fait à Son Prophète vénéré Mohammad (S) en le décrivant comme suit : « Tu es d’une morale sublime, tu as été envoyé pour parfaire la morale » que l’on peut comprendre toute la valeur que l’Islam reconnaît à la morale.

De même, le Prophète (S) a dit : « Le croyant dont la foi est la plus forte est celui dont la morale est la meilleure. »

Tout comme la perfection de la foi et du bonheur dans ce monde est mis en parallèle avec la possession d’une bonne morale, les souffrances psychologiques et les tourments de la conscience sont mis en parallèle avec la possession d’une mauvaise morale ; c’est pourquoi le Prophète a lancé cette mise en garde : « Celui qui a un mauvais caractère ne fait que se torturer lui-même. »

Ce hadith met en lumière le rapport qui existe entre la constitution interne de l’humain et son bonheur ou son malheur.

Le colérique, le jaloux, le rancunier, l’égoïste, le mécontent, le grognon, le cupide, etc… tous ces individus souffrent de l’amertume provoquée par leurs comportements, et les réactions qu’ils provoquent précipitent leur vie vers la misère et les prépare à vivre une torture psychologique et une angoisse perpétuelle.

C’est pourquoi le critère qui sert en Islam à établir la valeur d’une personne et le secret du bonheur est celui du niveau de morale dont celle-ci jouit et l’équilibre de ses aspirations ; l’éducation morale signifie donc : construire le tissu interne de l’humain sur les bases de valeurs élevées, comme par exemple, celles de : sincérité, miséricorde, justice, fidélité, amour, don de soi, confiance en soi, effort, etc… afin que se constituent en l’humain des traits de caractère qui le poussent à faire le bien et qui entrent en interaction avec les valeurs de la vérité et de l’excellence.

Les études et les expériences menées dans le domaine de l’analyse psychologique font ressortir que la majorité des comportements humains sont l’expression de réponses internes aux stimulis extérieurs ; c’est pourquoi l’attitude que l’humain adopte vis-à-vis des facteurs externes, comme par exemple l’argent, le sexe, le pouvoir, la conscience, ou bien les défis auxquels il est confronté, sont fonction de la nature de ses traits de caractères et de sa psychologie.

C’est donc à partir de ce contenu que va se déterminer son attitude vis-à-vis des facteurs stimulants et de l’amplitude de sa réponse.

Il est intéressant de noter qu’une éducation morale et spirituelle équilibrée a une influence énorme sur la stabilité de la personnalité et contribue grandement à la protéger de l’angoisse et des complexes qui le plus souvent mènent à des comportements plein d’animosité.

L’éducation morale et psychologique influence énormément le bonheur futur de l’enfant, car elle le protège du danger d’acquérir une faiblesse de personnalité. Un comportement équilibré avec l’enfant contribue également activement à faire croître sa personnalité en toute harmonie et à lui donner confiance en lui-même.

Aussi, il importe de prodiguer à l’enfant une quantité suffisante d’amour, de tendresse, de respect, d’intérêt pour lui, et éloigner de lui le spectre de la peur et de la menace, car tous ces facteurs constituent des éléments éducatifs nécessaires à l’épanouissement de sa personnalité et le protégeront du mensonge, de l’hypocrisie, de la perte de confiance en soi ou du repli sur soi.

C’est pourquoi le Prophète (S) vénéré insiste sur l’amour et la tendresse à prodiguer aux enfants : « Aimez vos enfants et montrez-vous cléments envers eux ; si vous leur faites une promesse, tenez-la, car ils vous considèrent comme leurs seuls pourvoyeurs. »

Il a également dit : « Allah le Très-Haut inscrit une bonne action au compte de celui qui embrasse son enfant ; celui qui met la gaieté dans le cœur de son enfant, Allah mettra la gaieté dans le sien le Jour du jugement. Celui à qui les parents auront appris le Coran fera des invocations pour eux et ils seront revêtus dans l’autre monde de parure qui illumineront les habitants du Paradis. »

On rapporte de l’Imam Sadiq (S) cette parole : « Allah se montre indulgent envers le serviteur qui porte un grand amour à ses enfants. »

Tout comme l’enfant a besoin d’amour et de tendresse pour s’épanouir, il a de même le besoin d’avoir à sa disposition des moyens matériels suffisants ; il doit également s’habituer à respecter la propriété et la personnalité d’autrui afin d’éviter des comportements néfastes tels que le vol, la falsification, l’escroquerie, l’agression ou le choix de pratiques illégales pour acquérir de l’argent.

Il doit également s’habituer à se contenter de peu, à se dévouer pour autrui, à être traité à égalité avec ses frères et sœurs, tout ceci a pour but de faire ressentir à l’enfant sa parité avec les autres et à être satisfait de ce qu’il a.

Mais si l’Islam encourage à prodiguer amour et tendresse à l’enfant, il le fait en respectant la juste mesure, car un enfant qui est trop gâté deviendra un individu dépendant et sans consistance.

C’est pourquoi il faut respecter l’équilibre dans notre comportement avec nos enfants, que ce soit dans l’expression de notre amour ou de notre sévérité.

Il est ici un point intéressant à noter. C’est l’attention qui doit être portée à la surveillance de la conduite et de la façon de parler de l’enfant ; il faut corriger ses fautes et l’habituer à certaines pratiques à la maison comme à l’école. Cette surveillance est une opération fondamentale ayant une grande influence pour l’équilibre de la personnalité et l’amendement des comportements.

Un homme se rendit un jour chez le Prophète et lui dit : « Quels sont les droits de mon fils vis-à-vis de moi ? » Le Prophète (S) lui répondit : « Que tu lui donnes un beau nom, que tu lui prodigues une bonne éducation, et que tu lui choisisses une bonne mère. »

Il peut arriver que l’enfant fasse des fautes, commette des actes dangereux, dans ce cas, il est nécessaire de l’en dissuader au moyen de la punition et de lui faire ressentir toute l’ampleur de sa faute en lui demandant de regretter son acte et de ne plus le commettre.

Le recours à la punition corporelle ou psychologique s’avère parfois nécessaire, et compte parmi les moyens éducatifs éventuels ; il ne doit cependant pas avoir pour résultat de porter une atteinte physique ou d’engendrer un complexe psychologique qui, le plus souvent, n’aura pou résultat que de faire fuir l’enfant et de lui faire détester sa maison et ses parents.

Le Prophète (S), grand éducateur, a défini la responsabilité éducative des parents comme suit : « Allah se montre indulgent envers les parents qui aident leurs enfants à se montrer affectueux envers eux. »

Un des principes éducatifs nécessaire pour une éducation saine est de permettre à l’enfant, dans les premières années de sa vie, de s’exprimer librement et d’assouvir ses besoins psychologiques au moyen du jeu ; cette activité, en effet, constitue une expérience par laquelle l’être humain peut s’exprimer, entretenir des rapports avec le monde extérieur, accroître ses capacités imaginatives et acquérir des expériences.

C’est pourquoi l’Islam a, dans ses principes éducatifs, laissé à l’enfant la possibilité de jouer durant les premières années. Il est à cet égard rapporté de l’Imam Sadiq (S) cette parole : « Laisse l’enfant libre de faire ce qu’il veut jusqu’à l’âge de 6 ans, ensuite attache-toi à son éducation durant les 7 années suivantes afin de faire de lui un bon musulman comme toi ; si ton éducation a porté ses fruits et qu’il est devenu un individu bien éduqué, réjouis-toi, sinon, ne t’en préoccupe plus. »

Il a également donné le conseil suivant : « L’enfant pourra jouer 6 ans ; à 7 ans il apprendra le Livre ; et à 14 ans, on lui enseignera le licite et l’illicite. »

Chapitre six : L’éducation spirituelle et religieuse

Les rapports cultuels avec Allah sont à maintes reprises évoqués dans le Coran, de même que les rapports d’adoration des créatures envers leur Créateur. Ceci nous rappelle cette vérité qui est à la base de l’organisation de l’existence sous toutes ses formes : la nature, les végétaux, les animaux, et les êtres humains.

Chaque chose dans ce monde se tourne et se dirige vers Allah avec le désir et l’amour de la perfection. Chaque chose dans ce monde témoigne de Son unicité, de Sa royauté, et de Son existence à travers l’adoration.

Le Coran établit ainsi ce principe de l’adoration, de la prière et de l’expression de Ses louanges : « Ne vois-tu pas que tout ce qui est dans les cieux et sur la Terre célèbre Ses louanges, ainsi que les oiseaux déployant leurs ailes ? Chaque chose a appris comme L’adorer et le glorifier. Allah sait parfaitement ce qu’ils font. » (Coran, 24, 41)

Et encore : « N’as-tu pas vu que c’est devant Allah que se prosternent tous ceux qui sont dans les cieux et tout ce qui est sur la Terre, le Soleil, la Lune, les étoiles, les montagnes, les arbres, les animaux ainsi que beaucoup de gens. Il y en a aussi beaucoup qui méritent le châtiment. Et quiconque Allah avilit ne trouvera personne pour l’honorer, car Allah fait tout ce qu’Il veut. »

Le Coran, en d’autres endroits, affirme que l’adoration est le but de la création et le secret de l’existence humaine. Ainsi, il dit : « Je n’ai créé les humains et les djinns que pour qu’ils m’adorent. » (Coran, 56, 51)

D’autre part, lorsqu’Il parle des débuts de la création et de la formation de l’humain et de son existence, le Coran insiste sur ce point que l’humain a été créé d’une manière spécifique, le faisant pencher instinctivement vers l’unicité et se diriger vers Son Créateur. Allah dit à ce propos : « En suivant la nature qu’Allah a originellement donnée aux humains, pas de changement dans la création d’Allah ; voilà la religion de la droiture, mais la plupart des gens ne savent pas. » (Coran, 30, 30)

L’Imam Sadiq (S) a expliqué le sens de ce verset comme suit : « Il les a créé originellement en leur inspirant le dogme de l’Unicité. »

L’Imam al-Bâqir (S) a rapporté également cette parole du Prophète (S) : « Tout enfant qui naît se dirige instinctivement vers Allah. »

Puis, il l’a expliqué comme suit : « C’est-à-dire qu’il sait qu’Allah est son Créateur. »

L’Imam Sadiq (S) rapporte que Mûsâ ibn Umran, dans une de ses supplications adressée au Seigneur Tout Puissant, disant : « Ô Allah, quelle est la meilleure action à Tes yeux ? » Allah lui répondit : « L’amour des enfants, car ils ont été créés originellement et conformément à l’Unicité et quand Je les fais mourir, Je les introduis de part Ma Miséricorde au Paradis. »

L’étude analytique de ces textes et des pensées qu’ils recèlent ne met pas simplement en lumière les conséquences que l’amour des parents a sur l’âme de l’enfant, elle éclaire aussi les répercussions psychologiques de cet amour sur les parents aimant eux-mêmes.

Ainsi, l’amour de l’enfant pour son innocence et la pureté de sa nature innée font rayonner en lui l’amour de la nature originelle, de la pureté et de l’innocence.

L’amour de ce fait laisse à la fois une empreinte sur l’âme de l’enfant et sur celle de ses parents. Dans le hadith précédemment cité sur la nature originelle des enfants, il est dit que chaque enfant naît doté d’une direction divine ; c’est donc le milieu éducatif dans lequel il vit qui va donner une autre orientation à cet enfant, et c’est dans ce même hadith que le Prophète (S) évoque cette orientation différente : « Il n’est pas un nouveau-né qui ne naisse sans être doté d’une nature originelle le faisant incliner vers Allah ; ce sont ses parents qui le convertissent au christianisme ou au judaïsme. »

C’est donc pour parer à cette éventualité (la déviation de l’enfant par le milieu), que l’Islam a insisté sur l’importance de l’éducation en ce domaine et sur la responsabilité des éducateurs qui ont pour devoir de sauvegarder la pureté originelle et l’intégrité spirituelle de l’enfant ainsi que de veiller à sa perpétuation.

La tâche des éducateurs sera de mettre en œuvre tous les moyens nécessaires afin de sauvegarder cette nature originelle, de lui conserver son dynamisme et de conduire l’enfant sur le chemin qui le mènera à Son Créateur.

Ainsi, l’enfant naît au sein de la nature qu’il voit fascinante et remplie de phénomènes étranges et singuliers ; il y observe le ciel, le soleil, la lune, les étoiles, les nuages, la pluie, les arbres, la mer, les fleuves, les différentes couleurs des fleurs et des fruits.

Lorsque son esprit et ses facultés intellectuelles commencent à s’éveiller, il veut comprendre le monde d’une autre manière, d’une manière rationnelle ; aussi, il interroge ses parents, ses frères et sœurs aînés, ou son instituteur sur la formation de toutes les créatures vivantes ou non, sur leur origine, sur leur Créateur.

Il veut comprendre les rapports qu’entretiennent toutes ces créatures entre elles, en recherchant les liens de cause à effet.

Les parents et les éducateurs d’une manière générale ont le devoir de répondre à ces questions d’une manière adéquate qui soit adaptée à la capacité de compréhension de l’enfant. Ils s’aideront pour cela de divers moyens matériels et palpables comme les jouets ou les images pour donner à l’enfant une définition claire et simple des choses. Ils expliqueront aussi comment a été fabriqué ce jouet, dessinée cette image ; ainsi par des exemples tirés de sa vie quotidienne, l’enfant pourra comprendre ce qu’est le Créateur ; cette méthode servira également à générer un lien psychologique entre l’enfant et les manifestations de la nature elles-mêmes, attachées à leur Créateur grandiose.

Ces réponses fournies par les éducateurs à l’enfant lui serviront à mieux comprendre sa relation avec le Créateur de l’existence, mais elles viseront surtout à lui faire comprendre la générosité et la libéralité de Dieu et à l’habituer à Le remercier en lui présentant avec enthousiasme des exemples concrets qui lui feront sentir le remerciement comme une chose obligatoire et allant de soi envers toute personne qui nous fait du bien.

Cet apprentissage du remerciement commencera avec le sentiment bien concret du bien que lui prodiguent les parents, et le droit au remerciement qu’ils sont en droit d’attendre en échange de leur bonté, ce sentiment servira à l’enfant de point de comparaison pour lui faire ressentir également de la reconnaissance et de l’amour envers Allah, qu’Il soit loué.

Dans les premières années de sa vie, l’enfant possède un très grand potentiel de réceptivité et d’acceptation, il est donc du devoir des éducateurs de fournir à l’enfant toutes les informations possibles sur les actes d’adoration : il faudra lui apprendre à faire la Prière, à apprendre par cœur des chants et des histoires qui cultivent en lui les sens profonds de la foi, la relation avec Allah, et lui faire ressentir les qualités divines comme la Justice et la Miséricorde, par exemple ; lui parler du châtiment réservé à ceux qui font le mal, la toute-puissance divine sur les créatures et sur la vie.

Les règles de la psychologie démontrent que les conditions et l’atmosphère qui accompagnent la formation de l’enfant aux cultes d’adoration constituent un facteur dynamisant et stimulant. C’est pourquoi la création d’une atmosphère empreinte de joie et d’amour, alliée à des encouragements donnés à l’enfant pour le féliciter de ses actions, ou le fait de lui offrir un cadeau, ou encore le prendre en photo alors qu’il est en train de prier, tout cela suscite la joie et fait qu’il ressent les pratiques religieuses comme une chose agréable et attrayante, sentiment qui va s’enraciner dans les profondeurs de sa conscience.

A l’inverse, une atmosphère où règne la dureté, où l’enfant est forcé de faire certaines choses, ne va engendrer que le refus intérieur de l’enfant, et par la suite un sentiment de rejet apparaîtra à l’égard des actes d’adoration.

Le recours au 7e art, le cinéma, les films, les images et les dessins animés dans l’apprentissage des pratiques religieuses et leur présentation d’une manière suggestive et directe est une manière qui se révèle très efficace à cet égard.

Cet apprentissage pratique, ajouté à l’amour et à l’attention des parents pour leurs enfants, comme par exemple le fait de l’amener à des fêtes, a une grande influence sur lui.

C’est pour cette raison qu’il est fortement conseillé d’apprendre au jeune enfant le Coran, les pratiques et principes religieux, ainsi que les actes d’adoration d’une manière progressive.

L’Imam Sadiq (S) rapporte du Prophète (S) cette parole : « L’enfant à qui l’on a appris le Coran verra ses parents se faire mander (dans l’au-delà) et là, on leur fera endosser une cape qui éclairera de son resplendissement les visages des habitants du Paradis. »

Le même Imam précise le programme à suivre en matière d’éducation religieuse de l’enfant : « On lui enseignera à 7 as le Livre, et les 7 années suivantes, il apprendra à reconnaître le licite de l’illicite. »

Le Prophète (S) a dit : « Apprenez à faire la prière à vos enfants, et, dès qu’ils atteignent l’âge de la puberté, montrez-vous plus stricts et obligez-les à faire la prière régulièrement. »

On rapporte de l’Imam Ali ibn al Husayn, As-Sajjad (S) qu’il apprenait à ses enfant la prière d’une façon progressive pour ne pas qu’ils la considèrent comme une chose désagréable ou difficile ; par exemple, il leur disait d’accomplir la prière du midi et de l’après-midi ensemble et de faire de même pour les prières du coucher du soleil et de celle du soir. On lui fit des remarques auxquelles il répondit comme suit : cela est plus facile pour eux, et leur permet de s’accoutumer à désirer accomplir la prière au plus vite et en son temps, de même que cela les incite à ne pas la négliger, à ne pas la bâcler, à ne pas dormir quand le temps est venu de faire la prière, et à ne pas lui préférer d’autres occupations. L’Imam n’encourageait ses enfants qu’à faire les prières obligatoires, et disait : « S’ils arrivent à faire la prière, ne les laissez-pas la remettre à plus tard. »
Chapitre sept : L’éducation coranique

« Ce Coran guide vers ce qu’il y a de meilleur. » (Coran, 18,9)

Le Coran est le message divin éternel, le réceptacle de la pensée et de la conscience ; la ligne de conduite droite et la guidance, et le critère de la pureté et de l’authenticité.

Enseigner le Coran aux enfants et aux adolescents contribue à la formation d’une personnalité religieuse et éduque en eux les valeurs morales et la bonne conduite.

L’authenticité et la pureté sont les traits distinctifs de la personnalité et de la façon de pense de l’enfant musulman.

De la même façon, l’enseignement du Coran lui apprend à bien prononcer les mots et donc l’art de l’éloquence ; il lui donnera également une logique saine et augmentera sa mémoire, sa conscience et son savoir.

Dans le cadre d’une planification dirigée à l’encontre de l’Islam et de sa civilisation, l’enseignement du Coran a disparu de l’enseignement public dans la plupart des pays islamiques si ce n’est sous une forme toute primaire et limitée ; cela a été fait dans le but de donner une génération ignorante du Coran, vivant sans rapport avec lui, et sans se conformer à sa ligne de conduite.

Cette ignorance a atteint un tel point que même les enseignants ne savent plus lire le Coran d’une façon correcte et si agréable ; et ils ne ressentent plus ce lien spirituel, psychologique et intellectuel qui les unit au Coran, et ce, même après l’achèvement de leurs études universitaires.

La responsabilité des parents leur fait un devoir incontournable d’enseigner à leurs enfants la lecture du Coran et sa psalmodie et de leur faire comprendre que c’est un Livre sacro-saint.

Cet enseignement du Coran se voit facilité de nos jours par le développement des techniques éducatives que constituent des appareils comme le magnétophone, la télévision, la vidéo, l’ordinateur…

L’existence de Coran psalmodiés et adaptés à l’âge du récitant aide les parents à apprendre à leurs enfants le Coran par cœur d’une façon qui soit juste et harmonieuse.

Les étapes de l’enseignement du Coran

L’enseignement du Coran doit commencer dès que l’enfant est en âge de parler. C’est en effet une période propice à l’apprentissage par cœur, car l’enfant est réceptif et réagit aux connaissances qu’on lui prodigue ; on lui fera donc retenir des petites sourates en l’encourageant, soit lui faisant des éloges ou en lui offrant des petits cadeaux adaptés à son âge et à ses désirs, notamment un cadeau qu’il pourra garder longtemps et qu’il conservera comme un souvenir plaisant. Lui offrir un Coran joliment imprimé augmentera son intérêt pour lui et lui fera ressentir l’amour de ses parents envers lui et l’importance qu’ils attachent au Livre de Dieu et à son apprentissage.

L’enseignement du Coran, que ce soit sa lecture, son apprentissage par cœur ou sa psalmodie, doit être l’objet d’une attention particulière dans les établissements à vocation éducatives, et il importe d’organiser des lieux d’apprentissage tels que des écoles privées, des associations, ou des réunions privées ayant pour objectif l’enseignement et le commentaire du Coran.

Une génération qui grandit au sein d’un environnement social ayant des rapports ténus avec le Coran bénéficiera automatiquement de son influence et attachera une importance psychologique et intellectuelle au Coran et entretiendra des liens forts avec lui.

Découvrir les capacités des enfants débutants, que ce soit dans le domaine de la mémorisation ou de la psalmodie ; favoriser l’attachement et le développement, ainsi qu’encourager ces capacités par l’organisation de compétitions, de conférences, de rencontres, de mise en valeur de la mémorisation du Coran, tout ce travail tient une part importante dans ce projet d’éduquer une génération de lecteurs et de mémorisateurs du Coran.

Le Prophète (S), afin d’intégrer toute sa communauté et de l’ancrer au Livre d’Allah, s’était occupé à former une génération de mémorisateurs du Coran ; les relations rapportées par les narrateurs suffisent à démontrer ce phénomène : 400 hommes parmi les lecteurs du Coran ont trouvé le martyre dans la seule bataille de Yamâma.

La valeur de ce nombre de lecteurs prend toute sa signification si l’on sait que le nombre des habitants de la péninsule arabique à cette époque était infime.

Outre ce témoignage historique qui atteste de l’importance attachée au Coran, nous donnons ci-après un aperçu des directives prophétiques incitant les musulmans à se surpasser et à rivaliser dans la mémorisation et la lecture du Coran ainsi que l’encouragement à faire profiter autrui de ces deux bienfaits.

Le Prophète (S) a dit à ce propos : « Celui qui retient le Coran et en applique les directives se retrouvera avec les ambassadeurs (les anges et les prophètes) honorables et pieux. »

Le Prophète (S) en un autre lieu éclaire l’importance qu’il faut accorder à l’enseignement du Coran pour les jeunes et le rôle qu’il joue dans la formation de la personnalité : « Le jeune croyant qui lit le Coran voit ce dernier se mêler à sa chair et à son sang, et Allah le placera au rang des ambassadeurs. »

Le Prophète (S) encourage également les parent à apprendre le Coran à leurs enfants et a annoncé quelle était la récompense qu’Allah, qu’Il soit exalté, leur a réservé pour cela, afin de les encourager à le faire. Il a dit : « On appellera les parents qui auront appris le Coran à leurs enfants : ils seront alors revêtus de parures dont l’éclat illuminera le visage des habitants du Paradis. »

Les Imams, suivant en cela les traces du Prophète (S), ont également invité les croyants à apprendre le Coran et à lui accorder une importance primordiale : « Il ne convient pas à un croyant de mourir sans avoir appris le Coran ou d’être en voie de l’apprendre. »

Pour toutes ces raisons, nous concluons à l’importance capitale qu’il faut attacher à l’apprentissage du Coran chez les jeunes afin qu’ils reçoivent une éducation coranique, qu’ils soient à l’abri des déviations, des fausses croyances, des superstitions et des préoccupations matérialistes et qu’ils revêtent les caractéristiques d’une génération engagée appelant à la religion du Prophète (S), de son esprit et de sa conscience.
Chapitre huit : L’éducation scientifique et intellectuelle

« Allah élèvera ceux d’entre vous qui auront cru et qui auront reçu le savoir. Allah sait ce que vous faites. » (Coran, 58,11)

« Parmi Ses serviteurs, seuls les savant craignent Allah. » (Coran, 35, 28)

« Dis : Sont-ils égaux, ceux qui savent et ceux qui ne savent pas ? Seuls les doués d’intelligence se rappellent. » (Coran, 39, 19)

Les savants versés dans la logique ont défini l’humain comme étant un animal doué du pouvoir de la pensée.

An-Nâtiqiyya signifie étymologiquement la faculté de penser et la capacité de s’exprimer.

L’humain est donc cette créature raisonnable, qui pense et qui est capable de percevoir les choses au moyen de sa conscience ; il est cette créature qui est en mesure d’acquérir des connaissances et de rassembler des données provenant de la perception qu’elle acquiert du monde de la nature et des vivants, ainsi que par la réflexion qu’elle opère sur l’univers et l’existence dans son ensemble.

C’est précisément par ce savoir et ces connaissances que l’humain se forge des valeurs humaines et que les nations et les peuples ont pu occuper la place qui est la leur dans le cours de l’histoire ; et c’est ce savoir qui est à la source de l’orientation de l’humanité.

C’est en effet grâce à l’utilisation de sa raison et par la découverte des lois scientifiques que l’humain a pu maîtriser la nature, les animaux et les plantes, pour les utiliser et en tirer profit.

L’Islam considère la recherche du savoir comme une obligation, c’est pourquoi le hadith suivant énonce : « Rechercher le savoir est une obligation incombant à chaque musulman. »

En effet, le savoir est le point de départ de la connaissance d’Allah – qu’Il soit exalté -. Il est ce comportement qui donne aux comportements humains leur rectitude lorsqu’il est bien utilisé ; il est la source de la force des musulmans et de leur honneur et constitue le facteur essentiel qui leur permet de propager l’Islam dans le monde entier et d’en être les guides.

L’intérêt que l’Islam porte à la connaissance et au progrès scientifique a conduit au développement de filières spécialisées afin de pourvoir aux multiples besoins de la communauté ; ainsi se sont développées des sciences comme : la médecine, l’infirmerie, les sciences juridiques, les sciences militaires, l’agriculture, l’astronomie, l’optique, etc.

A noter que le devoir de développer la connaissance est au point de vue légal une obligation reconnue comme incombant à la communauté toute entière.

Suite à cet appel de l’Islam à la recherche du savoir et à l’acquisition de connaissance, les musulmans ont pris en main l’initiative scientifique ; ils ont ainsi assis les bases des sciences et des connaissances, fait construire des universités, des bibliothèques, rédigé de multiples ouvrages et ont construit le palais de la civilisation et de l’urbanisation.

Ils ont de même mis sur pied des méthodes de recherche scientifique dans les domaines des sciences humains et des sciences naturelles. Ainsi, ils se sont appuyés sur la méthode rationnelle dans les domaines scientifiques généraux et sur la méthode expérimentale et la recherche en laboratoire pour les sciences comme la médecine, l’astronomie, la chimie, la physique, la pharmacologie…

Et c’est sur ces bases que la civilisation européenne moderne s’est construite et qu’elle a pu progresser comme elle l’a fait. L’Islam appelle donc à la recherche du savoir et incite les musulmans à se surpasser, à progresser dans le domaine scientifique.

En accord avec cet idéal, il est du devoir des parents, des éducateurs, et des organisations à vocation scientifique, de diriger l’enfant vers cet idéal et de le faire s’intéresser à la recherche scientifique, de lui faire aimer la recherche et la découverte, de lui faire connaître les secrets de la nature et de la vie en l’encourageant à lire et à faire des expériences scientifiques simples.

Le processus de connaissance commence chez l’enfant par rapport aux choses sensibles et concrètes, prises séparément, puis peu à peu, il se trouve à même de comprendre des concepts globaux et des abstractions.

Le désir de l’enfant d’apprendre dès ses premières tentatives découle d’un instinct qui le pousse à rechercher, à découvrir ; suite à ces découvertes, il se produit en l’enfant de l’étonnement, et c’est ainsi qu’il se pose des questions et étend son champ de connaissances par contact direct avec les choses, puis avec les vérités scientifiques ; à cette fin, il s’aide de son imagination comme faculté intellectuelle qui l’aide à créer, innover et inventer.

Mettre à sa disposition des jeux scientifiques et des moyens techniques simples qui augmentent ses capacités de réflexion et son intelligence lui permet de développer en lui l’esprit scientifique et l’amour de la recherche.

Les parents doivent de même manifester à leurs enfants l’intérêt qu’ils portent à leurs progrès scolaires, et doivent leur faire aimer l’environnement scolaire ; de même ils doivent les encourager à se surpasser en leur offrant des cadeaux utiles et constructifs.

On pourra de même mettre à la disposition de l’enfant des revues scientifiques, des illustrés et le suivre dans ses études d’une façon qui l’encourage à faire ses devoirs et à désirer progresser.

Il est bon également de lui raconter la vie des célébrités scientifiques sous la forme d’histoires savoureuses et excitantes et de lui expliquer les tentatives entreprises par ces personnes en vue de découvrir et d’explorer l’inconnu et le monde environnant.

Il faudra également lui faire comprendre l’excellence de la science et la supériorité des savants sur le reste de l’humanité. Il sera bon à cet effet de lui faire visiter des musées, de l’emmener voir des expositions scientifiques et industrielles.

Tout ceci constitue un ensemble de moyens qui encouragent l’enfant à rechercher, découvrir et à vouloir se surpasser.

Les éducateurs et les parents ont la responsabilité de rechercher quels sont les dons et les dispositions de leur enfant, de voir dans quels domaines il est le plus habile et ce vers quoi il est attiré ; à ce moment-là, ils devront mettre à sa disposition les moyens nécessaires en lui permettant d’exercer ses facultés créatrices ; il est à cet égard intéressant d’organiser des expositions où sont montrées les créations des enfants, de publier leurs noms dans les journaux par exemple ; ainsi, l’esprit de créativité de l’enfant, suite à la prise en considération de son travail par les autres, va grandir en lui et il ressentira alors combien il est un élément important dans sa vie.

Principe de formation du raisonnement chez l’enfant musulman

Le point le plus important est de poser des principes de base et des concepts fondamentaux nécessaires à la construction de la faculté de raisonnement et de pensée chez l’enfant afin qu’ils lui servent de point d’appui pour former sa raison, organiser sa pensée selon les méthodes islamiques et la manière de pensée civilisationnelle de l’Islam.

Il faut apprendre à l’enfant que toute chose à une cause et que tout être vivant a été créé dans un but déterminé et possède une valeur propre ; que toute chose entretient des relations d’interdépendance avec les autres et que l’humain comme immanquablement des erreurs, mais qu’il peut les corriger. Il faut lui apprendre à travailler en organisant des principes de comparaison des connaissances et que les sens, l’expérience et les observations scientifiques sont les instruments fondamentaux qui servent à organiser et rassembler les connaissances et les données. Il faut de même lui enseigner les principes de la logique et les mathématiques qui vont lui servir à organiser sa pensée.

Toutes ces vérités et ces principes qui sont enseignés à l’enfant, que ce soit au moyen des programmes scolaires, de récits, d’expériences, de pratiques, d’exposition des productions d’autrui, de mise en éveil, de commentaires autour d’observations effectuées sur le terrain, etc… tous ces moyens contribuent activement à construire les prémices et les bases qui vont donner naissance à une raison islamique et à une pensée scientifique productive loin de toutes superstitions, suivisme ou affabulation.

Il n’est pas inutile à cet égard de résumer les principes généraux qui sont à la base de la formation de la raison islamique :
1. Donner au principe de causalité générale une place centrale et l’appliquer correctement à l’existence dans son ensemble et aussi à la nature et à la métaphysique.
2. Savoir que les sens sont à la base de la connaissance et que la raison est l’instrument qui met en œuvre l’opération d’extraction et de déduction ; c’est elle en effet qui permet sur la base de connaissance sensorielles primaires de passer à des connaissances abstraites et globales ; c’est ainsi que l’on peut extraire des lois générales et obtenir de nouvelles connaissances.
3. Les instrument du savoir sont donc les sens et la raison.

Chapitre neuf : L’éducation physique

« Et recherche à travers ce que Allah t’a donné la demeure dernière, mais n’oublie pas ta part en cette vie ; sois bienfaisant comme Allah l’a été envers toi ; ne recherche pas la corruption sur la Terre, car Allah n’aime pas les corrupteurs. » (Coran, 77, 28)

Ce verset béni évoque le principe d’équilibre que l’humain doit respecter dans sa vie, à savoir qu’il doit répondre aux demandes matérielles et aux besoins de son corps en l’entretenant, et en s’intéressant à tous les aspects de la vie d’une manière égale ; ce verset appelle également l’être humain à penser et à agir en vue de l’autre monde, le monde éternel.

Allah a créé l’humain comme une unité vivante, complète et harmonieuse, composée d’instincts, de raison, de volonté, de sentiments et de sensations.

Une éducation adéquate sera donc une éducation qui respectera cette composition humaine dans tous ces éléments à la fois matériels et spirituels, corporels et psychologiques, et qui portera un intérêt particulier aux rapports de cette unité humaine avec l’autre monde.

Ceci, dans le but d’éviter la production de hiatus entre les valeurs spirituelles et physiques, ou de désorganiser l’équilibre de la personnalité. C’est pour cette raison que l’Islam a refusé la vie monacale et les privations corporelles et a, à maintes reprises appelé, à travers la législation et les jugements légaux, au respect et à l’entretien du corps.

C’est ainsi que dans l’Islam, l’humain doit fournir au corps la nourriture, la boisson, le soigner quand il tombe malade, le vêtir, lui procurer un logis, répondre à ses désirs sexuels, etc…

Ce devoir vis-à-vis du corps est basé sur le verset précédemment cité et sur bien d’autres, car l’Islam considère les besoins corporels comme vitaux.

L’éducation islamique vise donc à faire prendre conscience à l’enfant la nécessité de répondre à ces besoins ; les parents, quant à eux, ont la responsabilité de veiller à la bonne santé de leurs enfants.

Cette attention portée par l’islam au bon entretien physique commence dès avant la naissance de l’enfant, alors qu’il n’est encore qu’un embryon ; en effet, les recommandations islamiques invitent la femme enceinte à consommer une nourriture équilibrée et riche afin de donner naissance à un enfant bien portant.

La législation islamique a de même interdit tout ce qui pourrait constituer une nuisance pour la femme enceinte et son enfant, comme l’énonce ce hadith d’expression générale : « Pas de mal, ni de nuisance. »

Pour la femme de notre époque, ce hadith signifie la mettre en garde contre la consommation excessive de médicaments et de certaines drogues qui mettent fin à la grossesse et qui, le plus souvent, conduisent à des malformations du fœtus ; consommer de tels médicaments revient à commettre un crime psychologique ou physique. Causer du tort à l’enfant ou le mutiler sont des actes interdits et sont passibles de peines.

Lorsque l’enfant naît, les parents deviennent légalement responsables de sa protection physique et doivent le protéger de toute maladie.

Beaucoup de parents se montrent négligent ou insouciants à cet égard et ne prodiguent pas à l’enfant les soins nécessaires, ou bien prennent à la légère certains symptômes ; c’est alors que la maladie s’aggrave et devient incurable.

Le père est légalement responsable de la protection de ses enfants vis-à-vis des maladies, et doit les garder en bonne santé en leur procurant la nourriture nécessaire et les médicaments en cas de besoin. Aucune excuse n’est acceptée si ce n’est pour celui qui ne peut financièrement pourvoir aux besoins de l’enfant ; dans ce cas, ce sera aux organisations gouvernementales spécialisées dans l’enfance de répondre aux besoins de celui-ci.

Les parents doivent donner à l’enfant de bonnes habitudes en matière de santé, comme l’Islam l’a recommandé ; par exemple l’habituer à ne pas trop manger, ni trop boire, à ne pas se vêtir au-delà de ses besoins et à ne pas se livrer au gaspillage, comme Allah l’a dit : « Ô fils d’Adam ! Parez-vous quand vous allez à la mosquée, mangez, buvez, mais ne commettez pas d’excès ; Allah n’aime pas ceux qui gaspillent. » (Coran, 7, 31)

Il faut de même habituer l’enfant à l’hygiène et à la propreté corporelle, vestimentaire, à celle de la maison et du milieu dans lequel il vit, et l’habituer à porter des habits soignés et à manger une nourriture pure, car Allah a dit : « Allah ne veut pas pour vous quelque gêne ; Il veut simplement vous purifier et parfaire sur vous Son bienfait ; peut-être serez-vous reconnaissants. » (Coran, 5,6)

« Dis : Qui a interdit la parure d’Allah, qu’Il a produite pour Ses serviteurs ? Dis : Elle est destinée à ceux qui ont la foi dans cette vie et exclusivement à eux au Jour de la Résurrection. Dis : Nous exposons clairement nos versets pour les gens capables de savoir. » (Coran, 7, 32)

L’Islam est la religion de la bravoure et de l’esprit chevaleresque, c’est pourquoi il a demandé aux musulmans de fabriquer et de mettre en œuvre tous les moyens possibles au service de la puissance matérielle et corporelle.

« Et préparez contre eux tout ce que vous pouvez comme force… » (Coran, 8, 60)

C’est pourquoi, autrefois, on attachait une grande importance à l’éducation physique de l’enfant et on lui inculquait l’esprit de chevalerie et le sentiment de force comme principes de base pour préparer et éduquer les jeunes générations et construire la communauté islamique. En outre, inculquer à l’enfant l’esprit de force, de bravoure, de générosité, contribue grandement à le maintenir en bonne santé et à faire grandir sa personnalité, ainsi que cela l’aide à avoir confiance en lui, et à être prêt à faire face aux difficultés.

Le Prophète (S) a encouragé l’éducation physique : « Apprenez à vos enfants la natation et le tir. »

Ce qui est du plus haut intérêt sportif et physique, c’est l’exemple concret que nous donne le Prophète (S) : le Prophète était en effet un jeune chevalier combattant ; de plus, il envoyait son cheval participer aux courses de chevaux ; il gagnait le tournoi et surpassait tous les autres la plupart du temps, bien que sa chamelle perdait parfois le tournoi. Il organisait également des compétitions entre ses compagnons et récompensait les gagnants pour renforcer en eux l’esprit de force, de chevalerie, et l’esprit sportif.

Rukâna, connu pour sa force et ses victoires, combattit avec le Prophète (S) qui, cependant, sortit vainqueur.

Le sommeil est également un des facteurs essentiels, aussi bien dans la vie physique que dans la vie intellectuelle de l’humain. Le respect des moments de repos nécessaires au corps est également capital. Il faut de même habituer l’enfant à se coucher tôt et à se lever tôt : cela lui apprendra à rester en bonne santé physique et psychologique, et à savoir bien utiliser son temps.

L’éducation et les interdits corporels

« Dis : Venez, je vous réciterai ce que vous a interdit votre Seigneur. » (Coran, 6, 158)

« Dis : Allah a seulement interdit les turpitudes, aussi bien apparentes que cachées. » (Coran, 7, 33)

De même qu’il faut habituer l’enfant à acquérir de bonnes habitudes et à ce qu’il les pratique, il convient également de lui interdire la consommation de choses interdites et l’acquisition de pratiques détestables, mais au contraire l’entraîner à délaisser ses mauvaises habitudes.

Le laxisme de la plupart des régimes dans les pays musulmans vis-à-vis des pratiques illicites est une cause d’inquiétude et d’angoisse pour les jeunes générations musulmanes. Citons par exemple des pratiques comme la consommation d’alcool ou de drogues, ou encore les relations sexuelles illégales.

C’est pourquoi la responsabilité des parents est à cet égard de la plus haute importance ; il est de leur devoir d’empêcher les jeunes et les adolescents de tomber dans le piège de ces pratiques malsaines et de les protéger vis-à-vis de celles-ci.

Une des mesures préventives est l’éducation religieuse, la foi et l’approfondissement des valeurs morales islamiques et, d’un autre côté, on s’attachera à exposer aux jeunes, tous les dangers et les effets néfastes que comportent l’adonnement à ces pratiques, comme les maladies en découlant, et la déchéance sociale.

De même, il faudra éloigner les jeunes des mauvaises fréquentations, et surveiller leur conduite d’une façon continuelle. Et même si besoin en est, recourir à la punition verbale ou corporelle afin de les dissuader de retomber dans cet enfer.

Une des mauvaises habitudes dont les parents ne dissuadent pas leurs enfants dans la plupart des cas est l’habitude de fumer, qui porte un coup sérieux à la santé physique et à l’économie. Cette habitude à des causes psychologiques chez le jeune et l’adolescent ; les parents peuvent dissuader leurs enfants de se livrer à cette pratique en leur faisant prendre conscience de ses dangers, en la leur interdisant carrément, mais aussi en ayant vis-à-vis d’eux un comportement positif qui leur fasse ressentir que les adultes respectent leur personnalité.

Chapitre dix : L’éducation sociale

« Ô Humains ! Nous vous avons créés d’un mâle et d’une femelle et Nous vous avons répartis en peuples différents afin que vous fassiez connaissance ; le plus noble d’entre vous au regard de Dieu est celui qui est le plus pieux. » (Coran, 13, 49)

Les humains sont des créatures sociales créées naturellement pour vivre en société ; au plus profond de lui, chaque être humain porte un penchant qui lui fait aimer être en contact avec autrui et à vivre au sein d’un groupe.

Les messages prophétiques sont descendus pour construire à la fois l’individu et la société et pour établir un équilibre entre les droits des deux.

De même que la société permet à l’humain de développer sa personnalité sur le plan scientifique et plus généralement civil, l’individu offre à la société ses efforts et ses expériences ; et se faisant contribue au développement de cette dernière dans les domaines scientifiques, économiques, culturels, etc…

Une société saine donnera naissance à des individus sains ; une société déviée produira des individus déviés ; l’être humain en effet constitue bon nombre de ses pensées, de ses conduites, de ses habitudes et de ses manières de penser à partir de la société ; c’est pourquoi l’Islam a attaché une grande importance à la formation d’un environnement social sain, et a rendu obligatoire le devoir de l’appel au bien et l’interdiction du mal pour réformer la situation sociale, comme Allah le dit : « Que de vous se forme une communauté qui appelle au bien, qui enjoigne les bonnes actions, et proscrivent les mauvaises ; ce sont eux qui triompheront. » (Coran, 3, 104)

Une étude de la morale islamique et de ses règles de politesse et de bienséance nous montre qu’elle comporte une vision sociale : elle vise en effet à construire l’individu par la société. De même, l’étude de la législation et de la jurisprudence nous conduit au même résultat, à savoir que toutes visent à organiser les droits et les devoirs, ainsi que les responsabilités sociales en parallèle avec les affaires privées.

Bien plus, l’Islam s’attache à la formation de rapports sociaux constructifs même dans le cadre des actes d’adoration et des manifestations religieuses comme la prière, le pèlerinage, les fêtes, etc…

Voilà pourquoi une éducation islamique endosse la responsabilité de préparer l’enfant à vivre dans une société islamique afin qu’il connaisse ses droits et ses devoirs vis-à-vis de cette société, ainsi que les droits et les devoirs de la société à son égard ; elle se charge également de le préparer à la vie sociale afin qu’il apprenne à adopter des comportements adéquats avec les autres individus, les organisations, les associations et qu’il participe aux activités de cette société, qu’il la construise et qu’il la réforme.

Ainsi, la responsabilité des éducateurs en général leur donne le devoir de prodiguer aux enfants une éducation sociale afin qu’ils deviennent des individus sociables, créatifs et actifs, participants à la construction de la société et à sa réforme.

Le point de départ essentiel des relations sociales est à rechercher dans la vie familiale et dans les rapports que chaque membre de cette petite cellule entretient avec les autres.

Habituer l’enfant à se comporter en toute égalité à l’égard de ses frères et sœurs, ainsi qu’avec ses aînés constitue le premier pas de la formation de relations sociales. Ainsi, habituer l’enfant à l’amour et au respect, au don de soi, à l’entraide avec ses frères et sœurs, éduque en lui la façon de se comporter socialement et l’affranchit de l’individualisme et de l’égoïsme.

L’encourager à s’occuper de ses petits frères et sœurs, à partager ses jouets ou ses livres, fait grandir en lui un esprit social constructif et l’encourage à aider ses amis, à leur prêter ses affaires personnelles et à participer avec eux dans des associations de bienfaisance pour les jeunes.

Le jeune pourra également être membre d’une équipe sportive et participer à des activités sociales, tout en le mettant en garde contre les mauvaises fréquentations.

Tous ces moyens élargissent son champ d’intérêt social et enracinent en lui l’esprit d’interaction sociale.

On peut citer comme autre moyen d’encourager l’esprit social, la participation aux cérémonies et manifestations culturelles au sein de l’école ou du quartier, tant qu’elles sont compatibles avec les valeurs islamiques.

L’Islam a posé des règles de comportement social comme les formules de politesse, les règles de salutations, l’entretien de bonnes relations sociales, l’entraide, l’encouragement à la réconciliation, la réforme de la société, l’entretien de bonnes relations familiales avec les proches, la visite aux malades, etc…

Il incombe donc aux parents d’habituer leurs enfants à entretenir ce genre de relations et à éliminer en eux toute peur relative aux relations avec autrui et à déraciner en eux le complexe de timidité.

Les parents doivent également s’attacher à les débarrasser de toute aversion ou désir d’isolement, en les encourageant à rendre visite à leurs proches, à offrir des cadeaux à leurs amis et à leurs correspondants ; en leur faisant prendre part aux différentes cérémonies et occasions et dans tout autre domaine d’activité sociale qui soit.

L’enfant élevé dans cette atmosphère sociale deviendra un enfant sociable, apte à apporter sa contribution en se portant au service de la société et à participer à tous les projets charitables.

Chapitre onze : L’éducation économique

L’économie constitue le pilier essentiel dans la construction de la société, de son développement et dans la floraison de ses ressources. L’éducation entretient un rapport étroit avec l’économie de la nation et la croissance économique, tout comme elle entretient des relations étroites avec le développement humain.

La formation éducatrice constitue donc un des éléments de l’opération de la planification de la croissance sociale et de ses progrès dans tous les domaines : scientifiques, comportement des individus, politique, économique, etc.

L’éducation est donc responsable des décisions que prend l’être humain producteur, propriétaire, consommateur et en un mot, de ceux qui font circuler les richesses.

La dimension humaine de l’humain – c’est-à-dire ses dimensions psychologique, instinctive, religieuse et culturelle – a des répercussions évidentes sur la situation de la société envisagée dans ses différentes dimensions économiques : production, distribution, circulation des marchandises, épargne, dépenses, consommation, etc…

L’éducation a donc la responsabilité de préparer l’homme à construire une société islamique de même qu’elle est responsable de l’avenir de la croissance et du développement économique ; c’est pour cette raison que dans son programme éducatif, l’Islam a inclus une partie réservée à la manière d’éduquer l’homme au niveau économique et à la manière d’organiser ses rapports avec l’argent et les richesses ; par exemple, le Coran incite l’homme au travail et à la production : « Aussi, arpentez ses chemins et mangez de ce qu’elle vous procure ; c’est vers Lui que de la terre vous ressusciterez. » (Coran, 67 : 15)

http://quran.al-shia.org/fr/ejtema/43.htm

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