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La vie des non musulmans au sein de l’Etat du Califat

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Le Califat est un système politique unique issu de l’idéologie islamique qui ne ressemble en rien aux régimes imposés aux musulmans d’aujourd’hui. C’est un pouvoir bâti sur le concept de citoyenneté sans distinction d’origine ethnique, de genre ou de foi et il est totalement opposé à l’oppression de quelques groupes religieux ou ethniques que ce soit.

Les non musulmans ont un statut honorable au sein du Califat. Ils sont désignés sous le nom de dhimmis (les gens du contrat, de la garantie et de la protection) ce qui signifie qu’ils sont des citoyens à part entière égaux aux musulmans, qu’ils jouissent des mêmes droits de citoyenneté et qu’ils font partie indissociable de la société. Au contraire, en France, les musulmans ont la spécificité d’être éternellement considérés comme un corps étranger, et qualifiés d’immigrés de 1ere, 2ème, 3ème, 4ème, Nième génération ! En Grande-Bretagne, la situation n’est guère mieux, car les musulmans sont appelées, de manière méprisante, « minorités ethniques » ou « immigrants », instillant ainsi dans les esprits qu’ils ne sont pas les bienvenus et qu’ils doivent se contenter d’être des citoyens de seconde zone. Les droits des non musulmans sont définis par la Loi islamique statutaire (la charia) et ne peuvent en aucun cas être altérés. Le Prophète (SAAWS) a dit :

ومن يكن على يهوديته أو على نصرانيته فإنه لا يفتن عنها وعليه الجزية

« Celui qui tient à sa judaïcité ou sa chrétienté ne doit pas en être inquiété, et doit s’acquitter de la jizya »[1]

ألا من ظلم معاهدا أو انتقصه أو كلفه فوق طاقته أو أخذ منه شيئا بغير طيب نفس فأنا حجيجه ] أي أنا الذي أخاصمه وأحاجه [ يوم القيامة

« Celui qui commet une injustice contre un mu’âhad [un contractant, synonyme de dhimmi], le dénigre, le surcharge ou lui prend une chose sans son consentement, me verra être à sa charge [c'est-à-dire que je serait son adversaire et celui qui lui opposerait des arguments] le jour de la résurrection »[2]

Dans la version rapportée par al-Bayhaqî, le même hadith se poursuit :

وأشار رسول الله صلى الله عليه وسلم بأصبعه إلى صدره ألا ومن قتل معاهدا له ذمة الله وذمة رسوله حرم الله عليه ريح الجنة

{ Le Prophète (SAAWS) pointa alors ses doigts vers la poitrine et dit « Celui qui tue un mu’âhad qui a la dhimma [garantie, protection] d’ALLAH et son Prophète, se verra interdire par ALLAH l’odeur du Paradis » }

Qu’en est-t-il des non musulmans qui ne font pas partie des Gens du Livre[3], comme les polythéistes ou les athées ?

A propos des polythéistes mages de la Perse, le Messager (SAAWS) a dit :

سنوا بهم سنة اهل الكتاب

« Agissez avec eux de la même manière qu’avec les Gens du Livre »[4]

Ainsi, les non musulmans qui ne sont ni juifs ni chrétiens, bénéficient tout de même de règles identiques bienveillantes de la part de l’Etat et de la communauté des musulmans. Cependant certaines lois demeurent spécifiques aux relations entre musulmans et Gens du Livre (mariage, consommation de la viande des Gens du Livre si elle provient d’animaux abattus rituellement….).

Ce statut sécurisant garanti aux non musulmans leur permet de vivre, sans être inquiétés de perdre leurs droits. Ceci contraste avec les sociétés européennes contemporaines où la communauté musulmane attend dans la peur les nouvelles lois de luttes anti-terroristes qui réduisent comme peau de chagrin leurs droits déjà rognés. Les gouvernements se permettent d’établir à leur encontre des législations d’exception draconiennes, sur le plan de la sécurité nationale, sous prétexte de lutter contre le terrorisme. Un exemple de cette évolution est la résolution, adoptée en 2004 par la cour d’appel britannique. Elle a considéré que désormais l’obtention d’aveux sous la torture dans un pays étranger pouvait être recevable dans certaines affaires liées au terrorisme.

A présent, présentons quelques aspects de la vie sous le Califat.

Le pouvoir

Le Calife (à la tête de l’Etat) et ses assistants croient en l’islam. Et leur vivacité à appliquer scrupuleusement ses lois s’explique par la conscience qu’ils sont responsables devant Allah (SW) des fonctions qui leur incombent et qu’ils devront en rendre comptes après leur mort. Cette foi fait émerger des hommes politiques responsables et dignes de confiance et non pas des politiciens dont les actes restent en déphasages avec leurs propos. Ils sont choisis pour leur mérite plutôt qu’en raison de « faveurs politiques ». Toutefois, les dirigeants ne revêtent en rien des caractères divins et ne sont pas à l’abri d’erreurs. C’est pourquoi, il existe une cour de justice indépendante, puissante et efficace appelée mahkamat al-madhalim (la cour des doléances) qui a le pouvoir de traduire en justice tous les dirigeants y compris le Calife s’ils s’avisaient d’enfreindre les lois ou de commettre la moindre injustice.

La consultation (ach-choura) est un des principes qui accompagne la prise de décisions. La chambre des représentants (Mejliss ach-choura) est une institution présente dans la capitale et dans toutes les provinces du Califat. Elle est constituée d’hommes et de femmes des différents groupes ethniques et religieux qui composent l’Etat. Les représentants non musulmans ont la garantie de pouvoir siéger au sein de cette chambre afin de faire griefs de leurs préoccupations à l’ensemble des représentants. Ils ne sont, en aucun cas, tenus de faire acte de serment en contradiction avec leur foi afin d’accéder à cette institution. On exige d’eux, comme de tous les autres membres, simplement qu’ils obéissent aux règles de la chambre.

A la différence d’un système démocratique, cette chambre des représentants n’est pas une assemblée législative. Les seules résolutions qui la lient aux dirigeants concernent la mise en exécution de la politique de ce dernier ainsi que la révocation des membres du gouvernement, y compris le Calife.

Contrairement aux discriminations institutionnelles qui prévalent dans la fonction publique européenne, les fonctionnaires au sein du Califat sont choisis sur la base du mérite sans considérations de leur sexe ou de leur appartenance religieuse ou ethnique. Les non musulmans sont encouragés à s’engager dans la fonction publique afin d’apporter leurs compétences et de contribuer à la bonne marche de l’Etat. A ce propos, l’histoire nous rapporte que les juifs, après avoir été expulsé d’Espagne au 15ème siècle, ont été accueilli par le Califat et ont apporté beaucoup à la société, comme ils le feront d’ailleurs de nouveau par la suite incha’ Allah. Les docteurs juifs issus de l’école de Salamanque (Espagne) étaient employés au service du Calife, dans de nombreuses régions du Califat, dans les domaines de la fabrication du verre et de la métallurgie. Avec leurs connaissances des langues étrangères, ils étaient les principaux concurrents des célèbres commerçants vénitiens. Cette réalité conduisit le Calife Ottoman Sultan Bayazed II à dire au sujet de l’expulsion des juifs par Ferdinand, roi catholique d’Espagne : « Comment pouvons-nous dire que ce Ferdinand est « sage », alors qu’il a appauvri ses sujets pour enrichir les nôtres ? ».

Le système juridique

Le Calife ou les membres de son cabinet ne possèdent aucune immunité face à une éventuelle procédure judicaire. Si l’un d’entre eux venait à enfreindre la loi, il serait poursuivi et traduit en justice sans aucune considération de sa position au sein du pouvoir politique. Le Calife en personne peut être attaqué et destitué de sa fonction s’il violait son serment (bay’a).

Le Califat ne peut, comme le font les Etats occidentaux à l’encontre des prédicateurs musulmans, emprisonner arbitrairement les citoyens. Le Prophète Mohammed (SAAWS) a stipulé qu’en ce qui concerne les litiges, les deux parties doivent s’en remettre à un seul juge. Ainsi, chaque citoyen qu’il soit musulman ou non peut être amené à comparaître devant un juge.

La charge de preuve requise afin de condamner un citoyen devant un tribunal islamique est bien plus sérieuse qu’au sein d’une juridiction capitaliste du monde occidental. Le tribunal n’accepte en aucun cas les indices équivoques et les soupçons comme preuves légales ou recevables. Par ailleurs, seuls les témoins dignes de confiance (dont la propension a dire la vérité est notoire), musulmans ou non, sont autorisés à témoigner. De nombreuses erreurs judiciaires se produisent dans les tribunaux occidentaux en raisons du manque de preuves ou bien de témoignages de personnes peu scrupuleuses. Les aveux et les témoignages sont rigoureusement étudiés afin de vérifier qu’ils n’ont pas été concédés sous la contrainte ou la torture. Cette position noble et équitable de l’Islam tranche avec celle des régimes capitalistes occidentaux qui acceptent l’obtention de preuves sous la torture dans les pays étrangers, en particulier lorsqu’il s’agit d’affaires dites de terrorisme.

D’ailleurs, c’est l’Islam qui le premier a institué le principe de la présomption d’innocence[5]. Devant un tribunal islamique, c’est en effet au plaignant de fournir les preuves de ses accusations.

An-Nawawî a indiqué dans son explication du Sahîh Muslim :

{ Il a été transmis, selon al-Bayhaqî et d’autres, sur la base de rapporteurs de niveau hassan ou sahîh, en renforçant ce qu’à rapporté Ibn ‘Abbâs : le Messager (SAAWS) a dit : « Si le choix était laissé aux gens, en matière d’accusations, certains réclameraient le sang d’autres ainsi que leurs biens, mais c’est au plaignant de fournir les preuves et à celui qui nie [sa culpabilité] de jurer » }[6]

َجَاءَ فِي رِوَايَة الْبَيْهَقِيِّ وَغَيْره بِإِسْنَادٍ حَسَن أَوْ صَحِيحزِيَادَة عَنْ اِبْن عَبَّاس عَنْ النَّبِيّ صَلَّى اللَّه عَلَيْهِ وَسَلَّمَقَالَ : " لَوْ يُعْطَى النَّاس بِدَعْوَاهُمْ لَادَّعَى قَوْم دِمَاء قَوْموَأَمْوَالهمْ وَلَكِنَّالْبَيِّنَةعَلَىالْمُدَّعِي وَالْيَمِين عَلَى مَنْ أَنْكَرَ "

صحيح مسلم بشرح النووي

Ce principe légal ne peut être altéré par le régime en place, comme tente de le faire, par exemple, Tony Blair en Grande Bretagne.

Les principes légaux ont été mis en application lors d’un procès opposant le Calife Ali (RAA) à un citoyen juif au 7ème siècle. Le juif avait volé un bouclier à Ali qui porta l’affaire en justice. Ali avait pris son fils comme témoin. Mais le juge refusa le témoignage du fils d’Ali en affirmant qu’un fils ne pouvait être le témoin en faveur de son père dans un tribunal. Après avoir assisté à une telle équité, le juif avoua son vol et embrassa l’Islam.

Citons un autre exemple de l’application de la justice en faveur des non musulmans, sous le règne du Califat, dans l’anecdote suivante relaté par Ibn Kathîr[7] :

{ Quand ‘Umar ibn ‘Abdel-‘Azîz, qu’Allah lui accorde Sa Miséricorde, a ordonné à son porte-parole d’annoncer « que celui qui a été victime d’une injustice la présente », un homme dhimmi de Hams [Syrie] se leva et déclara : « Ô Chef des Croyants je te demande le Livre d’ALLAH [sa justice] ». ‘Umar demanda « à quel sujet ? ». L’homme reprit : « Al-‘Abbâs bin Al-Walîd bin ‘Abdel-Malik[8] m’a dépossédé de ma terre ». Al-‘Abbâs était assis dans l’assemblée. ‘Umar lui dit « Ô ‘Abbâs qu’as-tu à dire ? ». Il répondit : « Effectivement, c’est le Chef des Croyants Al-Walîd qui a délimité cette parcelle et l’a enregistré en mon nom ». ‘Umar dit alors « Que réponds-tu ô dhimmi ? ». Il répéta : « Ô Chef des Croyants je te demande le Livre d’ALLAH ». ‘Umar conclua « Oui, le Livre d’ALLAH est plus digne d’être suivi que le livre [registre] d’Al-Walîd ». Il se leva et lui restitua son terrain. }

وعندما أمر عمر بن عبدالعزيز رحمه الله مناديه ينادي: ألا من كانت له مظلمة فليرفعها وقام إليه رجل ذمي من أهل حمص فقال: يا أمير المؤمنين أسألك كتاب الله قال: وما ذاك؟ قال: العباس بن الوليد بن عبدالملك اغتصبني أرضي، والعباس جالس، فقال له عمر: يا عباس ما تقول؟ قال: نعم، أقطعنيها أمير المؤمنين الوليد، وكتب لي بها سجلاً، فقال عمر: ما تقول يا ذمي؟ قال: يا أمير المؤمنين أسألك كتاب الله تعالى، فقال عمر: نعم كتاب الله أحق أن يتبع من كتاب الوليد، قم فاردد عليه ضيعته، فردها عليه

البداية والنهاية، ج9, ص: (213)

L’économie

La valeur de la monnaie au sein du Califat est basée sur celle de l’or, fournissant ainsi une stabilité au commerce extérieur et intérieur et le maintient d’une faible inflation. Par ailleurs, il n’y a pas de taux d’intérêt. Ainsi, la richesse est générée par l’investissement et non par l’épargne. Ce système économique permet aux richesses d’être constamment en circulation et de bénéficier d’une devise stable. Le fruit d’une telle configuration est une croissance économique forte et un taux de chômage faible.

Les compagnies privées ne peuvent détenir des ressources naturelles à profusion telles que le pétrole ou le gaz. Elles restent la propriété du peuple et doivent être gérées par l’Etat. Les richesses qu’elles génèrent sont directement versés dans les caisses du Trésor Public (Bayt-ul-mal) et sont obligatoirement utilisées dans l’intérêt public de tous les citoyens. De plus, la chambre des représentants conseillera les dirigeants quant à l’utilisation de ces richesses.

L’imposition dans le Califat s’effectue sur les richesses et non pas sur les revenus. En outre, il n’y a pas d’impôt régressif tel que la TVA. Dans le monde des entrepreneurs, seules les entreprises agricoles sont imposables (ushur et kharaj). En effet, un pourcentage des produits agricoles ou de la valeur des terres est prélevé. Les autres entreprises sont exemptes de cet impôt. Les musulmans possédant une entreprise doivent s’acquitter de l’impôt de la zakat alors que les entreprises détenues par des non musulmans n’y sont pas soumises.

Les hommes non musulmans doivent s’acquitter d’un impôt nominal appelé jiziya leur donnant ainsi l’accès à leurs droits civiques et les déchargeant du service national et les exonérant des impôts qui concernent les musulmans tel que la zakat. La jiziya est fixée selon la catégorie sociale à laquelle appartient l’imposé. Le Calife ‘Umar (RAA) a distingué 3 catégories : pour les riches la jiziya s’élève à 4 dinars (environ 150 Euros) annuels, pour les classes moyennes à 2 dinars (environ 75 Euros) et pour les budgets modestes à 1 dinar (environ 40 Euros). L’impôt de la jiziya est donc bien plus faible que la zakat payée par les musulmans. Et d’une manière plus générale, la charge fiscale incombant aux non musulmans est négligeable en comparaison de celle afférant aux musulmans.

A propos de la manière dont le Califat distribuait aux dhimmis les aides sociales, Abû Yûssuf[9] relate deux anecdotes :

1- ‘Umar bin al-Khatâb, qu’ALLAH soit satisfait de lui, passait à côté d’une porte devant laquelle un vieillard aveugle mendiait. ‘Umar tapota son épaule et demanda « de quels Gens du Livre fais-tu partie ? ». Il répondit « juif ». ‘Umar demanda alors « qu’est-ce qui t’a conduis à la situation que je vois ? ». Le vieillard répondit « en raison de la djizya, du dénuement et de l’âge ». ‘Umar le pris par la main, l’emmena chez lui, et lui remis des présents de la maison. Puis, il convoqua le trésorier de la Caisse Publique et lui dit « reçois cet homme et ceux qui sont dans la même situation, par ALLAH nous n’avons pas été équitable avec lui ! Nous l’avons taxé [littéralement : mangé sa jeunesse] et nous le rejetons lors de sa vieillesse. « Les impôts purificateurs ne sont destinées qu’aux pauvres, aux nécessiteux »[10], or les pauvres sont ici ceux des musulmans, alors que celui-ci est un nécessiteux appartenant aux gens du Livre. Il perçoit donc des sommes issues de la jizya et des taxes.

مرّ عمر بن الخطاب رضي الله عنه بباب قوم وعليه سائل يسأل: شيخ كبير ضرير البصر، فضرب عضده من خلفه وقال: من أي أهل الكتاب أنت؟ قال: يهودي، قال: فما ألجأك إلي ما أرى؟ قال: أسأل الجزية والحاجة والسن، قال: فأخذ عمر بيده وذهب به إلى منزله فرضخ له بشيء من المنزل، ثم أرسل إلى خازن بيت المال فقال: انظر هذا وضرباءه فوالله ما أنصفناه، أن أكلنا شبيبته ثم نخذله عند الهرم "إنما الصدقات للفقراء والمساكين" والفقراء هم المسلمون، وهذا من المساكين من أهل الكتاب، ووضع عنه الجزية وعن ضربائه

كتاب الخراج، أبو يوسف، ص: (126).

2- Sous le Califat d’Abû Bakr, qu’ALLAH soit satisfait de lui, Khâlid Ibn al-Walîd, qu’ALLAH soit satisfait de lui, a écrit dans le contrat de garantie (dhimma) pour les habitants de Hira en Irak – qui étaient chrétiens – ceci : « Il leur a été prescrit : pour tout homme âgé trop affaibli pour travailler, ou qui a été atteint par une calamité, ou qui après avoir été riche s’est appauvri, après que ses coreligionnaires se soient mis à lui verser une aumône, et que sa jizya lui soit restituée, qu’il soit alors pris en charge, lui et sa famille, par le Trésor Public des musulmans »[11].

في خلافة أبي بكر رضي الله عنه كتب خالد بن الوليد رضي الله عنه في عقد الذمة لأهل الحيرة بالعراق - وكانوا من النصارى - : "وجعلت لهم أيما شيخ ضعف عن العمل، أو أصابته آفة من الآفات أو كان غنياً فافتقر، وصار أهل دينه يتصدقون عليه طرحت جزيته، وعيل من بيت مال المسلمين هو وعياله"(3).

كتاب الخراج، أبو يوسف، ص: (306).

Le juge Abû Yûssuf a lui-même recommandé au Calife Harun ar-Rachîd d’être compatissant avec les gens de la dhimma en lui disant :

« Il faut, ô Chef des Croyants, qu’ALLAH te soutienne, que tu sois compatissant avec les gens qui ont eut la protection de ton Prophète, et ton cousin Mohammed SAAWS, et que tu t’enquière de leur sort pour qu’ils ne soient pas injustement traités, ni qu’ils subissent un préjudice, ni qu’ils supportent plus que leur capacité, et que ne soit prélevé de leurs richesses que ce qui leur est légalement obligatoire »[12].

وفي عهد الرشيد كانت وصية القاضي أبي يوسف له بأن يرفق بأهل الذمة حيث يخاطبه بقوله: "ينبغي يا أمير المؤمنين - أيدك الله - أن تتقدم في الرفق بأهل ذمة نبيك، وابن عمك محمد صلى الله عليه وسلم ، والتفقد لهم حتى لا يظلموا، ولا يؤذوا، ولا يكلفوا فوق طاقتهم، ولا يؤخذ من أموالهم إلا بحق يجب عليهم"(14).

الخراج، أبو يوسف، ص: (125).

Au sein du Califat il n’existe pas de système d’assurance nationale (systèmes de cotisations et taxes destinés aux subventionnements des prestations sociales : retraites, santé ...) comme c’est le cas dans les pays européens. Un Service de Santé, gratuit, moderne et efficace, est un droit dont doit disposer toute la population.

Il n’y a pas de prestations afférentes aux retraites ou à d’autres pensions spécifiquement. Les retraités, les femmes, les enfants, les personnes sans-emploi ainsi que celles handicapées doivent être pris en charge par leur famille, en premier lieu. L’Etat pourra intervenir, en fournissant son aide dans le cas où la famille de la personne nécessiteuse n’est pas en mesure de combler ses besoins essentiels. Les crises endémiques du financement des caisses de retraites auxquelles font face les gouvernements européens n’ont pas lieu d’être sous le Califat.

La vie en communauté

Sous l’égide du Califat, les non musulmans ne sont pas isolés dans des ghettos où il est d’usage, dans les sociétés occidentales, de parquer les minorités et de n’entrevoir des velléités de mixités sociales et ethniques qu’aux veilles d’élections. Les musulmans et les non musulmans vivent côte à côte en tant que voisins dans une même communauté. Nous soulignons, qu’en Islam, le voisin n’est pas considéré de la même manière individualiste que dans une société occidentale. En effet, l’Islam a institué pour les musulmans de nombreux devoirs envers leurs voisins quelle que soit leur religion, dans le but de maintenir une atmosphère de paix et de tranquillité au sein de la communauté. A ce propos, Mudjâhid a rapporté :

{ J’étais chez ‘Abdallah bin ‘Umrû, qu’ALLAH soit satisfait de lui, alors que son fils décortiquait une brebis. Il lui dit « Ô mon enfant, quand tu auras fini, commence par servir notre voisin juif. Un homme dit alors « le juif ? Qu’ALLAH te vienne en aide ». ‘Abdallah répondit : « j’ai entendu le Prophète (SAAWS) tellement insister sur le fait qu’il faut traiter ses voisins avec bonté que nous avons craint ou imaginé qu’il leur assignerait une part d’héritage ». }[13]

عن مجاهد قال كنت عند عبدالله بن عمرو رضي الله عنه وغلامه يسلخ شاة فقال: "يا غلام إذا فرغت فابدأ بجارنا اليهودي، فقال رجل من القوم: اليهودي أصلحك الله؟ قال: سمعت النبي صلى الله عليه وسلم يوصي بالجار حتى خشينا أو روينا أنه: سيورثه"

رواه البخاري في الأدب المفرد

Le voisinage, en Islam, est un périmètre où les enfants sont en sécurité et protégés de tous les abus. Les nuisances qui affectent l’espace public et le sentiment d’insécurité sont des fléaux qui se nourrissent du manque de civisme et de l’individualisme des gens. Les musulmans ont l’obligation de combattre ces calamités, puisqu’ils se définissent comme étant responsables du bien-être de leurs voisins (musulmans ou non) et de l’ensemble de la communauté.

Les citoyens de l’Etat islamique se gardent de tous comportements pouvant nuire à leur voisinage tel que la calomnie, les bruits excessifs, le manque de respect envers les biens publics… Ils doivent s’enquérir du bien-être de leur voisin et leur venir en aide quand cela est nécessaire.

Les comportements antisociaux dans la rue ne sont pas tolérés et des juges-inspecteurs (Qhadi al-hisbah), qui ont la possibilité d’appliquer des sanctions immédiates, sont présents dans les rues du Califat, accompagnés d’agents de police. Les bars et les clubs qui vendent de l’alcool sont interdits et des sanctions importantes sont prévues pour les gens semant le désordre dans la rue, en état d’ébriété.

Cependant, les non musulmans ont la possibilité de boire et de faire commerce de l’alcool entre eux tant que cela ne dépasse le cadre privé de leurs demeures ou de leurs bars.

La religion

Allah Taâla dit :

لاَ إِكْرَاهَ فِي الدِّينِ

Nulle contrainte en religion [2-256]

Le Califat ne peut en aucun cas forcer ou faire pressions sur une personne non musulmane pour qu’elle adopte l’Islam. Les églises, les synagogues et les temples sont tous sous la protection du Califat. Les gens qui ne sont pas de confession musulmane peuvent pratiquer leur religion sans devoir être inquiété par les ingérences et les harcèlements des autorités. Elles ne menaceront pas de fermer les lieux de cultes, ni d’espionner les fidèles et les sermons comme il est courant dans les pays occidentaux.

Lorsque Jérusalem était sous le règne du Califat, il protégeait le lieu le plus saint de la chrétienté : l’église du Saint-Sépulcre. Les clés de cette église ont été détenues pendant des siècles par la famille musulmane Nusseibeh qui, jusqu'à aujourd’hui, continue d’ouvrir et de fermer les portes quotidiennement.

Les relations internationales

La raison d’être du djihâd est à mille lieux des basses considérations justifiant les guerres coloniales. Lorsque le Calife proclame et dirige le djihâd c’est avant tout pour plaire à ALLAH. Quant au résultat escompté sur terre, c’est la suppression des barrières matérielles qui empêchent les hommes de passer de l’adoration des autres hommes à l’adoration exclusive du Seigneur des hommes. Par contre, dans l’histoire des peuples et nations, les guerres sont habituellement des outils pour exploiter et avilir les peuples vaincus. Ainsi, les Romains avaient bâti, par la force des armes, un empire au service de sa métropole : Rome. Toutes les richesses partaient d’Afrique du Nord, du Proche-Orient et d’Europe Occidentale pour se concentrer dans la capitale romaine, au bénéfice exclusif des Romains. Ce schéma d’exploitation a été repris et optimisé par les pays colonisateurs du vingtième siècle : Grande Bretagne, France, Italie, Espagne… rejoint depuis quelques décennies par les Etats-Unis. Les Américains, plus grands consommateurs d’énergies du monde, vivent bien au-dessus de leurs moyens propres, en extorquant les richesses des peuples. Cette réalité est parfaitement visible à travers les tentacules que déploient les multinationales américaines sur les champs pétrolifères des pays du Golfe. Les discours mensongers des Américains et Britanniques qui auraient envahi l’Irak par compassion pour les Irakiens, volent en éclats avec les images de barbarie que leurs soldats pratiquent et la situation de guerre civile que ces Etats colonisateurs tentent d’imposer. Les Américains, sensés lutter contre la propagation des armes non conventionnelles, n’ont pas hésité à utiliser contre les civils Irakiens l’uranium appauvri, le phosphore blanc, la torture et l’assassinat de civils. Ainsi, les Américains n’ont fait que remplacer un régime corrompu qu’ils ne contrôlaient pas par un autre régime corrompu qui leur obéit au doigt et à l’œil.

Cette vision capitaliste du monde divisant le monde en une majorité de peuples exploités et une minorité nanti vivant à leurs dépens est étrangère à la philosophie du Califat. Historiquement, l’Etat islamique a gagné le cœur et l’esprit des peuples dont il a ouvert les territoires. Pourquoi ? Parce qu’il ne les a jamais maltraités et, contrairement à un empire, il ne les a jamais appauvri ou tenté de piller leurs richesses afin de remplir les caisses de l’Etat centralisé au service d’une minorité, bien au contraire.

Dans son livre « Kitâb al-Kharâdj», Abou Youssouf, relate :

{ Après s’être entendu des conditions de paix avec les populations de la Syrie et terminé la collecte de la jiziya et du kharaj [impôts définis plus haut], une nouvelle parvint aux musulmans et à Abou ‘Ubeida : les Byzantins avaient rassemblé leurs troupes afin de les attaquer. Cette annonce les prit par surprise. Abou ’Ubeida envoya alors des émissaires aux gouverneurs de villes récemment en paix avec le Califat, en leur demandant de restituer aux citoyens de chaque ville les sommes des impôts prélevés, en leur délivrant le message suivant : « Nous vous restituons l’argent que vous nous avez remis, en raison d’une nouvelle qui annonce l’attaque de troupes ennemies, toutefois, si ALLAH nous gratifie d’une victoire nous maintiendrons l’engagement qui nous lie ». Quand ce message parvint aux dhimmis accompagné de l’argent des impôts de la jiziya et du kharadj, ils déclarèrent aux musulmans : « Que Dieu vous ramène à nous et vous donne la victoire sur eux ! » }.

Quand l’Etat islamique sera restauré, incha’ ALLAH, il encouragera les musulmans des autres pays à visiter le Califat, à étudier dans ses universités et à y faire du commerce. Des traités économiques seront signés afin de faciliter les échanges. Les non musulmans d’un pays ayant un traité avec le Califat pourront s’y rendre sans fournir de visa ; ils sont désignés mu’ahid et sont sous la protection de l’Etat au même titre que les dhimmis. Jadis, les savants et les scientifiques européens venaient en nombre étudier dans les universités de Cordoue, du Caire et de Bagdad.

L’armée doit suivre des règles très strictes en cas de guerre (djihâd). Les soldats ne doivent en aucun cas combattre leurs ennemis sous l’emprise de la haine ou de la colère, mais dans le seul but de plaire à leur Seigneur - Allah. C’et pourquoi, des atrocités telles que celles commises dans la prison d’Abou Ghraïb ou à Srebrenica en Bosnie, ne peuvent se produire sous la direction d’un Califat. Dans la bataille de Khandaq (627 après JC), Ali (RAA), qui devint un peu plus tard Calife, était sur le point de tuer un ennemi lorsque celui-ci lui cracha au visage. Au lieu de se venger, Ali rangea son épée car il ne voulait pas que la colère soit le mobile de son acte. Ceci est un exemple des nobles valeurs qui font la spécificité de l’armée du Califat.

Sous le Califat, les non musulmans ne seront pas obligés d’effectuer le service militaire, bien qu’ils aient la possibilité, s’ils le souhaitent, de se joindre aux forces armées. Par ailleurs, en cas de guerre, les musulmans ont la responsabilité de protéger les non musulmans du moindre mal qui pourraient les affecter.

La torture est absolument prohibée[14] et les tortionnaires encourent de sévères sanctions. En ce sens, une preuve obtenue sous la torture, quel que soit le lieu (au sein de l’Etat ou à l’étranger) ne pourra être recevable par un tribunal islamique.

Au sein du Califat, les services de renseignement ainsi que la police ont l’interdiction religieuse d’espionner[15] les citoyens qu’ils soient musulmans ou non (cette interdiction inclue les appels téléphoniques, l’internet etc.).

Traduit et adapté d’un article en anglais publié dans caliphate.co.uk

[1] Rapporté par al-Bayhaqî

[2] Hadith Sahih rapporté par al-Bayhaqî et ’Abû-Dâwud.

[3] Les Gens du Livre sont ceux qui font référence dans leur foi à des livres révélés : les chrétiens et les juifs.

[4] Rapporté par Mâlik

[5] Principe de présomption d’innocence institué par l’Islam bien avant que la constitution française ne l’introduise en 1789.

[6] Sahîh Muslim avec les commentaires d’an-Nawawî

[7] Le commencement et la fin, tome 9, p. 213

[8] Al-Walîd et son père ‘Abdel-Malik étaient des califes !

[9] « al-Kharâdj » p.126

[10] Coran, [9-60]

[11] « al-Kharâdj » p.306

[12] « al-Kharâdj » p.125

[13] Sahîh al-Bukhârî

[14] Le Prophète SAAWS a dit : « إن الله يعذب الذين يعذبون الناس في الدنيا » « ALLAH torture ceux qui torturent les gens sur terre », rapporté par Muslim et ’Ahmad.

[15] « Et n'espionnez pas » [Sourate 49 ; Aya 12]

http://albadil.edaama.org/index.php?

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non musulmans l’Etat Califat

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Commentaires (1)

1. SHEIHMA (site web) 02/09/2012

Asalam alekom wa ramatu Allah wa barakatu, merci pour cette magnifique article,j'ai due mal à trouver les Legislations et Charria, le droit en Arabie saoudite, cela m'interresse, de ce temps jusqu'à maintenant, j'aurais aimer en connaitre plus sur le Jugement et son mode d ' application la bas, sur diverses points.Merci..Merci de me le communiquer sur la page facebook qui n' a pour but que l'aide insh Allah.. Qu' Allah Subhan Allah walla Taala vous recompense et m'exauce , Baraka Allah o fikom

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