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Qui se cache derrière l'État islamique en Iraq (EIIL) ?

al-Qaida, une expansion fondée sur deux ressorts
Le réseau al-Qaida (la «base»), cofondé par Oussama ben Laden en 1987, prend ses racines dans les thèses islamistes radicales comme celles de l’Egyptien Sayyid Qutb. Son djihaddisme se répand dans le monde, au Proche-Orient, en Afrique sahélienne, en Asie grâce à ses «succursales» et des «réseaux» plus ou moins organisés, «dormants» ou au contraire très actifs quand il s’agit de préparer des actions d’éclat et des attentats.


Oussama ben Laden.


L’expansion d’al-Qaida dans les années 1990 et 2000 s’appuie sur deux ressorts principaux.
Le premier est la «victimisation» de la communauté des musulmans dans le monde, la fameuse oumma. Le monde musulman asiatique, arabe, africain est victime d'une accumulation de souffrances et de frustrations, égrenées par des noms de lieux «martyrs» répétés à l'infini: aujourd’hui Palestine, Irak, hier Tchétchénie, Kosovo, Bosnie, où pourtant, dans chaque cas, les situations politiques et religieuses sont différentes. C'est l'appel à l'oumma souffrante. Un Ben Laden, abattu en 2011 par les forces américaines au Pakistan, n'était pas soutenu par des classes sociales définies ou un mouvement politique qui se reconnaissait en lui, mais il en appellait à la mobilisation de l'oumma humiliée par les Occidentaux «croisés» et les juifs.
Le deuxième ressort d’Al-Qaïda et de ses dérivés du djihad mondial, c'est le discours apocalyptique, celui du Jugement dernier auquel tout musulman, le jour de sa mort, est appelé. C'est ce ressort qui est utilisé pour envoyer les candidats aux attentats-suicides au mausolée des martyrs (les chahid), pour lancer les appels au djihad contre un Occident diabolisé. L’objectif d’al-Qaida est de tenter de créer un affrontement de civilisations, de cultures, de religions, en se fondant sur l'historicité de l'action du Prophète, sur une interprétation à l'état brut des versets les plus belliqueux du Coran, une absence totale d'interprétation historique et critique.

L'État islamique (EIIL), filiale et rival
Après la disparition d’Oussama ben Laden, les djihadistes d’al-Qaida sont restés actifs sous la direction de son numéro deux Ayman al-Zawahiri. Mais, au prix d’une infinie surenchère, d’autres djihadistes sunnites, encore plus violents, ont émergé en Irak, regroupés sous la bannière de l’Etat islamique.
Les combattants de l'État islamique détruisent la tombe de Jonas, à Mossoul, le 24 juillet 2014 .
A l’origine, il constitue une émanation de la branche irakienne d’al-Qaida qui, en avril 2013, a voulu fusionner avec le Front al-Nosra, groupe djihadiste présent dans la guerre en Syrie, pour fonder l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL). Mais al-Nosra a refusé cette fusion et, depuis, les deux groupes sont engagés dans une guerre fratricide.
L’Etat islamique représente un potentiel de dangerosité supérieur à celui d’Al-Qaïda et inquiète aussi bien l'Iran que les Etats-Unis, l’Europe ou l'Arabie saoudite. Il mène une guerre de conquête en Irak, prend des villes, chasse les minorités religieuses (notamment chrétiennes), rêve de fonder un Etat islamique de part et d'autre de la frontière syro-irakienne.
al-Qaida reposait sur la fortune personnelle d'Oussama Ben Laden et des donateurs issus des pays du Golfe. Abou Bakr al-Baghdadi, le chef de l’EI, aussi puissant que discret, est plus indépendant. Il s’est autoproclamé «calife» et dispose de sources de revenus plus variées: puits de pétroles et centrales électriques s'ajoutent à son réseau de contrebande, d'extorsions et d'enlèvements contre rançon.
L’Etat islamique se compose de quelques milliers de militants irakiens, qui possèdent une bonne connaissance du terrain, mais aussi de nombreux Syriens entraînés par trois ans de guerre contre Bachar el-Assad. D'autres combattants ont été formés en Tchétchénie ou en Afghanistan. Entre 1.500 et 2.000 viendraient d’Europe. Leur chef, Al-Bagdadi, entretient de très mauvaises relations avec al-Zawahari, son rival d'al-Qaida. Il conteste ouvertement son autorité en refusant de se retirer du front syrien au profit du groupe al-Nosra.

Irak : qui se cache derrière l’EIIL ?

L’Emirat Islamique en Irak et au Levant n’est pas une organisation djihadiste nouvelle. Si les médias occidentaux semblent découvrir aujourd’hui son existence et s’alarmer de son potentiel de nuisance, l’émirat, pour l’instant confiné aux marges de l’Irak et de la Syrie, est la conséquence de l’invasion de l’Irak par les troupes de G.W. Bush en 2003.

D’obédience sunnite, le groupe s’est tout d’abord constitué sous l’égide d’Al Qaïda et de Abou Mussab al-Zarqaoui dans le nord Irakien, sous le nom d’Al-Qaïda en Irak, et a démarré une guerre confessionnelle aussi bien avec les forces d’occupation que les mouvements de résistance chiites. Il agrège les différentes tribus sunnites du nord du pays hostiles au pouvoir central chiite. Al-Qaïda ne constitue qu’une branche combattante parmi cet ensemble ethnico-religieux. Il prend en 2006 l’appellation officielle d’Emirat Islamique d’Irak suite à la mort de Zarqaoui. Dans les faits, les troupes d’EIIL ont rapidement oeuvrées à la constitution d’un état islamique et sont entrées en conflit avec les autres groupes armés de résistance, notamment l’Armée Islamique en Irak qui déclarait qu’Al Qaïda n’avait « pas les mêmes objectifs ». Selon Izzat Ibrahim al-Douri, chef du Baas clandestin, l’EII est « une pierre supplémentaire du programme visant à diviser l’Irak », selon des critères ethnico-religieux correspondants au plan de « nouveau moyen orient » mis au point par l’administration Bush et Israël. On y distingue très bien un « Irak sunnite » qui englobe tout le nord du pays…

La libération du territoire irakien est rapidement apparue très secondaire par rapport à la constitution d’un émirat. Selon un entretien diffusé par la chaîne d’information saoudienne, Al-Arabiya et repris par le Réseau Voltaire, le prince saoudien Abdul Rahman al-Faiçal, le frère du ministre des affaires étrangères, serait le commandant actuel de l’EIIL, ce qui suppose donc que l’organisation sert les buts stratégiques de l’Arabie Saoudite dans la région. Ainsi, c’est à la suite du désengagement américain à partir de 2011 que l’EIIL va monter en puissance et étendre sa zone d’influence jusqu’à ouvrir un deuxième front en Syrie à partir de 2012.

En 2013, à la faveur de la guerre contre le régime syrien, l’EIIL tente de fusionner avec le Front Al-Nosra, la principale force djihadiste combattant le régime de Bachar-el-Assad, pour devenir l’Emirat Islamique en Irak et au Levant. Le Front Al-Nosra serait alors intégré à l’organisation en tant que branche combattante en Syrie. Mais au sein du Front, officiellement affilié à Al Qaïda, des réticences apparaissent assez rapidement. Cette tentative de putsch a débouché sur des affrontements armés entre les deux groupes djihadistes sur le territoire Syrien qui auraient fait des milliers de morts dans les deux camps. Ces conflits entre les différents groupes armés en Syrie sont monnaie courante et témoignent des différentes influences à l’oeuvre à l’arrière plan, chaque puissance étrangère finançant « son » organisation combattante. Elles sont aussi la conséquence de la lutte que se livrent les différentes faction pour le contrôle des puits de pétrole dans le nord de la Syrie, qui constituent une importante source de financement.

Ainsi, les affrontements inter-milices et la tentative d’implantation d’EIIL en Syrie trouveraient leur origine dans la décision de l’UE de lever l’embargo sur le pétrole syrien afin « d’aider l’opposition », ce qui a provoqué une ruée pour le contrôle des puits et des pipeline au cours de l’année 2013.
Aux côtés du Front Al-Nosra estampillé « Al-Qaïda » et donc piloté en sous main par les états-unis, on trouve notamment le Front de l’Islam, financé par l’Arabie Saoudite. Le Qatar et la Turquie, proches des frères musulmans, financent plusieurs groupes djihadistes réunis au sein du Front Islamique de Libération de la Syrie. Les groupes salafistes évoluent au sein de la coalition du Front Islamique pour la Syrie, et prônent l’Islam le plus radical et le plus intolérant, ils ont les faveurs des Koweitiens…

La tentative de putsch d’EIIL sur le Front Al-Nosra déboucha sur une condamnation de l’Emirat par Ayman al-Zawahiri, le chef d’Al Qaïda, qui fera du Front Al-Nosra le seul représentant légitime de l’organisation en Syrie. Dans son message publié au début du mois de mai sur des sites islamistes, Ayman al-Zawahiri ordonne à l’EIIL de se concentrer sur l’Irak et de cesser ses opérations en Syrie : « »Consacrez-vous à l’Irak, même si vous ressentez une injustice [...], pour que cesse cette boucherie [en Syrie]. Consacrez-vous [à lutter] contre les ennemis de l’islam en Irak ».

Il semble que l’organisation ait entendu l’appel de son leader ou ait obéit à un changement de stratégie de la part de l’Arabie Saoudite. Elle est ainsi passée à l’offensive en Irak pour officiellement mettre à exécution son projet d’émirat islamique, comme annoncé sur les sites Internet de l’organisation « avant l’avènement du mois de Ramadan ».

Une carte de l’Emirat fictif a également été publiée, englobant une zone allant au sud jusqu’au Koweit et de l’autre côté la Palestine, le Liban et la Jordanie… On voit donc que l’offensive actuelle ne sert que très partiellement son projet, qui est du reste assez vaste pour servir de justification à n’importe quelle offensive dans l’ensemble du proche et du moyen orient, ce qui peut d’ailleurs être assez pratique pour de nouvelles tentatives de déstabilisation dans la région…

Les sponsors français et occidentaux du terrorisme
Les groupes armés réunis au sein de l’ancienne Armée Syrienne Libre sont encadrés et armés par le Qatar, l’Arabie Saoudite, la Turquie, les états-unis et la France. Les pétro-monarchies assurent essentiellement le financement des djihadistes, chacune sponsorisant son groupuscule. La Turquie, via sa frontière avec la Syrie offre également des bases arrières aux combattants, et sert de passerelle d’approvisionnement logistique. Les djihadistes occidentaux comme Mehdi Nemmouche se sont rendus en Syrie via la Turquie. Ils sont intégrés principalement au Front Al-Nosra. Cette dernière a également conduit des opérations militaires en territoire Syrien en appui de groupes terroristes.

La France a quant à elle fournit des instructeurs et des officiers d’encadrement. 13 d’entre eux ont été faits prisonniers par l’armée Syrienne lors de la libération de Homs où opérait le Front Al-Nosra.

Les médias français n’en ont quasiment pas parlé, mais un certain nombre d’articles en font mention, notamment dans la presse libre presse étrangère. La chaîne Russia Today avait évoquée quant à elle le nombre de 120 militaires français. D’autres sources, notamment la télévision Syrienne, évoquaient le chiffre de 18 militaires… C’est là qu’on peut effectivement faire le lien entre les djihadistes français comme Mehdi Nemmouche, et les services secrets comme la DGSE qui disposaient d’officiers d’encadrement sur le terrain…

Des officiers saoudiens et qataris ont également été fait prisonniers à cette occasion, ce qui atteste l’implication des deux monarchies.

Selon la journaliste Nafeez Mosaddeq Ahmed, Le chef actuel d’Al Qaïda, Ayman al-Zawahiri, qui était un ancien adjoint de Ben Laden, serait également un agent de la CIA. L’encadrement et le noyautage de groupuscules terroristes serait connu au sein de l’agence comme un « Gladio B » du nom des réseaux de l’OTAN mis en place en Europe de l’ouest et s’appuyant sur des groupuscules néo-fascistes. Ils ont été utilisés pendant la guerre froide pour contrer les organisations communistes en Europe et opérer des opérations sous fausse bannière.

L’Axe du mal, dernier rempart face aux fous d’Allah armés par le « camp du bien »
Face à l’avancée de l’EIIL qui a pris la deuxième ville du pays, Mossoul, début juin, et qui continue sa progression vers la capitale, le pouvoir central à Bagdad, dont l’armée semble complètement désorganisée, a officiellement demandé l’assistance des états-unis. Les troupes stationnées dans la région de Mossoul auraient effectivement désertées en masse devant l’avancée des djihadistes. Le premier ministre a également appelé les milices confessionnelles à repousser l’envahisseur et le leader chiite Moktada el-Sadr s’est dit prêt à lutter contre les jihadistes en coordination avec l’État irakien. Enfin, la mobilisation générale a été décrétée et les autorités ont commencé à distribuer des armes aux civils qui souhaitaient combattre les rebelles. Une demande d’assistance a également été envoyée aux autorités Kurdes afin qu’elles joignent leurs troupes de Peshmergas aux forces gouvernementales. L’engagement des Peshmergas Kurdes, particulièrement bien entraînés, semble le dernier rempart à la prise de Bagdad par les djihadistes. Ils doivent dors et déjà gérer un afflux de plus de 500000 réfugiés, l’EIIL étant frontalier du Kurdistan, mais n’ont pour l’instant pas réagit à la prise de Mossoul, malgré les appels à l’aide du gouverneur de la ville.

Pour l’instant, le président Obama n’envisage pas d’envoi de troupes au sol mais plutôt des « actions ciblées », comme des attaques de drones ou des bombardements aériens sans qu’on en sache plus pour l’instant. Washington se retrouve ainsi pris à son propre jeu puisque selon la plupart des analystes, l’EIIL est financée et armée par l’Arabie Saoudite et la Turquie, avec la complicité des états-unis, qui ont formés pour la région un projet de redécoupage ethnico religieux, le « nouveau moyen orient »… Le président Obama n’a ainsi pour l’instant rien promis de concret au gouvernement Irakien, malgré l’urgence de la situation, indiquant simplement qu’il étudiait « d’autres options » que l’envoi de troupes au sol…

L’Iran, qui soutien quant à lui le pouvoir chiite en place à Bagdag a immédiatement réagit en envoyant trois bataillons de commandos afin d’aider à défendre la capitale Irakienne. Un autre bataillon a déjà aidé l’armée régulière a reprendre la ville de Tikrit.

Une fois de plus on se retrouve donc dans une situation d’inversement total des valeurs, comme on a pu le constater en Ukraine ou le bloc occidental soutien un gouvernement qui assoie son pouvoir sur des milices néo-nazies qui sont en train de mener une opération de purification ethnique dans l’est du pays. L’Irak voit donc, comme la Syrie avant elle, le déferlement d’une armée de djihadistes fanatiques soutenue et financée par les pays du bloc occidental, au nom bien entendu de la « liberté » et de la « démocratie ». Et ce sont une fois de plus les pays désignés comme faisant parti de « l’axe du mal » qui vont lutter sur le terrain contre le déchaînement de barbarie libéré par les puissances occidentales et les pétromonarchies du Golf Persique. Le Hezbollah libanais a fait sa part en Syrie, l’Iran fait de même aujourd’hui en Irak…

http://www.slate.fr/story/91101/description-mouvements-sunnites

http://lesmoutonsenrages.fr/2014/06/14/irak-qui-se-cache-derriere-leiil/

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