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Blog de Islamiates

L'Islam et la loi de talion

La loi de Talion pour meurtre

Dieu Exalté a dit :

«Dis: ‹Venez, je vais réciter ce que votre Seigneur vous a interdit: ne Lui associez rien; et soyez bienfaisants envers vos père et mère. Ne tuez pas vos enfants pour cause de pauvreté. Nous vous nourrissons tout comme eux. N'approchez pas des turpitudes ouvertement, ou en cachette. Ne tuez qu'en toute justice la vie qu'Allah a fait sacrée. Voilà ce qu'[Allah] vous a recommandé de faire; peut-être comprendrez-vous. Et ne vous approchez des biens de l'orphelin que de la plus belle manière, jusqu'à ce qu'il ait atteint sa majorité. Et donnez la juste mesure et le bon poids, en toute justice. Nous n'imposons à une âme que selon sa capacité. Et quand vous parlez, soyez équitables même s'il s'agit d'un proche parent. Et remplissez votre engagement envers Allah. Voilà ce qu'Il vous enjoint. Peut-être vous rappellerez-vous. ‹Et voilà Mon chemin dans toute sa rectitude, suivez-le donc; et ne suivez pas les sentiers qui vous écartent de Sa voie.› Voilà ce qu'Il vous enjoint. Ainsi atteindrez-vous la piété »

(Sourate 6 (Les Bestiaux), versets 151 à 153).

Allah Exalté a dit :

«Quiconque tue intentionnellement un croyant, Sa rétribution alors sera l'Enfer, pour y demeurer éternellement. Allah l'a frappé de Sa colère, l'a maudit et lui a préparé un énorme châtiment»

(Sourate 4 (Les Femmes), verset 93).

Allah Exalté a dit aussi :

«C'est pourquoi Nous avons prescrit pour les Enfants d'Israël que quiconque tuerait une personne non coupable d'un meurtre ou d'une corruption sur la terre, c'est comme s'il avait tué tous les hommes. Et quiconque lui fait don de la vie, c'est comme s'il faisait don de la vie à tous les hommes»

(Sourate 5 (Al Ma-idah), verset 32).

Le Prophète (Saluts et Bénédictions d'Allah sur lui) a dit, dans les deux Sahih : « Le jour du jugement dernier, Dieu demandera d'abord compte aux hommes du sang qu'ils auront versé.

On distingue trois genres de meurtres.

- Les meurtres de la première catégorie sont les «meurtres volontaires» (‘amd).

On entend, par meurtre volontaire, le meurtre commis par un homme qui attaque un autre homme sans en avoir le droit et d'une façon qui donne ordinairement la mort. L'arme utilisée peut être un instrument tranchant comme le sabre, ou contondant, comme une enclume, un pilon de dégraisseur. D'autres procédés peuvent être aussi utilisés : on peut brûler un homme, le noyer, le précipiter du haut d'un lieu élevé, l'étrangler, lui écraser les testicules jusqu'à ce que mort s'ensuive, l'asphyxier ou l'emprisonner, etc.

Quiconque aura ainsi tué subira la peine du talion (qawad). Le talion consiste à remettre le meurtrier entre les mains des héritiers de sa victime. Ceux-ci peuvent le faire mettre à mort, lui pardonner, ou exiger le prix du sang (diya) ; Ils ne sont autorisés à tuer que le meurtrier. Dieu Exalté a dit :

«Et; sauf en droit, ne tuez point la vie qu'Allah a rendu sacrée. Quiconque est tué injustement, alors Nous avons donné pouvoir à son proche [parent]. Que celui-ci ne commette pas d'excès dans le meurtre, car il est déjà assisté (par la loi)»

(Sourate 17 (Le Voyage Nocturne), verset 33).

On explique ce verset en disant que seul le meurtrier sera tué.

D'après Abu Suraih al-Huzaî (qu'Allah soit satisfait de lui), le Prophète (Saluts et Bénédictions d'Allah sur lui) a dit : « Celui qui a eu un parent tué, ou qui a lui-même été blessé, a le choix entre trois choses, mais interdisez-lui en toute autre : tuer le meurtrier, lui pardonner, ou exiger le prix du sang. Si, après avoir opté pour l'une de ces trois choses, il veut continuer à se venger, il ira en enfer et y séjournera à tout jamais. » On trouve ce hadith dans les Sunan ; Tirmidhi le considère comme bon et authentique.

Celui qui, après avoir pardonné ou touché le prix du sang, tue, commet un crime plus grave que celui qui a commencé ; certains jurisconsultes soutiennent qu'on doit lui infliger la peine (hadd) de mort et qu'on ne doit pas le remettre aux héritiers de sa victime.

Dieu Exalté a dit

« O les croyants! On vous a prescrit le talion au sujet des tués : homme libre pour homme libre, esclave pour esclave, femme pour femme. Mais celui à qui son frère aura pardonné en quelque façon doit faire face à une requête convenable et doit payer des dommages de bonne grâce. Ceci est un allégement de la part de votre Seigneur et une miséricorde. Donc, quiconque après cela transgresse, aura un châtiment douloureux. C'est dans le talion que vous aurez la préservation de la vie, ٍ vous doués d'intelligence, ainsi atteindrez-vous la piété»

(Sourate II (An Nissa), 178-179).

 

Les parents de la victime, comme le font remarquer les jurisconsultes, bouillonnent d'une telle colère qu'ils vont parfois jusqu'à tuer le meurtrier et les siens ; souvent même, ils ne se contentent pas de tuer ces derniers, mais massacrent encore beaucoup des amis du meurtrier, le chef de sa tribu ou de sa communauté. Si le meurtrier est coupable d'avoir commencé, les autres le sont d'avoir dépassé les bornes dans leur vengeance. C'est ainsi qu'agissaient les gens au temps du paganisme, et qu'agissent encore, de nos jours, ceux qui échappent aux lois de l'Islam, tant bédouins que sédentaires (et aujourd’hui les dirigeants des pays musulmans et aussi les dirigeants de certains pays occidentaux). On trouve cependant parfois qu'il est trop grave de tuer le meurtrier, en raison de son importance sociale ou de quelque supériorité qui l'élève par trop au-dessus de la condition de sa victime. Les parents de la victime tuent alors tous les parents du meurtrier dont ils parviennent à s'emparer ; souvent même ils s'allient à des étrangers dont ils sollicitent l'appui, tandis que les autres en font autant de leur côté ; il en résulte des troubles et des inimitiés terribles. La cause de ces désordres provient de ce fait que l'on n'a pas observé les lois de la justice divine, c'est-à-dire que l'on a négligé d'appliquer le talion.

Allah Exalté nous a donc prescrit la loi du talion (qisas) ; ce talion consiste dans la parfaite égalité et équivalence du meurtrier et de sa victime. Il nous a dit aussi que ce talion était pour nous source de vie ; le talion, en effet, interdit de tuer, en dehors du meurtrier, aucun de ses parents et aucun des parents de la victime ; un homme qui songe à commettre un meurtre, d'autre part, sachant qu'il sera tué, peut renoncer à son dessein.

Alî Ibn Abi Talib (qu'Allah soit satisfait de lui) et ‘Amr Ibn Sua’ib (ce dernier la tenait de son père, qui lui-même la tenait de son grand-père), rapportent ce hadith : « Les croyants sont égaux en matière de sang ; ils forment un seul bloc en face des autres hommes. Le plus humble d'entre eux répondra de leur parole. On ne devra pas tuer un Musulman qui a tué un infidèle ; quiconque bénéficie d'un pacte n'est inviolable que dans les limites de ce pacte. » On trouve ce hadith chez Ahmad Ibn Hanbal, Abu Dawoud et d'autres traditionnistes.

Le Prophète (Saluts et Bénédictions d'Allah sur lui) a donc établi l'entière égalité des Musulmans par le sang. On ne mettra pas un Arabe avant un non-arabe, un qoraichite ou un Hachimite avant une autre tribu, un homme de condition libre avant un client affranchi, un savant ou un émir avant un illettré, ou un homme du peuple. Tous les Musulmans sont d'accord sur ce point.

II en était autrement chez les gens du paganisme et chez les Juifs. Il y avait, à côté de Médine, deux tribus juives: les Bani Quraiza et les Bani Nadir. Les Banu Nadir se considéraient comme supérieurs aux Bani Quraiza par le sang. Ils vinrent trouver le Prophète (Saluts et Bénédictions d'Allah sur lui) pour lui demander son avis sur ce point, ainsi que sur la peine prévue pour la fornication. Ils avaient, en effet, modifié la peine édictée pour la fornication, et, au lieu de lapider le coupable, ils lui barbouillaient la figure de noir. « Si votre Prophète nous juge selon ces principes, dirent-ils aux Musulmans, ce sera là un argument en votre faveur. Dans le cas contraire, c'est vous qui aurez abandonné la loi de la Thawrat ».

Allah Exalté et Loué révéla alors ce verset :

« O Messager! Que ne t'affligent point ceux qui concourent en mécréance; parmi ceux qui ont dit: ‹Nous avons cru› avec leurs bouches sans que leurs coeurs aient jamais cru et parmi les Juifs qui aiment bien écouter le mensonge et écouter d'autres gens qui ne sont jamais venus à toi et qui déforment le sens des mots une fois bien établi. Ils disent: ‹Si vous avez reçu ceci, acceptez-le et si vous ne l'avez pas reçu, soyez méfiants›. Celui qu'Allah veut éprouver, tu n'as pour lui aucune protection contre Allah. Voilà ceux dont Allah n'a point voulu purifier les coeurs. A eux, seront réservés, une ignominie ici-bas et un énorme châtiment dans l'au-delà. Ils sont attentifs au mensonge et voraces de gains illicites. S'ils viennent à toi, sois juge entre eux ou détourne toi d'eux. Et si tu te détournes d'eux, jamais ils ne pourront te faire aucun mal. Et si tu juges, alors juge entre eux en équité. Car Allah aime ceux qui jugent équitablement. Mais comment te demanderaient-ils d'être leur juge quand ils ont avec eux la Thora dans laquelle se trouve le jugement d'Allah? Et puis, après cela, ils rejettent ton jugement. Ces gens-là ne sont nullement les croyants. Nous avons fait descendre le Thora dans laquelle il y a guide et lumière. C'est sur sa base que les prophètes qui se sont soumis à Allah, ainsi que les rabbins et les docteurs jugent les affaires des Juifs. Car on leur a confié la garde du Livre d'Allah, et ils en sont les témoins. Ne craignez donc pas les gens, mais craignez Moi. Et ne vendez pas Mes enseignements à vil prix. Et ceux qui ne jugent pas d'après ce qu'Allah a fait descendre, les voilà les mécréants. Et Nous y avons prescrit pour eux vie pour vie, oeil pour oeil, nez pour nez, oreille pour oreille, dent pour dent. Les blessures tombent sous la loi du talion»

(Sourate V (Al Ma-idah), 41 à 45).

Dieu Exalté a donc fait comprendre aux Juifs, par cette révélation, qu'il les mettait tous sur un pied d'égalité et qu'il ne reconnaissait pas plus de valeur à l'un qu'à l'autre, contrairement à ce qu'eux-mêmes faisaient. Allah Exalté a dit encore :

«Et sur toi (Muhammad) Nous avons fait descendre le Livre avec la vérité, pour confirmer le Livre qui était là avant lui et pour prévaloir sur lui. Juge donc parmi eux d'après ce qu'Allah a fait descendre. Ne suis pas leurs passions, loin de la vérité qui t'est venue. A chacun de vous Nous avons assigné une législation et un plan à suivre ».

(Sourate V (Al Ma-idah), verset 48).

Allah Exalté a dit aussi, plus loin :

«Est-ce donc le jugement du temps de l'Ignorance qu'ils cherchent? Qu'y a-t-il de meilleur qu'Allah, en matière de jugement pour des gens qui ont une foi ferme?»

(Sourate V (Al Ma-idah), verset 50).

Allah Exalté a donc décrété que les Musulmans sont égaux par le sang, contrairement aux lois de la Jahiliya (période préislamique). Les conflits qui dressent les hommes les uns contre les autres, aussi bien parmi les Bédouins que parmi les sédentaires, ont, le plus souvent, pour cause, la convoitise et le mépris de la justice. Il arrive souvent en effet que l'un des deux partis cause un dommage à l'autre, tuant l'un des siens, lui enlevant des biens, lui imposant une autorité tyrannique, mais que l'autre, à son tour, dans sa vengeance, dépasse les limites permises. Le Livre de Dieu impose le devoir de juger les hommes, en matière de sang, de biens, etc., conformément aux lois de la justice divine et d'abolir celles de la jahiliya. Quand quelque arbitre s'interpose pour réconcilier les deux partis en conflit, il doit le faire en pleine justice.

Dieu Exalté a dit :

«Et si deux groupes de croyants se combattent, faites la conciliation entre eux. Si l'un d'eux se rebelle contre l'autre, combattez le groupe qui se rebelle, jusqu'à ce qu'il se conforme à l'ordre d'Allah. Puis, s'il s'y conforme, réconciliez-les avec justice et soyez équitables car Allah aime les équitables. Les croyants ne sont que des frères. Etablissez la concorde entre vos frères, et craignez Allah, afin qu'on vous fasse miséricorde »

(Sourate 49 (Les Appartements), versets 9, 10).

II convient de demander aux héritiers de la victime de pardonner, car le pardon est meilleur pour eux. Dieu Exalté a dit :

«Les blessures tombent sous la loi du talion. Après, quiconque y renonce par charité, cela lui vaudra une expiation ».

(Sourate V (Al Ma-idah), 45).

Muslim rapporte dans son Sahih, d'après Abu Huraira : « Quiconque, a dit le Prophète (Saluts et Bénédictions d'Allah sur lui), renonce à l'un de ses droits sur l'aumône légale et quiconque pardonne sera grandi aux yeux de Dieu. Quiconque se fait humble devant Dieu sera élevé par lui. »

L'égalité de sang dont nous venons de parler existe entre un Musulman de condition libre et un autre Musulman également libre. Quand au « protégé indigène » (dimmi), les jurisconsultes, pour la plupart, pensent qu'on ne saurait le considérer comme l'égal d'un Musulman. De même, le « protégé étranger » (musta’min) qui vient d'un pays d'infidèles, en qualité d'ambassadeur, de commerçant, etc., n'est pas l'égal du Musulman par le sang, ainsi qu'on l'admet communément. On retrouve ces mêmes discussions lorsqu'il s'agit de savoir si l'on peut mettre à mort un homme de condition libre pour le meurtre d'un esclave.

- Les meurtres de la deuxième catégorie sont les meurtres « involontaires qui ressemblent aux volontaires».

Le Prophète (Saluts et Bénédictions d'Allah sur lui) a dit : «Un crime involontaire qui semble volontaire est celui où le meurtrier s'est servi d'un fouet ou d'un bâton. Le meurtrier paiera cent chameaux, dont quarante seront des chamelles pleines». Le Prophète (Saluts et Bénédictions d'Allah sur lui) a appelé ce meurtre un « meurtre involontaire qui ressemble à un meurtre volontaire », parce que le meurtrier voulait donner à sa victime un coup, mais que ce coup, généralement, n'entraîne pas la mort : il a voulu frapper sa victime, mais non la tuer.

- Les meurtres de la troisième catégorie sont les meurtres «commis par erreur» (khata-), ou dans des circonstances analogues.

Ainsi, un homme qui, à la chasse ou dans un tir, touche un autre homme, sans le savoir ni le vouloir. Le meurtrier, dans ce cas, n'est pas passible de la peine du talion (qawad). Il paiera le prix du sang (diya), et sera astreint à une compensation expiatoire (kaffara).

Le talion pour coups et blessures

La peine du talion est également prévue pour coups et blessures, sous condition d'égalité, par le Livre, la Sunna et l’ijma’ (le consensus). L'homme à qui l'on a, par exemple, coupé la main droite à la hauteur du poignet, a le droit d'exiger que le même traitement soit infligé à son offenseur. Lui a-t-on arraché une dent, il a le droit d'en faire arracher une à son offenseur ; lui inflige-t-on, au crâne ou au visage, une blessure mettant l'os à nu, il a le droit d'exiger que la même blessure soit infligée à son offenseur.

Quand il est impossible, par contre, d'obtenir une exacte égalité entre la blessure rendue et la blessure reçue, par exemple quand un os profond est cassé, ou quand la blessure ne met pas un os à nu, l'offenseur est tenu de verser à l'offensé une compensation pécuniaire qui porte le nom de ars.

Quand le coup a été donné avec la main, un bâton ou un fouet, mais n'occasionne pas de blessure, certains jurisconsultes soutiennent que l'offenseur n'est pas passible du talion, mais d'une peine correctionnelle laissée à la discrétion du chef de l'Etat, car il est impossible d'obtenir une égalité parfaite.

Mais, selon les traditions qui remontent aux quatre grands califes, aux Compagnons et à leurs successeurs, la peine du talion est applicable même dans le cas de coups n'entraînant pas de blessures. Cette doctrine est soutenue par Ahmad Ibn Hanbal et certains autres jurisconsultes ; elle est conforme à la Sunnah du Prophète (Saluts et Bénédictions d'Allah sur lui) et elle est juste.

Abu Firas rapporte ‘Umar Ibn Al Khattab (qu'Allah soit satisfait de lui), au cours d'un discours, cita le hadith suivant : « Par Dieu, je ne vous envoie pas mes agents pour qu'ils fassent disparaître vos traditions (si bien sur elles sont conformes à l’islam), ou qu'ils prennent vos biens, mais je vous les envoie pour qu'ils vous enseignent votre religion et votre Sunnah. Quiconque ne sera pas traité conformément à ces prescriptions devra venir s'en plaindre à moi. Par celui qui a ma vie en sa main, j'infligerai au coupable la peine du talion. ‘Amr Ibn Al ‘As (qu'Allah soit satisfait de lui) sursauta : O émir des croyants, dit-il, à un Musulman, pour avoir infligé à ses sujets une peine, tu appliquerais la loi du talion ? — Oui, répondit ‘Umar, par celui qui a l'âme de Muhammad (qu'Allah soit satisfait de lui) en sa main, je lui ferai subir la loi du talion ; oui, je lui ferai subir la loi du talion. J'ai vu le Prophète (Saluts et Bénédictions d'Allah sur lui) s'appliquer lui-même la loi du talion. Ne voyez-vous pas qu'en frappant les Musulmans, vous les humiliez, qu'en les frustrant de leurs droits, vous en faites des infidèles ? » On trouve cette tradition chez Ahmad Ibn Hanbal et d'autres auteurs. Il faut comprendre : quand un gouverneur frappe indûment ses sujets. Quand il agit conformément à la loi, il n'est pas passible du talion, ainsi que tous les jurisconsultes le reconnaissent : il a commis une action obligatoire, recommandée ou licite.

Le talion pour atteinte à l'honneur

La loi a aussi institué le talion en matière d'honneur. Ainsi, quand un homme maudit son prochain ou invoque Dieu contre lui, la personne offensée est autorisée à lui infliger la même peine. Il en est de même quand « l'insulte ne contient pas de mensonge ». Mais il vaut mieux pardonner. Dieu Exalté a dit :

«et qui, atteints par l'injustice, ripostent. La sanction d'une mauvaise action est une mauvaise action [une peine] identique. Mais quiconque pardonne et réforme, son salaire incombe à Allah. Il n'aime point les injustes! Quant à ceux qui ripostent après avoir été lésés,...ceux-là pas de voie (recours légal) contre eux »

(Sourate 42 (La Consultation), 39 à 41).

Le Prophète (Saluts et Bénédictions d'Allah sur lui) a dit : « Quand deux hommes s'insultent, celui qui a commencé est responsable, tant que l'offensé n'a pas exagéré ». Il y a en effet, dans ce cas, simple réparation.

L'insulte «qui ne comporte pas de mensonge» consiste à s'en prendre aux vices de son prochain, ou à le traiter de chien, d'âne, etc.

Quand l’insulteur invente de toutes pièces des mensonges, la personne insultée n'a pas le droit de répondre par le même procédé ; un Musulman qui a été traité injustement d'infidèle (kafir) ou de pécheur (fasiq) n'est pas autorisé à retourner injustement ces mêmes insultes à l'offenseur. De même un homme dont le père, la tribu, les compatriotes ont été insultés n'a pas le droit de s'en prendre à son tour au père, à la tribu ou aux compatriotes de son insulteur, car tous ces gens ne lui ont fait aucun tort. Dieu Exalté a dit :

« O les croyants! Soyez stricts (dans vos devoirs) envers Allah et (soyez) des témoins équitables. Et que la haine pour un peuple ne vous incite pas à être injuste. Pratiquez l'équité: cela est plus proche de la piété»

(Sourate V (Al Ma-idah, verset 8).

Dieu donc a ordonné aux Musulmans de ne pas se laisser entraîner par leur haine : « Pratiquez l'équité: cela est plus proche de la piété ».

La loi du talion est applicable quand l'insulte est interdite en vertu du droit des gens, en raison du préjudice qu'elle cause à l'insulté ; un homme qui invoque Dieu contre un autre homme doit subir le même traitement.

La loi du talion, par contre, ne s'applique pas quand l'insulte est interdite en vertu du droit de Dieu, par exemple quand elle implique un mensonge. Les jurisconsultes soutiennent, pour la plupart, cette doctrine. Ainsi, un homme qui a tué un autre homme en le brûlant, en le noyant ou en l'étranglant, est mis à mort par un procédé identique, à moins que ce procédé ne soit lui-même l'objet d'une interdiction légale, par exemple s'il a consisté à faire périr la victime en la forçant à boire du vin ou en la violant. Bien que certains jurisconsultes soutiennent que toute exécution capitale, en application de la loi du talion, doive se faire au sabre, la doctrine que nous venons d'exposer nous paraît plus conforme au Livre, à la Sunnah et à la justice.

Toute insulte calomnieuse qui ne relève pas de la loi du talion est passible d'un châtiment (‘uquba). On peut faire entrer, dans cette rubrique, la peine (hadd) que le Livre, la Sunnah et l’Ijma’ infligent à l'homme coupable d'une accusation calomnieuse de fornication ou de sodomie. Dieu Exalté a dit :

«Et ceux qui lancent des accusations contre des femmes chastes sans produire par la suite quatre témoins, fouettez-les de quatre-vingts coups de fouet, et n'acceptez plus jamais leur témoignage. Et ceux-là sont les pervers, à l'exception de ceux qui, après cela, se repentent et se réforment, car Allah est Pardonneur et Miséricordieux».

(Sourate 24 (La Lumière), versets, 4-5).

Tout homme de condition libre qui accuse injustement de fornication ou de sodomie une personne dite muhsan recevra la peine prévue par le Livre, soit quatre-vingts coups de fouet. S'il l'accuse d'une faute moins grave, il appartiendra au chef de l'Etat de fixer la peine encourue.

Cette peine constitue un droit appartenant à la personne offensée ; ce droit n'est appliqué, selon tous les juristes, qu'à la demande de l'offensé ; il tombe si l'offensé pardonne à l'offenseur ; il fait en effet partie du droit des gens, et peut être comparé au droit d'exiger le talion ou à un droit que l'on peut faire valoir sur des biens.²²²²²²²²²²²²²²²

Certains jurisconsultes cependant soutiennent que ce droit est inaliénable ; ils estiment en effet qu'il doit être rangé dans la catégorie des droits de Dieu, étant donné que la condition de l'exacte équivalence [entre l'offense et la peine] ne peut être obtenue, et ils considèrent qu'il implique l'application d'une peine légale (hadd).

 

Pour que la peine édictée par la loi puisse être appliquée, il faut que l'offense soit faite à un Musulman de condition libre et connu pour ses bonnes mœurs. L'homme coupable d'une imputation calomnieuse de fornication ou de sodomie, à rencontre d'un Musulman dont la mauvaise conduite est notoire, n'est pas passible de la peine édictée par la loi ; de même, l'homme coupable d'une imputation similaire à rencontre d'un infidèle ou d'un esclave ; ils sont, par contre, passibles d'une peine correctionnelle laissée à la discrétion du chef de l'Etat.

 

Quand sa femme est devenue enceinte après un adultère et a donné naissance à un enfant, le mari a le devoir de l'accuser de fornication et d'exiler l'enfant, afin que ce dernier ne lui soit pas attribué. La femme, ainsi accusée de fornication, doit ou bien avouer, ou bien maudire publiquement son mari, ainsi que le prescrivent le Livre et la Sunnah.

 

Quand le diffamateur est de condition servile, sa peine, comme dans la fornication et l'ivresse, est la moitié de celle de l'homme libre. Dieu Exalté a dit au sujet des esclaves femmes :

 

«Si, une fois engagées dans le mariage, elles commettent l'adultère, elles reçoivent la moitié du châtiment qui revient aux femmes libres (non esclaves) mariées.»

(Sourate IV (An Nissa), verset 25).

 

Mais quand l'esclave est passible d'une peine de mort ou de mutilation, cette réduction de peine ne joue pas.

http://baladislam.over-blog.com/article-la-loi-du-talion-106637169.html

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Santé, méditation et prière nocturne

Le dicton "un corps sain, dans un esprit sain" est toujours de bon ton en 2011. Aux Etats-Unis, une récente étude démontre que de plus en plus de médecins américains recommandent à leurs patients d'avoir recours à la méditation, au Tai Chi, ou encore au yoga, en complément de leur traitement.Or en Islam, la meilleure des méditations se fait pendant la prière nocturne.

Le mérite de la prière nocturne

Les prières nocturnes constituent une pratique cultuelle qui branche le coeur à Allah le Très Haut et le rend capable de vaincre les instigations de la vie périssable et de lutter contre son âme charnelle à un temps où les voix se calment, les yeux se ferment et les dormeurs se remuent sur leurs lits.

C’est pourquoi les prières nocturnes constituent un paramètre qui permet de mesurer la sincérité de la détermination et (de déceler) les signes distinctifs des grandes âmes. Allah a rendu hommage aux prieurs de nuit et les a ditingués des autres en ces termes : «Est- ce que celui qui, aux heures de la nuit, reste en dévotion, prosterné et debout, prenant garde à l' au-delà et espérant la miséricorde de son Seigneur... Dis: "Sont- ils égaux, ceux qui savent et ceux qui nesaventpas?
" Seuls les doués d' intelligence se rappellent.» (Coran, 39 :9 ) Les prières nocturnes font l’objet d’une forte recommandation prônée par le Prophète en ces termes: «Adonnez-vous aux prières nocturnes car c’est une pratique de vos prédecesseurs pieux, un moyen de vous rapprocher de votre Maître, d’expier vos péchés, de vous en éloigner et de débarrasser votre corps de ses maladies. » (rapporté par at-Tarmidhi et Ahmad).

Un hadith révèle que le Prophète (sall Allahou âlayi wa salam) a dit : « la meilleure prière en dehors de celles prescrites est la prière nocturne (facultative). Quiconque connait la mérite de cette pratique cultuelle, s’adonne avec acharnement à l’entretien d’Allah le Très Haut et à se tenir debout devant Lui pendant ce temps. À propos du mérite de cette pratique, il a été rapporté d’après Abou Hourayra (radhi Allahou ânhou) qui le tenait du Prophète qu’il a dit : « La meilleure prière à faire après celle prescrite est la prière effectuée au milieu de la nuit. Le meilleur jeûne à effectuer après le Ramadan est le jeûne du mois divin : Muharram » (rapporté par Mouslim).

D’après Abd Allah ibn Amr (radhi Allahou ânhou) le Prophète a dit : « La meilleure façon de prier et de jeûner aux yeux d’Allah est celle adoptée par David ; il dormait la moitié de la nuit, priait le tiers et dormait le sixième. De même, il jeûnait un jour et s’en abstenait un jour. » (rapporté par Boukhari et Mouslim).

D’après Amr ibn Absata le Prophète a dit : « Le moment où le fidèle se trouve le plus proche d’Allah est le milieu de la nuit. Si vous pouvez vous trouver parmi ceux qui mentionnent le nom d’Allah à cette heure, faites-le » (rapporté par Tarmidhi et Nassaï). Selon un hadith d’Ibn Massoud, (radhi Allahou ânhou), le Prophète a dit : «Notre maître s’étonne pour deux hommes : l’un se retire de son lit et de sa couverture et se s'arrache à sa bien aimée pour se livrer à la prière. Allah le Majestueux et Très Haut dit à son propos : «ô mes anges, regardez mon serviteur qui s’est retiré de son lit et de son couverture et s’est arraché à sa bien aimée pour se livrer à la prière, histoire d’obtenir ma récompense et par crainte de mon châtiment. » (rapporté par Ahmad, et cité dans Sahih at-Targhib, 258). Les prières nocturnes éloignent la distraction du coeur d’après ce qui est rapporté dans un hadith d’Abd Allah ibn Amr ibn al-As (radhi Allahou ânhou) selon lequel le Prophète dit «Quiconque récite dix versets dans une prière nocturne ne sera pas inscrit parmi les distraits. Quiconque récite cent versets sera inscrits parmi les dévots. Quiconque récite mile versets sera inscrit parmi les (muqantirun : parfaits) (rapporté par Abou Dawoud et Ibn Hibban et cité dans Sahih at-Targhib, 635).

Méditation et santé

Le 9 mai dernier, les Archives of Internal Medicine ont publié une étude faisant état d'une nouvelle prise de position de la part des médecins américains. Ces derniers préconiseraient de plus en plus à leurs patients d'avoir recours des pratiques de relaxation et de méditation pour les aider à combattre leurs maux.
D'après cette étude américaine menée par des chercheurs de l'université de Harvard, le Yoga ou encore le Tai Chi, vues comme des thérapies alternatives, seraient de plus en plus appréciées et pratiquées par des patients, en complément de leur traitement. Reliant l'esprit et le corps, ces pratiques seraient conseillées par les médecins. Une façon aussi de mieux tolérer des traitements lourds par exemple. D'après les résultats de l'enquête, sur 300 millions d'Américains, 6,3 millions se sont laissés tenter par ces thérapies alternatives sous les conseils de leur médecin. Certains, d'ailleurs, n'ont pas attendu l'avis d'un professionnel de santé, puisqu'ils sont 34,8 millions à avoir pratiqué une forme de méditation sans y avoir été poussés.

D'après l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la méditation est très répandue à travers le monde. A ce jour, près de 70% de la population totale la pratique. Éloignées de la médecine traditionnelle, les thérapies alternatives sont donc de plus en plus appréciées des malades, mais également des personnes en bonne santé, qui y trouvent très certainement une forme de plénitude.

Les thérapies alternatives interviennent souvent "en dernier recours"

Cependant, si les thérapies alternatives sont de plus en plus conseillées par les médecins, elles n'interviennent souvent qu'en "dernier recours, une fois les thérapies conventionnelles épuisées", précise le docteur Aditi Nerurkar, de la Harvard Medical School.
Cela dit, les médecins se posent aujourd'hui la question de proposer plus tôt ce type de pratiques alternatives.

Sources: Islam-blog

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L'artichaut est la plante de la détoxification

Un peu de botanique

À l'origine, l'artichaut était un chardon sauvage qui, sous l'influence de croisements, est devenu la plante vivace, herbacée à tige rigide et cannelée pouvant atteindre 1,50 m de hauteur que nous connaissons aujourd'hui. Ses feuilles en rosette sont très divisées et très grandes. Les fleurs, de couleur bleue violacée, sont groupées en un gros capitule à bractées ovales charnues à la base. Les fruits sont des akènes surmontés d'une aigrette blanche.

Les feuilles en rosette de la première année sont les parties de la plante utilisées en thérapeutique et non les bractées.

Principales propriétés pharmacologiques

Ces feuilles contiennent différents composés chimiques (acides phénols, acides alcools, lactones, flavonoïdes ...) qui expliquent ses propriétés pharmacologiques. D'abord, elles facilitent et régulent l'évacuation de la bile, ce qui est bien démontré chez le rat de laboratoire.

La feuille a également un effet protecteur vis-à-vis du foie et elle inhibe la synthèse de cholestérol dans cet organe, d'où un effet hypolipémiant (réduction du taux de graisse dans le sang).

Usages les plus fréquents

L'emploi de feuilles d'artichaut contribue à améliorer les symptômes gastro-intestinaux. En effet, des études cliniques mettent en évidence une diminution de la dyspepsie (digestion difficile) et des manifestations du syndrome de l'intestin irritable (ballonnements, douleurs abdominales, constipation...) au bout de deux mois de traitement.

Ce légume est le plus riche de France en acide chlorogénique, aux propriétés antioxydantes, d'où son rôle possible dans la prévention du diabète de type 2.

Le mélange artichaut/curcuma/radis noir est particulièrement indiqué à la suite d'excès alimentaires ou pour le "nettoyage" de printemps (saison du foie en médecine chinoise). Cette formule (associant un produit qui régule le flux biliaire, un anti-inflammatoire et un détoxiquant hépatique), protège le foie des patients sous chimiothérapie, pilule, paracétamol, ou atteints de certaines maladies hépatiques.

Le desmodium (protecteur du foie) et le chardon-marie (hépatoprotecteur) sont également efficaces.

En plus de leur action sur le foie, l'artichaut, la bardane (anti-infectieuse cutanée et anti-inflammatoire) et le pissenlit (diurétique) stimulent l'élimination rénale, tandis que la réglisse (anti-inflammatoire) est active sur l'intestin et sur son écosystème, essentiel pour un bon équilibre immunitaire.

Précautions d'emploi

L'artichaut n'est pas toxique. Néanmoins, il n'est pas recommandé si l'échographie révèle la présence de petits calculs dans la vésicule (en raison d'un risque de coliques hépatiques dues à leur migration dans les voies biliaires) et il est à éviter en cas d'allaitement.

Les personnes sensibles à cette plante peuvent voir apparaître des nausées, des diarrhées et des urines abondantes.

À savoir

On trouve sur les marchés des artichauts blancs ou violets, les plus gros pesant jusqu'à 500 grammes pièce, les plus petits moins de 100 grammes.

Ce légume est pauvre en lipide et cholestérol, mais il apporte de bonnes quantités de vitamine B3 et C, de magnésium, de phosphore, de potassium, de cuivre, ainsi que des fibres.

http://www.lepoint.fr/editos-du-point/anne-jeanblanc/les-plantes-qui-soignent-ce-n-est-pas-de-l-intox-l-artichaut-est-la-plante-de-la-detoxification-05-08-2013-1711389_57.php

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L'activité physique vue par l'Islam

« Un citoyen physiquement fort est plus valable et mieux aimé de Dieu qu’un croyant de faible constitution » (Hadith rapporté par Moseley). Ceci implique qu’un bon citoyen doit prendre soin de sa santé, en procédant à une activité physique, préalablement à tout acte cultuel, afin de développer sa force physique et être utile à la société. « Ce sont les actes – dit le Chef du Rite Malékite – qui sanctifient les hommes et non le lieu où ils demeurent ».
L’Islam stimule le comportement agissant du croyant, en préférant le musulman actif au religieux dilettant, ramolli et inactif. Dieu n’agrée point une foi qui n’est pas étayée par des actes (Hadith rapporté par Tirmidhy). L’Islam soutient, aussi, toute activité qui conforte la structuration sereine et esthétique de l’homme, car dit le Prophète : « Allah est beau et Il aime la beauté

Avec une structuration sportive équilibrée, un fonctionnement somato-physique est assuré, éliminant toute indisposition physiologique ; là, pour l’Islam, le temporel prime le cultuel (c’est-à-dire l’acte du culte). Toute infraction à cette législation rigide de la Charia et de la Sounna, est un délit catégorique, car la santé, reconnue comme prioritaire, en souffre.

Une heureuse équation entre le temporel et le spirituel demeure le secret de cet équilibre dont dépend la félicité de l’Etre humain. S’agissant des enseignements coraniques ou « traditionnaires », ils englobent les éléments principaux qui régissent le régime alimentaire, la prévention hygiénique à l’encontre de tout comportement susceptible de porter atteinte à la santé de l’esprit et du corp
D’autre part, le caractère personnel des devoirs religieux, imposés par l’Islam au croyant, est, certes, moins marqué, dans la masse des obligations canoniques, que l’empreinte socio-économique.

Les impératifs d’ordre communautaire créent, entre citoyens, une co-solidarité sociale qui prime toute pratique dévotionnelle. Tout progrès est, ainsi, conditionné, en premier lieu, par l’épanouissement spontané de l’Etre. Le pragmatisme créateur de l’Islam bien conçu, est un solide garant pour un renouveau réel qui insuffle à l’Etat islamique modernisé , une structuration qui assure le bien-être matériel du peuple.

Ce pragmatisme est étoffé par un dynamisme initiateur qui fait de l’Islam une religion énergique, sans aucune passivité statique ; dans son recueillement serein et pacifique, le croyant, quel qu’il soit, demeure animé, dans son for intérieur illuminé par autant d’énergie et d’ardeur.
*Le comportement naturel du Prophète, dépourvu de tout bigotisme ou religiosité, est caractérisé par les propos de son épouse Aicha qui, questionnée sur ce que faisait son mari, en rentrant au foyer : « Il se comportait – affirme t-elle – comme tous les êtres humains ».

La marche est, dans le forum sportif, le mouvement naturel, tendant à activer la circulation du sang, par une alimentation adéquate, de tous les membres du corps. Le citoyen ordinaire était astreint, faute de moyens de communication (ânes et mules) qui n’étaient pas toujours à sa portée, à se déplacer, à pied, dans de longs trajets, de village en village. D’après, un hadith, cette marche conforte autant la santé qu’un regain matériel et une acculturation tendant à un échange bénéfique.

Le Royaume du Maroc a toujours conforté une telle occurrence, en assurant un hébergement complet à son promoteur. Dans chaque douar (village), tout un chacun trouve, sûrement, tout le long de son trajet, gîte et nourriture (Mission scientifique du Maroc, Villes et Tribus du Maroc Casablanca et les Chaouias T. 2 p. 101). Le Messager d’Allah, Mohammed, n’a pas manqué de donner de bons exemples, dans diverses conjonctures agissantes. Il engagea, un jour, un véritable corps à corps (Mouçâra’) contre un champion arabe, connu sous le nom de Rokana ; Il gagna aisément le round principal par un knock-out décisif. Le Prophète participait, par ses propres chevaux, à des concours hippiques ; comme il s’engageait, d’après le grand traditionniste Boukhari, dans des courses de chameaux.

Le Maroc a connu, depuis plus de mille ans, de tels hippismes. A la fin du XIX siècle, le Cheikh Arabe du Sahara de Guelfe, avait accueilli le Sultan Hassan 1er, par des groupes de cavaliers qui s’élançaient au galop, en tirant des coups de fusil, appelé Fantasia. Auparavant, le lancement de la poudre n’accompagnait guère ce genre de carrousel , jusqu’à l’an 1274 après J.C., lors de la bataille de Tlemcen (Histoire d’Ibn Khaldoun, en parlant de Mérinide Yacoub) (1)

D’autres compétitions se caractérisaient, alors, par des lancements de flèches à arc, des tirs à l’arbalète, ou des armes de trait, escrime (Moussayafa) ou duel (Moubâraza) à l’épée.

Il y eut, au XIIème siècle, sous le 1er Almohade, une sorte d’école d’administration marocaine dont l’effectif qui atteignit, trois mille étudiants, fournissait à l’Etat marocain, son cadre supérieur. Parallèlement aux sciences traditionnelles, qui comportaient certaines disciplines techniques d’obédience sociale, on y donnait des cours d’équitation, de tir, de natation et de rame. A Marrakech, alors capitale, un vaste étang fut aménagé, à cet effet. On fait remonter à cette institution l’origine du mouvement scoutiste marocain.

L’éminent historien français, Doutté remarqua dans son ouvrage sur (Marrakech, p 325) « que la koura (balle) était, principalement jouée par les tolbas (les étudiants) à Haha (2) ; ils étaient d’abord divisés en deux camps qui se lançaient alternativement la balle avec le pied » ; C’est là, à notre sens, le football anglais, importé, alors, à Mogador, chef-lieu de Haha, par des immigrants juifs. Doutté cite d’autres divertissements publics en faisant allusion à la fantasia à cheval, la lutte et l’escrime. Dans ce contexte, l’Islam qui reconnaît aux animaux le droit de protection, comme celui des Droits de l’homme, interdit aux croyants d’inciter des bêtes à se combattre entre elles (Hadith rapporté par Dawoud et Tabarany). Il ne s’agit, nullement, de la Tauromachie qui est l’art de combattre les taureaux, dans l’arène ; c’est là le torero, en Andalousie, importé à Fès, sous les Mérinides. C’est pourquoi, l’hippisme, notamment, dans tous ses aspects, est lié à une haute moralité, régie par les lois de la chevalerie. C'est là un genre sublime d’altruisme où une personne d’esprit réellement sportif s’expose sciemment à la mort, pour tirer une autre d’un péril.

Omar Ibn El Khattab, deuxième Khalife du Prophète, a préconisé, ainsi, pour tout citoyen digne, de joindre à une finesse morale, une capacité physique, assise sur une virilité à toute épreuve, animée par un sens sportif, lui-même étoffé par des élans de l’homme courageux et gymnaste, qui se taillait en véritable compétition, avec les grands athlètes en yoga, course ou hippisme.
Dans des centres de ralliement maraboutiques, tant au Sud qu’au Nord du Royaume, des écoles de tir s’éparpillaient, bien conscientes que leur mouvement est marqué par un impact dévotionnel. Le Prophète a bien précisé qu’un garde-côtes, veillant sur la sécurité d’une partie du Royaume, est bien mieux côté, auprès, d’Allah, qu’un prieur, se consacrant à son culte, tout un siècle. La Bataille de Wadi El Makhazen (dite des Trois Rois), ainsi que la guerre du Rif, sont autant de témoignages de l’interférence maraboutique, en l’occurrence ; les grands soufis du Royaume y avaient participé, d’après un historien contemporain, auteur de « Mirât el mahasine. » « Plusieurs des mobiles qui font le bon soldat animent l’armée nationale – affirme le publicite français Godard (3) : la croyance religieuse, l’amour de l’indépendance et du sol natal »
Des écoles soufies avaient aménagé, au Nord du Maroc, des forums de tir, d’escrime et de football. A Beni Messara, près de Wazzan, un groupe de cinquante à cent cinquante jeunes, suivaient des entraînements quotidiens. Dans chaque village, des camps étaient réservés à ces sportifs tireurs, qui puisent leurs fusils et lances, dans un magasin collectif dit Dar es-silâh (maison des armes). Le Moqaddem, chef de la zaouïa locale, supervisait et orientait ces camps d’entraînement, englobant des tireurs dont l’âge s’échelonnait entre quinze et soixante quinze ans (4)
*La femme musulmane eut sa part dans la compétition sportive, telle l’épreuve de course, qui semble assez loin de certaines contingences féminines. « Tenez bien compte - a affirmé le Messager d’Allah – de l’état de la jeune fille, qui est dans la fleur de son âge et qui aime se divertir » (hadith de Boukhari) Aicha, épouse du Prophète s’y engagea, un jour, contre son mari, dans une course à pied où elle eut le dessus. Cette compétition qui réunit un couple, se répéta, plus tard, où Aicha, devenue obèse, fut défaite ; ce qui l’incita, sur ordre de son mari, à observer un strict régime. Une heureuse sveltesse de la ligne s’ensuit. Ces marques de belles lignes permirent à la femme de réussir de telles performances. Le beau sexe admis, principalement, dans l’expression lyrique des sentiments (5), accéda au forum, réservé jusqu’ici à l’homme, celui de l’armée. La femme s’y imposait, non seulement, en tant qu’infirmière – comme semblent le préciser, certains publicistes, parmi les non-féministes – mais comme véritable combattante.

Le Prophète a autorisé une de ses compagnes, Oum Haram, à s’engager dans l’avenir, avec son mari Abou Ayyoub, dans la bataille Marine, qui aboutit à la conquête de Constantinople. Son tombeau est bien marqué, aujourd’hui, comme martyre, dans l’île de Crête.

L’historien Ibn Athir a cité Safia comme un exemple sublime d’héroïsme. Edouard Gibb rapporte l’anecdote saisissante de ces femmes de Damas qui, surprises par l’ennemi, alors que leurs maris combattaient, loin de la ville, se défendirent vaillamment : elles manipulaient, à merveille, le dispositif logistique de l’époque et abattirent une trentaine de soldats ennemis, en usant de sabres, lances et flèches. Dans un épisode de la célèbre bataille de Yarmouk, une armée improvisée à la dernière heure, fit subir à l’ennemi, une défaite humiliante. Asmâa, fille de Yazid, tua, à elle seule, neuf soldats. On cite, d’autre part, le cas de plusieurs femmes qui ont combattu, côte à côte, avec leurs maris (dont la nièce et la soeur du Prince Ossâma, lors des Croisades, en Palestine). L’exemple de Ghazala, qui mit en déroute l’armée Omeyyade d’El Hajjaj, est passé en proverbe : Cela n’empêchait guère, les salons littéraires, de rayonner, en Arabie et ailleurs, sous les auspices de dames élégantes, telle Soukaïna, petite fille d’Ali, gendre du Prophète. Chaque capitale avait son salon ; à Bagdad, celui d’Al Fadl, et à Grenade, celui de Meznoun et de Wallada, au IX siècle.

Au Maroc, Vanouh, fille de Bountiân, est une des figures les plus brillantes de l’Epoque Almoravide (XI ème siècle) ; encore vierge, elle défendit, seule, par le sabre, le palais royal de Marrakech ; avant de tomber sous les coups des Almohades, qui prirent d’Assaut la capitale, en l’an 545 de l’hégire
Les tribus Mérinides luttèrent contre les Beni Ziân, à Tlemcen, comportant de vaillantes combattantes.
Sous les Wattassides, Lalla Aicha dite Al – Horra, une des immigrées de l’Andalousie, engagea, comme administratrice de Tétouan, une lutte acharnée contre l’envahisseur ; elle avait, à cet effet, de nombreux vaisseaux , dans lesquels, elle harcelait les côtes ibériques. Ses démêlés avec Don Alfonso, gouverneur de Ceuta, sont restés célèbres (Hesperis XLII, p.222)

Sous les Alaouites , Gabriel Charmes, cite dans son ouvrage « Ambassade au Maroc » (page 215), l’héroïne berbère Roqeyya bent Hdiddou , qui gouvernait la tribu d’Ait Zdek, comme célèbre amazone, qui, à l’âge de soixante ans , assaillit un bataillon français , commandé par le Général Azmoun , Gouverneur général, par intérim, de l’Algérie.

La femme rifaine , celle de Beni Touzine , luttait à côté de son mari ; à Gueznaya , elle y participait, comme membre du Conseil de la commune, armée de son fusil, prête à toute défense, contre un ennemi éventuel ou quelques bêtes féroces, qui ne manquaient guère à Jbala.

Une institution a été établie, sous le règne de Moulay Ismail, au musée des Oudayas, à Rabat, près de l’embouchure de Bouregreg, pour former des cadres marins, sur le double plan de la rame et du tir . Un tel aviron était destiné à propulser toute embarcation, dans le but d’édifier des escadres de défense maritime (6). Grâce ainsi à la compétitivité de nos citoyens marins, une flotte nationale de quatre cents unités, la première en Méditerranée, selon André JULIEN, fut alors constituée, croisant dans les eaux palestiniennes, contre les croisés. Un bloc stratégique fut également aménagé à Gibraltar. Son petit fils, le Sultan Mohammed Ben Abdallah avait édifié d’autres institutions, au sein de soixante quatorze forts dont le programme intégrait des disciplines sportives. Des experts sur le tir étaient, alors, importés de Constantinople.

Des milliers de jeunes gens étaient entraînés, sous les Alaouites, dès leur bas âge, pour former des cadres sur le triple plan sportif, militaire et même artisanal ; leur grade dans la hiérarchie de la « garde – noire » du Palais royal, dépend du degré de leur qualification.

La prière, un des piliers de l’Islam , ne manque pas d’impact physiologique ou d’effet sur l’état d’âme du prieur, grâce à des oraisons, correspondant aux cinq phases du mouvement solaire, dans sa rotation galactique ( crépuscule de l’aube, lever du soleil, zénith, coucher du soleil et crépuscule du soir ). Le croyant est astreint à s’aligner sur ces conjonctures, en vue d’un équilibre bien ajusté. Un hadith de Tabarany souligne bien « qu’une veillée en oraison élimine du corps tout mal biologique ». Un autre hadith met en exergue une autre motivation dans l’élaboration de l’équilibre somato-psychique, « à partir de deux bienfaits que beaucoup de gens n’apprécient guère à leur juste valeur : la santé et le loisir » (Bokhari). «Prenez soin de vous-même, clame le Prophète», car à tout mal répond effectivement une médication curative ou préventive (7). A. Carrel (1873-1945), évoque l’effet de la prière en disant : « la prière agit sur l’esprit et le corps »... ; les milieux où l’on prie se caractérisent par une certaine puissance du sentiment du devoir et de la responsabilité ; l’influence de la prière, quand elle est vraiment fervente, est comparable à cette glande à sécrétion interne, qui consiste en une sorte de transformation mentale et organique... ; dans la profondeur de la conscience, une flamme s’allume, alors, chez l’homme qui se voit tel qu’il est , en découvrant son égoïsme , son impunité, ses erreurs de jugement, son orgueil ; un réajustement intérieur s’ensuit, en harmonie avec les activités nerveuses et morales... »

D’après le Docteur Fares Agoumi, neurologue de l’Université Américaine : « La prière chez les musulmans, avec ce qu’elle comporte comme mouvements de génuflexion et de prosternations, fortifie les muscles dorsaux et assouplit les mouvements de la colonne vertébrale , surtout si la personne commence à le faire, dès le bas âge. Des physiothérapeutes préconisent des mouvements pour la fortification de la musculature dorsale inférieure, ressemblant à certains mouvements de la prière ».
*D’autre part, le jeûne même, autre pilier de l’Islam, constitue outre son impact social, un atout d’équilibre vital, entre le « somatisme » spirituel et les composantes physiologiques. Malheureusement, l’Islam tend aujourd’hui, à se figer dans des ankyloses, conçues parfois comme facteurs spirituels. L’heureuse note de concordance qui sublimait la cité islamique originelle, consciente du concept créateur de l’équilibre, est de plus en plus faussée, par une déviation des principes coraniques qui font de l’altruisme et de l’abnégation d’ordre sportif, le support et le critère de la foi sublime agissante.

(1) Cette poudre était lancée par une sorte de Naft ( ou Nafd = Canon) au XIIIème siècle, alors que le canon n’a vu le jour en Europe, d’après certains historiens, que dans la bataille de Crécy-en-Ponthieu, entre la France et l’Angleterre, en 1346.

(2) Moulieras, parle, dans son ouvrage, « le Maroc Inconnu » (publié en 1895), de ce jeu de Balle, dans les deux régions du Nord (Djebala et Rif).

(3) Description et Histoire du Maroc p. 150

(4) « Le Maroc Inconnu »

(5) En Musique, des centaines de chanteuses auraient suscité, dans toutes les capitales d’Orient et d’Andalousie, l’admiration de tout le Monde.

(6) Des cours de natation et de rame, obligatoires dans les programmes militaires marocains, avaient permis la formation d’officiers qualifiés.

Les Almoravides (XIème siècle), où leur flotte croisait dans les eaux palestiniennes, contre les Croisades, d’après Alphonse VII, roi de Castille, dans ses Mémoires. Un siècle plus tard, Abdel Moumen créa une flotte de quatre cents navires, considérée par André Julien dans son Histoire de l’Afrique du nord, comme la première flotte méditerranée, dont Saladin a pu profiter, en faisant appel au Khalife Yacoub el Mansour , qui le dota de cent vingt unités. En l’an 555 de l’hégire, connue comme l’année des cinq cinq, Abdel Moumen fit de Gibraltar, son premier fort stratégique, renforcé par un puissant mécanisme de défense. « Les Arabes restèrent pendant longtemps, les seuls maîtres de la méditerranée » (Gustave le Bon, Civilisation des Arabes p. 284)

(7) Sur le plan social, les Etats édifient des hôpitaux. Les Almohades, sont les premiers à avoir aménagé des centres de formation militaro sportive, au Maroc, Millet analysa l’envergure d’un hôpital, construit au XIIème siècle, à Marrakech. Il affirme dans son ouvrage (les Almohades, 1928 p. 130) : « Cet hôpital, non seulement – dit- il – laissait bien derrière lui, les maladreries et les hôtels-Dieu de notre Europe chrétienne, mais ferait encore honte aujourd’hui (c’est à dire en 1928) aux tristes hôpitaux de la ville de Paris ». A Fès, un hôpital traitait les neurasthéniques, en essayant d’agir sur les nerfs des patients, par la musique andalouse.

http://www.portail-prof.org/modules/news/article.php?storyid=72

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