De façon générale, un mariage valide doit remplir certaines conditions telles que la publication, le paiement de la dot, le consentement des deux parties, l’accord du walî (le gardien de la femme) et la présence des témoins.
En ce qui concerne le mariage civil pratiqué dans les pays occidentaux, notons que si le contrat de mariage comprend toutes les conditions et qu’il n’y a aucune raison spécifique de l’interdire du point de vue la sharî'ah, alors il est valide et permet au couple de jouir de leurs droits conjugaux. Cependant, si l’un des deux conjoints est originaire d’un pays musulman, le contrat doit être effectué dans un pays musulman (ou enregistré auprès de son consulat à l’étranger) afin que les droits des deux personnes soient préservés, conformément à la sharî'ah.
À ce propos, Sheikh Faysal Mawlawî, président du Conseil Européen pour la Fatwa et la Recherche, affirme :
"Le mariage légal tel que pratiqué dans les pays occidentaux est islamiquement valide tant qu’il n’y a aucune raison du point de vue de la sharî’ah l’interdisant. Cela s’explique par le fait que la condition de base qui est l’accord des deux époux est présente dans le cas d’un mariage civil. De même, ce mariage implique généralement une publication. Concernant la condition des deux témoins, elle est, selon certaines écoles, requise dans le but de s’assurer que le mariage est rendu public, ce qui est le cas dans un mariage civil. Quant à l’accord du walî, il fait l’objet de divergences au sein des écoles de jurisprudence.
Ainsi, la seule condition qui invaliderait un mariage civil en occident est l’existence de toute raison interdisant le mariage du point de vue de la sharî'ah. A titre d’exemple, un musulman ne peut pas épouser sa sœur de lait bien que cela soit permis par les lois européennes. De la même façon, une musulmane ne peut pas épouser un non-musulman et un musulman ne peut pas épouser une non-musulmane autre que chrétienne ou juive, bien que tout type de mariage inter-religieux soit autorisé par les lois occidentales. Ainsi, si un mariage est contracté entre un musulman et sa sœur de lait dans un pays occidental, ce mariage n’est pas valide du point de vue de la sharî'ah puisqu’il existe un interdit allant à l’encontre de ce mariage ; il est donc illicite pour les deux partenaires d’avoir des relations intimes.
Lorsqu’au plan de la sharî'ah, il n’y a aucun interdit s’y opposant, le mariage effectué dans un pays occidental est considéré comme valide au regard de la shari’ah et peut être accepté par les tribunaux des pays musulmans. Cela concerne plus particulièrement les couples musulmans de nationalité ou d’origine européenne. Cependant, si l’un d’entre eux ou les deux possèdent la nationalité d’un pays musulman, ils doivent effectuer le contrat de mariage dans un pays musulman (ou l’enregistrer auprès du consulat afin que le mariage soit reconnu à l’étranger). Si, cependant, ils effectuent le contrat de mariage dans un pays non-musulman, le mariage est toujours valide tant qu’aucun interdit ne s’y oppose du point de vue de la sharî'ah mais ils commettront un péché en ne s’adressant pas à la justice d’un pays musulman et en acceptant d’appliquer les lois non-islamiques à la place.
Les raisons prohibant le mariage du point de vue de la sharî'ah sont les suivantes :
Lorsque la femme fait partie des femmes interdites en mariage dont la mère, la sœur, la fille, les tantes paternelles ou maternelles. [1]
Un musulman ne peut non plus épouser sa mère de lait ni sa sœur de lait.
Un musulman n’est pas autorisé à épouser une femme mariée ou une femme veuve ou divorcée qui observe toujours sa période de viduité, le mariage étant possible uniquement après cette période.
Un musulman n’est pas autorisé à être marié à plus de quatre femmes à la fois, ni de se marier avec deux sœurs en même temps, ni de se marier avec une femme et sa tante paternelle ou maternelle en même temps.
Une femme musulmane ne peut pas épouser un non-musulman et un homme musulman ne peut pas épouser une non-musulmane autre que chrétienne ou juive."
Allâh le Très-Haut sait mieux.
P.-S.
Traduit de l’anglais de la banque de Fatwâ de Islamonline.net
Notes
[1] Ces relations étant complètement symétriques, on peut bien entendu les transposer en leurs équivalents masculins : une femme ne peut épouser son père, son frère, son fils etc.
http://www.islamophile.org/spip/Le-mariage-civil-est-il-valide-du.html
Les produits rafraîchissants pour l'haleine vendus en supermarché masquent (provisoirement) la mauvaise haleine sans en attaquer la cause.
Pour en finir avec la mauvaise haleine, il faut en traiter l'origine.
La mauvaise haleine n'est généralement pas un problème local, situé dans la bouche. Elle est provoquée par une digestion incomplète dans l'estomac et la fermentation d'aliments dans les intestins. Les infections à champignons (candida albicans), les accumulations de métaux lourds, l’indigestion, un dysfonctionnement des reins ou du foie et même des désordres pulmonaires sont des causes possibles.
Des composés sulfuriques s'accumulent dans vos viscères, et votre corps s'en débarrasse en les évacuant par les poumons, et donc par l'haleine.
Heureusement, ce problème peut souvent être traité grâce à de simples produits naturels dépourvus de tout danger pour l'organisme.
Un tube digestif sain
La première règle est de nettoyer votre tube digestif. Mangez plus de fibres solubles, comme le psyllium, dont vous pouvez prendre une cuillère à soupe dans un verre d’eau matin et soir afin de nettoyer votre côlon.
Buvez régulièrement de l'eau. Attention, je n'ai pas dit de vous gorger d'eau comme le recommandent les autorités sanitaires, qui voudraient nous transformer en plantes vertes tropicales.
L'excès d'eau est mauvais pour la santé, vous drainez de précieux minéraux dans vos organes. Par contre, boire un grand verre d'eau le matin, 10 mn avant le petit-déjeuner, est une excellente façon de purifier vos reins. Pendant le reste de la journée, un verre d'eau à chaque repas, et une tasse de thé vert deux fois par jour suffisent amplement, à moins bien sûr que vous ne fassiez un exercice physique intensif ou que vous ne viviez dans un pays chaud.
Vous observerez d'autant mieux ces deux premières règles que vous choisirez des aliments qui contiennent des fibres... et de l'eau : un exemple évident est la salade verte, mais vous avez aussi les fruits, les légumes crus, les pousses et les fèves.
Une bonne flore intestinale
Votre tube digestif, pour bien fonctionner, a besoin d'une flore intestinale de qualité. Ce sera le cas si vous y cultivez de bonnes bactéries, en consommant régulièrement des « probiotiques », bactéries qui portent ce nom parce qu'elles sont « favorables à la vie».
Prenez quotidiennement un supplément de lactobacillus acidophilus disponible dans les magasins bio ou consommez des produits qui en contiennent comme le kéfir. Ces bonnes bactéries faciliteront votre digestion et élimineront les mauvaises bactéries qui produisent des gaz nauséabonds.
Facteurs aggravants
L'ail et l'oignon, qui contiennent beaucoup de composés sulfurés, provoquent une mauvaise haleine.
Les nombreuses personnes qui digèrent mal le lactose (le sucre du lait), peuvent avoir une mauvaise haleine quand elles consomment des produits laitiers.
Une mauvaise hygiène buccale n'améliore rien : l’accumulation de plaque dentaire, les caries, les maladies de gencives, et les débris d'aliments qui pourrissent entre les dents sont des facteurs aggravants.
Vous pouvez donc améliorer les choses en agissant sur ces facteurs.
Une fois que vous aurez fait tout ça, vous aurez traité le fond du problème. Maintenant, cela ne suffit pas forcément en toutes circonstances. Et c'est là que j'ai une information vraiment utile.
Votre maman avait raison !
Vous vous souvenez que votre maman mettait généralement une bonne dose de persil dans ses plats contenant beaucoup d'ail (salade de champignons de Paris, escargots...).
C'est que le persil contient énormément de chlorophylle, ces pigments verts qui donnent leur couleur aux feuilles et aux plantes.
C'est un fait que la chlorophylle est un puissant déodorant naturel pour l'organisme.
En 1950, le Dr. Howard Westcott, interne des hôpitaux, a publié les conclusions d'une étude qu'il a menée sur des patients anémiques, au cours de laquelle il a constaté que l'odeur de l'urine de ceux qui avait mangé de la chlorophylle était beaucoup moins forte.
Il a alors supposé que la chlorophylle atténuait la mauvaise haleine et les odeurs du corps, un fait qu'il a vérifié au cours d'un petit test sur ses confrères étudiants en médecine.
Ultimement, il a constaté que les bains de bouche à la chlorophylle diminuaient fortement les odeurs des personnes ayant bu du jus d'oignon (une pratique heureusement peu répandue...)
Il n'en fallait pas plus pour déclencher un mouvement mondial en faveur des chewing-gums et des dentifrices à la chlorophylle.
Double effet de la chlorophylle
L'origine du pouvoir de la chlorophylle à combattre les odeurs corporelles est double.
D'abord, elle supprime les odeurs dans la bouche et dans la gorge. Mais ensuite, et surtout, la chlorophylle est fortement alcaline... ce qui veut dire qu'elle a un effet bienfaisant sur les voies digestives en régulant la production de bactéries et en détoxifiant le corps.
L'activité détoxifiante de la chlorophylle dans le flux du sang a un effet purifiant sur tout le corps qui rafraîchit l'haleine.
Mais attention : beaucoup de personnes ont tendance à confondre menthe et chlorophylle.
La menthe, ainsi que les bains de bouches à la menthe vendus dans le commerce, ne font rien pour combattre la mauvaise haleine. Ils se contentent de masquer l'odeur. Les causes internes du problème ne sont pas attaquées.
De plus, selon des études menées ces dernières années à l'Université de Sao Paulo, au Brésil, l'utilisation quotidienne de bains de bouche a une incidence sur :
Le risque de cancer de la bouche ;
L’érosion de l'émail dentaire ;
L’augmentation de la sensibilité des dents.
Mais l'aspect le plus gênant des bains de bouche est qu'ils peuvent aggraver vos problèmes d'haleine. Ceci parce qu'ils contiennent en général de l'alcool qui tue massivement les bactéries présentes dans votre bouche.
Sur le coup, cela améliore l'haleine, mais l'effet de long terme est que l'espace libéré est rapidement colonisé par de mauvaises bactéries. Le recours aux bains de bouche ne fait qu'accroître le cercle vicieux.
La chlorophylle, elle, ne déclenche aucun effet domino de ce type, et elle a un effet positif sur la santé générale, puisqu'elle a aussi des vertus anti-cancérigènes, anti-oxydantes et anti-inflammatoires.
Elle contient aussi beaucoup de nutriments essentiels : vitamine A, C, E et K, acide folique (B9), fer, calcium et magnésium.
Elle a un puissant effet chélateur, c'est-à-dire qu'elle se lie aux métaux lourds, comme le mercure, et les évacue de votre corps.
Sans surprise, vous trouvez beaucoup de chlorophylle dans les légumes verts et les algues. Le maté (tisane d'Amérique du Sud) est une des sources connues les plus riches en chlorophylle.
Et pour terminer...
Mâcher des graines d'aneth est une autre excellente façon d'atténuer la mauvaise haleine. C'est d'ailleurs une ancienne tradition en Inde que de manger des graines d'anis, dont le goût est proche de l'aneth, à la fin du repas. Vous pouvez enfin choisir de prendre des compléments alimentaires à base de chlorophylle : la dose standard est de 1 cuillère à café de poudre ou d’un comprimé de 100 mg par jour, après un repas.
Si vous choisissez de prendre un complément de chlorophylle sous forme liquide, comme la luzerne, il est possible de prendre jusqu'à 1 cuillère à soupe ou 500 à 1000 mg par jour. Le liquide doit être dilué dans du jus ou de l'eau.
Mais ma préférence personnelle est au remède de votre maman : le persil. Car si vous mangez des feuilles de persil avec votre nourriture, elles vont accompagner vos aliments tout au long de votre digestion, et ainsi produire leur effet rafraîchissant là où il faut, quand il le faut.
Le point de vue du Dr. Gérard Mégret*
Vous n’ignorez pas que le langage médical adore les termes pompeux et parfois même abscons.
« La mauvaise haleine » n’y échappe pas puisque nous l’appelons dans notre jargon l’halitose. Signalons que celle-ci n’est pas une maladie en soi mais un symptôme entrant dans le cadre d’une maladie (comme la fièvre pour la grippe par exemple).
A propos de cette mauvaise haleine, on ne peut souscrire à cette vérité première applicable à (presque) tous les domaines de la médecine : mieux vaut traiter la cause que ses effets.
Ses origines multiples (buccale, ORL, broncho-pulmonaires et digestives) vous ont été bien rappelées. Peut-être doit-on y ajouter un élément important qui nous est personnel et sur lequel notre action sera plus limitée : le pH (« l’acidité ») de la salive. D’autre part diverses études récentes ont fait état d’une cause possible, plus difficile à mettre en évidence, mais que l’on peut alors traiter avec succès : l’Helicobacter pilori, une bactérie aussi responsable d’un grand nombre d’ulcères de l’estomac ou du duodénum.
Mais avant d’en arriver à la fibroscopie gastrique commençons par appliquer les judicieux conseils qui vont été prodigués.
A votre santé !
Jean-Marc Dupuis
**********************
* Dr. Gérard Mégret
Le docteur Gérard Mégret a été médecin libéral et hospitalier à l'AP-HP, puis à l'Hôpital d'Antony (Hauts-de-Seine). Auteur de huit ouvrages d'information médicale pour le grand public, il commente les points de vue de Jean-Marc Dupuis, afin de donner aux lecteurs le point de vue de la médecine conventionnelle sur les traitements naturels recommandés dans Santé & Nutrition.
"L’amour pour la patrie fait partie de la Foi". Est-ce un récit authentique et qui l’a rapporté, le sens du hadith est-il bon ?.
Al ‘ajlouni dit dans le livre ‘’ Kachf Al Khafa ’’ : « houbou al watan mina al iman - L’amour pour la patrie fait partie de la Foi ». As-Saghani dit qu’il est inventé.
Il a dit dans « Al Qassa_id » : ‘’je n’en ai pas entendu parler’’, le sens du hadith est bon, ‘’Al Qari’’ réplique en disant (sur le propos – le sens du hadith est bon), que : ce n’est pas conciliable d’aimer sa patrie avec la Foi. Il ajoute aussi la parole d’Allah : « [04/66] Si Nous leur avions prescrit ceci : "Tuez-vous vous-mêmes", ou "Sortez de vos demeures",…» [Jusque la fin du verset] ce verset montre qu’ils aimaient leur patrie sans que la Foi pénètre [leur poitrine]… [leur] ici désigne les hypocrites.
Par contre, il (Al ‘ajlouni) a été confortée par d’autres sur le fait que dans ses paroles n’apparaît pas « n’aime sa patrie qu’un croyant » ; Il y est plutôt dit que « l’amour pour la patrie ne contredit pas la Foi ».
Ce qu’on peut mieux comprendre du sens de ce hadith, apparemment, si on suppose qu’il est authentique, que la patrie dans ce cas peut signifier le Paradis, [c'est-à-dire] que c’est la première résidence de notre père Adam ou bien alors la Mecque (Mekka), car c’est Oumm Al Qura et la Qibla pour le monde entier. Il se peut aussi que se soit [l’endroit où vivent les proches…]… […].
Al Albani (Qu'Allah lui fasse miséricorde) a dit dans le livre « Silsilat Al Ahadith Ad-Da’ifa » : « houbou al watan mina al iman - L’amour pour la patrie fait partie de la Foi » est un hadith inventé (mawdou’) , comme l’a dit As-Saghani et d’autres et le sens de ce hadith est incorrect car l’amour pour la patrie est identique à l’amour pour soi-même [nafs], pour l’argent et ce qui est semblable… [enfin]tout ce qui pousse la personne vers l’aversion. On ne peut pas dire de cela que c’est un bon [sentiment], ni même que cela fait parti des engagements de la Foi, ne voyez vous pas que tous les individus sont tous réunis dans cet amour et qu’il n’y aucune différence entre les croyants parmi eux et les mécréants d’entres eux. Et Allah sait mieux.
Source : www.al-islam.com
Fatawa de Sheikh ‘Abd Allah Ibn 'Abd Al ‘Aziz Ibn 'Uqayl (Qu'Allah le préserve)
Ministère des Affaires Islamiques, des Waqfs, de l’Appel et de l’Orientation
Traduction rapprochée : par AbuKhadidja Al Djazairy
L’intuition n’est pas un mystérieux sixième sens qui donnerait accès
à un savoir extralucide.
Elle couvre des processus mentaux, du coup d’œil de l’expert à l’intelligence émotionnelle :
des modes de connaissance incorporés, rapides et non conscients qui s’imposent comme des évidences.
On commence aujourd’hui à en décrypter les secrets
et à mieux comprendre
les raisons de
sa fiabilité relative.
◊ Qu’est-ce que
l’intuition ?
Benjamin Franklin est connu pour avoir inventé le paratonnerre, rédigé la Constitution des États-Unis et lancé la formule « time is money ». On sait moins que celui qui fut aussi éditeur et journaliste inventa aussi la méthode « pro and cons » qui est à la base de la plupart des méthodes de prise de décisions rationnelles. La démarche est simple : quand on hésite entre deux solutions, B. Franklin préconise d’écrire d’un côté la liste des arguments pour (« pro »), de l’autre contre (« cons »), puis d’attribuer à chaque argument une valeur (un, deux ou trois points). À la fin, il suffit de faire le solde pour obtenir la bonne décision (il faut tout de même laisser mûrir les choses deux ou trois jours, précise B. Franklin).
Le psychologue allemand Gerd Gigerenzer (Max Planck Institut, Berlin) raconte dans Le Génie de l’intuition (2009) qu’un de ses amis, Harry, qui hésitait entre deux jeunes femmes, eut l’idée d’employer la méthode de B. Franklin pour choisir. Le savant « calcul amoureux » fait pencher la balance pour l’une, mais Harry se sentait irrésistiblement attiré par… l’autre. Comme si une intuition plus forte que toute raison l’alertait : « Attention, tu ne fais pas le bon choix ! » L’histoire ne dit cependant pas s’il a eu raison.
Il y a quelques années, il m’est arrivé une histoire similaire lors du recrutement d’un collaborateur. Pour trancher entre les deux derniers candidats, la méthode franklinienne, qui permettait de prendre en compte les compétences, les motivations, les capacités relationnelles, la disponibilité, l’expérience, fit pencher la balance en faveur de A. Pourtant « quelque chose » me disait que B était le bon choix. La raison triompha et A fut embauché. Mais quelques mois plus tard, il ne s’était pas révélé à la hauteur. Une fois sa période d’essai terminée, on fit appel au second candidat… qui s’est finalement avéré le bon. L’intuition première était donc bonne… Elle avait battu le choix rationnel.
◊ Les scientifiques ont-ils recours à l’intuition ?
G. Gigerenzer fait partie de ceux qui ont réhabilité l’intuition comme un mode de décision fiable et efficace. Il définit celle-ci comme « ce qui jaillit dans la conscience, dont les raisons nous échappent en partie et est cependant suffisamment convaincant pour nous pousser à agir ». Cette définition est suffisamment large pour correspondre à une gamme de processus allant du calcul « pifométrique » à la soudaine révélation scientifique (« l’effet eurêka ») en passant par les « coups de génie du sportif » ou le « flair » du professionnel.
Si ces formes d’intuition peuvent être regroupées autour d’un même mot, c’est parce qu’elles présentent certains traits communs : s’émanciper de la raison, s’imposer comme une évidence impérieuse et souvent comporter une charge émotionnelle. Pour en analyser les forces et les limites, il importe de rentrer dans la boîte noire et de cerner les différentes formes de perception et de décision qui se cachent derrière ce mot.
Dans un portrait de la mathématicienne Sylvia Serfaty, brillante lauréate du prix Abel (1), l’un de ses collègues déclare que l’une de ses qualités est d’avoir du flair. Ce flair est présenté comme la capacité à détecter des pistes de recherche prometteuses. Il est curieux d’évoquer le flair dans un domaine comme les mathématiques, assimilées à la logique et au calcul. Pourtant, nombre de mathématiciens de renom lui ont accordé, de longue date, une place notable.
Le grand mathématicien Henri Poincaré écrivait déjà il y a un plus d’un siècle que l’intuition est nécessaire dans la découverte mathématique, au moment de forger des hypothèses : « La logique est l’instrument de la démonstration, l’intuition est l’instrument de l’invention (2). » H. Poincaré a raconté un jour comment il a eu l’intuition d’un résultat majeur (les fonctions fuschiennes) en montant dans l’autobus alors qu’il pensait à tout autre chose.
Le psychologue Stanislas Dehaene parle d’« intuition mathématique » dans un tout autre sens. En psychologie cognitive, l’intuition mathématique désigne la perception spontanée que les nourrissons ou certains animaux ont des nombres. Placés devant une collection d’objets ou de figures, ils savent spontanément les dénombrer sans les compter explicitement. Cette intuition permet de repérer le nombre d’éléments dans un ensemble quels que soient leur position ou leur mode de regroupement.
En mathématique, l’intuition peut désigner le flair (repérer les bonnes pistes à explorer), l’illumination soudaine de la découverte ou la perception spontanée des nombres et volumes. Il existe un courant de la philosophie des mathématiques qualifié d’« intuitioniste », forgé dans les années 1930 par le Néerlandais Luitzen Brouwer (1881-1966) par opposition au « formalisme », qui prétend que les mathématiques ne peuvent se construire que sur la logique déductive.
Nous voilà donc devant un paradoxe : la plupart des mathématiciens s’accordent à reconnaître l’importance de l’intuition dans leur discipline, mais aucun ne lui donne vraiment le même sens. Un spécialiste résume d’ailleurs ce constat de façon abrupte : « La notion d’intuition mathématique est notoirement obscure (3). » Autre façon de dire les choses : en mathématiques, on ne peut se passer de l’intuition bien que l’on ne sache pas vraiment de quoi il s’agit !
◊ Qu’est-ce que
le flair de l’expert ?
« Regarde, un épervier ! » Avec l’expérience, l’ornithologue sait identifier d’un coup d’œil un oiseau en vol. Si vous l’interrogez pour savoir comme il peut l’identifier aussi vite sans le confondre avec une buse, il ne saura pas forcément vous l’expliquer. À force d’observer et comparer, les experts finissent par voir les choses d’un premier regard. En ornithologie, cette capacité d’identification rapide s’appelle le « jizz », terme dont on connaît mal l’origine (4).
Le jizz peut s’appliquer à bien d’autres domaines d’expertise : celui de l’antiquaire à qui il suffit de quelques secondes pour reconnaître l’origine d’un objet, celui du médecin pour identifier une maladie…
Deux types d’explication s’opposent pour rendre compte de l’intuition de l’expert. Parfois, on lit qu’il s’agit d’une « vision globale » acquise au fil de l’expérience, parfois qu’il s’agit d’une capacité de voir des détails infimes. En réalité, les deux explications ne s’opposent pas.
Car reconnaître une forme globale est également ce qui permet de discerner rapidement le « détail qui cloche »… Nous faisons tous cette expérience dans le domaine courant : la reconnaissance des visages. Pour identifier mon collègue de bureau, une vision globale suffit. Mais si quelque chose cloche par rapport à d’habitude – le timbre de la voix qui changé, les yeux cernés, une nouvelle coupe de cheveux –, aussitôt votre regard est en alerte. Il arrive parfois que quelque chose ait changé sans qu’on le voie : de nouvelles lunettes par exemple.
On voit bien que dans le cas du coup d’œil de l’expert, perception globale et sens du détail ne sont pas deux facultés distinctes mais peut-être la même chose.
◊ L’intuition féminine est-elle un mythe ?
L’intuition féminine désigne la capacité à percevoir avec une certaine finesse, notamment la capacité psychologique de déceler les émotions ou les traits de caractères cachés d‘une personne. Les femmes seraient plus perspicaces dans ce domaine, dit-on. Vrai ou faux ? Les avis des chercheurs sont aussi partagés que l’opinion commune.
Pour le psychologue britannique Richard Wiseman, l’intuition féminine est un mythe. Ce chercheur a piloté une vaste enquête portant sur 15 000 hommes et femmes à qui l’on a présenté des photographies de visages : les uns souriant de façon authentique, les autres de façon forcée. Résultat : les femmes ont identifié un sourire « sincère » dans 71 % des cas ; les hommes ont fait un peu mieux : 72 % !
Le résultat de cette enquête est d’autant plus surprenant qu’il prend le complet contre-pied de très nombreuses enquêtes précédentes. En effet, depuis les années 1970, de nombreuses études ont conclu que les femmes sont bien meilleures dans le « mindreading » (lecture des intentions d’autrui) (5).
Il est donc bien difficile de départager honnêtement les deux positions. La question est d’autant plus difficile que, même confirmée, le constat d’une différence homme/femme ne signifierait pas qu’elle soit naturelle. Là encore, il existe une divergence sur le sujet. Pour les psychologues évolutionnistes, l’intuition féminine serait liée au fait que les femmes sont naturellement plus sociables, plus soucieuses des émotions d’autrui. En revanche, pour le psychologue social William Ickes, s’il admet bien une supériorité des femmes mesurée par de meilleurs scores aux épreuves de reconnaissance des émotions, cette différence n’est pas forcément spontanée. Elle est liée à une différence de rôles sociaux et d’éducation. En d’autres termes, l’intuition féminine, ça s’apprend (6).
◊ Les dirigeants
font-ils appel
à l’intuition ?
Diriger une entreprise, piloter un commando ou gérer une situation de crise avec son sixième sens, est-ce possible ?
C’est ce qu’a voulu savoir Gary Klein, l’un des spécialistes des études sur l’intuition et qui a opéré une véritable révolution dans le domaine. En 1998, il a publié une étude comparative sur la façon dont les chefs de pompiers prenaient leur décision sur le terrain. Son hypothèse de départ était simple : face à l’urgence, le chef des pompiers n’a que peu d’alternatives, il doit choisir entre deux ou trois options au plus et trancher rapidement. Il a donc suivi des dizaines d’opérations sur le terrain avant de découvrir ce fait étonnant : contrairement à son hypothèse initiale, le dirigeant ne tranche pas entre des alternatives possibles. Dans 127 des 156 cas étudiés, il n’envisage qu’une seule solution, pratiquement sans réfléchir. Mieux : plus le chef est expérimenté, moins il réfléchit et préfère se fier à son intuition première !
À partir de là, G. Klein a élaboré un modèle de décision, le RPD ou « recognition-primed decision » (que l’on peut traduire par « modèle de décision en première reconnaissance »). Selon le RPD, la reconnaissance immédiate d’une situation s’apparente au coup d’œil du médecin : son premier regard permet de repérer à partir de quelques indices une maladie connue. Cette maladie est un « pattern », c’est-à-dire un schéma connu qui permet aux professionnels de prendre des décisions éclairs en cas d’urgence.
Paradoxalement, ce modèle va à l’encontre des principes élémentaires de la gestion de crise qui voudraient qu’en cas d’urgence, il faille tout de même prendre le temps de s’arrêter pour réfléchir.
En fait, G. Klein ne prétend pas que la formule du RPD soit la meilleure, et encore moins qu’elle soit infaillible, mais que c’est ainsi que cela se passe dans les faits : d’où le nom « naturalitic decision-making » pour désigner cette approche. Ce modèle RPD a connu un certain succès dans le monde des pompiers anglo-saxons et est même enseigné dans les écoles militaires américaines. G. Klein a généralisé son modèle au monde du travail en général (7), où selon lui l’intuition est un mode courant de décision.
L’approche managériale de l’intuition semble prendre le contre-pied d’un demi-siècle de d’étude où l’approche rationnelle a eu le vent en poupe : une bonne décision était affaire de calcul d’une solution optimum parmi une multiplicité de choix.
Dès les années 1950, Herbert Simon (prix Nobel d’économie en 1978) avait remis en cause ce modèle rationaliste en soulignant que les agents économiques (entreprises ou consommateurs) n’étaient pas ces froids calculateurs que suppose la théorie : la plupart des gens investissent ou achètent en fonction d’une « rationalité limitée ». Ils ne connaissent pas toutes les données d’un problème, leurs calculs sont imparfaits et leurs jugements approximatifs. Comme le marin qui navigue « à l’estime », les gens prennent des décisions raisonnables plutôt que rationnelles en se fondant sur des heuristiques*, c’est-à-dire des solutions courantes, fiables plutôt que parfaites.
Le psychologue Daniel Kahneman, père de l’économie expérimentale et prix Nobel d’économie en 2002, a enfoncé le clou en critiquant l’irréalité des modèles de décision rationnelle et la toute-puissance des heuristiques courantes dans la décision.
C’est dans le sillage de ces travaux que se sont multipliées depuis quelque temps des recherches sur la « décision intuitive » dans les entreprises. Elles ont démontré l’omniprésence des décisions intuitives des managers, de la PME au grand groupe. Bob Lutz, lorsqu’il était à la direction de Chrysler, attribue à son intuition le choix stratégique de relancer la Dodge Viper. Dans une PME, nombre de décisions – recrutement, choix d’investissement – ne peuvent se faire selon le « best way ». La plupart du temps, les dirigeants tranchent entre quelques propositions sans prendre le temps de tout soupeser, de recueillir tous les avis. Le feeling – mixte d’expérience, de connaissance de son milieu, de conviction et de penchant personnel – compte autant que les calculs sophistiqués dans les décisions.
Cette dimension « experte » de la décision intuitive cohabite aussi avec des pratiques plus ésotériques. Profitant de la réhabilitation scientifique de l’intuition, certains consultants profitent du créneau porteur du « management intuitif » pour vanter les vertus de la voyance ou du tarot de Marseille dans les choix stratégiques ou le recrutement du personnel (8).
◊ L’intuition
est-elle fiable ?
L’intuition étant finalement une notion assez vague recoupant à peu près tout ce qui s’impose comme une évidence mais que l’on ne sait pas expliquer rationnellement, on comprend qu’il soit difficile de répondre simplement à cette question : peut-on s’y fier ?
En analysant de plus près la notion, on a découvert ses différentes composantes : les heuristiques spontanées (voir l’heuristique de l’ignorance de Gigerenzer), les « intimes convictions » et le flair liés à l’expérience de l’expert, l’intelligence émotionnelle* féminine et l’esprit de finesse ou encore les différentes formes d’inconscient cognitif*, ainsi que toutes les hybridations possibles entre ces formes de connaissance. Les philosophes du passé (Baruch Spinoza, Emmanuel Kant ou Blaise Pascal, encadré ci-dessous) avaient déjà dépisté ces divers types d’intuition.
Tous peuvent être considérés comme des formes de savoir et de compétence cristallisées au fil du temps. Certaines (comme l’intuition mathématique des enfants) relèvent, selon G. Gigerenzer, de ce que l’on nommait autrefois des « instincts » : des compétences spontanées issues de l’évolution d’un cerveau. Celui-ci a appris à détecter rapidement des informations subtiles qui lui permettent de rapidement faire un diagnostic et de réagir : c’est le cas pour la perception des visages et de leur expression par exemple.
D’autres sont des connaissances matérialisées par l’expérience individuelle – le flair ou le coup d’œil de l’expert. Cela relève aussi de processus mentaux acquis au fil d’une longue pratique intériorisée sous la forme de réactions quasi « réflexes ».
On comprend que ces formes d’intuition puissent avoir une pertinence sans avoir à évoquer un mystérieux « sixième sens » irrationnel. Comme toute autre compétence cognitive, l’intuition n’est donc ni infaillible ni systématiquement trompeuse.
http://www.scienceshumaines.com/peut-on-se-fier-a-ses-intuitions_fr_30798.html
Les hanafites soutiennent qu’il est permis de donner le sermon dans une autre langue que l’arabe que l’auditoire soit arabe ou non. Cependant, la majorité des juristes musulmans pensent qu’une des conditions requises pour le sermon du vendredi est qu’il soit donné en arabe.
Les malékites affirment que le sermon doit être donné en arabe, et qu’il n’est pas permis de le faire dans une autre langue, même si l’auditoire n’est pas arabophone.
Les hanbalites, quant à eux, disent que si le prédicateur est arabophone, alors le sermon doit être donné en arabe. Sinon, il lui est permis de le faire dans n’importe quelle autre langue qu’il maîtrise, que l’auditoire soit arabophone ou non. Dans tous les cas, les versets coraniques doivent être récités en arabe.
Les shaféites basent leur avis sur ce point, stipulant qu’une des conditions du sermon du vendredi est qu’il soit prononcé en arabe. Ceci s’applique lorsque l’auditoire est arabophone. Dans le cas contraire, l’imam n’est pas tenu de donner le sermon en arabe. Il peut parler dans sa propre langue mais les versets coraniques doivent être récités en arabe.
Sheikh Jâd Al-Haqq ajoute qu’étant donné que le but du sermon du vendredi est d’exhorter les gens, la priorité va à l’opinion d’Abû Hanifah autorisant l’usage d’une langue autre que l’arabe. Cela est plus en accord avec la nature et le but de l’assemblée.
Si toutefois on souhaite suivre l’opinion de la majorité des juristes, une autre alternative peut-être proposée. L’Imam peut donner les deux parties du sermon du vendredi en arabe, suivies d’une traduction pour chacune d’entre elles dans la langue de l’auditoire. De cette manière, comme l’a souligné Sheikh Jâd Al-Haqq, le message parvient à l’ensemble de l’auditoire sans aller à l’encontre des règles juridiques (de donner le sermon en arabe) et en réalisant l’objectif de guider les fidèles en prêchant dans leur langue maternelle.
Allah le Tout-puissant sait mieux.
P.-S.
Traduit de la Banque de Fatâwâ du site islamonline.net
http://www.islamophile.org/spip/Faire-le-sermon-du-vendredi-dans.html
1. Par islamiates le 02/07/2024
Salam Les sourates sont données à titre d'exemple. Merci pour votre réactivité