Si vous avez déjà eu besoin de vous faire opérer, vous connaissez l'instruction: pas de boisson ni de nourriture à partir de minuit la veille de l'opération.
Savez-vous pourquoi il faut être à jeun avant une anesthésie?
L'anesthésie entraîne un risque d'inhalation du contenu gastrique
Il peut arriver, au cours de l'une des étapes de l'anesthésie (induction, entretien de l'anesthésie ou réveil), que le patient régurgite ou souffre de vomissements. Il existe alors un risque grave que le contenu de l'estomac pénètre dans les poumons, ce qui peut obstruer les bronches et brûler leur muqueuse.
Cette complication grave a été décrite en 1946 par le Dr Mendelson.
C'est pour l'éviter qu'il est interdit de manger avant une opération chirurgicale nécessitant une anesthésie générale.
Un jeûne de 6 heures s'impose avant toute anesthésie
La prévention de cet accident impose le respect d'un jeûne de 6 heures avant toute opération programmée. En cas d'intervention dans l'urgence chez une personne non à jeun (ou dont le jeûne n'est pas connu), des techniques d'induction de l'anesthésie très spécifiques sont utilisées.
C'est également le cas pour les personnes qui présentent des facteurs de risque.
Accidents d'anesthésie: quels sont les facteurs favorisants?
Globalement, les facteurs de risque d'accident pendant l'anesthésie correspondent à tous les troubles et à toutes les affections susceptibles de modifier la vidange gastrique:
Troubles de la déglutition.
Antécédent de chirurgie de l'estomac ou de l'oesophage.
Maladies favorisant le reflux gastro-oesophagien (remontées acides, régurgitations) ou diminuant le tonus du sphincter du bas de l'oesophage.
Grossesse.
Syndrome occlusif.
Diabète.
Obésité.
Tabac + alcool.
Assouplissement des 6 heures de jeûne
Si les 6 heures de jeûne avant une opération chirurgicale permettent efficacement de prévenir cette complication grave, le jeûne prolongé peut s'accompagner de perturbations métaboliques et psychologiques, avec notamment un déficit hydrique et une sensation de faim et de soif importante, tout particulièrement chez les enfants très jeunes.
Pour pallier ces inconvénients, on peut dans certains cas obtenir une sorte de dérogation. Si la consommation de tout aliment reste rigoureusement interdite, il est possible d'autoriser la prise de "liquide clair" jusqu'à 2 heures avant l'anesthésie.
Les liquides clairs désignent des boissons ne contenant pas de particule, pas de lipide (pas de lait ni laitage) et pas d'alcool: eau, café, jus de fruits sans pulpe, boissons sucrées non gazeuses.
Chez les enfants de moins de 2 ans, l'équivalent d'une tétée de lait est parfois autorisé jusqu'à 4 heures avant l'anesthésie.
Dans tous les cas, ne prenez jamais l'initiative.
Seul le médecin, l'infirmière ou l'anesthésiste vous indiquera s'il est possible dans votre cas de boire ce type de boissons jusqu'à 2 heures avant l'anesthésie!
http://www.e-sante.be/pourquoi-faut-il-etre-jeun-avant-anesthesie/2/actualite/851
Extraits : Zâd el Ma’âd d’ibn Qaïyam el Jawziya (1/54-65).
Allah élit certains jours de l’année dont le meilleur est celui du Grand ‘Aïd (Yawm e-Nahr) ; c’est le « Grand Jour » du pèlerinage (el Hadj el Akbar) conformément au Hadith rapporté dans e-Sunan, et selon lequel le Prophète (r) déclare : « Le meilleur jour auprès d’Allah, c’est le Jour de l’Immolation, puis le jour du « séjour » (el Qarr) à Mina. »[1]
Selon une autre opinion, le Jour de ‘Arafa serait plus méritoire comme nous l’apprend la tendance la plus répandue des partisans de Shâfi’î, car assument-ils, ce jour-là correspond au « Grand Jour » du Hadj, et celui-ci permet d’effacer deux années de péchés.[2] En outre, il n’y a pas un jour où Allah affranchit le plus de Ses créatures de l’Enfer que celui de ‘Arafa,[3] et Lui-même (I) se rapproche de Ses serviteurs à l’occasion d’un rassemblement sur lequel Il se vante auprès des anges. La meilleure opinion reste la première, car aucun argument solide ne peut aller à l’encontre du Hadith sur la question.
Yawm el Hadj el Akbar correspond au jour de l’Aïd selon la bonne opinion comme le spécifie le Verset dans lequel le Très-Haut dit : (Et l’appel aux hommes de la part d’Allah et de Son Messager pour le Grand Jour du Hadj).[4] Il est notamment certifié dans les recueils d’el Bukhârî et de Muslim, qu’Abû Bakr (t) et ‘Ali (t) ont effectivement fait cet appel, le jour de l’Aïd non celui de ‘Arafa.[5]
D’après Sunan Abû Dâwûd également, le Prophète (r) informe avec une chaîne narrative plus authentique : « Le Grand Jour du Hadj, c’est le Jour de l’Immolation. »[6] Abû Huraïra et une partie des Compagnons s’accordent à dire la même chose. Par ailleurs, ‘Arafa vient juste avant l’Aïd ; le pèlerin y stationne, humble, repentant, suppliant et adjurant le Seigneur de lui venir en aide. Le jour suivant, il se rend à La Mecque pour visiter la kaaba. C'est pourquoi le Tawâf est désigné comme la visite de la Ka’ba. Les pèlerins, après s’être purifiés de leurs péchés la veille, le Seigneur les invite à Lui rendre visite dans Sa « Maison ». C'est pourquoi il est demandé ce jour-là d’immoler une offrande, de se raser la tête, et de jeter les pierres à la Jamara, ce qui constitue la plupart des rites du Hadj. Le lavage et les ablutions que l’on réserve le jour d’avant vient en préparatif à ce grand jour.
D’autre part, les dix premiers jours de Dhû el Hidja sont les meilleurs jours qui soient ; Allah les considère comme la meilleure période de l’année. Il est certifié dans Sahîh el Bukhârî, selon ibn ‘Abbâs (t), que le Prophète a affirmé : « Il n’y a pas de jours où les œuvres pieuses sont les plus aimées auprès d’Allah que ces dix premiers jours.
- Cela concerne même le Jihâd sur le sentier d’Allah ? Lui a-t-on demandé.
- Cela concerne même le Jihâd sur le sentier d’Allah, sauf pour un homme qui y aurait investi son argent et sa personne et qui y aurait tout laissé. »[7]
Ils correspondent aux jours par lesquels Allah jure dans Son Livre lorsqu’Il dit : (Par l’aurore • Par les dix nuits).[8] Il est donc plus recommandé au cours de cette période de proclamer la Grandeur d’Allah (en disant Allahou Akbar !), Sa Glorification (en disant Subhâna Allah !), et Ses Louanges (en disant el Hamdou li-lah !). Le Prophète (r) enjoint à ce sujet : « Multipliez-y de proclamer la Grandeur d’Allah, Sa Glorification, et Ses Louanges. »[9] Le mérite de ces jours, par rapport aux autres moments de l’année, est aussi différent que le mérite des lieux rituels du Hadj par rapport aux autres endroits du monde.
Concernant les mois de l’année, celui du Ramadhan est le meilleur d’entre tous, ses dix dernières nuits sont les meilleures de l’année, et la nuit du Destin vaut mille mois. Il est toujours possible de se demander lesquels d’entre les dix premiers jours de Dhû el Hidja et les dix dernières nuits du Ramadhan, ont plus de mérite ? Il est possible de répondre qu’en réalité les dix dernières nuits du Ramadhan sont plus méritoires que les dix premières nuits de Dhû el Hidja et qu’à l’inverse les dix premiers jours de Dhû el Hidja soient meilleurs que les dix derniers jours du Mois des jeûneurs.[10] Cette explication résout ainsi tout problème ! Pour preuve, les dix dernières nuits du Ramadhan ont une valeur particulière, car elles comptent en leur sein la Nuit du Destin. Quant aux jours de Dhû el Hidja, leur valeur particulière est due aux mérites de certains jours qui les composent comme celui de l’Aïd, celui de ‘Arafa, et les trois jours de Mina (Ayâm e-Tashrîq).
À la question, laquelle d’entre la journée du vendredi et celle de ‘Arafa a le plus mérite, en sachant qu’ibn Hibbân rapporte dans son recueil e-Sahîh, un Hadith d’Abû Huraïra, selon lequel le Prophète (r) a dit : « Il n’y a pas un jour plus meilleur sur lequel le soleil se lève et se couche que celui du vendredi. »[11] Dans le Hadith de Aws ibn Aws, il est également précisé : « Le meilleur jour sur lequel le soleil se lève et se couche est le vendredi. »[12] Nous pouvons dire en réponse que certains savants favorisent effectivement le vendredi à ‘Arafa en s’appuyant sur le Hadith précédemment cité. El Qâdhî Abû Ya’la mentionne même une version d’après Ahmed disant que la nuit du vendredi est plus méritoire que la nuit du Destin. La bonne opinion consiste à dire en fait que si le vendredi est indiscutablement le meilleur jour de la semaine, ‘Arafa et le jour de l’Aïd sont les meilleurs jours de l’année ; cela concerne tout aussi bien la nuit du Destin au regard de la nuit du vendredi. C’est pourquoi, quand ‘Arafa tombe un vendredi, il a d’autant plus de faveurs que s’il tombait n’importe quel autre jour et cela pour les raisons suivantes :
Premièrement : ce rassemblement coïncide avec les deux meilleurs jours de l’année.
Deuxièmement : il y a une heure le vendredi où les invocations sont sûres de se voir exaucées ; selon l’opinion la plus répandue, cette heure a lieu après le ‘Asr, c’est l’heure à laquelle les pèlerins consacrent à ‘Arafa leurs humbles supplications à leur Seigneur.
Troisièmement : c’est le jour où le Messager d’Allah (r) se trouvait à ‘Arafa.
Cinquièmement : le jour où ‘Arafa tombe un vendredi, cela correspond au jour où tous les musulmans de la terre se réunissent en vue d’écouter le sermon et de faire la prière du vendredi. C’est le seul jour où tous les gens qu’ils soient dans leur mosquée ou sur le sol du périmètre de ‘Arafa, se consacrent à la dévotion ; en cela, cet événement est unique.
Cinquièmement : Le vendredi est un jour de fête hebdomadaire tout comme ‘Arafa est un jour de fête annuel en l’honneur des pèlerins qui s’y trouvent. C'est pourquoi il est déconseillé de jeûner lors de cette « manifestation spirituelle ». Les avis des savants divergent au sujet de savoir quelle sagesse se cache derrière la recommandation de ne pas être à jeun en vue d’affronter un tel événement. Une certaine tendance assume que cela permet de rester fort afin de mieux affronter les invocations spécifiques à ce jour. D’autres savants à l’instar de Sheïkh el Islam ibn Taïmiya voient plutôt que ‘Arafa est un jour de fête pour les pèlerins qui s’y trouvent. Il est donc déconseillé de jeûner lors d’une telle occasion. L’argument s’incarne dans le Hadith rapporté dans e-Sunan, et selon lequel le Prophète (r) a dit : « Le Jour de ‘Arafa, le Jour du Sacrifice, et les jours de Mina sont des jours de fête pour nous les adeptes de l’Islam. »[13] Notre Sheïkh a fait le commentaire suivant : « ‘Arafa est un jour de fête pour les gens qui s’y réunissent en raison justement de leur rassemblement, contrairement aux gens d’autres horizons qui se réunissent le lendemain leur jour de fête à eux ; ainsi, quand ‘Arafa et le vendredi tombent un même jour, cela signifie que deux fêtes sont réunies lors d’une même occasion. »
Sixièmement : C’est le jour où le Très-Haut a parachevé Sa religion en faveur des croyants et où Il les a parfait de Ses bienfaits comme il est certifié dans Sahîh el Bukhârî, selon Târiq ibn Shihâb, un juif s’est présenté devant ‘Umar ibn el Khattâb pour lui dire : « Ô commandant des croyants ! il y a un Verset que vous lisez dans Votre Livre Sacré s’il avait été révélé à nous les juifs et que nous connaissions le jour où il a été révélé, nous l’aurions pris comme jour de fête !
- Quel est ce Verset ? Lui demanda-t-il.
- Celui-ci : (Aujourd’hui, J’ai parachevé votre religion, Je vous ai parfait de Mes bienfaits, et Je vous ai agréé l’Islam comme religion).[14]
- Je connais le jour et l’endroit où il fut révélé ; il fut révélé au Messager d’Allah un vendredi à ‘Arafa, alors que nous étions stationnés avec lui. »[15]
Septièmement : Ce jour coïncide avec le Grand Rassemblement et le Grand Événement, qu’est le Jour de la Résurrection qui aura lieu un vendredi, comme le souligne le propos prophétique suivant : « Le meilleur jour sur lequel le soleil se lève est le vendredi ; c’est le jour où Adam fut créé, où il fut introduit au Paradis, où il en fut chassé, et où l’Heure se déclenchera ; il y a une heure ce jour-là où chaque musulman qui implore un bien au Seigneur se le verra exaucé. »[16] C'est pourquoi Allah a prescrit à Ses serviteurs un jour où ils se réunissent afin de se remémorer le début et la fin du monde, le Paradis et l’Enfer. Il a réservé le vendredi aux membres de cette communauté, car c’est le jour où le monde commença et où il finira. De la même manière, ‘Arafa, qui est le plus grand événement sur terre rappelle le Grand Rassemblement après la fin du monde, au cours duquel les hommes seront confrontés au Seigneur (I) ; avant le milieu du jour, les bienheureux seront installés au Paradis et les malheureux en Enfer.
Huitièmement : La journée et la veille du vendredi se distinguent pour offrir plus de rituels que les autres jours de la semaine. La plupart des pervers eux-mêmes le respectent particulièrement. Ils n’osent pas y désobéir au Tout-Puissant de peur qu’Il leur précipite leur châtiment sans attendre. Cette conviction que l’expérience confirme est profondément ancrée en eux en raison du caractère exceptionnel et honorable de ce jour auprès d’Allah qui l’a choisi d’entre tous les autres jours. Nul doute que ‘Arafa lui donne ainsi un plus grand ascendant.
Neuvièmement : Le vendredi correspond au jour de la « faveur supplémentaire » (Mazîd) dont pourront jouir les habitants du Paradis ; ils se réuniront à cette occasion dans la vallée Afîh où il leur sera installé des chaires en perles et en or imprégnés de topaze et de rubis sur des dunes en musc. Ils contempleront leur Seigneur (I) qui se dévoilera à leurs yeux. Celui qui attend le plus cet événement est celui qui se rend le plus tôt au sermon du vendredi et qui se rapproche le plus près de la chaire de l’Imam. Les bienheureux sont impatients de découvrir ce jour du Mazîd qui se déroulera un vendredi ; le fait que ‘Arafa tombe ce fameux jour, cela lui donne une particularité supplémentaire et un mérite qu’aucun autre jour ne peut s’arroger.
Dixièmement : Allah se rapproche l’après-midi de ‘Arafa de Ses serviteurs présents à cette occasion et en faveur desquels Il se vante auprès de ses anges en proclamant : « Que veulent-ils tous ces gens ? Je vous prends en témoin que Je leur ai pardonné ! »[17] L’instant où le Très-Haut est près de Ses créatures correspond à une heure où les invocations sont inévitablement exaucées. Quiconque rempli d’humilité et de dévotion invoque un bien au cours de cette période ne sera pas déçu. Ainsi, il se produit deux sortes de rapprochement lors de cette occasion ; la réponse du Seigneur aux invocations est proche et indubitable d’une part, et d’autre part Lui-même est proche de Ses serviteurs présents à ‘Arafa. Les croyants ressentent dans leur cœur ces notions capables de redoubler en eux de force, de joie, de bonheur, de réjouissance, et d’espoir envers les faveurs et les dons de Leur Seigneur. Tous ces arguments et bien d’autres nous amènent à conclure que ‘Arafa est plus méritoire lorsqu’il tombe un vendredi.
Que les prières d’Allah et Son Salut soient sur Mohammed, ainsi que sur ses proches,
et tous ses Compagnons !
Traduction et adaptation : Karim Zentici
Révision : Abu Hamza Al-Germâny
Publié par
Le bureau de prêche de Rabwah (Riyadh)
www .islamhouse.com
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[1] Rapporté par Abû Dâwûd (1765) et Ahmed (4/350).
[2] Voir : Sahîh Muslim (1162).
[3] Voir : Sahîh Muslim (1348).
[4] Le repentir ; 3
[5] Rapporté par el Bukhârî (8/240), et Muslim (1347).
[6] Rapporté par Abû Dâwûd (1945).
[7] Rapporté par el Bukhârî (2/382, 383).
[8] L’aurore ; 1, 2
[9] Rapporté par e-Tabarânî dans el Kabîr (3/110/1).
[10] Sheïkh el Islâm ibn Taïmiya a donné cette réponse dans Majmû’ el Fatawa (25/287), lorsqu’on lui posa cette question. Si cette réponse suscita l’admiration de son disciple ibn el Qaïyam comme en témoigne son commentaire à cette Fatwa, on ne peut en dire autant de son disciple plus éloigné ibn Rajab qui estime que cette opinion provenant d’un savant des nouvelles générations, est très éloignée de la vérité ! [Voir : Latâif el Ma’ârif (p. 468)]
[11] Rapporté par ibn Hibbân (551).
[12] Cet énoncé est rapporté par Muslim (854).
[13] Rapporté par Abû Dâwûd (2419) et e-Tirmidhî (773).
[14] Le Repas Céleste ; 3
[15] Rapporté par el Bukhârî (1/97).
[16] Rapporté par Muslim (852, 854).
[17] Rapporté par Muslim (1348).
I- Les droits des voisins
L’Islam a recommandé de bien traiter le voisin, en donnant à ce mot ce sens le plus large, car Allah I dit : ( Adorez Allah et ne Lui donnez aucun associé. Agissez avec bonté envers vos parents, les proches, les orphelins, les pauvres, le voisin proche, le voisin éloigné, le compagnon, le voyageur dans le besoin, et les esclaves en votre possession, car Allah n’aime pas, en vérité, le présomptueux, l’arrogant. )[1]
Il a interdit de porter préjudice au voisin, que ce soit par la parole ou par l’acte. Abû Houreira t rapporte qu’il fut dit au Prophète r : « Unetelle jeûne le jour et passe la nuit en prière, mais cause du tort à ses voisins par sa langue. » Le Prophète r dit alors : « Il n’y a rien de bon en elle, elle sera en Enfer » Et on lui dit aussi : « Une telle accomplit ses prières obligatoires, jeûne le mois de Ramadan, donne en aumône du fromage frais et ne porte préjudice à personne par sa langue. » « Elle ira au Paradis », dit le Prophète r.[2]
L’Islam a attribué au voisin une place de choix et un droit immense, comme le dit le Prophète r dans ce hadith : « [L'Ange] Gabriel ne cessait de me recommander d’avoir des égards pour le voisin si bien que je crus qu’il allait lui donner le droit à l’héritage »[3].
Il considère que faire du tort au voisin est incompatible avec la foi, car le Prophète r dit : « Par Allah, il ne croit pas ! Par Allah, il ne croit pas ! Par Allah, il ne croit pas ! » « - Et qui donc, Ô Messager d’Allah, lui demanda-t-on, ne croit pas ? » Il répondit : « Celui dont le voisin n’est pas à l’abri de la méchanceté et des maux »[4].
Le Messager d’Allah expliqua les droits du voisin à celui qui lui demanda « Quels sont les droits de mon voisin sur moi ? » : « Rends-lui visite quand il est malade, quand il meurt, suis son cortège funèbre, s’il te demande un prêt, accorde-le-lui, s’il n’a pas d’habit, habille-le. Félicite-le s’il lui arrive un bien, console-le s’il est victime d’un malheur, n’élève pas ton édifice de manière à l’empêcher de respirer l’air frais, ne l’indispose pas avec l’odeur appétissante de ta cuisson, à moins de lui en offrir une partie. »[5]
On doit supporter ses torts et être indulgent à son égard. Un homme dit à Ibn Abbas t : « J’ai un voisin qui me porte préjudice, m’insulte et me rend la vie difficile. » Il lui dit : « Va, s’il désobéit à Allah en te portant préjudice, toi, obéis à Allah en lui faisant du bien. »[6]
Le voisin jouit de ces droits même quand il n’est pas musulman. Nous en avons pour preuve l’exemple d’Abdullah ibn Amr t : On égorgea une brebis chez lui. Quand il revint, il dit : « Avez-vous offert une part à notre voisin juif ? En effet, j’ai entendu le Messager d’Allah r dire : « [L’Ange] Gabriel ne cessait de me recommander d’avoir des égards pour le voisin à tel point que je crus qu’il allait lui donner le droit à l’héritage » [7]
II- Les droits des compagnons
L’Islam a vivement recommandé de s’occuper des compagnons et a prescrit la bienveillance à leur égard, car le Prophète r dit : « Le meilleur des compagnons auprès d’Allah est le meilleur envers son compagnon, et le meilleur des voisins auprès d’Allah est le meilleur envers son voisin. »[8]
III- Les droits des hôtes
Dans l’Islam, l’hôte a le droit d’être honoré, car le Prophète r dit : « Que celui qui croit en Allah et au Jour Dernier soit bienfaisant envers son voisin. Que celui qui croit en Allah et au Jour Dernier traite son hôte avec égards et lui donne sa récompense. Et qu’elle est sa récompense, ô Envoyé d’Allah ? lui demanda-t-on. – C’est, répondit-il, un jour et une nuit et la durée de l’hospitalité est de trois jours. Tout ce qui est accordé au-delà est considéré comme une aumône. Que celui qui croit en Allah et au Jour Dernier ne dise que du bien ou qu’il se taise. »[9]
Dans l’Islam, honorer l’hôte fait partie des meilleures œuvres, car le Prophète r dit : « Il n’y a pas un homme meilleur que celui qui, montant sur son cheval, combat dans le sentier d’Allah et se met à l’abri des méfaits des hommes, ou que celui qui vit dans le désert avec ses moutons a des égards pour son hôte et lui donne son dû. »[10]
Il a aussi instauré une étiquette à observer avec l’hôte, notamment l’accueillir chaleureusement à son arrivée et prendre congé de lui convenablement. Le Messager d’Allah r dit : « Raccompagner son hôte jusqu’à la porte de la maison, fait partie de la Sunna. »[11]
L’invité doit aussi tenir compte de la situation de son hôte en évitant de lui imposer ce qu’il ne peut pas supporter, car le Prophète r dit : « Il n’est pas permis au musulman de séjourner chez son frère au point de le faire pécher –Ô Messager d’Allah, comment le faire pécher, dirent-ils ? – En séjournant chez lui alors qu’il n’a rien pour lui accorder l’hospitalité, répondit-il. »[12]
Relu et adapté pour islamhouse par :
Gilles KERVENN
Publié par le bureau de prêche de Rabwah (Riyadh)
www.islamhouse.com
[1] Sourate 4, verset 36.
[2] Al-Mustadrak (4/184), hadith n°7305.
[3] Al-Bukhârî (5/2239), hadith n°5668.
[4] Al-Bukhârî (5/2240), hadith n°5670.
[5] Al-Mu‘jamu-l-kabîr (19/419), hadith n°1014.
[6] 'Ihyâ'u ‘ulûmi-d-dîn (2/212).
[7] Voir la note 3 précédente.
[8] Ibn Khuzaïma (4/140), hadith n°2539.
[9] Al-Bukhârî (5/2240), hadith n°5673.
[10] Al-Mustadrak (2/76), hadith n°2378.
[11] Ibn Mâjah (2/1114), hadith n°3358.
[12] Muslim (3/1353), hadith n°48.
« Money doesn’t make you happy ».
Ainsi enseignait bien le vieil adage anglais, même si pour certains le bonheur est la bonne fortune dans tous les sens du mot. L’homme cherche à être heureux, mais il se rend compte le plus souvent que ce n’est sûrement pas l’abondance des biens matériels qui doit être liée nécessairement à l’idée du bonheur.
A ce sujet, et d’une manière anecdotique, on rapporte que le calife abbasside al Ma’mûn (813-833) fils de Haroun al-Rachid, avait, quant à lui, une conception du bonheur nullement assujettie à l’argent. En effet, un épisode resté célèbre dans l’histoire, raconte qu’un jour le grand calife demanda à ses commensaux de lui exposer leur définition du bonheur. Les réponses furent celles habituelles des courtisans : pour la plupart un mélange de flatterie, d’hypocrisie, de flagornerie et même de duplicité, s’arrêtant sur les biens de ce monde et les vanités du siècle. Puis, quelques-uns mirent en avant, la recherche, beaucoup plus honorable, de la connaissance et l’acquisition du savoir comme condition du bonheur ; d’autres, jouant sur la corde sensible de la piété proposèrent le recueillement et la méditation dans une attitude spirituelle. Mais, la réponse du riche et puissant al Ma’mûn fut d’énoncer tout simplement que le bonheur absolu est d’avoir une épouse qui vous aime et que vous aimez : « Vous avez de quoi vivre votre journée et vous n’avez pas affaire au calife ! ». La condition première du bonheur se trouvait donc, pour le commandeur des croyants, dans la tendresse des liens conjugaux et dans la modestie d’une vie simple loin du vacarme tumultueux de la grande ville et ses richesses étalées.
Dans la tradition islamique, l’argent n’est pas la condition nécessaire au bonheur. Bien au contraire, c’est plutôt la générosité qui rendra heureux et procurera un sentiment de satisfaction. Il est bien spécifié dans le Coran que la piété va de pair avec le don :
« Craignez Dieu autant que vous pouvez, écoutez, obéissez et faites largesses. Ce sera un bien pour vous. Et, ceux qui se seront préservés de leur propre avarice, voilà qui seront heureux »
Sourate 64, la grande perte, verset 16.
Tout comme dans un contexte de croyance religieuse, la notion du bonheur est relative à la conformité de la guidance divine :
« …Puis, si jamais un guide vous vient de Ma part, quiconque suit Mon guide ne s’égarera point et ne sera pas malheureux. » Sourate 20, ta ha, verset 123.
Pascal dans ses pensées exprime cette même idée du bonheur liée à la foi, en la formulant autrement :
« Tous les hommes recherchent d’être heureux. C’est le motif de toutes les actions de tous les hommes. Jusqu’à ceux qui vont se pendre. Et cependant depuis un si grand nombre d’années jamais personne, sans la foi, n’est arrivé à ce point où tous visent continuellement. »
La richesse, est-ce bien vu ?
D’un point de vue purement spirituel, la richesse est beaucoup plus perçue comme une épreuve que comme un bien en soi. Religieusement parlant, la fortune est une sorte de mise à l’examen de l’homme argenté quant à son attachement viscéral aux biens de ce monde. Mais à vrai dire, tant que la richesse n’est pas une fin en soi, elle est neutre. Elle n’a pas à être mal ou bien vue. S’enrichir pour entreprendre et fructifier les investissements en vue de produire et faire profiter tout l’entourage et par delà l’ensemble de la société, devient un acte louable. En revanche amonceler des fortunes sans les recapitaliser ni les réinjecter dans les circuits de production est vraiment détestable. Combien de fois l’homme fortuné a-t-il agi avec arrogance ? Le comportement des riches dans certaines situations fait glisser sur la pente raide de la tyrannie. Dans la tradition islamique, le Coran attire l’attention des croyants sur cette conduite afin de se prémunir de ses méfaits :
« Prenez-garde ! Vraiment l’homme devient rebelle, dès qu’il estime qu’il peut se suffire à lui-même à cause de sa richesse. » Sourate 96, l’adhérence, versets 6 et 7.
C’est pour cela que le troisième pilier de la pratique cultuelle en islam est l’aumône, qualifiée parfois de légale. Curieux adjectif pour un acte charitable qui doit être spontané, laissé à l’élan de générosité des croyants. En principe cet acte ne doit pas être soumis à l’obligation de la loi. Mais il se trouve qu’effectivement, l’aumône est une prescription fondamentale légalisée par de nombreuses injonctions coraniques. Elle relève de la loi de Dieu et est essentiellement orientée vers le divin via le visage de l’homme ici-bas. Elle est nommée tantôt zakat, tantôt sadaqa signifiant à la fois purification et accroissement avec des notions de caution et même d’émanation assainissante dans un cas et signifiant aussi sincérité et véridicité dans l’autre. C’est dire l’importance dans la vie religieuse des croyants, que revêt l’acquittement de l’aumône. Elle est homogène à la foi et va de pair avec la piété.
S’acquitter de l’aumône revient, en vérité, à purifier l’âme de l’animosité infâme et du vice de l’avarice afin de recevoir les bénédictions divines par l’action bienfaitrice du prophète de Dieu.
En réalité, l’aumône renvoie spirituellement parlant à la nudité primordiale de l’homme qui vient nu dans ce monde et repart, également, de ce monde dépouillé de tout. Il a beau courir après les richesses, amasser des biens, thésauriser des fortunes, il ne fera que gérer au mieux ce qui ne lui appartient pas. Il ne jouit que de l’usufruit de ce qui est à Dieu. Autant en donner, alors, une part à ceux qui sont dans le besoin. C’est un droit divin qui leur est accordé. Dans une optique de répartition équitable des richesses, les pauvres recevront ce qui leur est dû de la part de leur Seigneur par l’intermédiaire du croyant qui, riche et aisé, est encore une fois éprouvé par la fortune ! Il doit assumer ses responsabilités dans la Cité et contribuer à alléger la souffrance de ses semblables.
Toutefois, la discrétion est recommandée. Il n’y a pas à obliger ostensiblement le nécessiteux récipiendaire de la zakat ni à en faire état. Un tel comportement est réprouvé. Celui qui donne, aura à le faire avec circonspection.
L’argent peut-il être honnête ?
L’argent doit être honnêtement gagné, comme tout bien, il ne doit pas être mal acquis, sinon, comme le souligne le vieil adage, il ne profitera jamais. Après toutes les considérations spirituelles avancées précédemment, il n’y a tout de même aucune raison de ne pas vouloir gagner de l’argent pour améliorer notablement ses conditions et celles de ses proches. Mais pour être surtout un élément constructif dans le tissu social et économique dans la société, il y a lieu d’investir et de fructifier les capitaux pour l’intérêt de tous. Si l’argent n’a pas d’odeur, comme disait Vespasien, la pauvreté en a une et parfois elle « piquante ». Aussi est-il est légitime de s’en sortir. La dignité de l’être humain chez les personnes pauvres doit être absolument respectée, mais il faut œuvrer pour que l’état de pauvreté cesse et pour qu’il soit mis fin à l’indigence. Hormis les cas extrêmes d’allergie véritable à l’argent dans les comportements ascétiques et de vie acceptée dans le dénuement, la pauvreté ne constitue pas une fin en soi. Lorsque la misère s’abat, il est du devoir du miséreux de l’annihiler. C’est certes par des moyens légaux et licites qu’il faut en finir avec le manque et la gêne. Auquel cas, un travail justement rémunéré, un commerce honnêtement entrepris et une activité sérieusement menée sont autant de biais louables pour gagner sa vie honorablement et sortir donc de la situation de contraintes et de privations accablantes dans laquelle se trouve la personne indigente. Dans cette configuration, il n’y a plus aucun scrupule à recevoir de l’argent dûment et honnêtement gagné. C’est comme s’il y avait toujours quelque chose de louche et de suspect à être riche. Sans vouloir faire absolument l’éloge du faste, il paraît curieux de tenter de justifier un train de vie conséquent. Le malaise devant la richesse mine les relations entre les êtres. Et il n’y a aucune raison de susciter des problèmes avec la richesse en tant que telle, lorsqu’il n’y en a pas et lorsque l’argent est dûment et honnêtement gagné.
Pour revenir à l’aumône, considérée comme un droit divin sur les riches pour les pauvres. Ces derniers la reçoivent et la dépensent comme un bien honnête. D’ailleurs, ce ne sont pas que les pauvres qui reçoivent l’aumône. En effet, les destinataires bénéficiaires de la zakat sont spécifiés dans le Coran. Outre les pauvres et les nécessiteux, d’autres catégories sont mentionnées comme celle des percepteurs qui travaillent à sa collecte.
Ce sont les légistes et les jurisconsultes qui, par la suite, décideront des modalités de son acquittement. En numéraire ou en bien nature. Généralement, le croyant musulman calcule chaque année sa contribution. C’est une somme défalquée sur ce qu’il a pu épargner pendant une révolution d’un an lunaire hégirien. Elle est égale au quart du dixième de l’épargne.
Comment vivre l’amour de Dieu ?
L’amour de Dieu est, pour un croyant, la raison d’être lors de sa grande pâque sur terre. Le sentiment amoureux reflète bien des attitudes dans l’aventure humaine ici-bas. S’il met Dieu au-dessus de toutes ses passions et s’il fait triompher l’amour qu’il porte à Dieu sur toutes les autres inclinations, alors il aime vraiment Dieu. De même, il a vraiment la foi.
Si le commun des mortels n’éprouve amitié ou amour que pour un vulgaire profit mondain, le croyant qui désire obtenir l’agrément de Dieu et la satisfaction divine, a des vues plus élevées, des buts sublimes, loin du bourbier de la terre. Ainsi est le croyant véritable, que Dieu protège jalousement, qu’Il aime et chérit, et à l’appel duquel il accourt.
Il est enseigné dans la tradition prophétique que parmi les personnes que Dieu protégera de Son ombre, le Jour de la Résurrection, quand il n’y aura pas d’autre ombre que la Sienne, « ... Deux êtres qui s’aiment en Dieu, qui se réunissent et se séparent ainsi ».
Il est vrai qu’aimer autrui, par amour de Dieu, n’est pas aisé et n’est pas donné, c’est une affaire subtile, fine, sérieuse, qui implique de lourds devoirs. Aimer son frère en Dieu, c’est d’abord lui donner le pas sur soi-même, le tenir pour plus méritant et s’en faire la rançon. C’est être son conseiller sincère et fidèle, l’avocat et le défenseur de son sang, sa famille, son bien et son honneur. C’est s’inquiéter de son absence, lui rendre visite. Tout cela en vue d’une seule chose : l’agrément de Dieu.
Aimer pour Dieu conduit au parachèvement de la foi.
L’amour que porte le croyant pour ses frères les hommes est pur, désintéressé. Il aime pour eux ce qu’il aime pour lui-même, en leur accordant la priorité. Le Prophète a retourné la fameuse golden rule : « Ne fais pas à autrui ce que tu n’aimes qu’on te fasse »
« Nul d’entre vous ne peut prétendre être croyant jusqu’à ce qu’il aime pour son frère ce qu’il aime pour lui-même. »
Mais cet amour ne doit pas signifier complaisance, complicité dans le mal et l’injustice. La meilleure façon d’aimer quelqu’un en Dieu, c’est d’être pour lui un miroir de l’âme où il puisse constater ses défauts et ses faiblesses. C’est aussi de ne pas le laisser s’égarer dans les vallées tortueuses de la passion aveugle, de lui ordonner le Bien, de lui proscrire le Mal.
Quand le croyant aime son frère en Dieu, il doit l’en informer. Pour que leur amour soit réciproque. Le prophète Muhammad a montré à ses compagnons comment faire pour parvenir à s’aimer en Dieu :
« Par celui qui tient mon âme dans Sa Main ! Vous n’entrerez au Paradis que lorsque vous serez croyants, et vous ne serez croyants que lorsque vous vous aimerez ! Vous indiquerai-je une chose qui vous permettra de vous aimer les uns les autres si vous la faites ? Commencez par bien vous saluer mutuellement ! »
Pour citer cet article :
Ghaleb Bencheikh. «La richesse, une épreuve pour le croyant». Revue Quart Monde, N°208 - Les religions : leviers ou linceuls pour le combat des pauvres ?Année 2008Revue Quart Monde
document.php?id=2518
Quelques mots à propos de : Ghaleb Bencheikh
Ghaleb Bencheikh, docteur ès sciences et physicien français, il est également de formation philosophique et théologique et anime l'émission Islam dans le cadre des émissions religieuses diffusées sur France 2 le dimanche matin. Il préside la Conférence mondiale des religions pour la paix et appartient au comité de parrainage de la Coordination française pour la Décennie de la culture de non-violence et de paix. Bibliographie : Alors, c'est quoi l'islam ? , éd. Presses de la Renaissance, 2001 ; L'islam et le judaïsme en dialogue (avec Salam Shalom et Philippe Haddad et la collaboration de Jean-Philippe Caudron), éd. de l'Atelier, 2002 ; La Laïcité au regard du Coran, éd. Presses de Renaissance, 2005.
LA DOT N'EST PAS UN PRIX QU'ON PAYE EN ÉCHANGE DE LA FEMME:
L'idée reçue concernant la dot et qui est entretenue par beaucoup de gens a pour origine une considération erronée et arriérée pour laquelle la dot est le prix qu'on paye en échange de la femme. Avec cette manière de voir l'homme serait le propriétaire de la femme qu'il a payée à prix d'argent.
A partir d'une telle considération, certaines femmes parlent de leur dot à la manière populaire en disant: "C'est ma dot, le prix de ma personne!". La dot serait, selon cette manière de voir, une sorte de droit d'appropriation. De même, la considération selon laquelle la hausse de la valeur de la dot est une manière d'affirmer la valeur sociale de la femme serait semblable à la hausse de la valeur de la marchandise pour affirmer ainsi sa valeur marchande.
Le Coran parle de la dot en tant que cadeau. Il dit à ce propos:
"Versez à vos femmes leurs dots de mariage en tant que cadeau 'nihla'…."Coran, "an-Nisa"' (les Femmes), IV 4 ;…où la "nihla" est le don, ce que l'on donne en échange de rien. Cela veut dire que la dot est un symbole d'amour et non pas un prix. Pour cette raison, nous remarquons que certains jurisconsultes disent que la formule légale à prononcer pour valider le contrat de mariage peut être l'équivalent arabe de l'expression suivante: "Je te donne une telle en mariage sur la base de la dot de… et non pas contre la dot de…", car la particule arabe équivalente à "contre" signifie l'échange alors que la dot n'a rien à voir avec l'échange. Elle est simplement une condition parmi d'autres dans l'ensemble des conditions du contrat. Pour cette raison, les jurisconsultes sont unanimes sur le fait que si la dot du mariage est invalidée, pour une raison ou une autre, le contrat de mariage reste valide.
On adopte, dans une telle situation, une solution consistant à valider le mariage sur la base de la dot fixée dans un contrat de mariage équivalent. Cela prouve que la question de la dot n'est pas en rapport avec la matière du contrat conjugal, mais l'une des conditions, des attendus et des questions annexées au contrat. Nous pensons que la femme qui se respecte est celle qui ne permet pas à ce qu'on s'attarde à parler au sujet de la valeur et du montant de la dot. La Noble Tradition dit à ce propos: "La femme néfaste c'est celle dont la dot est élevée" …dans la mesure où la dot élevée peut compliquer sa relation avec son mari et menacer la mariage. N'est-ce pas que beaucoup de femmes restent sans mariage par la faute de leurs parents qui, vivant dans une société qui élève la valeur de la dot, exagèrent, de leur côté, le montant de la dot qu'ils exigent, ce qui décourage le candidat au mariage et l'oblige à arrêter sa démarche?
Nous avons lu que chez certains peuples, comme les Hindous, entre autres, dont les coutumes exigent que les parents de la fille versent une dot à l'homme qui se marie avec elle, on cherche à reculer l'âge du mariage de la fille sous la pression du coût élevé d'une telle opération. Pour cette raison, et qu'elle soit versée à l'homme ou à la femme, la dot ne doit être considérée que comme un symbole sans valeur marchande surtout qu'elle ne constitue, contrairement à ce que croient certains, aucun facteur de stabilité ou d'équilibre de la vie conjugale.
Nous pensons, d'autre part, que l'homme qui ne craint pas Dieu et qui ne possède pas un bon caractère moral peut facilement obliger sa femme, ou la pousser à demander le divorce et à abandonner la dot de son propre gré. Il peut le faire en créant les conditions, les circonstances et les atmosphères psychologiques nécessaires pour qu'elle renonce à ses droits. On peut même trouver des pratiquants qui, sans divorcer, ne font envers leurs femmes que le minimum de leurs obligations sur le plan des dépenses ou des échanges de la vie conjugale.
Ce qui sauvegarde la vie conjugale ce sont l'amour, la compassion, la responsabilité mutuelle des deux époux et leurs bons caractères de qualité islamique. La femme doit chercher dans l'homme de sa vie, sa piété, son bon caractère et son respect pour la femme et pour la vie conjugale. S'il est pauvre, elle doit l'aider financièrement et ses parents doivent le traiter comme ils le font avec leur fille ou leurs autres enfants…
Pour toutes ces raisons, nous pensons que les considérations qui lient la valeur de la femme à celle de sa dot et font de celle-ci un élément de pression vis-à-vis de l'homme sont des considérations non islamiques et non humaines…, des considérations qui ne vont pas de pair avec le respect qu'on doit à la femme.
http://francais.bayynat.org.lb/femme_en_Islam/echange_de_la_femme.htm
1. Par islamiates le 02/07/2024
Salam Les sourates sont données à titre d'exemple. Merci pour votre réactivité