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Blog de Islamiates

Soubhana Allah: comment le pingouin est-il capable de survivre sans se geler?


Et dans votre propre création, et dans ce qu’Il dissémine comme animaux, il y a des signes pour des gens qui croient avec certitude. (Coran, 45 : 4)

Les pingouins sont les créatures les plus répandues sur les chapeaux de glace au pôle. À la différence d'autres oiseaux, les pingouins sont incapables de voler. Toutefois, une fois dans l'eau, ils se transforment en nageurs experts. Ils peuvent nager rapidement et avec une grande agilité, grâce aux propriétés incomparables de leurs corps. Les plumes qui couvrent leurs corps sont imperméabilisés par une huile particulière. Les pingouins ont ainsi une tenue de plongée qui leur permet de nager au-dessous de l'eau, et à une vitesse allant jusqu'à 25 km/h.

Les oiseaux volants doivent être légers. C'est pourquoi ils ont été créés avec des os creux. Quant aux pingouins, ils ne doivent pas être légers pour pouvoir plonger dans les vagues. Ils ont donc été créés différemment : leurs os sont pleins. Ils peuvent ainsi chasser facilement les poissons dans les profondeurs de l'océan.

Nous admirons cette conception particulière des pingouins. C'est la seule catégorie d'oiseau qui peut plonger à une profondeur en bas de 600 mètres. Cette plongée peut durer 10-15 minutes. Il existe une explication pour cette durée. La recherche a montré que lorsque les pingouins mangent les poissons dans le froid glacial, leurs estomacs refroidissent, ralentissant par ce fait, leurs métabolismes. Ce métabolisme ralenti réduit leur besoin d'oxygène, ce qui les aide à passer plus du temps au-dessous de l'eau.

Alors, comment se fait-il que les pingouins soient capables de survivre sans se geler dans le froid de -50°, en dépit des vents et des tempêtes de neige acérés ? La réponse à cette question se trouve dans la conception de leurs plumes. Leur plumage est formé de trois couches. La première représente les plumes externes serrées. Immédiatement au-dessous, vient une couche aérienne qui agit comme un mur d'isolation. La troisième et la dernière, c'est la couche épaisse de graisse. Grâce à ce manteau adapté, les pingouins sont capables de survivre dans le froid endurci pendant des jours, des semaines, voire leurs vies entières.

Seules les pattes des pingouins entrent en contact avec la glace. Alors, est-ce que les pattes des pingouins, qui passent des mois touchant la glace, gèlent-elles ? Non, parce que les pattes des pingouins ont une forme particulière. Le secret, derrière ce fait, se trouve dans le réseau incomparable de veines qui les traversent. Dans ce système de circulation, les artères et les veines adjacentes forment un système d'échange de chaleur dans les passages opposés. Les membres supérieurs contiennent un réseau remarquable d'échange de chaleur qui permet au sang retourné frais d'absorber de la chaleur du sang courant. Les artères réchauffent constamment les veines, et les veines amènent le sang frais vers les artères. Grâce à ce réseau circulatoire méticuleux, les pingouins ne perdent jamais de la chaleur de leur corps, et leurs pattes ne gèlent jamais.

Dieu le Tout-Puissant a équipé les pingouins par ce système pour leur permettre de vivre confortablement dans cet environnement ardu, et Il a fait ceci avec la plus grande créativité.

 

HARUN Yahya

  • e6un7

Comment Abraham aurait-il pu être un "musulman", alors que le Coran n'était pas encore révélé à son époque ?

Le Coran dit : "O Gens du Livre, pourquoi disputez-vous au sujet de Abraham alors que la Torah et l'Evangile ne sont descendus qu'après lui ? (…) Abraham n'était ni juif ni chrétien, mais il était monothéiste musulman. Et il n'était pas polythéiste" (Coran 3/65-67). Abraham n'était effectivement pas polythéiste mais monothéiste ; comment peut-on d'un côté dire qu'Abraham n'était pas juif parce que la Torah n'était pas encore descendue et qu'il n'était pas chrétien parce que l'Evangile n'était pas encore révélé, mais d'un autre côté affirmer sans ciller qu'il était musulman ? Le Coran non plus n'était pas encore révélé ! Cela ne me paraît pas très logique ni très impartial.

Pour ce qui est du rappel qu'Abraham (sur lui la paix) n'était pas polythéiste, il est en fait adressé aux Arabes de l'époque du Prophète Muhammad (sur lui la paix), qui disaient être sur les traces de Abraham – celui-ci étant l'ancêtre d'une partie d'entre eux par Ismaël – mais qui, parallèlement, pratiquaient allègrement le polythéisme. Le Coran est donc venu leur dire en substance : "Vous dites être sur les traces de Abraham. Pourtant celui-ci n'était pas polythéiste. Pourquoi l'êtes-vous donc ?"

Pour ce qui est maintenant de l'affirmation qu'Abraham était "musulman", il faut savoir que le texte coranique arabe emploie en fait le terme "muslim" ; or ce terme est à bien comprendre :

A) Si on utilise ce terme "muslim" dans le sens conventionnel (istilâhî) qu'il a depuis le VIIème siècle de l'ère chrétienne, à savoir "celui qui adhère à la religion apportée par Muhammad dans le Coran et la Sunna, non seulement en la plate-forme qu'elle a en commun avec tous les messages apportés par les prophètes précédents mais aussi avec ses particularités propres (shir'a wa minhâj, Loi et Voie)", alors ces particularités n'ayant pas encore été révélées à l'époque de Abraham, ce dernier n'était effectivement pas "muslim", donc pas "musulman" dans ce sens.

B) Par contre, si on utilise ce terme "muslim" dans le sens littéral (lughawî) qu'il a en langue arabe, à savoir "celui qui est soumis à Dieu", alors Abraham, comme d'ailleurs tous les prophètes de Dieu, a eu comme religion la "soumission à Dieu".

Et c'est dans ce sens B que le Coran a employé le terme "muslim" dans les versets que vous avez cités, versets que pour ma part je traduirais ainsi : "O Gens du Livre, pourquoi disputez-vous au sujet de Abraham alors que la Torah et l'Evangile ne sont descendus qu'après lui ? (…) Abraham n'était pas juif ni chrétien, mais il était monothéiste, soumis à Dieu. Et il n'était pas polythéiste" (Coran 3/65-67).

Le Coran n'est pas le seul à dire que la religion d'Abraham était "la soumission à Dieu" : le texte biblique le dit lui aussi très clairement : "Abram eut foi dans le Seigneur, et pour cela le Seigneur le considéra comme juste" (Genèse 15/6). Voici ce qu'on peut lire dans la T.O.B., en note de bas de page : "Le terme hébreu traduit par juste désigne un accord complet avec la volonté de Dieu plutôt que la rectitude morale" (T.O.B., édition de 1997, p. 36). C'est là la définition exacte de la "soumission à Dieu" telle que les sources musulmanes entendent cette formule : une spiritualité et une rectitude morale fondées sur un accord complet avec ce que Dieu veut de l'homme, plutôt qu'une spiritualité et une rectitude morale fondées uniquement sur des principes élaborés par la raison pure, ou fondées uniquement sur la tradition ancestrale.
On peut noter, en passant, que la même chose est dite dans le texte biblique à propos de Jésus fils de Marie (sur eux la paix) : "Laisse faire maintenant : c'est ainsi qu'il nous convient d'accomplir toute justice" : c'est la phrase que l'Evangile selon Matthieu, 3/15, attribue à Jésus répondant à Jean Baptiste. Commentaire de la T.O.B. : "L'idée fondamentale du terme rendu ici par justice est celle de conformité (ou de fidélité) à la volonté de Dieu" (T.O.B., p. 1435). N'est-ce pas là, encore une fois, exactement ce que désigne en langue arabe le terme "islam", pris de nouveau dans son sens littéral et non dans son sens conventionnel ? (Ces deux exemples ont été cités dans Islam et christianisme, logique de rapprochement, Amine Alibhaye, p. 97.)

Cependant, comme Abraham n'avait pas l'arabe comme langue (on se souvient que, comme l'a affirmé Ibn Abbâs, c'est auprès d'Arabes du Sud que Ismaël apprendra cette langue – en fait un proto-arabe – cliquez ici et ici), il n'a bien évidemment pas utilisé le terme arabe "islam" pour désigner la religion qu'il pratiquait et qu'il enseignait, mais un ou plusieurs autres termes de la langue qui était la sienne. Ce qui est cependant à considérer c'est qu'il avait bien comme religion la "soumission à Dieu", chose qu'en arabe on décrit de façon tout à fait naturelle en disant qu'il était "muslim" ("Kâna musliman lillâh"). Et c'est pourquoi les versets que vous avez cités ont dit à propos de Abraham ce qu'ils ont dit : il était "soumis à Dieu".

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Une objection :

Quelqu'un pourrait alors objecter ceci : "Pourquoi, dans ce cas, le Coran dit-il que Abraham n'était pas juif ni chrétien ? La même chose devrait être appliquée aux termes "juif" et "chrétien" :
– si on prend ces termes comme noms conventionnels, ces termes représentant alors celui qui suit la religion apportée respectivement par Moïse et Jésus avec leurs particularités (shir'a wa minhâj), alors Abraham n'était pas de l'une de ces religions, et ces deux termes ne lui sont pas appliquables dans leur sens conventionnel ;
– mais par contre si on prend ces termes dans leur sens littéral, alors Abraham serait de l'une de ces religions également…
Pourquoi, à propos d'Abraham, le Coran emploie-t-il un terme, "muslim", non pas en son sens conventionnel mais en son sens premier et littéral, mais ne fait-il pas de même à propos de deux autres termes, "juif" et "chrétien" ?"

La réponse à cette objection :

La réponse est que si ces deux termes ne peuvent, pris en leur sens conventionnel, pas être appliqués à Abraham, ils n'ont pas non plus, à la différence du terme "muslim", un sens littéral qui pourrait être appliqué à Abraham ; en effet, en son sens littéral et premier, "juif" renvoie à la filiation à Juda, ce sens s'étant ensuite étendu à la filiation à l'un des douze fils d'Israël (Israël est un autre nom de Jacob, que la paix soit sur lui) ; quant à "chrétien", même en son sens littéral il renvoie, comme en son sens conventionnel, à "l'adhésion au message du Christ", c'est-à-dire du Messie (puisque "Christ" est la traduction en langue grecque du mot hébreu "Messiah"). Or il est évident que ces deux sens littéraux ne s'appliquent pas à Abraham, différemment du sens littéral de "muslim". Hamza Boubakeur écrivait à son époque : "Le grand rabbin de Paris, Jaïs, nous a assurés que, pour les historiens religieux juifs, Abraham n'était pas d'origine israélite" (Le Coran, traduction et commentaire, tome 1 p. 793).

Si ceux qui adhèrent au message de Muhammad (sur lui la paix) s'étaient nommés "muhammadiens" de sorte que cette dénomination s'était ensuite généralisée au point que l'on ne dénommait plus que par elle ceux qui croient en le message de Muhammad, alors la même chose aurait pu être dite : Abraham n'était pas "muhammadien". Mais ceux qui adhèrent au message apporté par Muhammad ne se désignent et ne désirent être désignés que comme étant "soumis à Dieu", "muslim", dont la traduction est : "musulman". C'est par analogie par rapport au terme "chrétien" que lors de siècles passés, certains auteurs européens ont employé le terme "mahométans" pour désigner les "musulmans". Mais les musulmans, eux, ne se sont jamais nommés ni présentés de la sorte, ni ne se sont reconnus dans cette dénomination avancée par ces quelques auteurs européens.

Voilà pourquoi les versets du Coran que vous avez cités disent qu'Abraham était "muslim" mais qu'il n'était ni juif ni chrétien : ces deux derniers termes renvoient à des sens, même littéraux, qui ne lui sont pas applicables, comme c'eût été le cas du terme "mahométan" s'il existait.

Par contre – et ce point est à bien comprendre –, les hommes qui affirment adhérer, en tant que référence, au message que Dieu avait envoyé par le moyen de Moïse ou par celui de Jésus (dans leurs particularités, shir'a wa minhâj) sont, eux, bel et bien nommés respectivement "juifs" et "chrétiens" dans d'autres versets du Coran (ces deux termes étant compris cette fois dans leur sens conventionnel), et ce dans la mesure où ces hommes se sont eux-mêmes nommés ainsi et que ces dénominations se sont généralisées. Le Coran décrit ainsi ceux qui adhèrent au message de Jésus : "... ceux qui disent : "Nous sommes chrétiens"" (Coran 5/14, 5/82). Voyez : ce sont eux-mêmes qui se sont nommés ainsi, et la dénomination est devenue générale. Un autre verset dit : "Les musulmans, les juifs, les chrétiens, les sabéens : ceux qui auront cru en Dieu et au jour dernier et auront fait le bien, ceux-là auront leur récompense auprès de leur Seigneur, et il n'y a aura crainte sur eux ni ils ne seront attristés" (Coran 2/62). "Les musulmans, les juifs, les sabéens, les chrétiens : ceux qui ont cru en Dieu et au jour dernier et auront fait le bien, il n'y a aura point crainte sur eux ni ils ne seront attristés" (Coran 5/69). Si le Coran ne fait qu'une brève allusion aux prophètes ayant été envoyés dans d'autres régions, il nomme explicitement ceux qui avaient été envoyés dans la région du Proche Orient, et détaille les groupes qui se réclamaient du message de l'un d'eux : ceci à cause de la localisation géographique des destinataires premiers du message coranique ; et parmi les groupes religieux s'affiliant à un authentique prophète de Dieu et présents au Proche Orient à l'époque de la révélation du Coran :
– ceux qui prennent comme référence (tahkîm) la Loi et la Voie de Moïse (sur lui la paix) ont été désignés dans ces deux versets comme étant "les juifs" (c'est ce que Ibn Kathîr a écrit : "... Fa-l-yahûdu atbâ'u mûssâ 'alayhi-s-salâm wa-lladhîna kânû yatahâkamûna ila-t-tawrâti fî zamânih" : Tafsîr Ibn Kathîr tome 1 p. 94 ; "wa-lladhîna hâdû, hum hamalat ut-tawrâh" : Idem, tome 2 p. 71) ;
– ceux qui prennent comme référence (tahkîm) la Loi et la Voie de Jésus (sur lui la paix) y ont été désignés comme étant "les chrétiens" ("Fa as'hâbuhû ['Issâ] wa ahlu dînihî hum un-nassârâ" : Tafsîr Ibn Kathîr, tome 1 p. 94) ;
– ceux qui prennent comme référence (tahkîm) la Loi et la Voie de Muhammad (sur lui la paix) y ont été désignés par "alladhîna âmanû" (Tafsîr Ibn Kathîr) ;
– enfin y ont été évoqués ceux qui sont sabéens : bien qu'il demeure quelque ambiguïté quant au prophète de référence de ce groupe religieux, c'est apparemment à cause de ces versets aussi que Abû Hanîfa a émis l'avis que les Sabéens sont eux aussi des Gens du Livre et qu'un musulman peut se marier avec une sabéenne (Ishâq ibn Râhwayh est du même avis, cf. Tafsîr Ibn Kathîr). Voyez : les hommes qui auront suivi le message que Dieu avait envoyé à Moïse puis à Jésus ont été nommés respectivement "juifs" et "chrétiens" dans ces versets.

Le verset suivant nomme lui aussi "juifs" ceux qui, à l'époque même des Prophètes des Fils d'Israël – donc avant la venue de Jésus –, croyaient en Dieu, en le jour dernier et considéraient la Torah comme leur référence : "C'est sur sa base [= la Torah] que les prophètes qui se sont soumis (à Dieu) jugeaient les affaires des juifs, de même que les rabbins et les érudits" (Coran 5/44).

Les deux versets cités plus haut promettent le bien dans l'au-delà à tous ceux qui, de ces groupes religieux ainsi nommés, auront non seulement apporté foi en Dieu et au jour dernier mais auront aussi "fait le bien", ce qui sous-entend, comme le souligne Ibn Kathîr, qu'ils auront apporté foi en le message originel du prophète de l'époque où ils vivent, et auront tenu compte du cadre offert par ce message. Par contre, ceux qui ont continué à se référer à une Loi antérieure alors qu'ils avaient eu connaissance de la Loi nouvelle (par exemple qui s'en sont tenus à la Voie de Moïse alors qu'ils avaient eu connaissance de celle de Jésus ou de Muhammad, ou qui ont choisi de se référer à la Voie de Jésus alors qu'ils avaient eu vent de celle de Muhammad), ceux-là sont des kâfir tout en étant sabéens, juifs ou chrétiens, et ils ne bénéficient pas de la promesse faite par Dieu dans ces deux versets (cliquez ici pour en savoir plus). (Ibn Kathîr écrit : "Lâ yaqbalu min ahadin tarîqatan wa lâ 'amalan illâ mâ kâna muwâfiqan li sharî'ati Muhammadin sallallâhu 'alayhi wa sallama ba'da an ba'athahû bihâ. Fa ammâ qabla dhâlika, fa kullu man-ittaba'a-r-rassûla fî zamânihî fa huwa 'alâ hudan wa sabîli najâ : fa-l-yahûdu atbâ'u Mûssâ 'alayhi-s-salâm wa-lladhîna kânû yatahâkamûna ila-t-tawrâti fî zamânih ; fa lammâ bu'itha 'Issâ 'alayhi-s-salâm, wajaba 'alâ Banî Isrâ'îla-ttibâ'uh wa-l-inqiyâdu lah ; fa as'hâbuhû wa ahlu dînihî hum un-nassârâ" : Tafsîr Ibn Kathîr, tome 1 pp. 93-94 ; voir aussi tome 2 p. 72).

Ibn Taymiyya écrit que le débat quant à la question de savoir si ces personnes qui adhéraient aux Lois et Voies de Moïse ou de Jésus à l'époque de la validité de ceux-ci sont aussi appelées "muslim" ou pas, cela ne présente qu'une divergence purement verbale (nizâ' lafzî) (MF 3/94).

Un autre verset coranique dit que "Abraham, Isaac, Jacob et les Asbât" n'étaient pas "juifs" ni "chrétiens" (voir Coran 2/140). D'autres versets évoquent aussi ces "Asbât" (pluriel de "Sibt") : voir Coran 7/160, 2/136, 4/163-164. En Coran 7/160 il est dit que "les Asbât" désigne les douze Tribus qui constituent les Fils d'Israël. Les Prophètes Moïse, Aaron, David, Salomon et Jésus étaient, comme chacun le sait, affiliés chacun à l'une ou l'autre de ces douze Tribus. Or Coran 4/163-164 fait une distinction entre les "Asbât", dont il dit qu'ils ont reçu la révélation et qui ont donc été des prophètes, et les prophètes Moïse, Aaron, David, Salomon et Jésus. Ceci semble renforcer le commentaire selon lequel, en Coran 2/140, "les Asbât" ne désigne pas "l'ensemble des prophètes apparus au sein des Tribus des Fils d'Israël" (Bayân ul-qur'ân), mais seulement "les souches de ces douze Tribus" : les fils de Jacob (Tafsîr ul-Jalâlayn) et / ou les petits-fils de Jacob (Tafsîr uz-Zamakhsharî, cité dans Tafsîr Ibn Kathîr). La signification de ce verset 2/140 est donc la suivante : le juif étant celui qui affirme adhérer, en tant que référence, à la Loi et la Voie (shar') apportée par Moïse (comme nous l'avons vu en commentaire des versets 2/62 et 5/69), et cette voie n'ayant pas encore été révélée à l'époque de Abraham, de Issac, de Jacob, des fils et des petits-fils de celui-ci, ces personnages ne furent pas juifs.

http://www.maison-islam.com/articles/?p=367

  • e6un7

Le Coran, la Bible: différences théologiques

 

 

LA BIBLE ET LE CORAN COMPARÉS


Christine SCHIRRMACHER*


Chrétiens et musulmans croient-ils au même Dieu? L'Allah du Coran est-il le même Dieu que celui dont il est question dans l'Ancien et le Nouveau Testaments?
Ceux qui préconisent le dialogue entre musulmans et chrétiens soulignent que les deux religions ont les mêmes racines: les deux révèrent Abraham et le considèrent comme leur ancêtre. Le Coran, comme la Bible, raconte l'histoire du péché d'Adam et de sa femme dans le paradis, ainsi que celle de Moïse et de la traversée de la mer Rouge. Le Coran, comme la Bible, parle de Jésus, de Marie et de Jean-Baptiste. Pourtant, malgré les similitudes, les personnes et les événements n'ont ni le même contenu, ni le même sens. Examinons les similitudes et les différences les plus remarquables existant entre la Bible et le Coran, entre les credos chrétien et musulman.

 

DIEU
Chrétiens et musulmans croient en un seul Dieu, créateur du ciel et de la terre, et de chaque être humain, qui a révélé sa volonté dans un livre saint. Au jour du jugement, à la fin des temps, Dieu appellera chacun à lui rendre des comptes.
Coran Bible
1. Allah est le créateur de l'univers et de chaque homme, mais il est transcendant, c'est-à-dire séparé de la création. Il n'y a aucun lien entre le créateur et la création. (Sura 55:1-78; 6:100-101) 1. Dieu a créé l'homme à son image et l'a fait son partenaire. Il a révélé sa nature dans sa création. Jésus est le pont qui relie Dieu à l'homme. (Jn 1:1-2)
2. Allah n'a pas d'enfants. Jésus ne peut pas être adoré comme Dieu. Croire à la Trinité, c'est être polythéiste. Adorer plus d'un seul dieu est le pire des péchés pour l'islam; il n'y a pas pire péché pour l'islam; il ne peut pas être pardonné, puisqu'il n'y a qu'un seul Dieu (Allah signifie "le Dieu" ou "la déesse"). (5:72-73; 4:171-172) 2. Jésus-Christ est le Fils unique de Dieu. Jésus est venu sur terre comme être humain tout en étant Dieu. Le Père, le Fils et l'Esprit sont un seul Dieu trinitaire. (Jn 1:1-2)
3. Allah n'est pas le père de Jésus- Christ. Il est le Dieu omnipotent et miséricordieux. Le Coran accuse les chrétiens d'adorer trois dieux: Dieu, Jésus et Marie. Ceci est sans doute la conception de la Trinité qu'ont décrite les chrétiens de son temps. (9:30 -31) 3. Dieu est le Père de Jésus-Christ et le Père de ses enfants. (Rm 8:15-17). La Trinité est composée du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Marie était un simple être humain et n'a pas de place dans la Trinité. (Mt 28:19)
JÉSUS
Le Coran et la Bible nous apprennent que Jésus a été envoyé par Dieu à Israël. Les deux l'appellent "Christ". Il est né de la Vierge Marie, il a appelé les Israélites à la foi, il est monté au ciel et il reviendra sur terre à la fin des temps.
Coran Bible
1. Jésus a été créé par Allah, par sa parole ("Sois!"), et implanté en Marie par la puissance de Dieu. Il n'est qu'un être humain. (3:59; 5:75; 5:116-117) 1. Jésus a été conçu par le Saint- Esprit en Marie. Il était, en une seule personne, un véritable être humain et vrai Dieu en même temps. (Lc 1:35)
2. Jésus a été un des plus importants prophètes de l'histoire, mais Mahomet est le dernier prophète, le "sceau des prophètes". (33:40; 6:16) La venue de Mahomet est déjà annoncée dans l'Ancien Testament par Moïse et Esaïe. Dans le Nouveau Testament, Jésus lui- même annonce Mahomet. (2:57ss; 7:157) 2. Jésus est entré dans le monde comme le Sauveur et le Rédempteur annoncé dans l'Ancien Testament. Comme Fils de Dieu, il est supérieur aux autres prophètes, et il a annoncé la venue du Saint- Esprit comme conseiller. (Jn14:16) Mahomet n'est pas annoncé dans la Bible et ne remplit pas les conditions bibliques exigées pour être prophète de Dieu. (Ac 10:43)
3. Jésus n'a pas été crucifié et n'est pas ressuscité. La crucifixion aurait été un échec humiliant pour Jésus. Même s'il était mort sur la croix, il n'aurait pas pu apporter la rédemption à l'humanité. Le Coran n'est pas clair sur la fin de la vie de Jésus. Sans doute Allah l'a-t-il emmené au ciel face à ses ennemis. Après cela, quelqu'un d'autre a été crucifié à la place de Jésus. (4:157-158) 3. Jésus est mort sur la croix selon la volonté de son Père. Il a été mis au tombeau et il est ressuscité des morts le troisième jour. C'est ainsi qu'il a remporté la victoire sur le péché et la mort; c'est lui, représentant de l'humanité, qui a opéré la rédemption. (1 P 1:18-19)
LE PÉCHÉ, LA FOI ET LE PARDON
Le Coran et la Bible soulignent que la volonté de Dieu est que les hommes croient en lui et vivent selon ses commandements. Celui qui transgresse ceux-ci et pèche ne peut en être pardonné que par la miséricorde de Dieu. Le Coran comme la Bible promettent la vie éternelle à ceux qui croient.
Coran Bible
1. Adam a péché au paradis en mangeant le fruit défendu, mais l'homme n'a pas été coupé de la communion avec Allah par cette transgression. Il n'y a ni Chute, ni péché originel pour l'islam. (2:35-39) 1. Adam a transgressé le commandement de Dieu en mangeant le fruit défendu. Ce faisant, il a fait venir sur tous les hommes le péché, la mort et la séparation d'avec Dieu. La réconciliation avec Dieu n'est possible que par la mort de Jésus. (2 Co 5:18-19; Rm 3:20)
2. L'homme est toujours capable de choisir entre faire le bien ou faire le mal. Il peut plaire à Allah en obéissant à ses commandements et en accomplissant de bonnes actions. S'il transgresse les commandements, cela n'affecte pas vraiment Allah, puisque c'est d'abord contre lui-même que l'homme pèche. (7:19-25; 7:23) 2. La nature de l'homme est corrompue après la Chute. Il est incapable de faire quoi que ce soit pour expier ses fautes. S'il essaie d'observer la Loi de Dieu, il ne fera que s'enfoncer davantage dans le péché. Chacun de ses péchés est toujours dirigé contre Dieu. (Rm 3:10-12,20; Ps 51:6)
3. La foi, c'est croire qu'Allah existe, lui être reconnaissant et obéir à ses commandements. (2:177) 3. La foi, c'est reconnaître son état de péché et sa propre condamnation, accepter la rédemption en Jésus- Christ et vivre selon les commandements de Dieu par la puissance du Saint-Esprit. (Ac 9:1-18)
4. Le pécheur qui se repent espère obtenir le pardon d'Allah. Le Coran loue souvent la miséricorde et la grâce d'Allah , mais dans chaque cas le pécheur ne sait pas s'il recevra ou non le pardon. Il n'est pas certain, dans la vie présente, d'aller au paradis après sa mort. Allah est trop omnipotent pour que l'homme puisse déterminer avec certitude son comportement envers les hommes. (7:156; 3:31) 4. Le pécheur qui se repent a la certitude que Dieu lui accorde son pardon, puisque Dieu, dans sa Parole, a promis de le faire. (1 Jn 1:9) Quiconque se réclame de la mort de Jésus et accepte son pardon a l'assurance de la vie éternelle. (Jn 1:12; 1 Jn 3:1)
LA PAROLE DE DIEU - LE SAINT-ESPRIT
Musulmans et chrétiens croient que la Parole éternelle de Dieu est authentique et révélée dans son livre sacré. La Parole de Dieu nous dit comment Dieu est intervenu dans l'histoire des hommes. La Parole de Dieu nous indique aujourd'hui comment orienter notre vie et notre foi. La révélation de Dieu aux hommes s'est faite sous l'action de l'Esprit.
Coran Bible
1. Le Coran est la parole d'Allah, pure et inaltérée, copie authentique de la révélation céleste originelle. A la différence du Coran, l'Ancien et le Nouveau Testaments ont été corrompus au fil du temps. Le Coran rectifie l'Ancien et le Nouveau Testaments là où ils diffèrent de lui. (2:2; 2:97-98; 43:2-4; 2:83) 1. La Bible est la sûre Parole de Dieu. Le Saint- Esprit a présidé à sa rédaction. La Bible ne peut pas faire l'objet de corrections. Elle reste la Parole de Dieu immuable pour l'éternité. (Ap 22:18)
2. Le Coran a été directement révélé à Mahomet par l'ange Gabriel. La personnalité de Mahomet lui-même n'a eu aucun rôle, ce qui garantit l'authenticité du Coran. (26:192-194) 2. Diverses personnes ont été inspirées par le Saint-Esprit, de sorte que la Bible reflète leurs caractères particuliers. La personnalité des auteurs bibliques est évidente dans chacun des livres. (2 Tm 3:16)
3. L'Esprit de Dieu était à l'œuvre dans la révélation des Ecritures qui ont été communiquées à des individus choisis au cours de l'histoire (la Torah à Moïse, les Psaumes à David, l'Evangile à Jésus et le Coran à Maho met). (16:102). Certains individus (par exemple Jésus) ont été remplis de la puissance de l'Esprit (2:87; 5:110), mais l'Esprit fortifie aussi les croyants (58:22). 3. La personne du Saint-Esprit est Dieu lui-même, et fait partie de la Trinité. L'Esprit convainc les hommes de péché et de culpabilité. C'est à la Pentecôte qu'il est venu. Il confère des dons spirituels aux croyants et produit du fruit en eux. (Gn1:26; Jn 14:16; Ga 5:22)

CONCLUSION
L'islam et le christianisme ont plusieurs points communs: Dieu, le Créateur, le Jugement dernier, la vie éternelle et la mort éternelle. Certains personnages de l'Ancien Testament comme Adam, Noé, Abraham, Moïse, David et Jonas sont également présents dans le Coran. Même Jésus et le Saint-Esprit sont mentionnés dans le livre saint des musulmans. Jésus-Christ y est appelé "Parole de Dieu", "Esprit de Dieu" et "Messie". Cependant, souligner ces similarités ne procure qu'une compréhension superficielle des deux religions. C'est surtout à propos de la personne de Jésus-Christ que se situent les différences les plus importantes entre le Coran et la Bible.
Selon le témoignage biblique, Jésus-Christ était non seulement un prophète mais aussi le Fils unique de Dieu, tandis que le Coran nie explicitement la filiation de Jésus. Alors que l'Ancien et le Nouveau Testaments affirment que la souffrance de Jésus et sa mort sur la croix étaient nécessaires pour racheter ceux qui sont atteints par le péché originel, le Coran rejette non seulement la crucifixion de Jésus, mais aussi le péché originel et la nécessité de la rédemption. La crucifixion, la rédemption, la filiation du Christ et la Trinité, qui sont les piliers de la dogmatique biblique, constituent pour le Coran les aberrations du christianisme, et plus encore des blasphèmes.
Alors que, selon le témoignage biblique, seuls ceux qui croient en Jésus-Christ, Fils de Dieu, et qui acceptent son sacrifice expiatoire sur la croix hériteront la vie éternelle, le Coran affirme clairement que seuls ceux qui croient que Mahomet a été le dernier prophète de Dieu et que le Coran est la pure vérité hériteront la vie éternelle. Pour les musulmans, les chrétiens avec leur doctrine de la Sainte Trinité (qui comprendrait, selon le Coran, le Père, le Fils et Marie) commettent le plus grave des péchés: celui de polythéisme. Ces principales différences théologiques entre le Coran et la Bible manifestent clairement que le créateur omnipotent du Coran ne peut pas être le Dieu trinitaire de la Bible, le Père de Jésus-Christ.


* Christine Schirrmacher, docteur en philosophie, enseigne l'islamologie à l'Université de Bonn. Elle est l'auteur d'une introduction à l'islam en deux volumes. Traduction d'Alison Wells.

 

Les pauvres privilégiés dans l'Au-delà ?...

La question de savoir qui, d'entre le pauvre qui fait preuve de patience ("Al Faqîr ous Sâbir") et la personne fortunée qui est reconnaissante ("Al Ghaniy ouch châkir"), est le plus méritant aux yeux d'Allah a, depuis toujours, alimenté d'interminables discussions entre les savants (et ce, depuis les premières générations de musulmans, les "Aslâf ous Sâlihine", comme le rappelle An Nawawi r.a. dans son commentaire du Sahîh Mouslim- Hadith N°936)... Ibné Hadjar r.a. a évoqué assez longuement cette question dans son "Fath oul Bâriy" (Voir commentaires du Hadith N°71 du Sahîh Boukhâri, ainsi que Volume 11, pages 274 à 277) :

- Certains savants soutiennent que le riche qui est reconnaissant envers Allah, et qui s'acquitte de tous ses devoirs et responsabilités, a plus de mérite. (Selon Ibné Hadjar r.a., cet avis est celui qui a été adopté par beaucoup de savants châféites)

 

- D'autres savants soutiennent que c'est le pauvre qui fait preuve de "Sabr" (patience), et qui ne manque pas non plus à ses devoirs et responsabilités, qui est plus méritant... (Cet avis est celui qui a, notamment, la préférence de la majorité de ceux qui accordent une attention particulière au "Tazkiyat oun Nafs" / "Tasawwouf" (soufisme), comme le souligne Ibné Daqîq oul Îde r.a. (ses propos sont cités par Ibné Hadjar r.a.))

 

Chaque groupe de savants avance différents arguments (versets du Qour'aane, Hadiths, Sîrah du Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) et des Compagnons (radhia Allâhou anhoum)) pour appuyer leur point de vue. Il existe en effet des références qui vont dans les deux sens:

- D'après certains Hadiths (comme celui que vous avez cité), c'est surtout le mérite du pauvre (qui ne manque pas à ses devoirs, bien entendu) qui est mis en valeur...

- D'autres Hadiths mettent l'emphase sur le mérite de celui qui est riche (là encore, il s'agit de celui qui agit en bien et ne manque pas à ses devoirs). C'est le cas par exemple de cette Tradition authentique rapportée par Abou Houraïra (radhia Allâhou anhou) et qui relate que les pauvres d'entre les Emigrés (Mouhâdjiroûn) allèrent trouver le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) et lui dirent: "Les gens opulents, grâce à leur fortune, accapareront les degrés les plus élevés du Paradis et ses félicités éternelles". - "Comment cela ?", répliqua le Prophète (sallallâhou alayhi wa sallam). - "Ils prient et jeûnent comme nous et, en plus, ils ont l'apanage de faire l'aumône et d'affranchir les esclaves". - "Eh bien !, répondit le Prophète (sallallâhou alayhi wa sallam), ne vous enseignerai-je pas une chose qui, si vous la pratiquez, vous permettra de rejoindre ceux qui semblent avoir pris de l'avance sur vous et de dépasser (en mérite) ceux qui viendront après vous. Personne ne sera alors meilleur que vous, hormis ceux qui feront comme vous". - "Si, Ô Envoyé d'Allah", dirent-ils - "A l'issue de chaque prière, glorifiez Allah ("soubhânallâh"), célébrez Sa grandeur ("allâhou akbar") et faites Sa louange ("al hamdoulillâh") trente-trois fois". (Abou Sâlih r.a., qui rapporte le Hadith de Abou Houraïra (radhia Allâhou anhou) ajoute:) Les Mouhâdjiroûn revinrent auprès du Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) (quelques temps plus tard) et dirent: "Nos frères fortunés ont appris ce que nous faisons et ils ont commencé à agir de même". Le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) leur répondit: "C'est là la grâce d'Allah, qu'il attribue à qui Il veut." (Boukhâri et Mouslim) - Dans cette Tradition, le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) qualifie la richesse de certains Compagnons (radhia Allâhou anhoum) comme étant un "Fadhl", une faveur et une grâce venant d'Allah, qu'Il accorde à qui Il veut. En effet, celui qui a obtenu des richesses de la part d'Allah peut utiliser ses biens pour se rapprocher de Son Créateur, en s'acquittant par exemple de la Zakâh, en faisant des aumônes, en venant en aide aux nécessiteux etc...

 

C'est justement en raison de ces deux types de références qu'il n'a jamais été possible de trancher définitivement cette question dans un sens ou dans l'autre...

En tous les cas, une chose est sûre: Allah ne lésera personne le Jour Final. L'essentiel, à notre niveau, n'est pas vraiment de savoir qui, d'entre le pauvre qui fait preuve de patience et le riche qui est reconnaissant, est le plus méritant… Ce qui importe réellement, c'est de bien comprendre la nature de notre responsabilité, qui est relativement simple et claire:

- Si Allah nous a donné des biens, faisons preuve de reconnaissance et utilisons ces richesses de la façon qu'il nous a été (re-)commandé de le faire...

- Et si Allah a décidé que nous vivions dans de modestes conditions matérielles, gardons à l'esprit que cela est certainement meilleur pour nous (dans la pratique, la richesse se révèle en effet, très souvent, être une épreuve ("Fitnah") difficile à surmonter, éloignant d'Allah et poussant à l'oubli...), soyons toujours reconnaissant en gardant un œil sur ceux qui ont été encore moins favorisés que nous, faisons preuve de "Sabr" (patience), plaçons en Allah notre confiance et adressons-Lui toutes nos requêtes...

 

 

En ce qui concerne la raison pour laquelle les pauvres entreront bien avant les riches au Paradis, Moufti Taqi Ousmâni écrit, dans un de ses ouvrages, que cela s'explique par le fait que les riches seront retenus en arrière par leur Jugement qui sera plus long que celui des pauvres, qui ne possédaient pas autant de biens qu'eux (n'oublions pas que le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) a dit en substance dans un Hadith, en commentant le dernier verset de la Sourate At Takâthour, qu'Allah demandera des comptes pour toute chose, même pour le verre d'eau fraîche qui nous aura été donné dans ce monde...).

 

Enfin, par rapport au second Hadith que vous citez et qui évoque le fait que la majorité des gens au Paradis seront des "Masâkîn", ce qu'il convient de bien cerner, c'est justement le sens de ce terme employé par le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam)... Il est vrai que, généralement, le mot arabe "Masâkîn" (pluriel de "Miskîne") est traduit par "pauvre". Mais, comme le rappelle Moufti Taqui Ousmâni toujours, ce n'est pas le seul sens qu'il possède... "Miskîne" désigne aussi celui qui est humble. Et Moufti Taqui avance qu'il est fort possible que le terme "Miskîne" dans ce Hadith soit pris avec ce deuxième sens également; ce qui fait que ces propos du Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) indiquaient alors que la majorité des gens du Paradis seront ceux qui étaient pauvres et humbles dans ce monde, mais également ceux qui, tout en étant riches, n'ont jamais fait preuve d'orgueil: Au contraire, leur richesse ne les a pas empêché de rester humbles et proches des plus démunis (Réf: "Islâhi Khoutoubât" - Volume 2 / Page 210).

http://www.muslimfr.com/modules.php?file=article&name=News&sid=294

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L'Homme:"lieutenant de Dieu" sur la terre

 

 

Dr. Mohammad 'Amâra

En arabe, le verbe "istakhlafa", qui a donné le nom d'action "istikhlâf", signifie désigner un successeur, un représentant ou un lieutenant.

 

Dieu -Exalté soit Son nom-, lorsqu'il a décidé de créer Adam, il fit savoir aux Anges qu'il ferait de lui son "khalifa", c-à-d, son "lieutenant" sur la terre, qu'il lui confierait, en guise de "dépôt", la science, la responsabilité et la liberté de choix, afin qu'il puisse remplir sa mission qui consiste à "peupler" la terre et mettre en valeur ses richesses. Le Très-Haut, en s'adressant aux Anges, dit : "Je vais établir un lieutenant sur la terre", ils dirent : "vas-Tu y établir quelqu'un qui fera le mal et qui répandra le sang, tandis que nous célébrons Tes louanges en Te glorifiant et que nous proclamons Ta sainteté ?" (Coran, II, 30).

 

Cette "lieutenance" reçue de Dieu, témoigne du rang élevé de l'homme, et de sa prééminence dans cet univers où il est appelé à remplir sa mission, conformément aux Hautes Directives divines. Car en le désignant comme Son Lieutenant sur la terre, Dieu a délimité pour l'homme le champ d'action, déterminé les responsabilités et fixés les lignes de conduite à suivre. De la sorte, cet "homme-lieutenant de Dieu" occupe une place médiane : il ne s'élève pas au rang de Celui qui l'a désigné comme Son "lieutenant"; mais il ne s'abaisse pas non plus au niveau des êtres qui n'ont reçu aucune charge de "représentant", de "mandataire" ou de "lieutenant".

 

C'est donc ce rôle de "lieutenant de Dieu" qui, du point de vue islamique, détermine la place de l'homme dans l'univers; cet homme, qui a reçu la charge de "peupler" la terre et de mettre en valeur ses richesses, est un être tout à fait libre et pleinement responsable -responsabilité et liberté étant un préalable à la réalisation de sa mission? Mais sa liberté est conditionnée par le respect des obligations découlant de son statut de lieutenant de Dieu; autrement dit, il doit se conformer, dans l'exercice de ses fonctions, aux normes et prescriptions édictées par la loi divine.

 

Cette conception islamique qui fait de l'homme le lieutenant de Dieu dans ce monde, et lui assigne, ce faisant, une place éminente dans l'univers, est diamétralement opposée aux philosophies matérialistes. Celles-ci se sont en effet fourvoyées, en considérant des héros comme des dieux, (déifiant ainsi l'homme) et en humanisant Dieu (qui se serait unifié à l'homme ou incarné en lui). Ainsi, dans l'Antiquité, les Grecs prenaient leurs héros pour des divinités (c'est ce qu'on appelle la déification de l'homme). Plus tard, les Romains, après avoir embrassé le Christianisme, ont substitué à l'unicité absolue de Dieu et à sa transcendance, cette notion païenne de l'homme-dieu, lorsqu'ils ont proclamé l'union intime, en Jésus Christ, de la nature divine avec la nature humaine. Or, la divinisation de l'homme, tout comme son pendant, l'humanisation de Dieu, sont toutes les deux aux antipodes de la conception islamique selon laquelle l'homme est lieutenant de Dieu sur la terre, mais non pas le maître de l'univers !

 

Cette déviation par rapport au "statut de lieutenant de Dieu" confié à l'homme par l'Islam, fait que les civilisations matérialistes - depuis le paganisme grec de l'Antiquité jusqu'au laïcisme occidental des temps modernes - ont lâché la bride à l'homme dont les actes échappent ainsi à tout contrôle et à toutes les restrictions et normes édictées par la Loi divine. De fait, peut-on imaginer des règles de conduite, des normes et des "garde-fous" à l'action de l'homme en dehors du Pacte de l'"Istikhlâf" (en vertu duquel l'homme est consacré lieutenant de Dieu)?. Voilà pourquoi, dans la conception occidentale, la liberté de l'homme et, partant, la démocratie, font fi des interdits religieux qui délimitent le champ d'action de l'homme.

 

Prenant le contre-pied des théories matérialistes (qui divinisent l'homme), certaines doctrines religieuses forgées par l'homme (comme le Nirvana) et certaines tendances mystiques et gnostiques ont dénié à l'homme toute liberté et tout pouvoir. Elles ne voient en lui, en effet, qu'un être faible et périssable qui n'a d'autres voies de salut et de délivrance que de s'en remettre à la "fatalité", de se consumer dans l'Absolu ou de s'anéantir dans la "Vérité-dieu". Cette tendance extrémiste qui asservit l'homme, le marginalise et le prive de toute liberté, s'inscrit également en faux contre la vision islamique du "juste milieu". Celle-ci considère l'homme, en fait, comme le lieutenant de Dieu qui a reçu la charge de "peupler" le monde, en mettant à profit les pouvoirs et les marges de liberté qui lui sont concédées dans le cadre de sa mission de "vicaire", de "représentant" ou de "mandataire" (de Dieu). Car, dans l'optique islamique, l'homme n'est pas le maître de l'univers; il n'est pas non plus un être méprisable et insignifiant, anéanti dans une réalité transcendante, dépourvu de liberté de choix et de tout pouvoir.

 

La conception islamique de l'"homme-lieutenant de Dieu" s'inscrit à mi-chemin entre ces tendances extrémistes : le matérialisme et le gnosticisme. Elle considère en effet l'homme à la fois comme la plus noble des créatures divines et comme un simple "serviteur" et "vicaire" de Dieu - Exalté soit Son nom. Par conséquent, ses pouvoirs et ses libertés sont conditionnées par le respect des obligations liées à son statut de lieutenant de Dieu sur la terre, obligations fixées par la Loi divine.

 

L'Imam Mohammad 'Abu (1849-1905) résume merveilleusement bien l'idée de la prééminence de l'homme dans l'univers, lorsqu'il dit : "Il est le serviteur de Dieu seul, mais maître de tout ce qui est en dehors de Lui". Voilà bien une définition concise du rôle de l'homme dans le monde.

 

Le concept islamique de l'"Istikhlâf" (l'homme désigné comme lieutenant de Dieu) implique des restrictions à la liberté de l'homme à disposer des biens et richesses de la terre : celui-ci agit uniquement en tant que "dépositaire" et "intendant" en vertu du pacte de l'"Istikhlâf". Le Maître réel (à Qui appartient la propriété effective des objets et des êtres) de toutes les richesses et de tous les biens, c'est Celui-même qui en est le Créateur et le Dispensateur; c'est Dieu - Exalté soit-il- qui a mis les dons de la nature, ses trésors et ses forces mêmes au service de l'homme qui doit s'en servir - mais non pas les asservir - en vue de remplir sa mission ici-bas, à savoir "peupler" la terre en la rendant plus belle et plus prospère.

 

L'homme n'a donc qu'un droit de jouissance sur ces biens dont il n'est pas le vrai propriétaire. Ce droit de jouissance a une fonction purement sociale : l'homme est libre de disposer de ses biens, de les mettre en valeur, de les développer et de s'en servir, à condition de respecter les obligations découlant de son statut de "mustakhlaf", c-à-d, "intendant " et "dépositaire" de ces biens, lesquels appartiennent en réalité à Dieu. Mais le fait que l'homme, en vertu du principe de "l'Istikhlâf", n'est que le "dépositaire" des biens et des richesses dont il jouit, ne signifie pas - dans la conception islamique du Juste milieu - qu'il est privé de tout droit de propriété; cela n'implique pas non plus qu'il puisse disposer de ses biens à sa guise et sans réserve aucune. Au contraire, il peut jouir des biens en question uniquement en tant que "khalifat", c-à-d, "intendant" et "dépositaire" dont la liberté de gestion est soumise à la volonté et aux directives du Propriétaire réel, à savoir Dieu.

 

Le concept de l'"istikhlâf", au sens de "lieutenance" sur les biens de la terre confiée à l'homme, est mis en évidence dans le verset coranique suivant où il est question d'un "droit" à prélever sur les biens des riches au profit des pauvres : "... et sur les biens desquels, il y a un droit bien déterminé pour le mendiant et le déshérité" (LXX, 24-25). Voici un autre verset qui illustre le rôle de l'homme en tant que "lieutenant" ou "préposé" à la gestion des biens à lui confiés : "Croyez en Dieu et en son Prophète et dépensez de ce en quoi il vous a donné la lieutenance. Ceux d'entre vous qui croient et dépensent (pour la cause de Dieu) auront une grande récompense "(LVII, 7).

 

Autre fait significatif : le terme "mâl"(bien) dans le Coran est utilisé au pluriel dans 47 versets, alors qu'il n'est cité au singulier que dans 7 versets. Cela veut dire que l'homme, préposé à l'"intendance" des biens de la terre (mustakhlaf) ne doit pas user à titre exclusif de ses derniers et s'enrichir au détriment de ses semblables. L'homme, avons-nous déjà dit, n'est pas privé du droit de propriété et de jouissance des biens à lui confiés, à condition de ne pas outre-passer les restrictions imposées par son statut de "mustakhlaf". Dans cette perspective, le bien d'un individu est en même temps le bien de la collectivité; ou, pour reprendre une expression de Mohammad 'Abdu : "le bien de chacun d'entre vous est le bien de votre communauté à tous, en vertu du principe de la solidarité sociale..". Zamakhcharî (1075-1144), dans son "Kachchaf" (commentaire du Coran) commente ainsi le verset précité : "Dépensez de ce en quoi il vous a donné la lieutenance..." : Dieu, par ces versets, veut dire aux hommes ceci : les biens qui sont entre vos mains appartiennent en réalité à Dieu, qui les a crées et constitués. Et Il les a mis à votre disposition pour que vous en jouissiez; Il vous a permis d'en disposer non pas en tant que propriétaire réel, mais en tant que "dépositaire" ou "mandataire" (du maître réel)". Tel est donc le sens de "lieutenance" donnée sur les biens et les richesses. Mais, de ce sens, se sont écartées les philosophies matérialistes et les civilisations qui s'en réclament. Ainsi, ont-elles élevé l'homme au rang du maître de l'univers, et lui ont fait croire qu'il peut jouir et disposer de ses biens comme bon lui semble (en tant qu'individu dans le capitalisme; classe politique - ou son parti - dans le totalitarisme communiste). L'autre extrême consiste dans les déviations gnostiques qui emprisonnent l'homme dans le fatalisme et le poussent à se détacher complètement des biens terrestres. Et, entre ces deux extrêmes, se situe la conception islamique du "juste milieu", telle qu'elle se manifeste dans la doctrine de l'"istikhlâf".

 

Cette philosophie de "lieutenance" détermine également, en Islam, le rapport entre "religion" et "pouvoir temporel" (l'État). L'homme, en tant que lieutenant de Dieu, voit sa liberté conditionnée par le respect des obligations liées à son statut. De la même façon, l'État et ses institutions, qui sont l'oeuvre de l'homme, sont soumis, dans la conception islamique, aux Commandements divins, à la Charia. Ainsi, le procédé "humain" de la consultation (chourâ) donne naissance à un État régi par la loi divine. Le pouvoir subordonné (à la loi divine) de la nation cohabite ainsi et s'allie avec la Souveraineté divine (source de législation). Dans un tel État, les docteurs de la loi s'attachent à déterminer les cas d'application de la loi divine, et à déduire, par un effort d'interprétation (ijtihâd), les règles légales à partir des sources de la législation. De la sorte, le modèle de l'État islamique se distingue du régime théocratique - où le gouvernement est censé être de droit divin - qui assimile l'État à une "religion pure", en le sacralisant et en le tenant pour immuable (comme une vérité d'essence divine). Le modèle islamique de gouvernement se démarque aussi de l'Etat laïc qui, prenant le contre-pied du modèle théocratique, sépare la religion et le pouvoir temporel et ne reconnaît à la loi divine aucun rôle dans l'organisation des affaires de ce monde.

 

Ce modèle islamique de gouvernement, fondé sur la doctrine de l'"Istikhlâf", est un régime "califale" (Khilâfat) où l'État est présidé par un "calife" qui n'est pas représentant de Dieu - à l'instar du Pape - mais un chef délégué par la Oumma qui, elle, est représentante de Dieu. C'est celle-ci qui élit le calife, lui prête serment d'allégeance, lui délègue ses pouvoirs, le contrôle et lui demande des comptes. Ainsi, le calife n'a rien d'un chef théocratique que l'on tient pour infaillible parce que il représenterait le Ciel.

 

Cette doctrine de l'"Istikhlâf", qui sous-tend le califat islamique et le distingue de tous les régimes étatiques connus dans d'autres religions et d'autres civilisations, est illustrée par un hadith, rapporté par Abou Hourayrat selon lequel le Prophète a dit : "Les Enfants d'Israël étaient gouvernées par des Prophètes qui se succèdent les uns aux autres. Mais, à moi, aucun Prophète ne succèdera; il y aura par contre des califes (lieutenants)" (Hadith cité par Al-Boukhâri, Ibn Majah et Al-Imâm Ahmad). C'est donc la conception exprimée dans cette tradition qui inspire le "califat" islamique.

 

Ignorant la doctrine de l'"istkhlâf", les philosophies matérialistes, parmi lesquelles la civilisation occidentale, ont réduit les sources de la connaissance humaine, et ne reconnaissent comme voies d'accès à celle-ci que la raison et l'expérience étayée par des réalités tangibles. Ce faisant, elles privent l'homme des autres moyens d'acquisition du savoir qui lui permettent d'aller bien au-delà de ses propres facultés sensorielles et du monde sensible en général. C'est que ces civilisations élèvent l'homme au rang du maître de l'univers, au lieu de le considérer comme le lieutenant d'un Dieu Très-Haut et Parfait qui transcende tous les êtres crées par Lui.

 

La conception islamique des voies de la Connaissance, fondée sur le principe de "l'homme-lieutenant de Dieu"(Istikhlâf), ne sous-estime pas le rôle de la "raison" et des "sens" dans le processus cognitif, tant s'en faut. Mais à ces moyens, elle ajoute, pour les éclairer et les contrôler, la "révélation", telle qu'elle s'incarne dans le "Message coranique", et dans les saintes Traditions du Prophète qui en sont "l'Explicitation". Cette Révélation constitue pour l'homme une orientation (sur la bonne voie) émanant de Celui dont la science embrasse toute chose; elle lui apporte des connaissances relevant du Mystère Insondable (Ghayb) et le dote d'un Canon et de règles de conduites que la raison, à elle seule, ne pourrait concevoir, parce qu'ils relèvent d'un ordre supérieur qui ne tombe pas sous les sens et qui - sans le relais de la Révélation - resterait inaccessible à l'entendement humain. Car, comme toutes les facultés humaines, la raison et les sens ont leurs limites.

 

La conception cognitive islamique fait également une part importante à la conscience et à l'intuition (wijdân) comme moyens de connaissance et d'orientation (sur le droit chemin). Il s'agit là, en effet, d'une voie qui permet de recueillir, comme une lueur dans le coeur, une connaissance intime que ni la raison ni les sens ne peuvent percevoir; cette connaissance, qui procède d'un ordre spirituel sublime, est le fruit d'une "inspiration" et d'une illumination qui irradie dans le coeur.

 

Une théorie originale de la connaissance s'est ainsi élaborée, faisant fond sur la doctrine islamique de l'"Istikhlâf" qui assigne à l'homme le rôle de lieutenant de Dieu sur la terre. Investi d'une charge si noble, l'homme voit s'élargir devant lui le champ des connaissances : non seulement celles accessibles aux sens et à la raison, mais également d'autres qu'il peut atteindre grâce aux dons et facultés extraordinaires dont Dieu - son Créateur - l'a dotés, afin qu'il puisse, conformément à la Volonté divine, "peupler" le monde et en mettre en valeur les richesses.

 

Ainsi, la doctrine de l'"Istikhlâf" (l'homme-lieutenant de Dieu), qui assigne à l'homme une place éminente dans la hiérarchie des êtres, se reflète dans tous les domaines de la vie : le mode de gouvernement, la gestion des biens et richesses, les moyens d'acquisition de la connaissance...

 

L'homme-lieutenant de Dieu, pour être digne de cette noble charge, doit remplir les obligations découlant de son statut privilégié, autrement dit, se conformer à la loi divine en lui subordonnant son pouvoir de décision et sa liberté d'action; il lui faut donc adopter la philosophie de l'"Istikhlâf" dans les domaines de la vie; car, c'est grâce à cette philosophie que la pensée islamique se distingue de tous les autres systèmes de pensées, et que la civilisation islamique - celle marquée par le sceau de l'Islam - la remporte sur les civilisations matérialistes qui ont dévié de la voie de Dieu, et violé la Nature originellement bonne (Fitrat) de l'homme.

 

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