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Blog de Islamiates

Le Christ dans l’Islam et le débat islamo-chrétien

La reconnaissance de l’altérité est un principe humain fondamental, que l’aveuglement doctrinal réduit souvent à néant. C’est cet aveuglement qui enferme le psychisme humain, sous sa double dimension rationnelle et affective, dans une attitude de rejet de l’Autre. Dans le cadre de la réfutation de l’extrémisme, la référence au texte coranique lui-même nous permet de lire, d’entendre, le rappel constant du principe de la diversité, et la récusation de l’idée d’un monde homogène et "parfait". La reconnaissance de la légitimité de l’autre monothéiste - chrétien ou juif - n’est pas dans l’islam la conséquence d’une remise en question des dogmes originaux. Elle s’inscrit dans le texte coranique lui-même. Les sourates de la Vache (surat al-Baqara les premiers versets), de la Table (Surat al ma ida, verset 69), ainsi que de nombreuses autres insistent sur la légitimité des croyances des gens du livre -notamment les chrétiens et les juifs - , ainsi que sur leur droit au salut.. 

Le texte coranique reconnaît la validité de la Tora - al Taourat - et de l’Évangile - al Injil -, ainsi que leur antériorité. Dieu a annoncé dans le Coran cette antériorité, en définissant le Coran comme la continuité des messages antérieurs. (Sourate de la Table versets 44 et 46)

Les prophètes et messagers reconnus dans la Torah et l’Évangile sont eux mêmes reconnus dans le Coran. On y retrouve aussi bien Abraham - Ibrahim -, Noé - Nuh-, Moise - Musa-, Jacob - Ya’cub -, Joseph - Yusuf - , David - Daud -, Jésus - Isa -, Jean Baptiste - Yahiya - . La structure du texte coranique est toutefois différente de celle des Ancien et nouveau testaments de la Bible chrétienne. 

Toutefois, le texte Coranique est distinct dans son contenu, et comprend une distinction entre la Torah et l’Évangile originaux et ce que ceux-ci sont devenus, du fait des hommes. C’est dans ce sens que l’on peut comprendre le caractère archaïque et premier de l’Islamité. S’il est affirmé qu’Abraham était musulman, cela signifie simplement que le message porté par le prophète Muhammad - PSDL- ne fait que s’inscrire dans la continuité d’un message antérieur à lui, et qui a pris son point de départ dans le pacte transhistorique que Dieu a établi avec Adam. Islam ne signifiant autre chose dans son étymologie arabe que le fait de s’en remettre à Dieu - ou de se soumettre à Dieu - . Dans ce sens, les disciples - al hawariyyun - du Christ - Issa - auraient annoncé leur fidélité au message christique, en attestant qu’ils croient en Dieu et sont musulmans - muslimun (soumis à Dieu ) - . (Sourate de la Famille Umran)

L’Universalité du message divin est encore plus radicale, dans le texte coranique : les prophètes révélés par Dieu à Muhammad - PSDL-, ne sont pas les seuls. Dieu annonce dans le Coran, qu’il a envoyé de nombreux prophètes auparavant, dont une grande partie est restée inconnue de Muhammad -PSDL - (Sourate du pardonneur, verset 78). Ce qui signifie que le message de Dieu est Universel et ne s’est jamais limité au gens du Livre - Juifs et Chrétiens-, et que, dans le dialogue avec les autres religions, il est nécessaire de rechercher ce qui provient de Dieu. Un tel universalisme a permis le dialogue avec l’hindouisme alors même qu’aucun récit prophétique hindouiste n’est cité dans le Coran ou les Hadith

 

1- La figure de Jésus dans le texte coranique

 

 

Dans les récits prophétiques du Coran, Jésus - Issa - occupe une place essentielle, bien que le texte coranique ne soit pas christocentrique. Issu d’une femme véridique (sainte) - siddiqa - , sa naissance ses actes et sa fin sur terre sont des miracles de Dieu - mu’jizat- .

Qui est donc Marie - Mariam - dans le Coran ? Le terme utilisé est celui de Siddiq (a), qui désigne le plus haut degré dans la piété, et ceux qui sont le plus proches de Dieu ( tout comme la sainteté dans le christianisme). Siddiq vient de sidq - sincérité - et signifie - le véridique, ou le parfaitement juste - .

Selon l’interprétation d’Al Ghazali, le Siddiq représente le plus élevé des quatre degrés que sont :

1- Ceux qui obéissent extérieurement aux lois divines, sans plus

2- Ceux qui évitent l’équivoque - al shubuhat- de crainte de commettre ce qui est proscrit -. Il s’agit des bons (al salihun)

3- Ceux qui sont capables de sacrifier un bien licite pour demeurer fidèle à Dieu et éviter le mal : il s’agit des révérencieux (al muttaqun) - le terme ittaqa signifiant, craindre et se protéger de quelque chose. Le Muttaqi est celui qui craint Dieu et se protège du Mal.

4- Ceux qui consacrent leur vie à se rapprocher de Dieu et s’élève au dessus de ce qui n’y mène pas : les véridiques (al siddiqun)

Marie, la véridique (al siddiqa), représente le paradigme de la pureté et de la piété. Sa vie représente un miracle, qui étonnait même Zakkarie - Zakariya- . Dieu lui annonce, par la médiation des anges - al Mala ika -, qu’elle est l’élue de toutes les femmes de tous les mondes. (Sourate de la Famille Umran, verset 42)

L’enfantement de Jésus - Issa - est en lui-même un miracle - mu’jiza-, et un signe pour les humains. Ce qui est impossible à nos yeux, et selon notre perception des lois de la nature est possible à Dieu. D’ailleurs Dieu rappelle dans le Coran que la Création est elle-même un miracle - mu’jiza - .

L’enfantement de Jésus - Issa - s’accompagne à la fois d’une révélation et d’un jeu d’apparences. Il s’agit de la révélation de Dieu par la médiation de l’Ange Gabriel - Jibril -

Quant au jeu d’apparences, il est certes objet de dérision de la part des lecteurs non-musulmans. En apparaissant aux siens accompagnée du nouveau-né, Marie - Mariam - subit leur invective et apparaît comme une femme de basses moeurs ( sourate de Marie verset 28). Le silence de Marie laisse aussitôt place à la parole de Jésus dans le berceau, qui annonce le message divin - autre miracle -. Au delà de ce qu’une lecture superficielle considérerait comme une histoire incohérente et dépourvue de sens profond, il est possible de découvrir un véritable discours sur le contraste entre l’apparence et la réalité, sur le voile de l’ignorance.

De la naissance miraculeuse, le texte coranique passe aux actes miraculeux, ceux mêmes que l’on retrouve dans les quatre évangiles actuellement reconnus : la multiplication des pains, la guérison des malades, et la résurrection des morts.

Enfin, l’ascension de Jésus - Issa - relève du même ordre. Le texte coranique affirme que Jésus - Issa - a été soustrait au passage par la mort, élevé par Dieu, et soustrait à l’emprise des hommes. Toutefois il a semblé à ces derniers qu’il a été mis à mort. Le texte coranique n’en dit pas davantage, mais de nombreuses interprétations peuvent le compléter.

Paradigme du prophète et du siddiq - véridique - à la fois, mais aussi paradigme de l’homme le plus proche de Dieu par sa pureté, Jésus - Issa - est un prophète révélateur du message éternel de Dieu dont la quintessence se résume en l’adoration de Dieu et l’amour du prochain.

Deux couples similaires apparaissent constamment dans le texte coranique :

* "Amana wa ’amila salihat" , dont la traduction littérale est croire et faire les bonnes actions

* "Aqama al-Salat wa Ata al-Zaqat" , dont la traduction littérale est faire la prière et pratiquer l’aumône légale . La traduction littérale demeure toutefois très indigente si l’on oublie que le terme arabe zakat ne signifie pas seulement l’institution de cette taxe redistributive des richesses, mais avant tout la purification de l’âme - tazkiyat al- nafs -, par le don de soi. Quant à la "salat" , qui signifie littéralement la prière, elle ne saurait se réduire à l’accomplissement d’un rituel. Lorsqu’en langue française on parle de prière, nous distinguons deux actes : le "du’a" et la "salat" . La première forme, facultative, mais indispensable à l’homme, consiste à implorer Dieu de répondre à nos attentes. La deuxième, canonique, consiste à exprimer par la parole et le geste, et, au-delà par la pensée profonde, l’adoration de Dieu et la fidélité à son message. Elle peut être pratiquée comme un rituel répétitif. Mais elle peut aussi être le moyen d’une conscience plus approfondie de son propre rapport avec Dieu.

 

2- Les divergences entre le texte coranique et le christianisme romain au sujet de la figure du Christ

 

 

Toutefois, la figure de Jésus dans le Coran est différente de celle construite par la théologie chrétienne actuellement dominante, notamment par l’interprétation de l’Évangile selon Saint Jean. Là, la controverse théologique se veut comme l’expression du parcours de l’auteur des présentes lignes, originaire d’une famille chrétienne, puisse-t-elle ne pas être préjudiciable à l’excellente relation islamo-chrétienne. Les savants (« théologiens ») musulmans les mieux connus ont fait preuve d’une grande prudence dans tout exposé au sujet des différentes branches du christianisme1. De plus, la Sira (parcours) du prophète Muhammad (PSDL) et certains versets coraniques mettent bien en évidence ce rapport édifiant entre musulmans et chrétiens : de l’exil en Abyssinie à l’accueil des chrétiens à Najran, où le prophète Muhammad (PSDL) a partagé la mosquée en deux afin d’accorder aux chrétiens un lieu de culte.

A ce sujet, il n’est pas exact d’affirmer que la différence radicale est celle qui oppose l’Islam et le Christianisme, car les divergences les plus radicales au sujet du statut du Christ, sont celles qui ont existé entre les chrétiens eux-mêmes : la construction du dogme dominant, que l’on retrouve aujourd’hui dans l’Église catholique, mais aussi dans la plupart des églises Orthodoxes est elle-même le produit d’un processus historique d’homogénéisation passant par plusieurs étape :

1- l’étape de l’écriture des évangiles

2- l’étape de l’authentification des évangiles, afin de ne reconnaître, parmi les dizaines de textes existants, quatre comme vrais et authentiques.

3- l’étape de l’interprétation des évangiles et de l’élaboration des fondements dogmatiques La question du statut du Christ est demeurée la question fondamentale de la théologie chrétienne, mais qui a donné lieu à d’importantes divergences. Jusqu’au Concile de Nicée, le dogme de la divinité du christ était encore loin de faire l’unanimité.

Afin de ne pas entrer dans le détail de l’historiographie du christianisme, nous nous contentons de citer deux courants, qui se sont affaiblis pour des raisons davantage historiques que théologiques :

* d’importantes communautés chrétiennes primitives en Palestine n’avaient pas rompu avec le milieu judaïque, et ont considéré comme absurde la croyance en la divinité du Christ. Il s’agit des Ébionites et des Elkasaïtes. Le Christ y était reconnu comme le dernier prophète et le plus important mais il a conservé le statut humain. Ces communautés représentent l’autre pendant du christianisme d’inspiration paulinienne, si l’on sait que le discours de Saint Paul avait déjà développé une interpétation divinatrice du Christ.

* les chrétiens disciples d’Arius d’Alexandrie (prêtre d’Alexandrie, 256-336) et qui ont rejeté l’idée d’un statut divin pour le Christ : selon ce courant Dieu est un et inengendré et le Fils (le principe incarné en Jésus) n’en est qu’une création. Le Christ serait l’incarnation d’un principe surhumain, sans être celle de Dieu lui-même. * Les disciples de Nestorius (Prêtre d’Antioche, Patriarche déchu de Constantinople, 388-451) et qui, sans renoncer explicitement à la trinité - père-fils-saint esprit - établissent une nette distinction entre le Christ - verbe de Dieu - la deuxième personne de la trinité, et le Christ -homme, d’autre part, qui n’est qu’homme. 

A ce titre, certains chrétiens dissidents ont pu considérer la position du Coran comme une des variantes du débat théologique chrétien, voire comme un message régulateur et modérateur des excès du christocentrisme. Telle aurait été, du moins, la perception qu’auraient eu nombre de chrétiens de Syrie, de Palestine et de Mésopotamie, persécutés par L’Orthodoxie romaine-byzantine. Il est également significatif de noter que les chrétiens d’Arabie, mais aussi de l’environnement étaient le plus compréhensifs à l’égard de l’Islam naissant. Certains versets coraniques reflètent cet état de fait, et font l’éloge des religieux chrétiens, qui, modestes et pieux, sont fortement émus à l’écoute de la révélation coranique. De plus, les premiers versets de la Sourate des Roumis, annoncent que Dieu est aux côtés des Byzantins chrétiens face aux Perses polythéistes

C’est toutefois avec le christianisme trinitaire, aujourd’hui dominant que le texte coranique affirme sa différence. Le texte coranique insiste sur l’unicité et l’indivisibilité de Dieu. La trinité est un mystère pour les chrétiens trinitaires et une impossibilité dans l’Islam. 

Le point de départ de la trinité, voire du dogme du Dieu unique en trois personnes - le Père, le Fils (Jésus), et le Saint-esprit - est le processus historique de la divinisation du Christ. Il s’agit d’un processus dont il est difficile ici de retracer la genèse, mais qui n’est pas le privilège d’un christianisme occidentalisé qui aurait rencontré le paganisme gréco-romain. Les monophysites de Syrie ont eux-mêmes insisté sur la nature divine du Christ au détriment de sa nature humaine qui, selon eux n’en était que l’apparence inessentielle-.

Nous nous contentons d’une remarque d’Ibn Arabi à ce propos, et qui, de par une interprétation - parmi tant d’autres - du sens profond des versets coraniques, considère que la nature même de Jésus - Issa- et de ses actes, explique l’équivocité et l’extrême diversité des perceptions. La naissance de Jésus révèlerait une double origine, - celle réelle (Ma Muhaqqaq) de Marie, et celle virtuelle de l’Ange Gabriel - Gibril - (Ma Mutawahham ) . Ce qui explique l’ampleur des miracles - mu’jizats -, mais aussi les extrapolations de ceux qui l’ont suivi : " Le différend a eu lieu dit-il, entre les gens - communautés - au sujet de la nature de Jésus - Issa - . Celui qui l’a perçu dans son visage réel humain aurait affirmé qu’il est le fils de Marie, et celui qui l’a perçu du point de vue de son image représentée à travers son humanité l’aurait attribué à Gabriel - Jibril - , et qui l’a perçu dans ses miracles, notamment celui de la résurrection des morts, l’aurait attribué à Dieu, et aurait invoqué l’esprit de Dieu..." C’est face à cette équivocité que le texte coranique insiste sur le fait que ces miracles ont été accomplis par la grâce et la volonté de Dieu, et que seul Dieu en est l’auteur.

L’équivocité était possible, même aux origines, et une explication anthropologique de la tendance qu’a l’homme de diviniser l’envoyé de Dieu par lequel le miracle survient - mu’jiza - n’est pas propre au christianisme. Certains musulmans, fascinés de la même manière par le prophète Muhammad PSDL, auraient succombé au piège de l’adorer. A ce propos, le premier Calife Abu Bakr Al Siddiq a ainsi répondu : "A celui qui adorait Muhammad PSDL, nous disons que Muhammad est mort et à celui qui adorait Dieu, nous disons que Dieu est vivant et immortel" Le texte coranique a multiplié les gardes-fous à l’encontre de toute dérive de ce genre. Aucun être, aucun prophète, aucun ange, ne doit être divinisé, et l’unicité de Dieu est clairement affirmée.

Le texte coranique va même jusqu’à stigmatiser les représentations imagées - les statues d’adoration - al ansab - des personnes vénérées ou vénérables, et dont l’entreprise n’est qu’une entreprise du diable. (sourate de la Table ) Les théologiens chrétiens - dont Yaha Ibn ’Adi - , ont porté leur critique sur la doctrine de l’unicité de Dieu l’Un, l’indivisible et l’inengendré, en stigmatisant la pauvreté d’une théologie sans salut et d’un Dieu sans histoire. De la même manière, la critique chrétienne demeure très critique vis à vis de la dualité entre un Dieu tout puissant, d’une part, et des fidèles serviteurs d’autre part. Le christianisme trinitaire actuellement prédominant prétend à une théologie davantage anthropocentrique. La divinité du Christ est en fait perçue sous l’angle inversé de l’incarnation de Dieu en l’homme. Dieu devient homme et en cela réhabilite l’humanité dans sa finitude et la sauve. D’autre part, les théologiens chrétiens s’attaquent aux propos coraniques qui leur semblent incohérents. Le texte coranique insiste autant que les quatre évangiles reconnus, sinon davantage sur les miracles du Christ. Le mot Masih - traduit ensuite par Christ - figure dans le Coran - sourate de la Table -, et l’on retrouve également le Saint-esprit - "al ruh al qudus" - . Les théologiens chrétiens en concluent hâtivement soit que le texte coranique est confus, soit que son effectivité se retrouve dans la doctrine chrétienne de l’incarnation.

C’est qu’en projetant les catégories de la théologie chrétienne trinitaire sur le Coran, on risque de se dispenser de rechercher le sens intrinsèque des mots communément utilisés. Le mot Christ - Masih/ Mshiho - dans les langues sémitiques, signifie celui que l’on induit d’huile, et qui est de ce fait béni. On n’y voit pas le concept du salut.

D’autre part, le statut du Saint-esprit n’est pas celui d’une divinité ou d’une personne divine dans le texte coranique. Dans les deux interprétations chrétienne et islamique, le Saint Esprit - al ruh al qudus - exprime cette fonction de la présence de Dieu aux hommes. Simplement, dans le texte coranique, il est médiation entre Dieu et l’homme et non pas Dieu immanent à l’homme. Ce dernier, dans sa finitude, ne peut voire et entendre Dieu, dans son infinité, que moyennant médiation. Cette médiation, est celle qui donne à la parole de Dieu des formes et dimensions accessibles à l’homme. C’est pourquoi l’ange Gabriel - Jibril - exprime la forme de cette médiation, dans la révélation coranique. C’est pourquoi les interprétations littéralistes du Coran établissent une identité entre Jibril et le Saint-Esprit (al ruh al qudus), interprétation que nous ne discuterons pas ici.

Nous nous contentons de noter, qu’afin de ne pas s’imposer en s’interposant entre l’homme et Dieu, Jibril, aussi bien que le principe du ruh al qudus ne sont pas des êtres ayant en eux même leur effectivité. Ils n’ont d’ailleurs aucune forme définie, et sont avant tout ces moments du processus de révélation et de médiation.

Reste à s’attaquer à la question de fond : peut-on, comme le prétend la critique théologique chrétienne, opposer une théologie musulmane de l’obéissance et de la transcendance radicale de Dieu à une théologie chrétienne de l’amour et du Dieu-homme ? Tout d’abord, Dieu tel qu’il se dévoile dans le texte coranique n’est pas ce Dieu vengeur que l’on retrouve dans l’Ancien testament, et n’exhorte pas les hommes à la servitude. La notion de miséricorde - "al rahma"- est le pendant du concept chrétien d’amour. La miséricorde n’est pas simplement amour, il est amour de l’homme pêcheur et fautif, voire amour de l’homme qui dépasse le mal fait par l’homme. A ce sujet, la Basmala - invocation fondamentale de Dieu se formule ainsi : Bism Allah Al Rahman Al Rahim. Rahman et Rahim signifient la miséricorde, la première expression étant la matrice et l’autre la miséricorde en acte. La rahma n’est pas incompatible avec la justice, donc avec la sanction des irréductibles du mal, ainsi qu’avec la différenciation entre les degrés de rétribution - les niveaux du paradis - (Sourate du Miséricordieux). La théologie chrétienne a cru bon de résoudre le dilemme justice/bonté dans la dichotomie entre Dieu le père - le Dieu jaloux et vengeur de l’ancien testament - et Dieu le fils - amour et pardon - . Cette dernière pose davantage de problème qu’elle n’en résout. Elle est de plus en contradiction avec le texte même des évangiles reconnus par le christianismehistoriquement dominant, où Jésus évoque la possibilité de l’enfer, car si mon oeil est cause de péché, mieux vaut, dit-il entrer au paradis avec un seul oeil, qu’en enfer avec les deux yeux. D’autre part, il est vrai que la théorie de l’incarnation est perçu de manière inversée par les deux théologies : la théologie chrétienne trinitaire y voit l’incarnation de Dieu en l’homme, ce qui atteste la centralité de l’homme, alors que la théologie musulmane y voit la déification d’une part, c’est le credo quia absurdum en ce qui est mystère qui permet à la raison humaine de ne retenir que "absurdum". Le texte coranique se fait écho de la raison humaine, en ce sens que Dieu est au-delà de toute forme humaine et que ses attributs n’ont aucune commune mesure avec ceux de l’homme, et en ce sens que l’unicité de Dieu est parfaitement compatible avec toute explication rationnelle. C’est pourquoi, la critique de fait Spinoza de la conception anthropomorphique de Dieu, dans l’Éthique, n’atteint pas le texte coranique, mais au contraire pourrait s’en accommoder. De même, le "déisme" des philosophes des lumières mais aussi des franc-maçons s’accommode mieux du Dieu un et indivisible de l’Islam.

Toutefois, la raison humaine ne peut atteindre la raison divine, et la plupart des questions de type métaphysique sont inconnues de l’homme. Le texte coranique réfère souvent aux limites de la connaissance humaine. Le prophète Muhammad lui-même (PSDL) a affirmé "ne cherchez pas à percevoir l’essence de Dieu vous en serez épuisés (fa tahliku)". Mais il y a une différence radicale entre l’ignorance humaine de ce qui dépasse les limites et la croyance en ce qui contredit son assentiment immédiat

D’autre part, l’incarnation est inséparable d’une doctrine du salut - sotériologie-, qui a pour présupposé le péché originel. La mort de Jésus est elle même rachat de ce péché et rédemption de l’humanité. Mais la doctrine même du péché originel pose problème :

*si le péché originel est un acte historique qui a pris place dans l’histoire , alors comment admettre que Dieu ait condamné des générations entières sur une base héréditaire, : l’héritage du péché d’Adam , pour ensuite les sauver sur cette même base ?

*et si, comme le veut une interprétation plus subtile, le récit originel doit être interprété allégoriquement, et s’il faut considérer le péché comme inhérent à tout homme et la rédemption comme une réponse à la nature humaine, alors pourquoi cette dernière a-t-elle eu besoin d’un acte historique, historiquement situé - la mort de Jésus à Jérusalem à un moment déterminé de l’histoire- ?

Enfin, la théorie de l’incarnation poussée jusqu’à son extrême limite ne mènerait-elle pas à un anthropocentrisme où l’infinité de Dieu se perdrait dans la finitude humaine  ? On retrouve cette conséquence dans la démarche même de la Phénoménologie de l’Esprit de Hegel : si Dieu n’est qu’un Absolu vide avant de s’incarner dans le mouvement dialectique de la finitude, et s’il n’est pleinement Absolu qu’au terme du mouvement même de l’incarnation dans le fini, alors la réalité de Dieu ne s’accomplit qu’à travers l’humanité. Mais alors Dieu comme principe devient superflu, et l’on peut même concevoir une historicité, voire même une eschatologie sans Dieu. Reste à affirmer que la phénoménologie hégélienne n’est qu’une extrapolation de la théologie chrétienne de l’incarnation poussée jusqu’à ses extrémités. L’autre revers du christocentrisme trinitaire, est ce principe même de la déification de l’homme exceptionnel, et qui rompt l’égalité de nature entre les hommes. S’il existe un homme-dieu, alors les hommes les plus proches de ce dernier et les plus représentatifs de sa volonté peuvent légitimement prétendre à un ascendant de principe sur le restant des croyants. Si Jésus est homme-dieu, alors Pierre est détenteur de cette sacralité qui se communique de haut en bas au sein d’une communauté d’hommes sacralisés détenteurs du sacrement et du droit de dire le dogme. C’est en ce sens que la sacralisation du pouvoir peut être considérée comme une conséquence logique de la déification de l’homme exceptionnel. En ce sens, le "césaro-papisme" n’est pas une simple perversion du christianisme trinitaire. 

Il est vrai que la théologie chrétienne du Dieu amour (en dépit de la contradiction entre l’ancien et le nouveau testament) a exercé une influence bénéfique sur l’évolution de la pensée islamique, en ce sens qu’elle a permis à un islam plus conséquent de s’opposer à une théologie de l’obéissance à un Dieu essentiellement législateur et comptable. En ce sens les courants mystiques - soufis - semblent avoir déterminé une autre théorie du salut individuel moins figée mais aussi plus exigeante : l’obéissance aux lois et le renoncement à l’interdit ne constituent ainsi que le premier niveau du chemin ascendant de l’homme vers Dieu. La finalité n’y est autre qu’un rapprochement constant vis à vis de Dieu et qui irait jusqu’à la l’unité de l’âme humaine avec l’infinité divine, engendrée par cet amour infini et réciproque. 

A ce sujet, il est nécessaire d’insister sur le fait que le texte coranique lui-même se définit comme un prolongement du message christique, en continuité avec un christianisme non-trinitaire qui n’aurait pas déifié Jésus - Issa- . Si en parlant de la révélation coranique, il est nécessaire de parler d’une continuité entre les messages de Moïse, Jésus et Muhammad, qui représentent un seul message divin, et non pas d’influences et de facteurs, en revanche, en ce qui concerne l’évolution de interprétation, il est possible de reconnaître l’influence combinée des doctrines chrétiennes et juives, surtout si l’on sait que dans l’Orient arabe les conversions massives de ces derniers à l’Islam n’étaient pas perçues comme un reniement de leur fondements doctrinaux d’origine, mais au contraire comme un accomplissement de leurs principes fondamentaux.

 

3"- Le respect du chrétien dans l’Islam ne dépend pas du débat théologique

 

 

S’ensuit-il de ce qui précède que l’abandon par le chrétien de la divinisation du Christ serait le préalable au dialogue constructif avec l’Islam ? Aucunement. Le texte coranique est clair au sujet du respect des juifs et des chrétiens et impose au croyant l’obligation de s’y confronter par les procédés les plus nobles ( sourate du voyage nocturne). De plus, dans deux sourates (la vache, la table) on retrouve le principe selon lequel les chrétiens, juifs et sabéens qui croient en Dieu et agissent bien n’ont rien à craindre de Dieu. (sourate de la Table verset 69) Il est vrai que le texte coranique comprend un éloge plus particulier à l’égard des chrétiens : ces derniers étant en certains versets considérés comme les plus proches amis des musulmans ( sourate de la Table ). L’éloge des moines chrétiens y est aussi manifeste. Dans la sourate de la famille de Umran, ceux qui suivent Jésus - Issa - seront supérieurs à ceux qui l’ont combattu ou trahi. Mais en même temps le texte coranique est empreint d’un réalisme sociologique : les chrétiens - de même que les juifs - ne sont pas tous bons ou mauvais. Certains sont dignes de confiance et d’autres non. C’est donc une question d’individus et non de communauté. Cette nuance apparaît de manière récurrente dans le texte coranique.

C’est ici que l’on retrouve un principe fondamental dans le rapport des musulmans aux autres religions : celui de la distinction de principe entre la question théologique et la question morale. La clef de la distinction se trouve dans le principe suivant : Dieu n’a pas fait en sorte que tous les hommes soient les fils d’une même "doctrine", mais a créé et consacré la diversité parmi les hommes. Il faut donc la reconnaître et l’organiser.

Une interprétation simpliste du texte coranique consisterait avant tout à établir une ligne de démarcation entre les croyants - al mu°minun - et les infidèles - al kafirun. A cela, il est nécessaire de répondre par deux arguments : 1- tout d’abord il existe une multitude indéfinie de degrés dans l’infidélité. Si l’on restitue le mot Kafir - hâtivement traduit par infidèle -. / Le verbe Kafara signifie avant tout couvrir, dissimuler, envelopper. Le Kufr est, par conséquent le voile de l’ignorance et du renoncement face à la vérité. C’est pourquoi il existe des degrés dans le Kufr. Les croyances des autres religions comprennent un degré variable de Kufr : kufr par rapport à certaines vérités et Iman - foi- par rapport à d’autres.

2- C’est pourquoi le Kufr qualifie davantage les actes et les croyances à un moment donné de l’évolution des personnes singulières, plutôt que d’étiqueter des communautés. Les personnes singulières étant toujours susceptibles d’évoluer et de connaître le conflit intérieur, la conversion, le repentir. Enfin, une troisième catégorie représente la plus redoutée dans le texte coranique : il s’agit du Nifaq - hypocrisie -, et qui mène au plus bas de l’enfer. Or le nifaq consiste à entretenir le Kufr sous l’apparence de la foi - Iman- . C’est pourquoi le principe "pas de contrainte en religion" représente le principe capital de la morale musulmane, et qui régit le rapport de la communauté des croyants avec l’ensemble des adeptes des autres religions. A ce sujet, le rapport de l’Islam avec les religions qui ne sont pas celles du Livre - christianisme et judaïsme - mérite une relecture historique, car une historiographie courante affirme à tort que les non-monothéistes n’avaient d’autre choix que l’adoption de l’Islam. Cette historiographie est aujourd’hui remise en cause, notamment du fait que les mandats des différents califes ont aussi été empreints de leur style de gouvernement, et que ceux-ci ont eu autant d’impact que les principes religieux.

Il est vrai que le cadre juridique et jurisprudentiel régissant le rapport entre les musulmans et les religions extérieures au Livre, n’était pas aussi clair que celui régissant le rapport avec les juifs et chrétiens, ce qui a soumis la question aux aléas historiques et politiques . Il est toutefois évident qu’en aucun cas le texte coranique n’appelle à la persécution des polythéistes. Les versets les plus durs, souvent montrés par les intellectuels islamophobes, n’ont été révélés que dans des contextes spécifiques de guerre, et ne concernait que les polythéistes participant à la guerre et pour le temps de celle-ci2. Il ne s’est nullement agi de principes moraux ou politiques. Le statut du prophète MUhammad PSDL, définit a fortiori celui de tout pouvoir temporel. ,Le prophète Muhammad PSDL n’est que celui qui rappelle à la vérité ( muzakkir) et non celui qui l’impose par la contrainte (musaitir) (Sourate de celle qui l’enveloppe, verset 21).

Il est vrai que le pouvoir politique, en s’emparant du religieux, parvient à l’extrapoler dans son propre intérêt, et que l’histoire des conquêtes Omeyyades, Mamelouks, ou Turques n’est pas exempte des abus en matière de rapport avec les autres religions - y compris celles du Livre -, mais aussi, envers les dissidents de l’Islam, et les descendants de la famille du prophète Muhammad (PSDL). Il reste que, là où existe un texte religieux clair appuyé sur une interprétation jurisprudentielle fondée, ce dernier représente autant de limites imposées au pouvoir politique. Il n’est qu’à rappeler que la volonté de certains Sultans Ottomans d’islamiser de force les sujets de l’Empire, s’est heurtée à l’opposition farouche des théologiens-juristes musulmans, et notamment à celle du Grand Mufti d’Istambul, au nom même du texte coranique.

Le texte coranique comprend un appel à gérer et organiser la diversité humaine, donc une société humaine comprenant aussi bien des croyants que des infidèles, avec leurs divers degrés d’infidélités. Les clivages socio-politiques ne devraient donc pas se définir en fonction des critères théologiques, et l’opposition entre "dar al islam" (la terre d’islam) , et "dar al harb" (la terre de la guerre) n’est qu’une fiction politique qui n’a de fondement ni dans le Coran ni dans la pratique du prophète Muhammad PSDL et des premiers califes. Le texte coranique réfère aux Dhalimun (ceux qui font violence et injustice) et aux Tughat (les despotes ou tyrans), face auxquels s’impose la confrontation et se définit le clivage. C’est dans ce sens qu’il est nécessaire de dissocier le débat théologique islamo-chrétien du pacte politique entre le musulman et le non-musulman. La sourate de l’Araignée verset 46, appelle les croyants à n’argumenter face aux gens du Livre - chrétiens et juifs - que de la manière la meilleure et la plus respectueuse, à l’exception de ceux qui ont fait violence et injustice (al dhalimun). Mais, le texte coranique interdit au musulman de répondre à l’injustice par l’injustice, et appelle, tout comme les quatre évangiles, au dépassement du ressentiment et de la haine envers autrui.

 

Notes :

 

 

1 C’est notamment le cas de Sayyid Muhammad Hussein Fadlallah, dans son dernier ouvrage au sujet du dialogue islamo-chrétien, et qui met davantage en évidence les points de convergence entre les deux religions, au détriment des controverses théologiques.

FADLALLAH(muhammad Hussein) : Fi Afaq Al Hiwar Al Islami Al-Masihi, (Les horizons du dialogue islamo-chrétien), Dar Al Milak, Beyrouth, 1994

2 La doctrine (fiqh) islamique, y compris la plus intransigeante, s’est constamment référée à la distinction entre le Kafir guerrier et le Kafir non-guerrier (pacifique) (Kafir Harbi/Kafir Musalim).

 par Fouad Nohra

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Selon le Coran : le soleil finira par s'éteindre

Et le Soleil court vers un gîte qui lui est assigné ; telle est la détermination du Tout-Puissant, de l'Omniscient. (Sourate Ya-Sin, 38)

Le Soleil émet de la chaleur depuis environ cinq milliards d’années grâce aux constantes réactions chimiques qui se produisent à sa surface. A un moment déterminé par Allah, ces réactions s’arrêteront et condamneront le Soleil à s’éteindre. Dans ce contexte, le verset cité plus haut semble être une référence au jour où le Soleil cessera de briller. (Allah est le plus Savant.)

Le terme arabe moustaqarrin dans le verset se réfère à un endroit ou à un moment précis. Le mot tajrî traduit par “court, du verbe courir” comprend les sens de “se mouvoir, agir promptement, se déplacer, circuler”. Cela signifie donc que le Soleil continuera sa course dans le temps et dans l’espace, jusqu’à un moment spécifique, prédéterminé. Le verset “Quand le Soleil sera obscurci (Sourate at-Takwir, 1) décrit le Jour du Jugement, dont la date n’est connue que d’Allah.

Le terme arabe taqdîrou traduit par “détermination” dans le verset couvre plusieurs sens tels que “nommer, déterminer le destin, mesurer”. Le verset 38 de la sourate Ya-Sin nous informe que la durée de vie du Soleil est limitée, comme en a décidé Allah. D’autres versets du Coran le stipulent :

Allah est Celui Qui a élevé les cieux sans piliers visibles. Il S'est établi [istawa] sur le Trône et a soumis le Soleil et la Lune, chacun poursuivant sa course vers un terme fixé. Il règle l'Ordre et expose en détail les signes afin que vous ayez la certitude de la rencontre de votre Seigneur. (Sourate ar-Raad, 2)

Il fait que la nuit pénètre le jour et que le jour pénètre la nuit. Et Il a soumis le Soleil à la Lune. Chacun d'eux s'achemine vers un terme fixé. Tel est Allah, votre Seigneur : à Lui appartient la royauté, tandis que ceux que vous invoquez, en dehors de Lui, ne sont même pas maîtres de la pellicule d'un noyau de datte.(Sourate Fatir, 13)

Il a créé les cieux et la terre en toute vérité. Il enroule la nuit sur le jour et enroule le jour sur la nuit, et Il a assujetti le Soleil et la Lune à poursuivre chacun sa course pour un terme fixé. C'est bien Lui le Puissant, le Grand Pardonneur ! (Sourate az-Zumar, 5)

L’utilisation du mot mousamman dans les versets précédents montre que le Soleil a une durée de vie spécifique. Les analyses scientifiques consacrées à la mort du Soleil ont permis de comprendre qu’à chaque seconde quatre millions de tonnes de matière étaient convertis en énergie et que le Soleil finira par s’éteindre une fois que toute la matière sera consumée.1 La chaleur et la lumière émises par le Soleil correspondent à l’énergie dégagée à mesure que la matière se consume : les noyaux d’hydrogène se transforment en hélium par un processus de fusion nucléaire. L’énergie du Soleil et par conséquent sa vie même s’éteindront quand tout le combustible aura été épuisé. (Allah est certes le plus savant.)  Un article intitulé “La mort du Soleil” par le service Sciences de BBC News contient le passage suivant :

… Le Soleil meurt progressivement. Tel le noyau d’une étoile qui s’écrase sur soi, il devient finalement assez chaud pour enflammer un autre de ses atomes composants : l’hélium. Les atomes d’hélium fusionnent pour former du carbone. Quand l’hélium s’épuise, le centre s’effondre encore et l’atmosphère se dilate. Le Soleil n’est pas d’envergure suffisante pour complètement enflammer à nouveau son noyau une troisième fois. Donc il continue à se dilater, évacuant dans son atmosphère une série d’explosions… Le noyau en extinction forme une étoile naine blanche – un diamant sphérique de la taille de la Terre, composé de carbone et d’oxygène. A partir de ce point, le Soleil commencera à produire une lumière de plus en plus terne jusqu’à s’éteindre complètement.2

Un documentaire également intitulé “La Mort du Soleil” diffusé par National Geographic TVdécrit :

Il génère la chaleur et nourrit la vie sur notre planète. Mais comme les êtres humains, le Soleil a une durée de vie limitée. A mesure que notre étoile vieillit, sa température augmente et donc elle se dilate, évaporant tous nos océans et tuant toute forme de vie sur la planète Terre… Le Soleil deviendra de plus en plus chaud en vieillissant et consumera le combustible plus rapidement. Les températures augmenteront, éradiquant toute vie animale, évaporant nos océans et tuant toute la vie végétale… Le Soleil gonflera jusqu’à devenir une étoile rouge géante, avalant les planètes proches. Son attraction gravitationnelle se réduira et peut-être la Terre y échappera. A terme il rétrécira à l’échelle d’une étoile naine blanche, émettant un faible éclat… 3

Les scientifiques n’ont démêlé que très récemment la structure du Soleil et ce qui s’y passe à l’intérieur. Avant cela, personne ne savait d’où le Soleil puisait son énergie ni comment il émettait de la chaleur et de la lumière.  Or le Coran, dans sa sublime science, révéla il y a 1400 ans que cette masse géante d’énergie consumera toute son énergie avant de s’éteindre. Ce savoir appartient à notre Seigneur, l’Omniscient.

Un autre verset du Coran révèle :

Mon Seigneur embrasse tout dans Sa science. Ne vous rappelez-vous donc pas ?(Sourate al-An’am, 80)

........................

1 http://en.wikipedia.org/wiki/Sun
2 http://www.bbc.co.uk/science/space/stars/death/index.shtml
3 “Death of the Sun” (La mort du Soleil), National Geographic TV, 20 mars 2006, directeur : Rabinder Minhas, part no. 25, saison 3.

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Vers un remodelage du monde arabe.


 A l’heure où de nombreux pays arabes sont marqués par d’importants bouleversements politiques, l’influence américaine n’échappe à personne.


La déferlante de révoltes populaires qui a déjà poussé à la sortie l’ex-chef d’Etat tunisien et, fort probablement, le président égyptien et qui s’étend à d’autres pays ayant la particularité d’être gouvernés par d’inamovibles dictateurs, est interprétée par certains prospectivistes comme le point de départ d’un profond remodelage du monde arabo-musulman.

Un remodelage souhaité de longue date par les Américains, mais qui n’a réellement pris corps que sous la présidence de Georges Bush qui a trouvé, dans les attentats du 11 septembre 2001, un excellent motif de mise en œuvre de cette manœuvre à grande échelle, aujourd’hui connue sous le nom de projet du Grand Moyen-Orient.

En 2004, ce projet change de dénomination pour prendre celle de «Partenariat pour le progrès et un avenir commun avec le Moyen-Orient élargi et l’Afrique du Nord». Le changement a, sans doute, été décidé pour susciter l’adhésion des pays concernés, dont bon nombre, à l’instar de ceux du G8, de l’Algérie, la Jordanie, le Yémen, la TurquieBahreïn et l’Afghanistan, pour ne citer que ceux-là, avaient du reste officiellement adopté ce partenariat, en juin 2004, à l’occasion du sommet de Sea Island.

Si cette initiative avait recueilli sur le fond l’adhésion des membres de l’Union européenne, soucieux de voir s’inscrire la démocratie dans les pays de la rive Sud de la Méditerranée, elle risquait néanmoins de perturber un partenariat euroméditerranéen déjà en vigueur depuis plus d’une décennie durant, rien de fondamental n’a été entrepris pour aider à la démocratisation des pays concernés, et notamment, ceux du Maghreb qui en avaient le plus besoin.

Les Européens et la France en particulier, continuent de ce fait à s’inquiéter de l’intrusion desEtats-Unis dans certaines zones (Maghreb et Sahel notamment) que l’Hexagone considère comme sa chasse gardée. Les déclarations maladroites du président français Nicolas Sarkozy concernant les derniers événements de Tunisie et d’Algérie traduisent, on ne peut mieux, ce malaise.

L’Effet contagion.

A l’heure où de nombreux pays de ce grand espace géographique (TunisieEgypte,AlgérieJordanieYémenSoudanSyrie, etc.) sont marqués — ou, commencent à l’être — par d’importants bouleversements politiques dont il est encore difficile de déterminer les évolutions, l’influence américaine n’échappe à personne. La discrétion n’est même plus de mise, puisque les plus hauts dirigeants américains, à commencer par le président Obama, n’hésitent pas à apprécier publiquement les événements dans un sens favorable aux aspirations démocratiques et émancipatrices des peuples concernés.

Si durant l’administration Bush, le projet de remodelage n’a été appliqué qu’à la carte (Irak,Afghanistan) et de manière autoritaire avec les résultats désastreux qu’on connaît, sous la présidence d’ Obama, le remodelage en question a la particularité d’être beaucoup plus large (plus d’une dizaine de pays sont atteints par le vent des révoltes populaires) et plus «soft»dans la mesure où ce sont les peuples concernés qui réclament des changements politiques profonds allant dans le sens des ouvertures, notamment démocratiques, prônées par le projet américain du Grand Moyen-Orient. La mise en œuvre du projet sera, disent certains spécialistes de la prospective, pragmatique.

Le souci de ménager les intérêts sécuritaires, stratégiques et économiques américains continuera à primer, même si la volonté de propager la démocratie par un «effet domino»partant de pays judicieusement choisis, est clairement affirmée. Ce projet d’une immense portée, puisqu’il couvre une zone comprenant environ 22 pays allant de l’Afghanistan à laMauritanie, ne résulte évidemment pas d’un subit élan philanthropique visant à tirer les peuples concernés des griffes de leurs dictateurs, à promouvoir la démocratie et le bien être économique et social.

Divorce peuple-pouvoir.

Il est le résultat de profondes réflexions prospectives de dirigeants et intellectuels américains sur les meilleures conditions de maintien d’une nation qui compte garder encore très longtemps son leadership sur le monde, mais aussi et surtout, donner un coup fatal au terrorisme islamiste qui continue à menacer ses intérêts, en dépit de la présence de régimes autoritaires qui prétendent pratiquement tous faire de la lutte anti-terroriste, leur principale préoccupation.

De par leur nature dictatoriale, ces régimes ont en réalité produit le contraire. Pour rester longtemps au pouvoir, les dirigeants des pays musulmans ont pratiquement tous encouragé la propagation du salafisme et, dans certains cas, du wahhabisme, qui constituent comme on le sait les matrices du terrorisme islamique.

La lutte armée contre ce fléau est de ce fait chaque fois compromise par l’arrivée massive de nouvelles recrues, adeptes de ces idéologies extrémistes et, de surcroît, victimes expiatoires (chômeurs, exclusion scolaire, mal logés, sans perspectives d’avenir etc.) de la mauvaise gouvernance de leurs pays.

L’Amérique d’Obama, lit-on dans une revue de prospective, semble avoir enfin compris que ces régimes, aussi autoritaires et bien armés soient ils, ne constituent assurément pas les meilleurs remparts contre le terrorisme islamiste inspiré par ces doctrines que les gouvernements concernés ne sont pas enclins à combattre pour la simple raison qu’elles servent leurs intérêts.

De ce fait, le maintien de régimes autoritaires pour faire barrage au terrorisme islamiste ne semble plus faire recette chez les Américains qui amorcent, à travers le projet de GrandMoyen-Orient, une nouvelle façon de combattre l’intégrisme en répondant, notamment, favorablement aux aspirations démocratiques des peuples concernés et en les aidant par des moyens multiformes à réduire les fractures économiques et sociales générées par la gouvernance désastreuse d’inamovibles dictateurs.

Il reste à savoir, si les Etats-Unis, qui ne sont pas encore tout à fait sortis d’une crise économique qui les a considérablement affaiblis, sont financièrement prêts à se doter des moyens requis (investissements financiers, aides à la consolidation des nouvelles démocraties etc.) pour mener à bien une nouvelle politique internationale aussi vaste et ambitieuse.

Nordine Grim

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Toute reprise d'article ou extrait d'article devra inclure une référence à www.cridem.org

 

Jésus Christ dans le saint Coran



Marie est élue dans le Coran parmi les femmes

 (Rappelle-toi) quand les Anges dirent : «Ô Marie, certes Dieu t'a élue au-dessus des femmes des mondes. Coran 3.42 ( Sourate Alimran , verset 42)

Les anges annoncent la naissance de jésus

 (Rappelle-toi,) quand les Anges dirent : «Ô Marie, voilà que Dieu t'annonce une parole de Sa part : son nom sera le Messie, Jésus, fils de Marie, illustre ici-bas comme dans l'au-delà, et l'un des rapprochés de Dieu» . 46. Il parlera aux gens, dans le berceau et en son âge mûr et il sera du nombre des gens de bien». 47. - Elle dit : «Seigneur ! Comment aurais-je un enfant, alors qu'aucun homme ne m'a touchée ? » - «C'est ainsi ! » dit-Il. Dieu crée ce qu'Il veut. Quand Il décide d'une chose, Il lui dit seulement : «Sois»; et elle est aussitôtCoran 3.45-47 ( Sourate Alimran , verset 45-47)

 

L'apparition de L'ange Gabriel

 16. Mentionne, dans le Livre (le Coran), Marie, quand elle se retira de sa famille en un lieu vers l'Orient. 
17. Elle mit entre elle et eux un voile. Nous lui envoyâmes Notre Esprit (Gabriel), qui se présenta à elle sous la forme d'un homme parfait. 
18. Elle dit : «Je me réfugie contre toi auprès du Tout Miséricordieux. Si tu es pieux, [ne m'approche point]. 
19. Il dit : «Je suis en fait un Messager de ton Seigneur pour te faire don d'un fils pur». 
20. Elle dit : «Comment aurais-je un fils, quand aucun homme ne m'a touchée, et je ne suis pas prostituée ? » 
21. Il dit : «Ainsi sera-t-il ! Cela M'est facile, a dit ton Seigneur ! Et Nous ferons de lui un signe pour les gens, et une miséricorde de Notre part. C'est une affaire déjà décidée».  Coran  19.16,21 ( Sourate Maryam , verset 16..21)

La naissance

 Elle devient donc enceinte [de l'enfant], et elle se retira avec lui en un lieu éloigné. 
23. Puis les douleurs de l'enfantement l'amenèrent au tronc du palmier, et elle dit : «Malheur à moi ! Que je fusse morte avant cet instant ! Et que je fusse totalement oubliée ! » 
24. Alors, il l'appela d'au-dessous d'elle , [lui disant : ] «Ne t'afflige pas. Ton Seigneur a placé à tes pieds une source. 
25. Secoue vers toi le tronc du palmier : il fera tomber sur toi des dattes fraîches et mûres. 
26. Mange donc et bois et que ton oeil se réjouisse ! Si tu vois quelqu'un d'entre les humains, dis [lui : ] «Assurément, j'ai voué un jeûne au Tout Miséricordieux : je ne parlerai donc aujourd'hui à aucun être humain». Coran  19.22,26 ( Sourate Maryam , versets 22..26)

 

L'accusation

Puis elle vint auprès des siens en le portant [le bébé]. Ils dirent : «Ô Marie, tu as fait une chose monstrueuse ! 
28. Soeur de Haroun , ton père n'était pas un homme de mal et ta mère n'était pas une prostituée».  Coran  19.27,28 ( Sourate Maryam , versets 27,28)

 

L'innocence de marie déclarée : le bébé parle au berceau

Elle fit alors un signe vers lui [le bébé]. Ils dirent : «Comment parlerions-nous à un bébé au berceau ? » 
30. Mais [le bébé] dit : «Je suis vraiment le serviteur de Dieu. Il m'a donné le Livre et m'a désigné Prophète. 
31. Où que je sois, Il m'a rendu béni; et Il m'a recommandé, tant que je vivrai, la prière et la Zakat ; 
32. et la bonté envers ma mère. Il ne m'a fait ni violent ni malheureux. 
33. Et que la paix soit sur moi le jour où je naquis, le jour où je mourrai, et le jour où je serai ressuscité vivant». 
34. Tel est Issa (Jésus), fils de Marie : parole de vérité, dont ils doutent Coran  19.29,33 ( Sourate Maryam , versets 29..33)

 

Un messager aux enfants d'Israël

Et (Dieu) lui enseignera l'écriture, la sagesse , la Thora et l'Évangile, 
 et Il sera le messager aux enfants d'Israël, [et leur dira]: «En vérité, je viens à vous avec un signe de la part de votre Seigneur. Pour vous, je forme de la glaise comme la figure d'un oiseau, puis je souffle dedans : et, par la permission de Dieu, cela devient un oiseau. Et je guéris l'aveugle-né et le lépreux, et je ressuscite les morts, par la permission de Dieu. Et je vous apprends ce que vous mangez et ce que vous amassez dans vos maisons. Voilà bien là un signe, pour vous, si vous êtes croyants ! 
 Et je confirme ce qu'il y a dans la Thora révélée avant moi, et je vous rends licite une partie de ce qui était interdit. Et j'ai certes apporté un signe de votre Seigneur. Craignez Dieu donc, et obéissez-moi. 
 Dieu est mon Seigneur et votre Seigneur. Adorez-Le donc : voilà le chemin droit.» Coran  3.48 ( Sourate Alimran , verset 48.51)

Ayant plusieurs miracles

Et quand Dieu dira : «Ô Jésus, fils de Marie, rappelle-toi Mon bienfait sur toi et sur ta mère quand Je te fortifiais du Saint-Esprit. Au berceau tu parlais aux gens, tout comme en ton âge mûr. Je t'enseignais le Livre, la Sagesse , la Thora et l'évangile ! Tu fabriquais de l'argile comme une forme d'oiseau par Ma permission; puis tu soufflais dedans. Alors par Ma permission, elle devenait oiseau. Et tu guérissais par Ma permission, l'aveugle-né et le lépreux. Et par Ma permission, tu faisais revivre les morts. Je te protégeais contre les Enfants d'Israël pendant que tu leur apportais les preuves. Mais ceux d'entre eux qui ne croyaient pas dirent : «Ceci n'est que de la magie évidente».  Coran 5.110 (Sourate Al-Mayda , verset 110)

Et annonciateur d'un Messager à venir après moi

 Et quand Jésus fils de Marie dit : «Ô Enfants d'Israël, je suis vraiment le Messager de Dieu [envoyé] à vous, confirmateur de ce qui, dans la Thora, est antérieur à moi, et annonciateur d'un Messager à venir après moi, dont le nom sera «Ahmad» . Puis quand celui-ci vint à eux avec des preuves évidentes, ils dirent : «C'est là une magie manifeste».  Coran  61.6 ( Sourate AS-SAF , verset 6)

Les apôtres

Et quand J'ai révélé aux Apôtres ceci : «Croyez en Moi et Mon messager (Jésus)». Ils dirent : «Nous croyons; et atteste que nous sommes entièrement soumis». Coran 5.111 (Sourate Al-Mayda , verset 111)

 

Puis, quand Jésus ressentit de l'incrédulité de leur part, il dit : «Qui sont mes alliés dans la voie de Dieu ? » Les apôtres dirent : «Nous sommes les alliés de Dieu. Nous croyons en Dieu. Et sois témoin que nous Lui sommes soumis. 
53. Seigneur ! Nous avons cru à ce que Tu as fait descendre et suivi le messager. Inscris-nous donc parmi ceux qui témoignent» . 
54. Et ils [les autres] se mirent à comploter. Dieu a fait échouer leur complot. Et c'est Dieu qui sait le mieux leur machination Coran  3.52 ( Sourate Alimran , verset 52..54)

 

Ô vous qui avez cru ! Soyez les alliés de Dieu, à l'instar de ce que Jésus fils de Marie a dit aux apôtres : « Qui sont mes alliés (pour la cause) de Dieu ? » - Les apôtres dirent : «Nous sommes les alliés de Dieu». Un groupe des Enfants d'Israël crut, tandis qu'un groupe nia. nous aidâmes donc ceux qui crurent contre leur ennemi, et ils triomphèrent.  Coran  61.14 ( Sourate AS-SAF , verset 14)

 

Dieu élève Jésus vers lui

(Rappelle-toi) quand Dieu dit : «Ô Jésus, certes, Je vais mettre fin à ta vie terrestre t'élever vers Moi, te débarrasser de ceux qui n'ont pas cru et mettre jusqu'au Jour de la Résurrection, ceux qui te suivent au-dessus de ceux qui ne croient pas. Puis, c'est vers Moi que sera votre retour, et Je jugerai, entre vous, ce sur quoi vous vous opposiez.  Coran 3.55 ( Sourate Alimran , verset 55)

L'histoire de Jésus dans le coran , aimer-jesus.com

 

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L’Islam et les autres religions

L’attitude de l’Islam vis-à-vis des religions est loin d’être négative.

L’islam estime que toutes les religions procèdent d’une même source : Allah. De ce fait, elles conservent malgré les péripéties de l’histoire une morale et des valeurs communes. Quand bien même les voies et les moyens diffèrent, les religions - plutôt la religion car en principe il n’y a qu’une seule religion- ont essentiellement pour but d’assurer à l’homme le bonheur ici-bas et dans l’au-delà.

« Il vous a légiféré en matière de religion, ce qu’Il avait prescrit à Noé, ce que Nous t’avons révélé à toi-même, ce que Nous avions prescrit auparavant à Abraham, à Moïse et à Jésus : « Etablissez la religion et n’en faites pas un sujet de divisions. » s42 v13

Il ressort de ce verset que toutes les religions ont Dieu pour origine. Et la religion qui a commencé par Noé s’est achevée par Mohammed, embrassant sur son chemin des messages et des prophètes dont les plus importants sont Abraham, Moïse et Jésus (Paix et Salut sur eux tous).

La foi des musulmans englobe la croyance en tous les prophètes d’Allah ; en tous les Livres descendus sur eux dans leur état originel avant que l’altération ne les affecte, cette croyance est enseignée par Dieu lui-même qui dit :

« Le Messager a cru en ce que son Seigneur a fait descendre sur lui ainsi que les croyants : tous ont cru en Allah, en Ses Anges, en Ses Livres et en Ses Messagers, sans faire aucune distinction entre Ses Messagers ». Et ils ont dit : « Nous avons entendu et obéi. Seigneur, nous implorons Ton pardon, car c’est vers Toi que sera le retour ». s2 v285

Et Il a ordonné, Gloire à Lui, ceci :

« Dites : Nous croyons en Allah, à ce qui nous a été révélé, à ce qui a été révélé à Abraham, Ismaël, Isaac, Jacob et aux tribus, à ce qui a été donné à Moïse et à Jésus ; à ce qui a été révélé aux Prophètes par leur Seigneur ; nous ne faisons aucune distinction entre eux. Et c’est à Allah que nous sommes entièrement soumis. » s2 v136

L’Islam a posé des principes régissant les rapports entre les musulmans et les non musulmans. Parmi ces principes, l’équité et le dialogue figurent au premier plan. Allah a enseigné que la diversité est une caractéristique de la création et qu’elle procède de Sa seule volonté. Il dit dans le Coran :

« A chacun de vous, Nous avons établi une législation et une ligne de conduite. Si Allah avait voulu, Il aurait fait de vous une seule et même communauté. Mais Il a voulu vous éprouver par le don qu’Il a fait à chaque communauté. Rivalisez donc d’efforts dans l’accomplissement des bonnes œuvres, car c’est vers Allah que vous ferez tous retour, et Il vous éclairera alors sur l’origine de vos disputes. » s5 v48

« A chaque communauté Nous avons institué un ensemble de rites qu’elle doit observer. » s22 v67

« Si Allah l’avait voulu, Il aurait fait des hommes une seule communauté. Mais Il fait entrer dans sa miséricorde qui Il veut. Et les injustes n’auront ni secours ni protection. » s42 v8

Dans un autre verset, Il dit :

« Et si ton Seigneur avait voulu, Il aurait fait des gens une seule communauté. Or, ils ne cessent d’être en désaccord entre eux sauf ceux à qui ton Seigneur a accordé Sa miséricorde. Et c’est bien pour être si différents qu’Il les a créés. »s11 v118,119

« Si Allah l’avait voulu, Il aurait fait de vous une seule communauté. Mais Il laisse s’égarer qui Il veut et guide qui Il veut. Et vous serez certes interrogés sur ce que vous faisiez. » s16 v93

Dans le même ordre d’idées, on peut résumer comme suit les principales croyances des musulmans :

1) Toute l’humanité appartient à la même souche, à la même origine ; tous les humains ont été créés à partir d’un seul couple : Adam et Eve, dont ils sont les descendants. Ils jouissent de la même dignité. Allah dit :

« Ô Hommes ! Nous vous avons créés d’un mâle et d’une femelle, et Nous avons fait de vous des nations et des tribus, pour que vous fassiez connaissance entre vous. Le plus noble d’entre vous auprès d’Allah est le plus pieux. » s49 v13

2) Les hommes sont égaux devant la Loi d’Allah. Il n’y a ni préférence, ni favoritisme, ni passe-droit pour le riche au détriment du pauvre, ni pour le blanc aux dépens du noir. Le seul critère de distinction est la piété et cet état d’esprit n’est connu que de Dieu seul. Donc aucune distinction n’est possible au niveau des humains. C’est pourquoi, le Prophète (Paix et Salut sur lui) parla de l’égalité de tous les êtres humains, indépendamment de leur race, de leur couleur, de leur langue ou de leur rang social. Il dit : « Les gens sont égaux comme les dents d’un peigne. » Et Il a dit : « Ô Hommes ! Votre Seigneur est Un et votre père est un. L’arabe n’a aucun mérite sur le non arabe, ni le blanc sur le noir, ni le noir sur le rouge, sauf par la piété. »

3) Les religions célestes tirent leur origine d’Allah le Très Haut. A ce titre, elles s’abreuvent d’une même source, conformément au verset coranique susmentionné :

« Il vous a légiféré en matière de religion, ce qu’Il avait prescrit à Noé, ce que Nous t’avons révélé à toi-même, ce que Nous avions prescrit auparavant à Abraham, à Moïse et à Jésus : « Etablissez la religion et n’en faites pas un sujet de divisions. » s42 v13

4) L’islam est la religion agréée auprès d’Allah. Or, l’entrée dans cette religion implique nécessairement la croyance au prophète Mohammed en tant que Messager d’Allah ayant transmis le Coran qui lui a été révélé par l’Ange Gabriel sur l’ordre d’Allah, Seigneur et Créateur de toutes choses. L’Islam est la plus sûre garantie de salut et d’entrée au Paradis, dans la mesure où c’est la Religion agréée par Allah qui dit : « La vraie religion pour Allah, c’est l’Islam » s3 v19

« Et quiconque désire une religion autre que l’Islam, ne sera point agréé, et il sera, dans l’au-delà, parmi les perdants. » s3 v85

5) L’islam considère que celui qui a cru à l’unicité de Dieu et suivi l’un des prophètes avant la mission de Mohammed est sauvé, Allah dit : « Ceux qui ont cru, ceux qui se sont judaïsés, les Sabéens, et les chrétiens , ceux parmi eux qui croient en Allah, au Jour dernier et qui accomplissent les bonnes œuvres, pas de crainte sur eux, et ils ne seront point affligés. » s5 v69

6) L’islam est la religion avec laquelle Dieu a clôturé les autres religions.

7) L’Islam n’oblige personne à l’adopter. La foi est une affaire de choix et de conviction personnelle, Allah a dit : « pas de contrainte en religion » s2 v256 « Devrons-nous vous l’imposer alors que vous la répugnez ? » s11 v28

Le rôle des musulmans est de transmettre le message, non pas pour convertir les gens à l’Islam :

« S’ils te tournent le dos, ta mission se limite à transmettre le message. »s16 v82

« Rappelle ! Ton rôle consiste à rappeler » s88 v21

« Dis : La vérité émane de votre Seigneur. Croira qui voudra et niera qui voudra ! » s18 v29

« Ce n’est pas à toi de guider ceux que tu aimes. Mais c’est Allah qui guide qui Il veut. Il est mieux à même de connaître ceux qui méritent d’être guidés. »s28 v56

« Ce n’est pas à toi de les guider, mais c’est Allah qui guide qui Il veut. » s2 v272

8) L’Islam garantit le libre exercice de tous les cultes et en assure la protection et le respect des lieux qui leur sont consacrés. 9) Les différences religieuses et culturelles ne doivent en aucun cas inciter les gens à s’entretuer ou à s’agresser les uns les autres. Ils doivent plutôt œuvrer et s’entraider pour l’accomplissement des bonnes œuvres et la lutte contre le mal et les turpitudes. Allah a dit :

« Entraidez vous dans l’accomplissement des bonnes œuvres et de la piété et ne vous entraidez pas dans le péché et l’agression. » s5 v2

10) Les musulmans ont bien entendu le devoir de se défendre en cas d’agression contre leur dignité, leur religion ou l’intégrité de leurs territoires. En cas de victoire, la communauté musulmane ne doit pas se livrer à des actions de violence ou de représailles contre ses agresseurs en les persécutant ou en les contraignant à abdiquer leurs religions ou leurs cultures. Cette vision s’applique à l’ensemble des rapports entre l’islam et les autres religions.

A l’exception, toutefois, des gens du livre que l’Islam considère comme étant plus proches des musulmans en terme de croyances.

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