Celui qui prend le pouvoir par la force dans un pays, sans aucun droit, est-il mécréant ? Sinon, a-t-il accompli un koufr/shirk majeur (shirk dans l'obéissance) ?
Juger un individu mécréant n’est pas une chose simple. Il est tout d’abord obligatoire que l’acte commis par la personne soit un acte qui entraîne la mécréance. Les oulémas ont mentionné les actes par lesquels un musulman sort du giron de l’Islam et devient mécréant. Or, ce que vous avez mentionné concernant le fait de prendre le pouvoir par la force n’en fait pas partie et cela n’est pas considéré comme une voie menant à la mécréance.
Et même en supposant qu’une personne ait commis un acte de mécréance, elle ne peut être jugée mécréante que si les conditions pour cela sont remplies et que les choses qui pourraient empêcher de la juger mécréante sont absentes. Cheikh al-Islâm ibn Taymiyya a dit : « Jeter l’anathème sur une personne spécifique ne peut se faire que si certaines conditions sont remplies et que les choses pouvant l’empêcher sont absentes. De plus, le fait de prononcer le jugement de mécréance de manière générale n’implique pas que l’on applique forcément ce jugement à une personne spécifique, sauf si certaines conditions sont remplies et que rien ne peut empêcher ce jugement […] » Or, parmi les choses empêchant de juger une personne comme étant mécréante figure l’ignorance, la mauvaise compréhension ou la contrainte.
Le polythéisme dans l’obéissance n’a pas lieu d’être mentionné ici. Le polythéisme dans l’obéissance désigne le fait d’obéir à autre qu’Allah, qu’il s’agisse d’une personne, d’un État ou d'une coutume, en rendant licite ce qui est illicite ou en rendant illicite ce qui est licite. La preuve de cela est le hadith où ‘Adî ibn Hâtim, qu'Allah soit satisfait de lui, a rapporté : « Je me rendis auprès du Prophète () avec une croix en or autour du cou et il me dit : "O ‘Adî, enlève donc cette idole de ton cou !" Je l’entendis ensuite réciter : "Ils ont pris leurs rabbins et leurs moines, comme Seigneurs en dehors d'Allah […]" (Coran 9/31) Puis il ajouta :
"Ils ne les adoraient pas, mais lorsqu’ils leur rendaient licite ce qu’Allah avait interdit, ils les suivaient en cela et lorsqu’ils leur rendaient illicite ce qu’Allah avait permis, ils les suivaient en cela." »
Or le droit de légiférer est l’apanage d’Allah, comme Allah, exalté soit-Il, le dit (sens du verset) :
« Ou bien auraient-ils des associés [à Allah] qui auraient établi pour eux des lois religieuses qu'Allah n'a jamais permises ? Or, si l'arrêt décisif n'avait pas été prononcé, il aurait été tranché entre eux. Les injustes auront certes un châtiment douloureux. » (Coran 42/21)
http://www.islamweb.net/frh/index.php?page=showfatwa&FatwaId=297112
Les sociétés humaines ont connu différents types d’organisation sociale. Certaines ont connu une classe constituée des princes, une autre des soldats, une autre des cultivateurs, et une classe des esclaves. Ceci a donné lieu à beaucoup de pratiques injustes notamment l’esclavage, la domination, l’asservissement et la spoliation des droits des autres.
Quant à la loi d’Allah, elle ne connaît absolument pas cela. Bien au contraire, riches et pauvres, nobles et gens du commun ont tous les mêmes droits. La seule base qui permet d’établir une différenciation entre les gens est celle que mentionne le saint Coran dans la parole du Très Haut : «Ô hommes! Nous vous avons créés d' un mâle et d' une femelle, et Nous avons fait de vous des nations et des tribus, pour que vous vous entre-connaissiez. Le plus noble d' entre vous, auprès d' Allah, est le plus pieux. Allah est certes Omniscient et Grand Connaisseur. » (Coran, 49 : 13) et la parole du Messager (bénédiction et salut soient sur lui) : « ô gens ! Votre Maître est un et votre père est un. En vérité, l’arabe n’est pas supérieur au non arabe ni le non arabe à l’arabe ni le rouge au noir ni celui-ci au rouge, si ce n’est grâce à la crainte d’Allah ». (rapporté par l’imam Ahmad, 22391 et cité dans as-silsila as-sahiha, 2700.
Voilà le fondement de l’organisation sociale en Islam. La société qui en résulte est la société humaniste et universelle que l’humanité a toujours essayé sans succès de réaliser. C’est parce qu’elle n’a pas voulu s’engager dans la seule voie droite qu’y conduit, celle tracée par Allah, le Puissant et Majestueux. C’est encore parce que l’humanité ne se range derrière l’unique drapeau rassembleur, celui d’Allah, le Très Haut.
Les gens vivent sur la terre et établissent entre eux différents liens dont chacun a un poids et un attrait dans leur vie ; ils impliquent la parenté, la force, l’argent et les échanges pratiques en termes économiques et autres qui résultent de la communauté basée sur ces liens … La situation des uns est inférieure à celle d’autres et les uns deviennent plus influents que les autres selon les balances en usage sur la terre (critères d’appréciation)… Et puis l’Islam vient dire : «Ô hommes! Nous vous avons créés d' un mâle et d' une femelle, et Nous avons fait de vous des nations et des tribus, pour que vous vous entre-connaissiez. Le plus noble d' entre vous, auprès d' Allah, est le plus pieux. Allah est certes Omniscient et Grand Connaisseur. » (49 : 13). Il entend ainsi faire fi des valeurs qui pesaient lourds dans la vie des gens, et les a remplacées par de nouvelles valeurs fournies par la révélation (divine) qui sont les seules reconnues sur la balance d’Allah, le Puissant et Majestueux. Il s’agit en vérité de la crainte d’Allah, le Très Haut qui se traduit par Son adoration, Lui seul sans rien lui associer ni un enfant ni un égal et se traduit encore par l’obéissance à Ses ordres et l’abandon de Ses interdits dans le but d’obtenir Son agrément et l’accès à Son paradis, et se traduit enfin par la crainte de Son mécontentement et de l’entrer en enfer. Allah voit bien Ses fidèles serviteurs.
http://islamqa.info/fr/3793
Le musulman doit s’écarter de la perversion et de la débauche. Si par malheur, il lui arrive de commettre une turpitude qu’il s’empresse de faire ce qui suit :
Se repentir sincèrement : Allah, exalté soit-Il, dit : « … ceux qui, s'ils ont commis quelque turpitude ou causé quelque préjudice à leurs propres âmes (en désobéissant à Allah), se souviennent d'Allah et demandent pardon pour leurs péchés - et qui est-ce qui pardonne les péchés sinon Allah ? - et qui ne persistent pas sciemment dans le mal qu'ils ont fait. » (Coran : 3/135).
Il dit aussi dans un hadith Qoudsi : « […]. Ô Mes serviteurs, vous péchez de nuit comme de jour et Moi Je pardonne tous les péchés, demandez-Moi donc de vous pardonner, et Je vous pardonnerai ».
S’évertuer à accomplir de bonnes œuvres : Allah, exalté soit-Il, dit : « Les bonnes œuvres dissipent les mauvaises. Cela est une exhortation pour ceux qui réfléchissent. » (Coran : 11/114).
Le Prophète (Salla Allahou Alaïhi wa Sallam)a dit :« Crains Allah là où tu te trouves, fais suivre la mauvaise action par une bonne, elle l’effacera, et comporte-toi avec les gens de belle manière. » (Hadith rapporté par At-Tirmidhi qui le qualifie de hasan).
S’abstenir d’en parler ouvertement aux autres. Car, l’une des pires choses que peut commettre un musulman consiste à faire part de son comportement licencieux et de son éloignement d’Allah, exalté soit-Il, comme le prouvent les hadiths suivants.
Le Messager d’Allah (Salla Allahou Alaïhi wa Sallam) a dit : « Ecartez-vous de ces souillures qu’Allah a interdites. Si malgré tout l’un de vous s’y trouve impliqué, qu’il se couvre par le secret d’Allah (c’est-à-dire : qu’il en garde pour lui-même le secret, sans le divulguer) et qu’il se repente à Allah.» (Rapporté par Al-Hakim qui s’est abstenu de le juger ; Adh-Dhahabi quant à lui l’a jugé conforme aux critères d’authenticité fixés par les deux cheikhs i.e. Boukhari et Muslim).
Le Prophète () a dit aussi :
« Ô gens ! Il est grand temps que vous vous absteniez de transgresser les prescriptions d'Allah. Celui qui a commis une quelconque de ces souillures qu'il se voile par le Voile d'Allah le Très Haut, le Très Grand. » (Rapporté par l’Imam Malik).
« Allah est Pudique, voile et protège Ses serviteurs des scandales et mauvais actes. Et Il aime la pudeur et le voile (ou protection). » (Abou Dawoud et Al-Bayhaqi).
« Toute ma communauté peut bénéficier du Pardon d’Allah, exception faite pour ceux qui pèchent en public. » (Boukhari et Muslim).
« Toute ma nation est graciée (ou se porte bien) sauf les divulgateurs (des turpitudes). Est considérée comme divulgation l’individu qui commet un péché pendant la nuit et au lever du jour - tandis qu’Allah l’a voilé- il dit : « Ô tel ! La nuit passée j’ai fait ceci et cela.» Alors qu’il a passé la nuit voilé par son Seigneur; au matin il révèle ce qu’Allah a couvert ! » (Rapporté par Boukhari et Muslim).
Le fait de parler publiquement de ses actes de désobéissance revient à sous-estimer les droits d’Allah, de Son Messager () ainsi que ceux des croyants et implique un certain entêtement. La dissimulation des actes de désobéissance permet d’échapper à leur sous-estimation, car les actes de désobéissance entraînent l’humiliation de leur auteur. Leur dissimulation permet encore d’échapper à une peine légale si l’acte commis est passible d’une peine ou d’une correction. Quand l’acte commis n’implique que la violation du droit d’Allah, Celui-ci est le plus Généreux, et Sa miséricorde précède Sa colère. S'Il couvre quelqu’un ici-bas, Il ne le déshonora pas dans l’au-delà. Celui qui évoque publiquement ses actes de désobéissance ratera tout cela.
Les hadiths susmentionnés mettent clairement en cause celui qui parle en public de ses actes de désobéissance et implique le mérite de celui qui s’abstient d’en parler. En fait, la dissimulation par Allah des actes de désobéissance du croyant devrait inciter celui-ci à les tenir secrets. S’il agit délibérément pour porter ses actes à la connaissance du public, il met son Maître en colère et Celui-ci ne le couvrira plus. Par contre, celui qui, par pudeur vis-à-vis de son Seigneur et des hommes cache ses actes de désobéissance, bénéficiera de la couverture d’Allah.
An-Nawawi a dit : « Il est réprouvé pour celui qu’une tentation a jeté dans la désobéissance d’en faire part à d’autres. En revanche, il doit la cesser, la regretter et se résoudre à ne pas récidiver. S’il en informe son cheikh ou un autre dans l’espoir de connaître l’issue ou d’apprendre comment y échapper à l’avenir ou la cause pour laquelle il s’y est embourbé ou pour que le cheikh prie pour lui ou pour d’autres motifs similaires, cela est bon. Ce qui est détestable c’est d’en parler quand il n’y a aucun intérêt à le faire. »
Al-Ghazali a dit : « La divulgation condamnable est celle qui traduit la fierté et la moquerie, non celle faite dans le cadre d’une question ou une consultation, comme l’atteste l’histoire de celui qui avait affirmé avoir eu des rapports intimes avec sa femme en pleine journée du Ramadan. Le Prophète () qui a reçu cet aveu n’en a pas condamné l’auteur. »
Ce qui précède concerne l’évocation en public des actes de désobéissance. Quant au fait de se montrer fier de ces actes, ses conséquences ne se limitent pas au refus de pardonner le péché, car l’on craint que cette attitude ne conduise à l’apostasie et à l’abandon de l’Islam. En effet, éprouver de la fierté pour avoir commis un péché peut signifier la violation délibérée de ce qu’Allah a interdit.
Cheikh Ibn ‘Uthaymin a dit : « Il existe un groupe de débauchés, pervers et licencieux qui évoque avec fierté la fornication et d’autre types de désobéissance - A Allah ne plaise. L’un d’eux n’a pas honte de déclarer publiquement avoir voyagé vers tel pays et eu des relations fornicatrices avec telle ou telle femme ou commis tel et tel autre péché. On doit demander à une telle personne de se repentir. Si elle ne le fait pas, la sentence relative à l’apostat doit être appliquée contre elle, parce qu’une forme d’apostasie consiste à considérer comme licite un interdit au sujet duquel les musulmans sont d’accord de façon consensuelle sur sa prohibition : par exemple, considérer comme licite la fornication, la consommation d’alcool, l’usure, etc. ».
http://islamweb.net/frh/index.php?page=articles&id=174649
L'Islam est une religion réaliste ne planant pas dans les airs de l'imagination et de l'idéalisme irréel. Il se tient au contraire avec l'homme sur la terre de la réalité vécue et ne traite pas les gens comme s'ils étaient des anges "aux ailes doubles, triples ou quadruples". Il les traite en tant qu'êtres humains consommant des aliments et circulant dans les marchés.
C'est pour cette raison qu'il n'exige pas des gens ce qu'il ne juge être de leur nature, à savoir ne parler que pour invoquer Dieu, ne se taire que pour méditer, ne prêter leur ouïe qu'au Coran et n'avoir leurs loisirs que dans la mosquée. Il les a uniquement reconnus selon leur propre nature et les instincts avec lesquels Dieu les a créés. Il les a créés sujets à la joie, à la distraction, au rire et à l'amusement, de même qu'Il les a créés mangeant et buvant.
Une heure suivie d'une autre heure
Les Compagnons du Prophète -sws- atteignirent une telle élévation d'esprit qu'ils jugèrent le sérieux le plus sévère et l'adoration permanente indispensables à leur religion. Ils se crurent tenus de tourner le dos à toute jouissance de la vie et à toutes les choses bonnes et pure de ce bas-monde. Ils ne connaissaient ni loisirs ni distractions, et leurs yeux et leurs pensées restaient plutôt pointées vers l'autre monde, vers ses notions éloignées de la vie et de ses loisirs.
Hanzala Al-Asidi était un éminent Compagnon du Prophète -sws- et l'un de ses secrétaires. Ecoutons ce récit qu'il nous a rapporté à son propre sujet :
"Abou Bakr m'a rencontré et m'a dit : "Comment te sens-tu ô Hanzala". Je dis : "Hanzala est devenu hypocrite". Il dit : "Qu'à Dieu ne plaise ! Que dis-tu là ?" Je dis : "Quand nous nous trouvons auprès du Messager de Dieu -sws-, il nous décrit l'Enfer et le Paradis au point que nous croyons les voir de nos propres yeux. Une fois sortis de chez lui, nous nous réjouissons de nos épouses, de nos enfants et de nos jardins, ainsi nous oublions beaucoup de choses !" Abou Bakr me dit : "Par Dieu ! C'est ce qui nous arrive à nous-mêmes". Hanzala ajouta : "Nous nous rendîmes, Abou Bakr et moi, chez le Messager de Dieu -sws- et je lui dis : "Ô Messager de Dieu ! Hanzala est devenu hypocrite". Il dit : "Comment donc ?" Je dis : "Ô Messager de Dieu ! Quand nous sommes chez toi, tu nous décris l'Enfer et le Paradis au point que nous croyons les voir de nos propres yeux. Une fois sortis de chez toi, nous nous réjouissons de nos épouses, de nos enfants et de nos jardins. Nous avons oublié beaucoup de choses". Le Messager de Dieu -sws- dit : "Par Celui qui tient mon âme entre Ses Mains, si vous persistiez dans l'état où vous êtes quand vous êtes chez moi et dans votre invocation de Dieu, les Anges viendraient vous serrer la main dans votre lit ou sur votre chemin. Mais ô Hanzala ! une heure suit une autre heure". Il répéta trois fois de suite : "une heure suit une autre heure". (Rapporté par Muslim)
Les coeurs finissent par se lasser
Ses Compagnons bons et purs étaient comme lui. Ils plaisantaient, riaient, s'amusaient et racontaient des histoires amusantes car ils savaient préserver la vie, répondre à l'appel de la nature et permettre aux coeurs d'avoir leur part légitime de repos et de distraction innocente, afin qu'ils soient mieux capables de poursuivre leur marche sur la voie du sérieux dont la route est bien longue.
'Ali Ibn Abi Talib (que Dieu soit satisfait de lui) a dit : "Les coeurs finissent par se lasser comme se lassent les corps. Aussi recherchez pour les coeurs la rareté de la sagesse".
Il dit aussi : "Reposez les coeurs ; une heure de distraction après une heure de sérieux. Quand le coeur est astreint à ce qu'il n'aime pas, il devient aveugle".
Abou Ad-Darda' (que Dieu soit satisfait de lui) a dit : "Je me détends avec ce qui est futile car la distraction m'aide dans le sérieux".
Il n'y a donc aucun mal à ce que le musulman plaisante ou se distrait avec ce qui détend le coeur. Il n'encourt aucun grief s'il repose son âme et celle de ses Compagnons par une distraction licite, à condition qu'il n'en fasse pas le but de sa vie, ni son caractère permanent. Il ne faut pas qu'il remplisse ses matinées et ses soirées de distractions, au point d'en oublier ses obligations et de plaisanter dans les situations sérieuses. Aussi a-t-on dit : "Que la quantité de l'esprit dans tes paroles soit celle du sel dans tes aliments".
De même, il n'est pas permis au musulman de faire de la dignité des gens et de leur honneur un objet de plaisanterie et de rire. Dieu Exalté a dit :
"Ô vous croyez ! Ne vous moquez pas les uns des autres, car il se peut que ceux qui sont tounés en dérision vaillent mieux que les railleurs" (Sourate 49, v.11)
Il ne faut pas non plus que son désir de faire rire les autres le pousse à dire des mensonges. Le Messager de Dieu -sws- a mis en garde contre cela en disant : "Malheur à celui qui tient des propos pour faire rire les gens et y mêle du mensonge. Malheur à lui ! Malheur à lui ! (Rapporté par At-Tirmidhi)
Cet article est extrait du livre "Al halal wa al haram" du sheikh Yûsuf Qaradhawi, aux éditions Al Qalam.
Les versets 89-90 de la 4ème Sourate (An-Nisaa) , Allâh ordonne aux musulmans à deux occasions différentes de tuer les non-croyants
Commençons par une traduction littérale de ces versets :
4.89 : « Ils voudraient qu’à leur instar vous sombriez dans la mécréance afin que vous en soyez au même point (sawâ’) qu’eux. Ne les prenez pas pour alliés tant qu’ils n’auront pas émigré pour la cause de Dieu et s’ils se détournent, emparez-vous d’eux et tuez-les où que vous les trouviez. Et ne les prenez ni pour alliés ni pour partisans ! »
4.90 : « [tuez-les où que vous les trouviez] à l’exception de ceux qui visitent une tribu (qawn) à laquelle vous êtes liés par un traité ou de ceux qui viennent vous trouver le cœur serré à l’idée de vous combattre ou de combattre leur tribu ; si Dieu l’avait voulu, Il les aurait rendus maîtres de vous et ils vous auraient combattus. Aussi, s’ils vous évitent, ne vous combattent pas et vous offrent leur soumission, Dieu ne vous permet pas de leur témoigner de l’hostilité. »
A partir de cette traduction littérale et d’une lecture réfléchie des versets cités ci-dessus, il apparait clairement que l'ordre de tuer est contraint et conditionné à certaines circonstances particulières. Normalement, les versets du Coran doivent être compris dans un certain contexte. Lu hors de ce contexte, le sens est alors faussé. Les Chrétiens ainsi que d’autres antagonistes de l'Islam interprètent le Coran de manière erronée et déformée, car ils ignorent le contexte des versets et ils le font soit par négligence pure, soit par dissimulation délibérée. Par contexte, nous entendons le sens commun dérivé d'un groupe de versets. Au lieu de prendre un verset et de le citer hors contexte, la procédure correcte consiste à examiner les versets se trouvant avant et après dans le but d'obtenir une signification correcte de ce que dit réellement le Coran. En second lieu, pour comprendre certains versets complexes, il est nécessaire que le lecteur recoure à des commentaires officiels et authentiques du Coran.
Nos amis non-Musulmans doivent aussi réaliser que le Saint Coran contient des principes fondamentaux et généraux sur la façon de gouverner, le culte, les transactions et ainsi de suite. Mais les détails sont fournis par les hadiths du Prophète Muhammad . La raison de cette diversification est de veiller à ce que la nation Musulmane ne se limite pas au Saint Coran pour être guidée, mais intègre également les Hadith ou traditions du Prophète
. Ainsi, le Prophète Muhammad
devient une figure de proue majeure dans l'Islam et une personnalité qui doit être vénérée.
La parole du Prophète Muhammad (c.-à-d. ses Traditions) a été tenue à l'écart et séparée de la Parole de Dieu (c.-à-d. Le Coran) afin de mettre en évidence la grande différence entre la Parole Pure de Dieu et la parole de l'homme, contrairement à la Bible qui contient un mélange de la Parole de Dieu et de la parole de l'Homme. Finalement, il devient difficile de faire la différence. Le système Islamique a protégé les Musulmans afin qu’ils ne tombent pas dans le même piège.
Dans les versets se trouvant ci-dessus, il y a plusieurs indicateurs qui montrent clairement le contexte et l'application du sens transmis. L'explication qui suit va éclairer ce fait :
1. Ces versets ont été révélés à Médine, après que le Messager d'Allâh ait posé les fondations du nouvel Etat Islamique. C'est dans le contexte de ce jeune État Islamique que les versets ci-dessus ont été révélés. Par conséquent, le premier principe qui apparait est que ces versets sont adressés à l'Etat Islamique et non à des Musulmans individuels. Toute personne intelligente comprendra que le pouvoir donné à un Etat ou à l'administration est beaucoup plus ferme, global et étendu que celui dont jouit un individu. Cependant, même dans ces règles, l'Etat Islamique n'a pas reçu carte blanche pour tuer les non-croyants selon ses quatre volontés, comme cela sera ensuite expliqué.
2. La partie « tant qu’ils n’auront pas émigré pour la cause de Dieu » nous donne une autre indication de l'application de ce verset. Le verset ne peut pas se référer à des non-Musulmans car la migration dans le sentier d'Allâh n'est pas un acte que peuvent faire les mécréants ou les non-Musulmans. Nulle part dans le Saint Coran il est demandé aux non-Musulmans d’émigrer ou de quitter leur ville natale pour le bien de l'Islam. Il est donc évident que « tant qu’ils n’auront pas émigré pour la cause de Dieu » fait référence à des gens qui prétendent être Musulmans. Ce sont les hypocrites, c’est-à-dire les gens qui proclamaient extérieurement être Musulmans, mais qui intérieurement ne l’étaient pas. Ils étaient parmi la communauté Musulmane des imposteurs et des espions, présents pour semer la zizanie et créer des conflits. Ces traîtres se sont également rendus coupables d'inciter d'autres communautés et nations à attaquer les Musulmans, comme cela mentionné dans plusieurs livres d'histoire. Le verset avant celui-ci, qui est le verset 88 stipule clairement : « Qu’avez-vous donc à vous scinder en deux partis au sujet des hypocrites .......? » Le contexte de cette section du chapitre nous montre clairement que le verset 89 fait référence aux hypocrites et non pas aux non-croyants comme les Juifs, les Chrétiens ou Arabes païens.
3. Le verset 89 dit : « et s’ils se détournent, emparez-vous d’eux ... » Cette instruction signifie que si ces hypocrites, après avoir embrassé la foi Islamique, renoncent à la Religion et se rebellent contre la communauté Musulmane, alors ils doivent être saisis, c’est-à-dire arrêtés, puis tués. Mais la mise à mort ne prend pas la forme d’une exécution sommaire. Les commentaires stipulent qu'ils seront arrêtés, jugés, et [seulement] si reconnus coupables, exécutés. Ils seront exécutés car ils auront commis le péché impardonnable de trahison, qui, dans tout Gouvernement ou Pays est un crime grave puni de mort. Cette loi s'applique à l'Etat Islamique et n'est pas une autorisation faite à tout Musulman d’aller tuer librement les non-Musulmans. Certains pourraient argumenter que ces détails ne sont pas mentionnés dans le Coran et que par conséquent les Musulmans qui lisent le Coran pourraient être induits en erreur et croire que toute personne peut aller tuer tout non-Musulman qui renonce à sa religion. Eh bien, il doit être bien entendu que ces détails sont donnés aux communautés Musulmanes à travers différents moyens tels que les madrassas, les plates-formes de questions/réponses, les conférences publiques, les brochures, les écrits, et les bulletins d’informations publiés de manière régulière. Les Musulmans sont donc bien au courant des règles qui s'appliquent et c’est la raison pour laquelle vous ne trouverez pas de Musulmans recourant à de telles méthodes malgré plusieurs incidents connus de prétendus Musulmans se détournant de l'Islam.
4. Les mots « où que vous les trouviez » doivent être pris conjointement avec les deux phrases citées avant, à savoir « emparez-vous d’eux et tuez-les ». Cela signifie que les auteurs de la trahison doivent être pourchassés et capturés partout où ils se cachent, et que la peine de mort doit être prononcée. Il s'agit d'une injonction dédiée au gouvernement compétent et à l'application des lois. N’importe quel gouvernement devra avoir la capacité et l'expertise permettant de traquer les grands criminels au sein de ses structures. Une administration qui n'est pas en mesure d'atteindre cet objectif devient la risée de tout un chacun.
5. Le verset 90 est un autre indicateur clair de la justice et de l'équité défendues par l'Islam et réfute la notion que les Non-musulmans ont faussement déduits du verset précédent, selon laquelle les Musulmans ont pour ordre de tuer les non-croyants où qu'ils se trouvent. Dans ce verset, il est demandé au Gouvernement Musulman de suivre les directives suivantes :
a) honorer ses traités, pactes et engagements pris avec les autres nations.
b) Respecter également les amis de ceux avec qui un pacte ou un traité existe.
c) Même les renégats et les traîtres doivent être épargnés et honorés s'ils sont liés d'amitié avec une nation qui a un pacte avec les Musulmans.
d) Ne pas combattre ou tuer ceux qui viennent à eux avec des intentions pacifiques et offrent leur amitié.
e) Il est interdit aux Musulmans de combattre les gens qui proposent une trêve.
f) On ne recourt au combat que quand il y a un acte de violence ou d'agression venant de l'autre partie.
Les susdits éléments font partie de la justice Divine qui est réellement profonde en Islam. Sur cette base, les critiques adressées à l'Islam par ses antagonistes sont totalement abusives, injustifiées, et découlent de l'ignorance de la véritable signification du Saint Coran.
6. Dans le verset qui suit (91), une autre règle claire est mentionnée : « S’ils ne vous évitent pas, s’ils ne vous offrent pas leur soumission et ne cessent de vous combattre, emparez-vous d’eux et tuez-les où que vous les trouviez ». Ce commandement confirme ce qui est rapporté ci-dessus, à savoir que même pour les hypocrites et les renégats la paix est garantie à condition qu'ils s'abstiennent de l'agression et de la violence. Encore une fois, c'est le mandat accordé à un Etat, dont le devoir est de maintenir l'ordre public et de protéger les droits des personnes.
B : Voici quelques-uns des Versets du Saint Coran commandant le bon traitement envers les non-croyants :
1. « Supporte avec patience les propos des infidèles et au moment de les quitter, prends soin de ménager leurs susceptibilités ! » [Sourate 73, verset 10]
2. « … fais donc preuve d'une noble indulgence » [Sourate 15, verset 85]
3. « Ne discutez avec les gens du Livre (Juifs et Chrétiens) que de la manière la plus courtoise » [Sourate 29, verset 46]
4. « Appelle à la Voie de ton Seigneur avec sagesse et par de persuasives exhortations. Sois modéré dans ta discussion avec eux » [Sourate 16, verset 125]
5. « Sois bon envers les autres comme Dieu l'a été envers toi ! Ne favorise pas la corruption sur la Terre » [Sourate 28, verset 77]
6. « Ne prends pas un air arrogant en abordant tes semblables et ne marche pas sur terre avec insolence car Dieu n’aime pas les vaniteux insolents » [Sourate 31, verset 18]
7. « Dieu ne vous défend pas d'être bons et équitables envers ceux qui ne vous attaquent pas à cause de votre religion et qui ne vous expulsent pas de vos foyers. Dieu aime ceux qui sont équitables » [Sourate 60, verset 8]
8. « Et s’ils (les païens) renoncent (à vous combattre), alors ne leur témoignez plus d’hostilité, sauf contre ceux qui ont un comportement inique » [Sourate 2, verset 193]
9. « Et s’ils (les ennemis) sont enclins à la paix, accède à leur requête » [Sourate 8, verset 61]
10. « Et si l'un des non-croyants demande ta protection accorde-la afin qu’il écoute la parole de Dieu puis fais-le reconduire en lieu sûr » [Sourate 9, verset 6]
Il ne s’agit là que d’un petit échantillon des nombreux versets qui expliquent les relations cordiales à tenir envers les non-croyants, qu’ils soient épris d’amour et de paix ou bien qu’ils fassent preuve d’hostilité.
Le Messager d'Allâh, Muhammad a dit : « Le véritable croyant, c'est celui dont l’humanité n’a à craindre ni la langue, ni la main » [Hadith rapporté par Boukhari et Mouslim]
Mufti Desai Siraj
© Traduit avec l’autorisation du Darul-Ouloum Aboubakar, Malabar, Port Elizabeth, Afrique du Sud
1. Par islamiates le 02/07/2024
Salam Les sourates sont données à titre d'exemple. Merci pour votre réactivité