la virginité, symbole d'innocence sexuelle, est toujours considérée comme un état naturel et nécessaire pour les femmes célibataires. Et sa perte, un signe évident de corruption morale.
Une peau fine et transparente tendue comme celle d'un tambour à l'entrée du vagin. C'est l'hymen. Elle n'existe chez aucun animal, seulement chez l'homme (ou plutôt chez la femme !) Son utilité ? Personne ne la connaît.
Cette membrane est perforée. Il faut bien qu'elle laisse passer le sang des règles. Alors, elle est percée d' un assez grand trou au milieu, parfois de plusieurs petits, ou encore de deux fentes parallèles.
'hymenoplastie est une technique de chirurgie intime de l'hymen qui consiste à reconstruire l'hymen vaginal sans trace visible. La perte de la virginité peut entraîner des troubles psychologiques importants, en raison de son importance dans certains contextes religieux ou sociaux culturels.
L'hymen est une fine membrane qui obture de façon normalement incomplète l'entrée du vagin. Il n'a aucun rôle physiologique et son importance n'est qu'idéologique pour certains groupes sociaux ou religieux
L'hymen est visible chez la jeune femme vierge en écartant les petites lèvres. Sa forme est variable : en anneau, en demie lune, avec plusieurs petits orifices.
L'hymen est peu vascularisé, mais lors du premier rapport sa déchirure peut saigner légèrement mais ce n'est pas une obligation.
Dans les religions monothéistes, le concept de virginité a une très grande importance. On y vante « la pureté de l’âme qui ne succombe pas à la tentation de la chair », c’est-à-dire qui ne cède pas au désir sexuel. Dans la religion catholique, la virginité de Marie, mère de Jésus, est même le symbole de la pureté de l’âme et du corps. La religion musulmane a reconnu l’existence de la vierge Marie, validant ainsi le dogme chrétien de la virginité hyménale (c’est-à-dire la présence d’hymen). Les Juifs, depuis la révélation de la Tora, doivent eux aussi s’abstenir d’avoir des relations sexuelles avant le mariage. Comme pour toutes les grandes religions monothéistes, cette interdiction touche normalement les hommes et les femmes, mais en pratique elle pèse essentiellement sur les femmes.
Le concept de virginité féminine est le plus souvent basé sur la présence de l’hymen, une fine peau située à l’entrée du vagin. Traditionnellement, la présence de cette membrane constitue la « preuve » de la virginité. Plutôt, c’est son déchirement, lors du premier rapport sexuel, qui confirme la perte de la virginité.
Se « refaire une virginité » : c'est au sens propre que certaines communautés entendent aujourd'hui cette injonction. Par peur des représailles et de l'opprobre familial, des centaines de jeunes filles musulmanes se rendent chaque année dans les hôpitaux pour une réfection de l'hymen. Grâce à cette opération, le drap sera bien taché de sang le soir des noces. Un recours de plus en plus fréquent ces vingt dernières années, depuis que les jeunes Maghrébines nées en France sont l'objet d'un double message, celui du respect des traditions de leurs parents et celui de la liberté des mœurs prônée par la société occidentale. « Comme d'autres formes d'artifices, constate le philosophe Malek Chebel, la réfection d'hymen permet de sauver la face. » Sans oublier ces « certificats de virginité »
Sur le plan du principe, qui cherche-t-on à tromper ? Dieu ou un homme ? Quand on vient demander cette opération, il s’agit de tromper un homme. Cela s’explique parce que les hommes ont mis leur honneur entre les cuisses des femmes. Les hommes ne s’imposent pas la virginité alors qu’ils courent après des femmes vierges. Ça, c’est la loi des hommes machistes, pas la loi de Dieu ! Tout ça alors qu’une femme sur deux ne saigne pas lors de son premier rapport et qu’il y a des familles entières où les femmes ne saignent pas. C’est pour ça que, depuis la nuit des temps, les familles s’organisent. Les mères apprennent leur fille à se débrouiller pour qu’il y ait du sang dans le lit.
Il est surtout primordial d'enseigner que la pudeur est la valeur à transmettre et que la virginité en elle-même ne veut rien dire si par ailleurs les individus commettent des actes sexuels d'autres sortes. La virginité n'est pas un acte d'interdit, c'est un choix que l'individu doit faire par vertu pour Dieu et par respect pour sa dignité.
Ainsi, il est essentiel que chacun comprenne que cette pudeur et abstinence de rapports sexuels jusqu'au mariage est un choix personnel de vertu pour Dieu, et aucunement pour satisfaire un être humain etc. Chacun travaille sur terre pour acquérir une place favorable dans l'Au-delà, mais asservir la pudeur à une autorité, c'est nier l'essence même de la vertu qui est un choix et non à asservissement.
La chasteté est certes un comportement noble et une manifestation de la foi, c'est une beauté pour l'homme et la femme, par laquelle ils préservent leur foi et sont protégés par Allah des péchés. La chasteté est également un moyen de connaître une vie de couple heureuse.
Sources:http://www.bougetapomme.be/spip.php?rubrique20
http://www.lffm.org/modules.php?name=News&new_topic=11
L'on rencontre toujours de multiples difficultés et complications lorsque l'on décide d'identifier et de déterminer les facteurs composant les civilisationscivilisations. En effet, il y a une diversité vaste et très importante en ce qui concerne la détermination et la définition des causes et des effets dans ce domaine.
Cependant, un examen plus approfondi de l'ensemble des théories et des opinions des penseurs et des intellectuels musulmans concernant les civilisations et la culture islamiques, nous montre que le point commun de toutes ces théories consiste à considérer que les fondements de la glorieuse civilisation islamique se basent sur la prédominance de la révélation et la croyance en Dieu, et non pas sur l'humanisme. En d'autres termes, la religion englobe toutes les manifestations de la civilisation et de la culture. En réalité, les religions ont été, tout au long de l'histoire de l'humanité, la source de toutes les sciences et de toutes les techniques, notamment la philosophie et les sciences rationnelles qui constituent, à leur tour, la source de toutes les autres sciences. Les documents historiques confirment tous cette réalité irréfutable.
Certains penseurs qui travaillent sur l'histoire de la civilisation islamique, n'ont pas observé une distinction nette entre les deux notions de civilisation et de culture. En réalité, ils les utilisent souvent comme synonymes, ce qui les conduit à identifier et à déterminer les piliers de la culture et de la civilisation islamiques de la façon suivante :
La connaissance de Dieu : La connaissance de Dieu est le premier pilier important de la culture islamique. C'est la raison pour laquelle, la culture islamique considère qu'il existe des liens très forts entre l'individu et la société humaine d'une part et le Créateur de l'univers de l'autre. Autrement dit, la culture islamique se fonde sur la croyance en Dieu unique et elle considère que le monde et toutes ses composantes se soumettent à l'ordre de la loi de causalité et à la providence de Dieu. En réalité, par sa providence, Dieu accorde Sa clémence à toutes Ses créatures et n'empêche jamais l'établissement des liens entre la cause et l'effet.
A ce propos, Le verset 13 de la sainte sourate "Le Tonnerre" en dit : "Dieu ne change la vie d'un peuple, que lorsque ce peuple agit lui-même pour changer sa vie".
L'éternité de la culture islamique : Il n'y a nul doute que la culture islamique se développe dans l'ensemble de la création et dans sa relation avec le Créateur, ce qui assure, en réalité, l'éternité de cette culture. Ceci étant dit, la culture islamique est une culture stable et éternelle. Cette stabilité et cette éternité s'étendent dans tous les aspects de la religion, la doctrine, les principes et l'éthique afin de préparer le terrain à la réalisation des objectifs universels du vénéré Messager de Dieu (que la paix divine soit sur lui et ses descendants). Cette particularité exceptionnelle de la religion donne une grande confiance aux humains, renforce leur volonté et satisfait leurs besoins spirituels, afin de les encourager à poursuivre leur chemin vers la victoire, le progrès et la réussite.
La globalité : La culture islamique est immense et infinie, et elle dispose d'une cohérence toute particulière. Elle est tout à fait régulière dans tous ses moindres détails et elle provient d'une source unique et d'un mode de pensée particulier. Par conséquent, la culture islamique est naturellement harmonieuse et un ordre parfait règne dans toutes ses composantes. Autrement dit, elle ne peut qu'être englobante et puissante.
La productivité et le dynamisme : Selon la providence du Seigneur, l'homme est le représentant et le successeur de Dieu sur la terre. Pour mériter un tel statut, il est évident que l'être humain doit bénéficier d'une liberté totale. Une fois arrivé à un tel rang élevé, l'homme sera capable de dominer et maîtriser la nature, de connaître les lois et les forces de la nature. Cela lui permet de franchir des pas vers l'acquisition des connaissances qui l'amèneront vers un objectif sacré déjà destiné à l'être humain. Il s'agit de l'élévation de l'homme et de la réalisation de la perfection pour laquelle l'homme a été créé par Dieu. En fin de compte, l'homme doit accomplir le devoir que Dieu lui a fixé. Sur ce chemin, Dieu a équipé l'homme de trois instruments à savoir sa nature innée, le message apporté par les prophètes, et les épreuves difficiles qui préparent l'être humain pour avancer vers la perfection totale.
Par ailleurs, la culture islamique est une culture vivante, constructive et dynamique qui encourage sans cesse l'homme à poursuivre le chemin du progrès dans tous les domaines, en s'appuyant toujours sur la raison. Chaque découverte nouvelle donne à l'homme la clé d'un secret de la nature et lui permet de connaître mieux le but de sa création et la voie de sa perfection. Cela est une voie qui amène l'être humain à mieux connaître son Créateur. C'est un acte d'adoration de Dieu et un élément qui assure le rapprochement de l'homme à Dieu et à la perfection humaine.
L'unité et la cohésion : L'unité et la cohésion sont des avantages très importants de la culture islamique. Cela signifie que chaque effort culturel visant à réaliser l'un des aspects de cette culture doit être en harmonie avec les autres aspects de cette culture unique. Cette vision particulière assure, en quelque sorte, l'unité et la cohésion de l'homme avec l'univers tout entier, permettant à l'être humain de se mettre en harmonie avec toutes les créatures de ce monde. L'étude de l'évolution progressive des civilisations dans l'histoire de l'humanité nous prouve que les prophètes se trouvent toujours au centre et au noyau de la plupart des grandes civilisations humaines. En d'autres termes, les religions ont toujours réussi à jouer un rôle central pour assurer le dynamisme de trois facteurs essentiels de toute civilisation : le système des valeurs, les connaissances et le pouvoir politique. En réalité, ces trois facteurs empruntent leurs forces et leur vivacité à la religion qui est le garant du dynamisme d'une civilisation.
Par conséquent, nous devons chercher la vraie signification de la "civilisation des lumières" dans le changement de tous les éléments du système intellectuel de la société et les relations constructives qu'ils établissent. Autrement dit, nous sommes à la recherche d'une civilisation qui est concrètement une civilisation coranique. Il est à noter que le Saint Coran a une forme matérielle en tant que livre révélé par Dieu, mais il est également doté d'une forme objective qui se réalise lorsque le mot "Allah" se réalise au niveau social. En dépit de tous les progrès matériels, l'homme n'est pas en mesure d'unifier toutes les tendances sociales différentes. L'unification de la société humaine ne serait possible que grâce à la réalisation du califat divin, fondé sur l'apparition d'un axe réel fondé sur l'adoration de Dieu.
http://quran.al-shia.org/fr/ejtema/53.html
«N'as tu pas vu qu'Allah pousse les nuages? Ensuite Il les réunit et Il en fait un amas, et tu vois la pluie sortir de son sein. Et Il fait descendre du ciel, de la grêle [provenant] des nuages [comparables] à des montagnes. Il en frappe qui Il veut et l'écarte de qui Il veut. Peu s'en faut que l'éclat de son éclair ne ravisse la vue» [24:43].
Les études scientifiques menées sur les différents types de nuages ont conclut que ces derniers se forment en suivant des mécanismes et des étapes bien définies et en relation avec différents types de vents.
Parmi les nuages pluvieux on trouve: le “Cumulonimbus” qui s’accompagne généralement d’orages et d’éclairs. Les météorologistes ont étudié comment ce genre de nuages se forme et génère la pluie, la grêle et les éclairs qui les accompagnent. Leurs études ont montré que la formation du “Cumulonimbus” passe par les étapes suivantes :
1- Le “Cumulonimbus” commence a se former quand les vents poussent de petits groupements de nuages appelés: “Cumulus” vers une même région de convergence.
2- Ces petits groupuscules se regroupent ensemble pour former un nuage plus grand.
3- Les courants d’air ascendants à l’intérieur de ce grand nuage augmentent et sont plus fort en son centre. Ils provoquent ainsi une croissance en hauteur du corps du nuage vers des régions de plus en plus élevées de l’atmosphère ou des gouttelettes d’eau et des grains de grêle commencent à se former et à grandir. Les courants d’air ne pouvant plus les supporter parce que devenus trop lourd, ils finissent par retomber sous forme de pluie ou de grêle.
Il est mentionné dans le Coran [24-La Sourate La Lumière: verset 43]: «N'as tu pas vu qu'Allah pousse les nuages? Ensuite Il les réunit et Il en fait un amas, et tu vois la pluie sortir de son sein…».
Ce n’est que récemment que les météorologistes ont découvert ces détails concernant la formation de certains nuages ainsi que leurs structures et ce à l’aide d’équipements et de technologies sophistiquées (avions, satellites, ordinateurs, ballons, instruments de mesure des vitesses des vents et leurs directions, baromètres, etc.).
Le verset précédent, après avoir mentionné les nuages et la pluie, parle de grêle et d’éclairs: “...Et Il fait descendre du ciel, de la grêle [provenant] des nuages [comparables] à des montagnes. Il en frappe qui Il veut et l'écarte de qui Il veut. Peu s'en faut que l'éclat de son éclair ne ravisse la vue”.
Les météorologistes ont aussi découvert que le “Cumulonimbus” peut atteindre des hauteurs allant de 25000 a 30000 pieds (7 a 9 km) semblables à des hauteurs de montagnes comme les a décrit ce verset: «...Et Il fait descendre du ciel, de la grêle [provenant] des nuages [comparables] à des montagnes».
Ce verset suscite aussi quelques interrogations quand il associe ces nuages a grêle avec l’apparition d’éclairs. Cela veut-il dire que la grêle joue un rôle important dans la production d’éclairs? Voyons ce qui est dit a ce sujet dans “Météorologie aujourd’hui”.
Il est dit que les nuages commencent à se charger d’électricité quand les grains de grêle dans leur chute entrent en collision avec des gouttelettes d’eau extrêmement froides ou de cristaux de glace. A chaque collision les gouttelettes gèlent et libèrent une quantité de chaleur qui va permettre aux grains de grêle de garder une température plus élevée que celle des cristaux qui les entourent. Lors de ces collisions, un phénomène important se produit: un courant d’électrons allant des particules froides vers les particules plus chaudes prend naissance. Les particules de grêle se trouvent ainsi chargées négativement alors que les débris de glace ou de cristaux se trouvent charges positivement. Les particules chargées positivement étant petites et légères se laissent entraîner vers haut du nuage par les courants d’air ascendants alors que les grains de grêle plus lourds et charges négativement s’accumulent vers le bas du nuage. La partie inférieure du “Cumulonimbus” se trouve ainsi chargée négativement. Ces charges négatives se déchargent alors vers le sol sous forme d’éclairs.
Il apparaît alors évident que la grêle joue un rôle capital dans le processus ’apparition d’éclairs.
Ces informations sur l’apparition des éclairs ne furent découvertes que très récemment. Jusqu’à l’an 1600 les idées d’Aristote en météorologie étaient prédominantes. Elles préconisaient que l’atmosphère contenait 2 types de souffle: humide et sec et que l’orage était le son généré par la collision du souffle humide avec les nuages avoisinants et que les éclairs étaient le fruit de l’inflammation et de la brûlure du souffle sec par un feu fin et léger. Ceci est un exemple des idées sur la météorologie qui existaient au moment de la révélation du Coran il y a de cela 14 siècles.
http://quran.al-shia.org/fr/mojezeh/14.htm
Notre étude portera sur les Livres saintsdes trois religions monothéistes. Dieu dit dans le Coran :
« Dis : nous croyons en Dieu, et en ce qui a été révélé, et en ce qui a été révélé à Abraham, à Ismaël, à Isaac, à Jacob [Israël] et en ce qui a été donné à Moïse et à Jésus et aux autres Prophètes de la part leur Seigneur. Nous ne distinguons entre aucun d’eux et nous lui somme soumis »
Coran 3; 84
« Avec les Juifs et les Chrétiens, ne discutez que de la manière la plus [affable] sauf [quand il s’agit] de ceux qui commettent des injustices parmi eux. Dites-[leur] : « Nous croyons en ce qui nous a été révélé et en ce qui vous a été révélé. Notre Dieu et le votre est Le même Dieu et nous Lui sommes soumis » Coran 29;46
Les Juifs appellent TaNaK leur grande Ecriture sacrée. Elle contient vingt-quatre livres répartis en trois sections.
TaNaK est une abréviation qui signifie : Torah – Nebiim –Ketoubim, c'est-à-dire : Loi, Prophète, Ecrits. Ce sont les trois sections de la Bible Hébraïque. C’est l’Ancien Testament Juif, excluant absolument le Nouveau Testament Chrétien.
La Première des trois sections est la Torah qui comprend cinq livres et que les Chrétiens appellent Pentateuque, attribués au Prophète Moïse, sur lui la Paix.
Ces cinq livres sont la Genèse, l’Exode, le Lévitique, Les Nombres, le Deutéronome.
La seconde section, Nebiim contient huit livres : Josué, Juges, Samuel, Rois, Isaïe, Jérémie, Ezéchiel et un dernier livre intitulé : les douze prophètes. Les Chrétiens divisent ce dernier livre en douze livres.
La troisième et dernière section de la Bible Hébraïque rassemble onze livres : Les Psaumes, Job, Proverbes, Ruth, Cantique des Cantiques, Qôhélet (Ecclésiaste), Lamentations, Esther, Daniel, Esdras Néhémie, Actes des Jours (Chroniques).
Cette liste des Ecritures Hébraïque est ancienne, elle est citée par des sources anciennes au cinquième siècle avant Jésus Christ. Mais sa rédaction s’est étalée sur plusieurs siècles, par compilation de plusieurs sources différentes.
Les résultats de l’étude scientifique des cinq premiers livres semble confirmer les hypothèses avancées par plusieurs chercheurs, et ce depuis le Moyen Age, puis par Spinoza et par Jean Astruc, et à la fin du dix-neuvième siècle par Graf et Wellhausen. Finalement, c’est l’hypothèse « des quatre document », qui s’est imposée à la plupart des exégètes actuels de la Bible.
La Torah serait donc un savant mélange de quatre documents initiaux : Yaviste, Elohiste, Deutéronomique et Sacerdotal. Chacun de ces quatre documents possèderait ses caractéristiques propres : noms divins, style, expressions fréquentes, etc.…
Ce mélange se serait opère en plusieurs phases, depuis l’époque de la sortie d’Egypte, jusqu'au retour de la déportation à Babylone et notamment durant l’installation progressive des tribus juives en terre sainte, leur unification sous David et Salomon, sur eux La Paix, puis la scission en deux royaumes ennemis : Juda et Israël.
Ainsi le Deutéronome avait carrément disparu durant ces troubles à l’époque du Roi Manassé, puis redécouvert sous le règne du Roi Josias dans une cave du Temple de Jérusalem. La compilation définitive des documents s’opère au cinquième siècle avant Jésus Christ.
La tradition juive, en séparant ces textes en trois sections bien précises, indique l’importance décroissante qu’elle attache à chacun de ces livres. Ils son tous sacrés, mais la première section est le fondement, elle contient la révélation faite à Moïse, sur lui la Paix. La deuxième section rassemble des écrits d’autres prophètes ultérieures et des chroniques historiques. La troisième section vient en complément, avec les Psaumes, Les Proverbes, des livres de sagesse, quelques prophètes et également des chroniques des règnes.
Ainsi, pour simplifier, la Torah est la véritable fondatrice de la religion d’Israël, qui durant le séjour en Egypte, n’était étayée que par une tradition orale. La section des Prophètes vient en appui de la Torah, pour revivifier, de génération en génération, sa valeur absolue. Puis les Ecrits de la troisième section viennent en complément et exégèse de l’ensemble. Les autres écrits du Judaïsme, comme le Talmud, ne sont pas inclus dans la Bible. Ils sont de rédaction tardive, échos de la Tradition orale parallèle au TaNaK, oeuvres de rabbins et théologiens, et constituent principalement des commentaires du texte de base : le TaNaK, agrémentés de récits plus ou moins légendaires.
Les Bibles Chrétiennes
Les Bibles Chrétiennes rassemblent l’Ancien Testament et le Nouveau Testament. Il y a la Bible Grecque ou Septante, on dit qu’elle s’appelle ainsi parce que septante scribes juifs l’ont traduite de l’hébreu en grec. La plus ancienne chez les Chrétiens, et qui est devenue par la suite la Bible de l’Eglise Orthodoxe. Le canon des Ecritures orthodoxes n’a été fixé définitivement qu’au synode de Jérusalem en 1672. Par rapport à la Bible Hébraïque, ce canon inclut d’autres livres écrits tardivement en araméen ou en grec, et que les Juifs rejettent comme apocryphes.
Il y a ensuite la Bible latine, traduite initialement à partir de la Septante grecque, mais, qui a connu des évolutions ultérieures, par le recours à des traductions à partir de textes hébreux. Sa composition latine canonique n’est devenue définitive qu’au Concile de Trente en 1546, c'est-à-dire il n’y a pas si longtemps, on l’appelle Vulgate.
Et enfin la alopecie">BibleBible protestante, qui reprend le canon de la Bible Hébraïque mais dans un ordre différent, sans retenir la classification hébraïque en trois sections. Sont donc inclus les sept livres suivants, apocryphes pour les Juifs mais qui figurent dans les Bible Catholique et Orthodoxe : Tobie, Judith, Sagesse, Ecclésiastique, Baruch, le Premier et le Dixième livre des Maccabées ; ainsi que des fragments des livres d’Esther et de Daniel. Le canon protestant n’a été définitivement adopté que depuis les éditions du dix-neuvième siècle. Auparavant, les Protestants, suivent l’exemple de Luther, mettant ces sept apocryphes précités en appendice de leurs éditions bibliques. Aujourd’hui, ils les excluent entièrement.
La constitution des différentes Bibles a pris des siècles. Les Catholiques et les Orthodoxes, comme on l’a vu, ont rajouté des livres considérés comme apocryphes par la tradition Juive, et ont bouleversé l’ordre canonique de cette source hébraïque, qui avait sa logique interne, par sa répartition en trois sections distinctes. Ce classement n’était pas seulement le fruit du hasard, bien que la formation du TaNaK elle-même soit le fruit d’une longue histoire mouvementée et souvent dramatique. Ce classement traditionnel avait certainement une fonction propre.
Les Juifs, qui ont transmis la première partie de la Bible au monde ne reconnaissent aucune valeur au Nouveau Testament, qui relate la vie, les actes et les paroles attribuées à Jésus et à ses disciples.
Il faut dire que les exagérations propres aux Chrétiens n’ont pas encouragé les Juifs à changer d’avis sur le Messie qui est pourtant leur sauveur et qu’ils ont rejeté. Le Talmud, livre rabbinique postérieur à Jésus, relate l’histoire de Jésus en termes insultants. D’après ce livre, Jésus aurait volé un morceau du livre sacré dans le temple et aurait ensuite opère une magie grâce cette profanation pour subjuguer ses disciples.
Tout en reconnaissant l’Ancien Testament comme historique de leur religion, les Chrétiens, ne le considèrent pratiquement plus comme un fondement moral : seul le Nouveau Testament, à leur yeux, remplit désormais ce rôle et cela depuis Paul de Tarse et ses disciples. Pour la Loi de Moïse est surclassé par la Foi en Jésus, Rédempteur de l’humanité selon leur théologie, c'est-à-dire effaceur du « péché originel » qui rendait la Loi obligatoire. Désormais, selon eux, Le Pardon l’emporte sur le
Talion, et Jésus a « payé » pour les pécheurs : il leur suffit de croire en lui. Il y a en cette théologie un « arrière goût » de croyances païennes, le sacrifice d’un « dieu » pour le salut des humains, comme il y en à eu dans les croyances égyptiennes et grecques antiques.
Le Coran
Coran est un mot d'origine arabe, francisé sous cette forme approximative, du vocable original Qur'an. Ce mot signifie Lecture ou Récitation. Contrairement à la Bible, il n'est pas la compilation de plusieurs livres. Il y a en tout 114 sourates de longueurs inégales : la plus courte contient trois versets et la plus longue 286. Elles sont présentées dans un ordre de longueur sensiblement décroissant, et non dans l'ordre chronologique de la Révélation faite par Allah à Mohammad - sur lui la Grâce Divine et la Paix. La toute première, la Fatiha est cependant très courte et a un statut particulier. Appelée « Le prologue » par traduction du terme fatiha, elle se présente comme une invocation et est récitée lors des prières.
Les spécialistes ont distingué deux grandes catégories de sourates: celles qui correspondent à la période de La Mecque, et celles de la période de
Médine. La partie relative à la période Mecquoise traite généralement du rapport à Dieu, la foi, spiritualité,... tandis que la partie Médinoise traite quant à elle de l'aspect social de l'homme.
Il est l'ensemble des paroles transmises à Mohammad - sur lui la Grâce Divine et la Paix. L'ultime Prophète fut l'unique réceptacle de ce Message Divin, qu'il annonça ensuite au monde. Entre Dieu et l'homme, l'intermédiaire de ce Message fut l'Ange Gabriel. Ce Message descendit jour après jour durant vingt-trois ans, au fur et à mesure des besoins, tant spirituels que juridiques, de la communauté musulmane naissante.
Le Coran fut révélé depuis l'an 10 avant l'Hégire, jusqu'à l'an 13 après l'Hégire. Le Coran n'est pas un écrit humain mais Divin. Pour preuve, le manque de contradiction qui le caractérise, alors que la Bible fourmille de contradictions :
« Ne méditent-ils donc pas le Coran ? S'il venait d'un autre que Dieu, ils y trouveraient de nombreuses contradictions». (Coran 4,82)
Le premier secrétaire du Prophète, Zayd ibn Thabet, a rédigé un muç-haf (livre relié) complet du Coran. Et c'est son recensement des versets et sourates qui a été unanimement reconnu comme conforme à la récitation orale définitive qu'en avait fait le Prophète durant le dernier mois de Ramadan qui a précédé son retour vers le Créateur. Il n'y a aucune contestation de ce fait. Toutes les écoles juridiques de l'Islam, Sunnites, Chi'ites, Karedjites , possèdent cette unique version du texte révélé. Et Dieu coupe court à tout doute sur ce sujet :
« C'est Nous qui avons fait descendre le Rappel, et c'est Nous qui en sommes le Gardien » (Coran 15,9).
Le Coran est le Message final adressé aux hommes dans leur totalité :
« Nous ne t'avons envoyé que comme annonciateur et avertisseur à tout le genre humain. Mais la plupart des hommes ne savent pas». (Coran 34,28)
Le Coran est un texte qui a de nombreux aspects. Des aspects « théologiques», réaffirmant principalement l'Unicité absolue de Dieu et désignant Ses Noms et attributs. Des aspects historiques, rappelant certains épisodes édifiants de la vie des prophètes et des peuples antérieurs. Il annonce également des événements futurs et le monde à venir (l'au-delà), le Paradis et l'Enfer. C'est aussi un texte législatif déterminant le cadre moral et juridique en matière de règle de vie, pour la communauté des croyants, jusqu'au Jour du Jugement dernier. Il indique également l'attitude que les Musulmans doivent observer à l'égard des autres communautés : les Chrétiens, les Juifs, Sabéens, Mages (ou Mazdéens ou Parsis), les Polythéistes, les Athées, les Hypocrites avérés, selon les circonstances. C'est aussi, enfin, un Texte qui ouvre sur la réalité « métaphysique » et conduit l'aspirant dans la voie du Rapprochement de Dieu.
Dieu a donné le Coran pour redonner la Foi pure aux humains. Son ordonnancement même, qui n'est pas chronologique mais répond à une « logique Divine» supra humaine, n'est pas le fruit du hasard. Sa lecture méthodique et sa compréhension permettent de répondre complètement à toutes les questions essentielles que se pose l'humanité depuis toujours. Et rien n'y est omis pour nous transmettre et parfaire cette Foi, qui est certes l'effet d'une grâce Divine «invisible», mais qui se nourrit aussi de Sa Parole «lisible».
L'effort humain, pour acquérir et appliquer la science sacrée contenue dans le Coran, cet effort est le signe absolu de notre reconnaissance envers Lui, et cela a pour conséquence d'amplifier indéfiniment la grâce divine :
« C'est ainsi que Nous récompensons quiconque se montre reconnaissant». (Coran 54,35)
« Souvenez-vous et Je Me souviendrai de vous ! Rendez- Moi grâces ! Ne soyez pas ingrats!» (Coran 2,152)
«Si vous êtes reconnaissants, je ferai, certes, encore plus pour vous. Mais si vous êtes infidèles, Mon châtiment sera terrible pour vous».
(Coran 14,7)
Le Coran est le dernier Rappel avant le Jugement dernier. Il contient des promesses et des Menaces précises. Il a été annoncé à tout l'univers. Il est disponible dans toutes les langues. Il confirme et protège les Ecritures antérieures qui étaient de «seconde main» et ont subi des altérations. Il indique le Chemin Droit qui commence par la Soumission, se gravit par la Foi et fait accéder à la Vertu. Arrivé à ce stade, le vertueux ressent constamment le Regard de Dieu sur lui, il «goûte» à la Présence Divine. Il «habite» déjà, en esprit, sa demeure dernière dans la Vraie Vie auprès de son Créateur Miséricordieux et Aimant.
Son «coeur» est devenu une «demeure» de Dieu - Exalté et Magnifié soit-Il. Ce processus de purification est appelé les savants musulmans.
Auteur Hassan R
http://quran.al-shia.org/fr/article/a1.htm
La réforme est une question communautaire générale, car elle concerne la communauté tout entière et non un individu ou groupe d'individus. Elle se distingue, en outre, par son caractère global et complémentaire car elle ne se confine pas à un aspect ou champ particuliers mais couvre tous les domaines vitaux de ladite communauté. Cela n'implique pas, pour autant, d'exclure l'immense responsabilité qu'assume l'élite éclairée, notamment les intellectuels, dans la promotion de cette
réforme et, auparavant, dans sa conception, sa planification et sa mise en oeuvre, en veillant à ce qu'elle réponde au besoin qui la dicte. Il ne fait aucun doute que le besoin de réforme est conditionné par la nature
de notre pensée arabo-islamique qui a traversé de nombreuses étapes de développement et de rayonnement, preuve que nous pouvons dépasser l'actuelle étape de repli sur soi. Ce besoin est également inspiré par la nature de notre
religion qui incite au renouveau et est dicté par la réalité et ses mutations. En définitive, ce besoin de réforme va de concert avec l'évolution de l'univers et de la vie, qui ne connaissent ni interruption ni stagnation.
Nous devons cependant garder présent à l'esprit que bon nombre de difficultés entravent cette réforme, notamment :
1. L'accumulation et l'aggravation des problèmes, rendant leur résolution ardue, d'autant qu'ils sont traités tantôt avec légèreté et insouciance, tantôt avec exagération, entrainant ainsi leur négligence, leur multiplication ou l'échec d'aboutir à des solutions ;
2. L'absence d'une vision claire et exhaustive, dans le cadre d'un système de réforme globale fondé sur un modèle à adopter et appliquer. Celui-ci doit-il s'inspirer du patrimoine ou être copié sur l'expérience de l'Occident avancé ?
3. A ces facteurs de crise s'ajoute la position de l'Occident vis-à-vis des mouvements de réforme. En effet, l'Occident suit la situation politique et intellectuelle des Arabes et des Musulmans. La lecture des récits de certains occidentaux qui ont été chargés, depuis plus de deux siècles, d'analyser cette situation permet, cependant, d'appréhender la politique
réelle adoptée par les pays occidentaux pour imposer leur hégémonie aux sociétés arabes et islamiques. Cette lecture met également en évidence Les méthodes appliquées pour consacrer la dépendance politique, économique, culturelle, voire militaire, de ces sociétés envers l'Occident.Tous ces facteurs réunis contribuent à renforcer cette hégémonie, mais
aussi à affaiblir ces sociétés. L'incitation des compétences arabes et islamiques à émigrer s'inscrit également dans le cadre de ces tentatives d'affaiblissement car, à travers cette émigration, les pays occidentaux vident ces pays de leurs élites les plus actives ;
4. Aces difficultés, qui s'aggravent encore davantage avec l'intensification de l'ignorance, de l'analphabétisme et de la pauvreté répandus dans la société, s'ajoute l'absence d'une volonté sincère et vigoureuse de réforme ;
5. S'agissant du rôle des intellectuels, nous estimons que la réforme ne peut s'effectuer efficacement et à tous les niveaux à travers des mouvementsindividuels, quand bien même ce sont ces individus qui assument la responsabilité de sa conception et sa planification ;
6. La réforme ne peut, non plus, se concrétiser sans l'acquisition de la culture contemporaine, y compris la technologie renouvelable et la connaissance numérique. Il faut donc encourager la recherche scientifique, les innovations scientifiques et les différentes formes de créativité, tout en favorisant la mise en place d'une structure d'excellence
en matière d'inventivité et de qualité. Cependant, outre le fait qu'elle soit un bagage cognitif, la culture contemporaine c'est aussi une conscience, une vision et des valeurs comportementales adaptées à l'époque. A cet égard, il convient de rappeler, tout spécialement concernant les valeurs, que cette culture suscite elle-même d'innombrables points d'interrogation qui poussent les analystes à s'interroger non seulement sur la réalité de la culture autant des pays arabes et islamiques que
des pays occidentaux dans un monde en constante mutation, ainsi que sur les motifs qui suscitent le réforme de cette réalité.
A vrai dire, ces motifs sont aussi nombreux qu'évidents, et leurs signes précurseurs sont apparus d'ores et déjà depuis le début de l'ère moderne, soit avant deux siècles environ. Pour les peuples arabes et islamiques, c'est
l'aspiration à changer leur situation afin de surmonter les problèmes de la pauvreté, de l'ignorance, de l'analphabétisme et du sous-développement etrattraper le train du progrès. Il s'agit, pour ces peuples, d'assimiler les acquis
cumulés par le monde avancé dans les domaines politique, économique, social et
culturel, lesquels acquis ont permis aux citoyens de ce monde de jouir
pleinement de leurs libertés et de tous leurs droits et leurs ont fourni les
conditions idéales pour remplir leurs droits et obligations.
Il serait utile ici de rappeler que le monde arabe et islamique regorge de
richesses et de potentialités que sont le poids démographique, les ressources
naturelles, la position stratégique et les hautes compétences tant nationales
qu'expatriées ainsi que leurs capacités d'investissement à l'intérieur comme à l'extérieur.
D'où la question : quel est l'origine de cette défaillance ?
Il est vrai que les Arabes et les musulmans ont connu bon nombre de
secousses, à commencer par les conflits sur la question du Califat dès la première
époque islamique, avec toutes les conséquences négatives qu'ils ont eu sur l'Etat et
la société, suivis par la conquête de Hulagu, les Croisades, l'expulsion des Arabes
de l'Andalousie, le colonialisme et toutes ses répercussions d'après l'indépendance.
A cela s'ajoutent les séquelles de l'occupation de la Palestine, de la crise en Irak et
de toutes les crises qu'ils traversent aujourd'hui et dont il serait difficile de prévoir
l'impact, en particulier à l'époque contemporaine où la plupart des pays arabes sont
confrontés à des soubresauts inopinés que j'aborderai plus tard.
Pour répondre correctement à la question ci-haut posée, il convient de
procéder à une autocritique, en admettant, tout d'abord, la réalité de notre sousdéveloppement
puis en en cherchant les causes. Nous en déduiront ainsi que
parmi celles-ci figurent le repli sur soi, l'attachement aveugle à des traditions et
coutumes ancestrales qui ont façonné des mentalités sclérosées, et la fermeture
de toutes les issues permettant l'ouverture sur l'Autre.
Les dangers de ce repli, jadis limité aux aspects militaire, politique et
économique, se précisèrent lorsqu'il toucha l'aspect culturel qui a fini par céder
en dépit de la résistance et de toutes les actions positives entreprises par les
mouvements de réforme, dirigés d'une part par les promoteurs de la pensée
scientifique salafite tant en Orient qu'en Occident et, d'autre part, par des
pionniers de la modernité de ces mêmes pays qui ont pris connaissance, dès le
XIX° siècle, des progrès réalisés par l'Occident et dont les tentatives d'en
transférer certains aspects se sont heurtées à une résistance interne qui ont mis en échec ces tentatives.
Par la suite, ce repli s'est amplifié, ainsi que les dangers qui y sont
inhérents, après la colonisation des pays arabes et islamiques, lesquels ont trouvé
dans la recherche de soi et la réhabilitation du patrimoine un moyen naturel et légitime pour combattre cette colonisation.
Après l'indépendance, la pensée tenta de réunir les conditions du développement en prônant d'emprunter la même voie que l'Occident. Mais là encore, la tendance au repli persista, influant ainsi sur le processus d'ouverture.
Ainsi, la question ancienne-nouvelle sur les causes réelles du sousdéveloppement
reste posée et soulevée par différentes opinions.Mais alors, où réside le problème ? Est-il intrinsèque à l'Islam ou est-il dû
à la manière dont l'islam est appliqué ? En d'autres termes, est-ce que le
problème réside dans les musulmans et leur renoncement aux valeurs de l'islam
et leur incapacité à se mettre au diapason des peuples avancés ? Est-il dû à leur
incapacité à concilier la religion avec les nouvelles exigences matérielles ? Estil
dû à leur attachement aux petits détails et leurs divergences sur le parcellaire,
en laissant de côté l'essentiel, tout en s'appuyant sur des référentiels dépassés et
des textes incompatibles ?
C'est justement ce que l'on constate dans le domaine de la science et de son
exploitation, dans la domination de la pensée tirée du mythe et de la superstition,
auxquels s'ajoute la nature de la gouvernance fondée, dans la plupart des pays
arabes et islamiques, sur le despotisme, l'absence de consultation (Choura) et de
démocratie, l'usurpation par des individus des richesses publiques au détriment
des intérêts de la nation et de ses aspirations au progrès et au développement.
Ceci sans compter les provocations contre l'Islam et les musulmans pour les
maintenir dans le sous-développement aux fins de concrétiser des visées colonialistes.
A ce stade, une autre question s'impose : pourquoi les Arabes et les musulmans ont réussi jadis et pas maintenant?
En lisant l'histoire, on déduit que les musulmans ont, par le passé, saisi l'importance de la science, domaine où ils excellaient tant dans la recherche que dans l'élaboration d'ouvrages, créant ainsi dans leur parcours une culture
clairvoyante et une civilisation prospère dont les effets ont touché tous les
aspects de la vie. Ils ont, en outre, compris l'importance de la traduction des
oeuvres d'autrui et ont, de ce fait, traduit d'importants ouvrages en arabe, loin de
tout complexe susceptible d'entraver ce processus. Les savants ont ainsi
accompli leur devoir et rempli les responsabilités qui leur incombent.
Cependant, cette mission est passée aujourd'hui aux oubliettes, les savants,
car les penseurs et les intellectuels ont abandonné cette responsabilité et sont
devenus désormais, dans leur grande majorité, des spectateurs indifférents ou des
personnes soucieuses de leurs intérêts propres et ont perdu ainsi leur position où
la neutralité n'a aucune raison d'être. Ils ne s'intéressent plus aux problèmes de
leur communauté pour leur trouver des solutions. C'est ainsi qu'ils ont ouvert la
voie aux pédants, ignorants et épris de slogans éclatants issus soit d'un discours
idéologique n'ayant aucun fondement, soit d'un discours religieux extrémiste ou
démodé visant à leurrer l'opinion publique et que les évènements du 11
septembre ont exacerbé, faisant ainsi des musulmans la cible d'agressions et
d'accusations sous prétexte que leur religion incite au terrorisme. Or, les uns et
les autres sont, pour la plupart, des gens qui ont mal compris l'esprit de la
religion, sous l'effet d'une réalité sociale implacable, ou des purs produits du
colonialisme qui oeuvrent à exécuter les plans de celui-ci. J'entends par là les
plans concoctés par le colonialisme afin de consacrer sa présence et renforcer
son influence, à commencer par l'attisement des conflits ethniques et
linguistiques en passant par les divergences politiques et doctrinales et autres
conflits et collisions d'intérêts personnels.
La pensée réformatrice contemporaine se préoccupe de certaines questions
qu'elle juge essentielles pour réaliser le progrès, notamment en abordant la
relation entre la religion et la politique ainsi que la relation entre la religion et
l'extrémisme et le terrorisme. En continuant à réfléchir à l'équation patrimoine/
modernité, la pensée réformatrice s'est retrouvée partagée entre droite, gauche et
centre, avec tous les groupes et catégories qui les composent et soulèvent des
questions ponctuelles telles que le dialogue et le conflit ou l'alliance des
civilisations. Or tous ceux-ci n'ont de cesse d'insister sur la tolérance de la
religion et ses potentialités en matière de dialogue et d'alliance, ainsi que sa
capacité à assimiler la démocratie.
Cette préoccupation s'active malheureusement loin du climat de liberté
nécessaire à l'instauration d'un environnement académique susceptible de
stimuler les capacités créatives. Elle est tout aussi dépourvue de l'aspect
scientifique et technologique et autres outils de développement qui assurent la
suprématie de l'Occident. Elle ne dispose pas, non plus, des exigences de la
mondialisation et des possibilités de concilier cette dernière avec la réalité arabo-
islamique, toutes composantes patrimoniales/courantes et aspirations futures
confondues. Elle ne peut, en outre, se prévaloir des capacités permettant de
relever les défis de la mondialisation et d'assimiler ses aspects positifs, qu'ils
soient économiques ou culturels, ces derniers étant liés à l'identité et sont
l'expression des spécificités culturelles, considérées souvent comme statiques.
Il est vrai que dans notre monde arabe et islamique nous parlons de la
démocratie et de la nécessité de l'adopter pour sortir du sous-développement. Il
est tout aussi vrai que nous nous efforçons d'instituer des systèmes, des appareils
et des institutions démocratiques. Mais nous ne pourrons y parvenir en l'absence
de la substance de la démocratie, c'est-à-dire tout ce qui a trait aux valeurs
démocratiques et au degré de la conscience de la société à leur égard afin qu'elle
s'en imprègne et les exprime dans son comportement, et ce, en acceptant et
respectant l'opinion de l'Autre et en dialoguant avec lui de façon positive, loin de
toute velléité égoïste ou désir d'imposer son avis et réfuter celui d'autrui. Or tout
ceci exige un changement au niveau de l'intellectuel et du mental.
Si l'Occident est avancé sur les plans politique, économique et militaire, il
l'est aussi dans les domaines culturel, cognitif et technologique. Mais, au
préalable, il s'était développé intellectuellement et mentalement, et c'est ce qui l'a
habilité à accéder à l'excellence et la supériorité, libérant ainsi les énergies et les
potentialités de l'ensemble de la société, toutes strates et catégories confondues.
Aujourd'hui, le citoyen occidental est conscient de l'importance de l'entreconnaissance,
de la solidarité, de l'alliance et de la coopération, à travers les
valeurs humaines communes, d'autant que ces dernières ne sont pas, dans leur
essence, incompatibles avec les valeurs religieuses.
Mais peut-être devrons-nous considérer la mondialisation, sous cet angle de
vue, en tant que nouveau cadre régissant les relations internationales, mais aussi
-ce à quoi elle est destinée- en tant que synonyme de l'occidentalisation. Souvent,
cependant, elle est vue tout simplement comme un mélange hétérogène alors que
d'aucuns y voient une perspective unidimensionnelle portant sur des concepts
exclusifs et constants.
La mondialisation a débouché effectivement sur une modification des
concepts et des plans, avec toutes les visions et théories que cela implique. L'on
s'interroge à juste raison sur le degré d'emprise de ce phénomène et sa capacité
à réduire le rôle des individus et de la société civile, voire même des Etats. La
même question se pose aussi sur ses conséquences et sa capacité à atteindre les
tréfonds culturels des peuples, rendant ainsi utopique la notion de diversité et de
pluralité dans les domaines culturels. Dans ce cas de figure, on est amené à nous
interroger, avec encore plus d'insistance, sur les lignes communes à ces
domaines ou de séparation entre eux, ainsi que sur la possibilité d'existence d'une
limite minimale pour une culture humaine à valeurs communes, et ce, à un
moment où tous les peuples soucieux de préserver leurs spécificités culturelles,
qu'ils soient avancés ou sous-développés, s'inquiètent unanimement des dangers
intrinsèques de la mondialisation.
D'autre part, les Arabes et les musulmans ne sont pas seuls dans ce monde, et
font partie intégrante d'un ensemble dont ils partagent et les aspects positifs et
négatifs. Ils partagent tout autant que les autres ses préoccupations, troubles,
confrontations et luttes, ainsi ses constantes et ses mutations, mais aussi son
exposition à la tyrannie des grandes puissances qui le manipulent ou s'efforcent de
le faire.
Aussi, les Arabes et les musulmans doivent-ils, dans ce maelström qui les
entraine, à se connaître de leur propre perspective et non pas à travers le regard de
l'Autre, bien que celui-ci ne soit pas dépourvu d'intérêt. Ils doivent entreprendre
cette autoanalyse avec objectivité, sincérité, impartialité et de façon critique afin
d'identifier, d'une part, les points forts pour les mettre en évidence et les enrichir et,
d'autre part, les points faibles afin de les éviter et les corriger, mais tout en se
conformant cependant aux normes mondiales régissant la vie des individus et des
communautés, telles qu'elles ont été convenues par les pays avancés.
Dans le contexte de cet engagement et des réformes et efforts de
développement qu'il implique, la pensée arabo-islamique requiert -après son
autocritique- l'ouverture sur l'Autre par tous les moyens, à commencer par la mise
en application des résultats et méthodes de la recherche scientifique et l'impulsion
des facultés créatives, en passant par la traduction qui, malheureusement, demeure
insuffisante, qu'il s'agisse de la traduction à partir des langues étrangères vers l'arabe
ou inversement. D'où la nécessité de mettre en place des institutions sérieuses et
responsables pouvant opérer en toute liberté.
Mais rattraper le train du progrès requiert également que l'on s'efforce de
nous adapter à l'évolution mondiale, notamment aux facteurs de développement,
de prospérité et d'hégémonie qu'elle comporte, et ce, à un moment où des pays,
et à leur tête les Etats Unis d'Amérique, s'appliquent à changer selon leur
perspective la situation politique, économique, sociale et culturelle du monde
islamique. Mais cette perspective, qui se dissimule derrière des slogans tels que
la démocratie, la liberté et la mondialisation, cache des intentions d'exploitation,
d'oppression et de réalisation d'intérêts. Les USA, par exemple, qu'ils soient
conscients ou inconscients de leurs contradictions, ont suscité des problèmes et
crises en Iran, Irak, Soudan, Palestine, Afghanistan et ailleurs, qu'ils peinent à
résoudre ou s'en débarrasser.
Et c'est dans le contexte de ces défis, avec leurs flux et reflux, que le monde
est pris de court par des événements sans précédent suscités par la révolte d'une
jeunesse en ébullition dans certains pays arabes qui s'est poursuivi tout au long
du premier semestre de l'année en cours, commençant en Tunisie et en Egypte,
et se poursuivant au Yémen, en Libye et en Syrie. Comme indiqué
précédemment dans cet article, il s'agit d'une nouvelle prise de conscience qui,
jusque là, faisait encore défaut. Certaines de ses conséquences positives se sont
manifestées au Maroc où son leadership éclairé a pris les devants en amorçant
une série de réformes fondamentales.
Cette prise de conscience est indicatrice du niveau de mécontentement des
peuples qui se révoltent contre une situation où sévit la corruption, où ils sont
dépouillés, sous le joug qu'ils subissent, de leurs droits les plus élémentaires, à
commencer par la liberté et la justice sociale, avec tout ce qu'elles comportent de
légitime et d'essentiel, tels le droit au travail, à la vie digne et à la sécurité. Ce
soubresaut impétueux traduit un besoin immense et pressant pour des
changements à même d'extirper et la corruption et les lois et règlements qui la
supportent, et ce, en dépit de tous les dangers et difficultés que ce soulèvement
stupéfiant et imprévu comporte, suscité par la perte de toute confiance dans les
différentes institutions politiques et sécuritaires, considérées par les masses
comme des façades créées par les régimes en place pour conforter la corruption
politique, avec tout ce qu'elle entraîne de despotisme, d'arbitraire, de pillage des
biens publics et de violation des droits des citoyens.
Ces dangers et difficultés, qui se renouvellent à travers les protestations
journalières et que les technologies de l'information et de la communication
modernes concourent à leur effervescence, nous interpellent pour leur accorder
un temps de contemplation culturelle, loin de toute influence idéologique, et
pour entreprendre une analyse objective et impartiale afin de parvenir à des
solutions pertinentes. Il s'agit surtout d'essuyer le moins de pertes possibles que
les difficultés et défis engendreront, sur le plan socioéconomique, pendant la
période de transition et dont le plus grave est justement celui qui remet en
question la cause même du soulèvement et des objectifs qu'il visait.
Il est évident que ce ne sont pas les épris de slogans politiques dépourvus de
sens ou les technocrates, financiers et hommes d'affaires qui se cachent derrière les
affiches du développement économique et technologique, et auxquels incombent les
fonctions d'exécution et d'application, qui pourront se charger de ce type de
contemplation. Pas plus d'ailleurs qu'elle ne peut être confiée aux prétendus
intellectuels et opportunistes qui restent accrochés aux lignes officielles, prédisposés
à changer de position en fonction de leurs intérêts personnels. Il en est de même des
intellectuels déçus qui se sont effacés pour vivre repliés sur eux-mêmes.
A ceux-là s'ajoutent les anarchistes, adeptes de «l'anarchie créative», ainsi
que tous les séditieux qui cherchent à entraver par tous les moyens le processus
de réforme, en cultivant les graines de l'inconsistance, de la dégénérescence, de
la décadence des goûts et des moeurs, se précipitant à accaparer les bénéfices du
moment tout en se préparant à cueillir les profits que le futur leur apportera, ce
futur qui, justement, porte les espoirs d'une réforme censée mener vers des
horizons meilleurs.
Ceux qui sont habilités à entreprendre cette contemplation difficile sont - à
notre avis - les intellectuels, grâce à leur génie, leurs idées, leur vision, leurs
positions et leur comportement vertueux. Ils sont en mesure de forger les bases
constitutionnelles d'un nouveau projet communautaire, fondé sur la légitimité
des institutions, mais aussi, au préalable, de résoudre les problèmes sociaux
urgents qui ne peuvent attendre la réforme théorique du système en question. Ce
projet doit également se construire sur des valeurs combinant l'authentique et le
moderne tout en répondant aux exigences du développement global, c'est-à-dire
aux préoccupations et aspirations des citoyens soucieux d'améliorer leur niveau
de vie. Ceci débouchera nécessairement et par le dialogue sur une concorde
nationale sereine et transparente, rejetant toute forme de conflit, y compris celui
des générations, et ce, sans être incompatible avec la mondialisation dans son
aspect positif véridique, précédemment évoqué.
S'agissant du référentiel islamique mentionné dans le cadre de ce
mouvement de réforme, aucun homme honnête et sincère ne pourra réfuter la
relation existant entre ce référentiel et l'Etat, qu'il soit religieux ou laïc. Or ce
référentiel n'est pas incompatible avec l'Etat laïc, d'autant qu'il rejette l'Etat
religieux dans son acception théocratique qui rattache la gestion de l'Etat au droit
divin. Il en est de même de l'acception qui tente, par ignorance, de la rattacher à
ce référentiel en imaginant qu'il s'agit du synonyme d'un Islam politique arriéré
et extrémiste. L'Islam apporte des textes généraux qui constituent une base que
les Musulmans doivent étudier, sonder, comprendre et appliquer d'une façon qui
correspond à leur situation réelle, qui varie en fonction du moment et du lieu, en
particulier en matière de politique et de gestion des affaires publiques.
Malheureusement, les partisans de l'attachement à ce référentiel semblent
incapables de formuler un discours politique islamique nouveau et porteur d'une
vision moderniste claire qui tient compte des changements imprévus, tout en
s'efforçant de résoudre les problèmes socioéconomiques qui s'aggravent de jour
en jour.
Nous gardons l'espoir qu'une telle démarche culturelle nous permettra de
reprendre confiance et d'entamer la réforme nécessaire, c'est-à-dire faire face à
la corruption dans sa double facette, à savoir la culture de la corruption et la
corruption de la culture, et ce, dans les formes religieuse et matérielle de cette
culture. En d'autres termes, il faut que cette réforme s'accomplisse dans le
cadre de la légitimité des lois, des droits et des obligations. Ceci aura pour
effet de résorber les tensions et de stopper l'hémorragie, tout en trouvant les
alternatives susceptibles de restaurer la sécurité et la quiétude des gens, et
entreprendre, sans plus tarder, les mesures permettant de préserver non
seulement la sécurité des individus, de la société et de l'Etat, mais aussi le
prestige sans lequel l'Etat n'a plus de raison d'être.
Ce grand projet civilisationnel ne peut cependant aboutir que par la mise en
place de politiques solides et efficaces, à même de trouver des solutions
appropriés aux problèmes sociaux, tant dans le domaine de l'enseignement, de la
justice et de l'emploi que dans celui de la gestion des affaires communales ou
publiques. Ces politiques devront être en mesure de faire face à toutes les crises,
qu'elles soient réelles ou artificielles. C'est ainsi que la culture retrouvera sa
vitalité et son esprit créatif, et les intellectuels leur rôle responsable vis-à-vis de
la société.
C'est de là qu'il apparaît nécessaire de s'interroger sur ce rôle vital,
tant dans l'étape actuelle que celle à venir. A-t-il la capacité de gérer les
problématiques de l'étape actuelle et développer une nouvelle pensée
capable d'en relever les défis et, par voie de conséquence, de trouver les
solutions appropriées aux crises qui en découlent ?
(*) Conseiller de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, et professeur de chaire à l'Université
Mohammed V à Rabat, membre de l'Académie du Royaume du Maroc, de l'Académie de la
langue arabe du Caire et de l'Académie royale Âl al-Beyt pour la pensée islamique de Jordanie.
186 Culture de la réforme et réforme de la culture
http://www.isesco.org.ma/francais/publications/Islamtoday/index.php?page=/Home/ISESCO%20Prizes
1. Par islamiates le 02/07/2024
Salam Les sourates sont données à titre d'exemple. Merci pour votre réactivité