Les savants musulmans ont divisé l'humanité en deux groupes: ceux qui croient que l'univers a été créé par Dieu et ceux qui pensent que c'est la nature.
Selon ces derniers, la nature est donc une force qui n'est douée ni de raison, ni de volonté et qui n'est point ordonnée.
Comment se fait-il que cette nature ait créé des êtres doués de raison, de volonté et un univers parfaitement ordonné alors que nous, humains, qui avons reçu l'intelligence et la volonté, sommes incapables de créer ne serait-ce qu'une fourmi ?
La raison est contrainte d'admettre que cette force est douée de sagesse, de volonté et qu'elle est ordonnée!
Personne n'a jamais vu un morceau de fer devenir une automobile sans intervention humaine ! Il a fallu un homme doué d'intelligence et de volonté pour travailler le métal, prendre des mesures précises, assembler les divers éléments - ce qu'un fou n'aurait pu faire - et voici qu'apparaît notre voiture dans toute son harmonie ! Cependant, cette automobile n'a ni cœur, ni ouïe, ni vue, ni parole, ni intelligence, ni même d'estomac pour manger, boire et apprécier la saveur des aliments!
Et si nous abandonnons cette magnifique automobile dans la nature, elle ne deviendra jamais un chameau, même après des milliers d'années ! Plutôt, elle se rouillera et sera rongée par l'humidité, car la matière ne crée rien.
Dieu Le Très-Haut, par deux versets du sublime Coran, a mis au défi les négateurs athées :
« Ont-ils été créés à partir de rien ou sont-ils les créateurs ? Ont-ils créé les cieux et la terre ? Mais ils n'ont plutôt aucune conviction. » [Le Coran, sourate Ar-Tûr (no 52), versets 35-36 ]
Que dire de l'être humain, des animaux, des arbres tous créés selon leur propre spécificité. De la même terre, arrosée de la même eau, Dieu, Le Créateur Sage, fait sortir des fruits de couleurs, de saveurs et de formes variées.
Que dire de cet univers qui, avec ses étoiles, son soleil, ses planètes, fonctionne selon un calcul précis ?
Louanges à Dieu, le Parfait Créateur de toute chose !
Il a proclamé dans Son Livre les preuves de Son Existence et de Son Unicité :
« S'il y avait dans le ciel et la terre des divinités autres que Dieu, tous deux seraient certes dans le désordre. Gloire donc à Dieu, Maître du Trône; bien au-dessus des fictions qu'ils Lui attribuent » [ Le Coran, sourate les Prophètes (n° 21). verset 22 ]
L'ordre parfait qui règne dans l'univers est la preuve qu'il n'y a qu'un seul Maître !
Notre propre existence est une preuve éclatante de l'existence du Créateur, loué soit-Il !
En effet, nul ne peut douter qu'il existe et qu'auparavant il n'était rien:
« Un laps de temps ne s'est-il pas écoulé durant lequel l'homme n'était même pas une chose mentionnable ? En vérité, Nous l'avons créé d'une goutte d'un mélange de sperme, pour le mettre à l'épreuve. Nous l'avons pourvu d'ouïe, de vue Et mis sur la bonne voie, sans tenir compte de sa reconnaissance, ni de son ingratitude » [ Le Coran, sourate l'homme (n° 76) versets 1-3 ]
Nous sommes incapables de créer quoi que ce soit, ne serait-ce qu'un oeil de notre organisme!
Un jour dont nous ne saurions douter, nous allons mourir et ce corps retournera à la poussière: Celui-là même qui nous a créé une première fois, nous recréera une seconde fois le Jour de la Résurrection, cela est facile pour Lui:
« C'est de la terre que Nous vous avons créés, et en elle Nous vous retournerons, et d'elle Nous vous ferons sortir une fois encore » [ Le Coran, sourate Tâhâ (n° 20): verset 55 ]
L'Imam Abou Hanifa (que Dieu l'agrée) menait un combat sans merci à ceux qui ne croyaient qu'à la force du temps, les matérialistes. Un jour qu'il était assis dans sa mosquée, voilà qu'un groupe de ces gens l'entoura avec des sabres dégainés pour l'assassiner.
Il leur dit: "Répondez d'abord à l'une de mes questions puis faites de moi ce que vous voulez". Ils lui demandent: "Quelle est ta question?"
Il répond: "Que diriez-vous de quelqu'un qui vous dit: "J'ai vu un navire lourdement chargé de marchandises et entouré en pleine mer par des vagues déchaînées et des vents de toutes sortes. Ce navire poursuivait pourtant en toute quiétude son chemin à travers les flots sans capitaine pour le diriger, ni pilote pour rectifier sa marche". Est-ce que l'esprit accepte une telle affirmation?
Ils dirent: "c'est une chose inconcevable".
Abou Hanifa leur dit: "gloire et pureté à Dieu ! Si l'esprit n'admet pas qu'un navire avance en toute quiétude dans la mer sans pilote ni capitaine, comment peut-il admettre que ce monde se maintienne sans créateur malgré la diversité de ses états, l'étendue de ses limites et la disparité de ses contrées ?"
Ils fondirent en larme et lui dirent : "Tu as vraiment raison". Ils remirent leurs sabres dans leurs fourreaux et revinrent à Dieu repentants.
« Ô, l'homme! Qu'est-ce qui t'a abusé au sujet de ton généreux Seigneur ? Qui t'a créé puis t'a modelé selon les proportions les plus harmonieuses? En quelle belle forme Il t'a façonné, celle qu'Il a voulue! » [ Le Coran, sourate la Rupture (n° 82): versets 6-8 ]
Lors d'une émission télévisée, le grand physicien et astronome canadien Hubert Rives, résidant en France, fut interpellé en ces termes: "quelle est la question à laquelle vous n'avez jamais pu répondre de votre vie?". Ecoutons-le: "voyez-vous, j'ai étudié les galaxies et j'ai découvert qu'il y régnait un ordre parfait, puis j'ai étudié le règne végétal et animal et j'y ai constaté la même harmonie; puis je vois l'homme répandre sur cette terre le désordre, la guerre, le sang et l'injustice.
Comment se fait-il qu'avec cette intelligence qui lui permet de réfléchir, de comprendre et d'admirer cet ordre parfait dans l'univers, il puisse répandre le chaos sur terre?".
Voici la réponse dans le Livre de Celui qui a créé cet univers parfait:
« La corruption est apparue sur la terre et dans la mer à cause de ce que les gens ont accompli de leurs propres mains; afin qu'Allah leur fasse goûter une partie de ce qu'ils ont oeuvré; peut-être reviendront-ils vers Allah » [ Le Coran, sourate les Romains (n° 30): verset 41 ]
Le saint Prophète Muhammad – Paix et Bénédiction soient sur lui- a dit :
« Dieu a 99 Noms et celui qui les gardera en son cœur en comprenant leur signification entrera au Paradis ».
Parmi Ses Noms, Allah est Le Bâtin : « Le Caché » car on ne peut Le voir (1) :
« Les regards ne peuvent L'atteindre, cependant qu'Il saisit tous les regards. Et Il est Le Doux, Le Parfaitement Connaisseur » [ Le Coran, sourate les bestiaux (6), verset 103 ]
Allah est Le Zahir : « L'Apparent », car Il est la cause existentielle de l'univers comme le livre est la preuve de l'existence du scribe, même si nous n'avons ni vu, ni connu celui qui l'a écrit.
A ce propos un savant a dit :
"La Parole de Dieu qui nous est dispensée, que nous lisons, méditons et comprenons, est une preuve de l'existence du Créateur (gloire à Lui), car il est inconcevable qu'une parole existe ex-nihilo !
La Parole de Dieu témoigne donc de Son existence, surtout qu'elle renferme la loi la plus solide et la plus sage que l'homme eût connue et dont il a tiré d'énormes profits. Elle énonce les théories scientifiques les plus vraies, contient de nombreux faits historiques et des prophéties d'une authenticité remarquable.
Aucune de Ses lois n'a manqué d'apporter ses fruits pendant toute cette longue durée malgré le changement du temps et du lieu. Aucune de Ses prédictions n'a failli.
Aucun historien n'a osé démentir un des faits historiques que le Coran a cités en détail et auxquels il a fait allusion.
Une parole si sage et si vraie, la raison ne peut l'attribuer à un mortel, car elle est au-dessus de ses possibilités et du niveau de son savoir.
Donc, n'étant pas la parole de l'homme, elle est celle du Créateur, et prouve Son existence, Sa puissance et Sa sagesse".
Nous terminerons par un magnifique exemple :
« Admirez un beau tableau : vous y voyez un lac bleu, des montagnes blanches l'entourant avec de beaux arbres et des fleurs. Au milieu : un magnifique paon qui fait la roue en déployant ses milliers de plumes colorées. » Vous n'avez jamais vu, ni connu celui qui a peint cette œuvre d'art qui a nécessité plusieurs semaines de travail. Votre raison ne peut jamais admettre qu'il n'y avait pas eu un homme pour la réaliser.
Dieu qui a créé le tableau original, créé le paon qui vit - Le Maître de la création, le Peintre des peintres – diriez-vous dans l'ombre de votre ignorance qu'Il n'existe pas ?
« C'est Lui Dieu, Le Créateur, Celui qui donne un commencement à toute chose, Le Formateur. A Lui les plus beaux noms. Tout ce qui est dans les cieux et la terre Le glorifie. Et c'est Lui le Tout-Puissant, Le Sage. » [Coran, Sourate l'Exode (no 59), verset 24 ]
(1) On ne peut voir Dieu dans cette vie d'ici-bas, mais Dieu a promis aux Croyants qu'ils Le verront dans le Paradis [ Le Coran, sourate La Résurrection (no 75) versets 22-23 ]
D'après le site www.sourceislam.com
Il est bon de rappeler que le discours coranique relatif au lieu sacré s’appuie sur quelques principes fondamentaux, tels que : la désacralisation du monde, l’évolution perpétuelle de l’univers et la suprématie de l’homme sur la nature.
D’un point de vue historique, le message coranique était d’abord en rupture avec le paganisme ambiant sur la perception du sacré. Toutes les idoles et divinités sont abolies en raison de l’unicité, et l’univers n’est plus sacralisé en tant que tel : « Dieu est Souverain Maître des cieux et de la terre, Il a créé tout à Sa guise » (1).
Le Coran, d’autre part, répond à un type d’agnosticisme dont les adeptes étaient connus en Arabie sous le nom de Mu‘aṭila. Leur croyance, très répandue parmi les riches commerçants mecquois du VIe siècle, percevait le monde dans un mouvement cyclique perpétuel et un retour éternel et gratuit. Dans un de ses versets, le Coran évoque cette conception : « Il n’y a pour nous, disent-ils, que la vie d’ici-bas. Nous mourons et vivons spontanément. Seul le temps qui passe nous fait périr » (2). Contre ceux-là, le Coran défendait, pour le salut de l’homme, une conception diamétralement opposée. L’unicité engendre une vision autre du monde, celle « des êtres peuplant les cieux et la terre et qui tous vers Lui feront retour » (3). L’univers n’est pas figé, puisque Dieu, qui « a pouvoir sur toute chose, ajoute à volonté à sa création » (4). Ce mouvement général, souligné à plusieurs reprises (« Lui est chaque jour à quelque œuvre qu’Il manifeste »), concerne la créature et l’homme au premier chef : « Ô toi, mortel ! tu ne cesseras d’œuvrer pour te rapprocher de ton Seigneur que tu rencontreras enfin » (5).
Les relations entre l’homme et la désacralisation d’un monde en mouvement débouchent sur un rapport objectif propice à une sorte d’universalité indifférente et passive des « choses ». Si bien que l’être humain finit par assurer sa suprématie sur la nature et les autres espèces. Le monde a une présence à la fois indépendante et apprivoisable.
À partir de ces principes, la Révélation acquiert une vision de l’Homme, désormais créature unique par sa nature et son statut dans un monde désacralisé. Cette créature est appelée à un nouveau destin selon lequel tout, même le Temple sacré, se voit revalorisé par la foi et l’action du croyant. « Orient et occident appartiennent en propre à Dieu, et vers quelque point que l’on se tourne, là est Sa Face » (6).
En considérant que Dieu est présent uniquement dans l’histoire et dans l’homme, la révélation coranique fonde une alliance qui réfléchit le nouveau destin de l’homme. C’est d’ailleurs en référence à cette alliance que quelques passages coraniques font état de la sacralité passagère d’un lieu (7).
Pour les Hadiths, la chose est sensiblement différente. Les « Hadiths » ou « dits », dont l’ensemble forme la Sunna, ou « manière de vivre du Prophète », constituent les propos attribués à Muhammad en dehors des instants de la Révélation, et sont la deuxième source de la théologie islamique. L’étude de cet immense corpus littéraire, aux objectifs éthiques et juridiques, visait à interpréter le Coran ou à compléter ses silences et ses non-dits. Or on trouve un certain nombre de Ḥadīth-s mentionnant des lieux qui revêtent une forme de sainteté. Parmi eux :
- des villes . À côté des villes saintes de l’islam, La Mecque et Médine, un nombre considérable de textes cite des cités privilégiées telles que Basra, Damas, Jeddah et ‘Abadān en Iran. À propos de ces deux dernières, deux textes attirent l’attention : « Monter la garde à Jedda est la meilleure des sentinelles », ou « ‘Abadān est une porte ouverte ici-bas sur le paradis ». Il va sans dire que l’authenticité de ce genre de hadith n’a pu être établie. Il n’en demeure pas moins que les textes concernant les mérites (faḍā’il) de La Mecque et Médine figurent dans les recueils canoniques qui font autorité. La première de ces villes est qualifiée, dans les textes fondateurs, de « Mère des cités » (Umm al-Qurā) et tire sa noblesse du fait qu’elle fut une « aire de la révélation » (Mahbat al-waḥī). Médine est sanctifiée pour la même raison. Ce sont deux lieux qui portent témoignage de la relation de l’homme à Dieu. Mais cet aspect circonstanciel est renforcé par une gaine symbolique et religieuse. La Mecque et Médine sont sanctifiées (muqaddasa), car ceux qui prennent la peine de s’y rendre sont en quête de pureté, signifiée par la racine Q-D-S. La sainteté du lieu conduit en fait à baliser la condition humaine et à valider les actions du croyant. Un hadith mentionne le passage de l’ « espace » à l’éthique, en précisant qu’ « aucun peuple ne sera sanctifié (lā quddisat ummatun) tant qu’il cautionne l’injustice ».
- Des sanctuaires . Trois mosquées sont considérées comme des lieux saints selon la Sunna. Il s’agit des mosquées des deux villes précitées, plus la mosquée d’al-Aqṣā à Jérusalem. Dans le fameux hadith « Ne sanglez vos montures que pour aller à trois mosquées : la mosquée sacrée, celle de l’Envoyé de Dieu et celle de Jérusalem » (lā tuchaddu al-riḥāl illā ilā ṯalāṯah), point d’explications sur la cause de la sanctification de ces trois enceintes chères aux croyants pèlerins, mais d’autres textes nous éclairent à ce propos. S’il se rend à l’un de ces trois lieux, le musulman reçoit la gratification de ses efforts. En s’acquittant de sa prière liturgique, il est récompensé par des bienfaits qui témoignent de la Grâce divine. Encore une fois, le lieu saint permet de rehausser la valeur des actes cultuels et, par-là même, de renforcer l’alliance qui donne sens à l’action et à la vie de l’homme. C’est dans cet esprit qu’on entend un autre hadith où le Prophète précise que la prière accomplie dans l’enceinte de sa mosquée à Médine est supérieure à mille prières dans toute autre mosquée, exception faite du temple mecquois, dans lequel une prière est préférable à cent mille autres accomplies ailleurs.
- La Ka‘bah. La vénération (ḥurmah) qui l’entoure est bien établie dans maint texte de la Sunna. Vers le Temple se tourne tout musulman au moment de sa prière et, autour de lui, le cortège religieux fait sa procession pendant le pèlerinage majeur (ḥāǧǧ) ou mineur (‘umra). Ni querelles ni paroles offensantes ni port d’armes ne sont tolérés dans ses alentours. Ce devoir de respect de la part des hommes s’étend aux animaux et aux plantes : les visiteurs de la Ka‘bah doivent s’abstenir d’y faire la chasse et de couper quelque arbre ou plante. Ainsi la Ka‘bah porte un message de paix au niveau universel. Elle permet de vivifier la relation à Dieu, en insistant sur le fait que les actes du croyant sont innervés de vie.
Cela dit, les ḥadīth-s comparent la vénération de la Ka‘bah (ḥurmat al-Bayt) à celle de l’homme, avec une supériorité de la seconde sur la première. Le compagnon du Prophète ‘Umar b. al-Khaṭṭāb s’exclama devant la Ka‘bah : « Ô que tu es majestueuse et que tu es vénérée ! Mais pour Dieu la considération de l’homme (croyant) est de loin la plus importante ». À un homme qui se cramponnait aux rideaux de la Ka‘bah, dans la véhémence de sa prière (« Mon Dieu, pardonne mes péchés par ce temple sacré »), le prophète Muhammad en personne fit ce reproche : « Il est plus juste de dire : Absous-moi au nom de ma dignité ».
Les textes de la Sunna consultés sur la sainteté des lieux sont un vivant commentaire des principes énoncés dans le Coran. Un lieu est considéré comme sacré quand il témoigne d’un moment spécifique où Dieu s’est manifesté à l’humanité. De ce fait, il symbolise et cristallise, dans un espace donné, la volonté immatérielle et divine d’une destinée nouvelle pour l’homme. En vénérant ces lieux, le croyant entame une quête en vue d’une paix et d’une sainteté internes, qui préparent autant les membres de la communauté que lui-même à leur salut futur. Cette quête d’un rapprochement avec Dieu ne peut être purement abstraite : elle doit s’exprimer dans le vécu en liaison avec l’espace, faute de quoi elle risque d’être vidée de toute substance. Le texte d’un hadith authentique concernant le temple de la Ka‘bah est révélateur à ce sujet. Muhammad affirme à Aïcha, son épouse, qu’il a « préconisé la démolition du Temple, puis sa reconstruction sous une forme différente ». Ce qui l’en a empêché, c’est la crainte d’être incompris par une communauté encore très attachée à ses traditions. Il fallait donc s’attaquer à l’essentiel : le temple restera sacré, non par sa forme, mais par le sens profond qu’il véhicule.
Dans cette conception, le monde et notamment les lieux sacrés deviennent un instrument au service d’une fin : l’homme, dont la vie et la mort revêtent alors un sens différent en ce qu’elles sont les étapes d’une ascension continuelle.
(1) Coran 42,49. (2) Coran 45,24. (3) Coran 3,83. (4) Coran 35,1 ; 16,8. (5) Coran 84,6. (6) Coran 12,76. (7) Cf. Coran 2,
177.
http://www.gric.asso.fr/gric-de-tunis/articles-21/espaces-sacres-lieux-de-violence/article/la-saintete-des-lieux-dans-le
Historique
L’adoption, à l’époque préislamique, se pratiquait couramment. La population était regroupée en différentes tribus où l’enfant portait son prénom, suivi du prénom de son père et, pour terminer, du nom de la tribu. L’enfant n’était jamais délaissé par les siens.
Nous pouvions aussi retrouver la méthode du troc, les parents confiaient leur enfant en échange de biens matériels ou de différents services. Cette méthode est inacceptable aujourd’hui, mais elle était souvent pratiquée à cette époque.
Lors de l’apparition de l’Islam, le Coran interdisait la complémentarité entre l’adoption et la filiation naturelle. Pourtant, dans plusieurs versets du Coran nous pouvons y retrouver la gratitude des Croyants pour les orphelins.
Interdiction à l’adoption
Dans certains pays du Maghreb, des jurisconsultes musulmans ne font pas la distinction entre l’adoption contractuelle qui consiste au marchandage, et l’adoption humanitaire, qui procure une famille à un enfant qui en est dépourvu. Ils ont tout simplement interdit l’adoption peu importe la forme qu’elle prend.
Par contre, le Coran reconnaît la paternité sous trois conditions :
De plus, le Coran incite les Croyants à aider les orphelins et à les respecter dans leurs droits. En conséquence, les musulmans favorables à l’adoption répondent à ces objections en soutenant :
L’affiliation de Convention et la kafala
Les pays islamiques, qui représentent plus d’un cinquième de la population mondiale, se sont opposés à la ratification du rapport de la Convention Internationale aux droits de l’enfant en y apposant des réserves. Cette convention allait à l’encontre de leurs droits autant éthiques que religieux. Les dispositions de l’article 14 de la Convention, concernant la religion, versus les articles 20 et 21, en rapport avec l’adoption sont en contradictions avec les principes islamiques.
Malgré cela, en accord avec la Convention, certains droits islamiques reconnaissent les droits de l’enfant et la protection qu’il faut apporter à ceux-ci en se basant sur la kafala. La kafala, ou recueil légal, donne droit non pas à un lien de parenté, mais plutôt à la prise en charge de l’éducation d’un enfant orphelin et à une obligation de veiller à ce qu’il ne manque de rien. Nous la comprenons comme étant une tutelle légale de l’enfant.
La tutelle est notariée, lorsque que l’enfant est confié à des parents proches; la tutelle, ou kafala, est judiciaire lorsque qu’un jugement est rendu après enquête. Sur le plan international, le transfert de filiation ne semble pas possible dans le cas des pays islamiques.
Qu'est ce que l'adoption au sens moderne du terme ?
Voici ce que nous trouvons dans le Dictionnaire Webster : adopter est prendre dans sa famille l'enfant de quelqu'un d'autre par une procéure légale et de l'élever comme s'il était le sien. Cela signifie qu'un enfant adopté ne portera plus le nom de son père biologique et aura donc pour résultat qu'il ou elle sera coupé (e) de tous les droits ou responsabilités envers ses parents biologiques et sera traité(e) alors comme l'enfant à part entière de ceux qui l'adoptent.
2. Comment est abordée l'adoption en Islam ?
« Il (ALLAH) n'a point fait de vos enfants adoptifs vos propres enfants. Ce sont des propos (qui sortent) de votre bouche. Mais ALLAH dit la vérité et c'est Lui qui met dans la bonne direction. Appelez-les du nom de leurs pères : c'est plus équitable devant Allah. Mais si vous ne connaissez pas leurs pères, alors considérez-les comme vos frères en religion ou vos alliés. Nul blâme sur vous pour ce que vous faites par erreur, mais (vous serez blâmés pour) ce que vos cœurs font délibérément. [...] » (Sourate 33 verset4-5)
L'adoption était largement répandue en Arabie et dans le reste du monde lorsque l'Islam a été révélé. Le Prophète Mohammad (PBAsl) lui-même avait Zaïd comme fils adopté. Il était appelé "Zaïd fils de Mohammad".
Le Coran a alors permis de fixer des règles spécifiques sur la relation juridique entre un enfant et sa famille adoptive, qui permettent à l'enfant de s'épanouir à tous les niveaux sans être déchu de son identité :
- l'enfant doit conserver le nom de ses parents biologiques
- l'enfant ne peut pas prétendre avoir un droit sur l'héritage venant de ses parents adoptifs, toutefois il est permis et même souhaitable que le père adoptif fasse de son vivant, un testament en faveur de son fils ou de sa fille adoptive
- l'enfant à un droit d'héritage sur ses parents biologiques
- Il est conseillé à la mère adoptive d'allaiter l'enfant car devenu pubère, il n'est pas un Mahram et peut se lier maritalement avec l'un des membres de la famille car il n'existe pas de lien sanguin.
- Les biens et les richesses de l'enfant doivent être protégé et non utilisés par les parents adoptifs
L'islam est formel : voler une part de cet argent est considéré comme un grand péché comme le précise le Saint-coran : « Ceux qui mangent (disposent) des biens des orphelins ne font que manger du feu dans leurs ventres. Ils brûleront dans les flammes de l'enfer » (Sourate 4 verset 10)
Ainsi, s'il s'agit pour un homme et une femme de prendre en charge un enfant qui est orphelin ou qui n'a aucun soutien et de s'occuper de lui comme de leur propre enfant, en lui accordant toute la tendresse et la douceur dont il a besoin, en lui assurant sa prise en charge matérielle et en lui donnant une bonne éducation (morale, spirituelle, intellectuelle...), sans porter atteinte en aucune façon qui soit à sa véritable filiation, alors, cela est considéré comme un acte très méritoire aux yeux d'Allah.
Bienveillance et solidarité dans l'Islam
L'Islam encourage la prise en charge des orphelins et des pauvres. D'ailleurs, le Prophète Mohammad (PBAsl), lui-même orphelin, a dit : "Moi et les gardiens des orphelins seront ensemble au paradis" ; il a aussi appelé les musulmans à donner le meilleur traitement aux enfants dans la misère. Même une caresse sur la tête d'un enfant ou une tape sur son épaule est un acte de vertu aux yeux d'Allah. L'Islam donne aussi un très sérieux avertissement à ceux qui disposent à leur profit des biens des orphelins.
En conclusion : L'islam reconnaît à chaque enfant le droit à une filiation paternelle qui est un droit imprescriptible. C'est pour cette raison qu'il a interdit l'adoption formelle qui prive l'enfant de ce droit. Cependant, il n'empêche pas qu'une famille intègre en son sein un enfant étranger et le protège, il y invite plutôt.
http://www.quebecadoption.net/adoption/preadopt/islam.html
http://www.lffm.org/modules.php?name=News&file=article&sid=94
Islam: Pourquoi Dieu nous a créé ? par rambos12
Ibn Kathir (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) a dit :« Cela signifie: je ne les ai créés que pour leur donner l'ordre de M'adorer et pas parce que j'ai besoin d'eux… Selon Ali ibn Abi Talha, Ibn Abbas dit : « que pour qu'Il M'adore» signifie: pour qu'ils acceptent bon gré mal gré mon adoration» C'est le choix d'Ibn Djarir.» Voir le Tafsir d'Ibn Kathir (4/239)
Il y a une confusion chez bon nombre de gens entre la finalité dont l'atteinte est assignée aux fidèles serviteurs d'Allah, finalité qui incarne la loi qu'Il a établie pour eux puisqu'Il l'aime et leur a donné l'ordre de l'appliquer, et la volonté divine qui s'applique inévitablement aux fidèles serviteurs et qui implique que l'obéissant soit récompensé et le désobéissant châtié. Cette volonté-là relève du Décret inaltérable et inopposable.
Ibn al-Quayyim (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) a dit : «La véritable finalité de la création des cieux, de la terre et de l'espace qui les sépare consiste dans la chose que l'on veut des fidèles serviteurs et une chose que l'on veut en eux. Ce qui est voulu d'eux, c'est qu'ils connaissent Allah Très Haut et Ses attributs à Lui, le Puissant et Majestueux. C'est L'adorer sans rein Lui associer de manière qu'Il reste leur unique Seigneur, l'objet de leur adoration, de leur obéissance et de leur amour. Le Très Haut dit : «Allah qui a créé sept cieux et autant de terres. Entre eux (Son) commandement descend, afin que vous sachiez qu'Allah est en vérité Omnipotent et qu'Allah a embrassé toute chose de (Son) savoir.» (Coran,66:12 ) Il (nous) informe ici qu'Il a créé le monde afin que les fidèles serviteurs connaissent la plénitude de Sa puissance et Sa connaissance. Ce qui implique Sa connaissance et la connaissance de Ses noms et attributs, et la connaissance de Son unicité.
Allah Très Haut dit : «Je n'ai créé les djinns et les hommes que pour qu'ils M'adorent.» (Coran,51:56) . Voilà la finalité voulue des fidèles serviteurs qui consiste à les amener à connaitre leur Maître et à L'adorer Lui seul.
Quant à ce qui est voulu en eux, c'est la juste rétribution, la grâce, la récompense et le châtiment. Allah Très Haut dit: «À Allah appartient ce qui est dans les cieux et sur la terre afin qu'Il rétribue ceux qui font le mal selon ce qu'ils œuvrent, et récompense ceux qui font le bien par la meilleure (récompense),» (53:51) et «L'Heure va certes arriver. Je la cache à peine, pour que chaque âme soit rétribuée selon ses efforts.» (Coran,20:15) et «Quand Nous voulons une chose, Notre seule parole est: "Sois". Et, elle est. » (Coran,16:40) et dit : «Votre Seigneur est, Allah qui créa les cieux et la terre en six jours, puis S'est établi "'istawâ" sur le Trône, administrant toute chose. Il n'y a d'intercesseur qu'avec Sa permission. Tel est Allah votre Seigneur. Adorez-Le donc. Ne réfléchissez-vous pas? C'est Lui qui a fait du soleil une clarté et de la lune une lumière, et Il en a déterminé les phases afin que vous sachiez le nombre des années et le calcul (du temps). Allah n'a créé cela qu'en toute vérité. Il expose les signes pour les gens doués de savoir.» (Coran,10:3-4). Voir Badaia al-fawaid,4/971.
Pour une plus grande connaissance de la sagesse qui sou tend la création, voir la réponse donnée à la question n° 45529.
Deuxièmement, Allah Très Haut n'enverra pas les gens au paradis ou en enfer pour Sa simple connaissance qu'ils méritent ce sort. Il les loge dans l'une ou l'autre demeure selon les actes qu'ils auront accomplis ici-bas. Si Allah avait créé des créatures pour les vouer à l'enfer, elles protesteraient en disant qu'Il ne les aura pas mises à l'épreuve et ne leur aura pas donné la chance de se mettre à l'œuvre . Pour parer à cet argument, Allah les a créés pour vivre ici-bas, les a doués d'entendement, leur a fait parvenir Ses livres et envoyé Ses messagers. Tout cela pour qu'au jour de la Résurrection, elles ne puissent lui opposer aucun argument.
Le Très Haut a dit : «..en tant que messagers, annonciateurs et avertisseurs, afin qu'après la venue des messagers il n'y eût pour les gens point d'argument devant Allah. Allah est Puissant et Sage.» (Coran,4:165). Cheikh Muhammad al-Amine ach-Chinquiti (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) a dit : « Allah explique clairement dans ce verset qu'il est nécessaire de parer à tout argument qui pourrait Lui être opposable. C'est pourquoi Il a envoyé des messagers porteurs de la bonne nouvelle consistant à l'admission des obéissants au paradis tout en avertissant ceux qui leur désobéissent contre le paradis.
L'argument tranchant expliqué ici est repris encore dans la sourate 20 où Il dit : «Et si Nous les avions fait périr par un châtiment avant lui (Muhammad), ils auraient certainement dit: "Ô notre Seigneur, pourquoi ne nous as-Tu pas envoyé de Messager? Nous aurions alors suivi Tes enseignements avant d'avoir été humiliés et jetés dans l'ignominie".» (Coran,20:134 ) et dans la sourate 28 où Il dit : «Si un malheur les atteignait en rétribution de ce que leurs propres mains avaient préparé, ils diraient: "Seigneur, pourquoi ne nous as-Tu pas envoyé un Messager? Nous aurions alors suivi Tes versets et nous aurions été croyants".» (Coran,28:47 ) et : «C'est que ton Seigneur n'anéantit point injustement des cités dont les gens ne sont pas encore avertis.» (Coran,6: 131) et dans la sourate 5 où Il dit: «Ô gens du Livre! Notre Messager (Muhammad) est venu pour vous éclairer après une interruption des messagers afin que vous ne disiez pas: "Il ne nous est venu ni annonciateur ni avertisseur". Voilà, certes, que vous est venu un annonciateur et un avertisseur.» (Coran,5:19) et dans la sourate 6 où Il dit : «Et voici un Livre (le Coran) béni que Nous avons fait descendre - suivez-le donc et soyez pieux afin de recevoir la miséricorde]on l'a révélé afin que vous ne puissiez pas dire[: "Si c'était à nous qu'on avait fait descendre le Livre, nous aurions certainement été mieux guidés qu'eux. "Voilà certes que vous sont venus, de votre Seigneur, preuve, guidée et miséricorde-» (Coran,6: 155-157) et dans d'autres versets.
Les versets susmentionnés et d'autres abondant dans le même sens indiquent qu'Allah, l'Auguste, le Majestueux, ne châtie personne avant de l'avertir et de lui montrer la vérité par le biais des Mmessagers. C'est à ce propos que l'Auguste , le Majestueux dit : «Toutes les fois qu'un groupe y est jeté, ses gardiens leur demandent: "Quoi! ne vous est-il pas venu d'avertisseur?"» (Coran, 67: 8) Il est bien connu que l'expression «Toutes les fois» implique que le discours s'adresse à toutes les foules qui y seront jetées.
Dans al-Bahr al-Muhit, Abou Hayyan at-Tawhidi dit dans son commentaire du présent verset: «Toutes les fois» implique la répétition de l'acte dans le temps et concerne tous ceux qui seront jetés (dans l'enfer). Abonde dans le même sens la parole de l'Auguste , le Majestueux: «Et ceux qui avaient mécru seront conduits par groupes à l'Enfer. Puis, quand ils y parviendront, ses portes s'ouvriront et ses gardiens leur diront: "Des messagers (choisis) parmi vous ne vous sont-ils pas venus, vous récitant les versets de votre Seigneur et vous avertissant de la rencontre de votre jour que voici?" Ils diront: si, mais le décret du châtiment s'est avéré juste contre les mécréants.» (Coran,39:71 ) L'expression «Et ceux qui avaient mécru seront conduits par groupes» s'applique à tous les mécréants. En effet, ces propos du Très Haut:« Et ceux qui avaient mécru seront conduits par groupes » concernent tous les mécréants et signifient clairement que tous les (futures) pensionnaires de l'enfer auront été avertis par les Messagers ici-bas et auront désobéi à l'ordre de leur Maître. Ce qui est claire.» Voir Adhwa al – bayan (3/66).
Nous croyons que la connaissance de la finalité pour laquelle Allah a créé la créature et la connaissance du fait qu'Allah ne châtiera personne pour la simple connaissance qu'Il a de ses actes accomplis effectivement ici-bas, nous croyons que cela est de nature à empêcher les créatures de protester devant Allah. Voilà la réponse à l'objection soulevée dans la question.
Troisièmement, quant à savoir pourquoi Iblis a été descendu sur terre en même temps qu'Adam et sa progéniture, il y a bien une différence entre la descente d'Adam et celle d'Iblis. Le premier fut descendu sur terre après son repentir agréé par son Auguste Maître. Celui-ci l'installa sur terre comme un prophète honoré et pardonné pour qu'il passât là toute sa vie.
Quant à Iblis, l'ennemi d'Allah, il ne se repentit jamais. Il ne regretta jamais son péché ni ne s'amenda. Bien au contraire, il s'enorgueilli obstinément, se révolta, mécrut et demanda à Allah le Très Auguste de ne pas hâter sa perdition et Son châtiment et de lui accorder un délai jusqu'au jour connu, pas pour profiter du délai pour se repentir, mais pour pouvoir s'engager résolument dans la voie du malheur et embarquer avec lui les égarés ayant pour destination la demeure du malheur. Il choisit ainsi de se mettre à la tête d'un parti satanique regroupant les perdants afin que s'accomplisse la sagesse d'Allah qui s'applique à Ses créatures , qui consiste à les éprouver pour voir si elles lui obéissent ou obéissent à Son ennemi, et pour que le damné subisse pleinement son malheureux sort à cause de son entêtement et de sa corruption qui lui ont valu de la part de son Maître une perte évidente.
Allah le sait mieux.
Dans la conscience islamique, l’eau est à la fois la source de la vie, un don divin et le breuvage de savoir. En sus de cela, l’eau a également une valeur purificatrice, puisqu’elle sert à purifier le musulman de l’extérieur (corps) et de l’intérieur (âme). Le fait d’approvisionner les tiers, qu’ils soient humains ou animaux, en eau est assimilé à une zakat (impôt légal) en islam. En effet, le musulman doit enlever sa souillure en prenant son bain rituel avant la prière, ce qui donne à l’eau une importance capitale. C’est pourquoi aucun foyer et aucun endroit n’en sont dépourvus que ce soit au Caire, à Rachid, à Cordoue, à Fès, à Baghdad, à Damas, à Ispahan ou à Boukhara. En tant que moyen de purification, l’eau a été à l’origine de la veine esthétique et même poétique incarnée par "l’urbanisme aquatique", qui s’était développé dans les grandes villes du monde islamique, notamment en Andalousie et dans ses palais de rêve. Dans ces palais, en effet, on remarque qu’une influence beaucoup plus grande est exercée sur les sens, en particulier l’influence visuelle des éléments d’ornement de l’art islamique. De fait, l’harmonie des lumières et des ombres, mise en évidence entre les motifs ornementaux riches en décors végétaux et en mosaïque dorée, était toujours appuyée par les éléments aquatiques qui s’insinuaient dans les somptueuses salles en tant qu’éléments décoratifs, voire architecturaux incontournables dans les palais andalous. Pour un musulman, la méditation de l’eau en pleine nature ou entre les murs d’une maison renforce chez lui la conviction de l’existence de Dieu, auteur de cette manne. En plus du murmure des eaux, qui procure quiétude et paix intérieure, l’eau transfère la nature vivante et animé à l’intérieure des environnements architécturaux clos pour en faire des jardins de marbre et de plâtre. Elle favorise également l’illumination du petit espace architectural où elle coule et ce, à travers les lumières qu’elle reflète en les propageant dans tous les sens, comme tout corps céleste sans lumière propre. De même, en pénétrant le corps liquide, les rayons solaires sont décomposés par le prisme en couleurs spectrales, tel un signe précoce et éphémère du paradis. Par sa transparence, l’eau contribue aussi à la mise en valeur de la beauté de la mosaïque multicolore au fond des fontaines et des bassins d’ornement. De plus, prenant la forme de son entourage, l’eau se présente tantôt comme un torrent impétueux, tantôt comme un puissant jaillissement qui s’élance pour retomber juste après, dans un mouvement proportionné. Dans la plupart des cas, l’eau garde une surface douillette et scintillante dont la tranquillité n’est troublée que par le déferlement de vagues, sous l’impulsion du vent ou de chutes abondantes.
Les princes d’Andalousie voulaient associer la conception religieuse et coranique de l’eau et son aspect esthétique. Ainsi, dans les ornements intérieurs des piliers de leurs palais, le concept du jardin était le thème récurrent. La nature extérieure, que forment les arbres, les roses, les fruits, le ciel et l’eau, est égalée par un autre jardin situé, lui, dans l’enceinte de ces palais et formé d’arbres en marbre (piliers), de roses et fruits en fil (décors végétaux), de voûtes en mosaïque en plus de l’eau qui demeurait l’unique élément à garder sa vitalité, vu l’impossibilité de la transformer en nature inanimée .
Tout cela procède de la passion que vouaient les musulmans aux jardins, peut être parce que ceux-ci étaient l’unique source de fraîcheur dans un environnement désertique inhérent à la société arabe.
Dans la conscience islamique, le paradis sous lequel coulent des rivières est avant tout la promesse la plus sublime de bonheur éternel. En Andalousie, ce fut dans la ville d’Az-zahrâ, que l’on disait mythique, que l’on a reproduit une image en miniature du paradis. Les récits historiques nous apprennent, à cet égard, que l’intérêt que suscitait l’eau, en tant qu’élément esthétique architectural, avait atteint un degré prodigieux. Ainsi, dans le palais du gouvernant de Tolède, il y avait une loge voûtée, conçue de manière à ce que l’eau, amenée au sommet de la voûte par un mécanisme architectural, coule sur les bords, formant une sorte de ceinture aquatique autour de la loge qui se trouve au milieu de chutes de pluie interminable. Le gouvernant avait l’habitude de tenir son conseil à l’intérieur de la loge sans qu’il soit touché par une seule goutte d’eau.
Quant au palais As-sourour, connu également sous l’appellation du palais al-jâfariya, on y trouvait des lacs, des fontaines et des canaux d’eau où se reflétait l’image des allées, ce qui accroissait le nombre de celles-ci et en amplifiait la grandeur et la magnificence. Tout cela est illustré par le seul modèle vivant de palais arabes qui reste encore préservé, en l’occurrence le palais Al-Hamrâ à Grenade .
Exploitation des ressources hydriques :
Les musulmans avaient l’habitude d’exploiter les différentes ressources hydriques, et cette habitude s’est reflétée sur le classement qu’ils ont établi pour ces ressources. L’influence du fiqh est évidente sur ce classement car l’eau, en tant que source de vie, bénéficiait d’un intérêt spécial de la part des hommes du fiqh.
Ainsi, on distinguait entre trois sortes d’eau : eau de rivière, eau de puits et eau de source. Chacune d’elles se subdivise en multiples branches.
I. Les rivières : on distingue entre trois sortes de rivières :
Catégorie I : les fleuves qui coulent par la volonté divine, tels que le Tigre, l’Euphrate et le Nil. L’exploitation de ces fleuves est permise à tous ceux qui en ont besoin.
Catégorie II : les rivières. On en dénombre deux types : l’un ayant un haut niveau d’eau, et dont l’exploitation est permise pour tout le monde, et l’autre ayant un bas niveau d’eau (ruisseaux). Dans ce cas, l’eau est endiguée pour chaque communauté jusqu’à ce qu’elle atteigne le niveau de la cheville, comme dans le hadith du Prophète. Ensuite, elle est libérée pour la communauté suivante et ainsi de suite, selon un schéma décroissant qui va de la zone la plus haute à la plus basse.
Catégorie III : elle englobe tous les petits cours d’eau creusés par les gens à partir d’un ruisseau qui coule au milieu de leurs habitations. Dans ce cas, le ruisseau devient un bien commun et personne n’a le droit d’en faire sa propriété personnelle.
Abou Yâli a expliqué que cette exploitation n’est pas la même partout et dans tous les temps mais se fait plutôt selon la coutume, l’habitude et le besoin. Elle peut donc varier suivant cinq éléments :
1. La nature de la terre : fertile et infertile ;
2. La nature des récoltes et des arbres plantés ;
3. Les saisons ;
4. Les périodes de culture et de récolte ;
5. L’état de l’eau utilisée pour l’irrigation : courante ou intermittente.
II. Les puits :
L’eau des puits est une autre ressource hydrique exploitable. On distingue entre trois types de puits, selon le but pour lequel ils sont creusés :
1. Ceux excavés pour que les voyageurs puissent y désaltérer. Dans ce cas, leur eau devient commune. Le Calife Othmane, que Dieu le bénisse, avait réservé le puits Roma pour cet usage exclusif.
2. Ceux creusés par un particulier, mais qui deviennent plus tard un bien public. L’exemple en est les puits que creusent les nomades lors de leur établissement temporaire dans un endroit donné. Ils leur appartiennent tant qu’ils sont établis dans cet endroit. Après leur départ, ils deviennent un bien commun.
3. Ceux creusés pour un usage personnel. La condition alors est que le forage se fasse jusqu’à ce que l’eau soit atteinte et que celle-ci soit également disponible pour l’irrigation des pâturages en plus des cultures. Le Prophète, que la Paix et la Prière soient sur lui, a dit : "quiconque aura empêché (l’usage de) l’excédent en eau, afin d’empêcher l’excédent d’herbage, se verra exclu de la miséricorde divine le jour de la Résurrection", car l’agriculture consomme beaucoup plus d’eau que ne le fait l’abreuvement des bêtes .
III. Les sources :
On distingue entre trois sortes de sources :
1. Les sources naturelles : Elles ne sont pas creusées. Les mêmes règles régissant les fleuves leur sont appliquées.
2. Les sources artificielles : elles sont la propriété de ceux qui les ont creusées.
3. Les sources creusées sur un terrain privé. Dans ce cas, le propriétaire du terrain en question, plus que quiconque, jouit de la pleine autorité sur cette eau pour l’irrigation de sa terre et a l’obligation d’en fournir aux éleveurs du bétail et non aux agriculteurs, qui devront utiliser l’excédent d’eau des puits .
De nos jours, la liste des ressources hydriques s’est encore élargie pour englober les eaux de dessalement, les eaux usées traitées, en plus des eaux de pluie. De même, sont apparus de nouveaux moyens de mise à profit de l’eau selon les besoins spatio-temporels, sur la base des conditions détaillées par Abou Yâla, à savoir que l’exploitation n’est pas absolue, mais doit plutôt se faire selon les coutumes et les besoins effectifs.
Exploitation de l’eau :
Dans la période préislamique, les droits d’exploitation de l’eau étaient gérés dans le cadre des usages en vigueur. En effet, les tribus nomades qui sillonnaient la péninsule arabe s’établissaient sur des territoires où l’on délimitait les contours sur le sol appelés al-harîm (territoire) et qui servaient à délimiter le territoire où la tribu pouvait exercer le droit d’exploitation des ressources de surface et souterraines situées à proximité des tentes et dans les alentours, tout en respectant les droits des autres tribus établies dans les régions avoisinantes. Il y avait un autre concept, en l’occurrence al-himâ (terrain réservé), qui signifie la disposition de la tribu à défendre ses droits. Il est composé de deux éléments : le premier, d’ordre matériel, est incarné par la ligne effective tracée sur le sol, tandis que le second, d’ordre moral, englobe les considérations morales et de droit que véhicule le concept de la tribu. Toute agression contre l’un ou l’autre de ces éléments implique ipso facto la mobilisation des forces de la tribu pour défendre son honneur et son himâ.
Avec l’avènement de l’islam, en tant que message réformateur et innovateur, il a entériné certains usages en vigueur, mais a déclaré caducs tous les concepts qui consacraient la propriété individuelle de l’eau et conféraient le droit absolu de sa mise à profit. Car l’eau, au même titre que toute autre chose, est la propriété du Créateur, et en tant que tel, doit être disponible pour tout le monde. C’est ainsi que l’eau est devenue un bien commun à tous les êtres humains. Personne n’a le droit d’en disposer à discrétion, de s’en attribuer la propriété ou de le vendre, comme l’affirme le hadith du Prophète selon lequel " les gens se partagent trois choses : l’eau, le pâturage et le feu ". En effet, ce hadith interdit à l’homme de s’attribuer, individuellement, la propriété de trois éléments cités et, partant, prohibe la vente de l’eau. Mohamed Ibn Ishâk raconte, d’après Abdullah Ibn Abou Bakr, d’après Omar, d’après Aïcha, que Dieu les bénisse, qui a dit : "Le Messager de Dieu, Paix et Prière sur lui, a prohibé la vente de l’eau". Commentant ce hadith, Abou Youssef a dit : "l’interprétation que l’on peut donner à ce hadith est peut être que (le Prophète) a prohibé sa vente avant qu’elle ne soit mise en détention, ce qui ne peut se faire que par des récipients et des ustensiles, et non par les puits et les bassins. Ainsi donc, le hadith interdit la vente de l’eau. Mais selon l’interprétation du cadi Abou Youssef, la vente peut être tolérée pour ceux qui fournissent un effort dans le ramassage et la préservation de l’eau dans des pots appropriés.
Dans un autre hadith, raconté par Jaber Ibn Abdullah, on lit : "le Prophète, que la Paix et le Salut soient sur lui, a prohibé la vente de l’excédent d’eau ". Dans son interprétation de ce hadith, l’Imam Nawawi a écrit ceci : "Concernant la prohibition de la vente de l’excédent d’eau dans le but d’empêcher l’irrigation des pâturages, cela veut dire que lorsqu’une personne dispose d’un puits en rase campagne et que l’eau qu’elle contient dépasse largement ses besoins, alors qu’il existe, à proximité, un pâturage dépourvu de points d’eau de telle façon que les bergers ne peuvent faire paître leurs bêtes que s’ils peuvent les abreuver par la suite à partir de ce puits. Dans ce cas, le propriétaire dudit puits ne doit pas empêcher les troupeaux d’avoir accès à son excédent d’eau. Au contraire, il se doit de le leur fournir sans contrepartie, car s’il le leur interdit, les bergers ne pourront faire paître leurs troupeaux par crainte de ne pas pouvoir les abreuver une fois qu’ils auront soif, et il s’ensuit que l’interdiction de l’eau implique l’interdiction de paître. Ainsi donc, selon le hadith et son interprétation, proscrire l’accès à l’eau mène à la proscription de l’accès à deux biens publics, à savoir l’eau et l’herbage, ce qui est formellement interdit. Avec le temps, les concepts de harîm et de hîma, qui impliquaient une propension tribale à s’adjuger la propriété de l’eau et des droits d’exploitation et de défense des points d’eau, se sont développés pour acquérir un sens plus pratique dans le cadre des enseignements de l’islam. Le harîm prend une signification différente suivant la nature des ressources hydriques (sources, puits, ruisseaux) et suivant l’abondance des eaux au niveau de chacune d’elles. En apportant cette jurisprudence, l’islam entendait parvenir à une distribution équitable de l’eau sur la base de critères précis comme l’état de cette denrée dans le sous-sol et le mécanisme de son mouvement.
Ainsi, les théologiens musulmans ont veillé à ce que la servitude de puisage soit un droit public garanti par l’Etat(82). Ils sont même allés jusqu’à imposer à l’Etat l’obligation d’assainir les fleuves et d’entretenir les ponts en place. Dans le cas où le point d’eau est la propriété d’un groupe précis, la charge d’entretient incombe alors audit groupe. L’Imam Abou Youssef, que Dieu l’ait dans sa miséricorde, nous a légué d’importantes fatwas sur la manière dont le groupe pourrait s’acquitter de cette charge. Il a dit à ce propos : "Commandeur des croyants ! Vous m’avez posé la question sur le cas d’un groupe de gens qui voudraient creuser un ruisseau, qu’ils exploiteront en commun, à partir d’un grand fleuve comme le Tigre ou l’Euphrate. Comment peuvent-ils procéder ? Eh bien ils se rassemblent tous et procèdent à l’excavation depuis le début jusqu’à la fin. Chaque fois qu’ils atteignent un terrain appartenant à un des leurs, le propriétaire concerné arrête de creuser et les autres poursuivent le travail et ainsi de suite jusqu’à l’achèvement de la totalité de l’ouvrage. Selon d’autres savants, on procède à l’excavation complète du ruisseau. Une fois le travail achevé, on procèdera alors au calcul de la rémunération de tous ceux qui ont réalisé l’ouvrage. Et puisque c’est toute la communauté qui va en profiter pour ses besoins en eau potable et en eau d’irrigation, c’est donc tous les membres de la communauté qui devront supporter ensembles les frais, chacun y apportant sa quote-part selon sa capacité matérielle. Voilà donc, Commandeur des croyants, deux réponses à votre question et vous avez le choix d’opter pour celle que vous jugerez pertinente". Puis il a jouté : "Prenons le cas de gens habitant à proximité de ce cours d’eau qui, craignant une crue, voudraient la prévenir en réalisant des ouvrages défensifs et que certains membres de la communauté refusent de contribuer à l’effort défensif. Si la menace risque d’être préjudiciable à tous, je les informe tous qu’ils devraient exécuter les travaux de consolidation sur la base de quotes-parts personnelles. Si le préjudice n’est pas général, on ne peut les obliger à exécuter lesdits travaux. Au lieu de cela, j’ordonnerai à chacun d’étayer la portion du ruisseau qui lui revient .
http://www.isesco.org.ma/francais/publications/islamtoday/22/p5.php
1. Par islamiates le 02/07/2024
Salam Les sourates sont données à titre d'exemple. Merci pour votre réactivité