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Articles de islamiates

Des médicaments contenant de l’alcool

Certains juristes ne considèrent pas la médication au même titre que l’alimentation (au niveau de l‘interdiction). Ils citent le hadith suivant pour appuyer leur argumentation :

Le Prophète (pbsl) à dit :

" Allah n’ a pas fait votre remède de ce qu’Il vous a interdit."

D’ autre part, d’autres juristes maintiennent que les médicaments sont aussi importants et nécessaires que l’alimentation. Tous deux sont indispensables pour préserver l’homme et sauvegarder sa vie . Ils se justifient en rapportant que le Prophète (pbsl) avait permis le port de la soie à 'Abdur-Rahman Ibn 'Awf et Az-Zubayr Ibn Al-'Awwaam, bien que cela ne soit pas autorisé aux hommes musulmans, parce qu’il s’avérait nécessaire. En effet, ces deux hommes souffraient d’une sorte de gale.

Il semble que cet avis soit plus proche de l’esprit de l’Islam. Néanmoins, la prise d’une médication contenant des ingrédients illicite est soumise à des conditions :

1- Le médicament contenant des produits illicites (comme de l’alcool) doit être absolument nécessaire pour la sauvegarde de la vie de la personne qui l’utilise.

2- Que le médecin soit un médecin musulman compétent et digne de confiance dans sa profession et dans sa foi .

3- Il n’est pas permis à une personne d’utiliser un médicament avec des contenants illicites alors qu’il en existe d’autres licites.

Allah est Le plus savant.


Puis-je utiliser un produit de bain de bouche... par tawba2_974

Dr. Yusuf Abdullah Al-Qaradâwi

Traduit avec l’aimable autorisation du site www.islam-online

Pourquoi la même quantité de nourriture, fait grossir certains et pas d'autres?

Une étude franco-britannique a trouvé un lien direct entre un gène important et le risque de surpoids.
Pourquoi, en mangeant exactement la même quantité de nourriture, certaines personnes prennent du poids alors que d'autres ne grossissent pas? Une étude franco-britannique semble avoir trouvé une des causes de cette injustice flagrante: un gène lié à un produit qui se trouve dans la salive.
Le gène en question, AMY1, contrôle la production d'amylase, une enzyme qui permet la digestion de l'amidon dans la salive.Comme il a un rôle extrêmement important pour l'espèce humaine, ce gène est recopié en de nombreux exemplaires sur le même chromosome 1, jusqu'à 20 fois, alors qu'habituellement, chaque gène n'existe qu'en deux exemplaires, un venant du père et l'autre de la mère.
«

On pourrait penser que plus l'amylase est présente, plus l'organisme peut assimiler de sucres, ce qui devrait faire grossir, or on s'est aperçu que c'était le contraire qui se passait», explique le professeur Philippe Froguel, directeur du laboratoire génomique et maladies métaboliques (CNRS/Université Lille-II/Institut Pasteur de Lille) et coordinateur de l'étude publiée ce lundi dans la revue Nature Genetics. «Nous avons même trouvé que les personnes qui ont le plus petit nombre de copies de gène d'amylase salivaire ont un risque multiplié par 10 de devenir obèses.» Chaque copie de ce gène en plus réduit de 20 % le risque d'obésité. Le gène AMY1 est déjà bien connu des généticiens, car c'est un marqueur de l'évolution. Le nombre de copies de ce gène présentes dans l'espèce humaine n'a fait que croître depuis 10.000 ans, et l'invention de l'agriculture. La capacité de produire de l'amylase est en effet un avantage évolutif pour les individus, car il permet de bien digérer l'amidon et les glucides complexes contenus en grande abondance dans les céréales, premier produit de l'agriculture.


Intéractions entre les aliments et le microbiote
L'impact de l'amylase sur le surpoids a été constaté sur plus de 6.000 individus, issus de plusieurs bases de données génétiques en Europe, qui comprennent par ailleurs 972 jumeaux. Fort de cet échantillon significatif, le lien entre le gène de l'amylase et l'obésité paraît incontestable, même si son mécanisme d'action est encore flou. «La première hypothèse, c'est que la digestion de l'amidon dans la bouche par la salive pourrait envoyer au cerveau un signal de satiété. Or on sait que beaucoup d'obèses mangent plus que les autres car ils continuent d'avoir faim, même quand leur organisme a déjà reçu assez de calories», précise Philippe Froguel, qui a déjà identifié par le passé un gène contrôlant justement ce type de mécanisme

.
La deuxième hypothèse est plus complexe, mais elle rejoint l'un des domaines les plus étudiés sur le sujet en ce moment, à savoir les relations complexes entre l'organisme et la flore bactérienne de l'intestin, appelée microbiote. Faute d'amylase produite en quantité suffisante dans la salive, l'amidon n'est pas digéré par l'organisme, mais pourrait en revanche servir de carburant pour certaines bactéries intestinales. «C'est une hypothèse qui n'est pas prouvée, mais qui me paraît très intéressante et très séduisante, commente Gilles Mithieux, chercheur CNRS à l'unité nutrition et cerveau à Lyon et spécialiste du métabolisme de l'intestin. Si l'excès d'amidon dans l'intestin nourrit certaines bactéries, on peut imaginer que cela peut perturber le fonctionnement du microbiote, ce qui influe à son tour sur la régulation du métabolisme et peut entraîner un surpoids.»
Dans une publication remarquée dans la revue Cell en janvier 2014, Gilles ­Mithieux et ses collègues ont montré de quelle manière la flore bactérienne transformait les aliments riches en fibres pour produire des acides gras à courte chaîne, qui avaient à leur tour un effet sur le métabolisme, empêchant de stocker les excès de glucides dans les graisses. «On assiste à des interactions entre plusieurs cycles successifs liant le métabolisme de l'organisme et toutes les bactéries dont il est l'hôte,» résume le chercheur lyonnais.

http://sante.lefigaro.fr/actualite/2014/04/01/22175-secret-lobesite-etait-dans-salive

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DE CŒUR ET DE RAISON : SENS PROPRE OU SENS FIGURÉ ?


Images le savoir

La Révélation dévoile une vérité fondamentale sur laquelle elle revient avec force et insistance, clairement et répétitivement, et pour laquelle le Coran use de figures d’expressions métaphoriques. Cette vérité joue sur la distinction sens propre/sens figuré et consiste à présenter la raison de manière duale.

Ce que nous désignons habituellement en arabe paraql (raison) pour définir cette aptitude commune à tous les hommes n’est pas le sens que lui donne le Coran.

Le ‘aql (la raison) tel que signifié dans le Coran est le produit d’un sens profond en l’Homme appelé qalb (cœur). Ce ‘aql est un réceptacle pour les vérités de la Révélation. Réception qui s’effectue grâce au cœur.

Le fiqh (litt. compréhension profonde) dans le Coran est une science qui naît au plus profond de l’Homme, en son cœur.

at-Tafakkour  (la méditation pieuse) est le mouvement du cœur qui contemple l’Univers à la recherche du Créateur.

Cette raison instrumentale commune aux hommes joue soit le rôle d’un instrument servant les aspirations du cœur dans son élan vers son créateur, soit celui d’un instrument de la passion mégalomane, ou de l’ego et des jouissances , ou de la philosophie et des contemplations, ou de l’exploration des éléments du créé matériel, ou pour récolter les informations à des fins déductives.

L'appareil cérébral ne trouve son accomplissement qu’au service du cœur et de ses aspirations. Un service synchronisé, connecté et raccordé ici-bas et là-bas. Ici-bas, dans l’Univers, où il partage avec l’ensemble des humains les modes d’acquisition des sciences universelles. Et là-bas, au delà des voiles de l’immatériel, derrière lesquels il ne peut prétendre à aucune connaissance s’il ne prête l’oreille au message de la Révélation.

Qalb (cœur) est mentionné plus de cent trente fois dans le Coran. Pas une occurrence ne renvoie à l’organe de chaire qui bat dans les poitrines.

Aql (raison) a été mentionnée cinquante fois. Pas une fois le terme n’indique l'appareil cérébral.

Fiqh (litt connaissance profonde) a été mentionné vingt fois, et fiqr (pensée) dix-huit fois. Et à chaque fois cela faisait référence à la fonction spirituelle du cœur.

L’acquisition des sciences universelles par l'appareil cérébral passe par la perception sensible, et notamment par le biais des instincts naturels, puis par l’intermédiaire de la logique qui prend ses sources dans les certitudes, les corrélations et autres implications.

Tandis que la raison équilibrée s’informe à travers la Révélation de ce qui a trait au monde de l’imperceptible, elle s’informe à travers les facultés communes de ce qui relève du monde matériel.

La raison qui croit en Dieu et en la Révélation sera atteinte de cécité si jamais elle ferme l’oeil propre aux perceptions communes, qu’elle ne puisse apprendre de la vie, et qu’elle délaisse négligemment son instrument à la merci de la rouille. Elle se retrouvera alors dépassée par le cours des évènements et sera démissionnaire en compagnie des incapables et des impuissants.

Et ceci serait un manquement à ses prérogatives, une déformation et même une trahison du Message de la Révélation qui nous a informé que Dieu a assujetti l’Univers à nos besoins et qu’Il nous a enjoint de nous mouvoir sur terre, de la peupler, d’ y revendiquer nos droits et d’y résister.

Tout cela serait inaccessible si, par le fait de notre volonté, notre effort et notre apprentissage, nous ne faisions pas bon usage de cet étonnant instrument cérébral.

L'appareil rationnel, instrument commun à tous, s’il évacue la Révélation, se trouvera frappé d’une cécité absolue qui lui interdira d’adopter la seule vision valable sur l’échelle de l’éternité : la vision essentielle qui reconnaît les commandements divin, la Demeure Dernière et ce qui peut l’amener à la félicité ici-bas et dans la Vie Dernière.

La raison croyante sera, elle, atteinte de paralysie et d’impotence si jamais elle met en suspend l’activité d’acquisition scientifique qu’elle a à exercer aux côtés de la raison instrumentale.

La raison aveugle se détournant de la Révélation perd pied, se perd et ne retrouve plus son chemin vers la seule vérité considérée sur l’échelle de l’éternité et au regard de l’immortalité au Paradis ou en Enfer. Elle n’arrive pas à se frayer un chemin vers son bonheur éternel même si elle est attentive aux voies de son bien-être matériel ici-bas.

Le terme " ‘amâa " (cécité absolue) est cité dans le Coran trente-trois fois, dont trois concernent la vision sensorielle. Trente fois pour signifier l’aveuglement du cœur.

Ces facultés communes de vision et d’ouïe s’enrayent et ne remplissent plus leur fonction, c’est alors que la personne entend sans écouter, voit sans trouver son chemin.

Ceci quand la condition du négateur intervient entre lui et les illuminations de la Révélation, et que le doute lui coupe toute connexion avec les sources de la seule audition considérée.

S’adressant à son Messager Mohamed (que Dieu répande sur lui Sa Grâce et Sa Paix), Dieu qu’Il soit glorifié décrit la condition des négateurs : " Il en est parmi eux qui te prêtent l’oreille. Est-ce que tu ferais entendre les sourds quand bien même ils sont incapables de comprendre. Il en est parmi eux qui dirigent vers toi le regard. Est-ce que tu guiderais les aveugles sur le droit chemin quand bien même ils sont incapables de voir1".

Ceux-là arrivent à voir et à entendre tout ce qui relève du monde matériel, mais restent " sourds, muets, aveugles, sans profondeur dans le raisonnement2 " comme les décrit le Coran.

Dans l’ordre réel des choses et sur une perspective d’éternité, la raison se dévalorise et déchoit au rang bestial en rejetant la Révélation, en disputant la souveraineté à son Seigneur et en se prenant en toute arrogance et orgueil pour une divinité.

Elle s’avilit au point qu’elle en arrive à revendiquer fièrement son animalité et à se réclamer glorieusement de son origine simiesque.

Dieu exalté soit-Il, décrit les sourds muets aveugles qui ne comprennent pas :

"Oui Nous avons effectivement reproduit pour l’Enfer un grand nombre parmi les djinns et les humains. Ils ont des cœurs avec lesquels ils ne saisissent pas le sens profond des choses, ils ont des yeux avec lesquels ils ne voient pas et ils ont des oreilles avec lesquels ils n’entendent pas. Ceux-là sont tels les bestiaux ou plutôt plus égarés encore. Ceux-là sont les négligents3 ".

Ils ont effectivement des cœurs, mais seulement ceux du muscle de chaire qui tombe malade de l’opulence excessive de la civilisation, des plaisirs gloutons de la table, et des soucis de la vie moderne tumultueuse. Cadence de vie infernale qui pousse l’individu dans la spirale délirante de la quête du gagne-pain.

Ils n’ont point les cœurs capables d'appréhender la Révélation, ni les oreilles organes d’écoute de la Révélation, ni les yeux de perception par la lumière de la Révélation.

Ceux-là sont tels les bestiaux ou plutôt plus égarés encore. Ceux-là sont les négligents 4".

Ce sont ceux-là que Dieu a maudits. Ils les a alors rendus sourds et a rendus leurs yeux aveugles. Ne méditent-ils donc pas sur le Coran ou est-ce que certains cœurs portent leurs propres cadenas ? 5 "

Des cœurs scellés, cachetés, sur lesquels des verrous et des cadenas ont été posés. Verrous et cadenas produits par l’entêtement, l’arrogance et la futilité simiesque.

C’est le lot de tous ceux qui souf­frent de l'hypertrophie des fonctions cérébrales et de l'as­sèchement corollaire de l'organe où réside le sentiment

C'est à partir de Dieu, à partir de la reconnaissance inconditionnelle de Sa souveraineté que la raison sera véritablement libérée de la tyrannie des idées terriennes…

A la raison sont données les capacités de découvrir les lois qui président au fonctionnement du créé sensible. Au coeur sont révélés d'autres principes dont la raison peut constater la présence mais non comprendre la raison et la fonc­tion par ses propres moyens.

Ce n'est que par sa soumission aux lois qui régissent l'univers que la raison a accompli les prouesses techniques et scientifiques que nous connaissons. Ce ne sera que par sa soumission aux lois morales et spirituelles révélées aux hommes par le canal des Prophètes de Dieu depuis Adam, notre père, que la raison trouvera sa plénitude.

 

1 Sourate Younous versets 42-43

2 Sourate al-baquara verset17

3 Sourate al-a‘raaf verset 179

4 Sourate al-a‘raaf verset 179

5 Sourate Mohamed versets 23-24

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LES PHEROMONES AGISSENT SUR LES COMPORTEMENTS SEXUEL ET SOCIAL


Les phéromones, des messagers biochimiques qui agissent sur les comportements sexuel et social. Le mot phéromone vient des mots grecs Pheran (transférer) et Horman (exciter). Les phéromones sont des composés organiques complexes utilisés par les animaux, depuis les protozoaires jusqu’aux primates supérieurs, comme moyen de communication. Des scientifiques ont récemment découvert chez l’homme un gène pouvant être lié à des phéromones et des études ont montré que les phéromones semblent affecter également le comportement de l’homme.
 

Dans certaines sociétés animales complexes, des phéromones spécialisées facilitent la coopération des individus dans de nombreuses tâches. 
Ainsi, des insectes comme les fourmis ou les abeilles utilisent des phéromones d’alarme pour déclencher une réponse immédiate et violente lorsqu’une colonie est attaquée. Les lapins libèrent des phéromones de dispersion pour démarquer leur zone de territoire et pour disperser les membres du groupe en présence d’une menace. Les charançons utilisent des phéromones d’agrégation pour informer les autres sur des aliments ou de nouvelles habitations à coloniser.

Si des phéromones spécialisées peuvent servir une variété de buts spécifiques selon les espèces, les phéromones sexuelles jouent, elles, un rôle identique dans toutes les espèces : elles conduisent l’excitation sexuelle et son expression en direction d’un partenaire potentiel.

Le chemin de l‘organe voméronasal

Chez les animaux, la plupart des phéromones n’ont aucune odeur. Une fois à l’intérieur des voies nasales, elles n’empruntent pas le chemin olfactif comme le font les odeurs mais celui qui mène à l’organe voméronasal. Il s’agit d’une petite poche, percée d’un trou minuscule, directement relié à l’hypothalamus, le siège des émotions et des comportements sexuels, dans le cerveau. Si l’on détruit cet organe chez l’animal, il ne montre plus aucun intérêt pour les activités sexuelles. 

Jusqu’à ce qu’en 1991, le Dr David Berliner l’identifie chez plus de 90% des sujets et y enregistre une activité électrique confirmant qu’il était toujours fonctionnel, on pensait que, chez l’homme, l’organe voméronasal n’était plus qu’un vestige atrophié de l’évolution.

La fonction de cet organe, quoique réduite par rapport aux standards mammifères, n’a été découverte qu’en 1994. Des physiologistes de l’université de l’Utah, examinant 400 sujets humains, ont constaté qu’ils avaient tous un organe voméronasal qui fonctionnait. Il envoyait des messages phéromonaux non au cortex cérébral mais au système limbique. Le système limbique ou cerveau « primitif » conduit nos impulsions les plus basiques et les plus simples. Il régit notre conscience de l’environnement et la façon dont nous y réagissons ainsi que notre comportement sexuel.

Martha McClintock, de l’université de Chicago, qui, la première identifia le synchronisme menstruel en 1971, découvre en 1998 que la sueur des aisselles était responsable de ce phénomène curieux.

On avait remarqué que, quand elles partagent le même bureau ou dans le cadre d’une collectivité féminine comme un couvent, les femmes « synchronisent » leurs menstruations après un moment d’adaptation. Martha McClintock et son équipe ont exposé un groupe de femmes à une bouffée de transpiration d’autres femmes. Cela a provoqué une accélération ou un ralentissement de leur cycle menstruel selon la période du mois pendant laquelle la sueur avait été prélevée. Les chercheurs ont ainsi démontré que des phéromones sécrétées par des glandes situées dans les aisselles provoquaient un changement systématique de l’ovulation et du moment des règles chez les femmes exposées à ces substances.

Le rôle des phéromones humaines est donc mis en lumière. Il devrait expliquer en partie le choix des partenaires. Mais pour que cette théorie ait un sens, ces molécules doivent, comme les gènes, varier d’un individu à l’autre. Nous ne pourrions, sans cela, établir même inconsciemment de différences et opérer un choix. 

Quel lien existe-t-il entre choix et phéromones ? Pour étudier cette question des chercheurs ont étudié des souris.

Diversité génétique et diversité des odeurs

En 1991, Wayne K. Potts et ses collègues de l’université de Floride ont démontré que les souris choisissent des partenaires qui leur sont génétiquement différents. Ces mêmes chercheurs ont également découvert que les souris préfèrent partager leurs nids avec leurs apparentés qui, par définition, sont génétiquement plus proches. Elles perçoivent ces degrés de parenté par l’odeur de leur urine qui porte des marqueurs odorants qui leur fournissent ces informations.

Une étude, publiée en avril dernier dans the Proceedings of the Royal Society of London a testé des hamsters pour savoir s’ils pouvaient reconnaître les membres de leur famille uniquement par l’odeur. Ils ont pris des hamsters nouveaux-nés avant que leur capacité à sentir les odeurs ne se développent et les ont placés avec une portée non apparentée pour être élevés. Plusieurs semaines après, lorsque les femelles furent sexuellement matures et capables de flairer de nouveaux partenaires potentiels, les chercheurs leur ont présenté les odeurs de différents hamsters, incluant leurs propres parents biologiques et leurs frères de lait avec lesquels elles avaient été élevées. Les hamsters étaient clairement attirés par l’odeur des étrangers non apparentés. Les chercheurs ont noté que l’étude suggérait que les hamsters avaient utilisé l’odeur pour être certains de ne pas s’accoupler accidentellement avec un proche parent.

Le lien entre la diversité des odeurs et la diversité génétique a été établi. Il concerne plus spécifiquement un ensemble de gènes qui est à l’origine de la reconnaissance, par le système immunitaire de ses propres tissus et de ceux provenant de corps étrangers.

Les phéromones jouent un rôle en transportant l’arrangement génétique et la santé d’un partenaire reproducteur potentiel. Les gènes du complexe majeur d’histocompatibilité (CMH) sont parmi les gènes les plus diversifiés constituant, par essence, une signature génétique.

Les gènes du CMH aident l’organisme à reconnaître ses propres cellules saines, à identifier les cellules pathogènes et à rejeter les tissus étrangers.

Les gènes du CMH donnent également à chaque individu une odeur unique qui peut être détectée. Chez les souris, il est bien connu que les gènes du CMH jouent un rôle important dans la sélection du partenaire sexuel. Des souris consanguines, identiques sauf pour les gènes du CMH, préfèrent l’odeur de partenaires sexuels étroitement apparentés. Dès qu’elles entrent en puberté ces souris montrent une préférence marquée à s’accoupler avec des souris dont les gènes CMH sont les plus différents des leurs.

 

Lorsqu’elles sont enceintes ces souris reviennent à leurs préférences initiales et retournent faire leur nid avec des mâles ayant des gènes de CMH similaires. Des scientifiques ont émis l’hypothèse que faire son nid avec des parents assure non seulement l’aide pour nourrir et élever le jeune mais aussi apporte une protection contre des mâles étrangers et potentiellement dangereux. La préférence pour des partenaires dissemblables par le CMH est également regardé comme importante pour réduire les risques de consanguinité et de maladies génétiques.

Pour savoir si les gènes du CHM jouent un rôle dans la sélection humaine de partenaires, Klaus Wedekind, un zoologiste de l’université suisse de Berne, a conduit une expérience unique utilisant des T-shirts malodorants.

 

L’équipe de Wedekind a recruté 49 femmes et 44 hommes qui furent examinés pour s’assurer qu’ils portaient une vaste rangée de gènes de CMH. Chaque homme a reçu un T-shirt propre avec pour instruction de dormir avec pendant deux nuits pour le saturer entièrement de son odeur. 

Les T-shirts furent ensuite rassemblés et placés dans des boîtes avec des couvercles ayant un trou permettant de sentir les odeurs. Chaque femme fut amenée au laboratoire au milieu de son cycle menstruel et on lui donna à choisir entre les odeurs de 7 boites.

 

Trois boites contenaient un T-shirt d’un homme ayant un CMH similaire à celui de la femme, trois, des T-shirts d’hommes dissemblables par leur CMH et la dernière boite contenait un T-shirt propre comme témoin. On demanda aux femmes de sentir les boites et de les classer en senteurs plaisantes ou déplaisantes. Les chercheurs ont constaté que les femmes préféraient l’odeur des hommes ayant des gènes de CHM différents. Beaucoup de femmes ont également fait le commentaire que les T-shirts des hommes aux gènes de CHM différents leur rappelaient leurs petits amis passés et présents.

Une expérience a été menée sur un groupe de femmes à qui l’on a demandé de s’asseoir sur le siège de leur choix dans une salle d’attente. Au préalable, l’un de ces sièges avait été pulvérisé de phéromones mâles et un autre de phéromones femelles. La grande majorité des femmes a instinctivement préféré le siège « mâle » et très nettement évité le siège « femelle ».

Les phéromones influencent les comportements humains

Une nouvelle étude britannique apporte une nouvelle confirmation de l’effet des phéromones sur le comportement humain.
En avril dernier, à la conférence annuelle à Winchester de la Société Britannique de Psychologie, des chercheurs ont présenté de nouveaux résultats de recherches. Le Dr Dick Neave et son équipe de chercheurs de l’Université de Northumbrie a conduit des tests conçus dans l’objectif de documenter l’action des phéromones humaines. 

Ils ont demandé à 32 femmes de classer les caractères d’attractivité, de caractères mâles dans des histoires, de silhouettes de corps masculins et de visages d’hommes sur des photographies. Sans que les femmes le sachent, les chercheurs ont mis des phéromones mâles dans l’environnement du laboratoire et leur ont demandé de refaire ce classement. Dans l’objectif de tester les phéromones à différentes périodes de leur cycle menstruel, les chercheurs ont recommencé les mêmes expériences, deux semaines plus tard, quand les femmes étaient à différentes phases de leur cycle menstruel. Les résultats étaient sans équivoque. Chaque femme augmentait son niveau d’attraction en présence de phéromones mâles. De façon remarquable, l’homme qui avait été classé le moins beau reçut la plus forte poussée sur l’échelle des regards. En présence des phéromones, tous les visages étaient classés plus attractifs. Mais, plus particulièrement, les visages auparavant classés comme étant les moins attractifs. Ces résultats, qui reflétaient ceux d’une étude australienne sur les effets des phéromones femelles sur les hommes, montraient aussi que ces produits chimiques avaient le plus fort impact sur les femmes au milieu de leur cycle.

Les 16 femmes du groupe étudié qui prenaient des contraceptifs oraux étaient cependant moins sensibles aux phéromones.

Le Dr Neave a conclu en disant que cette étude apporte quelques preuves indiquant que l’attraction masculine peut être influencée par les phéromones.

L’hypothèse est maintenant émise que l’identité sexuelle pourrait être dépendante de ces hormones. Nous sommes émetteurs et récepteurs de phéromones. Un sujet qui émet des phéromones mâles et est réceptifs à des phéromones femelles détermine de la sorte son identité sexuelle, parallèlement à son sexe génétique. Ainsi, un bisexuel sera émetteur ou récepteur de deux types d’hormones.

Découverte d’un gène humain codant pour un récepteur de phéromones

Des chercheurs américains viennent de découvrir chez l’homme un gène humain codant pour un récepteur de phéromones. Leurs recherches sont basées sur le comportement des souris. Chez ces animaux, les phéromones peuvent déclencher des comportements instinctifs liés, par exemple, à la sexualité, à l’agressivité ou à la reconnaissance des proches. Ces « odeurs » sont détectées par des cellules spécialisées du nez ou organe voméronasal qui peut déclencher des réactions instinctives. Cependant cet organe n’est pas le site exclusif de détection des phéromones. On connaît chez la souris une centaine de gènes qui contribuent à ces phénomènes. 

Peter Mombaerts et ses collègues de l’université de Rockfeller, à New York, ont retrouvé chez l’homme huit séquences d’ADN identiques à celles présentes chez les souris et les rats. Sept de ces gènes se sont révélés inactifs, confirmant ainsi l’hypothèse selon laquelle, chez l’homme, ces récepteurs ne sont que des reliques inopérantes d’un temps où l’évolution ne nous avait pas encore différenciés des mammifères inférieurs.

Le huitième gène, appelé V1rL1, ne souffre pas des mêmes déficiences et pourrait produire une protéine similaire à celle permettant la reconnaissance des phéromones chez les rongeurs. Cette théorie est renforcée par deux observations. Premièrement, après avoir cherché dans de nombreux organes l’ARN messager correspondant au gène V1rL1, les scientifiques ne l’ont identifié que dans la muqueuse de la cavité nasale, ce qui suggère très fortement que la protéine y est produite. De plus, en étendant cette recherche sur 11 individus de différentes origines ethniques, ils ont pu constater la présence de ce gène chez chacun d’eux. La prochaine étape est d’essayer de trouver cette protéine au niveau des neurones pour confirmer leur théorie.

Il faut noter que le fœtus humain a un organe vorémonasal qui joue un rôle important dans la différenciation sexuelle. Mais il rapetisse avant la naissance. Nos ancêtres humains avaient probablement, tout comme la souris, une centaine de gène V1r.

Que sont devenus ces 99 autres gènes ? C’est la première fois que les biologistes observent une disparition aussi massive de gènes. Pourquoi cette évolution s’est-elle produite ? Et puis, si ce gène a survécu à tous ses congénères, on peut supposer que c’est pour une très importante raison.

Les chercheurs pensent depuis longtemps que les hommes communiquent par des phéromones. Mais il reste à déterminer de quelle façon ces phéromones sont produites et comment elles peuvent être détectées à travers une pièce, même à une grand distance.


Références 

Human sex-attractant pheromones : discovery, research, development and application in sex therapy. The Journal of Continuing Psychiatric Education, 1999, Vol 29, 1:54-59,

On the nature of mammalian and human pheromones, Ann N Y Acad Sci, 1998, 30 ;855:390-2

Body odour preferences in men and women : do they aim for specific MHC combinations or heterozygosity? Proc R Spc Lond B Biol Sci, 1997 ;264 (1387):1471-9

MHC-dependant mate preferences in human, Proc R Spc Lond B Biol Sci,1995 ;260 (1359):245-9.

Rodriguez I, Greer C.A., Nature Genetics, 2000, vol.26, n°1 pp18-19

Stern K & McClintock M.K., Nature 1998, vol 392, pp 177-179

 

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Croire en la création d'un premier humain, est-ce anti-scientifique ?

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"Dieu a créé la terre le samedi, y a créé les montagnes le dimanche, les arbres le lundi, le détestable le mardi, la lumière le mercredi, y a éparpillé les animaux le jeudi" :

Il est vrai que ce propos a été rapporté par Muslim qui l'a fait remonter (raf') jusqu'au Prophète Muhammad (sur lui la paix) (Sahîh Muslim, n° 2789). Mais la question de savoir s'il s'agit bien là d'une parole du Prophète a depuis longtemps été débattue par des spécialistes du Hadîth tels que al-Bukhârî, 'Alî ibn ul-Madînî, Yahyâ ibn Ma'ïn et d'autres. Le fait est que cette parole contredit de nombreux versets coraniques, car ces derniers disent que la création des cieux et de la terre a duré six jours (ou périodes), tandis que la parole dont il est ici question montre un total de sept jours (voir Tafsîr Ibn Kathîr, commentaire de Coran 2/29). Al-Bayhaqî pense donc qu'il s'agirait plutôt d'une parole de Ka'b al-Ahbâr (savant des textes juifs, qui s'était ensuite converti à l'islam sous le califat de Omar ibn ul-Khattâb) ; un maillon postérieur de la chaîne de transmission aurait, lorsque relatant la parole, fait remonter celle-ci par erreur jusqu'au Prophète. Ibn Taymiyya a lui aussi émis des doutes quant à l'attribution de cette parole au Prophète (Qâ'ïda jalîla fi-t-tawassul wa-l-wassîla, p. 117). On peut voir aussi les notes de Rabâh et de ad-Daqqâq sur Riyâd-us-Sâlihîn (Hadîth n° 1852). Tout ceci montre la rigueur des savants musulmans dans leur étude (naqd) des Hadîths, leur souci étant d'en dégager l'authentique. Alors qu'on ne tire pas des conclusions hâtives après avoir simplement lu une parole, sans se demander si elle est authentique ou pas.

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"L'idée qu'un premier humain ait été créé directement par Dieu, de surcroît à partir de terre dure comme de la poterie, n'est pas prouvée par des faits scientifiques. Alors, quand on prétend qu'on n'est pas anti-scientifique, on doit abandonner ce que disent des textes religieux élaborés il y a de cela plusieurs siècles ; sinon c'est l'obscurantisme" :

Vous avez dit : "de terre devenue dure comme de la poterie" : sur ce point nous reviendrons plus bas, quand nous verrons en détail qu'il existe d'autres explications du verset que celle que vous avez citée.

Votre première assertion est exacte : l'idée qu'un premier humain ait été créé directement par Dieu, de surcroît à partir d'éléments extraits de terre ou plus exactement de boue, n'est pas prouvé par des faits scientifiques.

Mais votre seconde assertion n'est pas exacte : il ne s'agit pas non plus de quelque chose qui contredirait les découvertes scientifiques. En effet, il ne faudrait pas oublier que le fait que la lignée humaine soit issue, par l'évolution, d'une ancienne lignée animale – de laquelle la lignée des singes serait elle aussi issue – n'est pas non plus prouvé scientifiquement ; il s'agit également d'une idée : une théorie, destinée à relier entre eux différentes découvertes scientifiques et proposant une explication globale de ces découvertes.
"(…) La science, écrit Maurice Bucaille, démontre qu'à partir d'un moment donné, une espèce humaine est née qui s'est progressivement modifiée pour donner l'homme actuel. Tout le problème, du point de vue scientifique, est de savoir à partir de quoi : une lignée autonome, ou une lignée que l'on raccorde à une autre lignée animale ?" (L'homme, d'où vient-il ?, Seghers, p. 212).

Deux réponses se présentent à nous :
– le rattachement de l'espèce humaine à la lignée d'un ancêtre commun aux humains et aux singes, l'évolution étant considérée alors comme le facteur ayant donné naissance aux uns et aux autres, par l'effet du hasard des mutations-sélections ;
– la création, par Dieu, d'une lignée humaine autonome et non raccordée à une lignée animale.

La science, n'a, d'un côté, "en aucune façon apporté la démonstration [c'est-à-dire la preuve par des faits scientifiques dûment établis] de la provenance de l'homme à partir des formes évoluées actuelles des singes" (L'homme, d'où vient-il ?, p. 199) ou à partir d'un ancêtre commun à l'homme et aux singes. C'est bien pourquoi un scientifique tel que Denton est toujours attaché à la théorie du fixisme.

La science, d'un autre côté, "ne fournit [non plus] aucun argument appuyant [la] thèse [de l'autonomie de la lignée humaine]." Mais "elle ne fournit pas, non plus, d'argument allant à son encontre (…). Rien ne serait changé de la notion d'évolution dans le règne animal (…) si Dieu avait, à un moment donné, (…) décidé qu'apparaisse sur cette terre un couple d'êtres nouveaux. Une fois ces deux êtres nouveaux ainsi créés, ils auraient été à l'origine d'une lignée humaine subissant, au cours [de] millions d'années, des transformations physiques" (Ibid., p. 199). Le Coran ne précise ni l'âge de l'univers, ni celui de la terre, ni celui de la lignée humaine : ni 6 000 ans, ni 12 000 ans, ni autres. Faire remonter la présence humaine sur terre à beaucoup plus que six milliers d'années ne pose donc aucun problème par rapport au Coran. Il est cependant difficile aujourd'hui de se prononcer de manière formelle à propos d'un nombre précis, attendu que les estimations actuelles connaîtront encore très probablement des changements.

Ce qu'on nous dit c'est qu'après tout, aucune des deux idées n'étant prouvée par des faits indiscutables sur le plan scientifique, et aucune des deux ne contredisant non plus la science, pourquoi ne pas adopter celle que la majorité des scientifiques d'aujourd'hui a adoptée ?

C'est oublier que, de deux choses possibles du point de vue de la raison pure, nous musulmans choisissons toujours celle qui est conforme à ce que nous souffle en amont notre cœur, lui-même s'abreuvant aux textes de la révélation. Les deux idées se valant sur un plan purement scientifique, nous musulmans, étant croyants, ne voyons pas pourquoi nous aurions le devoir d'adopter une idée non prouvée scientifiquement simplement parce qu'elle a été émise en tant que théorie scientifique et qu'elle n'est pas d'origine religieuse. Et ce n'est pas être obscurantiste ou anti-scientifique que de dire cela, puisque rien n'a été prouvé qui dirait le contraire. Si un jour vous avez sur le sujet des preuves scientifiques irréfutables et non plus seulement une théorie et un faisceau d'arguments, nous en reparlerons… Et n'oubliez pas que les théories scientifiques sont changeantes : alors qu'on disait – et qu'ici et là on le dit toujours et qu'on y croit toujours dur comme fer comme si c'était une vérité absolue – des australopithèques et notamment de Lucy qu'ils sont les ancêtres de la lignée humaine, de plus récentes découvertes sont venues relativiser cette théorie : dans Science et Vie n° 980 (mai 1999), on peut, sous le titre évocateur Adieu Lucy, lire ces phrases : "Une nouvelle théorie semble indiquer que le genre australopithèque auquel elle [Lucy] appartient n'est pas la source de la lignée humaine." "Selon de toutes nouvelles recherches conduites en Afrique du Sud, les australopithèques siègeraient sur une branche différente de la nôtre. Et l'humain ne serait pas descendu de l'arbre pour devenir bipède ; il n'y serait en fait jamais monté."

Reste le fait que l'homme présente des similitudes morphologiques et génétiques avec les animaux en général et les singes en particulier.

Cela est vrai. Mais ce n'est pas non plus une preuve scientifique de la nécessaire parenté de l'homme et du singe. D'un point de vue de la raison pure, l'existence de ces similitudes peut s'expliquer par l'idée que l'homme et le singe ont une ascendance commune. Mais cela peut aussi s'expliquer avec l'idée de la création de la lignée humaine de façon autonome : pour nous, la composante corporelle de l'homme n'est pas le résultat d'un péché originel – notion inexistante dans les références musulmanes – mais fait au contraire partie intégrante de la nature humaine telle que Dieu l'a créée. Dès lors, Dieu, ayant voulu créer la lignée humaine pour qu'elle vive sur terre l'épreuve de la vie terrestre, l'a dotée d'une part des spécificités que sont ses sens spirituel et moral, sa conscience, son âme, sa raison et son intelligence, mais aussi, d'autre part, des perfectionnements corporels présents chez d'autres êtres terrestres, et dont, dans le règne animal, la lignée des primates présente les spécimens les plus accomplis. Car "il fallait à l'homme, écrit Bucaille, un système respiratoire analogue à celui des autres animaux consommant l'oxygène de l'air, un système digestif assurant la nutrition (…). Et on pourrait ainsi passer en revue d'autres parties de l'organisation humaine pour aboutir à la même conclusion : il fallait qu'existent ces similitudes morphologiques et fonctionnelles pour que l'homme [puisse] vivre sur terre" (op. cit., p. 200).

Laissons à présent de côté l'aspect de la compatibilité de ces deux idées avec ce qui est démontré scientifiquement – nous l'avons vu, aucune des deux idées ne contredit en soi les preuves scientifiques. Concentrons-nous maintenant sur la conception de la vie de l'homme sur terre que chacune de ces deux conceptions engendre :
– quelle conception de sa vie et de son rôle sur terre aura l'homme qui ne se perçoit comme rien d'autre que le descendant d'un ancien animal et le cousin des grands singes ?
– et quelle conception de sa vie aura l'homme qui se perçoit comme transcendant les animaux : devant vivre sur la terre, il a des caractéristiques physiques communes avec l'animal – ce que Shâh Waliyyullâh évoque sous le nom de "al-bahîmiyyah" –, mais sa lignée a été créé de façon autonome par Dieu, qui lui a donné des caractéristiques que ne possède aucun animal – "al-malakiyya" selon Shâh Waliyyullâh – : un sens spirituel et éthique inné, le sens du choix, le questionnement sur le sens de son existence, et la nécessité de rendre des comptes pour tout ce qu'il aura fait sur terre ?

La détermination du rôle qu'en tant qu'humain on a à remplir sur cette terre, de ses valeurs et du cadre de ses actions est fonction de plusieurs éléments ; l'un d'eux est l'idée qu'on se fait de l'origine même de l'homme. Quelles seront les conséquences respectives de la première et de la seconde de ces conceptions de l'origine de l'homme sur la perception que celui-ci aura de lui-même et de son rôle sur terre ?

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"Il a créé (le premier homme) à partir de terre ("turâb"), puis Il lui a dit "sois" et il a été" (Coran 3/59) ; "Nous vous avons créés à partir d'une boue collante ("Tîn lâzib")" (Coran 37/11) ; "Il a créé l'homme à partir d'une "SalSâl kal-fakhkhâr" (Coran 55/14) :

Le terme "Tîn" signifie : "boue" ("AT-Tîn : at-turâbu wal-mâ' ul-mukhtaliT" : Muf'radât ur-Râghib). Il semble, écrivent des commentateurs (cf. Anwâr ud-dirâyât, p. 102), qu'à la terre de l'eau ait été ajoutée : ceci explique aussi bien l'affirmation coranique : "à partir de terre" ("turâb") que les termes : "à partir de boue" ("Tîn").

Certains commentateurs ont effectivement déduit de l'ensemble des versets coraniques parlant de la création du premier humain que, dans un premier temps, la terre plus l'eau ont donné la boue, et qu'ensuite d'autres étapes ont suivi : cette boue a séché et a durci grâce à l'action de l'air et de la chaleur ; ce qu'on appelait les quatre éléments – terre, eau, air et feu – sont donc entrés dans la composition de l'être humain (voir Tafsîr us-Sâwî, cité dans Hâshiyatu Tafsîr il-Jalâlayn, p. 444). En fait ces commentateurs sont partis du verset que vous avez cité : "Il a créé l'homme à partir d'une "SalSâl ka-l-fakhkhâr" (Coran 55/14) : ils ont compris "SalSâl" comme signifiant : "boue durcie" (ce qui en est effectivement un des sens : Muf'radât ur-Râghib : "As-SalSâl" : "at-Tîn al-jâff", "yataraddad us-sawtu minhu"), la comparaison avec la poterie voulant alors dire : "une boue devenue dure comme l'est la poterie". Si la boue a durci, déduisent-ils, cela a été à cause de l'action de l'air et de la chaleur ; les quatre éléments constitutifs de l'univers (comme le pensait Empédocle) ont donc participé à la constitution du corps humain, en ont déduit ces ulémas.

Mais tout cela n'est qu'un effort d'interprétation, et tous les commentateurs ne sont pas de cet avis. Le fait est que "SalSâl" a aussi un autre sens : il désigne alors non pas la "boue durcie" ou "sonnante" mais la "boue ayant dégagé une odeur" (Muf'radât ur-Râghib : "wa qîl : "al-muntin min at-tîn" ; voir aussi Tafsîr Ibn Kathîr, commentaire de Coran 15/26). Si on appréhende ce terme avec ce second sens, la comparaison avec la poterie ne concerne pas la texture (la dureté) de cette boue, mais sa nature : le verset voudrait alors dire : "avec de la boue comparable à celle qu'on utilise en poterie" (d'après Le Coran, traduction et commentaire, Si Hamza Boubakeur, p. 1748).

Si on retient cette seconde interprétation du terme "SalSâl", les autres versets coraniques ne désignent alors que deux constituants : l'eau et la terre, le tout donnant la boue. Et attention : l'être humain a été créé non pas à partir de la boue telle quelle, mais à partir d'une quintessence, de quelque chose extrait de la boue : ce verset-ci le dit clairement : "Nous avons créé l'homme à partir d'une quintessence de boue" ("sulâlatin min Tîn") (Coran 23/12). Le terme "sulâlat" désigne : "quelque chose extrait d'une autre", "la meilleure partie extraite d'une chose" (cf. Muf'radât ar-Râghib) (Abu-s-Sa'ûd a commenté ainsi ce terme : "min Safwatin sullat min Tîn" : cf. Tafsîr Abi-s-Sa'ûd). C'est à la lumière de l'explicitation que ce verset-ci fournit qu'on comprendra le sens réel des autres versets disant brièvement : "à partir de terre" et : "à partir de boue" : il s'agit en fait d'éléments extraits de la boue et donc également du constituant de celle-ci, la terre.

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"Sans compter qu'un autre verset dit que tous les humains ont été créés à partir de la terre avant d'être formés à partir d'une goutte de sperme (sourate 22, verset 5) ["Nous vous avons créés à partir de terre, puis à partir d'une goutte…"]. Ca fait pourtant longtemps qu'on ne croit plus que les bébés naissent dans les choux ; alors vous parlez que le bébé ait été créé à partir de terre !"

En réalité seul le premier humain a été créé directement à partir de terre (en fait d'une quintessence de boue, comme nous venons de le voir). Quant aux autres humains, ils naissent suite à la rencontre entre l'ovule et "la goutte" dont il est question dans ce verset, c'est à dire le sperme (et en fait il s'agit de quelque chose qui était présent à l'intérieur de cette "goutte" et qui en est sorti, comme l'indiquent les termes du verset 32/8 : "sulâlatin min mâ'in mahîn", avec, à nouveau, le terme "sulâlat", que nous avons déjà vu).
Et quand, dans ce verset 22/5, il est dit à tous les humains qu'ils ont été créés à partir de terre avant d'avoir été créés à partir d'une goutte ("Nous vous avons créés à partir de terre, puis à partir d'une goutte…"), c'est seulement par métonymie (majâz), eu égard à leur origine indirecte : les êtres humains sont en fait indirectement créés à partir de terre, parce que le premier d'entre eux a été créé directement à partir de terre (cf. Tafsîr ul-Jalâlayn). Le verset suivant montre bien la différence entre le premier humain et ses descendants quant à leur origine immédiate : "Celui qui (…) a commencé la création de l'homme à partir de boue, puis a fait que sa descendance (se fasse) par (quelque chose) extrait d'un vil liquide" (Coran 32/7-8). Ce "commencement de la création de l'homme" désigne le premier humain, que Dieu a désigné également par ces termes : "ce que J'ai créé de Mes Mains" (Coran 38/75).

Quant à la première femme, il y a divergence quant à savoir de quoi elle a été créée : cliquez ici.

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Pour finir, un autre verset du Coran :

"C'est à partir d'elle [la terre] que Nous vous avons créés.
C'est en elle que Nous vous ferons retourner.
Et c'est d'elle que Nous vous ferons sortir une autre fois" [pour être jugés pour ce que vous aurez fait] (Coran 20/55).

http://www.maison-islam.com/articles/?p=358

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