l'Islam a déclaré illicite tout ce qui provoque un engourdissement ou cause un mal à la personne ou à la société.
Rappelons que la consommation musulmane exige la licéité (Halâl) dans les domaines suivants :
1. Boucherie
viande Halâl et dérivés
2. Industrie agro alimentaire
3. Industrie Pharmaceutique
4. Cosmétologie
notamment depuis 1996 où un arrêté interdit l’usage des dérivés ovins, caprins et bovins en raison de l’E.S.B (Encéphalopathie spongiforme bovine) mais non les porcins.
5. Environnement
tous les produits de l’agriculture devront être garantis de l’exemption d’engrais d’origine porcine (lisier) ou d’autre produit interdit par l’Islam.
Abû Abd Allâh An-Nu'mân Ibn Bashîr a dit : « J'ai entendu le Messager de Dieu dire :
« Les choses licites sont bien définies et les choses interdites sont bien définies. Entre les deux il y a des choses équivoques que peu de gens connaissent. Celui qui s'est mis à l'abri des choses équivoques a tout fait pour blanchir sa foi et sa réputation et celui qui s'y est laisser tomber est tombé dans les choses interdites, tel le berger qui ne cesse de faire paître ses troupeaux autour du domaine (du roi).
Il n'est donc pas loin de l'empiéter. Sachez que chaque roi a son domaine réservé et sachez que les domaines réservés de Dieu sont Ses interdits. Sachez que dans le corps humain il y a une bouchée de viande. Quand cette bouchée est bonne, tout le corps est bon ; et quand elle est devenue mauvaise, tout le corps le devient. Sachez que cette bouchée est le coeur.» Rapporté par Al-Bukhârî.
An-Nawawî a dit :
« Ce hadîth veut dire que les choses se divisent en trois catégories :
- Le licite évident dont la licéité ne laisse subsister aucun doute, comme manger le pain, la pratique du langage, la marche etc.
- L'illicite manifeste comme les boissons alcooliques, la fornication etc.
- Quant aux choses équivoques, il faut entendre par là qu'il n'est pas aisé de déterminer si elles sont licites ou illicites. C'est pourquoi beaucoup de gens les ignorent. Il n'en est pas de même des savants qui connaissent leur statut légal soit en s'appuyant sur un texte, soit en recourant au raisonnement analogique (AI-qiyâs).
Lorsqu'une chose oscille entre la licéité et l'illicéité et qu'il n'existe ni texte, ni consensus des juristes (Al-ijmâ'), le Mujtahid (personne habilitée à mener une interprétation juridique) fait un effort intellectuel et la rattache à l'un ou l'autre domaine (le licite ou l'illicite) en s'appuyant sur des preuves juridiques. »
La crainte scrupuleuse de Dieu consiste, entre autres choses, à s'abstenir des choses équivoques comme conclure des transactions avec une personne dont l'argent a une origine équivoque ou qui est mêlé à l'usure, ou comme le fait d'abuser de certaines choses autorisées auxquelles il vaut mieux renoncer.
Quant à ce qui atteint le stade de l'obsession comme l'interdiction des choses invraisemblables, cela n'entre nullement dans le cadre de l'équivoque qu'il faut abandonner. Il en est ainsi de :
- Renoncer à prendre pour épouse une femme vivant dans un grand pays parce qu'on craint de se marier avec une femme qu'on a pas le droit d'épouser.
- Renoncer à utiliser une eau dans le désert pour faire ses ablutions, car il se peut qu'elle soit impure.
Ceci n'est pas de la crainte scrupuleuse, mais plutôt des incitations, des susurrements sataniques.
La nécessité a ses lois
Cependant la nécessité a ses lois. Citons à ce propos le Coran:
« Il vous a indiqué ce qui vous était interdit à moins que vous ne soyez contraints d'y recourrir»
(Sourate: Les Troupeaux, 119)
Et après avoir rappelé l'interdiction de la bête morte et du sang répandu, Dieu le Tout Puissant dit:
«Nul péché ne sera imputé à celui qui serait contraint d'en manger
sans pour cela être rebelle, ni transgresseur.
Dieu est celui qui pardonne, Il est miséricordieux»
(Sourate: La Vache, 173).
Nous entendrons ici par necessité, celle de la nourriture, comme par exemple la faim dont l'homme peut souffrir. Les théologiens ont fixé les limites de cette faim à "un jour et une nuit", si l'homme ne trouve alors que les nourritures illicites, il peut en manger juste ce qu'il faut pour éviter sa perte. L'imam Malik dit à ce propos : "Il peut en manger pour calmer sa faim jusqu'à ce qu'il trouve une autre nourriture". D'autres ont dit aussi: "L'homme ne doit manger que ce qu'il faut pour se maintenir en vie".
C'est peut-être ce que Dieu veut lorsqu'il dit:
"Sans pour cela être rebelle ni transgresseur"
C'est-à-dire, sans pour cela trouver une satisfaction dans ce qu'il mange, ni dépasser les limites de la nécessité. La faim qui pousse à la nécessité a été édictée de manière très claire dans le Coran:
"A l'égard de celui qui, durant une famine,
serait contraint de consommer des aliments interdits sans vouloir commettre de péché,
Dieu est celui qui pardonne, Il est miséricordieux»
(Sourate: La Table Servie, 3).
La nécessité besoin d'absorber des médicaments
Les théologiens ne sont pas unanimes quant au besoin d'absorber des médicaments, si oui ou non la guérison dépend des choses illicites. Certains théologiens ne considèrent pas les médicaments comme une nécessité pressante, telle la nourriture; ils s'appuient, dans leurs décisions, sur le Hadith suivant:
« Dieu n'a pas permis votre guérison par des moyens qu'il a déclarés illicites»
(Rapporté par El Bukhari, d'après Ibn Massoud).
Certains théologiens, par contre, ont pris en considération le besoin d'absorber les médicaments, car ils sont nécessaires à la vie, tout comme la nourriture. Pour justifier leur position, ces théologiens prennent l'exemple du Prophète, à lui bénédiction et salut, qui a permis à Abderrahman Ibn Houf et à Zoubeir Ibn Haouam, qui étaient tous deux galeux, de porter la soie, bien que celle-ci fût strictement interdite par le Prophète lui-même. Il est fort probable que cette dernière position soit celle qui se rapproche le plus de l'esprit de l'islam qui, dans toutes ses lois et dans tous ses conseils, veut protéger la vie humaine.
Mais l'autorisation d'absorber des médicaments qui contiennent quelque chose d'illicite comprend des conditions:
Il faut qu'il y ait un danger réel pour la santé de l'homme si ce dernier n'absorbait pas ces médicaments.Qu'il n'y ait pas d'autres médicaments, licites, qui peuvent les remplacer.Il faut que ces médicaments soient prescrits par un médecin musulman qui a l'expérience et la foi en sa religion.
Mais la réalité est que les médecins de confiance disent: Il n'existe aucun besoin médical qui oblige à absorber des médicaments illicites, mais nous adoptons la position par précaution, c'est-à-dire, si jamais le Musulman se trouvait dans un endroit où n'existent que les médicaments illicites.
L'individu n'est pas contraint s'il existe, au sein de sa société, quelqu'un qui peut lui éviter cette contrainte
Si l'homme se trouve dépourvu de nourriture licite, mais que quelqu'un - Musulman ou autre - au sein de sa société peut lui éviter de se trouver dans la nécessité, ce n'est alors pas un cas de contrainte et il n'est donc pas contraint de manger les nourritures illicites, car la société musulmane est complémentaire et solidaire, tout comme les membres du corps ou les briques de l'édifice qui se tiennent parfaitement.
Et parmi les allusions des théologiens de l'islam en ce qui concerne la solidarité sociale, celle de l'imam Ibn Hazm:
«Il n'est pas permis à un Musulman de manger de la bête morte ou de la viande de porc si son prochain, qu'il soit Musulman ou non, possède de la nourriture licite, car celui qui possède de la nourriture est obligé de nourrir celui qui n'en a pas... si c'est le cas, le Musulman n'est obligé de manger ni la bête morte ni la viande de porc. Il a même le droit de lutter pour avoir cette nourriture. S'il meurt pour cela, la faute en incombe à celui qui le tue, l'homme qui lui refuse la nourriture, ce dernier sera puni par Dieu car il aurait refusé à quelqu'un la nourriture et serait donc un rebelle et un transgresseur. Dieu dit:
«Si deux groupes de croyants se combattent, rétablissez la paix entre eux.
Si l'un d'eux se rebelle encore contre l'autre, luttez contre celui qui se rebelle encore contre l'autre,
luttez contre celui qui se rebelle, jusqu'à ce qu'il s'incline devant l'Ordre de Dieu»
(Sourate: Les Appartements Privés, 9).
Celui qui refuse un droit à son prochain a commis une injustice envers son prochain, c'est sur base de ce principe qu'Abu Bakr Seddik a combattu ceux qui refusaient la Zakât (Al Mouhalla d'Ibn Hazm).
Le cas des additifs
Les additifs
Le contrôle de qualité «Halâl» concerne donc tous les produits de l’industrie agro-alimentaire, de manière à identifier formellement toute substance ou additif qui ne répondrait pas aux exigences du rite islamique.
Cette condition en matière de licite ou d’illicite religieux exige des contrôles permanents de qualité et des repérages de traçabilité dans le cas où des «phases intermédiaires» de fabrication ne seraient pas mentionnées au niveau du produit fini ou bien échapperaient à toute qualification d’évidence.
Par ailleurs, des opérations souvent complexes – particulièrement dans le cas de l’industrie pharmaceutique – imposent de procéder à des contrôles des phases enzymatiques et biochimiques intervenant dans les chaînes de fabrication. Ceci est particulièrement vrai pour la fabrication de certains fromages.
Le contrôle s’exerce donc sur le plan biochimique, biologique en prenant par ailleurs en compte les incidences toxicologiques et bactériologiques avant d’accepter qu’un produit destiné à la consommation de la communauté musulmane (ou à l’exportation) soit recommandé et bénéficie de ce Label.
Le Label Halâl est l’attestation que tout au long du contrôle, aucune substance interdite par l’Islam n’aura été identifiée dans la mesure où le demandeur de ce Label aura satisfait à toute requête d’information même intercurrente du produit en cause. En cas d’utilisation de viandes, celles-ci devront être licites et sacrifiées rituellement pour être «Halâl».
D'autres cas
la plupart des savants considerent la masturbation comme interdite.l'imam Malik se base sur ce que Dieu exalté a dit: " Ceux qui preservent ( la chasteté ) de leur sexes si ce n'est avec leur epouses ou ce qu'ils possedent en toute legalité. Ils ne meritent dans ce cas aucun reproche. ceux qui cherchent ( la satisfaction de leur desir ) au dela de ces limites, ceux la sont les transgresseurs" (23:5-7)
par contre on rapporte que l'imam Ahmad Ibn Hanbal considere le sperme comme l'une des emonctions de l'organisme.Il est donc permis de la faire sortir comme lorsqu'on pratique la saignée Ibn Hazm adopte cette opinion et la soutien.Les savants Hanbalites posent cependant deux conditions ,la premiere etant la crainte de tomber dans l'adultere et la deuxieme l'incapacité de se marier.
nous pouvons donc nous aussi adopter l'opinion de l'imam Ahmad dans le cas ou l'instinc sexuel deviendrait trop fort et par crainte de tomber dans l'illicite .par exemple ,c'est le cas d'un jeune qui poursuit ses etudes ou qui travail a l'etranger ou les objets de tentations abondent et ou il craint de s'imposer une obligation au dela de ses forces .il n'encourt dans ce cas aucun blame s'il recour a ce moyen pour eteindre son instinct , a condition qu'il evite tout exces et que cela ne devienne pas chez lui une habitude.
Cependant , est preferable cette directive donnée par le Messager de Dieu (saw) au jeune musulman incapable de se marier.Il lui a recommander de jeuner frequemment,car le jeune develloppe la volonté , enseigne la patience fortifie le sentiment pieux et la crainte de Dieu exalté dans l'ame du musulman Voici ce qua dit le prophete (saw) a ce sujet :"Ojeunes gens! celui d'entre vous qui peut entretenir un foyer qu'il se marie ,car cela est plus a meme de retenir ses regards et de preserver sa chasteté .Que celui qui n'en est pas capable s'adonne au jeune car cela calme son ardeur"(rapporté par al Boukhari).
Conclusion
Ainsi la raison et la morale vont inciter le croyant à fortifier son jugement et sa foi dans l’observance des impératifs catégoriques de la Chari’a.
Quelques principes régissent les interdits de l’Islam : La règle générale est que l’ensemble des nourritures est réputé licite, à l’exclusion de ce qui est nommément interdit ;
Est interdit tout ce qui est mentionné dans le Coran, par exemple : le sang, la bête trouvée morte ou non sacrifiée rituellement, la viande de porc, le vin etc.;
La bonne foi n’autorise pas l’interdit. Le croyant doit toujours s’informer sur le caractère Licite (Halâl) ou Illicite (Harâm), de sa nourriture comme de toutes ses actions.
Dans le doute d’une chose interdite ou équivoque, mieux vaut s’abstenir ;
Transgresser l’interdit, c’est se mettre en état d’impureté, c'est à dire d’éloignement de Dieu en retournant à l'animalité des instincts et pulsions primaires non régulés par la foi religieuse qui élève l'homme qui n'atteint sa dignité et sa responsabilité qu'en contrôlant ses affects, ses appétits, ses désirs...
Le seul cas où l’interdit peut être levé sans qu’il y ait péché ni transgression est le cas de nécessité extrême (vie, santé en danger, absence d’autres solutions…) avec beaucoup de restrictions.
« … Quiconque [contreviendra à ces interdictions], contraint par la faim et non par intention de commettre délibérément un péché, [sera absous] car, en vérité, Dieu est clément et compatissant. »
Coran la table (Al mâ’ïda) - S.5 V.3 1
Ce verset est particulièrement retenu par les Bioéthiciens des écoles musulmanes de médecine où le jugement d'une technique : greffes, PMA, dons d'organes, xénogreffes, clonage etc.) est référé à l'intérêt général (maslaha al 'amma) ou à l'évaluation objective des avantages et des inconvénients, à soumettre au Fiqh islamique.
1 Voir également : Coran El Baqara – S. 2 V. 173 21
http://sajidine.com/ahadiths/tafsir/licite-illicite.htm
http://www.fleurislam.net/media/doc/txt_nourrit.html
http://www.mosquee-de-paris.net/Conf/Halal.pdf
Parmi les ventes interdites, il y a vendre ce que l'on n’a pas encore reçu. Ce jugement chez l'imam Ach-ChAfi3iyy, que AllAh l'agrée, est général. Il englobe toutes les sortes de ventes, que l'objet vendu soit une denrée alimentaire ou autre. La réception ici est réalisée en libérant l'immobilier c'est-à-dire en donnant à l'acheteur la possibilité de jouir de l'immobilier qu'il a acheté. Ainsi pour une maison, il est une condition qu'elle soit vidée de toutes autres affaires que celles de l'acheteur et de donner les clefs à l'acheteur. Pour un objet qui peut être déplacé, la réception est réalisée lorsque l’objet est déplacé vers un endroit qui n'est pas spécifique au vendeur. Pour quelque chose qui peut être portée à la main, comme un vêtement, il faut que l'acheteur le prenne dans la main pour qu'il y ait réception.
Il est interdit de vendre de la viande, comestible ou autre, contre un animal vivant qu'il soit de l'espèce de cette viande ou d’une autre espèce, conformément au HadIth :
(nahA raçOulou l-LAhi 3an bay3i l-laHmi bil-HayawAn)
ce qui signifie : « Le Messager de AllAh Salla l-LAhou 3alayhi wa sallam a interdit la vente de la viande contre l'animal vivant ».
Il est interdit de vendre une créance contre une dette. Cela peut s’illustrer de différentes façons comme par exemple dans le cas de quelqu'un qui vend à 3Amr la créance qu'il a sur Zayd pour une contre-valeur différée à un mois par exemple. Ceci en raison du HadIth :
(nahA raçOulou l-LAhi 3an bay3i l-kAli’i bil-kAli’)
ce qui signifie : « Le Messager de AllAh a interdit la vente d'une créance contre une dette », [rapporté par Al-HAkim, Al-Bayhaqiyy et d’autres qu'eux].
Cependant après l'arrivée de l'échéance il est permis de vendre contre un payement immédiat la créance à autre que celui qui la doit, mais avant l'échéance ceci est interdit.
Celui qui vend un bien qui ne lui appartient pas et pour lequel il n'a pas eu d'autorisation de vendre par une des voies légales, il ne lui est pas permis de pratiquer cette vente-là. Par contre, celui qui a une autorisation ou qui est mandaté sur le bien d'autrui, comme le tuteur d'un orphelin ou quelqu'un qui a été délégué par le propriétaire, la vente effectuée par cette personne est valable dans ce cas-là.
Il est interdit de vendre une chose sans quelle soit vue par les deux contractants ou par l'un des deux. Ceci est selon l'école de Ach-ChAfi3iyy. La majorité des Imams considère permise cette vente à condition que l’acheteur ait le choix lorsqu'il verra l'objet vendu. Ach-ChAfi3iyy a un avis selon lequel il est valable de procéder à une telle vente lorsque l'objet vendu est décrit de façon qu'il ne soit plus totalement inconnu.
La vente par le fou ou l’enfant n'est pas valable. La vente de son bien à autrui n’est pas valable et il n’est pas valable à quelqu’un de responsable de lui vendre de son bien. Toutefois, certains Imams ont rendu permise la vente effectuée par l'enfant ayant atteint la distinction avec l'autorisation de son tuteur [en lui précisant ce qu'il achète concernant l'achat]. Ceci est la voie de l'imam AHmad et d'autres savants.
La vente ou l'achat par celui qui n'est pas responsable n'est pas valable non plus, tel que le fou. De même, n’est pas valable la vente ou l'achat de celui qui est sous la contrainte. La contrainte, c’est d’être menacé de ce qui est de l'ordre de la mort ou de l'amputation d'un de ses membres. Celui qui est contraint ainsi n'est pas responsable du fait qu'il a été contraint, comme cela est compris du HadIth du Prophète Salla l-LAhou 3alayhi wa sallam :
( ‘inna l-LAha tajAwaza lI 3an ‘oummati l-khaTa’a wa n-nisyAna wa ma stoukrihOu 3alayh )
ce qui signifie : « Certes AllAh n'a pas rendu ma communauté responsable pour ce qu'elle fait par (…) contrainte » [rapporté par At-TirmIdhiyy].
Tout comme la vente par celui qui est contraint est interdite, l’achat est également interdit sauf si cette contrainte vient d’un droit légal selon la Loi de l’Islam.
Le Prophète Salla l-LAhou 3alayhi wa sallam a dit :
(‘innama l-bay3ou 3an tarADin)
ce qui signifie : « La vente se fait par l’accord des deux parties » [rapporté par Ibnou HibbAn et Ibnou MAjah].
Parmi les ventes interdites, il y a vendre ce que l'on n’a pas la capacité de livrer. Néanmoins, la vente est valable si l'acheteur est dans la capacité de récupérer le bien. Il n'est donc pas valable de vendre ce qui est perdu, ce qui a été pris injustement et ce qui s'est égaré pour celui qui n'est pas capable de le ramener. Contrairement à celui qui en est capable sans trop de charges ou de difficultés. Dans ce cas-là, ceci est permis.
Ainsi il est interdit de vendre :
- La portée des animaux qui est encore dans leurs ventres
- Le lait qui est encore dans la mamelle des animaux
- Le beurre qui est encore dans le lait et le jus de ce raisin qui n'a pas encore été pressé et l'huile de ces olives qui n'ont pas encore été pressées
- Les poissons qui sont encore dans l'eau
- L'oiseau qui est dans le ciel
Il n'est pas permis d'acheter ce qui n'a pas d'utilité valable selon la Loi de l'Islam, comme du pain brûlé, qu'on ne recherche pas pour manger. C’est la même condition pour la contre-valeur.
Parmi ce qui n'a pas d'utilité selon la Loi : les instruments de musique à vent et à cordes. C’est le cas également des insectes qui sont les petits animaux de la terre, comme les serpents, les scorpions, les souris, ou les scarabées. Par contre, ce n'est pas le cas de ce qui est utile, à l’exemple d’un animal appelé Dabb [ressemble au caméléon en étant plus grand] qu'on peut manger, et les sangsues qui sucent le sang. Il n'est pas permis de vendre les fauves qui n'ont pas d'utilité notable selon la Loi, comme le lion, le loup et le tigre, contrairement à ceux qui sont utiles, comme l'hyène car on peut la consommer selon Ach-ChAfi3iyy, que AllAh l'agrée, ou le léopard utile pour la chasse et l'éléphant pour le combat.
Parmi les conditions de validité de la vente selon ce qui est énoncé par les textes dans l'école de Ach-ChAfi3iyy, que AllAh l’agrée, il y a la formule de vente c'est-à-dire la formule de part et d'autre. Certains compagnons de Ach-ChAfi3iyy ont toutefois retenu la validité de la transaction lorsqu'il s'agit d'une cession mutuelle sans expression particulière : lorsque l'acheteur donne la contre-valeur et récupère la marchandise sans expression particulière. Il s’agit-là de l'école de MAlik.
Il est interdit de vendre ce qui n'est pas dans la possession de la personne comme de vendre un homme libre ou la vente de la terre qui n'a pas de propriétaire (mawAt ) c'est-à-dire qui n'a pas été urbanisée. En effet, la terre qui n'a pas de propriétaire n'entre dans la propriété de la personne qu'en la mettant en valeur pour l’utiliser c'est-à-dire en y faisant des travaux pour la rendre apte à l'exploitation, que ce soit pour l'agriculture, pour le logement ou ce qui est de cet ordre.
Parmi les conditions de la vente, c'est que le produit contracté et la contrepartie soient déterminés. Il est donc interdit et il n'est pas valable de vendre ce qui est inconnu car ceci fait partie des ventes interdites, comme en disant : (Je te vends l'un de ces deux habits) sans préciser lequel des deux, l'autre repartant avec l'un des deux.
Il est interdit de vendre toute substance impure selon la Loi (najAçah), comme le sang qui, selon l'accord des savants est considéré najis et interdit à la consommation. Cependant, le sang des poissons est considéré pur selon certains savants. Ce qui est visé par najAçah ici, c'est quelque chose dont la substance est najis en soi. D’autre part, le jugement de ce qui est rendu najis et que l'on ne peut pas rendre pur avec de l'eau est le même que ce qui est najis en soi.
Il est interdit de vendre ce qui enivre, c'est-à-dire ce qui altère la raison avec une euphorie et une joie, même si ce qui enivre provient d'autre chose que le jus de raisin, comme si cela provient du miel mélangé à de l'eau, lorsqu'il est arrivé au pétillement après avoir reposé. 3Abdou l-LAh Ibnou 3Oumar, que AllAh les agrée tous les deux, a dit : « Évite toute chose qui pétille » [rapporté par An-NaçA'iyy]. An-nachIch, le pétillement ici, c'est le son que font les petites bulles de la boisson qui est devenue enivrante. Il constitue la limite qui sépare la boisson qui est licite de celle qui est interdite. Ainsi la boisson qui est fabriquée à partir du miel, des dattes, du blé ou de l'orge et ce qui est du même ordre n'est pas interdite avant de parvenir à cet état de pétillement. Cela ne s'appelle khamr qu'après ce pétillement. Ce qui est visé ici par pétillement, ce n'est pas l’ébullition qui se produit lorsqu'on met un liquide sur le feu mais il s'agit de l’émission de bulles qui se manifeste dans un jus qui est resté dans un récipient couvert. La fermentation provoque un son et le niveau s'élève, puis le niveau redescend et on ne trouve plus de bulles. C'est ce que les buveurs d'alcool prennent plaisir à boire. Cette boisson reste interdite jusqu'à devenir vinaigre en changeant vers l'acidité, même si c'est d’une acidité légère, cela devient alors un vinaigre pur et licite.
Parmi les ventes interdites, il y a la vente des instruments de distraction interdits [les instruments de musique à vent et à cordes] comme le TounbOur qui est un instrument ressemblant au luth ou à la mandoline, et de même la flûte ou encore le kOubah, un instrument à percussion rétréci en son milieu [appelé darbouka].
Il est interdit de vendre ce qui est licite et pur à celui dont on a eu connaissance qu'il veut commettre un péché avec, comme de vendre du raisin, du raisin sec ou ce qui est du même ordre à celui dont on sait qu'il va le presser pour obtenir du vin, ainsi que le bois et ce qui est du même ordre à celui dont on sait qu'il va fabriquer des instruments de distractions interdits ou des statues, ou encore de vendre une arme à celui dont on sait qu'il va l'utiliser pour un combat interdit selon la Loi de AllAh ou la drogue et ce qui est du même ordre à celui dont on sait qu'il va l'utiliser dans la désobéissance. À ce titre également, il est interdit de vendre les coqs à quelqu’un qui va les utiliser pour le combat de coqs et les taureaux à quelqu’un dont on sait qu'il va les utiliser pour le combat de taureaux.
Il est interdit de vendre des substances enivrantes.
Entre dans le cadre de cette règle, entre autres, l'alcool à brûler, même s’il n'est pas destiné à être bu. Celui qui en a besoin, qu'il l'obtienne autrement que par la vente et l'achat. Comme en disant par exemple : « Vends-moi cette bouteille pour tant, sauf que j'utiliserai gratuitement l'alcool qu'elle contient ». En effet l'alcool à brûler est enivrant, il constitue l’essence même du vin. Il n'est pas permis de l'acheter car son jugement est le même que pour les autres substances enivrantes. Le HadIth qui a été rapporté pour l'interdiction de la vente de l'alcool est celui qu'ont rapporté Al-BoukhAriyy et Mouslim, de la parole de Jabir Ibnou 3Abdi l-LAh Al-'AnSAriyy, que AllAh l'agrée, qui a dit : Le Messager de AllAh Salla l-LAhou 3alayhi wa sallam a dit :
( ‘inna l-LAha wa raçOulahou Harrama bay3a l-khamri wa l-maytati wa laHma l-khinzIri wa l-‘aSnAm )
ce qui signifie : « AllAh et Son Messager ont interdit la vente de l'alcool, de l'animal mort sans que cela soit de manière légale, la viande de porc et les statues ». On lui a dit alors : « Ô Messager de AllAh, quel est le jugement de la graisse des animaux qui sont morts avec laquelle on badigeonne les navires et avec laquelle on graisse les peaux et dont les gens se servent pour s'éclairer ? » Il a dit :
(lA houwa HarAm)
ce qui signifie : « Non, c'est interdit ». Ce HadIth constitue donc une preuve pour l'interdiction de la vente de l'alcool à brûler qui est une substance enivrante, à quelqu’un qui le recherche pour s'enivrer ou pour l’utiliser autrement, comme combustible ou comme traitement externe du corps.
Il est interdit de vendre quelque chose ayant un défaut en le dissimulant c'est-à-dire en ne le montrant pas. Mouslim a rapporté que le Messager de AllAh, Salla l-LAhou 3alayhi wa sallam était passé auprès d'un homme qui vendait du blé. Ayant introduit sa main dedans, il avait senti l'humidité. Il lui a dit :
(yA SAHiba T-Ta3Ami mA hAdhA)
ce qui signifie : « Ô toi, propriétaire du blé, qu'est ce que cela ? » L'homme lui répondit : « Il a été touché par la pluie ». Alors le Messager lui a dit :
(hallA ja3altahou dhahiran HattA yarAhou n-nAçou, man ghach-chanA falayça minnA )
ce qui signifie : « Fais en sorte que ce soit apparent pour que les gens le voient, celui qui nous trompe, ne suit pas notre voie de façon complète ».
Information utile : Il n'est pas valable de partager un héritage laissé par un défunt avant que ne soient réglés tous les droits qui pèsent sur ce défunt : les dettes qu'il avait, que ce soient des dettes à l'égard des gens ou à l'égard de AllAh comme la zakAt qui est obligatoire sur un bien, avant que ne soient exécutés ses legs, c'est-à-dire ce qu'il a recommandé de donner après sa mort et que ne soient mis de côté le prix d'un pèlerinage et d'une 3oumrah qui sont à sa charge comme lorsque quelqu’un est mort alors qu'il devait encore les accomplir. Il n'est donc pas permis aux héritiers de disposer d’une part de l'héritage avant d’avoir mis tout cela de côté, sauf s'il s'agit d’en vendre une partie pour accomplir l’une de ces choses-là.
Il est interdit pour le musulman responsable de démotiver l'acheteur qui veut acheter à quelqu’un d’autre, comme par exemple en lui présentant une marchandise moins chère que celle qu'il voulait acheter ou en vendant en sa présence quelque chose de semblable à la marchandise qu'il voulait à un prix moins élevé ou s'il lui propose de la lui acheter. Tout comme il est interdit de démotiver le vendeur comme en voulant qu'il reprenne sa marchandise pour la lui acheter à un prix plus élevé ou encore s'il va voir celui qui l'a achetée et lui demande de la lui vendre avec un bénéfice en présence du vendeur. Il y a interdiction lorsque cela a lieu après qu'ils se sont mis d'accord sur le prix comme lorsque l'acheteur et le vendeur ont tous deux déclaré leur accord sur le prix même si le prix est de loin inférieur à la valeur courante.
Si la démotivation qui a été citée a lieu après l'exécution du contrat et avant que le contrat ne soit définitif, durant la période de choix c'est-à-dire la période de choix de l'assemblée (avant qu'ils ne se séparent) ou la période de choix posée par condition (qui peut être posée soit pour le vendeur soit pour l'acheteur ou bien pour tous les deux, elle peut durer un, deux ou trois jours selon l'accord qui a été fait. Si elle est donnée au vendeur seul, il peut annuler la vente ou l'entériner.), cette démotivation est plus grave que si elle avait eu lieu avant le contrat et après l'accord, car la nuisance ici est plus forte.
Il est interdit d'acheter les produits alimentaires de base en période de hausses de prix et de pénurie pour les stocker et les revendre à un prix plus élevé lorsque le besoin des gens de sa région ou autres sera devenu encore plus important ; rentre dans cette catégorie les dattes, les raisins secs et toute chose de cet ordre. Cela s'appelle la spéculation. Fait exception à cela la spéculation sur une nourriture autre que les nourritures de base et également les nourritures de base qu'il n'a pas achetées comme par exemple la récolte issue de son propre champ ou s'il s'agissait de quelque chose qu'une personne avait acheté en période normale, ou encore s'il s'agit de quelque chose que quelqu'un a achetée en période de hausse de prix mais pour lui-même ou sa famille, ou pour la revendre mais pas à un prix supérieur. As-Soubkiyy a rapporté du QADI Houçayn qu'il est interdit de spéculer en période de nécessité sur ce dont les gens ont besoin par nécessité alors qu’on n'en a pas besoin soi-même.
Il est interdit de surenchérir pour une marchandise afin de tromper les autres. C'est ce qui est appelé an-najach, la surenchère. Son interdiction a été confirmée dans le SaHIH. C’est ce qui a été confirmé de sa parole Salla l-LAhou 3alayhi wa sallam :
(wa lA tanAjachOu)
ce qui signifie : « Ne surenchérissez pas sur une marchandise afin de tromper les autres » [rapporté par al-BoukhAriyy et Mouslim].
Semblable à la surenchère, il y a vanter une marchandise pour inciter les autres à l'acheter avec des paroles mensongères.
Parmi les ventes interdites, il y a frauder dans la vente ou trahir aussi bien dans la mesure du volume, du poids, de la longueur ou du nombre ou encore mentir en parlant d’une de ces choses-là. AllAh ta3AlA dit :
( wayloun li l-mouTaffifIna l-ladhIna ‘idhA ktAlOU 3ala n-nAçi yastawfOUn wa ‘idhA kAlOUhoum ‘aw wazanOUhoum youkhsirOUn ‘ala yaDHounnou ‘oulA’ika ‘annahoum mab3outhOUna liyawmin 3aDHIm yawma yaqOumou n-nAçou li rabbi l-3AlamIn )
ce qui signifie : « Al-Wayl pour les MouTaffifIn, ceux qui, lorsqu'ils achètent aux gens, prennent tout leur droit, et lorsqu'ils mesurent ou pèsent pour les gens, diminuent. Ces gens là ne savent-ils pas qu'ils seront ressuscités pour un jour éminent, un jour où les gens viendront au jugement du Seigneur des mondes ».
Il en est de même pour plusieurs autres transactions des gens de notre époque, et qui sont pour la plupart d’entre elles en-dehors des règles de la Loi de l'Islam.
Tout ce qui va dans le même sens que ce qui a été cité est interdit car cela ne sera pas exempt des choses comportant une interdiction selon la Loi.
Celui qui cherche l'agrément de AllAh soubHAnah ainsi que la sauvegarde dans l'au-delà et dans la vie d'ici-bas, qu'il apprenne ce qui est licite et ce qui est illicite auprès d'un savant scrupuleusement pieux, qui le conseille et qui veille à sa bonne pratique religieuse. La recherche du licite est en effet une obligation qui incombe à tout musulman.
Ainsi, il est un devoir d'apprendre la science de la religion par laquelle on reconnait le licite et l'illicite, en faisant l’apprentissage par transmission orale de la part des gens de la connaissance et dignes de confiance. Il n'est donc pas permis de demander un avis de jurisprudence à quelqu’un qui n'a pas la science suffisante de la religion, ni même de demander un avis à un savant grand pécheur. L'Imam moujtahid qui fait partie des successeurs des compagnons, l'honorable MouHammad Ibnou SIrIn, que AllAh l'agrée, a dit :
(‘inna hAdha l-3ilma dIn fa-nDHourOu 3amman ta’khoudhOuna dInakoum)
ce qui signifie : « Cette science concerne la science de la religion, faites donc particulièrement attention de qui vous recevez cette science » [rapporté par Mouslim dans l'introduction de son SaHIH]
Parmi l’ensemble des transactions non valables, il y a les différentes sortes d'assurances que les gens ont pratiquées à notre époque, comme l'assurance sur les voitures ou sur les marchandises importées ou ce qu'ils appellent encore « l'assurance vie ». Il est un devoir pour celui qui s'est retrouvé dans un tel contrat d'en sortir avec le repentir. Il est toutefois permis à celui qui ne peut acheter une voiture qu'en prenant une assurance de s’engager dans cette transaction, mais lorsqu'il y aura remboursement pour payer des frais pour un préjudice qu'il aurait subi, il ne récupérera de son assureur que la valeur qu'il lui avait donnée.
La signification de la parole : « la recherche du licite est une obligation qui incombe à tout musulman », c’est qu'il n'est pas permis d’acquérir une subsistance à partir d'une voie interdite. Celui qui veut obtenir un bien pour lui ou pour les besoins de ceux qui sont à sa charge, doit agir conformément à la voie licite selon la Loi. Mais cela ne veut pas dire qu'il est interdit à toute personne de rester sans travailler. At-Tirmidhiyy a rapporté, avec une chaine de transmission sûre qu'un homme est venu se plaindre auprès du Messager de AllAh, Salla l-LAhou 3alayhi wa sallam au sujet de son frère parce qu'il ne voulait pas travailler avec lui. Le Prophète lui a dit :
(la3allaka tourzaqou bihi )
ce qui signifie : « Il se peut que AllAh t'accorde ta subsistance par sa cause [du fait qu'il fait les actes d'adorations] ».
Le point d'argumentation de ce HadIth, c'est que le Messager n'a pas renié au frère de ne pas travailler avec son frère. Quant au HadIth :
(Talaba l-HalAli faridatoun ba3da l-faridah)
ce qui signifie : « Rechercher le licite est une obligation après l'obligation », il est rapporté par Al-Bayhaqiyy et d'autres avec une chaîne de transmission faible.
http://www.islam-religion.info/index.php?page=les-ventes-interdites
La prohibition de l'inceste
L’inceste est souvent considéré comme criminel, tombant sous un interdit social et pénal et puni par la loi, surtout lorsqu'il est commis sur un mineur sexuel. Dans ce dernier cas, l’inceste a souvent de lourdes conséquences pour la victime - certains parlent de meurtre psychique - dans son développement psychologique, psycho-affectif et psycho-sexuel. Le caractère de cet interdit a considérablement varié selon les sociétés et les époques mais toujours a existé une loi structurante qui réglemente les unions entre les êtres.
Dans l'islam
Le Coran a bien décrit les femmes avec lesquelles le mariage est prohibé à la surate ANNISSAA (IV) verset 23:
« Il vous est interdit vos mères, vos filles, vos sœurs, vos tantes, vos nièces, vos mères de lait, vos sœurs de lait, vos belles-mères, vos belles-filles placées sous votre tutelle, nées des femmes avec qui vous avez consommé le mariage, les épouses de vos fils, et vos belles-sœurs »
Verset 26 : « N’épousez pas les femmes que vos pères ont eues pour épouses – exception faite pour le passé – ce serait vraiment un acte abominable et haïssable, un chemin détestable. »
On note que l’Islam interdit en ligne directe, le mariage entre ascendants et descendants à l’infini. En ligne collatérale, l’interdiction touche les frères et sœurs, nièces et oncles, neveux et tantes. Néanmoins, le mariage est permis entre cousins. Les prohibitions résultant de la parenté du lait sont les mêmes que celles de la parenté ou de l’alliance mais seul l’enfant allaité est considéré comme enfant de la nourrice et de son époux, à l’exclusion de ses frères et sœurs: l'allaitement ne sera considéré que si l'âge de l'enfant ne dépasse pas les 24 mois (حولين كاملين ) "CORAN"
Dans les traditions judéo-chrétiennes
L’inceste est souligné dans le talmud avec les deux autres interdits : l’idolâtrie et le meurtre. La bible interdit l’inceste [15, 27]: « Nul de vous ne s’approchera de sa parente, pour découvrir sa nudité » « Nul ne prendra femme, la femme de son père et ne soulèvera la couverture du lit du père »
La prohibition de l’inceste s’étend à des degrés qu’il faut respecter : troisième degré inclus en ligne directe, jusqu’au deuxième en ligne collatérale.
Les peines se diversifiaient allant en cas d’inceste père et fille, mère et fils jusqu’à celle du feu. Pour le moins ; le coupable était excommunié et dans l’incapacité de se marier. La peine capitale était aussi acquise en cas d’inceste spirituel (entre un confesseur et sa pénitente) regardé comme un sacrilège.
Les textes laissent entendre implicitement et, parfois mentionnent explicitement, des relations incestueuses dans les récits :
- Les enfants d’Adam et Ève, sauf à supposer l’existence d’humains de souche non-adamique (ce que suggère l’histoire de Caïn, marqué pour que « qui le rencontre ne le tue pas » (Genèse 4 v.15-17) : comment ses frères et sœurs auraient-ils pu ne pas le reconnaître ?)
- Lot avec ses deux filles (elles l’enivrèrent, après la mort de leur mère, pour perpétuer sa lignée). Le récit se trouve en Genèse 19 v.30-38 ;
- Amnon et sa demi-sœur Tamar, deux enfants du roi David en 2 Samuel 13
L'interdit universel de l'inceste
En général, on rencontre durant toute l’histoire de l’humanité, et cela dans des communautés culturelles très diverses, des interdits très sévères concernant l’inceste. Ce tabou est à peu de choses près universel. Des anthropologues réfutent cette prétention à l'universalité de ce tabou majeur et Malinowski, avec ses Argonautes du Pacifique s'est rendu célèbre en soutenant qu'il n'y a pas de "complexe d'Œdipe" auprès de la population de cet Océan Pacifique et en conséquence pas d'idée d'inceste générée par ce discours social.
Pourquoi y a-t-il partout interdiction de l'inceste
Différentes théories ont tenté d’expliquer l’interdit universel de l’inceste :
- Théories biologiques finalistes : l’inceste entraînerait un danger biologique pour l’espèce. Ces théories mettaient l’accent sur les dangers des mariages consanguins, dangers signalés à nouveau par les généticiens modernes (risque d’extériorisation des maladies génétiques récessives).
- Théories biologiques efficientes : dans ce type d’explication, l’interdit naîtrait de l’horreur instinctive, naturelle de l’inceste fondée sur la “voix du sang”.
- Théories sociologiques finalistes :
Avec Freud, on inscrit l’interdiction de l’inceste directement dans l’ordre du désir et de la loi. Dans la dynamique familiale, en effet, c’est “le père qui dresse son opposition face au désir incestueux des fils pour la mère”. Mais “le complexe d’Œdipe n’est pas réductible à une situation réelle, à l’influence effectivement exercée sur l’enfant par le couple parental”. Il tire son efficacité de ce qu’il travaille aussi au niveau symbolique en faisant intervenir “une instance interdictrice qui barre l’accès à la satisfaction naturellement cherchée”. Alors sur le plan psychanalytique freudien, le tabou de l’inceste représente la résultante de pressions sociales intériorisées aboutissant au refoulement de l’ambivalence sexuelle envers la parenté proche.
La prohibition est nécessaire pour maintenir la hiérarchie entre générations, la discipline et la cohésion familiale, pour éliminer tensions, jalousies, compétitions.
- Pour certains sociologues et anthropologues, l’interdit de l’inceste favorise l’ordre, la paix (évitement des guerres entre tribus voisines), et les relations d’échanges. (Biens donnés à un membre extérieur à la famille lors d’un mariage).
Les conséquences
L’inceste est un meurtre psychique aux lourdes conséquences
L'inceste représente la rupture d'un tabou qui est aussi universel que le tabou du meurtre. L'abolition de la distance, la violation de l'interdit et du tabou prend inévitablement dans l'esprit de l'enfant victime le sens d'une attaque au fondement même de son identité. L'abus met ainsi en cause le processus même de son développement.
En sortant l'enfant de son statut d'enfant et en l'amenant à vivre comme un adulte, des expériences d'adultes, des pensées, des émotions, des sentiments, des sensations d'adultes, l'abuseur lui enlève concrètement le besoin, le désir, les attentes, le dynamisme, la tendance qui le pousseraient à grandir et à chercher, par lui-même, à sa façon, une forme de réponse à son processus de croissance et de développement.
En violant le caractère infantile de l'enfant, l'abuseur brise le mouvement délicat du développement de l'enfant.
En lui fournissant trop tôt des réponses à des questions qu'il ne se pose pas, l'abuseur lui enlève le besoin même de se les poser et d'y trouver réponse par lui-même. Il compromet son développement.
La première réaction des enfants victimes d'inceste en est une de douleur vis à vis de l'absence de protection dont ils ont été l'objet. La prise de conscience de la puissance profondément mortifère de cette agression et de sa signification est à proprement parler intolérable pour l'enfant.
De là découle l'ensemble des comportements qu'on nomme conséquences de l'inceste et qui se résument en une phrase : tout pour ne pas comprendre le sens de ce que la victime a vécu, ne pas comprendre ce que les gens qui ont la responsabilité de le conduire à l'âge adulte ont fait contre lui.
La réalité de l'inceste
L’inceste, malgré la difficulté pour les chercheurs d’établir un indice de prévalence, est très répandue et son phénomène est transgénérationnel. L’inceste est vécu dans la honte et le secret. En fait, l’inceste est un piège qui enferme la victime et les témoins.
Dès sa naissance, le corps de l’enfant est livré à sa famille, puis à des proches, et de tous temps, cette vulnérabilité a poussé des adultes à en profiter. Cette violence impensable est enfouie en nous, elle court-circuite nos pensées et nos actions. Nous ne voulons pas la voir. Les familles incestueuses suscitent en nous des mécanismes inconscients de défense. Nous les mettons en place à notre insu, pour sauver nos représentations parentales, notre idéal familial ou professionnel, et plus largement notre vision de l’humanité. Prenons garde à ces idéologies qui nous font refuser l’évidence du mal et nous protègent de l’angoisse.
En fait, on estime que 90% des cas d’abus faits sur les enfants ne sont pas déclarés aux autorités. On sait que près de 80% de tous les abus sexuels commis sur des enfants sont l'œuvre de proches parents ou de connaissances de la famille.
Selon un sondage mené au Québec, en 2002, 25% des répondants disent connaître au moins une personne qui a été sexuellement agressée dans son enfance. Ce pourcentage augmente à 35% chez les personnes âgées de moins de 35 ans.
Il faut savoir qu’un enfant victime d'inceste subit une profonde blessure, un affront qui condamne la croissance et le sain développement de son identité. Il s’agit d’une blessure identitaire d’une violence si marquante, si déroutante que la victime s'acharne, par tous les moyens, à ne pas reconnaître l'intolérable vérité de ce qu'on lui a fait subir. Chez cette victime, le risque de toxicomanie est sept fois plus élevé et le risque de suicide est multiplié par dix.
Il est important d’adresser cette problématique, d’en parler ouvertement, afin de briser le silence dans lequel les victimes sont enfermées et stigmatisées. En leur offrant des espaces d’accueil et de non-jugement, nous permettons aux victimes de raconter leur récit (sans toutefois les y contraindre), et de se reconstruire.
Il est important d’en parler ouvertement afin de démystifier la froideur de ce mal silencieux, d’offrir aux victimes une écoute empathique et d’exiger la mise sur pied de ressources adéquates en matière d’intervention, de formation, de prévention et de recherche.
(...)
Anthropologie
Marque de puissance de la société
De nos jours, un des fondements de beaucoup de sociétés humaines est de proscrire l’inceste. Certains sont même plus catégoriques : une société naît lorsqu’elle définit les frontières de l’inceste. Disons qu’un tel interdit témoigne en tout cas de la puissance des structures sociales qui s’imposent aux choix de l’individu.
Le danger de la banalisation et de la mésinformation
Le risque de banaliser cet acte criminel est de maintenir et de valider la perpétuation d'un crime transmis de façon transgénérationnelle. On ne sait pas avec certitude si cela résulte d’observations biologiques (l’Église catholique s’opposait aux mariages consanguins dès le Moyen Âge, et l'islam s'y oppose depuis plus de 14 siècles , bien avant la découverte de la génétique), ou simplement d’une habitude venant du fait que l’inusité (quel est le frère qui peut avoir envie d’épouser sa sœur, tant elle présente peu de mystère pour lui ?) prend en quelques générations dans une société coutumière le statut d'interdit - puisqu’on a là à faire à un comportement qui ne s’est jamais vu, à une chose qui ne se fait ordinairement pas.
L’argument génétique
L’inceste, avant d’être un facteur de dégénérescence, est un moyen de renforcer les gènes récessifs. Bien que la plupart des gènes récessifs soient nocifs (sans quoi ils seraient vite devenus dominants), certains ne le sont guère (mutations neutres). La réalité a certainement des explications tenant à la sociologie.
L’argument sociologique
Les ethnologues considèrent souvent que la prohibition de l’inceste est commune à tout ce qui n’est pas aristocratie dans les sociétés humaines (d’où l’exception des pharaons, l’endogamie des souverains d’Europe, l’existence de rallyes dans la très haute bourgeoisie, etc.).
Claude Lévi-Strauss y voit l’articulation entre nature et culture, le fondement social. Le message n’est pas selon lui « N’épouse pas ta sœur », mais bien plutôt : « Donne ta sœur en mariage à ton voisin ».
L’exogamie serait selon lui à la base des échanges et des alliances entre groupes sociaux, leur permettant de s’affirmer en tant que tels. La prohibition de l’inceste serait alors le fondement de l’exogamie en interdisant l’endogamie (dont les limites varient fortement d’une société à l’autre) et le tabou de l’inceste serait alors une construction sociale destinée à défendre l’exogamie en tant que fondement de la société.
Cette approche a toutefois été vivement contestée par certains ethnologues (voir tabou de l'inceste).
Les couples incestueux unis dans le consentement mutuel entre adultes et non-mariés ne sont pas toujours prohibés par la loi (en France, le mariage avec un degré de parenté supérieur à celui de cousins germains demande une dispense), mais le sont parfois par les mœurs.
Malgré l’interdit qui l’accompagne et que Freud croyait universel, l’inceste reste un phénomène non marginal. Lorsqu’il concerne un enfant (mineur sexuel) et un adulte de la même famille, il s’effectue souvent dans un contexte d’abus sexuel, accompagné de secret et de culpabilité qui pèsent lourdement sur les victimes du tabou - ou plus simplement de la violence effectuée sous forme de pression.
L'inceste désigne une relation sexuelle entre membres de la même famille et soumise à un interdit.
Toute la difficulté réside dans la définition de ce que sont des parents trop proches, et il y a de grandes variations selon les sociétés et les époques, et même selon les circonstances (Cf. la Bible, qui montre que l’inceste, normalement interdit, devient un impératif pour sauvegarder une lignée vouée sans cela à l’extinction). Il y a une typologie de l'inceste fondée sur le discours social à propos du degré de proximité et le genre de parenté biologique, imaginaire et symbolique, discours social d'où découle le sentiment incestueux.
Le terme est souvent et abusivement associé à celui de pédophilie car parmi toutes les relations incestueuses, celles entre un parent et son enfant mineur sont les plus violemment condamnées - bien qu’un incestueux soit rarement pédophile et qu’un pédophile abuse rarement de ses propres enfants.
Enfin, le terme peut être employé de manière métaphorique en dehors du champ de la sexualité pour décrire la relation entre deux personnes ou entités très proches (par exemple deux entreprises).
Typologie de l'inceste
La notion d’inceste est une invention humaine du monde de la parole. Elle est variable d’une époque à l’autre et d’un groupe social à l’autre, au service de quelque intérêt. La différence des législations sur l'inceste témoigne de la variation de cette notion, là où elle existe, qui disqualifie son universalité.
L'inceste et la loi
La loi canadienne
L'article 155 du code criminel définit l’inceste comme suit : « Commet un inceste, quiconque sachant qu’une autre personne est, par les liens du sang, son père ou sa mère, son enfant, son frère, sa sœur, son grand-père, sa grand-mère, son petit-fils, sa petite-fille, selon le cas, a des rapports sexuels avec cette personne.»
La loi française
Le terme d'inceste n'est mentionné dans aucun des deux principaux codes (pénal et civil) du droit français. Il a disparu du code pénal après la révolution de 1789. La loi lui a substitué la reconnaissance, comme circonstance aggravante, du fait qu'une agression sexuelle, une atteinte sexuelle ou un viol sur un mineur soit commis par un parent ou tuteur (« ascendant légitime naturel ou adoptif ou toute personne ayant autorité sur la victime »).
Rappelons qu'une atteinte sexuelle qualifie une relation sexuelle consentie ; elle n'est illégale que si elle est commise par un majeur sur un mineur de moins de 15 ans (articles 227-25 à 227-27 du code pénal) ou par une personne (pas nécessairement majeure) ayant autorité sur un mineur de moins de 18 ans, sauf émancipation par mariage ; c'est un délit (jugé devant un tribunal correctionnel). La corruption de mineur (227-22) est un autre délit, qui n'implique ni contacts ni relations sexuelles, mais (entre autres) l'exposition à du matériel pornographique ou à des scènes sexuelles. Une agression sexuelle est une relation sexuelle commise avec violence, contrainte, menace ou surprise (222-22). Enfin un viol est une agression sexuelle comportant une pénétration. C'est un crime, jugé en cour d'assises. Dans tous les cas, il y a des circonstances aggravantes, entre autres si l'auteur a une autorité sur la victime ou si c'est un ascendant n'ayant pas l'autorité. Le consentement est réputé valable à 15 ans (18 si autorité).
En dehors de ces cas, une relation sexuelle incestueuse consentie entre individus majeurs n'est donc pas une infraction.
Le Code civil interdit toutefois le mariage entre parents en ligne directe (article 161), frère et sœur (article 162), oncle et nièce, et tante et neveu (article 163). Il interdit également l’adoption d’un enfant né d’un inceste par son père biologique, si ce père est le frère ou le parent en ligne directe de la mère (article 334-10). Cette disposition permet de ne pas reconnaître la parenté conjointe des incestueux. La Cour de cassation l'a confirmé dans sa jurisprudence (arrêt du 6 janvier 2004).
La loi suisse
L'article 213 du code pénal Suisse (livre deuxième, titre sixième) condamne clairement l'inceste en ces termes :
1 L’acte sexuel entre ascendants et descendants, ou entre frères et sœurs germains, consanguins ou utérins, sera puni de l’emprisonnement.
2 Les mineurs n’encourront aucune peine s’ils ont été séduits.
Historique
Depuis l’Égypte pharaonique et encore récemment dans certains pays comme le Pérou pour la famille des Incas, il était fréquent, dans la noblesse, de se marier et d’avoir des enfants avec un membre, plus ou moins éloigné, de sa famille.
Ces mariages consanguins avaient, au moins, différents sens plus ou moins liés:
- une imitation de caractéristiques divines (Osiris, époux de sa sœur Isis) ;
- une manifestation de puissance (non asservissement aux règles ordinaires) ;
- une concentration de légitimité, assurant aux descendants un maximum d’ancêtres royaux, tout en excluant les autres familles de ces caractéristiques du lignage et, par là, une limitation des risques politiques.
Cette tradition disparaît peu à peu : l’empereur actuel du Japon est le premier de sa dynastie à être marié à une femme ne faisant pas partie de sa famille.
Dans la Rome antique, la violation du serment de chasteté par les vestales était taxé d'incestus et, considéré comme un crime inexpiable, puni par la mort de la coupable, condamnée à être enterrée vivante.
Au Moyen Âge, la parenté spirituelle comptait aussi pour définir l’inceste : toute union parrain-filleule ou marraine-filleul était ainsi prohibée, mais aussi toute union entre un parent (père ou mère) et le parrain ou la marraine de l’un de ses enfants.
L’inceste n’est pas toujours symétrique par rapport au sexe (par exemple : prohibition des relations oncle-nièce sans prohibition des relations tante-neveu).
Les sociétés qui considèrent le père comme quantité négligeable (parfois faute de le connaître) peuvent néanmoins connaître l’inceste (prohibition des relations oncle-nièce, par exemple).
La prohibition de l'inceste
L’inceste est souvent considéré comme criminel, tombant sous un interdit social et pénal et puni par la loi, surtout lorsqu'il est commis sur un mineur sexuel. Dans ce dernier cas, l’inceste a souvent de lourdes conséquences pour la victime - certains parlent de meurtre psychique - dans son développement psychologique, psycho-affectif et psycho-sexuel. Le caractère de cet interdit a considérablement varié selon les sociétés et les époques mais toujours a existé une loi structurante qui réglemente les unions entre les êtres.
Dans l'islam
Le Coran a bien décrit les femmes avec lesquelles le mariage est prohibé à la surate ANNISSAA (IV) verset 23 :
« Il vous est interdit vos mères, vos filles, vos sœurs, vos tantes, vos nièces, vos mères de lait, vos sœurs de lait, vos belles-mères, vos belles-filles placées sous votre tutelle, nées des femmes avec qui vous avez consommé le mariage, les épouses de vos fils, et vos belles-sœurs »
On note que l’Islam interdit en ligne directe, le mariage entre ascendants et descendants à l’infini. En ligne collatérale, l’interdiction touche les frères et sœurs, nièces et oncles, neveux et tantes. Néanmoins, le mariage est permis entre cousins. Les prohibitions résultant de la parenté du lait sont les mêmes que celles de la parenté ou de l’alliance mais seul l’enfant allaité(*) est considéré comme enfant de la nourrice et de son époux, à l’exclusion de ses frères et sœurs. (*): l'allaitement ne sera considéré que si l'âge de l'enfant ne dépasse pas les 24 mois (حولين كاملين ) "CORAN"
Dans les traditions judéo-chrétiennes
L’inceste est souligné dans le talmud avec les deux autres interdits : l’idolâtrie et le meurtre. La bible interdit l’inceste [15, 27]: « Nul de vous ne s’approchera de sa parente, pour découvrir sa nudité » « Nul ne prendra femme, la femme de son père et ne soulèvera la couverture du lit du père »
La prohibition de l’inceste s’étend à des degrés qu’il faut respecter : troisième degré inclus en ligne directe, jusqu’au deuxième en ligne collatérale.
Les peines se diversifiaient allant en cas d’inceste père et fille, mère et fils jusqu’à celle du feu. Pour le moins ; le coupable était excommunié et dans l’incapacité de se marier. La peine capitale était aussi acquise en cas d’inceste spirituel (entre un confesseur et sa pénitente) regardé comme un sacrilège.
Les textes laissent entendre implicitement et, parfois mentionnent explicitement, des relations incestueuses dans les récits :
- Les enfants d’Adam et Ève, sauf à supposer l’existence d’humains de souche non-adamique (ce que suggère l’histoire de Caïn, marqué pour que « qui le rencontre ne le tue pas » (Genèse 4 v.15-17) : comment ses frères et sœurs auraient-ils pu ne pas le reconnaître ?)
- Lot avec ses deux filles (elles l’enivrèrent, après la mort de leur mère, pour perpétuer sa lignée). Le récit se trouve en Genèse 19 v.30-38 ;
- Amnon et sa demi-sœur Tamar, deux enfants du roi David en 2 Samuel 13
L'interdit universel de l'inceste
En général, on rencontre durant toute l’histoire de l’humanité, et cela dans des communautés culturelles très diverses, des interdits très sévères concernant l’inceste. Ce tabou est à peu de choses près universel. Des anthropologues réfutent cette prétention à l'universalité de ce tabou majeur et Malinowski, avec ses Argonautes du Pacifique s'est rendu célèbre en soutenant qu'il n'y a pas de "complexe d'Œdipe" auprès de la population de cet Océan Pacifique et en conséquence pas d'idée d'inceste générée par ce discours social.
Pourquoi y a-t-il partout interdiction de l'inceste
Différentes théories ont tenté d’expliquer l’interdit universel de l’inceste :
- Théories biologiques finalistes : l’inceste entraînerait un danger biologique pour l’espèce. Ces théories mettaient l’accent sur les dangers des mariages consanguins, dangers signalés à nouveau par les généticiens modernes (risque d’extériorisation des maladies génétiques récessives).
- Théories biologiques efficientes : dans ce type d’explication, l’interdit naîtrait de l’horreur instinctive, naturelle de l’inceste fondée sur la “voix du sang”.
- Théories sociologiques finalistes :
Avec Freud, on inscrit l’interdiction de l’inceste directement dans l’ordre du désir et de la loi. Dans la dynamique familiale, en effet, c’est “le père qui dresse son opposition face au désir incestueux des fils pour la mère”. Mais “le complexe d’Œdipe n’est pas réductible à une situation réelle, à l’influence effectivement exercée sur l’enfant par le couple parental”. Il tire son efficacité de ce qu’il travaille aussi au niveau symbolique en faisant intervenir “une instance interdictrice qui barre l’accès à la satisfaction naturellement cherchée”. Alors sur le plan psychanalytique freudien, le tabou de l’inceste représente la résultante de pressions sociales intériorisées aboutissant au refoulement de l’ambivalence sexuelle envers la parenté proche.
La prohibition est nécessaire pour maintenir la hiérarchie entre générations, la discipline et la cohésion familiale, pour éliminer tensions, jalousies, compétitions.
- Pour certains sociologues et anthropologues, l’interdit de l’inceste favorise l’ordre, la paix (évitement des guerres entre tribus voisines), et les relations d’échanges. (Biens donnés à un membre extérieur à la famille lors d’un mariage).
Les conséquences
L’inceste est un meurtre psychique aux lourdes conséquences
L'inceste représente la rupture d'un tabou qui est aussi universel que le tabou du meurtre. L'abolition de la distance, la violation de l'interdit et du tabou prend inévitablement dans l'esprit de l'enfant victime le sens d'une attaque au fondement même de son identité. L'abus met ainsi en cause le processus même de son développement.
En sortant l'enfant de son statut d'enfant et en l'amenant à vivre comme un adulte, des expériences d'adultes, des pensées, des émotions, des sentiments, des sensations d'adultes, l'abuseur lui enlève concrètement le besoin, le désir, les attentes, le dynamisme, la tendance qui le pousseraient à grandir et à chercher, par lui-même, à sa façon, une forme de réponse à son processus de croissance et de développement.
En violant le caractère infantile de l'enfant, l'abuseur brise le mouvement délicat du développement de l'enfant.
En lui fournissant trop tôt des réponses à des questions qu'il ne se pose pas, l'abuseur lui enlève le besoin même de se les poser et d'y trouver réponse par lui-même. Il compromet son développement.
La première réaction des enfants victimes d'inceste en est une de douleur vis à vis de l'absence de protection dont ils ont été l'objet. La prise de conscience de la puissance profondément mortifère de cette agression et de sa signification est à proprement parler intolérable pour l'enfant.
De là découle l'ensemble des comportements qu'on nomme conséquences de l'inceste et qui se résument en une phrase : tout pour ne pas comprendre le sens de ce que la victime a vécu, ne pas comprendre ce que les gens qui ont la responsabilité de le conduire à l'âge adulte ont fait contre lui.
La réalité de l'inceste
L’inceste, malgré la difficulté pour les chercheurs d’établir un indice de prévalence, est très répandue et son phénomène est transgénérationnel. L’inceste est vécu dans la honte et le secret. En fait, l’inceste est un piège qui enferme la victime et les témoins.
Dès sa naissance, le corps de l’enfant est livré à sa famille, puis à des proches, et de tous temps, cette vulnérabilité a poussé des adultes à en profiter. Cette violence impensable est enfouie en nous, elle court-circuite nos pensées et nos actions. Nous ne voulons pas la voir. Les familles incestueuses suscitent en nous des mécanismes inconscients de défense. Nous les mettons en place à notre insu, pour sauver nos représentations parentales, notre idéal familial ou professionnel, et plus largement notre vision de l’humanité. Prenons garde à ces idéologies qui nous font refuser l’évidence du mal et nous protègent de l’angoisse.
En fait, on estime que 90% des cas d’abus faits sur les enfants ne sont pas déclarés aux autorités. On sait que près de 80% de tous les abus sexuels commis sur des enfants sont l'œuvre de proches parents ou de connaissances de la famille.
Selon un sondage mené au Québec, en 2002, 25% des répondants disent connaître au moins une personne qui a été sexuellement agressée dans son enfance. Ce pourcentage augmente à 35% chez les personnes âgées de moins de 35 ans.
Il faut savoir qu’un enfant victime d'inceste subit une profonde blessure, un affront qui condamne la croissance et le sain développement de son identité. Il s’agit d’une blessure identitaire d’une violence si marquante, si déroutante que la victime s'acharne, par tous les moyens, à ne pas reconnaître l'intolérable vérité de ce qu'on lui a fait subir. Chez cette victime, le risque de toxicomanie est sept fois plus élevé et le risque de suicide est multiplié par dix.
Il est important d’adresser cette problématique, d’en parler ouvertement, afin de briser le silence dans lequel les victimes sont enfermées et stigmatisées. En leur offrant des espaces d’accueil et de non-jugement, nous permettons aux victimes de raconter leur récit (sans toutefois les y contraindre), et de se reconstruire.
Il est important d’en parler ouvertement afin de démystifier la froideur de ce mal silencieux, d’offrir aux victimes une écoute empathique et d’exiger la mise sur pied de ressources adéquates en matière d’intervention, de formation, de prévention et de recherche.
Anthropologie
Marque de puissance de la société
De nos jours, un des fondements de beaucoup de sociétés humaines est de proscrire l’inceste. Certains sont même plus catégoriques : une société naît lorsqu’elle définit les frontières de l’inceste. Disons qu’un tel interdit témoigne en tout cas de la puissance des structures sociales qui s’imposent aux choix de l’individu.
Le danger de la banalisation et de la mésinformation
Le risque de banaliser cet acte criminel est de maintenir et de valider la perpétuation d'un crime transmis de façon transgénérationnelle. On ne sait pas avec certitude si cela résulte d’observations biologiques (l’Église catholique s’opposait aux mariages consanguins dès le Moyen Âge, et l'islam s'y oppose depuis plus de 14 siècles , bien avant la découverte de la génétique), ou simplement d’une habitude venant du fait que l’inusité (quel est le frère qui peut avoir envie d’épouser sa sœur, tant elle présente peu de mystère pour lui ?) prend en quelques générations dans une société coutumière le statut d'interdit - puisqu’on a là à faire à un comportement qui ne s’est jamais vu, à une chose qui ne se fait ordinairement pas.
L’argument génétique
L’inceste, avant d’être un facteur de dégénérescence, est un moyen de renforcer les gènes récessifs. Bien que la plupart des gènes récessifs soient nocifs (sans quoi ils seraient vite devenus dominants), certains ne le sont guère (mutations neutres). La réalité a certainement des explications tenant à la sociologie.
L’argument sociologique
Les ethnologues considèrent souvent que la prohibition de l’inceste est commune à tout ce qui n’est pas aristocratie dans les sociétés humaines (d’où l’exception des pharaons, l’endogamie des souverains d’Europe, l’existence de rallyes dans la très haute bourgeoisie, etc.).
Claude Lévi-Strauss y voit l’articulation entre nature et culture, le fondement social. Le message n’est pas selon lui « N’épouse pas ta sœur », mais bien plutôt : « Donne ta sœur en mariage à ton voisin ».
L’exogamie serait selon lui à la base des échanges et des alliances entre groupes sociaux, leur permettant de s’affirmer en tant que tels. La prohibition de l’inceste serait alors le fondement de l’exogamie en interdisant l’endogamie (dont les limites varient fortement d’une société à l’autre) et le tabou de l’inceste serait alors une construction sociale destinée à défendre l’exogamie en tant que fondement de la société.
Cette approche a toutefois été vivement contestée par certains ethnologues (voir tabou de l'inceste).
Les couples incestueux unis dans le consentement mutuel entre adultes et non-mariés ne sont pas toujours prohibés par la loi (en France, le mariage avec un degré de parenté supérieur à celui de cousins germains demande une dispense), mais le sont parfois par les mœurs.
Malgré l’interdit qui l’accompagne et que Freud croyait universel, l’inceste reste un phénomène non marginal. Lorsqu’il concerne un enfant (mineur sexuel) et un adulte de la même famille, il s’effectue souvent dans un contexte d’abus sexuel, accompagné de secret et de culpabilité qui pèsent lourdement sur les victimes du tabou - ou plus simplement de la violence effectuée sous forme de pression.
source: wikipédia.fr
Les amitiés particulières ont un grand effet dans les choix de l'âme et de l'esprit. Elles participent grandement à ce qui touche le groupe entier comme progrès ou retard, angoisse ou apaisement.
Aussi, l'Islam s'intéresse beaucoup à ces rapports avec des personnes qui te marquent et que tu marques, et qui entrent intimement dans ta vie pour un long moment. Si ces rapports débutent et progressent avec noblesse et sincérité, ils sont agréés et bénis par Dieu . S'ils sont vils et bas, ils sont renvoyés aux visages de ceux qui les entretiennent:
{ Ce Jour-là, les amis intimes deviendront ennemis les uns des autres, à l'exception de ceux qui craignent Dieu. Ô Mes serviteurs! N'ayez pas peur, ce Jour-là ! Ne vous affligez pas ! }
[ Sourate 43 : versets 67/68 ].
Comme tu le sais l'Islam est une religion de rassemblement, de concorde et de familiarité. La tendance qui pousse à faire la connaissance de gens et à se mêler à eux est inscrite authentiquement dans ses enseignements.
Car il n'est pas fondé sur l'éloignement vis-à-vis des autres et il n'invite pas ses adeptes à s'isoler totalement et à fuir les obligations de la vie.
Il n'a pas non plus stipulé que la mission du musulman sur la terre consiste à se retirer dans un monastère où à se consacrer à l'adoration dans un ermitage. Non, absolument pas. Car Dieu n'a pas réservé les hauts degrés à ces faibles enfermés sur eux-mêmes.
En effet, l'Envoyé de Dieu a dit:"Le croyant qui fréquente les gens et supporte leur gène est meilleur que le croyant qui ne se mêle pas aux gens et ne supporte pas leur gêne" [ Rapporté par At-Tirmidhî ].
Pourquoi les rassemblements sont-ils prescrits ? A qui la prière en commun du vendredi s'impose-t-elle ? Qui assure les obligations du jihâd et se désigne pour cette tâche dans les moments critiques ? Tout cela implique une Communauté où les liens particuliers et généraux sont renforcés au maximum.
Voilà pourquoi Ibn' Abbâs a répondu à l'interrogation répétée au sujet d'un homme qui jeûnait le jour et priait la nuit, mais qui n'assistait ni à la prière en commun du vendredi ni à d'autres rassemblements en disant ceci:
"Dites-lui qu'il fait partie des habitants de l'Enfer" [ Rapporté par At-Tirmidhî ].
Ceci parce que l'Islam prend un grand soin à ce que ses grands rites soient un lieu de rencontre des musulmans pour qu'ils s'aident mutuellement à les accomplir et puisent, de la pureté de leur atmosphère, les sentiments d'une affection sans tache et d'une sincérité profonde. D'ailleurs, plus le rassemblement auquel le musulman participe avec ses frères est grand, plus les bénédictions divines sont nombreuses en sa faveur.
Il est dit dans le hadîth :"La prière du fidèle en commun avec un autre fidèle est plus profitable que sa prière en solitaire. Et sa prière en commun avec deux fidèles est plus profitable que sa prière en commun avec un seul fidèle. Ainsi, plus ils sont nombreux, plus cela est agréable à Dieu " [ Rapporté par Ahmad ].
Dans une autre version: "La prière en commun de deux hommes dont l'un officie comme imam pour l'autre est plus profitable (pour eux) auprès de Dieu que les prières solitaires de quatre hommes. La prière en commun de quatre hommes est plus profitable (pour eux) auprès de Dieu que les prières solitaires de huit hommes. La prière en commun de huit hommes dont l'un d'eux officie comme imam pour les autres est plus profitable (pour eux) que les prières solitaires de cent hommes" [ Rapporté par At-Tabarânî ].
Ces modèles de conduite exemplaire expriment le désir que l'Islam a de multiplier le nombre des musulmans dans leurs rassemblements et de les voir rassemblés en des groupes compacts plutôt qu'en individus isolés.
Toutefois, la question de l'isolement et de la fréquentation et tout ce qui s'y rapporte comme créations de liens et formations d'amitiés est soumise à de multiples règles.
En effet, tout isolement par rapport à la umma (communauté) fait perdre l'occasion d'accomplir le jihâd consistant à recommander le bien et à interdire le mal, ou affaiblit la défense de l'Islam devant ses adversaires. En ce sens un tel isolement est un crime inacceptable de la part de celui qui le pratique. Les gens ont, du reste, des natures différentes: il y a celui qui se hâte vers les grands rassemblements, entre rapidement en contact avec les uns et les autres, se familiarise avec les nouveaux visages et engage la conversation avec ceux qui lui sont proches et lointains; mais il y a aussi celui qui, lorsque tu le pousses dans les grandes réunions, place un siège autour de lui-même d'où il guette les gens avec vigilance et où il s'enferme dès qu'un homme fait un pas vers lui.
L'Islam a guidé ces deux natures vers leur voie droite. A la première on dira: "Fréquente les hommes en préservant ta Foi". Et à la deuxième on dira: "Le croyant est réservé, tendre, familier et sociable".
L' Islam a toutefois imposé d'éviter les discordes. En effet, lorsque le pays est assailli par les troubles, que ses habitants se mettent à se battre entre eux pour les choses de ce bas monde et que les liens de la vertu sont rompus, le boycott de la corruption devient une forme de protestation, à condition que cela intervienne dans les limites des degrés de changement prescrites par Dieu pour lutter contre le mal par la main, puis par la parole, puis par le coeur. C'est-à-dire l'abstention de lutter contre la corruption est inacceptable de celui qui a les moyens de la changer par la parole ou par la force.
Le boycott est, du reste, une arme utilisée avec bon sens à notre époque. Les nations faibles l'ont utilisé avec succès contre leur ennemi impitoyable, mais, par rapport aux autres armes de lutte, le boycott s'apparente à l'isolement par rapport aux autres moyens de réformisme. C'est-à-dire qu'elle est le refuge pour les faibles lorsqu'ils ne trouvent pas d'autres moyens pour fuir avec leur Foi.
En revanche, si les moyens existent pour éteindre l'incendie des discordes, l'isolement devient comme nous l'avons indiqué un crime flagrant.
A la lumière de ces indications tu comprendras le sens de la Parole de l'Envoyé de Dieu lorsqu'on l'a interrogé:"Quel est le meilleur des hommes, ô Envoyé de Dieu ? Il a répondu: Un croyant qui combat dans le chemin de Dieu avec son âme et ses biens. On lui a dit: Et puis ? Il a dit: Un homme retiré dans une vallée pour adorer son Seigneur" [ Rapporté par Al-Bukhârî et Muslim ].
Cela dit, l'isolement et la fréquentation des gens ne sont pas deux qualités permanentes chez l'homme. Aussi, le musulman est tenu de partager son temps entre la retraite utile et la bonne fréquentation pour sortir dans les deux cas avec ce qui améliore toute son affaire.
C'est sur cette base que nous devons choisir les amis, rechercher les amitiés ou les éviter. Mais la première condition pour une bonne compagnie c'est d'être désintéressée, d'être vouée à Dieu et d'être fructifiée et renforcée dans le chemin de la Foi et de l'excellence. Voilà le sens de l'amour pour Dieu.
Une fois son coeur raffermi par la certitude et embelli par la splendeur de la Foi au point de goûter sa douceur, l'homme verra tous les vivants avec le regard de sa Foi : s'il aime, c'est par principe non par désir de concupiscence, et s'il déteste, c'est par principe non par privation.
Evidemment les troupeaux peuvent se rassembler autour d'une source d'eau douce ou amère, et les gens peuvent se retrouver autour des attraits d'une vie passagère ou permanente, mais ce genre de retrouvailles et ces formes d'affection ne sont pas comparables aux liens d'amour, de pureté, d'entraide et d'abnégation qui naissent entre les hommes aux idéaux élevés. Voilà pourquoi l'Islam honore les sentiments purs de l'amitié et invite les croyants à les vouer à Dieu , à les entretenir pour Sa Face. Il réserve, d'ailleurs à ces sentiments, une récompense élevée qui correspond à leur nature sublime.
L'Envoyé de Dieu a dit : "Dieu a dit: « Ceux qui s'aiment pour Ma Majesté seront à l'ombre de Mon Trône le jour où il n'y aura d'autre ombre que la Mienne » [ Rapporté par Ahmad ].
De même Omar Ibn al-Khattâb rapporte que l'Envoyé de Dieu a dit:
"II y a parmi les serviteurs de Dieu des hommes qui ne sont ni des prophètes, ni des témoins-martyrs. Pourtant, au Jour de la Résurrection, les prophètes et les témoins-martyrs désireront leur position auprès de Dieu. On lui a dit : Ô Envoyé de Dieu ! Indique-nous qui ils sont ! Il a dit: Ce sont des gens qui se sont aimés par l'Esprit de Dieu sans qu'il y ait des liens de filiation entre eux ou des biens qu'ils pouvaient échanger. Par Dieu ! Leurs visages sont illuminés par la lumière et ils sont dans la lumière. Ils n'ont pas peur quand les hommes sont terrifiés et ne sont pas tristes quand les hommes sont affligés". Puis il a récité ce verset: { Non, vraiment, les amis de Dieu n'éprouveront plus aucune crainte, ils ne seront pas affligés } [ Sourate 10 : verset 62 ] [ Rapporté par Abû Dâwud ].
L' amour en Dieu n'est pas à la portée de tous car tout le monde ne répond pas à l'invitation avec toute la sincérité requise. C'est dire que l'homme doit d'abord connaître parfaitement son Seigneur, puis chérir cette connaissance jusqu'à ce qu'elle chasse en lui toute autre considération et qu'elle atteigne le degré de l'amour de Dieu pour lui-même et de la préférence d'agir pour Lui. Ce n'est qu'à ces conditions que l'individu aime véridiquement pour Dieu et déteste véridiquement pour Dieu.
Quant à aimer un grand de ce monde par admiration pour son génie ou un autre pour la douceur de son comportement, cela est une autre forme d'amitié qui ne nous concerne pas ici.
L'Envoyé de Dieu a dit:
"Celui qui possède l'une des trois qualités suivantes retrouve la douceur de la Foi et son goût : L'amour de Dieu et de Son Prophète lui est plus cher que toute autre chose; il aime pour Dieu et déteste pour Dieu; il préfère qu'on allume un brasier et qu'on le jette dedans plutôt que d'associer une quelconque chose à Dieu" [ Rapporté par Muslim ].
Comme l'amour pour Dieu est l'ultime station dans l'échelle d'ascension de la Foi et comme son fruit n'apparaît que chez ceux qui sont nourris par la flamme de la sincérité, l'effusion de cet amour devient le signe d'une perfection et d'une pureté qui mérite la plus grande des récompenses.
L'Envoyé de Dieu a dit:
"Chaque fois que deux hommes s'aiment pour Dieu, celui qui est le plus agréable à Dieu est celui qui aime le plus son compagnon" [ Rapporté par At-Tabarânî ].
Ainsi, ces deux frères qui s'aiment sont sous la protection de Dieu et sous Son égide. On rapporte que l'Envoyé de Dieu a dit:
"Allah a dit : "Mon amour s'impose pour ceux qui s'aiment en Moi. Mon amour s'impose pour ceux qui se rendent visite pour Moi. Mon amour s'impose pour ceux qui s'entraident pour Moi. Mon amour s'impose pour ceux qui deviennent amis par amour pour Moi" [ Rapporté par Ahmad et At-Tabarânî ].
Comme l'influence de l'ami sur son ami est profonde, l'individu est tenu de bien choisir ses frères et d'éprouver leurs fonds pour se rassurer sur leur réalité.
L'Envoyé de Dieu a dit: " L'individu partage la Foi de son ami. Aussi chacun de vous se doit de réfléchir en choisissant ses amis" [ Rapporté par Abû Dâwud ].
S'ils sont des hommes qui l'aident à accomplir le devoir et à préserver les droits et qui le retiennent de toucher au mal, de commettre ce qui est illicite, ce sont des compagnons dans le bien. Il doit s'attacher à eux et prendre soin de leur affection. Sans quoi il doit prendre garde à être trompé par les voies de déperdition qu'ils enjolivent pour lui ou à se laisser aller avec eux aux plaisirs et à la débauche. Le grand ami est celui qui conduit son compagnon vers la réussite dans ce bas monde et le succès dans la Vie future. Quant à l'ami idiot et aliéné, c'est un malheur pour son compagnon. En effet, bien des novices ont été rongés de regrets à cause de cette mauvaise compagnie parce qu'elle les a mis au bord d'un gouffre qui les a entraînés dans la Géhenne.
Allah a dit:
{ Le Jour où l'injuste se mordra les mains en disant: Malheur à moi ! Si seulement j'avais suivi le chemin avec le Prophète ! Malheur à moi ! Si seulement je n'avais pas pris un tel comme ami ! Il m'a égaré loin du Rappel, alors que celui-ci m'était déjà parvenu. Le Démon est traître envers les hommes } [ Sourate 25 : versets 27/29 ].
La nature de l'homme triche souvent avec elle-même. Bien souvent l'homme est prompt à suivre la direction désirée par son compagnon. La contagion a aussi sa loi qui se répand en morale comme elle se répand dans les corps. Il arrive même que l'esprit qui règne dans une réunion ait pour origine une forte personnalité qui répand autour d'elle un débordement de bien qui jaillit de son fond intérieur.
Mais on a constaté que la contagion des méfaits se propage plus rapidement et atteint plus gravement que la contagion des bienfaits. Ainsi, la contagion de fumer des cigarettes se transmet souvent du fumeur à celui qui en était protégé. L'inverse arrive par contre rarement.
Par considération pour ces effets et par sauvegarde des bons caractères et des bonnes habitudes, l'Envoyé de Dieu ordonne de choisir les compagnons dans les réunions:
"Le bon voisin dans une réunion s'apparente au vendeur du musc, si tu n'en touches pas, au moins tu en reçois l'odeur. Le mauvais voisin dans une réunion s'apparente au souffleur, si tu n'es pas couvert par sa noirceur, au moins tu reçois sa fumée" [ Rapporté par Abû Dâwud ].
S'il en est ainsi pour le voisin d'une réunion que tu rencontres occasionnellement pour quelques instants de la journée, qu'en serait-il pour toi avec l'ami de toujours qui te fréquente dans les moments agréables et dans les heures critiques ?
C'est dire que l'amitié des hommes intelligents et pieux peut conduire aux sommets. Quant à l'amitié des imbéciles et des sots, elle pousse rapidement vers les abîmes.
Allah a dit:
{ Les injustes sont amis les uns des autres; Dieu est le Maître de ceux qui le craignent, Ceci est, pour les hommes, un appel à la clairvoyance, une Direction et une Miséricorde en faveur d'un peuple qui croit fermement }
[ Sourate 45 : versets 19/20 ].
L' amitié doit s'appuyer sur la force des certitudes et de la sublimité des actes. Les meilleurs, dont l'individu peut garder la compagnie et sauvegarder l' affection dans ce monde et dans la Vie future, sont ceux désignés dans la Tradition par ces termes:
"Celui qui traite les hommes sans injustice, échange des paroles avec eux sans leur mentir et leur fait des promesses qu'il tient, cet homme fait partie des hommes qui ont atteint la plénitude de la grandeur d'âme, dont l'équité est manifeste et dont la compagnie s'impose". Une fois née, cette amitié pour Dieu entre deux hommes ne perdure que dans l'obéissance au Seigneur et ne se renforce que si les deux amis s'éloignent de l'hypocrisie et de la corruption. Car, si la désobéissance trouve son chemin vers l'un d'eux ou vers les deux, les coeurs changeront et l'amour en sera affecté. Il est dit dans le hadîth :
"Par Celui qui a mon âme entre Ses Mains ! Chaque fois que deux êtres éprouvent de l'affection et de l'amitié ils ne seront séparés que par un péché commis par l'un d'eux" [ Rapporté par Ahmad ].
C'est pourquoi les Compagnons de l'Envoyé de Dieu se servaient de la recommandation mutuelle de s'attacher à la vérité et de s'entraider dans le bien comme une protection pour préserver l'affection entre eux et comme un moyen qui les rapproche du pardon de Dieu et Son agrément. Abû Qalaba rapporte ceci:
"Deux hommes s'étant rencontrés au marché l'un d'eux dit à l'autre: allons nous consacrer à la demande du pardon divin pendant que les gens sont distraits ! C'est ce qu'ils firent. Puis l'un d'eux mourut. Son compagnon le vit en songe, et le mort lui dit: Sais-tu que Dieu nous a pardonné le jour où nous nous sommes rencontrés au marché.
De même Anas Ibn Mâlik rapporte ceci:
" Abdallâh Ibn Rawâha avait pour habitude, lorsqu'il rencontrait l'un des Compagnons de l'Envoyé de Dieu de lui dire: Allons nous consacrer un moment à l'invocation de Dieu. Un jour, il dit cela à un homme mais ce dernier se mit en colère. Ibn Rawâha alla trouver le Prophète et lui dit: Ô Envoyé de Dieu ! Comment trouves-tu Ibn Rawâha qui incite à consacrer un moment à la foi à laquelle tu appelles ? Le Prophète lui dit: Que Dieu accorde la miséricorde à Ibn Rawâha. Il aime les séances des fidèles qui font la fierté des anges" [ Rapporté par Ahmad et At-Tabarânî ].
Il convient, pour les amis, de bien se connaître pour que leur amitié soit fondée sur l'évidence et de manifester l'un pour l'autre les sentiments de respect et d'affection qu'ils ressentent l'un envers l'autre.
L'Envoyé de Dieu a dit:
"Lorsque l'un de vous aime son frère qu'il le lui dise" [ Rapporté par Ahmad ].
De même Anas rapporte ceci :"Pendant qu'un homme se trouvait auprès du Prophète un autre homme passa près d'eux. Le premier homme dit alors : Ô Envoyé de Dieu ! J'aime cet homme.
Le Prophète lui dit: Le lui as-tu dit ? Il dit : Non. L'envoyé de Dieu lui dit: Dis-le lui.
L'homme alla le rattraper et lui dit: Je t'aime pour Dieu. L'autre répondit: Puisses-tu être aimé par Celui pour lequel tu m'as aimé !" [ Rapporté par Abû Dâwud ].
L'Envoyé de Dieu a dit également:
"Lorsqu'un homme fraternise avec un autre qu'il lui demande son nom, le nom de son père et d'où il vient, car cela renforce l'affection" [ Rapporté par At-Tirmidhî ].
Nul doute, l'affinité des tempéraments et de la pensée intervient grandement dans la conclusion des amitiés et le renforcement des liens. Le Proverbe ne dit-il pas :
"Bien des frères pour toi ne sont pas de ceux que ta mère a mis au monde". En effet, il arrive que l'individu, dans la cohue de la vie, rencontre celui avec lequel il sent une attirance et la possibilité de s'entendre avec lui rapidement, comme s'ils se connaissaient depuis des années.
Ceci est attesté par le hadîth suivant:
" Les esprits (des hommes) sont une armée de soldats mobilisés: ceux qui se reconnaissent s'entendent et ceux qui se méconnaissent s'évitent" [ Rapporté par Al-Bukhârî ].
Mais, ce sentiment d'amitié doit être gouverné par le pouvoir du Dogme et de ses exigences. C'est un pouvoir que le croyant puise à travers les exigences de son coeur, ce qui le pousse à aimer pour Allah des gens qu'il n'a jamais vus à cause de la distance ou de l'éloignement dans le temps et l'espace, et à détester des gens auxquels il ne s'est mêlé en aucune occasion, pour la seule raison qu'il affectionne les bons et abhorre les mauvais. Voilà comment ces saines exigences du coeur rehaussent l'individu par rapport à sa position initiale.
Abû Dhar rapporte ceci:
"J'ai dit: Ô Envoyé de Dieu ! L'homme aime d'autres mais n'arrive pas à oeuvrer comme eux. Il m'a dit: ô Abû Dhar ! Tu es avec celui que tu as aimé" [ Rapporté par At-Tirmidhî ].
Parmi les bonnes règles instituées par l'Islam en matière d'amitié, il y a les visites échangées entre amis. Elles doivent être désintéressées et vouées exclusivement à Dieu. Abû Hurayra rapporte que le Prophète a dit: "Un homme ayant voulu visiter son frère dans un autre village, Dieu a préposé un ange qui s'est mis sur sa route. A l'arrivée de cet homme au point où l'ange l'attendait celui-ci lui dit: Où vas-tu ? L'homme dit: Je vais voir un de mes frères dans ce village. L'ange lui dit: y a-t-il un bienfait de ta part que tu entretiens en sa faveur ? L'homme dit: Non. Tout ce qu'il y a c'est que je l'ai aimé pour Dieu - qu'Il soit exalté. L'ange lui dit : Je suis envoyé à toi par Dieu pour t'annoncer que Dieu t'aime comme tu as aimé cet homme pour Lui" [ Rapporté par Al-Bukhârî ].
Les pas de cet homme valent cher. Ils s'apparentent aux pas des combattants dans le chemin de Dieu qui rapportent une immense rétribution.
L'Envoyé de Dieu a dit: "Celui qui rend visite à un malade ou à un de ses frères en Dieu, un crieur l'appelle du ciel et lui dit : Réjouis-toi et que tes pas soit bénis, tu as pris ta place au Paradis" [ Rapporté par Abû Dâwud ].
Il a dit également : "Chaque fois qu'un serviteur visite son frère pour Dieu, un crieur du ciel l'appelle: Réjouis-toi, que le Paradis soit agréable pour toi ! Et Dieu dit dans le Royaume de son Trône: Mon serviteur a effectué une visite pour Moi. Je me dois de le recevoir en hôte. Et Dieu n'acceptera comme rétribution pour lui que le Paradis" [ Rapporté par Muslim ].
Le musulman, même s'il aime le bien pour tout le monde, est plus attaché au bien en faveur de ses amis. Il se réjouit davantage lorsque ses amis sont comblés. Aussi, il convient de faire preuve de générosité envers ses amis quand il le peut:
{ N'oubliez pas d'user de générosité les uns envers les autres. Dieu voit parfaitement ce que vous faites }
[ Sourate 2 : verset 237 ].
L'Envoyé de Dieu aimait, du reste, l'échange de cadeaux entre amis. Il a dit à ce sujet:
"Echangez les cadeaux, car ils éliminent les irritations de la poitrine" [ Rapporté par At-Tirmidhî ].
De même, Aïcha disait: " L'Envoyé de Dieu acceptait les cadeaux et récompensait ceux qui les faisaient" [ Rapporté par Al-Bazzâr ].
Cette grande politesse devient toutefois mauvaise lorsqu' elle succombe au maniérisme. Car l'Islam se fonde sur la lutte contre les simulations et les afféteries et répand la simplicité. Aussi, il se décharge de toute attitude qui renferme de la gêne et de l'adulation. En effet, l'Islam ne vise qu'à entourer l'amitié des marques de prévenance pour embellir sa forme, une fois assuré du fond sain de cette amitié pour en faire un moyen susceptible de rendre la vie aisée et d'atténuer ses souffrances : "Les meilleurs amis auprès de Dieu sont ceux qui sont les meilleurs pour leurs amis. Les meilleurs voisins auprès de Dieu sont ceux qui sont les meilleurs pour leurs voisins" [ Rapporté par Al-Hâkim ].
L'Islam a autorisé l'individu à consommer les mets de son ami comme si c'était un repas pris chez ses parents ou chez ses proches :
{ Il n'y a pas de faute à reprocher à l'aveugle, pas de faute à reprocher au boiteux, pas de faute à reprocher au malade et à vous-mêmes : lorsque vous mangez dans vos maisons, ou dans les maisons de vos pères, ou dans les maisons de vos mères, ou dans les maisons de vos frères, ou dans les maisons de vos soeurs, ou dans les maisons de vos oncles paternels, ou dans les maisons de vos tantes paternelles, ou dans les maisons de vos oncles maternels, ou dans les maisons de vos tantes maternelles, ou dans celles dont vous possédez les clés ou chez votre ami }
[ Sourate 24 : verset 61 ].
Assurément, car le contrat de l'amitié possède une grande valeur et a un effet immense. C'est même parfois la source de secours dans les terribles crises. On l'invoque même dans l'ultime crise face au châtiment de la Géhenne.
Allah décrit l’état des polythéistes au moment où ils s'exposent au châtiment: { Par Dieu ! Nous étions dans un égarement manifeste quand nous vous considérions comme les égaux du Seigneur des mondes. Seuls des criminels nous ont égarés. Il n'y a pas pour nous d'intercesseurs; nous n'avons aucun ami intime } [ Sourate 26 : versets 97/101 ].
En raison des exigences de cette amitié, l'Envoyé de Dieu a dit:
"Ne cherche que la compagnie du croyant et que l'homme pieux soit ton commensal.
http://www.sajidine.com/rappels/ethique/choix_amis.htm
Les arabes de la période pré-islamique considéraient que les directions que prenaient les oiseaux et les animaux étaient des signes précurseurs de chance ou de malchance et ils avaient pour habitude de planifier leur vie en fonction de tels signes.
On fait allusion à la lecture des bons ou mauvais présages dans le mouvement des oiseaux ou des animaux en parlant de Tiyara, du verbe arabe Tara qui veut dire "prendre son envol".
Par exemple, si un individu était en train de voyager et qu'un oiseau bifurquait vers la gauche après l'avoir survolé, il y voyait un signe avant-coureur de malchance imminente et il rebroussait chemin pour rentrer chez lui. L'Islam a invalidé ces pratiques parce qu'elles minent les fondements de Tawhid al- 'Ibada et de Tawhid al-Asma was-Sifate...
1. En dirigeant la confiance (Tawakkoul), qui est une forme d'adoration, à d'autres qu'à Allah;
2. En attribuant à l'homme le pouvoir de prédire l'imminence d'un événement heureux ou malheureux
et en lui conférant la capacité d’éviter le destin d’Allah.
C'est un Hadith d'Al Houssein, petit fils du Prophète, qui sert de base à l'interdiction de la Tiyara. Dans ce Hadith, Al Houssein rapporte que le Prophète a dit : "Quiconque pratique la Tiyara ou y a recours, et quiconque fait prédire son futur ou fait ensorceler quelqu'un n’est pas des nôtres." [Recueilli par at-Tirmidhi.]
«Des nôtres», ici, fait référence à la nation islamique. Par conséquent, la Tiyara est considérée parmi les actes qui font sortir ceux qui y croient du giron de l'Islam. Le Prophète a aussi nié les effets de la Tiyara dans un autre Hadith rapporté par Mou'awiyah Ibn al-Hakam. Mou'awiyah dit au Prophète: "II y a certains d'entre nous qui s'en remettent aux présages du vol des oiseaux." Le Prophète répondit : "II ne s'agit que d'une chose que vous avez vous-mêmes imaginée, ne la laissez donc pas vous arrêter. " [Sahih Mouslim (Traduction anglaise) vol. 4, p. 1209, no. 5532.]
C'est-à-dire ne laissez pas ces signes vous empêcher de faire ce que vous avez décidé de faire, puisque les présages que vous y voyez ne sont que le produit fictif de l'imagination de l'homme et ne sont fondés sur aucune réalité. Ainsi, le Prophète d'Allah a expliqué clairement qu'Allah , Le Plus Glorieux, n'a pas fait de la manière dont les oiseaux volent un signe en relation avec les événements. Aucun succès ou et aucune calamité ne provient du mouvement ou du vol des oiseaux, ni ne sauraient être prédits de cette manière, quand bien même certains événements peuvent coïncider avec une telle interprétation pré-islamique.
À chaque fois que les Sahaba (compagnons du Prophète ) ont été confrontés à des manifestations portant à accorder au vol des oiseaux une signification quelconque, soit en provenance de leurs propres compagnons, soit en provenance de leurs élèves, ils s'y sont opposés de manière catégorique. Par exemple Ikrimah a dit : "Alors que nous étions assis avec Ibn Abbas, un oiseau nous survola et lança un cri; Un homme parmi nous s'exclama alors: "Bon signe! Bon signe!" Ibn Abbas le réprimanda en disant : "II n'y a en cela ni bon ni mauvais signe." [Cité dans Taysir al-Aziz al Hamid p. 428.]
De la même manière, les Tabi'oun (élèves des Sahaba) ont aussi rejeté de la part de leurs propres élèves, parmi la troisième génération des musulmans, toute forme de foi en l'interprétation des signes, par exemple, un jour que Tawous entreprenait un voyage en compagnie de l'un de ses amis, un corbeau lança un cri strident; Son compagnon dit alors: "Bon signe!" Tawous répondit. "Qu'y a-t-il de bon en cela ? Ne m'accompagne pas plus avant" [Ibid.]
II y a cependant une déclaration attribuée au Prophète dans Sahih al-Boukhari [Le plus authentique recueil de Hadith (Traditions prophétiques)] dont le sens peut prêter à confusion. "Trois choses peuvent être de mauvaise augure: Les femmes, les montures [animaux que l'on monte] et les maisons" [Sahih al-Boukhari (Arabe anglais), vol. 7, pp. 447-8, no. 666.]
Aïcha a rejeté cette narration en disant: "Par celui qui a révélé le fourqan (Coran) à Aboul-Qasim (Aboul-Qasim était le surnom du Prophète . Le serment ici, signifie "Par Allah"), quiconque relate cela a menti. Le messager d'Allah a dit que les ignorants parmi les gens avaient l'habitude d'affirmer: " II y a certainement de la Tiyara (mauvaise augure) chez les femmes, dans les maisons et dans les bêtes de somme." Puis elle récita le verset : { Nul malheur n'atteint la terre ni vos personnes, qui ne soit enregistré dans un Livre avant que Nous ne l'ayons créé; et cela est certes facile à Allah } [Sourate 57 – Verset 22] [Recueilli par Ahmad, Al-Hakim et Ibn Khouzaimah.]
Cependant, le Hadith est authentique, mais doit être interprété selon l'une de ses autres narrations qui en précise plus le sens: "S'il devait y avoir une mauvaise augure on l'aurait trouvée dans les chevaux, les femmes et les lieux de résidence." [Sahih al-Boukhari (Arabe anglais), p. 435, no. 649, Sahih Mouslim (Traduct. anglaise), vol. 4, p. 1208, no. 5528-29 et Sounan Abou Daoud (Traduct. anglaise), vol.3, p. 1099, no. 3911.]
De ce fait, le Prophète ne confirmait pas l'existence des mauvais présages. Il désignait seulement les domaines où ils étaient le plus susceptibles de se réaliser, si jamais ils avaient été réels. La raison pour laquelle, ces trois domaines ont été identifiés provient de la fréquence des dégâts qui y sont attachés, du fait qu'en ce temps là, ils constituaient les trois pôles les plus importants de la vie d'un homme.
Par conséquent, le Prophète a prescrit certaines invocations protectrices lorsqu'on prend possession de l'un de ces domaines ou que l'on y entre. Le Prophète a dit :
"Si l'un d'entre vous prend une femme ... il doit lui saisir le toupet, mentionner le nom d'Allah, Le Plus Glorieux, invoquer Sa bénédiction puis dire : Allahomma Inni as-alouka khayraha oua khayra ma jabaltaha alayhi oua aoudhou bika min charriha oua i charri ma jabaltaha alayhi. Ô Allah, je Te demande le meilleur de ce qu'il y a en elle et le meilleur de ce vers quoi Tu l'as prédisposée et je me réfugie auprès de Toi du mal qu'il y a en elle et du mal vers lequel Tu l'as prédisposée. [...] " [Rapporté par 'Amr Ibn Chou'ayb et recueilli par Abou Daoud (Sounan Abou Daoud (traduc. anglaise), vol. 2, p. 579, no. 2155) et Ibn Majah.]
II a été aussi rapporté que le Prophète a dit que si l'un d'entre nous entre dans une maison il doit dire: Aoudhou bikalimatillahi at-Tammati min charri ma khalaq - "Je cherche refuge auprès des mots parfaits d'Allah contre le mal qu'il a créé." [Rapporté par Khawlah Bint Hakim et recueilli par Recueilli par Mouslim ( Sahih Mouslim (traduc. anglaise), vol. 4, p. 1421, no. 6521).]
La tradition orale qui va suivre paraît aussi appuyer les présages. Anas Ibn Malik , citant Yahya Ibn Saïd a dit qu'une femme est allée voir le Messager d'Allah et lui a dit: "Ô Messager d'Allah, il y a une maison dont les habitants étaient nombreux et leur richesse abondante. Ensuite leur nombre diminua et leur richesse disparût. Peut-on la quitter ?" Le Prophète répondit: "Quittez-la car elle est maudite par Allah. " [Recueilli Abou Daoud (Sounan Abou Daoud (traduc. anglaise), vol. 3, pp. 1099-1100, no. 3913) et Malik (Mohamed Rahimouddine, Mouwatta al Imam Malik (Traduc. anglaise), (Lahore: Sh. Muhammad Ashrah, 1980), p. 413, no. 1758).]
Le Prophète les a informés que quitter la maison n'était pas une forme de Tiyara puisque l'endroit est devenu pour eux un fardeau psychologique du fait de leurs malheurs et de leur solitude. Il s'agit là d'un sentiment naturel qu'Allah a consigné dans l'homme.
D'une manière générale, l'être humain tend à détester les endroits et les choses qu'il associe à un malheur qui s'est abattu sur lui et il a tendance à vouloir s'en éloigner le plus possible, même si en définitive l'objet ou l'endroit n'ont pas été à l'origine du malheur. On devrait aussi relever que la requête de quitter la maison a été faite après qu'elle ait été affligée par des événements malheureux et non avant. Il est correct de référer à un endroit ou à des personnes comme étant maudits par Allah du fait des malheurs qui s'abattent sur eux; Maudits dans le sens où ils ont été punis par Allah pour quelque mal qu'ils ont fait. De la même manière, l'homme à tendance à aimer et à vouloir être proche de tout ce qui lui apporte succès et bonne fortune. Ce sentiment n'est pas en soi de la Tiyara, bien que, lorsque mal placé, il puisse mener à la Tiyara et au Shirk. La transition s'opère lorsqu'un individu essaye d'éviter des endroits ou des choses où d'autres personnes ont eu des malheurs ou lorsqu'il essaye avidement de rechercher ce qui a déjà porté chance à d'autres que lui. Il commence alors à attribuer la chance et la malchance aux choses et aux endroits en tant que tels et peut même, à la longue, y pratiquer certains actes d'adoration.
Fal (Bonne augure)
Anas a rapporté que le Prophète a dit: "Il n 'y a ni contagion*, ni Tiyara, mais j'aime le Fal" les compagnons demandèrent alors, "Qu 'est-ce que le Fal ?" Il répondit : "Une bonne parole" [Recueilli par al-Boukhari (Sahih al-Boukhari (Arabe anglais), vol. 7, p. 436, no. 651) et Mouslim (Sahih Mouslim (traduc. anglaise), vol. 4, p. 1208, no. 5519). Voir aussi Sounan Abou Daoud (traduc. anglaise), vol. 3, p. 1098, no. 3906.]
[* Dans une autre narration rapportée par Abou Hourayrah et recueillie par al-Boukhari et Mouslim , dans laquelle le Prophète a nié l'existence de contagion, un bédouin demanda: "Ô messager d'Allah, que dis-tu du cas d'un troupeau de chameaux en santé dans le désert, qui lorsqu 'un chameau malade arrive parmi eux, deviennent tous malades à cause de ce dernier ?" Le Prophète répliqua: "Alors qui a infecté le premier ?" (Sahih al-Boukhari (Arabe anglais), vol. 7, p. 411-12, no. 612) et (Sahih Mouslim (traduc. anglaise), vol. 4, p. 1206, no. 5507). Voir aussi Sounan Abou Daoud (traduc. anglaise), vol. 3, p. 1097, no. 3907. Le Prophète nie, ici, la contagion basée sur des croyances pré-islamiques selon lesquelles sa cause était attribuée à des esprits et à des dieux en dehors d'Allah.]
Reconnaître de mauvais présages dans les événements indique de mauvaises pensées à propos d'Allah et la présence d'idées entachées de Shirk. Bien que le fait de croire aux bons présages tende à être d'une approche plus positive envers Allah , cette croyance entraîne le Shirk d'affecter des pouvoirs divins aux choses créées. C'est pour cette raison que les Sahaba furent très surpris lorsque le Prophète a exprimé une inclination pour le Fal, qui est un bon présage. Cependant le Prophète a défini, à leur intention, où devait s'arrêter le Fal pour qu'il soit islamiquement acceptable. Il s'agit de l'usage de termes optimistes. Par exemple surnommer "Salem" (bien portant) une personne malade ou surnommer "Wajid" (celui qui trouve) une personne qui aurait perdu quelque chose. L'usage de ces termes et de termes similaires ranime l'espoir et l'optimisme chez ceux qui sont frappés d'infortune et produit chez eux un sentiment de bien-être. Il est demandé aux croyants de maintenir un optimisme de tout temps envers Allah. [Taysir al-Aziz al Hamid, pp. 434-5.]
Le jugement islamique à propos des présages
À partir des Hadith susmentionnés, on peut voir clairement que la Tiyara réfère au fait de croire aux présages d'une manière générale. Le principe de projeter la bonne ou mauvaise fortune de quelqu'un à partir du mouvement des oiseaux a été rejeté dans sa totalité par la Sunna du Prophète . Les anciens arabes tiraient des présages des oiseaux, d'autres nations vont chercher leurs présages ailleurs; mais le principe mis en jeu est le même. Souvent, lorsqu'on identifie l'origine des présages, le Shirk qui y est contenu devient encore plus évident. Nous présentons ci-après quelques-uns des innombrables présages que l'on observe à l'heure actuelle dans la société occidentale.
Toucher du bois: Lorsque quelqu'un est content de ce qui lui arrive et qu'il espère que sa chance ne va pas tourner, il dit: "Touchons du bois" et regarde autour de lui à la recherche d'un morceau de bois pour le toucher. L'origine de cette croyance remonte au temps où les gens en Europe croyaient que des dieux vivaient dans les arbres. Pour demander une faveur au dieu arbre, ils avaient pour habitude de toucher l'arbre. Si leur voeu se réalisait, ils touchaient l'arbre à nouveau en guise de remerciement au dieu.
Déverser du sel: Bien des gens pensent que si l'on déverse du sel un malheur s'abattra bientôt. Alors, dans le but de contrer cela, ils jettent le sel déversé par dessus leur épaule gauche. L'origine de ce présage réside dans la capacité du sel à préserver les aliments. Les anciens pensaient que cela était dû à un pouvoir magique du sel. Ainsi déverser du sel devint une mise en garde contre un mal. Comme on pensait que les esprits du mal vivaient de notre côté gauche, jeter le sel déversé par dessus l'épaule gauche était censé apaiser les mauvais esprits.
Briser un miroir: De nombreuses personnes pensent que briser accidentellement un miroir est un signe annonçant sept ans de malheur. Les gens anciens pensaient que leur reflet sur l'eau représentait leur âme. Donc si la réflexion de leur image venait à être détruite (comme lorsqu'on jette un caillou dans l'eau), leur âme était alors également détruite. Lorsque l'on fabriqua des miroirs, cette croyance fut étendue pour les inclure.
Les Chats noirs: Lorsqu'un chat noir croise notre chemin, cela annonce, pour beaucoup, une malchance prochaine. Cette croyance remonte au Moyen âge lorsque les gens croyaient que les chats noirs étaient les animaux de compagnie des sorcières. Les sorcières étaient supposées préparer des potions magiques en mélangeant des cervelles de chats noirs et des morceaux de crapauds de serpents et d'insectes. Si le chat noir d'une sorcière vivait sept ans sans finir dans une potion, il était censé se transformer en sorcière.
Le chiffre 13: Aux Etats-Unis, le chiffre 13 est considéré comme porte-malheur; et dans la plupart des immeubles à appartements, le 13ème étage est appelé 14eme étage. Le vendredi 13 est considéré est considéré comme particulièrement malchanceux et beaucoup de gens évitent de voyager ou de prendre des engagements spéciaux ce jour là. Si quoi que ce soit de mauvais leur arrive ce jour là, ils l'attribuent immédiatement à la journée en question. Ce phénomène n'est pas restreint au petit peuple comme on pourrait faussement le croire.
Par exemple, le commandant de bord de la mission lunaire Apollo de 1970, qui a frôlé le désastre, a expliqué à son retour sur Terre qu'il aurait dû savoir que quelque chose allait arriver. Lorsqu'on lui demanda pourquoi, il répondit que le vol avait eu lieu un vendredi 13, que la mise à feu s'était effectuée à 13:00 heures et que le numéro du vol était Apollo 13. L'origine de cette croyance remonte au dernier souper de Jésus, tel qu'il en est fait mention dans la Bible. Au dernier souper, il y avait 13 personnes. L'un des treize était Judas, l'homme qui aurait trahi Jésus. Le vendredi 13 est censé être particulièrement malchanceux pour deux raisons au moins. Premièrement Jésus est supposé avoir été crucifié un vendredi. Deuxièmement, selon une croyance médiévale, le vendredi est le jour où les sorcières tenaient leurs réunions.
Dans toutes ces croyances, la capacité d'Allah de causer la chance et la malchance se trouve partagée avec Sa création. De même, les sentiments de peur du malheur et d'espoir que des événements heureux surviennent, qui ne doivent être investis qu'en Allah, sont investis en dehors de Lui. De plus on prétend accéder à la connaissance du futur et de l'invisible, caractéristiques exclusives d'Allah. Allah a clairement fait référence à cela dans Son attribut de Alim al Ghayb "Connaisseur de l'invisible". Allah a même fait avouer au Prophète dans le Coran que s’il avait eu connaissance du côté futur de l’invisible, il aurait pu éviter tout malheur. [Sourate 7 – Verset 188]
Par conséquent, croire aux présages constitue clairement un acte de Shirk en contradiction avec tous les aspects majeurs du Tawhid. Ce jugement est davantage renforcé par le Hadith rapporté par Ibn Mas'oud dans lequel le messager d'Allah a dit: "La Tiyara est du Shirk". [Recueilli par Abou Daoud (Sounan Abou Daoud (Traduc. anglaise), vol. 3, pp. 1096-7, no. 3901), at-Tirmidhi et Ibn Majah.]
Abdullah Ibn 'Antre Ibn al-'As a également rapporté que le Prophète a dit: "Quiconque s'empêche de faire quelque chose par Tiyara, s'est rendu coupable de Shirk !" Les compagnons demandèrent : "Quelle est alors la manière de s'en repentir? " II répondit : "Dites « Allahomma la khayra illa khayrok oua la tayra illa tayrok oua la ilaha ghayrok » - « Ô Allah, il n'y a de bien que Ton bien, il n'y a d'oiseaux que Tes oiseaux et il n'y a aucun Dieu excepté Toi. » [Recueilli par Ahmad et at-Tabarani.]
Les Hadith précédents indiquent clairement que la Tiyara (présage) n'était, en aucun cas, limitée au vol des oiseaux et qu'elle inclut toutes les formes de croyance aux présages. Ces croyances prennent des formes différentes d'un endroit à l'autre et d'une période historique à une autre, mais elles ont toutes le Shirk pour dénominateur commun.
De ce fait, les musulmans sont dans l'obligation d'éviter soigneusement tous les sentiments qui prennent leur source dans ces croyances. S'ils se surprennent en train d'agir inconsciemment selon de telles croyances, ils doivent chercher refuge auprès d'Allah et réciter le Dou'a (invocation) mentionnée auparavant. Cette question peut sembler insignifiante et on peut se demander pourquoi on en fait grand cas.
L'islam cependant met l'accent sur ce domaine, car il représente la graine qui pourrait, en se développant, donner naissance au Shirk majeur. Historiquement, l'adoration des idoles, le culte voué à des êtres humains, à des étoiles, etc., n’a pas surgi spontanément. De telles idolâtries se sont développées sur de longues périodes. Parallèlement à la lente érosion de la foi de l'homme en l'unité d'Allah, la graine du Shirk majeur prenait racine et se développait.
C'est pourquoi l'islam, en nous indiquant le chemin dans tous les aspects de la vie humaine, tente d'arracher les pousses des mauvaises graines avant qu'elles ne prennent racine et qu'elles ne détruisent la fondation même de la foi d'un musulman.
http://www.sajidine.com/dogme/association/presages.htm
1. Par islamiates le 02/07/2024
Salam Les sourates sont données à titre d'exemple. Merci pour votre réactivité