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La responsabilité en Islam


La Résponsabilité en Islam - Cheikh Mohamed Al... par Al-Qiyama

Les critères de la responsabilité

La personne responsable selon la Loi de l'Islam, c'est la personne pubère, saine d'esprit et à qui est parvenu l'appel à l'Islam.

Le Messager de Allah a dit  : « La responsabilité est levée pour trois personnes : celui qui dort jusqu'à ce qu'il se réveille, l'enfant jusqu'à ce qu'il devienne pubère et le fou jusqu'à ce qu'il recouvre la raison. » Rapporté par Abou Dawoud.

La puberté

La puberté peut avoir lieu lorsque la personne atteint 15 ans lunaires ou autrement. On comprend donc de cela que le jeune enfant, tant qu'il n'a pas atteint la puberté, n'a aucune responsabilité dans l'au-delà.

Etre sain d’esprit

La personne saine d'esprit, c'est celle qui n'a pas perdu sa raison. Le fou n'est pas responsable.

Avoir entendu l’appel à l’Islam

Il est une condition que l'appel à l'Islam lui soit parvenu : cela signifie que si la personne est pubère et saine d'esprit, elle devient responsable par le simple fait que la base de l'appel à l'Islam lui est parvenue. La base de l'appel à l'Islam, ce sont les deux témoignages, c'est-à-dire qu'il n'est de dieu que Dieu (Allah) et que Mouhammad est le Messager de Dieu (Allah). On comprend donc de cela que celui qui a vécu en étant pubère mais à qui l'appel de l'Islam n'est pas parvenu, n'a aucune responsabilité dans l'au-delà.

Allah di : « ... Nous ne châtions qu'après avoir envoyé un Messager » [Al-'Isra' / 15].

Pendant la période du pèlerinage, les associateurs parmi les arabes se rassemblaient, venant de tous horizons, à la Ka^bah par imitation de leurs ancêtres musulmans, le Messager de Allah les appelait à l'Islam. Il leur faisait alors entendre les deux témoignages :

أَشهَدُ أَنْ لاَ إِلهَ إِلاَّ اللّهُ وَأَشْهَدُ أَنَّ مُحَمَّداً رَسُولُ اللَّه

 c'est-à-dire : je témoigne qu'il n'est de dieu que Allah et je témoigne que Mouhammad est le Messager de Allah.

Ce qu'implique la responsabilité

Le fait d’être responsable signifie que la personne fait partie de ceux qui auront des comptes à rendre au jour du jugement. Il est donc obligatoire sur la personne responsable d'entrer en Islam, d'œuvrer en conformité avec la Loi de l'Islam, de s'acquitter de toutes les obligations et de se garder de tous les interdits.

Ibn 'Umar a rapporté que le Messager de Dieu a dit :

« Vous êtes des bergers et vous êtes responsables de l’objet de votre garde.
Le chef de l’Etat est berger et responsable de ses administrés.
L'homme est berger dans sa famille et responsable de l’objet de sa garde.
La femme est bergère dans la maison de son mari et responsable de l’objet de sa garde.
Le serviteur est berger dans les biens de son maître et responsable de l’objet de sa garde.
L'homme est berger dans les biens de son père et responsable de l’objet de sa garde.
Vous êtes tous bergers et vous êtes responsables de l’objet de votre garde. »

Ce noble hadith renvoie chaque musulman à ses responsabilités ; ainsi, personne ne peut prétendre n'être concerné que par ses propres affaires et nullement par celles des autres. L’on est responsable d'autrui et l’on doit assumer tout manquement à ce sujet. L'homme, légalement responsable (Mukallaf), lorsqu'il a conscience de sa responsabilité non seulement envers lui-même, mais aussi à l'égard de ceux dépendant de lui, il doit s'employer à protéger et à préserver ces derniers comme il le fait pour sa propre personne. Cela favorise ainsi l'émergence d'une société saine et avancée dont les membres veillent à assurer l'essor de leurs administrés et à s'entraider pour l'intérêt et le bonheur communs.

Est mise en évidence dans ce hadith la responsabilité qu'a l'homme, devant Allah , de tout ce qui est sous sa garde ; les responsabilités sont diverses ; ainsi, nous dit le Messager de Dieu , « Le chef de l’Etat est berger et responsable de ses administrés » et devra, le Jour de la Résurrection, répondre de cette responsabilité : a-t-il été juste ? Les pauvres et les nécessiteux étaient-ils, sous son autorité, assurés quant à leur subsistance et à leur protection ? Gérait-il convenablement les deniers de l'Etat de manière à éviter tout gaspillage ? Avait-il confié les affaires administratives et judiciaires à des gens intègres et compétents ? A-t-il développé les ressources de la communauté, assuré à ses administrés une instruction efficiente ou bien a-t-il laissé ces derniers en proie à l'ignorance et au sous-développement ? Le gouverneur sera comptable de tout cela. C'est ce qui se dégage du hadith suivant :

« Dieu interdira le Paradis à tout gouverneur qui aura trompé les sujets que Dieu lui aura confiés »
[ Rapporté par Al-Bukhârî et Muslim ]

Quant à la responsabilité de l'homme dans sa famille - « L'Homme est Berger dans sa famille et responsable de l'objet de sa garde » - elle consiste, d'abord, à lui assurer sa subsistance et à la mettre à l'abri de l'indigence. Il en sera, le Jour de la Résurrection, comptable; d'où la nécessité pour lui de recourir aux moyens les meilleurs et les plus droits et de garantir aux siens une vie honorable.

Un autre devoir qui lui incombe également est celui de diriger sa famille dans le sens de l'obéissance à Allah et de l'initier par rapport aux dogmes et aux règles de politesse de l'Islam ; cela la mettra à l'abri du châtiment du Feu dans la vie ultime.

Allah exalté dit :

O vous qui avez cru ! Mettez-vous, vous et les vôtres, à l'abri d'un feu
ayant pour combustible les Humains et la pierraille.
Il est régi par des Anges rudes et sévères ne désobéissant
à aucun ordre de Dieu et faisant tout ce qu'on leur ordonne
[ Sourate 66 – Verset 6 ]

II est attendu des parents d'abord de se prémunir contre le châtiment de Dieu, cela revient à observer Ses prescriptions, et ensuite de protéger leurs familles. Les parents doivent être un modèle pour leurs enfants en matière de religiosité et de bon comportement, observant un comportement droit, exempt d'inconvenance dans les propos ou de désobéissance aux ordres divins. Les enfants auront ainsi dans le foyer musulman une bonne éducation imprégnée des principes religieux, et seront, sous la direction et l'orientation de leurs parents, à l'image du bon musulman.

Il est cependant malheureux de relever que certains musulmans n'incarnent pas, dans leurs foyers, la morale musulmane ; détachés des orientations sublimes de l'Islam, leurs enfants ne seront pas influencés par la morale prônée par l'Islam, et deviendront, une fois adultes, de mauvais éléments dans la société qui est la leur.

Tout homme se doit de savoir qu'il sera interrogé par Dieu sur son épouse : a-t-il fait preuve de gentillesse à son égard ? Il sera également interrogé sur le comportement qu'il a eu avec les proches qui sont à sa charge : Que leur a-t-il offert ? Et comment les a-t-il réconfortés dans les moments où ils en avaient besoin ?

La femme est également responsable devant Allah ; « La femme est bergère dans la maison de son mari et responsable de sa garde ». L'ordre du foyer lui incombe et elle est le soutien de l'homme dans la vie. Aussi se doit-elle d'être sage dans la direction des affaires domestiques, économe dans les dépenses, de préserver l'équilibre entre les revenus de son mari et les besoins essentiels de la maison ; elle ne doit pas exiger de son époux ce qui est au-dessus de ses moyens, observant le juste milieu dans sa vie, ses habits et sa parure, ne pas gaspiller l'argent dans le seul but d'exhiber des vêtements chers et des meubles raffinés ; cela allant à l'encontre des recommandations du Coran :

{ Ne sois pas prodigue. Les prodigues sont les frères des démons, et le démon est ingrat envers son Seigneur }
[ Sourate 17 – Versets 26-27 ]

De son côté, le Messager de Dieu a dit : « Dieu déteste pour vous les bavardages inutiles, l’excès de questions et la perte de votre argent dans les domaines futiles» [ Rapporté par Al-Bukhârî ]

La femme ne doit jamais perdre de vue que les instants d'aisance ne durent pas indéfiniment, d'où la nécessité, pour elle, de faire des économies pour surmonter la difficulté. Mais le devoir le plus important consiste à éduquer ses enfants, à leur prodiguer des conseils utiles, et à bien les orienter. La femme est plus à même, que l'époux, de diriger et de marquer les enfants parce qu'elle les voit plus souvent, notamment les filles qui sont l'incarnation de la morale et des orientations de leur mère, laquelle doit servir à ses enfants de bon modèle, et être une bonne éducatrice et un excellent guide.

Concernant la responsabilité du domestique, le Messager de Dieu a dit : « Le serviteur est berger dans les biens de son maître et responsable de l’objet de sa garde. » Celui-ci doit être intègre, au-dessus de tout soupçon, préserver les biens de son maître, ne pas emprunter les voies illégales aux fins de tirer profit des biens de son maître, prodiguer à celui-ci des conseils qui vont dans le sens de ses intérêts, et se parer d'intégrité et de sincérité dans les paroles et les actes.

L'homme est également responsable des biens de son père : « L'homme est berger dans les biens de son père et responsable de l’objet de sa garde. » II doit les préserver, les investir, les fructifier et prendre garde à ne pas les dilapider, car ils sont aussi les siens. En les préservant, il le fait à sa propre faveur. Qu'il évite la mauvaise fréquentation ! Celle-ci peut l'amener à la prodigalité et à la dilapidation des biens de son géniteur, condamnant ainsi son propre avenir et s'exposant à la pauvreté et à l'indigence. D'autant que Dieu - pureté à Lui - interrogera les enfants sur l'usage fait des biens de leurs pères. Qu'il les préserve, car c'est pour lui un viatique lui garantissant une vie stable.

Le détail des responsabilités des différentes personnes fait, le Messager de Dieu use d'un langage global qui assigne à chacun, dans la communauté, une tâche procédant de ses fonctions : « Vous êtes tous bergers et vous êtes responsables de l’objet de votre garde. » Le fonctionnaire, le député, le médecin, l'enseignant, l'ouvrier, etc. seront interrogés pour savoir s'ils ont agi en toute sincérité : si c'est le cas ils auront, pour avoir excellé dans le bien, une récompense excellente. S'ils ont menti, fraudé, trompé et gagner des biens par des voies illicites, ils auront, pour avoir fait le mal, une bien mauvaise récompense.

L'impression que l’on garde de la lecture réfléchie de ce hadith illustre et global, est que l'Islam ne se réduit pas à des actes cultuels, il embrasse les affaires aussi bien religieuses que temporelles (Dunyawiyya).

http://www.apbif.org/introduction-a-islam/les-principaux-devoirs/la-responsabilite.html

http://www.sajidine.com/prophete/sa-parole/ahadiths/responsabilite.htm

e6un7

Quand l'église ne sait plus ce qu'elle croit


 L’islam qui est en croissance, ne semble pas plus attiré par le christianisme aujourd’hui qu’autrefois. Les chrétiens, au contraire subissent son attraction et peuvent même être tentés par lui. Cette attraction est très sensible chez un savant qui n’a pas peu contribué à influencer la vision chrétienne de l’islam au XXème siècle, Louis Massignon. Il a implanté dans certains
milieux théologiques deux opinions encore vivantes, à savoir que le Coran est à sa manière une révélation, sans doute écourtée, primitive, mais tout de même une révélation d’essence substantiellement biblique. Ensuite que l’islam est authentiquement, comme il le revendique lui-même, de filiation abrahamique.


Quand on regarde dans nos librairies la littérature favorable à l’islam, le plus souvent écrite par des prêtres chrétiens de descendance massignonienne, on voit que l’attirance pour l’islam dérive de plusieurs sentiments. Une certaine critique de notre modernité libérale, capitaliste, individualiste, compétitive trouve des beautés dans la civilisation musulmane
traditionnelle, à laquelle elle prête des aspects contraires, la stabilité des traditions, l’espritcommunautaire, la chaleur des relations humaines. Ces ecclésiastiques, affolés par le refroidissement de la foi et de la pratique en pays chrétiens, particulièrement en Europe, admirent la dévotion musulmane. Ils s’émerveillent de ces hommes qui, dans le désert ou
dans un hangar industriel de France ou d’Allemagne, se prosternent cinq fois par jour pour la prière rituelle. Ils estiment qu’il vaut mieux croire à quelque chose que de ne rien croire du tout, et ils s’imaginent que puisqu’ils croient, ils croient à peu près à la même chose. Ils confondent foi et religion. Enfin, ils sont heureux de constater la haute place que prend Jésus
et Marie dans le Coran, sans faire attention que ce Jésus et cette Marie sont des homonymes qui n’ont de commun que le nom avec le Jésus et la Marie qu’ils connaissent.
Ce dernier point est grave parce qu’il perturbe la relation entre chrétiens et juifs. Dans cette perspectives les musulmans paraissent « meilleurs » que les juifs, puisqu’ils honorent Jésus et Marie, ce que les juifs ne font pas. Ainsi, judaïsme et islam sont mis en symétrie, avec un avantage pour l’islam. Les juifs aussi mettent en symétrie le christianisme et l’islam,
avec aussi un avantage pour l’islam qui interdit les images et dont le monothéisme est moins problématique. Mais les chrétiens ne peuvent pas sérieusement maintenir cette symétrie et l’Eglise catholique l’a expressément condamné. Si elle l’acceptait, ce serait renoncer à sa filiation à partir d’Abraham, de la prophétie d’Israël, ce serait renoncer à la filiation davidique du Messie, ce serait transformer le christianisme en un message intemporel, coupé de sa
source, de son histoire. L’Evangile alors deviendrait un autre Coran, et se fondrait dans l’universalisme de celui-ci. C’est pourquoi les chrétiens pourraient veiller à expurger de leur discours des expressions aussi dangereuses que « les trois religions abrahamiques », « les trois religions révélées », et même « les trois religions monothéistes » (parce qu’il y en a bien
d’autres). La plus fausse de ces expressions est « les trois religions du livre ». Elle ne signifie pas que l’islam se réfère à la bible, mais qu’il a prévu pour les chrétiens, les juifs, les sabéens et les zoroastriens une catégorie juridique, « les gens du livre », telle qu’ils peuvent postuler au statut de dhimmi, c'est-à-dire, moyennant discrimination, garder leur vie et leurs biens au lieu de la mort ou de l’esclavage aux quels sont promis les kafir, ou païens.
Qu’on emploie si facilement de telles expressions est un signe que le monde chrétien n’est plus capable de faire clairement la différence entre sa religion et l’islam. Sommes nous revenus aux temps de S. Jean Damascène où l’on se demandait si l’islam n’était pas une forme comme une autre de christianisme ? Ce n’est pas exclu. Pour l’historien, c’est une
situation connue. Quand une église ne sait plus ce qu’elle croit, ni pourquoi elle le croit, elle glisse vers l’islam, sans s’en apercevoir. Ainsi ont fait massivement et en peu de temps les monophysites d’Egypte, les Nestoriens de Syrie, les Donatistes d’Afrique du Nord, les Ariens d’Espagne.

Par: Alain BESANçON

http://www.asmp.fr - Académie des Sciences morales et politiques.

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La tricherie et la tromperie en Islam

La tricherie et la tromperie sont des traits méprisables chez une personne.  Déformer sciemment la vérité afin de tromper les autres est un acte qui va à l’encontre de l’honnêteté, laquelle est associée à la sincérité, à la franchise et à l’équité.  Plusieurs passages du Coran et un certain nombre de hadiths laissent entendre clairement que tricher et mentir, que ce soit à l’encontre de musulmans ou de non-musulmans, est strictement interdit.

Du moment où une personne choisit l’islam comme religion, elle doit se montrer honnête et véridique en tout temps et éviter à tout prix la tricherie et l’hypocrisie.  Le Prophète (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) a dit :

« Quiconque prend les armes contre nous n’est pas des nôtres; et quiconque nous trompe n’est pas des nôtres. » (Sahih Mouslim)

Selon une autre narration, le Prophète passa un jour près d’une pile de sacs de grains, au marché.  Il mit la main à l’intérieur de l’un d’eux et sentis de l’humidité, bien que la surface du sac fût sèche.  Il dit à celui qui les vendait :

« Qu’est-ce que c’est que cela? »

L’homme répondit : « Il a été endommagé par la pluie, ô Messager de Dieu. »

Le Prophète dit : « Pourquoi n’as-tu pas mis la nourriture endommagée par la pluie sur le dessus de la pile de sorte que les gens puissent se rendre compte?  Quiconque trompe les autres n’est pas des nôtres. » (Sahih Mouslim)

L’islam encourage l’amour et la sincérité envers les autres musulmans et exige que chacun respecte ses promesses faites envers autrui.  Les musulmans se doivent d’être pieux, sincères et fidèles.  La tricherie et la tromperie sont des traits situés aux antipodes de la noblesse de caractère que doit posséder un véritable musulman.  Il n’y a pas de place, en islam, pour les escrocs, les traîtres, les canailles et les menteurs.

L’islam voit la tricherie et la tromperie comme des péchés abominables, une source de honte pour ceux qui s’en rendent coupables, autant en ce monde que dans l’au-delà.  Le Prophète (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) n’a pas seulement dénoncé ces gens en les excluant de la communauté musulmane en ce monde; il a aussi laissé entendre qu’au Jour du Jugement, chaque traître sera ressuscité en tenant un drapeau identifiant sa trahison.  Un crieur élèvera la voix dans la vaste arène du jugement et le pointera du doigt afin d’attirer sur lui l’attention des autres :

« Au Jour de la Résurrection, chaque traître portera une bannière sur laquelle sera inscrit : « Je suis le traître de untel ou unetelle. » (Sahih al-Boukhari)

L’humiliation des traîtres – hommes et femmes – sera immense.  Ceux qui auront cru que leur trahison avait été oubliée la retrouveront à ce moment, exposée à l’humanité tout entière, inscrite clairement sur une bannière tenue bien haut par leurs propres mains!

Leur honte augmentera encore plus lorsqu’ils croiseront le prophète Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui), le défenseur des pécheurs lors de ce Jour terrifiant.  Car leur crime est si énorme qu’ils seront privés de la miséricorde du Prophète et de son intercession.  Le Prophète a dit :

« Dieu a dit : « Il y a trois types de personnes auxquelles Je m’opposerai au Jour de la Résurrection : un homme qui aura donné sa parole pour ensuite la trahir; un homme qui aura vendu comme esclave un homme libre pour ensuite garder l’argent; et un homme qui aura embauché quelqu’un et profité de son labeur sans lui donner son salaire. » (Sahih al-Boukhari)

Chacun doit s’assurer de ne point se rendre coupable des diverses formes de tricherie et de tromperie présentes dans nos sociétés modernes.  De nos jours, la tricherie est devenue courante dans les examens scolaires, les transactions commerciales, et même entre amis et époux.  Par exemple, coller une étiquette laissant croire qu’un produit fabriqué au pays a été importé est une forme de fraude.  Donner sciemment un mauvais conseil lorsque quelqu’un nous demande notre avis et ainsi tromper la personne, qui s’imagine recevoir de bons conseils, est de l’hypocrisie pure.  Un employé devrait pouvoir faire le travail pour lequel il est payé sans qu’on lui mente ou qu’on le trompe d’une manière ou d’une autre.  Il n’est pas rare, non plus, de voir des membres de gouvernements trafiquer des bulletins de vote pour gagner des élections et tromper ainsi des nations entières.  Tromper son époux(se) est devenu chose courante dans nos sociétés modernes.  Un bon musulman devrait avoir de lui-même une estime trop haute pour se retrouver parmi ceux qui trompent, car il ne veut certes pas tomber dans la catégorie des hypocrites, desquels le Prophète (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) a dit :

« Quiconque possède les quatre caractéristiques suivantes est un pur hypocrite, et quiconque en possède au moins une possède une caractéristique de l’hypocrite jusqu’à ce qu’il s’en défasse : lorsqu’on lui fait confiance, il trahit cette confiance; lorsqu’il parle, il ment; lorsqu’il fait une promesse, il ne la tient pas; et lorsqu’il se dispute avec quelqu’un, il devient injurieux. » (Sahih al-Boukhari, Sahih Mouslim)

Le véritable musulman, donc, évite la tricherie, la tromperie, la trahison et le mensonge peu importe les avantages qu’il pourrait en tirer, car il sait que l’islam considère ceux qui s’en rendent coupables comme de purs hypocrites.

http://www.islamreligion.com/fr/articles/346/

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La politesse dans la conversation en Islam

L'élocution est l'un des grands bienfaits accordés par Allah à l'homme ; par elle Il l'a honoré et l'a distingué de l'ensemble des créatures :

"Le Miséricordieux a fait connaître le Coran. Il a créé l'homme ; Il lui a appris à s'exprimer"
[Sourate 55 - Al-Rahmân - Le Miséricordieux - versets: 1- 4 ].

Ainsi, plus le bienfait est immense, plus son droit est grand, plus le remerciement s'impose pour ce bienfait, plus est blâmable l'ingratitude à son droit. L'Islam a montré comment les gens doivent tirer profit de ce bienfait accordé et comment ils doivent se servir de leurs conversations qui remplissent leurs journées pour le bien recherché et désiré. La plupart des gens ne cessent de parler et leurs langues connaissent rarement le repos. Pourtant, si on recense leurs propos, on découvrira que l'essentiel relève des futilités ou des délires nocifs.

Or, ce n'est pas pour cela qu'Allah a placé les langues dans les bouches et ce n'est pas ainsi qu'on reconnaîtra ce don accordé:

"La plupart de leurs conversations ne comportent rien de bon, sauf la parole de celui qui ordonne une aumône, un bien notoire ou une réconciliation entre les hommes. Nous donnerons bientôt une récompense sans limites à celui qui agit ainsi avec le désir de plaire à Allah" [ Sourate 4 - An-Nissâ' - Les Femmes - verset : 114 ]

L'Islam a accordé un soin particulier à propos des paroles et à la manière de les formuler et de les échanger. Ceci parce que les paroles émanant d'un homme reflètent le degré de son intelligence et la nature de son caractère ; aussi parce que les types de conversations d'un groupe donné déterminent son niveau général et le degré d'enracinement de la vertu dans son milieu.

L'individu doit s'interroger avant de parler à autrui. Y a-t-il quelque chose qui nécessite son intervention ? S'il découvre un motif louable, qu'il parle, sinon il vaut mieux garder le silence. S'abstenir de parler là où ce n'est pas nécessaire est pour lui une forme d'adoration qui rapporte une grande rétribution.

'Abdallâh Ibn Mas'ûd - qu'Allah soit satisfait de lui - a dit : "Par le Dieu Unique! Il n'y rien sur toute l'étendue de la terre qui ait besoin d'être enfermé aussi longuement que la langue !" [ Rapporté par At-Tabarânî ]

De son côté Abdallâh Ibn' Abbâs a dit :

"Il y a 5 choses qui valent mieux que les chevaux pur sang : ne parle pas de ce qui ne te concerne pas, car c'est de l'indiscrétion, en plus tu risques de t'exposer aux pires conséquences ; ne parle pas de ce qui te concerne que lorsque tu en as l'opportunité, car bien des hommes ont parlé inopportunément de ce qui les regarde et ils eurent tort ; ne te mesure ni au magnanime ni au menteur, car le magnanime t'écrase et le menteur te nuira ; parle de ton frère pendant son absence comme tu aimerais qu'il parle de toi et excuse-le de ce que tu aimerais qu'il t'excuse ; agis comme un homme qui estime qu'il recevra des récompenses pour ses bonnes actions et répondra de ses forfaits" [ Rapporté par Ibn Abî Ad-Dunya ]

Le fidèle musulman ne peut agir ainsi que s'il maîtrise sa langue et la domine fermement en la réprimant quand il faut garder le silence et en la contrôlant lorsqu'il veut parler. Quant à ceux qui se laissent mener par leurs langues, elles ne les conduisent qu'à leur perte. Le bavardage produit un tumulte qui fait perdre la raison et le bon sens. Devant ceux qui occupent le devant de la scène dans les réunions pour débiter leurs paroles saccadées, leur auditeur conclut définitivement qu'ils ne tirent pas leurs propos d'une conscience alerte ou d'une pensée profonde. Il en viendrait même à se demander s'il n'y a pas un abîme entre l'entendement et ce flot de paroles débitées !

Du reste, quand l'individu veut rassembler ses idées et revoir ses affaires, il se réfugie dans le silence. Pour faire le point et mettre de l'ordre dans ses idées, il lui arrive même de fuir le tumulte de la ville pour se réfugier dans une campagne silencieuse ou une banlieue calme.

Nul doute, d'ailleurs, que l'Islam recommande le silence et le considère comme un moyen efficace d'une bonne éducation.

Ainsi, parmi les bons conseils donnés par l'Envoyé d'Allah à son Compagnon Abû Dhar :

"Attache-toi au long silence: il chasse le démon et t'aide dans ta Foi" [ Rapporté par Ahmad ]

Assurément, la langue lâchée est une corde molle aux mains du démon qui dispose de son auteur à sa guise. Ainsi, lorsque l'homme ne se maîtrise plus, sa bouche devient une entrée pour les déchets qui corrompent son coeur et multiplient autour de lui les voiles de l'inadvertance et de l'incrédulité. D'autant plus que l'Envoyé d'Allah a dit : " La Foi du serviteur n'atteint la rectitude qui si son coeur devient droit, et son coeur ne devient droit que si sa langue acquière la droiture" [ Rapporté par Ahmad ]

Or, la première étape sur le chemin de cette rectitude consiste pour le fidèle à se laver les mains de ce qui ne le regarde pas et à ne pas s'engager là où on ne lui demande pas: "L'excellence de la Foi de l'individu consiste à laisser de côté ce qui ne le concerne pas" [ Rapporté par At-Tirmidhi ]

Eviter les propos vains fait partie des règles de la réussite et des signes de la perfection. Le Coran munificent l'a mentionné au milieu de deux prescriptions fondamentales de l'Islam, à savoir la prière et l'aumône légale :

"Heureux sont les croyants qui sont humbles dans leurs prières, qui évitent les propos vains,
et qui font l'aumône prescrite" [ Sourate 23 Al-Mu' minûn - Les Croyants - versets: 1- 4 ]

Si le monde entier recensait les propos vains dans les actes et les paroles qui remplissent ses moments d'inaction, il serait stupéfait en découvrant que la plupart des récits publiés, des journaux célèbres et des discours des médias forment un débit ininterrompu de vains propos qui accrochent la vue et attirent l'ouïe sans beaucoup d'utilité. Or, l'Islam abhorre les propos vains parce qu'il répugne les futilités et les bassesses. D'autant que les propos vains, c'est perdre sa vie dans des choses contraires au sérieux et aux activités productrices pour lesquelles l'homme a été créé. C'est pourquoi le degré d'élévation du fidèle musulman auprès d'Allah se mesure en fonction de son éloignement des propos vains.

Anas Ibn Mâlik rapporte ceci : "A la mort d'un musulman, un autre lui a dit, en présence de l'Envoyé d'Allah qui l'a entendu : "Réjouis-toi du Paradis !" L'Envoyé d'Allah a dit à cet homme qui a parlé : "En es-tu sûr ? Peut-être a-t-il parlé de ce qui ne le concerne pas ou a-t-il été avare dans ce qui n'était pas indispensable pour lui". [Rapporté par At-Tirmidhi]

Le radoteur, du fait de la faiblesse du rapport entre sa pensée et son élocution, lâche ses mots inconsidérément. Il lui arrive ainsi de lancer un mot qui cause sa perte ou aliène son avenir. Le proverbe dit du reste: "Plus les propos vains d'un homme sont débités, plus ses erreurs sont multiples".

Un poète dit : "L'homme valeureux meurt des suites d'un écart de son langage Et l'individu ne meurt pas des suites d'un trébuchement du pied". Il est dit aussi dans le hadith :

"Le serviteur lâche un mot et ne le fait que pour amuser l'assistance, pourtant il chute avec ce mot plus loin que la distance entre le ciel et la terre. Et l'individu glisse avec sa langue plus dangereusement qu'en glissant avec ses pieds" [Rapporté par Al-Baïhaqî ]

Aussi, il convient pour l'individu de ne dire que du bien et d'accoutumer sa langue à user des belles paroles. Les belles expressions qui reflètent les sentiments intérieurs de l'âme relèvent de la grande politesse qu'Allah exige des adeptes de toutes les Religions. Ainsi, le Coran indique que les bonnes paroles font partie de la réalité même de l'alliance des fils d'Israël à l'époque de Moussa :

"Nous avons fait alliance avec les fils d'Israël : "vous n'adorez qu'Allah ; soyez bons à l'égard de vos parents, de vos proches, des orphelins et des pauvres. Usez envers les hommes de paroles de bonté; acquittez-vous de la prière; faites l'aumône" [ Sourate 2 Al-Baqara - La Vache - verset : 83 ]

Les bonnes paroles conviennent aussi bien avec les amis qu'avec les ennemis et produisent des fruits agréables. Avec les amis, elles sauvegardent leur affection, maintiennent leur amitié et empêchent les machinations de Satan de briser leur liens et de gâcher leur amitié :

"Dis à Mes serviteurs de prononcer de bonnes paroles. Le démon se glisse entre eux ;
le démon est l'ennemi déclaré de l'homme" [ Sourate 17 Al-Isrâ - verset : 53 ]

Le démon est toujours aux aguets pour piéger les humains ; il veut semer la haine et l'hostilité entre eux et transformer un petit différend en querelle sanglante. Voilà pourquoi il n 'y a que les bonnes paroles qui peuvent lui barrer le chemin. Avec les ennemis, les bonnes paroles atténuent leur dispute et cassent leur emportement ou tout au moins arrêtent l'aggravation du mal et la propagation de ses étincelles malfaisantes :

"L'action bonne n'est pas semblable à la mauvaise. Repousse celle-ci par ce qu'il y a de meilleur: Celui qu'une inimitié séparait de toi deviendra pour toi un ami chaleureux"
[ Sourate 41 Fussilat - Les versets clairement exposés - verset : 34 ]

L'Envoyé d'Allah dit sur la nécessité pour tout le monde de se familiariser et de s'habituer à la bonté du propos : "Vous ne pourrez pas gagner les gens avec vos biens. Tâchez du moins de les gagner par le sourire et le bon caractère " [ Rapporté par Al-Bazzâr ]

D'ailleurs, l'Islam préfère de loin le refus de donner, dit avec politesse, au don fait avec méchanceté et grossièreté :

"Une parole convenable et un pardon sont meilleurs qu'une aumône suivie d'un tort.
Allah se suffit à Lui-même et Il est plein de mansuétude" [ Sourate 2 verset : 263 ]

Les bonnes paroles sont une qualité liée à la pratique du bien et aux formes de bienfaisance qui présente son auteur comme un candidat a l'agrément d'Allah et lui assure les délices inépuisables dans la Vie future. Anas rapporte ceci : "Un homme a demandé au Prophète : Enseigne-moi une action qui me fera entrer au Paradis ! Il lui a dit : Distribue la nourriture, répand la Paix autour de toi et prie la nuit pendant que les gens sont endormis, tu entreras au Paradis en paix" [ Rapporté par Al-Bazzâr ]

De même, Allah a ordonné que notre discussion avec les adeptes des autres religions doit s'inscrire dans ce cadre calme et convenable où il n'y ni violence ni provocation, sauf si un homme unique nous agresse ; dans ce cas on doit l'arrêter dans son emportement et empêcher son agression :

"Ne discutez avec les gens du Livre que de la manière la plus courtoise.
Sauf avec ceux d'entre eux qui sont injustes"
[ Sourate 29 Al- 'Ankabût - l'Araignée - verset : 46 ]

Parmi les gens il y a ceux qui ont un visage impudent et un mauvais caractère, aucune certitude ne peut les retenir contre les gaspillages, et aucune grandeur d'âme ne peut leur imposer les nobles qualités. Ils ne s'embarrassent de scrupules pour dire à autrui ce qu'il n'aime pas et, quand ils trouvent un terrain où ils assouvissent leur nature impulsive et aveugle, ils s 'y lancent tête baissée, dans le cri et la méchanceté. Il ne sied pas à l'homme noble de se quereller avec ce genre d'individus, car provoquer leur impulsivité est en soi une grande corruption et ne pas leur en donner le prétexte est un devoir.

C'est pourquoi le Coran munificent considère comme l'une des qualités propres des serviteurs du Miséricordieux cette attitude protectrice qui consiste à ménager les ignorants :

"Voici quels sont les serviteurs du Miséricordieux: ceux qui marchent humblement sur la terre et qui disent : Paix - aux ignorants qui s'adressent à eux" [Sourate 25 Al-Furqân - La loi - verset: 63 ]

"Quand ils entendent des futilités ils s'en détournent en disant : A nous nos actions, à vous vos actions. Paix sur vous! Nous ne recherchons pas le contact avec les ignorants" [ Sourate 28 Al-Qassas - Le Récit - verset : 55 ]

L'homme, en général, peut réprimer sa colère une ou deux fois avant d'exploser. Or, il est demandé au bon musulman de résister davantage à la provocation pour ne pas permettre au mal d'avoir, en définitive, le dessus dans l'affaire. Sa'îd Ibn al-Musaiyyb rapporte ceci:

"Pendant que l'Envoyé d'Allah était assis au milieu de ses Compagnons , un homme agressa Abû Bakr avec ses paroles, mais Abû Bakr garda le silence. Puis l'homme revint à la charge mais Abû Bakr ne céda pas à la provocation.
Finalement Abû Bakr triompha de cet homme. Au moment où l'Envoyé d'Allah se leva, Abû Bakr lui demanda : me reproches-tu quelque chose, ô Envoyé d'Allah ? Il lui dit : Non. Mais un Ange est descendu du ciel infirmer les propos de cet homme. Quand tu as triomphé de cet homme, l'ange partit et Satan s'installa. Or, je ne peux m'asseoir là où s'installe Satan" [ Rapporté par Abû Dâwud ]

Mais ménager les insolents ne signifie pas accepter la bassesse, car la différence est incommensurable entre les deux états. Dans le premier état il s'agit de se maîtriser face à la provocation et s'interdire, de gré ou de force, de céder à la colère et aux tentations de la revanche. Dans le second état, il s'agit d'une idiotie de l'âme qui s'avilit et s'accommode de ce que ne se permet pas un homme doué de raison et de grandeur d'âme.

Le Coran exprime clairement sa préférence pour le management des effrontés et sa répugnance pour l'acceptation de la bassesse :

"Allah n'aime pas que l'on divulgue des paroles méchantes, à moins qu'on en ait été victime.
Allah est celui qui entend et qui sait. Si vous divulguez le bien ou si vous le cachez,
ou si vous pardonnez le mal, sachez qu'Allah est celui qui efface les péchés et qui est Puissant"
[ Sourate 4 An-Nissâ' - Les Femmes - versets: 148-149 ]

Pour préserver l'échange des paroles et des conversations contre l'impulsivité et les passions, l'Islam a institué, entre autres garde-fous, l'interdiction de la dispute et la circonspection, qu'il s'agisse de dispute fondée ou non. Car il existe des états qui dominent l'âme, lui font miroiter la tentation de s'imposer et de vaincre à n'importe quel prix, et poussent l'individu à provoquer autrui par les paroles et à priser les griefs qui soutiennent sa position et les expressions qui font admettre ses justifications. Ainsi, l'envie de l'emporter devient chez lui plus important que d'exprimer la vérité et de la faire triompher. Voilà comment les caractères d'entêtement et d'égoïsme épousent des formes abjectes, qui ne laissent aucune place à l'explication ou à la sérénité. Or, l'Islam abhorre ces états et les considère comme une menace pour la Foi et la Vertu.

L'Envoyé d'Allah a dit :

" Pour celui qui délaisse la querelle alors que son intervention n'était pas justifiée, on construira une maison en bas du Paradis. Pour celui qui délaisse la querelle alors que son intervention était justifiée, on construira une maison au centre du Paradis. Et pour celui qui a un bon caractère moral, on construira une maison dans les hauteurs du Paradis" [ Rapporté par Abû Dâwud ]

Il y a des gens doués d'une certaine facilité d'élocution qui les incite à accrocher le savant et l'ignorant et rend chez eux la parole comme un désir dominant dont ils ne peuvent se lasser. Quand ce genre d'homme lâche sa volubilité contre les affaires des gens, il ne fait que leur nuire ; et quand il la lance sur les réalités de la Foi, il pervertit leur beauté et déprécie le caractère sacré de la religion. Aussi, l'Islam considère abominable ce type de radoteurs invétérés. En effet, le Prophète a dit :

"L'homme le plus détestable pour Allah est le querelleur invétéré" [ Rapporté par Al-Bukhârî ]

Il a dit également :

"Chaque fois qu'un peuple s'égare après avoir été guidé il s'enfonce dans la dispute" [ Rapporté par At-Tirmidhî ]

Ce type d'homme ne connaît aucune limite au déchaînement de sa langue, il ne veut que parler; il veut uniquement briller par sa parole et s'imposer sans vergogne. Pour lui les mots viennent en premier; le sens vient après. Quand au dessein noble, il occupe éventuellement la dernière position, quand il ne l'élimine pas simplement au milieu de son bavardage sonore.

De nombreux Compagnons rapportent ceci : "Un jour, l'Envoyé d'Allah vint à notre rencontre pendant que nous nous disputions sur une question de la Foi. Il se fâcha terriblement comme on ne l'avait jamais vu auparavant et il nous interpella en ces termes : Attendez ô membres de la Communauté de Muhammad ! Ceux qui ont été avant vous n'ont péri que par cela. Abandonnez la dispute car il n'y a aucun bien, abandonnez la dispute car le croyant ne se dispute pas; abandonnez la dispute, car le comble du péché est que tu restes un de ceux qui se disputent, abandonnez la dispute car je n'intercède pas au Jour de la Résurrection en faveur de celui qui se dispute, abandonnez la dispute car je garantis trois maisons au Paradis - en bas, au centre et dans les hauteurs - pour celui qui délaisse la dispute avec sincérité, abandonnez la dispute, car la première chose que mon Seigneur m'a interdit de pratiquer, après l'adoration des idoles, c'est fa dispute" [ Rapporté par At-Tabarânî ]

Les gens ont habituellement des réunions et des séances où ils échangent leurs conversations. Or, l'Islam déteste les réunions des oisifs qui passent leur temps à scruter les nouvelles et à rechercher les défauts, parce qu'ils disposent d'un surplus d'argent à l'ombre duquel ils se reposent, et parce qu'ils n'ont pas d'autre occupation que celle de s'amuser des affaires des autres.

"Malheur au calomniateur acerbe qui amasse des richesses et qui les compte !
Il pense que ses richesses le rendront immortel ! Non ! Il sera précipité dans l'Enfer"
[ Sourate 104 Al-Humazat - Le Calomniateur- versets : 1- 4 ]

Or, à notre époque, les gens s'assoient de plus en plus nombreux dans les Clubs et les lieux de boissons. C'est là un fléau qui a causé bien des maux à la société, tant ces lieux de réunion sont répandus dans les villes et les villages souvent sans qu'aucune nécessité les justifie.

Il est dit, pourtant, dans le hadith : "Evitez surtout de vous asseoir sur les chemins. Les gens ont dit alors: Ô Envoyé d'Allah ! Nous ne pouvons pas nous passer de nos séances où nous nous rencontrons et parlons.

Il leur a dit : Si vous voulez absolument tenir séance, accordez au chemin son droit. Ils ont dit : Quel est son droit, ô Envoyé d'Allah ?

Il a dit : Détourner le regard, cesser de nuire, répondre à la salutation, ordonner le bien et interdire le mal" [Rapporté par Muslim]

http://www.sajidine.com/rappels/ethique/conversation.htm

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Bilal:le premier muezzin de l’islam était un noir


Personnalités et moralités Bilâl ibn Rabâh par Purcoeur2-

Bilal Ibn Rabah, le premier muezzin de l’islam, était l’un des plus loyaux compagnons du Prophète Mohammed (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) et l’un de ceux à qui ce dernier accordait le plus sa confiance. Il était un exemple vivant de la moralité et du mode de vie de l’islam. Il nourrissait un amour profond pour le Prophète (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) et il était extrêmement dévoué à l’islam. Il était un grand ennemi des infidèles et des idolâtres, bien que cela n’impliquât aucun sentiment personnel ; c’était uniquement parce qu’ils étaient des ennemis déclarés de l’islam et du Prophète Mohammed (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) qu’il éprouvait du mépris pour eux. 

Il est généralement connu sous le qualificatif de « Bilal le Habashi » mais en réalité, sa physionomie ressemblait peu à celle des Habashi ou des Zangi (Noirs d’Abyssinie). Il était de race noire et il avait les cheveux crus. Il était grand et mince, et il avait une large poitrine. Ses joues n’étaient guère proéminentes, pas plus que son nez n’était camus, ce qui fait dire aux historiens qu’il n’était pas un pur Abyssinien ; en effet, son père, qui se nommait Rabah, était arabe, tandis que sa mère, qui se nommait Hamama, était abyssinienne. Il est probable que sa mère ait été une esclave venant de la Mecque ou de Sarat (Sarat est une ville située à mi-chemin entre le Yémen et l’Abyssinie). Certains historiens croient que Bilal est né à la Mecque, mais la majorité d’entre eux sont plutôt d’avis qu’il est né à Sarat, ce qui semble plus juste puisqu’il y aurait eu des races métissées à Sarat. 

 

Sa date de sa naissance fait également l’objet d’une différence d’opinions : selon certains historiens, il serait né en l’an 53 avant l’Hégire, mais selon d’autres historiens, il serait plutôt né en l’an 43 avant l’Hégire ; cette dernière date semble être la plus correcte. 

Bilal (radhia Allahou anhou) fut élevé à la Mecque au sein d’une tribu de Qouraish bien connue appelée Abou Jamah. Aux Jours de l’Ignorance (i.e. durant la période pré-islamique), les membres de cette tribu passaient pour être experts en lecture des lignes de la main. Ils avaient également pour habitude de faire des tirages au sort à l’aide de flèches. Cette tribu était en perpétuel conflit avec Banou Abd Manaf car lorsqu’il y avait eu des hostilités entre Banou Abd Manaf et Banou Abd Dar, elle avait pris parti pour cette dernière. Les autres muezzins du Prophète (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) – Abou Mahdhoura et Amr bin Umm Kulsum – avaient aussi été élevés au sein de la tribu Abou Jamah. On ne saura jamais avec certitude s’il s’agissait d’une pure coïncidence ou si tous les membres de cette tribu avaient une voix harmonieuse. 

Il n’est pas établi de façon sûre qui, dans la tribu de Banou Jamah, était le maître de Bilal et de son père. Certains ont écrit que Bilal était l’esclave d’une noble femme de la tribu, alors que d’autres croient que c’était une veuve de la famille d’Abou Jahl qui était sa maîtresse. Enfin, d’autres ont écrit qu’il était l’esclave de Oumaiya bin Khalaf. 

Bilal (radhia Allahou anhou) éprouvait une aversion instinctive envers les coutumes et les pratiques culturelles de l’époque pré-islamique. Les gens, durant ces Jours de l’Ignorance, étaient dépourvus de toute moralité, de toute gentillesse et n’avaient point de valeurs ; la tromperie était devenue leur seconde nature. 

Allah avait doué Bilal d’une nature vertueuse qu’il a conservée tout au long de sa vie et l’on croit que, grâce à cette nature, lorsque le Messager d’Allah (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) a commencé à prêcher le message de l’Unicité d’Allah, c’est tout naturellement qu’il a répondu à cet appel. Il n’y a aucun doute quant au fait que Bilal (radhia Allahou anhou) n’a pas embrassé l’islam pour des motifs relatifs à ce bas-monde ou pour s’assurer d’être délivré des tourments de l’esclavage. Bien au contraire, en acceptant l’islam, il s’est attiré, de la part des hommes, des tourments d’une intensité insoutenable. Pourtant, il n’avait qu’un seul et unique objectif : s’attirer les bonnes grâces d’Allah. Allah avait illuminé son cœur avec la lumière de la foi ; c’est pourquoi il endura toutes sortes d’atrocités avec une patience et une fermeté d’âme remarquables. Accepter la Vérité sans réserve aucune était en harmonie avec sa nature. Dès qu’il entendit l’invitation à ne croire qu’en un seul dieu, Allah, et à respecter l’égalité de tous les êtres humains, il s’empressa d’y répondre de façon positive, surtout que cette invitation venait de la personne la plus noble de la plus respectable famille, Banou Hashim. Son cœur était aussi limpide que le cristal et il était remplit de sentiments nobles, c’est-à-dire d’affection, de sincérité, d’obéissance et de dévotion. Il lui vint à l’esprit que la personne qui souhaitait abolir les différentes classes sociales de façon à ce que les maîtres et les esclaves se retrouvent tous sur un même pied d’égalité était un homme qui appartenait à la classe la plus noble de la Mecque. Par conséquent, Bilal comprit que cet homme ne pouvait être que le véritable Messager et Prophète du Créateur. Il dut se dire qu’il était impossible qu’une personne jouissant d’une si grande popularité dans toute la Mecque et qui imposait un si profond respect au peuple mecquois risquât de perdre sa bonne réputation, à moins qu’il ne fût le Messager du Seigneur, qui ne fait aucune distinction entre les nobles et le peuple, entre les riches et les pauvres, entre les Arabes et les non-Arabes. 

Ceux qui acceptèrent l’islam, au début, étaient pour la plupart faibles et impuissants. Personne ne les soutenait ou ne se montrait sympathique à leur cause. Alors, sans relâche, les mécréants leur infligèrent les pires tortures. Ligotant les jambes des musulmans, ils les laissèrent littéralement se « dessécher » sur le sol rocailleux du désert. Ils dépouillèrent de leurs biens les plus pauvres d’entre les musulmans et, les jetant sur le sable brûlant ou même sur les charbons ardents, placèrent sur eux de très lourdes pierres. Ils forcèrent d’autres à rester debouts, immobiles, sous le soleil brûlant. Bilal fut torturé de la même façon. Les infidèles cherchaient ainsi à lui faire renier sa foi nouvelle et à lui faire prononcer une profession de foi envers leurs idoles. Mais Bilal ne broncha pas et démontra un sang-froid et une patience remarquables. Les mécréants employèrent toutes les cruautés imaginables pour obtenir de lui qu’il renie sa nouvelle foi, mais ils n’y parvinrent pas. Ils ne lui épargnèrent aucune menace et aucune torture ; mais Bilal (radhia Allahou anhou), en dépit de tout cela, s’accrocha fermement à sa foi. En réponse à leurs menaces et à leurs tortures, il répondait inlassablement : « Nul ne mérite d’être adoré en dehors d’Allah ». Le maître de Bilal, Oumaiya bin Khalaf, fut son persécuteur le plus acharné. Mais encore une fois, en dépit des tortures qui lui étaient infligées, Bilal répétait : « Ahad ! Ahad ! » (Allah est unique ! Allah est unique !). Lorsque ses tortionnaires lui demandaient de répéter la profession de foi aux idoles, Bilal répondait : « Non. Ma langue n’est pas censée répéter ce que vous dites. » 

Selon les documents historiques, le maître de Bilal ligotait souvent ce dernier puis le jetait par terre et le recouvrait d’une peau de vache qu’il surmontait d’une pierre et lui disait : « Tes divinités sont Lat et Ouzza, alors témoigne de ta foi envers eux. » Mais Bilal répondait toujours : « Ahad ! Ahad ! ». Un jour, les mécréants attachèrent une corde autour de son cou et laissèrent des voyous le traîner sur le sol, à l’extérieur, et faire ainsi des va-et-vient entre les deux collines de la Mecque. Or, même sous cette cruelle torture, la langue de Bilal ne faisait que répéter « Ahad ! Ahad ! ». C’est alors que les infidèles, exaspérés, le battirent sévèrement et l’étendirent sur le sable brûlant. Ils placèrent une très lourde pierre sur son corps, mais Bilal persista à ne répéter qu’un seul mot : « Ahad ! Ahad ! ». 

Un jour, Abou Bakr Siddiq, profondément touché par la situation lamentable dans laquelle se trouvait Bilal (radhia Allahou anhou) vint à son secours. « Combien de temps continueras-tu à opprimer ce malheureux ? » lança-t-il au maître de Bilal. Et il acheta ce dernier pour 10 ouqias (environ 23 grammes d’or). Abou Bakr libéra immédiatement Bilal du joug de l’esclavage et en fit un homme libre. En endurant avec patience toutes sortes d’atrocités et d’humiliations par amour pour Allah et Son Prophète, Bilal (radhia Allahou anhou) est devenu un exemple à suivre et un flambeau servant de guide, jusqu’à la fin des temps, à tous ceux qui recherchent la Vérité et la Vertu. Il comprenait ce qu’il gagnait à renoncer à l’idolâtrie et à n’adorer qu’un seul dieu, Allah, et l’empreinte que laissait sur son cœur la vie vertueuse et la bonne moralité inégalée du Prophète (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) était si profonde qu’aucun degré de brutale oppression ou de violence ne pouvait l’effacer. 

Certains historiens affirment que lorsque Abou Bakr voulu lui payer le prix de Bilal, le maître de ce dernier augmenta le prix de 7 ouqias à 9 ouqias. Alors Abou Bakr lui dit : « Même si tu augmentes le prix à 1000 ouqias, je l’achèterai de toute façon. » 

On affirme que Abou Bakr acheta Bilal sur le conseil du Messager d’Allah (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) et que ce dernier offrit même de payer la moitié du prix afin d’atténuer le fardeau financier d’Abou Bakr. Mais ce dernier demanda pardon au Prophète (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) de ne pas accepter son offre et il affranchit lui-même Bilal auquel il confia la garde de son propre magasin. Plus tard, Bilal travailla au service du Messager d’Allah (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui). Lorsque le Prophète (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) donna la permission à ses compagnons d’émigrer à Médine, Bilal émigra avec les autres compagnons du Prophète (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui). Là-bas, il vécut dans la même maison qu’Abou Bakr Siddiq et Amir bin Fahria. À Médine, lorsque le Prophète (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) instaura le lien de fraternité entre les Mouhajirins (les émigrants) et les Ansars (ceux qui les accueillaient), Bilal et Abou Rouwaiha devinrent frères par ce lien. Cela prouve que Abou Rouwaiha (radhia Allahou anhou) n’était pas le frère de sang de Bilal (radhia Allahou anhou). 

Tout comme à la Mecque, à Médine Bilal ne pouvait supporter d’être séparé du Prophète (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui). Il l’accompagna dans toutes les guerres et il l’accompagna également dans tous les voyages qu’il entreprit. C’est pour cette raison qu’il fut nommé premier muezzin du Prophète (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui).

Bilal (radhia Allahou anhou) est d’abord connu pour avoir été le muezzin de la mosquée du Prophète, poste qu’il a occupé jusqu’à ce que le Prophète (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) quitte ce monde. Il se distinguait de tous les autres muezzins par sa voix riche et mélodieuse, par sa parfaite prononciation et par le fait qu’il ait embrassé l’islam dès ses débuts, toutes qualités qui faisaient en sorte que les gens le préféraient aux autres. Chaque fois qu’il avait fait l’appel à la prière et qu’il voulait informer le Prophète (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) que le temps était venu pour lui de mener la prière, il se tenait debout près de la porte de chambre du Prophète et criait : « Hâte-toi vers la prière, hâte-toi vers le succès ! Ô Messager d’Allah, prière ! » Et, entendant ces paroles, le Prophète (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) se hâtait de venir mener la prière. Bilal (radhia Allahou anhou) faisait le iqamah avant le début de chaque prière. Lorsqu’il allait à la prière de l’Eid ou à la prière de la pluie (istisqa), Bilal marchait devant le Prophète en tenant une lance et lançait cette dernière sur le sol, à un ou deux pieds de distance de l’endroit où le Prophète souhaitait se tenir pour mener la prière. Cette lance était l’une des trois lances envoyées par le roi d’Abyssinie en hommage au Prophète (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui). Le Prophète (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) avait fait cadeau d’une des lances à Omar (radhia Allahou anhou) et avait gardé la troisième pour lui-même. C’est ainsi que Bilal eut l’honneur d’avoir la garde de la lance du Prophète durant la vie de ce dernier. 

Il a été relaté que le mariage de Bilal fut organisé par le Prophète (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) lui-même. Un jour, les fils d’Aboul Boukair vinrent voir le Prophète (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) et dirent : « Ô Messager d’Allah, nous aimerions que tu trouves un mari pour notre sœur. » Le Prophète (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) répondit : « Pourquoi ne la mariez-vous pas à Bilal ? » En entendant cela, ils s’en allèrent, mais revinrent quelques jours plus tard et firent la même demande, à laquelle le Prophète (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) répondit la même chose. Ils s’en allèrent à nouveau et revinrent, encore une fois, quelques jours plus tard, et firent la même demande. Cette fois le Prophète (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui), après leur avoir répondu la même chose, ajouta : « Bilal est un des habitants du Paradis ; vous devriez marier votre sœur à lui. » Alors, en entendant cela, ils marièrent leur sœur à Bilal. Bilal (radhia Allahou anhou) eut d’autres femmes après ce mariage. Selon Qatadah, il a également épousé une femme de la tribu de Banou Zouhra. Il a aussi été rapporté qu’une de ses femmes était Hin-oul-Khoulania, qui venait du Yémen. Bilal n’eut aucune progéniture de ces mariages. 

Une fois, Bilal rapporta à sa femme un hadith du Prophète (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui), mais sa femme émit des doutes quant à son authenticité. Fâché, Bilal se rendit chez le Prophète (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) et lui raconta sa dispute avec sa femme. Le Prophète (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) l’accompagna chez lui et dit à sa femme : « Tu devrais t’en remettre à Bilal pour tout ce qui me concerne et ne pas lui donner matière à se fâcher. »

Bilal (radhia Allahou anhou) abandonna l’appel à la prière après la mort du Prophète (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui). Il nourrissait un amour si profond pour le Prophète (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) que l’idée même de faire l’appel à la prière alors que ce dernier était mort lui était insupportable. Il avait eu pour habitude de faire l’appel à la prière d’abord et avant tout pour le Prophète qui, en réponse à cet appel, se présentait pour la prière. Durant ses séjours à Médine et en Syrie, après la mort du Prophète (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui), les gens le supplièrent à plusieurs reprises de faire le adhan, mais il refusa à chaque fois sauf à une occasion, lorsque Omar (radhia Allahou anhou) visita Damas et lui demanda de faire le adhan. Il accéda à la demande du calife et ce fut le dernier appel à la prière qu’il fit de son vivant. Dès que la nouvelle se répandit que Bilal allait prononcer le adhan à la prière de Fajr, les gens devinrent très excités et, en liesse, ils se précipitèrent vers la mosquée. Au moment où la voix de Bilal s’éleva dans l’air, une vive émotion étreignit les prieurs. Ils se rappelèrent l’époque où le Prophète (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) était toujours vivant et où Bilal récitait le adhan. Les historiens rapportent que tous les fidèles assemblés dans la mosquée fondirent en larmes ; Omar (radhia Allahou anhou) et les plus vaillants guerriers de l’islam qui étaient sur place étant incapables de contenir leurs larmes, tous les imitèrent. 

Certains savants croient que la façon de réciter le adhan que l’on entend aujourd’hui un peu partout dans le monde musulman est la même que celle de Bilal, à l’origine. Il y a cependant une chose qui doit être clarifiée à ce sujet : le Prophète (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) n’avait pas nommé Bilal au poste de muezzin pour le rythme ou la mélodie de sa voix ; c’est plutôt pour sa grande piété, pour sa profonde dévotion dans ses actes d’adoration et pour son assiduité aux prières à la mosquée qu’il avait été choisi pour cette tâche importante. 

Il a été rapporté que le Prophète (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) attachait une importance toute particulière à l’éducation de Bilal (radhia Allahou anhou). Une fois, le Prophète (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) lui dit : « Ô Bilal ! La meilleure action que puisse accomplir un croyant est de lutter dans le sentier d’Allah. » Le Prophète (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) lui enseigna également l’humilité : « Ô Bilal ! Soit toujours humble et satisfait de ce que tu as et meurs comme ceux qui sont satisfaits. » 

De temps à autres, le Prophète (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) lui donnait aussi des instructions concernant la distribution du surplus de richesses qui était entre ses mains. Il lui disait : « Bilal, une certaine quantité de richesses s’est accumulée chez moi et je ne veux point les garder ; alors prends-les et distribue-les aux nécessiteux afin que mon cœur soit soulagé de ce fardeau. » En fait, ce que souhaitait le Prophète (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) c’était enseigner à Bilal, par l’exemple, comment un homme peut cultiver le contentement dans sa vie quotidienne et délaisser les richesses. Bilal suivit à la lettre les instructions du Prophète (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) et s’avéra totalement fidèle et dévoué à ce dernier jusqu’à son dernier jour. Il était au service du Prophète (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) en permanence, jour et nuit, en toutes circonstances, que le Prophète (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) fût en déplacement ou qu’il demeurât en ville, en temps de guerre comme en temps de paix, mais jamais le Prophète (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) ne le traitait comme un serviteur. Bilal (radhia Allahou anhou) faisait montre d’une profonde dévotion envers le Prophète (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) ; il ne pouvait supporter que ce dernier éprouve quelque inconfort que ce soit et consacrait sa vie à répondre à son appel. Durant les batailles qui les opposaient à leurs ennemis, Bilal courait sans cesse entre le campement du Prophète (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) et le champ de bataille, transmettant aux troupes des communiqués, des ordres ou des instructions de la part du Prophète. Lorsque le Prophète (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) fit son entrée victorieuse dans la ville de la Mecque et qu’il entra dans la Kaaba, trois hommes l’accompagnaient : le premier était Bilal (radhia Allahou anhou) et les deux autres, Othman bin Talha (qui portait la clé de la Kaaba) et Othman bin Zaïd. Puis, après qu’ils y furent entrés, Bilal entreprit de réciter l’appel à la prière. 

Après la mort du Prophète (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui), il continua de réciter le adhan pendant quelques jours seulement, puis demanda à Abou Bakr (radhia Allahou anhou), le calife, de le dégager de cette tâche et de le laisser partir pour la Syrie en compagnie des moujahidin (soldats). Il a été rapporté qu’après la mort du Prophète (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui), chaque fois qu’il prononçait le nom de ce dernier lors de la récitation du adhan, il éclatait en sanglots, incapable de se contrôler tellement l’absence du Prophète (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) lui était pénible. Et ceux qui l’écoutaient, pris de la même émotion, l’imitaient à leur tour. Sans le Prophète (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui), il se sentait si abattu qu’en dépit de ses soixante ans, il prit la décision de renoncer à la vie paisible qu’il menait à Médine et de consacrer le reste de sa vie à la guerre sainte dans les contrées éloignées. Il participa à quelques batailles et s’installa ensuite sur une petite terre lui appartenant en banlieue de Damas, terre qu’il cultiva et dont il tira sa subsistance. 

Après le règne du premier calife, on assigna à Bilal certaines tâches au sein du gouvernement. Il a été rapporté que lorsque le deuxième calife, Omar bin Khattab (radhia Allahou anhou) somma Khalid ibn el-Walid – l’Épée d’Allah – de venir expliquer certaines irrégularités, c’est Bilal qui, devant toute une assemblée, retira son turban à Khalid pour lui attacher les mains avec, et il ne le défit de ses liens qu’après que Khalid eût offert des explications satisfaisantes sur les charges qui pesaient sur lui, après quoi Bilal lui offrit ses excuses les plus sincères. 

Un autre épisode nous démontre à quel point Omar tenait Bilal en haute estime. Un jour, Abou Soufyan bin Harb et Souhail bin Amr, accompagnés d’autres chefs arabes bien en vue, vinrent solliciter une audience au calife (Omar). Par pure coïncidence, Bilal et Sohaib (qui était aussi un ex-esclave) arrivèrent peu après et avec la même intention. Lorsque Omar apprit leur arrivée, il fit aussitôt entrer Bilal et Sohaib tandis que les chefs arabes, qui étaient arrivés les premiers, restèrent attendre à l’extérieur. Incapable de se contenir plus longtemps, Abou Soufyan se tourna vers ses compagnons et observa : « C’était notre destin de subir cette humiliation. Les esclaves sont reçus en audience tandis que les nobles d’Arabie attendent à la porte. » Ce à quoi Souhail bin Amr rétorqua : « Mais qui devons-nous blâmer pour cela ? Le Messager d’Allah nous a tous invités à l’islam, mais nous avons non seulement refusé de répondre à son appel, nous lui avons également opposé une forte résistance. Par contre, ces esclaves ont immédiatement répondu à son appel. Il est donc de leur droit, aujourd’hui, d’être favorisés par rapport à nous, en ce monde comme dans l’au-delà, et nous n’avons aucune raison de nous plaindre. » 

Durant le califat d’Omar (radhia Allahou anhou), alors que l’on préparait les registres d’allocations et de salaires, le calife envoya une lettre à Bilal – qui était avec l’armée, en Syrie – lui demandant de lui faire savoir avec qui son nom devait être inscrit. « Inscrits mon nom avec celui d’Abou Rouwaïha, que je n’abandonnerai jamais, à cause du lien fraternel établi entre lui et moi par le Prophète (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) » répondit Bilal (radhia Allahou anhou). 

Hormis les épisodes sus-mentionnés, l’histoire ne nous fournit aucun autre rapport sur sa vie après la mort du Prophète (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui). Il a été rapporté qu’il avait rejoint l’armée des musulmans en Syrie. Mais vers la fin de sa vie, il s’était complètement retiré de la vie publique. Comme nous l’avons mentionné plus haut, il avait fait l’acquisition d’une terre en banlieue de Damas et c’est là qu’il termina ses jours, isolé du monde mais en paix. Après cela, on n’entendit plus parler de lui sauf la fois où Omar, en tant que calife, lui avait demandé de faire le adhan à la demande des compagnons du Prophète (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) qui l’accompagnaient. 

C’est en l’an 20 de l’Hégire que Bilal (radhia Allahou anhou) quitta ce monde, à Damas. Il avait 70 ans, c’est-à-dire le même âge qu’Abou Bakr. On rapporte qu’il est mort d’une épidémie semblable à la peste et que sur son lit de mort, il était très heureux à la perspective de retrouver le Prophète (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) et ses compagnons qui avaient déjà quitté ce monde. Lorsque sa femme se mit à pleurer amèrement, à son chevet, il la consola en lui disant : « Ne pleure pas. Pourquoi pleures-tu ? J’ai hâte de retrouver le Prophète (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui), ainsi que les autres compagnons, après une si longue séparation. Si Allah le veut, je les reverrai tous demain. » Et en effet, il expira le lendemain.

Il fut enterré à Damas, près de Bab as-Saghir. Encore aujourd’hui, sa tombe est visitée par de nombreux musulmans qui viennent faire des dou’as pour lui. 

La crédibilité dont jouissait Bilal parmi les gens était si grande qu’ils auraient refusé de croire leurs propres yeux plutôt que de douter un instant d’un hadith rapporté par lui, car il était connu pour tenir la vérité en grande estime en toute matière qui concernait les actions ou préceptes du Prophète (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui), mais aussi pour les affaires qui concernaient le commun des mortels. Lorsque Abou Rouwaïha (radhia Allahou anhou), son frère en islam, voulut demander la main d’une femme appartenant à une tribu des plus respectables, il demanda à Bilal d’intercéder en sa faveur. Bilal l’accompagna et dit, dans les termes les plus clairs, aux tuteurs de la femme : « Je suis Bilal bin Rabah et voici mon frère Abou Rouwaïra, qui souhaite établir une relation matrimoniale avec vous. J’aimerais attirer votre attention sur le fait que c’est un homme très colérique. Il revient donc à vous d’accepter ou de refuser de lui donner votre fille en mariage. » En entendant cette déclaration des plus claires de la part de Bilal, les parents de la femme acceptèrent la demande en mariage d’Abou Rouwaïra, car ils savaient qu’ils ne pouvaient passer outre à la recommandation de Bilal. 

En considérant les différents aspects de la vie de Bilal, ses qualités qui ressortent le plus sont sa parfaite honnêteté et son intégrité. C’est d’ailleurs pour cette raison que le Prophète (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) avait confié à Bilal l’administration de la Trésorerie (baitoul mal). Il avait également la charge du ménage du Prophète (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) ; il demeurait disponible en tout temps, même au moment de la mort du Prophète (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) où il fut inclus parmi le groupe très restreint de gens qui procédèrent aux rites funéraires islamiques sur le Prophète. Ce fut Bilal qui aspergea d’eau le tombeau du Prophète (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) ; il eut ainsi l’honneur et le privilège d’accomplir pour le Prophète le dernier rite funéraire. 

Bilal, de par sa grande sincérité, était un extrémiste de nature. Il aimait profondément et haïssait intensément. Il aimait profondément Allah et Son Prophète (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) et il était totalement dévoué à l’islam. Mais il était, en même temps, un implacable ennemi des infidèles et des polythéistes ; jamais il n’essaya de dissimuler le sentiment de mépris qu’il éprouvait envers eux. 

Bilal (radhia Allahou anhou) ne laissa aucun héritage sous forme matérielle ni ne laissa de descendance après lui, mais il laissa une chose unique en ce monde : le adhan. L’appel à la prière est récité depuis quatorze siècles à travers le monde, et jusqu’à aujourd’hui il fait renaître à la mémoire des musulmans le souvenir du premier muezzin de l’islam, Bilal bin Rabah (radhia

Allahou anhou).

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