Historique
L’adoption, à l’époque préislamique, se pratiquait couramment. La population était regroupée en différentes tribus où l’enfant portait son prénom, suivi du prénom de son père et, pour terminer, du nom de la tribu. L’enfant n’était jamais délaissé par les siens.
Nous pouvions aussi retrouver la méthode du troc, les parents confiaient leur enfant en échange de biens matériels ou de différents services. Cette méthode est inacceptable aujourd’hui, mais elle était souvent pratiquée à cette époque.
Lors de l’apparition de l’Islam, le Coran interdisait la complémentarité entre l’adoption et la filiation naturelle. Pourtant, dans plusieurs versets du Coran nous pouvons y retrouver la gratitude des Croyants pour les orphelins.
Interdiction à l’adoption
Dans certains pays du Maghreb, des jurisconsultes musulmans ne font pas la distinction entre l’adoption contractuelle qui consiste au marchandage, et l’adoption humanitaire, qui procure une famille à un enfant qui en est dépourvu. Ils ont tout simplement interdit l’adoption peu importe la forme qu’elle prend.
Par contre, le Coran reconnaît la paternité sous trois conditions :
De plus, le Coran incite les Croyants à aider les orphelins et à les respecter dans leurs droits. En conséquence, les musulmans favorables à l’adoption répondent à ces objections en soutenant :
L’affiliation de Convention et la kafala
Les pays islamiques, qui représentent plus d’un cinquième de la population mondiale, se sont opposés à la ratification du rapport de la Convention Internationale aux droits de l’enfant en y apposant des réserves. Cette convention allait à l’encontre de leurs droits autant éthiques que religieux. Les dispositions de l’article 14 de la Convention, concernant la religion, versus les articles 20 et 21, en rapport avec l’adoption sont en contradictions avec les principes islamiques.
Malgré cela, en accord avec la Convention, certains droits islamiques reconnaissent les droits de l’enfant et la protection qu’il faut apporter à ceux-ci en se basant sur la kafala. La kafala, ou recueil légal, donne droit non pas à un lien de parenté, mais plutôt à la prise en charge de l’éducation d’un enfant orphelin et à une obligation de veiller à ce qu’il ne manque de rien. Nous la comprenons comme étant une tutelle légale de l’enfant.
La tutelle est notariée, lorsque que l’enfant est confié à des parents proches; la tutelle, ou kafala, est judiciaire lorsque qu’un jugement est rendu après enquête. Sur le plan international, le transfert de filiation ne semble pas possible dans le cas des pays islamiques.
Qu'est ce que l'adoption au sens moderne du terme ?
Voici ce que nous trouvons dans le Dictionnaire Webster : adopter est prendre dans sa famille l'enfant de quelqu'un d'autre par une procéure légale et de l'élever comme s'il était le sien. Cela signifie qu'un enfant adopté ne portera plus le nom de son père biologique et aura donc pour résultat qu'il ou elle sera coupé (e) de tous les droits ou responsabilités envers ses parents biologiques et sera traité(e) alors comme l'enfant à part entière de ceux qui l'adoptent.
2. Comment est abordée l'adoption en Islam ?
« Il (ALLAH) n'a point fait de vos enfants adoptifs vos propres enfants. Ce sont des propos (qui sortent) de votre bouche. Mais ALLAH dit la vérité et c'est Lui qui met dans la bonne direction. Appelez-les du nom de leurs pères : c'est plus équitable devant Allah. Mais si vous ne connaissez pas leurs pères, alors considérez-les comme vos frères en religion ou vos alliés. Nul blâme sur vous pour ce que vous faites par erreur, mais (vous serez blâmés pour) ce que vos cœurs font délibérément. [...] » (Sourate 33 verset4-5)
L'adoption était largement répandue en Arabie et dans le reste du monde lorsque l'Islam a été révélé. Le Prophète Mohammad (PBAsl) lui-même avait Zaïd comme fils adopté. Il était appelé "Zaïd fils de Mohammad".
Le Coran a alors permis de fixer des règles spécifiques sur la relation juridique entre un enfant et sa famille adoptive, qui permettent à l'enfant de s'épanouir à tous les niveaux sans être déchu de son identité :
- l'enfant doit conserver le nom de ses parents biologiques
- l'enfant ne peut pas prétendre avoir un droit sur l'héritage venant de ses parents adoptifs, toutefois il est permis et même souhaitable que le père adoptif fasse de son vivant, un testament en faveur de son fils ou de sa fille adoptive
- l'enfant à un droit d'héritage sur ses parents biologiques
- Il est conseillé à la mère adoptive d'allaiter l'enfant car devenu pubère, il n'est pas un Mahram et peut se lier maritalement avec l'un des membres de la famille car il n'existe pas de lien sanguin.
- Les biens et les richesses de l'enfant doivent être protégé et non utilisés par les parents adoptifs
L'islam est formel : voler une part de cet argent est considéré comme un grand péché comme le précise le Saint-coran : « Ceux qui mangent (disposent) des biens des orphelins ne font que manger du feu dans leurs ventres. Ils brûleront dans les flammes de l'enfer » (Sourate 4 verset 10)
Ainsi, s'il s'agit pour un homme et une femme de prendre en charge un enfant qui est orphelin ou qui n'a aucun soutien et de s'occuper de lui comme de leur propre enfant, en lui accordant toute la tendresse et la douceur dont il a besoin, en lui assurant sa prise en charge matérielle et en lui donnant une bonne éducation (morale, spirituelle, intellectuelle...), sans porter atteinte en aucune façon qui soit à sa véritable filiation, alors, cela est considéré comme un acte très méritoire aux yeux d'Allah.
Bienveillance et solidarité dans l'Islam
L'Islam encourage la prise en charge des orphelins et des pauvres. D'ailleurs, le Prophète Mohammad (PBAsl), lui-même orphelin, a dit : "Moi et les gardiens des orphelins seront ensemble au paradis" ; il a aussi appelé les musulmans à donner le meilleur traitement aux enfants dans la misère. Même une caresse sur la tête d'un enfant ou une tape sur son épaule est un acte de vertu aux yeux d'Allah. L'Islam donne aussi un très sérieux avertissement à ceux qui disposent à leur profit des biens des orphelins.
En conclusion : L'islam reconnaît à chaque enfant le droit à une filiation paternelle qui est un droit imprescriptible. C'est pour cette raison qu'il a interdit l'adoption formelle qui prive l'enfant de ce droit. Cependant, il n'empêche pas qu'une famille intègre en son sein un enfant étranger et le protège, il y invite plutôt.
http://www.quebecadoption.net/adoption/preadopt/islam.html
http://www.lffm.org/modules.php?name=News&file=article&sid=94
L’hospitalité est l’un des principes moraux les plus important de la religion musulmane, car il s’agit non seulement d’une des plus grandes qualités du prophète Abraham (PBSL), mais surtout d’une prescription de la plus haute importance du prophète Muhammad (PBSL) :
« Quiconque croit en Dieu et au Jour Dernier, doit bien traiter son hôte »
« Quiconque croit en Dieu et au Jour Dernier doit accorder a son hôte son dû.
Mais quel est son dû, lui demande-t-on ?
Son dû, répondit-il, est son hébergement un jour et une nuit. L'hospitalité est de trois jours, au-delà, c'est une aumône. » (hadiths rapportés par Al Boukhari et Mouslim).
Le prophète de Dieu (PBSL) a donc prescrit à sa communauté de faire preuve d’hospitalité et l’a également guidé en ce sens en lui donnant un certains nombre de conseils à suivre afin de faire preuve d’une attitude irréprochable vis-à-vis de son invité, mais également de son hôte.
Concernant les personnes à inviter sous son toit, il est recommandé de n’y accueillir que des gens pieux, non libertins ou dévergondés, mais sans égard au fait qu’ils soient riches ou pauvres, car comme le rappel le prophète Muhammad (PBSL) : « le pire des aliments est celui d'un festin auquel on y invite les riches et on néglige les pauvres. ».
L’invitation ne doit pas avoir été formulée dans un but ostentatoire ou de parade, mais à l’image d’Abraham, le « père des hôtes » et de Muhammad (PBSE), dans l’intention d’amener la joie dans le cœur des croyants et la satisfaction dans celui de ses frères en religion.
Autre recommandation particulièrement importante, il ne faut jamais inviter une personne tout en sachant pertinemment que cette dernière va refuser notre invitation, parce qu’elle est incapable d’y répondre, et/ou s’il est question d’une personne que l’on n’apprécie peu ou pas du tout.
Le prophète de Dieu (PBSL) a recommandé aux croyants de toujours répondre aux invitations qui leur sont formulés s’ils ne disposent pas d’une excuse valable, comme craindre pour leur santé ou leur foi en Dieu : « Il faut répondre à l'invitation ! - Si on m'invite à manger une simple patte de mouton, je n'hésiterai pas à accepter. Si on m'offre un jarret de mouton, je l'accepte ! » (hadiths rapportés par Mouslim).
L’acceptation de l’invitation vise avant tout à honorer son frère de sa présence, transformant ainsi cet acte à priori banal en acte agrée et récompensé par Dieu.
Concernant la distance séparant l’invité de son hôte, cette dernière n’a aucune incidence définitive dans l’acceptation ou le refus de l’invitation. De même c’est toujours la première invitation qui doit être acceptée, et la deuxième seulement qui peut essuyer un refus et des excuses.
Si l’invité est en état de jeûne le jour de l’invitation, il doit quand même se rendre chez son hôte, et si ce dernier souhaite à tout prix partager son repas, alors il est recommandé de rompre son jeûne, mais si l’on désire tout de même jeûner ; il est alors conseillé de prier pour son hôte.
Ceci a été conseillé par la bouche même du prophète Muhammad (PBSL) : « Quand l'un de vous est invité, il doit répondre à l'invitation. Si ce jour-là, il jeûne, qu'il prie pour son hôte, s'il ne jeûne pas, qu'il mange. » (Rapporté par Moslim) ou encore : « Comment ! Ton frère fait des dépenses pour toi et tu viens lui dire que tu jeûnes ! »
De la part de l’invité :
La ponctualité est le premier des commandements de l’invité, car il évitera non seulement à l’hôte de s’inquiéter de son absence, mais également de le prendre au dépourvu s’il n’est pas totalement prêt à le recevoir.
L’invité doit également faire preuve d’humilité et de modestie dans son comportement, et ne pas occuper la place d’honneur. Il doit également garder la même place, si l’hôte lui en désigne une en particulier.
Lorsque l’on est invité au domicile de quelqu’un, le séjour ne doit pas excéder trois jours, à moins que l’hôte n’est expressément formulé à son invité de prolonger son séjour. Quand l’invité décide de quitter son hôte, il doit également lui demander la permission.
De la part de l’hôte :
Concernant le maître de maison, ce dernier doit faire veiller particulièrement au bien-être de ses invités : « Quiconque croit en Dieu et au Jour dernier doit bien traiter son hôte. »
A la fin de l’invitation, le maître de maison se doit de raccompagner ses invités jusqu’à l’extérieur de la maison, gage de respect et de piété à leur égard.
En ce qui concerne le gîte, le musulman se doit de débloquer un troisième lit pour son invité.
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La Vérité sur le Martyr dans l'islam par alert-production
Étymologiquement, le mot chahid provient des lettres radicales sh. h. d. lesquelles signifient la présence, le savoir et l’acte d’informer. Sa forme admet, selon les grammairiens, deux possibilités : d’être le nom actif (fâ’il) ou le nom passif (maf’ùl). Dans le premier cas, Shahid est l’intensif de shahid dont le sens général est d’être témoin. L’individu se veut témoin et agit dans ce sens. Pour le second, sa passivité est rendue positive par la sacralisation formulée dans les textes. La racine sh. h. d. se décline en plusieurs formes, lesquelles soulignent un champ lexical important. Celles-ci désignent des réalités différentes mais s’attachent au sens étymologique.
2 La notion de témoignage « Shahada » exprimée aussi par la racine sémitique sh. h. d. prend en langue arabe un sens capital. L’importance du témoignage en terre d’Islam, constitue la singularité de la religion coranique. Témoigner est un acte de foi, plusieurs fois répété dans le Coran. Dans la mort le doigt levé de la main droite[1] [1] L’importance du côté droit (ou de la main droite) sur...
symbolise les paroles de la « Shahada ». Ainsi, dans l’Islam, la racine sh. h. d. est dans la profession de foi : shahada, qui est l’acte par lequel le musulman atteste (ashhadu) qu’il n’y a de Dieu que Dieu et que Mohamed est son prophète. Le martyr (chahid) est celui qui est mort d’avoir porté le témoignage. Le terme de martyr en grec comme témoin de Dieu mérite une attention particulière en Islam.
3 Cette définition a provoqué une confusion entre Islam et Chrétienté dans la conception du martyr. Structuré par le paradigme intensif « fa’il », donnée au martyr de la foi, la dénomination chahid (littéralement : « témoin ») ne recouvre pas la conception de celui qui témoigne par le sang dans la théologie chrétienne. Le corps du martyr en Islam passe au second plan dans la mesure où, comme le disent les versets, le martyr ne meurt jamais. « Ne dites pas que ceux qui sont tués dans la voie de Dieu sont morts. Non, ils sont vivants ; mais vous ne le comprenez pas » (Coran II. 149)[2] [2] Toutes les citations coraniques dans ce texte proviennent...
Plus loin encore, ce verset de la sourate de la Génisse se répète dans la sourate Al-Ahram : « Ne crois surtout pas que ceux qui sont tués dans le chemin de Dieu sont morts. Ils sont vivants. Ils sont pourvus de biens auprès de leur seigneur. Ils sont heureux de la grâce que Dieu leur a accordée. Ils se réjouissent parce qu’ils savent que ceux qui viendront après eux et qui ne les ont pas encore rejoints n’éprouveront plus aucune crainte et qu’ils ne seront pas affligés ».
4 Cependant, il est certain que le Coran parle de récompense en faveur de ceux qui meurent pour la cause de Dieu (fi sabil Allâh). Le « shah’id » à pour signification dans la vulgate musulmane : celui qui combat au service de Dieu afin que la parole divine soit plus haute, jusqu’à ce qu’il soit tué.
5 Une confusion persiste chez les savants musulmans en ce qui concerne les hadith évoquant en « faveur martyr ». Pour les uns, l’évocation du martyr dépasse les 400 hadith (al-fayrûzabâdî). Pour les autres (al-Hindi), les hadith relatifs au djihad dépassent les 600.
6 Les hadith liés à ce qui provoque le « statut » de martyrs mérite une analyse approfondie surtout sur le plan sémantique. L’exemple du hadith « al-iq » est suffisant pour illustrer l’importance de cette étude.
7 Selon Ibn Abbas, le prophète a dit : « celui qui tombe amoureux – tout en restant chaste et en se contentant – puis meurt sera considéré martyr »[3] [3] Tarikh Baghdâd, Vol. 5, p. 262. ...
Ce hadith est écrit par al-Khatîb dans « at-târikh ». Al-Khatîb rapporte que selon Aisha : « Celui qui tombe amoureux tout en restant chaste puis meurt mourra martyr ». Une autre version de ce même hadith est noté par al-Daylamî : « Un amour sans défiance est une expiation des péchés ».
8 Ce hadith est abondamment populaire auprès des savants musulmans. Chacun à sa manière construit une figure du « martyr ». Il est difficile d’analyser les différentes questions liées à des différentes figures du martyr.
9 L’imam al-shafi’î désigne le martyr comme : « celui qui est tué en combattant des mécréants et n’ayant comme motif que celui-là ». Il ajoute que le martyr est celui qui meurt pendant une bataille contre les mécréants. L’expression « pendant la bataille » s’exclut donc celui qui a survécu à cette bataille. Quant à l’expression « contre les mécréants », il exclut celui qui est mort lors d’une bataille opposant des musulmans entre eux, tels que les insurgés.
10 Quant à celui qui est mort en plein champ de bataille en voulant défendre sa vie et ses biens, Abû-Hanifa le considère martyr mais Al-Shafî’î dit ceci : « Bien qu’il puisse être nommé martyr, il ne demeure pas pour autant un martyr auquel il n’est pas fait de toilette ». Les Hanfîtes et al-Shafî’î, sont d’accord sur le fait que celui qui est tué lors d’une bataille l’opposant à des insurgés musulmans est considéré comme martyr, se referant à Ali. Ce dernier n’a pas procédé au lavage de ses compagnons.
11 Les juristes musulmans interprètent la tradition du prophète jusqu’à inventer un classement des martyrs. Ainsi, ils les partagent en deux camps. Les martyrs d’ici-bas et les martyrs de l’au-delà. Mais une question se pose alors : sur quel critère, ces juristes attribuent le statut de martyr ?
12 La tradition musulmane a apporté plusieurs critères dont les principaux sont les suivants :
Nous observons que toutes ces raisons apportées par les uns et les autres se résument sur un cas précis : le musulman mort en combattant. Mais, il existe d’autres catégories de martyrs. Pour illustrer ceci, nous citons deux exemples : Selon Hurayra, le prophète a dit : « les martyrs sont au nombre de cinq : l’homme mort suite à une maladie du ventre ; l’homme mort par la peste ; le noyé, le mort sous des décombres et enfin celui qui est mort au service de Dieu »[4] [4] Hadith rapporté par al-Boukhari (vol. 1, p. 167). ...
13-Néanmoins, les juristes musulmans attribuent un statut particulier aux martyrs tombés aux champs de bataille. Ainsi, une abondante littérature traite des vertus du martyr : le Coran ; la sunnah et les récits historiques en discutent. Les jeunes musulmans font l’éloge. Exemples : Les péchés d’un martyr seront effacés. Les martyrs seront toujours vivants. Le jour de la résurrection, l’âme d’un martyr réintègre son corps.
14 Une majorité de jeunes islamistes voit dans la mort au combat le sommet des aspirations du croyant et la meilleure façon de quitter la vie. On dit souvent que le meilleur martyr est celui qui combat et meurt au premier rang. De ce fait, le martyr devient le moyen le plus efficace pour accéder au rang de modèle, de singularité[5] [5] Depuis le début des années 1990, nous observons la présence...
Aujourd’hui, on emploie souvent la notion de martyr, kamikaze, bombe humaine, suicide bombers, le volontaire de la mort ou en arabe shahid, (shahida au féminin) ou tout simplement terroriste. L’emploi de ces mots n’est pas neutre et correspond autant à des univers de représentations culturelles et linguistiques qu’à des choix politiques.
15 Cette glorification coranique de l’image du martyr n’est pas l’apanage des combattants islamiques. Aussi bizarre que cela puisse paraître, le pouvoir l’invoque pour ses victimes dans le but de rappeler sa légitimité historique, fondée sur les martyrs de la guerre de libération. L’État invite à leur respect et à la glorification de leur héroïsme[6] [6] Il est fréquent d’entendre de nombreux dirigeants du...
Ainsi, on décerne la médaille de martyr de la guerre de libération nationale à la mémoire des shouhada à leurs veuves et fils. C’est le cas des martyrs de la libération nationale en Algérie. Sans l’indépendance, ces shouhada auraient rejoint au mieux, la liste des historiques Imseblen[7] [7] Les imseblen sont des combattants qui, avant la bataille,...
morts en 1857, 1871 ou lors d’autres guerres intestines, sans compter les morts des deux guerres mondiales dont il n’est pas de bon ton de parler et ceux de toutes les vendettas inter villageoises. Le terme Imseblen, antécédent à celui de chahid, montre que la notion de morts pour la patrie et pour Dieu, préexistait à l’indépendance nationale et explique la spécificité de la sacralité locale par rapport à ce que clame le national. Très peu de villages possèdent réellement des moudjahidin, lors même qu’ils ont connu un nombre conséquent de shouhada. Localement, (surtout au niveau villageois) la notion de chahid, comme celle d’imseblen, n’a comme consécration que la mort. La notion de moudjahid ou d’ancien combattant est une invention relativement récente, un compromis entre une notion religieuse et un concept national. Elle semble même empruntée aux anciens combattants des guerres mondiales européennes. Les termes de chahid et de moudjahid sont d’ailleurs trop scripturaires pour être employés et compris par le groupe social avant l’indépendance. A l’indépendance, l’intervention de l’État algérien à travers ses représentants, ALN (armée) et FLN (parti), marque la fin d’un système local de référence.
16 Le chahid, héros de la lutte pour l’indépendance, est le fondement de l’idéologie nationaliste algérienne, glorifié et instrumentalisé par le gouvernement. L’indépendance a imposé le constat suivant : L’Algérie, grâce à ses shouhada et ses moudjahidin, dans l’ALN et le FLN, a vaincu le colonialisme.
17 La question : sont-ils morts pour la patrie ou pour Dieu ? n’a pas de réponse. Ils sont morts pour Dieu au nom de la patrie et pour la patrie au nom de Dieu.
18 Le martyr tire sa substance de la religion (Islam), mais il est au-delà de la religion. La reprise de cette notion dans le vocabulaire politique et institutionnel de l’Algérie indépendante montre qu’elle n’échappe pas aux mutations que connaît le monde musulman depuis des siècles.
19 Les premières mutations du djihad et du chahid ne datent pas de l’irruption dans l’aire arabo-musulmane de l’État nation. Les premières questions sont internes à l’Islam. Elles datent de la rupture de l’unité islamique et de l’avènement à partir du II siècle/ VIII siècles d’États indépendants. La question est alors posée de la nomination des guerres survenues entre eux. Djihad ou non ? Par ailleurs, l’Islam a servi à légitimer la lutte des nouveaux croyants devenus dominants, le djihad s’accélère pour devenir « plus rapide et plus évident avec les dynasties omeyyade et abbaside »[8] [8] Arkoun Mohammed In : l’Islam : religion et société,...
suite.
20 Le second type de mutations que connaît le chahid est extérieur à la religion musulmane. Il est lié au rapport colonial. J.- P. Charnay écrit : « après les défaites de la période coloniale, le concept canonique de Djihad fut mis en sommeil en raison du malheur du temps dans la littérature nationaliste »[9] [9] Charnay Jean-Pierre, l’Islam et la guerre. De la guerre...
La division du monde arabo-musulman en territoires divers et sous divers impérialismes définit le nouveau cadre de la résistance, du combat et n’efface pas les cadres préexistants.
21 Les références coraniques et prophétiques sont nombreuses au sujet du martyr. Toutefois le débat se concentre sur la question de savoir quelle est la noble cause pour laquelle il est digne de se sacrifier ?
22 Il est important de faire la distinction entre l’Islam sunnite et l’Islam chi’îte quant à la place du martyr. Le chi’îsme a établi un corpus théorique mettant en avant le martyr[10] [10] Mohammad Ali Amir-Moezzi et Christian Jambet, Qu’est-ce...
La tradition chi’îte a toujours cultivé le culte du martyr, en faisant de lui le militant de la justice sociale et politique. En revanche, le sunnisme, tend à faire du martyr un simple degré de singularité parmi d’autres. Certains sunnites comme Abd al-jabbar ira jusqu’à dévaloriser le martyr ; en s’appuyant sur des textes interdisant de souhaiter la mort de soi (ou à des autres) et le suicide[11] [11] Cet interdit du suicide est commun à toutes les religions...
[ 1] L’importance du côté droit (ou de la main droite) sur le côté gauche (ou de la main gauche) est liée à la symbolique liée à ces deux côtés et à ces deux mains. Le côté droit est considéré comme le côté pur, celui de la bienfaisance et de la grâce surnaturelle, tandis que le côté gauche, est celui des forces maléfiques et de la disgrâce, et est réputé « impur ». Dans la culture islamique, c’est la main droite qu’on pose sur le Coran pour prêter serment. C’est la main droite que l’on serre pour saluer ou qu’on utilise pour manger. La main gauche est celle utilisée pour nettoyer les impuretés. Sur cet aspect voir Atmane Aggoun, Les musulmans face à la mort en France, Éditions Vuibert, 2006, pp. 34-35.
[ 2] Toutes les citations coraniques dans ce texte proviennent de la traduction de Jacques Berque, Le Coran, Essai de traduction, Paris, Albin Michel, 1995.
[ 3] Tarikh Baghdâd, Vol. 5, p. 262.
[ 4] Hadith rapporté par al-Boukhari (vol. 1, p. 167).
[ 5] Depuis le début des années 1990, nous observons la présence de femmes dans des attentats suicides. A cet égard, voir les deux enquêtes sur la participation des femmes dans le cas de la Palestine et de la Tchétchénie. - Victor Barbara, Shahidas, les femmes Kamikazes de Palestine, Paris Flammarion, 2003. - Julia Yusik, Les fiancées d’Allah. Le drame des femmes Kamikazes tchétchènes, Ed de La cité, Paris 2003.
[ 6] Il est fréquent d’entendre de nombreux dirigeants du Maghreb et du monde arabe, désignant l’Algérie comme le pays « du million et demi de martyrs ».
[ 7] Les imseblen sont des combattants qui, avant la bataille, s’engageaient par serment collectif sur le Coran à lutter jusqu’à la mort. Sur cette figure « Imsebel-martyr », voir l’article de N. Robin, Revue Africaine, n° 8, année 1874, OPU Alger, p. 401.
[ 8] Arkoun Mohammed In : l’Islam : religion et société, Paris : CERF, 1982, p. 60.
[ 9] Charnay Jean-Pierre, l’Islam et la guerre. De la guerre juste à la révolution sainte, Paris : Fayard 1986, p. 13.
[ 10] Mohammad Ali Amir-Moezzi et Christian Jambet, Qu’est-ce que le chi’îsme ?, Paris : Fayard, 2004, 387 p.
[ 11] Cet interdit du suicide est commun à toutes les religions monothéistes et considéré comme un des plus grands péchés que puisse commettre un croyant.
La Foi c'est dans le Coeur ? - Sheikh Abdullah... par Salahad-Din
Cette parole; est usitée par beaucoup d'ignorants et de sophistes. C'est une parole vraie recherchant par elle une chose fausse car celui qui la prononce recherche par elle à se justifier des péchés qu'il commet. Il prétend que cette foi qu'il a dans le coeur lui suffit (auprès d'Allah) et qu'il n'a pas besoin d'accomplir les actes obligatoires ou de délaisser les actes interdits. Ceci est un sophisme dévoilé car la foi n'est pas seulement dans le coeur, mais la foi, comme l'ont définis les gens de la sunna wal jamaa'a, est caractérisée par la parole avec la langue, la croyance par le coeur et les actes avec les membres du corps .
‘Omar Ibn al-Khattab -qu’Allâh l’agrée- a dit : « Il y avait des gens qui étaient jugés à l’époque du Prophète Mouhammad, -sallâ l-Lahû ‘aleyhi wa sallam- par la Révélation, mais maintenant il n’y a plus de Révélation. Nous vous jugeons aujourd’hui de ce qu’il nous apparait de vos actes. Quiconque nous montre le bien nous le rapprocherons et nous lui accorderons la sécurité, et ce qu’il dissimule dans son for-intérieur n’est pas notre préoccupation. Il rendra des comptes à Allah sur ce qu’il dissimule. Quiconque nous montre une mauvaise apparence, nous ne lui accorderons pas la sécurité et il ne sera pas cru, même s'il déclare que son for-intérieur est bon » Sahih al-Boukhari, livre des témoignages.
L'imâm Hassan El-Basri (qu'Allah lui fasse miséricorde) a dit : « La foi n'est pas une parure (par laquelle la personne peut se montrer aux gens) ni ne s’acquiert par des souhaits (ou des voeux) mais la foi c'est ce qui est encrée dans les coeurs et que les actes rendent véridiques. »
Ibn Taymiyya -qu’Allâh lui fasse Miséricorde- dit aussi : « Hanbal a dit : « Al-Houmayyidi nous a raconté : « J’ai appris qu’il y a des gens qui disent : « Celui qui reconnait la prière, la Zakat, le jeûne, le pèlerinage, puis ne pratique rien de cela jusqu’à sa mort, ou bien prie dos à la Qibla toute sa vie jusqu’à sa mort, c’est un croyant qui a une faible foi tant qu’il ne renie pas, et qu’il sait que sa foi réside dans l’abandon de cela, et qu’il reconnait les obligations et la prière vers la Qibla » - Je dis : « Ceci est la mécréance évidente, et cela contredit le Livre d’Allah, la Sounna de Son Messager -sallâ l-Lahû ‘aleyhi wa sallam- et les savants musulmans » - Allah a dit : « Et on ne leur a ordonné que d’adorer Allah, en Lui vouant la Religion pure …» - Et Hanbal a dit : « J’ai entendu Abou Abd Allah Ahmad Ibn Hanbal dire : « Celui qui a dit cela a mécru en Allah, réfuté Son Commandement et l’enseignement du Messager -sallâ l-Lahû ‘aleyhi wa sallam- » » [ Madjmou‘ al-Fâtawâ, volume 7, page 209]
Commettre des actes de désobéissance ou bien délaisser des actes obligatoires prouve la non-existence de la foi dans le coeur ou bien une faiblesse dans celle-ci.
Allah a dit « O les croyants! Ne pratiquez pas l'usure en multipliant démesurément votre capital » (S. Al-`Imr ân / V.130).
Allah a dit « O les croyants ! Craignez Allah » (S. Al-Mâ'ida / V. 35).
Allah a dit « O les croyants ! Ne tuez pas de gibier pendant que vous êtes en état d'ihram » (S. Al'Mâ'ida / V. 95).
Allah a dit « Ceux qui ont la foi et qui ont fait de bonnes oeuvres... » (S. Al-Baqara /
V.277).
« C'est ce qui est dans le cœur qui compte ? »
Il a été établi dans de nombreux texte que l'opposition (dans l'apparence) extérieure est une cause de l'opposition (de la divergence par rapport à la voie du prophète (salallahu 'alayhi wasalam)intérieure. Le sens de cette parole est que tous les musulmans doivent se soucier de se corriger extérieurement (l'apparence) de la même façon qu'ils se soucient de se corriger intérieurement. Il ne doivent pas céder sur le fait de se corriger extérieurement, en donnant comme argument qu'il suffit de se corriger intérieurement.
Car l'islam a fortement lié ces deux choses, et il n'a pas fait de différence entre la rectitude de l'apparence et de (de ce qui est à) l'intérieur, mais au contraire (l'islam) en a fait des jumeaux, l'un est l'autre s'entraident dans la complétude et la perfection.
Parmi les preuves les plus fortes du Qur'an et de la Sunna, le hadith rapporté par Al-Bukhari et Muslim, d'après An-Nu'man ibn Bashir, le prophète (salallahu 'alayhi wasalam) a dit : « Le licite est clair, et l'illicite est clair, et entre les deux il y a des choses ambiguës que la plupart des gens ne connaissent pas. Ce lui qui se préserve de ces ambiguïtés a préservé sa religion et son honneur, et celui qui tombe dans ces ambiguïtés tombe dans l'illicite (…) N'est-ce pas qu'il y a dans le corps un bout de chair qui, s'il est pur, purifie tout le corps et s'il est corrompu, corrompt tout le corps. N'est-ce pas que c'est le cœur. ».
C'est pourquoi la rectitude du corps vient par la rectitude du cœur, et la rectitude du cœur vient par la rectitude du corps.
Entre les deux il y a ce que l'on appelle le mouvement perpétuel, chacun aide l'autre.
Parmi les erreurs grossières et évidentes est ce que nous entendons de nombreux jeunes qui se sont écartés de l'accomplissement de nombreuses obligations comme la prière et le jeûne, lorsqu'on leur dit : Pourquoi ne priez-vous pas ? Pourquoi ne jeûnez-vous pas ? », ils disent : « ce qui compte c'est ce qui est dans le cœur », et la religion c'est le comportement, comme ils le prétendent, et moi je ne vole pas, je ne fais pas de mal (sens de la parole) et d'autres choses encore…
C'est une grande ignorance de la réalité de la législation d'une part et de la réalité humaine d'autre part. L'apparence a une incidence sur l'intérieure d'une manière que ne soupçonne pas celui qui ne se soucie pas de corriger son apparence.
Naturellement, je ne vise pas seulement par « rectification de l'apparence », la rectification des habits, de la maison ou de ces choses, encore que la moindre des choses que l'on peut dire à ce sujet est que l'islam ne l'interdit pas. Mais ce que je vise plus particulièrement c'est la rectification des actions qu'accomplit l'homme et que la législation a encouragé, que cela concerne les obligations ou les actes surérogatoires.
Ces actions qui vont être la cause du renforcement du cœur et de sa rectification. Regardez par exemple comment le prophète (salallahu 'alayhi wasalam) a donné un exemple qui confirme, par son absence ou présence, cinq fois par jour. Comment le prophète (salallahu 'alayhi wasalam) a expliqué le sens du hadith précédent de An-Nu'man ibn Bashir : que la rectitude de l'apparence a une incidence sur la rectitude de l'intérieur, et inversement.
C'est pour cela que fait partie de la sunna du prophète (salallahu 'alayhi wasalam), une chose à laquelle il donnait beaucoup d'importance lorsqu'on appelait à la prière (en commun), qu'il ne commençait pas la prière sans avoir ordonné d'aligner les rangs. Il a ordonné cela de différentes manières et ce qui nous intéresse ici est sa parole : « Alignez vos rangs ou Allah détournera vos visages (les uns des autres) ».
Le fait d'aligner les rangs est action apparente, c'est un exemple du sens que je donnais auparavant, sur la rectification du corps, ou comme le fait de s'asseoir (éparpillés) dans une assise ou à la mosquée, c'est une action apparente, mais cela a un grand effet sur l'intérieur, sur le cœur.
C'est pourquoi le prophète a dit : « Alignez vos rangs ou Allah détournera vos visages (les uns des autres) ». C'est-à-dire que le fait que les prieurs ne fassent pas attention à l'alignement des rangs, ce qui est sunna, et (au contraire) ne fait pas partie de la sunna de s'aligner par rapport au trait (tracé par terre), car cela fait partie des innovations qui ont touché beaucoup de pays musulmans, au point que seule une très petite partie (de la communauté) en est préservé.
Car ce trait éduque (habitue) les gens au contraire de ce qu'a voulu le prophète (salallahu 'alayhi wasalam) dans le hadith précédent, comme attention que doivent porter les musulmans à s'aligner, pas par rapport au trait qui est trompeur. Si on dit au prieur avance, il avance, recule, il recule en suivant ce trait. Il n'y a aucun doute que ce trait a une incidence qui est en contradiction avec ce qu'ont voulu ceux qui ont innové ce trait à notre époque. Cela apparaît surtout lorsque les musulmans se rassemblent à la musala pour la prière du 'Id, tu vois des choses incroyables, tu ne peux pas trouver un seul rang, surtout s'il est long, (aussi) droit que s'ils s'étaient alignés avec le trait. Pourquoi ? Car ils comptaient sur les autres pour être sur le trait.
Le prophète (salallahu 'alayhi wasalam) a fait du non alignement des rangs une cause du détournement des visages et des cœurs de ceux qui ne s'alignaient pas. C'est pourquoi l'apparence a des effets sur la rectification ou la corruption de l'intérieur. Il faut faire attention à ces choses, au contraire de ces ignorants qui disent : « ce qui compte c'est ce qui est dans le cœur ».
Si ce qui est dans le cœur est bon, il n'y a aucun doute que cela se verra sur le corps, comme dit le poète : « tout récipient déborde de ce qu'il contient ». Si le cœur de celui qui n'accomplit pas les obligations est bon, il est obligatoire que ses œuvres soient bonnes, et inversement.
De là vient une règle très importante qui est qu'il n'est pas permis au musulman de fréquenter le mécréant, de vivre avec lui, et que dire du fait de vivre avec lui dans son pays, dans sa région. Il y a de très nombreux hadith dans ce sens, il n'est pas utile dans rentrer maintenant dans ce sujet, je ne rappellerai qu'un seul hadith qui regroupe le sens des (autres) et qui est :
« Celui qui rejoint un mécréant est comme lui », le sens de rejoindre (jâma'a) est de fréquenter et pas ce que l'on peut penser tout de suite (le verbe porte aussi le sens du coït).
Pourquoi ? Car le fait de le rejoindre est une preuve évidente (sens de la parole), c'est pour cela que l'on voit les hommes et les femmes qui fréquentent les mécréants subir leur influence dans leurs coutumes.
Le plus grand exemple de cela, afin que l'on ait pas besoin de trop réfléchir, lorsque les pays musulmans se sont libéré des mécréants qui ont répandu leur coutumes (dans ces pays), qu'est-il arrivé aux musulmans ? Ils ont été influencés par ces coutumes, alors que dire du musulman qui quitte un pays musulman pour un pays mécréant. Il n'y a aucun doute qu'en vivant avec eux, il sera encore plus touché par cela.
Ces choses apparentes ont des effets sur vous…(afin) que vous donniez de l'importance à la rectification de l'apparence. Car l'apparence montre l'intérieur et est une cause pour le rectifier. Voilà ce que j'ai voulu vous dire sur le fait de se rassembler et de ne pas s'éparpiller dans les assises de science.
Cette parole du shaikh est extraite d'une cassette intitulée « adab al-majalis fi halaqat al-'ulama ». Le shaikh y donne des conseils pour ceux qui s'assoient pour demander la science. Avant l'extrait que nous avons traduit, le shaikh explique qu'il est contraire à la sunna de s'éparpiller dans la mosquée ou dans le lieu où l'on se regroupe, il faut tous se regrouper autour de celui qui parle.
Il donne pour preuve le hadith rapporté par Muslim dans lequel le prophète (salallahu 'alayhi wasalam) est entré dans la mosquée et a vu les compagnons éparpillés en petits groupes, il leur dit : « Pourquoi est-ce que je vous vois séparé ? ». Et le hadith rapporté par Ahmad, d'après Abu Tha'laba Al-Khushani qui dit : « Lorsque nous voyagions avec le prophète (salallahu 'alayhi wasalam) et que nous nous arrêtions quelque part, nous nous séparions entre les montagnes et les vallées. Un jour le prophète (salallahu 'alayhi wasalam) nous dit : « Le fait de vous séparer fait partie des actions du diable ». Abu Tha'laba dit : depuis ce jour, lorsque nous nous arrêtions quelque part, nous nous réunissions, même si nous devions nous asseoir sur un tapis, cela nous suffisait ».
Le shaikh explique que ce hadith montre que la séparation des compagnons en voyage était parmi les actes du diable, qu'en est-il alors dans les mosquées ? Nul doute que cela est plus mauvais encore. C'est pourquoi le shaik averti fermement ceux qui s'assoient pour apprendre, de s'éparpiller, au contraire il faut se rapprocher, comme on dit : « serrez-vous, vous vous ferez miséricorde »
Al-Muhadith Muhamad Nasir Din Al-Albani :rahimoAll
Alors que les savants Musulmans Sunnites se sont toujours majoritairement accordés sur la classification des innovations (bida’a) en bonnes et en mauvaises, certains nient aujourd’hui l'existence de bonnes innovations en Islam, ceci à cause de la compréhension limitée qu'ils ont des Textes Sacrés causée par une lecture exclusivement littérale de ces derniers.
Ces Musulmans qui rejettent l'existence de bonnes innovations citent pour argumenter leur avis ce hadith dans lequel le Prophète a dit : « Méfiez vous de ce qui est innové ! Certes, toute innovation est une bida'a et toute bida'a est une déviation ». [Hadith rapporté par Abou Dawoud, at-Tirmidhy, Ibn Mâjah].
Comme à leur habitude, ceux qui rejettent l’existence de bonnes innovations en Islam, vont au plus vite, sans rentrer dans le cœur des textes et en rejetant ce qui a été dit à ce sujet par les plus grands savants de l’Islam. Ils préfèrent privilégier leur propre compréhension la faisant passer auprès des Musulmans comme étant celle des Pieux Prédécesseurs [radhia Allâhou ‘anhoum].
L'Imam an-Nawawi explique que dans le hadith cité ci-dessus, l'adjectif « toute » est un terme général au sens restreint. C'est à dire que toute innovation qui est en contradiction avec la religion est rejetée, et non pas toute innovation dans l’absolu.
De la même façon, quand Allâh dit dans la sourate al-Ahqaf, versets 24 et 25 : « C’est un vent qui contient un châtiment douloureux qui détruit tout par ordre de Son Seigneur puis le lendemain, on ne voyait plus que leurs demeures ». Il est évident que ce vent n’a pas tout détruit, c'est-à-dire la totalité des choses puisque les demeures ont été épargnées.
L'adjectif « toute » est ici un terme général au sens restreint comme dans le hadith sur l'innovation.
On retrouve cette utilisation de l'adjectif « toute » dans de nombreux versets du Coran.
En voici quelques exemples :
« Pour ce qui est de la barque, elle appartenait à de pauvres gens qui travaillaient en mer. J'ai voulu lui donner l'apparence d'être défectueuse, parce que derrière eux il y avait un roi qui s'emparait de toute embarcation et l'usurpait ». [Coran - Sourate Al-Kahf, verset 79]
Il est ici évident que « toute » désigne les barques neuves, en bon état. Sinon il aurait été inutile de donner une apparence défectueuse à la barque.
Aussi, quand Allâh a ordonné à Noé [‘alayhi salam] d’embarquer « dans l'arche un couple de toute espèce […] ». [Coran – Sourate Al-Mu'minun 23:27]
Cela signifie un ensemble limité d’espèces car il est évidemment impossible d’emporter les milliards d’espèces qui peuplent la surface de la terre.
Cette utilisation de l'adjectif « toute » se retrouve également dans de nombreux hadiths.
En voici quelques exemples :
Le Prophète a dit : « Soignez-vous en utilisant la graine de nigelle, c’est un remède contre toutes les maladies à l’exception de la mort ». [Hadith rapporté par Bukhari, Muslim, at-Thirmidhi, ibn Majah et Ahmad au travers de 19 chaines]
Les commentateurs sont unanimes pour dire que cela ne signifie par pour autant que la graine de nigelle (haba sawda) soigne toutes les maladies. Là encore le hadith a un sens spécifique et restreint. Ainsi le terme « toute » désigne « de nombreuses » maladies.
Le Prophète a dit : « Tout ce par quoi le musulman se divertit est bâtil, sauf le fait qu'il tire à l'arc, qu'il entraîne son cheval, ou qu'il joue avec son épouse : ces (actions) relèvent du haqq ». [Hadith rapporté par at-Tirmidhî et cité qualifié de Sahih dans Ihya Uloom ud-Din de l’Imam al-Ghazali, vol 2]
L’Imam al-Ghazali écrit : « Cela ne signifie pas que toute chose, à l’exception des trois citées est illégale, cela signifie simplement que les autres choses sont exemptes de récompenses. Pour autant s’amuser à faire le doux chant des oiseaux ou jouer à n'importe quel autre sport pour le plaisir n'est pas illégal ». [Dans l’Ihya page 171]
Qu’il s’agisse du Coran ou des Hadiths, on retrouve bien cette même utilisation du mot « toute » dont la portée est générale mais dont le sens est restreint.
Lorsque l’on étudie de près le sujet de l’innovation, on note également que les détracteurs oublient fréquemment de citer le hadith suivant dans lequel le Prophète a dit :
« Si quelqu’un instaure dans l'Islam une bonne tradition (sounnah hassanah), il en aura la récompense et aura une récompense chaque fois que les gens la referont après lui sans que rien ne soit diminué de leurs récompenses. Mais si quelqu’un instaure dans l'Islam une mauvaise tradition (sounnah sayyi’ah), il se chargera de son péché et sera chargé d’un péché chaque fois que des gens la referont après lui sans que rien ne soit diminué de leurs péchés ». Ce Hadith authentique est pourtant rapporté par les Imams Muslim, at-Tirmidhî, al-Nasâ'î, Ibn Mâjah, et d'autres.
Comme expliqué ci-dessus, les savants des quatre écoles sont depuis toujours unanimes sur la classification des innovations (bida’a) en bonnes (acceptées) et en mauvaises (rejetées).
Celle qui est bonne est celle qui ne contredit pas la Shari’ah et permet de faciliter les œuvres déjà prescrites et méritoires, tandis que la mauvaise innovation est tout ce qui est nouveau et contredit le Coran et la noble Sunnah.
Parmi les innombrables savants qui ont approuvés cette division, on peut par exemple citer l'Imam ash-Shafé'î qui a divisé l'innovation en deux parties, la première étant la « bida'a mahmûda » (approuvée) et la seconde la « bida'a madhnûma » (désapprouvée).
Ainsi, il est rapporté par Abou Nou'aym que l'Imam ash-Shafé'i a dit : « L’innovation (bida’a) se divise en deux parties : Celle qui est louable et celle qui est blâmable. Tout ce qui est conforme à la Sunna est louable et tout ce qui s'y oppose est blâmable ».
De même, l’Imam Al-Bayhaqi rapporte dans son Manaqib, sa parole : « Les innovations sont de deux types : l'un est ce qui est innové et qui rentre en conflit avec le Livre, la Sunna, un rapport d'un Compagnon [athar] ou un consensus ; cette innovation est un égarement. L'autre type est ce qui est innové à partir du bien et qui ne rentre pas en conflit avec quoi que ce soit de ce qui est précédemment cité; il s’agit alors d’une innovation qui n'a rien de blâmable ».
L'Imam an-Nawawî , le grand savant commentateur du Sahih de Muslim, classe l'innovation en cinq catégories. Il a écrit dans son ouvrage Al-Qawa'id (Al-Kubrâ) : « L'innovation est divisée en celle qui est obligatoire (wâjiba), interdite (muharrama), recommandée (mandûba), déconseillée (makrûha) ou indifférente (mubâha). La manière de décider est d'examiner l'innovation à la lumière des règles de la Loi (qawâ’id al-sharî’a). Si elle tombe dans le champ des obligations (îjab), elle est donc obligatoire, si elle tombe dans le champ des interdictions, elle est interdite (tahrîm), dans le champ des recommandations, elle devient recommandée, déconseillé si elle concerne ce qui l’est et permise si elle touche aux permissions ».
Quant à la sommité dans la science du Hadith, al-Hâfidh ibn Hajar al-'Asqalani , il a déclaré : « La signification première de l'innovation est ce qui est produit sans précédent. Ce terme est employé dans la Loi par opposition à la Sunna, ainsi elle est blâmable. De manière précise, si elle fait partie de ce qui est classé comme désirable par la Loi, alors c'est une bonne innovation (hassana), tandis que si cela fait partie des actes blâmables, alors c'est une innovation blâmable (mustaqbaha), sinon elle tombe dans la catégorie de ce qui est permis (mubah). Elle peut être classée dans les cinq catégories connues ».
De même l'Imam Ibn al-Athîr al Jazarî a dit dans son chef-d’œuvre, al-Nihâya fî Gharîb al-Hadîth wal-Athar : « L’innovation est de deux sortes : l’innovation de guidance et l’innovation d’égarement (bid’atu hudâ wa-bid’ati dalâla). Tout ce qui va à l’encontre des commandements d’Allâh et de Son Messager se trouve dans la sphère du blâme et de la condamnation. Et tout ce qui rentre dans ce qu’Allâh et Son Messager ont recommandé en général se place dans la sphère du mérite. Tout ce qui n’a pas de précédent comme l’extrême générosité ou l’extrême bonté sont des actes méritoires. Il n’est pas permis de dire qu’un tel comportement va à l’encontre de la Loi car le Prophète a stipulé qu’il sera récompensé quand il a dit : « Quiconque institue une bonne coutume en Islâm (man sanna fîl-islâmi sunnatan hassana) aura une récompense ainsi que celle de tous ceux qui l’auront suivi ». De même, il a dit : « Quiconque institue une mauvaise coutume en islam (waman sanna fîl-islâmi sunnatan sayyi’atan) recevra un châtiment ainsi que celui de ceux qui l’auront pratiqué ». Il s’agit des cas où l’acte contredit ce qu’Allâh et Son Messager ont commandé… C’est dans ce sens que le hadith « toute innovation est égarement » est compris : il signifie, tout ce qui s’oppose aux bases de la Loi et qui ne correspond pas à la Sunna ».
Voici quelques exemples d’innovations que les savants Musulmans ont acceptées comme étant bénéfiques et conformes à la Shar’iah Islamique :
1/ La prière de Tarawih en congrégation :
'Umar , a dit concernant la prière en groupe du Ramadân : « Quelle bonne innovation ! » [1]
A ce propos, l'Imam Ibn al Jawzi a dit au début de son Tablîs Iblîs : « Certaines nouveautés (muhdathât) ont été apportées qui ne s'opposent pas à la Loi Sacré, pas plus qu'elles ne la contredisent, ainsi, ils (les pieux prédécesseurs) n'ont pas vu de mal dans leur pratique, comme le fait que 'Umar ait rassemblé les gens pour les prières nocturnes de Ramadân, après quoi il les a vus et a dit : « Quelle bonne innovation ! ».
On peut également citer le fait de réciter le Coran en entier dans le mois de Ramadan durant les prières de Tarawih.
2/ L’ajout du 2ème appel à la prière le vendredi :
Dans le Sahih al-Boukhary figure un hadith authentique qui mentionne que 'Uthman , qui était Khalif, a instauré un deuxième appel à la prière pour la prière du Vendredi. C'est en effet un acte qui n'a jamais été fait par personne avant lui :
« Le premier appel à la prière du vendredi avait lieu, à l’époque du prophète , d’Abou Bakr et de 'Umar, après que l’Imam se soit installé sur la chaire. Mais à l’époque du calife 'Uthmane, du fait que les Musulmans étaient devenus très nombreux, il demanda d’ajouter un troisième appel à la prière du vendredi ». [2]
Après que Hadrat ‘Umar Farouq ait fait la prière de Tarawih, il déclara : « Quelle excellente bida’a ». L'imam Abou Hanifa a dit qu’il s’agit là d’une preuve de la part des gens de science que celui qui invente une mauvaise action dans l'Islam recevra le péché pour lui-même ainsi que celui de qui le suit, tandis que celui qui invente un bonne Bidaa dans l'Islam recevra sa récompense et celle de tous ceux qui le suivront dans cette pratique. [3]
Ceux qui disent qu’il n’y a que des mauvaises innovations se limitent-ils pour autant à un seul appel à la prière le vendredi comme c’était le cas à l’époque du Prophète ?
3/ Faire ses ablutions pour transmettre les Hadiths :
L’imâm Ja`far as-Sâdiq faisait ses ablutions pour transmettre le Hadîth, pratique qui n’a été faite par aucun compagnon.
Ainsi, il est rapporté dans Kitâb ach-Shifâ : « J’ai (ndt : Mus`ab ibn ‘Abdullâh) vu également Ja`far ibn Muhammad as-Sâdiq, qui aimait pourtant plaisanter et rire, devenir pâle lorsqu’on mentionnait le Prophète et je ne l’ai jamais vu transmettre les Hadîths de l’Envoyé d’Allâh sans être en état de pureté ». C’est une pratique qui a été reprise par bon nombre de grands savants du Hadith.
Abû Mus`ib rapporte que Mâlik ibn Anas n’évoquait pas les Hadîths de l’Envoyé d’Allâh sans avoir fait auparavant ses ablutions mineures (wudhû) par respect pour lui.
Dhirar Ibn Murra et Qatâda disent que la majorité des gens de cette époque détestaient évoquer le Hadîth sans avoir fait auparavant leurs ablutions. [4]
4/ La réprobation de la transmission du Hadîth en étant debout :
Certains pieux prédécesseurs n’acceptaient pas que l’on transmette le hadith debout.
Ibn Mahdî rapporte ce qui suit : « Un jour, j’ai accompagné Mâlik en marchant jusqu’au ‘Aqiq. En cours de chemin, je l’ai interrogé sur un Hadîth. Il me réprimanda et me dit : ‘Tu étais à mes yeux suffisamment éminent pour ne pas interroger sur le Hadîth de l’Envoyé d’Allâh pendant que nous marchions.’ ».
On rapporte que Hishâm ibn Hishâm al-Ghazî a interrogé Mâlik sur un Hadîth pendant qu’il était debout. On lui administra vingt coups de fouet. Puis Mâlik eut pitié de lui et lui dicta vingt Hadîths. Hishâm dit alors : « J’aurais bien voulu qu’il me donne davantage de coups de fouet et qu’il me dispense davantage de Hadîths ». [5]
5/ Débattre avec les gens de l’innovation [ahl ul-bida'a] :
L'Imam Al-Bayhaqi a dit : « Débattre avec les gens de l'innovation - lorsqu'ils rendent leur hérésie publique où qu'ils soulèvent des insinuations - pour contredire leurs propos et exposer leurs erreurs est appréciable, même si c'est une innovation, car cela consiste à les réfuter. Le Prophète ainsi que certains Compagnons ont été interrogés à propos du Décret Divin (al-qadar) et leurs réponses nous ont été transmises. A cette époque, ils se contentaient des mots du Prophète , ensuite des narrations rapportées à cet effet. Mais de nos jours, les innovateurs ne se contentent plus de telles réponses, pas plus qu'ils ne les acceptent. Ainsi, il est devenu nécessaire de réfuter leurs insinuations - lorsqu'elles deviennent publiques - avec ce qu'ils considèrent eux-mêmes comme des preuves ». Les Imams An-Nawawi, Ibn ‘Asâkir, Ibn al Salâh, as Subkî, Ibn ‘Âbidîn et d'autres soutiennent cet avis. [6]
6/ La ponctuation du Coran :
L'imam al-Ghazzâli a dit sur sa discussion concernant le fait d'ajouter la ponctuation au texte du Coran : « Le fait que cet acte soit innové (muhdath) n'est en rien un obstacle. Combien de pratiques innovées sont excellentes ! Comme il a été dit concernant l'établissement de la prière de Tarawih en groupe, c'était une nouvelle pratique instaurée par 'Umar et c'était une excellente innovation (bid'a hassana). L'innovation blâmable est uniquement celle qui s'oppose à la Sunna ou qui mène à la changer ». [7]
7/ Le fait d’écrire « Salallâhou ‘alayhi wassalam » après avoir mentionné le nom du Prophète :
Ce sont bien les savants qui ont innové le fait d’écrire « Salallâhou ‘alayhi wassalam » après la mention de son nom. A l’époque du Prophète , les gens ne le faisaient pas. D'ailleurs, le Prophète ne l’a pas fait lorsqu’il a envoyé des lettres aux rois et aux gouvernants de la terre. Il disait simplement : « De Muhammad le Messager d‘Allâh ». Les lettres que le Messager a dictées aux compagnons et qui étaient envoyées aux rois, tels que Héraclius ne comportent pas la mention « Salallâhou ‘alayhi wassalam ».
On peut lire dans le Sahih de l’Imam Al-Boukhary, une transcription d’une de ses lettres qui confirme cela :
بسم الله الرحمن الرحيم من محمد عبد الله ورسوله إلى هرقل عظيم الروم السلام على من اتبع الهدى
« Bismillâh ar-Rahman ar-Rahim min Muhammadin ‘abdillâhi wa rassoulihi ‘ila Hiraqla ‘adhimi r-roum salamoun ‘alamani t-tabba al-houda »
Ce qui signifie :
« Je commence par le nom d’Allâh le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux, de Muhammad fils de ‘Abdullâh et Son Messager, à Héraclius l’empereur des Romains, que la paix soit sur celui qui emprunte le chemin de guidée ».
L’ajout de « Salallâhou ‘alayhi wassalam » est une bonne sounnah que les savants ont innovée et que le Prophète n’a jamais faite.
8/ Le Mawlid an-Nabawi :
Une très large majorité de savants Sunnites l'ont autorisé. Ils ont encouragé les Musulmans à honorer la mémoire du Prophète Muhammad en participant à cette noble commémoration.
Parmi eux, As-Suyuti, al-‘Iraqi, al-Qastalani, as-Subki, ad-Dimasqhi, al-Haytami, ibn Hajar al-‘Asqalani, ibn al-Jawzi, ibn Taymiyya, ibn Kathir, ibn al-Qayyim al-Jawziyya, etc.
9/ La collecte de Hadith dans des livres :
Recueillir les Hadiths sous forme de livre et stipuler la chaîne ou les narrateurs et caractériser les hadiths en disant qu’il est Sahih, Hassan ou Da'if, Mu'addaal ou Mudallas, etc. et établir les avis juridiques avec l’aide de Hadiths Makruh, Mustahab, etc, toutes ces pratiques relèvent de l’innovation appréciable et n’ont jamais été pratiquées dans la période bénie de Rasoul Allâh .
Qu'il s'agisse de Bukhari, Muslim, at-Tirmidhi, Abou Dawoud, etc. aucun des livres de Hadiths Sahih que nous prenons en considération n'ont été compilés par le Prophète . Faire de tels recueils et les suivre comme étant la voie du Prophète est une Bida’a. Cela n’a jamais été fait par les Salafs, mais recueillis plus tard par les savants du Hadith.
10/ Les Sciences Islamiques :
Les sciences Islamiques telles que nous les connaissons aujourd’hui n’existaient pas à l’époque du Prophète . Ainsi les Fondements du Hadith (Usul al-Hadith) ou de la Jurisprudence (Usul al-Fiqh) sont des innovations. Ce sont pourtant des sciences reconnues de tous les savants Musulmans et dont l'Islam ne peut aujourd'hui se passer.
11/ Les lieux d’apprentissage des Sciences Islamiques :
La construction de Madrassas et d’Universités Islamiques pour l’apprentissage de la Shari’ah est une innovation.
12/ Dans les Mosquées :
L'édification de minarets, l’utilisation de Mirhab, les mosaïques, les tapis pour prier, les hauts parleurs pour l’adhan, etc. Il s’agit encore là d’innovations.
13/ Durant le mois de Ramadan :
L'utilisation du télescope pour apercevoir la « nouvelle lune », l’annonce du début et de la fin du jeûne de Ramadan à la radio et à la télévision, l'utilisation de la sirène à l'Iftar, etc.
14/ On peut encore citer en vrac :
L’utilisation de qualificatifs pour les degrés de science, comme par exemple « Mufti », les calendriers avec les heures de prière, l'étude approfondie de la langue Arabe (essentielle pour l'apprentissage des Sciences Islamiques), les compétitions de récitation du Coran, etc..
Malgré le fait que les prédécesseurs et les savants qui leur ont succédé aient toujours fait cette distinction entre ce qui relève de la bonne et de la mauvaise innovation, certains viennent aujourd'hui remettre cela en cause. C'est une grâve erreur qu'ils commettent et il s'agit là sans aucun doute d'une innovation des plus blâmables.
Notes :
[1] Rapporté d’al-Rabî` par al-Bayhaqî dans son Madkhal et Manâqib al-Shâfe`î (1:469) avec une chaîne authentique comme le dit Ibnou Taymiyya dans son Dâr' Ta`ârud. al-`Aql wa al-Naql (p. 171) et à travers al-Bayhaqî par Ibn ‘Asâkir dans Tabyîn Kadhib al-Muftarî (Kawtharî ed. p. 97). Cité par ad-Dhahabî dans le Siyar (8:408), Ibn Rajab dans Jâmi` al-`Ulûm wal-Hikam (p. 267=Zuhaylî ed. 2:52-53=Arna'ût ed. 2:131 sahîh), et Ibn Hajar dans Fath al-Bârî (1959 ed. 13:253).
[2] Rapporté par l'Imam Ash-Shafé'î dans son Mousnad, par l'Imam Ahmed, par l'Imam Al-Boukhary, par l'Imam Abu Dawoud, ainsi que d'autres Imams.
[3] Imam Ibn Hajar Al-‘Asqalani dans Zubda tul-Fakr
[4] et [5] Al- Qadi ‘Iyad dans Kitâb ash-Shifâ
[6] Al-Bayhaqî, Manâqib al-Shâféi`î (1:469)
[7] Al-Ghazzâlî, Ihyâ' `Ulûm al-Dîn (1:276)
http://www.sunnisme.com/article-existe-t-il-de-bonnes-innovations-en-islam-69344760.html
1. Par islamiates le 02/07/2024
Salam Les sourates sont données à titre d'exemple. Merci pour votre réactivité