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LE CHANGEMENT DE KIBLAH

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         Lorsque Allah ordonna pour la première fois au Saint Prophète (s) et aux Musulmans de prier quotidiennement, Il demanda à ce qu’ils le fassent en se tournant face au Baytoul Moukaddass (Jerusalem). Cette pratique fut conduite à la Mecque et perdura à Médine jusqu’au 17ème mois après l’Hégire.

 

         A Médine, les Juifs aussi priaient face au Baytoul Moukaddass. Ils n’appréciaient pas le fait que les Musulmans aient le même Kiblah qu’eux, et utilisaient cet aspect pour discréditer l’Islam et le Saint Prophète (s).  Ils disaient aux Musulmans: “Mouhammad dit avoir une religion dont les lois surpassent toutes les lois précédentes, mais il n’a pas un Kiblah à part, et prie face au Kiblah des Juifs.”

 

         Après avoir eu écho de la chose, le Saint Prophète (s) avait l’habitude de sortir dans la nuit et d’observer le ciel attendant une révélation d’Allah sur la question. Le verset suivant naquit à cet instant: 

 

          Certes nous te voyons tourner le visage en tous sens dans le ciel. Nous te faisons donc orienter vers une direction qui te plaît...

                                                                          Sourate al-Baqarah, 2:144

 

         Le fait que le Kiblah fut le même que celui des Juifs était aussi un moyen de tester la foi des gens. La véritable foi des croyants apparaîtrait selon qu’ils acceptent ou refusent de se tourner vers le nouveau Kiblah choisi par Allah. Cela est confirmé dans le Saint  Coran au verset suivant :

 

          Et Nous n'avions établi le Kiblah vers lequel tu te tournais que pour savoir qui suit le Prophète et qui s'en retourne sur ses talons. C'était un changement difficile, mais pas pour ceux qu'Allah guide…

                                                                        Sourate al-Baqarah, 2:143   

 

 

         Un jour, alors que le Saint Prophète (s) et les autres Musulmans priaient ensemble, Allah ordonna à ce qu’on change d’orientation, du Baytoul  Moukaddass vers la Sainte Ka’ba à la Mecque. Alors que le Saint Prophète (s) avait fini ses deux rakà’at de la prière de midi, l’Ange Djibraïl (a) lui fit part de l’ordre d’Allah. 

 

         Il prit la main du Saint Prophète (s) et le tourna vers la Sainte Ka’ba, le Masdjidoul Haraam de la Mecque. Le Saint Prophète (s) changea aussitôt de direction au milieu de son Namaz. Imam Ali (a) fit aussitôt de même. Les autres Musulmans furent perdus et seuls certains suivirent l’exemple d’Imam Ali (a). 

 

         La mosquée où ceci eut lieu est appelée “Masdjidé Zoul Kiblatayn”, c’est-à-dire “La Mosquée aux deux Kiblas”. Cette mosquée existe encore à Médine de nos jours.

 

         Grâce aux instruments modernes et à la science, nous pouvons localiser précisément Médine à une latitude de 24° et une longitude de 39° ; le Kiblah se trouve donc à 45° au sud de Médine.

 

         Le Saint Prophète (s) se tourna vers le nouveau Kiblah sans hésitation. L’ancien et le nouveau Kiblah sont encore visibles de notre temps au Masdjidé Zoul Kiblatayn. C’est un miracle de la part du Saint Prophète (s) qu’il se soit tourné exactement vers la Sainte Ka’ba sans faire usage d’aucun instrument scientifique ni faire de calcul. 

 

         La Sainte Ka’ba qui sert de Kiblah à tous les Musulmans aujourd’hui a toujours été respectée par les Arabes, et ce, même avant le Saint Prophète (s). Ce Kiblah allait donc servir à attirer plus d’Arabes vers l’Islam.

http://www.albouraq.org/histoire/chgmnt_kibla.htm

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Frontières entre Islam et Christianisme.

La question des frontières entre Islam et Christianisme paraît a priori relativement simple. De nombreux travaux importants, ont été réalisés, certains sont exposés sur le site du GRIC, qui délimitent le territoire de chacune des deux religions. Les points qui jalonnent cette frontière sont même clairement recensés et répertoriés. Ils tournent essentiellement autour du statut de Jésus, fils de Dieu, mort sur la croix et ressuscité pour racheter les péchés de l’humanité pour les chrétiens, et simple prophète de Dieu, qui n’a pas été crucifié mais plutôt transfiguré par Dieu, et annonciateur de l’arrivée du prophète Muhammad, pour les musulmans. Le statut de celui-ci, semble être lui aussi une balise dans cette frontière. Sceau des prophètes, transmetteur de la parole divine consignée dans le coran pour les musulmans. Tandis les chrétiens ne lui reconnaissent aucun statut particulier dans la révélation divine. La frontière paraît simple et infranchissable. Pourtant dès que l’on quitte le terrain institutionnel et dogmatique, on s’aperçoit que les choses sont beaucoup plus complexes. C’est le constat établi par Bernard Heyberger qui a réalisé une enquête assez approfondie sur la cohabitation des minorités chrétiennes et musulmanes au moyen -orient et sur les rapports que chaque communauté entretient avec la religion de l’autre. Celui-ci affirme : « Le Proche Orient arabe appartient à cette bordure maritime qui s’étend à la Grèce et au sud de l’Espagne, où une familiarité entre gens des deux rives religieuses atténue l’impression de frontière infranchissable. La Méditerranée est jalonnée de lieux syncrétiques, « neutres », où les adeptes des grands systèmes monothéistes peuvent se côtoyer dans une même perception du sacré ».

Cela signifierait que, à l’instar de toutes les frontières qui délimitent les territoires, les frontières confessionnelles entre Islam et Christianisme sont assez ambivalentes et qu’elles représentent à la fois les lignes de démarcation qui éloignent et qui imposent la distance mais aussi les espaces communs qui rapprochent et qui permettent la proximité. Cette affirmation me paraît assez intéressante et elle mérite d’être explorée et appliquée, dans une démarche comparative, au Christianisme et à l’Islam. La question pour moi est de savoir ce qui, au delà des différences et des frontières, rapproche les deux religions dans une même perception du sacré. Pour répondre à cette question, je me propose d’explorer trois questions qui se sont posées quasiment dans les mêmes termes, au christianisme au moment de l’élaboration du dogme catholique lors du concile de Trente et à L’Islam au moment de l’élaboration du dogme sunnite sous les umeyyades et les Abbassides. La première est celle de la Foi et des Œuvres ; la seconde est celle du libre arbitre et la troisième est celle de la matérialisation du sacré.

La salut par la foi ou par les oeuvres

Est-on sauvé par la Foi ou par les œuvres ? La réponse à cette question posée au XVI ème siècle va diviser le christianisme occidental et creuser une frontière interne entre la Réforme qui va donner naissance au Protestantisme et la Contre- Réforme qui verra la naissance du catholicisme post tridentin. Il faut d’abord rappeler que cette question a été posée par Luther, qui était un moine augustinien, en 1517, dans un contexte marqué par la vente des indulgences. Le pape qui avait besoin d’argent, a mis en vente des indulgences qui permettent d’acquérir le salut. La doctrine officielle était que, certes, nous sommes tous coupables et pécheurs et sur nos épaules pèse le poids du péché originel mais nous pouvons être sauvés par la réalisation de certains actes comme les prières, le jeûne ou les aumônes ou aussi l’achat des indulgences. « un moine Tetzel, dirigeait cette vente avec beaucoup de sens commercial, et bien peu de sens religieux. » Luther relate qu’il passait des jours et des nuits à jeûner et à prier et pourtant il ressentait toujours la même angoisse d’être perdu et de na pas mériter le salut, jusqu’au jour où il a découvert dans la bible le verset qui va être pour lui une véritable révélation. Dans l’épître aux Ephésiens Paul dit ( ch. 2, verset 8) : « Vous êtes sauvés par la grâce, par le moyen de la foi, cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu ».

Pour les Réformateurs, la grâce est un don gratuit et ne saurait être mérité par nos actions. En effet celles –ci ne pèsent pas lourd dans la balance face au poids du péché originel. La confession d’Augsbourg, qui est l’un des textes fondateurs de la Réforme, affirme : « Nous ne pouvons obtenir la rémission des péchés et la justice devant Dieu par notre mérite, nos œuvres et nos satisfactions, mais nous…recevons la rémission des péchés et devenons justes devant Dieu par grâce, à cause de Christ, par la foi. » Cela signifie que pour les réformés, nous sommes sauvés par nos œuvres et non par la foi. La conséquence de cette affirmation c’est la fin des indulgences et la fin de toutes les actions réalisées par les fidèles au bénéfice de l’Eglise. Dès 1530 les catholiques réagissent en publiant une confutatio qui réfute cette thèse et qui affirme : « Dieu nous donne une grâce initiale qui rend capable d’acquérir des mérites en vue de notre salut ». Donc, la grâce est un début de salut, qui doit être complétée par les actions, sans quoi elle reste sans effet. Le concile de Trente tente de concilier Foi et œuvres en déclarant que Dieu donne au départ sa grâce aux pécheurs « sans aucun mérite préalable en eux », mais qu’ensuite, ils doivent acquiescer et coopérer librement à cette grâce… l’homme n’est nullement inactif …il pourrait…la rejeter, et pourtant sans la grâce divine, il demeure incapable de se porter…vers cet état de justice devant Dieu ». On pourrait représenter cette synthèse, réalisée par le concile de Trente, par l’image suivante : Dieu fait la moitié du chemin vers l’homme en lui accordant gratuitement la grâce ; l’homme doit faire l’autre moitié du chemin pour gagner son salut.

Au sein de l’Islam la question s’est posée avec la même acuité et dans un contexte marqué aussi par les guerres de religion. Elle va, là encore, creuser une frontière interne à l’Islam. Permettez -moi de rappeler dans quel contexte historique la question s’est posée. Après l’assassinat de Othman, le troisième khalife, la communauté des musulmans s’est divisée entre les partisans de Ali, cousin et gendre du prophète, et Muawiya, gouverneur de syrie, descendant de la branche aristocratique des umayya. Une guerre civile5 éclate et les musulmans se divisent entre les partisans de Ali, chia`t Ali et les partisans de Muawiyya , chia`t Muawiyya. Sur fond de rivalité politique, les deux clans vont se diviser très vite sur des questions religieuses. Pour départager les deux rivaux, A`mr ibn el a`s, l’habile négociateur de Muawiyya, propose à Ali l’arbitrage du coran. Sûr de son bon droit, Ali accepte mais il perd à cause d’une manœuvre de A`mr. Une partie des partisans de Ali va alors se retourner contre lui, l’accusant d’avoir trahi sa mission en acceptant l’arbitrage. Ainsi, une nouvelle faction émerge, que Ali va devoir combattre et dont il finira par être assassiné, c’est celle des Kharijites. Cette troisième tendance de l’Islam regroupe une douzaine de sectes, qui ont en commun deux principes : 1. L’élection démocratique du khalife et 2. La subordination de la foi aux œuvres : tout péché grave est infidélité et apostasie.

C’est ce principe qui leur permet d’affirmer que Ali est infidèle pour n’avoir pas accompli son devoir. Il existe des nuances entre les kharijites sur cette question. Ainsi les Azraqîtes, partisans de Nafi `ben al Azraq (684-700) qui se sont développés en Iran, organisèrent des exécutions féroces (isti`rad), où le pécheur était mis à mort ainsi que toute sa famille. En revanche les Ibadhites, autre aile kharijite, partisans de Abdallâh Ibn Ibâdh, qui se sont installés en tripolitaine, en Tunisie et dans l’Est algérien , au VIIe., Condamnent la pratique de l’Isti’radh. Ils considèrent qu’en l’absence de guide pour la communauté, il ne saurait y avoir de jugement sur le pécheur croyant ou pas. Pour la majorité sunnite, les kharijites sont, contrairement aux chiites, des hérétiques qui ne font pas partie de la communauté islamique. Il est intéressant de noter que dans ce clivage émerge une troisième position qui était au départ une manifestation de tolérance, et sur laquelle va s’appuyer la sunna, c’est celle du murjiisme . Celle-ci s’inspire du verset 106 de la sourate 9( At-tawbah) qui dit : « Et d’autres sont laissés dans l’attente de la décision d’Allah, soit qu’il les punisse, soit qu’il leur pardonne. Et Allah est Omniscient et sage ».

A partir de ce verset les murji’a affirment que la foi est suffisante pour le salut, mais qu’elle doit aussi être accompagnée des œuvres. Il existe des péchés graves et des péchés véniels, mais que même les premiers ne peuvent pas exclure le croyant du paradis définitivement.

On peut d’ores et déjà observer que dans deux contextes historiques, politiques et géographiques différents, Islam et Christianisme sont traversés, de manière transversale, par une même ligne de fracture autour de la même question du lien entre la foi et les œuvres, que dans les deux cas cela entraîne des conséquences dramatiques, et que dans les deux cas nous avons une partie des chrétiens comme des musulmans, qui soumet la foi aux actions et une autre partie qui les dissocie.

Le libre arbitre

La deuxième grande question qui va donner naissance à la Réforme constituant une balise dans la frontière interne au christianisme, c’est celle du libre arbitre. La querelle éclate lorsque le grand humaniste Erasme publie, en 1524, son ouvrage De libero arbitrio Essai sur le libre arbitre, qui développe l’un des thèmes majeurs de l’humanisme européen à savoir : l’homme est responsable de ses actes et par conséquent il est totalement libre de choisir entre le salut et la damnation. Sans liberté, il ne saurait y avoir, en effet, de responsabilité. Luther, pourtant proche des thèses évangélistes d’Erasme, réplique l’année suivante, par le Traité du serf arbitre. Comme le titre l’indique, Luther soutient l’idée que l’homme est serf c’est à dire esclave de la volonté divine. Il n’est donc qu’un jouet entre les mains du destin. Mais alors, s’il n’est pas libre de ses choix comment l’homme peut-il être responsable de ses actes. Calvin, l’autre grand réformateur de Genève, affirme dans l’Institution de la religion chrétienne :

« Dieu sait bien ce qu’il a délibéré de faire une fois de nous. S’il a déterminé de nous sauver, il nous conduira à salut en son temps ; s’il a déterminé de nous damner, nous nous tourmenterions en vain pour nous sauver ».

Calvin radicalise la pensée de Luther en inventant le concept de la , double prédestination. L’homme est totalement dépourvu de libre arbitre et ses bonnes actions ne sont pas un moyen pour atteindre le salut, mais plutôt le signe d’une élection que Dieu a décidée seul, gratuitement, et depuis toujours. L’homme n’a plus qu’à s’en remettre à Dieu.

La querelle du libre arbitre et son opposé la prédestination, divise aussi l’Islam en deux grandes familles appelées les qadriyya, (partisans de qadr : capacité à, pouvoir de) et les Jabriyya ( de jabr : obligation, contrainte)10. La qadriyya a engendré les Mu’utazila, grande école théologique qui représente, encore aujourd’hui, l’une des sources les plus fécondes et les plus riches au moyen âge. Les Mu’utazila ont voulu éclairer la religion par les lumières de la Raison. Ils ont rendu possible une lecture allégorique du coran qui permet de contredire les lectures littéralistes et les représentations anthropomorphiques de Dieu. Ils ont doté l’homme d’un pouvoir et d’une libre volonté qui le rendent maître de ses actes. En revanche la Jabriyya, est encore aujourd’hui fortement présente dans un islam populaire qui tend à tout expliquer par un décret absolu d’Allâh et qui trouve aussi ses arguments dans certains versets coraniques comme le verset 129 de la sourate 3 Al ‘Imran :

«  A Allah appartient tout ce qui est dans les cieux et sur la terre. Il pardonne à qui il veut et il châtie qui il veut. Et Allah est pardonneur et Miséricordieux ». Ce verset fait étrangement écho à l’affirmation de Calvin que Dieu sauve qui il veut et perd qui il veut, ce qui démontre clairement la forte proximité entre la conception calviniste chrétienne et jabriste islamique de la prédestination, indépendamment des frontières religieuses.

La matérialisation du sacré

La troisième question qui traverse de la même façon Islam et Christianisme est celle de la matérialisation du sacré. Le catholicisme a mis l’accent à travers son histoire et peut être avec plus de fermeté à partir du concile de Trente sur la présence réelle de Dieu dans certains endroits comme les lieux de pèlerinage, dans certains objets comme les espèces eucharistiques, dans certaines institutions comme l’Eglise, dans certaines images comme les icônes ou les œuvres d’art. Le sacrement célébré par le seul homme d’Eglise, assure le lien entre Dieu et L’homme. Cette conception de la religion fut contestée et rejetée par la Réforme ou les Réformes en Europe au XVIème siècle. Celles-ci ont proposé une religion iconoclaste, qui brise les statues, qui rejette toute figuration et toute localisation de Dieu. Calvin rejette le ritualisme considéré comme une déviation vers le judaïsme, et veut épurer le christianisme de toute superstition par un retour aux sources du christianisme qu’il croit retrouver dans l’Eglise primitive chez Paul et Augustin. Il interdit à Genève les processions, les messes et toutes les célébrations autour des objets. Zwingli propose de supprimer tout ce qui s’oppose à l’enseignement biblique. Grebel, grande figure de la réforme radicale anabaptiste à Zurich, veut aller plus loin qu’une réformation et appelle à une véritable restitution. Il demande à ce que l’on célèbre la cène uniquement à la tombée de la nuit parce que Jésus l’a instituée le soir du jeudi saint.

L’islam lui aussi connaît l’émergence d’un puritanisme qui prend aujourd’hui la figure du wahabisme. Ses racines remontent à l’une des quatre grandes écoles théologiques sunnites : le hanbalisme. Cette doctrine est apparue en Arabie au XVIIIème siècle, et s’est répandue grâce à l’alliance entre son fondateur Muhammad Ibn Abdelwahab et un chef tribal Muhammad Ibn saoud qui se lance à la conquête du Najd puis du Hedjaz. La doctrine wahabite prône elle aussi un retour à la cité musulmane primitive idéalisée, indépendamment du cours de l’histoire. La vie du musulman d’aujourd’hui doit être en tout point calquée sur la vie du prophète. Sur le plan théologique cette doctrine prône un monothéisme pur et dur. Toute prière adressée à un saint est considérée comme associationnisme (chirk). Dès leur première conquête, toutes les coupoles édifiées sur les tombes des compagnons du prophète, dans le grand cimetière de Médine, le Baqî’, derrière la mosquée du prophète ont été rasées. Puritanisme calviniste et réformisme fondamentaliste wahabite ont en commun la même volonté d’une religion épurée par un mythique retour aux sources.

Conclusion

Alors peut parler de frontières étanches entre Islam et Christianisme. La réponse ne peut être que oui et non. Oui parce qu’il est évident que ce sont deux religions différentes avec des dogmes différents, des doctrines différentes et des principes différents. Mais, non, parce qu’il n’y a pas un Islam mais des islams comme il n’y a pas un christianisme mais des christianismes. Il existe sans doute plus de proximité entre le soufisme d’Ibn Arabi et le mysticisme chrétien, qu’entre certaines écoles sunnites et certaines sectes extrémistes chiites ou kharijites. Plutôt que de voir les frontières qui séparent les deux religions et qu’il ne s’agit pas de nier, peut être vaut-il mieux voir les frontières qui rapprochent ceux et celles qui , des deux rives, partagent la conviction que toutes les voies mènent à Dieu et que la Foi n’est pas incompatible avec la Raison, qu’elle peut se nourrir même de ses propres doutes, et qu’elle peut aussi s’enrichir de son ouverture sur la foi de l’autre. Enfin permettez-moi de conclure sur cette citation de Voltaire, qui , à mon avis, peut avoir sa place dans le cadre d’un dialogue islamo chrétien : « Après notre sainte religion, qui, sans doute est la seule bonne, quelle serait la moins mauvaise ? Ne serait-ce pas la plus simple ? Ne serait-ce pas celle qui enseignerait beaucoup de morale et très peu de dogmes ? Celle qui tendrait à rendre les hommes justes sans les rendre absurdes ? celle qui n’ordonnerait point de croire des choses impossibles, contradictoires, injurieuses à la Divinité et pernicieuses au genre humain, et qui n’oserait point menacer des peines éternelles quiconque aurait le sens commun ? Ne serait-ce point celle qui ne soutiendrait pas sa créance par des bourreaux, et qui n’inonderait pas la terre de sang pour des sophismes inintelligibles ? Celle dans laquelle une équivoque, un jeu de mots, et deux ou trois chartes supposées ne feraient pas un souverain et un dieu d’un prêtre souvent incestueux, homicide et empoisonneur ? Celle qui ne soumettrait pas les rois à ce prêtre ? Celle qui n’enseignerait que l’adoration d’un Dieu, la justice, la tolérance et l’humanité ? ».

Phttp://www.gric.asso.fr/gric-de-tunis/articles-21/entre-chretiens-et-musulmans/article/frontieres-entre-islam-

Aar Abderrazak SAYADI -

Le printemps arabe est un sinistre avertissement pour l’Occident

 

Abid Mustafa, traduit de l'anglais

Pendant que le monde débat sur les divers mérites des révoltes arabes - est-ce que les révolutions engendreront un paysage politique alternatif ou non - très peu a été dit sur la façon de voir les choses par les Arabes. Oui, le peuple arabe a appris à devenir intrépide face aux régimes despotiques, mais ceci s’agit plus d’une description de leurs états psychologiques que de leurs façons de voir les choses. Le processus de penser des Arabes a subi une transformation énorme et il est rapidement en train d’atteindre un niveau de maturité intellectuel qui très probablement produira un effet crescendo.

Considérons l’euphorie provoquée par le bannissement de Ben Ali en Tunisie ou l’incarcération de Hosni Moubarak en Egypte. Au début, les Arabes ont en déduit que cela se s’accompagnerait par un changement permanent, un changement qui marquerait la différence avec les systèmes autocratiques actuels et leurs lois draconiennes.



A la place, et en l’espace de quelques mois, les Egyptiens ont compris que le régime avait non seulement survécu, mais avait reçu un nouveau souffle à travers un putsch miliatire. Le traité de paix avec l’état juif, méprisé par la majorité des Egyptiens, était resté intact. Les militaires, jadis les piliers de cette révolution, sont passés subitement de héros à traîtres. La torture, l’emprisonnement sans être jugé, les enlèvements par les forces de sécurité, les exécutions extrajudiciaires et les conflits sectaires, tous répandus sous Moubarak, sont retournés hanter les Egyptiens avec une nouvelle vigueur. Les protégés occidentaux préparés lors de leurs exils et présentés comme des alternatives viables au statu quo furent aussitôt répudiés par les masses. Ceux qui étaient étiquetés 'Islamistes', jadis désirés par les croyants, sont maintenant ridiculisés pour paraître plus laïques que les laïques! L’enthousiasme du public pour les réformes constitutionnelles et l’élection présidentielle s’est estompé.

L’expérience tunisienne est également très similaire. En regardant plus loin, la même chose peut être dit au sujet du Maroc, de l’Algérie, de la Libye, de la Jordanie, de la Syrie et de certains pays du Golfe. Le scénario avant et après la révolte est resté le même pour les Arabes. Pour eux, le monde arabe est gouverné par des élites pro-occidentales qui sont plus intéressées par la préservation des intérêts coloniaux occidentaux que par la libération des masses arabes de la tyrannie.

Néanmoins, il semble maintenant que toute tentative occidentale à orchestrer un changement politique dans les pays arabes est instantanément rejetée et renvoyée. L’esprit arabe dormant est finalement éveillé et il est en train de produire des résultats qui sont diamétralement opposés à la longévité et à la suprématie occidentale au Moyen-Orient.

On peut soutenir qu’au cours des quatre-vingt-dix dernières années, l’ampleur et la profondeur des problèmes touchant les Arabes se sont accrues. La destruction du Califat en 1924, l’occupation occidentale des terres Islamiques, la création de l’état juif en 1948, les deux guerres du Golfe, la guerre contre le terrorisme et la réoccupation des terres arabes ont toutes laissés des traces indélébiles sur le psyche arabe. Ces sentiments profonds d’humiliation, d’indignité et de violation des valeurs Islamiques ont poussés les Arabes à réfléchir profondément sur leurs situation. Mais l’Occident, à travers les exilés arabes et ses autres représentants dans le monde arabe, a nourri les masses d’un régime de pensées occidentales corrompues afin de troubler les gens et les empécher d’arriver au correct jugement au sujet des évènements qui les marquaient. Par conséquence, le processus de penser ou cycle de réflexion - c’est à dire d’abord ressentir les problèmes, ce qui demande pouvoir établir un lien et contempler, puis ensuite émettre un jugement - était soit brisé ou soit faussé en faveur d’interprétations occidentales. Pour la majorité des Arabes, ceci avait résulté en une paralysie intellectuelle et une stagnation des sociétés arabes. Coupés de leurs sentiments naturels, les Arabes étaient incapables de produire des solutions domestiques aux problèmes qu’ils rencontraient et ils étaient forcés d’importer les solutions et idées occidentales. Ainsi le processus de penser était temporairement interrompu. Ce qui exacerba la situation était l’adoption de solutions occidentales. Ces solutions résoudaient rarement les problèmes, mais en fait les exacerbaient et parfois, même, les prolongeaient car ces solutions étaient souvent ‘copiées et collées’ sans aucune compréhension réelle de leurs origines et de leurs motivations. Ceci eut pour effet de rendre les Arabes, impuissants, plus dépendants de l’Occident pour leurs problèmes toujours croissant .

De cette manière, l’Occident a été capable de maintenir son emprise intellectuelle sur les Arabes, ainsi que le monde musulman entier, pendant de très nombreuses années. Seule une minorité de musulmans fut parvenu à ponctuer la domination intellectuelle occidentale et à exposer la fausseté de son idéologie. En revanche, la majorité demeura dans une stagnation et s’enfonça dans le gouffre de l’obscurité et du désespoir.

Aujourd’hui, ceci ne semble plus être le cas. Le processus de penser des Arabes n’est plus fragmenté et déconnecté de son environnement. Au contraire, il est vif, en phase avec son environnement et prend réconfort dans son riche héritage islamique. Le temps pris pour véritablement comprendre les évènements est visiblement plus court et la plupart du temps les jugements trouve leurs racines dans la pensée Islamique. La pensée et vision occidentale sont habituellement écartées. A leurs place il y a une nouvelle constellation de concepts et valeurs Islamiques. Les concepts de Khilafah (Califat), Jihad, politique Islamique, Oumma, unité, Shariah et du Khalifah(le Calif, c’est à dire le dirigerant politique unique pour le monde musulman) sont tellement prévalents aujourd’hui qu’il est fréquent de les voir apparaître dans le lexique occidental pour interpréter les évènements dans le monde musulman.

 http://albadil.edaama.org/index.php?option=com_content&view=article&id=241:la-nouvelle-vision-des-arabes-est-un-sinistre-avertissement-pour-loccident&catid=43:analyses&Itemid=58

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Islam et Protestantisme

 

Les seules formes de christianisme connues par l'islam ont été longtemps uniquement celles du christianisme oriental, abondamment décrites par les polygraphes musulmans médiévaux, notamment Shahrastânî (m. 1153, Kitâb al-milal wa n-nihal ou Livre des Communautés religieuses). Bîrûnî (m. 1048) déjà avait inclus ces formes de christianisme dans des raisonnements d'histoire comparée des religions, notamment dans son Histoire de l'Inde.

Les musulmans médiévaux étaient immergés dans un monde chrétien, où ils ne formaient souvent au départ qu'une minorité. Les musulmans étaient donc naturellement au courant des doctrines et des rites des chrétiens orientaux, leurs voisins, même si mainte chose leur semblait extravagante.

Ce qui les frappaient c'étaient le faste et la luxuriance du culte, l'utilisation de la musique, l'encens, la durée inhabituelle des offices, le pouvoir clérical exorbitant, l'adoration du Christ, toutes choses inhabituelles en islam, dont les offices sont brefs, austères, uniquement parlés ou psalmodiés, qui ne connaît ni clercs ni pouvoir clérical et qui réprouve toute autre adoration que celle de Dieu.

Les contacts avec l'Europe, l'impact des missions au Proche-Orient notamment avait mis l'islam également en contact avec le catholicisme, dont certains us impressionnaient et stupéfiaient encore plus: les pouvoirs doctrinaux, législatifs et disciplinaires du pape, celui inouï de remettre les péchés, le célibat des prêtres.

Le protestantisme a longtemps été méconnu et le reste.

Au début, les observateurs musulmans du monde européen (surtout des voyageurs et des diplomates turcs) virent dans l'émergence du protestantisme avant tout une affaire politique: la volonté d'un certain nombre de souverains d'Europe du Nord d'en découdre avec le pouvoir temporel de la papauté ou des problèmes politico-religieux (problèmes conjugaux du roi d'Angleterre Henri VIII qui se heurtait à l'interprétation papale de la loi de l'Evangile sur le mariage) ou encore des problèmes ethniques (peuples germaniques contre peuples latins), voire une tentative biaisée de rapprochement entre la reine Elisabeth 1ère et le sultan Soliman le Magnifique.

La volonté de rupture théologique du protestantisme par rapport à des pratiques médiévales antérieures était largement sous-estimée, voire ignorée: retour à l'Ecriture, à une certaine simplicité évangélique, qui n'est pas sans rappeler la simplicité bédouine, volonté de décentralisation par rapport à l'autorité romaine (alors que l'islam sunnite est lui-même décentralisé et polycentrique), rapport plus ouvert à une sexualité mieux vécue.

A vrai dire, le protestantisme, par son désir de retour aux sources bibliques et évangéliques, donc sémitiques, est proche de bien des valeurs musulmanes.

En théologie, dans les deux religions, à Dieu seul l'adoration est due. Protestantisme et islam comprennent cela de manière radicale et se méfient donc de toute vénération des saints. La célèbre formule de la Réforme, solâ scripturâ, solâ fide pourrait être reprise à son compte par l'islam. Tout usage qui n'est pas fondé strictement sur l'Ecriture est réputé, selon les théologiens musulmans, sans valeur et quelquefois nuisible pour la foi. Evidemment, il y a eu eu en islam de multiples querelles sur la délimitation de l'Ecriture: est-ce le Coran et la Sunna (position classique) ou est-ce le Coran seul (position défendue actuellement par exemple par le colonel Kadhafi en Lybie) ?

En islam, la foi a priorité sur les oeuvres: seule la foi sauve en théologie ach'arite (école de référence dans le sunnisme).

La reconnaissance de Dieu comme seul auteur du monde et son auteur actuel (dogme de la création continue) conduit en la croyance en la prédestination, problématique que l'on sait, ô combien présente, chez les réformateurs protestants du 16ème s.

Ce qui oppose principalement protestantisme et islam, c'est la priorité de la conscience personnelle sur la Loi. Le combat historique du protestantisme pour le libre-examen, face à tous les pouvoirs, fussent-ils religieux, la libre détermination de la vie personnelle et de son éthique, la reconnaissance d'un certain relativisme des normes morales, la réduction des normes éthiques à quelques grands principes généraux, notamment la norme de non-nuisance à l'égard du prochain, donc la reconnaissance de la légitimité d'un certain individualisme éthique, font que le protestantisme est particulièrement réceptif aux problèmes que pose l'incarnation des normes éthiques à chaque société et à chaque époque particulière.

La reconnaissance du sacerdoce universel et du caractère contingent de certaines normes chrétiennes liées à l'époque (par exemple la masculinité des douze disciples de Jésus) fait que le protestantisme au rebour d'autres mouvements religieux a accepté facilement dès ses origines le mariage des pasteurs et récemment (au 20ème s.) la légitimité de l'accès des femmes au ministère pastoral.

Les sociétés protestantes sont des sociétés occidentales de l'hémisphère nord, essentiellement germaniques, par opposition aux sociétés catholiques d'Europe qui sont latines et méditerranéennes, et aux sociétés musulmanes qui débordent la Méditerranée.

Les femmes y sont visibles dans la société, elles revendiquent leur présence active dans la vie de la Cité. Les sociétés protestantes sont des sociétés où l'on vit sereinement la mixité (la présence des deux sexes) en tout lieu. Il n'y a pas ces invisibles frontières de l'Europe du sud (dont parle Germaine Tillon), où il est inconcevable, comme dans les sociétés musulmanes, que l'on sorte en couple le soir, ou pis encore, qu'une femme circule seule dans ces villes, où, passé une certaine heure, la rue appartient aux mâles et où ceux-ci monopolisent les tavernes.

En matière de pudeur, les limites des rapports publics entre hommes et femmes est depuis longtemps intériorisée, elle n'est pas marquée par le voile des femmes comme dans certaines sociétés musulmanes. Elle y est purement intérieure.

Monde protestant et monde musulman se sont longtemps ignorés, malgré l'occidentalisation du monde musulman, qui,vu l'importante composante protestante de l'Occident contemporain, est aussi une protestantisation rampante du monde musulman.

Le protestantisme n'a longtemps vu l'islam qu'à travers ses missions engagées sur le terrain. Une nouvelle vision des choses n'est intervenue que récemment avec la création de la section Dialogue avec les religions et les fois vivantes du Conseil Oecuménique des Eglises. Il a manqué au protestantisme une figure prophétique de l'envergure de Louis Massignon (1882-1962, cf. Parole Donnée, et les Opera Minora). La profondeur et l'érudition de la recherche intellectuelle de M.W/ Watt (Mahomet à La Mecque, Mahomet à Médine, biographie du Prophète), l'honnêteté de la recherche théologique de Kenneth Cragg ( The  Call of the Minaret) n'y font rien. Mais les travaux du Groupe de recherches islamo-chrétien (GRIC, cf. Ces Ecritures qui nous questionnent, la Bible et le Coran) qui font autorité dans le dialogue islamo-chrétien ont intégré bien des aspects de la problématique protestante en matière de dialogue interreligieux, notamment la nécessité d'une base scientifique et méthodologique intégrant une lecture distancée, non dogmatique, du fait religieux.

© Ralph Stehly, Professeur d'histoire des religions, Université Marc Bloch, Strasbourg

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En Islam, qui est excusé pour son igorance?

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Par l’éminent Imâm SHeikh ‘Abdel-‘Azîz Ibn ‘Abdullâh Ibn BâZ (rahimahullâh)

 

Qui est excusé pour son ignorance ? Est-on excusé pour son ignorance dans le domaine jurisprudentiel ? Ou dans le domaine du dogme et de l’Unicité d’Allâh ? Quelle est l’obligation des savants sur le sujet ?

L’ignorance excusable doit être différenciée, car toute ignorance n’est pas excusable. Et pour ce qui est des sujets liés aux enseignements de l’Islâm expliqués par le Messager d’Allâh (sallallahu ‘alayhi wa sallam) pour les gens, éclaircis par le Livre d’Allâh et répandus au sein des musulmans, l’ignorance n’est pas acceptée [comme excuse]. Et plus particulièrement lorsqu’il s’agit du dogme et des fondements de la religion. Certes, Allâh - ‘Azza wa Djal - a envoyé Son prophète (sallallahu ‘alayhi wa sallam) aux gens afin qu’il éclaircisse et explique la religion de façon claire. Et il l’a fait de la manière la plus évidente puisqu’il a clarifié pour la Communauté la réalité de sa religion, et lui a expliqué toute chose et l’a placée sur la voie la plus claire de nuit comme de jour. Et dans le livre d’Allâh demeurent la droiture et la lumière.

Et si certaines personnes prétendent ignorer des choses élémentaires de la religion que tout le monde est sensé connaître par nécessité, et bien répandues parmi les musulmans, comme le fait de prétendre ignorer le polythéisme ou le fait de vouer le culte à un autre qu’Allâh - ‘Azza wa Djal - ou le fait de prétendre que la prière n’est pas obligatoire, ou de prétendre que le jeûne du Ramadhân n’est pas obligatoire, de même pour la Zakât et le pèlerinage à la Mecque alors que la personne en est capable, de telles choses et ce qui y ressemble sont inacceptables de la part d’une personne vivant au sein des musulmans, parce qu’il s’agit de choses bien connues de tous les musulmans. On sait que ces choses sont par nécessité connues en Islâm et cela est répandu au sein des musulmans. C’est pourquoi il est inacceptable de prétendre les ignorer.

Il en est de même de quelqu’un qui prétend ignorer le jugement quant à ce que les polythéistes font auprès des tombes ou près des idoles, en invocations adressées aux morts, en demandes de secours, en sacrifices pour eux, en formation de vœux de sacrifices dédiés aux idoles, aux astres, aux arbres et aux pierres, en demandes de guérison ou de victoire sur les ennemis adressées aux morts, ou aux idoles, ou aux djinns, ou aux anges, ou aux Prophètes. En effet, il est nécessairement connu dans la religion que ces choses relèvent du polythéisme majeur. Allâh l’a expliqué dans Son Saint Livre ainsi que Son Messager, qui a pendant treize ans à la Mecque mis en garde les gens contre le polythéisme, et de même à Médine pendant dix ans, il a expliqué la nécessité de vouer un culte sincère à Allâh exclusivement et récitait des versets du livre d’Allâh - Ta’âla - tels que :

« Et ton Seigneur a décrété : N’adorez que Lui ; et (marquez) de la bonté envers les père et mère »

 [1]

Et :

« C’est Toi (Seul) que nous adorons, et c’est Toi (Seul) dont nous implorons secours. »

 [2]

Et :

« Il ne leur a été commandé, cependant, que d’adorer Allâh, Lui vouant un culte exclusif, d’accomplir la Salâ et d’acquitter la Zakâ. Et voilà la religion de droiture. »

 [3]

Et :

« Adore donc Allâh en Lui vouant un culte exclusif. C’est à Allâh qu’appartient la religion pure. »

 [4]

Et :

« Dis : "En vérité, ma Salâ, mes actes de dévotion, ma vie et ma mort appartiennent à Allah, Seigneur de l’Univers. A Lui nul associé ! Et voilà ce qu’il m’a été ordonné, et je suis le premier à me soumettre. »

 [5]

Il s’est aussi adressé au Messager en ces termes :

« Nous t’avons certes, accordé l’Abondance. Accomplis la Salat pour ton Seigneur et sacrifie. »

 [6]

Et a dit - Subhânahu wa Ta’âla :

« Les mosquées sont consacrées à Allâh : n’invoquez donc personne avec Allâh. »

 [7]

Et :

« Et quiconque invoque avec Allâh une autre divinité, sans avoir la preuve évidente (de son existence), aura à en rendre compte à son Seigneur. En vérité, les mécréants, ne réussiront pas. »

 [8]

Il en est de même du fait de se moquer de la religion, de la remettre en cause, d’en faire l’objet de raillerie et d’insulte. Tout cela relève de la mécréance majeure que l’on ne saurait excuser en évoquant l’ignorance. Car il est nécessairement connu dans la religion qu’insulter la religion ou le Messager (sallallahu ‘alayhi wa sallam) relève de la mécréance majeure. Il en est de même de l’attitude qui consiste à s’en moquer et en faire l’objet de raillerie. Certes Allâh - Ta’âla - dit :

« Dis : "Est- ce d’ Allâh, de Ses versets (le Coran) et de Son messager que vous vous moquiez ?" Ne vous excusez pas : vous avez bel et bien rejeté la foi après avoir cru. »

 [9]

L’obligation qui s’impose aux gens de science est qu’ils doivent répandre partout ce qui précède et l’éclaircir afin que les gens n’aient plus d’excuse, et que ces connaissances se propagent en son sein, que les gens cessent de s’accrocher aux défunts pour solliciter leur secours comme cela se fait un peu partout, notamment en Egypte, en Syrie, en Iraq, à Médine devant la tombe du Prophète (sallallahu ‘alayhi wa sallam), à La Mecque et ailleurs. Il faut avertir les gens et plus particulièrement les pèlerins et leur apprendre la loi d’Allâh et Sa religion. Le silence des savants est une des causes de l’ignorance et de la perdition de la masse. Il est obligatoire pour les gens de science, où qu’ils puissent se trouver, de transmettre la religion d’Allâh aux gens ; ils doivent leur apprendre l’unicité d’Allâh et les types de polythéisme pour qu’ils abandonnent celui-ci en connaissance de cause et vouent le culte à Allâh Seul.

Il en est de même de ce qui se passe devant la tombe de al-Badawî, ou de al-Hussayn (radhiallâhu ‘anhu), ou près de la tombe de SHeikh ‘Abd al-Qâdir al-Djilânî, ou de la tombe du Prophète (sallallahu ‘alayhi wa sallam) à Médine ou d’autres. Il faut avertir les gens à ce sujet pour qu’ils sachent que le culte est un droit réservé exclusivement à Allâh Seul, comme Allâh - ‘Azza wa Djal - le dit :

« Il ne leur a été commandé, cependant, que d’adorer Allâh, Lui vouant un culte exclusif »

 [10]

Et - Subhânahu :

« Adore donc Allâh en Lui vouant un culte exclusif »

 [11]

Et - Subhânahu :

« Et ton Seigneur a décrété : N’adorez que Lui »

 [12]

C’est-à-dire, ton Maître a donné l’ordre. Il est donc obligatoire aux gens de science, dans tous les pays musulmans et partout, d’apprendre aux gens l’unicité d’Allâh et de leur expliquer clairement la signification de l’adoration d’Allâh et de les mettre en garde contre le polythéisme, qui constitue le péché le plus grave. Car Allâh a créé les hommes et les djinns afin qu’ils L’adorent et leur en a donné l’ordre. Il dit :

« Je n’ai créé les djinns et les hommes que pour qu’ils M’adorent. »

 [13]

L’adorer, c’est Lui obéir et obéir à Son Messager (sallallahu ‘alayhi wa sallam) lui vouer un culte sincère et orienter les cœurs vers Lui. Allâh - Ta’âla - dit :

« O hommes ! Adorez votre Seigneur, qui vous a créés vous et ceux qui vous ont précédés. Ainsi atteindriez- vous à la piété. »

 [14]

Quant aux questions pouvant être ambiguës, comme certaines affaires sociales, certains aspects de la prière et du jeûne, on peut excuser celui qui les ignore. C’est pourquoi le Prophète (sallallahu ‘alayhi wa sallam) avait excusé l’homme qui s’était mis en état de sacralisation vêtu d’un manteau et parfumé. Le Prophète (sallallahu ‘alayhi wa sallam) lui avait dit : « ôte le manteau et lave le parfum. Et puis fais dans ta ‘Oumra [pèlerinage mineur] ce que tu as à faire dans ton pèlerinage ». Il ne lui avait pas donné l’ordre d’effectuer un acte de réparation en raison de son ignorance. C’est ainsi qu’il faut traiter les questions qui peuvent être ambiguës, on doit instruire l’ignorant et lui expliquer cela. Quant aux fondements de la croyance, les piliers de l’Islam et les interdictions évidentes, il est inadmissible qu’un musulman prétende les ignorer. Si quelqu’un qui vit au sein des musulmans dit : « moi je ne sais pas que la fornication est interdite », il n’est pas excusé, ou « je ne sais pas qu’il est interdit de maltraiter ses parents », il n’est pas excusé, bien au contraire, on doit le corriger. Ou s’il disait encore : « je ne savais pas que la sodomie était interdite », il ne serait pas excusé. Car ces choses sont clairement connues des musulmans dans l’Islâm. Si cette personne vivait dans des contrées éloignées des terres de l’Islâm ou dans des zones inaccessibles de l’Afrique, là où il n’y a pas de musulmans, on pourrait admettre qu’il ignore [ces choses là]. Et si cette personne meurt dans l’état d’ignorance, son sort sera réglé par Allâh, et son statut est assimilable à celui des gens ayant vécu dans une période de rupture transitoire.

Ce qui est le plus authentique, c’est que ces gens-là seront mis à l’épreuve le Jour de la Résurrection. S’ils répondent [correctement] et obéissent, ils entreront au paradis. S’ils désobéissent, ils entreront en enfer. Quant à celui qui vit au sein des musulmans et se comporte comme un infidèle et néglige les obligations bien connues, il ne sera pas excusé, car les ordres [religieux] sont clairs et les musulmans sont présents - al-HamdouLLiLLeh - Ils observent le jeûne et accomplissent le pèlerinage. Tout ceci est connu au sein des musulmans et répandu parmi eux. Et prétendre ignorer cet état est vain. Et Allâh est celui qui garantit l’assistance. [15]

Notes

[1] Coran, 17/23

[2] Coran, 1/5

[3] Coran, 98/5

[4] Coran, 39/2-3

[5] Coran, 6/162-163

[6] Coran, 108/1-2

[7] Coran, 72/18

[8] Coran, 23/117

[9] Coran, 9/65-66

[10] Coran, 98/5

[11] Coran, 39/2-3

[12] Coran, 17/23

[13] Coran, 51/56

[14] Coran, 2/21

[15] Madjmu’ Fatâwa de SHeikh Ibn BâZ, 7/136-140

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