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Le veuvage comparaison le Christianisme l'Islam

Le veuvage:comparaison entre le Christianisme et l'Islam

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La vision chrétienne 

Dans l’Antiquité juive, la veuve est socialement marginalisée car elle est signe de malheur par excellence. Elle n’a plus aucune richesse, rien qui lui appartienne en propre. Au contraire, elle devient propriété de sa belle famille, tandis que sa propre famille n’a aucune obligation de l’aider. Bien souvent, pour assurer sa subsistance et celle de ses enfants, elle n’a comme seule issue que d’accepter le remariage avec un frère de son mari. C’était la loi du Lévirat.
Mais Dieu se préoccupe d’améliorer peu à peu son sort tout au long de l’histoire biblique, si bien que dans l’Eglise primitive la veuve bénéficie peu à peu d’une place privilégiée. La veuve est le symbole du pauvre sans défense, qui persévère dans la confiance en Dieu. Elle reçoit ainsi la mission d’être, d’une part témoin de l’amour de Dieu et ensuite témoin de l’espérance qu’on doit placer en Dieu.

Témoin de la bonté et de l’amour de Dieu :

Dans l’Ancien Testament :
Comme l’orphelin et l’étranger, la veuve fait l’objet d’une protection spéciale de Dieu :
« C’est Dieu qui rend justice à la veuve et à l’orphelin et Il aime l’étranger » (Dt. 10,18)

La veuve bénéficie aussi de la protection de la loi donnée par Dieu à son peuple, pour marcher selon son esprit d’amour.
Il est le Père de l’orphelin et défenseur des veuves : « vous ne maltraiterez aucune veuve ni aucun orphelin. Si tu le maltraites et qu’il crie vers moi, j’écouterai son cri. » (Ex.22,21-22)
Dieu écoute et entend la plainte de la veuve : «Dieu ne néglige pas la supplication de l’orphelin, il est son défenseur et son vengeur » (Siracide 35.14).
Dieu se fait son défenseur et son vengeur. Il menace ceux qui abusent de la faiblesse de la veuve « maudit celui qui fait dévier le droit de la veuve et l’orphelin » (DT. 27,19)

Ainsi la veuve trouve en Dieu sa vraie sécurité et son assurance, elle vit dans sa vie cette mission d’être témoin que l’on peut toujours espérer en la bonté de Dieu et en la fidélité de son amour. A l’exemple de la veuve, tout le peuple se trouve donc appelé à vivre la béatitude de la pauvreté et à devenir bon comme Dieu est bon.

Dans le Nouveau-Testament :

Dieu lui-même en la personne de Jésus son fils, manifeste sa sollicitude à l’égard de la veuve.
Jésus redonne vie au fils unique de la veuve de Naïm, et la rencontre de Jésus avec la veuve devient une visitation de Dieu au pauvre « Tous furent saisis de crainte, et ils rendaient gloire à Dieu en disant : un grand prophète s’est levé parmi nous et Dieu a visité son peuple ». (Lc 7, 11-16)
Il confie à Jean sa mère Marie devenue veuve car elle n’a plus de protection humaine
(Jn 19,26)

Cette attention de Dieu pour les veuves entraîne l’Eglise à être solidaires des veuves et à se préoccuper de subvenir à leurs besoins : « La manière pure et irréprochable de pratiquer la religion, c’est de venir en aide aux veuves et aux orphelins dans leur malheur ». (Jc 1,17)
Pensons à la sollicitude de Pierre qui ressuscite la veuve Tabitha de Joppé (Ac 9,36).
Dans les Actes des Apôtres 6,1-7, nous voyons la naissance des diacres, car les Apôtres ne pouvaient plus faire face et ils leur confient la mission de s’occuper des veuves de toutes origines.

La veuve est le modèle du pauvre qui met toute sa confiance en Dieu qui sauve et ressuscite, le modèle par excellence du peuple des « anawins », ce petit noyau des pauvres de Dieu fidèles à l’Alliance.
Elle est ce pauvre qui crie vers Dieu, lui fait confiance en attendant tout de Dieu et de sa Loi. Elle illustre ainsi l’attitude filiale qui doit être celle de tout le peuple à l’égard de son Père.

. Certes, le veuvage est une réalité. Le fait d’avoir perdu son mari place la veuve dans une situation inconfortable. Elle a besoin d’un accompagnement psychologique, matériel et spirituel, qui lui permet de faire effectivement le deuil, de le traverser et d’en sortir. Le décès de son conjoint le diminue. Toute action auprès d’elle doit consister à l’aider à retrouver son humanité, sa dignité, sa liberté et ses droits. Elle a le droit de dire non aux rites de veuvage si elle se sent consolée, édifiée et rassurée dans sa foi. Les chrétiens et les Eglises interviennent alors à ce niveau pour l’aider et la sécuriser par leur présence et leurs conseils. Leurs actions deviennent le prolongement de celle du Christ. Celui-ci est venu libérer les hommes et les femmes de toutes formes d’esclavage, de peur et d’aliénation, y compris les rites de veuvage, quand ceux-ci violent les droits et la dignité de la veuve. 

La vision islamique 

Le veuvage est l’état d’une personne qui a perdu son conjoint. En Islam, le veuvage ou Idda est le terme donné au délai durant lequel la femme attend et s’abstient de se remarier après la mort de son époux ou après le divorce. Le délai de viduité ou de veuvage est fixé par le verset coranique suivant : 

« Ceux des vôtres que la mort frappe et qui laissent des épouses : celles-ci doivent observer une période d’attente de quatre mois et dix jours. Passé ce délai, on ne vous reprochera pas de la façon dont elles disposeront d’elles-mêmes d’une manière convenable. Allah est parfaitement connaisseur de ce que vous faites ». 

La raison de ces délais particuliers n’est pas que la veuve doive cultiver sa peine d’une manière exagérée ; le but consiste à permettre que s’écoule le délai de viduité afin de s’assurer ainsi qu’elle ne porte pas un enfant de son défunt mari, ou, le cas échéant, d’attendre qu’elle ait mis au monde l’enfant qu’elle portait lors du décès.

On remarque ici que, lorsque la veuve est enceinte de son défunt mari, le deuil pour elle cesse au moment de la naissance de son enfant. A ce propos, Um Salama, consultée sur ce sujet par Ibn ،Abbâs, a rapporté que : « Le mari de Sabay،a fut tué alors qu’elle était enceinte. Elle accoucha 40 jours après la mort de son mari. A ce moment, elle fut demandée en mariage et le Prophète la maria aussitôt ».

Durant cette période de deuil, il est recommandé que la veuve habite dans la maison de son défunt mari et ne sorte que par nécessité, pour aller travailler par exemple.

A l’expiration de la période de deuil, la veuve peut quitter le domicile conjugal. L’imam Mâlik précise, dans Al-Muwatta’, que la sœur de Abû Sa،id al Khudrî, lorsqu’elle devint veuve, interrogea le Prophète qui lui ordonna : « Reste chez toi jusqu’à l’expiration de la période de viduité »

Pendant cette période, la femme veuve doit éviter de porter des vêtements voyants, excentriques ou de couleurs vives, sans pour autant porter des vêtements de couleur noire, ce qui n’est pas, pour le musulman, une couleur de deuil.

Selon Um Salam, le Prophète a recommandé : « Celle dont le mari est mort ne doit pas porter de vêtement teints en jaune ou en rouge, ni de parure. Elle ne doit pas se teindre els cheveux ni s’enduire les yeux de khôl ».

Dans tous les autres cas, la période de deuil est de 3 jours, délai au terme duquel la vie doit reprendre, autant que possible, son cours normal. Les membres de la famille du défunt doivent donc renouer avec leurs activités habituelles.

Sources:http://www.cipcre.org/ecovox/ecovox44/hermeneutique_des_rites_de_veuvage.html

http://www.paradise-islam.fr.gd/Dur-e2-e-du-deuil.htm

http://www.veuves-chretiennes.cef.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=62&Itemid=72

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