L'Islam et les musulmans
La première chose qu'il convient de définir est le terme Islam. Nous pouvons affirmer que ce mot Islam n'est pas apparu après l'arrivée d'un homme ou l'accomplissement d'un phénomène. L'Islam est la véritable religion d'Allah (traduction en arabe du mot Dieu). En effet, c'est Dieu qui a choisit l'Islam, comme le montre le verset suivant :
Sourate 5, Verset 3 | |
... Aujourd'hui, J'ai parachevé pour vous votre religion, et accompli sur vous Mon bienfait. J'ai agréé l'Islam comme religion pour vous... | ![]() |
La civilisation islamique ne se résout pas à un patrimoine pétrifié et figé; elle n'est pas non plus confinée dans un passé qui ne serait relié au présent par aucun lien. Au contraire, elle est l'émanation de la culture et du génie créateur de la Oumma islamique qui a tant donné à l'humanité par le passé, et qui restera éternellement forte de ses potentialités inépuisables.
"La civilisation consiste à agir en permanence pour changer le monde. C'est aussi un art, un perfectionnement et une maîtrise des choses. Contrairement à la culture vue comme une force endogène que l'on acquiert par le biais de l'éducation, la civilisation, elle, se présente comme une force agissant sur la nature grâce à la science. Elle se manifeste dans la langue, la pensée et l'écriture. Enfin, si la culture est véhiculée par l'individu, la civilisation, à l'inverse, se transmet par le biais de la collectivité".(...)
Rappelons à ce égard les prodigieuses réalisations de nos ancêtres qui ont conquis le monde, rendu la vie à la terre, libéré l'homme de l'asservissement et de l'oppression, délivré l'esprit humain de ses superstitions et des ses préjugées fantaisistes, et répandu la science pour assouvir le désir ardent de l'homme de s'instruire. Et c'est ainsi que s'est élaborée cette civilisation somptueuse dite aujourd'hui "islamique", héritage commun de tous les peuples, de toutes les confessions et doctrines qui ont vécu ensemble dans la convivialité, l'affection mutuelle, et la tolérance à l'ombre de l'Etat islamique. Cette civilisation se distinguera par le fait qu'elle puise sa substance dans le dogme islamique de "l'unicité de Dieu". Elle prend racine dans le cadre du Message islamique universel qui la marque de son sceau, et lui insuffle de son esprit tolérant. C'est donc, comme l'affirme Mohammad 'Amara, le "souffle prophétique" qui a tracé la voie à notre civilisation, et lui a conféré par là même son identité propre qui la distingue de toutes les autres civilisations. C'est, également, grâce à cet élan prophétique qui l'anime que notre civilisation garde toujours sa capacité de se régénérer et de se relever de ses revers pour reprendre sa marche glorieuse.
Un penseur musulman suisse, Roger de Pasquier, écrit à ce sujet: "La civilisation de l'Islam a le pouvoir de changer le milieu où elle se déploie et prospère. Elle y crée des conditions de vie que convoiteraient beaucoup de nos contemporains, y compris dans les pays les plus avancés. Mieux encore, son caractère spirituel donne lieu à une atmosphère de sainteté qui confère à la vie de la société un sens profond". Et ce penseur d'ajouter : " Dans la civilisation islamique, les sciences occupent une place beaucoup plus importante que celle dévolue aux arts. Ardents amateurs de la science, les Musulmans puisent à des sources très variées. Toutefois, ces différentes sources de savoir, loin de s'exclure mutuellement, procèdent au contraire d'un même ensemble cohérent et homogène. D'où la possibilité pour une même personne d'exceller dans plusieurs disciplines à la fois"(...)
Il est donc temps que la civilisation islamique soit animée d'un nouveau souffle afin qu'elle rattrape l'histoire en marche et reprenne son oeuvre créatrice et généreuse. Ce à quoi nous devons nous employer, munis d'une foi inébranlable et d'une conviction ferme quant à la nécessité d'un changement rationnel et constructif. Dans le même temps, il nous incombera de faire notre auto-critique en vue de retrouver la voie lumineuse de la civilisation et de déterminer nos obligations vis-à-vis de notre temps pour agir en conséquence.
Répétons-le, le renouveau de la civilisation islamique, pour se concrétiser, nécessite impérieusement une action réfléchie conduite dans un esprit de responsabilité et d'ouverture qui tient compte à la fois des nos valeurs civilisationnelles impérissables, des réalités changeantes du présent et des perspectives de l'avenir.
Mais il nous faudra, au préalable, nous engager pour la promotion continue de la science, pour la poursuite du progrès technologique, et pour l'encouragement de la production culturelle et de la création artistique. Parallèlement, des efforts devrons être déployés en vue d'une réforme sage et avisée de la vie sociale et politique, étayée sur les principes de vérité, de justice, d'égalité, de participation et de coexistence.
Le renouveau civilisationnel que nous appelons de nos voeux et auquel nous nous employons passe par la réalisation d'un certain nombre d'actions préalables que nous résumons comme suit :
I - Consolider le système éducatif dans les pays islamiques; moderniser les programmes d'enseignement, améliorer les conditions matérielles et morales des enseignants afin qu'ils puissent mener une vie décente à la hauteur de leurs responsabilités.
Songeons au Japon dont l'expérience en ce domaine est édifiante et mérite de nous servir d'exemple. Dans ce pays, en effet, les enseignants, toutes catégories confondues, occupent une place de choix, eu égard à leurs efforts considérables dans le processus éducatif.
II - Introduire des méthodes et des moyens les plus modernes pour rénover les programmes d'enseignement des sciences exactes et appliquées; promouvoir les recherches scientifiques, en général, afin de mettre le savoir scientifique à la portée des masses populaires et faire régner l'esprit rationnel dans toutes nos activités; ainsi, la science deviendra-t-elle pour nous un ferment de progrès économique et social à réaliser sur la base de nos valeurs islamiques immuables.
III - Créer des conditions saines pour l'interpénétration des cultures et des civilisations de différents horizons dans un esprit de fécondation et d'enrichissement mutuels, favorables à la créativité et à la production intellectuelle, littéraire et artistique.
Mais les démarches qu'on vient de proposer n'auraient pas le succès escompté si, au préalable, nous ne parviendrons pas à instaurer un climat propice de stabilité politique, de justice sociale et de sécurité intellectuelle. Encore faut-il déjà respecter les valeurs et les principes de l'Islam qui mettent en valeur l'action, exaltent l'aspiration de l'homme à une vie libre et digne, et l'incite à oeuvrer pour son propre bien mais aussi pour le bien de sa famille, de sa collectivité et de sa nation en général.
Des efforts soutenus et considérables ont déjà été déployés à plusieurs niveaux. Ils concernent, en effet, non seulement la promotion de l'économie, du commerce, de l'industrie et de l'agriculture, mais aussi le développement dans le domaine de l'éducation, de l'enseignement, de la recherche scientifique, de l'information, et de la production culturelle et artistique. Mais quels que soient le chemin parcouru et les progrès réalisés jusqu'ici, nos efforts doivent impérativement s'inscrire dans un cadre global et harmonieux, et puiser dans nos valeurs sacrées la force nécessaire pour stimuler le développement, opérer le changement et la réforme souhaitables, et animer d'un nouveau souffle la civilisation islamique; alors la Oumma retrouvera sa vitalité et reprendra son oeuvre créatrice et généreuse afin de consolider ses acquis présents et constituer par là même ses richesses de demain.
En réalité, il ne serait pas exagéré de dire que la oumma traverse aujourd'hui l'une des périodes les plus graves et les plus délicates de son histoire. De grands défis se dressent devant elle cependant qu'elle est prise dans un tourbillon de dissensions et d'antagonismes tels qu'elle risque de lâcher prise alors qu'elle est restée ferme, des siècles durant, face à l'adversité, et affrontait sans fléchir les vicissitudes du temps et les rudes épreuves de l'existence.
| 'Dr. Abdulaziz Othman Altwaijri |
Anas ibn Malik rapporte que le Messager d’Allah (pbsl) a dit : LA DUREE DE VIE DU MONDE EST DE SEPT JOURS SELON LES JOURS DANS L’AU-DELA. Allah le Tout-Puissant a dit QU’UN JOUR AUPRES DE VOTRE SEIGNEUR EST COMME UN MILLIER DE VOS ANNEES. ALLAH ATTRIBUERA L’EQUIVALENT EN BONNES ACTIONS DES SEPT MILLE ANNEES QUI SONT L’AGE DE CE MONDE pour celui qui répond aux besoins de ses frères en religion sur le chemin d’Allah, comme s’il avait passé ses journées en jeûnant et ses nuits en adoration. (Al-Muttaqi al-Hindi, Al-Burhan fi Alamat al-Mahdi Akhir az-Zaman, p. 8)
Dans son ouvrage al-Burhan fi Alamat al-Mahdi Akhir az-Zaman, al-Muttaqi al-Hindi, l'un des savants d'Ahl al-Sunnah a annoncé dans 8 hadiths que la durée de vie de ce monde est de 7000 années.
Cependant, notre Prophète (pbsl) a attiré l'attention sur un calendrier de 7000 ans avec les mots 'la durée de vie du monde est de 7000 ans'.
Ce calendrier de 7000 ANS est un calendrier utilisé à une période de l'histoire comme furent utilisés les différents calendriers Hégirien, Grégorien, Solaire ou Maya.
Ce calendrier que notre Prophète (pbsl) mentionne dans son hadith est une période de temps de millions d'années de l'histoire.
De la même manière que l'Hégire (Hijra) est le début du calendrier hégirien et que la naissance du Prophète Jésus (psl) marque le commencement du calendrier grégorien, la période de 7000 ans rapportée par notre Prophète peut être déterminée selon un évènement considéré comme un commencement. De nombreux évènements importants comme la naissance du Prophète Abraham (psl) ou du Prophète Noé (psl), l'affectation de la mission d'être un Prophète au Prophète Abraham (psl), la construction de la Kaaba ou le commencement du déluge de Noé peuvent être le début de ce calendrier de 7000 ans.
Notre Prophète a relaté certaines informations concernant la période qui commence à son temps et qui durera jusqu'à la fin de la communauté islamique en prenant ce calendrier de 7000 ans comme une référence.
Notre Prophète (pbsl) a éclairé les Musulmans à propos de la venue de Hazrat Mahdi (psl), du règne mondial de l'Islam et sur le dernier siècle de la Fin des Temps via ces informations.
Les informations détaillées relatées par notre Prophète (pbsl) se révèlent quand d'autres hadiths et travaux de nos savants islamiques sont examinés.
"Cinq mille six cents ans de ce monde sont passés."
Notre Prophète (pbsl) a dit que la vie de la communauté islamique est de 7000 ans et que 5600 ans de cette vie se sont déjà écoulés jusqu’à l’époque de notre Prophète (pbsl).
Selon le calendrier révélé par notre Prophète (pbsl), la vie de la communauté islamique est de 7000 ans. Et jusqu'à l'époque de notre Prophète (pbsl), 5600 ans de cette période sont passés. Lorsque nous soustrayons 5600 ans de 7000 ans, il reste 1400 ans.
Selon ce calendrier de 7000 ans, 1400 ans après la mort de notre Prophète (pbsl), la durée de vie de la communauté islamique va connaître un terme et le temps du Jour du Jugement sera très proche (Allah connaît la vérité).
Le grand savant sunnite Al-Barzanji déclare que la durée de vie de la communauté ne dépassera pas l’an 1500 de l’Hégire. (Allah connaît la vérité).
LA VIE DE CETTE COMMUNAUTE DEPASSERA 1000 ANS, MAIS SERA LIMITEE A 1500 ANS... (Al-Barzanji, Al-Isha'ah li-ashrat al-sa'ah, p. 299)
As-Souyouti, l'un des plus grands savants islamiques, a fait cette déclaration après avoir examiné le hadith.
"LA VIE DE MA COMMUNAUTE NE DEPASSERA PAS 1500 ANS."
Nous sommes maintenant en l'an 1433 selon le calendrier hégirien. C'est-à-dire 1433 ans se sont écoulés de la durée de vie de la communauté depuis notre Prophète (pbsl). Alors, de combien la durée de vie de la communauté islamique dépassera-t-elle l'an 1500 ?
En examinant numériquement le hadith annoncé par notre Prophète concernant la Fin des Temps, Bediuzzaman a fait le calcul que le temps de la communauté islamique jusqu’à laquelle elle sera victorieuse se terminera en 1506 du calendrier hégirien, ce qui veut dire qu'elle ne dépassera pas 1500 ans comme déclaré dans le hadith.
“UN GROUPE DE MA COMMUNAUTE RESTERA DANS LA VERITEJUSQU’AU COMMANDEMENT D’ALLAH. (LE JOUR DU JUGEMENT) ” (Mouslim)
L’abjad (le calcul numérique) de la partie “Un groupe de ma communauté...” qui est 1542 (2117) fait allusion à son [de la communauté] temps de survie.
L’abjad de la proposition “restera dans la vérité” (si on compte la marque de gémination) donne le nombre 1506 (2082) ; cela indique la date jusqu’à laquelle elle (la communauté islamique) va continuer son travail d’éclaircissement de manière évidente et manifeste et peut-être victorieusement ; ensuite jusqu’à 1542 (2117) en secret et en défaite.
L’abjad de la proposition “JUSQU’AU COMMANDEMENT D’ALLAH” (SI ON COMPTE LA MARQUE DE GEMINATION) SUGGERE QUE LE JOUR DU JUGEMENT SURVIENDRA SUR LE NON-CROYANT EN 1545 (2120). (Lettres de Kastamonu, p. 33)
La durée de vie de la communauté islamique est une chose et celle du monde en est une autre. Said Nursi, le plus grand mujaddid (rénovateur religieux) des 1000 dernières années, a dit que les Musulmans resteraient sur le vrai chemin jusqu’à ce que vienne le commandement d’Allah, et seraient victorieux jusqu'aux alentours des années 2082 et qu'il est probable qu'en 2120 le Jour du Jugement aura lieu. (Allah connaît la vérité)
Les déclarations de Bediuzzaman concernant le fait que la communauté musulmane restera victorieuse jusqu'à 1506, confirment complètement les déclarations des grands savants islamiques comme Al-Barzanji, al-Souyouti, affirmant que "la durée de vie de ma communauté ne dépassera pas 1500 ans" (Allah connaît la vérité.)
Comme la durée de vie de ce monde est de 7000 ans et que notre Prophète (pbsl) a dit que 5600 ans de ce monde se sont écoulés, alors le reste de la vie de cette communauté doit être terminé dans 100 ans entre les années 1400 et 1500 du calendrier hégirien.
Notre Prophète (pbsl) est le Prophète de la Fin des Temps. 1400 ans se sont écoulés depuis le temps de notre Prophète (pbsl). Nous vivons aujourd'hui dans la période finale de la Fin des Temps. Il reste très peu de temps jusqu'au Jour du Jugement. Le Prophète Jésus (psl) et Hazrat Mahdi (psl) viendront au cours de ce siècle et l'Islam prévaudra incha Allah dans le monde.
http://harunyahya.fr/fr/works/102221/Notre_Prophete_%28pbsl%29_a_parle_dans_ses_hadiths_dun_calendrier_de_7000_ans_comprenant_des_evenements_significatifs_qui_seront_vecus_par_le_monde_musulman
L'Empire Islamique Partie1/2 (Entendez-vous... par wake-up-oumma
L’islam est un mode de vie complet. Il régit toutes les sphères de la vie, de l’hygiène personnelle aux lois commerciales, et de l’organisation des sociétés à la vie politique. L’islam ne peut en aucun cas être séparé de la vie sociale, politique et économique, puisque la religion fournit un guide moral pour chaque action qu’entreprend une personne. Le premier acte de foi consiste à s’efforcer de respecter la volonté de Dieu dans la vie privée et publique. Les musulmans croient qu’ils doivent, ainsi que le monde qui les entoure, être totalement soumis à Dieu et à Sa volonté. De plus, ils reconnaissent que Sa loi doit être établie sur terre afin de créer une société basée sur la justice. Comme les juifs et les chrétiens avant eux, les musulmans ont été appelés à respecter un engagement envers Dieu, faisant d’eux une communauté de croyants devant servir d’exemple aux autres nations en créant un ordre social moral. Dieu s’adresse ainsi aux musulmans :
« Vous êtes la meilleure communauté qu’on ait fait naître pour les hommes; vous enjoignez le bien et interdisez le blâmable, et vous croyez en Dieu. » (Coran 3:110)
À travers l’histoire, être musulman a non seulement signifié appartenir à une communauté religieuse, mais aussi vivre sous la loi islamique. Car la loi islamique est vue comme une extension de la souveraineté absolue de Dieu.
L'Empire Islamique 2 (Le Soulevement des... par wake-up-oumma
Dieu est le souverain absolu, en islam, et Il est donc le seul Seigneur des cieux et de la terre. Tout comme Il est le Seigneur de l’univers physique, pour les musulmans, Il est aussi le législateur pour toutes les sphères de la vie. Tout comme Il est le Maître du monde physique, c’est Lui qui gouverne les affaires des hommes, dans la doctrine islamique. Ainsi, Dieu est le Législateur suprême[1], le Juge absolu et Celui qui distingue le bien du mal. Tout comme le monde physique se soumet à son Seigneur en suivant les lois « naturelles » de l’univers, les êtres humains doivent se soumettre aux enseignements moraux et religieux de leur Seigneur, qui a distingué le bien du mal, pour eux. En d’autres termes, seul Dieu possède l’autorité pour légiférer, déterminer les actes d’adoration et les valeurs morales et établir des normes d’interactions et de comportements humains. Cela parce que... :
« En vérité, la création et le commandement n’appartiennent qu’à Lui. » (Coran 7:54)
En islam, donc, Dieu est reconnu comme le seul souverain des affaires des hommes; il n’y a donc jamais eu de distinction entre l’autorité religieuse et l’autorité de l’État. Dans le christianisme, la distinction entre les deux autorités serait fondée sur certaines paroles de Jésus, dans le Nouveau Testament, demandant à ses fidèles de rendre à César ce qui appartient à César et à Dieu ce qui appartient à Dieu. C’est pourquoi à travers l’histoire du christianisme jusqu’à nos jours, il y a toujours eu deux autorités : « Dieu et César » ou « l’Église et l’État ». Chacune a toujours possédé ses propres lois et juridictions, sa propre structure et hiérarchie. Avant que le monde islamique ne soit influencé par l’Occident, il n’y a jamais eu deux pouvoirs et la question de la séparation n’a donc jamais été soulevée. La distinction, si profondément enracinée, dans le christianisme, entre l’Église et l’État n’a jamais existé en islam.
L’objectif d’un État islamique et de son autorité politique est d’appliquer la loi divine. Ainsi, l’État islamique idéal est une communauté gouvernée par la Loi révélée par Dieu. Cela ne signifie pas nécessairement qu’un tel État soit une théocratie directement gérée par des savants religieux ni une autocratie dans laquelle un seul dirigeant détiendrait un pouvoir absolu. Le rôle de l’État islamique est d’assurer l’ordre et la sécurité de façon à ce que les musulmans puissent accomplir leurs devoirs religieux et remplir leurs obligations quotidiennes. En islam, le calife[2] est le gardien de la religion et de la communauté. Contrairement à ce que certains croient, il n’est pas « surveillé » par les savants religieux, mais ces derniers lui prodiguent des conseils religieux et légaux. Le calife nomme aussi les juges qui règlent les différends en se basant sur la Loi islamique. Il y a un certain niveau de flexibilité par rapport au système de gouvernance et à son établissement, en islam, mais la religion, elle, doit être totalement appliquée au sein de l’État et de la société.
L’islam et la démocratieAfin que notre discussion, sur la démocratie, soit productive, nous devons d’abord connaître l’origine et le sens du concept de démocratie. En bref, selon les définitions moderne et plus traditionnelle du terme, nous pouvons dire que la pensée islamique rejoint certains des aspects de la démocratie. L’un de ces aspects est le fait que les musulmans ont le droit d’élire leurs dirigeants, de leur demander des comptes et, lorsque cela est nécessaire, de les démettre de leurs fonctions. L’islam, cependant, n’accorde pas au gouvernement le droit d’annuler ou de modifier les lois divines ni de créer de nouvelles lois (au niveau religieux). La légifération est un droit exclusif à Dieu. Quant aux lois non-religieuses, elles doivent tout de même demeurer en conformité avec les principes islamiques. Passer outre le droit exclusif de Dieu à la légifération est un péché impardonnable et une forme de polythéisme, car à la base de la croyance en l’unicité de Dieu se trouve aussi la croyance que Lui seul a le droit de légiférer. Ce que cela signifie, concrètement, c’est que les peuples et les élus qui les dirigent n’ont pas le droit de permettre ce que Dieu interdit ou de déclarer interdit ce que Dieu permet. Si les peuples leur accordent de tels droits et se conforment à leurs lois, cela revient à les élever au rang de divinités, et c’est pourquoi ce péché est une forme de polythéisme. Nul n’a le droit de modifier la Loi de Dieu et Sa Loi sera toujours supérieure et aura toujours préséance sur les lois des hommes. Les musulmans, aujourd’hui, cherchant à établir des paramètres entre l’islam et la démocratie, tentent de déterminer le rapport de leur religion aux institutions démographiques, au sein de leurs sociétés. La plupart des musulmans souhaiteraient avoir droit à une plus grande participation politique, voir les gouvernements rendre des comptes, jouir de plus de liberté et voir assurés les droits de l’homme. Il existe plusieurs moyens d’atteindre ces objectifs. Pour certains, l’islam a son propre mode de fonctionnement qui exclut les institutions démocratiques. Mais pour d’autres, l’islam est parfaitement capable d’accommoder et soutenir certaines institutions démocratiques; ils établissent un parallèle entre l’islam et certains concepts de la démocratie comme la consultation (ijma), l’intérêt public (maslaha) et l’opinion fondée sur les écritures sacrées (ijtihad). Ces mécanismes peuvent être utilisés pour soutenir des formes de gouvernements comprenant des systèmes d’équilibre des pouvoirs entre les branches exécutives, législatives et judiciaires. Cependant, les dirigeants d’États autoritaires ont plutôt tendance à ignorer, décourager et même supprimer les institutions démocratiques. D’une manière générale, l’islam est une religion qui non seulement gouverne la vie privée des gens, mais qui contrôle et réglemente tous les aspects de la vie publique. Comme la notion d’adoration, en islam, n’est pas limitée aux simples rituels, mais inclut tous les actes d’obéissance et de bienfaisance, il en va de même pour la notion de religion qui s’étend à tous les aspects de la vie sur terre. Aux yeux du musulman, la religion et l’État sont inséparables. Gardant ce principe à l’esprit, quelle que soit la forme de gouvernement qu’une société islamique choisit d’établir, toutes ses composantes doivent être en parfaite conformité avec les préceptes de la religion. Le système gouvernemental ne peut d’aucune façon exclure ou apporter des changements à aucun mandat de la religion. Telle est la nature monothéiste de l’islam, où tous les droits de Dieu Lui sont entièrement cédés. http://www.islamreligion.com/fr/articles/223/ |
« La pluralité en islam ». Le titre de l’article peut surprendre le lecteur. Publié durant l’été 2006 sous la plume de Jamâl al-Bannâ [1], le papier n’a pas suscité de controverse, illustrant par là les difficultés à envisager la possibilité de remises en question des lieux les plus communs. Jamâl al-Bannâ n’est pas un quidam, mais le cadet du fondateur des Frères musulmans, un érudit affranchi de tout lien de subordination avec les autorités religieuses sunnites et politiques égyptiennes. La thèse développée était la suivante : un certain nombre de personnes pensent que, puisque l’islam est « la religion de l’unicité », l’unicité doit être la qualité de la communauté musulmane, qu’elle ne doit suivre qu’un seul responsable, qu’il ne doit y avoir qu’une seule presse, qu’un seul parti, etc. Non, répond al-Bannâ, l’unicité est l’attribut propre de « Dieu », aucun autre que « Dieu » ne peut y prétendre, pas même la communauté croyante qui s’en réclame. Les groupes visés n’ont pas manqué de se reconnaître, à commencer par ceux qui proclament, imaginant avoir réponse à tout, que « le Coran est notre constitution » [2].
Dans la suite de son propos, l’auteur épingle les juristes qui ont failli à leur tâche en verrouillant les sciences dans lesquelles ils ont régné en maîtres depuis des siècles. Il défend un principe de « liberté » adossé à un principe de « justice » et la nécessité de prolonger sans cesse la réflexion (tafkîr) en référence à ‘Abbâs Mahmûd al-‘Aqqâd (1889-1964). Les intentions apologétiques de ce dernier sont connues ; il écrivit une biographie de Muhammad qui, de son aveu même, relevait plus du témoignage rendu à l’homme de génie que du travail de l’historien [3]. Journaliste de talent, ayant à son actif plus de soixante-dix ouvrages, il fut un polémiste engagé et caustique, aux connaissances encyclopédiques qu’il devait à une bibliothèque personnelle de près de 40 000 ouvrages. Voilà le genre de figures dont l’islam contemporain a besoin, explique al-Bannâ, non pour reproduire ce qu’ils ont fait mais pour être à la hauteur de leur effort de pensée, un effort qui ne manquait pas d’aller puiser hors du corpus confessionnel.
Nous voulons aller plus loin et montrer que la parole s’inscrivait dans un espace de discussion bien plus large encore, il y a quelques siècles. Nos éditeurs feraient bien de s’en souvenir – ou de le découvrir –, à l’heure ou la grande maison Random House s’autocensure par crainte des réactions que pourrait provoquer la publication d’un roman sur Aïcha [4].
Glorification d’actes héroïques, de la fidélité à la foi professée, d’amitiés mais aussi accusation de meurtre, d’adultère, d’ivrognerie, d’apostasie, tel fut le lot des membres de l’entourage proche de Muhammad selon des documents longtemps négligés au profit d’une geste sans aspérités. Dans Sharh Nahj al-balâgha, Ibn Abî al-Hadîd (1190-1257) dénonce la sacralisation démesurée des compagnons du Prophète de l’islam et de son entourage le plus proche. Si cette sacralisation fut amplifiée par la Tradition, elle était inexistante au début de l’islam. Pour argumenter son propos, Ibn Abî al-Hadîd rapporte des querelles, des controverses et des désaccords attestés, non seulement au sein de la famille de Muhammad, mais aussi parmi ses compagnons et leurs successeurs, accusés de fautes graves. Il s’agit de luttes internes, motivées par des raisons politiques et de pouvoir, connues de tout le monde ; les ouvrages médiévaux les citent dans les détails, et les auteurs s’autorisent même à prendre parti pour l’un ou l’autre des protagonistes en question. Ibn Abî al-Hadîd en donne une liste non exhaustive tant les querelles et les désaccords sont nombreux. Il évoque les insinuations portant sur la judaïté supposée de Zayd b. Thâbit, en faisant allusion aux deux du’âba (nattes) qu’il portait alors qu’il était enfant et à ses jeux avec « des petits enfants juifs » [5]. L’enjeu est d’importance. Zayd est l’un des secrétaires de Muhammad et l’artisan principal de la collecte du Coran après sa mort, il était impensable que l’on donnât à penser que le Prophète de l’islam eût pu être informé par Zayd des écritures antérieures juives, voire chrétiennes [6]. Et pourtant, après avoir consulté à Bagdad des spécialistes dont il donne les noms, Abû al-Qâsim al-Balkhî (mort en 931) rejette les traditions selon lesquelles c’est Muhammad qui lui a ordonné d’apprendre ces langues. Zayd a fréquenté l’école juive de Yathrib (la future « ville du Prophète », Médine) [7], il savait de l’araméen ou du syriaque et de l’hébreu avant la venue de Muhammad dans cette ville.
Aïcha, l’une des femmes du Prophète [8], est aussi au centre de controverses. Elle a été accusée d’adultère, avant d’être innocentée. Elle a contredit les compagnons qui auraient rapporté le propos de Muhammad selon lequel « trois choses sont porteuses de malheur : la femme, la maison et le cheval ». Les versions varient sur les raisons qui expliquent cette altération dénoncée. Un hadîth indique, par ailleurs, qu’Aïcha détestait Ali, cousin et gendre du Prophète, qui allait devenir le quatrième calife et le premier imam pour les chiites, au point qu’elle ne pouvait pas prononcer son nom [9]. Les traditionnistes – ceux qui ont fixé la Tradition – ont opéré des choix définitifs et fermes, ils ont élu des personnages pour des raisons qui semblent difficiles à comprendre après-coup, mais qui impliquaient des enjeux. Ce fut le cas dans l’histoire qui opposa Aïcha à ‘Abd Allâh ibn ‘Umar [10], à propos du nombre de ‘umra (pèlerinage restreint au seul site mekkois) accomplis par le Prophète. Les traditionnistes ont choisi la position d’Aïcha, la mère des croyants [11]. À partir d’une certaine époque, cette parole a été considérée implicitement « comme un substitut de parole prophétique, bien entendu en dehors du cadre d’inspiration » [12], parce qu’elle était censée rappeler, de façon infaillible, la mémoire de la conduite quotidienne de Muhammad.
Ce qu’il importe de souligner, c’est que les successeurs des compagnons avaient une grande liberté de critiquer et de juger le comportement de ceux-là, surtout lorsque les fautes étaient avérées. Ils les considéraient comme n’importe quelle personne de leur entourage, ils n’hésitaient pas à les dénoncer. Ce n’est que par la suite que la Tradition, suivie de la vox populi, fit d’eux des personnes sacrées. Ibn Abî al-Hadîd appuie ses propos sur des sourates coraniques qui constituent pour lui la preuve que les compagnons ainsi que l’entourage du Prophète n’étaient pas préservés contre les fautes et les péchés. Ces références, précise-t-il, s’appliquent à tout un chacun : « Dis, moi je redoute, si je me rebellais contre mon Seigneur, le châtiment d’un Jour terrible » [13] ; « Arbitre entre les hommes selon la vérité, ne suis pas ta passion, elle t’égarerait loin du sentier de Dieu, ceux qui s’égarent loin du sentier de Dieu ont un affreux tourment pour avoir oublié le jour du jugement » [14]. En tant que fervent défenseur de la cause chiite, il accuse Mu’âwiya (le cinquième calife, qui a combattu Ali, le quatrième calife) et ses successeurs d’être à l’origine de l’interdiction de s’opposer aux compagnons en ayant recours aux accusations d’« innovant », de « mécréant », d’« apostat » ou d’« hypocrite ». Comme l’a exposé Jacqueline Chabbi, « un mode de représentation et d’accréditation du passé » a été imposé. Selon ces mécanismes et ces critères, il n’y a plus eu de place pour le doute dans les chaînes de transmission qui remontent à ces figures comme aux paroles et gestes qui leur sont associés [15].
Une étude approfondie est possible et souhaitable, avec d’autres outils, pour retracer l’évolution de ces récits. La première remarque qui s’impose, c’est que les personnages de ces anecdotes, racontées dans les livres de Hadîth, de Maghâzî (expéditions militaires), de Sîra (biographie du Prophète), ainsi que d’autres types d’ouvrages, ont le plus souvent une valeur démesurément symbolique dans les rôles qu’ils jouent. Ils sont codifiés et organisés de manière très précise. Chacun est devenu une personne hors d’atteinte, un salaf, rendu sacré par la Tradition. Les traditionnistes les ont inscrits dans un ensemble clos à un moment de l’histoire arabo-musulmane.
On pourrait croire, comme le prétend Ibn Abî al-Hadîd, que l’interdit pesant sur ces figures remonte aux premiers temps de l’islam. Rien de tel. Ibrâhîm ibn Sayyâr al-Nazzâm (mort en 846), associé au courant du mu‘tazilisme doctrinal, fut un esprit à ce point audacieux qu’il niait catégoriquement tous les hadîth ou en inventait de ridicules (sur la supériorité du chat sur le chien, par exemple), il allégorisait les versets du Coran qui le gênaient, niait l’inimitabilité littéraire du Coran et accusait tous les compagnons du Prophète d’avoir commis des péchés graves [16]. L’exemple est celui d’un radical. Il vise à montrer les potentialités encore ouvertes voici onze siècles, y compris sur ce qui aujourd’hui paraît le plus sacralisé. Ne parlons pas, pour l’époque, de liberté de pensée, cela n’aurait aucun sens. Le statut d’impie a pesé sur les mu‘tazilites qui formaient école autour de deux principes fondamentaux : ce qui existe ne peut dépendre que d’un Créateur, sa « parole » est donc créée (en d’autres termes, le Coran n’est pas Dieu lui-même) ; l’homme est non seulement capable de découvrir par le travail de son intelligence les grandes vérités morales, mais il est libre de les suivre ou non. Cette école aux accents divers lia son destin à l’autorité de califes abbassides – al-Ma’mûn et ses deux successeurs –, en persécutant ses adversaires qui, à leur tour, devinrent les maîtres pour étouffer pendant plus d’un millénaire les écrits mu‘tazilites [17]. Elle nous intéresse dans la mesure où elle naît d’un problème juridique portant sur la validité des témoignages contradictoires. L’enjeu est considérable puisque, en fonction de la réponse, tout l’édifice de la Tradition des « faits et dits » du Prophète, reposant sur des chaînes de transmetteurs qui remontent à Muhammad, est susceptible d’être ébranlé. Or, nombre de nos contemporains ont peur de cet ébranlement. Ils ignorent les travaux pionniers qui montrent que l’historiographie musulmane des origines se construit en partie en continuité avec la tradition de l’Antiquité tardive, qu’elle n’est pas une donnée indépendante de son contexte d’éclosion [18]. Gageons que le travail annoncé sur la remise à plat des recueils de hadîth par les autorités religieuses turques saura faire bouger les lignes. Mais aucun engagement similaire ne semble venir du monde arabe.
Sans doute est-ce d’abord parce qu’une hypothèque pèse sur la langue arabe [19]. A-t-elle une histoire reconnue ? Contre toute apparence, la réponse est loin d’être évidente. En témoignent les affirmations courantes selon lesquelles Dieu a créé la langue arabe dans le but exclusif de diffuser l’islam ; Adam – dont l’existence n’est pas discutée par ceux-là – parlait d’ailleurs arabe et son fils Caïn aussi puisque des textes qui leur sont attribués ont été publiés [20]. Le chercheur allemand August Fischer (1865-1949) a lancé à Bâle, il y a un siècle, l’idée de la constitution d’un dictionnaire historique. Il a accumulé de nombreuses fiches lexicographiques plus tard déposées à l’Académie de langue arabe du Caire [21]. En 1934, en effet, son idée a été reprise par cette institution, dont les membres ont créé un « Comité du dictionnaire » auquel a participé Fischer. La Seconde Guerre mondiale a bloqué les travaux : l’orientaliste était en Allemagne, ses collaborateurs et ses fiches en Égypte, et il est décédé en 1949 sans avoir achevé son entreprise. L’Académie du Caire a mis ses notes à disposition, mais personne, en Égypte, n’a repris le chantier pour le mener à bien. Quant au principe, les académiciens, auteurs de la préface d’un Grand Dictionnaire (1956), reconnaissent que l’arabe ne s’arrête pas au IIe siècle de l’hégire, et que cette langue a un passé, un présent et un avenir [22]. Dans le monde de langue arabe, peu de choses ont été faites depuis un demi-siècle pour illustrer cette affirmation. Les recherches effectuées par l’Institut des manuscrits arabes, sous la direction de Salâh al-Dîn al-Munajjed et de ses successeurs, ont apporté des pièces utiles au dossier. Mais les universitaires attendent des ouvriers susceptibles d’être qualifiés, des moyens financiers et une volonté capable de surmonter les obstacles posés par les représentants du magistère religieux. Il n’existe toujours pas de dictionnaire étymologique de langue arabe. Toutefois, des universitaires allemands ont pu obtenir des doubles des notes de Fischer qu’ils ont mises à profit avec celles de Theodor Nöldeke (1836-1930), de Hermann Reckendorf (1863-1924), de H. L. Fleischer (1801-1888) et de Heinrich Thorbecke (1837-1890). Ils ont commencé, en 1956, la publication d’un dictionnaire de l’arabe classique [23].
Il est temps de se rendre compte qu’il peut y avoir plusieurs approches d’une seule et même chose, sans pour autant que la conception de l’autre ne soit perçue comme au service d’un but de nuisance et de destruction. Une civilisation, une culture, une religion qui se défendent bien sont celles qui n’ont pas peur d’aller de l’avant, qui ne craignent pas d’être confrontées et de se mêler aux autres, parce que leurs bases sont solides, fondées sur des conceptions qui n’empêchent pas le débat a priori. La confrontation à d’autres points de vue représente un enrichissement. Le protectionnisme à outrance (femmes sans visage et mosquées interdites aux non musulmans [24]) et les tentatives de verrouillage n’ont jamais constitué une force en soi. Au contraire, ils révèlent des faiblesses et des failles profondes qui nous font plonger dans des méandres d’obscurantisme d’où il est difficile d’être en interaction avec des points de vue qui ne sont pas nôtres. Ne voit-on pas enseigner de nos jours, dans une sérénité totale et sans aucun scrupule, que « l’arabe est la langue du Paradis » et qu’avant d’y accéder tout le monde sera confronté à « l’examen linguistique de la tombe », à savoir que l’ange chargé de questionner les défunts à leur arrivée dans la tombe posera ses questions en langue arabe et malheur à celui qui ne saura y répondre ? Que certains adhèrent à cette vision des choses, bien que les musulmans maîtrisant l’arabe constituent seulement une minorité dans le monde (sans parler des non musulmans), n’a rien de condamnable. Mais cela devient inquiétant s’il n’est pas possible, à côté, de tenir un autre discours. Ainsi, si en Occident beaucoup croient en la voyance ou à l’horoscope, il se trouve toujours quelqu’un pour leur rappeler qu’il s’agit de charlatanisme et de tromperie ; une fois avertis, ils restent libres d’y croire. Le problème est que, dans le cas de « l’examen linguistique de la tombe », aucun des ulémas ne s’est élevé contre ce type de réflexion, alors que les études linguistiques ont progressé et connu des évolutions considérables.
La naïveté est mauvaise conseillère. Les mots posés sur ces sujets sont piégés par des enjeux politiques majeurs. Affirmer, par exemple, que les Nabatéens étaient des Arabes ou tenir la position inverse a d’inévitables implications sur le problème le plus brûlant de la région depuis soixante ans : le conflit israélo-arabo-palestinien. Il ne faudrait pas réduire pour autant la faiblesse des recherches à cette question, le malaise est plus profond. Dans la controverse qui l’opposa à Ernest Renan, en 1882, Jamâl al-Dîn al-Afghânî demandait à son interlocuteur de ne pas condamner l’islam de l’avenir, au nom d’un passé glorieux, tout en reconnaissant les blocages du moment :
Je sais toutes les difficultés que les musulmans auront à surmonter pour atteindre au même degré de civilisation, l’accès de la vérité à l’aide des procédés philosophiques et scientifique leur étant interdit. […] Attelé, comme un bœuf à la charrue, au dogme dont il est l’esclave, il doit marcher éternellement dans le même sillon qui lui a été tracé d’avance par les interprètes de la loi. [25]
Le propos est frappé au coin par une sorte de fascination pour le scientisme dont les Européens semblaient incarner la quintessence. Il alimente aussi la thèse dite de la « double vérité » : aux humbles la foi du charbonnier, aux élites l’accès à la philosophie. Jamais il ne fut traduit en arabe, et ceci n’est pas un détail. Deux familles se réclament de ce personnage et de son compagnon d’exil parisien, Muhammad ‘Abduh (1849-1905), pour rompre avec la spirale du déclin relatif constaté dans le monde majoritairement musulman. La première (Taha Husayn, les frères Abd al-Razîq, etc.) met l’accent sur la nécessité de ne pas tenir pour acquis la tradition héritée, de s’ouvrir aux langues étrangères et aux disciplines nouvelles, notamment les sciences humaines et du langage, pour repenser l’expression de la foi musulmane dans le temps présent. La seconde (Rachid Ridâ, Hasan al-Bannâ, etc.) invite à revenir au modèle des anciens (salaf), convaincue qu’il y a dans le paradigme de Médine au temps de Muhammad un modèle indépassable. Entre les deux naviguent les ulémas conservateurs, gardiens d’un temple mis au service des intérêts étatiques de régimes autoritaires. Leur histoire est ponctuée d’affrontements bien connus, le plus souvent perdus par la première tendance [26]. Mais, ce qu’il importe de souligner, par-delà les procès et autres mises en demeure, c’est la liberté de ton qui prévalait dans ces controverses. Une liberté qui a, aujourd’hui, en partie disparu.
Après d’autres, nous situons le point de rupture au milieu des années 1970. En fondant son étude sur des pièces parfois inédites, Hamadi Redissi a montré comment le wahhabisme avait glissé de la marge au centre de l’orthodoxie sunnite avec la capacité de fixer les normes. L’un des moments-clés de ce passage est, selon lui, la controverse inaboutie entre Habib Bourguiba et le cheikh Ibn Bâz, alors une des sommités de l’université de Médine. Par une fatwâ, Ibn Bâz accusa le président tunisien d’impiété manifeste, justiciable de la peine de mort. Bourguiba échappa à la peine mais, sur le fond, Ibn Bâz reçut le soutien d’ulémas en poste de responsabilité jusqu’en Inde [27]. Il rappela que l’espace scripturaire avait été définitivement clos et qu’il ne faisait qu’appliquer la règle, instaurée au Moyen Âge par ses prédécesseurs, qui consistait à fixer les normes et les modes de pensées ; il se situa donc en tant qu’instance qui décidait de la légitimité d’une parole sur des écritures. Pour Ibn Bâz, la pensée ne pouvait être réduite à elle-même, elle ne pouvait se désolidariser du texte fondateur, même de la place de président d’un État souverain et indépendant qui invitait à mettre en doute la lecture littérale de la transformation du « bâton de Moïse » en serpent. Le bâton de Moïse s’est vraiment transformé en serpent et au diable l’allégorie et la métaphore ! Il se peut que la métaphore soit un procédé peu apprécié des jurisconsultes, dans la mesure où elle a cette capacité à transgresser le sens. La balâgha (rhétorique) n’est-elle pas importante, parce qu’elle contrôle les figures du langage, c’est-à-dire la production du sens ?
Le fait de réfuter des histoires qui semblent invraisemblables, dans la manière dont elles sont présentées, est perçu comme un acte visant à récuser la parole divine. Pour Ibn Bâz, comme en islam médiéval, il n’y avait pas de distribution de modes de pensées ou de genres littéraires ; on ne pouvait donc pas dissocier la vision du philosophe, du politologue, du critique littéraire, de l’historien et même du chef d’État, de celle du muhaddith (transmetteur de traditions prophétiques) ou bien du faqîh (jurisconsulte). Dans cette perspective, tout est lié à une base commune, celle délimitée par les prédécesseurs d’Ibn Bâz où l’exemplarité consiste à se conformer à des normes, à une hiérarchie de pensée et d’écriture. Ainsi, aucune relecture n’est possible, faute de quoi celui qui s’y essaie s’expose à de lourdes sanctions.
Depuis cette controverse avortée, on assiste à un durcissement, une surenchère dans les accusations d’apostasie, une inflation de fatwâ. Le lieu n’est pas d’insister sur les causes politiques ou structurelles du phénomène [28]. L’assassinat de Faraj Foda et l’exil forcé de Nasr Hamid Abû Zayd, convaincus d’apostasie pour leurs écrits sur le texte coranique, sont les exemples les plus emblématiques. Il en est de moins visibles. Hassan Hanafî, responsable des études philosophiques dans l’université égyptienne depuis plus de trente ans, se garde bien de rappeler les propos de son jeune âge :
L’athéisme est la purification de la religion de tous les schèmes collés sur elle au cours de l’histoire. L’athéisme est un retour à la religion dans sa pureté originelle. Il est une saisie de l’essence de toute révélation. L’athéisme est souvent le fait de l’homme qui se sent écrasé sous le poids du Dieu des théologiens […]. Il est le fait de la Raison humaine qui réfute les superstitions, le mystère, l’idolâtrie, le chosisme et toute extériorité. […] L’athéisme est aussi le fait de la liberté. [29]
Le même s’est ensuite proclamé disciple de Qotb et de Mawdûdi, puis a applaudi Khomeiny tout en l’invitant à injecter un peu d’analyse marxiste afin d’atteindre à la vraie « révolution islamique » [30]. Et il dénonce, aujourd’hui, l’écrivain Abdelwahab Meddeb comme « vendu à l’Occident » [31].
Dans la recherche française, l’islam a hérité d’un statut à part, il n’est pas étudié au même titre que le judaïsme et le christianisme en « histoire des religions ». Il ne l’est plus dans un secteur que l’on appelait autrefois l’« orientalisme », Alexandre Popovic est sans doute le dernier grand spécialiste à s’en réclamer publiquement. Bien qu’elle ait été très tôt pondérée [32], la thèse d’Edward Saïd [33] – vulgarisée à outrance – en a sapé les fondements : l’Orient a été une construction des lettrés et des savants de l’Europe pour asseoir culturellement une domination qui s’exerçait par les armes. La sociologie et les sciences politiques ont donc ramassé le phénomène laissé en déshérence. Pour le reste, les spécialistes français de l’islam contemporain se comptent à peine sur les doigts de deux mains. Du fait de leur histoire, l’état de la recherche en Amérique du Nord est différent, mais la vogue des « cultural studies » comme le poids de la politique extérieure américaine conduisent à un résultat analogue : l’islam et les musulmans relèvent souvent de l’exclusive altérité.
Le comparatisme ne manque pourtant pas de se révéler fécond. Il existe en linguistique, où les arabisants travaillent de concert avec les hébraïsants (par exemple à l’INALCO ou à l’université d’Aix-en-Provence [34]), mais leurs travaux sont méconnus du grand public. Il reste trop timide en histoire et porte d’abord sur ses aspects les plus spectaculaires ou les plus radicaux [35]. Or les acteurs n’ont pas manqué de signaler les analogies de leurs réactions. Dans la réplique d’Al-Afghânî à Renan, citée plus haut, l’intellectuel musulman écrit avec justesse que « les chefs vénérés de l’Église catholique n’ont point encore désarmé » dans la lutte qui les opposent « au mouvement intellectuel ou philosophique » de leur temps. Les autorités religieuses étaient décontenancées par des disciplines qui revendiquaient une autonomie par rapport à la théologie et au droit confessionnel. Dans ce cadre, le rapport au texte considéré comme expression divine cessait d’être sacralisé, les notions de « révélation », de « création », de « surnaturel » et de « conscience » étaient débattues sans réserve. Les découvertes en archéologie (les vestiges d’un homme dans la vallée allemande de Neander), en philologie et en linguistique bousculaient des récits tenus pour acquis : avec la lecture publique du contenu de l’Épopée de Gilgamesh, il n’était plus possible de prétendre que le texte biblique était le plus ancien rédigé dans l’histoire de l’humanité.
La remise en question fut douloureuse. Elle prit le nom de « crise moderniste » dans l’Église catholique [36]. Cette dernière poursuit un combat philosophique qui, avec le temps, a pris la forme d’un dialogue vigoureux sur les présupposés qui fondent l’épistémologie des sciences. Elle a été rejointe dans ce domaine par des fidèles d’autres Églises, et leur manifestation la plus dynamique est le mouvement « Radical orthodoxy » [37]. En revanche, elle a perdu la bataille de tranchée qu’elle menait contre l’exégèse historico-critique. Aujourd’hui, le magistère romain ne soutient plus que les cinq premiers livres de la Bible ont été rédigés par Moïse… Il ne paraît pas que, pour cette raison, la foi des fidèles catholiques s’en soit trouvée affaiblie [38]. Ne peut-il en être de même avec le texte coranique ?
La culture arabo-musulmane se désigne par un centre massif. Ce centre ou ce noyau, c’est le Coran. C’est à partir de ce centre que les normes, les modèles de pensée et de légitimation des écritures ont été déterminés. Toute entreprise dans le domaine arabo-musulman a dû être confrontée, de façon implicite ou explicite, au texte coranique qui est devenu l’instance de légitimité, le modèle suprême de référence, la parole fondatrice. Toutes les écritures, médiévales et – en partie – modernes, se sont raccrochées au texte fondateur, depuis l’épître morale jusqu’au texte de grammaire. Le paradoxe est que, d’un autre côté, on invoque l’inimitabilité (al-i‘jâz), ce barrage qui interdit l’usage humain des procédés coraniques. Cela signifie que nous sommes devant une parole-écriture qui se refuse à toute imitation, mais se pose, en même temps, comme modèle. Or, par définition, un modèle est ce qui sert à la reproduction, à l’imitation. Il y a donc une ambiguïté totale.
À côté d’un discours confessant, il doit être possible de parler de l’islam comme d’une expression religieuse parmi d’autres, rien de plus. C’est dans le va-et-vient permanent entre ces deux pôles – pensée confessante et pensée non confessante – qu’une majorité de fidèles dans le judaïsme, le christianisme et bien d’autres religions encore, ont accepté de cheminer. Leurs représentants l’ont fait avec difficulté, et parfois incomplètement, comme le montrent aux États-Unis les débats récents sur le créationnisme. Le mouvement est timide dans le monde majoritairement musulman, mais il n’est pas inexistant [39]. Il peut trouver une impulsion décisive à partir de l’Europe. La condition est de reconnaître que, par le passé, il n’y a pas toujours eu entre musulmans « acceptation consensuelle » sur des « règles immuables issues des sources authentiques de l’Islam : le Saint Coran et la Sunna (tradition du Prophète) » [40]. L’ardeur à relever le défi était forte, il y a un siècle, lorsqu’un Muhammad ‘Abduh n’hésitait pas à croiser respectueusement le fer avec un Farah Antun, fondateur de la revue Al-Jami’a, dans laquelle ce dernier publiait les textes traduits de Voltaire, Rousseau, Hugo ou Darwin. Ne pas inviter à prolonger ce geste consiste à tenir une partie de l’humanité à l’écart d’un travail de l’esprit où la parole n’est jamais close.
Les auteurs assument l’entière responsabilité du contenu de cet article, mais ils tiennent à remercier Claude Gilliot, professeur à l’université de Provence, pour ses conseils et ses propositions de compléments.
par Dominique Avon & Abdellatif Idrissi [21-10-2008]
[1] Jamâl al-BANNÂ, « La pluralité en islam », al-Masrî al-Yawm, 9 août 2006.
[2] Slogan développé par les Frères musulmans dans les années 1940, encore en vogue aujourd’hui dans certains milieux.
[3] ‘Abbâs Mahmûd al-‘AQQÂD, ‘Abqariyyat Muhammad, Le Caire, 1943.
[4] Le manuscrit à paraître est celui de Sherry JONES, The Jewel of Medina (voir Libération, 18 août 2008).
[5] IBN ABÎ al-HADÎD, Sharh nahj al-balâgha, Beyrouth, Dâr ihyâ’ al-thurât al-‘arabî, 1960, 20 vol., p. 2090-2092.
[6] Claude GILLIOT, « Le Coran, fruit d’un travail collectif ? », in Daniel De SMET, G. de CALLATAY et J.M.F. Van REETH (éd.), Al-Kitâb. La sacralité du texte dans le monde de l’Islam, Actes du Symposium international tenu à Leuven et Louvain-la-Neuve du 29 mai au 1er juin 2002, Bruxelles, Louvain-la-Neuve, Leuven, Acta Orientalia Belgica. Subsidia III, 2004, p. 195-99 (185-231) ; Id., « Une reconstruction critique du Coran ou comment en finir avec les merveilles de la lampe d’Aladin ? », in M. KROPP (ed.), Results of contemporary research on the Qur’an. The question of a historico-critical text, Beyrouth, Orient Institut/Würzburg, Ergon Verlag, 2007, p. 62-66 (33-137).
[7] Michael LECKER, « Zayd b. Thâbit, ‘a Jew with two sidelocks’ : Judaism and literacy in Pre-Islamic Medina (Yathrib) », JNES, 56 (1997), p. 259-73.
[8] Aïcha est la fille du premier calife de Médine (de 632 à 634) et le plus fidèle compagnon du Prophète pour les sunnites. Selon la Tradition, Aïcha fut considérée comme l’épouse préférée du Prophète ; elle aurait eu vingt ans à sa mort. La date de sa mort retenue par la tradition est 678, c’est-à-dire plus de quarante ans après Muhammad.
[9] Al-BUKHÂRÎ, Sahih al-Bukhârî, tome 1, chapitre « al-ghusl wa al-wudû’ fî al-mikhdab wa al-qadah wa al-khashab wa al-hijâra » (L’emploi pour la lotion et l’ablution de bassine, de cruche, de vases en bois et en pierre), Beyrouth, Dâr al-qalam, 1987, p. 156-157. Ce hadîth est cité plusieurs fois dans le Sahih al-Bukhârî.
[10] ‘Abd Allâh (mort en 693) était le fils de ‘Umar ibn al-Khattâb, deuxième calife de Médine (634-644) ; il est considéré par la tradition parmi les jeunes compagnons du Prophète.
[11] J. CHABBI, Le Seigneur des tribus, Paris, Noêsis, 1997, p. 349.
[12] Ibid., p. 350.
[13] Al-An‘âm 6/15 ; Yûnus 10/15.
[14] Sâd 38/26.
[15] La prévalence d’un discours féminin émanant de la femme du Prophète « ’umm al-mu’minîn » la mère des croyants ou de sa fille Fâtima, figure encore plus sacralisée, est à mettre en doute dans la société arabe de cette époque qui était de forte patrilinéarité.
[16] Robert CASPAR, Traité de théologie musulmane. Tome 1 Histoire de la pensée religieuse musulmane, Rome, P.I.S.A.I., 1996, p. 150. Il cite à ce sujet la thèse de Muhammad ABÛ RÎDA, Ibrâhîm b. Sayyâr al Nazzâm wa-arâ’uhu l-kalâmiyya al-falsafiyya, Le Caire, Lajnat al-ta’lîf, 1946, 183 p.
[17] Dominique URVOY, Histoire de la pensée arabe et islamique, Paris, Seuil, 2006, p. 174-191.
[18] Abdesselam CHEDDADI, Les Arabes et l’appropriation de l’histoire. Émergence et premiers développements de l’historiographie musulmane jusqu’au IIe/VIIIe siècle, Paris, Sindbad/Actes Sud, « La Bibliothèque Arabe », 2004.
[19] Claude GILLIOT et Pierre LARCHER, « Language and style of the Qur’an », Encyclopaedia of the Qur’an (EQ), III, Leyde, Brill, 2003, p. 109-135.
[20] Par exemple après la mort d’Abel, Adam composa une élégie (rithâ’) dans laquelle il pleura son fils ; Wahb IBN MUNABBIH, Kitâb al-Tîjân fî mulûk Himyar, Sanaa, Edition Markaz al-dirâsât wa al-abhâth al- yamaniyya, s.d, pp. 24-25.
[21] Jörg KRAEMER, « August Fischer Sammlungen zum arabischen Lexikon », ZDMG, 105 (1955), p. 81-105 ; Fuat SEZGIN, Geschichte des arabischen Schriftttums, VIII, Leiden, Brill, 1982, p. 4-5.
[22] Ibrahim MADKOUR, « Le dictionnaire arabe au XXe siècle », MIDEO, n°6, 1959-1961, p. 337-345.
[23] Jörg KRAEMER, Helmut GÄTJE (1927-86), puis Anton SPITALER (1910-2003), Manfred ULLMANN (1931-), et al. (hrsg.), Wörterbuch der klassischen arabischen Sprache, auf Grund der Sammlungen von August Fischer, Theodor Nöldeke, Hermann Reckendorf, I-IV (lettres kâf et lâm), Wiesbaden, O. Harrassowitz, 1957-2006 (les traductions de l’arabe y sont données en anglais et en allemand), dont la parution continuera, on l’espère.
[24] L’interdiction pour les étrangers non musulmans d’entrer dans les mosquées, instaurée par le Maréchal Lyautey sous le protectorat français, existe toujours au Maroc.
[25] Ernest RENAN, L’Islam et la science (avec la réponse d’al-Afghânî), Montpellier, L’Archange Minotaure, 2003, p. 40.
[26] À titre d’exemple, voir Ali ABD al-RAZIQ, L’Islam et les fondements du pouvoir, Le Caire, 1925 (nouvelle traduction et introduction de Abdou Filali-Ansary), Paris, La Découverte / CEDEJ, 1994.
[27] Hamadi REDISSI, Le Pacte de Nadjd, ou comment l’islam sectaire est devenu l’islam, Paris, Seuil, « La couleur des idées », 2007, p. 217-232.
[28] Gilles KEPEL, Jihad. Expansion et déclin de l’islamisme, Paris, Gallimard, 2000.
[29] Dans Youakim MOUBARAC (dir.), Les Musulmans. Consultation islamo-chrétienne entre Muhammad Arkoun, Hassan Askari, Muhammad Hamidullah, Hassan Hanafi, Muhammad Kamel Hussein, Ibrahim Madkour, Seyyed Hossein Nasr et Youakim Moubarac, Paris, Beauchesne, « Verse et controverse », 1971, p. 118-119.
[30] Olivier CARRÉ et Gérard MICHAUD, Les Frères musulmans (1928-1982), Paris, Gallimard/Julliard, « Archives », 1983, p. 91.
[31] Abdelwahab MEDDEB, Sortir de la malédiction. L’islam entre civilisation et barbarie, Paris, Seuil, 2008, p. 175.
[32] Maxime RODINSON, La Fascination de l’Islam, Paris, Maspero, 1980.
[33] Edward W. SAÏD, L’Orientalisme. L’Orient créé par l’Occident, Paris, Seuil, 1980.
[34] Philippe CASSUTO et Pierre LARCHER, La Formation des mots dans les langues sémitiques, Publication Université Provence, 2007. Pierre Larcher est professeur d’arabe et Philippe Cassuto est professeur d’hébreu, tous deux à l’université de Provence.
[35] Élie BARNAVI, Les Religions meurtrières, Paris, Flammarion, « Champs actuel », 2006.
[36] Émile POULAT, Histoire, dogme et critique dans la crise moderniste, Paris, Albin Michel, « Bibliothèque de l’Évolution de l’Humanité », 1996 (1962). Pierre COLIN, L’Audace et le Soupçon. La crise du modernisme dans le catholicisme français 1893-1914, Paris, Desclée de Brouwer, « Anthropologiques », 1997.
[37] Adrian PABST et Olivier Thomas VENARD, Radical Orthodoxy. Pour une révolution théologique, Genève, Ad Solem, 2004.
[38] François LAPLANCHE, La Crise de l’origine. La science catholique des Évangiles et l’histoire au XXe siècle, Paris, Albin Michel, « Bibliothèque de l’Évolution de l’Humanité », 2006.
[39] Voir Abdou FILALI-ANSARY, Réformer l’islam ? Une introduction aux débats contemporains, Paris, La Découverte, « Textes à l’appui / islam et société », 2003.
[40] La « Charte des Musulmans d’Europe », signée à Bruxelles le 10 janvier 2008, fait précisément l’impasse sur ce passé et le silence des auteurs ne permet pas de comprendre la diversité du paysage musulman.
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1. Par islamiates le 02/07/2024
Salam Les sourates sont données à titre d'exemple. Merci pour votre réactivité