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Traduction/résumé d'un extrait de " L'ISLAM FACE A LA BIOETHIQUE" du Cheikh Abd-al-Qadîm ZALLOÛM
Le prélèvement désigne ici l'opération qui consiste à enlever un ou plusieurs organes à un individu mort ou vivant pour les greffer dans le corps d'un autre.
A) LE CAS DU DONNEUR VIVANT
Il est légalement permis à une personne vivante de donner, de sa propre volonté, un ou plusieurs des ses organes – comme une main ou un rein, par exemple –, en cas de nécessité. En effet, toute personne victime d'un préjudice corporel tel une amputation de la main ou de l'œil est en droit de demander réparation ou d'accorder la grâce. Or, le pardon est une concession du préjudice subi, c'est-à-dire du droit au dédommagement pour l'organe amputé ; l'individu concède ainsi une réparation qui lui revient de droit car elle correspond à une partie de son corps dont il peut disposer dans les limites de la Loi. Le Coran permet d'ailleurs de gracier le coupable sans demander la loi du talion ni le prix du sang : « Il sera usé de bons procédés envers celui auquel l'ayant droit aura fait remise de la peine ; lui-même aura à cœur de dédommager l'ayant droit. Ainsi Dieu, dans Sa miséricorde, s'emploie à atténuer la rigueur de la peine ordonnée en premier lieu1. » On peut donc légitimement faire un don d'organe à quelqu'un qui en a besoin.
Il existe cependant deux restrictions à ce don :
L'organe octroyé ne doit pas être indispensable à la vie (exemples : cœur, foie, poumons, etc.) Un organe vital conduit en effet à la mort du donneur, ce qui représente un suicide. Or, la Loi interdit de mettre fin à ses jours par soi-même ou par personne interposée : « Ne commettez pas le suicide2 ! » « N'attentez pas à la vie de votre prochain, que Dieu a déclarée sacrée, sauf pour juste raison3 ! » « Quiconque se donne la mort par quelque moyen que ce soit aura un châtiment identique en Enfer4. » « Celui qui se suicide sera précipité en Enfer5. »
Même s'ils ne constituent pas des organes vitaux, les testicules ne peuvent être donnés car l'islam l'interdit : « Comme nous partions fréquemment en campagne avec le Prophète (SAAWS) sans nos femmes, nous lui demandâmes l'autorisation de nous castrer, mais il nous le défendit6. » Cette interdiction ne concerne pas seulement le don des deux testicules qui provoque la stérilité du donneur, mais aussi l'octroi d'un seul, même si cela ne l'empêche pas de procréer. En effet, le testicule étant la glande génitale mâle qui produit les spermatozoïdes, la « descendance » du receveur aura le même patrimoine génétique que celui du donneur, c'est-à-dire le vrai père au sens biologique. Il s'ensuit un mélange et une perte de filiation condamnés par l'islam7.
B) LE PRELEVEMENT DES ORGANES APRES LA MORT
Il s'agit d'un cas distinct du précédent et donc soumis à une loi différente. Pour le comprendre, il est indispensable de connaître les prescriptions relatives à l'usage du corps après la mort, à la dignité de la dépouille et au cas de nécessité.
1. L'usage du corps après la mort
Une dépouille n'appartient à personne. Une fois mort, l'individu n'a plus d'emprise ni de droit de regard sur ses biens, son corps ou son conjoint. Ainsi, ne disposant pas de ses organes après sa mort, il ne peut, de son vivant, les donner par testament.
Il est vrai que toute personne est en droit de laisser un testament notifiant un don inférieur ou égal au tiers de sa fortune8. Mais il s'agit là d'une permission spéciale propre aux biens ; elle ne peut en aucun cas inclure un don d'organe à titre posthume. Quant aux héritiers, la Loi les autorise à disposer de l'héritage du défunt, mais pas de son corps. Aussi n'ont-ils pas le droit de donner ses organes. Des tiers comme les médecins ou les autorités peuvent encore moins prétendre à ce droit : il ne leur appartient pas de décider d'un prélèvement d'organe à un mort.
2. La dignité de la dépouille
L'islam ordonne de respecter les morts au même titre que les vivants, et interdit indistinctement toute atteinte à leur dignité : « Briser les os d'un mort est aussi répréhensible que s'il était vivant9. » « Garde-toi de porter préjudice à ce mort10 ! » dit le Prophète (SAAWS) à 'Amrû Ibn Hazm lorsqu'il le vit s'asseoir sur une tombe. « Mieux vaut s'asseoir sur de la braise que sur un tombeau11 ! »
Il apparaît donc clairement que morts et vivants ont droit aux mêmes égards. Aussi ne doit-on pas nuire à un mort dans son corps ou son honneur par amputation, coups, blessures ou insultes. Même si une agression contre un mort n'engage pas la responsabilité de son auteur sur le plan pénal, il n'en demeure pas moins qu'elle constitue une profanation et un péché.
Par ailleurs, l'islam condamne les mutilations : « L'Envoyé de Dieu (SAAWS) a défendu de se livrer au pillage et aux mutilations12. » « Le Prophète (SAAWS) nous envoya dans un détachement de cavalerie en nous faisant cette recommandation : "Partez pour Dieu et dans Sa voie pour combattre les impies, mais gardez-vous bien de mutiler vos adversaires, d'agir en traître ou de tuer des enfants13". » Or, tout prélèvement d'organe à un mort est une mutilation.
Ainsi la Loi interdit absolument les prélèvements d'organes à une personne morte car cela constitue à la fois une mutilation, un préjudice moral et une atteinte à sa dignité.
3. L'état de nécessité
Il s'agit d'une situation de besoin extrême dans laquelle il est légalement permis à une personne risquant de mourir de faim de consommer, pour subsister, des aliments interdits tels le sang, le porc, la bête morte, etc. « Dieu vous interdit la bête morte, le sang, a viande de porc et celle des animaux immolés aux faux dieux. Si, n'étant pas rebelle à Dieu ni transgresseur de Sa Loi, on se trouve, par nécessité, forcé d'en manger, il n'y aura aucun péché à encourir : Dieu est Absoluteur et Miséricordieux14. » D'ailleurs, si dans pareilles circonstances l'individu se laissait mourir de faim sans recourir à cette permission, cela constituerait un suicide, acte répréhensible aux yeux de l'islam15. Mais dans quelle mesure l'état de nécessité peut-il, par analogie, légitimer un prélèvement d'organe à un mort en vue d'une transplantation indispensable pour sauver une vie humaine ?
La règle de l'Analogie n'est applicable que si et seulement si les cas d'application (ici, le prélèvement d'organes) et le principe (l'état de nécessité ainsi défini) ont une cause identique. Or, deux cas de figure sont possibles en matière de greffe : des organes indispensables à la vie du receveur et d'autres dont il peut se passer. S'agissant du premier cas, deux remarques s'imposent : (1) la raison d'être de la greffe – c'est-à-dire la mise hors de danger du transplanté – n'est pas garantie comme l'est le résultat de la consommation d'aliments interdits justifiée par l'état de nécessité. Ainsi par exemple, nombre de transplantations du foie ou du cœur se sont soldées par un échec. Aussi les conditions de la cause même du raisonnement par analogie ne sont-elles pas réunies. (2) Les cas d'application, c'est-à-dire le prélèvement d'organes, ne doivent pas être en opposition avec un texte légal édictant une disposition contraire à celle permise par la cause analogique, et de plus fort poids. Or, le prélèvement d'organes sur les morts est une violation prohibée par plus d'un hadith authentique16. Et les arguments explicites de cette interdiction l'emportent sur un éventuel raisonnement par analogie. De ce fait, la nécessité d'une transplantation ne peut légalement justifier un prélèvement d'organes à un individu mort.
Quant à la transplantation non indispensable à la vie du receveur – et qui, par définition, ne met pas en danger la vie du donneur –, son interdiction apparaît plus évidente, a fortiori, puisque non justifiée par l'état de nécessité.
Aussi la Loi condamne-t-elle les prélèvements d'organes à individu mort, quels que soient les circonstances, tandis que les prélèvements à un individu vivant est permis, s'il ne s'agit pas d'organes vitaux ou des testicules.
1 Cf. Coran 2:178.
2 Cf. Coran 4:29.
3 Cf. Coran 6:151.
4 Muslim d'après Thâbit b. adh-Dahhâk, Sahîh.
5 al-Bukhârî et Muslim d'après 'Abû-Hurayra, Sahîh.
6 al-Bukhârî d'après 'Abdullah b. Mas'ûd, op. cit.
7 Cf. Ibn Mâja et ad-Dârimî, op. cit.
8 Tout don par testament dépassant le tiers de l'héritage est soumis à l'accord préalable des héritiers.
9 Ibn Hibbân, 'Abû-Dâwud et 'Ahmad d'après 'Âicha.
10 'Ahmad d'après 'Amrû Ibn Hazm, op. cit.
11 Muslim et 'Ahmad d'après 'Abû-Hurayra, op. cit.
12 al-Bukhârî d'après 'Abdullah b. Zayd, op. cit.
13 'Ahmad, Ibn Mâja et an-Nassâ'î d'après Safwân b. 'Assâl.
14 Cf. Coran 2:173.
15 Voir supra.
http://albadil.edaama.org/index.php?option=com_content&view=article&id=215:lislam-et-le-prelevement-dorganes&catid=42:fiqh&Itemid=57

Dr Khalid Mohammed Azab(*)
Introduction
Les échanges commerciaux entre le monde islamique et l'Occident se sont développés depuis les conquêtes islamiques de «la grande Syrie», de l'Egypte et de l'Afrique. La prospérité économique était devenue, pour l'un comme pour l'autre, un indicateur de la supériorité militaire et politique bien que, dans bon nombre de cas, l'on constate un équilibre dans la balance des forces, notamment dans la grande Syrie sur le plan du partage pendant les Croisades(1), ou des échanges économiques utilitaires entre les Mamelouks d'Egypte et de la grande Syrie et les républiques de Venise, de Pisée et de Gênes.
Les relations avant les conquêtes islamiques :
La Syrie et l'Asie mineure jouissaient d'une grande prospérité pendant le règne byzantin, en dépit des tremblements de terre et des invasions perses auxquels certaines régions étaient sujettes. Cette prospérité a perduré jusqu'au début du septième siècle de l'ère chrétienne. L'introduction de l'élevage du ver à soie à la fin du VI° siècle a permis d'impulser encore plus l'essor agricole, enrichissant ainsi davantage les villes qui commerçaient avec les pays du bassin méditerranéen. Le commerce mondial entre les provinces orientales et les pays occidentaux était concentré entre les mains de commerçants syriens et grecs. En effet, les Syriens résidant en France au VI° et au début du VII° siècle importaient les épices, les vins et le papyrus à Marseille et dans d'autres villes intérieures, telles Paris et Tours. Des communautés entières vinrent s'établirent par la suite partout où existait un centre majeur de commerce. Quant aux Grecs, leurs nombres étaient moindres. D'autre part, la demande des provinces orientales pour les graines de Sicile, le blé et l'huile d'olive de l'Afrique du Nord, le bois et le sel de l'Adriatique, le fer et les autres métaux d'Espagne, entre autres, n'était pas inférieure aux besoins de l'Occident en épices, papyrus, vins, soie, tissus et autres produits industriels luxueux fabriqués en Alexandrie, en Syrie ou à Constantinople(2). Les tentatives byzantines visant à dévier la voie commerciale vers le Nord loin de l'Iran n'ont cependant pas réussi, pas plus que leurs efforts d'arrêter l'importation de la soie brute, ou encore de contraindre les importateurs persans à accepter les prix qu'ils ont fixés pour la soie. Byzance continua donc de dépendre de la Perse en tant qu'intermédiaire commercial, sans cesser pour autant d'envoyer des subventions aux Sassanides. Cela ne signifie pas, cependant, que l'or de l'Empire soit passé au Levant, mais plutôt que les industries fécondes qu'il a mises en place en Syrie et à Constantinople ont engendré une sorte d'équilibre dans la balance du commerce avec la Perse. La monnaie byzantine devint, en outre, au milieu du XI° siècle une monnaie internationale sans concurrent dans la zone de l'Océan Indien, dominé naguère par les commerçants persans. Les Sassanides n'ont jamais frappé de monnaie en or, se contentant de la monnaie en argent, preuve de la domination économique byzantine(3).
Les conquêtes islamiques et leur impact :
La situation commerciale demeura inchangée en Méditerranée pendant la première moitié du XII° siècle (le premier tiers du premier siècle de l'hégire), et les conquêtes islamiques n'ont, au début, que très faiblement perturbé cette situation. Mais avec sa conquête de la Perse et de l'Irak, l'Etat islamique reprit à son compte les activités commerciales persanes en Extrême Orient. Et grâce à la conquête de la grande Syrie et de l'Egypte, il acquit une façade sur la Méditerranée, vieux rêve que les Perses n'ont jamais pu réaliser.
Les villes maritimes insulaires (y compris d'Arménie) et syriennes (dont les ports méditerranéens) étaient importantes en tant que centres de distribution des les pays occidentaux des produits amenés de l'Orient par les musulmans. Les habitants des pays conquis ont tôt compris que les conquérants arabes n'étaient pas des peuples barbares et arrogants qui dressaient des achoppements à la prospérité économique, mais qu'ils étaient, tout au contraire, des gens qui laissaient la vie économique poursuivre son rythme naturel, tout en l'entourant de leur attention, leurs encouragements et leur protection(4).
Arabisation de la monnaie :
Le calife Abd al-Malik ibn Marwân aspirait à donner à l'Etat un cachet arabe compatible avec la politique qu'il avait murement et soigneusement dessinée et qu'il s'efforçait d'appliquer dans tous les domaines administratifs et économiques. L'arabisation de la monnaie s'inscrivait justement dans le cadre de cette politique. En effet, la monnaie arabe, avec ses effigies portant le nom du calife, du prince régnant ou du gouverneur, exprimait la souveraineté de l'Etat islamique et son affranchissement de toute influence étrangère. Mais cette indépendance économique ne pouvait se concrétiser dès lors que la monnaie dans les pays arabes était encore attachée à la politique économique de Byzance et de la Perse. Aussi décida-t-il d'arabiser la monnaie pour libérer l'économie arabe. Cette arabisation fut le résultat d'un plan visant à unifier les systèmes monétaires de l'Etat, qui adoptait à l'époque les systèmes monétaires sassanide et byzantin. Ces différents systèmes étaient, par ailleurs, sources de divergence sur les règles applicables en matière de Jizya (tribut), de Kharaj (impôt foncier) et de 'Ushûr (dime) sur le commerce, qui n'étaient pas semblables en Irak et en Perse, d'une part, et dans la Grande Syrie et en Egypte d'autre part. Aussi Abd al-Malik estima-t-il que l'arabisation et l'unification de la monnaie étaient le seul remède pour sortir de cette impasse. D'autant que la disparition de l'empire perse après la conquête arabe et la dégradation de la situation dans l'empire byzantin ont provoqué un manque des monnaies circulant entre les gens. D'où la nécessité de frapper de la monnaie arabe pour combler l'insuffisance quantitative de la monnaie(5).
Le développement économique islamique s'était poursuivi depuis les Omeyyades, aidé en cela par les contraintes imposées par l'administration byzantine aux activités commerciales de ses administrés, car l'Etat byzantin n'avait pas l'esprit commercial, s'intéressant davantage à la domination et au contrôle plutôt qu'au domaine commercial, ne faisant rien pour le promouvoir à des fins de profit(6). Ceci a conduit à la détérioration graduelle de la situation économique de Constantinople et, inversement, à l'expansion du commerce islamique. Il suffit d'observer, à cet effet, les victoires du Dinar islamique en tant que moyen d'échange à travers le monde dans les temps médiévaux. Les récentes fouilles dans bon nombre d'endroits ont mis à jour des quantités considérables de monnaies islamiques, notamment en Russie, en Finlande et autres pays scandinaves, ainsi que dans les Balkans. Il est aussi des exemplaires séparés qui ont été découverts dans des lieux aussi lointains que l'Angleterre et l'Islande. La plupart des monnaies datent de périodes allant de la fin du septième siècle au onzième siècle de l'ère chrétienne, ce qui démontre de l'influence économique des musulmans à cette époque(7).
La prospérité économique du monde islamique avait atteint son apogée, le mouvement commercial international conduit par les musulmans générant des fortunes que nul commerçant ou Etat ne pouvait imaginer. Au dixième siècle, par exemple, les historiens ont enregistré des chiffres astronomiques qui traduisent la richesse et le progrès atteints par les pays tant de l'Est que de l'Ouest du califat. Les revenus du commerce dans les villes d'Alep, de Damas et de Jérusalem étaient estimés, en 908 après J.-C. à environ 2 millions de dinars en or, recettes qui n'étaient pas influencées par le phénomène de l'inflation caractéristique de l'époque moderne. Il convient de ne pas perdre de vue, non plus, le pouvoir d'achat mondial de la monnaie de cette époque. Plus on s'éloignait vers l'Ouest, plus le pouvoir d'achat croissait jusqu'à atteindre des niveaux qui dépassent l'imagination. L'explorateur ibn Hawqal (976 après J.-C.) affirme que le califat omeyyade de Cordoue a pu, sous le règne d'Abdel Rahman III, réaliser un revenu équivalent à 20 millions de dinars en or dans le commerce de l'or d'Afrique de l'Ouest que les caravanes amenaient à Sijilmassa et à Marrakech entre 912 et 951 de l'ère chrétienne(8).
Pour Byzance, les relations économiques avec les Arabes revêtaient une importance capitale qui ne se limitait pas uniquement à l'aspect commercial. L'empire byzantin s'évertuait à consolider sa position internationale tant vis-à-vis des Arabes que de l'Europe. En effet, le commerce de l'Orient islamique vers l'Europe passait dans sa grande majorité, avant les Croisades, par Byzance, et cette position d'intermédiaire entre l'Orient et l'Occident lui rapportait d'énormes revenus. Mais les Croisés finirent par établir des relations directes entre l'Europe et l'Orient de sorte que la prospérité économique de Byzance commença à s'effriter, cédant peu à peu la maîtrise de l'économie aux villes italiennes, notamment à Venise et à Gênes(9).
Les pays en partage :
Les guerres avec les Croisées ont imposé un nouveau type de relations entre le monde islamique et l'Occident. L'invasion des Croisées de la Grande Syrie a engendré de nombreux problèmes politiques et économiques sur les régions contestées et les zones frontalières. Il était donc nécessaire de mettre en place un nouveau système à même de résoudre ces conflits, système qui a reçu le nom de "pays en partage". En réalité, ce système représente, avec ses ingrédients et spécificités, un antécédent au système que certains pays ont adopté à l'époque contemporaine pour résoudre des problèmes suscités par les zones frontalières faisant l'objet de litiges(10). Avec le temps, la situation de ces pays a évolué pour devenir sous administration islamo-franque mixte régie par deux suppléants, l'un représentant le sultan des musulmans, l'autre représentant le gouverneur ou prince franc qui a approuvé le traité portant sur ce système. Le texte du traité stipulait qu'aucun des deux suppléants ne pouvait prendre une quelconque décision sans l'accord de l'autre(11).
Les textes des traités relatifs aux pays en partage comportaient également des clauses relatives à la sécurité des représentants des deux parties ainsi que la coordination de leurs actions respectives. D'autres clauses ont été introduites également prévoyant la solution des problèmes susceptibles d'éclater dans les relations quotidiennes entre les musulmans et les Francs dans les pays en partage ainsi que dans les autres pays pouvant être couverts ultérieurement par le traité. Ces clauses comportaient un principe capital, à savoir, l'application de la Charia islamique sur les musulmans et la loi franche sur les Francs(12).
S'agissant des droits, impôts et taxes, tous types confondus, ceux-ci étaient équitablement partagés entre le sultan et le responsable franc des pays en partage. Ces droits se sont étendus pour comprendre les volets des ressources et des secteurs économiques de l'époque, notamment les terres agricoles, les vergers, les pêcheries, les mines de sel et marais salants, les récoltes estivales et hivernales, les moulins, et les ressources animales dont les bêtes de somme, les bovins et les ovins. Ces droits comprenaient également les taxes versés par les voyageurs et les marchandises traversant le pays et ses ports(13).
Il convient de rappeler que les commerçants musulmans, tout autant que les commerçants chrétiens d'Orient ont joué un rôle capital majeur dans le transport des marchandises entre le Levant et l'Occident. Les sources contemporaines soulignent l'importance des relations entre ces commerçants et les commerçants francs, où peu d'intérêt était accordé aux facteurs religieux. A cet égard, le voyageur andalous Ibn Jubair affirme : «Les divergences entre les musulmans de Damas et d'Acre et les commerçants chrétiens ne constituaient pas un obstacle à leurs rapports mutuels». Et d'ajouter : «Il n'y a rien de plus paradoxal dans ce monde que de voir les caravanes des musulmans passaient dans les pays francs avant de revenir dans les pays musulmans chargés de leurs butins»(14). Les bonnes relations existant entre les commerçants musulmans et chrétiens dans les pays soumis aux Francs sont également démontrées dans les ouvrages d'ibn al-Athir, de Burchard et de Ludolf, qui citent que bon nombre de villes, telles Acre, Beyrouth et autres villes, regorgeaient de commerçants musulmans(15).
A cela s'ajoute le fait que certaines villes sous domination franche étaient, à l'époque, célèbres pour certains produits spécifiques dont les musulmans ne pouvaient se passer. Des sources rappellent, à cet égard, que la ville de Tibériade était depuis toujours, et pendant toute la durée des guerres des croisades, connue pour sa fabrication des nattes de paille, très demandées par les musulmans, tant au Machriq qu'au Maghrib, en particulier les nattes pour la prière et dont le prix unitaire pouvait atteindre par moment jusqu'à cinq dinars en or(16).
Les nobles parmi les Francs recouraient incessamment aux artisans des régions de la Grande Syrie sous domination musulmane pour la fabrication des bijoux dont ils avaient besoin. Sans compter les nombreux objets nécessaires aux églises, tels les vases, argenterie et cristallerie, ornés d'or et d'argent, ou incrustés de pierres précieuses et d'ivoire et qui donnaient aux églises, en réalité, tout leur éclat(17). Plus encore, ils aspiraient tous à décorer leurs maisons et palais de semblables objets. Ils utilisaient, en outre, pour l'éclairage de leurs maisons et palais, les bougies dont certaines villes islamiques, telle Damas, s'étaient rendues célèbres dans leur fabrication. L'explorateur andalou ibn Jubair affirme que le voyage de retour des vaisseaux italiens transportant les voyageurs venus au Levant visiter la Terre Sainte, était financé par les différentes marchandises produites par les pays du Levant(18).
Les Mamelouks et les républiques italiennes :
Le XIII° siècle s'est achevé avec la disparition de principautés créées par les Croisées en Palestine, mais les conséquences de ces événements capitaux ne furent ressenties en Occident qu'au XIV° siècle. Ces conséquences se sont traduites à Rome par les tentatives papales visant à interdire le commerce avec le sultanat des Mamelouks, menaçant d'excommunication tous les commerçants francs qui enfreindraient cet ordre. Le Pape s'efforça d'appliquer cette politique par la force des armes, envoyant des vaisseaux armés pour s'opposer aux navires des commerçants francs qui contrevenaient aux ordres et décisions de l'Eglise. L'Eglise catholique pensait que, stratégiquement, l'interdiction pour les francs de commercer avec le sultanat des Mamelouks conduirait inéluctablement à une pénurie des matières premières indispensables à l'enrichissement et la puissance des Mamelouks, de sorte qu'une fois le sultanat affaibli, il serait facile de le détruire. Il serait dès lors possible pour l'Occident de reprendre sans coup férir Jérusalem, d'autant que le transit des marchandises entre l'Occident et le Levant constituait au Moyen âge la principale source de revenu pour le sultanat Mamelouk, grâce aux droits de douane qu'il prélevait sur les marchandises ainsi qu'aux recettes qu'il générait au titre du courtage commercial.
Position des villes italiennes vis-à-vis de l'ordre pontifical :
La décision du pape était cependant incompatible avec les intérêts des républiques et villes italiennes à vocation maritime. Aussi optèrent-elles pour la poursuite des relations avec l'Orient par toutes les voies possibles, l'appât du gain étant plus fort que la crainte religieuse. Elles profitaient, d'autre part, des efforts déployés par les autorités mamelouks pour faire échouer ce blocus économique, qui réservaient un chaleureux accueil aux commerçants francs et, en particulier, aux commerçants de Venise, de Gênes et de Florence. Ces villes et républiques ont, en effet, conclu des traités avec les Mamelouks qui leur accordaient de nombreux privilèges commerciaux, tout en poursuivant les initiatives auprès du pape pour une reprise des relations commerciales avec l'Egypte, de peur que les villes italiennes ne finissent par s'effondrer. Le pape Clément VI finit par céder, autorisant Venise d'envoyer leurs vaisseaux en Alexandrie et autres ports du sultanat, sous réserve qu'ils ne transportent que les marchandises autorisées (non militaires). Cette autorisation n'aurait pu être obtenue n'était-ce les fortes sommes que Venise avait versées à l'entourage du pape(19).
La chute de Constantinople et ses répercussions :
La prospérité commerciale du sultanat des Mamelouks est redevable à la vitalité des voies maritimes et terrestres qui reliaient l'Est à l'Ouest, en particulier pendant la seconde moitié du XV° siècle. Les Mamelouks servaient en Egypte et à la Grande Syrie de courtiers pour les principales marchandises de l'Orient, notamment les épices, les esclaves, les pierres précieuses, les produits pharmaceutiques, les encens chinois, les bois, etc. L'on peut même dire que la richesse du sultanat, sa puissance et son hégémonie étaient étroitement liées au commerce avec l'Orient.
L'origine des relations commerciales avec les Mamelouks remonte loin dans le temps. L'évolution de la situation politique dans la Méditerranée orientale a de nouveau relancé la voie maritime de la Mer Rouge, qui devint ainsi une voie commerciale principale entre l'Inde et l'Europe méridionale. Il ne fait aucun doute, d'autre part, que la détérioration de la situation sécuritaire en Perse était la cause majeure de cette mutation, bien qu'elle n'en fût pas la seule. En 1434, les Génois avaient en effet occupé Famagouste, contraignant les Vénitiens à abandonner Chypre. En 1375, les Mamelouks avaient envahi le royaume d'Arménie mettant fin au commerce prospère de Lajazzo. Tamerlan avait, pour sa part, détruit à la fin de la dernière décennie du XIV° siècle Astrakhan et les régions prospères situées sur la principale voie commerciale terrestre reliant l'Asie centrale à la Mer Noire(20). A cela s'ajoute l'expansion de l'empire ottoman en Mer Egée et dans les Balkans, et la fermeture de la Mer Noire. Tous ces facteurs réunis ont conduit les Vénitiens, les Génois et les autres Etats commerciaux du Sud européens à intensifier leurs activités commerciales avec le sultanat des Mamelouks. Avec la chute de Constantinople en 1453, le commerce avec l'Egypte et de la Grande Syrie devenait la principale artère du commerce avec l'Orient, d'autant que seuls les commerçants italiens pouvaient, en cette époque, obtenir les épices et autres produits orientaux(21).
C'est ainsi qu'Alexandrie et Beyrouth devenaient d'importants comptoirs commerciaux, poussant les Vénitiens et autres pays européens à conclure des accords avec le sultan et obtenir de multiples privilèges commerciaux favorables à Venise. Dès 1453, le nombre de vaisseaux sillonnant la Méditerranée orientale se multiplia, la République de Venise disposant de trois voies maritimes avec l'Orient, auxquelles était venue s'ajouter, en 1461, une quatrième voie reliant Tunis à Alexandrie, appelée Di Trafego. Quant aux commerçants de Gênes, de Florence, de Naples et d'Ancône, ils ont reçu d'autres privilèges, dirigeant leurs navires et marchandises vers les ports d'Alexandrie, de Beyrouth et autres ports du sultanat des Mamelouks à des fins commerciales(22).
Les échanges commerciaux entre Mamelouks et villes italiennes ont permis à la monnaie italienne de jouer un important rôle sur les marchés mamelouks. Tout traité ou accord d'échange entre les villes italiennes et les autorités mameloukes était basé sur les monnaies italiennes en or, reconnues par les autorités mameloukes comme monnaies internationales, notamment le ducat de Venise(23). Ceci prouve, s'il en est besoin, la supériorité économique des villes italiennes. Les estimations générales indiquent que les investissements des villes italiennes dans le sultanat des Mamelouks se chiffraient, à la fin du XV° siècle, à plus de 800.000 ducats en or, ce qui démontre de la puissance économique de ces villes(24). Mais la découverte du Cap de Bonne Espérance sonna le glas de l'Etat des Mamelouks et de la prospérité économique du monde islamique, en ce sens qu'il constituait une menace à la principale source de revenu de l'Etat Mamelouk, l'une des principales causes de sa chute directe dans les mains des Ottomans. Cette découverte était également le prélude à l'hégémonie occidentale sur le commerce international.
Vasco de Gama a réussi, le 20 mai 1498, là où plusieurs de ses prédécesseurs ont échoué, à savoir découvrir la route de l'Inde et atteindre Calcutta par la voie maritime, et ce, à bord de trois navires portugais. Ce n'est que plus tard cependant que l'impact de cette découverte se fit ressentir, c'est-à-dire après que les Portugais aient réussi à dominer les côtes de l'Océan Indien et faire de cet océan leur territoire réservé. Ils ont ainsi pris le contrôle du commerce de l'Inde tout en faisant mainmise sur la voie commerciale reliant l'Orient à l'Occident(25). De nombreux conflits ont éclaté entre les Mamelouks et les Portugais pendant le règne de Qânsûh al-Ghûrî (906-922H / 1501-1516) pour rompre le blocus imposé à la région et qui les menaçait d'asphyxie.
Le gouverneur de Gujerat, en Inde, Mahmoud Khan Ier (1458-1511) fit appel à al-Ghûrî réclamant une aide urgente contre les injustices et exactions portugaises dans la région. Le sultan mamelouk envoya sa flotte, qui fut vaincue dans la bataille navale de Diu en 1509, sur les côtes indiennes. Il s'agit de la célèbre bataille où le vice-roi des Indes portugaises d'Almeida a détruit la flotte mamelouke après lui avoir infligé de graves pertes. Les Portugais tentèrent de s'attaquer par la suite aux côtes arabes de la Mer Rouge et du Golfe, mais les Ottomans finirent par juguler leur influence et activités dans la région(26).
L'effondrement de l'autorité des Mamelouks sur la voie mondiale du commerce a laissé un impact négatif sur la situation intérieure de l'Egypte. La propagation des injustices et des maladies qui s'en est suivie a facilité la déconfiture de l'Etat devant les Ottomans en 1516-1517. L'on peut dire qu'avec la conquête ottomane de l'Egypte, les relations économiques entre l'Orient et l'Occident entrèrent dans une nouvelle ère. Le monde islamique n'a pas capitulé face à la domination occidentale de l'économie mondiale, mais opposa une vive résistance, aidé en cela par la présence de l'Etat ottoman qui a réussi à unifier ce monde et en faire un immense marché pour les échanges commerciaux. Le Maroc a lutté contre l'hégémonie militaire de l'Occident, attaquant les côtes européennes tant et si durement que certains pays européens se retrouvèrent contraints de conclure des traités d'amitié et de commerce avec le Maroc, dont le Danemark (1757) et la Suède (1763)(27). Le thaler autrichien reflète probablement le mieux la nature des relations économiques existant à cette époque entre le monde islamique et l'Occident.
Le thaler autrichien :
De nombreuses monnaies européennes étaient en circulation dans le monde islamique dans les différentes époques de son éclipse, qui se sont étalées dès le dixième siècle de l'hégire (XVI° siècle), atteignant leur apogée aux treizième et quatorzième siècles de l'hégire (XIX° et XX° siècles). Parmi ces monnaies, connues en arabe du nom de Riyal, qui dérive de l'espagnol Real, signifiant royal. L'on dénombre un grand nombre de monnaies, notamment françaises, espagnoles et hollandaises(28).
Le thaler autrichien passe pour être l'une des monnaies les plus en vue. Les mines d'argent d'Europe centrale avaient, en effet, connu une activité fébrile au cours du XV° siècle, après la découverte de nouvelles méthodes de fusion des métaux permettant de séparer plus facilement l'argent du cuivre(29). L'Empire Romain(30), établi sur les terres germaniques et autrichiennes, a su tirer profit de cette découverte en frappant de monnaies lourdes en argent. Ces monnaies se répandirent dans les pays ottomans, jusqu'en Asie centrale, remplaçant progressivement les piastres hollandais (l'arslani). On appelait la monnaie autrichienne le Riyal ou Kara Kurush, signifiant les piastres noirs, qui est en contraste avec le rouge (kazal), c'est-à-dire qu'elle est en argent de bonne qualité, contrairement aux monnaies en argent mélangé avec du cuivre en fortes proportions, que les Turcs surnommaient le Kazal, signifiant rouge(31).
Cette monnaie en argent, apparue à la fin du Moyen âge, compte parmi les premières monnaies européennes datées. La plus grande pièce était frappée au Tyrol, en Autriche actuellement, avant d'être fabriquée dans différentes régions d'Allemagne et de Bohême (Tchécoslovaquie avant sa séparation aujourd'hui en deux Etats). Deux comtes de Bohême (Joachim et Thaler) ont frappé leur monnaie de l'argent extrait des mines, donnant leur nom à cette monnaie avant que ce nom ne soit abrégé par la suite en Thaler, mot qui désignait désormais bon nombre de monnaies en argent. L'on considère également que le thaler serait le grand-père du dollar que l'on connaît aujourd'hui(32).
En dehors de la Bohême, le Thaler était connu en Allemagne sous le nom de Rixdale, ou Reichsthaler, ou encore le Riyal contractuel, qui est à la base des transactions commerciales. Il était frappé dans différents pays qui l'utilisaient comme moyen d'échange commercial entre nations. Ceci s'applique en particulier au Rixdale autrichien qui a exercé une profonde influence sur de nombreuses monnaies dont l'effigie variait en fonction des régions où il était frappé. Celui qui était le plus en vogue dans les marchés du Levant était frappé à l'effigie de Marie-Thérèse, impératrice d'Autriche, morte en 1780, cette date étant inscrite à côté de la valeur nominative du Riyal.
Le Thaler en Egypte :
Le Thaler impérial est apparu en Egypte bien plus tard qu'en Turquie. Il en est fait mention dans les fichiers de Sadate, en 1043 de l'hégire, où il est signalé comme la piastre d'Abu Taqa. Dans les registres officiels, il n'est cité qu'au mois de ramadan 1114 de l'hégire lorsque l'appel fût lancé pour la cotation de la valeur du riyal Abu Taqa(33). Cette appellation, Abu Taqa, vient de l'image figurant sur l'une des faces du Thaler, représentant des armes que suspend un aigle coupé en quatre, ce dessin ressemblant quelque peu aux fenêtres à grilles métalliques, courantes à cette époque en Egypte. D'où provient cette appellation arabe l'apparentant à la fenêtre (signification arabe d'Abu Taqa), dont découle justement le terme Bitâqa (signifiant ticket)(34). Ce n'est qu'à partir de 1165H (1751) que le Thaler commença à circuler dans les marchés de change d'Egypte, détrônant la piastre espagnole en raison des caractéristiques de son alliage, de la perfection de sa circonférence et la résistance de son pourtour à la corrosion(35). L'opération de change favorisait le Thaler bien que la valeur intrinsèque de la piastre espagnole fut légèrement supérieure à celle du Thaler, le calibre de la piastre espagnole étant plus élevée. En résumé, cette différence était due à la nature des relations commerciales et au fait que le Thaler était plus lourd que la piastre et plus parfait(36).
Le café et le Thaler :
Le Thaler domina les relations commerciales en Egypte dès le milieu du XVIII° siècle et jusqu'à l'amorce de la campagne napoléonienne venue du Yémen. Entre-temps, le Thaler était devenu la monnaie de prédilection tant en Mer Rouge que dans l'Océan Indien, en raison surtout de sa relation avec le commerce du café. Au début du XVIII° siècle, il était en circulation au port de Moka, au Yémen, son utilisation devenant courante dès 1760 (1174 de l'hégire). Nipper, lors de sa visite au Yémen, a constaté que les monnaies allemandes étaient très courantes, passant même jusqu'en Inde afin de financer le commerce du café et des épices. En effet, d'énormes quantités de Thaler partaient des différents ports européens vers l'Alexandrie, notamment de Marseille, de Livourne et de Venise, atteignant en 1787 environ 480 mille pièces(37).
Avant la campagne française en Egypte (1798), le Thaler impérial (ou Abu Taqa), était devenue une monnaie financière courante servant à calculer les taxes sur les terres agricoles. Cette situation singulière reflète, en vérité, l'importance que le Thaler avait acquise, puisqu'il était devenu alors le principal mode de paiement en Egypte. Le consul français en Egypte souligne, dans un rapport qu'il adressa à son pays en 1760, que les Egyptiens, voire même les agriculteurs qui avaient naguère refusé le Thaler, le préféraient désormais aux monnaies en or. Le Thaler impérial ne jouissait cependant d'aucune appellation en Egypte, contrairement à Abu Taqa, aucun document ou source historique ne le désignant du Kirsh (Kurush au pluriel), nom adopté en Turquie, et ce, du fait que les monnaies en argent étaient connues à l'époque de la Renaissance en Autriche du nom de Groschen. Il n'était pas non plus désigné en Egypte du nom de Riyal (Abu Shusha) qu'on lui donnait dans les autres marchés d'Orient.
Il existe dans le Musée d'Art islamique au Caire plusieurs modèles du Thaler autrichien. Ils portent tous sur une face l'effigie de Marie-Thérèse et, en dépit des différences dans la conception générale, ils comportent tous le même dessin d'aigle déployant ses ailes avec, au milieu du corps, le dessin d'un bouclier muni de grilles qui lui font ressembler aux fenêtres, dessin qui lui a fait valoir son surnom d'Abu Taqa. Les pièces les plus anciennes conservées au musée remontent à 1757(38). Le Thaler autrichien s'est distingué par l'uniformité de son poids, qui varie entre 27,67 et 27,92 grammes, et son diamètre de 40 mm.
Le Thaler devint une monnaie courante dans bon nombre de pays à travers le monde, allant de la côte Nord-ouest de l'Afrique au Nigeria, de Madagascar à Oman, et jusqu'à la côte turque de la Mer Noire, tous des pays musulmans. L'importance du Riyal et de sa circulation trouvent leur affirmation dans la décision de frapper ces pièces et d'en faire une monnaie royale en Grande Bretagne entre 1945 et 1958.
Le gouvernement autrichien s'est vu contraint, en 1935, sous les pressions exercées par Hitler et Mussolini, de remettre les équipements de fabrication du riyal autrichien au gouvernement italien qui en avait besoin pour financer la guerre de Mussolini contre l'Ethiopie. L'Italie monopolise depuis cette époque la production de ce riyal. Les Britanniques, cependant, ont continué de frapper ce Riyal dans la fabrique royale de la monnaie, et ce, en raison des intérêts commerciaux qu'ils possédaient dans les pays qui leurs étaient soumis de par le monde.
Au cours de la Seconde guerre mondiale, et à la demande du gouvernement britannique, les équipements de frappe de la monnaie ont été transférés à Bombay, en Inde, afin de faire face aux dépenses de transport. La valeur de l'argent, entre-temps, ne cessait de croître. A titre d'exemple, la valeur du Riyal autrichien à Oman est passée, entre 1971 et 1974, d'un demi-riyal omanais à 1,4 riyal. Il serait intéressant de noter que ce même riyal rentre dans la fabrication des chainettes servant à accrocher les amulettes ou talismans que portent les jeunes filles et qu'on appelle al-Madhoud(39). Il convient de noter que le riyal est resté en circulation à Oman jusqu'à une date récente.
(*) Membre du Conseil supérieur égyptien de l'Archéologie, membre de l'Association des archéologues arabes, membre de l'Association égyptienne des études historiques et directeur de la Direction de l'information de la Bibliothèque d'Alexandrie.
(1) Voir plus loin : chapitre sur les "pays en partage".
(2) Fathi Othman, Les frontières islamiques byzantines, Livre III sur les Relations civilisationnelles, éd. Al-Kitab al-Arabi lil Tibaâ wal Nashr, le Caire, p.234.
(3) Archibald Louis, Les forces maritimes et commerciales, traduit par Ahmad Issa, pp. 65, 71 et 103.
(4) Fathi Othman, op. cit. p. 238.
(5) Raafat al-Nabrawi, Histoire de la première monnaie arabe en Islam, pp. 60-61.
(6) Wissam Faraj, L'Etat et le Commerce à l'époque byzantine moyenne, 11, Bulletins annuels de la Faculté des Lettres, Université de Koweït, n° 9, 53ème thèse, 1987-1988.
(7) Aziz Sourial Atiya, Les relations entre l'Orient et l'Occident, traduit par Philippe Seif, rév. Ahmad Fati, Maison de la Culture, 1972, p. 157.
(8) Ibid. p. 156.
(9) Vasiliev, Byzance et l'Islam, traduit par Hussein Muenes et Abdel Hamid Zayed, chapitre sur Byzantium, joint au livre sur l'Empire Byzantin, pp. 271-282 ; Fathi Othman, op. cit. p. 254.
(10) Ali Ghamrawi, Nouvelles lumières sur les relations économiques entre les musulmans et les Francs dans la Grande Syrie à l'époque des Croisades, Revue al-Dâra, premier numéro, 18ème année, 1412H, Riyadh. p. 171.
(11) Baybars Alduwadar, Zubdat al-Fikrah fi Tarikh al-Hijra, authentifié par Zubaida Mohamed Atta, Riyadh, 1394H, pp. 192-195 ; Al-Qalqashandi, Subh al-Aasha fi Sina'at al-Inshâa, Vol. 14, p. 46.
(12) Ali Ghamrawi, op. cit. p. 174.
(13) Al-Qalqashandi, op. cit., Vol. 14, pp. 37-38 ; Baybars Alduwadar, op. cit., p. 194.
(14) Ibn Jubair, Le voyage, Dar Sader, Beyrouth, 1964, pp. 235-245.
(15) Ibn al-Athir, Al-Kamel fil Tarikh, Vol. 8, Dar al-Fikr, Beyrouth, 1978, p. 399 ; Burchard of Mount Sion, A Description of the Holy Land, in P.P. T.S. Vol. XII, Londres, 1896. p.163 ; Ludolf Van Suchem, A Description of the Holy Land, in P.P. T.S. Vol. XII, Londres, 1896. p.55 ; Ali Ghamrawi, op. cit., p. 185.
(16) Naser Khosrô, Safar Nameh, p. 53.
(17) Ibid., p. 189.
(18) Ibn Jubair, Le voyage, p. 287.
(19) Samir Ali al-Khadim, L'Orient islamique et l'Occident chrétien, Dar al-Rihani éditeur, Beyrouth, 1989, p. 12.
(20) Ibid., p. 329.
(21) Ibid., p. 329.
(22) Ibid., p. 196 ; Raafat Nabrawi, Les ducats en or de Venise, revue al-Dara, 4ème numéro, 17ème année, Ramadan 1412H, Riyadh, pp. 91 et 122.
(23) Samir Ali al-Khadim, op. cit. p. 415.
(24) Naïm Zaki, op. cit, p. 449 ; Ahmad Fouad Mutawalli, Les marines ottomane et portugaise au dixième siècle de l'hégire, revue de la Faculté des sciences sociales, Université islamique de l'imam Mohamed ibn Saoud, n° 4, 1400H/1980, Riyadh, pp. 379-380.
(25) Ahmad Fouad Mutawalli, op. cit., pp. 384-385.
(26) Ahmad ibn al-Mahdi ibn al-Ghazal, Natijat al-Ijtihad fil Al-Muhadanat wa Al-Jihad, authentifié par Ismaël el-Arabi, Diwan al-Matbuat al-Jami'iya, Alger, 1982, pp. 7-8 ; Ahmad al-Sâwi, Les monnaies en circulation en Egypte ottomane, thèse de doctorat, Faculté d'Archéologie de l'Université du Caire, 1991, p. 189.
(27) Abdel Rahman Fahmi, Les monnaies en circulation à l'époque de Jabarti, Etudes et communications de l'ouvrage sur le colloque de Jabarti, Association égyptienne d'études historiques, le Caire, p. 578.
(28) Gibb Har et Harold Bowen, La société islamique et l'Occident, Vol. 2, p. 105.
(29) R. Dotey, Money of the world. p. 138.
(30) Le Saint Empire Romain a joué un rôle déterminant dans l'histoire de l'Europe médiévale. Bien que la date de son émergence soit contestée, on lui impute en général l'année 806 comme date de naissance, lorsque le pape Leo III couronna Charlemagne Empereur des Romains à la Basilique Saint-Pierre à Rome. D'autres estiment que sa naissance remonte à 996 lorsque le pape Jean VII couronna Otton Ier Empereur de l'Etat romain. L'histoire de l'empire s'est distinguée, dès 1273 et jusqu'à Charles V (1519-1556) par la domination des Habsbourg et leur expansion des frontières de l'empire en Autriche et les territoires environnants. L'empire comprenait la plupart de l'Europe occidentale. Il devint par la suite l'Empire germanique qui englobait l'Allemagne, l'Autriche, la Bohême et les basses terres d'Autriche et la partie septentrionale de l'Est italien. L'Empire dura jusqu'en 1806.
(31) Ruth Holley, Les industries de l'argent à Oman, série Notre Patrimoine, ministère du patrimoine national et de la culture, Muscat, Vol. 2, 1982, p. 26.
(32) Ahmad al-Sâwi, op. cit. p. 191.
(33) Ibid., p. 192.
(34) Ibid., p. 192. ; voir également Wasf Misr, traduit par Zuheir al-Shayeb, Bibliothèque d'al-Khaneji, le Caire, Vol. 6, p. 73.
(35) Ibid., p. 196.
(36) Ibid., p. 196.
(37) Marseille, au Sud de la France, était l'un des principaux ports d'où partait la voie commerciale de Gênes vers l'Orient. Livourne, quant à elle, est un port italien à l'Ouest du pays, à 12 miles de Pise. Au XVI° siècle, le duc Ferdinand décida d'en faire un port principal, de sorte qu'en 1590 il devint l'un des ports du commerce avec l'Orient. Au XVII° siècle, son commerce couvrait le bassin méditerranéen ainsi que les ports de la Mer du Nord et de la Baltique.
(38) Ruth Holley, op. cit., pp. 26 et 28.
(39) Ruth Holley, op. cit., p. 28.
http://www.isesco.org.ma/francais/publications/Islamtoday/27/p7.php


La sagesse a été mentionnée dans le Coran dans plusieurs endroits, et il y a une interprétation pour chaque endroit ; donc, parmi les significations de la sagesse dans le Coran :
1- La sagesse qui signifie la sounnah : beaucoup d'exégètes ont expliqué la sagesse mentionnée dans Sa parole (qu'Il soit exalté) : {pour leur réciter Tes versets, leur enseigner le Livre et la Sagesse…} [La vache : 129], par la sounnah prophétique ; ceci a été mentionné par Ibn Djarir, Ibn Kathir, Al-Baïdhaawi, Ach-Chaoukaani, Al-Baghawi et d'autres, et cette interprétation est appuyée par le fait que la sagesse a été mentionnée avec "le Livre" dans le verset, et le Livre signifie le Coran. Et d'autres opinions ont été citées à propos de la sagesse, Ibn Djarir a dit après avoir interprété la sagesse par la sounnah :
-"Et certains ont dit : la sagesse est la connaissance de la religion et de la jurisprudence ; et il est dit : la sagesse est une chose qu'Allah met dans le cœur avec laquelle il l'illumine".
Abou Djâafar a dit :
-"Ce qui est juste parmi les opinions pour nous, est que la sagesse signifie la science des lois d'Allah que l'on ne peut comprendre, connaître et savoir ce qu'elles indiquent, qu'avec l'explication du messager (qu'Allah prie sur lui et le salue), et je pense qu'elle est prise du jugement qui signifie la séparation entre la vérité et le faux ; et on dit : untel est sage d'une sagesse claire, c'est-à-dire : que la justesse de sa parole et de ses actes est très claire et évidente".
2- La sagesse signifie : parvenir à la vérité avec la science et la raison, ou elle signifie : mettre la chose à sa place précise et exacte ; elle est donc en ce qui concerne l'opinion : la justesse ; en ce qui concerne la parole : la pertinence ; et en ce qui concerne l'acte : la droiture ; et la personne qui possède toutes ces significations, aura la réussite et sera heureux dans ce monde et dans l'au-delà, comme Allah (qu'Il soit exalté) a dit : {Il donne la sagesse à qui Il veut. Et celui à qui la sagesse est donnée, vraiment, c'est un bien immense qui lui est donné} [La vache : 269] ; et parmi eux, les prophètes et ceux qui leur ressemblent : {Nous avons effectivement donné à Louqmaane la sagesse} [Louqmaane : 12].
Et la sagesse est demandée dans Sa parole (qu'Il soit exalté) : {Par la sagesse et la bonne exhortation appelle (les gens) au sentier de ton Seigneur. Et discute avec eux de la meilleure façon} [Les abeilles : 125].
Et Allah sait mieux.
Dr Abdoullah ibn Omar As-Souhaïbaani.
http://fr.islamtoday.net/node/10158

Les Sept Dormants d’Ephèse de la tradition chrétienne ou les Ahl al-Kahf (ou Ashâb al-Kahf ; signifiant les "Gens de la caverne") de l’islam sont les protagonistes d’une même histoire - à quelques détails près - évoquant le périple de jeunes hommes contraints de se réfugier dans une caverne afin de fuir des persécutions religieuses et qui, après avoir sombré dans un profond sommeil, ne se réveillèrent que plusieurs centaines d’années après. Ils sont considérés comme des saints dans les deux religions et ont fait l’objet de cultes variés. La multiplication des sanctuaires leur étant dédiés en Orient et en Occident, des premiers siècles de l’ère chrétienne au XVIIIe siècle, souligne l’importance d’une tradition quelque peu oubliée en Occident mais qui est néanmoins demeurée très présente dans la conscience religieuse de nombreux pays musulmans jusqu’à nos jours. En outre, la "redécouverte" de certains lieux de culte tels que la chapelle des Sept-Saints située dans les Côtes d’Armor a fourni le prétexte à l’organisation de nouvelles rencontres islamo-chrétiennes autour d’éléments communs à ces deux religions.
Les premières traces de l’histoire des Sept Dormants ont été retrouvées dans des manuscrits syriaques anciens datant du Ve et VIe siècles, ainsi que dans un récit de l’homme d’Etat et historien byzantin du Xe siècle Syméon Métaphraste. En Occident, les éléments majeurs de cette histoire figurent dans les écrits de Grégoire de Tours [1](VIe siècle), Paul Diacre, moine bénédictin d’origine lombarde du VIIIe siècle, ainsi que dans la célèbre Légende dorée de Jacques de Voragine relatant le martyr de nombreux saints et saintes chrétiens à l’époque romaine.
L’histoire se déroule à l’époque des persécutions contre les chrétiens lancées par l’empereur romain Dèce, au milieu du IIIe siècle. Refusant d’abjurer leur foi, sept jeunes hommes chrétiens ayant de hautes charges dans l’empire cèdent l’ensemble de leurs biens aux pauvres et partent se réfugier dans une grotte située sur le mont Célion. [2] Ils tombent alors dans un profond sommeil durant lequel les soldats de l’empereur découvrent leur lieu de refuge et décident de les y emmurer vivants. Peu après, un chrétien vint graver à l’extérieur l’histoire et le nom des sept martyrs. Ils ne se réveillent que plusieurs centaines d’années plus tard [3], durant le règne de Théodose Ier (379-395) [4], lorsque le propriétaire des terres descelle l’entrée de la grotte dans le but de la transformer en abri pour le bétail et y découvre les sept dormants. [5] Ces derniers ont conservé l’éclat de leur jeunesse et imaginent n’avoir dormi qu’une nuit. L’un deux retourne à Ephèse pour y chercher de la nourriture et découvre avec stupeur la présence d’églises resplendissantes, ainsi que les visages étonnés des commerçants lorsqu’il leur présente ses pièces de monnaie à l’effigie de Dèce. Alerté par la nouvelle, l’évêque accompagné de l’empereur et de l’impératrice se rendent à la caverne pour constater le miracle. Après avoir raconté leur histoire à l’évêque, ils se rendorment aussitôt au sein de la caverne où ils sont inhumés. Selon d’autres versions, ils parcoururent ensuite de nombreuses contrées pour répandre le miracle de la résurrection de la chair - qui était nié par certains hérétiques de l’époque -, avant de revenir à la grotte et de se replonger dans un sommeil éternel. Une église fut par la suite édifiée au dessus de la caverne, et leur culte se répandit dans l’ensemble du Moyen Orient durant les siècles suivants.

Les Sept Dormants ont été présentés par la tradition chrétienne comme les "Sept Saints dormants Maximien, Malchus, Marcien, Denis, Jean, Sérapion et Constantin" et parfois comme des frères issus d’une noble famille. Ils furent l’objet de dévotions diverses à partir du VIe siècle. Le recours à la protection des Sept Dormants était également une pratique courante au Moyen Age en Europe, et fut reprise par le protestantisme des origines. Elle attira aussi l’attention de certains grands auteurs romantiques, et est notamment évoquée dans un poème de Goethe. Enfin, les Sept Dormants ont figuré sur différents calendriers dont celui des Grecs, des Latins, des Russes ou encore des Abyssins. Ils étaient auparavant commémorés le 27 juillet dans l’Eglise latine, et sont désormais célébrés, selon le calendrier byzantin, le 4 août (jour supposé de leur emmurement) et le 22 octobre (jour de leur réveil). Dans leur refus inconditionnel d’abjurer leur foi, les Sept Dormants figurent aux côtés des nombreux martyrs chrétiens des premiers siècles ayant défendu leur foi au prix de leur vie. Cependant, le fait qu’ils furent également les témoins de leur propre "résurrection" a contribué à conférer une portée extraordinaire à leur histoire. Ils figurent ainsi au plus haut rang des témoins de l’amour éternel divin, pour s’être abandonnés à Dieu et avoir été l’objet de sa miséricorde.
Il existe un récit similaire dans la sourate XVIII du Coran intitulée Al-Kahf (La Caverne) [6] , qui évoque l’histoire des "Gens de la Caverne" également surnommés les "Gens de la Tablette" (Ashâb al-Raqîm). Cette sourate aurait été révélée au Prophète Mohammad à la suite du défi lancé par les Juifs de Médine de leur raconter cette histoire qui n’était, selon les sources historiques, pas connue par les Arabes de l’époque. Après avoir entendu la sourate, les Juifs confirmèrent que l’histoire correspondait avec celle qui leur avait été rapportée.
Les éléments majeurs de l’histoire telle qu’elle figure dans le Coran correspondent avec la version qui fut diffusée dans le monde chrétien. Cependant, un verset évoque que le nombre des dormants est connu seulement de Dieu et de "quelques personnes". Le nombre de sept n’est donc ici pas évoqué ni confirmé. En outre, il est plusieurs fois fait mention d’un chien ayant accompagné les sept jeunes gens. Ce dernier, qui fut par la suite baptisé "Qitmir" par la tradition, est considéré comme l’un des quatre animaux à avoir eu une place au paradis. Enfin, le Coran évoque avec précision que les jeunes gens seraient restés endormis près de 309 ans lunaires correspondant à 300 années solaires. [7] La sourate suggère également le caractère extraordinaire et la dimension profondément spirituelle et métaphysique du "signe" (ayat) que constitue leur expérience.
En islam, les "Gens de la Caverne" incarnent les croyants opprimés par une force politique les empêchant de vivre librement leur foi, décidant alors de s’exiler volontairement et de s’en remettre à Dieu. [8] Leur loyauté inébranlable aurait incité le Créateur à les sauver, soulignant la nécessité de se confier à Dieu même dans les cas les plus désespérés. Au-delà de leur religion "extérieure", les jeunes gens évoqués dans la sourate incarnent ici l’archétype du croyant parfait, ayant une confiance absolue en Dieu en toutes circonstances. [9] Dans la mystique musulmane, l’histoire des "Gens de la Caverne" revêt une portée symbolique particulièrement riche : ils représentent ainsi l’éternelle jeunesse de l’amour divin, ainsi que la fidélité de l’amant envers l’Aimé au-delà de toute temporalité. La caverne évoque également le motif de l’exil, et la nécessité de quitter le monde terrestre afin de "mourir à soi-même" pour accomplir ensuite une renaissance spirituelle. Elle symbolise aussi l’amour et la miséricorde éternels, gardant vivante toute personne se réfugiant en eux. [10] Enfin, le sommeil, qui implique l’"endormissement" des cinq sens extérieurs noyant traditionnellement la conscience dans le flot des préoccupations du monde matériel, est l’état par excellence permettant aux "sens intérieurs" et spirituels de chaque être de se réveiller et de manifester à la conscience profonde de l’homme certaines vérités spirituelles qu’il ne saurait percevoir à l’état éveillé.

Le signification de certains éléments n’en demeure pas moins obscure, notamment le sens de l’expression "Gens de la Tablette" (Ahl al-Raqîm) désignant les dormants, l’importance accordée à leur chien, ou encore la raison du mystère entourant leur nombre seul connu de Dieu et de quelques élus - qui, dans la tradition mystique, seraient de hauts théosophes et mystiques ayant su dépasser l’aspect extérieur (zâhir) de la religion pour accéder à son sens vrai et profond (bâtin). [11] Les grands commentateurs du Coran tels que Tabarî, Ibn Kathîr ou encore Fakr al-Dîn Râzî se sont penchés sur la question, sans réussir pour autant à fournir de réponse définitive et étayée.
L’histoire des Sept Dormants a souvent été associée à la découverte d’anciennes catacombes chrétiennes qui sont momentanément devenues des lieux de pèlerinage. [12] Cependant, ce qui semble avoir été leur lieu de refuge réel ainsi que l’église que l’on y avait édifiée furent découverts à la fin des années 1920 sur le mont Pion, près du site d’Ephèse et de la ville de Selçuk. Les travaux d’excavation permirent également la découverte de plusieurs centaines d’anciennes tombes datant des Ve et VIe siècles, sur lesquelles figuraient de nombreuses inscriptions et prières dédiées au Sept Dormants où il apparaît que durant des siècles, de nombreux croyants ont souhaité être enterrés à leurs côtés afin d’être près d’eux lors de la Résurrection des morts. Selon la tradition chrétienne, ce lieu abriterait également la tombe ou des reliques de Sainte Marie Madeleine. Le mont Pion est ainsi devenu un lieu de pèlerinage pour chrétiens et musulmans, où ces derniers viennent aussi se recueillir au sein de la Maison de Marie, que nous aborderons dans un prochain article.
Le culte des Sept Dormants fut également répandu en Bretagne et plus particulièrement dans la région des Côtes d’Armor, par des moines et missionnaires grecs qui auraient parcouru l’Orient par la route de l’étain. Ayant un jour accosté en baie de Lannion, ils transformèrent le village de Stivel et son dolmen en un centre de christianisation et en lieu de culte des Sept Dormants martyrs. On construisit par la suite une chapelle leur étant dédiée au VIe siècle. [13] Selon l’orientaliste Louis Massignon, "cette appropriation d’un dolmen au culte chrétien doit remonter au début même de l’évangélisation, où les missionnaires, je pense, avaient admis qu’on continuât à vénérer ce dolmen, tombe de chefs païens bons et justes, précurseurs de la vérité chrétienne, en le dédiant à ces Sept Dormants d’Ephèse qui avaient précisément "parfait" leur foi chrétienne, en "mûrissant", emmurés dans leur tombe, leur résurrection". [14] Ce culte demeura très vivant au cours des siècles suivants, et grâce à l’attention que Louis Massignon porta à ce lieu après avoir été frappé, au cours de la cérémonie à laquelle il assista lui-même en 1953, par la ressemblance des paroles d’un ancien chant breton (gwerz) relatant l’histoire des Sept Dormants avec les versets de la sourate de la Caverne, il devint le lieu d’un pèlerinage communs aux musulmans et aux chrétiens. [15] Un an après et depuis lors, le "pardon des Sept Saints" est l’occasion d’une rencontre interreligieuse annuelle à Vieux Marché [16], durant laquelle après une messe célébrée à la chapelle, une cérémonie musulmane durant laquelle est psalmodiée la sourate 18 du Coran est organisée à la fontaine des Sept Saints. L’ensemble est ponctué par colloque rassemblant les représentants des trois religions monothéistes ainsi que des agnostiques, dans un esprit de dialogue et d’ouverture à l’autre.

On retrouve les traces d’un récit similaire à celui des Sept Dormants dans les traditions juive, indienne, germanique, chinoise, arabe… ainsi que dans la plupart des mythologies. Des sanctuaires leur étant dédiés ont également été érigés du Yémen à la Turquie, de la Syrie à la Scandinavie, et même jusqu’en Chine. [17] Certains sont progressivement tombés dans l’oubli, alors que d’autres reçoivent encore la visite de pèlerins. Au Yémen, la tradition des "Gens de la Caverne" et leur invocation pour résoudre divers problèmes est particulièrement vivante. En Turquie, leur présence demeure très forte : leurs sept noms sont notamment récités par les enfants avant qu’ils ne s’endorment. Ils protégeraient également les hommes des morsures de chien. Leurs noms étaient également peints en lettres dorées sur les bateaux de la marine de guerre turque, leur invocation étant censée protéger des tempêtes en mer. [18]
Loin d’être une vieille légende tombée dans l’oubli, l’histoire des Sept Dormants d’Ephèse constitue une invitation universelle, comme l’atteste sa présence dans de nombreuses cultures et traditions spirituelles, à rejoindre ces jeunes croyants dans leur sommeil profond par rapport à ce monde pour s’ouvrir aux "sens intérieurs" et à la dimension spirituelle de l’homme. Ces "Dormants" constituent dans tous les cas un point de rencontre unique entre christianisme oriental, tradition celtique, catholicisme et islam que Salah Stétié a décrit comme de "très jeunes gens têtus guidés par l’étoile christique d’Orient, ensuite puissants dormeurs métaphysiques et, aussi bien, gens de la grotte coranique qui n’habitèrent l’envers nocturne du monde que pour mieux habiter, le jour venu, l’éternel pays de l’air". [19]
Bibliographie
Bonnet, Jacques, Artémis d’Ephèse et la légende des sept dormants, Paul Geuthner, Paris, 1977.
Debarge, Louis, "La caverne des Sept Dormants - une légende chrétienne dans le Coran", Esprit et Vie, 12 novembre 1991.
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Stétié, Salah, Les Sept Dormants au péril de la poésie, Leuvense Schrijversaktie, 1991.
[1] Notamment dans De gloria martyryum, ouvrage consacré aux miracles de saints chrétiens. Grégoire de Tours y évoque également l’origine syriaque de l’histoire des Sept Dormants. La version rapportée par Grégoire de Tours proviendrait d’un sermon réalisé par Jacques de Sarug, évêque de Syrie au VIe siècle, qui fut par la suite traduite du syriaque au latin.
[2] Cette histoire comporte de nombreuses versions différentes. Selon l’une d’entre elles l’empereur les aurait lui-même dépossédé de leurs charges et de leurs biens. Selon d’autres, ils étaient également accompagnés de leur chien lorsqu’ils se réfugièrent sur le mont Célion.
[3] Selon les versions, ils auraient dormi 96 ans, 200 ans, ou encore 377 ans.
[4] Selon d’autres versions, ils ne se réveillèrent que durant le règne de Théodose II, en 408 ou 447.
[5] Sur ce point, les versions diffèrent également : selon certaines, l’entrée aurait été descellée par des maçons qui avaient besoin de pierres.
[6] Des versets 9-26.
[7] "Or, ils demeurèrent dans leur caverne trois cents ans et en ajoutèrent neuf (années)", Coran, 18:25.
[8] "Quand les jeunes gens se furent réfugiés dans la caverne, ils dirent : "O notre Seigneur, donne-nous de Ta part une miséricorde ; et assure nous la droiture dans tout ce qui nous concerne". Alors Nous avons assourdi leurs oreilles, dans la caverne pendant de nombreuses années", Coran, 18:11-12.
[9] "Ce sont des jeunes gens qui croyaient en leur Seigneur ; et Nous leur avons accordé les plus grands moyens de se diriger (dans la bonne voie). Nous avons fortifié leurs cœurs lorsqu’ils s’étaient levés pour dire : "Notre Seigneur est le Seigneur des cieux et de la terre : jamais nous n’invoquerons de divinité en dehors de Lui, sans quoi, nous transgresserions dans nos paroles", Coran, 18:14-15.
[10] En arabe, la miséricorde, "rahmat", a la même racine de "rahim", signifiant l’utérus. La caverne a donc parfois été associée à un ventre maternel ayant permis l’accomplissement de la résurrection et la "nouvelle naissance" des Dormants.
[11] "On dira bientôt : "Ils étaient trois, leur chien quatrième." Et on dira, tirant sur l’invisible : "Cinq, leur chien sixième." Et on dira : "Sept, leur chien huitième." - Dis : "Mon Seigneur sait mieux leur nombre. Il n’en est que peu qui le savent", Coran, 18:22.
[12] Durant les premières croisades, des os retrouvés dans des catacombes chrétiennes près d’Ephèse et supposés être les reliques des Sept Dormants ont été transportés dans la ville de Marseille et exposés dans l’Eglise de la Sainte Victoire.
[13] Cette chapelle fut baptisée "la chapelle des Sept-Saints"
[14] Louis Massignon, "La crypte-dolmen des VII Saints Dormants d’Ephèse au Stiffel", Extrait des Mémoires de la Société d’Emulation des Côtes-du-Nord, St Brieuc, 1958.
[15] En découvrant le lieu, Louis Massignon avait formulé le commentaire suivant : "Retenons de cela ce qui parle à l’imagination : une caverne, surplombée d’un perron (grosse pierre) ; jumelée à une source où l’eau sort d’une pierre horizontale par "sept trous" disposés en triangle septénaire ; un pèlerin musulman a été bouleversé d’y reconnaître le "triangle septénaire" des sept trous où l’eau destinée à Sétif sort d’une pierre verticale à Ra’s el Mâ, près de Guidjel (où sont les VII piliers fatimides des VII Dormants".
[16] Cette rencontre se déroule chaque année au mois de juillet à Vieux-Marché près de Lannion, dans les Côtes-d’Armor, durant le week-end le plus proche de la Sainte Marie-Madeleine célébrée le 22 juillet.
[17] Une mosquée leur est notamment dédiée à Kara-Khodja, à l’Est de la Chine, près de la ville de Tourfan.
[18] Ceci était notamment dû à l’invention d’un verset "imaginaire" succédant aux versets 18 et 19 de la sourate de la Caverne évoquant le "bercement" des Dormants par le constant lever et coucher du soleil qui fut parfois assimilé à un "roulis" : "Tu aurais vu le soleil, quand il se lève, s’écarter de leur caverne vers la droite, et quand il se couche, passer à leur gauche, tandis qu’eux-mêmes sont là dans une partie spacieuse (de la caverne)... […]Et tu les aurais crus éveillés, alors qu’ils dorment. Et Nous les tournons sur le côté droit et sur le côté gauche […]", Coran, 18:18-19.
[19] Stétié, Salah, Les Sept Dormants au péril de la poésie, Leuvense Schrijversaktie, 1991.

Je vais d’abord rentrer dans quelques règles bien simples pour rappeler à nos frères et soeurs que lorsque l’on veut faire une fête de mariage, il est important d’inviter les gens vertueux et aussi de penser aux pauvres. Il est interdit d’après la sunnah du Prophète de ne choisir que des riches.
Et ça, a’oudhou billâh (demande protection auprès de Dieu), ces derniers temps, on a un petit problème comme on le voit dans des mariages si un sans papier ou un pauvre veut entrer dans une salle de mariage et j’ai vu ça de mes propres yeux, celui qui est chargé de surveiller l’entrée de la salle lui dit de continuer son chemin. Et lui miskine il meurt de faim, il sent la nourriture ...
Pourquoi il ne peut pas rentrer ? Au contraire, c’est un frère le pauvre, normal. Au contraire tu ne sais même pas si une du'a (invocation) qu’il pourrait faire pour ce mariage Allah l’exaucerait. Et c’est pour cela que le Prophète dit dans un tradition authentique rapportée par Al-boukharî et Muslim:
« Le pire des repas de noces est celui auquel on n’a invité que des riches en laissant les pauvres à l’écart.
Et celui qui ne répond pas à une invitation a désobéi à Allah et Son Messager.»
Les gens se basent souvent sur les gens qui sont à l’aise, qui ont un bel aspect, une belle apparence sans se soucier du comportement que peuvent avoir ces personnes même lors du mariage. Il y a eu des problèmes avec ça au point où il fallait faire taire une personne qui disait vraiment n’importe quoi lors de la fête. Certains vont fumer ... Toi tu as préparé un plan pour ce mariage qui part à droite et certaines personnes partent vers la gauche !
Il faut inviter les gens vertueux, des gens qui sont dans la prédication, des savants, d’après tes moyens aussi mais invite des gens bien religieusement pour qu’ils invoquent Allah durant ton mariage, pour toi, pour ton épouse, pour les enfants que tu auras plus tard insha Allah.
Ça ne veut pas dire qu’il faut complètement oublier d’inviter les gens un peu moins « religieux » mais il faut les avertir de bien se tenir. Il y a des mariages où les gens parlent de tout et de n’importe quoi et surtout parlent des gens et ça devient une assemblée où c’est « jahannam » (l’Enfer) du début à la fin.
C’est pour cela que c’est très important de faire venir des gens vertueux qui vont prendre la parole ...
Des vertueux qui vont conseiller, qui vont faire des invocations.
Ça rapporte un bien immense pour ce mariage.
Lorsque l’on a dit tout à l’heure avec le hadith du prophète : « Et celui qui ne répond pas à une invitation a désobéi à Allah et Son Messager », faites très attention. Si vous êtes invité, faites votre possible pour y aller à part celui qui a un cas de force majeure auquel cas on essaie de prévenir que l’on ne sera pas présent. C’est important quand le futur mari te propose l’invitation de lui dire que tu viendras insha Allah si tout va bien. Car si tu ne poses pas cette condition, il peut mal le prendre si tu n’y assistes pas.
Tu dois faire attention si tu sais qu’en allant à ce mariage il va y avoir des choses illicites. Il ne faut pas accepter n'importe quelle invitation. Ce n’est pas parce que c’est ton cousin ou ton frère ou ta soeur. S'il y a du haram tu y vas, mais arrivé devant la porte tu conseilles d’arrêter les choses illicites. Si le mari refuse alors tu ne rentres pas, jamais. On invoque Allah pour lui, on lui laisse le conseil, on l’avertit que le mariage est un acte d’adoration et que ce qu’il y a à l’intérieur de la salle c’est illicite et à ce moment là sans faire fitna, sans faire de scandale tu le salues et tu t'en vas.
Si jamais tu es invité et que le frère te prévient, car ces derniers temps il y a une drôle de mode, il t’invite avec un grand sourire en te disant qu’il y aura de la musique : « Alors le barbu, tu viens ou tu viens pas »?!
Si le frère te dis ça, reste « cool », ne t’énerve pas et demande-lui si c’est sûr qu’il ne changera pas d’avis, que ce sera comme ça. Et s’il te dit qu’il ne changera pas d’avis alors dis-lui que ta pratique t’interdit d’y assister.
Conseille-le et invoque Allah pour lui. Et dis lui que si par la suite il change d’avis tu y assistera insha Allah, même si tu dois y aller à quatre pattes, parce que masha Allah il a combattu shaytan au point où il a changé son programme. C’est important de le lui dire.
Il ne faut pas oublier que le Jour du Jugement Dernier on sera questionné sur notre jeunesse et parmi les questions qu’il y aura celles sur le temps qu’on a passé et parmi ce temps il y aura celui où tu seras resté dans une salle de fête pendant six heures, sept heures ou huit heures d’affilée à entendre al haram. Tes oreilles seront questionnées, elles vont même te « balancer », témoigner contre toi.
Je ne parle pas pour ceux qui disent que la musique est autorisée, chacun ses convictions, chacun est libre et fait ce qu'il veut et on va en parler plus tard insha Allah.
Là je parle par rapport à celui qui est musulman et conscient par rapport à certaines règles bien précises dans la religion et qui se dit qu’il va aller voir ce qu’il y a à ce sujet dans la sunnah du prophète . On vous dit de conseiller, car le musulman est obligé durant sa vie de conseiller son frère musulman et le musulman doit aussi demander conseil. Il faut conseiller son frère pour ne pas que le Jour du Jugement il te dise, « tu savais que j’allais faire quelque chose de haram et tu ne m’as rien dit.»
On vous dit que là spécialement il n’y a pas de pitié, il ne faut pas se dire « oui mais bon je ne vais pas lui casser le moral alors qu’il est content, qu’il va se marier ... ». Mon frère, là tu lui fait un faux plaisir, dis-lui, si tu sais qu’il va faire quelque chose d’illicite.
Troisièmement, faite attention de ne pas transgresser certaines lois d’Allah . Et je vais vous citer environ dix points. En fait il y en a beaucoup plus. Quand j’ai commencé à préparer la conférence j’ai été voir les anciens copains qui étaient dans un autre monde il y a quelques années, le monde de la nuit, le monde des vraies fêtes, pas les fêtes de chez nous les petits barbichons, c’est mortel ! Non ! Les vraies fêtes … là où il y a de l’ambiance comme on dit. Je suis donc allé les voir pour leur demander certaines informations même si depuis ils se sont repentis al-hamdulillâh.
Wallâhi, de tout et de rien ! Nous on n’a jamais été dans un mariage de fous. Je me suis dit Allahou akbar et j’ai fait un rapprochement avec certains couples qui viennent chez nous ici au bureau et qui viennent nous dire « notre mariage a cassé après deux semaines, trois semaines ». Maintenant j’ai compris pourquoi. Parce que tout a commencé au début avec zéro, aucun rattachement avec Allah . Que du n’importe quoi et alors ils s’étonnent qu’après ce mariage ne donne rien du tout. C’est normal, c’est parce que tu as délaissé Allah , c’est comme si tu as dit : « Yâ Allah je ne T’invite pas à mon mariage ... je fais cinq prières, je fais ceci cela mais dès qu’il s’agit de mon mariage, stop, je ne T’invite pas. » Parce que ça n’arrange pas leur manière de voir les choses.
Citons quelques exemples :
Les Habits
J’ai été étonné d’entendre que certains jeunes peuvent acheter jusqu’à 800 Euros un costume parce qu’il vient de chez « Armani » ou de chez « Boss ». Des fois même 800€ en location.
Huit cents Euros pour le mettre un seul jour pendant 4 ou cinq heures pour faire le beau devant les frères, et encore c’est tout juste si on le remarque,
il y a tellement de copies maintenant que l’on n’arrive même pas à faire la différence mais bon ... 800€ partis dans « riâ », l'ostentation.
Les soeurs qui vont acheter plus ou moins dans les 750€ une robe de mariée ou la louer pour 300 ou 400€… Donc ils n’ont même pas encore commencé la fête qu’il y a déjà un déficit de huit cents euros chez le frère sur lesquels il sera questionné. Là, certains déjà nous attaquent : « oui mais comment ça ? C’est haram de se faire beau ? » On répond que non mais tu peux prendre un qamis blanc à quarante-cinq Euros et tu brilles comme la lune masha Allah ! Testez et vous verrez insha Allah !
Les compagnons, ceux qui étaient plus riches que nous, ils auraient pu mettre des habits, vraiment aujourd’hui, on tomberait par terre en les voyant, et bien certains venaient habillés tout simplement. Il y en a comme abderrahmane ibn awf qui a juste mis un peu de safran sur son tissu pour le colorer un peu. Imaginez ... Et après on vous parle de Palestine, de pauvres, de gens qui meurent de faim…Et là on n’a encore rien commencé de la fête.
Parfois je taquine et je demande pourquoi nos jeunes n’acceptent pas de revenir à un habit qui ressemble à un habit musulman, un qamis quand il est bien blanc, que tu es bien coiffé, wallâhi tu es beau. Testez ceux qui vont se marier prochainement insha Allah, 45€ les frères ! Et à ce moment-là, le reste de 600 ou 700€ mets de côté on verra après où est-ce qu’il y a moyen de les mettre. Il y a moyen de les caser quelque part ! Pour la femme comme vous le savez des fois ça peut monter jusqu’à sept habits différents !
Elle doit passer devant les femmes avec un habit de « Safi » et puis hop elle rentre dans un trou et elle ressort avec un habit d’hindou, elle repasse devant les femmes et hop elle "rerentre" dans un autre trou et elle ressort avec un habit de « Fês » et ainsi de suite…
On ne dit pas que c’est haram de mettre de beaux habits pour les femmes mais c’est la manière ... Et c’est ça qui nous tue ces derniers temps, on se demande si on est dans un monde de fou parce qu’il y a quelque chose qui ne va plus.
La soeur elle est pratiquante masha Allah pendant des années et dès que le mariage arrive on fait les fous... Elle fait les cents pas dans la salle, on vient, on l’habille bizarrement comme des clowns puis elle rentre dans une autre pièce puis elle ressort puis elle revient comme ça pendant deux ou trois heures.
La femme la pauvre elle est épuisée à force de se changer. Elle n’a même pas eu le temps de s’asseoir avec la famille, avec les amies pour discuter. Où est-ce qu’elle est alors à ce moment là cette joie de vivre, de partager ce mariage avec ceux qui sont présents avec vous ?
Et j’ai entendu que parfois il y en a qui louent jusqu’à 200€ par robe ! Faites le calcul, et si ce n’est pas plus ! Si quelqu’un a trouvé un bel habit simple pas trop cher et que deux heures après elle change d’habit à cause de la transpiration ou autre, hamdullâh pas de problème mais on parle du moment où ça tombe vraiment dans le n’importe quoi. Il faut que l'on ait au moins un juste milieu dans certaines choses que l’on fait.
Et c’est pour cela que l’on vous dit, faites attention par rapport à la mode où l’on veut absolument ressembler à quelqu’un ou à telle « star ». Vous allez être étonné ! Quand j’ai préparé ce sujet j’ai pensé que c’était un peu exagéré mais non il y a des jeunes qui te disent qu’il faut tel et tel costume parce que ça ressemble à telle star ou autre …
Soubhan Allah ! On n’a pas besoin de ça, comme le disent certains savants on a assez dans les habillements que nous on a spécialement et ce n’est pas une honte de le dire parce que quelqu’un pourrait venir dire « ah mais c’est quoi ce genre de vêtements, c’est contre l’intégration ça attention ! » Non ! Est-ce que tu as déjà vu un Belge qui va faire son mariage habillé avec une djellaba, il vient sonner chez toi et te dis « tiens abdel je vais faire mon mariage demain vous n’auriez pas une djellaba à me prêter ? C’est pour mon costume de mariage ! » Jamais ! Et si il en met une, c’est pour se moquer de la djellaba pour faire un peu folklore… Mais jamais pour la prendre comme habit de base pour le mariage. Donc al-hamdulillâh il n’y a pas de mal à ce que le musulman ait aussi son habit pour ce moment là.
Lorsque l’on parle d’habillement, automatiquement il faut parler du maquillage et de la « ziyana » (la maquilleuse)... Les hommes, ils sont tranquilles, il n’y a rien à maquiller. Et encore, j’ai entendu que certains mettent du fond de teint pour pas qu’on voit la sueur sur son visage ! Quand on passe chez les soeurs on vous dit « faites attention »…
Déjà, on m’a dit et j’ai entendu que la « ziyana » est un des piliers du mariage.
Il faut bien que l’on se comprenne, les ziyana en islam ce n’est pas haram, mais c’est ce qu’elle va faire qui peut l’être. C’est là qu’on doit se mettre d'accord. Une soeur qui va venir maquiller une autre soeur pour son mariage ce n’est pas haram. Et on a remarqué que même des familles multazima, pratiquantes, masha Allah, dès qu’il s’agit de la ziyana, on apporte n’importe qui !
Et il y a des futures mariées qui nous appellent pour nous dire que leur mère a apporté une ziyana pour leur faire le henné et compagnie et que quand elles voient cette femme elles ont peur ! Et elles nous disent : « Je ne veux pas qu'elle me touche ». Ces soeurs ont raison. On n’a pas à ramener n’importe qui pour te préparer. On essaie d’avoir une soeur multazima qui connaît les règles sur le maquillage.
Pourquoi ? Parce que certaines, qu’est-ce qu’elles font ? Elles se rajoutent des ongles, on ne peut pas, elles touchent à leurs sourcils, le prophète a maudit la femme qui s’épile les sourcils et celle qui épile. Elles rajoutent des cheveux, des faux chignons, c’est haram, le prophète a maudit aussi celle qui rajoute des cheveux. On ne peut pas…
« Non mais ce n’est que pour une fois » Jahannam aussi ça sera une fois ! Qu’est-ce que tu crois ? Que tu auras un Jour du Jugement toutes les 24 heures ? Non, une fois qu’on y est c’est fini, sauf par la volonté d’Allah .
Donc il ne faut pas dire que c’est juste pour une fois, jamais. C’est noté aussi donc n’allez pas ce jour-là commettre les actes les plus affreux, le prophète a maudit celle qui aura fait ce genre de choses. On ne peut pas accepter cela de n’importe qui et n’importe comment. Et faire attention aussi au prix pratiqués. Que les soeurs spécialisées dans le domaine de l’embellissement de la femme n’aillent pas profiter d’être multazima pour faire des prix faramineux en se disant que les soeurs n’auront pas le choix d’aller ailleurs que chez elles.
Et bien celles-là vous savez ce que je réponds ? Et bien je préfère que la soeur vienne avec un maquillage tout simple, comme elle fait entre elle et son mari. Que celles qui travaillent là dedans restent dans un juste milieu sans tomber dans des exagérations ou des actes illicites.
Le programme de la soirée
J’ai appris de la bouche de certains jeunes qu’il y en a qui commencent leur programme une semaine avant. Certains m'ont avoué personnellement :
"j’ai été en boîte (discothèque) une semaine avant, j’ai fumé et j'ai même bu".
C’est ce qu’ils appellent « enterrer leur vie de garçon » parce qu’après ils disent :
« je vais devoir me « caser » et ce sont des choses que je ne pourrai plus faire plus tard, je serai marié, aller en boîte lâ yajouz (ce n’est pas permis) hein »…
Alors il y en a qui pense qu’il va aller en vile avec ces copains faire la fête parce que la semaine d’après c’est fini, faut plus faire l’idiot. Ça aussi c’est interdit mon frère. Itaqillâh (craint Allah) cher frère. Même toi chère soeur, crains Allah. Que personne n’aille faire entre soeurs ou entre frères, quelque chose parce que vous allez enterrer votre vie de jeune. Ca n’existe pas ça en Islam, on n’a pas ce genre de pratiques.
D’autres, une semaine avant vont voir un charlatan, c’est aussi un pilier du mariage parce qu’il faut protéger ce mariage hein ? ... Il faut mettre quelques petites protections par ci par là parce que il y a la « ‘ayn » (le mauvais œil) des gens hein … il y a aussi ceux qui vont vous envoyer des sorts… On dirait que tu vas participer au mariage de Dragon Ball, vous connaissez ? Je vous assure on dirait que tu vas participer à un dessin animé : y’en a qui mettent plein de petites protections autour du lit, il y a des vieilles qui viennent qui mettent du sel en bas et du riz au-dessus, on dirait que dès que Shaytan il arrive dans la chambre y’a un bouclier spatial qui apparaît et hop Shaytan il s’arrête, il touche pas le lit. C’est quoi ces histoires mes frères ? Et vous savez que ça existe !!
Il y en a qui ont été croyants jusque la veille de leur mariage et puis ils sont tombés dans un des plus grand péché, c’est un « shirkou billâh » (l'association à Allah). Par exemple ils vont chez un charlatan pour faire faire un petit papier pour protéger la première nuit !
Faites attention, qu’Allah soit satisfait de vous. Il n’y a pas mieux de venir et de préparer toi-même ton appartement avec ton épouse, personne n’entre, y’a pas besoin, tranquille ou alors avec ta mère, si tu sais que les parents ils sont tranquilles de ce côté-là mais y’a pas comme certains m’ont raconté la mère qui dit à son fils ou beau-fils « aller sors, on va s’occuper de ta maison ! », wallâhi ça fait peur ! Non, reste présent comme ça la famille est là ensemble chacun nettoie et ton coeur il est apaisé.
Alors qu’on a le Coran et la Sunna, c’est eux qui sont craints par shaytan. Il y a des invocations par exemple dans le livre « la citadelle du musulman ». Il y a même moyen si on a un ami qui part à Médine qu’il vous rapporte les dattes de « ‘ajwa » et chaque matin à jeûn prendre sept dattes pendant par exemple une semaine. C’est aussi une protection et une protection de la sunna, comme ça tu es tranquille al-hamdulillâh.
Au lieu d’aller chez des charlatans car à ce moment là et vous le savez tu auras mécru en ce que le prophète a reçu d’après ce qui est dit dans la tradition authentique. On ne peut pas faire ça mes frères. Le Seul qui te protège c’est Allah .
Pendant la cérémonie
Parmi les problèmes qui arrivent dans le couple il y a la question de savoir quoi choisir entre la salle, la maison ou la mosquée. La mosquée c’est la honte, la maison c’est trop petit, il reste la salle. D’après certaines fatwa et cheykh ben Baz , il n’y a pas mieux que de faire cela dans la maison, soit ta maison, ou la maison de tes beaux-parents parce qu’il y a vraiment un esprit de famille, tout le monde est là. Mais on comprend que s’il y a trop de monde alors ce serait bien de le faire à la mosquée.
Mais des fois certains n’aiment pas le faire à la mosquée parce qu’ils savent qu’après dans leur programme il va y avoir des dérives, ce programme est bizarre et il ne passe pas dans une mosquée. Ca va être embêtant. Et il ne passe pas aussi des fois à la maison parce que les parents ils restent là alors certains préfèrent la salle parce que comme ça si le père et la mère sont fatigués, on les fait raccompagner à la maison comme ça ils ne seront pas un frein à ce qui va se passer !
C’est important de bien choisir l’endroit. Au moins à la mosquée on prévient les gens qui prient qu’il va y avoir un mariage, à la maison y’a les voisins masha Allah, et pour les salle ce n’est pas interdit mais attention au problème des prix pratiqués et là on interpelle les responsables qu’Allah les récompense, il offre un service qui manque en ce moment par rapport à des familles qui n’ont pas de place pour ça chez eux mais faites attention aux prix. Ne cassez pas certaines familles parce que ça rapporte.
Parfois il y a des salles, les plus petites c’est dans les cinq cents Euros et ça monte, j’ai entendu jusqu’à mille cinq cents euros si ce n’est pas plus !
Et ça c’est parce qu’on n’a plus de solidarité dans nos familles, il y a des quartiers des rues où il y a quatre ou cinq maisons où il n’y a que des musulmans et ils n’arrivent même pas à se prêter des appartements ou des étages. Et il y a moyen de le faire. Nous on a tout délocalisé et on met ça dans des salles, les gens ne trouvent pas, se perdent et puis tout devient très protocolaire.
Ça, je comprendrais si on est bloqué mais il ne faut pas que les jeunes soient gênés de faire la cérémonie dans la maison de leurs parents. Des fois ils te disent « oui mais mon père il a une maison des années 1900 et quelques, même les murs ils sont jaunes, le papier peint n’a jamais été changé ! »
Soubhan Allah ! Quand tu as grandi dans cette maison tu ne trouvais pas qu’elle était jaune, tu étais à l’aise…et là pour ton mariage, ton père et ta mère ils te font honte avec leur maison trop vielle…? C’est une fierté pour les parents, je vous assure c’est une fierté. Donc ne négligez pas ce côté-là.
Le service
Lorsque l’on cherche l’endroit où faire le mariage certains cherchent aussi les serveuses et les serveurs. C’est quoi les serveuses ? C’est un petit groupe de soeurs qui vont venir déposer les plats, débarrasser, nettoyer ... et les frères ont la même chose ces derniers temps. On ne vous dit pas que ce n'est pas bien mais c'est une preuve flagrante que dans notre communauté, il n'y a plus de solidarité.
Dans nos mariages avant, toute la famille était impliquée, tous les cousins t'appellent, « de quoi tu as besoin, toi tu t'occupes de l'étage 1, toi l'étage 2 » Les frères (amis) te supplient : « il n'y a pas de travail mon frère ? Il n'y a pas de quoi aider? » Allahou Akbar, tu as même trop d'aide ! C'est ça un mariage : tout le monde participe.
Les frères ces derniers temps font des mariages de radins, de paresseux à mourrir, personne ne bouge, tout le monde est assis, personne ne bouge. C'est presque si le serveur arrive, te lève la main pour la laver ! Pourquoi on ne participe pas avec nos familles ? pourquoi on n'aide pas ?
Et c'est ce qui a fait que maintenant ces nouveaux petits métiers apparaissent et tabarakAllah ça coûte cher, c'est de l'argent aussi tout ça ! Si on demande à avoir des serveuses, on demande le style vestimentaire... Al-hamdulillah jusqu'à maintenant on nous dit qu'il n'y a pas de problème.
Veillez à ce qu'on ne voit pas de mini jupes ou décolletés, non ! On est dans un mariage musulman, même si quelqu'un doit servir , il doit être attaché aux règles de la 'awrah (ce qui peut apparaître ou pas d'une femme). C'est la même chose si c'est quelqu'un d'extérieur qui vient t'aider dans ton mariage, tu es en droit de faire des conditions en tant que client : si la société qui propose des serveurs n'a pas les règles qu'il faut pour la tenue vestimentaire, vous laissez.
Je vous conseille de le dire à vos serveuses. Elles sont musulmanes n'est-ce pas ? Alors qu'elles s'habillent et se comportent décemment. Pourquoi ? parce que même entre soeurs il y a des règles, et chez les frères de même
Le Repas
C'est le clou du programme : on arrive même à ce que les gens se battent à cause du repas !
Il y a des gens qui en font trop : jusqu'à 4 à 5 plats, 2 ou 3 salades différentes, et à la fin que font les invités ? Spécialement en Belgique, parce que les meilleurs mariages se font au Bled.
Au bled tu poses un plat, tout part, même le plat ! Jazahoumoullah, à la fin tout le monde à bien mangé tabarakAllah.
Ici, ce sont des mariages de "chiqué-man", ils s'assoient et ils picorent la cuisse du poulet, un pois chiche … on lui demande pourquoi il ne mange pas ? Parce qu'il garde de la place pour la suite... le poisson, la bastella … Je l'ai vu de mes yeux avec des jeunes !
Soit tu manges, soit tu arrêtes de jouer, ne va pas trouer une bastella juste pour la trouer. Donc, à nos parents de faire attention. Il y a des fois des petites polémiques entre les parents et les jeunes. Les parents, jazahoumoullah, ont peur de passer pour des radins auprès des invités en ne mettant qu'un plat, alors qu'un bon plat de viande pour 7 ou 8 c'est assez tabarakAllah.
Des personnes qui travaillent dans la propreté, quand ils vont prendre les poubelles près des salles de mariage, ils prennent des sacs entiers de nourriture ! On sera questionné (au jour dernier), on sera questionné !
Maintenant on arrive à l'ambiance !
Certains doivent choisir qui va mettre de l'ambiance. Une des modes répandues est celle des DJ … des DJ chez les hommes ou chez les femmes. Celui qui fait ça, il a auto-invité cheytan à ton mariage même si tu ne l'as pas invité, le DJ l'a fait pour toi, sheytan sera là du début à la fin !
Je vais faire une petite parenthèse à ce sujet pour vous donner un conseil, et ça reste notre conviction , la conférence qu'on fait aujourd'hui, elle porte nos convictions, chacun pense ce qu'il veut, nous on est convaincu et par Allah , avec le peu qu'on a appris walhamdoulillah, si quelque chose est halal (licite) est-on en droit de l'interdire ? Non ! On ne peut pas rendre illicite ce qu'Allah a rendu licite ; donc si on vous dit que telle chose est illicite c'est parce qu'on l'a clôturé de tous les cotés. Quel est le bénéfice pour nous de rendre illicite ce qui ne l'est pas et jamais on n'oserait le faire - fin de la parenthèse.
Certains s'appellent DJ Mohamed, DJ Momo, tu diras à ce frère qu'il craigne Allah ! Qu'il s'appelle toto ou khloto ou ce qu'il veut mais qu'il ne salisse pas le nom du prophète . Dj Fati alias Fatima pour les intimes … qu'elle ne salisse pas le nom de Fatima ; qu'ils ne salissent des noms aimés par Allah , choisis-toi des noms tordus mais pas des noms de sahaba, de compagnons !
C'est un des conseils qu'on pourrait donner. Après le fait que la musique est haram, c'est tout ce qu'on peut leur dire de plus. Et il y en a qui paye pour ces gens ! Je vous passe les détails de ce genre programme, il y a 3 ou 4 parties, une partie raï, une partie R&b pour que tout le monde bouge !
Et le coran ? on verra après...
On verra s'il y a un moyen de le caser dans le programme, de lui trouver une petite place, c'est lourd pour l'ambiance de mettre le coran hein !
On a honte de faire lire du coran ou de l'écouter !
On a été très bas ... alors il ne faut pas s'étonner du reste.
Certains m'ont avoué qu'au début du programme, ils se retenaient. Vous savez pourquoi ? Parce qu'il y a les vieux ! Ils disaient au marié de vite servir le repas car une fois qu'ils ont mangé, les vieux partent. Les jeunes se disent après le repas, la fête va commencer : c'est grave ! Pour ton mariage il ne doit y avoir qu'un seul programme, un programme RELIGIEUX du début à la fin.
Donc après, ils restent pour la 2eme partie, jusqu'à 4h du matin et bien sûr il n'y a pas de prière, l'été, de 20h jusqu'au matin, on ne prie, ni le maghreb, si l'isha ni le fajr et à la fin de la fête, les amis disent Allah barek, qu'Allah te protège!
Il paraît que pour cette 2eme partie, certains invitent spécialement des "flambeurs", des hommes qui vont mettre l'ambiance : dès qu'ils entendent la première note de musique, ils sont déjà debout et on m'a avoué que même chez les soeurs, il y en a qui sont invitées pour monter directement sur la table ; des comportements tels, qu'on se demande si la personne est vraiment une soeur. C'est grave. Pire encore quand on vous dit des fois que la soeur arrive, elle pose son petit voile sur le porte-manteau , elle va faire la folle, s'attacher au plafond et quand elle termine, elle dit salam, remet son voile et sort ; Allahou akbar !
D'où vient cette nouvelle mode? Je ne vais pas vous faire un cours sur le voile, le voile a une spécificité incroyable, il te suit de A à Z , pas dès que t'arrive dans la salle c'est fini, t'es plus la voilée, non ! Les savants, cheikh fawzen par exemple, hafidhahoullah a donné une fatwa spécialement sur la danse, il a dit que c'était autorisé mais quand c'était dans les limites; cheikh al 'outheymin a dit oui, aussi pour la danse puis quand on lui a rapporté ce qui se passait dans certaines fêtes, il a préféré retirer sa fatwa !
Et il y a aussi des frères qui se lèvent, comme font parfois des soeurs : danse du ventre, commencent à bouger, derrière, poitrine et autre, des danses décadentes ! Des frères commencent à imiter les soeurs !
Il y en a certains qui font entrer l'épouse chez les hommes ou inversement, l'époux chez les femmes ... ils divorcent au bout d'un mois, pourquoi : parce que l'homme quand il rentre chez les femmes qu'est-ce qu'il s'est dit : « oh la mocheté que j'ai pris ! Apparemment il y a mieux » et oui parce qu'il est devant qui ? Devant minimum 300 à 400 femmes maquillées, parfois sans voile, habillées je ne vous dis même pas comment !
A ce moment là, comment lui paraît sa femme ? Un an déjà qu'il est avec elle. Un frère me l'avoué, « depuis le mariage je ne veux pas vivre avec elle ». Et quel homme, qui n'a aucune fierté, qui invite son épouse à entrer chez les hommes, tout le monde la regarde ! De quoi on a l'air ? Il faut faire attention, il y a des règles : chacun de son coté, ça évite les problèmes. D'autres doivent rentrer du coté des femmes pour couper le gâteau ensemble ou pour mettre la bague, ou je ne sais quoi ... plein d'excuse pour aller chez l'autre. Ce ne sont pas des pratiques dans la sounna, cherchez autant que vous voulez.
Il y a aussi les chants , anachid : c'est un conseil qu'on vous donne et comme on vous a dit , c'est l'avis qu'on donne ici, même si il y en a qui divergent : au temps du prophète , il n'y avait pas d'hommes qui chantaient, avec le bendir , chantonner tous ensemble … c'est une pratique connue, mais chez les femmes.
Ce qu'on appelle le « douf » ce n'est pas « tabal ». Le « tabal » c'est quand il est fermé des deux cotés, le douf qui est connu des traditions prophétiques est grand, ouvert d'un coté et sans fil parce qu'en islam, les percussions avec le fil entrent dans l'illicite; tu imites d'office d'autres instruments que d'autres utilisent pour la musique.
Il y a des règles et ça fait partie des règles que les soeurs qui font le anachid doivent savoir, elle doivent contacter les savants pour savoir quels instruments elles ont le droit d'avoir , c'est important car tu vas faire un acte pendant des heures voire des semaines donc il faut savoir ce que tu fais c'est important de demander. Tu vas gagner de l'argent dessus, cet argent est halal ou haram … il faut demander. Cet argent va entrer dans la maison, tes enfants vont en manger, ton mari ou autre.
On rapporte la tradition : tu invoques, alors que ta boisson est haram, ton habit est haram, tout est haram, comment veux-tu qu'Allah exauce ton invocation ? Faites attention aussi par rapport à ça, c'est très important.
Donc chez les hommes, pas de musique (chants) , on peut lire du coran, quelqu'un peut faire une kalima, pourquoi pas réciter des poésies … et nous transmettons ce dont on est convaincu ici. D'autres encore ramènent des synthétiseurs, des violons, c'est à la mode.
On vous dit aussi de craindre Allah par rapport aux paroles qui sont employées, des soeurs qui font anachid et ne font pas toujours attention aux paroles. Elles sont sincères, mais ne font pas attention. Donc passez par une soeur arabophone pour vérifier qu'il n'y a pas une parole, un mot discret qui parfois peut être du chirk sans qu'on le remarque. Et faites aussi attention au prix ! Comme il n'y a pas beaucoup de groupes de anachid, certains en profitent pour faire grimper les tarifs. Mais les parents qui parfois ne sont pas convaincus que la musique est haram, voient que mettre la musique revient moins cher que les anachid. Alors que si c'est le même prix pour l'un ou l'autre, alors les parents sont moins réticents à prendre les chants.
Pour les soeurs qui font les anachid dans les mariages : qu'Allah les récompense car elles ont fermé une grande porte , avant certaines familles mettaient la musique ou les K7 , ces soeurs ont fermé cette porte. On espère que ça reste dans un juste milieu , équilibré, qu'elles ne délaissent pas leur famille , ça doit être structuré. La danse, je l'ai dit précédemment : chacun fait comme il veut, mais en islam, il n'y a pas de danse. Il y a des savants qui acceptent quand c'est dans des limites.
Dans certains pays arabes, les hommes soulèvent leurs épaules, des danses d'hommes, de virilité, et « c'est tout ce que je peux limiter » disent les savants, alors imaginez ceux qui se dandinent comme des serpents : et où est la personnalité du musulman quand tu sors de là ?! Et 2 minutes après pour la prière « Allahou akbar » … ça ne colle pas ... Allah est le plus Savant
On passe à un sujet controversé, même entre les savants
Les Photos et Caméra
A notre avis : délaissez tout ça.
Dernièrement je me suis occupé du cas d'un frère, c'est tout bête , en vérité ce n'est pas tout bête, vous allez voir pourquoi , ils sont venus me voir à deux, le frère pleurait. Pour le mariage ils ont fait des photos du coté de la mariée, la salle était fermée, personne ne verra ... et l'épouse range les photos dans un tiroir. Un jour, un copain du frère vient à la maison; leur fils sort les photos de sa maman pendant que le mari était dans la cuisine pour prendre le plat, et l'enfant, tout content est parti ouvrir le tiroir, à pris la photo de sa mère, puis est allé la montrer au copain de son père ! Le père, à la vue de la scène, il a lâché le plat …
Ben oui, cette soeur, sa femme, qui porte le voile, sur la photo, elle était en super décolleté, maquillée tout ce que tu veux...
Il y en a qui croient que tout le monde craint Allah . Imagine si un jour le frère il disjoncte et il passe la cassette du mariage devant des frères…De quoi vous avez l’air ? Il y a des gens qui laissent filmer n’importe qui n’importe comment. C’est pour cela que nous, on reste attaché à cette fatwa qui dit que de préférence il vaut mieux éviter tout cela et spécialement pour le mariage. Mais vous le savez c’est une question qui a suscité beaucoup de divergences depuis des temps et des temps. Mais là on parle spécialement du mariage et étant donné que l’affaire est trop grave, laissez tomber, c’est un conseil et vous faites ce que vous voulez par rapport à ce conseil.
Sans compter parfois ceux qui entrent chez les femmes pour prendre une photo souvenir de la mariée ! On n’entre pas chez les femmes et la femme n’entre pas chez les hommes. Et certains payent jusqu’à deux mille euros pour le caméraman et si ce n’est pas plus. Regardez avec les habits, la salle, ceci cela, regardez quelle somme ! On arrive déjà à des grosses sommes pour une soirée.
Il y a aussi le point du henné
Le henné juste avant la cérémonie pour la femme. Ce n’est pas interdit que la femme fasse le henné dans ses mains mais on lui donne seulement un conseil c’est que quand elle sort, c’est mieux qu’elle mette des gants. C’est important parce que c’est un signe de beauté, il ne faut pas tourner autour du pot à ce sujet.
Un problème c’est que des gens nous ont appelés pour nous dire, une fois c’était une soeur très naïve et qui nous a dit : « Comment on fait pour rattraper trois prières ? » Je lui ai demandé « vous étiez dans le coma ou malade, que s’est-il passé ? » Elle m’a répondu « ah non non c’était ma fête de mariage comme ils m’ont mis du henné la maquilleuse m’a dit de ne pas toucher mes mains pendant dix heures. Donc je n’ai pas pu prier parce que je ne pouvais pas faire mes ablutions.
Comment je les récupère ? »
Ah la la ... voilà où on est arrivé… pour cent gramme de terre, hop tu rates trois prières direct pour qu’après trois semaines de travaux avec la javel, il n’y ait plus de traces de ton henné !
Mais ta prière … les anges ont écrit.
Donc faites attention à cela. S’il faut se passer du henné pour pouvoir faire la prière, je fais passer la prière en priorité, le henné j’en n’ai pas besoin. Il y a aussi le henné chez les hommes et là il faut dire que ce n’est pas une pratique musulmane. Il y en a pleins qui ne sont pas au courant. Il y a des études anthropologiques qui ont été faites, ce n’est pas une tradition musulmane. Il y a une tradition « arabe » mais pas musulmane qui est rattachée au domaine de l'ovulation et tout ça pour qu'Allah donne quelque chose de cette union !
Même la bague, vous savez pourquoi elle est mise à l’annulaire ?
Parce que les chrétiens disent « au nom du père du fils du saint esprit amen » sur chaque doigt en partant du pouce et le amen il tombe sur le 4ème doigt et à ce niveau il y aurait un nerf qui va jusqu’au coeur. Donc ça renforcerait l’union …
C’est leurs pratiques, mais toi musulman, qu'est-ce que tu as à voir avec « au nom du père du fils et du saint esprit... » ? Lâ ilâha ilâllâh ! C’est vrai quel est le rapport ?
Et même dans le henné, il faut faire attention, il y a des parents, ils ramène "des petits vieux" et quand ils mettent le henné ils chantent des chansons dans lesquelles ils appellent tous les compagnons, sidnâ un tel sidnâ un tel … Ca c’est du chirk. On m’a même dit que chez les hommes ils mettent un bracelet spécial en argent pour le henné parce que soi disant ça fait partir le mauvais oeil, les vampires !!! Soubhan Allah, encore une fois on se retrouve dans le dessin "Dragon Ball", il revient souvent !!!
Certains disent c’est obligatoire il faut des bougies aussi. Tu vois deux frères chacun d’un côté avec une bougie à la main, à chaque fois ça coule sur leurs doigts, ils se crament les pauvres ! Soubhan Allah, on est les spécialistes dans le monde de la complication de la vie !
Le Cortège
J’arrive à la fin. Ça c’est un des plus gros problèmes mes frères. Je ne sais pas comment on peut l’expliquer, je ne sais pas comment est-ce qu’on pourra vous faire passer le message mais on n’imagine pas les dégâts que ça cause. C’est pour ça que je pose la question : « est-ce que c’est un acte d’adoration ? » Parce que chez certains c’est un pilier "sine qua non" du mariage… Avant il fallait aller jusqu’à l’atomium (centre touristique à Bruxelles) comme pour faire mettre un cachet sinon ton mariage il est bidon. Il est nul et non avenu…
Le cortège ce n’est pas une pratique musulmane.
Je vais vous dire, on sait que certains louent des salles avec limousine, un m’a dit qu’il a payé jusqu’à 16.000€ entre la salle, la limousine, le chauffeur, la nourriture !
Et on va parler après d’où vient l’argent.
Est-ce que tu peux imaginer toi qui est dans la sounna du prophète venir dans une limousine de trente mètres et me dire « je suis sounni » !! Pour le « m’as-tu vu » ! Et en plus tu klaxonnes, mais qu’est-ce qu’on en a à faire de ton mariage, pourquoi tu viens me déranger dans ma rue ? Est-ce que les gens ont oublié qu’il y a l’invocation de celui sur qui tu as commis une injustice ?
Est-ce que tu as pensé à ceux que tu bloques dans la file ? Ceux que tu déranges, qui sont malades, qui dorment ? Ceux qui sont bloqués derrière toi et qui doivent peut-être aller au travail ? Wallahi il y en a qui vous maudissent. Il y en a qui nous l’ont avoué et nous ont dit qu’ils les maudissent jusqu’à ce que le cortège parte à droite ou à gauche et que eux puissent continuer tout droit. On y pense ou on n’y pense pas ?
Moi je croyais que c’était une pratique qui était vieille et tu les vois encore aujourd’hui en train de klaxonner… Pourquoi ? Ils ne se rendent même pas compte que quand ils s’arrêtent au feu rouge et qu’ils klaxonnent comme ça les premiers qui se retournent et qui regarde, ils regarde qui ? Ta femme ! Et les femmes verront ton mari ! C’est ça la fierté qu’on a ? On est illogique.
Il y a pire encore, les filles qui sortent des voitures, des fenêtres ! Si on est à côté en voiture on est gênés. Nos soeurs, elles sortent toutes des décapotables, des fenêtres, les garçons tous ensemle, à faire la fête, danser dans la rue ! C’est ça un mariage musulman ?
Soubhan Allah il se peut qu’un jour une fille soit comme ça à moitié sortie par la fenêtre de la voiture, qu4elle glisse et tombe sur la route, qu’à ce moment un camion ou voiture passe en face et il l’écrase !
A ce moment là peut-être les gens vont dire « oh la stop, les cortèges on les fait mais à l’intérieur des voitures maintenant ! ». Tu les vois dans des voitures complètement ouvertes, elles dansent sur les sièges ou alors debout sur le siège pour filmer le cortège !
Et si tu me filmes et que je suis avec ma femme alors qu’est-ce qu’on fait ? Tu as filmé mon épouse mon frère, tu as demandé ? Ni foi ni loi, pas de problème … Le plaisir c’est tout ce qui compte. Le reste on verra après
Le crédit et les dettes
Et bien après avoir fait un beau petit mariage comme je viens de vous le décrire, on va faire les calculs, les comptes. Quand on vient à la mosquée et qu’on vous dit « aidez les pauvres musulmans ... la Palestine, ceux qui sont dans le besoin », les frères ils mettent la main dans la poche pendant cinq minutes et ils se disent, « ah la la pourvu qu’il ne passe pas par notre rangée !» Et puis alors tu entends des bruits de ferraille et tu te dis mâsha Allah il va sortir 400€ ! Et puis quand on va compter avec les frères après on trouve des cure-dents, des boutons, des centimes…Vive les centimes ! Ceux qui donnent des centimes ils sont heureux ! On vide les poches !
Il y a des frères qui m’ont avoué avoir fait des crédits sur deux ou trois ans à la banque, avec intérêt pour faire quoi ? Un acte d’adoration … Il y en a qui s’endettent et le premier jour de leur mariage ils mangent des lentilles … parce qu’ils n’ont plus un sou. Et certains qu’est-ce qu’ils font, ils commencent à « gratter » les beaux-parents la première semaine… Ils sont perdus, ils n’ont plus d’argent.
Voilà pourquoi on vous dit qu’il est préférable de faire un beau mariage avec sounna du prophète et ne pas dépasser 2000€ entre la nourriture et le reste et il y a moyen de faire moins. Et pour le reste, que les frères donnent, fassent des cadeaux.
Il y en a même maintenant qui font des cartes de visites en mettant dessus « apportez de l’argent ». Ca je n’ai pas voulu en parler parce que vraiment ça devient n’importe quoi. Il y en a qui mettent « venez mais apportez avec vous quelque chose. »
Et il y en a même qui un qui m’a dit « j’ai fait un crédit, je n’arrivais pas à m’en sortir, j’ai perdu mon travail et j’ai dû faire un deuxième crédit avec le nom de mon frère.»
C’est ça la vie de couple ? C’est comme cela qu’on commence cet acte d’adoration ?
Le Résultat et la Conclusion
Qu’Allah soit satisfait de vous ... Je sais qu’on peut paraître embêtant, je sais que c’est une conférence dans laquelle j’ai parlé de beaucoup de choses négatives. Il faut être honnête, certains doivent même se dire « soubhan Allah est-ce qu’il parlait de comment s’enterrer ou comment se marier » ?
Mais on vous dit, qu’Allah vous accorde Sa satisfaction, si tu fais attention à ta prière, fais aussi attention à la façon dont tu vas te marier pour que Allah accepte cette union comme il se doit et que tu la commences dès le premier jour, heureux, fier, sans avoir fait d’actes mauvais qui te soient inscrits.
Et aux parents, qu’Allah vous accorde Sa satisfaction, aidez vos enfants à faire le mariage le plus propre possible, et laissez tomber le regard des autres c’est ce qui a perdu notre communauté.
Arrêtez de pensez à ce que vont dire les gens, la famille du bled va dire … la famille de Belgique va dire, la famille de Mars, de Jupiter ! tout le monde à son mot à dire … ! Non ! Faites ce qui amène la satisfaction d’Allah et qui soit un bien pour vous et vos enfants et expliquez ça aux gens. Que vous ne voulez pas leur faire rentrer la Colère d'Allah dans leur mariage. C’est ça les vrais parents.
Et on vous rappelle aussi que si on vous embête c’est pour votre bien parce qu’il y a un acteur des fois que vous sous-estimez pour le mariage c’est shaytan. Et lui il sait que tous les actes d’adoration que l’on fait ils sont importants, qu’on a un bénéfice immense et spécialement le mariage qui va entamer ta vie de couple et bien Shaytan va faire en sorte d’y participer.
Dernière remarque, il faut que tout le monde craigne Allah et on interpelle les jeunes et les parents en leur demandant d’être patients et que les uns ne menacent pas les autres. Parce qu’on a des soeurs qui nous appellent, des frères qui nous appellent et qui pleurent, Allah est Témoin, des frères qui pleurent et nous disent qu’ils ont toujours été bien avec leur parents et que pour le mariage, lorsque le frère demande aux parents de ne pas faire ceci ou cela, les parents se retirent et retarde le mariage. Il y en a qui ont déjà payé pour la location de la salle et le père du marié qui le menace de ne pas venir ou autre…un tas de choses…
Non ce n’est pas comme cela que l’on commence une vie de couple. Qu’Allah vous récompense, vous remarquerez qu’il y a beaucoup de choses à faire, on a donné un avis et je ne suis pas là pour juger ou critiquer qui que ce soit parce que je sais que ces derniers temps les gens ont l’art de prendre les mots et les phrases comme ils veulent et de les employer comme ils veulent. Alors on précise bien ce n’est qu’un avis, on n’est pas là pour juger qui que ce soit mais si vous craignez Allah , faites votre possible pour le faire de cette manière.
Par le frère Rachid Haddach
http://www.sajidine.com/famille/couple/ceremonie-mariage.htm

1. Par islamiates le 02/07/2024
Salam Les sourates sont données à titre d'exemple. Merci pour votre réactivité