Il faut tout d'abord savoir que, d'après les sources musulmanes, les rêves sont de plusieurs types.
Le Prophète (sur lui la paix) a dit : "Le rêve est de trois sortes :
- le rêve véridique ;
- le rêve où l'homme converse avec son âme ;
- et le rêve qui cause de l'effroi ("tahzîn"), provenant du diable" (rapporté par at-Tirmidhî, n° 2280).
1) "Le rêve où l'homme converse avec son âme" décrit ce que la psychanalyse contemporaine connaît bien : les messages du subconscient humain. L'homme voit en rêve ce qui, pendant l'état de veille, l'a marqué. L'homme voit également en rêve ce qu'il essaie de refouler, et ce genre de rêves peuvent lui révéler une part de ses désirs inavoués.
3) "Le rêve qui cause de l'effroi, provenant du diable" est le cauchemar. Il est provoqué, selon les mots du Prophète, par le démon, qui trouve là un moyen supplémentaire pour pouvoir troubler l'homme. On ne doit accorder, selon l'enseignement du Prophète, aucune importance à ce genre de rêves, et c'est pourquoi cela ne sert à rien de le raconter. Ainsi, à un homme venu lui raconter qu'il avait vu en rêve que sa tête s'en allait et qu'il essayait de la rattraper, le Prophète dit : "Lorsque le diable se joue de toi dans ton rêve, ne le raconte pas"(rapporté par Muslim, n° 2268). Si on fait de tels rêves, il faut entre autres demander à Dieu Sa protection contre le démon et ne le raconter à personne (rapporté par al-Bukhârî et Muslim).
Pour ces deux types de rêves (rêve purement psychique et cauchemar), il n'y a pas d'interprétation religieuse (ta'bîr) (Hujjat ullâh il-bâligha, tome 2 p. 531).
2) Seul "le rêve véridique" est sujet à interprétation religieuse. Ce type de rêve est constitué :
- du rêve qui contient une indication venant réellement de Dieu,
- du rêve prémonitoire,
- du rêve télépathique,
- etc.
En aucun cas il ne s'agit de se fonder sur un rêve pour en vouloir à quelqu'un (parce qu'en rêve on aurait vu à son sujet quelque chose de déplaisant), ni pour établir ce qui est interdit, permis ou obligatoire (bref pas pour établir des règles – ahkâm). Prendre ce genre de rêve en compte veut dire que l'on peut en tenir compte dans la mesure où il nous donnerait une indication supplémentaire, dans tout cas ne contredisant aucun principe établi.
Le "rêve véridique" n'est pas synonyme de la bonne nouvelle ("bushrâ"). Il peut effectivement être une bonne nouvelle ("bushrâ") et être agréable. Mais constitue aussi un "rêve véridique" le rêve qui est vrai mais est déplaisant, parce qu'il constitue un avertissement venant de Dieu ("indhâr") ou un reproche ("mu'âtaba") (Fat'h ul-bârî, tome 12 p. 465). Le Prophète lui-même a vu un rêve véridique qui lui a été déplaisant (il s'agissait d'un événement futur ; il a raconté :"Alors que je dormais, (…), j'ai vu qu'on a placé devant moi deux bracelets en or ; cela m'a été déplaisant. On m'a donné la permission de souffler sur eux ; je l'ai fait et ils se sont envolés." Le Prophète a ensuite interprété ce rêve comme étant l'annonciation des deux imposteurs qui devaient apparaître de son vivant : l'un au Yémen et l'autre à al-Yamama (rapporté par al-Bukhârî, n° 4118). Mais même quand il est déplaisant, le rêve véridique reste différent du cauchemar (le type de rêve n° 3, plus haut évoqué), ce dernier ne constituant qu'une scène d'effroi et d'affliction, à l'exemple de ces rêves où le dormeur se voit en train d'essayer de fuir ou de hurler.
Comment l'islam explique-t-il les rêves prémonitoires ? Pendant le sommeil, l'âme se trouve dans un état différent de celui où elle se trouve pendant l'état de veille, conformément à ce que Dieu en a dit dans le Coran : "Dieu prend les âmes au moment de leur mort, ainsi que l'âme qui n'est pas morte pendant son sommeil. Il garde alors celle au sujet de laquelle Il a décrété la mort et renvoie l'autre jusqu'à un terme fixé..." (Coran). Après notre mort nous irons dans le monde de l'étape (al-barzakh), mais pour le moment, nous vivons dans le monde que nous connaissons (ad-dunyâ). Or Dieu a créé une dimension où les actions que l'on fait prennent forme et où ce qui va arriver dans ce monde y prend d'abord forme également. C'est ce que Shâh Waliyyullâh a nommé "'âlam ul-mithâl" ("le monde de la représentation") (Hujjat ullâh il-bâligha, tome 1 pp. 51-56). C'est bien pourquoi une fois, le Prophète Muhammad (sur lui la paix) à qui, Dieu montrait parfois en état de veille aussi certaines des choses de ce monde de la représentation, dit à ses Compagnons : "Voyez-vous ce que je vois ? Je vois les troubles (fitan) tomber dans vos maisons comme la pluie" (rapporté par al-Bukhârî et Muslim). Or, il arrive parfois à certaines personnes que leur âme, pendant leur sommeil, voit certaines de ces choses se déroulant dans ce monde de la représentation ("'âlam ul-mithâl"). C'est l'origine des rêves prémonitoires. Le Prophète a ainsi vu en rêve l'apparition des deux imposteurs (comme nous l'avons vu plus haut). Il a aussi vu un rêve, alors qu'il était encore à La Mecque, qu'il émigrerait vers une terre où se trouvaient des dattiers, mais il avait cru qu'il s'agissait de la ville de al-Yamâma ou de celle de Hajar ; les faits lui montrèrent ensuite qu'il était en fait question de la ville de Yathrib, celle qui devait ensuite s'appeler Médine (rapporté par al-Bukhârî et Muslim).
Un autre type de rêve véridique est celui où l'on voit la représentation d'un acte, vertueux ou mauvais. Il s'agit apparemment, ici encore, du fait que l'âme du dormeur a des aperçus de scène du monde de la représentation ("'âlam ul-mithâl"). Umm al-'Alâ vint ainsi raconter au Prophète qu'elle avait vu en rêve que 'Uthmân ibn Maz'ûn, décédé, avait une source qui coulait. Le Prophète dit : "C'est son action qui continue pour lui" (rapporté par al-Bukhârî, n° 6615). 'Uthmân avait fait un acte vertueux dont les effets continuent sur terre après la mort (voir Fat'h ul-bârî, commentaire de ce Hadîth). Le Prophète lui-même avait, un matin, raconté à ses Compagons avoir fait un rêve où il avait vu deux anges l'emmener avec eux et où, au cours d'un voyage, il avait vu différentes personnes subir différents types de punitions : il y avait celui qui, durant sa vie, prêtait à intérêt, celui qui, durant sa vie, faisait courir des rumeurs, etc. (rapporté par al-Bukhârî, n° 1320 etc.).
Interprétation des rêves. Nous avons déjà dit que seul le "rêve véridique" était à interpréter. L'interprétation des rêves est une science, et le Prophète a dit qu'il ne fallait pas interpréter les rêves n'importe comment (voir Fat'h ul-bârî, tome 12 pp. 539-541).
L'interprétation repose sur la compréhension du symbolisme : quelle chose vue dans le rêve représente quelle chose ? Certains symbolismes sont universels, tandis que d'autres sont régionaux, liés aux cultures (voir Hujjat ullâh il-bâligha, tome 1 p. 263).
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Avertissement :
Que certains rêves soient véridiques ne devrait pas pousser des musulmans et musulmanes à accorder une importance excessive aux rêves ; il en est ainsi qui considèrent chacun de leurs rêves comme étant "véridique" (prémonitoire ou autre), qui vivent ainsi dans un monde quasi-virtuel et qui parfois s'angoissent pour des causes bien légères.
Publié parLa maison de l'Islam
L'argent obtenu grâce à la vente d'alcool avant la conversion est-il halal ? Peut on en conserver aumoins une partie ?
Du moment que l'argent de la vente d'alcool, c'est avant la reconversion à l'islam, on a pas à s'en défaire : il est halal .
Il en est de même des biens mobiliers et immobiliers achetés grâce à l'argent ainsi acquis.
Explication:
A) S'il s'agit d'une chose ('ayn) qui est en soi illicite (harâm li 'aynihî) en islam :
Ainsi, si quelqu'un avait acheté de nombreuses bouteilles d'alcool quand il était non-musulman, une fois reconverti à l'islam il ne doit bien sûr pas consommer cette boisson mais ne peut pas non plus en tirer profit (il ne peut par exemple pas la revendre) ; il ne peut non plus pas l'offrir à un non-musulman (cliquez ici) ; la solution théorique pour lui serait d'en faire du vinaigre (ce qui est autorisé d'après l'école hanafite, cliquez ici et ici) ; sinon il n'y a pas d'autres possibilité que de détruire cet alcool.
De même, si un zoroastrien était marié à sa propre sœur, une fois converti à l'islam, il doit se séparer d'elle : le statut "dûment mariés" ne demeure pas, puisqu'en islam un homme ne peut pas être le mari de sa propre sœur. Ce mariage était maintenu tant que ces deux personnes étaient zoroastriens, fût-ce en Dâr ul-islâm (cliquez ici), mais une fois qu'ils se sont convertis à l'islam ou que l'un d'eux s'est converti à l'islam, ce mariage devient nul.
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B) Par contre, s'il s'agit d'une chose qui, au regard de l'islam, est en soi licite (halal fî nafsihî) mais illicite à cause de la voie par laquelle elle a été obtenue (harâm li kasbihî) :
– B.1) Si cette voie d'acquisition constitue un interdit universel, tel que voler quelqu'un qui est mu'âhid (soit le cas 1.1 dans notre autre article) :
Si, lorsque encore non-musulman, cet homme avait volé :
– une personne musulmane qui était mu'âhid avec lui (c'est-à-dire que son pays n'était pas en guerre contre celui de cette personne musulmane),
– ou une personne non-musulmane qui était d'une part mu'âhid avec lui (son pays n'était pas en guerre avec le pays de cette personne non-musulmane) et d'autre part mu'âhid avec les musulmans aussi :
cet homme aura le devoir, avant ou après sa reconversion à l'islam, de rembourser à cette personne l'argent qu'il lui a volé (cf. MF 22/10).
– B.2) Et s'il s'agit d'un interdit enseigné par l'islam (soit un cas autre que le 1.1 dans l'article suscité) :
Un premier exemple : Un non-musulman prêtait de l'argent à intérêt, et touchait donc cet intérêt, que sa religion d'alors considérait éthiquement licite (alors que l'islam considère cela illicite). Cet homme se convertit à l'islam ; doit-il se séparer de tout cet argent que, avant sa conversion, il avait touché en tant qu'intérêt ?
La réponse est : Non, cet argent acquis auparavant lui appartient et est entièrement licite.
Par contre, une fois converti à l'islam, conclure de nouveaux contrats à intérêt lui est bien sûr interdit, et, s'il le fait, l'argent ainsi acquis sera illicite (harâm) (cliquez ici). De même, s'il avait déjà conclu des contrats avant sa conversion mais n'avait pas encore touché l'argent de l'intérêt, une fois converti à l'islam, il ne doit pas prendre ce reliquat, qui lui est interdit.
De même, s'il vendait de l'alcool avant sa conversion à l'islam, l'argent qu'il avait déjà touché pour des ventes de ce genre lui appartient et, une fois reconverti à l'islam, il n'a pas à s'en séparer ; cependant, il doit changer d'activité maintenant converti à l'islam.
Par contre, s'il restait une somme d'argent que quelqu'un lui devait pour lui avoir acheté de l'alcool dans le passé, il ne doit pas toucher cette somme ; si la personne la lui remet, il la prendra et la donnera à un nécessiteux.
La preuve de ces deux règles se trouve, comme l'a souligné Ibn Taymiyya, dans un verset coranique. Ibn Taymiyya écrit : "Et de même en est-il pour ce que le non-musulman a fait d'actions illicites selon la religion islamique, que lui il considérait licites dans sa religion : à l'instar des transactions et prises illicites telles que transaction à intérêt, jeu de hasard, vente d'alcool et de porc, mariage sans tuteur et sans témoins, accaparement des biens de musulmans par domination, et chose semblable. Cette chose illicite, son statut devient caduc par l'islam, et elle reste pour lui comme ce qui n'a pas été interdit. (…) Ceci contrairement à ce dont ils n'avaient pas encore pris possession : après s'être convertis à l'islam, il ne leur est pas autorisé de le prendre, de cette façon illicit, tout comme ils ne peuvent pas faire une (nouvelle) transaction illicite. Ceci est établi en son lieu, à cause de cette parole de (Dieu) Elevé : "O vous qui avez apporté foi, craignez Dieu, et délaissez ce qui reste d'intérêt si vous êtes croyants" [Coran 2/278] : Il leur a ordonné de délaisser ce qui restait à la charge (d'autrui) d'intérêt (devant leur être versé), et Il ne leur a pas ordonné de se défaire de ce qu'ils avaient déjà touché" (MF 22/8).
Nous avons dit que ce converti doit maintenant changer d'activité. S'il se trouve dans une situation où il ne peut pas immédiatement abandonner cette activité car il se retrouverait à la rue, sans ressources, il doit néanmoins immédiatement chercher un autre travail, et considérer sérieusement toutes les opportunités halal qui s'offrent à lui ; et l'argent qu'il touche ainsi parce qu'il n'a immédiatement pas les moyens de faire autrement n'est pas halal, il doit s'en souvenir.
Un second exemple : un chrétien et une chrétienne se marient à l'église ; du moment qu'ils ont alors respecté les conditions spécifiées par leur religion, ils sont "mari et femme" (c'est-à-dire que la relation qu'ils auront après ce mariage ne sera pas de la fornication, et ce bien qu'ils soient toujours dans le kufr akbar), même si cette façon de conclure le mariage est telle que si un musulman et une musulmane ou un musulman et une chrétienne y avaient recours, ils ne seraient pas considérés dûment mariés (et leur relation serait considérée comme étant de la fornication). La même chose peut être dite pour un polythéiste et une polythéiste qui se marient en respectant les règles de leur religion en la matière : ils sont alors dûment mariés.
La preuve en est que Dieu dit dans le Coran au sujet de Abû Lahab : "Et sa femme, la porteuse de fagots" (Coran 111/4). Ibn ul-Qayyim souligne que s'ils n'étaient pas considérés mariés, Dieu n'aurait pas désigné la compagne de Abu Lahab par les termes : "et sa femme". La même chose peut être dite à propos de celle qui est désignée dans le Coran comme étant "la femme de Pharaon" (Coran 66/11) (voir Ahkâmu ahl idh-dhimma, pp. 308-309).
Dès lors, si des époux chrétiens se convertissent tous deux en même temps à l'islam, leur statut de "mari et femme" demeure ; il n'est pas besoin pour eux de faire un mariage "islamique" après leur conversion. (Au cas où l'épouse se convertit à l'islam et l'époux demeure chrétien, ou l'époux ne se convertit pas à l'islam en même temps que son épouse mais plus tard, il y a un grand débat entre les ulémas à ce sujet ; mais ce n'est pas l'objet de cet article.) Ibn Taymiyya écrit : "Et (le Prophète) a maintenu les gens de la période pré-islamique dans leurs mariages qui avaient été conclus dans cette période pré-islamique, bien que beaucoup de ces (mariages) sont invalides en islam. Ceci [= le maintien des mariages des non-musulmans] fait quasiment l'unanimité entre les imams connus ; ce n'est qu'à propos de certains cas qu'il existe une divergence isolée" (MF 22/8-9).
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II) Et si, avant sa conversion à l'islam, l'homme avait tué des gens ?
– 1) S'il s'agissait d'une personne qui n'était pas en état de guerre contre lui :
Il est responsable de ce qu'il a fait, et sa conversion à l'islam n'effacera en rien ce qu'il a fait.
– 2) Si par contre son pays était en guerre contre le pays de cette personne, et c'est dans le cadre de cette guerre, loyalement (et non après lui avoir promis la sécurité s'il se rendait), qu'il a tué cette personne, qu'il considérait son ennemi :
Même si la personne qu'il avait ainsi tuée est musulmane, vu qu'il guerroyait contre les musulmans, la conversion à l'islam de cet homme à l'islam efface cela : il n'a ni le péché d'avoir tué cette personne, ni ne peut subir le talion, ni n'a le devoir de verser le dédommagement (diya).
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III) Et si, avant sa conversion à l'islam, l'homme avait négligé des actions obligatoires (telles que accomplir les prières quotidiennes) ?
A l'unanimité des ulémas celui qui s'est converti à l'islam n'a pas à remplacer (qadhâ) les prières obligatoires qu'il n'avait pas faites quand il était non-musulman. Il en est de même des jeûnes du ramadan, etc.
Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).
http://www.maison-islam.com/articles/?p=606
Dans la tradition musulmane, que ce soit pour les chiites ou les sunnites, la vie terrestre n’est qu’une étape de l’existence. C’est un «état transitoire», obligé, vers la «vraie vie», la «vie dernière». La mort est donc une (re)naissance, un passage vers un autre monde. C’est aussi une des lois de Dieu dans sa création:
«Puis quand vient leur terme, ils ne pourront ni la retarder d’une heure ni l’avancer.» Coran 16/61.
La tombe permet au croyant de «préserver sa dignité» . Dans l’islam, l’enterrement est dû à tout être humain indépendamment de sa religion. «L’enterrement est considéré comme un droit pour le mort et comme une obligation pour sa communauté», explique Nadir Bourkani des Pompes funèbres musulmanes. C’est aussi un moyen de soustraire le corps aux animaux.
Le corps du défunt doit d’abord être lavé, la tête dirigée vers la Mecque avant d’être enveloppé dans un linceul blanc.
«La grande ablution commence par le côté droit, précise Reda Benelhani des pompes funèbres musulmanes Rahma, et finit par le gauche. Elle concerne l’ensemble du corps à l’exception de la tête et des pieds, qui sont lavés lors de la petite ablution. L’ensemble est répété trois fois. Le corps est ensuite enveloppé dans des pièces de tissu, au minimum trois pour un homme et cinq pour une femme.»
Le rituel et l’enterrement sont des actes reconnus et valorisés:
«Celui qui lave un croyant et n’en dévoile rien, Dieu lui pardonnera quarante fois. Celui qui aura creusé la tombe pour un croyant et l’y introduit, aura la même récompense que s’il l’avait abrité jusqu’au Jour de la Résurrection. Et celui qui l’aura mis dans un linceul, Dieu le revêtira au Jour de la Résurrection d’habits de soie fine et de brocarts du Paradis.» (Al-Hâkim, Bayhaqî, Ibn Mâja 1451)
L’enterrement doit être effectué le plus rapidement possible, au maximum 24 heures après le décès. Or certaines législations ne le permettent pas. (En France, par exemple, il faut attendre au minimum 24 heures après la mort avant de procéder à un enterrement.) A l’origine, cette pratique était mise en place à cause de la chaleur en Arabie qui décomposait les corps très rapidement, mais la tradition est maintenue encore aujourd’hui. Avant que le corps soit inhumé, une prière funéraire est célébrée.
Ce qui arrive aux mort avant d'être enterré
Quant l’âme est renvoyée vers le corps, elle trouve qu’on a déjà commencé à le laver, si son lavage s’impose. Elle s’installe auprès de sa tête en attendant que l’on termine de le laver. Par Sa grâce, Dieu libère parfois le regard des hommes pieux, et ils aperçoivent leur âme sous sa forme terrestre. C’est ainsi qu’un homme raconte qu’il était occupé à laver le corps de l’un de ses fils, lorsque celui-ci lui apparut soudain, assis au chevet de son propre cadavre. Par peur de céder à l’illusion, cet homme quitta le côté où il apercevait la silhouette de son fils et alla se mettre de l’autre côté. Il ne cessa pourtant pas de le voir jusqu’à ce que le mort fût enseveli dans son linceul.
Ensuite, après la mise en bière du corps, cet homme, versé dans la science, revit la silhouette de son fils installée au-dessus du cercueil.
On rapporte également sue plus d’un homme parmi les saints a interpellé un mort pendant qu’il était dans son cercueil en ces termes : « Où est un tel, où est l’esprit ? », et en guise de réponse le linceul s’était agité spontanément à deux ou trois reprises, au niveau de la poitrine du mourant. On rapporte également que al-Rabi’ Ibn Khaytham qu’il s’est agit dans les mains de celui qui le lavait. Nous savons également qu’un mort a parlé dans son cercueil à l’époque de Abou Bakr et a évoqué les mérites de ce dernier ainsi que ceux de ‘Omar. C’est qu’évidemment cette âme avait contemplé un spectacle appartenant au Monde supérieur. Car Dieu dévoile ces choses à l’ouïe de ceux qu’il veut.
Une fois que le mort est enveloppé dans son linceul, son âme lui cille extérieurement à la poitrine et ne cesse de mugir et de gémir, en criant aux Anges : « Hâtez-vous de m’emporter vers la miséricorde de mon Seigneur ! Ah, si vous saviez vers quelle destination vous m’emportez ! » En revanche, si cette âme a reçu la mauvaise nouvelle de sa damnation, elle s’écrie : « Doucement ! Doucement ! Si vous saviez vers quel grand châtiment vous m’emmenez ! » Voilà pourquoi l’Envoyé de Dieu – que Dieu lui accorde Grâce et Paix – ne laissait jamais passer un convoi funèbre devant lui sans se lever à son passage. En effet, on lit dans les Recueils authentiques de Hadiths que le Prophète – que Dieu lui accorde Grâce et Paix – se leva par égard au passage d’un convoi mortuaire devant lui. Comme on lui fit remarquer : « O Envoyé de Dieu, c’était un juif ! », il répondit : « N’est-ce pas une âme ? » Si l’Envoyé de Dieu- que Dieu lui accorde Grâce et Paix – agissait ainsi, c’est parce qu’il avait accès aux mystères du Monde suprasensible. D’ailleurs, chaque fois que la dépouille d’un mort passait devant lui, il manifestait de la joie en sa faveur parce qu’il était de ceux qui en saisissent le sens et en connaissent la signification.
http://paradise-islam.fr.gd/Ce-qui-arrive-aux-mort-avant-d-h-%EAtre-enterr-e2-.htm
La pratique de l’Islam est réglementée par une série de prescriptions qui englobent toute la vie du croyant. Le but de ces prescriptions est avant tout de permettre à la communauté de vivre en harmonie tout en célébrant l’unicité d’Allah, exalté soit-Il. Pour préserver sa foi, le croyant est tenu de respecter certains interdits bien précis ; qui lui permettent de maintenir l'équilibre entre sa vie matérielle et sa vie spirituelle.
Puisse Allah, exalté soit-Il, préserver notre communauté contre la Rachwa et contre tous les autres péchés qui engen
.islamweb.net/frh/index.php?page=articles&id=16915
JACQUES HALBRONN
Depuis la fin du XIXe siècle, le Christianisme et l’Islam ont chacun un problème avec les Juifs, de nature, il est vrai, bien différente. Chacun, à sa façon, a rêvé de les faire disparaître, sans vraiment y parvenir, de la Shoah à l’Intifada.
Pour les musulmans, ce qui est insupportable, ce n’est pas l’existence d’un Etat Juif enclavé dans le monde arabe, prix jugé exorbitant de l’aide des Britanniques à leur libération du joug ottoman.(cf. notre article sur l’Histoire du partage de la Palestine, sur ce site), c’est la violence collective des Israéliens.
Pour les chrétiens, ce qui est insupportable, ce n’est pas la présence minoritaire des juifs parmi eux, c’est le génie individuel de certains juifs.
Deux réalités imprévisibles, il y a encore deux siècles, l’une comme l’autre et qui hantent ces deux civilisations jusqu’à la folie..
De fait, il n’y a plus un peuple juif mais deux, aux manifestations si différentes et cela constitue un double défi que le XXIe siècle devra apprendre à gérer.
Ce qui se passe en Palestine/Israël est cauchemardesque pour la culture musulmane qui n’aurait jamais imaginé que les Juifs en arriveraient là, en terme de puissance, en terme de violence.
Mais si ce qui se passe est insoutenable, c’est bien parce que les musulmans idolâtrent la force qui est toujours un don d’Allah. Et que les Israéliens les battent à leur propre jeu, avec leurs propres valeurs.
Le rêve des Arabes n’est nullement de détruire les Juifs en tant qu’individus mais en tant qu’entité étatique, il est en fait de les réduire à un état de faiblesse, de précarité, dans un contexte bien différent de celui qui leur est offert par le monde chrétien ou post-chrétien. On imagine pas un Einstein juif en pays musulman.
Comment les arabes nieraient l’importance qu’ils accordent à la force – ne se sont-ils pas soumis à celle des Turcs dont on a fini par se débarrasser mais à la place a émergé, en quelque sorte dans la continuité, l’Etat Juif, un cadeau empoisonné des Anglais dont, au départ, les Arabes, n’imaginaient nullement ce qu’il en adviendrait et c’est pour cela qu’ils ne protestèrent guère, dans les années Vingt : cette entité ne pèserait pas lourd et on en ferait ce qu’on voudrait. Et 1948, lors du refus du plan de partage de l’ONU par les Arabes, aurait fort bien pu être une sorte de réplique de la Shoah, dont on venait à peine de faire le terrible bilan. Imaginons qu’en une même décennie, juifs du monde chrétien et juifs du monde musulman aient été anéantis !
La guerre est une valeur arabe, c’est par la guerre "sainte" que l’Islam s’est étendu au Moyen Age sur toute une partie du monde. La guerre est donc l’instrument d’Allah. Et dès lors pourquoi Allah donne-t-il la victoire aux Israéliens ? On n’est pas loin d’un problème théologique... Chaque civilisation a les Juifs qu’elle mérite : le monde arabe a les Israéliens, parlant une langue proche de l’arabe, un alphabet anciennement connu dans la région bien avant l’arrivée de l’Islam.. Comme ils doivent détester cet alphabet, cette langue cousine !
Comme écrivait, il y a quarante ans, le sociologue Georges Friedmann, (Fin du peuple juif ? ; Idées, Gallimard), si peu de temps pourtant après la création de l’Etat Hébreu, mais pouvant faire le bilan d’un juif déjà formé par des décennies de présence, sous le mandat, un juif d’un type nouveau émerge en Israël dont, selon nous, on ne perçoit la véritable dimension que de nos jours, quand on tente de décoder ce qui s’est passé depuis le diagnostic de Friedman. Et en fait, ce n’est pas tant un juif nouveau qui émerge qu’une communauté juive nouvelle dont la structure n’a rien à voir avec celle des juifs au sein du monde chrétien. C’est un nouveau collectif juif en dialectique avec l’autre tant il est vrai que toute réalité est double.
Peu nous importe ici si ce collectif israélien s’est ; à l’origine, forgé à partir de juifs issus du monde chrétien et notamment orthodoxe. Ce qui compte, c’est ce qu’ils sont devenus dans ce contexte, face à un non juif musulman ou arabo-chrétien. Les juifs israéliens ne sont-ils pas en effet ce que les arabes en ont fait ? Comme nous le disions : on a les Juifs que l’on mérite..
On en arrive, en effet, à la conclusion, c’est qu’on ne voit pas pourquoi la situation changerait ou devrait changer : juifs et arabes parlent, collectivement au travers de leurs chefs, une même langue, la force physique, celle qui passe par le feu et le sang. Dont acte. Nous n’avons pas à juger.
Passons à l’autre pôle juif, à l’autre collectif – cette fois en terre chrétienne – pour bien consolider notre parallèle et la thèse d’une double judéité, occidentale et orientale, d’un autre défi que les juifs ont su relever. Là encore, rien qui ait pu être prévu il y a deux cents ans.
L’Emancipation des juifs de 1791 en France, c’est un peu la Déclaration Balfour anglaise de 1917 – on notera à l’intention des amateurs de kabbale, que ce sont les mêmes chiffres- et en ce sens on pourra dire, schématiquement, que la France a fait naître le nouveau juif en monde chrétien et l’Angleterre le nouveau juif en monde islamique. Deux pays qui quelque part ont voulu lier leur Histoire à celle du destin juif.
Mais le défi, au lendemain de la Révolution n’avait rien à voir avec la création d’un Etat Juif et les juifs étaient simplement conviés à participer modestement et individuellement à cette épistémologie de la modernité qui allait de plus en plus éloignait monde chrétien et monde musulman. C’est que les valeurs de l’Occident chrétien passaient non pas, comme celle de l’Orient musulman, par la force mais par l’intelligence.
Le cauchemar du chrétien sera, quant à lui, de voir ces juifs acquérir une place croissante au sein de l’intelligentsia chrétienne, dans une civilisation qui idolâtre la performance individuelle du chercheur, du créateur. Si peu de juifs, dont on parle trop et que les antisémites se hâtent de rassembler sur le papier, en dressant des inventaires ou dans des camps dits de concentration.. Face aux valeurs du monde chrétien, au sens wébérien, les juifs assurent et on ne voit pas vraiment que cela change à l’avenir. On a les Juifs que l’on mérite et rien ne saurait mieux distinguer qu’Orient et Occident que le destin des communautés juives respectives : rappelons que le monde arabe a fini par évacuer à peu près tous ces juifs, les polarisant, en partie, d’ailleurs, vers l’Etat Juif. Rien de tel pour le monde chrétien, se prolongeant vers le continent américain, lui-même, fortement chrétien, et ce en dépit des entreprises hitlériennes ou staliniennes qui cessèrent il y a un demi siècle.
Il semble bien que la logique du judaïsme en monde arabe soit la concentration au profit d’un Etat Juif Léviathan alors que la logique du judaïsme en monde chrétien, soit la dispersion, la présence individuelle en tout lieu où quelque chose, artistiquement, intellectuellement, se passe. C’est ainsi que le Juif se fait véritablement respecter en Occident tout comme, il faut s’en faire une raison, il n’est respecté en Orient que par sa puissance concentrée. On a les juifs que l’on mérite.
Constatons ainsi que l’Etat Juif n’a jamais été un problème pour la Chrétienté, il ne l’a jamais affronté, c’est devenu pour elle, après les exaltations messianiques, un épiphénomène, un nationalisme de plus.. Le vrai défi pour ce monde chrétien, c’est l’émergence de nouveaux prophètes qui s’affirment selon des valeurs que l’Occident a forgées. A contrario, il ne faut pas s’attendre à ce que l’individu juif puisse s’épanouir, par son génie, en Orient car l’idée d’une pensée intellectuellement révolutionnaire est étrangère à cette civilisation. On a les Juifs que l’on mérite.
C’est dire que la présence musulmane en France pourrait faire problème, si les Musulmans n’adoptaient pas les valeurs de l’Occident. On a déjà affaire à bien des interférences à commencer par l’identification, aux yeux des arabes sur le territoire français, des juifs d’Occident avec les juifs d’Orient (dans notre langage désormais, ceux d’ Israël).
Il importe, pédagogiquement, de bien expliquer ce qui distingue selon notre terminologie Juifs d’Orient et Juifs d’Occident, d’expliquer la différence des valeurs et des enjeux. On peut, au demeurant être fier de l’une ou l’autre de ces appartenances car chacune offre un caractère prométhéen, qui recoupe quelque part, dans un cas comme dans l’autre, celle de peuple élu.
Herzl avait compris, confusément, la nécessité de former un second pôle, le sionisme au bout du compte, c’est la mise en place de cet autre pôle. A chaque juif de se déterminer par rapport à l’un ou l’autre de ces pôles, par rapport à un double espace. Car il y a besoin pour le monde juif d’une alternative.
On nous dira : mais la situation telle qu’elle est ne peut pas perdurer ! Qu’est-ce à dire que le monde doit cesser de rechercher l’excellence au niveau scientifique ? Ignore-t-on ce qu’a d’agressif et de cruel la rivalité entre chercheurs ? Cette cruauté, il nous faut l’assumer. Et quant à l’autre conflictualité, qui est lié non pas au verbe mais à la force brute, après tout, dirons-nous cyniquement, qu’elle n’habite plus le monde judéo-chrétien et qu’elle se cantonne dans le monde judéo-arabe, comme un abcès de fixation.. On a les défis que l’on mérite.
Reste la question de la coexistence entre Orient et Occident : ne risque-t-on pas que l’Orient soit soumis indéfiniment à l’Occident en matière technologique mais ne risque-t-on pas aussi, tôt ou tard, à ce que l’Occident ne puisse plus affronter les guerres sales et soit contraint de subir un certaine chantage, en tout cas une certaine pression ? Comment dès lors ne pas voir que le pont entre Orient et Occident passe par les deux mondes juifs que nous avons décrits ?
Si les Musulmans appartiennent fondamentalement à l’Orient, en revanche, on vient de le montrer, les Juifs sont des acteurs majeurs tant de l’Orient que de l’Occident. Les Juifs en Occident sont loin de n’être qu’une minorité parmi cent autres. Ce serait là un grave contresens et que la Shoah ait au moins servi à en souligner la spécificité.
Les musulmans vivant en Europe sont dans la même situation que les juifs dans le monde arabe, ils y constituent, si l’on veut, une enclave et celle-ci ne saurait être tolérée en France notamment que si l’on reconnaît la légitimité de l’Etat d’Israël au Moyen Orient. En un certain sens, les émigrés arabes sont les israéliens de l’Europe.
Il faudrait opposer le Juif et l’européen, le Juif et le chrétien mais pas le Juif et le français ou le Juif et le russe. Car ce qui oppose le juif à l’autre, c’est une civilisation et non pas une culture. Le juif français est partie prenante de la culture française, il peut s’enraciner dans son histoire séculaire. Il est donc français à part entière. En revanche, il est l’autre du Chrétien, il est l’autre de l’Européen, si l’on considère l’Europe comme le lieu par excellence de la Chrétienté (catholique, protestante, orthodoxe). Autrement dit, en tant que juif, je n’ai pas à tolérer qu’on discute de ma francité, en revanche, je dois admettre ma judéité au sein de l’ensemble Europe. Je suis français et je suis juif d’Europe.
Le vrai combat pour les Juifs de ce début du Troisième Millénaire, c’est avant tout de dénoncer tout négationnisme qui reste la forme la plus redoutable et la plus sournois de l’antisémitisme car elle se dissimule derrière une laïcité doucereuse.
Les Juifs sont à la charnière de deux univers complémentaires et qui correspondent à la dialectique du corps (Orient) et de l’esprit (Occident), du masculin et du féminin. Il y a plusieurs façons de démontrer quelque chose : par des équations sur un tableau ou par des tanks (combien de divisions ?). On sent bien qu’au Proche Orient, la force prime – en tout cas la dimension collective l’emporte sur l’individuelle – des deux côtés, ce qui n’est pas, au sens darwinien, totalement faux. L’Humanité – mais nous nous sommes cantonnés ici au monde dit monothéiste, constitué autour de la Méditerranée – doit maintenir en en approfondissant la portée, cette double problématique, faute de quoi elle retomberait dans la barbarie ou plongerait dans un monde virtuel de type Matrix, film remarquable qui met bien en évidence certains enjeux de notre propos.
1. Par islamiates le 02/07/2024
Salam Les sourates sont données à titre d'exemple. Merci pour votre réactivité