L'Islam et les musulmans
La première chose qu'il convient de définir est le terme Islam. Nous pouvons affirmer que ce mot Islam n'est pas apparu après l'arrivée d'un homme ou l'accomplissement d'un phénomène. L'Islam est la véritable religion d'Allah (traduction en arabe du mot Dieu). En effet, c'est Dieu qui a choisit l'Islam, comme le montre le verset suivant :
Sourate 5, Verset 3 | |
... Aujourd'hui, J'ai parachevé pour vous votre religion, et accompli sur vous Mon bienfait. J'ai agréé l'Islam comme religion pour vous... | ![]() |
Vers l’an 570, celui qu’on allait nommer Mohammed et qui allait devenir le prophète d’une des grandes religions du monde, l’islam, vit le jour dans une famille appartenant au clan de Qouraysh, la principale tribu de la Mecque, ville de la région du Hijaz, située dans le nord-ouest de l’Arabie.
D’abord connue comme le lieu abritant la Ka’aba, lieu de pèlerinage d’origine ancienne, la Mecque était devenue, avec le déclin de l’Arabie du Sud, au sixième siècle, un important centre d’échanges commerciaux auxquels participaient des puissances telles que les Sassaniens, les Byzantins et les Éthiopiens. C’est pourquoi elle était dominée par de puissantes familles marchandes, parmi lesquelles se démarquaient les membres de Qouraysh.
Le père de Mohammed, Abdallah ibn Abd al-Mouttalib, mourut avant sa naissance. Sa mère, Aminah, mourut à son tour lorsqu’il avait six ans. Il fut confié à son grand-père, qui était chef du clan Hashim. Après la mort de ce dernier, il fut élevé par son oncle, Abou Talib. Comme c’était la coutume à l’époque, lorsqu’il était encore enfant (et du vivant de sa mère), on l’envoya vivre avec une famille de bédouins, hors de la ville, durant un an ou deux. Cela eut un impact important sur la vie de Mohammed. En plus d’endurer la vie rude du désert, il apprit à apprécier la richesse de la langue arabe, tant aimée des gens de l’Arabie, chez qui la poésie était l’art dont ils tiraient la plus grande fierté. Il apprit la patience et la tolérance des gardiens de troupeaux; il s’habitua également à leur vie solitaire, ce qui allait lui faire apprécier la solitude, plus tard dans sa vie.
Dans la vingtaine, Mohammed entra au service d’une riche veuve qui s’appelait Khadijah; il allait vendre ses marchandises dans le Nord, à l’issue de longs voyages en caravane. Il finit par l’épouser et eut d’elle deux fils dont aucun ne survécut, puis quatre filles.
Un jour, alors qu’il avait quarante ans, il se trouvait dans une grotte sise dans une fissure du mont Hira, à l’extérieur de la Mecque. Il avait l’habitude de s’y retirer de façon régulière pour méditer et profiter de la solitude. Ce jour-là, il entendit une voix (celle de l’ange Gabriel, mais il l’ignorait alors) qui lui ordonna :
« Lis : au nom de ton Seigneur qui a créé, qui a créé l’homme (à partir) d’un caillot (de sang). » (Coran 96:1-2)
Mohammed répéta à trois reprises qu’il ne savait pas lire, mais chaque fois, il entendit l’ordre de nouveau. Enfin, il finit par répéter les mots que la voix lui avait récités, mots qui composent les cinq premiers versets de la sourate 96 du Coran, mots qui déclarent que Dieu est le Créateur de l’homme et la source du savoir.
Mohammed s’enfuit de la grotte à toutes jambes et alla se réfugier chez lui. Il ne fit part de son expérience qu’à son épouse et à ses proches. Mais au fur et à mesure que lui parvinrent d’autres révélations lui ordonnant de proclamer l’unicité de Dieu, il se mit à prêcher un peu plus ouvertement, attirant chaque jour de nouveaux fidèles. Les premiers étaient surtout des pauvres et des esclaves qui avaient reconnu la vérité dans son message, puis, avec le temps, des nobles de la Mecque se convertirent à leur tour. Les révélations qu’il reçut à cette époque et celles qu’il reçut plus tard ont toutes été colligées sous forme de livre, pour former le Coran.
Le message de Dieu, transmis par Mohammed, ne fut bien reçu que d’un petit groupe de personnes. Même dans son propre clan, plusieurs s’y opposèrent activement, dont un nombre important de marchands. Cette opposition, toutefois, ne fit qu’encourager Mohammed dans sa mission et lui montra clairement de quelle façon l’islam se démarquait du paganisme. La croyance en l’unicité de Dieu était d’une importance capitale et c’était d’elle que découlait tout le reste. Les versets du Coran insistent beaucoup sur l’unicité de Dieu, mettent en garde ceux qui la rejettent contre un châtiment imminent et proclament Son infinie compassion envers ceux qui se soumettent à Sa volonté. Ils rappellent également le Jugement dernier quand Dieu, le Juge, mettra dans la balance la foi et les actions de chaque personne, rétribuant les croyants et châtiant les transgresseurs. Parce que le Coran rejetait avec véhémence le polythéisme et mettait l’accent sur la responsabilité morale de chaque personne et ce, en termes puissants, il posait un sérieux défi aux Mecquois.
Après que Mohammed eût prêché publiquement durant plus d’une décennie, l’opposition envers lui et ses fidèles atteignit une force telle que, craignant pour leur sécurité, il envoya un groupe d’entre eux en Éthiopie, où le dirigeant chrétien leur offrit sa protection (les musulmans apprécièrent tant ce geste qu’ils en caressent le souvenir aujourd’hui encore). À la Mecque, pendant ce temps, la persécution atteignait un sommet. Les fidèles de Mohammed étaient victimes de harcèlement, d’abus de toutes sortes et même de torture. C’est alors que Mohammed envoya soixante-dix de ses fidèles à Yathrib (plus tard renommée Médine), une ville située au nord, dans l’espoir d’y établir une nouvelle communauté musulmane. Plusieurs autres groupes de musulmans émigrèrent à la suite de ce premier groupe. Puis, en l’an 622, Mohammed et son ami intime, Abou Bakr al-Siddiq, partirent à leur tour vers Yathrib. Ce départ coïncidait avec un complot ourdi par les dirigeants de la Mecque pour assassiner Mohammed.
D’ailleurs, peu après le départ de Mohammed, ses ennemis firent irruption chez lui, où ils trouvèrent son cousin ‘Ali couché à sa place, dans son lit. Enragés, ils partirent à sa poursuite, le cherchant partout. Mohammed et Abou Bakr, de leur côté, avaient trouvé refuge dans une grotte, à l’abri de leurs poursuivants. Protégés par Dieu, ils ne furent jamais découverts par leurs ennemis qui passèrent pourtant tout près de leur cachette. Puis, le moment venu, ils quittèrent la grotte et partirent en direction de Médine où ils furent joyeusement accueillis par une foule enthousiaste composée de locaux et d’émigrants mecquois qui avaient atteint Médine avant eux.
Telle fut la hijrah (hégire, en français), qui marqua la première année de l’ère islamique. La hijrah, parfois définie à tort comme une fuite, fut en réalité une migration minutieusement planifiée qui marqua non seulement le début de l’ère islamique, mais aussi, pour Mohammed et ses fidèles, le début d’un nouveau mode de vie. Dès lors, ce qui allait unir les gens en communauté ne serait plus simplement le lien de parenté, mais une grande fraternité entre tous les musulmans. Les gens qui émigrèrent à Médine avec Mohammed furent appelés les Mouhajirounes (i.e. « ceux ayant accompli la hijrah », ou « émigrants »), tandis que les natifs de Médine convertis à l’islam furent appelés les Ansars (i.e. « alliés » ou « auxiliaires »).
Mohammed connaissait bien la situation de Médine. Avant la hijrah, certains de ses habitants étaient venus accomplir le pèlerinage annuel à la Mecque. Et comme le Prophète avait saisi l’occasion du pèlerinage pour prêcher l’islam aux pèlerins, le groupe qui était venu de Médine avait répondu à son invitation et accepté l’islam, puis l’avait invité, lui, à venir s’installer à Médine. Après la hijrah, les qualités exceptionnelles de Mohammed impressionnèrent tant les Médinois que les tribus rivales et leurs alliés serrèrent les rangs temporairement. Puis, au mois de mars de l’an 624, Mohammed et ses fidèles durent se battre contre les païens de la Mecque.
La première bataille, qui eut lieu près de Badr, une petite ville située au sud-ouest de Médine, eut d’importantes conséquences pour tous. L’armée musulmane, trois fois moins importante que l’armée mecquoise, parvint à mettre cette dernière en déroute. La discipline dont firent montre les musulmans fit découvrir aux Mecquois toute l’adresse et la capacité de ceux qu’ils avaient chassés de leur cité. Une des tribus alliées qui s’était engagée à soutenir les musulmans durant la bataille de Badr pour ensuite se désister dès le début de l’affrontement fut expulsée de Médine un mois après la bataille. Ceux qui prétendaient être alliés des musulmans tout en s’opposant à eux en secret virent en cela un avertissement : l’appartenance à la communauté obligeait à un soutien inconditionnel.
Un an plus tard, les Mecquois attaquèrent de nouveau. Ayant rassemblé une armée de trois milles hommes, ils affrontèrent les musulmans à Ouhoud, un mont situé à l’extérieur de Médine. Prenant le dessus dès le départ, les musulmans furent par la suite repoussés et le Prophète lui-même fut blessé.
Deux ans plus tard, les Mecquois marchèrent sur Médine avec une armée de dix milles hommes, mais l’issue de l’affrontement fut bien différente. Au cours de ce qui est maintenant connu sous le nom de « la bataille des tranchées » ou « la bataille des confédérés », les musulmans vinrent à bout de leurs ennemis en utilisant un nouveau type de défense. Du côté de Médine par lequel ils s’attendaient à voir arriver l’ennemi, ils creusèrent une tranchée impossible à franchir par la cavalerie mecquoise qui essuya, à chaque tentative, une pluie de flèches de la part d’archers dissimulés derrières des contreforts. Après un siège interminable et infructueux, les Mecquois furent forcés de se retirer, suite à quoi Médine revint entièrement aux mains des musulmans.
Après que Mohammed eût prêché publiquement durant plus d’une décennie, l’opposition envers lui et ses fidèles atteignit une force telle que, craignant pour leur sécurité, il envoya un groupe d’entre eux en Éthiopie, où le dirigeant chrétien leur offrit sa protection (les musulmans apprécièrent tant ce geste qu’ils en caressent le souvenir aujourd’hui encore). À la Mecque, pendant ce temps, la persécution atteignait un sommet. Les fidèles de Mohammed étaient victimes de harcèlement, d’abus de toutes sortes et même de torture. C’est alors que Mohammed envoya soixante-dix de ses fidèles à Yathrib (plus tard renommée Médine), une ville située au nord, dans l’espoir d’y établir une nouvelle communauté musulmane. Plusieurs autres groupes de musulmans émigrèrent à la suite de ce premier groupe. Puis, en l’an 622, Mohammed et son ami intime, Abou Bakr al-Siddiq, partirent à leur tour vers Yathrib. Ce départ coïncidait avec un complot ourdi par les dirigeants de la Mecque pour assassiner Mohammed.
D’ailleurs, peu après le départ de Mohammed, ses ennemis firent irruption chez lui, où ils trouvèrent son cousin ‘Ali couché à sa place, dans son lit. Enragés, ils partirent à sa poursuite, le cherchant partout. Mohammed et Abou Bakr, de leur côté, avaient trouvé refuge dans une grotte, à l’abri de leurs poursuivants. Protégés par Dieu, ils ne furent jamais découverts par leurs ennemis qui passèrent pourtant tout près de leur cachette. Puis, le moment venu, ils quittèrent la grotte et partirent en direction de Médine où ils furent joyeusement accueillis par une foule enthousiaste composée de locaux et d’émigrants mecquois qui avaient atteint Médine avant eux.
Telle fut la hijrah (hégire, en français), qui marqua la première année de l’ère islamique. La hijrah, parfois définie à tort comme une fuite, fut en réalité une migration minutieusement planifiée qui marqua non seulement le début de l’ère islamique, mais aussi, pour Mohammed et ses fidèles, le début d’un nouveau mode de vie. Dès lors, ce qui allait unir les gens en communauté ne serait plus simplement le lien de parenté, mais une grande fraternité entre tous les musulmans. Les gens qui émigrèrent à Médine avec Mohammed furent appelés les Mouhajirounes (i.e. « ceux ayant accompli la hijrah », ou « émigrants »), tandis que les natifs de Médine convertis à l’islam furent appelés les Ansars (i.e. « alliés » ou « auxiliaires »).
Mohammed connaissait bien la situation de Médine. Avant la hijrah, certains de ses habitants étaient venus accomplir le pèlerinage annuel à la Mecque. Et comme le Prophète avait saisi l’occasion du pèlerinage pour prêcher l’islam aux pèlerins, le groupe qui était venu de Médine avait répondu à son invitation et accepté l’islam, puis l’avait invité, lui, à venir s’installer à Médine. Après la hijrah, les qualités exceptionnelles de Mohammed impressionnèrent tant les Médinois que les tribus rivales et leurs alliés serrèrent les rangs temporairement. Puis, au mois de mars de l’an 624, Mohammed et ses fidèles durent se battre contre les païens de la Mecque.
La première bataille, qui eut lieu près de Badr, une petite ville située au sud-ouest de Médine, eut d’importantes conséquences pour tous. L’armée musulmane, trois fois moins importante que l’armée mecquoise, parvint à mettre cette dernière en déroute. La discipline dont firent montre les musulmans fit découvrir aux Mecquois toute l’adresse et la capacité de ceux qu’ils avaient chassés de leur cité. Une des tribus alliées qui s’était engagée à soutenir les musulmans durant la bataille de Badr pour ensuite se désister dès le début de l’affrontement fut expulsée de Médine un mois après la bataille. Ceux qui prétendaient être alliés des musulmans tout en s’opposant à eux en secret virent en cela un avertissement : l’appartenance à la communauté obligeait à un soutien inconditionnel.
Un an plus tard, les Mecquois attaquèrent de nouveau. Ayant rassemblé une armée de trois milles hommes, ils affrontèrent les musulmans à Ouhoud, un mont situé à l’extérieur de Médine. Prenant le dessus dès le départ, les musulmans furent par la suite repoussés et le Prophète lui-même fut blessé.
Deux ans plus tard, les Mecquois marchèrent sur Médine avec une armée de dix milles hommes, mais l’issue de l’affrontement fut bien différente. Au cours de ce qui est maintenant connu sous le nom de « la bataille des tranchées » ou « la bataille des confédérés », les musulmans vinrent à bout de leurs ennemis en utilisant un nouveau type de défense. Du côté de Médine par lequel ils s’attendaient à voir arriver l’ennemi, ils creusèrent une tranchée impossible à franchir par la cavalerie mecquoise qui essuya, à chaque tentative, une pluie de flèches de la part d’archers dissimulés derrières des contreforts. Après un siège interminable et infructueux, les Mecquois furent forcés de se retirer, suite à quoi Médine revint entièrement aux mains des musulmans.
Après que Mohammed eût prêché publiquement durant plus d’une décennie, l’opposition envers lui et ses fidèles atteignit une force telle que, craignant pour leur sécurité, il envoya un groupe d’entre eux en Éthiopie, où le dirigeant chrétien leur offrit sa protection (les musulmans apprécièrent tant ce geste qu’ils en caressent le souvenir aujourd’hui encore). À la Mecque, pendant ce temps, la persécution atteignait un sommet. Les fidèles de Mohammed étaient victimes de harcèlement, d’abus de toutes sortes et même de torture. C’est alors que Mohammed envoya soixante-dix de ses fidèles à Yathrib (plus tard renommée Médine), une ville située au nord, dans l’espoir d’y établir une nouvelle communauté musulmane. Plusieurs autres groupes de musulmans émigrèrent à la suite de ce premier groupe. Puis, en l’an 622, Mohammed et son ami intime, Abou Bakr al-Siddiq, partirent à leur tour vers Yathrib. Ce départ coïncidait avec un complot ourdi par les dirigeants de la Mecque pour assassiner Mohammed.
D’ailleurs, peu après le départ de Mohammed, ses ennemis firent irruption chez lui, où ils trouvèrent son cousin ‘Ali couché à sa place, dans son lit. Enragés, ils partirent à sa poursuite, le cherchant partout. Mohammed et Abou Bakr, de leur côté, avaient trouvé refuge dans une grotte, à l’abri de leurs poursuivants. Protégés par Dieu, ils ne furent jamais découverts par leurs ennemis qui passèrent pourtant tout près de leur cachette. Puis, le moment venu, ils quittèrent la grotte et partirent en direction de Médine où ils furent joyeusement accueillis par une foule enthousiaste composée de locaux et d’émigrants mecquois qui avaient atteint Médine avant eux.
Telle fut la hijrah (hégire, en français), qui marqua la première année de l’ère islamique. La hijrah, parfois définie à tort comme une fuite, fut en réalité une migration minutieusement planifiée qui marqua non seulement le début de l’ère islamique, mais aussi, pour Mohammed et ses fidèles, le début d’un nouveau mode de vie. Dès lors, ce qui allait unir les gens en communauté ne serait plus simplement le lien de parenté, mais une grande fraternité entre tous les musulmans. Les gens qui émigrèrent à Médine avec Mohammed furent appelés les Mouhajirounes (i.e. « ceux ayant accompli la hijrah », ou « émigrants »), tandis que les natifs de Médine convertis à l’islam furent appelés les Ansars (i.e. « alliés » ou « auxiliaires »).
Mohammed connaissait bien la situation de Médine. Avant la hijrah, certains de ses habitants étaient venus accomplir le pèlerinage annuel à la Mecque. Et comme le Prophète avait saisi l’occasion du pèlerinage pour prêcher l’islam aux pèlerins, le groupe qui était venu de Médine avait répondu à son invitation et accepté l’islam, puis l’avait invité, lui, à venir s’installer à Médine. Après la hijrah, les qualités exceptionnelles de Mohammed impressionnèrent tant les Médinois que les tribus rivales et leurs alliés serrèrent les rangs temporairement. Puis, au mois de mars de l’an 624, Mohammed et ses fidèles durent se battre contre les païens de la Mecque.
La première bataille, qui eut lieu près de Badr, une petite ville située au sud-ouest de Médine, eut d’importantes conséquences pour tous. L’armée musulmane, trois fois moins importante que l’armée mecquoise, parvint à mettre cette dernière en déroute. La discipline dont firent montre les musulmans fit découvrir aux Mecquois toute l’adresse et la capacité de ceux qu’ils avaient chassés de leur cité. Une des tribus alliées qui s’était engagée à soutenir les musulmans durant la bataille de Badr pour ensuite se désister dès le début de l’affrontement fut expulsée de Médine un mois après la bataille. Ceux qui prétendaient être alliés des musulmans tout en s’opposant à eux en secret virent en cela un avertissement : l’appartenance à la communauté obligeait à un soutien inconditionnel.
Un an plus tard, les Mecquois attaquèrent de nouveau. Ayant rassemblé une armée de trois milles hommes, ils affrontèrent les musulmans à Ouhoud, un mont situé à l’extérieur de Médine. Prenant le dessus dès le départ, les musulmans furent par la suite repoussés et le Prophète lui-même fut blessé.
Deux ans plus tard, les Mecquois marchèrent sur Médine avec une armée de dix milles hommes, mais l’issue de l’affrontement fut bien différente. Au cours de ce qui est maintenant connu sous le nom de « la bataille des tranchées » ou « la bataille des confédérés », les musulmans vinrent à bout de leurs ennemis en utilisant un nouveau type de défense. Du côté de Médine par lequel ils s’attendaient à voir arriver l’ennemi, ils creusèrent une tranchée impossible à franchir par la cavalerie mecquoise qui essuya, à chaque tentative, une pluie de flèches de la part d’archers dissimulés derrières des contreforts. Après un siège interminable et infructueux, les Mecquois furent forcés de se retirer, suite à quoi Médine revint entièrement aux mains des musulmans.
Abu Hamid AL-GHAZALI
(1058 - 1111)
(Qu'Allah lui fasse Miséricorde, Amine)
Pour les esprits colonisateurs du XIXe siècle, les Arabes n’ont rien inventé, ils ont juste eu l’immense privilège de garder bien au chaud le savoir des Grecs. Et quand enfin, au XXe siècle, les historiens reconnaissent l’importance des sciences arabes, les esprits s’échauffent : ce sont les Arabes qui ont tout inventé ! Jusqu’à nos célèbres chiffres ! Petite mise au point...
Les sciences méditerranéennes naissent au IIe Millénaire av JC., en Mésopotamie (voir Ré- flexiences n°3). On sait que les Mésopotamiens sont parvenus à repérer les cycles d’éclipses de Lune et de Soleil au terme de plusieurs siècles d’observations qu’ils se transmettent de génération en génération, jusqu’à l’avènement du monde grec. Celui-ci s’empare de ces extraordinaires relevés et commence à produire des textes scientifiques qui explicitent les résultats mésopotamiens. Puis, entre les IIe et IXe siècles ap JC., les observations se font plus rares : on n’en a relevé que neuf autour du berceau méditerranéen. Après Ptolémée (IIes. ap JC.), il n’y a plus d’avancées en astronomie et on ne fait plus que commenter les anciens textes. Par contre, du côté des mathématiques, la recherche continue et elle subsiste même jusqu'au IVe siècle.
Toutes les sciences démarrent au IXe siècle, sous le califat d’al-Ma’mûn. A partir de 813, celui-ci fait traduire à tour de bras tous les textes grecs philosophiques et scientifiques possibles. Il crée la Maison de la Sagesse, un centre qui fonctionne comme une académie : on y dépose les textes à traduire, puis les traductions. Ce centre, financé par le pouvoir, permet le redémarrage de l’activité scientifique. La recherche naît donc immédiatement de la traduction. Ainsi, après la première traduction de l’Almageste de Ptolémée (ouvrage grec d’astronomie du IIe siècle), on construit le tout premier observatoire du monde arabe, et les observations continues reprennent. Au Xe siècle, à Bagdad, les astronomes arabes établissent un programme d’observations sur trente ans ! (durée nécessaire pour pouvoir observer le plus grand cycle des planètes connues alors).
Ce surprenant et fulgurant essor des sciences dans le monde arabe s’explique en partie par la géographie de l’empire. Le passage du monde byzantin au monde musulman s’est pratiquement fait sans déplacement de frontières car les Arabes se sont installés sur des territoires qu’ils ont repris aux Byzantins. Les scientifiques arabes disposent ainsi de manuscrits grecs qui sont déjà sur place et qu’ils n’ont pas besoin de rechercher. De plus, les pélerinages à La Mecque favorisent des échanges incroyables. Le voyage peut durer quatre ans. Les savants s’arrêtent au Caire, à Damas, à Bagdad, etc. et ils transmettent leur savoir de ville en ville.
L’algèbre est sans doute la plus étonnante des disciplines scientifiques pratiquées par les Arabes. On ne sait pas vraiment comment est née cette science, il semble que Al Khwârizmî l’ait créée à partir de rien en 830 dans son traité d’algèbre (ce même Al Kwârizmî qui donnera par la suite son nom à “algorithme”). Les Arabes parviennent à réfléchir sur des inconnues et à mener des raisonnements indépendants des objets sur lesquels ils travaillent. C’est un degré d’abstraction qui n’a encore jamais été atteint. Pas même par les Indiens qui ont pourtant un grand nombre d’inventions dans leur besace : la numération de position, le sinus et le cosinus, et nos fameux faux “chiffres arabes” ! (voir Réflexiences n°3).
L’optique a également été révolutionnée par les Arabes, et en particulier par Ibn al-Haytham. Au début du Xe siècle, cet homme remet en cause toute l’optique ancienne. Avant lui, on pensait que l’oeil émettait un rayon qui palpait les choses pour qu’on puisse les voir. Si on ne voyait pas de loin, c’est que notre rayon n’était pas assez puissant et il retombait avant d’atteindre l’objet. Ibn al-Haytham comprend que l’oeil n’émet pas la lumière, il ne fait que la recevoir ! Il développe par la suite tout un travail sur l’arc-en-ciel en identifiant la réfraction due aux gouttes d’eau.
La médecine n’est pas en reste. Les Arabes apprennent les pratiques grecques en Perse et dépassent rapidement leurs prestigieux prédécesseurs. Al-Razi est ainsi le premier à identifier la variole et la rougeole, tandis que Al-Quarashi décrit pour la première fois le passage du sang du ventricule droit au ventricule gauche via les poumons.
En 1258, la prise de Bagdad par les Mongols marque l’effondrement d’un monde. Les bibliothèques sont mises à sac et les savoirs arabes se dispersent. Heureusement, un savant, Nasîr al-Dîn al-Tûsi, reprend les choses en main. Il remet au goût du jour tous les textes arabes qu’il retrouve et refait une “bibliothèque des classiques”. Tous les textes sont réécrits en tenant compte des avancées scientifiques du moment. Il réécrit ainsi l'Almageste et modifie les raisonnements trigonométriques en intégrant les sinus et cosinus arrivés d'Inde à la fin du VIIIe siècle. Les sciences renaissent sur les ruines de Bagdad. Al-Tûsi est également le maître d’oeuvre du célèbre Observatoire de Marâgha (au nord-ouest de l’Iran actuel) qui fournit pendant 60 ans des séries d’observations en continu. C’est sur ces données, et non sur celles de Ptolémée, que s’appuie par la suite Copernic pour élaborer sa nouvelle cosmologie. Ce qui fait de lui le “dernier élève de l’Ecole de Maragha”.
A partir du XVe siècle, la communauté sicentifique arabe se dissout. Le rétrécissement géographique de l’empire affecte la diffusion des savoirs et la langue arabe perd sa valeur de langue scientifique. C’est la fin de l’âge d’or des sciences arabes.
Certains savoirs scientifiques ont pu transiter par des points de passage entre le monde arabe et le monde latin. En Sicile, la cour de Roger II (vers 1150) puis celle de Frédéric II (vers 1250) est bilingue latin / arabe et favorise les échanges entre les deux cultures. En Italie du Nord, il existe également un milieu juif arabisé qui traduit des connaissances arabes en latin, en passant par l’hébreu. Mais, il faut admettre qu’il n’y a pas dans le monde latin du XIIe siècle la volonté politique qu’il y a au IXe siècle dans le monde arabe avec Al’Mamoun. Par contre, la philosophie et la théologie connaissent d’énormes développements et, en astronomie, on atteint la perfection des systèmes géocentriques avec épicycles (voir schéma ci-dessous).
La planète se déplace sur un petit cercle mobile, l’épicycle. Le centre de cet épicycle tourne autour de la Terre sur un autre cercle, le déférent.
Jusqu’au XVIe siècle, il n’y a donc pas de renouveau dans la recherche scientifique latine. On traduit beaucoup les grands auteurs grecs et arabes pour les besoins des Universités (Paris, Oxford, Bologne), mais on ne crée pas de nouveaux savoirs en sciences.
http://www.reflexiences.com/dossier/102/l-incroyable-essor-des-sciences-arabes/
Les Mecquois étaient déterminés à se venger de leur défaite à Badr. Leurs femmes ne pouvaient pas accepter que leurs braves champions aient été si facilement vaincus par les Musulmans, et elles se moquaient de la faiblesse de leurs hommes. Abou Soufiyane voulait garder la colère des gens vive et il interdit tout deuil tant qu’ils n’auraient pas entièrement vengé leurs camarades tués. Les sentiments des gens étaient nourris encore plus par certains Juifs qui composaient des poèmes les incitant à la guerre.
Lorsque le Saint Prophète (s) bloqua les routes aux caravanes Koraïchites vers l’Irak, ce fut la goutte de trop! Les chefs Mecquois décidèrent qu’ils avaient à présent assez de raisons pour s’attaquer aux Musulmans. Les commerçants Koraïchites auraient à nouveau accès aux routes si les Musulmans étaient vaincus ; ils acceptèrent donc de payer toutes les dépenses pour la guerre.
Abou Soufiyane était conscient de la bravoure des Musulmans et il savait qu’il lui faudrait plus d’hommes qu’eux s’il voulait emporter la guerre. Il lista donc les tribus de Kanànah et de Sakif, leur promettant des armes et toutes les provisions pour le séjour.
Un grand nombre d’esclaves se jouinrent également aux Koraïchites en espérant acquérir ainsi leur liberté. Parmi eux, se trouvait Wahchi, un esclave Ethiopien. Il possédait une grande adresse dans l’utilisation des lances et on lui avait promis sa liberté s’il tuait le Saint Prophète (s), Imam Ali (a) ou Hamza.
Abou Soufiyane parvînt ainsi à préparer une importante armée de 700 hommes en armures, 3 000 soldats sur chameaux, une cavalerie de 200 hommes et un groupe de fantassins. Cette armée se mit en marche vers Médine et campa au pied des collines d’Ohod, le 5 Chawwal 3 A.H.
Le Saint Prophète (s) était mis au courant des intentions des Koraïchites par son oncle Abbass qui résidait à la Mecque. Après consultation des Musulmans, il décida de faire face à l’ennemi en dehors des limites de la ville de Médine pour 3 raisons :
1. Un face à face dans les rues étroites de Médine ne serait pas organisé et les soldats ne pourront pas faire bloc face à l’ennemi. De plus, une fois que l’ennemi aura franchi la ville, la vie des femmes et des enfants serait en danger.
2. L’ennemi pourrait encercler la ville et contrôler toutes les routes menant hors de la cité. Un tel siège porterait atteinte au moral des Musulmans.
3. Le Saint Prophète (s) ne faisait pas confiance à certains hypocrites comme Abdoullah Oubay, et craignait que ceux-là ne fassent du mal aux Musulmans à l’intérieur même de la ville.
Le Saint Prophète (s) accompagné de 1 000 hommes se mit donc en route vers Ohod à 5 Km de Médine. Abdoullah Oubay, qui voulait se battre à Médine, déserta l’armée Musulmane avec 300 de ses hommes.
Il prétexta que le Saint Prophète (s) avait écouté les plus jeunes plutôt que de l’écouter, lui. Il ne restait au Saint Prophète que 700 hommes. Seuls 100 d’entre eux portaient une armure et ils n’avaient que 2 chevaux en tout.
Le Saint Prophète (s) se mit à préparer son armée à l’attaque. 50 archers étaient flanqués entre deux collines d’Ohod afin de veiller à l’armée contre toute attaque par l’arrière. Ils avaient reçu l’ordre strict de ne quitter leurs postes sous aucun prétexte, quel que fût le dénouement de la bataille.
Le Saint Prophète (s) avait conscience que les Musulmans seraient inquiets d’être surpassés en nombre par le camp ennemi; c’est pourquoi il renforçait leur moral en leur disant: "C’est une tâche difficile que de combattre l’ennemi, et seuls ceux qui seront guidés et soutenus par Allah resteront inébranlable .
Souvenez-vous qu’Allah est avec ceux qui L’obéissent , tandis que Chaytane est le compagnon de ceux qui Le désobéissent. Restez fermes au Djihad et profitez-en pour bénéficier des bénédictions promises par Allah. Nul ne mourra dans ce monde tant qu’Allah ne l’aura pas décidé." Il leur dit ensuite de ne pas commencer la bataille tant qu’ils n’auront pas reçu l’ordre de se battre.
Du côté des Mecquois, Abou Soufiyane avait divisé son armée en 3, les hommes armés étant placés au milieu. Les hommes étaient à présent prêts et la petite troupe des Musulmans prête à laisser leurs vies pour défendre l’Islam faisait face à la grosse armée de mécréants.
L’homme qui commença la bataille d’Ouhoud s’appelait Talha bin Abi Talha, un grand guerrier de l’armée d’Abou Soufiyane. Il s’engagea dans le champ de bataille et défia les Musulmans à se battre un contre un. Le défi fut accepté par Imam Ali (a) et en moins de deux le corps inerte de Talha gisait sur le sol. L’étendard fut pris par deux de ses frères, mais les deux furent abattus par les flèches des Musulmans.
Neuf Mecquois prirent l’étendard, l’un après l’autre, mais chacun d’eux fut envoyé en enfer par Imam Ali (a). Ensuite, une soldat Ethiopien du nom de Sawaab s’avança sur le champ. Il avait un visage effrayant et en le voyant aucun Musulman n’osa avancer. Cet homme fut tué par Imam Ali (a) d’un seul coup.
Voyant ses hommes si facilement tués, Abou Soufiyane ordonna une attaque générale. Les deux armées firent face et le bruit des armes retentissait dans l’air. Du côté des Musulmans, Hamza, Abou Doujana et Imam Ali (a) firent preuve d’héroïsme et de vaillance et le chaos se mit à régner dans l’armée d’ Abou Soufiyane.
A ce moment-là, l’esclave Ethiopien Wahchi se mit discrètement derrière Hamza et d’un lancer précis et instantané, le maudit transperça Hamza à l’abdomen et l’assassina.
Les Musulmans continuèrent à attaquer l’ennemi avec succès et les Mecquois commencèrent à perdre confiance. Après avoir perdu beaucoup d’hommes, ils décidèrent de se retirer et se prirent la fuite.
Ce fut à ce moment-là que les Musulmans commirent une grossière erreur qui leur coûta beaucoup: au lieu d’obéir le Saint Prophète (s) et de poursuivre l’ennemi en dehors du champ de bataille, ils déposèrent les armes et se mirent à ramasser le butin.
Pensant que la bataille était finie, la majorité des archers bloquant le passage vers les collines quittèrent leurs postes pour ramasser le butin, malgré les ordres de leur chef.
Un des commandants Mecquois, Khalid bin Walid, fuyait lorsqu’il saisit l’opportunité d’attaquer les Musulmans par l’arrière. Il rassembla ses hommes et lança une furieuse attaque par l’arrière.
Les Musulmans furent tellement surpris qu’ils ne savaient plus que faire. Dans la confusion, leurs rangs furent désordonnés. Les Mecquois qui s’étaient retirés se rassemblèrent à nouveau pour une attaque frontale.
Le porte-étendard Musulman, Muss'ab bin Oumair fut tué. Il avait une grande ressemblance avec le Saint Prophète (s) et les Mecquois se mirent à clamer que le Saint Prophète (a) était mort. Cela jeta encore plus les Musulmans dans le chaos et la consternation.
Beaucoup de leurs célèbres personnalités perdirent courage. Certains, moins tenaces, comme Abou Bakr et Oumar bin Khattab jetèrent leurs épées ne voyant plus l’intérêt de se battre si le Saint Prophète (s) n’était plus. Oussman aussi s’enfuit, s’éloignant tellement qu’il ne revînt à Médine qu’au bout de 3 jours.
D’un autre côté, bien des soldats vaillants restèrent fidèles et s’engouffrèrent parmi les Mecquois, déterminés à se battre jusqu’à leur dernier souffle. Cela continua ainsi jusqu’à ce qu’un Musulman voie le Saint Prophète (s) et se mit à hurler le plus fort possible que le Prophète était encore en vie.
Les Musulmans reprirent leurs esprits mais le Saint Prophète (s) était maintenant devenu la cible des Mecquois. Les Mecquois se mirent à l’attaquer et une épée brisa ses deux dents supérieures. Il était tombé dans une fosse lorsqu’Imam Ali (a) le trouva et le protégea contre les attaques constantes des Mecquois. D’autres fidèles, incluant la valeureuse dame Oumme Ammarah, empêchaient également l’ennemi d’approcher le Saint Prophète (s) et l’abritaient contre la pluie de flèches.
Ce fut dans cette bataille que la réputation d’Imam Ali s’affirma et il fut reconnu comme un maître en attaque à l’épée. Il se battait avec une telle force que son épée se brisa. Le Saint Prophète (s) lui remit alors sa propre épée "Zoulfikar". Appréciant la bravoure d’Imam Ali (a), la voix de l’ange Djibraîl retentit des cieux: "Point de guerrier qu’ Ali; point d’épée que Zoulfikar." (Là ftàh illà ‘Ali, là sayfa illà Zoulfikar)
Les forces Mecquoises avaient retourné la situation mais ils étaient trop épuisés pour pouvoir profiter de leur avantage en attaquant Médine ou en faisant descendre les Musulmans des hauteurs des collines d’Ohod. Ils satisfirent leur désir de vengeance en commettant des atrocités à l’égard des blessés, leur coupant les oreilles, le nez et mutilant ainsi leurs corps. Le brave Hamza faisait partie de ces martyrs. Hind, la femme d’Abou Soufiyane lui arracha le foie qu’elle mâcha.
Dans cette bataille, 70 Musulmans furent martyrisés et 70, blessés. Imam Ali (a) fut aussi gravement blessé. Les Mecquois perdirent 22 guerriers parmi lesquels 12 furent tués par Imam Ali (a).
La défaite des Musulmans était une épreuve pour eux, et des cendres de la bataille, ils ressortirent plus déterminés et désireux de défendre leur foi et leur cause : l’Islam.
http://www.albouraq.org/histoire/bat_ohod.htm
Au cours de mon séjour en Andalousie, j’ai été admiratif devant Grenade, Tolède et Cordoue. J’ai pris conscience que la société Arabo -Musulmane avait été tolérante, progressive, humaniste.
Mais comment cette splendeur s’est estompée ? Peut-on parler de déclin de la civilisation Arabo -Musulmane ?
En 622, Mohamed quitte la Mecque ; il entreprend l’hégire, le voyage de le révélation de la parole de Dieu dans la langue, l’arabe, devenue langue sacrée. La voix du tout puissant s’exprime sous forme de récitation (c’est le sens du mot Quran = Coran). Cette pérégrination l’invite à prêcher au retour au monothéisme des temps d’Abraham. Mohamed meurt à Médine 10 ans plus tard. C’est là que commence une vaste conquête qui donne naissance à un immense Empire.
Au VII° siècle, la Syrie, la Palestine, l’Egypte et l’Afrique du Nord sont conquises. Au VIII° siècle, la soumission de la péninsule Ibérique est acquise. Des incursions ont lieu jusqu’aux confins des terres mérovingiennes. Toulouse, Bordeaux et Poitiers sont attaqués de 721 à 732, sans succès.
La dynastie des Omeyyades se trouve à la tête de l’Empire Musulman. Dar al islam, le territoire où s’applique la loi du prophète par opposition à Dar al harb, le territoire des infidèles.
Au IX° siècle, la Sicile passe sous domination arabe pour deux cents ans. En 846, Rome est menacée.
Pendant une longue période, l’Europe va être l’axe des conquêtes musulmanes. D’une certaine façon, la chute de Constantinople en 1453 marque l’apogée de l’Empire Musulman. Elle ouvre une menace sérieuse pour l’Europe centrale.
Ainsi, Vienne est sur le point de tomber en 1529 et 1683.
Plus à l’est, dés le XIII° siècle, les mongols dominent la Russie ; ils seront repoussés au terme d’une campagne de 1552 à 1556 dirigée par Yvan le terrible.
Cette extension géographique va être source de divisions à travers les siècles. La première division sera une dispute de succession d’où la séparation du Califat de Cordoue et du Califat de Bagdad. Puis, il y aura la rivalité entre les Ottomans et les Perses qui entrainera le second facteur de division. Elle oppose la profondeur du schisme entre Sunnites et Chiites ;
ANDALOUSIE Arabe et les Penseurs Libres
En dépit des divisions qui traversent le monde musulman, leurs conquêtes entraînent la domination dans la splendeur. Ces hommes, animés par le syndrome du voyage sont des passeurs. Il suffit de se souvenir de la philosophie grecque, source de modernité, tant du point de vue des valeurs universelles que dans les connaissances scientifiques. Ce sont par l’intermédiaire des Arabes que nous aurons les connaissances scientifiques et philosophiques des grecs. Il en est de même au niveau de la numérotation hindoue et de l’algèbre.
L’architecture en Espagne, dans le pays arabes, en conserve la mémoire ; la mosquée de Cordoue ou les palais de Grenade sont les principaux exemples.
Un climat de tolérance imprègne l’Espagne.
La libre pensée n’est pas interdite ; des voix s’élèvent pour critiquer l’islam. Il y a des professionnels de la polémique ; sans être athée, ils font preuve de grande indépendance dans la conduite de leur réflexion théologique.
Al Maari, le semeur de doute est à l’origine d’une littérature anticléricale arabe, interrogeant les fondements même de la croyance.
Dés le début de l’ère Abbasside et ceci pendant 3 siècles, un courant sceptique traverse le monde musulman d’est en ouest. Certains pensent que la politique est la source de l’ordre social, mettant en cause le principe de fusion des pouvoirs civil, militaire et religieux.
Même sous le règne des sévères Almoravides, le médecin Avicenne arrive à travailler et progresser la médecine.
Averroès assure d’importantes fonctions administratives ; il réussit à transmettre les écrits grecs (la philosophie d’Aristote) à l’occident chrétien : sa renommé devient immense.
L’intransigeante religieuse ne parvient pas à faire taire les penseurs libres ni à interrompre leur réflexion sur le monde grec.
Le TRAIN MANQUE de la MODERNITE
Dans sa jeunesse, le monde Musulman brille et étend son influence dans le bassin méditerranéen mais aussi en Asie.
Les divisions qui traversent cette civilisation ne nuisent pas au développement de ses richesses tant artistiques qu’intellectuelles.
A l’opposé, la Chrétienté baigne dans les ténèbres depuis la chute de l’Empire Romain.
Or, un retournement va se produire. La modernité émerge peu à peu de cet occident perdu dans l’obscurité.
Le monde Musulman éduque le monde chrétien par Averroès et Robert de Ketton, l’envoyé du puissant abbé de Cluny chargé de percer le sens des écritures et de l’algèbre.
Il paraît utile de s’interroger sur les raisons de ce basculement qui n’est pas le produit d’une simple fatalité.
Les données géostratégiques montrent l’importance du changement qui s’opère : au moment où
Isabelle la Catholique et Ferdinand d’Aragon chassent les derniers musulmans d’Espagne et les juifs ayant refusés la conversion forcée.
L’Europe part à la conquête de monde. La découverte de l ’Amérique, le contournement de l’Afrique par Vasco de Gama et celui de l’Amérique du sud par Magellan ont des conséquences que n’évaluent pas correctement le Monde Musulman.
Ces évènements entraînent un brusque accroissement de la richesse de l’Europe, notamment sous la forme de monnaie métallique et une modification radicale des courants d’échanges du Monde.
Les routes terrestres entre l’Asie et L’Europe qui étaient sous le contrôle de l’Islam, sont brutalement dévaluées alors que les Européens prennent pied en Extrême-Orient.
Pendant ce temps, la réflexion géopolitique musulmane demeure enserrée dans des schémas anciens. Cette réflexion donne un sentiment de supériorité historique après la prise de Constantinople.
D’une manière générale, le monde musulman estime être fondé sur la religion ayant révélé le rapport le plus pur entre l’Homme et Dieu. Il ignore l’occident, ce territoire qu’il juge arriéré jusqu’au XVIII° Siècle.
Les aspects militaires sont des révélations d’une forme de cécité à l’égard de la modernité. Les deux marches infructueuses sur Vienne de 1529 et 1683 en sont le meilleur exemple ; sans oublier la déroute de la bataille navale de Lépante en 1571 dans le golfe de Patras en Grèce.
« Une chronique turque rapporte que les spécialistes de la construction navale examinent un vaisseau de guerre Vénitien échoué » Ils découvrent des techniques qu’ils jugent dignes d’intérêts. Cependant, la question se pose de savoir s’il est possible de les utiliser dés lors qu’elles sont l’œuvre des infidèles.
En réalité, d’autres batailles perdues ont été décisives au regard du déclin de l’Empire Musulman. La conquête de la Crimée par les Russes en 1783, la victoire des Pyramides en 1800 par Napoléon puis la prise de possessions de plusieurs territoires par les Anglais. Même dans les
Balkans, on peut voir les indépendances de la Grèce, la Serbie, la Roumanie, la Bulgarie en 1824.
La grande mutinerie en Inde en 1877, veille de l’effondrement de l’Empire Mongols.
Les raisons économiques et culturelles ont leur part dans le lent déclin de l’Empire Musulman. Ainsi, la manière de concevoir la diplomatie est caractéristique de civilisation qui n’a pas su entrer dans le monde moderne. Alors que les occidentaux entretiennent des légations en territoires musulmans ; les musulmans ouvrent leur première ambassade à Londres en 1793.
Il en est de même pour le commerce où les Européens voyagent en tout sens alors que les musulmans pérégrinent seulement en terre d’Islam.
Il paraît difficile pour un fils du prophète de vivre en terre non musulmane.
De même, il est inconcevable de conclure un traité dans une autre langue que l’Arabe.
Des faits emblématiques montrent une civilisation atteinte de cécité : la découverte de l’Amérique est évoquée vers les années 1730 ; les instruments scientifiques restent inconnus avant le XIX° siècle. Ce n’est qu’au cours de ce siècle que la chambre de traduction entreprend, grâce à un dhimmi juif, de transcrire en arabe les ouvrages scientifiques.
Dans ces conditions, les musulmans ont refusé de reconnaître les conséquences technologiques du progrès préférant un immobilisme étonnant.
Dans les pays de l’Islam, la distinction entre le spirituel et le temporel demeure informulable : le Coran et la Charia sont les règles de la société musulmane. C’est pourquoi l’équivalent de la réforme n’a pas pu avoir lieu même avec les œuvres des esprits libres trop peu connues.
La civilisation arabo-musulman, si étincelante aux premiers siècles de son histoire, s’enferme dans un immobilisme. Dominée, par une religion révélée totale, cette civilisation oublie de monter dans le train de la modernité
Modernité ou tradition religieuse ?
Lorsque l’Empire ottoman disparaît, le monde arabe se trouve en prise avec les puissances impérialistes victorieuses : la France et la Grande-Bretagne. Les colonisateurs s’appuient sur les élites traditionnelles pour tenir les territoires malgré les retards de développement.
Après la seconde guerre mondiale, le monde musulman devient indépendant. Les nations hésitent entre modernité et tradition religieuse ; lorsqu’elles donnent le sentiment de faire une incursion dans la modernité, c’est souvent au prix d’installations de régimes autoritaires. Les réformes sont limitées et la religion s’en trouve confortée.
Le monde musulman parait ambiguë à savoir la burka et le téléphone portable ; la charia et la bombe atomique ; le jeans et le tchador ; le communautarisme et internet.
Mais l’essentiel est de faire main basse sur le pétrole qui est l’objet de toutes les réflexions géostratégiques d’où les rivalités entre les pays producteurs influencés par les grandes puissances. Des guerres sont menées au nom de la morale et de la démocratie contre les intégrismes religieux qui avaient été soutenus dans le passé.
Pour ma part, je trouve des liens importants entre islam, islamisme et terrorisme.
« A la vérité, les gouvernants de ces pays contrôlent les conséquences non les causes ; ils arrêtent les terroristes mais laissent les fonctionnaires de l’Islam propager leurs théories. Ces théories sont incompatibles avec les fondements d’un état moderne ; Elles sont dérivées de Mein Kamf. Ces théories forment les intégristes qui inévitablement s’adonneront à la violence».
Les bonnes solutions sont celles, qui au fond, permettent à tous d’accéder à l’Universel.
Le pétrole de ces pays doit être le principal atout sur les plans du développement, du social, de l’éducation et du commerce. Il faut garantir la liberté de conscience et séparer les pouvoirs politique et religieux comme en Turquie.
Encourager la démocratie et le déploiement de la parole en Orient. S’ouvrir au monde.
Se rappeler des penseurs libres de l’Islam d’Andalousie et de l’histoire des brillants traducteurs arabes des philosophes Grecs.
http://www.visalune.com/reflexions-de-societe-libre-pensee/splendeur-et-declin-de-la-civilisation-arabo-musulmane-par-d-jj.html
La foi, les croyances... L'expression "ouloul 'azm minal roussouli" (les Messagers (alayhimous salâm) doués de fermeté ) est mentionné par Allah dans le Qour'aane (Sourate 46 / Verset 35)
Il y a toujours eu des divergences au niveau de l'interprétation de ces termes et dans la désignation des Messagers (alayhimous salâm) concernés par cette expression.
Voici une synthèse des principaux avis émis à ce sujet (Réf: "Tafsîr Qourtoubi") :
Selon Moudjâhid r.a. (célèbre exégète du Qour'aane, élève de Ibné Abbâs (radhia Allâhou anhou)), il s'agit des cinq Messagers suivants: Noûh (alayhis salâm), Ibrâhim (alayhis salâm), Moussa (alayhis salâm), Issa (alayhis salâm) et Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam). Cette opinion de Moudjâhid r.a. est celle qui est la plus connue. Pour ce qui est de la raison pour laquelle ils auraient reçu cette appellation de façon particulière, cela pourrait être lié au fait qu'ils ont reçu tous les cinq une législation importante, comme le laisse ressortir un verset de la Sourate 42:
"Il vous a légiféré en matière de religion, ce qu'Il avait enjoint à Noé, ce que Nous t'avons révélé, ainsi que ce que Nous avons enjoint à Abraham, à Moïse et à Jésus : "Établissez la religion; et n'en faites pas un sujet de division". Ce à quoi tu appelles les associateurs leur parait énorme. Allah élit et rapproche de Lui qui Il veut et guide vers Lui celui qui se repent." (Verset 13)
Selon Abou Al Âliyah, les "Ouloul 'Azm" seraient plutôt les Prophètes Noûh (alayhis salâm), Hoûd (alayhis salâm) et Ibrâhim (alayhis salâm), le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) étant le quatrième.
Selon As Souddi, cette expression désigne six Messagers: Ibrâhim (alayhis salâm), Moussa (alayhis salâm), Dâoûd (alayhis salâm), Souleïmân (alayhis salâm), Issa (alayhis salâm) et Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam).
Selon un autre avis, il s'agirait des six Messagers dont les récits ont été partiellement mentionnés les uns après les autres dans les Sourates 7 et 26, à savoir Noûh (alayhis salâm), Hoûd (alayhis salâm), Sâlih (alayhis salâm), Chouaïb (alayhis salâm), Loût (alayhis salâm) et Moussa (alayhis salâm).
Selon Mouqâtil, les "Ouloul 'Azm" seraient les six Messagers dont l'extraordinaire patience et la persévérance remarquable qu'ils ont manifesté à un moment donné a été mentionnée dans le Qour'aane: Noûh (alayhis salâm) (persévérance face à l'attitude de rejet de son peuple), Ibrâhim (alayhis salâm) (patience face à l'épreuve du feu), Ishâq (alayhis salâm) (patience face à l'épreuve du sacrifice)1 , Yoûssouf (alayhis salâm) (patience face à l'épreuve du puits et de la prison) et Ayoûb (alayhis salâm) (patience face à l'épreuve de la maladie).
Et il y a encore de nombreux autres avis qui ont été émis. A noter que, selon certains, cette expression désigne l'ensemble des Messagers (alayhimous salâm), sans exception (Réf: Tafsîr Ibné Kathîr)…
1 Note : Apparemment, Mouqâtil était d'avis que l'enfant que Ibrâhim (alayhis salâm) allait égorger était Ishâq (alayhis salâm). Mais il est établi, à partir de références du Qour'aane et de la Sounnah, que cela est erreur de sa part... L'histoire du sacrifice est en effet liée à Ismâïl (alayhis salâm); il conviendrait donc de remplacer dans cette énumération des "ouloul 'azm" Ishâq (alayhis salâm) par son frère, Ismâïl (alayhis salâm) - Retour
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1. Par islamiates le 02/07/2024
Salam Les sourates sont données à titre d'exemple. Merci pour votre réactivité