"(L'islam) a substitué l'homme au moine. Il apporte l'espoir à l'esclave, la fraternité à l'humanité, et dévoile la quintessence de la nature humaine ".
Canon Taylor
Conférence au Church Congress de Wolverhampton, le 7 octobre 1887.
Texte cité par Arnold dans "The Preaching of Islam" pages 71,72.
"Une des plus belles aspirations de l'islam est la justice. En lisant le Coran, j'y rencontre une doctrine de vie dynamique, non pas des éthiques mystiques, mais une éthique pratique pour mener à bien une vie quotidienne, adaptable au monde entier".
Sarojini Naidu
Conférences sur "The Ideals of Islam" voir "Speeches and Writings of Sarojini Naidu", Madras, 1918, p. 167.
En Islam, il n’est pas interdit de sentir une certaine affinité ou une inclination spéciale envers un individu car les êtres humains ne contrôlent pas ce genre d’inclinations. Toutefois, nous sommes tenus responsables et avons des comptes à rendre lorsque, sous l’emprise de ces sentiments, nous agissons d’une manière illicite.
En ce qui concerne les relations entre les hommes et les femmes, l’islam dicte des règles strictes : il est interdit de "sortir avec" [1] une personne du sexe opposé et de s’isoler avec elle, tout comme la promiscuité et la mixité illimitée sont interdites.
Mais, si l’on s’abstient de ces choses, alors le fait d’envisager sérieusement d’épouser une personne n’a rien d’illicite. En fait, en matière de mariage, l’islam nous encourage à épouser la personne pour laquelle nous éprouvons des sentiments particuliers et de l’affinité. C’est pourquoi l’islam incite les époux potentiels à se voir avant de faire la proposition de mariage. Expliquant la sagesse résidant dans cette recommandation, le Prophète — paix et bénédictions sur lui — dit : « Cela est de nature à renforcer les liens. »
En dépit de cette autorisation, il nous est recommandé de ne pas nous laisser séduire excessivement par l’apparence des individus ; les apparences sont parfois trompeuses. Vu que le mariage est un partenariat pour la vie, ce ne sont pas les traits physiques de la personne qui font sa valeur mais plutôt ses qualités intérieures et son caractère. De ce fait, après avoir rappelé que les gens recherchent communément la beauté, la richesse et la lignée de leur futur conjoint, le Prophète — paix et bénédictions sur lui — nous a recommandé de donner la priorité dans notre choix à la religiosité c’est-à-dire au caractère de la personne avant toute autre considération.
De plus, l’islam insiste sur l’implication des parents dans le processus de choix pour s’assurer que l’individu exerce sa liberté de choisir correctement. Autrement dit, les parents ont la possibilité d’intervenir lorsqu’il existe un sérieux problème de compatibilité.
La compatibilité concerne la valeur d’un individu aux plans spirituel et moral c’est-à-dire le seul critère fondamental qui unit ou désunit un couple. Le Prophète — paix et bénédictions sur lui — dit : « Lorsqu’un homme d’une religiosité et d’un comportement irréprochables vous fait une demande en mariage, mariez-le, faute de quoi une grande corruption se répandra sur terre. »
Par conséquent, si vos choix sont faits conformément aux considérations susmentionnées, alors vos parents n’ont pas le droit de s’opposer à votre mariage. Tout comme vous avez le choix de manger les nourritures que vous aimez, il vous appartient aussi de décider de la personne qui sera votre partenaire pour la vie. Vos parents ne peuvent vous empêcher d’épouser la personne que vous avez choisie, uniquement parce que cette personne ne partage pas votre arrière-plan culturel et ethnique.
Vos parents sont, toutefois, fondés à intervenir si vous choisissez une personne dont la religiosité et la moralité sont douteuses. Dans ce cas de figure, si vous agissez sans leur consentement, votre mariage est nul et non avenu selon les critères de la loi islamique.
Si, au contraire, les objections de vos parents sont basées sur des considérations purement raciales, culturelles et ethniques, alors vous avez le droit de recourir à une autre autorité pour qu’elle intervienne dans cette situation. L’autorité en question est alors censée recueillir le consentement de vos parents pour ce mariage, et s’ils campaient sur leur position, cette autorité est fondée à autoriser votre mariage.
On ne doit user de cette option qu’en dernier recours, après avoir épuisé toutes les voies du dialogue avec vos parents, que ce soit directement ou par le biais de personnalités respectées au sein de la communauté, tels que les personnes âgées ou charismatiques ou encore les Imams. Très souvent, les parents sont réellement soucieux de réaliser l’intérêt de leurs enfants, et une fois que les choses sont tirées au clair, ils seront probablement plus compréhensifs.
Concernant la deuxième partie de votre question, à savoir que nos rêves ne se réalisent complètement que dans l’au-delà, cela est tout à fait vrai. Ce monde, de par ses possibilités limitées, n’est pas celui où l’on peut atteindre une satisfaction totale. Néanmoins, lorsqu’on s’efforce d’obéir à Dieu et à Son Messager, Dieu nous promet le bien dans ce monde et dans l’au-delà.
Et Dieu est le plus savant.
P.-S.
Traduit de l’anglais du site islamonline.net.
Notes
[1] Comprendre flirter. NdT.
L'héna est un arbuste épineux originaire d'Arabie, référencé dans les livres botaniques sous l'appellation commune d'henné en français et d'henna en anglais. Le terme 'héna' dérive en fait d'un mot arabe prononcé 'hinna'. Le nom botanique de l'héna est Lawsonia inermis. La pharmacopée définit sept formes de henné en fonction de l'endroit où il a été récolté, l'âge de la plante, et la partie de la plante.
Les feuilles d'héna ont été utilisées depuis l'âge du bronze pour teindre la peau, les cheveux, les ongles, le cuir, la soie et la laine. A titre d'exemples, au début du 5ème siècle de notre ère, l'héna ou henné est une plante qui a été mentionnée dans les dossiers judiciaires indiens pour évoquer une teinture capillaire. Mais l'héna a été employé depuis l'antiquité dans d'autres civilisations telles que chez les Romains et les Egyptiens.
Il existe une seule et unique plante identifiée au vrai henné. Lorsque les internautes recherchent sur Internet des informations sur l'héna, ils se réfèrent à l'henné naturel. Il faut savoir distinguer l'henné naturel (Lawsonia inermis) de l'henné neutre (Cassia obovata) et de l'henné noir (Indigofera tinctoria), 3 plantes différentes qui appartiennent chacune à une famille botanique distincte.
Dans le domaine de la phytochimie, les scientifiques ont déjà isolés les constituants chimiques renfermés dans la plante entière de l'henné naturel. Il résulte de cette analyse que l'héna (Lawsonia inermi) renferme des naphtoquinones, dont le lawsone aux propriétés tinctoriales (teinture de couleur rouge-brun).
La plante contient également des terpénoïdes (effets antimicrobiens), des stérols, des dérivés aliphatiques, des xanthones (colorants jaunes au pouvoir antioxydant et anti-inflammatoire), de la coumarine, des flavonoïdes, des acides gras, des acides aminés, des huiles essentielles et d'autres constituants.
L'héna est non seulement un agent de coloration, mais il exerce également dans l'organisme de nombreux bienfaits pour la santé humaine. Plusieurs principes actifs renfermés dans la plante exercent des activités biologiques à caractère thérapeutique.
Selon des sources scientifiques confirmées, l'henné possède des propriétés antioxydantes, antimicrobiennes, antivirales, antiparasitaires, antifongiques, anti-inflammatoires, antidiabétiques, anticancéreuses, hépatoprotectrices et immunomodulatrices.
En médecine douce traditionnelle, on utilise la racine de l'héna comme dépuratif, diurétique, emménagogue et pour traiter les maladies de la peau, l'aménorrhée, la dysménorrhée et en soins de beauté contre le vieillissement prématuré des cheveux.
Les feuilles de l'henné sont quant à elles utilisées comme un remède anti-inflammatoire (en cas d'œdème, de lumbago), hémostatique (contre les hémorragies) et expectorant (toux, bronchite). Une préparation médicinale à partir des feuilles de la plante d'héna guérirait la diarrhée, la dysenterie, l'anémie, la conjonctivite, les furoncles, la lèpre et la gale. Ce type de remède naturel est aussi employé pour faire baisser la fièvre et pour diminuer les maux de tête. En ce qui concerne les soins de beauté, les feuilles sont utilisées comme antipelliculaire naturel et pour teinter les cheveux gris ou qui jaunissent.
Les fleurs de le l'arbre henné sont exploitées pour traiter naturellement les insuffisances cardiaques (cardiotonique), les insomnies et la fièvre. Les fleurs entrent dans la fabrication de certains parfums.
Toujours dans le cadre de la médecine traditionnelle, les graines ou semences de l'arbuste héna servent à guérir les cas de diarrhée, de dysenterie et de gastropathie (affections de l'estomac).
Dans le monde oriental, dans la culture marocaine, algérienne, tunisienne, mauritanienne, et indienne, la pâte d'henné ou d'héna est surtout utilisée dans un cadre rituel, cérémoniel (mariages, baptêmes, deuil, etc.) ou esthétique (maquillage) dans la conception de dessins (tatouages de fleurs, rosaces et arabesques) ou de motifs (nakche en arabe) réalisés sur les mains, les pieds et parfois sur d'autres parties du corps.
http://www.naturalexis.com/hena_et_proprietes_medicinales_de_la_plante_les_vertus_de_l_henne.html
Il n' y a aucun inconvénient à changer la couleur de la peaux pour passer du noir au blanc à l'aide de crèmes ou d'autres produits cosmétiques, pourvu que cela soit temporaire car il n'est pas permis d'effectuer un changement de couleur définitif, que cela soit par le truchement d'une opération esthétique ou par d'autres moyens puisqu'il s'agit alors de modifier la création d'Allah Très haut.
Cheikh Ibn Outhaymine (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) a été interrogé en ces termes: «Comment juger l'usage par la femme des crèmes qui éclaircissent la peau?» Voici sa réponse : «S'il s'agit de se blanchir durablement, cela n'est pas permis car cette opération est assimilable au tatouage, au limage des dents et à leur écartèlement. Si l'éclaircissement est temporaire et peut être effacé par le lavage, il ne fait l'objet d'aucun inconvénient.» Extrait de Fatawa nouroune ala ad-darb.
Le même Cheikh (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) a été interrogé encore en ces termes: «Des produits apparus récemment rendent une femme brune blanche..Leur usage est il interdit parce que considéré comme une modification de la couleur naturelle?
Voici sa réponse: «Oui, c'est interdit du moment qu'on cherche à changer la couleur de sa peaux définitivement. C'est assimilable au tatouage à propos duquel le Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui) a maudit la tatoueuse et la tatouée. Si le changement de couleur vise à enlever un défaut comme un bouton noir constituant une malformation, l'opération ne fait l'objet d'aucun inconvénient.»
Deuxièmement, si la peau est naturellement blanche puis se noircit accidentellement ou suite à une maladie ou pour une autre cause pareille, il ne me semble pas qu'il y ait un quelconque inconvénient à utiliser des crèmes ou d'autres produits licites pour rendre à la peau son apparence naturelle, cela ne pouvant pas être considéré comme une tentative de modifier la création d'Allah puisqu'il ne s'agit que d'enlever un défaut et non de modifier l'apparence naturelle..
Cependant, nous attirons l'attention de tous sur le fait qu'il ne convient pas qu'un homme se préoccupe de telles choses ou les entoure d'un soin particulier car cela conduit au gaspillage du temps et de l'argent dans un domaine qui n'apporte pas grand-chose. Elles peuvent même détourner l'individu de choses bien plus importantes et plus utiles. Il n'est pas normal que des hommes se préoccupent de toilette et d'opération de beauté. Ce qui est normal c'est qu'ils préoccupent des grandes affaires. N'avez-vous pas entendu la parole du poète:
«C'est à nous de tuer et de nous faire tuer
Et aux femmes de trainer leurs longues robes.»
http://islamqa.info/fr/174371
:
Certaines religions considèrent que la sexualité est marquée négativement ; la sexualité a comme objectif la procréation, et la contraception est en temps normal une mauvaise chose ; on peut ne pas être d'accord avec [ces religions], mais elles vont jusqu'au bout de leur logique.
D'un autre côté, l'Occident contemporain considère que la sexualité est une chose tout à fait normale, participant de la vie physique de l'humain, et qu'elle peut être vécue entre deux personnes consentantes, même dans le cadre d'une rencontre d'un soir ; on peut ne pas être d'accord avec cet aspect de la civilisation occidentale, mais celle-ci va également jusqu'au bout de sa logique.
Par contre, ce qu'on ne comprend pas en l'islam c'est qu'il considère que la sexualité n'est pas une chose marquée négativement mais tellement normale qu'on peut même avoir recours à des moyens contraceptifs et rechercher le seul plaisir sexuel et qu'on peut vivre sa sexualité pleinement. Tout cela est très beau, mais pourquoi l'islam ne permet-il cette sexualité que dans le cadre du mariage? Après tout, quelle différence y a-t-il vraiment entre une sexualité épanouie, vécue comme un don partagé de soi, dans le cadre d'une rencontre d'un soir, et la même sexualité épanouie, vécue elle aussi comme un don partagé de soi (puisque vous dites aussi qu'une femme ne peut être donnée en mariage contre son gré) dans le cadre du mariage qui n'est pas un sacrement car il peut être rompu par un divorce?!
la sexualité n'y est pas marquée négativement, elle peut être vécue pleinement et de façon épanouie, et il est un avis qui dit effectivement qu'on peut – à condition que ni l'objectif ni le moyen alors utilisé ne contredisent une règle de l'islam – avoir recours à une contraception (voir mon article concernant la contraception). Il est vrai aussi que cette sexualité doit être vécue dans le cadre du mariage, qui n'est pas un sacrement mais un contrat conclu entre deux personnes consentantes devant des témoins, qui peut, en cas de raison valable, être rompu. Quelle différence, me demandez-vous, entre une telle sexualité vécue dans le cadre du mariage et la sexualité totalement libre qu'autorise l'Occident ?
Dans l'éthique occidentale :
L'éthique occidentale est une éthique sécularisée. Le lien vertical – qui est un lien spirituel vis-à-vis de Dieu – a dû s'effacer de l'espace public pour permettre un lien transversal qui soit réellement basé sur l'équité ; ce lien transversal est donc désormais le seul digne d'attention (voir mon article : Pourquoi l'Occident a-t-il adopté la laïcité ?). Aussi, tout est permis ou presque dès qu'on ne fait ni directement ni indirectement du tort à quelqu'un d'autre. C'est ce qui explique qu'en matière de sexualité également, tout est permis ou presque dès lors : 1) que le ou la partenaire est consentant(e), 2) que l'on ne lui fasse pas de mal, 3) que l'on prend ses précautions pour ne pas transmettre de maladies, 4) et qu'on évite les grossesses causes de problèmes (quand les jeunes sont encore étudiants ou lycéens, etc.).
L'Occident fixe quand même un âge minimum pour qu'une jeune fille ait des relations intimes mêmes consenties : il s'agit de l'âge de 15 ans en France. En deçà de cet âge, le consentement de la jeune fille n'est pas considéré comme valable car la jeune fille est supposée n'avoir pas atteint suffisamment de maturité au moins sur le plan psychique pour consentir à des relations intimes : il s'agit, en clair, d'une protection de l'enfance, ce qui rejoint le point 2) : ne pas faire du mal à autrui.
Dans l'éthique musulmane :
L'éthique musulmane interdit elle aussi, bien entendu, les viols, le mal fait à sa partenaire, la volonté de transmettre des maladies. Mais elle interdit également les relations sexuelles hors mariage (auparavant il existait des esclaves : l'éthique musumane autorisait aussi les relations intimes de l'homme avec la femme-esclave qu'il possédait, à condition que celle-ci ne soit pas mariée à un autre). "(Les croyants,) ceux qui préservent leur sexe [de tout rapport] si ce n'est avec leur épouse ou ce que leur main possède [= femme-esclave non-mariée à quelqu'un d'autre]" (Coran 23/5-6). Nous n'allons parler ici que du mariage (vu que l'autre cas n'existe plus aujourd'hui, ce qui fait que la règle de la licité est inapplicable par rapport à ce point, pour cause de "fawât ul-mahall" : il s'agit du cas n° 1 dans notre article traitant de ce genre de cas). Le fait que l'islam ne considère pas que le seul consentement des deux partenaires soit suffisant s'explique par le fait que si l'éthique musulmane tient elle aussi compte du lien transversal, elle entend également et dans le même temps tenir compte du lien vertical – le lien spirituel avec Dieu. Or, certes, dans le cadre du mariage comme dans les rencontres d'un soir ou l'union passagère, l'homme et la femme vivent de façon consentie leur sexualité. Mais, parallèlement à ce point que mariage et fornication ont en commun, c'est par rapport à la spiritualité vécue comme un lien vivant avec Dieu qu'une différence essentielle existe entre eux.
Dans les rencontres d'un soir ou d'un weekend et dans l'union temporaire, l'objectif est unique : la satisfaction pure de l'instinct sexuel. Or, la nature humaine ne se résume pas à de la sexualité. Et une fois qu'on a rendu permises les relations sexuelles dans le cadre du simple consentement mutuel, sans besoin d'être mariés, rien n'empêche des êtres humains d'avoir comme objectif la recherche de toujours plus de plaisir sexuel avec de toujours nouveaux partenaires (voire même plusieurs à la fois). Il s'agit alors, clairement, de l'instinct vécu en excès car vécu sans prise en compte des autres aspects de la nature humaine. Or, si l'islam n'enseigne pas que vivre sa corporalité serait une entrave à la spiritualité, par contre il enseigne que l'excès dans la corporalité est une entrave à la spiritualité. Si on laisse son instinct dominer, on est en déséquilibre par rapport aux exigences de son âme. C'est bien pour exprimer cette réalité que le Prophète a dit : "Celui qui a des relations sexuelles hors du cadre voulu ne le fait pas en ayant la foi" (rapporté par al-Bukhârî, n° 6424). Bien évidemment, cela ne veut pas dire que le musulman qui le fait a complètement perdu la foi et quitté l'islam (Kitâb ul-îmân al-kabîr, Ibn Taymiyya, p. 283). Cela veut dire, comme l'a dit Ibn Abbâs, qu'au moment de commettre cet acte, il n'a pas "la lumière de la foi" (cité par al-Bukhârî, kitâb ul-hudûd, bâb n° 2). En effet, il s'agit d'un acte de pure recherche de la satisfaction de l'instinct, qui exprime un déséquilibre par rapport à la spiritualité (Hujjat ullâh il-bâligha, tome 1 p. 471).
Voilà pour les méfaits des relations extra-matrimoniales sur le lien vertical, avec Dieu. Mais même sur le plan transversal les méfaits sont là, discrets mais visibles pour qui y réfléchit. En premier sur les valeurs familiales, qui tendent à se diluer au profit de valeurs individualistes (puisqu'on n'a plus besoin de former un couple stable pour vivre sa sexualité). Et de nouvelles et curieuses formes de familles apparaissent : monoparentales, homosexuelles… au détriment des droits des enfants, qui ont besoin d'un cadre établi et de repères paternels et maternels pour se développer pleinement sur le plan affectif et psychologique. Une telle sexualité ne peut non plus ne pas avoir des répercussions sur l'échelle des valeurs de chaque individu. Elle appelle plus de liberté des mœurs, plus de libertés des corps, permet toujours plus d'appels à l'endroit des regards pour plus de libertés par rapport aux fidélités. Enfin, une telle sexualité se fait souvent aux détriments de… la femme. En effet, combien de femmes se plaignent d'avoir été d'abord séduites par un homme qui leur avait tout promis, puis, après avoir offert à celui-ci ce qu'il attendait d'elles, s'être vues jetées par lui, au profit d'une autre femme ! Et combien de femmes qui, suite à une relation non suffisamment protégée, sont tombées enceintes, se sont vues proposer par celui qui les avait séduites d'avorter. Combien de femmes, qui ont alors refusé de détruire l'être qu'elles portaient en elles, se sont vues être totalement abandonnées par celui qui avait dit les aimer du fond du cœur. Une femme n'est pourtant pas un kleenex qu'on jette après usage !
Sexualité sans cadre, sexualité sans sentiments, sexualité sans engagement, sexualité sans responsabilités. Jouissance d'une nuit suivie du gris de l'aube et de la journée, quand on se retrouve seul(e). Nouvelle quête pour trouver un nouveau moment de plaisir l'instant d'une nuit ou d'une fin de semaine. Avant, de nouveau, la solitude affective. "L'union des deux cœurs avant l'union des deux corps, comme cela se fait dans le mariage, n'est-elle pas chose bien meilleure que la seule union de deux corps lors de la fornication ?" (d'après Majmû' ul-fatâwâ, Ibn Taymiyya, tome 15 p. 362).
Dans le mariage, l'objectif de la satisfaction sexuelle est intégré à un cadre plus général : les deux personnes font non seulement un consentement mutuel mais font également l'engagement mutuel de vivre perpétuellement ensemble, de s'entraider, d'être responsables des conséquences de la relation sexuelle qu'ils vont avoir (naissance d'enfant) et d'élever ensemble cet ou ces enfant(s). Pour l'islam, le mariage n'est pas un sacrement mais un contrat d'un type particulier qui est convenu entre deux personnes consentantes devant des témoins, et qui peut être rompu ou résilié. Il n'est nullement obligatoire que ce contrat particulier soit conclu en présence d'un théologien ou d'un imam, ni même qu'il soit conclu dans une mosquée. Le mariage n'est que l'extériorisation de l'engagement et de la prise des responsabilités. Dès lors, dire que le mariage est le seul cadre où s'exprimera la sexualité entre un homme et une femme, c'est dire que cet homme et cette femme devront, avant de profiter chacun du corps de l'autre, s'engager et prendre leurs responsabilités. Il n'y a pas ici recherche de la satisfaction pure de l'instinct, il y a une recherche de la satisfaction de l'instinct qui est englobée dans un cadre de responsabilités et de solidarité. La différence avec la fornication (zinâ) est patente. Et elle explique pourquoi le Prophète (sur lui la paix) a dit que les relations sexuelles entre époux sont un acte rapportant récompense auprès de Dieu. A ses Compagnons qui s'en étonnaient, il dit que puisque celui qui le faisait dans l'interdit faisait un acte interdit, celui qui le faisait de la façon permise faisait un acte méritant récompense de la part de Dieu (rapporté par Muslim).
Par le contrat que constitue le mariage (devant être conclu devant deux témoins au minimum), l'homme témoigne de son engagement dans sa relation avec cette femme. Par le douaire (mahr), il témoigne de son affection pour la femme avec qui il est en train de se marier (le mahr est un présent – nihla, comme le dit le Coran 4/4) ; de même, l'homme témoigne ainsi de son engagement dans cette relation (qui n'est pas temporaire mais perpétuelle) ; enfin, en donnant ce présent, il montre qu'il va, conformément à ce que dit l'islam, continuer à dépenser de ses biens pour subvenir aux besoins de la femme qu'il va épouser, qui sera nourrie, logée, blanchie et soignée à ses frais à lui, même si elle possède des biens qui lui sont propres (cf. Fatâwâ mu'âssira, tome 2 pp. 343-345).
Ce cadre du mariage, Dieu l'a décrit comme étant un cadre où il y a engagement pour l'autre, où il y a amour et miséricorde. "Et parmi Ses signes il y a le fait qu'Il a créé pour vous, de vous-mêmes, des épouses afin que vous éprouviez la tranquillité auprès d'elles, et le fait qu'Il a mis entre vous de l'amour et de la miséricorde. Il y a en cela des preuves pour des gens qui réfléchissent" (Coran 30/21). "Et Dieu a créé pour vous, de vous-mêmes, des épouses, puis vous a donné par vos épouses des fils et des petits-fils, et vous a donné à manger des choses délicieuses" (Coran 16/72). "Et Il est Celui qui a créé à partir de l'eau une espèce humaine, puis lui a donné une filiation et un lien de mariage…" (Coran 25/54
Le divorce est possible en islam ; mais sachez qu'au moment où les deux personnes se marient, elles font un contrat prévu normalement pour durer de façon perpétuelle. C'est bien pourquoi le mariage explicitement conclu avec une durée temporaire ("nous nous marions pour un an") a été strictement interdit par le Prophète en l'an 8 de l'hégire (rapporté par Muslim, n° 1406). De même, comme Shâh Waliyyullâh l'a écrit, si deux personnes ont recours au mariage à durée officiellement perpétuelle mais, dans leur cœur, ont comme seul objectif de profiter d'un nouveau partenaire pendant quelque temps et de divorcer juste après, alors certes elles respectent la forme du cadre juridique voulu, mais sur le plan spirituel – donc entre elles et Dieu – il n'y a pas de différence entre elles et les personnes qui vivent leur sexualité sans avoir du tout recours au mariage (Hujjat ullâh il-bâligha, tome 1 p. 367). Et c'est encore pourquoi certes, le divorce est entièrement possible, mais il est perçu comme le dernier recours, quand la vie commune n'est plus possible. Cela ressort de ce qu'ont écrit Ibn Taymiyya, Ibn Hajar et Shâh Waliyyullâh ; cliquez ici pour lire mon article au sujet du divorce.
(Les autres explications, données plus haut, sont inspirées de Hujjat ullâh il-bâligha, tome 2 pp. 341-342 et tome 1 p. 319.)
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Différentes façons de percevoir la sexualité :
En résumé, il y a différentes façons de percevoir la sexualité :
A) Soit on dit qu'il s'agit d'une chose marquée négativement, d'un vestige animal dans l'être de l'homme, juste tolérée pour que l'espèce humaine se reproduise. C'est la posture de certaines religions, comme vous l'avez souligné.
B) Soit on dit qu'il s'agit de quelque chose de naturel et que les êtres humains peuvent la vivre de façon épanouie. Ce cas B peut ensuite lui-même être perçu de deux façons différentes :
B.1) soit on dit que la sexualité épanouie c'est une sexualité sans frein et sans limites, et on confond alors liberté et permissivité, de même qu'on perçoit la liberté comme étant le fait de réussir à reculer le plus possible les normes et les limites. C'est la posture de l'Occident contemporain ;
B.2) soit on dit que la sexualité permissive est en excès par rapport aux autres aspects de la nature humaine, et que la sexualité épanouie ne doit pas empêcher les autres aspects de la nature humaine – dont la spiritualité – d'être épanouis ; pour cela, cette sexualité doit être vécue dans un cadre d'engagement et de responsabilités : celui qu'exprime le mariage, qui n'est qu'un contrat en islam. A l'intérieur de ce cadre, la sexualité est libre dans la mesure où, si elle doit respecter certaines limites, elle ne dépend pas de formes imposées une fois pour toutes mais est laissée à la discrétion et à l'imagination des deux partenaires (lire notre article sur le sujet). C'est là la posture de l'islam.
http://www.maison-islam.com/articles/?p=285
La société actuelle et ce qu’elle offre comme confort a relégué loin, très loin derrière les notions de famine en occident. La malnutrition étant généralement constatée sur des populations qui souffrent de carences alimentaires, on appliquerait plutôt le terme de malbouffe à nos sociétés qui tournent à plein régime aux graisses et autres sucreries. Quant à notre exemple à tous, le Prophète (prière et salut sur lui), il vivait dans une époque où la faim était fréquente, à tel point même que Nu’man Ibn Bashir (qu’Allah l’agréé) disait :
« J’ai bien vu le Prophète (prière et salut sur lui) ne disposant pas même de dattes de mauvaises qualité pour remplir son ventre ». Authentique par Mouslim
Malgré tout, le messager de Dieu (prière et salut sur lui) avait cette attitude de reconnaissance qui fait tant défaut à certains d’entre nous. Humain comme il l’était, il lui arrivait comme nous d’avoir ses préférences culinaires. En revanche, il ne grimaçait pas lorsqu’on lui proposait une nourriture qui l’incommodait. C’est entre autres, ce qui ressort de ce hadith authentique rapporté par Al Bokhari et Mouslim, dans lequel Abu Horaira (qu’Allah l’agréé) disait que :
« Le messager de Dieu (prière et salut sur lui) n'a jamais dit du mal d'un repas. S'il lui plaisait, il le mangeait, sinon, il le laissait »
Parfois, il lui arrivait de se justifier devant ses hôtes en leur disant :
« Je n'en ai pas envie » ou « il ne suscite pas mon appétit ». (Authentique par Al Bokhari et Mouslim)
Aujourd’hui, en membres de jurys travaillant au sein de concours gastronomiques, il ne se fait pas un endroit sur terre où après un repas, on lance quelques critiques sur ce qu’on a mangé. Voilà que la Sunna du Prophète (prière et salut sur lui) est bien loin derrière, voire même incomprise par ceux qui considèreraient que l’époque de confort actuel et de luxe, légitime quelques avis démocratiques sur nos repas qu’on a payé avec notre argent !
Seulement, l’attitude de notre bien-aimé (prière et salut sur lui), tel que l’ont rappelé certains savants à l’image d’Ibn Hajar Al ‘Asqalani par exemple, s’inscrivait dans le cadre de la bienséance et des bonnes moeurs. En effet, les critiques de plats peuvent contrarier ceux qui se sont donnés du mal dans leur préparation. Il est en effet bien plus facile de se croiser les bras à attendre qu’une personne nous fassent littéralement notre assiette et de critiquer acerbement les réalisations de certain(e)s, plutôt que de retrousser ses manches et de préparer soi-même ses propres repas, à propos desquels nous n’aurions pas aimé qu’on les vilipende. Le messager de Dieu (prière et salut sur lui) faisait en effet preuve d’une rare excellence dans son comportement. Il anticipait la polémique et les effets de la stigmatisation.
Ainsi, la Sunna éduque l’individu à faire preuve de suffisance et de reconnaissance envers Dieu et ce qu’Il nous octroie, là où à quelques milliers de kilomètres de nous, des milliers de personnes ne trouvent rien à avaler, là où certains adultes ne pèsent pas plus de 30 kilos. Il serait temps de faire preuve de gratitude dans notre comportement, et cela se traduirait inéluctablement par une abstention et une action. La première prend forme dans le fait de s’interdire la critique de nourriture, tel que le faisait jadis notre exemple (prière et salut sur lui) ; quant à la seconde, elle voit le serviteur louer Allah pour ce repas qu’Il lui a gracieusement offert.
Cela est une exhortation pour qui veut suivre la Sunna du Prophète (prière et salut sur lui), avec tout ce que cela apporte comme mérites, récompense et Puisse Allah nous rendre davantage reconnaissants !
http://www.sous-missions.com/articles/sunane-delaissees/lorsqu-un-plat-ne-nous-plait-pas/
1. Par islamiates le 02/07/2024
Salam Les sourates sont données à titre d'exemple. Merci pour votre réactivité