"(L'islam) a substitué l'homme au moine. Il apporte l'espoir à l'esclave, la fraternité à l'humanité, et dévoile la quintessence de la nature humaine ".
Canon Taylor
Conférence au Church Congress de Wolverhampton, le 7 octobre 1887.
Texte cité par Arnold dans "The Preaching of Islam" pages 71,72.
"Une des plus belles aspirations de l'islam est la justice. En lisant le Coran, j'y rencontre une doctrine de vie dynamique, non pas des éthiques mystiques, mais une éthique pratique pour mener à bien une vie quotidienne, adaptable au monde entier".
Sarojini Naidu
Conférences sur "The Ideals of Islam" voir "Speeches and Writings of Sarojini Naidu", Madras, 1918, p. 167.
Quel est le jugement de l’Islam sur la pratique de jeux ou de sports dangereux tels que marcher sur une corde suspendue à une grande hauteur, sauter de grandes hauteurs et rester dans une cage avec des serpents ?
De la même manière que la Charia a ordonné au musulman de s’occupe de son corps, elle lui interdit de lui faire subir toute sorte de mauvais traitement. Le prophète (bénédiction et salut soient sur lui.) a dit : « ne faites pas de mal à quelqu’un ou à vous même ». ( rapporté par Ibn Madja dans « Al-Ahkaam »/2332, Ahmad /2719 et Malick/1234).
D’autres savants ont également abordé la question de la position de l’Islam sur les jeux dangereux.
L’auteur de « ad-Dour Al-Moukhtar » dit que selon l’école hanafite (…tout jeu dangereux est également autorisé à toute personne habile qui est à même de garantir sa propre sécurité ; et dans ce cas, il est permis d’y assister). Voir « ad-Dour Al-Moukhtar » 6/404.
Il a par ailleurs posé pour cela trois conditions :
La première condition : l’habilité, le talent et la parfaite maîtrise de ces genres de jeux.Cependant ces qualités ne peuvent être acquises que par la constance dans les exercices, les entraînements et les répétitions. Mais, si ces entraînements impliquent le non-respect d’une obligation ou la négligence d’une tradition du prophète (bénédiction et salut soient sur lui) ou d’une recommandation, leur interdiction est largement recommandée. En revanche, certains défendent leur caractère licite ainsi que la permission d’y assister s’ils peuvent se faire dans le respect de toute obligation, tradition prophétique ou recommandation.
La deuxième condition : Le joueur doit être sûr de pouvoir garantir sa propre sécurité. S’il pense ne pas pouvoir garantir sa propre sécurité ou s’il en doute, le jeu est dans ce cas interdit, car en s’y adonnant, il court à sa propre perte. Ce qu’Allah nous a interdit dans son propos : « Et dépensez dans le sentier d' Allah. Et ne vous jetez pas par vos propres mains dans la destruction. Et faites le bien. Car Allah aime les bienfaisants. » ( Coran , 2 :195).
La troisième condition : Le jeu ne doit pas avoir pour objet l’argent. En effet, il est interdit de faire des paris dans ces genres de jeu ; parce que pouvant être considéré comme étant de l’escroquerie pure et simple. Voir « Boughyatoul Mouchtaq fi Houkmi al-lahwi wal lah’ibi was sibaaq : 156-157 »
J’estime à mon niveau qu’on devrait ajouter à ces conditions l’obligation de ne pratiquer ces jeux qu’aux jours de joie et de gaieté, cela d’autant plus que les arguments avancés pour établir ces conditions sont fondés sur certains récits du Hadith concernant le jeu des Habacha et qui n’était pratiqué que pendant les jours de fête. Il faut signaler dans ce cas que tous les moments de joie et de gaieté sont considérés comme des jours de fête.
La séparation entre les hommes et les femmes, la couverture des parties intimes des joueurs et l’interdiction des jeux de magie sont également d’autres conditions à remplir pour que le jeu soit licite.
Voir l’ouvrage de Cheikh Mouhamed ibn Salih al Outhaymin
http://islamqa.info/fr/3895
La prière aux morts est une obligation communautaire à observer au profit toute personne qui meurt apparemment musulmane, fût il l'auteur de péchés majeurs.
An-Nawawi (Puisse Allah lui accorder sa miséricorde) dit: «la prière faite aux morts est pour nous l'objet d'un consensus sans contestation.» Al-Madjmou',5/167.
Aucun musulman ne fait l'objet d'une exception selon les arguments religieux, sauf le martyrs tombé au cours d'une bataille.
Ibn al-Qayyim (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) dit: « le martyr tombé au cours d'une bataille n'a besoin qu'on lui fasse la prière aux morts car le Messager d'Allah (Bénédiction et salut soient sur lui) n'a pas fait cette prière pour les martyrs tombés à Ouhoud. On ne sache pas qu'il l'ait fait pour les autres martyrs tombés au cours de ses expéditions. Il en était de même pour ses califes bien guidés et leurs successeurs.» Extrait de zad al-Maad,3/217. Voir la réponse donnée à la question n° 140012.
Quant à l'enfant avorté avant l'âge de quatre mois, on ne lui fait pas cette prière puisqu'il n'est pas un être humain achevé et n'est pas doté d'une âme. Si l'avortement a lieu après quatre mois de grossesse, on lui fait la prière.
Les ulémas de la Commission Permanente disent: «si le fœtus est avorté avant quatre mois de grossesse, on ne lui fait pas la toilette mortuaire ni la prière aux morts. On ne lui donne pas un nom et ne lui fait pas un baptême car il n'a pas été doté d'une âme.«» Extrait des Fatwa de la Commission Permanente ,8/408.
Il y a des personnes dont la situation peut ne pas être claire pour certains; dès lors on les prend pour des musulmans et on leur fait la prière aux morts alors qu'en réalité ils ne le sont pas. C'est le cas de l'apostasié et de l'hypocrite.
Cheikh Ibn Outhaymine (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) dit: « l'apostasié, quelle soit la forme que revêt son apostat, ne sera pas traité comme le mécréant de naissance. On doit l'inviter à retourner à l'islam. S'il l'accepte, tant mieux. S'il le refuse, on l'exécute en tant que mécréant et on ne l'enterre pas avec les musulmans et on ne lui fait pas la prière aux morts.«» Extrait de Fatwa nouroune ala ad-darb,14/6.
Quant à l'hypocrite, c'est celui qui dissimule la mécréance et affiche l'islam. Quand on constate que quelqu'un est hypocrite, on ne lui fait pas la prière aux morts. A ce propos le Très haut dit: «*** » (Coran,9:84).
Cheikh al-islam (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) dit: «Quand on sait quelqu'un hypocrite, il n'est pas permis de lui faire la prière aux morts ni de solliciter le pardon pour lui. Quand on ne sait pas une personne hypocrite, on lui fiat cette prière. Si une personne déterminée sait qu'une telle personne est un hypocrite, il ne lui fait pas la prière en question. Seul celui qui ne la sait pas hypocrite peut lui faire ladite prière.
Omar ne faisait pas la prière aux morts pour tout défunt qui n'en bénéficiait pas de la part de Houdhayfah car ce dernier a connu au cours de l'expédition de Tabouk les hypocrites qui avaient décidé d'assassiner le Messager d'Allah (Bénédiction et salut soient sur lui). Extrait de Mihadj as-Sunna, 5/160.
Allah le sait mieux.
http://islamqa.info/fr/153492
Nombreux sont les hadiths où le Prophète () exhorte le musulman à manger du produit du travail de ses mains et à éviter par fierté de tendre sa main et de solliciter l’assistance des autres.
De manière générale, la règle de base veut que les traditions et les us et coutumes suivent la Charia islamique et soient en concordance avec cette dernière. Par contre, si elles ne sont pas en accord avec la Charia islamique, il est alors obligatoire de les délaisser et de les remplacer par ce que la Charia prescrit, car notre religion islamique est une grande religion parfaite et complète, répondant à toutes les exigences de la vie et résolvant tous les problèmes. Donc, lorsque les us et coutumes s'opposent à notre religion, il faut les abandonner et les rejeter.
Par contre, lorsque les us et coutumes (qui sont ce que les gens ont l'habitude de faire) ne s'opposent pas à la Charia, l'Islam les prend alors en considération. Une des règles jurisprudentielles unanimement reconnue est : La coutume fait office de loi. Le fondement de cette règle provient de la parole d'Allah, exalté soit-Il, (sens du verset) : « Accepte ce qu'on t'offre de raisonnable, commande ce qui est convenable et éloigne-toi des ignorants. » (Coran 7/199)
Par contre, s'il s'agit du racisme, qui est l'intolérance raciale et le fait de considérer que sa propre origine est meilleure que celle d'un autre alors, il s'agit là d'une voie du diable qui a dit, comme Allah, exalté soit-Il, le rapporte (sens du verset) : « […] Il répondit : "Je suis meilleur que lui : Tu m'as créé de feu, alors que Tu l'as créé d'argile." » (Coran 7/12) C'est également une chose héritée de l'époque préislamique et que l'Islam a réprouvé. En effet, l'Islam met en garde contre le fait de se vanter de son origine ou de baser sa relation avec les gens sur cela. Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) :
« Ô hommes ! Nous vous avons créés d'un mâle et d'une femelle, et Nous avons fait de vous des nations et des tribus, pour que vous vous entre-connaissiez. Le plus noble d'entre vous, auprès d'Allah, est le plus pieux. Allah est certes Omniscient et Grand-Connaisseur. » (Coran 49/13)
Abû Hurayra, qu'Allah soit satisfait de lui, a rapporté que le Prophète () a dit :
« Ô gens ! Allah vous a débarrassé de l’orgueil et de la fierté des ancêtres de l'époque préislamique. Il existe deux types d’hommes : un croyant pieux et un pervers voué au malheur. Vous êtes tous des fils d'Adam et Adam a été créé de poussière. Que ceux qui se vantent d'ancêtres qui ne sont rien d'autre que le combustible de la Géhenne cessent de le faire ; sinon, ils seront plus méprisables auprès d’Allah que le scarabée qui pousse les excréments avec son nez. » (Abû Dâwûd)
http://www.islamweb.net/frh/index.php?page=showfatwa&FatwaId=253636
par le Dr. Abdulaziz Othman Altwaijri
Directeur Général de l'ISESCO
L’éducation politique découle de l’essence même de la religion islamique et fait partie intégrante des principes constitutifs et des finalités de la Charia. En effet, l’islam inscrit l’éducation islamique au cœur de sa philosophie, de son dispositif réglementaire et de ses enseignements spirituels. Elle est, de ce fait, une composante fondamentale du système de valeurs autour duquel s’organise la Charia islamique, dont l’application des principes oriente et l’individu et la communauté sur la voie du salut.
Compte tenu la largeur de ses vues et de son approche qui font de lui un modèle de vie complet, l’islam inclut évidemment la notion d’éducation islamique et en fait une articulation majeure de sa conception générale de l’éducation. Il serait, donc, aberrant de faire une quelconque distinction entre l’éducation politique, l’éducation morale islamique, l’éducation de l’individu et celle de la société. Car ces notions se rejoignent dans le cadre de l’unité de l’approche islamique et de son appréhension globale de la vie des hommes, des communautés et de l’univers.
Partant de cette interdépendance qui lie les uns aux autres les principes de l’éducation en islam, la théorie politique a été structurée sur les valeurs éternelles de l’islam, dont on peut énumérer quelques unes se rattachant au volet de la politique :
A) L’islam, qui est à la fois une croyance et une charia (dispositif légal et réglementaire), règle les détails de la vie spirituelle et matérielle. Il est foi et action, éthique et conduite. Il a établi les règles générales qui embrassent tous les volets de la vie. De ce fait, l’islam rejette l’adage qui “rend à Dieu ce qui est à Dieu, et à César ce qui est à César ”, considérant que c’est là un principe qui heurte l’essence même de la religion islamique qui érige Dieu en principe absolu de cet univers. Hommes, vie et univers sont la propriété incontestée de Dieu.
B) L’islam n’a pas abandonné la vie dans l’ici-bas à l’anarchie et n’a pas laissé la communauté des hommes sans des règles qui régissent leur vie et confortent les fondements de la vie communautaire. Il a, en effet, veillé à l’organisation des relations sociales au sein de la famille, de la communauté et de la société. C’est dans cet esprit que le prophète Mohammed, paix et salut soient sur lui, a assis les piliers de la première société musulmane. Ainsi naquit le premier Etat islamique, avec pour constitution les commandements du saint Coran d’abord, puis les règles générales puisées dans la révélation faite au prophète -paix et salut soient sur lui- et les enseignements tirés de la vie de tous les jours et de l’expérience née de la prime genèse de la société islamique. Investi de plusieurs pouvoirs politique, administratif, financier et judiciaire, le prophète a été, outre sa mission d’envoyé de Dieu, le fondateur et le chef de l’Etat islamique. C’est ainsi que le premier Etat islamique de Médine est resté toujours un modèle à suivre pour les musulmans au fil des âges.
C) Bien que dépositaire d’un système de vie global, l’islam n’en a pas pour autant proposé des règles précises et détaillées du mode de gouvernement de l’Etat et de son dispositif économique, social et administratif. Il s’est suffi à décréter les principes généraux, les dispositions légales et les orientations, dont l’observation mène tout droit au salut et à la félicité dans le monde de l’ici-bas et de l’au-delà. De fait, l’islam a garanti à l’homme la liberté de pensée qui lui permet de construire des théories et d’imaginer des plans d’action pour la gestion de sa vie et des affaires de l’Etat et de la société, en conformité avec les prescriptions générales de la religion. C’est là une forme d’hommage que l’islam rend à l’homme en lui donnant toute la latitude de déployer son imagination et sa créativité et de prendre en considération les particularités de son temps et l’importance de ses ressources propres.
Le prophète -paix et salut soient sur lui- a su jeter les bases d’une société unifiée et chapeautée par un Etat unifié. Le système de gouvernement qu’il a mis en place a été servi de plate-forme aux gouvernements qui lui avaient succédé. En s’inspirant toujours de ce modèle pionnier. Ses califes ont mis sur pied d’autres matrices politiques pour le compléter. L’expérience de la gestion des affaires de l’Etat s’agrandissait alors au fil du temps pour donner enfin lieu à la théorie politique islamique.
D) L’approche islamique de la vie se caractérise par sa flexibilité qui est en harmonie avec l’essence humaine. C’est pourquoi l’islam s’est gardé d’imposer aux hommes un système figé pour la gestion des affaires générales et d’imposer un canevas de gouvernement réducteur. En se défendant également de constituer des règles immuables pour l’organisation des Etats et des gouvernements, il s’est suffi à instaurer un “cadre général” de la société ou un “système général” de l’appareil d’Etat. Ces deux schémas s’inspirent des principes intangibles de la charia islamique, puisés dans le saint Coran et la Sunna avérée du prophète. Il s’agit en l’occurrence de la justice, de la choura (concertation) et de l’égalité dans l’exercice des droits et l’accomplissement des devoirs. Dans le même ordre d’idées, l’islam a laissé aux hommes toute la latitude de régler leur conduite en fonction des intérêts des individus et de la communauté et à la lumière de ces principes génériques.
Aussi, le système de gouvernement islamique repose-t-il sur un dispositif de principes fondateurs qui sont loin d’être figés. Il marque ainsi son exception par rapport aux régimes totalitaires qui confisquent aux citoyens le droit à la créativité en matière de politique et au façonnement de leur devenir et des règles de vie.
C’est pour cela que la pensée politique islamique doit être vivace et évolutive pour pouvoir s’adapter aux changements du temps, tout en s’inspirant du cadre général islamique.
Parce qu’elle découle de cette matrice de principes, la conception islamique de la politique, qui vise l’instauration de la justice au sein des sociétés islamiques, est empreinte d’humanisme, d’ouverture et de flexibilité. Elle se caractérise aussi par sa capacité à se renouveler en permanence et à suivre les évolutions qui rythment la vie sur terre.
Nombreux sont les Oulémas et les intellectuels musulmans intéressés à l’élaboration théorique de la doctrine politique islamique, qui se sont accordés à désigner cette doctrine par le vocable de “politique religieuse”. Une telle appellation montre que cette doctrine est mise au service des intérêts des individus et du pays tant dans le monde de l’ici-bas que dans l’au-delà. Ils ont énoncé le principe selon lequel cette politique religieuse se conçoit en fonction de l’intérêt général. Certains docteurs de loi religieuse musulmane sont même allés jusqu’à ériger la théorie des “intérêts courants” en source de la réglementation religieuse, en ce sens que la loi de Dieu consacre de tout principe qui permet de préserver les intérêts de la Oumma. Autrement dit, c’est l’intérêt qui détermine l’œuvre de législation en matière de gestion politique. Ceci est d’autant plus vrai que ce principe fondateur procède d’une approche qui prend en considération les valeurs humanistes et les réalités existantes, loin de tout figement.
L’élaboration des fondements islamiques de la pensée politique se retrouvent dans une littérature abondante qui est l’œuvre de savants arabes et musulmans. Une œuvre qui a été conduite bien avant la naissance du mouvement de pensée qui a abordé la problématique politique en Europe, en tant que discipline faisant partie des sciences humaines. Citons de ces œuvres le traité d’Ibn Qotayba intitulé “Al-Imama wa Siyassa”, “Al-Ahkam Assoltaniyya” de son auteur Al-Mawardi, “Al-Ahkam Assoltaniyya” de Ibn Yaali Al-Firae, “la politique religieuse fi Islah Arrai wa Arraiyya” d’Ibn Quayyim Al-Jouziyya, “Siraj Al-Molouk” de Tartouchi, “Attibr Almasbouk fi Nassihat Al-Molouk” d’Al-Ghazali, “Al-Fakhri fi Al-Adab Assoltaniyya” d’Ibn Attaktouki et“Badai Assilk fi Tabaie Al-Molk” d’Ibn Al-Azrak. Quant à Ibn Khaldoun, il a inclus dans son Introduction des réflexions profondes et pénétrantes sur la politique, selon une approche scientifique empreinte de rigueur et de clairvoyance. C’est d’ailleurs cette doctrine politique qui lui a valu de compter parmi les plus éminents précurseurs de la pensée politique, sociale et architecturale du monde entier.
En sus de cette littérature particulièrement abondante, la pensée politique islamique a recouvert une multitude de courants et de doctrines, notamment ceux ayant trait à la question du califat et des critères de choix du chef de l’Etat, ainsi qu’à d’autres problématiques connexes qui ont fait l’objet de nombreuses polémiques. De notre part, nous appréhendons cette grande diversité qui a marqué l’histoire de la pensée politique islamique dans une optique diamétralement opposée à celle que préconisent la plupart des chercheurs contemporains, qu’ils soient arabes ou orientalistes. En effet, nous estimons que la différence d’opinions en matière de politique, responsable de la diversité des approches politiques islamiques, témoigne de la vitalité et de la fraîcheur du système islamique. C’est l’expression patente du génie musulman et du dynamisme de la société islamique et la négation du figement et de la résistance au progrès intellectuel.
Il est souhaitable d’énoncer dans le détail les principes et les règles du gouvernement et de la pratique politique qui ont présidé à l’instauration du premier Etat islamique, du temps du prophète. Pour cela, il convient de citer un certain nombre d’orientalistes, notamment des orientalistes allemands qui ont émis des jugements équitables à ce sujet.
Ainsi, Dr V. Fitzgerald a dit:
“Non seulement l’islam est une religion mais aussi un système politique. Même si vers la fin du vingt et unième siècle les voix de certains musulmans prétendument modernistes se sont élevées pour prêcher la séparation des deux volets, l’islam n’en reste pas moins fondé sur l’intime corrélation de la politique et de la religion, qu’il serait aberrant de dissocier”. Plusieurs d’entre eux ont fini par désavouer leurs prétentions.
M. C.A. Nallino affirme à son tour:
“ Mohammed a fondé une religion et un Etat qui se sont toujours chevauchés de son vivant ”.
Quant au Dr Shacht, il soutient :
“Plus qu’une religion, l’islam propose des théories juridiques et politiques. C’est somme toute un système complet qui englobe, en sus de la culture, religion et politique”.
Pour sa part, M.R. Strothmann affirme :
“L’islam est un fait religieux parce qu’il a été fondé par un prophète qui s’est distingué par sa sagesse en tant que politique (ou comme chef d’Etat).”
Et M. D.B. Macdonald, d’affirmer à son tour:
“Ici,-je veux dire à Médine-, le premier Etat islamique a vu le jour et la législation islamique était née”.
Pour sa part, Sir T. Arnold affirme:
“Le prophète était à la fois chef spirituel et chef d’Etat”.
A son tour, M. E. Gibb avance ce qui suit:
“Lorsque qu’il parut évident que l’islam n’était pas qu’un simple réceptacle de prescriptions religieuses destinées à l’individu, mais un système complet qui appelle la mise en place d’une société indépendant dotée de son propre mode de gouvernement, de ses propres lois et ses systèmes endogènes.”
Ce sont là autant de témoignages qui émanant d’éminents penseurs de l’Occident et qui attestent que l’islam est à la foi un système politique et une matrice religieuse. Il ne peut y avoir d’Etat sans théorie politique qui prenne forme dans la réalité et sans principes constitutionnels et sans éducation politique à laquelle les individus sont initiés au sein de la société.
1. Par islamiates le 02/07/2024
Salam Les sourates sont données à titre d'exemple. Merci pour votre réactivité