"(L'islam) a substitué l'homme au moine. Il apporte l'espoir à l'esclave, la fraternité à l'humanité, et dévoile la quintessence de la nature humaine ".
Canon Taylor
Conférence au Church Congress de Wolverhampton, le 7 octobre 1887.
Texte cité par Arnold dans "The Preaching of Islam" pages 71,72.
"Une des plus belles aspirations de l'islam est la justice. En lisant le Coran, j'y rencontre une doctrine de vie dynamique, non pas des éthiques mystiques, mais une éthique pratique pour mener à bien une vie quotidienne, adaptable au monde entier".
Sarojini Naidu
Conférences sur "The Ideals of Islam" voir "Speeches and Writings of Sarojini Naidu", Madras, 1918, p. 167.
Le travail sur soi-même, de même que le rappel fait à sa famille et à ses frères et sœurs musulmans, ne sauraient consister en le simple fait d'édicter un grand nombre d'obligations et d'interdits. La révélation a choisi la voie de la formation formation des cœurs, de l'éducation, du pragmatisme et de la patience, et c'est cette voie qu'il nous faut suivre, aujourd'hui encore, pour vivre l'islam et faire le rappel de ses enseignements.
Aïcha, épouse du Prophète (sur lui la paix), raconte ainsi : "Parmi les premiers passages coraniques à avoir été révélés se trouve une sourate parmi les sourates mufassal, dans laquelle il est question du Paradis et de l'Enfer. C'est ensuite, lorsque les hommes furent retournés à l'islam, que le licite et l'illicite furent révélés. Si dès le début Dieu avait révélé : "Ne buvez plus d'alcool", les hommes auraient dit : "Nous ne le délaisserons jamais !". Si dès le début Dieu avait révélé : "Ne commettez plus l'adultère !", les hommes auraient dit : "Nous ne la délaisserons jamais !"…" (al-Bukhârî, 4707). Jundub ibn Abdillâh raconte lui aussi la même expérience, vécue en la compagnie du Prophète : "Nous étions, jeunes hommes, auprès du Prophète. Nous apprîmes alors la foi avant d'apprendre le Coran [= les lois coraniques]. Puis nous apprîmes le Coran, ce qui fit augmenter notre foi" (Ibn Mâja, 61) (cliquez ici pour découvrir ce que JUndub a désigné ici par le mot "foi").
En sus de la foi en l'existence, l'unicité et les noms et attributs de Dieu, en le jour dernier, etc., les Compagnons du Prophète apprirent aussi la morale : les devoirs et les interdits fondamentaux (Al-Muwâfaqât 2/93-94).
Ce n'est qu'après ce profond travail sur les cœurs que la révélation s'est mise à édicter obligations et interdits détaillés.
Et même ici, elle a choisi la voie du pragmatisme. Le texte coranique témoigne ainsi, aujourd'hui encore, de la patiente progression et de la pédagogie qui furent les siennes dans la mise en place de l'interdiction : l'exemple bien connu de la législation relative à l'alcool l'illustre parfaitement, puisqu'il montre une progression s'étendant sur une période de nombreuses années et comportant plusieurs étapes intermédiaires avant l'interdiction complète, survenue seulement, d'après un avis, en l'an 8 de l'hégire (Fat'h ul-bârî, 8/353), soit quelques... 18 années après le début de la prédication publique du Prophète. Et lorsque cette interdiction complète fut révélée, les musulmans étaient prêts à accueillir celle-ci au point que Anas ibn Mâlik raconte : "J'étais en train de verser à boire chez Abû Tal'ha, et à l'époque l'alcool que les gens buvaient était un alcool de datte. Le Prophète dépêcha une personne pour annoncer : "L'alcool a été interdit". (En entendant cela,) Abû Tal'ha me dit : "Va verser l'alcool dehors". Je sortis le faire. Il coula dans les ruelles de Médine…" (al-Bukhârî, 2332, Muslim, 1980). Les cœurs ayant été formés, une législation de ce genre ne pouvait en effet qu'être bien accueillie.
Aujourd'hui encore, il faut donc, d'une part, ne pas oublier le travail primordial sur la profondeur et l'intensité de la foi, et, d'autre part, comprendre les priorités (awlawiyya) par rapport à la situation d'un lieu donné, à un moment donné, pour rappeler graduellement obligations (wâjibât) et interdits (manhiyyât).
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A) Une objection formulée par certains frères et sœurs :
On entend parfois objecter à cela que cette progressivité était possible à l'époque où la révélation, elle-même graduelle, se faisait au Prophète (sur lui la paix), mais qu'aujourd'hui, l'ensemble des préceptes (et donc les obligations et les interdictions) ayant été donné et la révélation ne se faisant plus, nul ne peut plus déclarer permis ce que Dieu a déjà interdit.
En fait la réalité est plus nuancée :
– déjà il est certaines obligations (et certaines interdictions) dont le caractère même dépend du contexte dans lequel les musulmans vivent, en correspondance étroite avec les différentes situations (dawr makkî / dawr habashî / dawr madanî) que le Prophète et/ou ses Compagnons ont connues (lire à ce sujet notre article Comprendre les différences de situation) : pour les musulmans qui se trouvent dans une situation comparable à celle du Prophète quand il était à la Mecque, de nouveau l'action n'est pas instituée (mashrû') ;
– ensuite, s'il est certain qu'il est d'autres obligations et interdits qui sont aujourd'hui applicables même s'ils ont été révélés vers la fin de la mission du Prophète, ce qu'il faut comprendre c'est que personne ne remet en cause leur caractère (obligatoire ou interdit), celui-ci étant désormais définitivement établi : nous parlons seulement de la nécessité de respecter la progressivité dans le rappel (da'wa) de ces règles et dans le fait de les faire appliquer concrètement à l'échelle de la société (tanfîdh)...
A.a) La progressivité dans le rappel des règles :
C'est bien là ce que le Prophète (sur lui la paix) avait enseigné à Mu'âdh quand il l'avait envoyé au Yémen : il l'avait fait vers la fin de sa mission, quand la plupart des obligations et des interdictions de l'islam étaient déjà révélées ; et pourtant il lui avait bien recommandé d'être progressif lorsqu'il informerait ceux qui se convertiraient à l'islam des obligations leur incombant ; il lui avait dit : "Tu vas te rendre auprès de Gens du Livre. Que la première chose à laquelle tu les invites soit l'adoration de Dieu. Lorsqu'ils connaîtront Dieu, informe-les que Dieu a rendu obligatoires cinq prières dans la journée et la nuit. Lorsqu'ils feront cela, informe-les que Dieu a rendu obligatoire sur eux une aumône qui sera prise de leurs riches et donnée à leurs pauvres…" (al-Bukhârî, 1425, Muslim, 19, etc.). An-Nawawî écrit en commentaire : "...Le Prophète (sur lui la paix) a enseigné une progression dans l'invitation, commençant par le plus important, et ainsi de suite. Ne vois-tu pas qu'il a parlé d'abord de la prière puis de l'aumône, alors que personne n'a jamais dit qu'(après l'acceptation de l'islam) la prière devenait obligatoire mais non pas l'aumône ?" (Shar'hu Muslim, 1/198).
Au mois de ramadan de l'an 9 de l'hégire, une délégation de la tribu Thaqîf, qui avait auparavant combattu les musulmans, se rendit à Médine rencontrer le Prophète et embrasser l'islam. Parmi les choses qu'ils demandèrent au Prophète, il y avait que pendant trois années encore on ne fasse rien à leur temple dédié à leur idole al-Lât. Le Prophète refusa. Ils demandèrent qu'on le leur laisse deux années encore. Le Prophète refusa. Ils demandèrent une année. Le Prophète refusa. Ils finirent par demander qu'on le leur laisse un mois. Le Prophète refusa de s'engager à le laisser subsister pendant un laps de temps défini ("abâ 'alayhim an yada'ahâ shay'an mussamman"). Ils demandèrent que ce ne soit pas eux qui soient chargés de briser leurs idoles et qu'ils n'accomplissent pas les cinq prières quotidiennes. Le Prophète répondit : "Pour ce qui est du fait de briser vos idoles par vos mains mêmes, nous vous en déchargerons. (Mais) pour ce qui est de la prière : il n'y a pas de bien dans une religion dans laquelle il n'y a pas de prière" (Zâd ul-ma'âd 3/498-500). Ils demandèrent aussi qu'ils ne remettent pas d'aumône [= zakât] et ne mènent pas de lutte armée contre l'ennemi. Jâbir rapporte que "le Prophète dit après cela : "Bientôt ils donneront l'aumône et participeront à la lutte lorsqu'ils seront devenus musulmans"" (Abû Dâoûd, n° 3025). Voyez : le Prophète refusa de s'engager à ce que le temple idolâtre ne soit pas démoli immédiatement (c'était une nécessité pour l'Arabie ou pour le Hedjaz : cliquez ici pour lire notre article sur le sujet) ; de même, le Prophète refusa qu'ils ne se mettent pas à prier immédiatement après leur conversion à l'islam : "Il n'y a pas de bien dans une religion dans laquelle il n'y a pas de prière", leur dit-il. Mais pour ce qui est de démolir le temple et de briser leurs idoles, le Prophète accepta que ce ne soit pas eux qui le fassent, et il dépêcha deux Compagnons chez eux pour le faire à leur place ; de plus, le Prophète ne dit rien quand ils dirent qu'ils ne donneraient pas l'aumône obligatoire (la zakât) et ne participeraient pas à la lutte armée : ce n'est pas que le Prophète releva d'eux le caractère obligatoire de ces deux actes (puisqu'un acte obligatoire doit nécessairement être considéré obligatoire, cela relève de la croyance même) ; c'est qu'il savait qu'il s'agissait pour eux de progresser dans leur pratique de l'islam, selon le degré de priorité des actes, et qu'au bout d'un certain temps de pratique des actes prioritaires (notamment la prière), ils progresseraient et viendraient à la pratique des autres actes obligatoires : "Bientôt ils donneront l'aumône et participeront à la lutte lorsqu'ils seront devenus musulmans."
Lorsqu'il avait envoyé Mu'âdh ainsi que Abû Mûssâ au Yémen, le Prophète leur avait également recommandé ceci : "Rendez facile et non difficile. Donnez la bonne nouvelle et ne faites pas fuir". An-Nawawî écrit en commentaire : "Ce hadîth ordonne de donner la bonne nouvelle de la grâce de Dieu et de Sa grande Miséricorde, et interdit de faire fuir en ne mentionnant que les menaces de châtiment sans mentionner avec celles-ci les bonnes nouvelles. Ce hadîth enseigne d'être doux avec ceux qui se sont récemment convertis, de même qu'avec ceux qui sont enfants et adolescents, de même qu'avec ceux qui se sont repentis : il faut être doux avec eux et leur communiquer progressivement les actes de dévotion. Les enseignements de l'islam ont été révélés progressivement. Si on rend les choses faciles pour celui qui entre dans la dévotion ou qui veut y entrer, elles seront faciles pour lui, et le plus souvent il progressera et augmentera. Mais si on rend ces choses difficiles pour lui, il ne se mettra pas à les pratiquer ; et s'il les pratique, il ne le fera pas longtemps ou ne les appréciera pas" (Shar'h Muslim, 12/41). Car il faut comprendre qu'un homme ou un groupe d'hommes qui étaient jusqu'à présent éloignés de la religion ont besoin d'une certaine progressivité pour se mettre à pratiquer tout ce qui est obligatoire sur eux. Il faut être patient avec eux, tout en rappelant la nécessaire constance dans la pratique.
Aujourd'hui encore, il faut donc respecter la progressivité dans le rappel des règles. Et il faut savoir à ce sujet qu'en islam les croyances et la spiritualité sont fondatrices par rapport aux actes ; parmi les actes, ce qui est obligatoire est prioritaire par rapport à ce qui est facultatif ; se préserver de ce qui constitue une grande faute morale (kabîra) est prioritaire par rapport à arrêter ce qui constitue une petite faute morale (saghîra) ; obligation ou interdiction, un acte qui fait l'objet d'un consensus (mujma' 'alayh) doit être considéré prioritairement par rapport à un acte qui fait depuis les premiers temps de l'Islam l'objet d'une divergence d'avis entre les savants (mukhtalaf fîh).
A.b) La progressivité dans l'application concrète de celles des règles qui sont applicables dans le milieu où l'on vit :
Par rapport aux pays musulmans, il faut également respecter la progressivité dans l'application concrète des règles. C'est ce que met en exergue le récit suivant, avec Omar ibn Abd il-Azîz, le calife omeyyade célèbre pour sa justice et sa droiture : "وفيما يحكى عن عمر بن عبد العزيز أن ابنه عبد الملك قال له: "ما لك لا تنفذ الأمور؟ فوالله ما أبالي لو أن القدور غلت بي وبك في الحق." قال له عمر: "لا تعجل يا بني؛ فإن الله ذم الخمر في القرآن مرتين وحرمها في الثالثة؛ وإنى أخاف أن أحمل الحق على الناس جملة فيدفعوه جملة، ويكون من ذا فتنة"" : Un jour, Omar ibn ul-'Azîz fut ainsi questionné par son fils Abd ul-Malik : "Père, pourquoi n'appliques-tu pas [toutes] les choses ? Je ne me soucie pas que moi et toi ayons à supporter des difficultés à cause de la vérité". Le calife répondit : "Ne te presse pas, mon fils. Car Dieu a, dans le Coran, critiqué deux fois l'alcool, (puis,) la troisième fois, l'a interdit. Je crains que si j'applique d'un coup aux gens (tout) ce qui est vrai, ils rejettent d'un coup (tout ce qui est vrai) ; et que naisse à cause de cela une fitna" (Al-Muwâfaqât, ash-Shâtibî, 1/402). Voyez : l'alcool a été interdit en l'an 8 de l'hégire, et cette interdiction est complète et définitive, applicable pour tout musulman et musulmane quel que soit le lieu qu'il ou elle se trouve ; Omar ibn Abd il-Azîz parle bien, pourtant, de progressivité dans le fait de faire respecter sur la scène publique cette interdiction, par la société musulmane du début du 2ème siècle. Du début du 2ème siècle de l'hégire ! Aujourd'hui, en ce 15ème siècle de l'hégire, comment ne pas être pragmatique et ne pas tenir compte, avec les normes, de l'état des lieux ? Ibn ul-Qayyim écrit : "L'idéal (al-wâjib) est une chose et le réel (al-wâqi') est une chose. Le (bon) juriste est celui qui fait le lien entre idéal et réel et applique l'idéal en fonction des possibilités. Ce n'est pas celui qui provoque l'inimitié entre idéal et réel" (A'lâm ul-muwaqqi'în, 4/169).
Il ne s'agit pas de devenir paresseux et, au nom de la progressivité, se donner bonne conscience en remettant tout à des lendemains toujours plus lointains ; il s'agit concrètement de déterminer ce qui est applicable dans le contexte où l'on vit, puis de faire de la situation une fine analyse qui nous permette de :
– fixer les objectifs qui sont nôtres dans ce contexte (tahdîd ul-maqâssid),
– penser les moyens devant en permettre la réalisation (tahdîd ul-wassâ'ïl),
– enfin, déterminer les étapes devant rendre possible bi idhnillâh la concrétisation de ces moyens (tahdîd ul-marâhil) en fonction des priorités (fahm ul-awlawiyya) (lire à ce sujet As-Siyâssa ash-shar'iyya fî dhaw'i nussûs ish-sharî'ah wa maqâssidihâ, al-Qardhâwî, pp. 298-307).
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B) Récapitulatif :
Il faut comprendre les priorités dans le travail sur soi-même, sur le terrain, sur ses frères et sœurs. Sinon le risque est grand de faire des "islamisations de surface, creuses à l'intérieur".
Malheureusement, combien d'entre nous commencent aujourd'hui par ce qui devrait normalement être rappelé ou appliqué à la fin ! Pourtant le seul rappel ou la seule promulgation d'une règle ne change pas les hommes tant qu'elle n'est pas précédée et accompagnée d'une réforme des mentalités et des cœurs. L'échec de la tentative de prohibition de l'alcool aux Etats-Unis au début du XXème siècle grégorien le prouve. A comparer avec l'interdiction de l'alcool faite en Arabie au VIIème siècle grégorien sous la direction du Dernier des Messagers de Dieu, Muhammad (sur lui la paix) : ici l'interdiction fut non seulement réalisée de façon graduelle mais fut aussi et surtout précédée et accompagnée d'une profonde éducation spirituelle et morale.
Il faut donc, d'une part, graduellement rappeler les normes et les règles. Et il faut aussi et surtout, d'autre part, ne pas oublier le travail sur l'intensité de la foi : renforcer son lien avec Dieu, intensifier pour Lui l'amour et la crainte révérentielle dont tout croyant porte une parcelle dans les profondeurs de son cœur. Il faut commencer par le commencement, par là où a commencé le Coran, parler des rétributions de l'au-delà, évoquées dans le Coran et la Sunna… Alors nous pourrons inshâ Allâh vivre nous aussi ce que Jundub a raconté : apprendre la foi et apprendre les normes, la foi préparant le terrain pour l'acceptation des normes, et la connaissance et le respect concret ('amalan) des normes faisant augmenter la foi.
Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).
http://www.maison-islam.com/articles/?p=53
5.1 Le bon comportement en islam Le Respect... par tawba2_974
Les droits envers les parents
On leur doit obéissance tant qu’ils n’ordonnent pas de commettre un péché ; on doit éviter de leur désobéir, exécuter leurs ordres, faire preuve de bonté à leur égard en les prenant en charge, en veillant à satisfaire tous leurs besoins vitaux (nourriture, boisson, vêtement et logement), et en les comblant de présents. On est également tenu de leur parler avec humilité, de ne pas se montrer hautain vis-à-vis d’eux, de leur rendre service patiemment, de veiller à ne pas choquer leurs sentiments et d'éviter tout propos qui les offense et blesse leurs sentiments, car Allah I a étroitement associé Son droit à celui des parents. Il dit en effet : ( Et ton Seigneur a décrété : « N’adorez que Lui et ayez de la bonté envers vos pères et mères. » Et si l’un d’eux – ou tous deux – atteint la vieillesse auprès de toi, alors ne lui dis point : « Fi ! » Ne les brusque pas, mais adresse-leur des paroles respectueuses. Et par miséricorde, abaisse pour eux l’aile de l’humilité, et dis : « Ô mon Seigneur, fais-leur à tous deux miséricorde comme ils m’ont élevé tout petit » )[1].
Le Prophète r dit aussi : « La satisfaction d’Allah est acquise par la satisfaction des parents et Sa colère suit la colère des parents »[2].
Ces droits sont acquis aux parents même s’ils ne sont pas musulmans, tant qu’ils n’ordonnent pas quelque chose qui est interdit par l’Islam, comme le prouve ce hadith de Asmâ, la fille de Abû Bakr, qui dit : « Ma mère vint me voir, alors qu’elle était polythéiste, au moment de la trêve conclue entre les Quraychites et le Prophète r ; j’allai alors consulter le Prophète r : « Envoyé d’Allah, lui dis-je, ma mère est venue me voir pour solliciter mon aide. Dois-je observer à son égard les devoirs de la parente ? – Oui, observe-les envers elle » me répondit le Prophète r »[3].
La mère a la priorité sur le père en termes de bonté, de bienveillance, de douceur et de compassion, comme le prouve ce hadith de Abû Houreira t qui dit : Un homme vint trouver le Messager d’Allah (r) et dit : « Ô Messager d’Allah, quelle est la personne la plus digne de ma bonne compagnie ? » Il répondit : « Ta mère » L’homme reprit : « Qui d’autre, ensuite ? » Il répondit : « Ta mère » L’homme répéta : « Qui d’autre, ensuite ? » Il répondit de nouveau : « Ta mère » « Ensuite ? » demanda l’homme une dernière fois ; il répondit alors : « Ton père »[4].
Il a attribué à la mère trois fois plus de droits qu’au père, car la mère consent plus d’efforts et de sacrifices pour son enfant, ainsi qu’Allah l’a dit dans ce verset : ( Sa mère l’a porté avec peine et en a accouché avec peine. ) [5]
II- Les droits de l’époux sur l’épouse
- L’autorité : c’est le droit de l&rsqul'époux d’avoir l’autorité sur le foyer , il est le chef de famille, et veille sur son foyer sans être un tyran pour autant. Allah I dit à cet effet : ( Les hommes ont autorité sur les femmes, en raison des faveurs qu’Allah accorde à ceux-là sur celles-ci, et aussi à cause des dépenses qu’ils font de leurs biens. )[6]
Ce droit est accordé aux hommes parce que, dans la plupart des cas, ils se montrent plus pondérés face aux événements, ce qui n’est pas toujours le cas chez les femmes, où l’affectivité domine souvent. Cela ne veut pas dire, bien sûr, que les femmes ne doivent pas être consultées en ce qui concerne les affaires qui touchent la vie conjugale.
- Elle doit lui obéir tant qu’il n’ordonne pas une désobéissance à Allah. Aïcha rapporte qu’elle a demandé un jour : « Ô Messager d’Allah ! Qui, de tous, a plus de droits sur la femme ? –Son mari, répond-il. Je dis : Qui parmi les gens a plus de droits sur l’homme ? – Sa mère, dit-il. »[7]
- Elle doit répondre à son invitation au lit, car le Prophète r dit : « Quand l’homme invite sa femme au lit et qu’elle refuse, les Anges ne cessent de la maudire jusqu’au matin »[8].
- Elle ne doit pas lui imposer une charge supérieure à sa capacité, ni lui demander ce qui n’est pas à sa portée, mais elle devrait plutôt s’efforcer de rechercher son agrément et de satisfaire ses demandes, car le Prophète r dit : « S’il m’avait été permis d’ordonner à quelqu’un de se prosterner devant un autre, c’est bien à la femme que j’aurais ordonné de se prosterner devant son mari. »[9]
- La femme doit préserver les biens de son mari, ses enfants et son honneur. Le Prophète r dit : « La meilleure épouse est celle qui te réjouit quand tu la regardes, [celle qui,] quand tu lui donnes un ordre, s’y conforme et quand tu t’absentes, préserve aussi bien ton honneur que tes biens. » Puis le Prophète r récita ce verset jusqu’à la fin : ( Les hommes ont autorité sur les femmes, en raison des faveurs qu’Allah leur a accordées, et aussi à cause des dépenses qu’ils font de leurs biens. Les femmes vertueuses sont obéissantes (à Allah et à leurs maris), et protègent ce qui doit être protégé (leur chasteté et les biens de leurs maris), pendant l’absence de leurs époux, avec la protection d’Allah. Et quant à celles dont vous craignez la désobéissance, exhortez-les [dans un premier temps], [ensuite] éloignez-vous d’elles dans leurs lits, [puis] corrigez-les [en dernier ressort] (légèrement et si cela est utile). Si elles vous obéissent, alors ne cherchez plus de voie contre elles, car Allah est certes, Élevé et Grand. )[10] »[11]
- Elle ne doit sortir de la maison qu’avec sa permission et ne doit pas faire entrer chez lui quelqu’un qu’il déteste. Le Prophète r dit : « Vous avez des droits sur vos femmes et elles en ont sur vous. Quant à vos droits sur vos femmes, elles ne doivent pas autoriser celui que vous n’aimez point à fouler vos tapis et ni permettre à celui que vous détestez d’entrer chez vous. Et les droits qu’elles ont sur vous, c’est d’être traitées aimablement, habillées et nourries »[12].
III- Les droits de l’épouse sur l’époux
- La dot : c’est un droit obligatoire de l’épouse sur son époux, et une condition pour la validité du contrat de mariage, car Allah I dit : ( Faites don à vos épouses de leur dot en toute largesse. Si elles choisissent de vous en laisser une partie, disposez-en alors librement. )[13]
- La justice et l’égalité – pour celui qui a deux épouses ou plus. Il doit être équitable à leur égard en ce qui concerne la nourriture, la boisson, les vêtements, le logement et le partage des nuits, car le Prophète r a dit : « Quiconque a deux épouses et penche pour l’une d’entre elles viendra le Jour de la Résurrection avec un côté penché. »[14]
- Sa prise en charge, ainsi que celle de ses enfants. L’époux doit procurer à son épouse les biens dont elle a besoin dans la mesure de ses capacités, comme Allah le dit dans ce verset : ( Celui qui est aisé, qu'il dépense de sa fortune. Quant à celui dont les biens sont restreints, qu'il dépense selon ce qu’Allah lui a accordé. Allah n’impose à une personne que selon ce qu’Il lui a donné. […] )[15]
Afin d’encourager et d’inciter les musulmans à effectuer ces dépenses, l’Islam les a considérées comme des aumônes pour lesquelles ils seront rétribués, car le Prophète r a dit à Saad ibn Abî Waqâs : « Tu ne donnes pas à manger à quelqu'un en vue d’Allah sans qu’Allah ne te récompense de cet acte, même quand il s’agit de la simple bouchée que tu mets dans la bouche de ta femme […] »[16].
Lorsque le mari ne donne pas à la femme et à ses enfants ce dont ils ont besoin en quantité suffisante, elle a le droit de prendre de son argent à son insu, car Hind Bint Outbah rapporte qu’elle dit au Prophète : « Ô Messager d’Allah, Abû Soufyan (son mari) est un homme avare, il ne me donne pas de quoi nous suffire à mes enfants et à moi. Puis-je prendre de son bien sans l’en aviser ? Alors le Prophète r lui répondit : « Prends de quoi suffire honnêtement à tes enfants et à toi-même » »[17].
- Les rapports intimes : c’est l’un des principaux droits que la Législation islamique invite à respecter, car en tant qu’épouse, la femme a besoin d’un compagnon aimant qui la cajole et satisfait ses désirs, afin qu’elle ne se voie pas contrainte de tomber dans des actes aux conséquences insoupçonnées. Djâbir rapporte que l’Envoyé d’Allah lui a dit : « Tu t’es marié, ô Djâbir ? - Oui, répondis-je. – Avec une vierge ou une femme ayant déjà été mariée, reprit-il ? – Avec une femme ayant déjà été mariée, répliquai-je. – Pourquoi, ajouta-t-il, n’avoir pas pris une vierge ? Tu l’aurais caressée, elle t’aurait caressé, tu l’aurais fait rire, elle t’aurait fait rire. »[18]
- Garder ses secrets, ne pas dévoiler ses défauts, ce qu’il voit et entend d’elle, surtout se garder de divulguer leurs rapports intimes, car le Prophète r a dit : « Parmi les pires gens auprès d’Allah le Jour de la Résurrection, il y a l’homme qui, après avoir eu des rapports intimes avec sa femme, se met à divulguer son secret »[19].
- Bien la traiter, vivre avec elle convenablement, lui faire du bien, la consulter dans les affaires conjugales. L’époux ne doit pas imposer son opinion et prendre les décisions unilatéralement. Il doit lui procurer les moyens d’être heureuse et tranquille en lui manifestant son amour sincère, par des plaisanteries, des jeux et de petites marques de tendresse, car le Prophète r a dit : « Les croyants qui ont la foi la plus complète sont ceux qui ont les meilleurs caractères, et les meilleurs d’entre vous sont les meilleurs envers leurs femmes »[20].
- Supporter ses méchancetés, pardonner ses erreurs et ne pas faire cas de ses bévues, car le Prophète r a dit : « Qu’un croyant n’exècre pas une croyante, car s’il déteste en elle un défaut, il trouvera également en elle une qualité qui le satisfait »[21].
- Il doit jalousement la garder et ne pas l’exposer aux endroits du mal et de la perversion, car Allah I dit : ( Ô vous qui avez cru ! Préservez vos personnes et vos familles d’un Feu dont le combustible sera les gens et les pierres )[22].
- Veiller sur la protection de ses biens particuliers : il ne doit rien toucher sans sa permission et ne peut en disposer qu’avec son consentement et en sa connaissance.
Relu et adapté pour islamhouse par :
Gilles KERVENN
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Le Comportement envers les Femmes par Bobby-Gold
[1] Sourate 17, versets 23 et 24
[2] Ibn Hibbân (2/172), hadith nº 429.
[3] Muslim (2/696), hadith nº 1003.
[4] Muslim (4/1974), hadith no2548.
[5] Sourate 46, verset 15.
[6] Sourate 4, verset 34.
[7] Al-Mustadrak (4/167), hadith nº 7244.
[8] Al-Bukhârî (5/1993), hadith nº 4897.
[9] At-Tirmidhî (3/465), hadith nº 1159.
[10] Sourate 4, verset 34.
[11] At-Tayâlisy 1/594, hadith nº 2325.
[12] Ibn Mâjah (1/594), hadith nº 1651.
[13] Sourate 4, verset 4.
[14] Abû Dâwûd (2/242), hadith nº 2133.
[15] Sourate 65, verset 7.
[16] Al-Bukhârî (3/1431), hadith nº 3721.
[17] Al-Bukhârî (2052), hadith no 5049.
[18] Al-Bukhârî (5/2347), hadith nº 6024.
[19] Muslim (2/1060), hadith nº 1437.
[20] Ibn Hibbân (9/483), hadith nº 4176.
[21] Muslim (2/1091), hadith nº 1469.
[22] Sourate 66, verset 6.
La piété"O hommes! Nous vous avons créés d'un mâle et d'une femelle, et Nous avons fait de vous des nations et des tribus, pour que vous vous entre-connaissiez. Le plus noble d'entre vous, auprès d'Allah, est le plus pieux. Allah est certes Omniscient et Grand Connaisseur." (Coran, 49: 13)
- Aussi quelles sont donc les personnes les plus pieuses?
Il est impossible de déterminer quel est l'homme le plus pieux au regard de Dieu. La véritable piété, la sincérité et la foi sont dissimulées dans le cœur et seul Dieu connaît le cœur des hommes.
Les seuls moyens pour les hommes d'apprécier le comportement d'une personne pieuse sont: sa sincérité envers Dieu, sa loyauté vis-à-vis de la religion, l'effort sincère qu'elle va mettre en oeuvre pour plaire à Dieu, sa ferveur et sa détermination à servir la religion, sa loyauté et son amour pour les croyants. Tous ces critères permettent d'estimer le degré de piété de cette personne, même si le jugement final appartient à Dieu seul.
L'être humain gagne en piété en évitant les péchés et les actes illicites ou les comportements non conformes avec la morale du Coran. Toute personne qui applique avec fermeté des principes moraux sains, qui s'efforce de soutenir sa religion en étant plus assidue dans son accomplissement, verra sa foi augmenter comparée à celle des autres.
Un croyant pieux se reconnaît également à sa sagesse. Les décisions qu'il prend sont les bonnes. Il trouve plus facilement et plus rapidement des solutions aux problèmes auxquels il doit faire face. Son discours est beaucoup plus sage et plus éloquent. Il peut percevoir dans les événements, certains aspects qui échapperont à d'autres grâce à une conscience clairvoyante. Ne parlant jamais des services qu'il rend aux autres, l'intention de cette personne n'est pas de se valoriser, mais plutôt d'agir en toute sincérité. Il ne recherche pas la satisfaction et les louanges des autres à travers ses actions, son unique objectif est de plaire à Dieu. Sans se soucier de sa situation, il observe toujours les limites fixées par Dieu. Un homme qui possède tous ces traits de caractère est supposé être vertueux. Mais malgré tout, il n'est pas possible de se faire une opinion définitive et de savoir si cette personne est réellement pieuse, ou encore de déterminer entre deux personnes celle dont la foi est la plus élevée. Cela explique pourquoi l'homme ne peut faire qu'une évaluation superficielle basée sur l'apparence. La foi réelle de l'homme, sa dévotion, sa sincérité et son rapprochement à Dieu, tout cela n'est connu que de Dieu.
L'hypochrisie
Les personnes, pour lesquelles la morale du Coran n'est pas importante, prient Dieu uniquement lors d'une maladie, d'un problème ou d'une "catastrophe" dans leur vie. Celles qui cherchent refuge auprès de Dieu dans ces moments-là, L'invoquent nuit et jour pour qu'Il les libère de leurs soucis et qu'Il leur accorde Sa bénédiction, changent aussitôt que leur situation est réglée.
Mais si par la suite elles oublient de prier Dieu et de Le remercier pour toutes les bénédictions qu'Il leur a accordées, c'est avant tout dû au fait que ces personnes n'étaient pas à l'origine de vraies croyantes. L'attitude qu'elles adoptent quand elles sont confrontées à des tracas et des difficultés résulte de leur prise de conscience de leur incapacité de s'en sortir sans l'aide de Dieu. Dès qu'elles seront secourues et libérées de leurs soucis, leur ingratitude envers Dieu et leur conception pervertie de la moralité reprendront immédiatement le dessus.
Cette manière hypocrite de se comporter est citée en exemple dans le Coran et décrite ainsi:
Quand une vague les recouvre comme des ombres, ils invoquent Allah, vouant leur culte exclusivement à Lui; et lorsqu'Il les sauve, en les ramenant vers la terre ferme, certains d'entre eux deviennent réticents; mais, seul le grand traître et le grand ingrat renient Nos signes. (Coran, 31: 32)
L'Hypocrisie consiste à montrer en apparence l'islam par la langue et à cacher en son for intérieur la mécréance.
Le Terme hypocrisie (An-Nifâq) est dérivé du terme (An-Nafaq) qui désigne la pierre à la surface du sol. On l'a nommée ainsi car l'hypocrite montre en apparence le contraire de ce qu'il cache, et c'est ce qu'on nomme l'hypocrisie dans la croyance (An-Nifâq Al-I`tiqâdî).
L'hypocrisie dans les actes (An-Nifâq Al-`Amalî) ne fait pas sortir de l'islam. Celui qui y tombe reste musulman, mais on a nommé cela "hypocrisie dans les actes" car celui qui y tombe montre en apparence le contraire de ce qu'il cache.[1]
L'hypocrisie dans la croyance (An-Nifâq Al-I`tiqâdî) désigne, elle, l'hypocrisie des hypocrites de l'époque du Prophète -sallaLlahu `alayhi wa salam- et qui consiste à montrer en apparence l'islam et cacher la mécréance, en étant attentif à ne pas exposer sa croyance. C'est pourquoi Allah nous a informés que les hypocrites étaient aux plus bas degrés de l'Enfer. Et c'est Allah qui accorde le succès.
[1] Cela concerne les musulmans qui adoptent des caractéristiques des hypocrites, comme cela apparaît dans la parole du Prophète -sallaLlahu `alayhi wa salam- : "Quiconque possède quatre caractéristiques est un pur hypocrite, et celui qui en possède une a en lui une part d'hypocrisie jusqu'à ce qu'il la délaisse : lorsqu'on lui confie une chose, il trahit, lorsqu'il parle, il ment, lorsqu'il s'engage, il ne respect pas son engagement, et lorsqu'il se querelle il s'écarte de la vérité." (Al-Bukhârî : 34)
Titr
http://www.miraclesducoran.com/articles_32.html
La purification de l'âme qu'enseigne l'islam n'est pas, nous l'avons dit, une tentative de changer la nature humaine et de supprimer tout désir et tout sentiment. Purifier son âme, en islam, veut dire simplement la débarrasser de tout attachement excessif au matériel, attachement qui, parce qu'excessif, nuit à la spiritualité. Et puis, purifierson âme, en islam, ne signifie pas faire seulement l'équilibre entre le corporel et le spirituel, mais établir un lien d'attachement véritable avec Dieu.
Ce travail de purification et de construction intérieures reviennent donc en clair à développer en soi des qualités. Celles-ci ont été nommées "khuluq" (pluriel : "akhlâq") par le Prophète (sur lui la paix).
Il est courant de voir ce terme "khuluq" traduit par "manières", dans le sens de "relations humaines". Cette traduction est vraie, mais néanmoins incomplète. Selon al-Ghazâlî en effet, le "khuluq" revêt le sens beaucoup plus large de "trait profond de l'âme, trait en fonction duquel l'homme produit ses actes facilement" (Al-Ihyâ, 3/86). C'est bien dans ce sens que Aïcha disait de son époux le Prophète Muhammad (sur lui la paix) que "son caractère (khuluq) était le Coran" (Muslim) : cela signifie qu'il avait intériorisé les dires et les normes coraniques.
Et al-Ghazâlî de souligner qu'avoir acquis un trait de caractère, ce n'est pas le simple fait de savoir quelque chose : combien de ceux qui savent les vertus attachées à la générosité restent pourtant avares.
Il ne s'agit pas non plus de la capacité à faire quelque chose.
Il ne s'agit pas non plus du fait de faire parfois quelque chose : car il arrive que celui qui a l'avarice comme trait profond de son âme fasse parfois - une fois n'est pas coutume - un acte de générosité ; si cet acte est louable et s'il sera récompensé pour, cet homme n'en garde pas moins l'avarice comme trait de caractère.
Les traits de caractère, explique al-Ghazâlî, sont en fait les qualités, ou au contraire les défauts, ces dispositions intérieures qui commandent les actions que l'homme fait : "khuluq hassan", qualité ; "khuluq sayyi'", défaut (voir Al-Ihyâ, 3/86-87). Purifier son âme, c'est justement la débarrasser au maximum de ses défauts et l'embellir de ces qualités. Il faut ici préciser que déterminer si un trait de caractère est bon ou mauvais, cela se fait en se référant aux sources du Coran et de la Sunna.
Les qualités : des acquis permanents :
Dans le même sens que ce qu'a écrit al-Ghazâlî et que nous venons de citer ci-dessus, Shâh Waliyyullâh écrit en substance : "Lorsque l'homme a la foi (al-îmân) (une foi complète au point d'influer sur ses facultés morales et psychiques) et s'efforce d'adorer Dieu et de se soumettre à lui (al-'ubûdiyya), et qu'il agit ainsi longuement, chaque partie de son âme absorbe sa part d'adoration de Dieu, et des dispositions naissent alors en elle. Si ces dispositions sont profondes et permanentes (malakah, ce sont des qualités" (Hujjatullâh il-bâligha, 2/242). "Sache que le cœur, animé par la lumière de la foi, doit agir face aux pulsions naturellement présentes chez l'homme (afin de créer un équilibre). Ce genre d'action du cœur porte un nom spécifique, selon le type de pulsion auquel elle est liée, et le Prophète (sur lui la paix) a cité le nom de chacune de ces actions du cœur. C'est lorsque le cœur arrive à une maîtrise (malaka) dans son action face à la pulsion naturelle, que naît la qualité. Ainsi :
- la maîtrise de la colère s'appelle la magnanimité (al-hilm) ;
- la maîtrise de l'élan sexuel s'appelle la chasteté (al-'iffa) ;
- la maîtrise de l'envie de se plaindre de ses malheurs s'appelle patience (as-sabr 'ala-l-mussîba) ;
- la maîtrise de sa paresse dans la pratique s'appelle persévérance (as-sabr 'ala-t-tâ'a).
- etc. (Cf. Hujjatullâh il bâligha, 2/273-274).
Certaines qualités dont parlent les sources de l'islam, Coran et Sunna, paraissent liées uniquement aux hommes, et donc à la société. D'autres sont en rapport avec Dieu et avec la place qu'on lui donne dans son cœur. Cette double dimension, horizontale et verticale, est en fait complémentaire : le lien avec Dieu permet d'équilibrer l'attachement que l'on a pour toute autre chose, et c'est cet équilibre qui est au fondement de toute qualité, fût-elle liée à la vie en société.
Nous citons ci-après quelques-unes des qualités que le Coran et la Sunnah demandent à chaque musulmane et à chaque musulman d'acquérir : l'amour de Dieu (hubbullâh), la crainte révérentielle de Dieu (khashyat ullâh), être satisfait de ce que l'on possède (al-qanâ'a), s'en remettre à Dieu (at-tawakkul), la patience et la persévérance (as-sabr), la générosité (al-jûd), l'humilité (at-tawâdhu'), la pudeur (al-hayâ'), etc.
Comment acquérir des qualités ?
Si quelqu'un peut difficilement changer les fondements mêmes de sa personnalité, il peut en revanche agir sur ses "dispositions intérieures". An-Nawawî relate ainsi, au sujet de savoir si les qualités humaines sont des dispositions qui sont innées ou qui peuvent être acquises, ce que al-Qâdhî 'Iyâdh a écrit : "La vérité est que si certaines d'entre elles sont effectivement naturellement présentes chez certains, d'autres peuvent être acquises en s'efforçant de pratiquer ce qu'elles demandent" (Sharh Muslim, 15/79). Pratiquer ce qu'une qualité demande, c'est s'efforcer de faire ce que la personne possédant cette qualité fait : l'homme peut, par exemple, changer son mauvais caractère à l'égard des gens en s'efforçant quotidiennement de sourire, de s'intéresser aux autres, etc. Il peut également chercher à développer en lui l'amour pour Dieu en s'efforçant quotidiennement de penser à Lui, à tout ce qu'Il lui a donné, à Son infinie Bonté et Miséricorde, etc.
Nous citions plus haut l'écrit de al-Ghazâlî disant que faire parfois - une fois n'est pas coutume - un acte de générosité était louable mais que cet acte pouvait cohabiter avec l'avarice comme trait de caractère. Certes, mais al-Ghazâlî rejoint tout à fait 'Iyâdh et an-Nawawî puisqu'il a aussi écrit que, pour se débarrasser de l'avarice et acquérir la générosité, c'est souvent que l'avare doit pratiquer les actes ('amal) que demande la générosité, c'est-à-dire dépenser de ses biens dans le bien. Car c'est en s'efforçant de pratiquer souvent ce qu'elles demandent qu'on peut acquérir des qualités (voir Al-Ihyâ, 3/94-98). Shâh Waliyyullâh a écrit la même chose (voir Hujjat ullâh il-bâligha, 1/281-282).
Invocation (du'â) enseignée par le Prophète Muhammad (sur lui la paix) :
Le Prophète Muhammad (sur lui la paix) a enseigné aux musulmans cette prière (du'â) à faire à Dieu : "Ô Dieu, tu as embelli mon apparence (khalq). Embellis aussi mon intérieur (khuluq)" (rapporté par Ahmad ; je n'ai pas pu vérifier si ce hadîth est authentique ou pas).
Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).
http://www.maison-islam.com/articles/?p=34
Nudité originelle et chute d’Adam
La première allusion biblique faite à la nudité est fondatrice. Adam et Eve dans le jardin d’Eden avant la faute étaient nus mais n’en avaient pas conscience et n’étaient pas gênés l’un à l’égard de l’autre ; c’est du moins ce que dit le texte hébreu en Genèse 2, 25.
Il importe de lire la suite (Genèse 3, 7) : lorsque Adam et Eve mangent le fruit de l’arbre défendu, « alors leurs yeux s’ouvrirent et ils surent qu’ils étaient nus ; ayant cousu des feuilles de figuier ils s’en firent des pagnes » (traduction de la TOB d’après le texte hébraïque de la tradition juive). Ils couvrent donc les parties du corps qu’ils perçoivent désormais comme honteuses. Lorsqu’ils entendent la voix de Dieu, ils se cachent et Adam explique « j’ai pris peur car j’étais nu et je me suis caché » et Dieu répond « qui t’a révélé que tu étais nu ? Tu as donc mangé de l’arbre dont je t’avais prescrit de ne pas manger » (Genèse 3, 10-11).
Les codes de la nudité occidentale reposent sur des passages bibliques (interdit visuel des organes génitaux : Adam et Eve, Noé et Canaan). Mais les chrétiens condamnent le péché et non le corps, créé par Dieu à sa ressemblance. Les degrés de nudité publique marquent le statut modeste du pauvre et du travailleur, l’» état de nature » du « sauvage », la désocialisation du réprouvé ou du condamné. Aux Temps modernes, les progrès de la « civilisation des mœurs » (N. Elias) exhaussent les seuils de la pudeur publique et privée. L’Occident est peuplé de représentations du corps nu, religieuses (Christ, martyrs, ascètes) et aussi profanes (le nu pictural), à partir de la Renaissance qui a réévalué les canons artistiques antiques.
L’interdit visuel des organes génitaux : Canaan et David
Un terrible récit, un peu plus loin dans la Genèse (9, 18-28) montre à quel point la vision des organes génitaux en cas de nudité intégrale peut constituer un interdit majeur considéré comme un crime s’il est enfreint : c’est le récit de l’ivresse de Noé et de la malédiction de Canaan. Après le déluge, Noé plante la vigne, fait du vin et s’enivre. Dans son ivresse, « il se dénuda à l’intérieur de sa tente ». Or un de ses trois fils, Cham, père de Canaan, entre dans la tente et voit la nudité de son père. Il avertit les deux autres, Sem et Japhet, qui trouvent une solution : mettant un manteau sur leurs épaules, ils en couvrent leur père et se retirent en marchant à reculons sans se retourner.
La nudité en Islam
Pour l'islam, la sexualité; et tout ce qui y a trait font partie de la nature humaine, et il n'y a pas de tabou qui y serait lié. L'instinct sexuel ne doit donc pas être considéré comme une mauvaise chose en soi. Mais cet instinct ne doit pas non plus être flatté sans cesse. En fait il doit être canalisé. Et c'est avec l'objectif de fournir à l'être humain cette orientation que l'islam lui offre, au sujet de la façon de vivre la sexualité comme au sujet de toute chose, des limites à respecter.
L'islam enseigne de plus que parler de choses intimes doit se faire avec dignité et en utilisant un langage plein de pudeur, comme l'a fait Dieu quand il dit dans le Coran : "… ne les approchez pas" (Coran 2/222) et "… avant que tous deux ne se touchent l'un et l'autre" (58/3).
La nudité; est généralement considérée comme une honte et la femme chaste entre furtivement sous le couvre-lit. Le Coran dit aux musulmans: « 0h vous Enfants d'Adam! Nous vous avons donné de quoi vous vêtir pour couvrir votre honte… » (7:26) « Ne laissez pas Satan vous séduire de la même manière qu'il a eu raison de vos parents au Jardin, les déshabillant pour exposer leur honte ». (7:27)
Dans le hadith 134 (Sahih Muslim), le Messager a dit: « Un homme ne devrait pas voir les parties intimes d'un autre homme, et une femme ne devrait pas voir les parties intimes d'une autre femme ». Il est également défendu aux hommes et aux femmes de voir les parties intimes du sexe opposé. Le mari peut se montrer devant sa femme et vice versa au moment du rapport sexuel, mais ce n'est pas souhaitable. C'est, cependant, admissible dans les cas de stricte nécessité, par exemple, lors d'un examen médical et d'un traitement. Pourtant, dans de nombreux cas, un mari n'a pas permis à sa femme sur son lit de mort de recevoir les soins d'un docteur homme.
Le hadith 135 (Sahih Muslim) raconte que les Enfants d'Israël ont perdu leur pudeur et se sont adonnés à la dépravation morale en se baignant nus l'un devant l'autre. Seul Moïse a pris son bain isolé. Cependant, un jour, il a laissé ses vêtements sur un roc et, le roc s'étant déplacé, Moïse a dû courir après lui. Pendant que Moïse rattrapait ses vêtements et châtiait le roc en le frappant, tout le monde avait eu le temps de le voir nu. Cela a clarifié une pomme de discorde: certains pensaient que Moïse était prude parce qu'il avait une hernie du scrotum.
http://rives.revues.org/2283
http://hraicjk.org/french/femmes_et_l'islam.html
http://www.maison-islam.com
islam pudeur relation hommes&femmes de mahdy... par mikeddy
1. Par islamiates le 02/07/2024
Salam Les sourates sont données à titre d'exemple. Merci pour votre réactivité