"(L'islam) a substitué l'homme au moine. Il apporte l'espoir à l'esclave, la fraternité à l'humanité, et dévoile la quintessence de la nature humaine ".
Canon Taylor
Conférence au Church Congress de Wolverhampton, le 7 octobre 1887.
Texte cité par Arnold dans "The Preaching of Islam" pages 71,72.
"Une des plus belles aspirations de l'islam est la justice. En lisant le Coran, j'y rencontre une doctrine de vie dynamique, non pas des éthiques mystiques, mais une éthique pratique pour mener à bien une vie quotidienne, adaptable au monde entier".
Sarojini Naidu
Conférences sur "The Ideals of Islam" voir "Speeches and Writings of Sarojini Naidu", Madras, 1918, p. 167.
« Un citoyen physiquement fort est plus valable et mieux aimé de Dieu qu’un croyant de faible constitution » (Hadith rapporté par Moseley). Ceci implique qu’un bon citoyen doit prendre soin de sa santé, en procédant à une activité physique, préalablement à tout acte cultuel, afin de développer sa force physique et être utile à la société. « Ce sont les actes – dit le Chef du Rite Malékite – qui sanctifient les hommes et non le lieu où ils demeurent ».
L’Islam stimule le comportement agissant du croyant, en préférant le musulman actif au religieux dilettant, ramolli et inactif. Dieu n’agrée point une foi qui n’est pas étayée par des actes (Hadith rapporté par Tirmidhy). L’Islam soutient, aussi, toute activité qui conforte la structuration sereine et esthétique de l’homme, car dit le Prophète : « Allah est beau et Il aime la beauté
Avec une structuration sportive équilibrée, un fonctionnement somato-physique est assuré, éliminant toute indisposition physiologique ; là, pour l’Islam, le temporel prime le cultuel (c’est-à-dire l’acte du culte). Toute infraction à cette législation rigide de la Charia et de la Sounna, est un délit catégorique, car la santé, reconnue comme prioritaire, en souffre.
Une heureuse équation entre le temporel et le spirituel demeure le secret de cet équilibre dont dépend la félicité de l’Etre humain. S’agissant des enseignements coraniques ou « traditionnaires », ils englobent les éléments principaux qui régissent le régime alimentaire, la prévention hygiénique à l’encontre de tout comportement susceptible de porter atteinte à la santé de l’esprit et du corp
D’autre part, le caractère personnel des devoirs religieux, imposés par l’Islam au croyant, est, certes, moins marqué, dans la masse des obligations canoniques, que l’empreinte socio-économique.
Les impératifs d’ordre communautaire créent, entre citoyens, une co-solidarité sociale qui prime toute pratique dévotionnelle. Tout progrès est, ainsi, conditionné, en premier lieu, par l’épanouissement spontané de l’Etre. Le pragmatisme créateur de l’Islam bien conçu, est un solide garant pour un renouveau réel qui insuffle à l’Etat islamique modernisé , une structuration qui assure le bien-être matériel du peuple.
Ce pragmatisme est étoffé par un dynamisme initiateur qui fait de l’Islam une religion énergique, sans aucune passivité statique ; dans son recueillement serein et pacifique, le croyant, quel qu’il soit, demeure animé, dans son for intérieur illuminé par autant d’énergie et d’ardeur.
*Le comportement naturel du Prophète, dépourvu de tout bigotisme ou religiosité, est caractérisé par les propos de son épouse Aicha qui, questionnée sur ce que faisait son mari, en rentrant au foyer : « Il se comportait – affirme t-elle – comme tous les êtres humains ».
La marche est, dans le forum sportif, le mouvement naturel, tendant à activer la circulation du sang, par une alimentation adéquate, de tous les membres du corps. Le citoyen ordinaire était astreint, faute de moyens de communication (ânes et mules) qui n’étaient pas toujours à sa portée, à se déplacer, à pied, dans de longs trajets, de village en village. D’après, un hadith, cette marche conforte autant la santé qu’un regain matériel et une acculturation tendant à un échange bénéfique.
Le Royaume du Maroc a toujours conforté une telle occurrence, en assurant un hébergement complet à son promoteur. Dans chaque douar (village), tout un chacun trouve, sûrement, tout le long de son trajet, gîte et nourriture (Mission scientifique du Maroc, Villes et Tribus du Maroc Casablanca et les Chaouias T. 2 p. 101). Le Messager d’Allah, Mohammed, n’a pas manqué de donner de bons exemples, dans diverses conjonctures agissantes. Il engagea, un jour, un véritable corps à corps (Mouçâra’) contre un champion arabe, connu sous le nom de Rokana ; Il gagna aisément le round principal par un knock-out décisif. Le Prophète participait, par ses propres chevaux, à des concours hippiques ; comme il s’engageait, d’après le grand traditionniste Boukhari, dans des courses de chameaux.
Le Maroc a connu, depuis plus de mille ans, de tels hippismes. A la fin du XIX siècle, le Cheikh Arabe du Sahara de Guelfe, avait accueilli le Sultan Hassan 1er, par des groupes de cavaliers qui s’élançaient au galop, en tirant des coups de fusil, appelé Fantasia. Auparavant, le lancement de la poudre n’accompagnait guère ce genre de carrousel , jusqu’à l’an 1274 après J.C., lors de la bataille de Tlemcen (Histoire d’Ibn Khaldoun, en parlant de Mérinide Yacoub) (1)
D’autres compétitions se caractérisaient, alors, par des lancements de flèches à arc, des tirs à l’arbalète, ou des armes de trait, escrime (Moussayafa) ou duel (Moubâraza) à l’épée.
Il y eut, au XIIème siècle, sous le 1er Almohade, une sorte d’école d’administration marocaine dont l’effectif qui atteignit, trois mille étudiants, fournissait à l’Etat marocain, son cadre supérieur. Parallèlement aux sciences traditionnelles, qui comportaient certaines disciplines techniques d’obédience sociale, on y donnait des cours d’équitation, de tir, de natation et de rame. A Marrakech, alors capitale, un vaste étang fut aménagé, à cet effet. On fait remonter à cette institution l’origine du mouvement scoutiste marocain.
L’éminent historien français, Doutté remarqua dans son ouvrage sur (Marrakech, p 325) « que la koura (balle) était, principalement jouée par les tolbas (les étudiants) à Haha (2) ; ils étaient d’abord divisés en deux camps qui se lançaient alternativement la balle avec le pied » ; C’est là, à notre sens, le football anglais, importé, alors, à Mogador, chef-lieu de Haha, par des immigrants juifs. Doutté cite d’autres divertissements publics en faisant allusion à la fantasia à cheval, la lutte et l’escrime. Dans ce contexte, l’Islam qui reconnaît aux animaux le droit de protection, comme celui des Droits de l’homme, interdit aux croyants d’inciter des bêtes à se combattre entre elles (Hadith rapporté par Dawoud et Tabarany). Il ne s’agit, nullement, de la Tauromachie qui est l’art de combattre les taureaux, dans l’arène ; c’est là le torero, en Andalousie, importé à Fès, sous les Mérinides. C’est pourquoi, l’hippisme, notamment, dans tous ses aspects, est lié à une haute moralité, régie par les lois de la chevalerie. C'est là un genre sublime d’altruisme où une personne d’esprit réellement sportif s’expose sciemment à la mort, pour tirer une autre d’un péril.
Omar Ibn El Khattab, deuxième Khalife du Prophète, a préconisé, ainsi, pour tout citoyen digne, de joindre à une finesse morale, une capacité physique, assise sur une virilité à toute épreuve, animée par un sens sportif, lui-même étoffé par des élans de l’homme courageux et gymnaste, qui se taillait en véritable compétition, avec les grands athlètes en yoga, course ou hippisme.
Dans des centres de ralliement maraboutiques, tant au Sud qu’au Nord du Royaume, des écoles de tir s’éparpillaient, bien conscientes que leur mouvement est marqué par un impact dévotionnel. Le Prophète a bien précisé qu’un garde-côtes, veillant sur la sécurité d’une partie du Royaume, est bien mieux côté, auprès, d’Allah, qu’un prieur, se consacrant à son culte, tout un siècle. La Bataille de Wadi El Makhazen (dite des Trois Rois), ainsi que la guerre du Rif, sont autant de témoignages de l’interférence maraboutique, en l’occurrence ; les grands soufis du Royaume y avaient participé, d’après un historien contemporain, auteur de « Mirât el mahasine. » « Plusieurs des mobiles qui font le bon soldat animent l’armée nationale – affirme le publicite français Godard (3) : la croyance religieuse, l’amour de l’indépendance et du sol natal »
Des écoles soufies avaient aménagé, au Nord du Maroc, des forums de tir, d’escrime et de football. A Beni Messara, près de Wazzan, un groupe de cinquante à cent cinquante jeunes, suivaient des entraînements quotidiens. Dans chaque village, des camps étaient réservés à ces sportifs tireurs, qui puisent leurs fusils et lances, dans un magasin collectif dit Dar es-silâh (maison des armes). Le Moqaddem, chef de la zaouïa locale, supervisait et orientait ces camps d’entraînement, englobant des tireurs dont l’âge s’échelonnait entre quinze et soixante quinze ans (4)
*La femme musulmane eut sa part dans la compétition sportive, telle l’épreuve de course, qui semble assez loin de certaines contingences féminines. « Tenez bien compte - a affirmé le Messager d’Allah – de l’état de la jeune fille, qui est dans la fleur de son âge et qui aime se divertir » (hadith de Boukhari) Aicha, épouse du Prophète s’y engagea, un jour, contre son mari, dans une course à pied où elle eut le dessus. Cette compétition qui réunit un couple, se répéta, plus tard, où Aicha, devenue obèse, fut défaite ; ce qui l’incita, sur ordre de son mari, à observer un strict régime. Une heureuse sveltesse de la ligne s’ensuit. Ces marques de belles lignes permirent à la femme de réussir de telles performances. Le beau sexe admis, principalement, dans l’expression lyrique des sentiments (5), accéda au forum, réservé jusqu’ici à l’homme, celui de l’armée. La femme s’y imposait, non seulement, en tant qu’infirmière – comme semblent le préciser, certains publicistes, parmi les non-féministes – mais comme véritable combattante.
Le Prophète a autorisé une de ses compagnes, Oum Haram, à s’engager dans l’avenir, avec son mari Abou Ayyoub, dans la bataille Marine, qui aboutit à la conquête de Constantinople. Son tombeau est bien marqué, aujourd’hui, comme martyre, dans l’île de Crête.
L’historien Ibn Athir a cité Safia comme un exemple sublime d’héroïsme. Edouard Gibb rapporte l’anecdote saisissante de ces femmes de Damas qui, surprises par l’ennemi, alors que leurs maris combattaient, loin de la ville, se défendirent vaillamment : elles manipulaient, à merveille, le dispositif logistique de l’époque et abattirent une trentaine de soldats ennemis, en usant de sabres, lances et flèches. Dans un épisode de la célèbre bataille de Yarmouk, une armée improvisée à la dernière heure, fit subir à l’ennemi, une défaite humiliante. Asmâa, fille de Yazid, tua, à elle seule, neuf soldats. On cite, d’autre part, le cas de plusieurs femmes qui ont combattu, côte à côte, avec leurs maris (dont la nièce et la soeur du Prince Ossâma, lors des Croisades, en Palestine). L’exemple de Ghazala, qui mit en déroute l’armée Omeyyade d’El Hajjaj, est passé en proverbe : Cela n’empêchait guère, les salons littéraires, de rayonner, en Arabie et ailleurs, sous les auspices de dames élégantes, telle Soukaïna, petite fille d’Ali, gendre du Prophète. Chaque capitale avait son salon ; à Bagdad, celui d’Al Fadl, et à Grenade, celui de Meznoun et de Wallada, au IX siècle.
Au Maroc, Vanouh, fille de Bountiân, est une des figures les plus brillantes de l’Epoque Almoravide (XI ème siècle) ; encore vierge, elle défendit, seule, par le sabre, le palais royal de Marrakech ; avant de tomber sous les coups des Almohades, qui prirent d’Assaut la capitale, en l’an 545 de l’hégire
Les tribus Mérinides luttèrent contre les Beni Ziân, à Tlemcen, comportant de vaillantes combattantes.
Sous les Wattassides, Lalla Aicha dite Al – Horra, une des immigrées de l’Andalousie, engagea, comme administratrice de Tétouan, une lutte acharnée contre l’envahisseur ; elle avait, à cet effet, de nombreux vaisseaux , dans lesquels, elle harcelait les côtes ibériques. Ses démêlés avec Don Alfonso, gouverneur de Ceuta, sont restés célèbres (Hesperis XLII, p.222)
Sous les Alaouites , Gabriel Charmes, cite dans son ouvrage « Ambassade au Maroc » (page 215), l’héroïne berbère Roqeyya bent Hdiddou , qui gouvernait la tribu d’Ait Zdek, comme célèbre amazone, qui, à l’âge de soixante ans , assaillit un bataillon français , commandé par le Général Azmoun , Gouverneur général, par intérim, de l’Algérie.
La femme rifaine , celle de Beni Touzine , luttait à côté de son mari ; à Gueznaya , elle y participait, comme membre du Conseil de la commune, armée de son fusil, prête à toute défense, contre un ennemi éventuel ou quelques bêtes féroces, qui ne manquaient guère à Jbala.
Une institution a été établie, sous le règne de Moulay Ismail, au musée des Oudayas, à Rabat, près de l’embouchure de Bouregreg, pour former des cadres marins, sur le double plan de la rame et du tir . Un tel aviron était destiné à propulser toute embarcation, dans le but d’édifier des escadres de défense maritime (6). Grâce ainsi à la compétitivité de nos citoyens marins, une flotte nationale de quatre cents unités, la première en Méditerranée, selon André JULIEN, fut alors constituée, croisant dans les eaux palestiniennes, contre les croisés. Un bloc stratégique fut également aménagé à Gibraltar. Son petit fils, le Sultan Mohammed Ben Abdallah avait édifié d’autres institutions, au sein de soixante quatorze forts dont le programme intégrait des disciplines sportives. Des experts sur le tir étaient, alors, importés de Constantinople.
Des milliers de jeunes gens étaient entraînés, sous les Alaouites, dès leur bas âge, pour former des cadres sur le triple plan sportif, militaire et même artisanal ; leur grade dans la hiérarchie de la « garde – noire » du Palais royal, dépend du degré de leur qualification.
La prière, un des piliers de l’Islam , ne manque pas d’impact physiologique ou d’effet sur l’état d’âme du prieur, grâce à des oraisons, correspondant aux cinq phases du mouvement solaire, dans sa rotation galactique ( crépuscule de l’aube, lever du soleil, zénith, coucher du soleil et crépuscule du soir ). Le croyant est astreint à s’aligner sur ces conjonctures, en vue d’un équilibre bien ajusté. Un hadith de Tabarany souligne bien « qu’une veillée en oraison élimine du corps tout mal biologique ». Un autre hadith met en exergue une autre motivation dans l’élaboration de l’équilibre somato-psychique, « à partir de deux bienfaits que beaucoup de gens n’apprécient guère à leur juste valeur : la santé et le loisir » (Bokhari). «Prenez soin de vous-même, clame le Prophète», car à tout mal répond effectivement une médication curative ou préventive (7). A. Carrel (1873-1945), évoque l’effet de la prière en disant : « la prière agit sur l’esprit et le corps »... ; les milieux où l’on prie se caractérisent par une certaine puissance du sentiment du devoir et de la responsabilité ; l’influence de la prière, quand elle est vraiment fervente, est comparable à cette glande à sécrétion interne, qui consiste en une sorte de transformation mentale et organique... ; dans la profondeur de la conscience, une flamme s’allume, alors, chez l’homme qui se voit tel qu’il est , en découvrant son égoïsme , son impunité, ses erreurs de jugement, son orgueil ; un réajustement intérieur s’ensuit, en harmonie avec les activités nerveuses et morales... »
D’après le Docteur Fares Agoumi, neurologue de l’Université Américaine : « La prière chez les musulmans, avec ce qu’elle comporte comme mouvements de génuflexion et de prosternations, fortifie les muscles dorsaux et assouplit les mouvements de la colonne vertébrale , surtout si la personne commence à le faire, dès le bas âge. Des physiothérapeutes préconisent des mouvements pour la fortification de la musculature dorsale inférieure, ressemblant à certains mouvements de la prière ».
*D’autre part, le jeûne même, autre pilier de l’Islam, constitue outre son impact social, un atout d’équilibre vital, entre le « somatisme » spirituel et les composantes physiologiques. Malheureusement, l’Islam tend aujourd’hui, à se figer dans des ankyloses, conçues parfois comme facteurs spirituels. L’heureuse note de concordance qui sublimait la cité islamique originelle, consciente du concept créateur de l’équilibre, est de plus en plus faussée, par une déviation des principes coraniques qui font de l’altruisme et de l’abnégation d’ordre sportif, le support et le critère de la foi sublime agissante.
(1) Cette poudre était lancée par une sorte de Naft ( ou Nafd = Canon) au XIIIème siècle, alors que le canon n’a vu le jour en Europe, d’après certains historiens, que dans la bataille de Crécy-en-Ponthieu, entre la France et l’Angleterre, en 1346.
(2) Moulieras, parle, dans son ouvrage, « le Maroc Inconnu » (publié en 1895), de ce jeu de Balle, dans les deux régions du Nord (Djebala et Rif).
(3) Description et Histoire du Maroc p. 150
(4) « Le Maroc Inconnu »
(5) En Musique, des centaines de chanteuses auraient suscité, dans toutes les capitales d’Orient et d’Andalousie, l’admiration de tout le Monde.
(6) Des cours de natation et de rame, obligatoires dans les programmes militaires marocains, avaient permis la formation d’officiers qualifiés.
Les Almoravides (XIème siècle), où leur flotte croisait dans les eaux palestiniennes, contre les Croisades, d’après Alphonse VII, roi de Castille, dans ses Mémoires. Un siècle plus tard, Abdel Moumen créa une flotte de quatre cents navires, considérée par André Julien dans son Histoire de l’Afrique du nord, comme la première flotte méditerranée, dont Saladin a pu profiter, en faisant appel au Khalife Yacoub el Mansour , qui le dota de cent vingt unités. En l’an 555 de l’hégire, connue comme l’année des cinq cinq, Abdel Moumen fit de Gibraltar, son premier fort stratégique, renforcé par un puissant mécanisme de défense. « Les Arabes restèrent pendant longtemps, les seuls maîtres de la méditerranée » (Gustave le Bon, Civilisation des Arabes p. 284)
(7) Sur le plan social, les Etats édifient des hôpitaux. Les Almohades, sont les premiers à avoir aménagé des centres de formation militaro sportive, au Maroc, Millet analysa l’envergure d’un hôpital, construit au XIIème siècle, à Marrakech. Il affirme dans son ouvrage (les Almohades, 1928 p. 130) : « Cet hôpital, non seulement – dit- il – laissait bien derrière lui, les maladreries et les hôtels-Dieu de notre Europe chrétienne, mais ferait encore honte aujourd’hui (c’est à dire en 1928) aux tristes hôpitaux de la ville de Paris ». A Fès, un hôpital traitait les neurasthéniques, en essayant d’agir sur les nerfs des patients, par la musique andalouse.
http://www.portail-prof.org/modules/news/article.php?storyid=72
D’après al-Alusî dans son livre intitulé Al-ma‘ânî, la racine du mot arabe chûrâ est liée à l’action de collecte du miel contenu dans une ruche.
Les abeilles volent de fleur en fleur pour collecter le nectar qu’elles stockent dans leur ‘’estomac à miel’’, les abeilles ont en effet deux estomacs, un normal et un qui leur sert à collecter le nectar qu’il faut ramener à la ruche. Puis à travers le processus de digestion de l’abeille, le miel est produit et stocké dans la ruche comme future provision pour les abeilles.
De la même manière la consultation est un processus servant à collecter les meilleures informations, idées et autres principes formulés par les autres - le nectar, à les digérer dans un processus d’analyse pour produire la meilleure décision ou action à entreprendre – le miel. Le savoir ou les leçons tirées de ce processus de digestion de l’information est la source future de provisions émotionnelles, intellectuelles et spirituelles.
La Chûrâ, la consultation mutuelle, est un pilier fondamental dans le bon fonctionnement d’un groupe. Le processus de consultation est basé sur le respect mutuel et la coopération.
Il est dit dans le Noble Coran (sens des versets) :
« C'est par quelque miséricorde de la part d'Allah que tu (Muhammad) as été si doux envers eux ! Mais si tu étais rude, au cœur dur, ils se seraient enfuis de ton entourage. Pardonne-leur donc, et implore pour eux le pardon (d'Allah). Et consulte-les à propos des affaires ; puis une fois ta résolution prise, confie-toi à Allah. Allah aime, en vérité, ceux qui se fient à Lui. » (Coran 3/159).
« […] qui répondent à l'appel de leur Seigneur, accomplissent la Salat, se consultent entre eux à propos de leurs affaires, dépensent de ce que Nous leur attribuons » (Coran 42/38).
La Chûrâ est un processus de consultation sur les sujets dont le statut n’est pas clairement déterminé par une source islamique fiable (Coran, hadith authentique ou consensus des oulémas) qui n’est l’objet d’aucune ambigüité . Elle se fait auprès de ceux qui ont une certaine connaissance dans le domaine en question. Pour la consultation sur des sujets où des points de vue sont opposés, la prise de décision se fait dans le respect de chacun, dans l’entraide, la négociation et la prise en compte des intérêts individuels et collectifs, le respect des règles musulmanes comme socle, sans oublier la créativité et le bon raisonnement.
La consultation nous est profitable, car nous pouvons en tirer de nombreuses leçons et compétences. Parmi elles :
- La confrontation des différents points de vue stimule notre capacité d’analyse et de synthèse pour prendre les meilleures décisions possibles, les plus sages et bénéfiques en explorant une variété d’approches, d’opinions ou d’idées.
- La consultation est le fait de se concentrer sur la résolution d’un problème, ce n’est pas la recherche de l’intérêt de l’un au dépens de l’autre, l’intention ici est le bénéfice mutuel sans compromission des règles musulmanes de justice ou de miséricorde.
- les débats peuvent être vigoureux, mais si le but principal qui est la résolution du problème n’est pas perdu de vue, le respect des autres participants et les règles de bonnes manières seront respectés.
- Le sens de la compromission face aux intérêts communs est une des choses des plus précieuses à apprendre de la consultation mutuelle. L’intérêt commun est basé sur la vérité, la justice et la miséricorde, non pas sur les intérêts personnels et matériels.
Le Prophète () a dit : « Celui qui consulte pour ses affaires sera guidé vers ce qu’il y a de mieux pour lui.» (Boukhari dans son livre al-Adab al-Mufrad).
Abû Hurayra, puisse Allah l’agrée, a dit : « Je n’ai jamais vu une personne consulter autant ses compagnons que le Prophète. »
Au sein de la famille, le mari et la femme sont des partenaires ayant pour but commun la construction d’un foyer. Une maison où les principes énoncés ici sont respectés est une maison qui mène à l’épanouissement, à l’amélioration personnelle de tous ses membres. Dans un tel environnement la consultation mutuelle est un principe de la dynamique familiale établi, tous les membres de la famille apprécient et profitent de cette expérience où l’on se réunit pour réfléchir à l’amélioration de la situation, à la résolution des problèmes et à la prise de décision. La décision prise est une décision de ‘’gagnant-gagnant’’, car chaque membre de la famille a été impliqué dans la consultation, son opinion a été respectée, il a été entendu de la même manière que le Prophète () avait l’habitude d’écouter les autres. Peu importe leur âge, qu’ils soient jeûnes ou âgés, il écoutait de tout son être. A travers cette démarche de consultation mutuelle ou Chûrâ, chacun se sent apaisé face à la décision prise.
« Une fois ta résolution prise, confie-toi donc à Allah. Allah aime, en vérité, ceux qui se fient à Lui. » (Coran 3/159).
http://islamweb.net/frh/index.php?page=articles&id=180985&fromPart=61
Si sur une personne ou dans un groupe, des éléments de bien et de mal interagissent au point de ne pouvoir être distingués, d’être accomplis ensemble ou délaissés conjointement, il n’est alors pas permis d’ordonner le bien ni d’interdire le mal. On devra, au contraire, analyser les choses au cas par cas, et ordonner le bien si celui-ci l’emporte, au détriment même de l’accomplissement de quelque mal moins important. En revanche, on n’interdit pas un mal au détriment de la perte de quelque bien plus grand ; l’interdiction dans ce cas-là, reviendrait à chercher à écarter autrui de la voie d’Allâh, à faire disparaître l’obéissance que l’on doit à Allâh et à Son Prophète (sallallahu ‘alayhi wa salam), ainsi qu’à réduire l’accomplissement des bonnes actions.
Mais si le mal l’emporte sur le bien, on l’interdira, quand bien même cette interdiction entraînerait la perte de quelque bien moins important - puisqu’ordonner ce bien occasionnerait un mal plus considérable - ce qui reviendrait à ordonner le mal et à chercher à désobéir à Allâh et à Son Prophète (sallallahu ‘alayhi wa salam). Si enfin, le bien et le mal sont équivalents et se contrebalancent, ni l’ordre ni l’interdiction ne conviennent entièrement dans ce cas. Tantôt il y a un intérêt à ordonner, tantôt à interdire, tantôt à s’abstenir d’ordonner et d’interdire lorsque le bien et le mal ne vont pas l’un sans l’autre ; cette situation correspond à un certain nombre de cas déterminés qui se produisent en pratique, bien que, lorsqu’on envisage les actes sous le rapport de leur genre, nous devons au quotidien, et d’une façon absolue, ordonner le bien et interdire le mal.
La personne seule ou le groupe unique ne recevront donc l’ordre de faire le bien et l’interdiction de faire le mal, et ne verront leurs belles actions louées et leurs mauvaises conduites blâmées, que si l’ordre qui leur est donné de faire le bien n’entraine pas la perte d’un bien plus grand, ou n’occasionne pas un mal plus important ; et à condition que la défense qui leur est faite de commettre le mal n’occasionne pas un mal encore plus grand, ni la perte d’un bien encore supérieur. S’il doute sur la valeur de cet ordre, le croyant doit mettre tous ses efforts à faire apparaître la vérité, de manière à n’obéir qu’en connaissance de cause et avec bonne intention : si alors il néglige cette obéissance, on devra le considérer comme révolté, car ne pas obéir à l’ordre contraignant est une révolte, et faire ce qui est interdit est aussi une révolte. Nous touchons là un vaste chapitre - Il n’y a de force et de puissance qu’en Allâh. [1]
Notes
[1] Madjmu’ Fatâwa de Ibn Taymiyyah, 28/130
Il est absolument interdit en islam de regarder les films pornographiques, ou des photos de femmes et d’hommes nus. Cela dans le dessein de faire obstruction à l’immoralité, de préserver la dignité humaine et de combattre la perversité qui gangrène aujourd’hui la vie sociale à l’échelle planétaire. Pour l’humain normal et sain d’esprit la pornographie représente une décadence absolue et une putréfaction de la nature sexuelle. Par conséquent, pour le musulman cela relève en plus de ce qu’on a mentionné, d’une déclaration de guerre à l’une des valeurs les plus importantes dans la vie de la famille. Le prophète de l’islam dit : «l’œil commet l’adultère et le regard malsain est l’adultère de l’œil »1.
De ce fait, le prophète a interdit aux femmes de décrire d’autres femmes à leurs époux, il a dit : «que la femme sache qu’il lui est interdit de regarder d’autres femmes nues pour les décrire à son mari comme s’il les avait vu »2. Cette interdiction vise les fantasmes sur l’intimité des autres pour empêcher la tentation entre ces mêmes personnes surtout quand elles sont des proches ou du même voisinage. Donc, si le simple fantasme est interdit, -je parle ici de l’islam- que dit-on de regarder l’image animée et le son vibrant d’une réelle personne qui n’est qu’à l’autre bout du fil ou de l’écran ! La finalité de ces interdictions en islam n’est pas la répression du désir humain mais bien la canalisation de l’instinct sexuel des vivants pour ne l’exploiter que dans le bon sens.
Pour l’islam, l’exercice de la pornographie virtuelle ne relève pas seulement de l’infidélité que l’homme a promis devant Dieu lors du mariage de ne pas commettre, mais également de l’adultère (zinâ) dans le sens le plus large du terme. La relation sexuelle commence généralement par une simple relation affective sur le net, par un regard malsain dans la rue ou l’exhibition de la femme de certaines parties de son corps, pour déboucher sur une véritable fornication. – ce que l’on appelle dans les termes modernes « aventure »-. C’est parce que ces relations dites virtuelles, émotionnelles, affectives, etc. détruisent la vie du couple que l’islam a interdite d’une manière irrévocable.
Une musulmane, vue son éducation et sa culture, ne peut pas accepter cette relation, et l’islam lui donne le droit de mettre fin au couple, car il place ces rapports au même niveau qu’une infidélité réelle. Il est inconcevable pour la musulmane que son époux puisse rentrer dans l’intimité d’une femme qui lui est interdite. Ce qui est valable pour la femme l’est également pour l’homme. Car les deux sexes sont pareils devant les obligations et les interdictions.
Un vide spirituel comblé par des fantasmes
En France 800 000 internautes draguent sur le Web selon une étude « Net Value ». Et parmi eux, « les écarts de conduite en ligne » seraient de plus en plus fréquents, même s’il est bien difficile de disposer de statistiques fiables. «Ces dialogues existaient déjà avec le Minitel mais c’est avec Internet que le phénomène a réellement explosé. Plus moderne, ce média bénéficie d’une bonne image au contraire de son ancêtre, oscillant entre interdit et pornographie »3. Cela met le couple dans des risques inattendus.
Je pense quant à moi que la première cause de cette déviation repose sur le vide spirituel dont souffre la majorité des gens. En effet, sans cette spiritualité, les gens ne se sentent plus surveillés, aucune conscience intérieure, aucun regret ni remords. Par conséquent toutes les digues (dites tabous) qui protégeaient autrefois les valeurs tombent l’une suivant l’autre pour qu’il ne reste que des cœurs désertiques pleins d’épines, sans vie, puisqu’ils manquent d’arrosage spirituel. Au vu de ma petite expérience sur le terrain, ceux qui n’ont pas une éducation spirituelle, c'est-à-dire n’ont pas la crainte et l’amour de Dieu, rien ne les empêche de transgresser à chaque fois que l’occasion se présente.
Quant à la loi, elle laisse à désirer puisqu’elle ne considère plus l’adultère comme un dépassement ou une transgression des règles de la famille punissable. D’où notre insistance sur l’indispensabilité de l’éducation religieuse des enfants dès leur jeûne âge pour semer en eux le grain de la droiture et de la piété. Malheureusement, nous nageons contre courant et Dieu seul est notre assistant.
La relation insatisfaisante avec sa femme est-elle vraiment la cause de cette quête interminable ?
«En s’évadant de son couple par l’imaginaire, et non par une infidélité réelle, la personne cherche à combler un manque dans sa relation. En alliant les qualités de sa partenaire habituelle à celles de ses amies virtuelles, ce compromis psychologique permettra à certains hommes de paradoxalement trouver un certain équilibre. Ces relations virtuelles constituant alors autant de bouées de sauvetage »4. Voilà une vision très superficielle des relations humaines soutenue et propagée par des psychologues de nos jours.
Quant à moi, et selon ma petite expérience de « consultant en droit et psychologie conjugale », je pense que le problème est plus que jamais spirituel et moral. Car lorsque la personne n’a pas cette conscience intérieure qui freine ses envies en la rappelant constamment à l’ordre, rien n’est en mesure de la faire fléchir pour se satisfaire de ce qui est entre ses mains et ne pas envier ce que possèdent les autres. Cette catégorie de gens ne pense même pas que la vie de couple repose souvent sur le compromis, la fidélité et la responsabilité. Limiter la cause de ces problèmes à l’insatisfaction de la relation avec la partenaire, relève de l’ignorance de la nature profonde de l’homme qui, selon la psychologie musulmane, croit initialement dans le bien et le mal, autrement dit, dans le permis et l’interdit et par logique une loi est mieux respectée parce qu’elle est étayée par la révélation et non pas instituée par les mortels.
L’islam protège le couple même des pensées érotiques
La majorité des psychologues musulmans de jadis interdit la pensée érotique, même lorsque cela reste au niveau furtif et rêveur. Ils affirment qu’on n’a pas le droit de s’imaginer dans des positions érotiques et excitantes avec des étrangères durant la relation charnelle avec sa femme. Cela concerne tant l’homme que la femme.5 En fait la liste des interdictions est longue en quelques sortes, surtout pour ceux qui sont mariés et n’éprouvent normalement pas de besoin à ces choses futiles pour assouvir leur instinct sexuel. Donc, masochisme, sadisme, fétichisme, voyeurisme, infantilisme, frotteurisme, exhibitionnisme, relèvent selon la psychologie musulmane d’une déviation de la nature originelle (fitra) de l’être humain, ce qui nécessite une consultation immédiate chez les spécialistes qui connaissent déjà votre imaginaire culturel. Certainement pas chez ceux qui vous disent –lorsque vous les consultez- ce n’est pas grave donnez libre cours à votre pensée érotique et vivez pleinement votre sexualité.
Selon des personnes confrontées à ces fantasmes, une partie d’elles a été effectivement réalisés avec le (la) voisin (e) ou dans la famille, car à chaque rencontre hasardeuse les mêmes pensées reviennent ce qui incite à la sollicitation de la relation même après une blague, une allusion ou une métaphore. Pour les musulmans, tout cela relève d’un enclin pervers qu’il ne faut pas entretenir. Et tout effort fourni pour s’élever sur l’échelle de la piété est certainement louable et sera récompensé dans l’immédiat et dans l’Haut-dela.
C’est un problème d’éducation entre autres
Pendant que l’islam faisait l’éloge de ceux qui savent exercer la relation sexuelle intimement avec leurs épouses et qu’il incitait, il y a 15 siècles, à l’usage des préliminaires, d’autres peuples croyaient que la femme est une impureté et le sexe constitue une malédiction et par conséquent la relation sexuelle un péché grave passible de mort. Donc, si l’islam restreint toute la pratique sexuelle dans le couple, c’est parce que l’acte sexuel n’est pas seulement une envie animale passagère qu’il faut à tout prix satisfaire, mais bien une mission divine éternelle. Il est le geste qui sème le grain de la vie et qui l’arrose infiniment pour la continuité du genre humain sur la terre. Les peuples musulmans innombrables n’avaient jamais souffert d’une oppression sexuelle et l’individu n’éprouvait aucun besoin d’apprendre comment faire l’amour, car cela est inhérent à l’instinct humain. En revanche, ceux qui appellent aujourd’hui à la permissivité sexuelle totale, ils le font parce qu’ils étaient au fil de l’histoire opprimés sexuellement, alors quand l’occasion s’est présentée, ils en ont trop fait à tel point qu’ils ont pollué sexuellement la planète. Ils appellent à la préservation de l’environnement naturel, mais ils polluent en même temps l’environnement naturel humain. L’homme est ignorant et insensé !
Comment les gens considèrent-ils l’adultère
L’adultère n’est plus condamné aujourd’hui dans nos sociétés occidentales. La loi ne le considère plus comme une faute grave. De ce fait, il ne peut constituer cause de divorce. Bien qu’il existe une différence de comportement entre les hommes et les femmes à ce sujet, l’adultère est pratiqué par une partie importante de la société. Selon les sondages 8 à 10 % des femmes seraient infidèles aujourd’hui contre 20 à 25 % des hommes. La situation évolue depuis environ un siècle. L’autonomie sexuelle dépend entre autres choses de l’autonomie financière. Autrefois, la plupart des femmes n’avaient pas leur autonomie financière. Lorsque leurs maris avaient une aventure (commettaient l’adultère), celles-ci n’étaient pas en position de dire quoi que ce soit. Avec la valorisation du travail aujourd’hui (et la dévalorisation du rôle de la femme au foyer), les femmes exercent de plus en plus une activité professionnelle. Elles sont ainsi beaucoup plus libres et le monde professionnel est aussi une source de rencontres. Il y a 15 ans, l’apparition des « célibattantes » qui font leur vie sans hommes était une conséquence de ce nouveau mode de vie. En gagnant en autonomie, les femmes ont adopté un comportement « un peu plus masculin ».
Je souligne ici que la femme en général est dans une position plus fragile que celle de l’homme. Cela étant, les rôle qui lui sont conventionnellement alloués sont abandonnés, l’un après l’autre. Mais ce que les gens ne veulent pas reconnaître, c’est qu’ils sont entrain de détruire ce que l’humanité a su préserver jusqu’il y a un siècle, à savoir les valeurs morales. Curieux aussi le fait de faire tout pour préserver la nature et de s’acharner pour polluer tout ce qui a attrait à la nature humaine (sexe, famille, amour, valeurs, etc.). La banalisation de l’adultère est par là même une dévalorisation de la relation sexuelle, qui elle, débouche sur une dévalorisation de la femme. Seulement la femme s’y trouve plus touchée car sa position fragile basée sur le fait qu’elle soit le réceptacle de l’acte sexuel la rend encore plus vulnérable. Tandis que l’homme qui est peut-être moins fidèle, semble avoir plus de facilité à différencier sexualité et sentiments. La femme a une notion de l’amour plus globale, elle a bien souvent besoin d’aimer et d’être aimée pour faire l’amour.
Maurice Maschino dans son livre « Ils ne pensent donc qu’à ça ? » a d’ailleurs dit « Les hommes sont prêts à tout pour faire l’amour, y compris aimer. Les femmes sont prêtes à tout pour aimer, y compris faire l’amour ». Il suffit de regarder la prostitution. Si elle n’obéissait qu’a une logique économique, il devrait exister une prostitution masculine destinée aux femmes, hors celle-ci reste très marginale, car la demande est quasi nulle. Un certain nombre d’hommes est capable d’avoir des relations sexuelles sans aucun sentiment amoureux. Cette absence n’est pas uniquement liée à un phénomène culturel ou historique. Pour expliquer ce déséquilibre entre infidélité féminine et masculine, certains spécialistes soutiennent d’ailleurs la théorie du gène : l’homme aurait un besoin inné de disséminer son patrimoine génétique.6
Quoi qu’il en soit, le musulman ne peut accepter ce raisonnement, de fait qu’il banalise plus la déviation sexuelle pour déboucher à la fin sur la permissivité totale et la perversion incontrôlable de cette relation entre l’homme et la femme. Nous savons tous jusqu’où pouvait amener ce genre de motivation ! Car il en était de même de l’homosexualité à ses débuts et voilà aujourd’hui comment elle a prise cette tournure dramatique. On sort volontairement des règles naturelles universelles réglementant la nature humaine, puis l’on demande certains bienfaits de la nature comme l’adoption d’enfant sans considération des droits de ces derniers.
A cette occasion, je ne peux m’empêcher de souligner que cet engrenage de sexualité débridée nous mènera un jour proche à la légalisation de l’inceste qui est déjà pratiqué dans certains milieux. Il y a 20 ans on n’osait même pas parler d’homosexualité et voilà aujourd’hui comment la chose est devenue légale. De même sera demain l’inceste qu’on n’ose même pas discuter présentement. C’est une logique dévastatrice, celle qui nous pousse à donner libre cours à nos passions et désirs blâmables.
Pour terminer, je dis bien que l’amour dans le couple doit avoir à sa base l’amour premier, suprême, celui de Dieu. Il nous dit dans le Coran que si vous fondez votre amour que sur le plaisir, il ne tiendra pas longtemps, en revanche si vous le fondez sur la miséricorde et l’affection il durera plus. Le verset suivant l’explicite : «Et parmi Ses signes Il a créé de vous, pour vous, des épouses pour que vous viviez en tranquillité avec elles et Il a mis entre vous de l’affection et de la bonté. Il y a en cela des preuves pour des gens qui réfléchissent.»7. Je ne peux oublier ce que nous disaient nos maîtres soufis lors de débats sur l’amour profane (humain) et l’amour divin : « Pour savoir si ton amour est soutenu par l’amour divin, c’est qu’il augmente à chaque fois que, ta bien-aimée, tu vois »
Et c’est tout à fait normal que l’on soit incapable de faire la différence entre l’amour pur et l’amour impur tant qu’on vie dans un climat souillé par toute sorte de pollution immorale.
Le prophète Dieu le bénisse a dit : « la meilleure des femmes est celle qui te réjouit par son regard, et qui préserve ta couche pendant ton absence ainsi que ton avoir »8 et vice versa.
Si toute l’humanité est unanime pour préserver la nature de toute sorte de pollution, les religions ont imposé qu’on préserve également la nature humaine de toute pollution préjudiciable.
Que Dieu vous assiste !
http://taharmahdi.free.fr/articles.php?lng=fr&pg=56
[1] Bukhâry, istizân 5774, Muslim qadar, 4801.
[2] Bukhâry, nikâh 4839, Abû Dâwûd, nikâh 1838.
[3] Dr. Alain Héril, Sexologue. Doctissimo.
[4] Dr. Mireille Bonierbale, sexologue. Doctissimo.
[5] Cela est l’opinion de l’école hanafite, malikite et hanbalite et plusieurs juristes shaféites.
[6] Dr. Desvaux, doctissimo.
[7] Les Byzantins 21.
[8] Abû Dâwûd et Nasâ’y, nikâh.
Il est recommandé d’orienter le mourant vers la Qibla, dans la mesure du possible et, l’installer sans lui occasionner de souffrances excessives, soit en le mettant sur le côté droit, le visage tourné vers la Mecque, soit en le laissant sur le dos, le visage tourné vers la Mecque, ou mieux encore, en faisant pivoter le lit pour qu’il se trouve dans cette orientation.
Il est souhaitable que ce soit un membre de sa famille les plus proches et les plus pieux, digne de confiance et discret, qui assiste l’agonisant dans ses derniers moments, afin de lui rappeler Dieu, de l’inciter à se repentir et à espérer la récompense suprême. Il est évident qu’un proche parent sera plus à l’aise pour suivre les conseils qui précèdent.
Il faut lui rappeler en lui récitant la Shahâda, afin qu’il la répète lui-même et que, dans la mesure du possible, cela soit sa dernière parole. Cependant, il faut être modéré dans cette insistance, pour ne pas l’inquiéter, le déranger, ni augmenter sa souffrance.
Si l’agonisant ne peut prononcer lui-même la Shahâda, notamment lorsqu’il semble inconscient, celui qui l’assiste peut la prononcer pour lui.
« Seigneur ! Ne fais pas dévier nos cœurs après nous avoir mis sur le droit chemins. Etends sur nous ta grâce, car tu es le Dispensateur de toutes les grâces ».
Abû Sa،id al-Khudri et Abû Hurayra ont rapporté que le Prophète a dit : « Aidez les mourants à répéter la profession de foi : il n’y a pas d’autre divinité que Dieu et Muhammad et Son Envoyé ».
En ce qui concerne les négateurs qui auront eu connaissance du message de l’islam et ne seront pas repentis de leur incrédulité envers Dieu, le coran nous renseigne sur leur devenir :
« Les négateurs qui vivent et meurent en tant que tels, encourront à la fois la malédictions de Dieu celles des Anges et celle de tous les hommes ».
« Quiconque recherche en dehors de l’islam une autre religion, celle-ci ne sera point acceptée de Dieu, et, dans l’autre monde, il sera du nombre des réprouvés ».
Pendant tout le temps que dure l’agonie, il est très recommandé de réciter du coran (en particulier la sourate Yâsine) ; cette récitation devra se faire de façon discrète, toujours pour ne pas effrayer le mourrant. Il n’est pas convenable par exemple que plusieurs récitants du coran se regroupent pour réciter bruyamment au chevet du mourant. Il est préférable qu’un seul récite et que les autres écoutent. On doit faire en sorte que l’agonisant puisse rendre l’âme dans une ambiance paisible.
On nous rapporte que la récitation de la sourate Yâsine, considérée comme le coeur du coran, fait descendre la miséricorde divine sur le mourant et que son âme est recueillie avec facilité.
Anas a rapporté ces paroles de l’Envoyé de Dieu : « Toute chose a un cœur. La sourate Yâsine est le cœur du coran. Celui qui la lit inscrit 10 fois autant de mérites que pour la lecture de tout le coran ».
La récitation du coran cesse dès le moment où l’agonisant a rendu le dernier soupir.
Il est recommandé d’enlever de la pièce où se trouve l’agonisant tout objet illicite s’il y a lieu, car il est susceptible d’éloigner les anges. Les femmes ne doivent pas rester auprès du mourant si elles ne sont pas en état de faire la prière (menstrues, ou autres motif pour les mêmes raisons.
Il est confirmé, autant dans le coran que dans la sunna, que des anges assiste celui qui entre dans la phase de l’agonie. On rapporte également que certains mourants, durant leur agonie, reçoivent des « bonnes nouvelles », les informant que Dieu leur a accordé son pardon et qu’il les accueillera au Paradis. Il peut aussi arriver qu’il s’agisse de mauvaises nouvelles.
Ces perceptions peuvent s’avérer parfois très éprouvantes et l’agonisant est alors terrorisé ou bien elles sont rassurantes et, dans ce cas, on le voit qui s’apaise, subitement serein et même parfois souriant ! Tout ceci est confirmé par le coran :
« Ceux qui disent : Notre Seigneur est Dieu ! et qui se tiennent dans le droit chemin, les anges descendent sur eux (au moment de leur mort) : n’ayez pas peur et ne soyez pas affligés, mais ayez la bonne nouvelle du Paradis qui vous était promis ».
« Nous sommes vos protecteurs dans la vie présente et dans l’Au-delà et vous y aurez ce que vos âmes réclameront et ce que vous réclamerez, un lieu d’accueil de la part d’un très grand Pardonneur, d’un très grand Miséricordieux ».
« Et ceux qui auront craint Dieu… et auxquels les anges de la mort, quand ils viendront les cueillir en état de pureté, diront : « Que la paix soit sur vous ! Entrez au Paradis en récompense des bonnes actions que vous avez accomplies ».
Barâ’a a rapporté ces paroles du Prophète : « Lorsque le croyant est à l’article de la mort, des anges aux visages blancs et portant des vêtement blancs viennent à lui avec des linceuls et des parfums. L’ange de la mort s’assied près de sa tête et lui dit : « Ô âme vertueuse, sors pour rencontrer le repos, les parfums est un Seigneur content de toi ». L’âme sortira alors de sa bouche comme une goutte d’eau qui tombe de la bouche d’une autre. Une fois recueillie, les anges la prennent, la parfument et l’enveloppent d’un linceul. Puis ils la remontent vers le ciel… »
"L’ange de la mort chargé de vous, recueillera votre âme. Puis, vous serez ramenés à votre Seigneur ".
« Dieu affermit le croyant par une parole ferme, dans la vie présente et dans l’au-delà… » (C’est-à-dire au moment de l’interrogatoire que subit le mort dans sa tombe).
Enfin, il est recommandé de tenir un bon langage lorsqu’on est auprès d’un mourant ou d’un mort, car le Prophète a dit : « Lorsque vous vous trouvez auprès d’un mort ou d’un mourant, ne dites que du bien, car les anges disent Ameen à tout ce que vous dites ».
Ainsi on doit comprendre que la mort est une libération pour le croyant eu égard à ce monde et à tout ce qui s’y passe autour de nous, en particulier les épreuves auxquelles nous sommes confronté !
Par contre, en ce qui concerne la mort des incroyants, elle leur est rendue difficile ; cela est répété plusieurs fois dans le coran.
« Les anges venus ôter la vie de ceux qui aient agi uniquement envers eux-mêmes leur demanderont : Où en étiez-vous du point de vue de la croyance ? »
Source:Paradise-islam
1. Par islamiates le 02/07/2024
Salam Les sourates sont données à titre d'exemple. Merci pour votre réactivité