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L'Islam et la vie sociale

"(L'islam) a substitué l'homme au moine. Il apporte l'espoir à l'esclave, la fraternité à l'humanité, et dévoile la quintessence de la nature humaine ".

Canon Taylor
Conférence au Church Congress de Wolverhampton, le 7 octobre 1887.
Texte cité par Arnold dans "The Preaching of Islam" pages 71,72.



"Une des plus belles aspirations de l'islam est la justice. En lisant le Coran, j'y rencontre une doctrine de vie dynamique, non pas des éthiques mystiques, mais une éthique pratique pour mener à bien une vie quotidienne, adaptable au monde entier".

Sarojini Naidu
Conférences sur "The Ideals of Islam" voir "Speeches and Writings of Sarojini Naidu", Madras, 1918, p. 167.



La sainteté des lieux dans le Coran et la tradition musulmane

Il est bon de rappeler que le discours coranique relatif au lieu sacré s’appuie sur quelques principes fondamentaux, tels que : la désacralisation du monde, l’évolution perpétuelle de l’univers et la suprématie de l’homme sur la nature.

D’un point de vue historique, le message coranique était d’abord en rupture avec le paganisme ambiant sur la perception du sacré. Toutes les idoles et divinités sont abolies en raison de l’unicité, et l’univers n’est plus sacralisé en tant que tel : « Dieu est Souverain Maître des cieux et de la terre, Il a créé tout à Sa guise » (1).

Le Coran, d’autre part, répond à un type d’agnosticisme dont les adeptes étaient connus en Arabie sous le nom de Mu‘aṭila. Leur croyance, très répandue parmi les riches commerçants mecquois du VIe siècle, percevait le monde dans un mouvement cyclique perpétuel et un retour éternel et gratuit. Dans un de ses versets, le Coran évoque cette conception : « Il n’y a pour nous, disent-ils, que la vie d’ici-bas. Nous mourons et vivons spontanément. Seul le temps qui passe nous fait périr » (2). Contre ceux-là, le Coran défendait, pour le salut de l’homme, une conception diamétralement opposée. L’unicité engendre une vision autre du monde, celle « des êtres peuplant les cieux et la terre et qui tous vers Lui feront retour » (3). L’univers n’est pas figé, puisque Dieu, qui « a pouvoir sur toute chose, ajoute à volonté à sa création » (4). Ce mouvement général, souligné à plusieurs reprises (« Lui est chaque jour à quelque œuvre qu’Il manifeste »), concerne la créature et l’homme au premier chef : « Ô toi, mortel ! tu ne cesseras d’œuvrer pour te rapprocher de ton Seigneur que tu rencontreras enfin » (5).

Les relations entre l’homme et la désacralisation d’un monde en mouvement débouchent sur un rapport objectif propice à une sorte d’universalité indifférente et passive des « choses ». Si bien que l’être humain finit par assurer sa suprématie sur la nature et les autres espèces. Le monde a une présence à la fois indépendante et apprivoisable.

À partir de ces principes, la Révélation acquiert une vision de l’Homme, désormais créature unique par sa nature et son statut dans un monde désacralisé. Cette créature est appelée à un nouveau destin selon lequel tout, même le Temple sacré, se voit revalorisé par la foi et l’action du croyant. « Orient et occident appartiennent en propre à Dieu, et vers quelque point que l’on se tourne, là est Sa Face » (6).

En considérant que Dieu est présent uniquement dans l’histoire et dans l’homme, la révélation coranique fonde une alliance qui réfléchit le nouveau destin de l’homme. C’est d’ailleurs en référence à cette alliance que quelques passages coraniques font état de la sacralité passagère d’un lieu (7).

Pour les Hadiths, la chose est sensiblement différente. Les « Hadiths » ou « dits », dont l’ensemble forme la Sunna, ou « manière de vivre du Prophète », constituent les propos attribués à Muhammad en dehors des instants de la Révélation, et sont la deuxième source de la théologie islamique. L’étude de cet immense corpus littéraire, aux objectifs éthiques et juridiques, visait à interpréter le Coran ou à compléter ses silences et ses non-dits. Or on trouve un certain nombre de Ḥadīth-s mentionnant des lieux qui revêtent une forme de sainteté. Parmi eux :

- des villes . À côté des villes saintes de l’islam, La Mecque et Médine, un nombre considérable de textes cite des cités privilégiées telles que Basra, Damas, Jeddah et ‘Abadān en Iran. À propos de ces deux dernières, deux textes attirent l’attention : « Monter la garde à Jedda est la meilleure des sentinelles », ou « ‘Abadān est une porte ouverte ici-bas sur le paradis ». Il va sans dire que l’authenticité de ce genre de hadith n’a pu être établie. Il n’en demeure pas moins que les textes concernant les mérites (faḍā’il) de La Mecque et Médine figurent dans les recueils canoniques qui font autorité. La première de ces villes est qualifiée, dans les textes fondateurs, de « Mère des cités » (Umm al-Qurā) et tire sa noblesse du fait qu’elle fut une « aire de la révélation » (Mahbat al-waḥī). Médine est sanctifiée pour la même raison. Ce sont deux lieux qui portent témoignage de la relation de l’homme à Dieu. Mais cet aspect circonstanciel est renforcé par une gaine symbolique et religieuse. La Mecque et Médine sont sanctifiées (muqaddasa), car ceux qui prennent la peine de s’y rendre sont en quête de pureté, signifiée par la racine Q-D-S. La sainteté du lieu conduit en fait à baliser la condition humaine et à valider les actions du croyant. Un hadith mentionne le passage de l’ « espace » à l’éthique, en précisant qu’ « aucun peuple ne sera sanctifié (lā quddisat ummatun) tant qu’il cautionne l’injustice ».

- Des sanctuaires . Trois mosquées sont considérées comme des lieux saints selon la Sunna. Il s’agit des mosquées des deux villes précitées, plus la mosquée d’al-Aqṣā à Jérusalem. Dans le fameux hadith « Ne sanglez vos montures que pour aller à trois mosquées : la mosquée sacrée, celle de l’Envoyé de Dieu et celle de Jérusalem » (lā tuchaddu al-riḥāl illā ilā ṯalāṯah), point d’explications sur la cause de la sanctification de ces trois enceintes chères aux croyants pèlerins, mais d’autres textes nous éclairent à ce propos. S’il se rend à l’un de ces trois lieux, le musulman reçoit la gratification de ses efforts. En s’acquittant de sa prière liturgique, il est récompensé par des bienfaits qui témoignent de la Grâce divine. Encore une fois, le lieu saint permet de rehausser la valeur des actes cultuels et, par-là même, de renforcer l’alliance qui donne sens à l’action et à la vie de l’homme. C’est dans cet esprit qu’on entend un autre hadith où le Prophète précise que la prière accomplie dans l’enceinte de sa mosquée à Médine est supérieure à mille prières dans toute autre mosquée, exception faite du temple mecquois, dans lequel une prière est préférable à cent mille autres accomplies ailleurs.

- La Ka‘bah. La vénération (ḥurmah) qui l’entoure est bien établie dans maint texte de la Sunna. Vers le Temple se tourne tout musulman au moment de sa prière et, autour de lui, le cortège religieux fait sa procession pendant le pèlerinage majeur (ḥāǧǧ) ou mineur (‘umra). Ni querelles ni paroles offensantes ni port d’armes ne sont tolérés dans ses alentours. Ce devoir de respect de la part des hommes s’étend aux animaux et aux plantes : les visiteurs de la Ka‘bah doivent s’abstenir d’y faire la chasse et de couper quelque arbre ou plante. Ainsi la Ka‘bah porte un message de paix au niveau universel. Elle permet de vivifier la relation à Dieu, en insistant sur le fait que les actes du croyant sont innervés de vie.

Cela dit, les ḥadīth-s comparent la vénération de la Ka‘bah (ḥurmat al-Bayt) à celle de l’homme, avec une supériorité de la seconde sur la première. Le compagnon du Prophète ‘Umar b. al-Khaṭṭāb s’exclama devant la Ka‘bah : « Ô que tu es majestueuse et que tu es vénérée ! Mais pour Dieu la considération de l’homme (croyant) est de loin la plus importante ». À un homme qui se cramponnait aux rideaux de la Ka‘bah, dans la véhémence de sa prière (« Mon Dieu, pardonne mes péchés par ce temple sacré »), le prophète Muhammad en personne fit ce reproche : « Il est plus juste de dire : Absous-moi au nom de ma dignité ».

Les textes de la Sunna consultés sur la sainteté des lieux sont un vivant commentaire des principes énoncés dans le Coran. Un lieu est considéré comme sacré quand il témoigne d’un moment spécifique où Dieu s’est manifesté à l’humanité. De ce fait, il symbolise et cristallise, dans un espace donné, la volonté immatérielle et divine d’une destinée nouvelle pour l’homme. En vénérant ces lieux, le croyant entame une quête en vue d’une paix et d’une sainteté internes, qui préparent autant les membres de la communauté que lui-même à leur salut futur. Cette quête d’un rapprochement avec Dieu ne peut être purement abstraite : elle doit s’exprimer dans le vécu en liaison avec l’espace, faute de quoi elle risque d’être vidée de toute substance. Le texte d’un hadith authentique concernant le temple de la Ka‘bah est révélateur à ce sujet. Muhammad affirme à Aïcha, son épouse, qu’il a « préconisé la démolition du Temple, puis sa reconstruction sous une forme différente ». Ce qui l’en a empêché, c’est la crainte d’être incompris par une communauté encore très attachée à ses traditions. Il fallait donc s’attaquer à l’essentiel : le temple restera sacré, non par sa forme, mais par le sens profond qu’il véhicule.

Dans cette conception, le monde et notamment les lieux sacrés deviennent un instrument au service d’une fin : l’homme, dont la vie et la mort revêtent alors un sens différent en ce qu’elles sont les étapes d’une ascension continuelle.


(1) Coran 42,49. (2) Coran 45,24. (3) Coran 3,83. (4) Coran 35,1 ; 16,8. (5) Coran 84,6. (6) Coran 12,76. (7) Cf. Coran 2,

177.

http://www.gric.asso.fr/gric-de-tunis/articles-21/espaces-sacres-lieux-de-violence/article/la-saintete-des-lieux-dans-le

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L'adoption est-elle permise en Islam ?

Historique

L’adoption, à l’époque préislamique, se pratiquait couramment. La population était regroupée en différentes tribus où l’enfant portait son prénom, suivi du prénom de son père et, pour terminer, du nom de la tribu. L’enfant n’était jamais délaissé par les siens.

Nous pouvions aussi retrouver la méthode du troc, les parents confiaient leur enfant en échange de biens matériels ou de différents services. Cette méthode est inacceptable aujourd’hui, mais elle était souvent pratiquée à cette époque.

Lors de l’apparition de l’Islam, le Coran interdisait la complémentarité entre l’adoption et la filiation naturelle. Pourtant, dans plusieurs versets du Coran nous pouvons y retrouver la gratitude des Croyants pour les orphelins.

Interdiction à l’adoption

Dans certains pays du Maghreb, des jurisconsultes musulmans ne font pas la distinction entre l’adoption contractuelle qui consiste au marchandage, et l’adoption humanitaire, qui procure une famille à un enfant qui en est dépourvu. Ils ont tout simplement interdit l’adoption peu importe la forme qu’elle prend.

  • Pourquoi certains musulmans s’y opposent? Pour trois raisons :
  • L’adoption léserait les héritiers légaux;
  • Il est injuste de priver l’enfant de sa filiation naturelle et les parents de leur descendance;
  • L’adoption risque de favoriser l’inceste, par l’attribution du nom de l’adoptant à l’enfant adopté.

Par contre, le Coran reconnaît la paternité sous trois conditions :

  • L’ascendance de l’enfant doit être inconnue;
  • La différence d’âge entre le parent adoptif et l’enfant doit être significative;
  • Lorsque l’enfant atteint la majorité et qu’il est apte à le faire, il doit accepter la déclaration de filiation.

De plus, le Coran incite les Croyants à aider les orphelins et à les respecter dans leurs droits. En conséquence, les musulmans favorables à l’adoption répondent à ces objections en soutenant :

  • Que l’Islam soutient des principes évolutifs donc de progrès, que le Coran n’interdit que l’adoption «contractuelle» (comme la Convention de La Haye d’ailleurs) et que la question hypothétique de l’héritage ne peut fonder un acte prophétique;

  • Que la filiation doit être respectée si elle est connue (ce qui suppose que l’adoption ne pourrait pas être plénière comme au Québec, mais simple, c’est-à-dire sans couper le lien de filiation biologique). Mais par ailleurs qu’une filiation de substitution en faveur des parents adoptants doit être accordé à l’enfant dont les parents de naissance sont inconnus afin de favoriser son intégration sociale;

  • Que l’argument d’inceste est fallacieux puisque ce risque n’a pas de rapport au nom de l’enfant et qu’au contraire la concordance de nom empêche le mariage au sein de la famille adoptive.

L’affiliation de Convention et la kafala

Les pays islamiques, qui représentent plus d’un cinquième de la population mondiale, se sont opposés à la ratification du rapport de la Convention Internationale aux droits de l’enfant en y apposant des réserves. Cette convention allait à l’encontre de leurs droits autant éthiques que religieux. Les dispositions de l’article 14 de la Convention, concernant la religion, versus les articles 20 et 21, en rapport avec l’adoption sont en contradictions avec les principes islamiques.

Malgré cela, en accord avec la Convention, certains droits islamiques reconnaissent les droits de l’enfant et la protection qu’il faut apporter à ceux-ci en se basant sur la kafala. La kafala, ou recueil légal, donne droit non pas à un lien de parenté, mais plutôt à la prise en charge de l’éducation d’un enfant orphelin et à une obligation de veiller à ce qu’il ne manque de rien. Nous la comprenons comme étant une tutelle légale de l’enfant.

La tutelle est notariée, lorsque que l’enfant est confié à des parents proches; la tutelle, ou kafala, est judiciaire lorsque qu’un jugement est rendu après enquête. Sur le plan international, le transfert de filiation ne semble pas possible dans le cas des pays islamiques.

 Qu'est ce que l'adoption au sens moderne du terme ?

Voici ce que nous trouvons dans le Dictionnaire Webster : adopter est prendre dans sa famille l'enfant de quelqu'un d'autre par une procéure légale et de l'élever comme s'il était le sien. Cela signifie qu'un enfant adopté ne portera plus le nom de son père biologique et aura donc pour résultat qu'il ou elle sera coupé (e) de tous les droits ou responsabilités envers ses parents biologiques et sera traité(e) alors comme l'enfant à part entière de ceux qui l'adoptent.

2. Comment est abordée l'adoption en Islam ?

« Il (ALLAH) n'a point fait de vos enfants adoptifs vos propres enfants. Ce sont des propos (qui sortent) de votre bouche. Mais ALLAH dit la vérité et c'est Lui qui met dans la bonne direction. Appelez-les du nom de leurs pères : c'est plus équitable devant Allah. Mais si vous ne connaissez pas leurs pères, alors considérez-les comme vos frères en religion ou vos alliés. Nul blâme sur vous pour ce que vous faites par erreur, mais (vous serez blâmés pour) ce que vos cœurs font délibérément. [...] » (Sourate 33 verset4-5)

L'adoption était largement répandue en Arabie et dans le reste du monde lorsque l'Islam a été révélé. Le Prophète Mohammad (PBAsl) lui-même avait Zaïd comme fils adopté. Il était appelé "Zaïd fils de Mohammad".

Le Coran a alors permis de fixer des règles spécifiques sur la relation juridique entre un enfant et sa famille adoptive, qui permettent à l'enfant de s'épanouir à tous les niveaux sans être déchu de son identité :

- l'enfant doit conserver le nom de ses parents biologiques

- l'enfant ne peut pas prétendre avoir un droit sur l'héritage venant de ses parents adoptifs, toutefois il est permis et même souhaitable que le père adoptif fasse de son vivant, un testament en faveur de son fils ou de sa fille adoptive

- l'enfant à un droit d'héritage sur ses parents biologiques

- Il est conseillé à la mère adoptive d'allaiter l'enfant car devenu pubère, il n'est pas un Mahram et peut se lier maritalement avec l'un des membres de la famille car il n'existe pas de lien sanguin.

- Les biens et les richesses de l'enfant doivent être protégé et non utilisés par les parents adoptifs

L'islam est formel : voler une part de cet argent est considéré comme un grand péché comme le précise le Saint-coran : « Ceux qui mangent (disposent) des biens des orphelins ne font que manger du feu dans leurs ventres. Ils brûleront dans les flammes de l'enfer » (Sourate 4 verset 10)

Ainsi, s'il s'agit pour un homme et une femme de prendre en charge un enfant qui est orphelin ou qui n'a aucun soutien et de s'occuper de lui comme de leur propre enfant, en lui accordant toute la tendresse et la douceur dont il a besoin, en lui assurant sa prise en charge matérielle et en lui donnant une bonne éducation (morale, spirituelle, intellectuelle...), sans porter atteinte en aucune façon qui soit à sa véritable filiation, alors, cela est considéré comme un acte très méritoire aux yeux d'Allah.

 Bienveillance et solidarité dans l'Islam
L'Islam encourage la prise en charge des orphelins et des pauvres. D'ailleurs, le Prophète Mohammad (PBAsl), lui-même orphelin, a dit : "Moi et les gardiens des orphelins seront ensemble au paradis" ; il a aussi appelé les musulmans à donner le meilleur traitement aux enfants dans la misère. Même une caresse sur la tête d'un enfant ou une tape sur son épaule est un acte de vertu aux yeux d'Allah. L'Islam donne aussi un très sérieux avertissement à ceux qui disposent à leur profit des biens des orphelins.

En conclusion : L'islam reconnaît à chaque enfant le droit à une filiation paternelle qui est un droit imprescriptible. C'est pour cette raison qu'il a interdit l'adoption formelle qui prive l'enfant de ce droit. Cependant, il n'empêche pas qu'une famille intègre en son sein un enfant étranger et le protège, il y invite plutôt.

 

http://www.quebecadoption.net/adoption/preadopt/islam.html

http://www.lffm.org/modules.php?name=News&file=article&sid=94

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La conception islamique de l’eau

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Dans la conscience islamique, l’eau est à la fois la source de la vie, un don divin et le breuvage de savoir. En sus de cela, l’eau a également une valeur purificatrice, puisqu’elle sert à purifier le musulman de l’extérieur (corps) et de l’intérieur (âme). Le fait d’approvisionner les tiers, qu’ils soient humains ou animaux, en eau est assimilé à une zakat (impôt légal) en islam. En effet, le musulman doit enlever sa souillure en prenant son bain rituel avant la prière, ce qui donne à l’eau une importance capitale. C’est pourquoi aucun foyer et aucun endroit n’en sont dépourvus que ce soit au Caire, à Rachid, à Cordoue, à Fès, à Baghdad, à Damas, à Ispahan ou à Boukhara. En tant que moyen de purification, l’eau a été à l’origine de la veine esthétique et même poétique incarnée par "l’urbanisme aquatique", qui s’était développé dans les grandes villes du monde islamique, notamment en Andalousie et dans ses palais de rêve. Dans ces palais, en effet, on remarque qu’une influence beaucoup plus grande est exercée sur les sens, en particulier l’influence visuelle des éléments d’ornement de l’art islamique. De fait, l’harmonie des lumières et des ombres, mise en évidence entre les motifs ornementaux riches en décors végétaux et en mosaïque dorée, était toujours appuyée par les éléments aquatiques qui s’insinuaient dans les somptueuses salles en tant qu’éléments décoratifs, voire architecturaux incontournables dans les palais andalous. Pour un musulman, la méditation de l’eau en pleine nature ou entre les murs d’une maison renforce chez lui la conviction de l’existence de Dieu, auteur de cette manne. En plus du murmure des eaux, qui procure quiétude et paix intérieure, l’eau transfère la nature vivante et animé à l’intérieure des environnements architécturaux clos pour en faire des jardins de marbre et de plâtre. Elle favorise également l’illumination du petit espace architectural où elle coule et ce, à travers les lumières qu’elle reflète en les propageant dans tous les sens, comme tout corps céleste sans lumière propre. De même, en pénétrant le corps liquide, les rayons solaires sont décomposés par le prisme en couleurs spectrales, tel un signe précoce et éphémère du paradis. Par sa transparence, l’eau contribue aussi à la mise en valeur de la beauté de la mosaïque multicolore au fond des fontaines et des bassins d’ornement. De plus, prenant la forme de son entourage, l’eau se présente tantôt comme un torrent impétueux, tantôt comme un puissant jaillissement qui s’élance pour retomber juste après, dans un mouvement proportionné. Dans la plupart des cas, l’eau garde une surface douillette et scintillante dont la tranquillité n’est troublée que par le déferlement de vagues, sous l’impulsion du vent ou de chutes abondantes.

Les princes d’Andalousie voulaient associer la conception religieuse et coranique de l’eau et son aspect esthétique. Ainsi, dans les ornements intérieurs des piliers de leurs palais, le concept du jardin était le thème récurrent. La nature extérieure, que forment les arbres, les roses, les fruits, le ciel et l’eau, est égalée par un autre jardin situé, lui, dans l’enceinte de ces palais et formé d’arbres en marbre (piliers), de roses et fruits en fil (décors végétaux), de voûtes en mosaïque en plus de l’eau qui demeurait l’unique élément à garder sa vitalité, vu l’impossibilité de la transformer en nature inanimée .

Tout cela procède de la passion que vouaient les musulmans aux jardins, peut être parce que ceux-ci étaient l’unique source de fraîcheur dans un environnement désertique inhérent à la société arabe.             

Dans la conscience islamique, le paradis sous lequel coulent des rivières est avant tout la promesse la plus sublime de bonheur éternel. En Andalousie, ce fut dans la ville d’Az-zahrâ, que l’on disait mythique, que l’on a reproduit une image en miniature du paradis. Les récits historiques nous apprennent, à cet égard, que l’intérêt que suscitait l’eau, en tant qu’élément esthétique architectural, avait atteint un degré prodigieux. Ainsi, dans le palais du gouvernant de Tolède, il y avait une loge voûtée, conçue de manière à ce que l’eau, amenée au sommet de la voûte par un mécanisme architectural, coule sur les bords, formant une sorte de ceinture aquatique autour de la loge qui se trouve au milieu de chutes de pluie interminable. Le gouvernant avait l’habitude de tenir son conseil à l’intérieur de la loge sans qu’il soit touché par une seule goutte d’eau.

Quant au palais As-sourour, connu également sous l’appellation du palais al-jâfariya, on y trouvait des lacs, des fontaines et des canaux d’eau où se reflétait l’image des allées, ce qui accroissait le nombre de celles-ci et en amplifiait la grandeur et la magnificence. Tout cela  est illustré par le seul modèle vivant de palais arabes qui reste encore préservé, en l’occurrence le palais Al-Hamrâ à Grenade .

Exploitation des ressources hydriques :

Les musulmans avaient l’habitude d’exploiter les différentes ressources hydriques, et cette habitude s’est reflétée sur le classement qu’ils ont établi pour ces ressources. L’influence du fiqh est évidente sur ce classement car l’eau, en tant que source de vie, bénéficiait d’un intérêt spécial de la part des hommes du fiqh.

Ainsi, on distinguait entre trois sortes d’eau : eau de rivière, eau de puits et eau de source. Chacune d’elles se subdivise en multiples branches.

I. Les rivières : on distingue entre trois sortes de rivières :

Catégorie I : les fleuves qui coulent par la volonté divine, tels que le Tigre, l’Euphrate et le Nil. L’exploitation de ces fleuves est permise à tous ceux qui en ont besoin.

Catégorie II : les rivières. On en dénombre deux types : l’un ayant un haut niveau d’eau, et dont l’exploitation est permise pour tout le monde, et l’autre ayant un bas niveau d’eau (ruisseaux). Dans ce cas, l’eau est endiguée pour chaque communauté jusqu’à ce qu’elle atteigne le niveau de la  cheville, comme dans le hadith du Prophète. Ensuite, elle est libérée pour la communauté suivante et ainsi de suite, selon un schéma décroissant qui va de la zone la plus haute à la plus basse.

Catégorie III : elle englobe tous les petits cours d’eau creusés par les gens à partir d’un ruisseau qui coule au milieu de leurs habitations. Dans ce cas, le ruisseau devient un bien commun et personne n’a le droit d’en faire sa propriété personnelle.

Abou Yâli a expliqué que cette exploitation n’est pas la même partout et dans tous les temps mais se fait plutôt selon la coutume, l’habitude et le besoin. Elle peut donc varier suivant cinq éléments :

1. La nature de la terre : fertile et infertile ;

2. La nature des récoltes et des arbres plantés ;

3. Les saisons ;

4. Les périodes de culture et de récolte ;

5. L’état de l’eau utilisée pour l’irrigation : courante ou intermittente.

II. Les puits :

L’eau des puits est une autre ressource hydrique exploitable. On distingue entre trois types de puits, selon le but pour lequel ils sont creusés :

1. Ceux excavés pour que les voyageurs puissent y désaltérer. Dans ce cas, leur eau devient commune. Le Calife Othmane, que Dieu le bénisse, avait réservé le puits Roma pour cet usage exclusif.  

2. Ceux creusés par un particulier, mais qui deviennent plus tard un bien public. L’exemple en est les puits que creusent les nomades lors de leur établissement temporaire dans un endroit donné. Ils leur appartiennent tant qu’ils sont établis dans cet endroit. Après leur départ, ils deviennent un bien commun.

3. Ceux creusés pour un usage personnel. La condition alors est que le forage se fasse jusqu’à ce que l’eau soit atteinte et que celle-ci soit également disponible pour l’irrigation des pâturages en plus des cultures. Le Prophète, que la Paix et la Prière soient sur lui, a dit : "quiconque aura empêché (l’usage de) l’excédent en eau, afin d’empêcher l’excédent d’herbage, se verra exclu de la miséricorde divine le jour de la Résurrection", car l’agriculture consomme beaucoup plus d’eau que ne le fait l’abreuvement des bêtes .

III. Les sources :

On distingue entre trois sortes de sources :

1. Les sources naturelles : Elles ne sont pas creusées. Les mêmes règles régissant les fleuves leur sont appliquées.

2. Les sources artificielles : elles sont la propriété de ceux qui les ont creusées.

3. Les sources creusées sur un terrain privé. Dans ce cas, le propriétaire du terrain en question, plus que quiconque, jouit de la pleine autorité sur cette eau pour l’irrigation de sa terre et a l’obligation d’en fournir aux éleveurs du bétail et non aux agriculteurs, qui devront utiliser l’excédent d’eau des puits .

De nos jours, la liste des ressources hydriques s’est encore élargie pour englober les eaux de dessalement, les eaux usées traitées, en plus des eaux de pluie. De même, sont apparus de nouveaux moyens de mise à profit de l’eau selon les besoins spatio-temporels, sur la base des conditions détaillées par Abou Yâla, à savoir que l’exploitation n’est pas absolue, mais doit plutôt se faire selon les coutumes et les besoins effectifs.      

Exploitation de l’eau :

Dans la période préislamique, les droits d’exploitation de l’eau étaient gérés dans le cadre des usages en vigueur. En effet, les tribus nomades qui sillonnaient la péninsule arabe s’établissaient sur des territoires où l’on délimitait les contours sur le sol appelés al-harîm (territoire) et qui servaient à délimiter le territoire où la tribu pouvait exercer le droit d’exploitation des ressources de surface et souterraines situées à proximité des tentes et dans les alentours, tout en respectant les droits des autres tribus établies dans les régions avoisinantes. Il y avait un autre concept, en l’occurrence al-himâ (terrain réservé), qui signifie la disposition de la tribu à défendre ses droits. Il est composé de deux éléments : le premier, d’ordre matériel, est incarné par la ligne effective tracée sur le sol, tandis que le second, d’ordre moral, englobe les considérations morales et de droit que véhicule le concept de la tribu. Toute agression contre l’un ou l’autre de ces éléments implique ipso facto la mobilisation des forces de la tribu pour défendre son honneur et son himâ.

Avec l’avènement de l’islam, en tant que message réformateur et innovateur, il a entériné certains usages en vigueur, mais a déclaré caducs tous les concepts qui consacraient la propriété individuelle de l’eau et conféraient le droit absolu de sa mise à profit. Car l’eau, au même titre que toute autre chose, est la propriété du Créateur, et en tant que tel, doit être disponible pour tout le monde. C’est ainsi que l’eau est devenue un bien commun à tous les êtres humains. Personne n’a le droit d’en disposer à discrétion, de s’en attribuer la propriété ou de le vendre, comme l’affirme le hadith du Prophète selon lequel " les gens se partagent trois choses : l’eau, le pâturage et le feu ". En effet, ce hadith interdit à l’homme de s’attribuer, individuellement, la propriété de trois éléments cités et, partant, prohibe la vente de l’eau. Mohamed Ibn Ishâk raconte, d’après Abdullah Ibn Abou Bakr, d’après Omar, d’après Aïcha, que Dieu les bénisse, qui a dit : "Le Messager de Dieu, Paix et Prière sur lui, a prohibé la vente de l’eau". Commentant ce hadith, Abou Youssef a dit : "l’interprétation que l’on peut donner à ce hadith est peut être que (le Prophète) a prohibé sa vente avant qu’elle ne soit mise en détention, ce qui ne peut se faire que par des récipients et des ustensiles, et non par les puits et les bassins. Ainsi donc, le hadith interdit la vente de l’eau. Mais selon l’interprétation du cadi Abou Youssef, la vente peut être tolérée pour ceux qui fournissent un effort dans le ramassage et la préservation de l’eau dans des pots appropriés.

Dans un autre hadith, raconté par Jaber Ibn Abdullah, on lit : "le Prophète, que la Paix et le Salut soient sur lui, a prohibé la vente de l’excédent d’eau ". Dans son interprétation de ce hadith, l’Imam Nawawi a écrit ceci : "Concernant la prohibition de la vente de l’excédent d’eau dans le but d’empêcher l’irrigation des pâturages, cela veut dire que lorsqu’une personne dispose d’un puits en rase campagne et que l’eau qu’elle contient dépasse largement ses besoins, alors qu’il existe, à proximité, un pâturage dépourvu de points d’eau de telle façon que les bergers ne peuvent faire paître leurs bêtes que s’ils peuvent les abreuver par la suite à partir de ce puits. Dans ce cas, le propriétaire dudit puits ne doit pas empêcher les troupeaux d’avoir accès à son excédent d’eau. Au contraire, il se doit de le leur fournir sans contrepartie, car s’il le leur interdit, les bergers ne pourront faire paître leurs troupeaux par crainte de ne pas pouvoir les abreuver une fois qu’ils auront soif, et il s’ensuit que l’interdiction de l’eau implique l’interdiction de paître. Ainsi donc, selon le hadith et son interprétation, proscrire l’accès à l’eau mène à la proscription de l’accès à deux biens publics, à savoir l’eau et l’herbage, ce qui est formellement interdit. Avec le temps, les concepts de harîm et de hîma, qui impliquaient une propension tribale à s’adjuger la propriété de l’eau et des droits d’exploitation et de défense des points d’eau, se sont développés pour acquérir un sens plus pratique dans le cadre des enseignements de l’islam. Le harîm prend une signification différente suivant la nature des ressources hydriques (sources, puits, ruisseaux) et suivant l’abondance des eaux au niveau de chacune d’elles. En apportant cette jurisprudence, l’islam entendait parvenir à une distribution équitable de l’eau sur la base de critères précis comme l’état de cette denrée dans le sous-sol et le mécanisme de son mouvement.

Ainsi, les théologiens musulmans ont veillé à ce que la servitude de puisage soit un droit public garanti par l’Etat(82). Ils sont même allés jusqu’à imposer à l’Etat l’obligation d’assainir les fleuves et d’entretenir les ponts en place. Dans le cas où le point d’eau est la propriété d’un groupe précis, la charge d’entretient incombe alors audit groupe. L’Imam Abou Youssef, que Dieu l’ait dans sa miséricorde, nous a légué d’importantes fatwas sur la manière dont le groupe pourrait s’acquitter de cette charge. Il a dit à ce propos : "Commandeur des croyants ! Vous m’avez posé la question sur le cas d’un groupe de gens qui voudraient creuser un ruisseau, qu’ils exploiteront en commun, à partir d’un grand fleuve comme le Tigre ou l’Euphrate. Comment peuvent-ils procéder ? Eh bien ils se rassemblent tous et procèdent à l’excavation depuis le début jusqu’à la fin. Chaque fois qu’ils atteignent un terrain appartenant à un des leurs, le propriétaire concerné arrête de creuser et les autres poursuivent le travail et ainsi de suite jusqu’à l’achèvement de la totalité de l’ouvrage. Selon d’autres savants, on procède à l’excavation complète du ruisseau. Une fois le travail achevé, on procèdera alors au calcul de la rémunération de tous ceux qui ont réalisé l’ouvrage. Et puisque c’est toute la communauté qui va en profiter pour ses besoins en eau potable et en eau d’irrigation, c’est donc tous les membres de la communauté qui devront supporter ensembles les frais, chacun y apportant sa quote-part selon sa capacité matérielle. Voilà donc, Commandeur des croyants, deux réponses à votre question et vous avez le choix d’opter pour celle que vous jugerez pertinente". Puis il a jouté : "Prenons le cas de gens habitant à proximité de ce cours d’eau qui, craignant une crue, voudraient la prévenir en réalisant des ouvrages défensifs et que certains membres de la communauté refusent de contribuer à l’effort défensif. Si la menace risque d’être préjudiciable à tous, je les informe tous qu’ils devraient exécuter les travaux de consolidation sur la base de quotes-parts personnelles. Si le préjudice n’est pas général, on ne peut les obliger à exécuter lesdits travaux. Au lieu de cela, j’ordonnerai à chacun d’étayer la portion du ruisseau qui lui revient .

http://www.isesco.org.ma/francais/publications/islamtoday/22/p5.php

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L’importance de l’hospitalité en Islam

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L’hospitalité est l’un des principes moraux les plus important de la religion musulmane, car il s’agit non seulement d’une des plus grandes qualités du prophète Abraham (PBSL), mais surtout d’une prescription de la plus haute importance du prophète Muhammad (PBSL) :
« Quiconque croit en Dieu et au Jour Dernier, doit bien traiter son hôte »
« Quiconque croit en Dieu et au Jour Dernier doit accorder a son hôte son dû.
Mais quel est son dû, lui demande-t-on ?
Son dû, répondit-il, est son hébergement un jour et une nuit. L'hospitalité est de trois jours, au-delà, c'est une aumône. » (hadiths rapportés par Al Boukhari et Mouslim).

Le prophète de Dieu (PBSL) a donc prescrit à sa communauté de faire preuve d’hospitalité et l’a également guidé en ce sens en lui donnant un certains nombre de conseils à suivre afin de faire preuve d’une attitude irréprochable vis-à-vis de son invité, mais également de son hôte.

Formuler une invitation

Concernant les personnes à inviter sous son toit, il est recommandé de n’y accueillir que des gens pieux, non libertins ou dévergondés, mais sans égard au fait qu’ils soient riches ou pauvres, car comme le rappel le prophète Muhammad (PBSL) : « le pire des aliments est celui d'un festin auquel on y invite les riches et on néglige les pauvres. ».

L’invitation ne doit pas avoir été formulée dans un but ostentatoire ou de parade, mais à l’image d’Abraham, le « père des hôtes » et de Muhammad (PBSE), dans l’intention d’amener la joie dans le cœur des croyants et la satisfaction dans celui de ses frères en religion.

Autre recommandation particulièrement importante, il ne faut jamais inviter une personne tout en sachant pertinemment que cette dernière va refuser notre invitation, parce qu’elle est incapable d’y répondre, et/ou s’il est question d’une personne que l’on n’apprécie peu ou pas du tout.

Répondre à une invitation

Le prophète de Dieu (PBSL) a recommandé aux croyants de toujours répondre aux invitations qui leur sont formulés s’ils ne disposent pas d’une excuse valable, comme craindre pour leur santé ou leur foi en Dieu : « Il faut répondre à l'invitation ! - Si on m'invite à manger une simple patte de mouton, je n'hésiterai pas à accepter. Si on m'offre un jarret de mouton, je l'accepte ! » (hadiths rapportés par Mouslim).

L’acceptation de l’invitation vise avant tout à honorer son frère de sa présence, transformant ainsi cet acte à priori banal en acte agrée et récompensé par Dieu.

Concernant la distance séparant l’invité de son hôte, cette dernière n’a aucune incidence définitive dans l’acceptation ou le refus de l’invitation. De même c’est toujours la première invitation qui doit être acceptée, et la deuxième seulement qui peut essuyer un refus et des excuses.

Si l’invité est en état de jeûne le jour de l’invitation, il doit quand même se rendre chez son hôte, et si ce dernier souhaite à tout prix partager son repas, alors il est recommandé de rompre son jeûne, mais si l’on désire tout de même jeûner ; il est alors conseillé de prier pour son hôte.
Ceci a été conseillé par la bouche même du prophète Muhammad (PBSL) : « Quand l'un de vous est invité, il doit répondre à l'invitation. Si ce jour-là, il jeûne, qu'il prie pour son hôte, s'il ne jeûne pas, qu'il mange. » (Rapporté par Moslim) ou encore : « Comment ! Ton frère fait des dépenses pour toi et tu viens lui dire que tu jeûnes ! »

Comportement à adopter

De la part de l’invité :

La ponctualité est le premier des commandements de l’invité, car il évitera non seulement à l’hôte de s’inquiéter de son absence, mais également de le prendre au dépourvu s’il n’est pas totalement prêt à le recevoir.

L’invité doit également faire preuve d’humilité et de modestie dans son comportement, et ne pas occuper la place d’honneur. Il doit également garder la même place, si l’hôte lui en désigne une en particulier.

Lorsque l’on est invité au domicile de quelqu’un, le séjour ne doit pas excéder trois jours, à moins que l’hôte n’est expressément formulé à son invité de prolonger son séjour. Quand l’invité décide de quitter son hôte, il doit également lui demander la permission.

De la part de l’hôte :

Concernant le maître de maison, ce dernier doit faire veiller particulièrement au bien-être de ses invités : « Quiconque croit en Dieu et au Jour dernier doit bien traiter son hôte. »

A la fin de l’invitation, le maître de maison se doit de raccompagner ses invités jusqu’à l’extérieur de la maison, gage de respect et de piété à leur égard.

En ce qui concerne le gîte, le musulman se doit de débloquer un troisième lit pour son invité.

http://www.islamdefranc

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Les principes de l’éducation dans l’enfance musulmane

26-allah_gif-anime.gifLa question de l’éducation est sans conteste l’une des questions les plus importantes au point de vue des connaissances théorique de même qu’au niveau pratique.

L’homme naît semblable à une page blanche, neutre, capable de prendre toutes les formes qu’on lui donnera, à se développer et à acquérir des comportements, conduites multiples et des expériences diverses.

L’étape de l’enfance est à cet égard déterminante dans la formation de la personnalité de l’être humain et elle constitue la trame sur laquelle se tissera la vie future de toute personne.

C’est sur la base de cette constatation que l’Islam attache une grande importance à l’éducation de l’enfant et notamment à la construction d’une personnalité saine et équilibrée, dénuée de tout travers et de tout complexe ; et qu’il vise à mettre l’homme à l’abri de toutes maladies psychologiques et de toutes mauvaises habitudes.

Sur la base de ces principes et de ces valeurs islamiques, construire la personnalité de l’enfant en Islam revient en réalité à construire la société dans son entier ; c’est en d’autres termes un travail de préparation à la construction d’une vie, de lois, d’un Etat et même d’une civilisation qui soient fondés sur une assise saine pour la réalisation d’un seul but : le bonheur humain.

Sachant donc que la réalisation de cet objectif dépend de l’éducation, il est de notre devoir de consacrer la plus grande partie de nos efforts et de notre temps à éduquer nos enfants et à les préparer à devenir des êtres humains équilibrés, aptes à vivre dans le cadre de lois basées sur la justice et le bien de toutes la collectivité.

Chapitre premier : Définition de l’éducation

Du point de vue linguistique arabe, les lexicographes et les rédacteurs de dictionnaires ont défini l’éducation comme suit : A la base du mot éducation (tarbiyya) se trouve le mot (rabb) qui signifie : créer une chose étape par étape jusqu’à se réalisation complète. On dira par exemple : rabbahu, rabbâhu, rabbayhu… soit : « Il a éduqué l’enfant : il en est le tuteur et le responsable : c’est lui qui doit le nourrir, l’aider à grandir et lui donner une bonne éducation. »

Si donc, l’éducation se définit ainsi, en Islam, l’éducation sera l’opération consistant à construire l’être humain et à l’orienter en vue de former sa personnalité selon les méthodes et les buts que l’Islam a posé pour la vie de l’humain.

L’éducation est donc en fin de compte le fait de construire et de former une personnalité, opération qui vise à amener cette personnalité à la perfection et à lui faire acquérir ses traits de caractères distinctifs.

Chapitre deux : Importance de l’éducation en Islam

Il a été scientifiquement établi qu’à la naissance, l’humain est semblable à une page blanche, vierge, dénuée de toute orientation ou constitution particulière ; il est simplement porteur de potentialités telles que la capacité d’apprendre, de s’informer et de former sa personnalité suivant une ligne de conduite déterminée.

C’est pourquoi le Coran enseigne à l’humain cette vérité (à savoir qu’il est une page blanche) et lui rappelle les bienfaits de la science, de l’enseignement et de la guidance (hidayya) :

« Allah vous a fait sortir du ventre de votre mère, dénués de tout savoir. Il vous a conféré l’ouïe, la vue et le cœur (l’intelligence) afin que vous soyez reconnaissants. » (Coran)

L’Imam Ali a traduit cette vérité pratique en ces termes : « Le cœur du jeune enfant est semblable à une terre vierge qui fait fructifier tout ce qu’on y sème. »

Le savant Allamé al Hilli a décrit les étapes du processus de connaissance chez l’enfant comme suit : « Allah le Très-Haut a créé l’âme humaine par sa nature innée, dénuée de tout savoir quelqu’il soit – par nécessité – de même qu’Il la créé apte à recevoir tout savoir également par nécessité ; cela est particulièrement remarquable chez l’enfant.

Allah le Très-Haut a ensuite créé pour l’humain des moyens qui lui permettent d’appréhender le monde environnant, qui sont les facultés des sens : l’ouïe, l’odorat, la vue, le toucher et le goût. Ainsi, l’enfant est capable dès la naissance d’entrer en contact avec le monde environnant par l’intermédiaire du toucher, de l’odorat, de l’ouïe et du goût ; puis dans un deuxième temps, il devient capable de reconnaître à la vue ses parents et autrui.

Peu à peu ses capacités s’accroissent et il parvient, par ses facultés sensorielles – qui lui permettent d’appréhender le particulier – de passer à une appréhension plus globale de la réalité ; il commence ainsi à utiliser des concepts comme ceux de différence et de ressemblance ; il parvient à comprendre par la raison des éléments nécessaires et plus généraux en s’aidant de ses perceptions sensorielles ; ensuite, au fur et à mesure que sa faculté de raisonner s’affine, il parvient à maîtriser la faculté de la parole et peut comprendre au moyen des connaissances indispensables, les sciences acquises.

Il ressort donc de tout ce que nous avons dit que les sciences acquises ne sont en réalité qu’une branche des connaissances nécessaires et globales et que ces dernières ne sont que les dérivés des perceptions sensorielles. »

Cette explication du sens du verset cité nous permet de délimiter la théorie de la connaissance en Islam et de comprendre le processus de formation de la connaissance chez l’humain depuis ses débuts en le rattachant aux normes coraniques.

C’est à partir de cette compréhension et sur ces bases scientifiques (qui permettent à l’humain de recevoir le savoir et de constituer sa propre personnalité) que se construit la théorie de l’éducation en Islam. Cela nous permet également de saisir toute l’importance de la responsabilité qui échoit aux parents et le rôle qu’ils ont à jouer vis-à-vis de leurs enfants en vue de les préparer à devenir des adultes et de leur prodiguer une éducation tant affective, qu’intellectuelle.

L’éducation, dans un premier temps (de 0 à 7 ans) consiste à donner à l’enfant des habitudes et à lui apprendre à acquérir des comportements quotidiens ; c’est par le biais de ses sens que l’enfant va recevoir de ses parents cet apprentissage et c’est également par eux qu’il va acquérir une morale, se constituer des habitudes et apprendre comment se comporter dans ses rapports avec autrui.

C’est dire toute l’importance que revêt durant cette période le comportement des parents, l’atmosphère familiale et l’environnement culturel et social dans lequel baigne l’enfant.

Tous ces facteurs influent grandement sur la personnalité de l’enfant et sur ses orientations futures.

L’éducation, dans un deuxième temps, sera ce qu’on appelle couramment « l’enseignement ».

L’enfant, à cette étape (entre 6 et 18 ans), va apprendre à développer ses facultés intellectuelles et à utiliser son raisonnement ; pour se faire, on va le mettre en contact avec différents types de connaissances et lui enseigner des matières multiples qui lui permettront de penser correctement et de se constituer un capital culturel de base.

Cela contribuera également à former l’identité culturelle de sa personnalité.

C’est pour cette raison que le saint hadith suivant énonce : « Tout enfant naît doté d’une nature innée ; ce sont ses parents qui le font dévier de cette nature en en faisant un chrétien ou un juif. »

L’Islam attache une grande importance à l’éducation ; c’est elle en effet, qui va contribuer à former des personnalités saines, dénuées de complexes et de comportements inadéquats. C’est elle qui sera responsable du bonheur ou du malheur de l’humain dans cette vie et dans l’autre. C’est elle enfin qui va jouer un rôle déterminant dans la société : sur son avancement culturel, ses progrès scientifiques et sa prospérité économique.

C’est pourquoi l’Islam a tant insisté sur l’importance à attacher à l’enfant. Ses parents doivent s’en occuper au mieux, surtout durant les premières années de sa vie.

L’éducation, comme nous y avons fait allusion précédemment, a une grande influence au sein de la société : sur la garantie de l’ordre public, sur l’environnement naturel, sur la production économique, sur la stabilité politique, sur le progrès scientifique et le niveau de civisme.

Ainsi, à titre d’exemple, l’enfant qui a été habitué à la paresse et à l’indolence ne pourra devenir un homme productif capable d’organiser et de gérer son temps, d’accroître son rendement et d’utiliser au mieux ses capacités ; un tel enfant ne pourra jamais espérer acquérir de hautes qualifications dans les domaines scientifiques et expérimental.

Il est pratiquement impossible à l’enfant ayant grandi dans l’indocilité et le vagabondage, suite aux mauvais traitements de ses parents ou à l’influence négative de l’école ou des autres instances gouvernementales, de devenir un être humain engagé, respectueux des lois et de la stabilité politique et sociale de sa ville ou de son pays.

L’enfant qui aura vécu dans un milieu dépravé ou bien qui aura reçu une éducation avilissante gardera toute sa vie les traces de cette éducation au sein de ses comportements et deviendra peut-être même un individu criminel, torturé dans cette vie et malheureux dans l’autre.

Les statistiques établies par les chercheurs ont démontré l’influence incontestable de l’éducation sur l’individu et la société, et elles corroborent tout à fait les observations faites par l’Islam et sont en parfait accord avec ses conclusions scientifiques.

Nous en citons quelques-unes :

1) La grande majorité des études entreprises tant en Occident que dans le monde arabe affirment que c’est au cours des premières années de la vie que la personnalité de l’enfant se forme et que s’épanouissent ses dispositions individuelles.
Ainsi, l’enfant, suite à des contacts avec le milieu dans lequel il vit, acquiert des réactions et des réflexes face aux diverses influences extérieures qui l’entourent ; si bien que la moitié de ses réactions vont dès cette période s’installer et se stabiliser jusqu’à la fin de sa vie.
Il est bien évident que les valeurs comportementales positives ou négatives qui imprègnent le milieu familial jouent un rôle actif et déterminant dans la manière dont l’enfant va entretenir ses rapports avec autrui.
2) Les études menées dans le domaine de l’éducation établissent que l’image de soi que se constitue l’enfant depuis sa plus tendre enfance influe le regard qu’il portera sur lui-même durant toute sa vie. Ainsi, s’il se constitue une image négative vis-à-vis de ses capacités et sa place au sein de la famille – par exemple s’il ressent qu’il n’a aucun rôle défini à jouer dans le cadre familial ou qu’il n’attire pas l’attention de personne ou bien encore que son existence ou son inexistence est équivalente pour les autres – il va se forger une image négative de lui-même au sein de la société. Il va donc en conséquence affirmer son existence en utilisant des moyens compensatoires, comme la violence, la hargne ou en ayant des comportements inadéquats.
Par contre, si au sein de la famille, il reçoit une attention vigilante, de l’affection et si on le considère et le respecte comme une personne à part entière, et enfin si on l’encourage, il va se constituer une image positive de lui-même. Et par la même occasion, ses potentialités et ses qualités vont s’épanouir. Il va alors ressentir en lui-même une énergie qui va rayonner sur toute sa personnalité et qui va lui permettre de jouer un rôle actif au sein de la famille, puis à l’école, et plus tard dans sa vie professionnelle et sociale.
3) Le rapport établi par Calman a fourni des conclusions sur ces recherches en matière d’éducation, confirmées par les recherches du conseil central consultatif pour l’éducation en Angleterre. Elles sont les suivantes :
- 50% de l’intelligence des adolescents âgés de 17 ans se forme entre la période de formation du fœtus et l’âge de 4 ans ;
- 50% des acquisitions scientifiques chez les jeunes de 18 ans s’effectuent dès l’âge de 9 ans.
- On peut dès l’âge de 2 ans pronostiquer 33% des capacités mentales, comportementales et affectives de l’enfant ; ce pourcentage atteint 50% à l’âge de 5 ans.
4) Une autre étude complémentaire de celle-ci ajoute que la manière de parler avec les enfants au sein de la famille influe dans une grande mesure sur leur compréhension des notions de récompense et de châtiment et les différentes valeurs comportementales ; elle influe également sur les concepts qu’ils utilisent sur leur morale et sur la façon dont ils voient leur propre rôle.

C’est pour toutes ces raisons que l’Islam a entouré l’enfant d’une grande vigilance et que dès les premiers jours suivants sa naissance, il est recommandé par exemple de prononcer la profession de foi dans les oreilles du nouveau-né, de l’habituer à glorifier Allah, à accomplir la prière pour se rappeler Ses bienfaits et à Le remercier.

Tout ceci afin que sa personnalité se forme et se constitue religieusement, qu’il parvienne à une certaine stabilité du point de vue comportemental et que se constituent les bases intellectuelles de sa raison et de son âme.

On rapporte de l’Imam Sadiq (s) cette parole du Prophète (s) : « Que celui d’entre vous qui a un nouveau-né fasse l’appel à la prière dans son oreille droite et l’Iqama dans son oreille gauche ; cela constituera pour lui une protection contre Satan le réprouvé. »

Avoir un enfant bon et pieux jouissant d’une personnalité équilibrée et ayant des comportements convenables est considéré par l’Islam comme l’un des acquis les plus importants de l’humain dans cette vie, comme il est rapporté du Prophète (S) :

« Un des éléments du bonheur de l’humain est d’avoir un enfant bon et pieux. »

« L’héritage que le croyant laisse pour Allah après sa mort est un enfant bon et pieux qui implore le pardon de Dieu pour lui. »

L’Islam s’est préoccupé des jeunes générations et a encouragé à aimer les enfants.

La preuve de l’étendue de la responsabilité des parents en matière d’éducation et l’importance qu’attache l’Islam à cette dernière est exprimée dans cette parole d’Allah le Très-Haut : « Ô vous qui croyez ! Préservez vos personnes et vos familles d’un feu dont le combustible sera fait d’humains et de pierres. » (Coran, 66, 6).

Dans ce verset de portée générale, on peut trouver entre autres, l’affirmation de la responsabilité des parents envers leurs enfants, de même qu’y est établie leur responsabilité envers eux-mêmes. Ce sont les parents qui sont responsables de l’éducation de l’enfant, qui doivent lui inculquer la doctrine de l’unicité, les valeurs morales, l’attitude à avoir envers Allah – qu’Il soit glorifié – afin de le protéger de l’égarement, du malheur et de la déviation.

Chapitre trois : Une formation équilibrée

Afin de nous faire une idée claire du point de vue islamique de la formation d’une personnalité équilibrée, lisons les versets coraniques suivants, qui en dégagent les valeurs et les principes :

« C’est ainsi que Nous avons fait de vous une communauté équilibrée, afin que vous soyez témoins à l’encontre des autres, et que le Prophète (S) soit témoin à votre encontre. » (Sourate 2, verset 143).

« Et ceux qui, lorsqu’ils dépensent, ne gaspillent point ni ne se montrent avares, mais qui se tiennent entre ces deux extrêmes. » (Sourate 25, verset 67)

« Et recherche dans ce que Allah t’a donné la demeure dernière ; et n’oublie pas ta part en ce monde, et sois bon comme Allah a été bienfaisant envers toi ; et ne recherche pas la corruption sur terre ; car Allah n’aime point les corrupteurs. » (Sourate 28, verset 77)

« Et qui (les) préfèrent à eux-mêmes, même s’il y a pénurie chez eux. » (Sourate 59, verset 9)

« Sois constant comme tu en as reçu l’ordre, ainsi que ceux qui se sont repentis avec toi, et ne vous révoltez pas. » (Sourate 11, verset 112)

A la lecture pondérée de ces textes et d’autres, nous pouvons relever les points forts de cet équilibre nécessaire :

1. Equilibre entre ce monde et l’autre.
2. Equilibre entre les besoins corporels, sentimentaux, intellectuels et spirituels.
3. Equilibre et modération dans nos comportements, nos pratiques et dans notre façon de réagir face aux différentes situations qui se présentent à nous.

L’Islam, en effet, a bâti son appel sur l’équilibre, la modération et la juste mesure, dans tous les domaines de l’existence humaine, loin de toute excès ou manque.

Le Coran, en effet, appelle l’humain à rechercher l’équilibre entre ce monde et l’autre (Coran, 28, 77) ; bien plus, Allah a fait de ce monde un lieu de passage obligatoire pour l’au-delà, et il n’y a guère de séparation entre l’action de ce monde et celle de l’autre ; tout ce qui est accompli par l’humain en ce monde est relié à l’au-delà.

C’est la raison pour laquelle Allah a interdit la vie monacale et a interdit à l’humain de refuser tous les bienfaits dont Il lui a autorisé la jouissance. De même, Il a tracé pour l’humain une méthode d’adoration visant à la perfection qui intègre l’humain dans le cercle de l’adoration d’Allah le Très-Pur, et qui le connecte avec l’autre monde dans tous ses actes afin d’éviter qu’il ne s’immerge dans les plaisirs de ce monde et néglige de se préparer pour l’autre.

Parmi les manifestations de cet équilibre et de cette modération concernant les valeurs, les principes et les jugements islamiques, nous pouvons citer l’équilibre entre les différentes tendances de l’âme et ses besoins, de même qu’entre les forces qui doivent être utilisées afin de les satisfaire.

Ainsi, l’Islam a invité l’humain à satisfaire ses besoins corporels et ses instincts, comme par exemple les besoins de manger, de boire, d’assouvir les besoins sexuels, etc. sans excès, dans un sens ou dans l’autre. Parallèlement à la satisfaction de ces besoins corporels, l’Islam invite l’humain à respecter la raison, c’est pourquoi il lui a accordé une attention toute particulière ; il a encouragé l’humain à accueillir favorablement les besoins de la raison en matière de connaissance et de savoir.

En effet, l’Islam a ouvert le champ libre aux raisonnements et à la réflexion productive et a jalonné son chemin par les limites de l’engagement et le respect de principes bien précis. Il a également imposé à la raison un rôle à jouer dans le processus de la pensée, de la compréhension et de la déduction ; de même qu’il a assigné à l’expérience et aux connaissances sensibles un rôle effectif dans la vie de l’humain.

L’Islam, en accordant à ces deux sortes de connaissances – la connaissance expérimentale et la connaissance théorique – une valeur égale, leur a assigné un champ d’application scientifique propre à chacune d’entre elles, leur permettant de déboucher sur des découvertes et des applications scientifiques.

Quant à la dimension psychologique de l’humain, l’Islam ne se borne pas à considérer l’humain comme un simple ensemble d’appareils et de rouages mécaniques, purement matériels et organiques. Il considère l’humain comme étant une entité porteuse d’émotions, de sentiments, comme l’amour, la colère, la satisfaction ; il prend en compte son sens de l’honneur et des valeurs qu’il s’est choisies pour vivre.

L’Islam a donc invité l’humain à satisfaire tous ses besoins physiques, psychologiques, intellectuels… d’une façon équilibrée afin d’éviter que certains sentiments, réactions ou émotions ne l’emportent sur d’autres, ce qui affecterait l’évolution normale de l’âme et des comportements humains.

Il a, par exemple, invité l’humain à instaurer en lui-même, un équilibre entre les sentiments de colère et d’amour ; il a régulé ses émotions et ses prises de position en les basant sur son engagement à respecter certaines valeurs.

Le but étant toujours le même, à savoir : faire évoluer l’humain dans toutes les dimensions de son existence, dans le cadre de la modération et de la rectitude psychologique.

C’est ainsi que l’Islam a posé des principes pratiques afin de mettre en action les différents éléments dont est doté l’humain : la raison, l’âme, la conscience et le corps. Il a par exemple rejeté, en matière de dépense, l’avarice comme le gaspillage ; en matière de nourriture, la gloutonnerie comme le sevrage alimentaire ; en matière de travail, il a appelé à lui accorder la place qui lui convient, ni trop ni trop peu ; ainsi que dans les autres domaines comme les rapports sexuels et le sommeil par exemple.

Cet ensemble de méthodes préconisées par l’Islam permettant de parvenir à un équilibre adéquat n’ont d’autre but que de permettre à l’humain de se réaliser pleinement et de se former une personnalité – entité unique – à plusieurs branches : biologique, psychologique, idéologique, physiologique et spirituelle qui se complètent les unes les autres.

Après avoir définit les principes de base nécessaires à l’élaboration d’une personnalité équilibrée sur le plan personnel, l’Islam s’est tourné vers la réalisation d’un équilibre entre les droits et les devoirs respectifs de l’individu et de la société, afin d’harmoniser au maximum les aspirations individuelles et l’intérêt social.

L’humain, en effet, ne vit pas comme une entité vivante séparée de ses pairs ; il doit vivre au sein d’un cadre social retirant et échangeant avec les autres des bénéfices par le biais de la construction de relations qui vont donner naissance à des droits et des devoirs réciproques.

C’est à la loi et à la morale que reviennent la responsabilité d’organiser ces droits et devoirs, ainsi que de définir la fonction sociale de l’humain.

C’est à cette fin que l’Islam a encouragé l’humain à se sacrifier, à s’efforcer d’éduquer ses propres penchants et faire passer l’intérêt social avant ses propres intérêts.

Allah le Très-Haut a décrit les croyants engagés en ces termes : « Ils préfèrent les autres à eux-mêmes, quand bien même seraient-ils dans la gêne. » (59, 9)

Le Prophète (s) à son tour, en parlant du perfectionnement de soi-même et de l’importance à attacher aux intérêts sociaux a dit : « Tu peux reconnaître les croyants aux signes distinctifs suivants : ils sont compatissants les uns envers les autres ; ils se vouent une réelle affection et nourrissent des sentiments d’amour très solides ; semblables à un seul corps qui lorsque l’un de ses membres est soumis à la douleur, ressent en sa totalité la fièvre et l’insomnie. »

Dans cet autre hadith aussi : « Le croyant ne peut se prétendre tel tant qu’il ne désire pas pour son frère ce qu’il désire pour lui-même. »

Ou encore : « Le meilleur d’entre vous est celui qui est le plus utile aux autres. »

Et enfin : « Celui qui ne se sent pas concerné par le sort de ses frères ne peut se dire musulman. »

Tous ces textes nous éclairent bien sur l’équilibre que l’Islam tend à réaliser entre les pulsions individuelles et les pulsions sociales et visent à éveiller en l’humain une conscience sociale.

L’éducation doit se faire un devoir d’inclure ces principes dans son programme et des méthodes afin de donner à la société des personnalités équilibrées tant au niveau de leurs pulsions que de leurs rapports avec les autres.

Chapitre quatre : L’enfant et son environnement

Parmi les principes essentiels de l’éducation, il en est un qu’on ne peut ignorer ni même minimiser : c’est celui de l’influence du milieu, influence puissante et active sur la formation de la personnalité de l’individu.

L’enfant à la naissance est déjà réceptif aux influences extérieures qu’il enregistre et face auxquelles il réagit ; c’est ainsi qu’il commence à constituer son capital de connaissance. Il emprunte au milieu dans lequel il vit différents types de comportements, de manières d’agir, de façon de vivre, de convictions ou bien de comportements déviants.

Les parents et la famille jouent un grand rôle dans la fixation de la personnalité de l’enfant et la détermination de sa configuration. L’instituteur, les amis, la société et les différents moyens intellectuels qu’elle utilise pour la transmission des idées, les mass-médias, les habitudes et les coutumes ont à leur tour une emprise importante sur la formation de la personnalité de l’enfant (comportements et manière de penser.)

Il faut cependant noter un point important à cet égard, qui émane de la philosophie générale de l’Islam : à savoir que le monde extérieur, malgré son influence démesurée, ne peut influer d’une façon décisive et définitive sur le devenir de l’humain et de sa personnalité.

C’est à la volonté et aux forces intérieures que reviennent le rôle le plus important quant à la délimitation des comportements et des croyances.

La volonté

Le rôle essentiel reconnu à la volonté découle de l’attention que porte l’Islam à l’humain lui-même : ce dernier est un être libre et possédant la faculté de choix ; il peut donc choisir ses propres positions et délimiter lui-même ses manières d’agir.

Cette volonté, bien sûr, croît au fur et à mesure de la croissance de l’enfant jusqu’à atteindre son point d’épanouissement parallèlement à l’épanouissement de la personnalité dans son ensemble. Cependant, durant l’enfance, le monde extérieur a une influence très importante dans la formation du moi de l’enfant et jouera un rôle important allant dans le sens soit d’une destruction ou d’un affaiblissement de la volonté ou soit au contraire de son affermissement..

Il est évident que l’influence du milieu – maison, école, société – ne se limite pas uniquement à la période de l’enfance, non. Tout ce dont l’enfant va être témoin, la manière dont il va être influencé, dont il va écouter, dont il va souffrir, tout cela va avoir une portée et une signification profonde qui vont se déposer progressivement dans son inconscient. Tous ces différents courants vont influencer et amoindrir la volonté dans le futur ou bien au contraire la renforcer si l’enfant a vécu dans des conditions favorables.

Le monde extérieur peut donc soit assigner à l’humain une bonne conduite, soit le détourner du droit chemin et le mener à des comportements déviés et anéantissants.

C’est pour cette raison que, dans l’éducation islamique, l’accent est mis sur les valeurs morales et les principes religieux comme étant des vérités indépendantes supérieures aux influences de la réalité ; et ceci, afin de protéger l’enfant des déviations et des influences pernicieuses.

C’est également pour cette même raison qu’il est porté un soin tout particulier au renforcement et l’entraînement de la volonté étant donné le rôle qu’elle joue dans la vie de l’individu, des peuples et des nations.

C’est par une volonté détaché de toutes influences du milieu, engagée par des principes et des valeurs supérieures à la réalité du monde ambiant qu’ont pu se distinguer des guides, des penseurs et des réformateurs qui ont appelé leur contemporains à une révolution contre cette sombre réalité en vue de la changer. Ils ont ainsi réussi à créer un nouveau milieu social, au moyen de la volonté et de la pensée pure.

C’est cette revalorisation étayée par la logique de l’histoire et le cours de ses événements qui va donner à l’humain des valeurs réelles, et lui donner une place positive dans la société. Or, c’est précisément l’Islam qui lui a apporté tout cela, comme le dit clairement ce verset :

« L’humain verra alors clairement ce qui le concerne, même s’il a des excuses à présenter. » (75, 15)

Le Prophète (s) a dit également : « Ne sois pas comme un estomac en te disant : je suis les autres ; si les autres me font du bien, je leur fais du bien ; et s’ils me font du mal, je leur fais du mal. Agis plutôt comme cela : si les gens te font du bien, fais-leur du bien, et s’ils te font du mal, garde-toi du mal qu’ils te font. »

L’environnement

Parallèlement au soin que l’Islam apporte à la volonté ou, en d’autres termes, à l’identité intérieure de l’humain et à sa faculté de choix, l’Islam se préoccupe également du milieu environnant.

En effet, il constitue l’un des instruments qui prolongent le moi de l’humain en lui apportant des images et en provoquant en lui des réactions multiples qui vont enrichir sa personnalité – cet apport se fait au moyen des cinq sens. C’est pourquoi l’intérêt accordé au contenu de ce qui fait la nourriture de l’humain (pris dans un sens général : les connaissances acquises) comme partie prenante dans la construction du moi s’avère une nécessité absolue et une des méthodes pour protéger la personnalité et la réformer.

L’éducation a donc pour fonction d’éloigner l’enfant de toute influence néfaste et de lui fournir une atmosphère favorable lui permettant de grandir sainement et le protégeant de l’apparition de complexes et de perversions que l’environnement social ou naturel pourraient provoquer.

Les phénomènes naturels ont une influence active et décisive sur l’enfant, de même que les conditions sociales ; tous deux ont un impact très fort et laissent une empreinte sur la personnalité et les relations qu’elle va nouer avec autrui.

Afin d’éclairer cette idée, nous allons évoquer les influences respectives de ces deux milieux.

L’environnement naturel

La règle qui va prévaloir dans ce domaine sera d’instaurer un rapport entre l’enfant et la nature qui repose sur la compréhension mutuelle, la sérénité et le respect.

Il faudra donc éloigner l’enfant de tout ce qui pourrait provoquer sa peur, et attirer son attention sur la beauté que renferme ce monde et sur l’harmonie et la sérénité qui y règne.

Dans le but d’une part de protéger l’enfant de réactions psychologiques douloureuses et néfastes, et d’autre part, de le diriger vers la nature pour qu’il recherche en elle l’inspiration qui le conduira à trouver le sens de l’amour, de la beauté et de la joie ; et à faire naître en lui le désir de la recherche, de la connaissance et de la découverte.

Allah le Très-Haut a dit : « Ne regardent-ils pas vers la royauté des cieux et de la Terre, considérant tout ce qu’Allah a créé… »

Il est bien clair que l’enfant subit les influences du milieu et qu’il réagit face à elles notamment sous formes de questionnements. L’enfant nous pose d’innombrables questions sur ce monde qui le fascine et l’étonne ; par exemple sur des phénomènes comme l’éclair, les animaux, l’aboiement du chien, l’eau, etc.

Toutes ces choses peuvent causer la peur en lui, engendrer son angoisse et le rendre méfiant de celles-ci qu’il considère alors comme des dangers potentiels ; si l’enfant est ainsi laissé à lui-même, cette peur va augmenter au fur et à mesure de sa croissance ; elle va se sédimenter dans son inconscient et donner naissance à une personnalité angoissée, hésitante et craintive en proie à de nombreuses frayeurs.

Mais de même que ces phénomènes peuvent engendrer des réactions négatives, ils ont également une influence positive et bienfaisante sur la psychologie de l’enfant. Par exemple, l’enfant, à la vue de la pluie, devient joyeux et excité ; son intérieur se remplit de joie et de soulagement quand il regarde les prairies et les jardins agréablement ornementés ; il se délecte à l’écoute du chant des oiseaux et à la vision d’un parterre de fleurs.

Les éducateurs ont donc le devoir de tout mettre en œuvre afin d’instaurer un rapport d’amour et de joie entre l’enfant et la nature.

Ce travail a pour but de l’habituer à affronter les diverses situations dont il a peur, de l’apaiser, de l’entourer de confiance et d’affection afin d’éliminer les frayeurs qui se trouvent en lui, de même que l’esprit de repli sur soi-même et la tristesse. Cela se fera par exemple sous la forme d’une promenade en commun au cours de laquelle on lui fera ressentir les manifestations de la beauté et de la joie, en lui donnant ainsi un espace de liberté suffisant et en répondant à toutes ses questions. Ce faisant nous cultivons en lui l’esprit de curiosité, le désir de connaître, l’amour de la nature avec toutes les merveilles qu’elle recèle.

Ainsi, l’enfant s’attache peu à peu à elle, sait qu’elle est la place qu’il occupe en son sein et prend également conscience de la grandeur de son Créateur et de l’origine de la puissance et de la création originale.

Ceci aura pour résultat que l’enfant va se tourner vers la nature en toute sérénité et humilité, le cœur rempli d’amour et du sentiment du bien.

L’enfant va donc avoir une conception scientifique et doctrinale du monde, à savoir que la nature dans tout ce qu’elle renferme a été établie et créée afin que l’humain en jouisse, en tire profit, et utilise ses propres forces et capacités pour l’adapter à ses besoins ; s’appuyant en cela sur les directives du Coran :

« C’est Lui qui a créé pour vous tout ce qui est sur la Terre. »

Cela a permis à l’humain d’adapter les forces de la nature et d’utiliser ses ressources pour le profit humain, en accord avec les principes qu’il a forgé au cours de son contact prolongé avec la nature, comme : l’amour, le bien, le beau et la paix.

La science va constituer à cet égard un instrument actif permettant à l’humain de découvrir les forces contenues dans la nature et les lois cosmiques qui peuvent être mises au service de l’homme.

L’environnement social

Le milieu social est un tissu vital qui forme des relations humaines multiples, qui se constituent suite aux interactions et rapports qui se forment entre les individus ; cette situation sociale exerce une influence incontestable sur les individus dès leur naissance ; c’est elle qui va, dans la plupart des cas, leur imprimer son cachet particulier et leur donner ses caractéristiques.

Lorsque nous parlons de contexte social à propos de l’enfant, nous entendons par là l’atmosphère au sein de laquelle il est élevé et qui agit sur lui tout au long des cycles de son développement, comme les croyances, les coutumes, les habitudes, la façon de penser, etc…

Nous allons ci-après passer en revue les éléments primordiaux constituant le milieu social :

1. La famille
2. L’Ecole

La famille

C’est le premier milieu social dans lequel l’enfant est élevé ; c’est dans son sein qu’il va grandir et s’épanouir ; qu’il va recevoir les impacts de sa morale et acquérir des qualités, des habitudes et des principes aussi bien par le biais de l’expérience que celui des comportements pratiques des personnes avec lesquelles il vit ; de même, ses acquisitions vont se faire par le biais de ce qu’il voit et entend, ou bien de ce qu’il va apprendre d’une manière indirecte du contexte familial.

L’enfant voit en ses parents – surtout en son père – l’être absolu (l’existence par excellence), et a de lui une image exemplaire. C’est pourquoi les relations qu’il va entretenir avec lui seront des relations d’admiration et de respect d’une part et d’humilité et de crainte d’autre part ; c’est la raison pour laquelle il va essayer de lui ressembler, de s’identifier à lui, de l’imiter et d’obtenir son consentement.

Quant à la mère, elle représente pour lui la source à laquelle il peut satisfaire ses penchants existentiels et psychologiques comme l’amour, la tendresse, et l’attention ; c’est pour cette raison que la personnalité de la mère exerce une grande influence sur sa vision du moi et sur sa conduite future.

En raison de tous ces facteurs, la situation qui prévaut au sein de la famille et ses composantes sociales, intellectuelles, morales et économiques vont laisser leur empreinte et influer profondément sur la formation de sa personnalité. Tout cela, en effet, va se répercuter sur sa façon de penser, sur ses sentiments, sa conscience et sa conduite.

Les rapports qu’entretiennent les parents entre eux, ou bien ceux des frères et sœurs, et des proches, inspirent à l’enfant un type de comportement qu’il va adopter et perpétuer dans le futur ; ces rapports cultivent en lui des concepts, des manières de se comporter et de réagir dans ses rapports avec autrui.

Si donc, les rapports dont il est témoin sont fondés sur l’amour, l’affection et l’entraide, il se familiarisera avec eux et les adoptera aussi bien dans ses rapports familiaux que dans ses relations sociales.

Par contre, s’il vit dans une famille désunie ou dissolue, où règne le climat permanent de disputes, il établira ses relations sur ces mêmes bases : conflits, différents, manque d’entraide et irrespect.

L’enfant qui est traité avec dureté et qui est dévalorisé par ses parents, ses frères et sœurs, ou les autres membres de la famille, et qui ne reçoit pas son dû de tendresse et d’amour deviendra peut-être plus tard un adulte vagabond ou nuisible, souffrant d’insensibilité et d’un sentiment d’infériorité.

Il sera peut-être plein de rancœur, nourri d’un désir de vengeance, ou adoptera toute autre forme de comportements déviés qui nuiront à sa personnalité de même qu’à la société.

C’est pour cette raison que l’attention portée à l’existence de la cellule familiale, son état, les relations qui s’établissent en son sein et à son organisation sont d’une importance vitale et constituent une affaire primordiale et prioritaire dans la vie des nations.

L’Islam attache une importance considérable à la famille. Car c’est elle le premier lieu de formation qui approvisionne la nation en individus honnêtes et éduque une génération saine.

La vie de l’humain au cours de l’enfance est souvent un reflet de sa vie familiale, de l’ambiance qui règne en son sein, de la manière dont il y est traité et des comportements qu’on a envers lui.

L’enfant, par exemple, a qui l’on accorde une attention démesurée, qui est le préféré, qui reçoit un traitement de faveur et qui est chouchouté, deviendra par la suite un individu égoïste et dépendant d’autrui, ayant grandi en nourrissant un sentiment de supériorité.

Si au contraire, l’enfant a été humilié, méprisé ou qu’on préférait ses frères et sœurs, il va entretenir un sentiment d’infériorité et en viendra à détester les autres en général.

La famille, et plus particulièrement les comportements du père, a donc une grande part de responsabilité dans la détermination du futur de l’enfant. S’il est traité avec respect, la confiance va naître en lui, et il aura une forte personnalité, sera doté d’un caractère fort et d’un esprit déterminé grâce auxquels pourront jaillir les sources de la créativité et du génie.

C’est par la façon dont ses parents et les autres vont se comporter avec lui qu’il va se découvrir, comprendre quelles sont ses capacités, et ce pour quoi il est doué ; c’est encore par ses rapports avec eux qu’il va savoir qu’elle est sa valeur, va constituer sa propre personnalité et choisir ses comportements.

L’Islam s’est préoccupé tout particulièrement de l’éducation de l’enfant et notamment de la manière de se comporter envers lui ; le Prophète (S) a en effet dit :

« Aimez vos enfants, et traitez-les avec compassion. »

De même, l’Imam Ja’far as-Sâdiq (S) a dit : « Allah gratifie celui qui embrasse son enfant, d’une bonne action ; et pour celui qui réjouit le cœur de son enfant, Allah mettra à son tour la joie dans le sien le Jour du jugement. »

On rapporte qu’un jour le Prophète (S) était en train de prier ; Al-Hussain, encore petit enfant, était près de lui, et chaque fois que le Prophète se prosternait,, Hussain grimpait sur son dos et agitait ses jambes, en disant : « Allez, hue dada. » Lorsque le Prophète (S) voulait se redresser, il prenait doucement l’enfant et le posait à terre ; lorsqu’il se prosternait à nouveau, l’enfant recommençait et ainsi de suite jusqu’à la fin de sa prière. Un juif qui était présent lui dit : « Vous traitez les enfants d’une autre manière que la nôtre. » Le Prophète (S) lui répondit : « Si vous croyiez en Allah et en Son Prophète (S) vous seriez bons envers vos enfants. » Le juif lui répondit alors : « Je crois en Allah et en Son Prophète (S). » Et il se fit musulman sur le champ.

On rapporte également cette parole du Prophète (S) : « Que celui qui a un enfant se comporte avec lui (qu’il joue) comme un enfant. »

Tous ces textes font ressortir le vif intérêt accordé par l’Islam au rôle joué par la famille et notamment par les parents. Car c’est dans ce milieu que va naître chez l’enfant les sentiments d’amour, de tendresse, de compassion et de prévenance.

C’est dans ce même milieu que vont prendre sens pour lui des notions comme l’honneur, le respect, l’équité, la justice, et l’estime de la personnalité des autres ; c’est encore dans ce milieu qu’il va apprendre les bonnes manières et qu’il va acquérir de bonnes habitudes et un degré de morale élevé.

Ainsi, il va grandir et devenir un enfant sain, sans complexe ni mauvais comportements.

L’Ecole

C’est le deuxième milieu où grandit l’enfant après la maison. Quatre éléments principaux au sein de l’école ont des conséquences sur l’existence de l’enfant :

- l’enseignant
- les méthodes d’enseignement
- les élèves
- la vie sociale scolaire

L’enseignant

L’enfant voit en l’enseignant un modèle presque parfait ; il l’estime beaucoup et essaie même de l’imiter ; les paroles de l’enseignant, sa culture, son comportement, son apparence, sa façon de se conduire avec les élèves, tout cela laisse des traces sur l’enfant. Si donc l’enseignant se comporte vis-à-vis de ses élèves avec l’affection d’un père (ou d’une mère) et que leurs relations mutuelles sont empreintes de respect et de compassion, l’élève aura nécessairement un bon comportement.

Ensuite, l’enfant va apprendre de son enseignant le sens de l’organisation, de la propreté, du soin, la droiture, la bonne façon de parler. Il ressent aussi de sa part un contrôle vigilant, le mettant en garde contre ses erreurs quand le besoin s’en fait ressentir. Ce dernier met en valeur ses prises de positions justes, l’encourage chaque fois qu’il a bien agi et attire son attention sur des points qu’il avait négligé. De même, l’enseignant s’attache à observer dans le temps les capacités de l’enfant, ses dispositions personnelles ; il se charge même de la responsabilité de les découvrir et de les faire mûrir afin d’aider l’élève à jouir de celles-ci et à les exploiter.

Enfin, la personnalité de l’enseignant va influer sur celle de l’enfant dans les domaines suivants :

1. L’enfant va être influencé par son enseignant d’une manière indirecte également ; ceci, au moyen de l’imitation et de l’inspiration sans que l’élève en soit forcément conscient.
2. L’enfant va être influencé aussi par la manière dont l’enseignant va découvrir et faire fructifier ses capacités.
3. De même, le contrôle exercé par l’enseignant sur son élève et les corrections qu’il exige de lui rehausse la responsabilité et le rôle de l’éducateur.

Les méthodes d’enseignement

Elles constituent l’ensemble des connaissances et des principes éducatifs et de lignes de travail qui vont guider l’éducateur pour l’aider à faire fleurir les aptitudes de l’enfant et le préparer à mener une vie sur des bases saines. Pour que ces méthodes soient efficaces, il faudra qu’elles s’occupent de trois principes essentiels et en acceptent la responsabilité :
1) L’aspect éducatif

L’élément fondamental de la première étape de l’éducation est celui recouvrant les aspects éducatifs, à savoir que durant cette étape, la méthode devra viser à cultiver dans l’esprit de l’élève les valeurs, une bonne morale et l’habituer à la vie sociale ; elle devra également le guider sur le droit chemin. Elle aura de même pour devoir de cultiver en l’enfant des qualités comme la patience, l’amour du savoir, l’entraide, le courage, la propreté, la foi en Dieu et l’amour de la patrie, le respect de l’ordre, l’obéissance aux parents, etc…

Cet aspect éducatif aura également pour tâche de corriger les fautes du milieu social et ses déviations, comme par exemple, les coutumes arbitraires et désuètes.
2) L’aspect scientifique et culturel

Il consistera à apprendre à l’enfant les principes des connaissances utiles, que ce soit dans le domaine des sciences naturelles ou sociales ; elles devront en tous cas familiariser l’enfant à l’amour du savoir, à le préparer pour le futur et à acquérir des connaissances d’un niveau supérieur.
3) Développement des dispositions naturelles dans les domaines littéraires, artistiques, physiques et intellectuels

Enfin, le dernier aspect vise à développer des dispositions naturelles de l’enfant dans les domaines littéraires, artistiques, physiques et intellectuels, ce sera par exemple, la calligraphie, le dessin, la couture, le sport, les jeux d’éveils et toutes activités visant à aiguiser chez l’enfant le sens de la créativité et de l’innovation.

Si la méthode est ainsi conçue et mise en application, il y a de fortes chances pour que le but de l’éducation puisse se réaliser ; elle nous aidera ainsi à former des êtres humains compétents et des individus utiles aux autres.
Les élèves

Ils forment un milieu social dans lequel se rencontrent des états, des situations, des traditions, des modes de comportements et des sentiments multiples que les élèves apportent avec eux à l’école par le biais de la famille et de leur milieu social environnant. Les élèves en se rassemblant en ce lieu unique, l’école, vont donc se transmettre des comportements et des traditions par le contact quotidien qu’ils entretiennent.

Il va de soi, donc, que ce milieu sera le réservoir de contradictions aussi bien dans les sentiments que dans les types de comportements, surtout s’il s’agit d’une société hétérogène dans laquelle se rencontrent toutes sortes d’éléments – les bons comme les mauvais.

Il est donc du devoir de l’école de surveiller les comportements des élèves, surtout de ceux qui sont nuisibles aux autres, et de viser à les corriger afin qu’ils ne contaminent pas les bons éléments.

L’école devra également, à cet égard, encourager les bons comportements sociaux ; cela se fera par le biais du développement de groupes dirigés par un instituteur, faisant ressentir à l’enfant la satisfaction dans l’obéissance au règlement ou par son engagement envers les règlements collectifs scolaires pour que l’élève se range sou la bannière du commandement qui est décidé par le groupe et qui vise la réalisation des intérêts collectifs.

De même, par la vie scolaire, l’enfant va s’habituer et s’entraîner à respecter le droit des autres et faire connaissance avec les droits qu’il a vis-à-vis des autres.

La vie sociale scolaire

Si l’élève sent, dès le premier jour de son contact avec le milieu scolaire, que l’école possède des règlements particuliers qui diffèrent de ceux auxquels il était habitués dans sa famille, il va sentir la nécessité de se plier à eux et de s’y conformer.

Si l’organisation de l’école repose sur des bases scientifiques solides, et si elle est bâtie sur des règles éducatives adéquates, l’élève va acquérir un nouveau caractère suite à l’obéissance à cette organisation ; par exemple, l’élève difficile qui empiète sur le droit des autres, ou bien cet autre qui se voit lésé, doivent sentir que le système scolaire ne va pas rester passif face à leurs comportements, et que l’élève transgresseur sera puni ; ainsi, ils auront compris une vérité importante de la vie, à savoir que les lois, le pouvoir et le corps social répriment le transgresseur et le punissent ; ils auront compris d’autre part que la partie lésée est protégée par ces institutions et qu’il n’est donc nullement nécessaire de répliquer personnellement et de se créer par là-même des problèmes.

Ces pratiques scolaires éduquent en l’enfant le respect des lois et le sentiment de justice.

L’organisation suit de près les problèmes de la non exécution des devoirs et celui de l’absentéisme, et tente par la même occasion de les régler. Dans une telle organisation, l’enfant va s’habituer à la ponctualité, à la discipline, et va acquérir le sens de la responsabilité, etc.

De même que l’ordre à des répercussions sur la formation de la personnalité de l’enfant, sur le développement de ses sentiments, sur la formation de son sens des valeurs et sur ses prises de position, la vie collective de l’école va elle aussi laisser des traces profondes sur l’enfant.

L’arrangement harmonieux et la propreté des bâtiments scolaires, l’acceptation par chacun de ses responsabilités ou bien encore la formation de comités en vue d’aider les élèves nécessiteux, de procéder au nettoyage de l’école, ou d’organiser des activités où les élèves participent sur un pied d’égalité ; toutes ces pratiques font grandir chez l’élève des concepts particuliers et impriment à sa vie un cachet déterminé comme celui, par exemple, de l’attention à la propreté ou bien celui du respect de l’ordre, du refus d’ingérence dans les affaires d’autrui, du rayonnement de la vie collective, etc…

C’est pourquoi il est de toute première importance de s’occuper du style de vie communautaire dans l’école et de multiplier les possibilités de créer une atmosphère saine pour l’enfant, dans laquelle il va s’habituer à la vie sociale telle qu’il va la rencontrer plus tard en tant qu’adulte. Nous devons également organiser l’école de la façon la plus parfaite et la plus cohérente possible avec les éléments qu’elle comporte : le programme, les enseignants, l’ordre, l’ambiance scolaire…

Une école qui vise un but unique, qui ait un système de pensée cohérent, afin que l’école soit, avec ces quatre éléments, - outre sont but général d’enseignement – un lieu d’apprentissage de la vie pratique, un lieu de préparation à la vie d’adulte où sont sélectionnés les éléments du mode de vie social en triant et en éliminant les éléments nuisibles et déviés.

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