L’islam estime que toutes les religions procèdent d’une même source : Allah. De ce fait, elles conservent malgré les péripéties de l’histoire une morale et des valeurs communes. Quand bien même les voies et les moyens diffèrent, les religions - plutôt la religion car en principe il n’y a qu’une seule religion- ont essentiellement pour but d’assurer à l’homme le bonheur ici-bas et dans l’au-delà.
« Il vous a légiféré en matière de religion, ce qu’Il avait prescrit à Noé, ce que Nous t’avons révélé à toi-même, ce que Nous avions prescrit auparavant à Abraham, à Moïse et à Jésus : « Etablissez la religion et n’en faites pas un sujet de divisions. » s42 v13
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PAR : HICHAM MUHAMMED TOLABAUne fois les brises du pèlerinage soufflent, les cœurs ressentent cette forte nostalgie de voir la Kaaba, de tourner autour d‘elle (Tawaf) et de s‘accrocher à ses draps afin de purifier l‘âme de ses contraintes pesantes et de permettre à l ‘œil d ‘écouler des larmes soulageantes. Comme c’est beau pour l ‘âme croyante de poser son dos à la direction d’une porte appelée : porte de la paix et de rester en médiation regardant avec séduction le coin le plus merveilleux de toute la Kaaba où on peut voir les lieux suivants :
Que c‘est merveilleux de boire de l ‘eau bénie celle de Zam Zam ainsi que d ‘entendre la belle voix de Muzen (invitation à la prière ) qui franchit les cieux de la Mecque pour s‘introduire à nos oreilles et donne à nos intactes l’affection dont ils ont besoin. Chacun de nous a besoin de ces heures de méditation et de L'ascétisme à Mina à côté de la montagne d’ Arafat afin d‘en bénéficier de la miséricorde divine de ce jour et d‘implorer le Maître de l‘univers qui montre à ses anges ses esclaves qui le supplient et l ‘implorent afin qu’il leur accordent sa paix et d ‘enlever leur mal et soulage leur souffrances. Ces croyants qui sont partis en répondant à l ‘appel du créateur et qui sont revenus implorant le nom du grand (Allah Akbar : Dieu est grand) en le remerciant pour les avoir aidé à exécuter leur pèlerinage d’où ils sont revenus sans péchés et préservés d’abomination et tentatives du satan. Le caractère sacré de la Kaaba a été annoncée et mentionnée dans les anciennes écritures, le sacré Coran annonce dans le verset n°144 de sourate la vache : Allah dit : « Certes, ceux à qui le Livre a été donné savent bien que c’est la vérité venue de leur Seigneur. Et Allah n’est pas inattentif à ce qu’ils font » (S2 ; V144) Il précède ce verset toute un commentaire coranique sur le changement de la direction de la prière des musulmans, de Jérusalem à la Mecque dont nous citons : Allah dit « Les faibles d’esprit parmi les gens vont dire : "Qui les a détournés de la direction (qibla) vers laquelle ils s’orientaient auparavant ? " - Dis : "C’est à Allah qu’appartiennent le Levant et le Couchant. Il guide qui Il veut vers un droit chemin". (S2 ; V142). Cette réalité a été conçue par un grand nombre de savons qui ont montré que l ‘évangile de Jean (apôtre de Jésus salut sur lui) parle de la Mecque, le prophète Jésus selon cette évangile déclare à une femme samaritaine ceci : Jean 4 : 4-21« Femme, lui dit Jésus (salut sur lui)*, crois-moi, l'heure vient où ce ne sera ni sur cette montagne ni à Jérusalem que vous adorerez le Père. » Aussi faut-il mentiomnner la découverte de manuscrites dans la mer morte au milieu du vingtième siècle, lesquels parlent d’une façon directe sur la sainte Kaaba, dans l ‘un des ses manuscrites intitulé : livre d ‘Adam et d’Eve, nous lisons le sens du verset 29 : 5-7 comme suit : Adam informe son fils sheth que Dieu indiquera aux Personnes fidèles où construire sa maison (Maison de Dieu). (Livre d'Adam et d’Eve 29 : 5-7) Docteur Charles, qui a traduit le livre en anglais a écrit ce commentaire à propos de ce paragraphe [1] : « ne pas mentionner le temple de Jérusalem en chapitre 29 ( où il est mentionné la maison de Dieu) indique que ce livre est écrit dans une ville étrangère ». Monsieur Charles disait à ce niveau sans ajouter d ‘autre commentaire : « l'endroit où Adam avait l’habitude de faire sa prière est le même lieu où les musulmans ont appris à respecter la Kaaba ». Le Maître Charles a vu la similitude entre la Kaaba du sacré coran et le paragraphe de ce livre ainsi il prétendait que les musulmans (sûrement il parle du prophète salut sur lui ) l ‘ont copié. En vérité la similitude est claire, nous prenons la parole d’ Allah dans le sacré coran : « Et quand Nous indiquâmes pour Abraham le lieu de la Maison (La Kaaba) [en lui disant]: “Ne M'associe rien; et purifie Ma Maison pour ceux qui tournent autour, pour qui s'y tiennent debout et pour ceux qui s'y inclinent et se prosternent » sourate Al Hajj n ° 26 (S22 ; V26) Le verbe « indiquer » (bawwa’a) est utilisé dans la sourate et selon Ibn Katir dans le sens de montrer, marquer (c’est à dire Allah a montré au prophète Ibrahim le lieu de construire la maison et lui a permis de l ‘établir) . La plupart des interpréteurs du sacré Coran ont suivi cette explication comme par exemple le savon Ibn Manzour dans son livre intitulé : ‘la langue des arabes ‘ « on disait qu’une personne s’est indiquée sur un lieu s’elle vient de le voir facilement (par la simple vision) et à constater qu ‘il est convenable pour s’en dormir » Nous avons une autre référence plus fondée sur ce sujet, celle insérée dans dont le livre de Jubilées, l’un des livres appelé Pseudepigrapha, au sein duquel, le prophète Ibrahim disait dans ce sens : « j‘ai construit cette maison pour moi même afin de mettre mon nom sur terre ainsi je lui donne le nom de « maison d’Abraham » 24 : 22 ( ce verset contient seulement le sens du verset 24 :22 et non le contenu tel qu ‘ il est dans le livre ) La dernière évidence que nous avons trouvée à propos de ce sujet, est une conversation du prophète Ibrahim avec Nimroud au cours de laquelle le prophète Ibrahim s’est présenté en tant que l‘ambiant (serviteur) de la maison de Dieu . Et Sans chercher dans ces anciens livres, il nous suffit seulement de lire la Torah pour trouver que le nom de la Mecque est citée par le même terme utilisé dans le sacré Coran qui est : Baca Le sacré Coran a utilisé le même terme de l ‘ancien testament afin de Le faire rappeler aux gens du livre , puisqu ‘on trouve dans les versets 5-6-7 : 84 du livre des Psaumes : 84 :5) Heureux ceux qui habitent ta maison ! Ils peuvent te célébrer encore. Pause. 84 :6) Heureux ceux qui placent en toi leur appui ! Ils trouvent dans leur cœur des chemins tout tracés. 84 :7) Lorsqu'ils traversent la vallée de Baca, Ils la transforment en un lieu plein de sources, Et la pluie la couvre aussi de bénédictions Nous constatons ici que le lieu plein de sources d’eau nous rappelle la puit de zam zam. La vallée de Baca est un nom et les noms ne se traduisent pas. Ainsi si on dit Einstein on ne va pas traduire par « un seul rocher » qui est la signification de ce nom, mais nous le laissons tel qui ‘il est. Ainsi toutes les traductions anglaises suivant l‘esprit de la fidélité scientifique ont laissées le nom Baca pour lire : the valley of Baca, mais dans les traductions arabes des évangiles, il y avait une peur de confondre ce nom Baca avec la ville sainte de l ‘Islam. Ainsi nous trouvons que cette Baca est mentionnée comme un lieu à côté de Jérusalem qui est la ville sainte où les gens du livres exécutent leurs pèlerinage alors qu ‘il n’y a aucun lieu à côté de Jérusalem qui s’appelle Baca ou vallée de pleure ce qui est prouvé même par le professeur Young dans sa « Concordance Analytique des Ecritures » P 67 : (Baca : vallée pleurante près de Jérusalem, et la vallée de Rephaim dont la localité exacte estincertaine). Passant à un autre livre dont l ‘importance est considérable chez les chrétiens : le Pasteur d’ Hermas qui a connu un grand succès et une perche sans précédent de sorte qu’Irénée, clément d’Alecsandri et Origène le mettaient dans le même rang des livres saints. Au début du quarantième siècle, l‘historien Eusebios disait que le livre du pasteur d’Hermas et lu au sein de certaines églises et utilisait dans l ‘enseignement des pasteurs et les demandeurs du baptême (2), dans ce livre le pasteur Hermas racontait comment il a été conduit par un ange vers une montagne en lui montrant un bas sol entouré par 12 montagnes et en milieu duquel, Il y a une grande roche blanche plus élevée que les montagnes et d’une forme carrée assez large d’une manière à pouvoir accueillir le monde entier. Cette roche est si ancienne avec une porte nouvellement creusée et dont la brillance dépassait celle du soleil, à côté de cette porte, se trouvait 12 vierges portaient des chemises de textiles en dévoilant les épaules droites comme s ‘elles se préparent pour porter une lourde charge.(3). Cette construction de forme carrée au milieu des montagnes avec une porte autour d’elle les anges qui dévoilaient une seul épaule, nous rappelle t-elle la sainte Kaaba ? Le fait de parler de la sainte maison de la Kaaba nous pousse à parler de la maison peuplée En arabe (al bayt almamour ) qui se trouvait selon un hadith rapporté par l’Imam Ahmed et Muslim d’après l ‘Imam Anass (qu ‘Allah les agréent tous ) dans le septième ciel et qui correspond ainsi à la Kaaba sur terre. Le prophète salut sur lui et selon le hadith dont on a parlé et qui se rapporte à l‘Ascension, disait « nous avons pris chemin vers le septième ciel (le prophète salut sur lui et l’archange Gabriel) Gabriel a demandé la permission d’entrer, un ange a répondu qui êtes vous ? il a répondu : Gabriel , qui est avec vous ? Muhammad, l ‘ange s’interroge : sa venue était recommandée, Gabriel répondait : oui ainsi nous avons pris permission de passer. Soudain voilà Ibrahim reposant son dos contre la maison peuplée dont l’entrée de soixante dix mille anges est journalière mais sans retours » Au sein de l’apocalypse (21) dans le nouveau testament, nous trouvons une description de la nouvelle Jérusalem qui est si identique à la Kaaba mais cette comparaison ne pourra avoir lieu puisqu ‘il s’agit dans le nouveau testament dans son chapitre : l‘apocalypse, de la description d ‘une ville et non d’un lieu de culte. Expliquant mieux ce point en s’appuyant sur un ensemble de chapitres de l’apocalypse : Ap 21 :15 « Celui qui me parlait tenait une mesure, un roseau d’or, pour mesurer la ville, ses portes et son rempart ; {16} cette ville dessine un carré : sa longueur égale sa largeur. Il la mesura donc à l’aide du roseau, soit douze mille stades ; longueur, largeur et hauteur y sont égales. {17} » Apocalypse chapitre 21 :15-16-17 Cette ville de forme carrée et dont sa longueur égale à sa largeur ne peut que nous laisser ébahi puisqu’elle ne peut se référer que sur une construction et non une ville. Parmi les livres appelés pseudépigraphes, il y a un livre intitulé livre d ‘Hénoch, prophète Hénoch dans lequel figure la description d‘une maison de culte céleste dont la ressemble est si proche de la description islamique de la Kaaba comme elle est proche de la description de la nouvelle Jérusalem de l ‘Apocalypse. Ce livre désigne une ascension du prophète Hénoch vers le ciel, où il trouvait un bâti en cristal dans le septième ciel, et qui contenait quatre coins autour desquels les anges tournaient et entraient dedans : CHAPITRE 70 : livre d ‘Hénoch 1.Après cela, mon esprit se cacha, s’envola dans les cieux. J’aperçus les fils des saints anges marchant sur un feu ardent ; leurs vêtements étaient blancs, et leurs visages transparents comme le cristal. On procédera ici a une simple comparaison entre le livre d’Hénoch, l ‘apocalypse de l ‘apôtre Jean et l ‘approche de la vision islamique : ü similitude entre la vision islamique et le livre d’Hénoch : Le livre a parlé d’un culte, celui de la circumambulation (des tours) qui ne se trouve que chez les musulmans qui le font autour de la Kaaba. ( en arabe Tawaf du verbe Tfa veut dire faire une tournée cerclée autour d ‘un lieu ou d ‘un objet ) mais le livre n ‘a pas parlé de la forme de ce bâti ü Similitude entre la vision islamique et l ‘Apocalypse : Le livre d‘apocalypse a parlé d’une forme carré ce qui est proche à l ‘approche islamique relatif à la Kaaba qui signifie cube. -Le temple céleste est aussi noté dans maintes anciens livres religieux des juifs et aussi dans les livres appelés : Apocryphe.
Pour plus d‘information, veuillez consultez : « Les légendes des juifs » Ginsberg/ Adam 49 » de son auteur : ( Louis Ginsberg, 1997.Les légendes des juifs. La création du monde, Adam, les dix générations, Noé, coll. Patrimoines Judaïsme, Paris, Cerf et Institut Alain de Rothschild, 332 p.) Traduit par :Bint Al Andalouse Source : [1] introduction du livre Adam et Eve : P. 152. Apocryphe et Pseudépigraphe du vieux testament. [2] les plus anciennes livres chrétiennes : le berger Hermas et clément le romain – traduit en Arabe par le père Gorge Nassour de la lègue des études théologiques au moyen Orient. Année 1975 / P 80 [3] la source précédente ( berger d’Hermas) P 205
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Existe-t-il des femmes qui ont été considérées comme prophètes en Islam?
C’est une question qui a depuis toujours partagé les savants musulmans…Entre ceux qui sont pour, ceux qui sont résolument contre et ceux qui préfèrent ne pas aborder le sujet, on a déjà une idée sur la complexité du thème et la récurrente susceptibilité intellectuelle quant à « penser » un concept en islam à partir de sa perspective féminine !
Le verset le plus utilisé par ceux qui désapprouvent la prophétie des femmes est celui de la Sourate Youssef, verset 109 :
« وَمَا أَرْسَلْنَا مِنْ قَبْلِكَ إِلَّا رِجَالًا نُوحِي إِلَيْهِمْ مِنْ أَهْلِ الْقُرَى أَفَلَمْ يَسِيرُوا فِي الْأَرْضِ فَيَنْظُرُوا كَيْفَ كَانَ عَاقِبَةُ الَّذِينَ مِنْ قَبْلِهِمْ وَلَدَارُ الْآخِرَةِ خَيْرٌ لِلَّذِينَ اتَّقَوْا أَفَلَا تَعْقِلُونَ(109) »
« Nous n’avons envoyé (arsalna) avant toi que des hommes originaires des cités, à qui Nous avons fait des révélations »
Le terme utilisé par le Coran, qui est celui d’hommes ou RIJAL a été l’argument « clé » pour démontrer que seuls les hommes (le genre masculin) ont droit à la prophétie puisque le Coran a bien utilisé le terme de RIJAL et n’a pas cité les femmes Nissaa.
L’Imam Fakhr Arrazi affirme en s’appuyant sur ce verset que Mariam- qui a été considérée la plus favorable à la prophétie- ne peut donc être considérée comme prophète. Il estime que même si l’Ange Gabriel lui a directement parlé, on ne peut parler de prophétie mais plutôt d’une KARAMAH –un honneur- qu’Allah lui aurait accordé en tant que mère du prophète Issa (Jésus)[1] .
Le Cheikh Ibn Taymya, reprenant toutes les allégations faites par les savants qui l’ont précédé, affirme lui aussi qu’il y a eu consensus – IJMAA- sur le fait que nulle femme ne peut prétendre à la prophétie et ce aussi bien dans le Coran que dans la Sunna. Il reprend à son compte le verset ci-dessus évoquant le terme de RIJAL et prenant l’exemple de Mariam, il conforte son argumentaire par le fait que l’ultime position à laquelle elle peut accéder est celle que lui a octroyé le Coran est qui est celle de SEDIKKA ou « VERIDIQUE », loyale,vertueuse… Coran :5 ;75 « Le Messie, fils de Marie, n’était qu’un Messager. Des messagers sont passés avant lui. Et sa mère était une véridique et tous deux consommaient de la nourriture. Vois comme Nous leur expliquons les preuves et comme ils s’en détournent ! »
« ما المسيح ابن مريم إلا رسول قد خلت من قبله الرسل وأمه صديقة كانا يأكلان الطعام انظر كيف نبين لهم الآيات ثم « انظر أنى يؤفكون .
Il y aussi un hadith[2] connu qui stipule que « Beaucoup d’hommes ont atteint la perfection et parmi les femmes seules Mariam fille de Imran et Assiah épouse de Pharaon ont atteint le rang de la perfection humaine »
L’Imam Nawawi[3] affirme que ceux qui croient en la prophétie des femmes utilisent ce hadith mais il apparaît que la majorité des savants musulmans (JUMHUR) réfutent le fait que le stade de la perfection (KAMAL) soit l’équivalent du rang de la prophétie (NUBUWA). La perfection étant une chose et la prophétie une autre.
Parmi ceux qui ont farouchement défendu la prophétie des femmes on retrouve en premier lieu le savant andalou Abu Muhammed Ibn Hazm al-Andalusi qui a une grande contribution en la matière[4].
Dans son célèbre ouvrage Al Fisal fi al milal il affirme qu’il n’a résolument trouvé aucune preuve coranique qui s’opposerait à la prophétie des femmes. Concernant le verset qui parle de « RIJAL » Coran 12 ; 109, il confirme que nul n’a prétendu le contraire, car le verset cité parle de Messager et non de Prophète. Il précise que personne n’a prétendu que les femmes pouvaient être des Messagers et que le verset parle de (RUSSUL) Messagers et non de (ANBIYAA) Prophètes. Pour lui, il était évident que les femmes pouvaient accéder au rang de la prophétie (Annubuwa) tandis qu’elles ne pouvaient être des Messagers (RUSSUL).
C’est dans ce sens qu’il commence d’abord par préciser le sens de (ANNUBUWA) la prophétie qui provient de (Al inbaa) qui veut dire (I’lam) ou REVELATION. Il affirme donc que toute personne qui a été informé par Allah ou qui a reçu une « révélation », sur un évènement à venir, est sans aucun doute un prophète. Annubuwa ou prophétie est, selon lui, à différencier formellement de (AL ILHAM) qui n’est autre qu’une sorte d’inspiration naturelle.
Annubuwa , c’est quand Allah énonce, divulgue ou révèle à une personne, une information concernant un évènement donné et ce que soit de façon directe, en lui parlant ou bien à travers un Ange Messager de Dieu. Selon Ibn Hazm, « Annubuwa » peut donc être transmise de plusieurs façons : soit à travers un ange qui parle à l’intéressé, soit par un message directement révélé par Lui-même sans intermédiaire ( wa kalama Allah Moussa taklima) Allah a parlé avec Moise.
C’est dans ce sens de Annubuwa qu’il affirme, preuves coraniques à l’appui, que certaines femmes citées par le Coran ont effectivement reçu la Révélation Divine et sont donc à considérer comme des prophètes. Il commence par rappeler le cas de Oum Isaac à laquelle Allah a envoyé Ses messagers Anges pour l’informer de la venue de Isaac et de Yacob : (Coran 11 ; 71-72). C’est aussi le cas de Mariam qui reçoit l’Archange Gabriel et qui reçoit une Révélation en bonne et due forme : « Nous lui envoyâmes Notre Esprit (Gabriel) qui se présenta à elle sous la forme d’un homme parfait. Il dit : « je suis un Messager de Ton Seigneur pour te faire don d’un fils pur » ; Coran 19 ; 18.
Cela va de même pour la mère de Moise –Oum Moussa- qui a été interpellée par Dieu, afin d’abandonner son nouveau né, Moise, dans le Nil et ainsi de lui éviter la mort prévue par la sentence de Pharaon, sentence, qui augurait d’assassiner toute la descendance mâle des Hébreux….Ce sacrifie, ô combien difficile pour une mère, est comparable à celui du prophète Abraham qui devait sacrifier son fils, même si, faudrait-il le rappeler, dans le cas de ce dernier, cela a été une « Rouyaa » ou « rêve » et non pas un ordre direct d’Allah !!! …D’ailleurs Ibn Hazm précise que Oum Moussa n’aurait jamais osé mettre son fils dans le Nil, par simple intuition ou pressentiment, cela aurait été considéré comme un acte de folie ou un crime ! Ibn Hazm s’étonne que l’on puisse douter de la révélation faite à Oum Moussa et non de celle d’Abraham !!!
Ibn Hazm dans son commentaire sur Mariam insiste sur la véracité de sa prophétie par le verset qui l’inclut parmi de nombreux prophètes cités dans la Sourate 19 ; 58. Il s’étonne du fait que l’on puisse, dans cette description coranique de tous les prophètes, l’exclure, elle, en particulier ?!
Quant à l’assertion selon laquelle certains commentateurs ont prétendu qu’elle ne pouvait être considérée que comme une Seddika , il y répond en précisant que tout en étant Sedikka cela ne la privait pas du droit d’accéder aussi au rang de prophète. Le prophète Youssef a été interpellé par Allah selon la même dénomination de Seddik « Youssef ayuha seddik » et comme on le sait il a été aussi prophète.
Ibn Hazm inclut aussi dans sa liste de femmes prophètes, l’épouse de Pharaon, Assiah, et ce conformément au Hadith la citant comme femme ayant atteint le plus haut rang de la perfection.
D’autres savants vont avoir à peu près le même genre d’argumentaires concernant la prophétie des femmes. C’est le cas de l’Imam Al Qortobi qui critique le fait que certains savants contestent cet honneur aux femmes comme si elles n’étaient pas à la hauteur de ce rang de la prophétie ! (Istaktarou ala anissaa hadihi al martaba). Ce savant affirme que Mariam est prophète puisqu’elle a reçu la révélation divine à travers les anges à plusieurs reprises. Le Saint Esprit (Rouh al Quduss) lui a insufflé Son souffle Divin, elle est la seule femme à avoir reçu la révélation de la sorte. Il conteste cependant la prophétie de Assiah car il n’y a pas assez de preuves, selon lui, qui pourraient confirmer clairement sa prophétie.
Le Savant Al Ashaari quant à lui affirme qu’il y a eu en tout six femmes qui ont reçu la prophétie : Eve, Sarah, Oum Moussa, Hagar, Assiah et Mariam. Son argumentaire tourne autour du fait que toutes ces femmes ont reçu la Révélation, soit directement soit par l’intermédiaire d’un Ange et le Coran le confirme de différentes façons.
D’autres ont aussi affirmé la prophétie des femmes comme Ibn Hajjar qui rapporte les mêmes preuves que celles mentionnées par Ibn Hazm.
Taher Ben Achour quant à lui répond à l’assertion de la prophétie uniquement réservée aux hommes du fait du verset qui mentionne Arrijal par un argumentaire différent de celui d’Ibn Hazm. Ben Achour, conteste le fait que le terme Arrijal soit compris comme hommes ou genre masculin. Il affirme que ce terme est représentatif du genre humain : Inssan. Il est de ceux qui défendent la prophétie de Mariam et qui affirme que les femmes peuvent être prophète (Nabi) et non messager (Rassoul)[5].
En conclusion, l’on constate que les arguments contre la prophétie, ne sont, en réalité, que le résultat d’une interprétation subjective de certains versets coraniques, alors que le contenu en lui-même de ces textes, ne formule aucune preuve tangible de l’invalidité de la prophétie des femmes[6]. Tandis que l’argumentaire des savants qui ne voient aucune incompatibilité entre les femmes et leur accès à la prophétie est plus convaincant voire conforté par plusieurs récits coraniques qui relatent d’une façon claire la « Révélation divine » transmise à certaines femmes. C’est en tout cas le cas de Mariam et de Oum Moussa qui ne prête à aucune confusion.
Beaucoup prétendent que le débat est clos car il y a un « Consensus » (IJMAA) sur le thème, puisque la majorité des savants musulmans (JUMHUR) est contre le fait que des femmes puissent être considérées comme prophète, il reste, comme on l’a vu, qu’un nombre de savants non négligeable ont été pour la prophétie des femmes.
Il faudrait donc déjà aujourd’hui savoir réfuter le fait qu’il y ait un quelconque Ijmaa,et ce, pour ne pas justement « clore » le débat…
Mais il ne s’agit pas de « polémiquer » autour d’un débat stérile concernant l’avis divergent des différents savants. Au-delà de la divergence, qui est toujours la bienvenue car elle reste un indicateur sensible de la vitalité d’une pensée, il faudrait poser autrement le problème et voir en quoi cela nous avancerait aujourd’hui de savoir si les femmes ont eu ou non accès à ce rang de la prophétie en Islam ?
Eh bien cela nous avancerait énormément….
Tout simplement parce que prétendre le contraire, autrement dit qu’elles n’ont pas été prophète, cela reviendrait à maintenir cette vision « dévalorisante » de la femme et renforce cette image de mépris et d’infériorisation de la femme inhérente aux cultures arabomusulmane.
D’autant plus qu’il n’y a aucun texte prouvant le contraire et que bien au contraire plusieurs versets concordent dans le sens de la prophétie des femmes.
Nous sommes toujours en face du même problème, à savoir celui de faire l’amalgame entre une réalité religieuse et la réalité historique en ce qui concerne la problématique de la femme.
Il est malheureux de constater que ce genre de « reproduction » historique, perpétuant ce « déni de droits » aux femmes, reste encore très influent sur notre présent. Elle conditionne encore des mentalités et des comportements, malheureusement prédisposés à pérenniser la condition précaire du statut de la femme dans les sociétés islamiques.
Ce débat « tabou » sur la prophétie des femmes, montre à quel point l’étude du patrimoine islamique se fait de manière archaïque puisque toutes les interprétations, argumentaires et commentaires élaborés par les anciens sont pris comme des « vérités absolues » qui ne doivent souffrir d’aucune discussion encore moins d’une quelconque critique ! Au lieu d’en faire un ressourcement intelligent, cette vaste production islamique devient en fait un obstacle essentiel à l’élaboration d’une pensée active réformiste seule capable de promouvoir la véritable éthique de l’Islam…On assiste au contraire à une prolifération d’ouvrages qui vont transmettre d’une façon implacable, passive et continue, les mêmes interprétations, érigées en dogmes et en principes immuables, qui ont du mal tout le mal, à s’intégrer à notre contexte…
Si aujourd’hui on essaie de revoir cette question c’est parce qu’il est important- au-delà du débat entre les savants - de voir ce qui disent véritablement les sources sacrées- ou ce qu’elles passent sous silence- afin de sortir de ces impasses dogmatiques qui nous imposent le silence et nous empêchent d’amorcer une véritable réforme de fond.
Or, oui il est important de savoir si en Islam certaines femmes ont été considérées comme des prophètes, car cela confirmerait l’essence égalitaire et l’équité qui sont les socles de ce message spirituel.
C’est une quête de justice et un droit légitime que de retrouver dans notre tradition, ces principes égalitaires, enfouis, camouflés voire escamotés par une lecture sélective et discriminatoire du « religieux ». Cela fait partie aussi de cette quête de « revalorisation » du statut de la femme en islam, quête, qui, entre autres, aspire à faire évoluer des sociétés islamiques fortement handicapées par cette supposée « dévalorisation » religieuse de la femme.
Il faudrait que l’on puisse dire clairement aujourd’hui que le Coran évoque sans conteste des modèles de femmes prophètes comme il y a eu des hommes prophètes…C’est ce genre de message universel que l’on devrait entendre aujourd’hui, celui des sources, qui ont étaient ensevelies sous la charge d’une histoire islamique qui s’est figée dans le temps …Revaloriser ce genre de concept qui redonne aux femmes musulmanes leur véritable place, c’est permettre aux musulmans d’avancer vers l’avant et de ne plus rester agrippés à leur histoire sans prendre le temps d’en faire une véritable analyse critique, la seule à même de les débarrasser du fardeau de cette dépendance historique maladive.
[1] Tafssir el kabir lifakhr Arrazi.
[2] Sahih Muslim
[3] Sahih muslim bi-sharh al Nawawi.
[4] Chapitre: Nubuwate anissaa dans son ouvrage : « Al fisal fi al milal wa al ahwaa wa al-nihal »
[5] Tafssir Attahrir wa atanwir; Imam Cheikh Taher Ben Achour.
[6] Cheikh Rached al-Ghannouchi, :El Maraa bayna al-Quor’an wa wakii el muslimin, page 30 ; Maghreb Center for Researchs & Translation, 2000, London. Excellent livre dont je me suis largement inspirée et que je conseille vivement aux arabophones !
http://www.asma-lamrabet.com/articles/des-femmes-prophetes-en-islam/
Dans l’Eglise, la liturgie rassemble les Chrétiens en communauté au nom du Seigneur. Cela se voit, car la prière qui nous unit ainsi à Dieu est rendue publique. L’année des chrétiens est marquée par un grand nombre de fêtes plus ou moins importantes. Ces fêtes rappellent l’essentiel des évènements vécus par Jésus. Elles manifestent notre foi en lui, Messie et Fils de Dieu. (Matins d’Evangile, fiche n°22)
L’Eglise « déploie tout le mystère du Christ pendant le cycle de l’année, de l’Incarnation et de la Nativité jusqu’à l’Ascension, jusqu’au jour de la Pentecôte et jusqu’à l’attente de la bienheureuse espérance et de l’Avènement du Seigneur » .
Faisant mémoire des saints, en premier lieu de la sainte Mère de Dieu, puis des apôtres, des martyrs et des autres saints, à des jours fixes dans l’année liturgique, l’Eglise de la terre manifeste qu’elle est unie à la liturgie céleste. Elle glorifie le Christ d’avoir accompli son salut dans ses membres glorifiés (les saints). Leur exemple la stimule sur son chemin vers le Père.
Noël est sans doute la plus connue des fêtes chrétiennes, célébrée dans la nuit du 24 au 25 décembre presque partout dans le monde, aussi bien par des croyants que des non croyants.
La Solennité de l’Epiphanie célèbre la manifestation de Jésus comme Messie. En Occident, l’Epiphanie, fixée au 6 janvier ou au dimanche situé entre le 2 et le 8 janvier, est surtout la fête des Mages ou des « Rois ».
Du grec épiphanéia : « apparition » ; de épiphainéin : « paraître ou briller sur ». La Solennité de l’Epiphanie célèbre la manifestation de Jésus comme Messie. La fête est venue d’Orient où elle a été fixée au 6 janvier : fête des lumières, fête de l’eau, elle est beaucoup plus la célébration de […]
Pâques est le cœur même de la foi chrétienne. C’est pourquoi les chrétiens se préparent à la fête de Pâques depuis le début du Carême, et en particulier tout au long de la Semaine Sainte.
L’Ascension est l’une des principales fêtes chrétiennes, elle célèbre l’élévation de Jésus Christ au Ciel.
Le livre des Actes des Apôtres rapporte que, pendant les quarante jours qui ont suivi Pâques, le Christ ressuscité s’est plusieurs fois montré aux apôtres.
Puis, au cours d’un repas qu’Il prenait avec eux, le Christ leur a annoncé qu’ils allaient recevoir une force, « celle du Saint-Esprit », qui viendrait sur eux. « Alors vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre », a-t-Il ajouté (Actes des Apôtres 1, 8).
La fête de la Pentecôte célèbre la venue de l’Esprit Saint sur les apôtres le cinquantième jour après Pâques (en grec, pentêkostê signifie « cinquantième »). Avant l’Ascension, le Christ avait annoncé aux apôtres : « Vous allez recevoir une force, celle du Saint-Esprit qui viendra sur vous. Alors vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre ».
La fête de l’Assomption célèbre la mort, la résurrection, l’entrée au ciel et le couronnement de la bienheureuse Vierge Marie.
Comme son nom l’indique, la Toussaint est la fête de tous les saints. Chaque 1er novembre, l’Église honore ainsi la foule innombrable de ceux et celles qui ont été de vivants et lumineux témoins du Christ.
Message de l’archange Gabriel à Marie pour lui annoncer qu’elle a été choisie par Dieu pour être la mère de son Fils Jésus. Le 25 mars, l’Eglise célèbre cet évènement qui inaugure l’accomplissement des promesses.
http://www.eglise.catholique.fr/approfondir-sa-foi/la-celebration-de-la-foi/les-grandes-fetes-chretiennes/
Il est très difficile pour un homme, aussi cultivé soit-il, de se défaire de son passé. Le monde croisé n’est pas parvenu à tolérer l’Islam, et ce depuis que ce dernier est apparu. Il l’a affronté au cours de longues guerres, auxquelles ont participé tous les peuples d’Europe et dont les campagnes se succédèrent pendant un certain temps.
Si ces guerres ne sont pas venues à bout de l’Islam, leurs sanglantes séquelles ont bel et bien sédimenté dans les consciences croisées et se sont fondu dans les esprits au point de devenir de douloureux souvenirs qui consument les âmes.
Les responsables ecclésiastiques prennent de temps à autre un malin plaisir à verser de l’huile sur le feu pour raviver la flamme de la haine et pour empêcher toute velléité de réconciliation ou de pardon. Ces responsables sont même allés jusqu’à intervenir dans le cours l’histoire en poussant les relations internationales à emprunter des chemins qu’ils ont minutieusement tracés afin qu’aucune chance ne soit accordée à l’Islam pour qu’il reprenne son souffle.
Il est manifeste que la logique du croisisme est une logique de vengeance et d’appel au meurtre, et ce, au contraire de la logique du christianisme primitif qui repose sur le pardon et la miséricorde. La vérité est que le fossé qui sépare les valeurs chrétiennes des comportements croisés est immense. L’opposition qui sépare deux doctrines aussi radicalement différentes est consommée.
Comme nous l’avons dit, le monde croisé est dominé par une civilisation humaine dont l’édification est le fruit du concours d’éléments juifs, chrétiens, athées et agnostiques. La haine des Juifs envers l’Islam est notoire, car ceux-ci considèrent que les Arabes ont usurpé le statut de la prophétie qui était jusque-là le monopole des Enfants d’Israël. Tout comme ils considèrent que les Arabes sont les premiers à avoir chassé les Juifs hors du Hedjaz et à avoir hérité de leurs biens. Cette rancœur a enfin pu s’exprimer lorsque les champs d’action du monde croisé se sont ouverts aux Juifs. Comment ces champs d’action se sont-ils ouverts ?
Nous pensons que ce sont les caractéristiques humaines générales propres à la civilisation occidentale qui ont permis aux Juifs de travailler, de produire et d’atteindre leurs objectifs. Par ailleurs, un autre point important est que l’inadéquation des préceptes croisés avec les exigences du monde contemporain d’une part, et avec l’Ancien Testament d’autre part, ont favorisé l’émergence des sciences humaines, telles que la psychologie, la sociologie, l’économie et la politique, en tant que substitut à la religion pour combler le vide spirituel existant.
Les Juifs sont parvenus à prendre les rênes de ces sciences et à y incorporer les concepts qu’ils désiraient. Grâce à elles, ils pouvaient diriger les médias écrits et audio-visuels. C’est ainsi que se rencontraient la haine juive et la haine croisée pour dénaturer la réputation de l’Islam et pour déformer tout ce qui s’y rapporte.
La raison de la haine des athées à l’encontre de l’Islam est également connue. Le discours sur Dieu et sur Ses Droits n’a en effet jamais été aussi puissant qu’il ne l’est dans l’Islam. L’athéisme a réussi à soustraire de nombreuses nations à leur héritage spirituel et à leur inculquer la seule pensée matérialiste. Les Musulmans, quant à eux, n’ont cessé de se cramponner à leur religion et d’y revenir à chaque fois que les circonstances les en éloignaient.
Ces nombreuses sources débordantes de ressentiments contre l’Islam et sa nation se sont retrouvées aujourd’hui pour décider du sort de leur ennemi commun [1] Le jour où les Musulmans se réveilleront de leur sommeil profond, toutes ces sources se transformeront en poussière emportée par le vent. Le temps n’est-il pas venu d’accomplir ce réveil tant attendu ?
Pour chaque heure qui passe sans éveil de notre part, nous payons le prix fort, tandis que nos adversaires la mettent à profit pour s’assurer des victoires faciles. Je ne crois pas que le monde contemporain ait méprisé des droits ni rabaissé des causes autant qu’il l’a fait avec nos droits et nos causes. Le plan à long terme consiste à ce que jamais, nous ne nous relèvions.
P.-S.
Traduit de l’arabe du livre de Sheikh Muhammad Al-Ghazâlî, Humûm Dâ'iyah, éditions Nahdat Misr, troisième édition, décembre 1998.
Notes
[1] Sheikh Muhammad Al-Ghazâlî, qui a écrit ces lignes dans les années 1980, dresse ici un portrait sévère des adversaires de l’Islam, un portrait que ne peut adoucir l’actualité de l’époque. D’abord, le conflit arabo-israélien rythme la vie quotidienne du Proche et du Moyen-Orient : les massacres sionistes contre les civils arabes, l’invasion du Liban, le silence complice de l’Occident sont tout autant de sujets ravivant les rancoeurs passées contre les Juifs, qui soutiennent dans leur majorité l’entité sioniste. Ensuite, les campagnes d’évangélisation agressive en Afrique et en Asie musulmanes rappellent au Sheikh que le monde musulman est sur la défensive face aux activités missionnaires (catholiques et évangélistes notamment) qui aimeraient pouvoir éradiquer l’Islam, vieux rêve qu’elles caressent depuis la période coloniale. Enfin, l’invasion soviétique de l’Afghanistan et les positions de l’URSS face à ses minorités religieuses démontrent que des Etats laïques et athées ne réservent pas un meilleur sort à l’Islam que les tenants des religions judéo-chrétiennes, et ce, en raison des différences fondamentales de conception du monde et de l’homme qui les séparent. NdT
http://www.islamophile.org/spip/Pourquoi-tant-de-haine-envers-l.html
al-Qaida, une expansion fondée sur deux ressorts
Le réseau al-Qaida (la «base»), cofondé par Oussama ben Laden en 1987, prend ses racines dans les thèses islamistes radicales comme celles de l’Egyptien Sayyid Qutb. Son djihaddisme se répand dans le monde, au Proche-Orient, en Afrique sahélienne, en Asie grâce à ses «succursales» et des «réseaux» plus ou moins organisés, «dormants» ou au contraire très actifs quand il s’agit de préparer des actions d’éclat et des attentats.
Oussama ben Laden.
L’expansion d’al-Qaida dans les années 1990 et 2000 s’appuie sur deux ressorts principaux.
Le premier est la «victimisation» de la communauté des musulmans dans le monde, la fameuse oumma. Le monde musulman asiatique, arabe, africain est victime d'une accumulation de souffrances et de frustrations, égrenées par des noms de lieux «martyrs» répétés à l'infini: aujourd’hui Palestine, Irak, hier Tchétchénie, Kosovo, Bosnie, où pourtant, dans chaque cas, les situations politiques et religieuses sont différentes. C'est l'appel à l'oumma souffrante. Un Ben Laden, abattu en 2011 par les forces américaines au Pakistan, n'était pas soutenu par des classes sociales définies ou un mouvement politique qui se reconnaissait en lui, mais il en appellait à la mobilisation de l'oumma humiliée par les Occidentaux «croisés» et les juifs.
Le deuxième ressort d’Al-Qaïda et de ses dérivés du djihad mondial, c'est le discours apocalyptique, celui du Jugement dernier auquel tout musulman, le jour de sa mort, est appelé. C'est ce ressort qui est utilisé pour envoyer les candidats aux attentats-suicides au mausolée des martyrs (les chahid), pour lancer les appels au djihad contre un Occident diabolisé. L’objectif d’al-Qaida est de tenter de créer un affrontement de civilisations, de cultures, de religions, en se fondant sur l'historicité de l'action du Prophète, sur une interprétation à l'état brut des versets les plus belliqueux du Coran, une absence totale d'interprétation historique et critique.
L'État islamique (EIIL), filiale et rival
Après la disparition d’Oussama ben Laden, les djihadistes d’al-Qaida sont restés actifs sous la direction de son numéro deux Ayman al-Zawahiri. Mais, au prix d’une infinie surenchère, d’autres djihadistes sunnites, encore plus violents, ont émergé en Irak, regroupés sous la bannière de l’Etat islamique.
Les combattants de l'État islamique détruisent la tombe de Jonas, à Mossoul, le 24 juillet 2014 .
A l’origine, il constitue une émanation de la branche irakienne d’al-Qaida qui, en avril 2013, a voulu fusionner avec le Front al-Nosra, groupe djihadiste présent dans la guerre en Syrie, pour fonder l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL). Mais al-Nosra a refusé cette fusion et, depuis, les deux groupes sont engagés dans une guerre fratricide.
L’Etat islamique représente un potentiel de dangerosité supérieur à celui d’Al-Qaïda et inquiète aussi bien l'Iran que les Etats-Unis, l’Europe ou l'Arabie saoudite. Il mène une guerre de conquête en Irak, prend des villes, chasse les minorités religieuses (notamment chrétiennes), rêve de fonder un Etat islamique de part et d'autre de la frontière syro-irakienne.
al-Qaida reposait sur la fortune personnelle d'Oussama Ben Laden et des donateurs issus des pays du Golfe. Abou Bakr al-Baghdadi, le chef de l’EI, aussi puissant que discret, est plus indépendant. Il s’est autoproclamé «calife» et dispose de sources de revenus plus variées: puits de pétroles et centrales électriques s'ajoutent à son réseau de contrebande, d'extorsions et d'enlèvements contre rançon.
L’Etat islamique se compose de quelques milliers de militants irakiens, qui possèdent une bonne connaissance du terrain, mais aussi de nombreux Syriens entraînés par trois ans de guerre contre Bachar el-Assad. D'autres combattants ont été formés en Tchétchénie ou en Afghanistan. Entre 1.500 et 2.000 viendraient d’Europe. Leur chef, Al-Bagdadi, entretient de très mauvaises relations avec al-Zawahari, son rival d'al-Qaida. Il conteste ouvertement son autorité en refusant de se retirer du front syrien au profit du groupe al-Nosra.
Irak : qui se cache derrière l’EIIL ?
L’Emirat Islamique en Irak et au Levant n’est pas une organisation djihadiste nouvelle. Si les médias occidentaux semblent découvrir aujourd’hui son existence et s’alarmer de son potentiel de nuisance, l’émirat, pour l’instant confiné aux marges de l’Irak et de la Syrie, est la conséquence de l’invasion de l’Irak par les troupes de G.W. Bush en 2003.
D’obédience sunnite, le groupe s’est tout d’abord constitué sous l’égide d’Al Qaïda et de Abou Mussab al-Zarqaoui dans le nord Irakien, sous le nom d’Al-Qaïda en Irak, et a démarré une guerre confessionnelle aussi bien avec les forces d’occupation que les mouvements de résistance chiites. Il agrège les différentes tribus sunnites du nord du pays hostiles au pouvoir central chiite. Al-Qaïda ne constitue qu’une branche combattante parmi cet ensemble ethnico-religieux. Il prend en 2006 l’appellation officielle d’Emirat Islamique d’Irak suite à la mort de Zarqaoui. Dans les faits, les troupes d’EIIL ont rapidement oeuvrées à la constitution d’un état islamique et sont entrées en conflit avec les autres groupes armés de résistance, notamment l’Armée Islamique en Irak qui déclarait qu’Al Qaïda n’avait « pas les mêmes objectifs ». Selon Izzat Ibrahim al-Douri, chef du Baas clandestin, l’EII est « une pierre supplémentaire du programme visant à diviser l’Irak », selon des critères ethnico-religieux correspondants au plan de « nouveau moyen orient » mis au point par l’administration Bush et Israël. On y distingue très bien un « Irak sunnite » qui englobe tout le nord du pays…
La libération du territoire irakien est rapidement apparue très secondaire par rapport à la constitution d’un émirat. Selon un entretien diffusé par la chaîne d’information saoudienne, Al-Arabiya et repris par le Réseau Voltaire, le prince saoudien Abdul Rahman al-Faiçal, le frère du ministre des affaires étrangères, serait le commandant actuel de l’EIIL, ce qui suppose donc que l’organisation sert les buts stratégiques de l’Arabie Saoudite dans la région. Ainsi, c’est à la suite du désengagement américain à partir de 2011 que l’EIIL va monter en puissance et étendre sa zone d’influence jusqu’à ouvrir un deuxième front en Syrie à partir de 2012.
En 2013, à la faveur de la guerre contre le régime syrien, l’EIIL tente de fusionner avec le Front Al-Nosra, la principale force djihadiste combattant le régime de Bachar-el-Assad, pour devenir l’Emirat Islamique en Irak et au Levant. Le Front Al-Nosra serait alors intégré à l’organisation en tant que branche combattante en Syrie. Mais au sein du Front, officiellement affilié à Al Qaïda, des réticences apparaissent assez rapidement. Cette tentative de putsch a débouché sur des affrontements armés entre les deux groupes djihadistes sur le territoire Syrien qui auraient fait des milliers de morts dans les deux camps. Ces conflits entre les différents groupes armés en Syrie sont monnaie courante et témoignent des différentes influences à l’oeuvre à l’arrière plan, chaque puissance étrangère finançant « son » organisation combattante. Elles sont aussi la conséquence de la lutte que se livrent les différentes faction pour le contrôle des puits de pétrole dans le nord de la Syrie, qui constituent une importante source de financement.
Ainsi, les affrontements inter-milices et la tentative d’implantation d’EIIL en Syrie trouveraient leur origine dans la décision de l’UE de lever l’embargo sur le pétrole syrien afin « d’aider l’opposition », ce qui a provoqué une ruée pour le contrôle des puits et des pipeline au cours de l’année 2013.
Aux côtés du Front Al-Nosra estampillé « Al-Qaïda » et donc piloté en sous main par les états-unis, on trouve notamment le Front de l’Islam, financé par l’Arabie Saoudite. Le Qatar et la Turquie, proches des frères musulmans, financent plusieurs groupes djihadistes réunis au sein du Front Islamique de Libération de la Syrie. Les groupes salafistes évoluent au sein de la coalition du Front Islamique pour la Syrie, et prônent l’Islam le plus radical et le plus intolérant, ils ont les faveurs des Koweitiens…
La tentative de putsch d’EIIL sur le Front Al-Nosra déboucha sur une condamnation de l’Emirat par Ayman al-Zawahiri, le chef d’Al Qaïda, qui fera du Front Al-Nosra le seul représentant légitime de l’organisation en Syrie. Dans son message publié au début du mois de mai sur des sites islamistes, Ayman al-Zawahiri ordonne à l’EIIL de se concentrer sur l’Irak et de cesser ses opérations en Syrie : « »Consacrez-vous à l’Irak, même si vous ressentez une injustice [...], pour que cesse cette boucherie [en Syrie]. Consacrez-vous [à lutter] contre les ennemis de l’islam en Irak ».
Il semble que l’organisation ait entendu l’appel de son leader ou ait obéit à un changement de stratégie de la part de l’Arabie Saoudite. Elle est ainsi passée à l’offensive en Irak pour officiellement mettre à exécution son projet d’émirat islamique, comme annoncé sur les sites Internet de l’organisation « avant l’avènement du mois de Ramadan ».
Une carte de l’Emirat fictif a également été publiée, englobant une zone allant au sud jusqu’au Koweit et de l’autre côté la Palestine, le Liban et la Jordanie… On voit donc que l’offensive actuelle ne sert que très partiellement son projet, qui est du reste assez vaste pour servir de justification à n’importe quelle offensive dans l’ensemble du proche et du moyen orient, ce qui peut d’ailleurs être assez pratique pour de nouvelles tentatives de déstabilisation dans la région…
Les sponsors français et occidentaux du terrorisme
Les groupes armés réunis au sein de l’ancienne Armée Syrienne Libre sont encadrés et armés par le Qatar, l’Arabie Saoudite, la Turquie, les états-unis et la France. Les pétro-monarchies assurent essentiellement le financement des djihadistes, chacune sponsorisant son groupuscule. La Turquie, via sa frontière avec la Syrie offre également des bases arrières aux combattants, et sert de passerelle d’approvisionnement logistique. Les djihadistes occidentaux comme Mehdi Nemmouche se sont rendus en Syrie via la Turquie. Ils sont intégrés principalement au Front Al-Nosra. Cette dernière a également conduit des opérations militaires en territoire Syrien en appui de groupes terroristes.
La France a quant à elle fournit des instructeurs et des officiers d’encadrement. 13 d’entre eux ont été faits prisonniers par l’armée Syrienne lors de la libération de Homs où opérait le Front Al-Nosra.
Les médias français n’en ont quasiment pas parlé, mais un certain nombre d’articles en font mention, notamment dans la presse libre presse étrangère. La chaîne Russia Today avait évoquée quant à elle le nombre de 120 militaires français. D’autres sources, notamment la télévision Syrienne, évoquaient le chiffre de 18 militaires… C’est là qu’on peut effectivement faire le lien entre les djihadistes français comme Mehdi Nemmouche, et les services secrets comme la DGSE qui disposaient d’officiers d’encadrement sur le terrain…
Des officiers saoudiens et qataris ont également été fait prisonniers à cette occasion, ce qui atteste l’implication des deux monarchies.
Selon la journaliste Nafeez Mosaddeq Ahmed, Le chef actuel d’Al Qaïda, Ayman al-Zawahiri, qui était un ancien adjoint de Ben Laden, serait également un agent de la CIA. L’encadrement et le noyautage de groupuscules terroristes serait connu au sein de l’agence comme un « Gladio B » du nom des réseaux de l’OTAN mis en place en Europe de l’ouest et s’appuyant sur des groupuscules néo-fascistes. Ils ont été utilisés pendant la guerre froide pour contrer les organisations communistes en Europe et opérer des opérations sous fausse bannière.
L’Axe du mal, dernier rempart face aux fous d’Allah armés par le « camp du bien »
Face à l’avancée de l’EIIL qui a pris la deuxième ville du pays, Mossoul, début juin, et qui continue sa progression vers la capitale, le pouvoir central à Bagdad, dont l’armée semble complètement désorganisée, a officiellement demandé l’assistance des états-unis. Les troupes stationnées dans la région de Mossoul auraient effectivement désertées en masse devant l’avancée des djihadistes. Le premier ministre a également appelé les milices confessionnelles à repousser l’envahisseur et le leader chiite Moktada el-Sadr s’est dit prêt à lutter contre les jihadistes en coordination avec l’État irakien. Enfin, la mobilisation générale a été décrétée et les autorités ont commencé à distribuer des armes aux civils qui souhaitaient combattre les rebelles. Une demande d’assistance a également été envoyée aux autorités Kurdes afin qu’elles joignent leurs troupes de Peshmergas aux forces gouvernementales. L’engagement des Peshmergas Kurdes, particulièrement bien entraînés, semble le dernier rempart à la prise de Bagdad par les djihadistes. Ils doivent dors et déjà gérer un afflux de plus de 500000 réfugiés, l’EIIL étant frontalier du Kurdistan, mais n’ont pour l’instant pas réagit à la prise de Mossoul, malgré les appels à l’aide du gouverneur de la ville.
Pour l’instant, le président Obama n’envisage pas d’envoi de troupes au sol mais plutôt des « actions ciblées », comme des attaques de drones ou des bombardements aériens sans qu’on en sache plus pour l’instant. Washington se retrouve ainsi pris à son propre jeu puisque selon la plupart des analystes, l’EIIL est financée et armée par l’Arabie Saoudite et la Turquie, avec la complicité des états-unis, qui ont formés pour la région un projet de redécoupage ethnico religieux, le « nouveau moyen orient »… Le président Obama n’a ainsi pour l’instant rien promis de concret au gouvernement Irakien, malgré l’urgence de la situation, indiquant simplement qu’il étudiait « d’autres options » que l’envoi de troupes au sol…
L’Iran, qui soutien quant à lui le pouvoir chiite en place à Bagdag a immédiatement réagit en envoyant trois bataillons de commandos afin d’aider à défendre la capitale Irakienne. Un autre bataillon a déjà aidé l’armée régulière a reprendre la ville de Tikrit.
Une fois de plus on se retrouve donc dans une situation d’inversement total des valeurs, comme on a pu le constater en Ukraine ou le bloc occidental soutien un gouvernement qui assoie son pouvoir sur des milices néo-nazies qui sont en train de mener une opération de purification ethnique dans l’est du pays. L’Irak voit donc, comme la Syrie avant elle, le déferlement d’une armée de djihadistes fanatiques soutenue et financée par les pays du bloc occidental, au nom bien entendu de la « liberté » et de la « démocratie ». Et ce sont une fois de plus les pays désignés comme faisant parti de « l’axe du mal » qui vont lutter sur le terrain contre le déchaînement de barbarie libéré par les puissances occidentales et les pétromonarchies du Golf Persique. Le Hezbollah libanais a fait sa part en Syrie, l’Iran fait de même aujourd’hui en Irak…
http://www.slate.fr/story/91101/description-mouvements-sunnites
http://lesmoutonsenrages.fr/2014/06/14/irak-qui-se-cache-derriere-leiil/
1. Par islamiates le 02/07/2024
Salam Les sourates sont données à titre d'exemple. Merci pour votre réactivité