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En Islam, « l’olivier est l’arbre central, l’axe du monde, symbole de l’homme universel, du Prophète. L’arbre béni est associé à la lumière, l’huile d’olive alimentant les lampes » lit-on dans le dictionnaire des symboles de J.Chevalier et A.Gheerbant. Dans le Coran, l’olivier est l’arbre des bienheureux et le symbole de l’éternelle félicité des élus. Les Musulmans disent aussi de l’olivier que « l’un des noms de Dieu ou quelque autre mot sacré est écrit dans chacune de ses feuilles ».
L’olive et son huile ont été mentionnées sept fois dans différents endroits du Coran parmi lesquels ce serment par l'olive et par la figue au début de la sourate de “At-Tîne” (La Figue):Par le figuier et l'olivier. (Coran, 95 : 1)
C'est en ces termes que le Coran souligne l'importance de l'huile extraite de l'olivier :Dieu est la lumière des cieux et de la terre. Sa lumière est semblable à une niche où se trouve une lampe. La lampe est dans un [récipient de] cristal et celui-ci ressemble à un astre de grand éclat ; son combustible vient d'un arbre béni : un olivier ni oriental ni occidental dont l'huile semble éclairer sans même que le feu la touche. Lumière sur lumière. Dieu guide vers Sa lumière qui Il veut. Dieu propose aux hommes des paraboles et Dieu est omniscient. (Coran, 24 : 35)
Historique de la feuille d’olivier
On cultive l’olivier depuis au moins 3 500 ans avant notre ère, pour ses fruits et pour l’huile qu’on en tire. Le nom scientifique de l’arbre, Olea, vient d’un mot qui signifiait « huile » chez les Grecs de l’Antiquité. À cette époque, on employait les feuilles pour désinfecter les blessures cutanées. Les Anciens leur attribuaient des vertus antiseptiques et la propriété de combattre toutes sortes d’infections. Au XIXe siècle, on s’en servait pour combattre le paludisme (malaria).
Ces usages sont tombés en désuétude pendant un certain temps en raison de l'omniprésence des antibiotiques. Cependant, depuis quelques années, des extraits de feuille d’olivier sont apparus sur le marché. Certains fabricants en vantent les vertus pour le système immunitaire et contre les infections virales, bactériennes, fongiques et à levure. Aucune étude sur des humains n’est venue appuyer ces allégations pour l’instant.
En Europe, les herboristes recommandent la feuille d’olivier pour améliorer la circulation sanguine, ainsi que pour prévenir et traiter l’hypertension et l’artériosclérose. La feuille d’olivier est souvent combinée à d’autres plantes aux propriétés complémentaires.
Recherches sur la feuille d’olivier
Hypertension artérielle légère. Les effets antihypertenseurs de la feuille d’olivier sont bien documentés chez les animaux1,2. Après un essai préliminaire chez l’humain, publié en 19963, 2 études cliniques récentes ont donné des résultats prometteurs pour faire baisser légèrement la tension artérielle4,5. Cependant, la qualité méthodologique des essais et le niveau de preuve restent insuffisants pour conclure à l’efficacité de l’extrait de feuille d’olivier. En effet, dans les 2 cas, il s’agit d’études comparatives (comparaison entre 2 doses4 et avec un médicament, le Catopril®5) et non pas à double insu avec placebo.
Fait intéressant, dans ces 2 études, le taux de cholestérol des participants ayant reçu 1 000 mg d’extrait a légèrement baissé4,5. Le même extrait a été employé dans ces 2 cas, soit un produit suisse appelé Benolea®, contenant 20 % d’oleuropéine un des composés actifs de la feuille d’olivier.
Divers. Des fabricants de suppléments allèguent que des extraits de feuille d’olivier auraient un effet contre les infections virales, bactériennes, fongiques et à levure. Ces allégations ne reposent toutefois que sur quelques essais in vitro. Ils ont été menés principalement sur l’un de ses constituants, l’oleuropéine1,6-10.
Les chercheurs s’intéressent aussi aux propriétés hypoglycémiantes et antioxydantes de l’extrait de feuille d’olivier et de l’oleuropéine2,6,11, mais on ne dispose pour le moment que d’essais in vitro ou sur des animaux. La seule étude menée sur des humains indique que, par rapport à un placebo, la prise d’un extrait de feuille d’olivier durant 28 jours n’a pas eu d’effet sur la concentration en antioxydants dans l’organisme de jeunes adultes en bonne santé12.
Précautions
Contre-indications
Aucune connue.
Effets indésirables
Troubles gastriques occasionnels13.
Interactions
Avec des plantes ou des suppléments
Le léger effet hypotenseur de la feuille d’olivier pourrait s’ajouter à celui d’autres plantes ou suppléments (huiles de poisson, co-enzyme Q10, ail, par exemple).Le léger effet hypoglycémiant de la feuille d’olivier pourrait s’ajouter à celui d’autres plantes (psyllium, gymnéma, ginseng et momordique, par exemple).
Avec des médicaments
Théoriquement, la feuille d’olivier pourrait augmenter l’effet des médicaments hypotenseurs et hypoglycémiants.
Le diabète (sucré) est la maladie (ou plutôt le syndrome) endocrinien le plus répandu.
On estime les diabétiques à plus de 100 millions dans le monde et ce chiffre, ainsi que le pourcentage de la population touchée, sont en progression constante (aux alentours de 6% dans les pays « riches »).
Il faut différencier les deux types classiques de diabète :le diabete insulino-dépendant ( type 1, ou diabète maigre ou diabète du jeune) qui représente 20 à 25% des diabétiques, se révélant généralement assez tôt et qui relève principalement d’un traitement par l’insuline avec surveillance stricte de l’alimentation (de l’apport de glucide),les diabètes non insulino-dépendants ( type2 , diabete gras ou de la personne âgée) qui se révèlent plus tardivement et sont équilibrés le plus souvent par un régime (amaigrissant) hypocalorique-hypoglucidique avec ou sans traitement médicamenteux associé (principalement des sulfamides hypoglycémiants, des biguanides , l’insuline).
C’est ce dernier type de diabète qui semble en progression constante et qui peut être soigné par la phytothérapie.
Les feuilles d’olivier sont traditionnellement considérées comme hypoglycémiantes ;
elles contiennent par ailleurs un sécoiridoïde, l’oleuropéoside, aux propriétés hypotensives et antioxydantes (qui permet donc de lutter contre la sclérose des vaisseaux sanguins et l’inflammation de leurs parois)
L’infusion de feuille est moins efficace quel’extrait hydroalcoolique (teinture mère : 60 gouttes par jour)la macération glycérinée de bourgeons en 1D (50 à 100 gouttes par jour)ou la poudre de feuilles cryobroyées(0,5 à 1g par jour)
Quelques recettes
Ingrédients:
50 g de Feuilles d’Olivier
20 grs de graines de Nigelle
Préparation:
Faites bouillir les 20 grs de graines de Nigelle avec 50 grs de feuilles d’olivier.
Laisser refroidir.
Filtrer l’eau dans une bouteille d’eau, qu’on va mettre dans le Réfrigérateur.
Utilisation:
Boire un grand verre avant chaque repas (3 fois par jour)
Après deux semaines vérifier le taux de sucre, vous allez être surpris du résultat.
Hypertension légère à modérée
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http://www.passeportsante.net/fr/Solutions/PlantesSupplements/Fiche.aspx?doc=olivier_feuille_ps
http://www.phytomania.com/diabete_phytotherapie.htm
Il y a ici deux dimensions qui sont distinctes :
– la première est que Dieu élise, choisisse une chose (ikhtiyâr / istifâ') ;
– la seconde est que Dieu accorde une bénédiction à une chose (mubâraka).
Quant au "fait que Dieu accorde une faveur à une chose" ("tafdhîl"), et qui est aussi mentionné dans les textes, cela peut désigner la première ou la seconde de ces deux dimensions : en effet, "le tafdhîl d'une chose par Dieu" est :
– soit la même chose que "le choix de cette chose par Dieu" (ikhtiyâr) ;
– soit la bénédiction que Dieu a accordée à cette chose (mubâraka).
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Dieu dit qu'Il a choisi / élu certaines choses, et notamment certaines personnes précises ou certains groupes précis :
Deux termes peuvent être distingués dans le Coran qui signifient "choix" et "élection" :
– le terme "ikhtiyâr" ;
– et le terme "iSTifâ".
Le premier terme a la même racine que le nom "khayr", qui signifie "le bien", mais aussi : "meilleur".
Quant au second terme, il a la même racine que "safwat ush-shay'", qui veut dire : "le meilleur de quelque chose".
- Dieu dit : "Et Dieu crée ce qu'Il veut et choisit (yakhtâr) [ce qu'Il veut]. Le choix (al-khiyara) ne revient pas à eux" (Coran 28/67).
- Dieu dit aussi : "Dieu choisit (yaSTafî) des messagers parmi les anges, de même que parmi les hommes" (Coran 22/75).
- Dieu dit de Abraham, Isaac et Jacob : "Et auprès de Nous ils font partie des élus (al-muSTafayna), meilleurs (al-akhyâr)" (Coran 38/47). Dieu relate avoir dit au prophète Moïse (sur lui soit la paix) : "Et Je t'ai choisi (ikhtartu-ka). Ecoute attentivement ce qui est révélé" (Coran 20/13). "O Moïse, Je t'ai choisi (iSTafaytu-ka) par rapport aux hommes par [= pour] Mon Message et Ma Parole. Prends donc ce que Je t'ai donné et sois parmi les reconnaissants" (Coran 7/144).
- Dieu dit : "Ces messagers, Nous avons donné plus de faveurs (encore) (fadhdhalnâ) à certains par rapport à d'autres : il en est parmi eux à qui Dieu a parlé [directement] ; et Il a élevé certains en degrés ; et Nous avons donné à Jésus fils de Marie les (signes) évidents et l'avons aidé par l'Esprit de Sainteté [= l'ange Gabriel]" (Coran 2/253). "Et Nous avons donné plus de faveurs (encore) (fadhdhalnâ) à certains prophètes par rapport à d'autres. Et Nous avons donné à David les Psaumes" (Coran 17/55).
- Dieu dit : "Vraiment Dieu a choisi (iSTafâ) Adam, Noé, la famille de Abraham et la famille de Amram par rapport au monde entier" (Coran 3/33).
En effet c'est Adam qui a été choisi et non pas Iblîs, pour être lieutenant de Dieu sur Terre (lire notre article).
C'est Noé qui a été choisi pour être le premier Messager de Dieu sur Terre (lire notre article sur le sujet).
C'est la famille de Abraham – qui lui-même descend de Noé – qui a été choisie pour être Porte-Parole de Dieu parmi les peuples de la terre : la descendance de Abraham par Jacob-Israël fils de Isaac (son second fils), puis sa descendance par Ismaël (son premier fils) (cliquez ici et ici pour lire deux articles sur le sujet).
Quant à la famille de Amram – le père de Marie mère de Jésus –, bien qu'elle soit déjà incluse dans la famille de Abraham, elle est mentionnée de façon renouvelée ici (dhikr ul-khâss ba'd al-âmm) : cette famille de Amram a été choisie afin que ce soit parmi elle que le vraie Messie soit suscité (exactement comme la famille de Kinâna a été choisie pour que ce soit parmi elle que le Dernier prophète soit suscité, nous le verrons plus bas). Dieu relate également par ailleurs : "Et lorsque les anges dirent : "O Marie, Dieu t'a choisie (iSTafâ-ki) et t'a purifiée ; (Il) t'a choisie (iSTafâ-ki) par rapport aux femmes du monde entier" (Coran 3/42). Ce message que ces anges (il se peut qu'il s'agisse de l'ange Gabriel seulement, désigné ici par le pluriel "les anges") sont venus délivrer à Marie évoque le Choix de Marie pour être la mère du Messie. Il se peut aussi que ce message ait constitué la bonne nouvelle, délivrée à Marie, qu'elle était la meilleure femme parmi tous les enfants d'Israël de son époque et également parmi tous les humains de son époque ; ou la meilleure femme parmi tous les enfants d'Israël de tous les temps ; ou même la meilleure femme parmi tous les humains de tous les temps (ce sont là différents avis existant chez des ulémas sur le sujet : Fat'h ul-bârî 6/574 ; il est d'ailleurs possible que Marie ait été prophétesse, nabiyya, mais sans avoir eu de mission, ba'tha, auprès des humains : lire notre article sur le sujet).
- Dieu dit : "Nous sauvâmes les fils d'Israël du châtiment avilissant, de Pharaon – qui était hautain, parmi les outranciers. Et Nous les choisîmes (laqad ikhtarnâ-hum), en connaissance de cause, par rapport aux (autres peuples de) l'humanité (de l'époque)" (44/30-32) (lire notre article sur le sujet).
- Dieu dit, parlant de Muhammad (sur lui soit la paix) : "Il est Celui qui a envoyé chez les ummiyyûn un messager issu d'eux-mêmes, qui leur récite Ses signes, les purifie et leur enseigne le Livre et la sagesse – alors qu'auparavant ils étaient dans un égarement évident. Et d'autres parmi eux, qui ne les ont pas encore rejoints. Et Il est le Puissant, le Sage. Cela est la faveur (fadhl) de Dieu, Il la donne à qui Il veut. Et Dieu est Celui qui (donne) la grande faveur" (62/2-4). Et Il dit, s'adressant à la Umma de Muhammad : "Vous êtes la meilleure (khayr) communauté qu'on ait fait surgir pour le hommes : vous ordonnez le convenable, vous interdisez le blâmable et vous croyez en Dieu" (3/110).
- Le Prophète Muhammad (sur lui la paix) a dit : "Dieu a choisi (iSTafâ), parmi les descendants de Ismaël : Kinâna [= Kinâna et sa descendance]. Et Il a choisi, parmi (toute la descendance de) Kinâna : Quraysh [= Fihr ibn Mâlik et sa descendance]. Et Il a choisi, parmi (toute la descendance de) Quraysh : les fils de Hâshim [= la descendance de Hâshim]. Et Il m'a choisi parmi les fils de Hâshim [= toute la descendance de Hâshim]" (Muslim 2276 ; quant à la phrase supplémentaire qui figure au début de ce hadîth tel que rapporté par at-Tirmidhî 3609, elle est shâddh d'après al-Albânî : cf. Silsilat ul-ahâdîth is-sahîha, tome 1 pp. 610-612, p. 933). (cliquez ici, ici et ici pour lire des articles sur le sujet).
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Quand Dieu choisit / élit une personne, est-ce forcément une personne déjà dotée de qualités particulières ?
Il est des personnes dans l'humanité, ou des groupes de personnes dans l'humanité, que Dieu a bénies : "Nous (les) bénîmes lui* et Isaac" (Coran 37/113) (* il s'agit d'Ismaël.) De même, le prophète Muhammad (sur lui et sur tous les prophètes soit la paix) est un être béni de baraka dîniyya et de baraka dunyawiyya (ses Compagnons profitaient également de la bénédiction dunyawî de sa personne : lire notre article sur le sujet).
Ces personnages sont-ils bénis parce qu'ils ont été nommés prophètes ? ou bien ont-ils été nommés prophètes parce qu'ils étaient déjà bénis ?
Les deux aspects sont vrais :
– Dieu les a bénis parce qu'Il les a nommés prophètes (car tous les prophètes sont bénis) ; c'est là l'aspect A (et il semble s'agir en l'occurrence d'un bur'hân limmî (yustadallu bi thubût il-mu'atthir 'alâ thubût il-athar) : yustadallu bi kawnihî nabiyyan 'alâ kawnihî mubârakan ; fa inna-n-nubuwwata hiya-s-sababu fî kawnihî mubârakan) ;
– Dieu les a nommés prophètes parce qu'Il les avait déjà bénis : c'est là l'aspect B (et il semble s'agir d'un bur'hân innî (yustadallu bi thubût il-athar 'alâ thubût il-mu'atthir)). Avant même de leur faire savoir et de faire savoir aux hommes qu'ils sont Ses prophètes, Il leur avait accordé une bénédiction particulière, avec une personnalité hors du commun, des qualités extraordinaires (honnêteté, droiture, véracité, courage, intelligence), un charisme exceptionnel, une éloquence formidable, etc. (avec des faveurs accordées à certains prophètes plus encore qu'à d'autres, comme Il l'a dit dans deux des versets plus haut cités). Cependant, il faut ici ajouter que si Dieu les avait déjà bénis, c'est parce qu'avant cela Il avait déjà prédestiné qu'ils seraient prophètes. C'est donc la fonction de prophète qui entraîne le caractère béni de l'homme (soit l'aspect A), et non l'inverse (l'aspect B est vrai, mais ce n'est pas le caractère béni qui entraîne la nomination au titre de prophète : c'est bien pourquoi il ne s'agit que d'un bur'hân innî).
C'est l'aspect B des choses que Dieu a mis en relief quand il a relaté ainsi ce que certains idolâtres disaient : "Et lorsque leur vient un signe, ils disent : "Nous ne croirons jamais, à moins de recevoir chose semblable à ce que les messagers de Dieu reçoivent !", avant d'y répondre ainsi : "Dieu sait mieux où placer Son Message !" (Coran 6/124). Cette dernière phrase montre que ce n'est pas n'importe quel être humain porteur de n'importe quels qualificatifs que Dieu nomme prophète : Dieu ne nomme prophète qu'un être humain qui possède des qualités exceptionnelles (même si c'est Lui-même qui a conféré à cet humain ces qualités exceptionnelles, et ce justement parce qu'Il voulait le nommer prophète).
Ibn ul-Qayyim écrit : "Les êtres des (choses) que (Dieu) a choisies (ikhtâra) et élues (iSTafâ) – objets, lieux, personnes et autres choses – comportent des qualités que les autres n'ont pas. C'est à cause de ces (qualités) que Dieu a élu ces (choses). Et c'est Lui – Pureté à Lui – qui les a favorisées (fadhdhala-hâ) en leur conférant ces qualités [à cause desquelles, ensuite, Il les a élues]. (...) Ceci est donc Son action de créer (khalq). Et cela est Son choix (ikhtiyâr)" (Zâd ul-ma'âd 1/53).
Ibn 'Abd is-Salâm écrit quant à lui : "Les éléments (jawhar) et les corps (jism) sont tous égaux par rapport à leur être (dhât). La valeur particulière que certains (éléments et corps) ont en comparaison d'autres ne provient que de leurs qualités (sifa) et accidents ('ardh), et de leur relation aux qualités qui sont nobles et aux actions qui sont précieuses." Exposant ensuite 2 grandes catégories de favorisation, la première concernant les choses inertes et la seconde les choses animées, et énumérant 9 sous-catégories de faveurs concernant les choses animées, Ibn 'Abd is-Salâm écrit : "Voilà des vertus dont certaines sont supérieures à d'autres. Celui qui possède le meilleur de ces vertus, celui-là est le meilleur de la création. Et il n'y a pas de doute que connaître Dieu et connaître Ses Attributs, (et bénéficier) du plaisir de Sa Satisfaction et de regarder Sa Face, cela est meilleur que toute autre chose. Le meilleur des anges est celui qui possède le meilleur de ces qualités. Et le meilleur des humains est celui qui possède le meilleur de ces qualités" (Qawâ'ïd ul-ahkâm fî islâh il-anâm, 2/375-376). Il écrit encore : "Il en est de même de toutes les qualités nobles : (Dieu) le Pourvoyeur – Pureté à Lui et Elevé – ne les a pas placées dans qui Il a voulu parmi Ses serviteurs à cause de quelque chose [présent en eux] qui aurait requis et demandé cela. C'est au contraire la [pure] faveur (fahdl) de Dieu, Il la donne à qui Il veut" (1/70).
Chez Ibn ul-Qayyim aussi, bien sûr, c'est finalement la Volonté (mashî'a) de Dieu qui est déterminante : "Ceci est la faveur (fadhl) de Dieu, Il l'accorde à qui Il veut" (Coran 62/4) ; "Et Dieu crée ce qu'Il veut et choisit (yakhtâr) [ce qu'Il veut]. Le choix (al-khiyara) ne revient pas à eux" (Coran 28/67). Cependant, chez Ibn ul-Qayyim, cette décision de Dieu de choisir une chose précise, cela implique qu'en amont Il crée des qualités particulières en cette chose ; qu'Il la bénit.
En d'autres termes, d'après Ibn ul-Qayyim, lorsque Dieu informe les hommes qu'Il a choisi (ikhbâr un-nâss bi-l-ikhtiyâr) telle et telle choses (cela peut-être un être humain, un lieu ou un moment), cela implique :
– primo que Dieu avait – depuis avant – prédestiné (taqdîr) que ces choses seraient choisies : ce choix relève purement de "la faveur (fadhl) de Dieu, qui l'accorde à qui Il veut" ;
– secundo que – suite à cette prédestination, décidée par pure favorisation – Dieu a créé (khalq) en ces choses des qualités particulières (Il les a donc bénies, mubâraka), afin qu'elles soient à la hauteur du Choix qui a été prédestiné à leur sujet ;
– tertio que c'est ensuite seulement que Dieu informe les hommes qu'Il a choisi (ikhbâr un-nâss bi-l-ikhtiyâr) ces choses.
Le premier point est évident : tout Choix de la part de Dieu est bien l'expression de la pure faveur de Dieu : Il accorde Sa faveur à qui Il veut, et Il choisit donc qui Il veut.
Mais c'est le second point que Ibn ul-Qayyim a mis en exergue : ce second point est en fait le corollaire (lâzim) du premier : Dieu choisit qui Il veut, mais quand Il a décidé de choisir quelqu'un, Il crée au préalable des qualités particulières dans cette personne.
Ibn 'Abd is-Salâm a raison quand il dit : "Il en est de même de toutes les qualités nobles : (Dieu) le Pourvoyeur – Pureté à Lui et Elevé – ne les a pas placées dans qui Il a voulu parmi Ses serviteurs à cause de quelque chose [présent en eux] qui aurait requis et demandé cela. C'est au contraire la [pure] faveur (fahdl) de Dieu, Il la donne à qui Il veut" (1/70). Le fait qu'une personne ait acquis telle et telle qualités nobles, cela n'entraîne pas que Dieu élise cette personne.
Cependant, c'est l'inverse qui est vérifié et que Ibn ul-Qayyim a mis en exergue : le fait que Dieu avait prédestiné qu'Il élirait tel serviteur, c'est cela qui a entraîné qu'Il a créé en ce serviteur telle et telle qualités nobles.
En d'autres termes :
– toute personne étant bénie par Dieu (au moment présent) n'est pas forcément élue par Dieu (au même moment) ;
– par contre, toute personne réellement élue par Dieu (au moment présent) est forcément également bénie par Dieu (au même moment) (cependant, il se peut qu'à un même moment dans le temps, une personne non-élue par Dieu dispose d'une part de bénédiction dunyawî plus importante qu'une personne élue par Dieu).
C'est à propos d'une réalité différente de ce qui nous intéresse ici mais néanmoins voisine que des ulémas disent ainsi : "Al-'ibratu bi-l-maqbûliyya, wa layssa bi-l-qâbiliyya".
Ceci signifie que posséder de grandes capacités est utile dans la mesure où la personne qui les possède les utilise dans ce que Dieu aime, Lui étant reconnaissante pour ce qu'Il lui a donné, ces capacités étant ainsi employées de façon à ce que cette personne soit agréée par Dieu. C'est là l'idéal.
Cependant, ce qui compte le plus, c'est d'être agréé par Dieu, et pas de posséder de grandes capacités. Dès lors, entre deux autres personnes encore, dont l'une possède de grandes capacités mais n'a pas fait preuve d'humilité et de reconnaissance à Dieu et a donc fait avec ce que Dieu lui a donnée de capacités ce qui ne la rend pas agréée par Dieu, et l'autre est moins douée mais a fait ce qui l'a rendue agréée par Dieu, c'est la dernière qui a plus de valeur auprès de Dieu.
Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).
http://www.maison-islam.com/articles/?p=638
Al-Wali : le « Saint »
Le terme « saint » a été utilisé pour traduire le mot arabe wali (pluriel : awliya) qu'Allah a utilisé pour désigner ceux qui sont proches de Lui.
Dans une dimension absolue (ci-après : B.A), le terme "Wilâya" désigne une réalité qui n'appartient qu'à Dieu et qui ne doit donc être entretenue que vis-à-vis de Dieu. Entretenir cette réalité vis-à-vis d'un autre que Dieu constitue de l'associationnisme (shirk akbar).
Dans une dimension relative (ci-après : B.B), le terme "Wilâya" indique une réalité moindre, qui, elle, peut exister vis-à-vis d'une créature.
La preuve qu'il existe ainsi deux dimensions totalement différentes à la réalité que ce terme désigne se trouve dans l'existence des deux versets suivants, dont le premier montre qu'on ne peut pas prendre un Walî en dehors de Dieu, alors que le second montre qu'on peut le faire :
– "Dis : "Autre que Dieu prendrais-je comme Walî, (Lui) le Créateur des cieux et de la terre, alors qu'Il nourrit et n'est pas nourri ?" (Coran 6/14).
– "Et les détenteurs de lien de consanguinité ont, d'après le Décret de Dieu, priorité entre eux [dans le droit de succession] sur les (autres) croyants et émigrants. Sauf si vous faites un bien [= un testament] en faveur de vos Awliyâ'..." (Coran 33/6).
En fait le premier renvoie au sens absolu de Wilâya, qui ne peut exister que vis-à-vis de Dieu, tandis que le second renvoie à son sens relatif.
Cependant, même avec ce sens relatif (B.B), le terme revêt encore plusieurs sens ; nous en distinguerons deux (et si cette réalité ne constitue pas du shirk akbar, parfois l'entretenir vis-à-vis de certaines créatures est malgré tout interdit ; cela peut même parfois constituer du kufr akbar, comme nous le verrons).
Cependant, « proche ami » serait une traduction plus appropriée parce que wali veut littéralement dire « allié ». Allah utilise même ce mot pour Se décrire Lui-même entre autre dans les Versets :
" Allah est le (Wali) défenseur de ceux qui ont la foi : Il les fait sortir des ténèbres à là lumière."
[ Sourate 2 – Verset 257 ]
" Certes les hommes les plus dignes de se réclamer d’Abraham, sont ceux qui l’ont suivi,
ainsi que ce Prophète-ci, et ceux qui ont la foi. Et Allah est l’allié (Wali) des croyants."
[ Sourate 3 – Verset 68 ]
Allah utilise aussi ce terme pour désigner Satan, comme dans les versets :
" Et quiconque prend le diable pour (Wali) allié au lieu d'Allah sera, certes, voué à une perte évidente."
[ Sourate 4 – Verset 75 ]
Ô enfants d’Adam! Que le Diable ne vous tente point, comme il a fait sortir du Paradis vos père et mère, leur arrachant leur vêtement pour leur rendre visibles leurs nudités. Il vous voit, lui et ses suppôts, d’où vous
ne les voyez pas. Nous avons désigné les diables pour alliés à ceux qui ne croient point "
[ Sourate 7 – Verset 27 ]
" Il guide une partie, tandis qu’une autre partie a mérité l’égarement parce qu’ils ont pris, au lieu d’Allah,
les diables pour alliés, et ils pensent qu’ils sont bien-guidés!"
[ Sourate 7 – Verset 30 ]
Ce terme veut aussi dire « proche parent » comme dans le verset qui suit :
" Quiconque est tué injustement, alors Nous avons donné pouvoir à son (Wali) proche parent.
Que celui-ci ne commette pas d'excès dans l'exécution [du meurtrier]."
[ Sourate 17 – Verset 33 ]
II est aussi utilisé dans le Coran avec le sens de proximité entre personnes, par exemple :
" Que les croyants ne prennent pas pour alliés des infidèles au lieu de croyants."
[ Sourate 3 – Verset 28 ]
Mais l'usage qui nous intéresse le plus est «Awliya Allah», amis proches d'Allah.
Allah désigne, dans le Coran, quelques individus parmi les humains qu'Il considère spécialement proches de Lui. La description qu'Allah fait de Ses Walis se trouve dans la sourate al-Anfal (Le butin), dans laquelle II déclare :
" (...) Car Ses Walis ne sont que (ceux qui possèdent la Taqwa) les pieux.
Mais la plupart des gens ne le savent pas."
[ Sourate 8 – Verset 34 ]
Et se retrouve également dans la sourate Younous :
" En vérité, les (Awliya) bien-aimés d'Allah seront à l'abri de toute crainte, et ils ne seront point affligés,
ceux qui croient et qui craignent Allah (possèdent la Taqwa)."
[ Sourate 10 – Versets 62-63 ]
Allah nous explique que le critère de Walayah (amitié divine) est al-Imane (foi) et la Taqwa (piété) et ces qualités sont partagées par tous les véritables croyants. [Al- 'Aqida at-Tahawiyah p. 358.] Pour les masses ignorantes cependant, le critère principal de la Walayah est l'accomplissement de miracles, communément appelés " karamate " pour les distinguer des miracles des prophètes appelés " Mu'jizate ".
Pour la plupart de ceux qui adoptent ce type de croyance, la foi et la pratique religieuse de celui qui accomplit le «miracle» est secondaire. Ainsi, certains parmi ceux qui furent désignés comme « saints » avaient des croyances et des pratiques religieuses hérétiques, d'autres avaient abandonné les rituels religieux et d'autres furent même impliqués dans des affaires de moeurs et avaient des comportements vulgaires.
Il faut se rappeler cependant que nulle part Allah n'a fait de l'accomplissement des miracles une condition pour devenir Son Wali. De ce fait, comme nous l'avons mentionné auparavant, tous les croyants qui ont la foi -Imane- et la piété -Taqwa- sont des Wali d'Allah et II est leur Wali.
Allah le dit Lui-même :
" Allah est le Wali de ceux qui ont la foi." [ Sourate 2 – Verset 257 ]
Par conséquent, les musulmans ne sont pas autorisés à désigner certains croyants comme des Awliya d'Allah au détriment d'autres croyants. Malgré cette position islamique très claire, une hiérarchie de prétendus saints musulmans est devenue une caractéristique importante des cercles soufis et fut adoptée par les masses qui les suivent aveuglément.
Dans l'ordre croissant de mérite, cette hiérarchie se constituerait des "Akhyar" (élus) dont le nombre s'élève à 300 ; des "Abdaal" (substituts) au nombre de 40 ; de 7 "Abraar" (pieux) ; de 4 "Awtad" (piliers) ; de 3 "Nouqaba" (gardiens) ; du "Qotb" (le pôle), considéré comme le plus grand « saint » de son époque, et au sommet de la pyramide se trouverait le Ghawth (secours), le plus grand de tous les saints, qui est en mesure, selon certains cercles, d'assumer à lui seul une partie des péchés de tous les croyants.
Selon cette croyance « mystique », les saints des trois échelons supérieurs sont présents à La Mecque aux heures des prières, mais sont invisibles. Lorsque le Ghawth décède, le Qotb le remplace et toute la série remonte d'un cran, l'âme la plus pure de chaque classe montant au degré supérieur. [Encyclopedia of Islam, p. 629. Voir aussi 'Ali Ibn 'Othman al-Houjwiri, Kashf al-Mahjoob, Traduit par Nicholson, (Londres : Luzac, rep. 1976), p. 214.]
Ce corps de mythologie a été emprunté à la chrétienté, tout comme les chapelets de Dhikr furent inspirés des rosaires chrétiens et le Mawlid (fête d'anniversaire du Prophète ), inspiré de la célébration de Noël par les Chrétiens.
http://www.sajidine.com/dogme/association/adoration_saints.htm
http://www.maison-islam.com/articles/?p=652
Le pacte des prophètes est un engagement auprès d'Allah des prophètes à suivre le dernier prophète .
"Lorsque Dieu reçut le pacte des prophètes, il leur dit : Voici le livre et la sagesse que je vous donne. Un Prophète viendra un jour confirmer ce que vous recevez. Croyez en lui et aidez le de tout votre pouvoir. Y consentez-vous et acceptez-vous le pacte à cette condition ? Ils répondirent : Nous y consentons. - Soyez donc témoins, reprit le Seigneur, je rendrai le témoignage avec vous" [3:81]
« Lorsque nous avons conclu l'alliance avec les prophètes - et avec toi (Muhammad) - avec Noé, Abraham, Moïse et Jésus fils de Marie nous avons conclu avec eux une alliance solennelle afin que Dieu demande compte aux véridiques de leur sincérité » [33:7-8]
Il est rapporté du Prophète : "Si Moïse, fils de 'Imrân, était ressuscité parmi vous, il n'aurait d'autre choix que de me suivre".
Cet engagement a été pris dans la prééternité, alors que les Prophètes, sur eux la paix, n'étaient pas encore manifestés dans leurs corps, mais seulement à l'état d'âmes.
Selon 'Ali Ibn Abi Tâlib, il a dit : "Dieu n’envoie aucun prophète depuis AdamAdam (s), ici-bas qu’après avoir pris sa reconnaissance que Muhammad est son prophète, afin qu’il le reconnaisse comme tel et lui apporte son aide s'il le rejoint de son vivant, et qu'il prenne lui-même le même engagement de son peuple".[Qadi 'Iyyad]
On raconte aussi que 'Umar Ibn Al-Khattâb a dit des paroles si touchantes que le Prophète n’a pu retenir ses larmes; il lui dit : Oh Prophète ! Ta supériorité auprès de Dieu est si grande que tu as succédé à tous les autres prophètes et que la nouvelle de ta venue les a précédés tous, dans le verset : "Et quand nous prîmes des prophètes, leur engagement, ainsi que de toi, et de Noé, et d'Abraham, et de Moïse, et de Jésus fils Marie ! - et Nous avons pris d'eux un engagement renforcé, - afin que Dieu demande compte aux véridiques de leur véracité. Il a cependant préparé aux mécréants un châtiment douloureux" [33:7-8] - Oh ! Prophète, ton mérite est si grand que les gens de l’enfer, au milieu de ses brasiers, aimeraient t’avoir obéi et se disent : "le jour où les visages seront tournés de haut en bas vers le feu, ils diront: "Hélas, pour nous ! Si nous avions obéi à Dieu et obéi au messager !" "[33:66]
La prestation de serment à Allah de Jésus a même été mentionnée dans le Coran : "Et quand Jésus fils de Marie dit : “Ô enfants d’Israël, je suis vraiment le Messager d’Allah (envoyé) à vous, confirmateur de ce qui, dans la Thora, est antérieur à moi, et annonciateur d’un Messager à venir après moi, dont le nom sera “Ahmed”. Puis quand celui-ci vint à eux avec des preuves évidentes, ils dirent : “C’est là une magie manifeste.”" [61:6].
Wahb ibn Munabbih, que Dieu lui manifeste Sa miséricorde, a dit: " Quand Moïse, sur lui la paix, lut les Tables, il y trouva mentionnés les mérites de la nation de Muhammad, que les bénédictions et la paix de Dieu soient sur lui, et il dit :
- Ô Seigneur ! Quelle est cette nation à laquelle est accordée la miséricorde, et que je trouve sur les Tables ?
- C'est la nation de Ahmad, répondit Dieu, dont les gens se satisfont de la moindre provision que Je leur donne, et dont Je Me satisfais de la moindre de leurs bonnes actions. Je ferai entrer dans le jardin chacun d'eux, grâce à son témoignage que là ilâha illâ llâh.
- Je trouve sur les Tables, dit Moïse, une nation de gens qui seront ressuscites et rassemblés, le Jour de la résurrection, leurs visages étant comme des pleines lunes. Qu'ils soient ma nation !
- Ils sont la nation de Ahmad. Je les rassemblerai, une fois ressuscites, au Jour de la résurrection, quand leurs fronts et leurs membres seront d'un blanc éclatant sous l'effet de leurs ablutions (woudou) et de leurs prosternations.
- Ô Seigneur, dit Moïse, j'ai trouvé sur les Tables une nation de gens dont les vêtements sont sur leurs dos et dont les épées sont sur leurs épaules, des gens de certitude et de remise confiante (tawakkul). Ils magnifient Dieu du haut des minarets, et ils ne cessent de combattre pour toute cause vertueuse, jusqu'à mener la bataille contre l'Antéchrist (dajjâl). Qu'ils soient ma nation !
- Ils sont la nation de Ahmad.
- Ô Seigneur, j'ai trouvé sur les Tables une nation de gens qui prient chaque jour et nuit cinq prières rituelles, à cinq moments différents du jour. Les portes du ciel leur sont ouvertes, la miséricorde descend sur eux. Qu'ils soient ma nation !
- Ils sont la nation de Ahmad.
- Ô Seigneur, dit Moïse, j'ai trouvé sur les Tables une nation pour laquelle la terre [entière] est un lieu d'adoration et rituellement pure et pour laquelle le butin est licite. Qu'ils soient ma nation !
- Ils sont la nation de Ahmad, répondit-Il.
- Ô Seigneur, dit Moïse, j'ai trouvé sur les Tables une nation de gens qui jeûnent durant le mois de ramadan pour Toi, après quoi Tu leur pardonnes tout ce qu'ils ont fait auparavant. Qu'ils soient ma nation !
- Ils sont la nation de Ahmad, répondit-Il.
- Ô Seigneur ! J'ai trouvé sur les Tables une nation de gens qui vont en pèlerinage à la Maison sacrée, pour l'amour de Toi, dont le grand désir qu'ils en ont n'est jamais épuisé, dont les pleurs sont bruyants et tumultueux, dont la talbiya est retentissante. Qu'ils soient ma nation !
- Ils sont la nation de Ahmad, répondit-Il.
- Que leur donneras-Tu pour cela ?
- Je leur accorderai encore plus de pardon, et Je les autoriserai à intercéder pour ceux qui viendront après eux.
- Ô Seigneur, dit Moïse, j'ai trouvé sur les Tables une nation de gens qui se conduisent sottement, peu intelligents : ils donnent à manger à leur bétail et demandent pardon pour leurs péchés. Quand ils lèvent la nourriture jusqu'à leur bouche, elle n'a pas atteint leur estomac qu'ils sont déjà pardonnes. Ils commencent [à manger] avec Ton Nom et terminent avec Ta louange. Qu'ils soient ma nation !
- Ils sont la nation de Ahmad, dit-Il.
- Ô Seigneur ! J'ai trouvé sur les Tables une nation dont les membres seront les premiers au Jour de la résurrection, mais ont été les derniers à être créés. Qu'ils soient ma nation !
- Ils sont la nation de Ahmad.
- Ô Seigneur ! J'ai trouvé sur les Tables une nation de gens dont les évangiles sont tenus à l'intérieur de leur poitrine, et ils les récitent. Qu'ils soient ma nation !
- Ils sont la nation de Ahmad, répondit-Il.
- Ô Seigneur ! J'ai trouvé sur les Tables une nation de gens parmi lesquels, quand l'un d'entre eux a l'intention d'une bonne action mais ne l'accomplit pas, elle est inscrite comme bonne action à son profit. Mais quand il l'accomplit, elle compte de dix à sept cents fois sa valeur. Qu'ils soient ma nation !
- Ils sont la nation de Ahmad.
- Ô Seigneur ! J'ai trouvé sur les Tables une nation de gens parmi lesquels, quand l'un d'entre eux a l'intention de commettre un péché mais ne le commet pas, il n'est pas inscrit contre lui, alors que s'il le commet, il est inscrit pour un seul péché. Qu'ils soient ma nation !
- Ils sont la nation de Ahmad, répondit-Il.
- Ô Seigneur ! J'ai trouvé sur les Tables de gens qui sont les meilleurs des gens, qui exhortent au bien et interdisent le mal. Qu'ils soient ma nation !
- Ils sont la nation de Ahmad.
- Ô Seigneur ! J'ai trouvé une nation de gens qui seront ressuscites et répartis, eu Jour de la résurrection, en trois groupes. Un groupe entrera au paradis sans avoir à rendre des comptes. Pour un autre, les comptes seront faciles. Pour le troisième, le jugement sera sévère, puis ils entreront dans le jardin. Qu'ils soient ma nation !
- Ils sont la nation de Ahmad, répondit-Il.
- Ô Seigneur ! Tu as répandu toutes ces bontés pour Ahmad et sa nation. Permets que je sois membre de sa nation !
- Ô Moïse ! Je t'ai choisi et préféré parmi les gens, avec Mon message et Ma parole. Prends ce que Je t'ai donné, et sois de ceux qui sont reconnaissants !"
Sources : Bayhaqi : Dala'il al-Nubuwwah, As Suyuti : al-Hawi (2/190-191). Qatada rapporte le même réçit.
http://mohammedia.fr/index.php?title=Pacte_des_proph%C3%A8tes
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La garde de l’enfant
Lorsqu’après avoir mis tout en œuvre pour établir l’entente entre les époux, on n’y parvient toujours pas, ils sont séparés, soit par une répudiation (Talaq) soit par une dissolution des liens du mariage (Faskh). Si un enfantest né de cette union, se pose alors la question de la garde. Il est malheureux de constater que lors de la période « trouble » que représente bien souvent la séparation, les valeurs de l’islam sont trop souvent oubliées, au profit de lois satisfaisant aux passions de l’un ou de l’autre des époux. On peut s’étonner, une fois encore – et cet étonnement est sans fin, louange à Allah – de la « modernité » de l’islam et des principes clairs et limpides qu’il établit en matière de garde. Pour en exposer les principales règles, nous suivrons, de nouveau, le cheminement du commentaire de Bulûgh Al-Marâm, en ne retenant que l’essentiel, par souci de concision.
Le terme Al-Hadânah est dérivé de Al-Hidn qui désigne le giron(ou le flanc), car l’éducateur garde l’enfant dans son giron (à ses côtés). Dans la terminologie religieuse, il désigne le fait de protéger l’enfant, le simple d’esprit ou le fou de ce qui lui est nuisible, de l’élever, et d’agir dans son intérêt. Allah dit : « Son Seigneur l’agréa alors d’un bon agrément, la fit grandir de la plus belle manière, et Il en confia la garde à Zakariyyâ » [Sourate Âl cImrân, v.37] c’est-à-dire qu’Allah en a fait un responsable, s’attachant à son intérêt, elle était donc sous sa garde et sa protection. Le Prophète (salallahu ‘alayhi wasalam) dit à la mère : « Tu es plus en droit de le garder tant que tu ne te remaries pas. » [Shaykh Al-‘Uthaymin dit : La garde, lorsqu’elle est disputée est un droit de l’enfant, mais lorsqu’il y a abandon, c’est une obligation collective (Fard Kifâyah) qui repose sur les proches parents qui doivent prendre en charge l’enfant, le simple d’esprit ou le fou, et si l’un d’eux s’en charge, l’obligation cesse pour les autres.] (NdT : C’est là un principe absolu, établi il y a plus de quinze siècles, et dont on distingue à peine les contours aujourd’hui en Occident : l’enfant est au centre de la question de la garde, et c’est son intérêt qui prime. L’enfant n’appartient à aucun des parents, il n’est pas l’objet d’un chantage, d’une vengeance, il est un être à part entière, quel que soit son âge, et l’islam protège ses intérêts. Celui qui agit contrairement à cela commet une injustice dont il aura à répondre devant Allah, et l’injustice sera ténèbres au Jour de la Résurrection.)
Shaykh Al-Islâm Ibn Taymiyyah a dit : « Il faut savoir que le Législateur n’a pas fait mention d’un Texte général dans la priorité et le choix de l’un des deux parents. Les savants sont unanimes pour dire qu’on ne donne pas priorité à l’un des deux parents de manière systématique, mais on donne priorité à celui qui permettra de réaliser l’intérêt de la garde et saura en repousser les méfaits. Et si l’un des deux parents présente une perversion, l’autre est prioritaire, sans aucun doute. » La vérité est que la garde est une responsabilité qui n’est accordée qu’à celui qui y convient le mieux, et cette aptitude consiste à s’occuper de tout ce qui touche à l’enfant. La Législation ne donne priorité à personne en raison de la parenté, mais elle donne priorité à celui qui en est le plus en droit, le plus capable, le plus apte. C’est ce que veulent signifier les savants, quelle que soit la manière dont ils l’expriment, et l’ordre qu’ils donnent.
Ceci dit, la mère est plus en droit de garder son enfant, en raison du hadith de ‘Abd Allah Ibn ‘Amr qui rapporte qu’une femme dit : « Ô Messager d’Allah ! Cet enfant, mon ventre l’a porté, mon sein l’a nourri et mon giron l’a protégé. Son père m’a répudiée et il veut me l’enlever. » Le Messager d’Allah (salallahu ‘alayhi wasalam) lui dit : « Tu es plus en droit de le garder tant que tu ne te remaries pas. » [Abû Dâwud (2276)]
Enseignements du hadith :
1 – La mère est plus en droit que le père d’obtenir la garde de l’enfant, tant que celui-ci est dans le stade de la garde, et ce tant qu’elle ne se remarie pas, et cette règle fait l’unanimité parmi les savants.
2 – Si la mère se remarie et que le mariage est consommé, son droit de garde cesse, car elle est désormais occupée par son mari qui est plus en droit qu’elle se consacre à lui ; et cette règle fait l’unanimité parmi les savants. [Shaykh Ar-Râjihî dit : Ceci, si son nouvel époux n’accepte pas la garde, mais s’il l’accepte, le droit de garde de la mère perdure, ainsi qu’en a décidé le Prophète (salallahu ‘alayhi wasalam) concernant la fille de Hamzah, en accordant la garde à sa tante maternelle, lorsque son mari Ja’fâr Ibn Abî Tâlib l’accepta et en demanda la garde].
3 – Shaykh Al-‘Uthaymin dit : Cet exposé détaillé du législateur sage vise à préserver le droit de l’enfant et celui du nouvel époux. Avant le mariage, la mère se consacre à l’enfant et au fait d’agir dans son intérêt, son droit sur elle perdure donc. Mais après le mariage, elle négligera un des deux droits : soit celui de son époux, qui est le plus établi ; soit elle se consacre à son époux en négligeant l’enfant qui demande une attention constante.
4 – La priorité donnée à la mère sur le père dans la garde de l’enfant, tant qu’elle s’y consacre exclusivement, est d’une grande sagesse et d’un grand intérêt, car les connaissances de la mère, son expérience, et sa patience sur ses enfants sont des choses qu’on ne trouvera à ce point chez aucun des proches de l’enfant, au premier desquels, le père.
5 – As-Shawkânî a dit : « Le hadith est la preuve que la mère a plus de droit sur l’enfant que le père, tant qu’aucun obstacle ne vient s’y opposer, comme le mariage, et Ibn Al-Mundhir a rapporté l’unanimité des savants sur ce point. »
6 – Shaykh Al-‘Uthaymin dit : La garde est conditionnée par le fait qu’elle réalise le but pour lequel elle existe qui est de protéger l’enfant de ce qui lui est nuisible et d’agir dans son intérêt. Ainsi, si celui à qui la garde est confiée néglige l’enfant, et ne se soucie pas de savoir s’il s’égare ou suit la voie droite, alors son droit de garde cesse.
7 – Shaykh Al-‘Uthaymin dit : Si la mère se remarie, la garde revient au père, ceci tant que le transfert de garde n’est pas une cause de perte pour l’enfant, par exemple si le père le confie à une des anciennes coépouses de sa mère, et on connaît la jalousie entre épouses et l’inimitié à laquelle elle peut conduire, et en ce cas l’épouse du père n’agira pas dans l’intérêt de l’enfant. Dans cette situation, il n’est pas permis d’accorder la garde au père, même si la mère se remarie, mais la mère en est toujours plus en droit. Et si on craint que tous deux ne perdent l’enfant, la garde est confiée à des proches plus éloignés, car il n’est pas permis de confier l’enfant à celui qui ne le protègera pas et ne l’éduquera pas convenablement. Donc, si le fait de renvoyer l’enfant chez son père, après le remariage de sa mère, peut amener à sa perte et son manque d’éducation, la garde revient à la mère si elle peut s’acquitter des obligations de la garde, ou alors il est confié à d’autres.
8 – Al-Buhûtî a dit : « Celui qui renonce à son droit de garde, ce droit cesse par le fait qu’il s’en soit détourné, mais il peut le reprendre quand il le souhaite, car il se renouvelle avec le temps, de la même manière que les dépenses. »
(NdT : Lorsqu’on étudie le détail de la question à travers les propos des savants, on s’aperçoit donc que c’est l’intérêt de l’enfant qui est privilégié, et avant tout son intérêt religieux, comme nous le verrons plus tard. Ensuite, plus l’enfant est jeune, plus c’est la stabilité affective qui est privilégiée, ainsi Abû Bakr dit au père de l’enfant confié à sa mère : « Son parfum et son toucher sont meilleurs que le miel qu’il trouvera auprès de toi. » Ibn cAbbâs dit : « Le parfum, le lit, et le giron de la mère sont meilleurs que le père pour l’enfant, jusqu’à ce qu’il grandisse et choisisse de lui-même. » Ensuite, il faut considérer là où se situe l’intérêt de l’enfant du point de vue de l’éducation, quel est celui de ses parents qui sera le plus à même de lui apporter ce qui lui sera profitable. Ainsi que l’a énoncé Shaykh Al-Islâm, il n’y a pas d’ordre préétabli s’appliquant en toute situation, une décision spécifique est donc rendue pour chaque cas, et en cas de désaccord, c’est au juge de statuer en fonction de l’intérêt de l’enfant.)
À l’âge du discernement, l’enfant a le choix, en raison du hadith de Abû Hurayrah qui rapporte : « Une femme dit : « Ô Messager d’Allah ! Mon mari veut emmener mon fils alors que celui-ci m’est utile et qu’il me puise de l’eau du puits d’Abû cInabah. » Lorsque son mari vint, le Prophète (salallahu ‘alayhi wasalam) dit : « Ô mon enfant ! Voici ton père et voilà ta mère. Prends la main de celui avec lequel tu veux rester. » L’enfant prit la main de sa mère, et elle partit avec lui. » [Abû Dâwud (2277)]
Enseignements du hadith :
1 – Shaykh Al-‘Uthaymin dit : Lorsque l’enfant parvient à l’âge du discernement, il devient autonome en de nombreuses choses, et ainsi le droit de garde devient similaire entre la mère et le père. Donc, on lui donne le choix entre son père et sa mère, et celui vers lequel il se dirige le prendra. [Les savants ont divergé quant à l’âge auquel l’enfant parvient au discernement, certains ont été d’avis qu’il s’agissait de l’âge de sept ans, en raison du hadith : « Ordonnez à vos enfants d’accomplir la prière à partir de l’âge de sept ans » [Abû Dâwud (495)], alors que d’autres savants sont d’avis que ce sont les aptitudes qui doivent être prises en compte, ainsi l’enfant qui discerne les choses est considéré comme tel, même s’il a moins de sept ans, et la parole du Prophète (salallahu ‘alayhi wasalam) ne désignerait en ce cas que ce qui est le plus courant. Concernant l’aptitude recherchée, elle consiste à ce que l’enfant comprenne la situation et ce qu’on lui dit et sache répondre].
2 – La volonté de l’enfant doué de raison de choisir l’un de ses parents est prise en compte, mais Ibn Al-Qayyim dit : « Le choix n’est donné que s’il comporte un intérêt pour l’enfant, ainsi si la mère préserve mieux l’enfant que le père, elle a priorité sur lui. On ne doit pas considérer le choix de l’enfant en ce cas, car il est faible d’esprit et préfère l’oisiveté et le jeu, et s’il choisit celui qui l’aidera en cela, il ne faut pas prendre en considération son choix, et il doit rester avec celui qui lui sera le plus utile, et c’est la seule chose que veut signifier la Législation. »
3 – Shaykh Al-‘Uthaymin dit : Si l’enfant choisit un parent, cela implique-t-il qu’il s’écarte de l’autre ? Non, s’il choisit son père, il reste auprès de lui, mais ce dernier ne doit pas lui interdire de rendre visite à sa mère, sauf s’il craint que cela ne cause un préjudice à l’enfant, en quel cas il sait mieux ce qui convient. Et en l’absence de tout préjudice, il lui est obligatoire de lui permettre de rendre visite à sa mère.
4 – Shaykh Al-Fawzân dit : Si l’enfant ne veut pas choisir [et qu’ils sont tous deux autant dignes d’obtenir la garde], on tire au sort entre les deux parents, et celui qui est désigné obtiendra le droit de garde.
5 – La garde est accordée au parent résident, ainsi si le père réside dans un pays et la mère dans un autre, la garde est accordée au père, de crainte que la lignée de l’enfant ne se perde, en raison de son éloignement vis-à-vis de son père. Ibn Al-Qayyim dit : « Mais si le père veut porter un préjudice, ruse pour lever la garde de la mère, et voyage afin que l’enfant le suive, cette ruse s’oppose à ce qu’a visé le législateur, et ces formes de ruse ne sont pas permises pour séparer la mère de son enfant de manière à lui rendre difficile le fait de le voir, le rencontrer, et de patienter sur sa perte, et le Messager d’Allah (salallahu ‘alayhi wasalam) a dit : « Quiconque sépare une mère de son enfant [lors d’une vente d’esclaves], Allah le séparera de ceux qu’il aime au Jour de la Résurrection. » [At-Tirmidhî (1283)] »
6 – Shaykh Al-‘Uthaymin dit : Le hadith concerne un garçon, mais qu’en est-il de fille ? C’est une question sur laquelle les savants ont divergé : certains ont dit qu’on lui donnait le choix au même titre que le garçon ; d’autres ont dit que le père la prenait, car on peut craindre qu’une jeune fille reste avec sa mère qui ne pourra pas la protéger si un homme violent l’agresse ; et d’autres encore ont dit qu’elle restait avec sa mère jusqu’à la puberté […] Ce qui est correct est qu’elle reste auprès de sa mère jusqu’à ce qu’elle se marie, sauf si on craint un préjudice, si la mère habite dans une maison qui n’est pas protégée et que les pervers qui escaladent les maisons y sont nombreux, en ce cas, la jeune fille doit être chez son père qui la protègera.
(NdT : C’est là un passage très important qui met encore en lumière la sagesse de la Loi d’Allah. L’intérêt de l’enfant est ce qui prime, mais il n’existe pas en islam (sauf cas exceptionnels et motivés) ce qui est malheureusement trop pratiqué de nos jours, de « garde exclusive » qui consiste à ce que la garde soit confiée à l’un des parents, alors que l’autre ne dispose que de « droits de visite » souvent limités à quelques jours dans le mois. C’est là une injustice faite à l’enfant et au parent lésé. Les jurisconsultes ont donné de nombreux exemples des modalités de la garde d’enfant, et bien souvent ils mentionnent que l’enfant passe la journée chez l’un et la nuit chez l’autre, par exemple dans le cas du jeune garçon qui doit faire son éducation ou apprendre un métier avec son père, ou inversement avec la petite fille. Quoi qu’il en soit, tout s’organise autour de l’intérêt de l’enfant, et la permission qui lui est accordée de jouir, quotidiennement ou très régulièrement, de ses deux parents.)
Concernant la garde de la mécréante ou de la débauchée, Râfic Ibn Sinân rapporte « qu’il a embrassé l’islam alors que sa femme refusa. Le Prophète (salallahu ‘alayhi wasalam) fit asseoir la mère d’un côté, le père de l’autre, et il plaça l’enfant au milieu. Celui-ci pencha vers sa mère. Alors le Messager d’Allah (salallahu ‘alayhi wasalam) dit : « Ô Allah ! Guide-le. » L’enfant pencha alors vers son père qui l’emmena avec lui. » [Abû Dâwud (2244)]
Enseignements du hadith :
1 – Shaykh Al-‘Uthaymin dit : L’enfant ne doit pas être laissé au parent mécréant, même si l’enfant le choisit, car cet enfant a penché vers sa mère mécréante, mais le Prophète (salallahu ‘alayhi wasalam) a invoqué afin qu’Allah le guide, et il a finalement penché vers son père. Si on objecte que le Prophète (salallahu ‘alayhi wasalam) n’a pas interdit à l’enfant de pencher vers sa mère, mais qu’il a uniquement invoqué Allah, on peut répondre que l’invocation du Prophète (salallahu ‘alayhi wasalam) est exaucée et qu’elle tient lieu d’interdiction. Ainsi, si le cas se présente aujourd’hui devant le juge, devons-nous simplement invoquer pour l’enfant ou l’empêcher de pencher vers le parent mécréant ? Nous devons l’en empêcher, car l’invocation du Prophète (salallahu ‘alayhi wasalam) est exaucée, et elle indique que le choix de l’enfant pour sa mère mécréante n’était pas la guidée mais l’égarement et le fourvoiement.
2 – Le but de la garde est d’éduquer l’enfant et le protéger de tout ce qui peut lui nuire, et la plus grande forme d’éducation consiste à préserver sa religion, et la plus grande protection consiste à l’éloigner de la mécréance. Si la garde est confiée au mécréant, il l’éprouvera dans sa religion, le sortira de l’islam en lui enseignant la mécréance et en l’éduquant sur cela. C’est là le plus grand préjudice, car la garde de l’enfant n’est établie que pour préserver l’enfant, et aucunement d’une manière qui causera sa perte, et celle de sa religion.
3 – Le responsable doit être musulman si celui dont il assume la garde est musulman, mais si ce dernier est mécréant, et que son père est mécréant, nous ne nous opposons pas à son choix, en raison de la parole du Prophète (salallahu ‘alayhi wasalam) : « Et ce sont ses parents qui en font un juif, un chrétien ou un mazdéen » [Al-Bukhârî (4775) et Muslim (2658)] Le mécréant a donc autorité sur ses enfants mécréants, garçons ou filles, mais pas sur l’enfant musulman.
(NdT : Nous l’avons-vu plus tôt, c’est avant tout la religion de l’enfant qui doit être préservée. C’est une chose que les parents doivent clairement mettre au centre de leur réflexion, au-delà des querelles, de la rancœur, de l’attachement à l’enfant ; car on parle ici du Paradis ou de l’Enfer, de l’islam ou de la mécréance, de la droiture ou de la perversité, et celui qui aime réellement son enfant veut pour lui ce qui est de meilleur, même si cela lui est difficile. Lorsque les années auront passé, quel bien, le parent qui a gardé l’enfant au détriment de son intérêt religieux, tirera-t-il d’un enfant qui se sera égaré et sera peut-être pour lui source de calamités et malheurs ? Et que dira-t-il lorsqu’Allah l’interrogera sur sa responsabilité ? A l’inverse, quelle joie plus grande que de voir son choix et sa patience récompensée, son enfant devenu grand, suivre la voie droite, faire preuve de piété et de bonté envers ses deux parents ? La garde de l’enfant est une responsabilité, un dépôt, et comme toute responsabilité, elle ne doit être recherchée que si on sait qu’on s’en montrera digne et capable.)
Reste de nombreuses autres questions annexes, et néanmoins importantes, que nous ne pouvons aborder ici par souci de concision, mais nous voudrions conclure par un point très important qui est : quelle soit la situation, et quel que soit le parent auquel la garde est attribuée, c’est sur le père que repose l’obligation de pourvoir aux besoins de l’enfant, c’est lui qui doit s’acquitter des dépenses nécessaires à son éducation et son développement. Ainsi, le Prophète (salallahu ‘alayhi wasalam) « Commence par ceux qui sont à ta charge » [Al-Irwâ’ (834)] ; et il dit également : « Suffit pour péché d’abandonner celui dont on a la charge. » [Al-Irwâ’ (894)] La question des moyens financiers, même si elle est prise en compte, n’est donc pas l’élément principal dans le choix du parent, et le père ne peut pas non plus se substituer à cette obligation et faire selon son bon vouloir, car c’est le droit de l’enfant sur lui.
Source : Commentaire de Bulûgh Al-Marâm
Traduit et publié par les Salafis de l’Est
1. Par islamiates le 02/07/2024
Salam Les sourates sont données à titre d'exemple. Merci pour votre réactivité