La question de l’éducation est sans conteste l’une des questions les plus importantes au point de vue des connaissances théorique de même qu’au niveau pratique.
L’homme naît semblable à une page blanche, neutre, capable de prendre toutes les formes qu’on lui donnera, à se développer et à acquérir des comportements, conduites multiples et des expériences diverses.
L’étape de l’enfance est à cet égard déterminante dans la formation de la personnalité de l’être humain et elle constitue la trame sur laquelle se tissera la vie future de toute personne.
C’est sur la base de cette constatation que l’Islam attache une grande importance à l’éducation de l’enfant et notamment à la construction d’une personnalité saine et équilibrée, dénuée de tout travers et de tout complexe ; et qu’il vise à mettre l’homme à l’abri de toutes maladies psychologiques et de toutes mauvaises habitudes.
Sur la base de ces principes et de ces valeurs islamiques, construire la personnalité de l’enfant en Islam revient en réalité à construire la société dans son entier ; c’est en d’autres termes un travail de préparation à la construction d’une vie, de lois, d’un Etat et même d’une civilisation qui soient fondés sur une assise saine pour la réalisation d’un seul but : le bonheur humain.
Sachant donc que la réalisation de cet objectif dépend de l’éducation, il est de notre devoir de consacrer la plus grande partie de nos efforts et de notre temps à éduquer nos enfants et à les préparer à devenir des êtres humains équilibrés, aptes à vivre dans le cadre de lois basées sur la justice et le bien de toutes la collectivité.
Chapitre premier : Définition de l’éducation
Du point de vue linguistique arabe, les lexicographes et les rédacteurs de dictionnaires ont défini l’éducation comme suit : A la base du mot éducation (tarbiyya) se trouve le mot (rabb) qui signifie : créer une chose étape par étape jusqu’à se réalisation complète. On dira par exemple : rabbahu, rabbâhu, rabbayhu… soit : « Il a éduqué l’enfant : il en est le tuteur et le responsable : c’est lui qui doit le nourrir, l’aider à grandir et lui donner une bonne éducation. »
Si donc, l’éducation se définit ainsi, en Islam, l’éducation sera l’opération consistant à construire l’être humain et à l’orienter en vue de former sa personnalité selon les méthodes et les buts que l’Islam a posé pour la vie de l’humain.
L’éducation est donc en fin de compte le fait de construire et de former une personnalité, opération qui vise à amener cette personnalité à la perfection et à lui faire acquérir ses traits de caractères distinctifs.
Chapitre deux : Importance de l’éducation en Islam
Il a été scientifiquement établi qu’à la naissance, l’humain est semblable à une page blanche, vierge, dénuée de toute orientation ou constitution particulière ; il est simplement porteur de potentialités telles que la capacité d’apprendre, de s’informer et de former sa personnalité suivant une ligne de conduite déterminée.
C’est pourquoi le Coran enseigne à l’humain cette vérité (à savoir qu’il est une page blanche) et lui rappelle les bienfaits de la science, de l’enseignement et de la guidance (hidayya) :
« Allah vous a fait sortir du ventre de votre mère, dénués de tout savoir. Il vous a conféré l’ouïe, la vue et le cœur (l’intelligence) afin que vous soyez reconnaissants. » (Coran)
L’Imam Ali a traduit cette vérité pratique en ces termes : « Le cœur du jeune enfant est semblable à une terre vierge qui fait fructifier tout ce qu’on y sème. »
Le savant Allamé al Hilli a décrit les étapes du processus de connaissance chez l’enfant comme suit : « Allah le Très-Haut a créé l’âme humaine par sa nature innée, dénuée de tout savoir quelqu’il soit – par nécessité – de même qu’Il la créé apte à recevoir tout savoir également par nécessité ; cela est particulièrement remarquable chez l’enfant.
Allah le Très-Haut a ensuite créé pour l’humain des moyens qui lui permettent d’appréhender le monde environnant, qui sont les facultés des sens : l’ouïe, l’odorat, la vue, le toucher et le goût. Ainsi, l’enfant est capable dès la naissance d’entrer en contact avec le monde environnant par l’intermédiaire du toucher, de l’odorat, de l’ouïe et du goût ; puis dans un deuxième temps, il devient capable de reconnaître à la vue ses parents et autrui.
Peu à peu ses capacités s’accroissent et il parvient, par ses facultés sensorielles – qui lui permettent d’appréhender le particulier – de passer à une appréhension plus globale de la réalité ; il commence ainsi à utiliser des concepts comme ceux de différence et de ressemblance ; il parvient à comprendre par la raison des éléments nécessaires et plus généraux en s’aidant de ses perceptions sensorielles ; ensuite, au fur et à mesure que sa faculté de raisonner s’affine, il parvient à maîtriser la faculté de la parole et peut comprendre au moyen des connaissances indispensables, les sciences acquises.
Il ressort donc de tout ce que nous avons dit que les sciences acquises ne sont en réalité qu’une branche des connaissances nécessaires et globales et que ces dernières ne sont que les dérivés des perceptions sensorielles. »
Cette explication du sens du verset cité nous permet de délimiter la théorie de la connaissance en Islam et de comprendre le processus de formation de la connaissance chez l’humain depuis ses débuts en le rattachant aux normes coraniques.
C’est à partir de cette compréhension et sur ces bases scientifiques (qui permettent à l’humain de recevoir le savoir et de constituer sa propre personnalité) que se construit la théorie de l’éducation en Islam. Cela nous permet également de saisir toute l’importance de la responsabilité qui échoit aux parents et le rôle qu’ils ont à jouer vis-à-vis de leurs enfants en vue de les préparer à devenir des adultes et de leur prodiguer une éducation tant affective, qu’intellectuelle.
L’éducation, dans un premier temps (de 0 à 7 ans) consiste à donner à l’enfant des habitudes et à lui apprendre à acquérir des comportements quotidiens ; c’est par le biais de ses sens que l’enfant va recevoir de ses parents cet apprentissage et c’est également par eux qu’il va acquérir une morale, se constituer des habitudes et apprendre comment se comporter dans ses rapports avec autrui.
C’est dire toute l’importance que revêt durant cette période le comportement des parents, l’atmosphère familiale et l’environnement culturel et social dans lequel baigne l’enfant.
Tous ces facteurs influent grandement sur la personnalité de l’enfant et sur ses orientations futures.
L’éducation, dans un deuxième temps, sera ce qu’on appelle couramment « l’enseignement ».
L’enfant, à cette étape (entre 6 et 18 ans), va apprendre à développer ses facultés intellectuelles et à utiliser son raisonnement ; pour se faire, on va le mettre en contact avec différents types de connaissances et lui enseigner des matières multiples qui lui permettront de penser correctement et de se constituer un capital culturel de base.
Cela contribuera également à former l’identité culturelle de sa personnalité.
C’est pour cette raison que le saint hadith suivant énonce : « Tout enfant naît doté d’une nature innée ; ce sont ses parents qui le font dévier de cette nature en en faisant un chrétien ou un juif. »
L’Islam attache une grande importance à l’éducation ; c’est elle en effet, qui va contribuer à former des personnalités saines, dénuées de complexes et de comportements inadéquats. C’est elle qui sera responsable du bonheur ou du malheur de l’humain dans cette vie et dans l’autre. C’est elle enfin qui va jouer un rôle déterminant dans la société : sur son avancement culturel, ses progrès scientifiques et sa prospérité économique.
C’est pourquoi l’Islam a tant insisté sur l’importance à attacher à l’enfant. Ses parents doivent s’en occuper au mieux, surtout durant les premières années de sa vie.
L’éducation, comme nous y avons fait allusion précédemment, a une grande influence au sein de la société : sur la garantie de l’ordre public, sur l’environnement naturel, sur la production économique, sur la stabilité politique, sur le progrès scientifique et le niveau de civisme.
Ainsi, à titre d’exemple, l’enfant qui a été habitué à la paresse et à l’indolence ne pourra devenir un homme productif capable d’organiser et de gérer son temps, d’accroître son rendement et d’utiliser au mieux ses capacités ; un tel enfant ne pourra jamais espérer acquérir de hautes qualifications dans les domaines scientifiques et expérimental.
Il est pratiquement impossible à l’enfant ayant grandi dans l’indocilité et le vagabondage, suite aux mauvais traitements de ses parents ou à l’influence négative de l’école ou des autres instances gouvernementales, de devenir un être humain engagé, respectueux des lois et de la stabilité politique et sociale de sa ville ou de son pays.
L’enfant qui aura vécu dans un milieu dépravé ou bien qui aura reçu une éducation avilissante gardera toute sa vie les traces de cette éducation au sein de ses comportements et deviendra peut-être même un individu criminel, torturé dans cette vie et malheureux dans l’autre.
Les statistiques établies par les chercheurs ont démontré l’influence incontestable de l’éducation sur l’individu et la société, et elles corroborent tout à fait les observations faites par l’Islam et sont en parfait accord avec ses conclusions scientifiques.
Nous en citons quelques-unes :
1) La grande majorité des études entreprises tant en Occident que dans le monde arabe affirment que c’est au cours des premières années de la vie que la personnalité de l’enfant se forme et que s’épanouissent ses dispositions individuelles.
Ainsi, l’enfant, suite à des contacts avec le milieu dans lequel il vit, acquiert des réactions et des réflexes face aux diverses influences extérieures qui l’entourent ; si bien que la moitié de ses réactions vont dès cette période s’installer et se stabiliser jusqu’à la fin de sa vie.
Il est bien évident que les valeurs comportementales positives ou négatives qui imprègnent le milieu familial jouent un rôle actif et déterminant dans la manière dont l’enfant va entretenir ses rapports avec autrui.
2) Les études menées dans le domaine de l’éducation établissent que l’image de soi que se constitue l’enfant depuis sa plus tendre enfance influe le regard qu’il portera sur lui-même durant toute sa vie. Ainsi, s’il se constitue une image négative vis-à-vis de ses capacités et sa place au sein de la famille – par exemple s’il ressent qu’il n’a aucun rôle défini à jouer dans le cadre familial ou qu’il n’attire pas l’attention de personne ou bien encore que son existence ou son inexistence est équivalente pour les autres – il va se forger une image négative de lui-même au sein de la société. Il va donc en conséquence affirmer son existence en utilisant des moyens compensatoires, comme la violence, la hargne ou en ayant des comportements inadéquats.
Par contre, si au sein de la famille, il reçoit une attention vigilante, de l’affection et si on le considère et le respecte comme une personne à part entière, et enfin si on l’encourage, il va se constituer une image positive de lui-même. Et par la même occasion, ses potentialités et ses qualités vont s’épanouir. Il va alors ressentir en lui-même une énergie qui va rayonner sur toute sa personnalité et qui va lui permettre de jouer un rôle actif au sein de la famille, puis à l’école, et plus tard dans sa vie professionnelle et sociale.
3) Le rapport établi par Calman a fourni des conclusions sur ces recherches en matière d’éducation, confirmées par les recherches du conseil central consultatif pour l’éducation en Angleterre. Elles sont les suivantes :
- 50% de l’intelligence des adolescents âgés de 17 ans se forme entre la période de formation du fœtus et l’âge de 4 ans ;
- 50% des acquisitions scientifiques chez les jeunes de 18 ans s’effectuent dès l’âge de 9 ans.
- On peut dès l’âge de 2 ans pronostiquer 33% des capacités mentales, comportementales et affectives de l’enfant ; ce pourcentage atteint 50% à l’âge de 5 ans.
4) Une autre étude complémentaire de celle-ci ajoute que la manière de parler avec les enfants au sein de la famille influe dans une grande mesure sur leur compréhension des notions de récompense et de châtiment et les différentes valeurs comportementales ; elle influe également sur les concepts qu’ils utilisent sur leur morale et sur la façon dont ils voient leur propre rôle.
C’est pour toutes ces raisons que l’Islam a entouré l’enfant d’une grande vigilance et que dès les premiers jours suivants sa naissance, il est recommandé par exemple de prononcer la profession de foi dans les oreilles du nouveau-né, de l’habituer à glorifier Allah, à accomplir la prière pour se rappeler Ses bienfaits et à Le remercier.
Tout ceci afin que sa personnalité se forme et se constitue religieusement, qu’il parvienne à une certaine stabilité du point de vue comportemental et que se constituent les bases intellectuelles de sa raison et de son âme.
On rapporte de l’Imam Sadiq (s) cette parole du Prophète (s) : « Que celui d’entre vous qui a un nouveau-né fasse l’appel à la prière dans son oreille droite et l’Iqama dans son oreille gauche ; cela constituera pour lui une protection contre Satan le réprouvé. »
Avoir un enfant bon et pieux jouissant d’une personnalité équilibrée et ayant des comportements convenables est considéré par l’Islam comme l’un des acquis les plus importants de l’humain dans cette vie, comme il est rapporté du Prophète (S) :
« Un des éléments du bonheur de l’humain est d’avoir un enfant bon et pieux. »
« L’héritage que le croyant laisse pour Allah après sa mort est un enfant bon et pieux qui implore le pardon de Dieu pour lui. »
L’Islam s’est préoccupé des jeunes générations et a encouragé à aimer les enfants.
La preuve de l’étendue de la responsabilité des parents en matière d’éducation et l’importance qu’attache l’Islam à cette dernière est exprimée dans cette parole d’Allah le Très-Haut : « Ô vous qui croyez ! Préservez vos personnes et vos familles d’un feu dont le combustible sera fait d’humains et de pierres. » (Coran, 66, 6).
Dans ce verset de portée générale, on peut trouver entre autres, l’affirmation de la responsabilité des parents envers leurs enfants, de même qu’y est établie leur responsabilité envers eux-mêmes. Ce sont les parents qui sont responsables de l’éducation de l’enfant, qui doivent lui inculquer la doctrine de l’unicité, les valeurs morales, l’attitude à avoir envers Allah – qu’Il soit glorifié – afin de le protéger de l’égarement, du malheur et de la déviation.
Chapitre trois : Une formation équilibrée
Afin de nous faire une idée claire du point de vue islamique de la formation d’une personnalité équilibrée, lisons les versets coraniques suivants, qui en dégagent les valeurs et les principes :
« C’est ainsi que Nous avons fait de vous une communauté équilibrée, afin que vous soyez témoins à l’encontre des autres, et que le Prophète (S) soit témoin à votre encontre. » (Sourate 2, verset 143).
« Et ceux qui, lorsqu’ils dépensent, ne gaspillent point ni ne se montrent avares, mais qui se tiennent entre ces deux extrêmes. » (Sourate 25, verset 67)
« Et recherche dans ce que Allah t’a donné la demeure dernière ; et n’oublie pas ta part en ce monde, et sois bon comme Allah a été bienfaisant envers toi ; et ne recherche pas la corruption sur terre ; car Allah n’aime point les corrupteurs. » (Sourate 28, verset 77)
« Et qui (les) préfèrent à eux-mêmes, même s’il y a pénurie chez eux. » (Sourate 59, verset 9)
« Sois constant comme tu en as reçu l’ordre, ainsi que ceux qui se sont repentis avec toi, et ne vous révoltez pas. » (Sourate 11, verset 112)
A la lecture pondérée de ces textes et d’autres, nous pouvons relever les points forts de cet équilibre nécessaire :
1. Equilibre entre ce monde et l’autre.
2. Equilibre entre les besoins corporels, sentimentaux, intellectuels et spirituels.
3. Equilibre et modération dans nos comportements, nos pratiques et dans notre façon de réagir face aux différentes situations qui se présentent à nous.
L’Islam, en effet, a bâti son appel sur l’équilibre, la modération et la juste mesure, dans tous les domaines de l’existence humaine, loin de toute excès ou manque.
Le Coran, en effet, appelle l’humain à rechercher l’équilibre entre ce monde et l’autre (Coran, 28, 77) ; bien plus, Allah a fait de ce monde un lieu de passage obligatoire pour l’au-delà, et il n’y a guère de séparation entre l’action de ce monde et celle de l’autre ; tout ce qui est accompli par l’humain en ce monde est relié à l’au-delà.
C’est la raison pour laquelle Allah a interdit la vie monacale et a interdit à l’humain de refuser tous les bienfaits dont Il lui a autorisé la jouissance. De même, Il a tracé pour l’humain une méthode d’adoration visant à la perfection qui intègre l’humain dans le cercle de l’adoration d’Allah le Très-Pur, et qui le connecte avec l’autre monde dans tous ses actes afin d’éviter qu’il ne s’immerge dans les plaisirs de ce monde et néglige de se préparer pour l’autre.
Parmi les manifestations de cet équilibre et de cette modération concernant les valeurs, les principes et les jugements islamiques, nous pouvons citer l’équilibre entre les différentes tendances de l’âme et ses besoins, de même qu’entre les forces qui doivent être utilisées afin de les satisfaire.
Ainsi, l’Islam a invité l’humain à satisfaire ses besoins corporels et ses instincts, comme par exemple les besoins de manger, de boire, d’assouvir les besoins sexuels, etc. sans excès, dans un sens ou dans l’autre. Parallèlement à la satisfaction de ces besoins corporels, l’Islam invite l’humain à respecter la raison, c’est pourquoi il lui a accordé une attention toute particulière ; il a encouragé l’humain à accueillir favorablement les besoins de la raison en matière de connaissance et de savoir.
En effet, l’Islam a ouvert le champ libre aux raisonnements et à la réflexion productive et a jalonné son chemin par les limites de l’engagement et le respect de principes bien précis. Il a également imposé à la raison un rôle à jouer dans le processus de la pensée, de la compréhension et de la déduction ; de même qu’il a assigné à l’expérience et aux connaissances sensibles un rôle effectif dans la vie de l’humain.
L’Islam, en accordant à ces deux sortes de connaissances – la connaissance expérimentale et la connaissance théorique – une valeur égale, leur a assigné un champ d’application scientifique propre à chacune d’entre elles, leur permettant de déboucher sur des découvertes et des applications scientifiques.
Quant à la dimension psychologique de l’humain, l’Islam ne se borne pas à considérer l’humain comme un simple ensemble d’appareils et de rouages mécaniques, purement matériels et organiques. Il considère l’humain comme étant une entité porteuse d’émotions, de sentiments, comme l’amour, la colère, la satisfaction ; il prend en compte son sens de l’honneur et des valeurs qu’il s’est choisies pour vivre.
L’Islam a donc invité l’humain à satisfaire tous ses besoins physiques, psychologiques, intellectuels… d’une façon équilibrée afin d’éviter que certains sentiments, réactions ou émotions ne l’emportent sur d’autres, ce qui affecterait l’évolution normale de l’âme et des comportements humains.
Il a, par exemple, invité l’humain à instaurer en lui-même, un équilibre entre les sentiments de colère et d’amour ; il a régulé ses émotions et ses prises de position en les basant sur son engagement à respecter certaines valeurs.
Le but étant toujours le même, à savoir : faire évoluer l’humain dans toutes les dimensions de son existence, dans le cadre de la modération et de la rectitude psychologique.
C’est ainsi que l’Islam a posé des principes pratiques afin de mettre en action les différents éléments dont est doté l’humain : la raison, l’âme, la conscience et le corps. Il a par exemple rejeté, en matière de dépense, l’avarice comme le gaspillage ; en matière de nourriture, la gloutonnerie comme le sevrage alimentaire ; en matière de travail, il a appelé à lui accorder la place qui lui convient, ni trop ni trop peu ; ainsi que dans les autres domaines comme les rapports sexuels et le sommeil par exemple.
Cet ensemble de méthodes préconisées par l’Islam permettant de parvenir à un équilibre adéquat n’ont d’autre but que de permettre à l’humain de se réaliser pleinement et de se former une personnalité – entité unique – à plusieurs branches : biologique, psychologique, idéologique, physiologique et spirituelle qui se complètent les unes les autres.
Après avoir définit les principes de base nécessaires à l’élaboration d’une personnalité équilibrée sur le plan personnel, l’Islam s’est tourné vers la réalisation d’un équilibre entre les droits et les devoirs respectifs de l’individu et de la société, afin d’harmoniser au maximum les aspirations individuelles et l’intérêt social.
L’humain, en effet, ne vit pas comme une entité vivante séparée de ses pairs ; il doit vivre au sein d’un cadre social retirant et échangeant avec les autres des bénéfices par le biais de la construction de relations qui vont donner naissance à des droits et des devoirs réciproques.
C’est à la loi et à la morale que reviennent la responsabilité d’organiser ces droits et devoirs, ainsi que de définir la fonction sociale de l’humain.
C’est à cette fin que l’Islam a encouragé l’humain à se sacrifier, à s’efforcer d’éduquer ses propres penchants et faire passer l’intérêt social avant ses propres intérêts.
Allah le Très-Haut a décrit les croyants engagés en ces termes : « Ils préfèrent les autres à eux-mêmes, quand bien même seraient-ils dans la gêne. » (59, 9)
Le Prophète (s) à son tour, en parlant du perfectionnement de soi-même et de l’importance à attacher aux intérêts sociaux a dit : « Tu peux reconnaître les croyants aux signes distinctifs suivants : ils sont compatissants les uns envers les autres ; ils se vouent une réelle affection et nourrissent des sentiments d’amour très solides ; semblables à un seul corps qui lorsque l’un de ses membres est soumis à la douleur, ressent en sa totalité la fièvre et l’insomnie. »
Dans cet autre hadith aussi : « Le croyant ne peut se prétendre tel tant qu’il ne désire pas pour son frère ce qu’il désire pour lui-même. »
Ou encore : « Le meilleur d’entre vous est celui qui est le plus utile aux autres. »
Et enfin : « Celui qui ne se sent pas concerné par le sort de ses frères ne peut se dire musulman. »
Tous ces textes nous éclairent bien sur l’équilibre que l’Islam tend à réaliser entre les pulsions individuelles et les pulsions sociales et visent à éveiller en l’humain une conscience sociale.
L’éducation doit se faire un devoir d’inclure ces principes dans son programme et des méthodes afin de donner à la société des personnalités équilibrées tant au niveau de leurs pulsions que de leurs rapports avec les autres.
Chapitre quatre : L’enfant et son environnement
Parmi les principes essentiels de l’éducation, il en est un qu’on ne peut ignorer ni même minimiser : c’est celui de l’influence du milieu, influence puissante et active sur la formation de la personnalité de l’individu.
L’enfant à la naissance est déjà réceptif aux influences extérieures qu’il enregistre et face auxquelles il réagit ; c’est ainsi qu’il commence à constituer son capital de connaissance. Il emprunte au milieu dans lequel il vit différents types de comportements, de manières d’agir, de façon de vivre, de convictions ou bien de comportements déviants.
Les parents et la famille jouent un grand rôle dans la fixation de la personnalité de l’enfant et la détermination de sa configuration. L’instituteur, les amis, la société et les différents moyens intellectuels qu’elle utilise pour la transmission des idées, les mass-médias, les habitudes et les coutumes ont à leur tour une emprise importante sur la formation de la personnalité de l’enfant (comportements et manière de penser.)
Il faut cependant noter un point important à cet égard, qui émane de la philosophie générale de l’Islam : à savoir que le monde extérieur, malgré son influence démesurée, ne peut influer d’une façon décisive et définitive sur le devenir de l’humain et de sa personnalité.
C’est à la volonté et aux forces intérieures que reviennent le rôle le plus important quant à la délimitation des comportements et des croyances.
La volonté
Le rôle essentiel reconnu à la volonté découle de l’attention que porte l’Islam à l’humain lui-même : ce dernier est un être libre et possédant la faculté de choix ; il peut donc choisir ses propres positions et délimiter lui-même ses manières d’agir.
Cette volonté, bien sûr, croît au fur et à mesure de la croissance de l’enfant jusqu’à atteindre son point d’épanouissement parallèlement à l’épanouissement de la personnalité dans son ensemble. Cependant, durant l’enfance, le monde extérieur a une influence très importante dans la formation du moi de l’enfant et jouera un rôle important allant dans le sens soit d’une destruction ou d’un affaiblissement de la volonté ou soit au contraire de son affermissement..
Il est évident que l’influence du milieu – maison, école, société – ne se limite pas uniquement à la période de l’enfance, non. Tout ce dont l’enfant va être témoin, la manière dont il va être influencé, dont il va écouter, dont il va souffrir, tout cela va avoir une portée et une signification profonde qui vont se déposer progressivement dans son inconscient. Tous ces différents courants vont influencer et amoindrir la volonté dans le futur ou bien au contraire la renforcer si l’enfant a vécu dans des conditions favorables.
Le monde extérieur peut donc soit assigner à l’humain une bonne conduite, soit le détourner du droit chemin et le mener à des comportements déviés et anéantissants.
C’est pour cette raison que, dans l’éducation islamique, l’accent est mis sur les valeurs morales et les principes religieux comme étant des vérités indépendantes supérieures aux influences de la réalité ; et ceci, afin de protéger l’enfant des déviations et des influences pernicieuses.
C’est également pour cette même raison qu’il est porté un soin tout particulier au renforcement et l’entraînement de la volonté étant donné le rôle qu’elle joue dans la vie de l’individu, des peuples et des nations.
C’est par une volonté détaché de toutes influences du milieu, engagée par des principes et des valeurs supérieures à la réalité du monde ambiant qu’ont pu se distinguer des guides, des penseurs et des réformateurs qui ont appelé leur contemporains à une révolution contre cette sombre réalité en vue de la changer. Ils ont ainsi réussi à créer un nouveau milieu social, au moyen de la volonté et de la pensée pure.
C’est cette revalorisation étayée par la logique de l’histoire et le cours de ses événements qui va donner à l’humain des valeurs réelles, et lui donner une place positive dans la société. Or, c’est précisément l’Islam qui lui a apporté tout cela, comme le dit clairement ce verset :
« L’humain verra alors clairement ce qui le concerne, même s’il a des excuses à présenter. » (75, 15)
Le Prophète (s) a dit également : « Ne sois pas comme un estomac en te disant : je suis les autres ; si les autres me font du bien, je leur fais du bien ; et s’ils me font du mal, je leur fais du mal. Agis plutôt comme cela : si les gens te font du bien, fais-leur du bien, et s’ils te font du mal, garde-toi du mal qu’ils te font. »
L’environnement
Parallèlement au soin que l’Islam apporte à la volonté ou, en d’autres termes, à l’identité intérieure de l’humain et à sa faculté de choix, l’Islam se préoccupe également du milieu environnant.
En effet, il constitue l’un des instruments qui prolongent le moi de l’humain en lui apportant des images et en provoquant en lui des réactions multiples qui vont enrichir sa personnalité – cet apport se fait au moyen des cinq sens. C’est pourquoi l’intérêt accordé au contenu de ce qui fait la nourriture de l’humain (pris dans un sens général : les connaissances acquises) comme partie prenante dans la construction du moi s’avère une nécessité absolue et une des méthodes pour protéger la personnalité et la réformer.
L’éducation a donc pour fonction d’éloigner l’enfant de toute influence néfaste et de lui fournir une atmosphère favorable lui permettant de grandir sainement et le protégeant de l’apparition de complexes et de perversions que l’environnement social ou naturel pourraient provoquer.
Les phénomènes naturels ont une influence active et décisive sur l’enfant, de même que les conditions sociales ; tous deux ont un impact très fort et laissent une empreinte sur la personnalité et les relations qu’elle va nouer avec autrui.
Afin d’éclairer cette idée, nous allons évoquer les influences respectives de ces deux milieux.
L’environnement naturel
La règle qui va prévaloir dans ce domaine sera d’instaurer un rapport entre l’enfant et la nature qui repose sur la compréhension mutuelle, la sérénité et le respect.
Il faudra donc éloigner l’enfant de tout ce qui pourrait provoquer sa peur, et attirer son attention sur la beauté que renferme ce monde et sur l’harmonie et la sérénité qui y règne.
Dans le but d’une part de protéger l’enfant de réactions psychologiques douloureuses et néfastes, et d’autre part, de le diriger vers la nature pour qu’il recherche en elle l’inspiration qui le conduira à trouver le sens de l’amour, de la beauté et de la joie ; et à faire naître en lui le désir de la recherche, de la connaissance et de la découverte.
Allah le Très-Haut a dit : « Ne regardent-ils pas vers la royauté des cieux et de la Terre, considérant tout ce qu’Allah a créé… »
Il est bien clair que l’enfant subit les influences du milieu et qu’il réagit face à elles notamment sous formes de questionnements. L’enfant nous pose d’innombrables questions sur ce monde qui le fascine et l’étonne ; par exemple sur des phénomènes comme l’éclair, les animaux, l’aboiement du chien, l’eau, etc.
Toutes ces choses peuvent causer la peur en lui, engendrer son angoisse et le rendre méfiant de celles-ci qu’il considère alors comme des dangers potentiels ; si l’enfant est ainsi laissé à lui-même, cette peur va augmenter au fur et à mesure de sa croissance ; elle va se sédimenter dans son inconscient et donner naissance à une personnalité angoissée, hésitante et craintive en proie à de nombreuses frayeurs.
Mais de même que ces phénomènes peuvent engendrer des réactions négatives, ils ont également une influence positive et bienfaisante sur la psychologie de l’enfant. Par exemple, l’enfant, à la vue de la pluie, devient joyeux et excité ; son intérieur se remplit de joie et de soulagement quand il regarde les prairies et les jardins agréablement ornementés ; il se délecte à l’écoute du chant des oiseaux et à la vision d’un parterre de fleurs.
Les éducateurs ont donc le devoir de tout mettre en œuvre afin d’instaurer un rapport d’amour et de joie entre l’enfant et la nature.
Ce travail a pour but de l’habituer à affronter les diverses situations dont il a peur, de l’apaiser, de l’entourer de confiance et d’affection afin d’éliminer les frayeurs qui se trouvent en lui, de même que l’esprit de repli sur soi-même et la tristesse. Cela se fera par exemple sous la forme d’une promenade en commun au cours de laquelle on lui fera ressentir les manifestations de la beauté et de la joie, en lui donnant ainsi un espace de liberté suffisant et en répondant à toutes ses questions. Ce faisant nous cultivons en lui l’esprit de curiosité, le désir de connaître, l’amour de la nature avec toutes les merveilles qu’elle recèle.
Ainsi, l’enfant s’attache peu à peu à elle, sait qu’elle est la place qu’il occupe en son sein et prend également conscience de la grandeur de son Créateur et de l’origine de la puissance et de la création originale.
Ceci aura pour résultat que l’enfant va se tourner vers la nature en toute sérénité et humilité, le cœur rempli d’amour et du sentiment du bien.
L’enfant va donc avoir une conception scientifique et doctrinale du monde, à savoir que la nature dans tout ce qu’elle renferme a été établie et créée afin que l’humain en jouisse, en tire profit, et utilise ses propres forces et capacités pour l’adapter à ses besoins ; s’appuyant en cela sur les directives du Coran :
« C’est Lui qui a créé pour vous tout ce qui est sur la Terre. »
Cela a permis à l’humain d’adapter les forces de la nature et d’utiliser ses ressources pour le profit humain, en accord avec les principes qu’il a forgé au cours de son contact prolongé avec la nature, comme : l’amour, le bien, le beau et la paix.
La science va constituer à cet égard un instrument actif permettant à l’humain de découvrir les forces contenues dans la nature et les lois cosmiques qui peuvent être mises au service de l’homme.
L’environnement social
Le milieu social est un tissu vital qui forme des relations humaines multiples, qui se constituent suite aux interactions et rapports qui se forment entre les individus ; cette situation sociale exerce une influence incontestable sur les individus dès leur naissance ; c’est elle qui va, dans la plupart des cas, leur imprimer son cachet particulier et leur donner ses caractéristiques.
Lorsque nous parlons de contexte social à propos de l’enfant, nous entendons par là l’atmosphère au sein de laquelle il est élevé et qui agit sur lui tout au long des cycles de son développement, comme les croyances, les coutumes, les habitudes, la façon de penser, etc…
Nous allons ci-après passer en revue les éléments primordiaux constituant le milieu social :
1. La famille
2. L’Ecole
La famille
C’est le premier milieu social dans lequel l’enfant est élevé ; c’est dans son sein qu’il va grandir et s’épanouir ; qu’il va recevoir les impacts de sa morale et acquérir des qualités, des habitudes et des principes aussi bien par le biais de l’expérience que celui des comportements pratiques des personnes avec lesquelles il vit ; de même, ses acquisitions vont se faire par le biais de ce qu’il voit et entend, ou bien de ce qu’il va apprendre d’une manière indirecte du contexte familial.
L’enfant voit en ses parents – surtout en son père – l’être absolu (l’existence par excellence), et a de lui une image exemplaire. C’est pourquoi les relations qu’il va entretenir avec lui seront des relations d’admiration et de respect d’une part et d’humilité et de crainte d’autre part ; c’est la raison pour laquelle il va essayer de lui ressembler, de s’identifier à lui, de l’imiter et d’obtenir son consentement.
Quant à la mère, elle représente pour lui la source à laquelle il peut satisfaire ses penchants existentiels et psychologiques comme l’amour, la tendresse, et l’attention ; c’est pour cette raison que la personnalité de la mère exerce une grande influence sur sa vision du moi et sur sa conduite future.
En raison de tous ces facteurs, la situation qui prévaut au sein de la famille et ses composantes sociales, intellectuelles, morales et économiques vont laisser leur empreinte et influer profondément sur la formation de sa personnalité. Tout cela, en effet, va se répercuter sur sa façon de penser, sur ses sentiments, sa conscience et sa conduite.
Les rapports qu’entretiennent les parents entre eux, ou bien ceux des frères et sœurs, et des proches, inspirent à l’enfant un type de comportement qu’il va adopter et perpétuer dans le futur ; ces rapports cultivent en lui des concepts, des manières de se comporter et de réagir dans ses rapports avec autrui.
Si donc, les rapports dont il est témoin sont fondés sur l’amour, l’affection et l’entraide, il se familiarisera avec eux et les adoptera aussi bien dans ses rapports familiaux que dans ses relations sociales.
Par contre, s’il vit dans une famille désunie ou dissolue, où règne le climat permanent de disputes, il établira ses relations sur ces mêmes bases : conflits, différents, manque d’entraide et irrespect.
L’enfant qui est traité avec dureté et qui est dévalorisé par ses parents, ses frères et sœurs, ou les autres membres de la famille, et qui ne reçoit pas son dû de tendresse et d’amour deviendra peut-être plus tard un adulte vagabond ou nuisible, souffrant d’insensibilité et d’un sentiment d’infériorité.
Il sera peut-être plein de rancœur, nourri d’un désir de vengeance, ou adoptera toute autre forme de comportements déviés qui nuiront à sa personnalité de même qu’à la société.
C’est pour cette raison que l’attention portée à l’existence de la cellule familiale, son état, les relations qui s’établissent en son sein et à son organisation sont d’une importance vitale et constituent une affaire primordiale et prioritaire dans la vie des nations.
L’Islam attache une importance considérable à la famille. Car c’est elle le premier lieu de formation qui approvisionne la nation en individus honnêtes et éduque une génération saine.
La vie de l’humain au cours de l’enfance est souvent un reflet de sa vie familiale, de l’ambiance qui règne en son sein, de la manière dont il y est traité et des comportements qu’on a envers lui.
L’enfant, par exemple, a qui l’on accorde une attention démesurée, qui est le préféré, qui reçoit un traitement de faveur et qui est chouchouté, deviendra par la suite un individu égoïste et dépendant d’autrui, ayant grandi en nourrissant un sentiment de supériorité.
Si au contraire, l’enfant a été humilié, méprisé ou qu’on préférait ses frères et sœurs, il va entretenir un sentiment d’infériorité et en viendra à détester les autres en général.
La famille, et plus particulièrement les comportements du père, a donc une grande part de responsabilité dans la détermination du futur de l’enfant. S’il est traité avec respect, la confiance va naître en lui, et il aura une forte personnalité, sera doté d’un caractère fort et d’un esprit déterminé grâce auxquels pourront jaillir les sources de la créativité et du génie.
C’est par la façon dont ses parents et les autres vont se comporter avec lui qu’il va se découvrir, comprendre quelles sont ses capacités, et ce pour quoi il est doué ; c’est encore par ses rapports avec eux qu’il va savoir qu’elle est sa valeur, va constituer sa propre personnalité et choisir ses comportements.
L’Islam s’est préoccupé tout particulièrement de l’éducation de l’enfant et notamment de la manière de se comporter envers lui ; le Prophète (S) a en effet dit :
« Aimez vos enfants, et traitez-les avec compassion. »
De même, l’Imam Ja’far as-Sâdiq (S) a dit : « Allah gratifie celui qui embrasse son enfant, d’une bonne action ; et pour celui qui réjouit le cœur de son enfant, Allah mettra à son tour la joie dans le sien le Jour du jugement. »
On rapporte qu’un jour le Prophète (S) était en train de prier ; Al-Hussain, encore petit enfant, était près de lui, et chaque fois que le Prophète se prosternait,, Hussain grimpait sur son dos et agitait ses jambes, en disant : « Allez, hue dada. » Lorsque le Prophète (S) voulait se redresser, il prenait doucement l’enfant et le posait à terre ; lorsqu’il se prosternait à nouveau, l’enfant recommençait et ainsi de suite jusqu’à la fin de sa prière. Un juif qui était présent lui dit : « Vous traitez les enfants d’une autre manière que la nôtre. » Le Prophète (S) lui répondit : « Si vous croyiez en Allah et en Son Prophète (S) vous seriez bons envers vos enfants. » Le juif lui répondit alors : « Je crois en Allah et en Son Prophète (S). » Et il se fit musulman sur le champ.
On rapporte également cette parole du Prophète (S) : « Que celui qui a un enfant se comporte avec lui (qu’il joue) comme un enfant. »
Tous ces textes font ressortir le vif intérêt accordé par l’Islam au rôle joué par la famille et notamment par les parents. Car c’est dans ce milieu que va naître chez l’enfant les sentiments d’amour, de tendresse, de compassion et de prévenance.
C’est dans ce même milieu que vont prendre sens pour lui des notions comme l’honneur, le respect, l’équité, la justice, et l’estime de la personnalité des autres ; c’est encore dans ce milieu qu’il va apprendre les bonnes manières et qu’il va acquérir de bonnes habitudes et un degré de morale élevé.
Ainsi, il va grandir et devenir un enfant sain, sans complexe ni mauvais comportements.
L’Ecole
C’est le deuxième milieu où grandit l’enfant après la maison. Quatre éléments principaux au sein de l’école ont des conséquences sur l’existence de l’enfant :
- l’enseignant
- les méthodes d’enseignement
- les élèves
- la vie sociale scolaire
L’enseignant
L’enfant voit en l’enseignant un modèle presque parfait ; il l’estime beaucoup et essaie même de l’imiter ; les paroles de l’enseignant, sa culture, son comportement, son apparence, sa façon de se conduire avec les élèves, tout cela laisse des traces sur l’enfant. Si donc l’enseignant se comporte vis-à-vis de ses élèves avec l’affection d’un père (ou d’une mère) et que leurs relations mutuelles sont empreintes de respect et de compassion, l’élève aura nécessairement un bon comportement.
Ensuite, l’enfant va apprendre de son enseignant le sens de l’organisation, de la propreté, du soin, la droiture, la bonne façon de parler. Il ressent aussi de sa part un contrôle vigilant, le mettant en garde contre ses erreurs quand le besoin s’en fait ressentir. Ce dernier met en valeur ses prises de positions justes, l’encourage chaque fois qu’il a bien agi et attire son attention sur des points qu’il avait négligé. De même, l’enseignant s’attache à observer dans le temps les capacités de l’enfant, ses dispositions personnelles ; il se charge même de la responsabilité de les découvrir et de les faire mûrir afin d’aider l’élève à jouir de celles-ci et à les exploiter.
Enfin, la personnalité de l’enseignant va influer sur celle de l’enfant dans les domaines suivants :
1. L’enfant va être influencé par son enseignant d’une manière indirecte également ; ceci, au moyen de l’imitation et de l’inspiration sans que l’élève en soit forcément conscient.
2. L’enfant va être influencé aussi par la manière dont l’enseignant va découvrir et faire fructifier ses capacités.
3. De même, le contrôle exercé par l’enseignant sur son élève et les corrections qu’il exige de lui rehausse la responsabilité et le rôle de l’éducateur.
Les méthodes d’enseignement
Elles constituent l’ensemble des connaissances et des principes éducatifs et de lignes de travail qui vont guider l’éducateur pour l’aider à faire fleurir les aptitudes de l’enfant et le préparer à mener une vie sur des bases saines. Pour que ces méthodes soient efficaces, il faudra qu’elles s’occupent de trois principes essentiels et en acceptent la responsabilité :
1) L’aspect éducatif
L’élément fondamental de la première étape de l’éducation est celui recouvrant les aspects éducatifs, à savoir que durant cette étape, la méthode devra viser à cultiver dans l’esprit de l’élève les valeurs, une bonne morale et l’habituer à la vie sociale ; elle devra également le guider sur le droit chemin. Elle aura de même pour devoir de cultiver en l’enfant des qualités comme la patience, l’amour du savoir, l’entraide, le courage, la propreté, la foi en Dieu et l’amour de la patrie, le respect de l’ordre, l’obéissance aux parents, etc…
Cet aspect éducatif aura également pour tâche de corriger les fautes du milieu social et ses déviations, comme par exemple, les coutumes arbitraires et désuètes.
2) L’aspect scientifique et culturel
Il consistera à apprendre à l’enfant les principes des connaissances utiles, que ce soit dans le domaine des sciences naturelles ou sociales ; elles devront en tous cas familiariser l’enfant à l’amour du savoir, à le préparer pour le futur et à acquérir des connaissances d’un niveau supérieur.
3) Développement des dispositions naturelles dans les domaines littéraires, artistiques, physiques et intellectuels
Enfin, le dernier aspect vise à développer des dispositions naturelles de l’enfant dans les domaines littéraires, artistiques, physiques et intellectuels, ce sera par exemple, la calligraphie, le dessin, la couture, le sport, les jeux d’éveils et toutes activités visant à aiguiser chez l’enfant le sens de la créativité et de l’innovation.
Si la méthode est ainsi conçue et mise en application, il y a de fortes chances pour que le but de l’éducation puisse se réaliser ; elle nous aidera ainsi à former des êtres humains compétents et des individus utiles aux autres.
Les élèves
Ils forment un milieu social dans lequel se rencontrent des états, des situations, des traditions, des modes de comportements et des sentiments multiples que les élèves apportent avec eux à l’école par le biais de la famille et de leur milieu social environnant. Les élèves en se rassemblant en ce lieu unique, l’école, vont donc se transmettre des comportements et des traditions par le contact quotidien qu’ils entretiennent.
Il va de soi, donc, que ce milieu sera le réservoir de contradictions aussi bien dans les sentiments que dans les types de comportements, surtout s’il s’agit d’une société hétérogène dans laquelle se rencontrent toutes sortes d’éléments – les bons comme les mauvais.
Il est donc du devoir de l’école de surveiller les comportements des élèves, surtout de ceux qui sont nuisibles aux autres, et de viser à les corriger afin qu’ils ne contaminent pas les bons éléments.
L’école devra également, à cet égard, encourager les bons comportements sociaux ; cela se fera par le biais du développement de groupes dirigés par un instituteur, faisant ressentir à l’enfant la satisfaction dans l’obéissance au règlement ou par son engagement envers les règlements collectifs scolaires pour que l’élève se range sou la bannière du commandement qui est décidé par le groupe et qui vise la réalisation des intérêts collectifs.
De même, par la vie scolaire, l’enfant va s’habituer et s’entraîner à respecter le droit des autres et faire connaissance avec les droits qu’il a vis-à-vis des autres.
La vie sociale scolaire
Si l’élève sent, dès le premier jour de son contact avec le milieu scolaire, que l’école possède des règlements particuliers qui diffèrent de ceux auxquels il était habitués dans sa famille, il va sentir la nécessité de se plier à eux et de s’y conformer.
Si l’organisation de l’école repose sur des bases scientifiques solides, et si elle est bâtie sur des règles éducatives adéquates, l’élève va acquérir un nouveau caractère suite à l’obéissance à cette organisation ; par exemple, l’élève difficile qui empiète sur le droit des autres, ou bien cet autre qui se voit lésé, doivent sentir que le système scolaire ne va pas rester passif face à leurs comportements, et que l’élève transgresseur sera puni ; ainsi, ils auront compris une vérité importante de la vie, à savoir que les lois, le pouvoir et le corps social répriment le transgresseur et le punissent ; ils auront compris d’autre part que la partie lésée est protégée par ces institutions et qu’il n’est donc nullement nécessaire de répliquer personnellement et de se créer par là-même des problèmes.
Ces pratiques scolaires éduquent en l’enfant le respect des lois et le sentiment de justice.
L’organisation suit de près les problèmes de la non exécution des devoirs et celui de l’absentéisme, et tente par la même occasion de les régler. Dans une telle organisation, l’enfant va s’habituer à la ponctualité, à la discipline, et va acquérir le sens de la responsabilité, etc.
De même que l’ordre à des répercussions sur la formation de la personnalité de l’enfant, sur le développement de ses sentiments, sur la formation de son sens des valeurs et sur ses prises de position, la vie collective de l’école va elle aussi laisser des traces profondes sur l’enfant.
L’arrangement harmonieux et la propreté des bâtiments scolaires, l’acceptation par chacun de ses responsabilités ou bien encore la formation de comités en vue d’aider les élèves nécessiteux, de procéder au nettoyage de l’école, ou d’organiser des activités où les élèves participent sur un pied d’égalité ; toutes ces pratiques font grandir chez l’élève des concepts particuliers et impriment à sa vie un cachet déterminé comme celui, par exemple, de l’attention à la propreté ou bien celui du respect de l’ordre, du refus d’ingérence dans les affaires d’autrui, du rayonnement de la vie collective, etc…
C’est pourquoi il est de toute première importance de s’occuper du style de vie communautaire dans l’école et de multiplier les possibilités de créer une atmosphère saine pour l’enfant, dans laquelle il va s’habituer à la vie sociale telle qu’il va la rencontrer plus tard en tant qu’adulte. Nous devons également organiser l’école de la façon la plus parfaite et la plus cohérente possible avec les éléments qu’elle comporte : le programme, les enseignants, l’ordre, l’ambiance scolaire…
Une école qui vise un but unique, qui ait un système de pensée cohérent, afin que l’école soit, avec ces quatre éléments, - outre sont but général d’enseignement – un lieu d’apprentissage de la vie pratique, un lieu de préparation à la vie d’adulte où sont sélectionnés les éléments du mode de vie social en triant et en éliminant les éléments nuisibles et déviés.
L'allaitement au sein: quels sont les bénéfices?
Le lait maternel est unique. Sa richesse et sa variété lui permettent de contribuer à l’apprentissage du goût chez le bébé, de s’adapter en permanence à ses besoins nutritionnels et de mieux le protéger contre certaines infections ou maladies (gastro-entérites, otites, allergies...). Ces caractéristiques ne se retrouvent pas dans les laits industriels.
L’allaitement est également bénéfique pour la femme puisqu’il provoque des contractions utérines qui peuvent permettre à l'utérus de reprendre sa place plus rapidement après l’accouchement. Il peut également aider à retrouver la ligne en utilisant les graisses emmagasinées pendant la grossesse. Enfin, d’un point de vue pratique, le lait maternel est toujours prêt et gratuit.
« L’allaitement au sein est une excellente source de nutrition pour les nourrissons et, notamment en l’absence d’eau salubre, il évite aux jeunes enfants de dangereuses maladies hydriques comme la diarrhée », précise Ann Veneman, directrice générale de l’Unicef.
Trois mille cinq cents vies pourraient être sauvées
L’allaitement exclusif au sein pendant les six premiers mois de vie protège les nourrissons des maladies infectieuses et respiratoires, et renforce leur système immunitaire », poursuit-elle. Chaque jour, 3.500 vies pourraient être sauvées dans le monde si tous les nourrissons étaient exclusivement nourris par leur mère durant les premiers mois de la vie.
Rappelons que chez les mères séropositives au VIH et chez ces dernières seulement, l’OMS recommande l’allaitement artificiel. A condition que ce dernier soit « acceptable, praticable, économiquement supportable, possible à long terme et sûr… Des conditions qui, malheureusement, font cruellement défaut dans les pays en voie de développement.
L'allaitement au sein a un effet bénéfique sur l'intelligence
Une vaste étude effectuée sur 14.000 enfants montre un effet bénéfique de l'allaitement au sein sur l'intelligence, ou au moins sur les résultats à des tests de QI.
L'allaitement maternel renforce-t-il l'intelligence de nos enfants ? La question est désormais posée après les résultats récents d'une étude portant au départ sur 17.000 enfants, effectuée au Belarus (ou Biélorussie), dans 31 maternités, entre juin 1996 et décembre 1997. La moitié des mères ont suivi un programme d'encouragement de l'allaitement maternel, dans le cadre d'une vaste campagne de promotion, baptisée Probit (Promotion of Breastfeeding Intervention Trial).
L'autre moitié a bénéficié des services habituels. Cette méthode a son importance : elle consiste à choisir aléatoirement les mères qui allaitent et celles qui ne le font pas, permettant d'éviter les biais dus à des différences trop grandes entre les familles (milieu social ou familial, habitudes culturelles, etc.), qui compliquent souvent ce genre d'études.
Des résultats mesurables à six ans et demi
Près de 14.000 enfants ont pu être suivis jusqu'à l'âge de six ans et demi et ont été soumis à des tests d'intelligence effectués par leurs pédiatres tandis que leurs résultats scolaires étaient évalués par leurs enseignants. Ce long travail a été coordonné par Michael Kramer, spécialiste – et promoteur – de l'allaitement maternel. Ce chercheur canadien est professeur de pédiatrie, d’épidémiologie et de biostatistique à la Faculté de médecine de l’Université McGill (Montréal) et directeur scientifique de l'Institut du développement et de la santé des enfants et des adolescents (IDSEA). Les résultats viennent d'être publiés dans la revue Archives of General Psychiatry (Breastfeeding and Child Cognitive Development, Vol. 65, No. 5, mai 2008).
Parmi les mères qui ont suivi la campagne d'encouragement Probit, 43,3% ont effectivement allaité leur bébé jusqu'à 3 mois (contre 6,4% dans le groupe témoin). Pour les trois tests de QI effectués, les résultats se sont révélés significativement meilleurs pour les enfants exclusivement allaités par leur mère durant leurs trois premiers mois. Les différences observées dans les tests (Wechsler Abbreviated Scales of Intelligence) atteignaient par exemple une moyenne de 7,5 pour la mesure du QI verbal. De même, les résultats scolaires portant sur la lecture et l'écriture étaient eux aussi meilleurs.
« Je voudrais dire aux mamans que si elles peuvent allaiter leur bébé exclusivement au sein pendant trois mois, puis continuer durant un an à moindre fréquence, ce serait une bonne chose » conclut Michael Kramer pour WebMed, un magazine de santé américain sur Internet.
L'allaitement en Islam
Allaiter un nouveau-né est considéré en Islam comme le devoir naturel de la mère, ou dans le cas où elle n'en est pas capable, d'une nourrice. De nombreux experts, en fait, citent cette sourate lorsqu'ils parlent des devoirs de la femme en Islam.
On attend d’une mère en Islam qu’elle apporte à ses enfants à la fois des soins nutritifs et de l’amour. L’allaitement est indubitablement l’une des meilleures façons d’apporter ces soins. Le lait maternel a été spécialement créé par Dieu pour fournir tous les nutriments nécessaires et l’immunité si vitaux pour le développement de l’enfant dans ses toutes premières années, et, en tant que tel, il ne lui existe aucun substitut. Votre zèle pour apporter tous les soins affectifs à votre enfant est louable.
Le Coran dit (2 :233) : « Et les mères, qui veulent donner un allaitement complet, allaiteront leurs bébés deux ans complets. Au père de l'enfant de les nourrir et vêtir de manière convenable. Nul ne doit supporter plus que ses moyens. La mère n'a pas à subir de dommage à cause de son enfant, ni le père, à cause de son enfant. Même obligation pour l'héritier . Et si, après s'être consultés, tous deux tombent d'accord pour décider le sevrage, nul grief à leur faire. Et si vous voulez mettre vos enfants en nourrice, nul grief à vous faire non plus, à condition que vous acquittiez la rétribution convenue, conformément à l'usage. Et craignez Allah, et sachez qu'Allah observe ce que vous faites. »
Les savants ont déduit un certain nombre de points du verset ci-dessus : la durée complète de l’allaitement est de deux ans – si les parents l’ont ainsi décidé ; cependant, s’ils préfèrent sevrer l’enfant plus tôt, ils peuvent le faire sans que cela n’implique une offense ou un péché du moment qu’une telle décision tient compte à la fois du bien-être de l’enfant et de l’intérêt de ses deux parents.
http://www.futura-sciences.com/fr/question-reponse/t/bebe/d/allaitement-maternel-quels-sont-les-benefices_32/
http://www.islamophile.org/spip/Allaiter-un-enfant-de-plus-de-deux.html
La Vérité sur le Martyr dans l'islam par alert-production
Étymologiquement, le mot chahid provient des lettres radicales sh. h. d. lesquelles signifient la présence, le savoir et l’acte d’informer. Sa forme admet, selon les grammairiens, deux possibilités : d’être le nom actif (fâ’il) ou le nom passif (maf’ùl). Dans le premier cas, Shahid est l’intensif de shahid dont le sens général est d’être témoin. L’individu se veut témoin et agit dans ce sens. Pour le second, sa passivité est rendue positive par la sacralisation formulée dans les textes. La racine sh. h. d. se décline en plusieurs formes, lesquelles soulignent un champ lexical important. Celles-ci désignent des réalités différentes mais s’attachent au sens étymologique.
2 La notion de témoignage « Shahada » exprimée aussi par la racine sémitique sh. h. d. prend en langue arabe un sens capital. L’importance du témoignage en terre d’Islam, constitue la singularité de la religion coranique. Témoigner est un acte de foi, plusieurs fois répété dans le Coran. Dans la mort le doigt levé de la main droite[1] [1] L’importance du côté droit (ou de la main droite) sur...
symbolise les paroles de la « Shahada ». Ainsi, dans l’Islam, la racine sh. h. d. est dans la profession de foi : shahada, qui est l’acte par lequel le musulman atteste (ashhadu) qu’il n’y a de Dieu que Dieu et que Mohamed est son prophète. Le martyr (chahid) est celui qui est mort d’avoir porté le témoignage. Le terme de martyr en grec comme témoin de Dieu mérite une attention particulière en Islam.
3 Cette définition a provoqué une confusion entre Islam et Chrétienté dans la conception du martyr. Structuré par le paradigme intensif « fa’il », donnée au martyr de la foi, la dénomination chahid (littéralement : « témoin ») ne recouvre pas la conception de celui qui témoigne par le sang dans la théologie chrétienne. Le corps du martyr en Islam passe au second plan dans la mesure où, comme le disent les versets, le martyr ne meurt jamais. « Ne dites pas que ceux qui sont tués dans la voie de Dieu sont morts. Non, ils sont vivants ; mais vous ne le comprenez pas » (Coran II. 149)[2] [2] Toutes les citations coraniques dans ce texte proviennent...
Plus loin encore, ce verset de la sourate de la Génisse se répète dans la sourate Al-Ahram : « Ne crois surtout pas que ceux qui sont tués dans le chemin de Dieu sont morts. Ils sont vivants. Ils sont pourvus de biens auprès de leur seigneur. Ils sont heureux de la grâce que Dieu leur a accordée. Ils se réjouissent parce qu’ils savent que ceux qui viendront après eux et qui ne les ont pas encore rejoints n’éprouveront plus aucune crainte et qu’ils ne seront pas affligés ».
4 Cependant, il est certain que le Coran parle de récompense en faveur de ceux qui meurent pour la cause de Dieu (fi sabil Allâh). Le « shah’id » à pour signification dans la vulgate musulmane : celui qui combat au service de Dieu afin que la parole divine soit plus haute, jusqu’à ce qu’il soit tué.
5 Une confusion persiste chez les savants musulmans en ce qui concerne les hadith évoquant en « faveur martyr ». Pour les uns, l’évocation du martyr dépasse les 400 hadith (al-fayrûzabâdî). Pour les autres (al-Hindi), les hadith relatifs au djihad dépassent les 600.
6 Les hadith liés à ce qui provoque le « statut » de martyrs mérite une analyse approfondie surtout sur le plan sémantique. L’exemple du hadith « al-iq » est suffisant pour illustrer l’importance de cette étude.
7 Selon Ibn Abbas, le prophète a dit : « celui qui tombe amoureux – tout en restant chaste et en se contentant – puis meurt sera considéré martyr »[3] [3] Tarikh Baghdâd, Vol. 5, p. 262. ...
Ce hadith est écrit par al-Khatîb dans « at-târikh ». Al-Khatîb rapporte que selon Aisha : « Celui qui tombe amoureux tout en restant chaste puis meurt mourra martyr ». Une autre version de ce même hadith est noté par al-Daylamî : « Un amour sans défiance est une expiation des péchés ».
8 Ce hadith est abondamment populaire auprès des savants musulmans. Chacun à sa manière construit une figure du « martyr ». Il est difficile d’analyser les différentes questions liées à des différentes figures du martyr.
9 L’imam al-shafi’î désigne le martyr comme : « celui qui est tué en combattant des mécréants et n’ayant comme motif que celui-là ». Il ajoute que le martyr est celui qui meurt pendant une bataille contre les mécréants. L’expression « pendant la bataille » s’exclut donc celui qui a survécu à cette bataille. Quant à l’expression « contre les mécréants », il exclut celui qui est mort lors d’une bataille opposant des musulmans entre eux, tels que les insurgés.
10 Quant à celui qui est mort en plein champ de bataille en voulant défendre sa vie et ses biens, Abû-Hanifa le considère martyr mais Al-Shafî’î dit ceci : « Bien qu’il puisse être nommé martyr, il ne demeure pas pour autant un martyr auquel il n’est pas fait de toilette ». Les Hanfîtes et al-Shafî’î, sont d’accord sur le fait que celui qui est tué lors d’une bataille l’opposant à des insurgés musulmans est considéré comme martyr, se referant à Ali. Ce dernier n’a pas procédé au lavage de ses compagnons.
11 Les juristes musulmans interprètent la tradition du prophète jusqu’à inventer un classement des martyrs. Ainsi, ils les partagent en deux camps. Les martyrs d’ici-bas et les martyrs de l’au-delà. Mais une question se pose alors : sur quel critère, ces juristes attribuent le statut de martyr ?
12 La tradition musulmane a apporté plusieurs critères dont les principaux sont les suivants :
Nous observons que toutes ces raisons apportées par les uns et les autres se résument sur un cas précis : le musulman mort en combattant. Mais, il existe d’autres catégories de martyrs. Pour illustrer ceci, nous citons deux exemples : Selon Hurayra, le prophète a dit : « les martyrs sont au nombre de cinq : l’homme mort suite à une maladie du ventre ; l’homme mort par la peste ; le noyé, le mort sous des décombres et enfin celui qui est mort au service de Dieu »[4] [4] Hadith rapporté par al-Boukhari (vol. 1, p. 167). ...
13-Néanmoins, les juristes musulmans attribuent un statut particulier aux martyrs tombés aux champs de bataille. Ainsi, une abondante littérature traite des vertus du martyr : le Coran ; la sunnah et les récits historiques en discutent. Les jeunes musulmans font l’éloge. Exemples : Les péchés d’un martyr seront effacés. Les martyrs seront toujours vivants. Le jour de la résurrection, l’âme d’un martyr réintègre son corps.
14 Une majorité de jeunes islamistes voit dans la mort au combat le sommet des aspirations du croyant et la meilleure façon de quitter la vie. On dit souvent que le meilleur martyr est celui qui combat et meurt au premier rang. De ce fait, le martyr devient le moyen le plus efficace pour accéder au rang de modèle, de singularité[5] [5] Depuis le début des années 1990, nous observons la présence...
Aujourd’hui, on emploie souvent la notion de martyr, kamikaze, bombe humaine, suicide bombers, le volontaire de la mort ou en arabe shahid, (shahida au féminin) ou tout simplement terroriste. L’emploi de ces mots n’est pas neutre et correspond autant à des univers de représentations culturelles et linguistiques qu’à des choix politiques.
15 Cette glorification coranique de l’image du martyr n’est pas l’apanage des combattants islamiques. Aussi bizarre que cela puisse paraître, le pouvoir l’invoque pour ses victimes dans le but de rappeler sa légitimité historique, fondée sur les martyrs de la guerre de libération. L’État invite à leur respect et à la glorification de leur héroïsme[6] [6] Il est fréquent d’entendre de nombreux dirigeants du...
Ainsi, on décerne la médaille de martyr de la guerre de libération nationale à la mémoire des shouhada à leurs veuves et fils. C’est le cas des martyrs de la libération nationale en Algérie. Sans l’indépendance, ces shouhada auraient rejoint au mieux, la liste des historiques Imseblen[7] [7] Les imseblen sont des combattants qui, avant la bataille,...
morts en 1857, 1871 ou lors d’autres guerres intestines, sans compter les morts des deux guerres mondiales dont il n’est pas de bon ton de parler et ceux de toutes les vendettas inter villageoises. Le terme Imseblen, antécédent à celui de chahid, montre que la notion de morts pour la patrie et pour Dieu, préexistait à l’indépendance nationale et explique la spécificité de la sacralité locale par rapport à ce que clame le national. Très peu de villages possèdent réellement des moudjahidin, lors même qu’ils ont connu un nombre conséquent de shouhada. Localement, (surtout au niveau villageois) la notion de chahid, comme celle d’imseblen, n’a comme consécration que la mort. La notion de moudjahid ou d’ancien combattant est une invention relativement récente, un compromis entre une notion religieuse et un concept national. Elle semble même empruntée aux anciens combattants des guerres mondiales européennes. Les termes de chahid et de moudjahid sont d’ailleurs trop scripturaires pour être employés et compris par le groupe social avant l’indépendance. A l’indépendance, l’intervention de l’État algérien à travers ses représentants, ALN (armée) et FLN (parti), marque la fin d’un système local de référence.
16 Le chahid, héros de la lutte pour l’indépendance, est le fondement de l’idéologie nationaliste algérienne, glorifié et instrumentalisé par le gouvernement. L’indépendance a imposé le constat suivant : L’Algérie, grâce à ses shouhada et ses moudjahidin, dans l’ALN et le FLN, a vaincu le colonialisme.
17 La question : sont-ils morts pour la patrie ou pour Dieu ? n’a pas de réponse. Ils sont morts pour Dieu au nom de la patrie et pour la patrie au nom de Dieu.
18 Le martyr tire sa substance de la religion (Islam), mais il est au-delà de la religion. La reprise de cette notion dans le vocabulaire politique et institutionnel de l’Algérie indépendante montre qu’elle n’échappe pas aux mutations que connaît le monde musulman depuis des siècles.
19 Les premières mutations du djihad et du chahid ne datent pas de l’irruption dans l’aire arabo-musulmane de l’État nation. Les premières questions sont internes à l’Islam. Elles datent de la rupture de l’unité islamique et de l’avènement à partir du II siècle/ VIII siècles d’États indépendants. La question est alors posée de la nomination des guerres survenues entre eux. Djihad ou non ? Par ailleurs, l’Islam a servi à légitimer la lutte des nouveaux croyants devenus dominants, le djihad s’accélère pour devenir « plus rapide et plus évident avec les dynasties omeyyade et abbaside »[8] [8] Arkoun Mohammed In : l’Islam : religion et société,...
suite.
20 Le second type de mutations que connaît le chahid est extérieur à la religion musulmane. Il est lié au rapport colonial. J.- P. Charnay écrit : « après les défaites de la période coloniale, le concept canonique de Djihad fut mis en sommeil en raison du malheur du temps dans la littérature nationaliste »[9] [9] Charnay Jean-Pierre, l’Islam et la guerre. De la guerre...
La division du monde arabo-musulman en territoires divers et sous divers impérialismes définit le nouveau cadre de la résistance, du combat et n’efface pas les cadres préexistants.
21 Les références coraniques et prophétiques sont nombreuses au sujet du martyr. Toutefois le débat se concentre sur la question de savoir quelle est la noble cause pour laquelle il est digne de se sacrifier ?
22 Il est important de faire la distinction entre l’Islam sunnite et l’Islam chi’îte quant à la place du martyr. Le chi’îsme a établi un corpus théorique mettant en avant le martyr[10] [10] Mohammad Ali Amir-Moezzi et Christian Jambet, Qu’est-ce...
La tradition chi’îte a toujours cultivé le culte du martyr, en faisant de lui le militant de la justice sociale et politique. En revanche, le sunnisme, tend à faire du martyr un simple degré de singularité parmi d’autres. Certains sunnites comme Abd al-jabbar ira jusqu’à dévaloriser le martyr ; en s’appuyant sur des textes interdisant de souhaiter la mort de soi (ou à des autres) et le suicide[11] [11] Cet interdit du suicide est commun à toutes les religions...
[ 1] L’importance du côté droit (ou de la main droite) sur le côté gauche (ou de la main gauche) est liée à la symbolique liée à ces deux côtés et à ces deux mains. Le côté droit est considéré comme le côté pur, celui de la bienfaisance et de la grâce surnaturelle, tandis que le côté gauche, est celui des forces maléfiques et de la disgrâce, et est réputé « impur ». Dans la culture islamique, c’est la main droite qu’on pose sur le Coran pour prêter serment. C’est la main droite que l’on serre pour saluer ou qu’on utilise pour manger. La main gauche est celle utilisée pour nettoyer les impuretés. Sur cet aspect voir Atmane Aggoun, Les musulmans face à la mort en France, Éditions Vuibert, 2006, pp. 34-35.
[ 2] Toutes les citations coraniques dans ce texte proviennent de la traduction de Jacques Berque, Le Coran, Essai de traduction, Paris, Albin Michel, 1995.
[ 3] Tarikh Baghdâd, Vol. 5, p. 262.
[ 4] Hadith rapporté par al-Boukhari (vol. 1, p. 167).
[ 5] Depuis le début des années 1990, nous observons la présence de femmes dans des attentats suicides. A cet égard, voir les deux enquêtes sur la participation des femmes dans le cas de la Palestine et de la Tchétchénie. - Victor Barbara, Shahidas, les femmes Kamikazes de Palestine, Paris Flammarion, 2003. - Julia Yusik, Les fiancées d’Allah. Le drame des femmes Kamikazes tchétchènes, Ed de La cité, Paris 2003.
[ 6] Il est fréquent d’entendre de nombreux dirigeants du Maghreb et du monde arabe, désignant l’Algérie comme le pays « du million et demi de martyrs ».
[ 7] Les imseblen sont des combattants qui, avant la bataille, s’engageaient par serment collectif sur le Coran à lutter jusqu’à la mort. Sur cette figure « Imsebel-martyr », voir l’article de N. Robin, Revue Africaine, n° 8, année 1874, OPU Alger, p. 401.
[ 8] Arkoun Mohammed In : l’Islam : religion et société, Paris : CERF, 1982, p. 60.
[ 9] Charnay Jean-Pierre, l’Islam et la guerre. De la guerre juste à la révolution sainte, Paris : Fayard 1986, p. 13.
[ 10] Mohammad Ali Amir-Moezzi et Christian Jambet, Qu’est-ce que le chi’îsme ?, Paris : Fayard, 2004, 387 p.
[ 11] Cet interdit du suicide est commun à toutes les religions monothéistes et considéré comme un des plus grands péchés que puisse commettre un croyant.
Certaines personnes, parmi lesquelles des athés, affirment que les prophètes et messagers se trompaient comme tous les êtres humains, et ils citent à ce propos l'assassinat de Habil fils d'Adam par Qabil et l'audition par David de la déposition de l'un des deux anges « adversaires » sans entendre la déclaration de l'autre..l'histoire de Jonas avalé par le poisson , l'histoire du Messager (bénédiction et salut soient sur lui) avec Zayd ibn Haritha et sa dissimulation d'un sentiment qu'il devait manifester,son histoire avec des Compagnons à qui il avait dit: vous connaissez mieux vos affaires de ce bas monde: une reconnaissance de son erreur dans ce domaine,enfin son histoire avec l'aveugle évoquée dans ces versets: « Il s' est renfrogné et il s' est détournéparce que l' aveugle est venu à lui.. » (Coran,80 :1-2) Est-ce que les prophètes et messagers pouvaient se tromper réellement?
Oui,les prophètes et les messagers se trompaient.Mais Allah ne laissait pas passer leurs fautes.Il les corrigeait par pitié pour leurs communautés,leur pardonnait et acceptait leur repentir par Sa grâce et Sa miséricorde.Car Allah est pardonneur et clément.
L'imam Ibn Taymiya a dit: " Le propos qui assure que les Prophètes sont préservés de commettre les péchés capitaux sans être préservés des péchés véniels est le propos de la grande majorité des Oulémas et de toutes les communautés musulmanes ! C'est le propos des Achâariyines, des Oulémas du Tafsir, du Hadith et des Foukahas. Il ne nous a été rapporté de nos prédécesseurs - des imams, des Compagnons du Prophète et de leurs adeptes - que ce qui confirme ce propos. " Les preuves qu'ils peuvent commettre des péchés véniels sans être approuvés sont les suivantes :
1/ Allah dit à propos d'Adam: " Adam désobéit ainsi à son Seigneur et il s'égara. Son seigneur l'a ensuite élu, agréé son repentir et l'a guidé. " (Sourate 20/verset 121,122)
2/ Allah dit à propos de Moïse: " Il dit: " Seigneur, je me suis fait du tort à moi-même; pardonne-moi. " Et Il lui pardonna. C'est Lui vraiment le Pardonneur, le Miséricordieux. " (Sourate 28/verset 16)
3/ Allah dit à propos de David: " Et David pensa alors que nous l'avions mis à l'épreuve. Il demanda donc pardon à son Seigneur et tomba prosterné et se repentit. Nous lui pardonnâmes. Il aura une place proche de nous et un beau refuge. " (Sourate 38/verset 24,25)
Le péché de David était de s'être empressé dans son jugement avant d'avoir écouté la partie adverse.
Il y a aussi notre Prophète à qui Allah le Très Haut reproche des choses qu'Il a citées dans le Coran ! Parmi elles: Ce verset: "O Prophète ! Pourquoi en recherchant l'agrément de tes femmes, t'interdis-tu ce qu'Allah t'a rendu licite ? Et Allah est Pardonneur, Très Miséricordieux. " (sourate 66/verset 1)
Comme il lui a reproché le problème des prisonniers de " Badre " (8/66,67) et l'histoire d'Ibn Oummi Maktoum (80/1à11) !
Il se peut que certains gens désavouant cela, veuillent interpréter les textes du Coran et de la Sunna et les dénaturer. Ce qui les pousse à ce propos ce sont deux suspicions (présomptions).
La première : Allah nous a ordonné de suivre ces Messagers et de les prendre comme exemple. L'ordre de les suivre nécessite que tout ce qui émane d'eux soit sujet à suivre, et que tout acte ou croyance émanant d'eux soit une obéissance. Or s'il est permis au Messager de commettre un péché alors ce serait une contradiction! Car cela exigerait que se réunisse dans ce péché commis par le Messager l'ordre de le suivre et de l'accomplir - puisque nous sommes contraints de prendre exemple sur lui - et le fait qu'il nous soit interdit de l'admettre puisque c'est un péché !! Cette présomption est exacte si le péché était caché et non pas flagrant de sorte qu'il s'entremêlerait avec l'obéissance ! Néanmoins Allah Le Très Haut prévient chaque fois ses Messagers, leur éclaircit leur désobéissance et leur facilite le repentir sans le moindre retard.
La deuxième: Les péchés sont un défaut et réfutent la perfection. Ceci est vrai s'ils ne s'accompagnaient pas de repentir. Or le repentir efface le péché et ne contredit pas la perfection. Donc on ne peut adresser au fautif une quelconque réprimande. D'ailleurs l'homme dans la plupart des cas devient après son repentir meilleur qu'avant qu'il ne commette le péché.
L'un de nos pieux prédécesseurs disait: " David était meilleur (dans son obéissance) après le repentir qu'avant d'avoir péché. "
Un autre disait: " Si le repentir n'était pas la chose la plus aimable à Allah, Il n'aurait pas éprouvé par le péché la plus noble de Ses créatures."
Il est bien connu que chaque Prophète qui avait commis un quelconque péché, s'était empressé de se repentir et de demander pardon à Allah. Les Prophètes ne sont point approuvés dans leurs péchés et ne retardent point le repentir. Allah les a préservés de cela et ils sont après le repentir plus parfaits qu'ils ne l'étaient avant !
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Un peu d'histoire
Né le 15 août 1769 à Ajaccio (Corse), Louis Napoléon Bonaparte est le 2ème fils de Carlo Maria Buonoparte et de Letizia Ramolino. Son père, avocat au conseil supérieur de Corse, le reconnaît noble en 1771, assesseur de la juridiction royale des provinces et de la ville d'Ajaccio. Il fut aussi élu député de la noblesse de Corse auprès du roi en 1777. Il lutta pour l'indépendance de la Corse. Napoléon fut donc élevé dans le ressentiment vis-à-vis de la France. Le 1er janvier 1778, Napoléon et son frère Joseph entrent au collège d'Autum. Le 15 mai 1779, Napoléon est admis au collège militaire de Brienne. Il le quittera en 1784 pour l'école royale militaire de Paris.
En 1785, alors qu'il n'a que seize ans, il devient lieutenant en second dans l'artillerie et est affecté en garnison à Valence. Mais son père meurt la même année et il est contraint de soutenir les intérêts familiaux et d'entretenir ses frères et sœurs.
La nuit du 4 août 1789, l'abolition des privilèges ouvre toutes les portes d'une grande carrière militaire à Napoléon. Pourtant, comme son père, il s'engage dans les luttes politiques de l'île. Néanmoins il est réintégré dans l'armée royale et nommé capitaine tout en s'opposant, comme lieutenant-colonel de la Garde nationale d'Ajaccio, aux " paolistes " qui cherchent à établir l'indépendance de l'île avec l'appui des Anglais. En juin 1793, lors de la déclaration de l'indépendance de la Corse, il se rallie définitivement à la France.
Le 5 octobre 1795, il est chargé par Barras de réprimer l'insurrection royaliste de Paris dirigée contre le Directoire. En récompense, il est nommé général de division et commandant de l'armée de l'Intérieur. Le 11 mars 1796, Napoléon part pour l'armée d'Italie dont il a reçu le commandement le 2 mars 1796 en tant que général en chef de l'armée d'Italie ; et ce jusqu'au 5 décembre 1797, date de son retour à Paris.
Le 19 mai 1798, Napoléon Bonaparte s'embarque cette fois-ci pour l'Égypte. Il y restera jusqu'au 23 août 1799. Cette expédition achèvera de parfaire sa popularité. Les 9 et 10 novembre 1799 (18 et 19 brumaires de l'an VIII), les conjurés désignent un consulat provisoire à la tête duquel ils nomment le général Bonaparte assisté de Ducos et de Sieyès. Le 15 décembre 1799, Napoléon proclame la Constitution autoritaire de l'an VIII, pour ensuite devenir 1er Consul muni d'un pouvoir considérable.
En 1801, Napoléon signe le Concordat avec le pape Pie VII. Il obtient le droit de veto sur les nominations ecclésiastiques. Suite à ce rétablissement de l'Eglise et du culte catholique, Napoléon amnistie les émigrés le 26 avril 1802. Durant quatre ans, le 1er Consul pacifie le pays, réorganise l'administration, les finances, la Justice et l'Eglise, donne donc à la France de grandes institutions : il crée la Banque de France, affirme la liberté d'entreprise, introduit un livret de travail, ainsi que le Code d'honneur et promulgue le Code civil le 21 mars 1804. A l'extérieur du pays, Napoléon part de campagnes en campagnes (Italie, Allemagne, Angleterre, Hollande, Suisse, Autriche,...).
En 1802, assuré de tous les pouvoirs, la Constitution de l'an X le désigne Consul à vie. Jusqu'à son sacre d'Empereur en 1804, Napoléon ne cessera de s'investir dans sa fonction. Il deviendra d'ailleurs le médiateur de la Confédération suisse en 1803. Grâce à son prestige auprès du peuple et à son génie politique, le 18 mai 1804, le sénat vote à l'unanimité l'instauration du gouvernement impérial, proclamant ainsi Napoléon empereur héréditaire des Français. Finalement le 2 décembre 1804, Napoléon, désormais appelé Napoléon Ier, est sacré empereur par le pape Pie VII à Notre-Dame de Paris.
Napoléon Bonaparte était doté d'une intelligence exceptionnelle. Doué en mathématiques, il inventa même un problème qu'il exposa devant l'Institut. Cependant, il n'en dévorait pas moins des traités d'art militaire, lisait les philosophes (comme Montesquieu, Rousseau et Voltaire) et les grands penseurs politiques (dont Mirabeau et Necker).
Napoléon, soldat, lieutenant, capitaine, général, consul puis empereur, ses fonctions se sont sans cesse multipliées. Pourtant, ses qualités d'administrateur surpassaient celle de général.
Napoléon et l'Islam
NAPOLEON BONAPARTE ET L'ISLAM par tarchon54
NAPOLEON BONAPARTE ET L'ISLAM par tarchon54
Il aurait été intéressant de savoir qu'il a pris le temps, plusieurs fois, pendant sa campagne d'Egypte et surtout lors de son séjour final à Ste Hélène, d'écrire et de faire écrire ses vues sur la religion de l'Islam. Je signale que cette persistance de l'Islam chez Napoléon dans ces derniers jours, ruinent totalement l'hypothèse du mensonge politique ou stratégique en Egypte, comme avancée par certains historiens, pour justifier ses vues pro-islamiques. Il faut se rendre à cette évidence.
Mais cela, je ne l'ai jamais appris à l'école, et on ne trouve guère encore trace de ses vues, à prix exorbitants, chez quelques antiquaires spécialisés. J'ai eu cette chance. Je vous les livre, ci-dessous.
L'Empereur Napoléon Bonaparte, ayant une écriture illisible, faisait écrire par ses derniers amis et généraux son "journal intime"... Et dans celui-ci il a enregistré son évaluation du Judaïsme, du Christianisme et de l'Islam.
Il dit en substance :
-Moïse () a reçu de Dieu, un message pour guider les hébreux sur le droit chemin. Mais conséquemment, ces derniers ont gardé pour eux-seuls les merveilleux enseignements de Moïse (). Ils ont détourné ce message pour le confiner à "une race d'élus de Dieu", au lieu d'en faire profiter le monde.
-Puis vint Jésus (), dit-il. Jésus () a souligné une belle vérité sur Dieu. Il a dit que Dieu est Unique et que vous devez l'aimer de tout votre cœur, et aimer votre voisin comme vous même.
Mais, dit Napoléon, après la mort de Jésus (), un groupe de politiciens, de Rome, a vu dans cette religion, une possibilité de contrôler une masse importante de gens. Ils ont donc élevé Jésus () au rang de Dieu, et partie de Dieu Lui-même. Ils ont ensuite donné à Dieu des partenaires. Ils étaient maintenant trois en un.
Napoléon a dit : c'est de l'idolâtrie.
-Puis enfin, l'Empereur Bonaparte a enregistré ceci: à un certain moment de l'histoire, apparut un homme appelé "Mohamed" (Mohammad –Paix et bénédictions sur lui). Et cet homme a dit la même chose que Moïse (), Jésus (), et tous les autres prophètes: il n'y a qu'Un Dieu. C'était le message de l'Islam.
L'Empereur Napoléon Bonaparte a dit: "l'Islam est la vraie religion". Et il a ajouté que plus les gens liront et deviendront intelligent, plus ils se familiariseront avec la logique et le raisonnement. Ils abandonneront les idoles, ou les rituels qui supportent le polythéisme, et ils reconnaîtront qu'il n'y a qu'Un Dieu. Et par conséquent, j'espère que le moment ne tardera pas où l'Islam prédominera le monde, car ..... Il prédominera le monde.
Ainsi a parlé l'Empereur Napoléon Bonaparte.
Dans "Correspondance de Napoléon 1er", tome V, p 518"Correspondance et Mémoire sur l'administration intérieure 1798-1799", la pièce n°4287 du 17 Juillet 1799, Napoléon Bonaparte prononce aussi officiellement sa déclaration de foi à l'Islam. Et la même information figure aussi dans un autre ouvrage (Nakoula): sa profession de foi en arabe (j'ai le photostat), traduite et publiée par M. Desgranges aîné,secrétaire-interprète officiel, et imprimé en 1839 à l'Imprimerie Royale – p 130 et 131.
Dieu possède les secrets de l'âme, dit le Coran. Bonaparte devait être considéré comme musulman, puisqu'il l'a dit et écrit !
Réf. succinctes: -Correspondance de Napoléon 1er: tome V, p518
Correspondance de Napoléon1er: pièce N°3148
Journal inédit de Sainte Hélène, de 1815 à 1818 (Gal Baron Gourgaud)
Ce sont là des sources précises, vérifiables, sur l'évaluation de l'Islam par Napoléon Bonaparte, Empereur de France.
Extrait du livre de M. A. Alibhaye : Islam et Christianisme: Logique de rapprochement. Ramadhan 1416(1996) 1er édition.
1. Par islamiates le 02/07/2024
Salam Les sourates sont données à titre d'exemple. Merci pour votre réactivité