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Blog de Islamiates

La réalité et vos sens

Vous êtes-vous déjà demandé si les autres expérimentaient de la même manière que vous le toucher, la vue ou l'odorat ?

Peut-être cette question vous est-elle déjà venue à l'esprit mais étant impossible de rentrer dans le monde sensoriel d'un autre, vous avez été dans l'incapacité d'y répondre. Les dernières recherches scientifiques ont apporté une importante contribution sur le sujet,.

"Quelle est la différence entre ma manière de percevoir le monde et la tienne" est une question qui a traversé les âges. Nous sommes tous d'accord sur le fait qu'une rose soit rouge et non bleue ou verte. Mais le rouge que je vois est-il le même que celui que tu vois ? Et le parfum que tu humes est-il le même que celui que je respire ?

Le caractère tout à fait personnel de ces expériences sensorielles nous empêche de donner une réponse définitive à ces interrogations. Néanmoins, les spécialistes en la matière estiment que les résultats qu'ils ont obtenus de leurs expérimentations sont suffisants pour répondre de manière affirmative à la question suivante : "Nos mondes sensoriels sont-ils différents ?"

Des différences majeures entre nos expériences sensorielles individuelles ressortent de ces récentes recherches scientifiques. Selon le neurologue Paul Breslin de Monell Chemical Senses Center de Philadelphie, "il n'existe pas deux personnes qui vivent dans le même monde sensoriel". "Le monde que vous voyez, la nourriture que vous goûtez, les odeurs que vous sentez sont perçus d'une manière tout à fait unique et exclusive, propre à vous seuls", explique-t-il.

Si vous faites goûter une boisson au goût désagréable à différentes personnes et si vous leur demandez leurs impressions, vous recueillerez des réponses diverses. La plupart vous diront qu'elles n'ont pas aimé, mais pas toutes. Il y en aura qui vous diront qu'elles ont trouvé la boisson ordinaire et d'autres qui auront apprécié.

Les spécialistes ont également observé de telles variations lors d'expériences sur d'autres sens. Des différences significatives apparaissent dans les perceptions individuelles des couleurs et de la lumière en général. "Nos réactions à la lumière varient selon les gens qui peuvent détecter un simple photon et ceux ayant une maladie connue telle qu'une cécité nocturne congénitale stationnaire, qui affectera sévèrement leur capacité à voir une faible lumière" rapporte Stephen Tsang de l'université de Columbia (NY).

Samir Deeb, chercheur dans les différences de perception de couleurs à l'université Washington à Seattle résume certaines de ses conclusions en ces termes: "Même parmi les individus ayant une vision normale, les tests de perception de couleurs ont révélé d'importantes variations dans la manière dont chaque couleur était perçue."

Les sujets soumis à ces recherches scientifiques diffèrent aussi quant à leur résistance à la douleur. Un groupe de personnes mises en contact avec une eau progressivement chauffée ne supportaient pas la moindre augmentation de température. Tandis que d'autres montraient une grande résistance et n'étaient que très peu affectées. Une personne rapportant même qu'elle ne ressentit aucune gêne même quand la température de l'eau atteignit 49°C, température maximale que le corps humain puisse supporter avant la brûlure.

Bob Coghill de l'école médicale Wake Forest, qui réalisa ces expériences, relia les sujets à un appareil d'imagerie de résonance magnétique qui lui permit de déterminer une nette corrélation entre le niveau de douleur enregistré et l'activité cérébrale associée dans le cortex. "La perception de la douleur varie de manière saisissante" dit Jeffrey Mogil de l'université McGill à Montréal et il ajoute: "Ces expériences montrent à quel point ces différences sensorielles sont réelles et objectives."

Ainsi, il y a de considérables variations dans les perceptions dans au moins quatre de nos sens. Cela signifie que votre vue, votre odorat, votre goût, ainsi que votre niveau de résistance à la douleur sont indubitablement différents de ceux des autres. Paul Breslin insiste sur le sens profond de ces conclusions : "Si vous considérez que tout ce que nous expérimentons du premier jour de la naissance est dépendant de notre système sensoriel, alors nos différences sensorielles individuelles sont d'autant plus intéressantes." En d'autres termes, "nos existences sont le simple fruit de nos perceptions".

Ceci est l'une des plus importantes vérités à laquelle une personne fait face.

Comment ces composants de la vie, en l'occurrence nos sens, si exceptionnellement complexes et élaborés, peuvent être de manière si réaliste et sans jamais connaître d'interruption, dans un monde où la matière n'existe qu'en tant que perception. A qui toutes ces informations appartiennent et qui est le Concepteur des évènements, le Créateur du tout ?

Quiconque réfléchit sincèrement à ces questions verra inévitablement la vérité. Dieu a créé l'être humain avec toutes ses perceptions. En d'autres termes, Il les a créés avec leurs destinées et Il est maître de leurs vies. Il sait ce qui se déroule à chaque moment.

Deux évènements figurant dans le Coran semblent indiquer ces différences sensorielles, différences non limitées à des variations mineures de perceptions de couleurs ou de douleurs.

La première allusion concerne la manière dont le Prophète Abraham (psl) perçut la chaleur des flammes en froideur. Dieu Tout-Puissant donna l'ordre "… O feu, soit pour Abraham, d'une fraîcheur salutaire" (Coran, 21 : 69), et par Sa volonté, le Prophète Abraham ne sentit la brûlure du feu. Ainsi donc, le Prophète Abraham perçut le feu, que tout le monde perçoit comme brûlant, comme étant quelque chose de frais.

Dans un autre évènement rapporté dans le Coran, Il fit percevoir la communauté qui combattait en Son nom comme étant deux fois plus nombreuse de ce qu'elle était aux yeux de l'ennemi.

Il y eut déjà pour vous un signe dans ces deux troupes qui s'affrontèrent : l'une combattait dans le sentier d'Allah ; et l'autre, était mécréante. Ces derniers voyaient (les croyants) de leurs propres yeux, deux fois plus nombreux qu'eux-mêmes. Or Allah secourt qui Il veut de Son aide. Voilà bien là un exemple pour les doués de clairvoyance ! (Coran, 3 : 13)

Cette manière dont une personne est perçue comme étant deux “de leurs propres yeux” est frappante et suggère que les négateurs de Dieu puissent avoir expérimenté une variation sensorielle en voyant un croyant comme s'il était deux. (Dieu seul connaît la vérité, bien sur

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(1) Ce texte est partiellement basé sur l'article de Richard Hollighams "In the realm of your senses" apparu dans le New Scientist du 31 janvier 2002, p. 40.

Harun Yahya

  • e6un7

L’Imâmat selon les croyances chiites


 

   Étymologiquement, "Imamat" en arabe désigne le fait que quelqu'un se met en avant pour que les gens le suivent et font ce qu'il fait ou l'imitent. L'imam est donc "l'imité" (moqtadâ) et ceux qui l'imitent s’appellent "moqtadî" ou "ma'moum".

l'Imamat, est comme la Prophétie, une Grâce (lutf) d'Allah. Par conséquent, il y a nécessairement, à toute époque, un Imam guidant qui succède au Prophète dans les fonctions de guider et d'orienter les gens vers la bonne Voie et la prospérité dans les deux mondes.

C'est pourquoi l'Imamat est la continuation de la Prophétie, et la preuve de la nécessité de l'envoi de Messagers et de Prophètes est la même pour succéder au Prophète.

Pour cette raison nous disons que l'Imam ne peut être désigné que par une Décret d'Allah communiqué par le Prophète . L'Imamat ne peut pas être le résultat d'une élection ou d'un choix fait par les gens.Alors que le Califat lui oui il peut etre choisis par éléction( l'Imamat et le Califat étant complémentaire)

Par conséquent, il n'est pas possible qu'une époque de l'histoire soit sans un Imam à qui les gens ont l'obligationt d'obéir et ce, peu importe qu'ils l'acceptent ou le refusent, qu'ils le soutiennent ou non, qu'ils lui obéissent ou non, qu'il soit physiquement présent ou en occulation, car de même qu'il est admis que le Saint Prophète Mohammad était demeuré hors de la vue des gens dans la grotte de Thawr ou dans le Chi`b (le passage montagneux) d'Abî Tâlib, de même il est admissible que l'Imam disparaisse de la vue des gens peu importe, rationnellement, que son occulation soit longue ou brève.

Nous croyons que l'Imamat est l'un des Principes fondamentaux de l'Islam et que le Musulman ne saurait compléter sa Foi sans croire en ce Principe. A ce sujet, il n'est pas permis qu'un Musulman se contente de suivre ses ancêtres, ses proches parents ou ses éducateurs, même s'ils jouissent d'une haute position de notoriété et d'honorabilité, car il est obligatoire pour le Musulman d'établir sa croyance en l'Imamat par des arguments et le raisonnement, exactement comme il le fait pour le Monothéisme et la Prophétie.


La philosophie de l’Imâmat selon les croyances chiites

"Si vous comptiez les bienfaits de Dieu, vous ne sauriez les dénombrer" (Coran ; 16:18)

Si le chiisme a fait l’objet d’attaques en tout genre au cours de son histoire, l’assaut le plus virulent qui lui fut adressé se situe sans doute au niveau du dogme : le rang qu’il accorde aux Imâms porterait atteinte à l’unicité et la seigneurie divines, tandis que le concept de wilâyat remettrait en cause le principe même de la fin de la prophétie scellée par Mohammad. Au sein des différentes écoles de l’islam, la critique est souvent formulée en ces termes : si Dieu a envoyé un prophète et révélé un livre qui se présente comme étant un "éclaircissement de toute chose" (16:89), pourquoi aurait-on besoin d’un Imâm ?

Au cours de cet article, nous allons évoquer plusieurs raisons qui, selon les chiites, justifient la nécessité de l’existence d’un légataire (wasî) et d’un successeur à la suite d’une révélation prophétique. Nous devons à ce titre rappeler qu’en tant que l’un des cinq principes fondamentaux du chiisme, l’Imâmat [1] n’est en premier lieu pas une affaire de foi mais d’intellect : le croyant doit d’abord accepter rationnellement la nécessité de l’existence d’un Imâm succédant à la prophétie avant de suivre une personne particulière revendiquant le titre d’Imâm. Cette dimension rationnelle à la source de l’existence de l’Imâmat a été évoquée dans l’article intitulé "Qu’est-ce que le chiisme ?" publié dans ce même numéro. Suivant une logique de complémentarité, le présent article vise à expliciter davantage les raisons justifiant l’existence des Imâms en nous basant notamment sur différents aspects de leur vie à la lumière du contexte historique de chaque époque.

Cette présentation permettra également de souligner l’ampleur du rôle dévolu à l’Imâm, couvrant des domaines aussi variés que l’exégèse, la cosmologie, la métaphysique mais aussi le droit, la politique, etc. ; cette diversité ne faisant que refléter les différentes dimensions de l’existence de l’Imâm, à la fois terrestre et extérieure (zâheri), mais aussi spirituelle et suprasensible (bâteni). Il faut enfin rappeler que selon un point de vue chiite, les Imâms sont des hommes parfaits et préservés de toute erreur, la plus haute manifestation des noms de Dieu sur terre. Toute pensée ou écrit à leur propos est donc condamné à ne saisir qu’un aspect limité de leur personnalité.


Rappeler et enraciner le message de la révélation

Après la mort d’un Prophète, l’une des premières missions de l’Imâm est de ne pas laisser dépérir l’élan spirituel de la jeune communauté musulmane, et de rappeler aux croyants l’esprit et les fondamentaux de la religion. Le but d’une religion est d’inviter l’homme à croire en l’invisible et à orienter l’ensemble de ses actes en vue d’un Au-delà imperceptible par les sens, élan qui demande à être accompagné, entretenu, pour ne pas retomber, et qui ne peut s’enraciner à l’échelle d’une société en seulement quelques décennies. D’un point de vue historique, avec l’arrivée de nouvelles générations n’ayant pas connu le Prophète, le message divin a connu de sérieuses déformations face aux nouveaux enjeux de pouvoir et à l’attrait des biens de ce monde, pour parfois n’être réduit qu’à une écorce vide. L’un des rôles fondamentaux de l’Imâm est donc de garder cet appel originel vivant, de l’enraciner dans l’esprit des gens, et de le préserver d’éventuelles déviations. Comme nous allons le voir, la mission des premiers Imâms ne fut pas seulement d’expliciter les principes fondamentaux de la religion tels que l’unicité de Dieu, l’existence d’un Au-delà… mais d’abord de les rappeler. [2] De nombreuses paroles de l’Imâm Sajjâd consacrées au simple rappel des principes de base de la religion tels que la résurrection et l’existence d’un Au-delà, laissent entendre à quel point les croyances étaient affaiblies moins de soixante ans après la mort du prophète Mohammad. A l’époque de l’Imâm Bâqer, les affaires religieuses demeuraient fortement négligées. Ibn ’Abbâs rapporte à ce propos qu’à la tribune de Basra, lors du sermon de la fin du mois de Ramadan, on rappela aux gens de donner l’aumône de leur jeûne (zakât al-fitra) [3], ces derniers ignorant ce principe essentiel scellant la fin de ce mois sacré. A la même époque, on rapporte que la majorité des croyants avait oublié les rites du pèlerinage à La Mecque , tandis que certains habitants de Shâm ignoraient le nombre de prières obligatoires.

Nous pouvons ici mieux cerner le rôle des Imâms comme "gens du rappel" et comprendre que sans eux, il ne serait sans doute pas resté grand-chose non seulement de l’esprit de l’islam, mais aussi des pratiques rituelles les plus élémentaires. Cette réalité a été confirmée par l’Imâm Bâqer, qui, à propos du verset suivant, "Nous n’avons envoyé avant toi que des hommes à qui Nous faisions des révélations. Interrogez les gens du Rappel, si vous ne savez pas." (21:7), souligne : "Nous sommes les gens du Rappel" , ou dit à propos de ce verset : "La permanence de Dieu est meilleure pour vous si vous êtres croyants" (11:86) : "Je suis la permanence de Dieu."

Outre le rappel du Coran, les Imâms ont également permis de revivifier différentes traditions du Prophète ayant été oubliées ou sciemment effacées par certains califes. Les Imâms Bâqer et Sâdeq ont aussi formé de très nombreux savants dans le domaine des sciences islamiques, permettant un enracinement et une diffusion sans précédent de la lettre et de l’esprit de la révélation. Ils eurent également un rôle essentiel dans l’explicitation des fondements du droit (usûl al-fiqh), lançant ainsi un vaste mouvement de recherche sur le plan juridique (ijtihâd) en donnant une assise solide au droit et en invitant ensuite les savants religieux à déduire par eux-mêmes des règlements de ces principes généraux.

Dévoiler les sens cachés du Coran et l’esprit de la révélation

La nécessité de l’existence d’un Imâm repose également sur une conception particulière de la révélation comme véhicule d’un message qui, loin de se limiter à sa seule signification apparente, comporte de multiples niveaux d’interprétation eux-mêmes fondés sur l’existence de sens ésotériques (butûn) allant jusqu’à soixante-dix ou plus, selon certains hadiths. D’un point de vue strictement rationnel, comment pourrait-on prétendre comprendre la parole de Dieu en quelques lectures et avec un intellect limité ? Comme le souligne Christian Bonaud en reprenant les propos de Mollâ Sadrâ, "la plupart des intellectuels sont déjà incapables de lire les livres d’Aristote et de Platon et de comprendre les propos de philosophes tels qu’Avicenne ou Farabi : comment pourraient-ils alors avoir la science du Coran, alors que c’est un Livre rempli de symboles, de significations ésotériques et de versets ambigus apparemment contradictoires et qui exigent d’être interprétés ?"  Le contenu du Coran demande donc à être interprété et son esprit profond dégagé par des êtres qui non seulement le connaissent parfaitement, mais dont l’existence est la manifestation même de ces significations.

Selon le chiisme, les Imâms sont les acteurs de cette interprétation, d’où leur qualificatif de "Coran parlant" (qor’ân nâteq). Après la période de la Révélation (tanzil), les Imâms sont désormais ceux qui assurent le ta’wîl , c’est-à-dire la reconduction du sens apparent du Coran aux sens originels et ésotériques. La présence de l’Imâm permet donc de faire une lecture à la fois juste et profonde du Coran, et de ne pas tomber dans le piège de certaines interprétations littérales pouvant aboutir à de l’anthropomorphisme (tashbih). Il préserve la vérité spirituelle de la religion sans laquelle cette dernière ne devient qu’une écorce vide se limitant à des rites extérieurs. La présence de l’Imâm comme "herméneute du Livre" permet ainsi de concilier l’aspect littéral et apparent (zâher) avec l’aspect profond et ésotérique (bâten) de la religion sans sacrifier aucune de ces dimensions  et en gardant un équilibre permanent entre les deux.

L’un des aspects important de cette mission est d’expliquer le sens profond de certaines obligations religieuses et légales. Concernant l’aumône légale (zakât), l’Imâm ’Ali souligne que loin de se limiter à un don matériel, la zakât embrasse en réalité l’ensemble des aspects de la vie humaine : la zakât de la puissance est l’équité , la zakât de la beauté est la chasteté, celle de la santé est l’effort dans l’obéissance à Dieu  tandis que la zakât du corps est le jeûne . L’Imâm Sâdeq rappelle également que la zakât savoir est de l’enseigner à ceux qui s’y consacrent. Les Imâms expliquent aussi les effets invisibles de certains piliers de la foi, tels que la prière : "Si à proximité de l’un de vous se trouvait un fleuve qui lui permettrait de s’y laver cinq fois par jour, resterait-il des souillures sur son corps ? En vérité, la prière est comme le fleuve qui purifie. Ainsi, à chaque fois que quelqu’un s’acquitte d’une prière, elle purifie des péchés, sauf le péché qui l’a éloigné de la foi et qu’il continue de perpétrer."  ; "Si celui qui prie savait ce qui l’enveloppe de la majesté de Dieu, il ne souhaiterait pas relever sa tête de la prosternation", ou le jeûne : "Le sommeil de celui qui jeûne est une adoration, son silence est une louange, son acte est agréé et son invocation est exaucée."  L’Imâm Sâdeq vient rappeler, selon le même principe que l’aumône, qu’il ne faut pas limiter le jeûne au simple fait de s’abstenir de nourriture : "Si tu jeûnes, fais en sorte que ton ouïe, tes cheveux et ta peau jeûnent." Il énuméra d’autres parties du corps puis dit : "Le jour de ton jeûne ne doit pas ressembler au jour où tu ne jeûnes pas."  Les Imâms viennent également éclaircir certaines raisons de son obligation : "C’est pour que le riche ressente la douleur de la faim et soit ainsi généreux envers le pauvre."

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Préserver l’islam des déviations multiples et distinguer le vrai du faux

Sous le règne des califes omeyyades puis abbassides, les Imâms eurent un rôle de premier plan pour préserver l’islam de multiples interprétations déviationnistes, alors que de vastes politiques de corruption étaient mises en place afin de favoriser l’apparition de diverses sectes destinées à semer la confusion dans les esprits ou à servir d’arme idéologique du régime. La majorité des califes s’efforçait de gagner la sympathie des personnalités religieuses importantes en leur offrant argent, biens… pour ensuite leur demander de forger des hadiths ou de décréter des fatwas en vue de justifier leur politique du moment. Dans ce contexte, les Imâms se virent conférer un rôle central dans la réfutation de ces différentes écoles au moyen de débats et controverses avec leurs savants , tout en mettant en garde des dangers issus de tout raisonnement personnel basé sur l’analogie.

Ces déviations concernaient les domaines juridique, exégétique, théologique… A titre d’exemple, le courant jabbarite, largement appuyé par les Omeyyades, prônait l’existence d’un déterminisme divin absolu – idée fondamentalement en désaccord avec la liberté de l’homme défendue par les chiites -, idéologie qui justifiait une soumission aveugle à tout pouvoir quel qu’il soit et décourageait toute idée de rébellion car sur cette base, le fait qu’un dirigeant injuste tienne les rênes du pouvoir n’est que le reflet d’une volonté divine implacable à laquelle il est inutile de s’opposer. Nous pouvons également citer la secte des Murji’ites apparue à l’époque de l’Imâm Sâdeq qui soutenait qu’il était impossible d’émettre le moindre jugement en ce monde et de savoir si telle personne irait au Paradis ou en Enfer. Cette logique, entraînant une absence totale de jugement à propos des pires agissements, permettait de justifier la débauche du pouvoir.

Les Imâms ont aussi mené une vaste entreprise de réfutation des faux hadiths, tout en donnant des critères généraux permettant à chaque croyant de distinguer lui-même le vrai du faux. S’ils sont un rappel, les Imâms ont également été comparés à l’arche de Noé ou à une ancre permettant de ne pas perdre totalement le cap dans la tempête. Dans ce sens, en commentant ce verset "Ainsi que des points de repères. Et au moyen des étoiles, [les gens] se guident." (16:16), l’Imâm Rezâ a dit : "Nous sommes ces points de repères, et l’étoile, c’est le Messager de Dieu."

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Pèlerins au sanctuaire de l’Imâm Hossein, Karbalâ

Distinguer ce qui est sacré de ce qui ne l’est pas en vivant l’islam à différentes époques

Une autre raison justifiant la présence des Imâms est de permettre au croyant d’apprendre à vivre sa religion dans différents contextes historiques, et de distinguer ce qui est inchangeable quel que soit le contexte de ce qui peut être sujet à adaptation. Ce rôle permet à la fois de ne pas sacraliser certaines pratiques qui ne le sont pas, et de ne pas réduire à un contexte historique, et donc mettre de côté, ce qui a une portée permanente. De par leur façon de vivre l’islam dans des conditions différentes – la liberté et l’oppression, l’opulence et la pauvreté, etc. -, les Imâms invitent à séparer l’essence de l’écorce, et à saisir l’esprit profond de certaines règles susceptibles d’être appliquées de différentes manières selon l’époque.

A titre d’exemple, on reprocha un jour à l’Imâm Sâdeq de porter de beaux vêtements, alors que l’Imâm ’Ali  portait en son temps des vêtements rudes et élimés. Il répondit : "’Alî, fils d’Abî Tâleb s’habillait ainsi à une époque où on ne protestait pas et s’il s’habillait ainsi aujourd’hui, il se ferait dénigrer. Le meilleur des vêtements de chaque époque est le vêtement des gens de l’époque." L’Imâm Sâdeq réfute ici l’idée d’une sacralité des vêtements humbles en soulignant que les croyants se doivent de vivre dans les mêmes conditions matérielles que la majorité des gens : son habillement peut donc évoluer lorsqu’une époque est plus prospère.

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Sanctuaire de l’Imâm ’Ali, Najaf

Cette même logique peut s’appliquer à propos de certains principes évoqués par le Coran, tels que le nécessité de se prémunir contre toute attaque éventuelle d’un ennemi : "Et préparez contre eux tout ce que vous pouvez comme force et comme cavalerie équipée, afin d’effrayer l’ennemi de Dieu et le vôtre" (8:60) Ce verset pose le principe général de la dissuasion préventive destiné à éviter tout combat, et précise concrètement que cela passe par l’acquisition de chevaux. Selon la logique évoquée précédemment, nous comprenons que ce principe général, c’est-à-dire apparaître fort face à un ennemi pour le dissuader de toute attaque, est inaltérable. Néanmoins, sa mise en œuvre est susceptible d’évoluer selon les époques : les chevaux sont remplacés par des armes plus sophistiquées, etc.

En tant que Coran parlant, l’Imâm a ici un rôle essentiel pour dégager l’esprit d’un principe et permettre l’évolution harmonieuse de la religion au cours de l’histoire, en la préservant à la fois d’une fossilisation et d’ "adaptations" susceptibles de remettre en cause sa vérité profonde.

Poursuivre le but de la prophétie dans l’instauration d’une société islamique juste

Le Coran évoque clairement que l’un des buts de la prophétie est d’instaurer une société juste et équitable : "Nous avons envoyé Nos messagers avec des preuves évidentes, et nous avons fait descendre avec eux le Livre et la Balance afin que les hommes observent l’équité" (57:25). L’Imâmat n’étant que le prolongement de la prophétie, la mission des Imâms consiste aussi à réformer les gens ainsi qu’à préparer le terrain à l’instauration de la meilleure organisation possible de la société ; organisation devant offrir le meilleur cadre possible à l’épanouissement des potentialités spirituelles de chacun.

Le refus de l’Imâm Hossein de se soumettre à un pouvoir injuste a également enraciné un esprit révolutionnaire tout en insistant, contre les écoles déterministes qui fleuriront par la suite, que l’homme est maître de son destin : il lui appartient donc de se dresser contre l’oppression et d’édifier la société dans laquelle il souhaite vivre.

A chaque époque, les Imâms se sont efforcés chacun à leur manière d’opérer un redressement moral de la société face au développement de la débauche des dynasties omeyyade et abbasside en insistant sur l’importance du bon comportement, de la générosité, en rappelant les interdits… tout en menant eux-mêmes une vie basée sur la piété, le respect de l’autre, l’aide aux pauvres, et la bonté en toutes circonstances. Leur mode de vie est donc lui-même un rappel de l’ensemble de ces principes et de ce que doit être la vie d’un croyant. Par conséquent, outre le fait de donner une vision juste de l’islam sur le plan théorique, la mission des Imâms a également une dimension éminemment pratique, en rappelant le sens profond de chaque acte qui doit être orienté vers Dieu. Un grand nombre de hadiths nous sont rapportés à ce sujet. A titre d’exemple, lorsqu’un mendiant arrivait, l’Imâm Sajjâd s’exclamait : "Bienvenue à celui qui porte mes provisions pour l’Au-delà." , tout en invitant les gens à ne pas commettre d’injustice sur terre et à être satisfaits de ce qu’ils détiennent : "Celui à qui suffit ce que Dieu lui a imparti est le plus riche des hommes."  ; "Ne craignez pas l’injustice de votre Seigneur, craignez surtout votre propre injustice envers vous-même."  Dans cette optique, les Imâms invitaient également à se détacher de ce monde : "Considère le monde d’ici-bas comme une maison où tu as habité et de laquelle tu as déménagé, où comme de l’argent que tu as possédé dans un rêve et que tu as perdu à ton réveil. En vérité, je te donne ces exemples car chez les gens de savoir et de connaissance en Dieu, le monde d’ici-bas est comme l’ombre."

Mettre en relief un aspect de la religion et de la vérité divine à chaque époque

Si les Imâms sont une "lumière unique" ayant une même mission, les particularités existentielles de chacun d’entre eux alliées au changement des circonstances historiques ont permis la manifestation d’un aspect plus particulier de l’Imâmat et, partant, de la religion. Le califat de l’Imâm ’Ali a permis de mettre en relief la dimension politique de l’Imâmat fondé sur l’instauration de la justice, l’Imâmat de l’Imâm Hassan la patience face aux vicissitudes du temps, tandis que le martyre de l’Imâm Hossein a révélé la dimension révolutionnaire de l’Imâmat et son refus de toute compromission avec un pouvoir corrompu. La vie et les invocations de l’Imâm Sajjâd mettent quant à elles davantage en relief la dimension spirituelle de l’Imâmat, tandis qu’avec les Imâms Bâqer et Sâdeq, sa dimension intellectuelle, juridique et organisationnelle est affirmée. Ces différents aspects révèlent que certaines choses, comme par exemple l’opposition ouverte contre un pouvoir tyrannique, peut, selon les circonstances, être obligatoire, permise ou interdite. Le comportement de l’Imâm de chaque époque donne au croyant des clés lui permettant de saisir ces subtilités dans des contextes différents et d’agir au mieux selon les circonstances de sa propre époque.


La présence de l’Imâm comme Argument et Face de Dieu en ce monde

Selon le chiisme, le but visé par l’islam est actualisé dans ce monde même au travers d’une personne : celle de l’Imâm, qui est l’Argument de Dieu auprès de Ses créatures en ce qu’il leur montre ce à quoi doit mener l’ensemble des prescriptions de la religion. En outre, le principe de la justice divine exige que la terre ne soit jamais dépourvue d’un intermédiaire entre Dieu et les hommes qui les guide et par lequel l’erreur puisse être distinguée du vrai.  La prière de la lamentation (do’a-ye nodbeh) de l’Imâm Sâdeq résume parfaitement cette dimension de l’Imâmat : "A chacun [des prophètes] Tu [Dieu] donnas une Loi et traças une voie, et Tu choisis pour lui des Successeurs nommés, dépositaires vigilants succédant l’un à l’autre, époque après époque, pour maintenir Ta religion et servir d’Arguments envers Tes serviteurs, afin que la vérité ne cesse d’être établie, que sur ceux qui la suivent l’erreur n’ait point d’emprise et que nul n’aille dire : "Que n’as-Tu envoyé vers nous un messager venant [nous] avertir et établi pour nous un signe qui [nous] guide, de sorte que nous aurions suivi Tes [versets et Tes] signes avant que de connaître l’opprobre et l’infamie !"(Coran, 20:134)"

L’Imâm est un véritable lien entre le spirituel et le terrestre, "Lieu-tenant" (khalifa)  de Dieu en ce monde et manifestation des perfections divines à l’homme : "Le regard qui est simultanément Dieu regardant l’homme et l’homme regardant Dieu, c’est cela l’Imâm, comme pôle mystique, comme Face de Dieu vers l’homme et Face de l’homme vers Dieu. C’est la raison pour laquelle nos ésotéristes répètent que sans ce pôle mystique, l’humanité ne pourrait persévérer dans l’être. L’idée shî’ite révèle ici à la fois sa profondeur métaphysique et sa fructification immédiate en expérience spirituelle." [

L’Imâm comme source de la permanence de ce monde

Ainsi, outre son tutorat juridique et sur le plan des croyances (wilâyat tashri’i), la présence des Imâms sur terre a également une dimension ontologique appelée wilâyat takwini. Cette dimension permet la permanence même du monde et de ses habitants, car sans un Argument divin manifestant le but de la création et par lequel l’homme établit un lien avec son Créateur, ce monde n’aurait plus lieu d’être : "Si la terre se vidait de l’Argument, elle disparaîtrait avec tous ses habitants."  Pour reprendre les mots de Henry Corbin, "la Terre ne peut jamais être privée d’un Imâm, fût-il caché et invisible, parce qu’elle serait alors sans communication avec le Ciel ; l’Imâm est le pôle mystique ; s’il cessait d’exister, l’humanité se saurait persévérer dans l’être."

Cette dimension s’enracine dans la double réalité de l’Imâm à la fois comme personnage historique et réalité métaphysique : selon cette seconde dimension, les Imâms sont considérés comme étant les manifestations (mazhar) d’une théophanie primordiale divine créée de toute éternité – celle des Quatorze immaculés incluant le Prophète Mohammad, sa fille Fâtima, et les Douze Imâms – qui fut et constitue le support des Noms et Attributs divins. Leur réalité profonde a donc une dimension cosmique et révèle la correspondance étroite entre univers spirituels et visibles – les Imâms étant la manifestation de ces Noms en ce monde et ce qui lui donne sa raison d’être.

L’Imâm est donc, comme nous l’avons évoqué, un "pont entre ciel et terre" permettant à la miséricorde divine d’embrasser le monde. Cet aspect nous permet de saisir le sens de la réponse de l’Imâm Bâqer lorsqu’on lui demanda à quoi servait l’Imâm : "Pour que le monde reste en bon ordre ! Et cela parce que Dieu Tout-Puissant suspend le châtiment pour les habitants de la terre s’il s’y trouve sur terre un Prophète ou un Imâm. Dieu Tout Puissant a dit : "Mais Dieu ne veut pas les châtier alors que tu es au milieu d’eux" (8:3). […] Par eux Dieu pourvoit aux besoins de Ses serviteurs ; par eux Ses pays sont construits ; par eux descend la pluie du ciel ; par eux sortent les bénédictions de la terre ; par eux est accordé un délai aux pêcheurs et [par eux] n’est pas précipité contre eux le châtiment, ainsi que la torture."


De nombreux textes de ziyârat  adressés aux Imâms attestent de cette réalité : "Par vous, Dieu a commencé et par vous, Il va clore. Par vous, Il fait descendre la pluie et par vous, Il retient le ciel et l’empêche de tomber sur la terre, sauf avec Son autorisation. Par vous, Il dissipe les soucis et soulage de la misère, auprès de vous se trouve ce qu’ont révélé Ses Messagers et ce qu’ont descendu Ses Anges."

Selon la même logique, et comme le rappelle un hadith de l’Imâm Rezâ, les Imâms sont la clé de l’exaucement des prières : "Lorsque vous faites face à une difficulté, demandez de l’aide à Dieu par notre intermédiaire. C’est la parole même de Dieu qui a dit : "C’est à Dieu qu’appartiennent les noms les plus beaux. Invoquez-Le par ces noms" (7:180) ; J’en jure par Dieu, ce sont nous qui sommes les noms les plus beaux de Dieu, l’invocation d’une personne ne sera exaucée que par notre connaissance."

Approfondir sa connaissance de Dieu

Les enseignements légués par les Imâms regorgent d’explications subtiles sur des questions aussi complexes que celles de l’Unicité divine : "Celui qui L’a décrit L’a limité, et celui qui L’a limité l’a compté , celui qui L’a compté a infirmé Son éternité. Celui qui demande : "Comment est-Il ?" L’aura décrit, et celui qui demande : "Où est-Il ?" L’aura situé dans un lieu particulier." , mais aussi sur la prophétie, le lien unissant l’homme à Dieu… : "Celui qui veut avoir une idée de sa considération auprès de Dieu, qu’il observe la considération qu’il donne à Dieu en lui, car Dieu donne à son serviteur la même considération que le serviteur donne à Dieu dans son âme."  ; "Celui qui se connaît, connaît son Dieu."  ; "Vous êtes redevables de mille remerciements obligatoires à chacun de vos souffles, et même de davantage."

Ces enseignements permettent de faire prendre conscience à l’homme de l’infinie bonté divine, tout en lui donnant une vision du monde basée sur l’unicité (tawhid) ainsi qu’un cadre de pensée sur la base de laquelle fonder sa réflexion et agir. Dans ce sens, l’invocation de l’Imâm Hossein le jour de ’Arafat contient des trésors d’unicité mis à la disposition de tous les croyants, et exprime avec une subtilité extrême la relation de Dieu au monde : "Quand as-Tu disparu pour que Tu aies besoin d’un indice qui te signale ? Quand T’es-tu éloigné pour que ce soient les traces, elles, qui me conduisent à Toi ? Aveugle l’œil qui ne Te voit pas."

En tant que manifestation la plus parfaite des différents Noms de Dieu, l’existence même de l’Imâm permet aux hommes de mieux connaître leur Créateur : "Connaît Dieu Tout-Puissant et L’adore, celui qui connaît son Imam [venant] de nous, Ahl al-Bayt. Celui qui ne connaît pas Dieu Tout-Puissant ni ne connaît son Imâm de nous, Ahl al-Bayt, alors il connaît et adore un autre que Dieu".  Cette réalité ne remet pas en cause la transcendance divine, les Imâms insistant eux-mêmes dans de nombreux hadiths qu’ils sont avant tout des serviteurs (’ibâd) tenant l’ensemble de leurs perfections de Dieu et se situant dans une relation de dépendance absolue par rapport à Lui.

Apprendre au croyant à construire sa relation avec Dieu

Outre les milliers de hadiths qui constituent de véritables trésors spirituels, les Imâms, et plus particulièrement l’Imâm Sajjâd, ont légué un grand nombre d’invocations d’une beauté et d’une profondeur uniques. Ces invocations enseignent au croyant comment s’adresser à Dieu, ce qu’Il faut Lui demander, lui apprennent à construire une relation avec Dieu, tout en dévoilant certains mystères de la Création et du lien unissant le croyant à son Créateur. Certaines de ces invocations peuvent ainsi être considérées comme de véritables traités gnostiques.

De par leur comportement, les Imâms apprennent aux croyants l’état d’esprit qu’il faut s’efforcer d’atteindre lorsque l’on veut s’adresser à Dieu. On rapporte que lorsqu’il allait faire ses ablutions en vue de la prière, l’Imâm Sajjâd devenait jaune et se mettait à trembler. Quand on lui en demandait la raison, il disait : "Savez-vous devant Qui je m’apprête à me tenir debout ?"

De nombreux hadiths renouvellent le message de pardon et de miséricorde de l’islam, et invitent le croyant à sans cesse s’adresser à Dieu et revenir vers Lui : "[…] Si vous ne faisiez pas de péchés pour que vous demandiez pardon à Dieu, Dieu aurait créé des créatures pour qu’elles fassent des péchés, puis demandent pardon à Dieu. Dieu leur pardonnerait alors. Le croyant est celui qui est mis à l’épreuve, qui revient sans cesse [à Dieu]. Vous n’avez pas entendu la parole de Dieu "Dieu aime ceux qui reviennent sans cesse à Lui et Il aime ceux qui se purifient" (2:222) et "Demandez pardon à Dieu, puis revenez à Lui" (9:3)."  Dans ce sillage, l’Imâm Hossein évoque que "Si le serviteur savait à Qui il fait ses confidences, il ne cesserait pas."

Le rôle de l’Imâm pour le croyant d’aujourd’hui

On pourrait nous objecter que certains aspects abordés concernant le rôle des Imâms se raportent à une époque révolue, celle précédant l’occultation du Douzième Imâm et lorsque le croyant pouvait avoir un contact direct avec les Imâms. Or, il n’en est rien : tout d’abord parce que selon les croyances chiites, le Douzième Imâm demeure présent sur cette terre. Sur la base de sa wilâyat-e takwini  , il guide intérieurement les croyants désireux de se rapprocher de Dieu et peut parfois se manifester à eux en rêve ou, plus rarement, dans la réalité. En outre, bien qu’ils n’aient plus de présence physique en ce monde, les onze autres Imâms n’en sont pas moins considérés comme vivants, et la visite de leur sanctuaire demeure une source de vivification de l’âme et un "chemin" vers Dieu. Ainsi, même après leur mort apparente, la présence et l’amour envers les Imâms demeurent à la source d’effets spirituels intarissables, suscitant des élans uniques de générosité, de courage, d’abnégation… du don de sa personne pour défendre une noble cause à celui de ses biens sous forme de waqf  au bénéfice d’un sanctuaire, ou plus simplement au travers de la préparation d’un repas d’offrande en souvenir d’une naissance ou d’un martyre d’Imâm… Enfin, la portée des enseignements des Imâms, compilés dans de nombreux ouvrages, n’est pas limitée à une époque particulière : elle demeure une source de sagesse qui nourrit la pensée et la foi de tout croyant d’hier et d’aujourd’hui. L’ensemble de ces dimensions permet dès lors de mieux comprendre la portée du verset coranique révélé au sujet de la désignation de l’Imâm ’Ali comme successeur du prophète Mohammad qui ouvrit un nouveau cycle spirituel, celui de la wilâyat et de l’accomplissement du sens profond de la révélation : "Aujourd’hui, J’ai parachevé pour vous votre religion, et accompli sur vous Mon bienfait." (5:3)

http://www.islamopedia.fr/pages/qu-est-ce-que-l-islam/presentation-de-l-imamat.html

http://www.teheran.ir/spip.php?article1486

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Al-Amana

 

Sourate An-nisaa (verset 58)
Les cieux, la Terre, les montagnes, et d'autres créatures encore, se sont vu proposer la « Mission » qui consiste en la liberté de choix (de faire le bien et d'éviter le mal): ALLAH (gàL) leur a proposé de choisir d'être capables d'obéissance à leur Seigneur, mais d'être également capables de désobéissance :* Nous avions proposé aux cieux, à la Terre et aux montagnes, la responsabilité ( de porter les charges de faire le bien et d'éviter le mal ). Ils ont refusé de la porter et en ont eu peur, alors que l'Homme s'en est chargé; car il est très injuste (envers lui-même ) et très ignorant *

(Al-Ahzab V. 72 )

Toutes les composantes de l'Univers, à l'exception de l'Homme et des Jinns, ont décliné cette proposition divine, sachant que le choix d'être créés libres de choisir est une bien lourde responsabilité et une bien grave mission. Elles ont dit à ALLAH qui leur a permis de le dire, qu'elles sont bien incapables d'assumer la responsabilité de leur propre existence, et qu'elles ne pouvaient pas par conséquent, honorer parfaitement cette grave et lourde mission. Elles ont donc sollicité d'être asservies à la totale volonté d'ALLAH.

Et si le Seigneur ne nous avait pas informés de cela dans Son Livre Saint, le Coran, nous ne l'aurions pas su! Nous n'aurions pas su que la mission de toutes choses dans l'Univers, leur a été proposée dès l'instant initial!

Ainsi, les cieux, la Terre, les montagnes, et d'autres encore, dès lors qu'ils ont choisi en définitive d'être asservis, ils n'ont plus désormais de choix propre et sont créés astreints à l'obéissance dans l'absolu, à la volonté d'ALLAH.

Ils avaient décliné de supporter « Al Amana », ce dépôt en confiance que l'Homme, de son côté, a accepté de porter sur lui sans en mesurer les conséquences, enclin qu'il est à nuire à lui-même par ignorance.

Essayons de savoir ce que c'est « Al Amana »:

C'est un dépôt en confiance, qui consiste à confier une chose à quelqu'un, à terme, sans témoins ni preuve écrite, et de venir la reprendre, à terme échu, sans que la chose objet du dépôt ne soit sciemment altérée, diminuée, dénaturée ou perdue.

Le dépositaire devra la restituer, le moment venu, à la demande de l'ayant - droit. S'il existe entre les deux parties une preuve écrite, cela devient un dépôt sur preuve; et s'il y a des témoins, c'est un dépôt sur témoignage. Dans les deux cas, ce n'est plus un dépôt en confiance, mais sur preuve écrite ou sur témoignage de tiers.

Or, Al Amana, elle, est un dépôt en confiance qui doit reposer sur la parole donnée, la loyauté, l’intégrité, la résistance à toute épreuve à toutes les tentations, et sur bien d’autres qualités.

 Cela nous rapproche un peu mieux du sens donné par ALLAH (gàL) à ce dépôt en confiance qu’Il nous a fait, et qui, bien que lourd de conséquences, n’est pas pour nous subjuguer si nous savons nous en servir, car taillé à la juste mesure des possibilités de l’Homme et de ses capacités. Mais il s’adresse directement à sa conscience et il fait appel à toute sa vigilance.

C’est que la Mission qui a été proposée aux êtres et aux choses, dans l’Univers, est un véritable dépôt en confiance, que les uns ont décliné, et que les autres ont choisi d’assumer.

L’Homme est, de façon innée, le dépositaire d’Al Amana. C’est une véritable épreuve qu’il est invité à honorer en l’assumant correctement. Car, à la fin des Mondes - qui est inéluctable comme nous l’a annoncé notre Créateur -  Allah nous demandera à tous, à ceux-ci et à ceux - là, des comptes sur la manière dont nous aurons pris soin (ou non) de Al Amana.

 ALLAH demandera donc des comptes à toute Sa création, à terme échu, à la fin du Monde, afin de mettre en évidence par-devant chaque créature, la tâche et la mission accomplies, à quel degré, de quelle manière... selon les préceptes et la Loi divins.

Ainsi, pour l’Homme, l’heure de rendre des comptes viendra: celui qui n’aura pas accompli la Mission comme il se doit, n’aura rien à présenter devant le Seigneur et n’aura pas d’excuse: sa pesée sera allégée car il aura trahi la Mission divine qui est sa raison d’être ici-bas. Il aura failli à Al Amana.

Lorsque Al Amana a été proposée à l’Homme, donc le choix d’avoir une certaine liberté d’obéir ou de ne pas obéir aux décrets divins en ce monde, il crut, comme le lui ont fait croire ses propres penchants et son ignorance, qu’il pouvait assumer cette mission aisément et fidèlement. Et que par conséquent, il pouvait exécuter les ordres de son Seigneur et suivre, sans se départir, le chemin tracé par ALLAH (gàL), et qui devait pourtant le ramener à la demeure première de son père Adam, le Paradis.

Il se devait d’être fidèle à la mission, en exécutant les ordres divins, en vouant son adoration à ALLAH, en accomplissant la Salât (les cinq prières quotidiennes), et les autres obligations prescrites, en glorifiant son Seigneur et en le craignant, en s’assignant la piété et toutes autres œuvres dont ALLAH (gàL) l’a chargé.

http://www.islamjeunesse.com/eclairages/eclair5amana.php

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LE HIDJRAT VERS MADINA

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Lorsque les Qoreish réalisèrent que les musulmans avaient à présent le soutien des gens de Madina, ils furent très furieux. Afin d’anéantir la détermination et le courage des musulmans, ils augmentèrent leurs efforts dans la persécution et le harcèlement des musulmans.

Les compagnons du Saint Prophète (s) se plaignirent à lui du sévère traitement qu’ils recevaient des mains des mécréants. Il leur demanda de lui laisser un peu de temps pour prendre une décision. Après quelques jours, il conseilla à tous les musulmans d’émigrer secrètement vers Madina et d’y attendre son arrivée.

Lorsque l’ordre d’émigrer fut donné, les musulmans quittèrent Makka un par un, prétextant des excuses à leur départ. Comme ils étaient effrayés de la réaction des Qoreish, ils gardèrent leur destination secrète. Par conséquent, la plupart d’entre eux eurent à abandonner leurs biens et leurs fortunes derrière eux. Les Qoreish réalisèrent soudainement que les musulmans quittaient tous Makka.


La Biographie Prophétique E13 - part 1/2 par khalidc

Ils essayèrent de retenir quelques-uns d’entre eux mais à ce moment-là, la majorité avait déjà fui et était en route vers Madina. A Makka, il ne restait que le Saint Prophète (s) et sa famille, Imam Ali (a) et quelques musulmans âgés et malades. Les derniers préparatifs de départ se faisaient aussi pour ces dernières personnes.

Les Qoreish étaient enragés de cette évasion massive. Ils savaient que les musulmans allaient à présent devenir un danger pour eux. A l’Assemblée de Dàr-oun-Nadwa, où toutes les décisions importantes étaient prises, les Qoreish décidèrent que la seule action qui pourrait stopper l’épanouissement de l’Islam serait le meurtre du Saint Prophète (s). Cette idée agréa tout le monde mais le seul problème était la revanche que les Bani Hashim, la famille du Saint Prophète (s), prendraient sur le meurtrier.

Finalement, Abou Jahl suggéra qu’au lieu d’envoyer une seule personne pour assassiner le Saint Prophète (s), ils doivent envoyer un jeune homme de chaque tribu. De cette manière, les Bani Hashim trouveraient impossible de rejeter la responsabilité sur une seule personne.

Ce plan fut approuvé et 40 jeunes hommes furent choisis pour exécuter la lâche action.

La même nuit où les Qoreish planifiaient de tuer le Saint Prophète (s), il fut ordonné au Saint Prophète (s) par Allah de quitter Makka pour Madina. L’Ange Jibraïl (a) informa le Saint Prophète (s) des mauvaises intentions des Qoreish.

Le Saint Prophète (s) dit à Imam Ali (a) ; « Dors dans mon lit ce soir et couvre-toi du drap dont j’ai l’habitude de me couvrir lorsque je dors ». Il prescrit ensuite à Imam Ali (a) de le suivre à Madina après avoir remis les biens que certaines personnes de Makka avaient laissés avec le Saint Prophète (s). Imam Ali (s) avait coutume de dire, des années plus tard, que, malgré le danger mortel, il dormit paisiblement cette nuit.

Comme la nuit approchait, la maison du Saint Prophète (s) fut encerclée par les 40 hommes des Qoreish. Ils décidèrent d’attendre jusqu’au matin avant de remplir leur mission.

Lorsque la moitié de la nuit fut terminée, le Saint Prophète (s) quitta sa maison pour commencer son voyage. Quand il sortit de la maison, il jeta un peu de sable vers les hommes qui attendaient pour le tuer et récita le verset suivant :

« et Nous mettrons une barrière devant eux et une barrière derrière eux; Nous les recouvrirons d'un voile : et voilà qu'ils ne pourront rien voir. » (sourah Yassine 36.9).

Le Saint Prophète (s) continua son chemin sans soulever les soupçons des hommes qui l’attendaient. Au matin, les hommes firent irruption dans sa maison et firent un grand bruit comme si chacun essayait d’être le premier à lui porter un coup.

En entendant ce remue-ménage, Imam Ali (a) leva calmement sa tête de l’oreiller et jeta le drap vert de côté. La vue d’Imam Ali (a) stoppa les prétendus meurtriers dans leur élan.

« Où est Mouhammad ? », demandèrent-ils. Imam Ali (a) répondit : « Me l’aviez-vous confié afin que je puisse vous le rendre ? De toute manière, il n’est pas dans la maison en ce moment ».

Les Qoreish furent frustrés de leur échec et laissèrent Imam Ali (a) sain et sauf car il n’avaient aucune haine contre lui. Ils quittèrent la maison, regrettant leur décision d’avoir attendu jusqu’au matin.

Pendant ce temps, le Saint Prophète (s) subissait d’autres aventures sur son chemin vers Madina, sachant qu’il était sauvé des ennemis car il avait eu la protection d’Allah.

Dans le Saint Coran Allah dit : « (Et rappelle-toi) le moment où les mécréants complotaient contre toi pour t'emprisonner ou t'assassiner ou te bannir. Ils complotèrent, mais Allah a fait échouer leur complot, et Allah est le meilleur en stratagèmes » (Coran 8 :30)

Alors que Imam Ali (a) a prit la place du Saint Prophète (s) sur son lit, celui-ci (s) entreprit son voyage en quittant Makka. Au moment de quitter la ville, il rencontra Abou Bakr sur sa route et l’emmèna avec lui. Le Saint Prophète (s) savait que les Qoreish ne perdraient pas de temps à le poursuivre dès qu’ils apprendraint son départ, alors il se réfugia dans la grotte « Çaur » qui se trouve au sud de Makka sur la route de Madina.

Le sacrifice d’Imam Ali (a) qui a accepté de prendre la place du Prophète (s) la nuit de l’Hégire a tellement plu à Allah (swt) qu’Il révéla le verset suivant :

« Et il y a parmi les gens celui qui se sacrifie pour la recherche de l'agrément d'Allah. Et Allah est Compatissant envers Ses serviteurs » - Sourate Baqara 2 :207

 

Quand les Qoreish ont appris que Le Saint Prophète (s) avait quitté Makka, ils ont envoyé des hommes pour bloquer toutes les routes menant vers Madina. Ils ont également payé les services des spécialistes qui étaient capables de retrouver les voyageurs grâce aux empreintes des pieds sur la terre. Ils ont aussi annoncé que quiconque indiquerait la cachette du Saint Prophète (s) serait récompensé de 100 chameaux.

Un des meilleurs dépisteurs des Qoreish, nommé Abou Karz, a conduit les poursuivants jusqu’à la grotte « Çaur ». Cependant, quand les hommes sont arrivés à l’entrée de la grotte, ils ont trouvé qu’elle était  barrée par une toile d’araignée et que des pigeons sauvages y avaient placé un nid plein d’œufs.

Les hommes ont conclu que s’il y avait quelqu’un dans la grotte, l’araignée et les pigeons n’y éliraient pas domicile, et que si quelqu’un y serait passé, il aurait endommagé la toile d’araignée. Ils ont alors abandonné cette piste sans y entrer. C’est donc par miracle qu’Allah a sauvé Son bien aimé Prophète (s).

Le Saint Prophète (s) est resté dans la grotte durant trois jours et trois nuits. Lors d’une de ces nuits, Imam Ali (a) est venu le visiter. Le Saint Prophète (s) lui dit de préparer des chameaux pour lui (s) et Abou Bakr.

Il lui a aussi dit d’annoncer le jour suivant à Makka que si quelqu’un avait confié ou emprunté des choses au Saint Prophète (s), il devrait regler ses comptes avec Imam Ali (a).

Il a ensuite donné des instructions à Imam Ali (a) de s’occuper des Fawàtim (Les trois Fatimà : Fatimà Az-Zahra (a), Fatima binti Assad et Fatima binti Zoubayr), ainsi que d’autres membres de Bani Hashim qui souhaitaient quitter Makka. Imam Ali (a) devait les escorter personnellement vers Madina.

Le quatrième jour, Imam Ali (a) a envoyé trois chameaux vers la grotte accompagnés d’un guide de confiance nommé ‘Ourayqit. Le Saint Prophète (s) et Abou Bakr ont ensuite voyagé vers Madina avec le guide, longeant des côtes pour éviter les cavaliers Qoreish.

Depuis cette nuit, les musulmans comptent le début de l’ère islamique ou le calendrier de l’Hégire. C’est cette migration qui marque le commencement de la centralisation des Musulmans à Madina et l’établissement du premier Etat islamique.

Le voyage vers Madina était de 400 kilomètres et ils ont souvent voyagé de nuit et se sont reposés le jour. Malgré leurs précautions, ils ont été vus par un homme qui a immédiatement rapporté aux Qoreish à Madina.

Dans le but de réclamer la récompense pour lui tout seul, un homme nommé Saraqah a convaincu les Qoreish que l’homme avait vu d’autres personnes et que ce serait une perte de temps que de les poursuivre. Il vint ensuite chez lui, pris des armes et enfourcha un cheval de course pour se diriger vers l’endroit où Le Saint Prophète (s) et ses compagnons ont été signalés.

Saraqah était un homme fort et son approche a rendu Abou Bakr très soucieux. Cependant le Saint Prophète (s) lui dit la même chose que quand ils étaient sur le point d’être découverts dans la grotte « çaur » :

« Si vous ne lui portez pas secours... Allah l'a déjà secouru, lorsque ceux qui avaient mécru l'avaient banni, deuxième de deux. Quand ils étaient dans la grotte et qu'il disait à son compagnon : “Ne t'afflige pas, car Allah est avec nous.” Allah fit alors descendre sur lui Sa sérénité “Sa sakina” et le soutint de soldats (Anges) que vous ne voyiez pas, et Il abaissa ainsi la parole des mécréants, tandis que la parole d'Allah eut le dessus. Et Allah est Puissant et Sage . » La sourate At-Tawba 9 :40

Entre temps, Le Saint Prophète (s) invoqua Allah pour la protection contre la mauvaise intention de Saqarah. Soudain, l’homme fut jeté violemment de son cheval. Il a tout de suite réalisé que ce n’était pas un accident, mais un avertissement contre sa mauvaise intention.

Il s’est par conséquent tourné vers Le Saint Prophète (s), lui demanda pardon et lui offrit son aide de quelque manière que ce soit. Le Saint Prophète (s) lui dit de retourner à Makka et d’arrêter les gens de le poursuivre.

Saraqah est donc revenu sur Makka disant à tous ceux qu’il croisait qu’aucune trace du Saint Prophète (s) n’était trouvée.

Le 12 Rabioul Awwal, Le Saint Prophète (s) est arrivé à Qoubà, aux abords de Madina. Il y attendit l’arrivée de son cousin Ali (a)

Le village de Qouba était le centre de la tribu de Bani Awf. Le Saint Prophète (s) s’est arrêté à cet endroit et est resté chez le chef du tribu. A Qouba, un grand nombre de musulmans attendait de l’escorter vers Madina, qui n’était pas très loin.

Le Saint Prophète (s) y est resté quelques jours car il attendait l’arrivée d’Imam Ali (a). Pendant ce temps, il a instauré la fondation d’une mosquée pour les Bani Awf. Ce fut la première mosquée de l’Islam.

Entre temps à Makka, Imam Ali (a) a déclaré aux gens que ceux qui avaient confié leurs biens au Saint Prophète (s) pouvaient venir les récupérer. Il est resté à Madina trois jours jusqu’à ce que tout soit remis correctement à leurs propriétaires appropriés. Puis il rassembla les femmes de la famille du Saint Prophète (s) ainsi que d’autres musulmans encore présents à Makka et se prépara à partir. Le groupe quitta pour Madina le soir.

Les espions des Qoreish ont appris la migration de ce dernier groupe de musulmans et les ont poursuivis. Ils ont rattrapé Imam Ali (a) à l’endroit nommé Zajnàan. Les Qoreish ont insisté pour que les musulmans reviennent à Makka et des échanges de mots dures eurent lieu entre les deux groupes.

Les femmes ont commencé à s’énerver de la présence des Qoreish et finalement Imam Ali (a) a estimé qu’il n’avait qu’à défendre les musulmans par la force s’il le fallait. Il se tourna donc vers les Qoreish et dit : « Celui qui souhaite que son corps soit coupé en morceaux et que son sang soit versé, s’avance »

Voyant le regard décidé d’Imam Ali (a), les Qoreish ont changé leur attitude et se sont résignés.

Imam Ali (a) dirigea le groupe vers Qouba, trois jours après l’arrivée du Saint Prophète (s). Ses pieds étaient enflés et saignaient, ce qui remplit de larmes les yeux du Saint Prophète (s).

Un jour après l’arrivée d’Imam Ali (a), Le Saint Prophète (s) partit pour Madina. Aussi bien les Mouhàdjir (les musulmans émigrants de Makka) et les Ansàr (les musulmans de Madina) se sont alignés dans les rues de Madina avec enthousiasme et impatience pour accueillir Le Saint Prophète (s). Quand son chameau s’est arrêté à une place nommé « Çànyatoul Widà » et qu’il a mis pied à terre, il fut salué avec enthousiasme par des gens passionnés et joyeux qui chantaient ensemble les vers ci-dessous :

« La lune s’est levée pour nous de Çànyatoul Widà , nous devons remercier pour cette bénédiction, jusqu’au jour où même une personne qui prie Allah et L’adore, demeure sur la Terre. »

L’arrivée du Saint Prophète (s) à Madina fut l’occasion d’une grande célébration pour les musulmans. Quand son chameau est entré à Madina, les chefs des différentes tribus se sont empressés pour attraper les rênes de l’animal, chacun insistant pour que Le Saint Prophète (s) devienne leur hôte.

Le Saint Prophète (s) pour ne mécontenter personne a dit :  « Laisse le chameau marcher, je m’établirai où il s’assiéra ». Tout le monde observa avec attention où le chameau voudrait s’arrêter.

Le Chameau s’est assis finalement dans un grand terrain qui appartenait à deux orphelins nommés Sahl et Sohayl. Cette terre servait à faire sécher les dates et à l’agriculture. La maison la plus proche était celle de Abou Ayoub Ansari. Sa mère saisit l’opportunité pour amener rapidement les affaires du Saint Prophète (s) chez elle.

La compétition pour inviter Le Saint Prophète (s) à manger commença, mais Le Saint Prophète (s) apprenant que ses affaires étaient chez Abou Ayoub Ansari, a décidé de devenir leur hôte pendant environ sept mois, le temps que sa propre maison soit bâtie près de la mosquée.

Le Saint Prophète (s) a souhaité construire une mosquée sur le terrain où le chameau s’était arrêté. Les orphelins auxquels appartenaient le terrain ont voulu offrir leur terre au Saint Prophète (s), mais celui-ci refusa et a tenu à en payer le prix qui était de dix Dinars d’or.

Après l’achat, le terrain fut nettoyé de ses arbres et une mosquée de 50 mètres de large sur 55 m de long y fut construite en argile boueux. Le toit était en bois de palmier et couvert de branches et feuilles de palmiers. Sur un côté, des appartements furent construits pour Le Saint Prophète (s) et sa famille et sur l’autre, des chambres furent construites pour environ 70 démunis de Madina qui n’avait pas d’habitations. Ces chambres furent appelées « Souffa »

Le travail de construction fut partagé équitablement entre les Mouhàdjir (émigrants de Makka) et les Ansàr (gens de Madina)

Le Saint Prophète (s) lui-même participait aux travaux, bien que Ammar bin Yassir, un compagnon fidèle et converti des premiers temps veillait à ce que Le Saint Prophète (s) soit préservé et se chargeait d’accomplir la part du Saint Prophète (s)

Ammar fut le premier à commencer les travaux de la fondation de la mosquée. Un jour, Le Saint Prophète (s) nettoyant affectueusement son corps de la poussière de terre lui dit : « O, Ammar, tu seras tué par un groupe d’oppresseur alors que tu les inviteras à la vérité. »

Cette prophétie était célèbre, et 38 ans plus tard, Ammar fut tué en combattant aux côtés d’Imam Ali (a) contre Mouàwiyah à la bataille de Siffine. A ce moment, beaucoup d’homme de Mouàwiyah ont compris qu’ils étaient du mauvais côté et l’ont quitté.


La Biographie Prophétique E13 - part 2/2 par khalidc

Bien que la mosquée soit d’une structure simple, elle était la meilleure de toute l’histoire de l’Islam. Elle devint le centre d’activité des musulmans de Madina. Les prières quotidiennes et celle du Vendredi étaient tenues là. De cette mosquée, le Saint Prophète (s) enseignait la religion d’Allah aux gens et des milliers en sont devenus musulmans.

La mosquée fut nommée Masdjidoun Nabawi et s’y trouve encore à Madina de nos jours, bien qu’elle soit beaucoup plus grande.

 

Avant l’émigration du Saint Prophète (s), Madina s’appelait Yaçrib, mais après son arrivée, la ville a pris le nom de Madinatoun Nabi (La ville du Prophète) ou Madina tout court.

Le calendrier musulman de l’hégire a commencé cette année. Il y a par, conséquent,  plus de 1433 ans que l’arrivée du Saint Prophète (s) à Madina a eu lieu.

Qu’Allah nous donne la force et la détermination de rester sur la voie de la religion enseignée par Le Saint Prophète Mouhammad Moustafa (s).

Source;"http://www.albouraq.org/

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Comment l'Islam gérait-il le problème de l'esclavage ?

L'Islam apparut au 7ème siècle de l'ère chrétien alors que l'esclavage était une réalité dans le monde. La religion islamique ne tolère l'esclavage que comme une mesure exceptionnelle, un système de protection des prisonniers de guerre. En effet, après les batailles, trois possibilités s'offraient aux chefs de guerre : tuer tous les prisonniers, les libérer ou en faire des esclaves. L'Islam a rendu la vie sacrée, et trucider les captifs aurait été contraire à l'enseignement islamique. Les libérer sans contrepartie aurait garanti l'impunité pour les ennemis des musulmans — le Prophète avait cependant fait des exceptions, comme il sera vu plus loin. Il ne restait que l'option de l'esclavage, solution logique et en adéquation avec le contexte de l'époque qui destinait les captures de guerre à l'asservissement : la loi islamique interdit aux musulmans de prendre leurs ennemis pour esclaves si ceux-ci n'assujettissent pas les prisonniers musulmans à l'esclavage.

L'Islam a été envoyé comme religion de paix et de miséricorde pour les mondes. Il prohibe l'agression aux croyants, et n'autorise que les guerres défensives et libératrices. Il est venu libérer l'humanité d'une manière générale, la délier des carcans des fausses divinités (les idoles, le bas-monde, les passions, etc.) en particulier, et permettre aux nobles de révéler leur noblesse de caractère. Allâh dit : « La piété ne consiste pas à tourner sa face de l'Orient ou de l'Occident ; la piété, c'est croire en Dieu, au Jugement dernier, aux anges, aux Livres et aux prophètes ; la piété, c'est donner de son bien — quelque attachement qu'on lui porte — aux proches, aux orphelins, aux indigents, aux voyageurs et aux mendiants ; la piété, c'est aussi racheter les captifs, accomplir la salât, s'acquitter de la zakât, demeurer fidèle à ses engagements, se montrer patient dans l'adversité, dans le malheur et face au péril. Telles sont les vertus qui caractérisent les croyants pieux et sincères », s. 2 Al-Baqara (La Génisse), v. 177 ; « Les aumônes sont destinées aux pauvres, aux nécessiteux, à ceux qui sont chargés de recueillir ces dons et de les répartir, à ceux dont les cœurs sont à gagner, au rachat des captifs, aux endettés insolvables, à ceux qui se consacrent à la cause de Dieu et aux voyageurs démunis. C'est là un arrêt de Dieu, et Dieu est Omniscient et Sage », s. 9 At-Tawba (Le Repentir), v. 60.

L'Islam procédait en trois étapes pour parvenir à l'abolition de l'esclavage :

Première étape : le Prophète de l'Islam avait pour mission d'éduquer les croyants et de renforcer leur spiritualité :
· Il affirmait aux maîtres qu'ils étaient eux et leurs esclaves issus d'une origine unique : « Vous êtes issus les uns des autres », « Vous êtes les enfants d'Adam, et Adam a été créé d'argile ».
· Le principe d'égalité était posé entre le maître et l'esclave : « Quiconque tuera son esclave, nous le tuerons. Quiconque rasera son esclave, nous le raserons. Quiconque émasculera son esclave, nous l'émasculerons », (rapporté avec quelques variations dans le Mousnad de l'imâm Ahmad, dans les Sounan des imâms Aboû Dâwoûd, An-Nasâ'î, At-Tirmidhî, Ibnou Mâjah et Ad-Dârimî).
· Le Messager d'Allâh déclarait que le maître n'avait aucun mérite sur son esclave, le seul critère de supériorité était la piété : « Un Arabe n'a strictement aucun mérite sur un non-Arabe, pas plus qu'un non-Arabe n'en a sur un Arabe, ni un Noir sur un Blanc, ni un Blanc sur un Noir, si ce n'est par la piété », (fragment du hadîth rapporté dans le Mousnad de l'imâm Ahmad).
· Le Saint Coran ordonne : « Soyez bons envers vos père et mère, vos proches, les orphelins, les pauvres, le proche voisin, le voisin lointain, le collègue et le voyageur, et les esclaves en votre possession, car Dieu n'aime pas, en vérité, le présomptueux, l'arrogant. », s. 4 An-Nisâ' (Les Femmes), verset 36. Vous pouvez épouser une femme parmi celles de vos esclaves croyantes. Dieu connaît mieux votre foi, car vous êtes les uns des autres. Et épousez-les avec l'autorisation de leur famille et faites-leur don d'une dot convenable », s. 4 An-Nisâ' (Les Femmes), verset 25.

· Le Prophète annonçait : « Vos esclaves sont vos frères. Quiconque dispose de l'un de ses frères doit le nourrir de ce dont il se nourrit lui-même et le vêtir de ce dont il se vêt lui-même. Ne leur demandez pas ce qui dépasse leur capacité. Et si vous le faites, alors aidez-les », (fragment d'un hadîth rapporté par Aboû Dharr , Al-Boukhârî, At-Tirmidhî et Ahmad) ; et pour ménager les sentiments des esclaves, il ajoutait : « Que nul d'entre vous ne dise : Voici mon serviteur ou voici ma servante ! Mais qu'il dise : Mon garçon et ma fille ! » C'est dans cet esprit qu'Aboû Hourayrah interpella un homme sur une monture tandis que son serviteur court à pied derrière lui : « Fais-le monter derrière toi, car il est ton frère et son âme est comme la tienne ! »
· Le Prophète ordonnait aux maîtres de parler aux esclaves de manière à ce qu'ils sentissent l'amour familial et qu'ils oubliassent leur statut d'esclaves. Il dit en substance : « Dieu les a mis en votre possession. Et s'Il le voulait, c'est vous qu'il aurait mis en leur possession ».

Deuxième étape : l'Islam préparait psychologiquement les esclaves à leur future liberté en les aidant à se réapproprier leur humanité et leur dignité, à prendre conscience de leur individualité ; puis il les laissait agir de leur propre chef afin qu'ils réclamassent, le moment opportun, leur libération. Sans ambages, l'Islam aurait pu explicitement interdire l'esclavage, mais cela aurait été ignorer des réalités psychologiques, sociologiques et politiques entourant le concept même de l'esclavage. La liberté ne s'octroie pas, elle se gagne : un simple décret supprimant l'esclavage ne libère pas l'esclave, car lui-même ne s'est pas délié intérieurement de sa servitude. A l'appui de cette affirmation, l'expérience américaine : Abraham Lincoln avait effectivement aboli l'esclavage d'un coup de plume, mais les esclaves libérés extérieurement, parce qu'ils n'avaient jamais été confrontés aux impératifs de la vie active, ils ne pouvaient se débrouiller seuls dans le monde libre. Façonnés par la servitude, les esclaves étaient habitués à courber l'échine, leur sens des responsabilités et leur aptitude à assumer les conséquences de leurs actes sont émoussés à l'extrême : ils ne supportaient pas le poids de leur liberté et revenaient supplier leurs anciens maîtres de les reprendre comme esclaves.
· L'Islam exigea en premier lieu le bon traitement des esclaves : cela suffit à rétablir leur équilibre psychologique déviant, à leur rendre leur estime d'eux-mêmes. Il faut rappeler que ceux qui combattaient les musulmans étaient souvent des esclaves des Romains, des hommes qui n'avaient jamais goûté à la liberté : cette étape était donc une nécessité.

· Toujours dans l'esprit de rendre l'humanité aux esclaves, le Messager scellait des liens fraternels entre certains esclaves et certains notables arabes : son esclave affranchi Zayd et son oncle Hamzah ; l'affranchi Bilâl Ibnou Rabâh et le notable Khâlid Ibnou Rouwayh Al-Khath'amî ; Khârijah Ibnou Zayd et Aboû Bakr (que Dieu les agrée tous). Cette fraternisation constituait un véritable lien aussi puissant que celui du sang.
· Le Prophète maria sa cousine Zaynab Bintou Jahsh à son affranchi Zayd , élevant celui-ci au rang des notables qouraïchites. Puis il le promut à la direction d'une armée dont les soldats n'étaient autres que des notables arabes parmi les Mouhâjirîn et les Ansâr. Lorsque Zayd trouva la mort au champ de bataille, le Messager d'Allâh désigna son fils, Oussâmah Ibnou Zayd, à la tête de l'armée qui comptait dans ses rangs Aboû Bakr As-Siddîq et 'Omar Ibnou Al-Khattâb , les deux futurs illustres successeurs du Prophète. Non seulement le Prophète donnait aux esclaves un statut d'égalité humaine, mais en plus, il leur permettait de diriger et de gouverner des hommes libres. Il déclarait : « Obéissez aux ordres même si vous êtes gouvernés par un esclave noir abyssin, dont la tête ressemble à un raisin sec, du moment qu'il vous dirige selon le Livre de Dieu — Exalté soit-Il », (rapporté par Al-Boukhârî, Ahmad et Ibnou Mâjah).
· Le Prophète ordonnait aux croyants de donner de l'instruction aux esclaves. Par l'étude de l'histoire de l'Islam, on s'aperçoit qu'un grand nombre de savants — comme Nâfi' , l'un des narrateurs de hadîths les plus fiables et les plus connus —, et même des gouverneurs musulmans étaient d'anciens esclaves. Ce qui montre bien le degré d'érudition qu'ils avaient avant même d'avoir retrouvé la liberté.
· 'Omar Ibnou Al-Khattâb était un bel exemple du respect des esclaves et des affranchis. Bilâl Ibnou Rabâh s'opposa un jour à lui avec virulence sur le mode de répartition du butin. Alors qu'en tant que calife, 'Omar aurait pu imposer sa volonté, il ne s'emporta pas et se contenta d'implorer : « Seigneur, préserve-moi de Bilâl et de ses partisans ! » Une fois, un copte remporta une course de cheval l'opposant au fils du gouverneur d'Egypte. Le perdant, dépité, frappa le vainqueur avec son fouet. Le copte porte son cas devant 'Omar Ibnou Al-Khattâb lors du pèlerinage annuel des musulmans. Devant toute la foule, 'Omar tendit son fouet au plaignant et lui dit : « Frappe celui qui t'a frappé ! », puis il réprimanda le gouverneur d'Egypte en lui disant : « Pourquoi réduisez-vous à l'esclavage les hommes qui par naissance sont nés libres ? »

Troisième étape : l'Islam libéra effectivement les esclaves à la faveur de diverses occasions.
· Dès la fin de la première bataille livrée par les croyants, celle de Badr, le Messager d'Allâh offrit la liberté aux prisonniers s'ils enseignaient la lecture et l'écriture, ou s'ils rendaient des services similaires aux musulmans.
· Le Prophète incitait les croyants à pratiquer l'affranchissement volontaire et gratuit (« al-'itq »), conformément à l'injonction coranique « Ensuite, c'est soit la libération gratuite, soit la rançon, jusqu'à ce que la guerre dépose ses fardeaux », s. 47, Mouhammad, v.4.

Ce verset prouve que l'asservissement n'était pas une règle universelle ni une nécessité absolue : c'est une simple option à laquelle l'armée musulmane pourra recourir si les circonstances et la conjoncture l'exigent. Le Prophète lui-même est le premier à donner l'exemple, suivi en cela par les Compagnons : Aboû Bakr dépense des sommes colossales pour le rachat des esclaves à leurs maîtres qouraïchites païens, après quoi il les libère.
· Les musulmans sont également invités à faciliter le contrat d'affranchissement (« al-moukâtabah ») : elle consiste à accorder à l'esclave sa liberté lorsqu'il prend l'initiative de la demander, moyennant une somme d'argent convenue entre lui et son maître. L'affranchissement est dans ce cas obligatoire : le maître ne peut ni le refuser ni le reporter, quand la libération ne représente pas un danger pour la sécurité intérieure de la société islamique et dès que la somme d'argent convenue lui a été versée. Dès lors, tout le travail que l'esclave effectuera pour son maître sera rémunéré ; s'il le souhaite, il peut travailler à l'extérieur pour réunir le montant de son rachat. En cas de litige, l'État (c'est-à-dire le juge ou le dirigeant) intervenait pour exécuter de force le contrat d'affranchissement. L'Europe au 14e siècle emprunta le procédé islamique, soit sept siècles après que l'Islam l'eut initié.
· Le Trésor Public était mis à contribution, lorsque le budget le permettait, pour acheter des esclaves aux maîtres et les libérer. Yahyâ Ibnou Sa'îd racontait: « 'Omar Ibnou 'Abd Al-'Azîz m'a envoyé en Tunisie en tant que responsable du Trésor Public. Après avoir collecté les impôts, j'ai fait quérir des pauvres auxquels seraient redistribuées les sommes perçues. Mais nous n'avons trouvé aucun pauvre, ni personne pour récupérer tout cet argent. 'Omar Ibnou 'Abd Al-'Azîz avait enrichi les gens. J'ai alors employé ces sommes à l'achat d'esclaves que j'ai affranchis ».

· Le Coran décrète : « Quiconque tue par erreur un croyant, qu'il affranchisse alors un esclave croyant et remette à sa famille le prix du sang », s.4, An-Nisâ' (Les Femmes), verset 92.
De ce verset on peut penser qu'au regard de l'Islam, l'esclavage est une mort, et libérer un esclave c'est redonner la vie à une âme.
· Le Prophète encourageait l'affranchissement des esclaves pour expier n'importe quelle faute qu'un homme commet : l'humain étant pécheur par nature, les péchés ne sont pas prêts de disparaître et le nombre des esclaves libérés de croître.
· Le fait de gifler l'esclave, sans qu'il y eût motif de correction — correction dont la gravité ne dépassait pas celle que le maître donnai à son enfant —, justifiait son affranchissement !

Le cas des femmes esclaves :

A toute époque, les femmes prisonnières de guerre et leur progéniture était les victimes les plus malmenées : considérées comme des trophées, elles étaient bafouées dans leur intimité ; défouloirs et objet de plaisir, elles passaient de mains en mains selon les caprices des vainqueurs. Les enfants nés des relations contraintes et violentes vont vivre une vie exécrable d'esclavage. Ne recevant aucun soutien financier de leur possesseur, les esclaves plongeaient dans la fange du vice.

A cette déplorable situation, l'Islam a apporté des mesures salutaires et lumineuses qui honoraient la femme esclave et sa descendance :
· L'Islam décréta que la femme n'est plus un butin auquel tout un chacun pouvait prétendre : elle était la propriété d'un maître unique, seul autorisé à avoir des rapports charnels avec elles ; elle n'était plus, par conséquent, réduite à la prostitution — sort autrefois habituellement réservé aux captives. Allâh dit : « Que ceux, cependant, qui, faute de moyens, ne peuvent pas se marier observent la continence jusqu'à ce Dieu, dans Sa générosité, pourvoie à leur indigence. Etablissez un contrat d'affranchissement en faveur de ceux de vos esclaves qui en expriment le désir, si vous les jugez dignes. Faîtes-les bénéficier d'une part des biens dont Le Seigneur vous a gratifiés. N'obligez pas vos jeunes esclaves, par esprit de lucre, à se prostituer alors qu'elles veulent rester chastes. Si une telle contrainte est exercée sur elles, Dieu leur accordera Son pardon et Sa miséricorde », s. 24 An-Noûr (La Lumière), v. 33.· Le maître devait nourrir son esclave comme il se sustentait, la vêtir, la préserver du vice, et accessoirement satisfaire ses besoins sexuels.
· Quand un enfant conçu avec son maître naissait, l'esclave et son nourrisson recouvraient automatiquement leur liberté. Si elle le souhaitait, elle pouvait devenir l'épouse du maître, quand celui-ci avait moins de quatre femmes.
· L'esclave-femme, tout comme l'esclave-homme, pouvait prétendre au contrat d'affranchissement.

Conclusion :

La libération des esclaves en masse n'a pas connu de précédent avant l'Islam, ni de meilleur exemple après lui jusqu'à l'ère moderne. Ceci pour une simple raison : les croyants avaient affranchi des esclaves uniquement pour l'amour de Dieu, la recherche de Son agrément. Le traitement des esclaves, aux premiers temps de l'Islam, avait atteint un degré d'humanité inégalé, au point que les esclaves affranchis refusaient de quitter leurs anciens maîtres, alors qu'ils en étaient parfaitement capables après s'être libérés financièrement et s'être habitués à s'autogérer : les liens familiaux et fraternels tissés entre les maîtres et les esclaves n'étaient pas étrangers à ce choix. La loi islamique confère et garantie à l'humain entravé sa dignité humaine que nul ne peut ni en parole ni en acte remettre en cause. Par toutes les mesures susvisées, l'Islam encourageait les esclaves à solliciter leur liberté et leur fournissait les moyens d'y parvenir. Il évitait ainsi de rester sur de simples bonnes intentions qui conduisaient inévitablement à l'aggravation de la situation jusqu'à l'éclatement des révolutions socio-économiques sanglantes. La liberté des hommes est la finalité de l'Islam, et pour y parvenir, la religion « (...) faisait appel aux sentiments d'amour et d'affection entre les différentes composantes de la société, avant qu'elles ne s'entretuent pour ces droits, comme cela a eu lieu en Europe, où les exécrables tueries ont tari les sentiments et transmis des haines héréditaires. Ainsi, tout le bien ayant pu être récolté par l'humanité s'en est trouvé corrompu pendant son parcours », dixit Mouhammad Qoutb dans Shoubouhât hawl Al-Islâm (Controverses sur l'Islam).

http://www.al-wassat.com/index.php?option=com_content&view=article&id=138:la-reponse-de-lislam-au-probleme-de-lesclavage&catid=21:societe&Itemid=20

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