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Histoire de L'Islam

L'Islam et les musulmans
La première chose qu'il convient de définir est le terme Islam. Nous pouvons affirmer que ce mot Islam n'est pas apparu après l'arrivée d'un homme ou l'accomplissement d'un phénomène. L'Islam est la véritable religion d'Allah (traduction en arabe du mot Dieu). En effet, c'est Dieu qui a choisit l'Islam, comme le montre le verset suivant :

Sourate 5, Verset 3
... Aujourd'hui, J'ai parachevé pour vous votre religion, et accompli sur vous Mon bienfait. J'ai agréé l'Islam comme religion pour vous... Sourate 5, Verset 3

Derniers billets publiés

LE HIDJRAT VERS MADINA

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Lorsque les Qoreish réalisèrent que les musulmans avaient à présent le soutien des gens de Madina, ils furent très furieux. Afin d’anéantir la détermination et le courage des musulmans, ils augmentèrent leurs efforts dans la persécution et le harcèlement des musulmans.

Les compagnons du Saint Prophète (s) se plaignirent à lui du sévère traitement qu’ils recevaient des mains des mécréants. Il leur demanda de lui laisser un peu de temps pour prendre une décision. Après quelques jours, il conseilla à tous les musulmans d’émigrer secrètement vers Madina et d’y attendre son arrivée.

Lorsque l’ordre d’émigrer fut donné, les musulmans quittèrent Makka un par un, prétextant des excuses à leur départ. Comme ils étaient effrayés de la réaction des Qoreish, ils gardèrent leur destination secrète. Par conséquent, la plupart d’entre eux eurent à abandonner leurs biens et leurs fortunes derrière eux. Les Qoreish réalisèrent soudainement que les musulmans quittaient tous Makka.


La Biographie Prophétique E13 - part 1/2 par khalidc

Ils essayèrent de retenir quelques-uns d’entre eux mais à ce moment-là, la majorité avait déjà fui et était en route vers Madina. A Makka, il ne restait que le Saint Prophète (s) et sa famille, Imam Ali (a) et quelques musulmans âgés et malades. Les derniers préparatifs de départ se faisaient aussi pour ces dernières personnes.

Les Qoreish étaient enragés de cette évasion massive. Ils savaient que les musulmans allaient à présent devenir un danger pour eux. A l’Assemblée de Dàr-oun-Nadwa, où toutes les décisions importantes étaient prises, les Qoreish décidèrent que la seule action qui pourrait stopper l’épanouissement de l’Islam serait le meurtre du Saint Prophète (s). Cette idée agréa tout le monde mais le seul problème était la revanche que les Bani Hashim, la famille du Saint Prophète (s), prendraient sur le meurtrier.

Finalement, Abou Jahl suggéra qu’au lieu d’envoyer une seule personne pour assassiner le Saint Prophète (s), ils doivent envoyer un jeune homme de chaque tribu. De cette manière, les Bani Hashim trouveraient impossible de rejeter la responsabilité sur une seule personne.

Ce plan fut approuvé et 40 jeunes hommes furent choisis pour exécuter la lâche action.

La même nuit où les Qoreish planifiaient de tuer le Saint Prophète (s), il fut ordonné au Saint Prophète (s) par Allah de quitter Makka pour Madina. L’Ange Jibraïl (a) informa le Saint Prophète (s) des mauvaises intentions des Qoreish.

Le Saint Prophète (s) dit à Imam Ali (a) ; « Dors dans mon lit ce soir et couvre-toi du drap dont j’ai l’habitude de me couvrir lorsque je dors ». Il prescrit ensuite à Imam Ali (a) de le suivre à Madina après avoir remis les biens que certaines personnes de Makka avaient laissés avec le Saint Prophète (s). Imam Ali (s) avait coutume de dire, des années plus tard, que, malgré le danger mortel, il dormit paisiblement cette nuit.

Comme la nuit approchait, la maison du Saint Prophète (s) fut encerclée par les 40 hommes des Qoreish. Ils décidèrent d’attendre jusqu’au matin avant de remplir leur mission.

Lorsque la moitié de la nuit fut terminée, le Saint Prophète (s) quitta sa maison pour commencer son voyage. Quand il sortit de la maison, il jeta un peu de sable vers les hommes qui attendaient pour le tuer et récita le verset suivant :

« et Nous mettrons une barrière devant eux et une barrière derrière eux; Nous les recouvrirons d'un voile : et voilà qu'ils ne pourront rien voir. » (sourah Yassine 36.9).

Le Saint Prophète (s) continua son chemin sans soulever les soupçons des hommes qui l’attendaient. Au matin, les hommes firent irruption dans sa maison et firent un grand bruit comme si chacun essayait d’être le premier à lui porter un coup.

En entendant ce remue-ménage, Imam Ali (a) leva calmement sa tête de l’oreiller et jeta le drap vert de côté. La vue d’Imam Ali (a) stoppa les prétendus meurtriers dans leur élan.

« Où est Mouhammad ? », demandèrent-ils. Imam Ali (a) répondit : « Me l’aviez-vous confié afin que je puisse vous le rendre ? De toute manière, il n’est pas dans la maison en ce moment ».

Les Qoreish furent frustrés de leur échec et laissèrent Imam Ali (a) sain et sauf car il n’avaient aucune haine contre lui. Ils quittèrent la maison, regrettant leur décision d’avoir attendu jusqu’au matin.

Pendant ce temps, le Saint Prophète (s) subissait d’autres aventures sur son chemin vers Madina, sachant qu’il était sauvé des ennemis car il avait eu la protection d’Allah.

Dans le Saint Coran Allah dit : « (Et rappelle-toi) le moment où les mécréants complotaient contre toi pour t'emprisonner ou t'assassiner ou te bannir. Ils complotèrent, mais Allah a fait échouer leur complot, et Allah est le meilleur en stratagèmes » (Coran 8 :30)

Alors que Imam Ali (a) a prit la place du Saint Prophète (s) sur son lit, celui-ci (s) entreprit son voyage en quittant Makka. Au moment de quitter la ville, il rencontra Abou Bakr sur sa route et l’emmèna avec lui. Le Saint Prophète (s) savait que les Qoreish ne perdraient pas de temps à le poursuivre dès qu’ils apprendraint son départ, alors il se réfugia dans la grotte « Çaur » qui se trouve au sud de Makka sur la route de Madina.

Le sacrifice d’Imam Ali (a) qui a accepté de prendre la place du Prophète (s) la nuit de l’Hégire a tellement plu à Allah (swt) qu’Il révéla le verset suivant :

« Et il y a parmi les gens celui qui se sacrifie pour la recherche de l'agrément d'Allah. Et Allah est Compatissant envers Ses serviteurs » - Sourate Baqara 2 :207

 

Quand les Qoreish ont appris que Le Saint Prophète (s) avait quitté Makka, ils ont envoyé des hommes pour bloquer toutes les routes menant vers Madina. Ils ont également payé les services des spécialistes qui étaient capables de retrouver les voyageurs grâce aux empreintes des pieds sur la terre. Ils ont aussi annoncé que quiconque indiquerait la cachette du Saint Prophète (s) serait récompensé de 100 chameaux.

Un des meilleurs dépisteurs des Qoreish, nommé Abou Karz, a conduit les poursuivants jusqu’à la grotte « Çaur ». Cependant, quand les hommes sont arrivés à l’entrée de la grotte, ils ont trouvé qu’elle était  barrée par une toile d’araignée et que des pigeons sauvages y avaient placé un nid plein d’œufs.

Les hommes ont conclu que s’il y avait quelqu’un dans la grotte, l’araignée et les pigeons n’y éliraient pas domicile, et que si quelqu’un y serait passé, il aurait endommagé la toile d’araignée. Ils ont alors abandonné cette piste sans y entrer. C’est donc par miracle qu’Allah a sauvé Son bien aimé Prophète (s).

Le Saint Prophète (s) est resté dans la grotte durant trois jours et trois nuits. Lors d’une de ces nuits, Imam Ali (a) est venu le visiter. Le Saint Prophète (s) lui dit de préparer des chameaux pour lui (s) et Abou Bakr.

Il lui a aussi dit d’annoncer le jour suivant à Makka que si quelqu’un avait confié ou emprunté des choses au Saint Prophète (s), il devrait regler ses comptes avec Imam Ali (a).

Il a ensuite donné des instructions à Imam Ali (a) de s’occuper des Fawàtim (Les trois Fatimà : Fatimà Az-Zahra (a), Fatima binti Assad et Fatima binti Zoubayr), ainsi que d’autres membres de Bani Hashim qui souhaitaient quitter Makka. Imam Ali (a) devait les escorter personnellement vers Madina.

Le quatrième jour, Imam Ali (a) a envoyé trois chameaux vers la grotte accompagnés d’un guide de confiance nommé ‘Ourayqit. Le Saint Prophète (s) et Abou Bakr ont ensuite voyagé vers Madina avec le guide, longeant des côtes pour éviter les cavaliers Qoreish.

Depuis cette nuit, les musulmans comptent le début de l’ère islamique ou le calendrier de l’Hégire. C’est cette migration qui marque le commencement de la centralisation des Musulmans à Madina et l’établissement du premier Etat islamique.

Le voyage vers Madina était de 400 kilomètres et ils ont souvent voyagé de nuit et se sont reposés le jour. Malgré leurs précautions, ils ont été vus par un homme qui a immédiatement rapporté aux Qoreish à Madina.

Dans le but de réclamer la récompense pour lui tout seul, un homme nommé Saraqah a convaincu les Qoreish que l’homme avait vu d’autres personnes et que ce serait une perte de temps que de les poursuivre. Il vint ensuite chez lui, pris des armes et enfourcha un cheval de course pour se diriger vers l’endroit où Le Saint Prophète (s) et ses compagnons ont été signalés.

Saraqah était un homme fort et son approche a rendu Abou Bakr très soucieux. Cependant le Saint Prophète (s) lui dit la même chose que quand ils étaient sur le point d’être découverts dans la grotte « çaur » :

« Si vous ne lui portez pas secours... Allah l'a déjà secouru, lorsque ceux qui avaient mécru l'avaient banni, deuxième de deux. Quand ils étaient dans la grotte et qu'il disait à son compagnon : “Ne t'afflige pas, car Allah est avec nous.” Allah fit alors descendre sur lui Sa sérénité “Sa sakina” et le soutint de soldats (Anges) que vous ne voyiez pas, et Il abaissa ainsi la parole des mécréants, tandis que la parole d'Allah eut le dessus. Et Allah est Puissant et Sage . » La sourate At-Tawba 9 :40

Entre temps, Le Saint Prophète (s) invoqua Allah pour la protection contre la mauvaise intention de Saqarah. Soudain, l’homme fut jeté violemment de son cheval. Il a tout de suite réalisé que ce n’était pas un accident, mais un avertissement contre sa mauvaise intention.

Il s’est par conséquent tourné vers Le Saint Prophète (s), lui demanda pardon et lui offrit son aide de quelque manière que ce soit. Le Saint Prophète (s) lui dit de retourner à Makka et d’arrêter les gens de le poursuivre.

Saraqah est donc revenu sur Makka disant à tous ceux qu’il croisait qu’aucune trace du Saint Prophète (s) n’était trouvée.

Le 12 Rabioul Awwal, Le Saint Prophète (s) est arrivé à Qoubà, aux abords de Madina. Il y attendit l’arrivée de son cousin Ali (a)

Le village de Qouba était le centre de la tribu de Bani Awf. Le Saint Prophète (s) s’est arrêté à cet endroit et est resté chez le chef du tribu. A Qouba, un grand nombre de musulmans attendait de l’escorter vers Madina, qui n’était pas très loin.

Le Saint Prophète (s) y est resté quelques jours car il attendait l’arrivée d’Imam Ali (a). Pendant ce temps, il a instauré la fondation d’une mosquée pour les Bani Awf. Ce fut la première mosquée de l’Islam.

Entre temps à Makka, Imam Ali (a) a déclaré aux gens que ceux qui avaient confié leurs biens au Saint Prophète (s) pouvaient venir les récupérer. Il est resté à Madina trois jours jusqu’à ce que tout soit remis correctement à leurs propriétaires appropriés. Puis il rassembla les femmes de la famille du Saint Prophète (s) ainsi que d’autres musulmans encore présents à Makka et se prépara à partir. Le groupe quitta pour Madina le soir.

Les espions des Qoreish ont appris la migration de ce dernier groupe de musulmans et les ont poursuivis. Ils ont rattrapé Imam Ali (a) à l’endroit nommé Zajnàan. Les Qoreish ont insisté pour que les musulmans reviennent à Makka et des échanges de mots dures eurent lieu entre les deux groupes.

Les femmes ont commencé à s’énerver de la présence des Qoreish et finalement Imam Ali (a) a estimé qu’il n’avait qu’à défendre les musulmans par la force s’il le fallait. Il se tourna donc vers les Qoreish et dit : « Celui qui souhaite que son corps soit coupé en morceaux et que son sang soit versé, s’avance »

Voyant le regard décidé d’Imam Ali (a), les Qoreish ont changé leur attitude et se sont résignés.

Imam Ali (a) dirigea le groupe vers Qouba, trois jours après l’arrivée du Saint Prophète (s). Ses pieds étaient enflés et saignaient, ce qui remplit de larmes les yeux du Saint Prophète (s).

Un jour après l’arrivée d’Imam Ali (a), Le Saint Prophète (s) partit pour Madina. Aussi bien les Mouhàdjir (les musulmans émigrants de Makka) et les Ansàr (les musulmans de Madina) se sont alignés dans les rues de Madina avec enthousiasme et impatience pour accueillir Le Saint Prophète (s). Quand son chameau s’est arrêté à une place nommé « Çànyatoul Widà » et qu’il a mis pied à terre, il fut salué avec enthousiasme par des gens passionnés et joyeux qui chantaient ensemble les vers ci-dessous :

« La lune s’est levée pour nous de Çànyatoul Widà , nous devons remercier pour cette bénédiction, jusqu’au jour où même une personne qui prie Allah et L’adore, demeure sur la Terre. »

L’arrivée du Saint Prophète (s) à Madina fut l’occasion d’une grande célébration pour les musulmans. Quand son chameau est entré à Madina, les chefs des différentes tribus se sont empressés pour attraper les rênes de l’animal, chacun insistant pour que Le Saint Prophète (s) devienne leur hôte.

Le Saint Prophète (s) pour ne mécontenter personne a dit :  « Laisse le chameau marcher, je m’établirai où il s’assiéra ». Tout le monde observa avec attention où le chameau voudrait s’arrêter.

Le Chameau s’est assis finalement dans un grand terrain qui appartenait à deux orphelins nommés Sahl et Sohayl. Cette terre servait à faire sécher les dates et à l’agriculture. La maison la plus proche était celle de Abou Ayoub Ansari. Sa mère saisit l’opportunité pour amener rapidement les affaires du Saint Prophète (s) chez elle.

La compétition pour inviter Le Saint Prophète (s) à manger commença, mais Le Saint Prophète (s) apprenant que ses affaires étaient chez Abou Ayoub Ansari, a décidé de devenir leur hôte pendant environ sept mois, le temps que sa propre maison soit bâtie près de la mosquée.

Le Saint Prophète (s) a souhaité construire une mosquée sur le terrain où le chameau s’était arrêté. Les orphelins auxquels appartenaient le terrain ont voulu offrir leur terre au Saint Prophète (s), mais celui-ci refusa et a tenu à en payer le prix qui était de dix Dinars d’or.

Après l’achat, le terrain fut nettoyé de ses arbres et une mosquée de 50 mètres de large sur 55 m de long y fut construite en argile boueux. Le toit était en bois de palmier et couvert de branches et feuilles de palmiers. Sur un côté, des appartements furent construits pour Le Saint Prophète (s) et sa famille et sur l’autre, des chambres furent construites pour environ 70 démunis de Madina qui n’avait pas d’habitations. Ces chambres furent appelées « Souffa »

Le travail de construction fut partagé équitablement entre les Mouhàdjir (émigrants de Makka) et les Ansàr (gens de Madina)

Le Saint Prophète (s) lui-même participait aux travaux, bien que Ammar bin Yassir, un compagnon fidèle et converti des premiers temps veillait à ce que Le Saint Prophète (s) soit préservé et se chargeait d’accomplir la part du Saint Prophète (s)

Ammar fut le premier à commencer les travaux de la fondation de la mosquée. Un jour, Le Saint Prophète (s) nettoyant affectueusement son corps de la poussière de terre lui dit : « O, Ammar, tu seras tué par un groupe d’oppresseur alors que tu les inviteras à la vérité. »

Cette prophétie était célèbre, et 38 ans plus tard, Ammar fut tué en combattant aux côtés d’Imam Ali (a) contre Mouàwiyah à la bataille de Siffine. A ce moment, beaucoup d’homme de Mouàwiyah ont compris qu’ils étaient du mauvais côté et l’ont quitté.


La Biographie Prophétique E13 - part 2/2 par khalidc

Bien que la mosquée soit d’une structure simple, elle était la meilleure de toute l’histoire de l’Islam. Elle devint le centre d’activité des musulmans de Madina. Les prières quotidiennes et celle du Vendredi étaient tenues là. De cette mosquée, le Saint Prophète (s) enseignait la religion d’Allah aux gens et des milliers en sont devenus musulmans.

La mosquée fut nommée Masdjidoun Nabawi et s’y trouve encore à Madina de nos jours, bien qu’elle soit beaucoup plus grande.

 

Avant l’émigration du Saint Prophète (s), Madina s’appelait Yaçrib, mais après son arrivée, la ville a pris le nom de Madinatoun Nabi (La ville du Prophète) ou Madina tout court.

Le calendrier musulman de l’hégire a commencé cette année. Il y a par, conséquent,  plus de 1433 ans que l’arrivée du Saint Prophète (s) à Madina a eu lieu.

Qu’Allah nous donne la force et la détermination de rester sur la voie de la religion enseignée par Le Saint Prophète Mouhammad Moustafa (s).

Source;"http://www.albouraq.org/

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LE CHANGEMENT DE KIBLAH

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         Lorsque Allah ordonna pour la première fois au Saint Prophète (s) et aux Musulmans de prier quotidiennement, Il demanda à ce qu’ils le fassent en se tournant face au Baytoul Moukaddass (Jerusalem). Cette pratique fut conduite à la Mecque et perdura à Médine jusqu’au 17ème mois après l’Hégire.

 

         A Médine, les Juifs aussi priaient face au Baytoul Moukaddass. Ils n’appréciaient pas le fait que les Musulmans aient le même Kiblah qu’eux, et utilisaient cet aspect pour discréditer l’Islam et le Saint Prophète (s).  Ils disaient aux Musulmans: “Mouhammad dit avoir une religion dont les lois surpassent toutes les lois précédentes, mais il n’a pas un Kiblah à part, et prie face au Kiblah des Juifs.”

 

         Après avoir eu écho de la chose, le Saint Prophète (s) avait l’habitude de sortir dans la nuit et d’observer le ciel attendant une révélation d’Allah sur la question. Le verset suivant naquit à cet instant: 

 

          Certes nous te voyons tourner le visage en tous sens dans le ciel. Nous te faisons donc orienter vers une direction qui te plaît...

                                                                          Sourate al-Baqarah, 2:144

 

         Le fait que le Kiblah fut le même que celui des Juifs était aussi un moyen de tester la foi des gens. La véritable foi des croyants apparaîtrait selon qu’ils acceptent ou refusent de se tourner vers le nouveau Kiblah choisi par Allah. Cela est confirmé dans le Saint  Coran au verset suivant :

 

          Et Nous n'avions établi le Kiblah vers lequel tu te tournais que pour savoir qui suit le Prophète et qui s'en retourne sur ses talons. C'était un changement difficile, mais pas pour ceux qu'Allah guide…

                                                                        Sourate al-Baqarah, 2:143   

 

 

         Un jour, alors que le Saint Prophète (s) et les autres Musulmans priaient ensemble, Allah ordonna à ce qu’on change d’orientation, du Baytoul  Moukaddass vers la Sainte Ka’ba à la Mecque. Alors que le Saint Prophète (s) avait fini ses deux rakà’at de la prière de midi, l’Ange Djibraïl (a) lui fit part de l’ordre d’Allah. 

 

         Il prit la main du Saint Prophète (s) et le tourna vers la Sainte Ka’ba, le Masdjidoul Haraam de la Mecque. Le Saint Prophète (s) changea aussitôt de direction au milieu de son Namaz. Imam Ali (a) fit aussitôt de même. Les autres Musulmans furent perdus et seuls certains suivirent l’exemple d’Imam Ali (a). 

 

         La mosquée où ceci eut lieu est appelée “Masdjidé Zoul Kiblatayn”, c’est-à-dire “La Mosquée aux deux Kiblas”. Cette mosquée existe encore à Médine de nos jours.

 

         Grâce aux instruments modernes et à la science, nous pouvons localiser précisément Médine à une latitude de 24° et une longitude de 39° ; le Kiblah se trouve donc à 45° au sud de Médine.

 

         Le Saint Prophète (s) se tourna vers le nouveau Kiblah sans hésitation. L’ancien et le nouveau Kiblah sont encore visibles de notre temps au Masdjidé Zoul Kiblatayn. C’est un miracle de la part du Saint Prophète (s) qu’il se soit tourné exactement vers la Sainte Ka’ba sans faire usage d’aucun instrument scientifique ni faire de calcul. 

 

         La Sainte Ka’ba qui sert de Kiblah à tous les Musulmans aujourd’hui a toujours été respectée par les Arabes, et ce, même avant le Saint Prophète (s). Ce Kiblah allait donc servir à attirer plus d’Arabes vers l’Islam.

http://www.albouraq.org/histoire/chgmnt_kibla.htm

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Omar Ibn Al-Khattab:le calife juste

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Le séparateur entre le bien et le mal, la justice et l'injustice.
Entre l'équité et l'iniquité, la légalité et l'illégalité, l'honneur et le déshonneur,
La vertu et le vice, l'honnêteté et la malhonnêteté, entre la dignité et l'indignité

Selon Abou Houreira qu'Allah l'agrée, le Messager d'Allah - Que la Paix et la Bénédiction soient sur lui - a dit :

« Parmi ceux qui vous ont précédés des fils d'Israël, il y eut des hommes qui n'étaient pas des prophètes, mais auxquels Allah a adressé la parole. S'il devait y en avoir dans ma communauté, ce serait Omar ! »

[ Rapporté par Al-Boukhari ]

Sa généalogie

Il est Omar Ibn Al-Khattab Ibn Noufail Ibn Abd Al-Ouzza Ibn iyah Ibn Abd-Allah Ibn Qourt Ibn Rizah Ibn Adi Ibn Kaâb Ibn Louâay- Ibn Ghaâlib Al-Qoreïchi Al-'Adwi.

L'imam An-Nawawi - qu'Allah ait son âme - a rapporté qu'il était né l'an 570-577 après Jésus Christ.
Omar - qu'Allah soit satisfait de lui - a dit pour sa part qu'il était né 4 ans après la grande guerre des mécréants. Donc on peut fixer l'année de sa naissance aux alentours de 581 après Jésus Christ que le salut soit sur lui.

Son père, Al-Khattab, était l'un des chefs les plus redoutés et les plus respectés, bien qu'il ne soit pas un riche notable.

Le prénom de sa mère était Hintima bent Hachim ben Al Moughira des Banou Makhzoum.
Il faisait partie des familles les plus illustres du clan des Banou 'Adi, qui avaient les charges d'arbitrage, de médiation et d'ambassade et cela au cours de la période préislamique.

Sa vie

Etant jeune, Omar faisait paître leur bétail et celui de ses tantes paternelles. Devenu grand, il s'occupa du commerce, déplacements fréquents au Cham (qui englobait la Jordanie, la Palestine, la Syrie et le Liban).

Il n'était pas riche, par contre sa sévère personnalité inspirait crainte et respect. Il fut un grand sportif réputé pour sa souplesse, cavalier émérite. Il participa à de nombreux tournois de lutte dans la foire d'Okaz. Il faisait partie de l'élite de Qoreich, sachant lire et écrire il était ambidextre, ayant une voix résonnante et puissante; Il était très sage et d'une lucidité surprenante.

Omar fut surnommé Abou Hafç "le père du lionceau", donc le lion, Omar a rapporté que c'était le Prophète lui-même, qu'il lui avait donné ce surnom. En effet, l'Envoyé d'Allah l'interpella un jour : «Tu veux tuer l'oncle de ton Prophète (Abou Lahab l'ennemi de l'Islam) ?» Omar lui répondit : " En effet, Ô Messager d'Allah !"
Alors le Prophète lui dit : «Non ! Je ne veux pas que l'on dise que Mohammed tue ses parents !»
C'est à cette occasion que le Messager d'Allah le surnomma "Abou Hafç." Le père du lionceau.

Grâce à son savoir, son intelligence, sa clairvoyance et son ouverture d'esprit, il créa une extraordinaire structure administrative qui marqua la genèse de la civilisation musulmane.

Sa physionomie

Son fils, Abd Allah raconte que son père était grand et fort, avec une peau claire, son visage d'un teint rosé.
Selon Oubayd ben 'Oumir, Omar fut d'une taille supérieure, d'une imposante carrure, chauve. Sa peau était blanche, il portait une moustache dégarnie de couleur rousse.

Anas ibn Malek rapporte que Omar se teignait les cheveux avec soit du henné, soit avec du katam (plante en provenance du Yémen, qui, mélangée à l'eau donne une couleur acajou foncée.)

On rapporte également, qu'il semblait sur un cheval, tant il dépassait les autres par sa taille.
Abou Malek ajoute : "il marchait d'un pas pesant."

La justice de Omar

Anas Ibn Malek rapporta que le Prophète d'Allah a dit:

« De toute ma communauté, c'est Omar qui est le plus ferme pour ce qui est de respecter les ordres d'Allah .» [ Rapporté par -Ibn Sa'd ]

Aîcha la mère des Croyants - qu'Allah soit satisfait d'elle - a raconté que l'Envoyé a dit:

«Par celui qui détient l'âme de Mohammed entre Ses Mains, je vois les diables, qu'ils soient de l'espèce des génies ou de l'espèce humaine, prendre la fuite devant Omar. » [ Rapporté par Termidhi.]

Aba Darr Al-Ghifari dit avoir entendu le Messager d'Allah dire :

« Allah a fait en sorte que la vérité coule facilement sur la langue de Omar. » [ Rapporté par Ibn Madja et Al-Hakim ]

Oubay ben Ka'b a rapporté que le Prophète a dit :

«Le premier homme qu'Allah saluera (le Jour du Jugement Dernier), sera Omar; et il sera le premier à qui Allah tendra la main pour le faire entrer au Paradis.» [ Rapporté par Ibn Madja ]

Selon Oqba ben 'Adr, d'Abou Saïd Al-Khoudri - qu'Allah les agrée - l'Envoyé d'Allah a dit :

«S'il y aurait un prophète après moi, ce sera Omar ben Al-Khattab.» [ Rapporté par Tirmidhi, Al-Hakim et Tabarani ]

Selon Qoudama ben Madoun , le Prophète d'Allah montrant Omar ben Al-Khattab du doigt, dit :

«Celui-ci est la clef de voûte qui vous sauvegardera de la discorde (fitna). Tant qu'il sera vivant parmi vous, il sera comme une porte bien fermée devant toute division !» [ Rapporté par Al-Bazar ]

D'après Al-Fadl ben Abbas (qu'Allah les agrée lui et son père), l'Apôtre d'Allah a dit :

«Omar ben Al-Khattab est avec moi là où j'aime être, et moi je serais avec lui là où il aimerait être. La Vérité, après moi, sera avec Omar ben Al-Khattab, où qu'il soit !» [ Rapporté par Al-Boukhari.]

Omar ben Al-Khattab et le Coran.

Après qu'Abou Bakr eut été convaincu du bien-fondé de la suggestion de Omar ben Al-Khattab de recueillir le Coran, après la mort de 70 Compagnons faisant partie de ceux qui mémorisaient le Coran en entier, au cours de la bataille d'Al-Yamama, menée contre l'imposteur Mousaylama. Il demanda à Zayd ben Thabit le secrétaire du Prophète de s'en charger. Le travail de Zayd consista à rassembler les Sourates et les versets coraniques qui étaient déjà enregistrés du temps du Prophète d'Allah mais écrits d'une façon éparse, sur des parchemins, des omoplates de chameaux, etc., et en faire un recueil complet, dans lequel les Sourates seraient réunies dans leur totalité.

Après la mort d'Abou Bakr son successeur Omar ben Al-Khattab ordonna que l'on regroupe l'ensemble du texte en un et unique volume, afin qu'il soit conservé. Ce Saint manuscrit fut conservée par Hafça bent Omar et mère des Croyants (qu'Allah les agrée).

Omar et le savoir

Houdaïfa a dit: "On aurait dit que la science de tous les hommes était dans la tête de Omar !"

Omar ben Al-Khattab illustrait le Hadih du Prophète dans lequel il a dit: «Qu'Allah bénisse celui qui a connu son époque, mais dont la conduite est restée comme il nous !'avait enseignée (c'est-à-dire : la Rectitude).»

Omar était un homme cultivé. Il savait lire et écrire aimait la poésie et apprenait des poèmes. De même, il connaissait les proverbes et les paroles de sagesse. Un jour, il recommanda à son fils Abd Er-Rahmane : "Mon fils, cherche à connaître tes origines, cela facilitera la reconstitution des liens de ta parenté. Apprends la meilleure poésie, tu amélioreras ton comportement et tes manières."

Omar recommanda de codifier les règles de grammaire. Il ajouta : "La grammaire est la base de la langue."
C'est pourquoi, Omar a dit : "La plus mauvaise des écritures est celle qui est difficile à lire et la meilleure écriture est la lisible. La mauvaise manière de lire, est celle de celui qui lit très vite ! "

Abd-Allah ben Mes'oud a dit: "Omar était le plus savant d'entre nous concernant le Coran. C'est lui qui fut le plus doué pour la compréhension de l'Islam. En cas de divergence sur la façon de lire un verset, on demandait de le lire de la manière dont le lit Omar."

Omar se distinguait entre tous les Compagnons du Prophète. Il éprouvait une passion pour toutes les sciences utiles. Il exigeait des gouverneurs d'avoir une connaissance parfaite de la géographie, surtout des régions qu'ils allaient gouvernaient. Lui-même, il s'y intéressait beaucoup, s'informant sur les us et coutumes des peuples, ainsi, il recommandait aux Musulmans d'apprendre les sciences de leur époque et d'en tirer profit pour leur bien-être. Il a dit entre autres : "Apprenez l'astronomie et la science des étoiles qui vous guideront en mer et sur terre; et, en ce domaine, limitez-vous à cela."

Omar ben Al-Khattab et le califat

"Ô Croyants ! Vous m'avez désigné, et si je ne prétendrais pas être le meilleur parmi vous et le plus qualifié à votre service, ainsi que tout ce qui touche à vos affaires, je n'aurais jamais consenti à prendre la charge. Car il me suffit à endurer le joug d'attendre le Jour du Jugement Dernier ! Comment puis-je vous garantir vos droits ? Comment dois-je les gérer au mieux et les mettre à exécution convenablement ? Quelle politique devrai-je choisir pour vous gouverner ?"

Omar se trouvait dans un état tel, qu'il ne pouvait plus se fier ni à sa force de caractère, ni à sa dextérité. A moins qu'Allah qu'Il soit exalté - ne lui vienne en aide, et ne lui porte assistance !

Omar ne faisait rien sans la consultation (choura) ligne de conduite pour la gestion de l'Etat. Il disait :

"L'avis d'une personne est comme un fil ténu. Deux avis comme deux fil tressés. Si les points de vue sont nombreux, cela donne une résistante corde." Il ajouta : "Une quelconque affaire traitée sans consultation (choura) ne ramène rien de bon."

Il ne décidait rien sans la consultation (choura). Il revenait sur sa décision, lorsque la consultation lui prouvait son erreur. Il fut entouré par les plus éminents Compagnons du Messager d'Allah (qu'Allah les agrée). Ceux dont la compétence et la notoriété scientifique étaient reconnues. Les membres de ce conseil furent : Al-Abas (l'oncle du Prophète), son fils Abd-Allah qui ne le quittait jamais même dans ses déplacements, 'Othman ben 'Affan, Abd Ar-Rahman ben 'Awf Ali ben Abi Talib et d'autres encore.

Omar et l'armée musulmane

Omar était le grand stratège de l'armée musulmane organisant les programmes logistiques de l'armée. Il installa pour cela des casernements dans différentes villes avec vivres et chevaux. Il établit à Koufa une caserne pour la logistique avec, en réserve, quatre mille cinq cents à cinq mille chevaux, sous la responsabilité de Salman ben Rabi'a Al-Bahili.

Il réorganisa l'armée, en la dotant d'un service administratif. Il fixa la solde et pris en charge les familles des combattants pendant leur absences. Il s'intéressa le plus, du moral des combattants, et de leur piété.

Omar ben Al-Khattab fut le premier à organiser l'armée musulmane pour la reconstituer en une armée régulière. Il établit le service des soldats qui tenait les registres des noms des militaires, de leur grade, et de leur affectation. Il planifia la hiérarchie militaire et les différents pouvoirs :

Al-khalifa commandait à ses soldats,Caïd avait les hommes sous ses ordres,Emir Al-kourdouç à la tête de 1 000 hommes,Emir Al-djaïch : le plus haut gradé était à la tête de 10 000 hommes ou plus. Il veillait lui-même à l'entraînement de la cavalerie à l'extérieur de Médine.

Omar mit sur pied le Conseil de guerre et fixa également la discipline militaire.

Il envoya à ses généraux cette "Note de service" :

"Vous ne devez en aucun cas maltraiter les guerriers musulmans car vous risquez d'engendrer par votre conduite le désordre et le découragement. Ne les privez pas de leur droit, car vous les rendrez ingrats. Ne les faites pas camper dans des lieux malsains et marécageux, c'est une négligence qui les perdra physiquement ! " Omar ben Al-Khattab était très strict et très sévère concernant la conduite des Musulmans vis-à-vis des habitants des différentes villes et régions conquises par les Musulmans. Il avait rédigé l'ordre suivant aux diverses troupes musulmanes :

"Si vous descendez dans un lieu et que vous fâites un geste ou que vous énoncez ne serait-ce qu'un mot que le non-Arabe comprend comme étant une promesse de votre part au sujet de quelque chose, vous êtes dans l'obligation de vous en acquitter même si vous objecterez votre ignorance des us et coutumes ou de la langue locale, cela ne vous dispensera pas de cette imputabilité."

Omar et les recommandations

Lorsque Omar désigna Sa'd à la tête de l'expédition contre les Perses (Al-Qadissya) il lui dit: "O Sa d ben Wouhayb ! Ecarte la prétention et l'orgueil de ton coeur, on dit que tu es de la famille des oncles maternels du Messager d'Allah ! En vérité, Allah n'efface pas le mal par le mal. Il efface le mal par le bien ! Allah n'a de lien de parenté avec personne, à l'exception du lien de l'adoration du serviteur vis-à-vis de son Créateur. Pour Allah, les riches et les pauvres, sont égaux. Il est leur Seigneur, et ils sont Ses serviteurs. S'ils se distinguent, c'est par leur abstinence, et ils ne peuvent atteindre ce qui est auprès d'Allah que par leur soumission totale. Alors rappelle-toi bien comment était le Messager d'Allah, depuis le commencement de sa mission jusqu'à ce qu'il rejoigne son Seigneur, et maintiens-toi fermement à lui. Voilà à quoi je t'incite ! Si tu l'omet et t'en écarte, ton action sera illusoire, et tu seras parmi les perdants !"

Omar et les provinces musulmanes

La superficie de l'Etat islamique s'agrandit grâce aux victoires musulmanes par les prises de l'Iraq, du Cham : (Jordanie, Palestine, Syrie, et le Liban) et de l'Egypte, pour des mobiles de planification, et de défense des intérêts des Musulmans le calife Omar ben Al-Khattab découpa les terres conquises en provinces, à la tête de chacune d'elle, il désigna un gouverneur (wali). Une grande partie des gouverneurs furent des Compagnons du Messager Al-Moughira ben Chou'ba, Abou 'Oubayd ben Al-Djarrah, selman Al-Farissi et Abou Moussa Al-Achâari.

La tâche des gouverneurs était de diriger les Offices, de prendre soin à l'application de la Loi d'Allah (cha'ria). De veiller sur intégrité territoriale et de combattre les ennemis de l'Etat musulman. De faire régner l'ordre et la sécurité entre les citoyens avec la coopération d'un juge (cadi) et du directeur du cadastre. Le gouverneur était seul responsable des affaires financières de la province, dont il était garant devant le Calife.

Omar et la Justice

Omar mit un service de surveillance des gouverneurs, concerné autant par leur méthode d'administrer que par les richesses qu'ils se procuraient. II nomma comme vérificateur (wakil) Mohammed ben Maslama. Un homme intègre dont la mission était de rendre compte au Calife de la véracité des plaintes que la population (musulmane où non) déposait contre son gouverneur.

L'exemple de la plainte déposée par un Copte d'Egypte contre le gouverneur 'Amr ben Al-'Aç et son fils. Ce fut lors d'une course de chevaux que le fils de 'Amr ben Al-'Aç perdit contre un Copte. Il flagella ce dernier et l'emprisonna, en justifiant cette iniquité par son rang, c'est-à-dire "fils de deux nobles." Le Copte réussit à s'échapper de sa geôle, se rendit à Médine où il présenta son cas à Omar qui rappela de toute urgence 'Amr ben Al-'Aç et son fils. S'étant attesté de l'exactitude des faits, il donna l'ordre au Copte de se faire justice lui-même en infligeant au "fils des deux nobles" le même châtiment que celui qu'il endura, puis il lui redonna le fouet pour qu'il fasse de même avec le père, ce que le Copte refusa, considérant qu'il avait obtenu satisfaction. C'est à cette occasion que Omar ben Al-Khattab énonça la mémorable allocution :

"Depuis quand vous attribuez-vous le droit de réduire en esclavage des hommes, alors que leur mère les a engendré libres ? "

Il libéra tous les esclaves, et décréta l'abolition de toute forme d'esclavage en Arabie. Il se réunit annuellement avec ses gouverneurs, durant la période du grand Pèlerinage, pour d'une part, un compte rendu par les gouverneurs et d'autre part trancher les litiges, si litige, il y avait. Le rigorisme de Omar en matière de justice était connu de tous.

On rapporta ceci : Le fils de Omar qui était en Egypte, commit un adultère. Le gouverneur 'Amr ben Al-'Aç n'a pas osé rapporté le fait au Calife, ce fut quelqu'un d'autre qui avisa Omar . Le Calife écrivit au gouverneur pour avoir le coeur net, 'Amr confirma le délit. Il convoqua et le gouverneur et son fils à Médine, où il flagella son fils en public conformément à la Loi d'Allah, jusqu'à ce que mort s'en suive. Son fils mourut au quatre-vingtième coup de lanière.

C'est Omar qui sépara le pouvoir exécutif du pouvoir judiciaire. La fonction du juge (cadi) fut totalement indépendante, libre de toute contrainte et d'éventuelles influences des gouverneurs.

Le Messager d'Allah a dit : «Sur trois juges (cadi) deux iront en Enfer et un au Paradis.»

Selon Chi'bi, Omar se mit d'accord avec le propriétaire d'un cheval qu'il voulait acheter. Il l'utilisa sans en avoir acquitter le prix, pour le transport de matériaux. Entre temps le dit cheval, lors de ce transport se blessa le pied. Son propriétaire demanda réparation à Omar. Le Calife demanda à son adversaire de choisir un homme pour trancher ce litige. Le belligérant choisit Chouraih Al-Iraqi . Les deux parties lui posèrent le cas.

Chouraih dit à Omar : "Vous avez pris le cheval en bonne santé, vous devez le rendre en cet même état à son propriétaire." L'exactitude du verdict rendu par Chouraih plut à Omar il le désigna au poste de juge (cadi) à Koufa.

Pour la surveillance des poids et mesures ainsi que la qualité des marchandises, Omar désigna une femme du nom de Ash-Shifa', afin d'inspecter, contrôler et supprimer les éventuelles exagérations publiques dans les marchés de Médine.

Il a été rapporté qu'un jour César dépêcha un agent vers Omar Ibn Al-Khattab pour s'enquérir de sa condition et de sa politique. Une fois à Médine, il demanda aux Musulmans : "Où puis je touver votre roi ?" On lui répondit : "Nous n'avons pas de roi, mais un Emir ! Il est quelque part, hors de la ville".

Il partit à sa recherche. Il le trouva couché à même le sable, et pour oreiller son bâton. L'apercevant dans cette posture, il fut impressionné et dit : "Cet homme, redouté de tous les rois par peur, mène une vie pareille ! C'est sûrement sa justice qui lui concède de jouir d'un sommeil aussi calme. Alors que notre roi, qui est inique, est toujours sur ses gardes."

Tabari rapporta que Omar ben Al-Khattab a dit :

"Si un pâtre, au bord du Tigre ou de l'Euphrate, (deux fleuves d'Irak, à plus de trois mille kilomètres de Médine) égarait un mouton, j'aurais la crainte qu'Allah ne m'en demande des comptes, pour ne pas veiller sur son bien."

On rapporte, un jour Bilal vint voir Omar Aslim son serviteur, l'informa qu'il dormait. Bilal en profita pour demander comment se conduisait Omar avec les siens et son entourage. Aslim lui répondit : "C'est le meilleur des hommes, mais quand il se met en colère, cela fait peur !"

Bilal lui dit : "Si chaque fois qu'il se mette en colère, tu lui lis le Coran, il s'apaisera et sa fureur disparaîtra." Parlant de la justice, Omar dit : "Cette responsabilité nécessite quelqu'un qui se comporte avec une sévérité sans coercition, et une bienveillance sans complaisance."

Ainsi fut Omar le calife juste. Al-Farouq : le séparateur entre le bien et le mal, la justice et l'injustice. entre l'équité et l'iniquité, la légalité et l'illégalité, l'honneur et le déshonneur, la vertu et le vice, l'honnêteté et la malhonnêteté et enfin entre la dignité et l'indignité.

Qu'Allah le Tout-Puissant l'enveloppe dans Sa miséricorde.

http://www.sajidine.com/vies/savants-pieux/Jurisconsultes/Omar-ibn-Khattab.htm

  • e6un7

Et si la solution était de ressusciter le Califat ?

Depuis plus de 80 années, le processus de colonisation du monde islamique s’est accéléré et la communauté musulmane est victime de nombreuses oppressions de la part des ennemis de l’Islam. Les pays musulmans connaissent des conditions de vie déplorables et ceci à différents niveaux : social, économique… Dans les pays occidentaux, les musulmans sont toujours considérés comme des corps étrangers, sont concentrés pour la plupart dans des ghettos, subissent la discrimination à l’emploi et sont l’objet de vagues successives de campagnes médiatiques agressives. En réalité, cette vague d’oppressions à pour cause l’absence d’un État qui leur serait propre, une forteresse qui défendrait l’Islam et les musulmans : le Califat. A son propos, Ibn Kathîr rapporte ces paroles d’Al-Qourtobî : « Il sauve les opprimés de leur bourreau. Il met en vigueur les sanctions pénales. Il condamne la pratique des perversités. Il assume encore d’autres responsabilités importantes qui ne peuvent être réalisées que par l’Imam. »


Qu’est ce que le Califat ?

Le Califat (khilafah) ou État islamique est l’appareil permettant l'application effective du système et des lois islamiques, ainsi que la propagation de l'islam à travers le monde. Il est le garant du règne de la loi islamique sur terre. La personne à la tête de l’État est généralement nommée : calife (khalifah) ou Imam. Ainsi, il n’est pas rare d’entendre parler d’Imamat pour désigner l’État islamique, ces termes étant synonymes comme le confirment les savants :

L’Imam Nawawî a dit : « Ce qui est entendu par le terme Imam, c’est le chef suprême de l’État. Les termes “Imamat”, “Califat” et “Commandement des Croyants” sont interchangeables. Ils désignent le commandement général dans les affaires de la religion et la vie terrestre. Ibn Hazm considère que si le terme imam est prononcé, sans précision, il désigne par défaut le calife (khalifah) ».

Le Califat n'est ni un gouvernement fédéral, ni une royauté, ni un système démocratique, mais un État islamique unique et universel. De ce fait, il n'existe point de Califat national ou propre aux adeptes d'une école juridique quelconque. Le Califat n'est ni arabe, ni turque; il n'est pas non plus saoudien ou algérien; c'est un État où tous les musulmans se reconnaissent, abstraction faite de leur appartenance ethnique, régionale ou autre. C’est un Califat éclairé au sein duquel les musulmans du monde entier sont des citoyens à part entière.

Ibn Taymiyya a indiqué au sujet de la royauté : « Nous avons les preuves qu’elle n’est pas permise à la base, et que ce qui est obligatoire c’est le Califat prophétique, conformément à la parole du Prophète¹ : “Après moi, tenez fermement à ma sounna (voie) et à la sounna des khoulafah (califes) sur la voie droite, accrochez-vous y de toutes vos forces” (littéralement : mordez-la à pleines dents) ». Majmou’ al Fatâwâs


Bref historique

En 622, après 13 années d’efforts, le Prophète¹ a établi le premier État islamique à Médine. Durant la direction de l’État par le messager d'Allah lui-même, les territoires de l'État s'agrandirent pour englober toute la péninsule arabique. A la mort du Prophète¹ d'Allah, on pouvait dénombrer 7 millions de musulmans. Les quatre premiers califes (les Khoulafah rashidoun : Abou Bakr, Omar, Othmane et Ali) ont scrupuleusement suivi la voie du Prophète¹. Ensuite les califes se sont succédé au sein des grandes dynasties (les Omeyyades de 661 à 750, les Abbassides de 750 à 1517 et les Ottomans de 1517 à 1924). En 1924, les efforts conjoints des britanniques et des français leur ont permis de venir à bout d’un État devenu très faible. Les archives des tribunaux dans des pays comme la Turquie, l’Iraq et l'Egypte en attestent : L'Islam a été appliqué dans son intégralité jusqu'en 1924.

« Après cela, il se produisit des évènements de la plus haute importance au point où le système du Califat se déchira. C’est ainsi qu’apparurent dans chaque région islamique des commandants et des dirigeants. De nombreux petits États surgirent. A notre époque, ils sont encore plus nombreux et la situation est pire. » Fatâwâs Ibn Bâz – tome 4


Le jugement de l’islam

Ibn Taymiyya a dit : « Chacun doit savoir qu’assurer la direction politique des gens figure parmi les plus hautes obligations. Bien plus, elle est indispensable à l’accomplissement de la religion et des affaires terrestres. » Majmou’ al Fatâwâs – tome 28

Voici des preuves sur lesquels les savants se sont appuyés pour affirmer l’obligation du Califat.


Les versets :

« Et juge parmi eux selon ce qu'Allah a révélé » [Sourate 5-V49]

« Ceux qui ne jugent pas d'après ce qu'Allah a révélé, voilà les incroyants. »
[Sourate 5-V44]

« Le pouvoir n'appartient qu'à Allah. Il vous a commandé de n'adorer que Lui. Telle est la religion droite; mais la plupart des gens ne savent pas. » [Sourate 12-V40]



Les hadiths
 :

Le Prophète¹ a dit
 : « Les enfants d’Israël étaient dirigés par des prophètes ; à chaque fois que l’un d’eux mourrait, un autre lui succédait. Il n’y aura pas de Prophète¹ après moi, il y aura des Khoulafah (califes) en grand nombre. Ils demandèrent : que nous ordonnes-tu ? Il répondit : Prêtez-leur serment d’allégeance à chaque succession et respectez leurs droits car Allah leur demandera des comptes sur ce qu’Il leur a confié en gestion. » Boukhari et Mouslim

Il a aussi dit : «Celui qui meurt sans avoir prêtez serment d’allégeance, meurt à la manière des gens de la Jahiliya » Mouslim


Le Idjma’ :

Le consensus des compagnons (Idjma’) est en Islam la troisième source de législation.

Ibn Khaldûn dit : « L’installation de l’Imam est une obligation qui a été stipulée par la Loi à travers le consensus des compagnons et de la génération qui les a suivis. » Al moukadima

‘Abd-ar-Rahman al-Jazîrî explique que les savants sont unanimes sur le caractère obligatoire de l’Imamat et sur la prohibition d’avoir à un même moment sur terre deux Imams, qu’ils soient unis ou séparés. Le fiqh suivant les quatre écoles

Ach-Chawkânî a dit : « Ils [les savants] sont unanimes sur l’obligation d’installer un califat» Nayl al awtar

Ibn Hadjar rapporte ces paroles de l’Imam Nawawî : « Il y a consensus sur : le caractère obligatoire de l’installation du califat, […]. Certains sont sortis de ce consensus comme al-‘Assam et une partie des Khawâridjs. » Fath al-Bârî - tome 13

Les apports pour les problèmes actuels

Al-Qourtobî a dit dans son tafsîr : « L’Imam est installé pour repousser l’ennemi, protéger le fragile et le précieux (littéralement l’œuf), mettre fin au dérèglement, garantir les droits, appliquer les sanctions pénales, percevoir les fonds des caisses de l’État pour les redistribuer aux ayants droits. »

Le Prophète¹ a dit : « L’Imam est un bouclier derrière lequel on combat et se protège » Sahih Mouslim

On peut également lire dans la deuxième sourate du Coran :

« Lorsque ton Seigneur confia aux anges : Je vais établir sur la terre un Khalifah. Ils dirent: Vas-Tu y désigner un être qui y mettra le désordre et répandra le sang, quand nous sommes là à Te sanctifier et à Te glorifier ? Il dit : « En vérité, Je sais ce que vous ne savez pas ! ».

D’après Ibn Jarîr ce verset a pour sens l’établissement sur terre d’un Califat chargé par Allah de la gestion équitable des affaires des créatures. Il ajoute « Quant à ceux qui sèment le désordre et l’effusion de sang injustifiée légalement, ils ne sont pas ses Khoulafah. » Voir Tafsîr Ibn Kathîr

Ibn al ‘Uthaymîn dit : « Le Califat est une grande fonction et une responsabilité immense. Il consiste à assumer la gestion des affaires des musulmans de sorte que le calife soit le premier responsable en la matière. C’est une obligation à suffisance car il est indispensable à la réalisation des affaires des gens.» Majmou’ al fatawa wa rassâïl


Remarque :

L’argent de l’Arabie Saoudite et la population du Soudan ainsi que son potentiel agricole pourraient produire une agriculture florissante. Les finances des pays du Golf et les compétences de la population égyptienne donneraient le jour à des industries prospères, alors pourquoi n’est pas le cas ?


Le futur État Islamique restructurera l’économie des pays musulmans sur la base de l’Islam. Les ressources naturelles (le pétrole, le gaz…) seront utilisées pour le bien de la communauté et non pour enrichir les actionnaires des multinationales occidentales. La fin de l’exploitation économique capitaliste sonnera.

Durant le Califat de Omar, Médine connu une famine, le calife utilisa toutes les ressources de l’État pour y venir à bout. Il ordonna de creuser un canal, du Nil à la mer rouge, afin de faire acheminer des céréales.

 

Qu’est ce qu’Allah attend de nous ?

Le Prophète¹ dit :«Si l'un d'entre vous voit ce qui déplait à Dieu, qu'il le combatte de ses mains; si cela ne lui est pas possible, que ce soit par la langue, si cela ne lui est encore pas possible, que ce soit avec son cœur. Ceci est le minimum imposé par la foi». Mouslim

Chers frères et sœurs, il est du devoir de chaque musulman de porter l’idée du Califat, de la transmettre et de la défendre. Conformément à la parole du Prophète¹ : « …puis il y aura le Califat sur la voie de la prophétie », l’État Islamique sera établi à nouveau. Ceci est également une certitude pour les ennemis de l’Islam qui ne cessent de lutter contre sa réapparition. Ainsi, Vladimir Poutine expliquait que s’il ne continuait pas son combat contre les tchétchènes, ils établiraient un Califat. Donald H. Rumsfeld, lors d’un discours en date du 05 décembre 2005, déclarait que si l’armée américaine quittait l’Irak, elle serait remplacée par le Califat. Tony Blair, le 16 juillet 2005 affirmait que les mouvements islamiques au Moyen-Orient ont pour objectif le rétablissement du Califat et l’unité des musulmans. Le 5 septembre 2006, G. Bush déclarait que ce Califat serait un empire islamique totalitaire englobant tous les pays musulmans, et qui s’étendrait de l’Europe à l’Asie du Sud en passant par l’Afrique du Nord et le Moyen Orient.

Le Prophète ¹ a dit :

« La prophétie durera aussi longtemps qu'Allah le voudra, puis elle s’achèvera lorsqu’ Allah le décidera. Ensuite il y aura le Califat sur la voie de la prophétie pour une durée qu'Allah souhaitera, puis il prendra fin lorsqu’ Allah le voudra. Par la suite, il y aura un régime héréditaire sur une période qu'Allah déterminera, puis il se terminera lorsqu’ Allah le souhaitera. Ensuite, il y aura un régime tyrannique aussi longtemps qu'Allah le voudra, puis il s’achèvera lorsqu’ Allah le décidera.
Puis il y aura le Califat sur la voie de la Prophétie. C’est alors qu’il se tût.» Ahmad



¹ Sall-Allahou ‘alayhi wa sallam

 


  Source : Al Badil

  • e6un7

Qu'est-ce que la sharî'a ?

Par Tariq Ramadan

La référence à la sharî'a fait l'effet d'un épouvantail aujourd'hui en Occident. La voir appliquée, c'est commencer le décompte sordide des châtiments corporels, des mains coupées aux flagellations,

en passant par les coups de fouet... c'est, de surcroît, la répression moraliste des hommes par laquelle ils imposent aux femmes le "port du tchador" en même temps qu'elles se voient considérées comme des mineures sur le plan légal. Nourrie par cette imagerie, la référence à la sharî'a apparaît comme un enfermement obscurantiste, un entêtement moyenâgeux et, sans l'ombre d'un doute, fanatique. Et rien, somme toute, des exemples de l'Arabie Saoudite, de l'Iran ou autres, ne vient mettre à mal la portée de telles conclusions. Partout où le discours convoque la notion de "sharî'a", les acteurs semblent tourner le dos à la réalité contemporaine et refuser le progrès et l'évolution en s'armant contre les périls de l'avenir.

Il ne faut pas manquer d'ajouter qu'un certain nombre de rois et de présidents ne font rien pour faciliter la compréhension de cette notion. En mal de légitimité islamique, on a vu appliquer dans le Soudan de Nemeiry et dans la Libye de Kadhâfi, sur le modèle de la législation saoudienne, une sharî'a dont les premières concrétisations étaient toutes de l'ordre de la répression et de la sphère pénale. Ainsi, il apparaissait qu'appliquer la sharî'a islamique n'était rien d'autre qu'ajouter l'interdiction à l'interdiction et réprimer de la façon la plus exemplaire les transgresseurs. Le tout portant à croire que plus l'on diminue les libertés, plus l'on augmente les peines et les châtiments, et plus l'on s'approche du "modèle islamique". Tous les discours ne changeaient rien à l'expression de cette réalité.

Il convient pourtant de prendre très au sérieux cette interpellation sur une notion centrale de la pensée islamique et qui, aujourd'hui, souffre d'un formidable malentendu, quand il ne s'agit pas d'une coupable trahison. Aborder la question de la modernité suppose que nous ayons une idée précise de ce que recouvrent les orientations des sources islamiques qui sont l'essence de ce qu'en droit musulman on appelle la sharî'a.

Nous avons mis en évidence plus haut quelles sont les deux sources fondamentales du droit islamique et quel est le rôle de l'ijtihâd dans la formulation d'une législation en prise avec son époque. Il faut rappeler ici avec insistance que la sharî'a n'est pas réductible à la seule sphère pénale et que, a fortiori, cette réduction est de nature à mentir sur son essence.

"Al-Sharî'a" est un terme arabe qui veut dire littéralement "le chemin", plus précisément, c'est le chemin qui mène à la source. Dans le domaine de la réflexion juridique, on comprend par cette notion, l'ensemble des prescriptions cultuelles et sociales (au sens large) tirées du Coran et de la Sunna. Sur le plan du culte (ibadâte), lesdites prescriptions sont le plus souvent précises et pour l'essentiel les règles de pratique sont codifiées et fixées. Le domaine des "affaires sociales" (mu'âmalâte) est plus vaste et l'on trouve dans les deux sources un certain nombre de principes et d'orientations que les légistes (fuqahas) doivent respecter quand ils formulent les lois qui sont en prise avec leur époque et leur région. C'est bien l'ijtihâd, troisième source nominale du droit, qui va faire le lien entre l'absolu des références et la relativité de l'histoire et des lieux. Nourri à la source, et par la source, le juriste doit penser son époque avec la claire conscience du cheminement qui le sépare de l'idéal des prescriptions générales et orientées. Il devra tenir compte de la situation sociale spécifique afin de penser les étapes de sa réforme. Son pragmatisme doit être permanent.

Ainsi donc seul est absolu ce qui est tiré du Coran et de la Sunna dont nous avons déjà dit que cela recouvrait l'expression d'orientations générales. Au-delà, la réflexion est soumise à la relativité de la pensée humaine et de la rationalité. On pourra en deux lieux différents, à la même époque, produire deux législations différentes sur une même question et qui, toutes deux, resteront "islamiques" ; de la même façon, on pourra, dans une même région, à deux époques successives, instaurer deux réglementations différentes par lesquelles l'évolution socio-historique aura été prise en compte et qui, également, resteront "islamiques". Le fiqh est la façon dont les juristes, à la lumière du Coran et de la Sunna, ont pensé une législation qui soit en prise avec leur époque. Leurs efforts, pour très respectables qu'ils soient, restent des tentatives humaines qui ne peuvent convenir à toutes les étapes de l'histoire. De fait, chaque époque se doit de produire sa "compréhension" et user de l'intelligence des savants qui y vivent.

Relever cette confusion entre la sharî'a et le fiqh et rappeler que si le Coran et la Sunna traduisent l'expression de finalités absolues, il ne peut s'agir de sanctifier les décisions de tel ou tel juriste du VIIIème, IXème ou Xème siècle ; relever cela, disions-nous, n'est pas encore suffisant pour répondre à ce que peut recouvrir une application de la sharî'a aujourd'hui. Nous avons dit un mot plus haut du nécessaire pragmatisme des juristes musulmans et il est nécessaire d'être particulièrement précis en la matière. Pour le musulman, prononcer l'attestation de foi (Il n'est de dieu que Dieu et Muhammad est son envoyé), prier cinq fois par jour, donner l'impôt social purificateur (zakât), jeûner pendant le mois de Ramadan et faire le pèlerinage, c'est déjà appliquer la sharî'a. Au demeurant, il serait plus exact de dire que vivre, manger, dormir et répondre à tous les besoins naturels qui sont les siens, dans le rappel de la présence du Créateur, c'est déjà appliquer la sharî'a. Il importe d'appréhender cette notion sous cet angle et ce n'est pas là jouer sur les mots ou sur leur sens. L'homme porteur de la foi s'engage dans la concrétisation de l'orientation, de la pratique et de la législation individuelle et communautaire, privée et publique, dès lors qu'il donne à ses actions le sens de la reconnaissance du Créateur : clairement, il est sur le chemin de la source.

Cette application, tant sur le plan personnel que sur le plan social, fait l'objet d'une tension entre la visée idéale et la démarche de son actualisation au quotidien. C'est le lot de chaque homme comme de l'humanité tout entière : la vie est ce cheminement vers la proximité du mieux, dans l'amour du meilleur, avec la conscience de l'insuffisance. La foi devrait être la conscience de cette humilité. Le Coran, par sa révélation effectuée sur vingt-trois années, révèle l'essence de cette tension en ce qu'il se présente comme une véritable pédagogie divine. Il a formé les hommes de la péninsule arabique au rapprochement ; il les a initiés, d'une révélation à l'autre, d'une étape à l'autre, à la meilleure des pratiques tant sur le plan individuel que sur le plan communautaire. Engagés sur la voie, ils n'ont jamais trahi le sens de la sharî'a, bien plutôt ils ont vécu son accomplissement, son parachèvement jusqu'au jour où cette plénitude fut réalisée :

"...Aujourd'hui, J'ai rendu votre Religion parfaite ; J'ai parachevé Ma grâce sur vous ; J'agrée l'islam comme étant votre religion..."
  Coran 5/3

Ainsi, sur le plan individuel, chacun apprendra, au moyen de trois révélations successives (sur une période d'environ neuf ans) que la consommation d'alcool est interdite. De même, sur le plan communautaire, quatre révélations viendront progressivement confirmer et renforcer l'interdiction de l'intérêt et de l'usure (al ribâ) avant que le Prophète (                                 ) ne précise la portée impérative de cette prohibition lors de son pèlerinage d'adieu. Les ulémas, spécialisés dans l'étude des sources de la législation ('ilm usûl al fiqh), ont tiré de ce procédé pédagogique une règle de première importance pour l'élaboration du projet social : elle consiste à penser et à déterminer les étapes de son actualisation générale. Il convient donc de fixer des priorités, de planifier les étapes qui permettront de créer un contexte dans lequel l'application d'une règle resterait fidèle à l'objectif coranique (qasd).

A considérer l'état de nos sociétés aujourd'hui, prétendre appliquer la sharî'a en commençant par l'instauration du code pénal, c'est faire doublement fausse route : c'est commencer par la fin en ne tenant pas compte, d'abord, d'un contexte social profondément nouveau et perturbé ; c'est, ensuite, au comble de l'injustice, transformer les victimes les plus démunies en coupables. C'est, surtout, trahir la portée du message coranique qui fait de la justice sociale la priorité de toute activité législative. Ainsi donc, dès lors que nous avons reconnu que déjà nous sommes engagés, dans la mesure de nos capacités individuelles et communautaires, dans une actualisation de la sharî'a, il est nécessaire que nous nous fixions la priorité d'une plus grande justice sociale : toute démarche, toute mesure, toute réglementation, toute loi qui ira, en respect des sources, vers plus d'équité et vers la défense des droits fondamentaux dont nous parlions plus haut est une application concrète de la sharî'a. Impossible ici de se satisfaire d'un formalisme paresseux qui, pour apaiser les consciences, n'en serait pas moins une violation de la Révélation.

L'application de la sharî'a, c'est aujourd'hui la priorité donnée à l'actualisation d'un projet social fondé sur un principe de justice et de participation communautaires. C'est s'engager sur les voies de l'alphabétisation, de la formation, de la distribution des ressources, jusqu'à un meilleur aménagement du territoire. La législation doit, tout à la fois, accompagner et encourager cette dynamique et le pouvoir doit s'en porter garant à tous les échelons de la représentation politique : très explicitement, il existe entre la dictature et l'application de la sharî'a une contradiction dans les termes. On ne saurait mieux dire... et espérer être entendu.

De fait la sharî'a s'applique dans l'immédiateté du quotidien de chaque pratiquant, de façon plus ou moins complète, mais toujours en tension et en recherche. Chacun à la mesure de ses capacités, dans l'espoir d'aller toujours plus loin dans l'approfondissement de la spiritualité et de la pratique. Sur le plan social, la prière en commun, la zakât sont déjà un engagement dans la voie et chaque pas effectué vers une meilleure reconnaissance du droit des personnes est un pas de plus vers la réalisation d'un modèle. On ne saurait donc commencer par la sanction quand tout, sur le plan social, nous pousse à la transgression, au vol, au mensonge, à la délinquance. Une telle intervention sur le champ social impose que nous considérions les choses en amont, et en profondeur. La législation devient ici le support de la réforme sociale et, dans le jeu de leur interaction, l'une s'appuie sur l'autre pour donner naissance à un vrai changement. On pourrait penser, à cette étape de la réflexion, qu'il n'y a rien là de spécifiquement islamique. Il reste, somme toute, que les orientations dont nous avons déjà parlé demeurent la référence fondamentale et que, de fait, il ne saurait y avoir de volonté de réforme sociale ou politique islamique sans la traduction concrète de ses priorités. En d'autres termes, une action sociale, pour être islamique, doit d'abord témoigner de son respect à l'éthique : elle ne se justifie jamais par son formalisme.

Source:

Le livre " Introduction à l'Islam" de Tariq Ramadan

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