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Histoire de L'Islam

L'Islam et les musulmans
La première chose qu'il convient de définir est le terme Islam. Nous pouvons affirmer que ce mot Islam n'est pas apparu après l'arrivée d'un homme ou l'accomplissement d'un phénomène. L'Islam est la véritable religion d'Allah (traduction en arabe du mot Dieu). En effet, c'est Dieu qui a choisit l'Islam, comme le montre le verset suivant :

Sourate 5, Verset 3
... Aujourd'hui, J'ai parachevé pour vous votre religion, et accompli sur vous Mon bienfait. J'ai agréé l'Islam comme religion pour vous... Sourate 5, Verset 3

Derniers billets publiés

La religion opium des peuples?!!

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L'opium des peuples de chez Marx

Cette citation devenue célèbre doit son origine au philosophe communiste Allemand Karl Marx , Marx soutient que :"La religion est le soupir de la créature opprimée, l'âme d'un monde sans cœur, comme elle est l'esprit des conditions sociales d'où l'esprit est exclu. Elle est l'opium du peuple."[Karl Marx et Friedrich Engels]
Ceux qui défendent cette affirmation pensent que la religion a été forgée par les forts et les riches afin d'endormir les pauvres et les opprimés. Pour leur faire oublier leur pauvreté injustice de leur situation, elle les transporte dans des rêves de paradis et de houris... Pendant ce temps, elle affermit les riches dans leur opulence, sous prétexte que celle ci leur revient de droit .
Contrairement à ce que l'on peut croire, cette affirmation n'est pas la conclusion d'une étude historique couvrant toutes les religions du monde, il s'agit d'une réaction de la part de Marx contre la religion chrétienne , ou plutôt contre les pratiques des religieux chrétiens tout au long du moyen âge (inquisitions, soutien de l'esclavage et de la classe des nobles) , même si cette observation est correcte, la conclusion qui en est tirée s'éloigne de toute objectivité et relève de la simple conjecture , un autre penseur athée aussi célèbre : Frederick Nietzsche soutient quant à lui que "la religion fut inventée par les faibles afin de duper les forts" , il s'agit d'une assertion complètement opposée , ce qui prouve encore une fois le caractère irrationnel de ce genre de conclusions :
"Et ils dirent : "Il n'y a pour nous que la vie d'ici-bas : nous mourons et nous vivons et seul le temps nous fait périr". Ils n'ont de cela aucune connaissance : ils ne font qu'émettre des conjectures." Coran [45:24] L'agenouillée (Al-Jathya) .

La religion n'est pas un opium


En s'éloignant de la vision réductrice de karl Marx, et en étudiant les valeurs du Coran et de l'islam, il apparait qu'en réalité, la religion est faite d'obligations, d'engagements, de conscience des responsabilités. Elle n'encourage pas à la démission ou à l'abdication. Elle n'est pas une fuite des responsabilités. Elle n'est pas un opium...
Notre religion est action. Elle n'est pas fainéantise. « Dis : Agissez ! Dieu verra vos actions ».
S'il faut, selon nous, s'abandonner à Dieu, cela ne signifie pas se résigner passivement.
L'abandon à Dieu suppose comme conditions que l'on soit ferme dans sa décision, que l'on fasse tout son possible, que l'on dépense le maximum de son énergie et de son esprit in­ventif, que l'on s'en remette ensuite au Décret et à la Sagesse de Dieu.
puis une fois que tu t'es décidé, confie-toi donc à Dieu, Dieu aime, en vérité, ceux qui Lui font confiance.[3:159]La famille d'Imran (Al-Imran),  Mais la décision d'abord !..
À celui qui veut laisser sa chamelle en liberté, en s'en remettant à la garde de Dieu, le prophète déclare : « Attache-la et mets ta confiance en Dieu ! » Ce qui revient à dire : Fais d'abord tout ton possible ; attache solidement ta chamelle et mets ensuite ta confiance en Dieu !
La religion suppose de la part de l'homme qu'il soit éveillé, attentif, vigilant. En toute action, parole ou imagination, il doit évaluer les mouvements de son âme et examiner sa conscience. Or cela n'est pas le cas de ceux qui font usage de l'opium.
L'islam condamne l'oppression et oblige le croyant à agir avec honneur et force contre les oppresseurs , :
"Quelqu'un vint dire au Messager de Dieu (prière et salut d'Allah sur lui): "O Messager de Dieu! Que dois je faire si quelqu'un venait prendre mon argent?"
Le prophète  dit: "Ne lui donne pas ton argent".
Il dit:" Et s'il me combat pour le prendre?"
Le prophète dit: "Combats-le".
Il dit: "Et s'il me tue?".
Le prophète dit: "Tu es alors martyr".
Il dit :"et si je le tue?".
Le prophète dit: "Il est alors dans l'Enfer". (Moslem , rapporté par Abu Hourayra (qu'Allah soit satisfait de lui) ) .
Le statut du martyr n'est pas réservé à celui qui meurt dans la guerre sainte , il est aussi accessible à tout croyant qui défend ce qui lui est propre, le prophète Mohammed avait dit : "Celui qui est tué en défendant ses biens est un martyr. Celui qui est tué en défendant sa vie est un martyr. Celui qui est tué en défendant sa foi est un martyr. Celui qui est tué en défendant son honneur est un martyr "(Abu Daoud et At-Tirmidhi rapporté par Sa'id Ibn Noufeyl (Qu'Allah soit satisfait de lui) (prière et salut d'Allah sur lui)  )

La nation Arabe : lorsque la religion transforme une nation entière


L'exemple du changement radical qu'ont connus les arabes après l'avènement de l'islam , prouve à quel point la religion, lorsqu'elle provient de Dieu, peut transformer un peuple de bédouins en une grande nation , ce qui éclate en pièces l'idée Marxiste d'opium des peuples .
Certaines croyances peuvent constituer des drogues pour l'activité humaine, mais 'islam lors de son avènement a stimulé les pensées des arabes, les a uns et les a emmené vers des horizons matériels et culturels dont nul parmi eux ni parmi leurs ancêtres ou amis ou ennemis aurait imaginé , garce à l'islam , les arabes ont forgé un chemin de gloire qui a duré des siècles, le monde musulman s'étendit de l'Espagne à l'Inde, avec des capitales


 de rêve : Bagdad, Cordoue, Grenade, Le Caire, Damas... De la philosophie à la médecine et à la botanique, des mathématiques à l'astronomie, son essor scientifique et culturel fascine - autant qu'il inquiète - l'Occident médiéval...
Les arabes étaient conscient que c'est grâce à l'islam qu'ils sont devenus ce qu'ils étaient , Omar , le troisième khalife du prophète avait dit un jour :"Nous sommes un peuple qu'Allah a honoré avec l'islam , si nous voulons les honneurs ailleurs, nous serons humiliés par Allah” , contrairement à l'Europe qui ne s'est développée qu'après une rupture complète avec l'église et ses lois, la dégradation du monde arabe est due à l'éloignement des règles de l'islam authentique qui furent remplacées par des lois tribales ou communautaires .
Il ne faut pas comprendre par la qu'on parle de différence de sang ou d'élévation d'un peuple par rapport à l'autre , il s'agit de valeurs et d'enseignements que Dieu a fait descendre, toute communauté ou peuple qui s'y attache se verra automatiquement être élevé parmi les peuples :
"Mais Nous voulions favoriser ceux qui avaient été faibles sur terre et en faire des dirigeant et en faire les héritiers et les établir puissamment sur terre." Coran [28:5,6] Le rècit (Al-Qasas) .

Le véritable opium


Le véritable opiomane est en fait le matérialiste qui nie la religion pour fuir ses responsabilités et ne pas avoir à porter les conséquences de ses actes ; celui qui s'imagine que le présent lui appartient, sans personne pour le surveiller et lui demander des comptes ; celui pour qui il n'y a pas de résurrection après la mort, de telle sorte qu'il puisse faire tout ce qui lui plaît... Mais quelle ressemblance y-a-t-il entre un tel Homme et le musulman religieux qui s'estime responsable de son prochain et qui, lorsqu'un seul de ses semblables a faim i ou que l'on frappe une bête, se reproche à lui-même de ne pas l avoir accompli ce que la religion lui impose ?

Traiterons-Nous les soumis [à Dieu] à la manière des criminels ? Coran [68:35] La plume (Al-Qalam) .

 Finalement



"On peut se demander aujourd'hui si Marx ne s'est pas trompé, et si ce n'est pas plutôt l'opium qui est devenu la religion du peuple."[André Frossard]

http://www.dieu-existe.com/religion-opium.php

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LA LUTTE CONTRE LE ROUKOUD EN ISLAM

asmae allah

 

Professeur Chems Eddine Chitour

« Plutôt que d´interroger, nous nous interrogeons sur l´avenir de l´homme en général et de l´Occident en particulier puisque c´est lui qui dominera le monde matériel. Cet Occident est malade de son intelligence. Il a beau être savant, il n´arrive pas à saisir une vérité essentielle tant il est vrai qu´il est assoiffé de conquête et de pouvoir, aveuglé par l´illusion de sa puissance, prônant l´argent pour Dieu.... (...)»

 

L'Emir Abd El Kader dans Kitâb al mawâkif

Depuis plus de huit siècles, l'Islam a progressivement laissé se perdre son référent cultuel, intellectuel, culturel pour la civilisation humaine au profit d'un mimétisme d'un monde occidental sûr de lui et se voulant le seul détenteur du sens prônant un «magister dixit», au besoin, par la force. Si les causes du déclin sont connues et en grande partie dues à l'instrumentalisation par le politique du sacré pour des stratégies de pouvoir, cette contribution a pour ambition de décrire et sans être exhaustif, l'apport indéniable de penseurs musulmans qui ont, chacun à sa façon, tenté de réagir contre cette nuit de l'intellect, en combattant aussi avec les armes de l'esprit un Occident qui fait de la civilisation matérielle le but ultime de son apport, reléguant l'homme à un «produit marchand» dans une société chrétienne largement sécularisée.

 

Le XXe siècle s´est, comme on le sait, clôturé sur de grandes interrogations. On peut dire que le XXIe s´est provisoirement clôturé le 11 septembre 2001. Nous voilà au troisième millénaire avec une mondialisation-laminoir dimensionnée pour les plus nantis, quelles que soient d´ailleurs leurs latitudes. En Occident, où le sécularisme a, pendant deux siècles, éloigné l´homme de sa dimension transcendantale, l´individu est en pleine errance spirituelle, il en est à se bricoler une spiritualité. En puisant dans le supermarché du «croire», ce qui correspond le plus à ses aspirations. Cette errance religieuse induite par le millénarisme, amène à une autre servitude qui attend l'individu-sujet. C´est l´asservissement au marché, au libéralisme sauvage. Pierre Bourdieu a bien raison de concevoir le libéralisme comme un programme de «destruction des structures collectives» et de promotion d´un nouvel ordre fondé sur le culte de «l´individu seul mais libre».(1).

 

Il est important de connaître l'apport de quelques penseurs musulmans. Nous avons choisi de parler de l'Emir Abdelkader, de Djamel Eddine El Afghani, de Mohamed Iqbal. Chacun à sa façon a tenté d'expliciter les causes du déclin, et les conditions d'une re-naissance de la civilisation islamique.

 

L'Emir Abd El Kader, l'Homme d'Etat et l'Homme de Dieu

 

Beaucoup d´écrits ont été rapportés pour décrire la personnalité de l´Emir, à la fois Homme d´Etat, et Homme de Dieu, humaniste avant l´heure. Le sacerdoce de l´Emir à la fois sur le plan patriotique et spirituel est pour nous une source inépuisable et un modèle applicable plus que jamais à la situation que nous vivons. Pour Jacques Berque: «Les écrits d'Abd El Kader nous incitent à poser une question sur l´histoire littéraire, sur la renaissance arabo-musulmane et répondre qu'Abd El Kader fut le précurseur de la Nahda, car il fut l´un de ceux qui ont contribué dès lors, au renouvellement de la pensée, c´est-à-dire l´un des promoteurs de la première Renaissance qui a dû servir dans le futur».(2)

 

L'Emir met ainsi en cause des principes fondamentaux de la nouvelle civilisation. Il estime que l'Occident, qui a acquis de puissants moyens de domination, n´a pas toute la sagesse (celle qui relève du spirituel) pour régenter le monde. Il ne mesure pas, nous dit-il, les conséquences de ses décisions qui pourraient bien se retourner contre lui et contre le reste de l´humanité: jugement prémonitoire s´il en fût!

 

Jacques Berque écrit: «En tant qu´écrivain, c´est dans El Maouakif que je vois les qualités de style, de lyrisme qui animent au sublime et le recours à des images d´une verdeur, qui n´est pas celle que l´on retrouve habituellement chez les écrivains mystiques. Il apporte, dans le domaine de la spéculation religieuse, une énergie, une couleur, un goût du concret extraordinaires. Et je dirais même, que si tout le monde parle de Nahda, de la Renaissance, je crois que la vraie Nahda est celle des personnages comme l'Emir.»(2) Dans ses écrits, l´Emir prend nettement ses distances avec la nouvelle vision «séculariste» du monde selon laquelle les affaires humaines relèvent du domaine exclusif de la raison. Cependant, l´Emir s´émerveille des progrès réalisés par les savants européens usant de leur «esprit d´application pratique». Il estime que l'Occident, qui a acquis de puissants moyens de domination, n´a pas toute la sagesse pour régenter le monde. Cette malnutrition spirituelle de l´homme ne lui permet pas d´exploiter rationnellement sa culture technique. Elle lui donne les pouvoirs d´un Géant pour satisfaire les besoins d´un nain pervers.(3)

 

Djamel Eddine Al Afghani

 

Sayyid Jamâl Al-Dîn al-Afghâni est né en octobre 1838 à Assadâbâd (Afghanistan), un district de la province de Kunar en Afghanistan dans une famille sunnite. Djamel Eddine Al Afghani est surtout connu en Occident par sa réponse élégante et sans concession au discours de Renan à la Sorbonne le 29 mars 1883. Ce dernier déniait à l'Islam tout apport à la civilisation universelle ajoutant que le fatalisme est l'une des causes d'une arriération du monde musulman. Dans sa réponse à Renan, Al Afghani commence par expliquer, que les religions sont une nécessité pour le genre humain, et qu'aucune nation à son origine n'est capable de se laisser guider par la raison pure. (...)Il est incontestable que la race arabe a marqué son passage dans le monde, non seulement par le feu et le sang, mais par des oeuvres brillantes et fécondes qui prouvent son goût pour la science, pour toutes les sciences, y compris la philosophie. Al Afghani a consacré le principal de sa réponse à démontrer par des exemples et des faits historiques, que les Arabes, l'Islam et la civilisation islamique sont un ensemble indivisible. Les Arabes tout ignorants et barbares qu'ils fussent à leur origine reprirent ce qui avait été abandonné par des nations civilisées, ranimèrent les sciences éteintes, les développèrent et leur donnèrent un éclat qu'elles n'avaient jamais eu. N'est-ce pas là l'indice et la preuve de leur amour naturel pour les sciences?

 

(...) Les Français, les Allemands et les Anglais, n'étaient pas aussi éloignés de Rome et de Byzance que les Arabes dont la capitale était Baghdad. Il leur était donc plus facile d'exploiter les trésors scientifiques qui étaient enfouis dans ces deux grandes villes. Ils n'ont tenté aucun effort dans ce sens jusqu'au jour où la civilisation arabe vint éclairer de ses reflets les sommets des Pyrénées et verser ses lumières et ses richesses sur l'Occident. (...) La science, si belle qu'elle soit, ne satisfait pas complètement l'humanité qui a soif d'idéal et qui aime planer dans des régions obscures et lointaines que les philosophes et les savants ne peuvent ni apercevoir ni explorer. L'humanité a aussi bien besoin des sciences que des religions. C'est la leçon, conclut l'universitaire tunisien Mohamed Hadad qu'a tiré Al Afghani de l'histoire. Il plaide pour une deuxième naissance (une renaissance) de la civilisation arabe en usant des mêmes moyens qui ont permis à ces ancêtres de bâtir cette grande civilisation, à savoir l'amour naturel des sciences et l'Islam.(4)

 

Dans une brillante contribution, Mohamed Tahar Bensaada nous décrit le sacerdoce de Djamel Eddine Al Afghani. Il écrit: «Djamel Eddine Al Afghani n'a pas hésité à bousculer les idées reçues et les tabous les mieux gardés. Les interprétations littéralistes des épigones des diverses écoles juridiques musulmanes furent déclassées par cet esprit exigeant et révolutionnaire. L'esclavage et la minorité de la femme furent réprouvés au nom d'une relecture révolutionnaire du Coran et de la Tradition. Contre l'envahisseur britannique, Al Afghani n'a pas seulement appelé à la résistance. (..) A cet égard, l'oeuvre de Djamel Eddine Al Afghani peut nous servir de modèle au sens où après abstraction du contenu historique dépassé, on se concentrera sur les principes méthodologiques qui lui ont permis de prendre en charge les problématiques de son temps. A titre d'exemple, il ne s'agit plus aujourd'hui de lutter contre le colonialisme mais contre un néo-colonialisme encore plus pernicieux (même une invasion comme l'invasion américaine de l'Irak ou la guerre de la coalition atlantique contre la Libye posent en fait des problèmes autrement plus complexes que les invasions coloniales du XIXe siècle, sans parler de la colonisation israélienne en Palestine qui pose également des problèmes inédits que le mouvement national palestinien a intérêt à prendre en compte en vue d'accélérer le processus de libération.» (5)

 

«Dans son oeuvre réformatrice et émancipatrice, poursuit Mohamed Tahar Bensaada, Al Afghani a tenté de faire la synthèse de deux mouvements très différents: le premier consiste dans une réappropriation critique du patrimoine musulman classique grâce, notamment à la mise en exergue de sa dimension rationnelle (d'où l'interprétation stupide des orientalistes qui ont vu dans cet effort un éloignement de la foi musulmane!). Le second mouvement consiste dans une intégration vigilante des acquis scientifiques et techniques de la civilisation européenne. En fait, cette posture intellectuelle continue d'être celle des courants réformistes qui cherchent à réconcilier un Islam plus ou moins rationalisé et une modernité saisie dans le seul registre matériel. Cette posture «conciliatrice» apparaît désormais, fort simpliste au regard des enjeux philosophiques et sociétaux contemporains. Il ne suffit plus aujourd'hui, d'appeler au mariage de la «spiritualité» musulmane avec la «civilisation» matérielle occidentale pour dégager une perspective islamique moderne. Pas plus qu'on ne peut réduire la civilisation capitaliste occidentale à sa technique, on ne saurait sérieusement réduire l'Islam à sa dimension spirituelle. L'effort intellectuel devrait aujourd'hui se pencher sur les ressorts anthropologiques aussi bien de l'homo oeconomicus du capitalisme que de l'homo islamicus de l'islam social-historique contemporain. Un travail réflexif gigantesque nous attend si on veut réellement atteindre l'objectif recherché de la réintégration authentique et critique de la subjectivité musulmane dans le monde.»(5)

 

 

Mohammed Iqbal

 

Mohammad Iqbal né le 9 novembre 1877 dans le Pendjab, en Inde britannique (Pakistan actuel) - décédé le 21 avril 1938). Mohammad Iqbal se distingue par son talent de poète. Iqbal profite de son expérience européenne pour rencontrer, notamment Bergson et Louis Massignon. Élu à l'Assemblée législative du Pendjab en 1927, Iqbal se fait le défenseur de l'idée d'un État musulman dans le nord-ouest du sous-continent indien. Il mourut le 21 avril 1938. Mohamed Iqbal a «reconstruit» la pensée religieuse dans une optique dynamique créatrice et heureuse. Son oeuvre maîtresse est sans aucun doute Reconstruire la pensée religieuse de l'Islam. Cette oeuvre majeure, traduite en français par Eva de Vitray-Meyerovitch (1909-1999), fait un état des lieux de la pensée musulmane et de son apport à la pensée universelle. Pour Iqbal, le but principal du Coran est «d'éveiller en l'homme une conscience plus haute de ses multiples relations avec Dieu et l'univers. Cette philosophie originale trouve sa source dans le Coran et l'exemple du prophète Mahomet. Elle insiste sur l'idée que l'homme ne peut s'épanouir que dans un climat de liberté, car l'esclavage empêche toute possibilité de création. Elle appelle l'homme à trouver le juste milieu entre sa vie spirituelle et sa vie temporelle.»(6)

 

Le Livre de l'Eternité, (Djâvid-Nâma) traduit aussi par E. de Vitray-Meyerovitch est une autre oeuvre maîtresse de Muhammad Iqbal. Elle n'en demeure pas moins essentielle pour le dialogue entre l'Orient et l'Occident. «Pour Iqbal, l'imitation de l'Occident a eu pour effet que l'Orient s'est perdu lui-même; il faut maintenant que ses peuples apprennent à critiquer l'Occident! Le secret de la puissance occidentale n'est pas dans le luth ou la guitare, ni dans les charmes de ses belles au frais visage, ni dans les jambes nues, ni dans les cheveux coupés! Sa force ne provient pas de son irréligiosité, son progrès n'est pas dû non plus à l'écriture latine: la force de l'Occident vient de l'art et de la science, sa lampe est éclairée par cette seule flamme. La connaissance ne dépend pas de la mode de vos vêtements; un turban ne constitue pas un obstacle à l'art et à la science. Pour la science et l'art, ô jeune homme hardi! il faut un cerveau, non des vêtements européens. (..) Si tu as une pensée agile, cela suffit; si tu as un esprit perspicace, cela suffit! C'est au cours des veillées à la lumière de la lampe qu'on trouve la science, l'art et la sagesse. Nul n'a mis de frontières au royaume de la connaissance, mais on ne peut le parcourir sans une lutte continue. (...) La science est difficile: ils[les Turcs ndR] se contentent des amusements. Par paresse, ils cherchent la facilité, leur nature n'accepte que ce qui est facile. Mais chercher le facile, dans ce vieux monde, cela signifie que l'âme a quitté le corps!»(7)

 

« (...) Choisis mon maître Rûmî comme compagnon de route, afin que Dieu t'accorde le désir et la ferveur; car Rûmî distingue et connaît l'écorce et le noyau. Son pied se pose fermement sur la route qui mène à l'Ami. (..) Les hommes ont appris à danser, avec leur corps, en récitant ses paroles, mais leurs yeux ne se sont pas ouverts à la danse de l'âme! La danse du corps fait tourbillonner la poussière, la danse de l'âme bouleverse les cieux; la science et la sagesse proviennent de la danse de l'âme, la terre et le ciel proviennent eux aussi de cette danse. (...) O toi qui es la paix de mon âme impatiente, si tu prends part à la danse de l'âme, je te dirai, le secret de la religion de Mohammad; pour toi, jusque dans ma tombe, j'adresserai à Dieu des prières! »(7)

 

On le voit, on retrouve dans les écrits d'Iqbal la sagesse de la sourate de Loqman. En définitive, l'humanité domestiquée, régulée, communiant dans le culte du corps, conduit à un extraordinaire gâchis; l´homme y a perdu ses dimensions proprement humaines. Devenu un matricule anonyme, informatisé à outrance, ses possibilités intellectuelles, son génome, ses performances physiques sont les seuls paramètres que lui demande la Société cybernétisée. Son aptitude à la générosité, son amour du prochain, ses interrogations métaphysiques ou religieuses n´entrent pas en ligne de compte dans son classement social. L´homme saura-t-il, surmonter sa dimension matérialiste pour aller vers l´absolu? La question nous est posée.

 

1.P.Bourdieu: L´essence du libéralisme, Le Monde diplomatique mars 1998

 

2.J.Berque. El Moudjahid. L'Emir Abdelkader. 26 avril 1981

 

3.Chems Eddine Chitour http://www.alterinfo.net/L-Emir-Abdelkader-Un-homme-un-destin-un-message_a20230.html 29 ami 2008

 

4.Mohamed Hadad http://bassemkhlaf. space-blogs.com/blog-note/22697/le-debat-depasse-entre-renan-et-al-afghani.html 16 09 2007

 

5.Mohamed Tahar Bensaada http://oumma.com/Hommage-a-Jamal-Eddine-alAfghani?utm_source=Oumma +Media&utm_campaign=0dade681b1 RSS_EMAIL_ Campaign&utm_medium=email 22 juillet 2011)

 

6.Mohamed Iqbal:Encyclopédie Wikipédia

 

7.Mohammad Iqbal et son fils Djâvid, le destinataire du Livre de l'Éternité http://www.moncelon.com/iqbal3.htm

 

Professeur Chems Eddine Chitour

 

Ecole Polytechnique Alger enp-edu.dz

http://www.alterinfo.net/LA-LUTTE-CONTRE-LE-ROUKOUD-EN-ISLAM-L-apport-des-penseurs-musulmans_a62893.html

 

 

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Complot contre nos sociétés musulmanes: la Victoire vient avec la patience

 

 

la vérité amère est mille fois meilleure qu’une illusion tranquillisante. Mais cette vérité doit être en première étape, pour passer ensuite à la résolution du problème et non pas à l’enraciner encore plus. L’ennemi proche ou lointain, complote contre nos sociétés musulmanes. L’ennemi sioniste proche et l’Occident lointain, complotent ensemble pour que nos sociétés musulmanes se déchirent. Semer la scission entre les sectes est leur carte gagnante, pour que nos sociétés s’affaiblissent, s’appauvrissent et deviennent corrompues, et tombent ainsi dans le piège des guerres civiles, comme nous les voyons dans les pays mitoyens. Pour que nos sociétés délaissent leur religion, et il nous suffit comme preuve de sortir dans les rues de n’importe quelle ville d’un pays Musulman, ou dans l’un de leurs marchés, ou de regarder leurs nouvelles, pour nous rendre compte de l’invasion culturelle qui s’y propage. Par Dieu, cette invasion culturelle est mille fois plus dangereuse que n’importe quelle autre invasion, résultat de la destruction de l’esprit et de la prime nature, qu’ils veulent pour cette nation:

 

﴾ … Vous, (Musulmans) vous les aimez, alors qu’ils ne vous aiment pas;… ﴿

 

(La Sourate Al-Baqara, La Vache: 119)

Une leçon importante de la part du Créateur des cieux et de la terre. Cette nation contre laquelle ses ennemis complotent tellement:

 

﴾ Ils ont certes comploté. Or leur complot est (inscrit) auprès d’Allah même si leur complot était assez puissant pour faire disparaître les montagnes...﴿

 

(La Sourate Ibrâhîm, Abraham: 46)

Dieu, le Créateur des cieux et de la terre décrit leur complot, qu’il peut faire disparaitre des montagnes. Ils complotent pour appauvrir, égarer, humilier, exterminer cette nation. Un million de victimes en Irak, un million d’handicapés, cinq millions de sans abris, et personne ne lève le petit doigt en Occident. Dieu, Exalté soit-Il, dit:

 

﴾ Ils ont certes comploté. Or leur complot est (inscrit) auprès d’Allah même si leur complot était assez puissant pour faire disparaître les montagnes...﴿

 

(La Sourate Ibrâhîm, Abraham: 46)

Mais Dieu, Tout Puissant, a tracé pour nous le chemin du salut. Je ne discute pas du sujet pour nous accabler, mais pour essayer de lui trouver une solution.

 

Faire face aux pressions externes:

Me croirez-vous si je vous dis que la solution aux problèmes du monde islamique se trouve dans un verset du Coran ?

 

﴾ … Mais si vous êtes endurants et pieux, leur manigance ne vous causera aucun mal...﴿

 

(La Sourate Al-‘Imrân, La Famille d’Imrân,: 120)

Et mettre fin à l’univers est bien plus aisé pour Dieu que de ne pas réaliser Sa promesse faite aux croyants. Ainsi, la désobéissance avec la patience est le chemin vers la tombe, mais l’obéissance avec la patience est la voie vers la victoire. Notre religion nous apprend la bonne manière de faire face aux pressions externes et ses défis. Non pas en y répondant, ce qui pourrait nous entrainer dans des conflits perdus d’avance, mais en nous retournant vers l’intérieur, en essayant de résoudre les problèmes internes, en purgeant l’intérieur, en se réconciliant avec Dieu. Comme c’était le cas, à un moment donné, des compagnons à la Mecque. Ceci est sûrement difficile, car on s’autocritique. Ce verset:

 

﴾ … Mais si vous êtes endurants et pieux, leur manigance ne vous causera aucun mal...﴿

est l’axe principal de cette leçon, pour que nous puissions en tirer certaines vérités:

Plusieurs textes nous renvoient vers le besoin de l’autocritique de l’intérieur, le redressement de la situation, son amélioration, pour faire face à l’extérieur.

 

Appliquer l’ordre Divin dans ce qu’on possède:

Chers frères, si on est dans un domaine qu’on possède, on en est le gérant et celui qui donne les ordres, mais si ce domaine fait partie d’un plus grand domaine qu’on ne contrôle pas, et qui est géré par un tyran, quelle est la réaction du croyant ? Il doit appliquer les prescriptions de Dieu dans ce qu’il possède, pour qu’Il le protège de ce qu’il ne possède pas. C’est le sens contenu dans les paroles divines:

 

﴾… En vérité, Allah ne modifie point l’état d’un peuple, tant que les [individus qui le composent] ne modifient pas ce qui est en eux-mêmes...﴿

 

(La Sourate Ar-Ra’d, Le Tonnerre: 11)

Les puissance tyranniques ennemies, qui complotent, possèdent le grand domaine, alors qu’on est dans le petit domaine, gérant de chez soi, de notre emploi, et on ne demande que ca, et c’est ce qui est en notre pouvoir. Et

 

﴾… En vérité, Allah ne modifie point l’état d’un peuple, tant que les [individus qui le composent] ne modifient pas ce qui est en eux-mêmes...﴿

comment ?

 

﴾Allah n’impose à aucune âme une charge supérieure à sa capacité...﴿

 

(La Sourate Al-Baqara, La Vache: 286)

On peut se contrôler pour ne pas mentir, ne pas trahir, ne pas nous égarer. On a le contrôle sur notre foyer, notre emploi, nos familles, et donc on doit y appliquer les ordres divins, pour que Dieu nous protège de ce que nous ne possédons pas.

 

L’éloignement de Dieu est la principale raison de ce qui arrive:

Chers frères, celui qui connait la méthode coranique dans les récits des anciens peuples, note que les raisons de leur extinction ainsi que leurs civilisations, ne reviennent nullement à un quelconque manque de population, ou de mauvaise gestion et exploitation des ressources, mais elles revenaient à une déficience interne, qui est l’éloignement et le rejet de la méthode divine. Et croyez-moi quand je vous dis, que la plupart des maladies chroniques et incurables dont on souffre, sont les symptômes d’une seule maladie, qui est l’éloignement de Dieu, Exalté soir-Il. Et le rejet des messages prophétiques est la plus grande cause dont souffre la nation. Un extrait d’un hadith Qudssi:

 

« … Ô Mes serviteurs ! Si vos premiers et vos derniers, vos Humains et vos Djinns se rassemblaient tous debout sur un seul terrain et Me demandaient ce qu’ils voulaient et J’exauçais toutes leurs demandes, cela ne diminuerait rien de ce que Je détiens sauf comme ce qui diminue une aiguille plongée dans la mer. Ô Mes serviteurs ! Ce ne sont que vos œuvres que Je compte pour vous, pour vous rétribuer. Celui qui trouve du bien qu’il loue Allah; autrement, qu’il ne fasse de reproches qu’à lui même. »

 

(Moslim, At-Termidhi et Abi Dhar Al-Ghifâry)

Des paroles tellement claires et évidentes. Ainsi, celui qui trouve du bien, il loue Dieu, une grâce divine en soi. Et celui qui ne trouve que du mal ne se le reproche qu’à lui-même. »

 

La victoire individuelle puis celle collective:

Dieu, Tout Puissant, dit:

 

﴾Ne faiblissez pas dans la poursuite du peuple [ennemi]. Si vous souffrez, lui aussi souffre comme vous souffrez, tandis que vous espérez d’Allah ce qu’il n’espère pas. Allah est Omniscient et Sage.﴿

 

(La Sourate An-Nissâ’, Les Femmes: 104)

Si les Musulmans souffrent ce qu’ils souffrent, le moyen de guérison existe, mais les adversaires sont atteints de maladies incurables:

 

﴾ Puis, lorsqu’ils eurent oublié ce qu’on leur avait rappelé, Nous leur ouvrîmes les portes donnant sur toute chose (l’abondance); et lorsqu’ils eurent exulté de joie en raison de ce qui leur avait été donné, Nous les saisîmes soudain, et les voilà désespérés. ﴿

 

(La Sourate Al-An’Am, Les Bestiaux: 44)

‘Omar Ibn Abdel-Azîz, que Dieu lui fasse miséricorde, a montré cette vérité en disant: « les gens souffrent d’autant d’épreuves qu’ils commettent de turpitude. Les punitions répressives ne forment pas une société, mais elles la protègent. » Ceci est une vision Islamique évidente. En effet, une partie des versets des jugements et punitions ne constituent pas plus que dix versets dans le Noble Coran, alors que les autres visent à former l’homme d’une manière positive.

Trop de lois compliquées sont en faveur des plus forts, et affaiblissent encore plus les pauvres. Et la tyrannie n’a jamais été la solution aux problèmes, mais elle les ajourne. Ce noble verset nous apprend que la victoire individuelle précède la victoire générale. Signifiant que le croyant doit commencer par lui-même, chercher les causes de sa faiblesse, ses transgressions, les péchés qu’il aurait commis, au manquement à ses devoirs qu’il aurait fait, et il doit se réconcilier avec Dieu, s’autocritiquer et se demander des comptes sévèrement… et ce n’est qu’à ce moment la que Dieu enverra la délivrance à toute la nation.

 

﴾ … Mais si vous êtes endurants et pieux, leur manigance ne vous causera aucun mal...﴿

 

(La Sourate Al-‘Imrân, La Famille d’Imrân,: 120)

 

L’homme doit endurer et se réconcilier avec Dieu:

L’endurance étant de supporter les fatigues et efforts, et un suivi rigoureux dans l’accomplissement des obligations, peu importe la dureté des circonstances. Car la patience est la moitié de la victoire, et la deuxième moitié vient des erreurs de l’ennemi:

 

﴾ Quant à ceux qui ont émigré après avoir subi des épreuves, puis ont lutté et ont enduré, ton Seigneur après cela, est certes Pardonneur et Miséricordieux...﴿

 

(La Sourate An-Nahl, Les Abeilles: 110)

Chers frères, si vous patientez et êtes pieux, votre piété est votre immunité intérieure contre l’influence des mauvaises situations environnantes. Puisque les malheurs qui arrivent posent des limites face à l’élévation de l’âme humaine. Ainsi, il est important d’être endurants et de se réconcilier avec Dieu.

 

Discipliner l’âme et l’élever est la base de la résolution des problèmes:

Chers frères, la discipline de l’âme, son amélioration, son renforcement, et son élévation prennent plusieurs formes. Parmi lesquelles, plus de conformité dans l’accomplissement des actes cultuels, résister aux tentations, la coopération, le réconfort, le sacrifice, l’altruisme… le Musulman ne peut pas trop s’éloigner de l’état général de la société, car cet éloignement est fatiguant et coûteux. En effet, quand subvenir à ses besoins quotidiens ne peut être que par des moyens illicites, pour la majorité des gens, ceux qui utiliseront des moyens licites seront une minorité, et leurs principes seraient toujours éprouver, et cela pourrait même leur causer des problèmes avec leurs proches.

Nous avons grandement besoin de connaitre les limites qui séparent le facile du difficile, entre ce que nous pouvons changer et ce que nous ne pouvons pas, entre ce que nous possédons et ce que nous ne possédons pas, pour que l’on puisse minimiser notre marge d’erreur, et nos conflits et discussions stériles. Nous avons également besoin d’économiser nos efforts et temps, car quand on connait d’ores et déjà qu’un tel chemin est une impasse, on se dirige directement vers le chemin ouvert. Et quand on sait ce qu’on peut faire, et ce qu’on ne peut pas, on se dirige vers ce qu’on peut faire. De telles vérités sont à prendre en considération. Ainsi, le verset dit:

 

﴾A côté de la difficulté est, certes, une facilité! ﴿

 

(La Sourate Ach-Charh, L’Ouverture: 6)

Par Dieu, Le Seigneur Unique de l’Univers, s’il n’y avait dans le Coran que ce verset, il aurait suffi

 

« A côté de la difficulté est, certes, une facilité! »

C’est un augure pour les croyants, que toute épreuve prendra fin par la délivrance, même si cela dure. Et que l’obscurité contient, en son sein, une aube attendue:

 

Même si la nuit dure l’aube doit venir

Et même si la vie dure on finit par descendre sous terre

***

 

La Victoire avec la patience, et la délivrance avec la peine:

Chers frères, la Victoire vient avec la patience, et la délivrance avec la peine. Et au sein de chaque épreuve, existe les graines de sa délivrance et sa solution. Et que toutes les crises dont nous souffrons ont des solutions adéquates, quand le cerveau qui y pense existe, celui qui raccommode les blessures, la peine d’une mère pour son enfant, celle du cœur, un cerveau prudent… les problèmes seront résolus:

 

﴾A côté de la difficulté est, certes, une facilité! ﴿

 

(La Sourate Ach-Charh, L’Ouverture: 6)

Les nobles compagnons, de fins linguistes, ont expliqué que la répétition a des règles. Ainsi, si un nom défini se répète, il désigne la même chose, mais quand il est indéfini, il signifie que le premier nom est différent du deuxième:

 

﴾A côté de la difficulté est, certes, une facilité! A côté de la difficulté est, certes, une facilité! ﴿

 

(La Sourate Ach-Charh, L’Ouverture: 5-6)

Ainsi, ‘la difficulté’ est définie et donc signifie la même chose, mais ‘une facilité’ signifie que la première facilité est différente de la deuxième. Ibn Abbâs a dit: « Une difficulté ne vaincra pas deux facilités. » Ainsi, dans ce verset, il y a une mention sublime qu’il y a une délivrance après l’épreuve. L’épreuve comporte la délivrance en elle-même, quand on est en pleine épreuve, elle comporte en son sein la graine de la délivrance. C’est la raison pour laquelle ne désespère que quelqu’un qui n’a pas confiance en la miséricorde de Dieu, et cette absence de confiance est de la mécréance.

 

Le pire qui puisse arriver à la nation, est d’être détruite de l’intérieur:

 

1. La mauvaise éducation:

Chers frères, les épreuves et peines répétées causent, ce que les spécialistes appellent, la culture du désespoir, la culture de la dépression, celle de l’impasse. Ce qui est plus dangereux pour nous que nos ennemis. Le pire que la nation peut subir est qu’elle soit vaincue de l’intérieur.

Chers frères, cette maladie a des causes, parmi lesquelles, la mauvaise éducation que l’individu subit. Il suffit que le père dise, devant ses enfants, qu’il n’y peut rien, et nous sommes finis. Le désespoir s’est infiltré à ses enfants. Ainsi, la principale raison de cette situation vécue est la mauvaise éducation. Alors que le croyant est optimiste, il doit enraciner cet optimisme auprès de son entourage.

 

2. Traiter avec la réalité comme si elle ne changeait pas:

On souffre d’un autre problème, on croit que la réalité ne change pas. Nos ennemis arrogants ont changé, ils étaient l’arme utilisée par l’Occident pour écraser n’importe quel pays du Moyen Orient qui ose s’opposer à l’Occident, mais cette arme a été vaincue en 2006 et en 2008, deux fois, et la réalité a changé. Celui qui se tient au courant des nouvelles de l’ennemi, il se rend compte que leurs objectifs ont changé. Il y a 60 ans ils cherchaient la sécurité et de nos jours, ils cherchent la survie. De plus, ils avaient l’habitude de bombarder sans que l’on riposte, on avait peur et pas eux, on accourait aux abris, et eux pas. Et de nos jours, ils bombardent et nous faisons de même, ils ont peur tout comme nous, et ont recours aux abris tout comme nous, il existe maintenant un équilibre dans la peur, et un changement d’objectif de la sécurité vers la survie. De plus, ils avaient l’avantage de la force de frappe, ils déclaraient la guerre et la finissaient quand bon leur semblait. Maintenant, ils sont toujours aussi forts, mais ils ne contrôlent plus la fin de la guerre. Pendant la guerre de Gaza, le premier jour, ils ont bombardé 800 cibles, comme si cette guerre ne nécessitait qu’une seule journée, et après 22 jours, leurs objectifs n’étaient toujours pas atteints. Ils ont donc perdu cette force de décision, leur objectif a changé pour devenir un objectif de survie, et il existe un équilibre dans la crainte. Et Dieu, Tout Puissant, dit:

 

﴾ Pharaon était hautain sur terre; il répartit en clans ses habitants, afin d’abuser de la faiblesse de l’un d’eux: Il égorgeait leurs fils et laissait vivantes leurs femmes. Il était vraiment parmi les fauteurs de désordre. Mais Nous voulions favoriser ceux qui avaient été faibles sur terre et en faire des dirigeants et en faire les héritiers ﴿

 

(La Sourate Al-Qassas, Le Récit: 4-6)

 

3. Ne pas se rendre compte des éléments internes du problème:

Chers frères, parmi les causes des nombreux problèmes, est que l’on ne prenne pas en considération les éléments internes du problème, on compare notre force à la leur, nos alliés aux leurs. Mais il y a une grande différence. Mais je n’ai jamais entendu parler d’un avis qui parlait de nos erreurs, de notre éloignement de notre Seigneur, de notre manquement à nos devoirs, de notre éloignement les uns des autres. Un grand problème est le fait de ne pas faire attention aux éléments internes du problème.

 

4. Des lois de Dieu l’alternance des forces:

Il y a une loi ou Sunnah du Créateur des cieux et de la terre qui est mentionnée dans le verset qui suit:

 

﴾ …Ainsi faisons-Nous alterner les jours (bons et mauvais) parmi les gens… ﴿

 

(La Sourate Al-‘Imrân, La Famille d’Imran: 140)

De par Ses lois, Dieu, Exalté soit-Il, alterne la force entre les croyants et les mécréants. Quand on est éprouvé on devrait patienter, être solidaires, et ne pas permettre au désespoir de nous ronger:

 

L’individu droit est renforcer par Dieu:

 

﴾ … Combien de fois une troupe peu nombreuse a, par la grâce d’Allah, vaincu une troupe très nombreuse! Et Allah est avec les endurants﴿

 

(La Sourate Al-Baqara, La Vache: 249)

Si Dieu est avec toi, malgré les différences, qui sera contre toi ? Et s’Il est contre toi, qui serait avec toi ?

 

﴾ … Ṭālūt dit: «Voici: Allah va vous éprouver par une rivière: quiconque y boira ne sera plus des miens; et quiconque n’y goûtera pas sera des miens; - passe pour celui qui y puisera un coup dans le creux de sa main.» Ils en burent, sauf un petit nombre d’entre eux. Puis, lorsqu’ils l’eurent traversée, lui et ceux des croyants qui l’accompagnaient, ils dirent: «Nous voilà sans force aujourd’hui contre Goliath et ses troupes!»…﴿

 

(La Sourate Al-Baqara, La Vache: 249)

Ils se sont affaiblis quand ils ont désobéi. Ainsi la désobéissance entraine la faiblesse et la droiture est renforcée par Dieu, Exalté soit-Il.

Dieu, Exalté soit-Il, dit:

 

﴾ … Car Allah est avec ceux qui sont endurants. ﴿

 

(La Sourate Al-Baqara, La Vache: 153)

Il faudra avoir la foi que quand Dieu est avec toi, tu es plus fort que tous les forts. Si Dieu est avec toi, malgré les différences, qui sera contre toi ? Et s’Il est contre toi, qui serait avec toi ?

 

﴾ … S’il se trouve parmi vous vingt endurants, ils vaincront deux cents... ﴿

 

(La Sourate Al-Anfâl, Le Butin: 65)

 

La réconciliation avec Dieu est la base de la solution:

Chers frères, certains principes et idées sont à tirer de notre situation précaire. Le Prophète, bénédictions et paix sur lui, dans un hadith, dit, comme s’il était avec nous:

 

((Les nations se rassembleront contre vous de toute part, comme les gens se rassemblent autour du plat pour manger. Nous dîmes: -« O Messager d’Allah ! Est-ce que c’est à cause du fait que nous ne serons pas nombreux à cette époque ». Il dit: « Vous serez nombreux à cette époque, mais vous serez comme l’écume du torrent. La peur sera enlevée des cœurs de vos ennemis, et le “wahne” sera mis dans vos cœurs ». Ils dirent: -« Qu’est-ce que le “wahne” ? ». Il dit:

« L’amour de ce monde et la répulsion de la mort ».))

 

(Rapporté par Abu Dawoûd d’après Thwbpan)

On est 1.5 milliards, possédant la majorité des ressources de la terre… comme si le Prophète était avec nous.

Chers frères, il nous faudra nous réveiller de notre état d’assoupissement, que nous rendions des comptes à nous-mêmes, que nous nous réconcilions avec Dieu. On devrait, temporairement, nous pencher vers notre intérieur pour nous réformer, pour que Dieu nous facilité les relations avec l’extérieur, et il nous faut nous réconcilier avec Dieu, exalté soit-Il.

 

 

La propagation de la turpitude, la raison des maladies:

Ibn Mâdja, Al-Bazzâr et Al-Bayhaqy rapportent d’après ‘Abdillah Ibn ‘Omar, il a dit:

((Le Prophète, bénédiction et paix sur lui, se dirigea vers nous et dit: "O Mohâdjirine, qu'en sera-t-il de vous lorsque cinq choses arriveront parmi vous ? Je cherche protection auprès d'Allah qu'elles ne surviennent au milieu de vous ou que vous viviez jusqu'à les connaître ! La turpitude n'apparaît jamais au sein d'un peuple, pratiquée ouvertement aux yeux de tous, sans que ne se propagent parmi eux la peste et les maux qui n'existaient pas chez leurs prédécesseurs.))

 

(Rapporté par Ibn Mâdja, d’après Ibn ‘Omar)

Et c’est ce qui est arrivé ! Tant de maladies dont souffre le monde en entier à cause de la propagation de la turpitude. Certaines statistiques avancent que, dans le monde, il existe maintenant 67 millions de malades atteints de SIDA, à cause de la turpitude.

 

((- Un peuple n'empêche pas l'établissement de la Zakât sans se voir privé de l'eau du ciel. Si ce n'était pour les animaux, ils ne recevraient pas la pluie. -Un peuple ne fausse pas la mesure et le poids sans être soumis à des années de détresse, à la disette et à la tyrannie du souverain. - Leurs chefs ne jugent pas avec une loi différente de ce qu'Allah a révélé, sans qu'Allah ne fasse en sorte que leurs ennemis les dominent et se saisissent d'une part de leurs possessions. - Ils ne négligent pas l'application du Livre d'Allah et de la Sunna de Son Prophète, sans qu'Allah ne fasse en sorte qu'ils se tournent les uns contre les autres.))

 

(Rapporté par Ibn Mâdja, d’après Ibn ‘Omar)

Pendant la première guerre du Golf, l’Occident a reçu de l’Orient 700 milliards de dollars. Pendant la deuxième, il a reçu le double de cette somme. Une forme d’extorsion des ressources innombrables de l’Orient.

 

((Ils ne négligent pas l'application du Livre d'Allah et de la Sunna de Son Prophète, sans qu'Allah ne fasse en sorte qu'ils se tournent les uns contre les autres.))

 

(Rapporté par Ibn Mâdja, d’après Ibn ‘Omar)

 

 Source: http://nabulsi.com/fr

Traduction : Laïla ElHakimi

 

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Les califats d’Abou Bakr et de ‘Omar

 

Avec la mort de Mohammed, la communauté musulmane dut régler le problème de sa succession. Qui deviendrait son prochain leader? Quatre personnes venaient immédiatement à l’esprit : Abou Bakr al-Siddiq, qui non seulement avait émigré avec le Prophète dix ans auparavant, mais avait également été désigné pour mener la prière en congrégation, à la place du Prophète, quelques jours avant le décès de ce dernier; ‘Omar ibn al-Khattab, un homme compétent qui avait été un très fidèle compagnon de Mohammed; Outhman ibn ‘Affan, un des tous premiers convertis, très respecté; et ‘Ali ibn Abi Talib, le cousin et gendre de Mohammed. Leur piété et leur capacité à gouverner les affaires de la nation musulmane faisaient l’unanimité. Lors d’une réunion organisée en vue de choisir un nouveau leader, ‘Omar saisit la main d’Abou Bakr et lui prêta serment d’allégeance, signe traditionnel soulignant la reconnaissance d’un nouveau leader. Dès la tombée du jour, tout le monde avait donné son accord et Abou Bakr devint le premier calife (« successeur ») de Mohammed, ce qui signifiait qu’il allait dès lors gouverner conformément à la loi du Coran et à l’héritage laissé par le Prophète.

 

Le califat d’Abou Bakr fut bref, mais eut un impact important. Leader exemplaire, il vécut très simplement, remplit ses obligations religieuses avec assiduité, fut accessible en tout temps et très sympathique avec les gens. Mais il sut aussi se montrer très ferme quand certaines tribus, qui n’avaient accepté l’islam que pour la forme, s’en détournèrent après la mort du Prophète. Il réussit à les discipliner promptement. Plus tard, il réussit à obtenir le soutien des tribus de la Péninsule arabe et à canaliser leur énergie contre les puissants empires d’Orient : les Sassaniens en Perse et les Byzantins en Syrie, en Palestine et en Égypte. Bref, il parvint à faire la démonstration de la viabilité de l’État musulman.

 

Le second calife, ‘Omar – nommé par Abou Bakr – continua de démontrer cette viabilité. Adoptant le surnom d’Amir al-Mou’minine – ou commandant des croyants – ‘Omar étendit l’autorité temporelle de l’islam jusqu’en Syrie, en Égypte, en Irak et en Perse où il connut, d’un point de vue purement militaire, de surprenantes victoires. Dans les quatre années qui suivirent le décès du Prophète, l’État musulman étendit son influence sur toute la Syrie et arriva même, au cours d’une bataille menée lors d’une tempête de sable près de la rivière Yarmouk, à affaiblir la puissance des Byzantins, dont le dirigeant, Héraclius, avait peu de temps auparavant refusé une invitation à embrasser l’islam.

 

Encore plus surprenant fut le fait que l’État musulman administra les territoires conquis avec une tolérance jamais vue à cette époque. À Damas, par exemple, le leader musulman, Khalid ibn al-Walid, signa un traité qui se lisait comme suit :

 

Voici ce que Khalid ibn al-Walid accordera aux habitants de Damas s’il y est admis : il leur promet que leur vie, leurs biens et leurs églises seront en sécurité. Leurs cités ne seront pas détruites et aucun musulman ne sera logé dans leurs maisons. Nous venons vers eux avec le pacte de Dieu et la protection de Son prophète, des califes et des croyants. Tant qu’ils paieront leurs impôts locaux, il ne peut leur arriver que du bien.

 

Cette tolérance était typique de l’islam. Un an après la bataille menée près de la rivière Yarmouk, ‘Omar, qui était au camp militaire d’al-Jabiyah, sur le plateau du Golan, apprit que les Byzantins étaient prêts à rendre Jérusalem. Il s’y rendit donc pour accepter la reddition en personne. Selon ce qu’en a rapporté une source, il entra dans la ville seul, vêtu d’une simple cape, à la stupéfaction d’une population habituée aux costumes somptueux et aux cérémonies des Byzantins et des Persans. Il les étonna encore plus en apaisant leurs craintes par la négociation d’un traité généreux dans lequel il écrivit, entre autres : « Au nom de Dieu... Vous jouissez d’une totale sécurité en ce qui concerne vos églises, qui ne seront point occupées par des musulmans ni détruites. »

 

Cette politique connut un réel succès partout où elle fut appliquée. En Syrie, par exemple, de nombreux chrétiens qui avaient été impliqués dans de vives disputes théologiques avec les autorités byzantines (et qui avaient même été persécutés par elles), virent en l’établissement de l’islam sur leur territoire la fin de la tyrannie. Et en Égypte, pays qu’Amr ibn al-‘As ravit aux Byzantins après une marche audacieuse à travers le Sinaï, non seulement les chrétiens coptes accueillirent-ils les Arabes à bras ouverts, mais ils les assistèrent avec enthousiasme.

 

Les mêmes réactions se produisirent à travers l’empire byzantin. Les conflits chez les Grecs orthodoxes et chez les chrétiens syriens monophysites, coptes et nestoriens avaient contribué à l’incapacité des Byzantins – toujours perçus comme des intrus – à obtenir le soutien populaire, tandis que la tolérance que les musulmans démontrèrent envers les chrétiens et les juifs fit en sorte que ces derniers ne s’opposèrent pas à eux.

 

‘Omar adopta la même attitude dans les affaires administratives. Même s’il désignait un gouverneur musulman à chaque nouvelle province, les administrations byzantines et persanes déjà en place étaient maintenues chaque fois que c’était possible. Il est à souligner, aussi, que durant cinquante ans, le grec demeura la langue de chancellerie de pays comme la Syrie, l’Égypte et la Palestine, tandis que le pehlevi, langue de chancellerie des Sassaniens, continua d’être utilisée en Mésopotamie et en Perse.

 

‘Omar, qui fut calife pendant dix ans, termina son règne avec une importante victoire sur l’empire persan. La lutte contre le royaume sassanide avait débuté en 687 à al-Qadisiyah, près de Ctesiphon, en Irak, où la cavalerie musulmane avait réussi à mettre en déroute des éléphants que les Persans utilisaient pour l’assaut. Puis, avec la bataille de Nahavand, appelée la « conquête des conquêtes », ‘Omar scella le sort de la Perse : elle allait devenir l’une des plus importantes provinces de l’Empire musulman.

 

Le califat de ‘Omar fut un point marquant des débuts de l’islam. Il fut remarqué pour son sens de la justice, ses idéaux sociaux, son administration et ses qualités de leader et d’homme d’État. Par ses initiatives, il laissa un héritage durable sur le bien-être de son peuple, sur son système d’impôts et sur la structure financière et administrative de l’empire musulman grandissant.

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Le califat d’Outhman ibn Affan

L’élection d’Outhman

 ‘Omar ibn al-Khattab, le deuxième calife de l’islam, fut poignardé par un esclave persan zoroastre, Abou Lou’lou’ah, alors qu’il menait la prière du fajr.  Tandis qu’il gisait sur son lit de mort, à l’agonie, ceux qui l’entouraient lui demandèrent de nommer un successeur.  ‘Omar nomma plutôt six personnes et leur demanda de se consulter entre elles afin de choisir l’une d’elles comme prochain calife.

Ce comité était composé d’Ali ibn Abi Talib, Outhman ibn Affan, Abderrahman ibn Awf, Sad ibn Abi Waqqas, Az-Zoubayr ibn al-Awam et Talhah ibn Oubayd Allah, qui étaient parmi les plus éminents compagnons du Prophète (que la paix et les bénédictions d’Allah soient sur lui) et qui avaient reçu, de leur vivant, l’assurance qu’ils entreraient au Paradis.

 ‘Omar demanda à ce que le comité choisisse un successeur en moins de trois jours et que ce dernier entre en fonction dès le quatrième jour.  Mais après deux jours, aucune décision n’avait encore été prise et les membres du comité s’inquiétaient de voir le temps passer sans qu’ils aient pu parvenir à un consensus.  Abderrahman ibn Awf offrit alors de renoncer à sa candidature si tous les autres se conformaient à sa décision.  Ils acceptèrent tous sa proposition et le laissèrent choisir seul le nouveau calife.  Abderrahman fit passer un entretien à chaque candidat et alla par les rues de Médine consulter le peuple sur leur préférence.  Il finit par choisir Outhman, que la majorité des gens avait dit préférer.

Le califat d’Outhman

Même après sa nomination comme calife, Outhman continua de mener une vie simple.  Il aurait pourtant été facile à cet homme d’affaires prospère de mener une vie luxueuse, mais cela ne lui disait rien.  Son unique but était de goûter aux plaisirs de l’au-delà, car il savait très bien que ce monde-ci n’est que temporaire et constitue une épreuve pour les hommes.  Après sa nomination, il demeura donc aussi généreux qu’il l’avait toujours été.

Les califes étaient normalement payés à partir du trésor public, mais Outhman ne prit jamais aucun salaire pour son travail.  De plus, il prit l’habitude de libérer des esclaves chaque vendredi, de voir aux besoins des veuves et des orphelins et de donner en charité sans compter.  Sa patience et son endurance firent de lui un leader très apprécié.

Outhman accomplit beaucoup de choses durant son règne.  Il encouragea la pacification de la Perse, continua de défendre l’État musulman contre les Byzantins, conquit la Lybie et l’annexa à l’empire musulman et subjugua la quasi totalité de l’Arménie.  Par ailleurs, avec l’aide de son cousin Mou’awiyah ibn Abi Soufyan, qui était gouverneur de Syrie, il mit sur pied une armée navale qui réussit à obtenir plusieurs engagements importants de la part des Byzantins.

Mais le geste pour lequel il est le plus connu et qui eut la plus grande importance pour l’islam est sans contredit sa fameuse compilation des textes composant le Coran.  Réalisant que le message divin original risquait, par inadvertance, d’être altéré par diverses variantes textuelles, il forma un comité qu’il chargea de colliger les versets originaux et de détruire tout texte comportant une variante.  Le livre qui en résulta est celui qui est accepté aujourd’hui encore à travers tout le monde musulman.

Outhman face à l’opposition et face à la mort

Au cours de son califat, Outhman eut à composer avec l’opposition des nouveaux musulmans de nom seulement qui se trouvaient dans les nouvelles terres conquises et qui l’accusaient de ne pas suivre l’exemple du Prophète et des califes précédents dans sa façon de gouverner.  Mais les compagnons du Prophète prirent chaque fois sa défense et ces accusations ne le poussèrent pas à modifier sa façon de faire; au contraire, il persista à gouverner avec miséricorde et compassion envers les gens.  Même lorsque ses ennemis l’attaquèrent, il n’utilisa pas les fonds publics pour se protéger ou protéger sa maison.  Tel que prédit par le prophète Mohammed, les ennemis d’Outhman firent tout en leur pouvoir pour lui rendre la tâche difficile en s’opposant constamment à lui et en l’accusant de tous les maux.  Ils complotèrent même contre lui, entourèrent sa maison et s’encouragèrent les uns les autres à aller le tuer.

Plusieurs de ses conseillers lui recommandèrent de faire arrêter ses assaillants, mais il n’en fit rien.  Il finit par être assassiné pendant qu’il récitait le Coran, exactement comme l’avait prédit le Prophète.  Il mourut en martyr.

Anas ibn Malik a rapporté ce qui suit :

« Un jour, le Prophète grimpa sur le mont Ouhoud avec Abou Bakr, ‘Omar et Outhman.  Le mont trembla.  Le Prophète dit alors (à la montagne) : « Calme-toi, Ouhoud!  Il n’y a sur toi qu’un prophète, un fidèle compagnon et deux martyrs. »  (sahih al-Boukhari)

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