« La science est plus méritoire que la prière », faisait remarquer le Prophète ; « un seul homme de science – ajoutait-il – a plus d’emprise sur le démon, qu’un millier de dévots ». « Les homme de science sont les héritiers des Prophètes dont le seul patrimoine légué au monde est précisément la science ».
L’islam selon sa charia incite donc à l’étude et à la recherche dans tous les domaines afin d’accumuler toutes les sciences fondamentales, toutes les techniques et les beaux-arts censées faciliter la vie et la rendre toujours plus commode et toujours plus belles sans toutefois rien corrompre. Méditons à ce propos ces deux versets dont voici le sens :
- « Nous avons pourvu la terre d’une beauté, afin de les éprouver (soit les hommes) qui d’entre eux sont les meilleurs en bonnes œuvres » (verset 7 chap.18)
- « Dis: "Qui a proscrit l’ornement d'Allah, qu’Il a produit pour Ses sujets, ainsi que le licite en nourritures ?" Dis: "Elles sont destinées à ceux qui ont la foi, dans la vie ici-bas, et exclusivement à eux au Jour de la Résurrection. " Ainsi exposons-Nous clairement les versets pour les gens qui savent. » (Verset 32 chap.7)
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Nidhal Guessoum
Imaginez que vous soyez condamné à mort et qu’on s’apprête à vous exécuter. Vos yeux ont été bandés, vous êtes attaché au pilon, face à une dizaine de tireurs d’élite. L’ordre de tirer est donné. Vous entendez les coups de feux, mais quelques secondes plus tard, vous vous apercevez que rien ne vous est arrivé. Vous êtes sain et sauf, tous les tireurs vous ont complètement « raté ». Quel est alors votre réaction ? Vous en concluez : « Il n’y a rien à expliquer, je suis là, un point c’est tout », ou vous affirmez plutôt : « Il y a quelques chose derrière cela, d’une manière ou d’une autre, ma vie qui a été prolongée, a été voulue et soigneusement… exécutée ? »
C’est la métaphore utilisée par le philosophe John Leslie, pour expliquer la situation équivalente dans laquelle se trouve l’humanité : si les lois et les paramètres de l’Univers avaient été tirés au hasard, la probabilité que la vie apparaisse, et encore moins que l’intelligence et la conscience soient présentes pour se poser de telles questions, aurait été infiniment faible : un zéro suivi de dizaines ou centaines de zéros après la virgule avant d’atteindre le 1…
Donnons quelques exemples simples. Si la gravitation avait été très légèrement plus faible dans l’univers, les étoiles ne se seraient jamais formées, et le carbone, l’oxygène et autres éléments nécessaires à la vie, et donc à notre existence, n’auraient pas été formés. Si la gravitation avait été même légèrement plus forte qu’elle ne l’est, l’univers se serait effondré sur lui-même et n’aurait jamais formé de grandes structures (galaxies, étoiles, planètes).
Un second exemple relève de l’électricité : si celle-ci (représentée par la charge élémentaire de l’électron) avait été légèrement plus faible qu’elle ne l’est, les réactions chimiques, trop lentes, n’auraient pas pu produire des molécules complexes (jusqu’à l’ADN). Et si elle avait été trop forte, les réactions chimiques n’auraient pas pu avoir lieu, car elles auraient nécessité beaucoup trop d’énergie (non disponible).
Que conclure ? Nous sommes là au sein de cet Univers, qu’il convient d’accepter sans plus ? Ou bien qu’ il existe un principe qui a permis que l’Homme puisse apparaître et être en harmonie totale avec le cosmos tout entier ? Cette constatation et cette conclusion ont donné naissance à ce fameux « principe anthropique » qui indique que : soit un Créateur habile a bien planifié notre émergence, soit que nous sommes dans l’ univers parmi des milliards de milliards d’univers tous différents, tous stériles sauf le nôtre. Le fait qu’il existe un « ticket gagnant » parmi les milliards de tickets non gagnants ne doit pas nous faire réfléchir outre mesure.
Malgré la controverse qui l’entoure et les vives réactions qu’il a suscitées depuis son émergence il y a maintenant deux décennies, il n’est pas exagéré de dire que le Principe Anthropique a constitué un nouveau paradigme philosophico-scientifique, ainsi qu’ une nouvelle plate-forme et dynamique de dialogue entre la Science et la Religion (toutes deux définies de manière générale).
Citons à ce titre Nicola Dallaporta (Physicien théoricien, Professeur émérite à l’Université de Padoue) : « […] la reconnaissance du principe anthropique devrait être considérée comme un moment décisif dans le développement de la science, ouvrant de nouvelles voies vers des aspects inconnus de l’Univers… ».
George V. Coyne (astronome, Université de l’Arizona) affirme quant à lui « […] je crois […] que le principe anthropique a non seulement constitué un stimulant de recherche en cosmologie, mais qu’il fournit un point de rencontre passionnant entre la théologie et les sciences et qu’il a certainement servi à réintégrer le facteur être humain qui, pendant des siècles, a été exclu des sciences physiques. » (Voir “Le Principe Anthropique : L’Homme est-il le centre de l’Univers ?”, de J. Demaret et D. Lambert, Armand Colin, Paris, 1994).
Il est intéressant de noter que l’énoncé du principe anthropique a été formellement présenté par le physicien Brandon Carter en 1973, à l’occasion du 500ème anniversaire de Copernic, qui avait commencé la « rétrogradation » de l’Homme, qui occupait auparavant une place centrale dans l’Univers.
Il est également certain que le camp religieux y a trouvé un point d’appui et une justification de son principe fondamental selon lequel les questions qui relèvent de l’existence, aussi bien de l’Univers, de la Vie, que de l’Homme ne peuvent pas être monopolisées par la Science, mais qu’en fait, des considérations « métaphysiques », ou du moins « anthropiques », peuvent légitimement être introduites dans ce type de débats.
Les musulmans ont plutôt réagi tardivement à ce développement important, et ce pour plusieurs raisons. Ces derniers ont toujours souscrit au « Design Argument » (selon lequel tout dans la nature pointe vers un Créateur) en puisant dans leur Livre maintes directives à cet égard. Ils n’ont donc pas vu la ressurgeance de cet argument par le biais du principe anthropique comme un développement notable. D’un autre coté, ce nouveau paradigme philosophico-scientifique a été délibérément évacué par certaines écoles de pensée islamiques dont le programme intellectuel et philosophique est radicalement différent ( qui prône, par exemple, le développement d’une « science sacrée » qui se démarque clairement de la « science moderne, occidentale ». Celle-ci ne pouvant, selon ces derniers fusionner ou même accommoder le théisme et la révélation).
Notons enfin, le dilemme auquel ont été confrontés les scientifiques et philosophes musulmans qui se veulent fidèles à leur tradition : le principe anthropique sous-entend et englobe le principe d’évolution à toutes les époques de l’existence, depuis le moment de la création de l’univers jusqu’au futur, y compris bien sûr l’émergence de l’homme par les processus évolutifs que préconise la science moderne.
Le Coran et la tradition islamique regorgent d’arguments du type « design » et peut-être même quelques allusions à des principes anthropiques. Nous citerons d’abord pour exemple quelques versets coraniques :
Ne voyez-vous pas qu’Allah vous a assujetti ce qui est dans les cieux et sur la terre ? Et Il vous a comblés de Ses bienfaits apparents et cachés. Et parmi les gens, il y en a qui disputent à propos d’Allah, sans science, ni guidée, ni Livre éclairant. (31 : 20)
Celui Qui a créé et agencé harmonieusement, Qui a décrété et guidé… (87 : 2-3)
Celui qui a créé sept cieux superposés sans que tu voies de disproportion en la création du Tout Miséricordieux. Ramène [sur elle] le regard. Y vois-tu une brèche quelconque ? (67 : 3)
Se référant au Coran, les théologiens musulmans n’ont jamais ignoré les considérations de design (planification soignée, en l’occurence par un Créateur) et même anthropistes. Jaafar Sheikh Idrees, un philosophe musulman contemporain, voit dans l’harmonie qui existe entre les créatures du monde une des preuves de l’existence de Dieu. Il dénomme cet argument « Dalil al-`Inaya » (l’argument de providence).
En fait Idrees ne fait que reprendre les idées du grand philosophe andalou du 12ème siècle, Ibn Rushd, qui insistait sur l’argument que la création montre par l’ordonnance, l’harmonie et la complémentarité de ses différentes parties, ainsi que par la convenance et la consonance qu’elle manifeste envers le but et le bénéfice intentionné par cette création, que les choses ne sont pas survenues par une volonté de la nature mais plutôt par les intentions finalistes du Créateur.
Idrees décèle aussi un aspect anthropique dans les versets suivants : N’avons-Nous pas fait de la terre une couche et (placé) les montagnes comme des piquets ? Nous vous avons créés en couples, désigné votre sommeil pour votre repos, fait de la nuit un vêtement, assigné le jour pour les affaires de la vie et construit au-dessus de vous sept (cieux) renforcés, et [y] avons placé une lampe (le soleil) très ardente, et fait descendre des nuées une eau abondante pour faire pousser par elle grains et plantes et jardins luxuriants. (78 : 6-16).
Il écrit : « Même ces astres lointains ont une relation avec vous (les humains), car comme la terre est pour vous un lit, le ciel est un toit construit, le soleil est une lampe qui vous pourvoit en lumière et chaleur, sans lesquelles il ne peut y avoir de vie humaine, animale ou végétale. » L’auteur renforce alors son argument d’un autre verset : « Et Nous avons fait du ciel un toit protégé, et cependant ils se détournent de ses merveilles” (21:32) »
En fait, Ibn Rushd a été amené à conclure que tout ce qui existe est en rapport adéquat avec l’homme. De plus cet accord est nécessairement le résultat d’un Agent qui en a eu l’intention et la volonté.
Toujours dans la période classique, citons Fakhr al-Din al-Razi (1149-1209), le grand exégète, théologien, philosophe et scientifique qui, dans son magistral “Mafatih al-Ghayb” souligne le fait que chaque corps a un mode d’existence propre dans le monde physique. Parmi ces modes possibles, un mode précisément déterminé (« muqaddar bi maqadir makhsusah ») par le Créateur. Les corps célestes par exemple ont des orbites et des coordonnées spatio-temporelles précises qui démontrent une ordonnance totale (tadbir kamil) et une sagesse profonde (« hikmah balighah »).
Al-Razi souligne également que tous les objets, célestes ou terrestres, animés ou inanimés (« jamadat ») ont été décrétés par Allah de sorte qu’ils servent les intérêts (« masalih ») des humains. Enfin, Al-Razi attire notre attention sur les interconnections complexes entre les bénéfices constitués par les horizons cosmiques (« al-ni’am al-afaqiyyah ») et ceux que l’on trouve en nous même (« al-ni’am al-anfusiyyah »).
Au cours du 20ème siècle, deux penseurs musulmans (différents dans leurs approches et inclinaisons philosophiques) se distinguent : Muhammad Iqbal (1877-1938), grand poète-philosophe indien du début du siècle précédent , et Badi’uzzaman Sa’id al-Nursi (1876/7-1960), fondateur du mouvement religieux turque Nur.
Iqbal n’est pas convaincu pas les arguments rationalistes en général, et les arguments téléologiques en particulier. Du coup, il rejette l’idée de “but prédéterminé” pour l’univers, car cela lui enlèverait, selon le philosophe, tout caractère créatif et toute originalité. Par contre Said al-Nursi demeure très impressionné par « l’équilibre omniprésent et la coopération visible à travers tout le cosmos », ce qui constitue pour lui « une preuve matérielle de l’unité divine ».
Au cours de l’histoire, de nombreux penseurs musulmans, définissaient la science comme la recherche des « manières » par lesquelles le Créateur, de par sa bonté et sa sagesse infinies, a agencé le monde en le disposant au service de l’homme. Nous comprenons alors pourquoi aujourd’hui, le concept de design et le principe anthropique n’ont guère « impressionné » les musulmans. Il semble d’autre part, que leur compréhension se limite au « service » et au « bénéfice », et que l’on peut constater dans les corps naturels envers l’homme plutôt des lois et des constituants même de l’univers.
Soulignon enfin, l’aspect évolutionniste inhérent au principe anthropique, à savoir l’acceptation d’un scénario d’évolution (physique et biologique) de l’univers en tant qu’entité ou en tant qu’ensemble de corps. Nous savons que le terme même « évolution » continue à constituer un blocage pour la majorité écrasante des musulmans, y compris parmi les intellectuels. Mais c’est là un thème qui doit fait l’objet d’ un autre article.
Abduldaem Al-Kaheel
Il semble que la propagation des épidémies et des maladies infectieuses est quelque chose d’inévitable, surtout depuis que nous vivons à une époque de changement climatique et de catastrophes naturelles, et souvenez-nous du remède que Prophète (paix et salut de Dieu sur lui) a préconisé pour les épidémies …
Nous vivons actuellement une nouvelle épidémie la «grippe porcine». Bien que les scientifiques déclarent que consommer du porc est sûr et ne nuit pas à la santé, mais nous, les musulmans, nous croyons que la consommation de la viande de porc est à l’origine de la propagation de ce virus. Si les humains ne s’occupaient pas des porcs en les élevant, en les nourrissant et les côtoyant ce virus ne se serait pas transformé jusqu’à devenir mortel.
En tout cas, ce virus a provoqué une épidémie comme le virus de la grippe aviaire, le SRAS, la maladie de la vache folle ... et Toutes ces nouvelles épidémies que personne ne connaissait auparavant. Les scientifiques font valoir que tous les virus ont la capacité d'évoluer, de changer de forme et de résister aux médicaments. Par conséquent, ce sont des virus qui ont coûté la vie à des milliards d'êtres humains à travers l'histoire.
Ceci est l'un des virus les plus mortels. C’est un soldat au service de Dieu. Dieu tout puissant l’a envoyé contre les humains. Les pêchers ne peuvent pas rester ainsi sans punition dans la vie d’ici bas avant l’au-delà. Malgré que la taille de ce virus ne dépasse pas un dix-millième de millimètre! Ce micro-organisme est capable de paralyser l'économie mondiale et de tuer des dizaines de millions d'êtres humains ... C'est juste un des petits soldats de Dieu qui dit : «Nul ne connaît les armées de ton Seigneur, à part Lui. Et ce n'est là qu'un rappel pour les humains ». (Le revêtu d’un manteau – 31).
Le Prophète (paix et salut de Dieu sur lui) a donné l’ordre de prendre une mesure préventive qui indique qu’il est réellement un messager de Dieu! A son époque personne ne connaissaient ni la façon dont les épidémies se propagent ni qu’il est possible qu’un Homme porte un virus et reste plusieurs jours sans le savoir. C’est pour cela que la logique voudrait qu’il donne l’ordre aux gens de s’enfuir de l’endroit où se trouve la maladie. Au lieu de cela qu’est ce qu’il a ordonné (paix et salut de Dieu sur lui) ?
Il dit (paix et salut de Dieu sur lui) : « La peste ce sont les restes d’un mal issu de la colère de Dieu envoyé à un groupe des fils d’Israël. Si elle survient dans une localité où vous êtes, ne la quittez pas pour vous en enfouir, et si elle survient dans une localité où vous n’êtes pas ne vous y rendez pas. » (Rapporté par Bokhari et Moslim). Voyez avec moi cette merveilleuse ordonnance prophétique. C’est ce les scientifiques appellent la quarantaine sanitaire.
Même la personne qui semble en bonne santé qui se trouve dans le pays où se trouve la maladie contagieuse, il ne lui a pas permis (paix et salut de Dieu sur lui) de le quitter avant que l’épidémie ne soit terminée. C'est ce que les médecins disent aujourd'hui, ils interdisent même de voyager et de se déplacer entre le pays où se trouvent l’épidémie et les autres pays pour éviter que celle-ci ne se propage. Si nous observons tous les cas qui sont apparus en Europe, en Asie et dans quelques pays arabes proviennent de personnes qui sont venus d’Amérique et du Mexique où se trouve la source de l’épidémie.
Par conséquent, ce hadith est un miracle prophétique que nous voyons et que nous touchons du doigt à notre époque. Il représente une méthode exacte de médecine préventive. C’est une préconisation, une avancée scientifique qui témoigne de la véracité de ce prophète et du message de l’islam. Le mot TAÔUNE (utilisé par le prophète dans ce hadith) désigne une maladie contagieuse qui peut se propager rapidement.
source: Abduldaem Al-Kaheel
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Les catécholamines sont des composés organiques synthétisés à partir de la tyrosine et jouant le rôle d'hormone ou de neurotransmetteur.
Les catécholamines les plus courantes sont l'adrénaline (épinéphrine), la noradrénaline (norépinéphrine) et la dopamine. Elles sont synthétisées par les cellules de la médullo-surrénale et par les neurones postganglionnaires du système nerveux orthosympathique. L'adrénaline agit en tant que neurotransmetteur dans le système nerveux central et comme hormone dans la circulation sanguine. La noradrénaline est principalement un neurotransmetteur du système nerveux sympathique périphérique, mais se retrouve présente dans le sang.
L'état de stress augmente le taux de catécholamines dans le sang. Au cours d'une activité physique, les catécholamines induisent des modifications physiologiques de l'organisme : augmentation de la fréquence cardiaque, de la pression artérielle et du taux de glucose dans le sang.
Il existe dans nos reins, des glandes qui fabriquent une substance, les catécholamines. Celles-ci sont fabriquées chez le fœtus au moment de sa naissance. Cette découverte a suscité l’attention des biologistes, pourquoi ? Vous allez découvrir comment le Créateur a fabriqué chez le bébé que nous étions, une substance miracle !
Cette hormone va provoquer un afflux de sang vers les organes vitaux que sont le cœur, le cerveau…
Elle a aussi pour rôle de faciliter la respiration. Il se trouve que durant toute sa vie utérine, le fœtus a ses poumons remplis d’un liquide qui facilite la formation des alvéoles nécessaires pour respirer normalement. Mais à la naissance, ce liquide doit disparaître pour laisser place à l’air. Ce sont les catécholamines qui permettent l’élimination de ce liquide pour faciliter la respiration du bébé !
A la naissance, le nouveau-né n’est plus nourri par son cordon ombilical mais par les réserves qu’il a accumulées pendant sa vie utérine, or il se trouve que ces réserves ne peuvent être utilisées par les cellules que grâce à ces catécholamines !
Enfin, le dernier rôle de ces hormones est que le nourrisson, à la naissance, sera bien éveillé, ce qui va faciliter l’établissement des liens affectifs entre la mère et l'enfant !
Il a donc été prouvé que la présence de ces catécholamines en grande quantité dans le sang du nouveau-né a pour but d’augmenter "ses chances" de survie !
Mais un fait étonnant vient s’ajouter à cette suite de miracles physiologiques, c’est que ce qui déclenche la production de ces hormones, c’est la compression de la tête du fœtus lors du travail de l’utérus, moment pénible et douloureux connu des mamans. Comme quoi, derrière un mal apparent, il peut se cacher un grand bien. Voilà, une sagesse de plus que nous enseigne notre Créateur !
Sources:Wilkipédia
Sajidine
Le flamboiement culturel qui a baigné et nourri pendant plusieurs siècles tout une partie de l’humanité entre Méditerranée et océan Indien constitue un apport décisif à la fondation de la science moderne : c’est en substance la démonstration qu’apporte le mathématicien et historien des sciences Ahmed Djebbar, avec son dernier ouvrage : Une histoire de la science arabe. Entretien.
L’image dominante aujourd’hui sur le rapport de la civilisation islamique aux sciences est celle des contraintes, des limites imposées de l’extérieur à la connaissance par le corpus religieux. Que pensez-vous de ce schéma ? L’islam doit-il être considéré comme un frein à la pensée scientifique ou comme un élément de dynamisme ?
Ahmed Djebbar : Ce schéma date du XIXe siècle et il est erroné. Lorsqu’il s’agit des activités sociales - et la science en est une -, il vaut mieux parler des musulmans plutôt que de l’islam. Du coup, il ne s’agit plus d’une seule position par rapport à la science, mais de plusieurs, qui ont d’ailleurs varié dans le temps en fonction des rapports de forces qui s’établissaient (et qui s’établissent encore) dans la cité islamique. Le lecteur d’aujourd’hui doit savoir que ces deux sources fondamentales de l’islam, le Coran et le Hadith ( les actes et les paroles du Prophète) contiennent de nombreux encouragements à l’activité scientifique. En réalité, la question qui s’est posée aux musulmans dès le IXe siècle est la suivante : " Lorsque le Coran et le Prophète évoquent la science, de quelle science s’agit-il ? " À partir de là il y a eu, effectivement, des positions tranchées pour ou contre les sciences rationnelles, par opposition aux sciences religieuses. Il y a même eu des théologiens qui ont mis en garde contre l’excès de l’étude de la grammaire arabe ! Mais ces débats n’ont, à ma connaissance, jamais entravé le cours des choses. D’ailleurs les scientifiques ne les évoquent pas dans leurs écrits. Aujourd’hui, même les plus dogmatiques des musulmans n’osent pas opposer le message religieux à la science : ils la lui soumettent de différentes manières, soit en privilégiant les réponses du corpus religieux à celles de la recherche scientifique (comme pour la théorie de l’évolution), soit en interprétant les découvertes scientifiques comme une réalisation de ce qui est déjà annoncé dans le Coran. Mais cette position est loin d’être dominante.
Vous avez centré vos recherches sur une période de quatre siècles, qui correspond grosso modo à la domination militaro-économico-culturelle des Arabes, puis des Ottomans sur une grande partie du monde. Pourquoi ? Est-ce par souci de réévaluer cette époque de grand foisonnement culturel ? Est-ce parce que l’historiographie existante est injuste avec elle ?
Ahmed Djebbar : C’est tout cela à la fois. D’abord, il était temps d’intégrer certains résultats de la recherche de ces dernières décennies dans un ouvrage de vulgarisation. Par leur diversité et leur richesse, et par leurs liens avec les traditions scientifiques antérieures, ces travaux poussent à réévaluer la contribution des savants des pays d’islam et à changer le regard qu’on portait sur elle. Il est temps en effet de substituer à la vision exotique de la civilisation arabo-musulmane une vision plus conforme à l’histoire, comme il est temps d’ailleurs de réévaluer l’apport scientifique du Moyen Age européen. Prenons l’exemple du Maghreb et de l’Espagne : pendant longtemps, on a pensé que leur rôle en mathématiques était insignifiant. Or les recherches de ces vingt dernières années, auxquelles j’ai modestement contribué, ont révélé une riche tradition à la fois astronomique et mathématique dans ces deux régions : des instruments nouveaux y ont été conçus, des modèles planétaires y ont été discutés, la combinatoire en tant que discipline y a fait ses premiers pas et on a même découvert qu’à partir du XIIe siècle un symbolisme très élaboré avait été introduit dans l’écriture de l’algèbre et de l’arithmétique.
Qui sont les scientifiques de cette époque ? Peut-on dresser un portrait type ?
Ahmed Djebbar : Pendant longtemps, le portait du savant musulman était incarné par Ibn Sina (Avicenne), c’est à dire un encyclopédiste, touche à tout, brillant en tout. Cette civilisation a produit de grands esprits correspondant à ce profil, comme Al-Kindi à Bagdad et Ibn Rushd (Averroès) à Cordoue puis à Marrakech. Cette catégorie de savants a effectivement innové dans plusieurs disciplines et ses membres ont été souvent proches du pouvoir politique de leur époque. Mais la majorité des scientifiques ne correspondent pas à ce profil. Ils ont bien sûr, dans leur diversité ethnique et confessionnelle, acquis une formation générale en arabe puis ils se sont spécialisés dans telle ou telle discipline. Cela dit, ils ont rarement conseillé des princes et n’ont pas toujours eu l’occasion de monnayer efficacement leur savoir. Certains d’entre eux ont même exercé un second métier pour pouvoir continuer à s’adonner à leur passion de la recherche. Parmi ces scientifiques peu connus du grand public, il y a le chimiste Jâbir Ibn Hayyan (IXe siècle) à Bagdad, l’algébriste Abû Kâmil (Xe siècle) au Caire, l’astronome Az-Zarqalî (XIe siècle) à Tolède, le médecin Ibn Al-Jazzâr (Xe s.) à Kairouan, le physicien Al-Khâzinî (XIIe s.) en Asie centrale, etc. Tous ont laissé des ouvres consistantes.
Comment la science circule-t-elle dans l’immense empire musulman ? Les processus d’acquisition, d’emprunt à la tradition, de discussion, de commentaire des savoirs antérieurs sont-ils spécifiques ?
Ahmed Djebbar : Plusieurs éléments caractérisent ces pratiques. Il y a d’abord la multiplication des foyers scientifiques. De Samarkand, en Asie centrale, à Saragosse, en Espagne, des dizaines de pôles se sont développés, créant une réelle émulation entre les différents groupes de savants et développant entre eux des liens multiples (échanges de lettres et de livres, visites, coopération autour d’un projet). Le second élément est la langue arabe, vecteur presque exclusif de la science entre le IXe et le XIIe siècle à la fois en Asie, au Proche-Orient, au Maghreb et en Espagne. Mais, au-delà de ces spécificités, la pratique scientifique en pays d’Islam a fonctionné selon un processus universel : traduction d’ouvrages appartenant aux traditions antérieures (surtout grecque et indienne), assimilation du savoir ancien, critiques et commentaires, puis production originale et orientations nouvelles. Il faut aussi préciser que, malgré le contexte politique et idéologique imprégné par le corpus religieux, la pratique scientifique, elle, est toujours restée profane, en dehors de l’invocation de Dieu et du Prophète avec, parfois, une dédicace élogieuse en première page.
L’invention du papier ou plutôt sa fabrication sur un mode industriel a constitué une révolution de grande portée...
Ahmed Djebbar : Vous avez raison de parler du caractère industriel de la fabrication du papier dans l’empire musulman. Des dizaines de manufactures ont été construites et des cultures nouvelles ont été développées pour les alimenter en matière première. Cette civilisation a été la première à avoir fait du papier le support matériel de l’enseignement et de la diffusion de la science. Des millions de manuscrits ont pu ainsi circuler d’un bout à l’autre de l’empire. Et il est raisonnable de penser que le développement de l’industrie du papier n’est pas étranger à l’extension de l’instruction et à la diffusion du savoir de l’époque, comme à la multiplication des bibliothèques publiques et privées.
L’un des traits spécifiques de la Renaissance en Europe est la place donnée à la critique du passé dans tous les domaines de la connaissance. Ce processus qui commence en Italie aux XIIIe et XIVe siècles débouche deux siècles après sur la révolution copernicienne, sur Galilée, puis sur le mot d’ordre cartésien de se rendre " maître et possesseur de la nature " (ce qui suppose qu’elle soit connaissable par la seule force de la raison). Démarche qui s’organise autour des valeurs fondamentales : rigueur logique, expérimentation, vérification des hypothèses. Diriez-vous que la science arabo-musulmane penche plus du côté du Moyen Age ou du côté de la Renaissance ?
Ahmed Djebbar : Du côté de la Renaissance. Sans minimiser les facteurs endogènes, on peut affirmer que la Renaissance, d’abord en Italie puis dans le reste de l’Europe, n’aurait pas été possible sans les apports du Moyen Age, donc sans la phase arabe de la science. Les valeurs que vous évoquez sont à l’ouvre dans la science arabe dès le IXe siècle pour certaines d’entre elles et surtout aux Xe et XIe siècles pour les autres. S’agissant de la rigueur logique, les arabes ont été les élèves des Grecs. La démarche expérimentale est au contraire le résultat d’une rupture par rapport aux conceptions anciennes. Et cette rupture s’est opérée en particulier avec le mathématicien et physicien Ibn Al-Haytham (XIe siècle). Dans l’introduction à son monumental traité d’optique (qui sera d’ailleurs traduit en latin et qui restera une référence, en Europe, jusqu’à la fin du XVIIe siècle), il affirme que la recherche scientifique procède par induction, par expérimentation et par déduction. Il applique ces principes dans ses travaux d’optique.
L’une des sciences reines de cette civilisation est la mathématique. L’invention de l’algèbre puis de l’analyse combinatoire appliquée notamment à la langue, et cela près de trois siècles avant Pascal, peuvent-elles être qualifiées d’avancées décisives vers la mathématisation des autres sciences - notamment la physique, l’astronomie, etc. ?
Ahmed Djebbar : Les Grecs avaient déjà sérieusement avancé dans la mathématisation de l’astronomie et de la physique. Les Arabes leur ont emboîté le pas en assimilant ce qu’ils avaient réalisé, en introduisant de nouveaux outils et en étendant les domaines d’application de ces outils. Dans ce sens, l’avènement de l’algèbre et de la trigonométrie peut être considéré comme une avancée décisive. L’analyse combinatoire n’a pas eu la possibilité de se développer suffisamment, même si ses premiers résultats sont appréciables. Il lui fallait peut-être de nouveaux domaines d’application. Ils seront prospectés, avec succès, en Europe à partir du XVIIe siècle. Le contexte socioculturel de l’Europe le permettait. Et les scientifiques ont fait le reste. Au tournant du XVe siècle, nous nous trouvons devant deux sociétés, l’Europe chrétienne et ce qui restait de l’empire musulman, qui avaient à peu près le même niveau scientifique et technologique, des économies semblables, mais qui différaient totalement au niveau des structures sociales, de la nature des forces en présence et de leurs interactions. Bref, les sociétés de l’Europe chrétienne du XVe siècle vivaient une phase de mutation, fébrile et conquérante, alors que les sociétés de l’islam se débattaient encore dans les contrecoups des grands chocs des XIIe et XIIIe siècles (les Croisades et l’invasion mongole) et des affrontements idéologiques internes (entre orthodoxes et chiites).
Pourquoi le processus de mathématisation du réel n’a-t-il pu être mené jusqu’au bout ?
Ahmed Djebbar : Au plan interne, cela tient au type de mathématiques pratiquées tout au long de la civilisation arabo-musulmane. Les outils euclidiens, même enrichis par les scientifiques arabes, n’étaient pas suffisants pour rendre compte des phénomènes physiques. Il fallait élaborer de nouveaux repères pour espérer interpréter la complexité du réel. Au plan externe, la question renvoie au rôle de la science dans la cité. En dehors de quelques initiatives significatives mais isolées, elle n’a pas fonctionné comme l’élément moteur d’un processus de développement, elle est restée spéculative. On peut même supposer que le développement socio-économique de cette civilisation n’a pas eu à orienter les préoccupations des scientifiques vers des problèmes nécessitant de nouveaux outils et de nouvelles démarches. Mais, sur cette question, il serait prématuré de trancher.
Entretien réalisé par Lucien Degoy
Article paru dans l’édition du 8 juin 2001 de l’Humanité
La science et la Religion sont souvent perçues comme étant des aspects distincts de nos croyances. Cependant, la Religion tente de comprendre l’objectif de notre Univers et la science, la Nature et ses caractéristiques. Ainsi, ces deux domaines sont nécessairement reliés. De plus, nous tentons de comprendre ces deux disciplines par l’intermède de toutes les ressources humaines que nous avons à notre disposition : aussi bien l’intuition que l’observation, la logique, l’esthétique, la science ou bien encore la religion. La science a connu des révolutions qui ont entièrement changé notre compréhension de l’Univers, cependant, la science du passé est restée, en grande partie, valide. Elle fait toujours face à de nombreuses inconsistances, et nous devons rester ouverts à de nouveaux changements lorsque nous parvenons à une compréhension plus profonde. Des changements et approfondissements similaires doivent également avoir lieu dans notre compréhension de la religion. Je vais tenter d’évoquer le parallélisme et interaction croissants entre science et religion ainsi que la possibilité de leur convergence en une compréhension plus unifiée, à la fois du but et de la nature de l’Univers.
Le succès toujours grandissant de la science est source, pour la religion, de nombreux défis et conflits, conflits qui se sont résolus et se résolvent de manières différentes dans la vie de chacun. Certains, en considérant la science et la religion comme deux domaines fondamentalement différents par les techniques qu’elles impliquent et utilisent, rendent impossible toute confrontation directe entre les deux. D’autres trouvent refuge dans l’un des deux domaines et considèrent l’autre comme contingent, voire nuisible. Pour moi, la science et la religion sont universelles, et somme toute, très semblables. En fait, pour mettre les choses au clair, j’adopterai la position relativement extrême qui affirme que les différences existant entre elles sont largement superficielles et que, si l’on observe leur véritable nature, on se rend compte que les deux domaines sont presque indiscernables. C’est peut-être la véritable nature de la science qui, à cause de ses aveuglants succès superficiels, est la moins évidente. Afin d’expliquer ceci et d’éclairer les non ¬scientifiques, il convient de faire un historique de la science et de son développement.
La progression de la science durant les 18e et 19e siècles a généré une grande confiance en ses succès et en son caractère général. Les différents domaines ont tous succombé, les uns après les autres, à l’investigation objective, à l’approche expérimentale et à la logique de la science. Les lois scientifiques ont pris une dimension absolue et il est devenu facile de croire qu’à terme, la science serait en mesure de tout expliquer. C’était l’époque à laquelle Laplace pouvait dire que s’il connaissait la position et la vitesse de toutes les particules de l’Univers, et s’il disposait d’une puissance de calcul suffisante, il serait alors capable de prédire entièrement le futur. Laplace ne faisait qu’exprimer ce que les lois de la physique de l’époque avaient imposé de façon inéluctable : un déterminisme complet. C’était l’époque où le fervent Pasteur, à qui l’on demandait comment il pouvait, en tant que scientifique, être également religieux, répondait simplement que son laboratoire était un domaine et que sa maison et sa religion en étaient un autre, totalement différent du premier. De cette période d’absolutisme scientifique persistent aujourd’hui, dans notre pensée et nos attitudes, de nombreux vestiges. Elle a fourni au communisme – issu du 19e siècle – dominé par la pensée marxiste une partie de sa croyance dans l’inexorable déroulement de l’histoire et dans l’organisation scientifique de la société.
Vers la fin du 19e siècle, de nombreux physiciens considéraient leur œuvre comme presque achevée et ne nécessitant plus que de modestes ajouts et perfectionnements. Mais, peu après, de sérieux problèmes surgirent. La société actuelle semble peu consciente de l’importance de ces problèmes et de la façon dont ils ont bouleversé certaines des idées scientifiques les plus fondamentales. Cette ignorance vient peut-être du fait que la science a su rester solide, qu’elle a continué sur sa lancée, malgré les changements de parcours, et a su détourner l’attention du grand public de ces questions de fond en résolvant avec succès les problèmes de la vie courante.
Nombre de bases philosophiques et conceptuelles de la science ont en réalité été bouleversées et révolutionnées. Il n’y a qu’à donner un exemple de ces changements pour en comprendre le caractère poignant : la question de savoir si la lumière est constituée de petites particules émises par une source de lumière ou bien si elle est une perturbation ondulatoire créée par cette dernière fut, par exemple, longuement discutée par les autorités scientifiques. La question fut tranchée au début du 19e siècle par une brillante expérimentation pouvant être entièrement interprétée par la théorie. Les expériences apprirent aux scientifiques de l’époque que la lumière était sans équivoque une onde et non des particules. Cependant, vers 1900, d’autres expériences prouvèrent également sans équivoque que la lumière était un flot de particules et non pas une onde.
Les physiciens étaient confrontés à un paradoxe fort perturbant. La solution n’en advint finalement que plusieurs décennies plus tard, au milieu des années vingt, grâce au développement d’un nouvel ensemble d’idées, connu sous le nom de mécanique quantique. Le problème était que, par le passé, les scientifiques raisonnaient en termes d’expériences, se cantonnant au comportement d’objets de grande taille, excluant de ce fait les phénomènes atomiques. Examiner la lumière ou les atomes nous fait pénétrer dans un nouveau domaine : celui des très petites quantités, auquel nous ne sommes pas accoutumé et pour lequel notre intuition peut s’avérer trompeuse. Avec du recul, il n’est pas surprenant que l’étude de la matière au niveau atomique nous ait appris tant de nouvelles choses et que certaines d’entre elles soient incompatibles avec plusieurs idées qui nous paraissaient claires jusqu’ici. Aujourd’hui, les physiciens pensent que la lumière n’est ni exactement corpusculaire ni précisément ondulatoire : elle est les deux à la fois. Le fait même de nous poser la question : « La lumière est-elle une onde ou une particule ? », était une erreur. Elle peut, en effet, avoir des propriétés correspondant à ces deux aspects. C’est le cas pour tout type de corps matériel, que ce soit des balles de base-ball ou des locomotives. Nous n’observons pas ce type de dualité chez ces objets macroscopiques car ils n’affichent pas de propriétés ondulatoires de manière évidente mais pensons qu’en principe, ces propriétés sont présentes.
Nous en sommes arrivés à croire en d’autres phénomènes étranges. Supposons qu’un électron soit mis dans une longue boîte dans laquelle il peut se déplacer d’avant en arrière. La théorie veut désormais que, dans certaines conditions, l’électron pourra être trouvé à l’avant ou à l’arrière de la boite mais jamais au centre. Cette affirmation tranche donc avec l’idée selon laquelle un électron se déplace d’avant en arrière, pourtant la majorité des physiciens sont aujourd’hui convaincus de sa validité et peuvent en démontrer la véracité en laboratoire.
Un autre aspect étrange de la nouvelle mécanique quantique s’appelle « le principe d’incertitude ». Ce principe établit le fait que si l’on essaie de déterminer l’endroit précis où se trouve une particule, on ne peut déterminer tout à la fois à quelle vitesse elle se déplace et dans quelle direction elle se dirige ; ou, si l’on détermine sa vitesse, on ne peut jamais définir sa position exacte.
D’après cette théorie, on peut en conclure que Laplace se méprenait depuis le début. S’il était encore vivant aujourd’hui, il comprendrait, comme d’autres physiciens contemporains, qu’il est fondamentalement impossible d’obtenir l’information nécessaire à ses prédictions précises, quand bien même il ne s’occuperait que d’une seule particule plutôt que de tout l’Univers. Les lois de la science moderne semblent avoir détourné notre pensée du déterminisme complet pour nous orienter vers un monde dans lequel le hasard joue un rôle majeur. Il s’agit de hasard à l’échelle atomique, mais il est des situations où le changement aléatoire de position d’un atome ou d’un électron peut avoir des conséquences sur la Vie dans le sens large du terme, et, du même fait, sur la société tout entière. Nous pouvons citer pour exemple le cas de la Reine Victoria qui transmit son hémophilie – devenue mutante – à certains mâles descendants de familles royales européennes du fait d’un tel événement de type atomique. Ainsi un événement microscopique imprévisible eut-il des répercussions sur la famille royale d’Espagne et, par l’intermédiaire d’un tsar affligé d’une telle maladie, sur la stabilité du trône de Russie elle-même.
Cette nouvelle vision du monde, qui n’est pas prévisible via les seules lois de la physique, fut difficile à accepter pour les physiciens des générations précédentes. Même Einstein, l’un des architectes de la mécanique quantique, n’accepta jamais complètement l’indéterminisme du hasard impliqué par cette théorie. Voici la réponse intuitive qu’il lui admonesta : « Herr Gott würfelt nicht » (Dieu ne joue pas aux dés !). Il est intéressant de noter que le communisme Russe, dont on trouve les racines dans le déterminisme du 19e siècle, adopta longtemps une position doctrinaire forte à l’égard de la nouvelle physique de la mécanique quantique.
Les scientifiques étendirent leurs recherches à d’autres domaines encore, hors de notre expérience commune. D’autres surprises les y attendaient. Pour les objets se déplaçant à une vitesse bien supérieure que celle à laquelle nous étions habituée au cours de nos expériences passées, la relativité démontre que d’étranges phénomènes se produisent. Premièrement, les objets ne peuvent dépasser une certaine vitesse, quelle que soit la force qu’on leur imprime. Leur vitesse maximale absolue est celle de la lumière, soit 300 000 km/s. De plus, lorsque les objets se déplacent à grande vitesse, ils deviennent plus petits et plus massifs – ils changent de forme et pèsent plus lourd. Même la vitesse d’écoulement du temps change ; si une montre est projetée à très grande vitesse, le temps qu’elle affiche, lui, passe moins vite. Ce comportement singulier est à l’origine de la fameuse expérience conceptuelle des chatons. Prenez une portée de six chatons et divisez-la en deux groupes. Gardez trois chatons sur Terre et envoyez les trois autres dans une fusée dont la vitesse se rapproche de celle de la lumière, puis faites-les revenir après une année. Les chatons restés sur Terre seront évidemment devenus des chats alors que ceux qui étaient dans l’espace seront toujours des chatons. Cette théorie n’a pas été testée avec de vrais chatons, mais elle a été vérifiée expérimentalement quant au vieillissement d’objets non animés et semble être valide. Ah !, à quel point certaines idées tenues pour évidentes et établies par les scientifiques du début du siècle pouvaient être fausses !
Les scientifiques sont désormais beaucoup plus prudents et modestes lorsqu’il s’agit d’appliquer des idées dans des domaines où elles n’ont pas été testées. Bien entendu, une grande partie de l’objet de la science réside dans le développement de lois générales qui peuvent être appliquées à de nouveaux domaines. Ces lois sont souvent remarquablement efficaces en ce qu’elles nous apportent de nouvelles informations et nous permettent de prédire des choses que l’on n’a pas encore observées directement. Et cependant nous devons rester conscients du fait que de telles extensions peuvent être fausses, et même fausses de façons fondamentales. Malgré ces bouleversements de notre vision, il est rassurant de remarquer que les lois de la science du 19e siècle ne sont pas si fausses que cela dans le domaine dans lequel elles étaient initialement appliquées – le monde des vitesses ordinaires et des objets plus grands que la pointe d’une aiguille. Dans ce domaine, elles restent essentiellement vraies, et force est de constater que ce que nous apprenons toujours à l’école, ce sont les lois de Newton et de Maxwell, car dans leur propre domaines, elles restent valides et utiles.
Nous savons aujourd’hui que les théories scientifiques les plus sophistiquées et les plus récentes – dont la mécanique quantique – sont toujours incomplètes. Nous les utilisons car nous savons que dans certains domaines, elles sont étonnement vraies. Pourtant elles nous amènent parfois à des inconsistances que nous ne comprenons pas, et nous devons alors admettre que nous sommes passés à côté d’un point crucial. Nous nous contentons d’admettre et d’accepter les paradoxes en espérant qu’un jour prochain une compréhension plus complète nous permettra de les résoudre. En fait, reconnaître ces paradoxes et les étudier nous aide sans doute à mieux comprendre les limitations de notre pensée et à y apporter des corrections.
Avec ce rappel du véritable état de la connaissance scientifique, nous arrivons maintenant aux similitudes identitaires existant entre science et religion. Le rôle de la science est de découvrir l’ordre dans l’Univers et de comprendre par là-même les choses dont nous (et tous les hommes) faisons l’expérience sensible. Nous exprimons cet ordre sous forme de lois et de principes scientifiques, en nous efforçant de les énoncer simplement mais inclusivement. Le but de la religion peut être formulé, je pense, en tant que la compréhension (et donc l’acceptation) de l’intention et du sens de notre Univers ainsi que notre rapport à ce dernier. La plupart des religions voient une origine unificatrice et englobante du sens, et c’est cette force suprême et intentionnelle que nous appelons Dieu.
Comprendre l’ordre de l’Univers et comprendre son intention sont deux choses différentes mais finalement pas si éloignées l’une de l’autre. La traduction de « physique » en Japonais est butsuri, qui signifie littéralement les raisons des choses. Ainsi, associons-nous facilement et inévitablement la nature et l’intention de notre Univers.
Quels sont les aspects de la religion et de la science qui les font sembler si diamétralement opposées ? Je pense que beaucoup d’entre eux résultent de la différence de vocabulaire qui leur est attribué, et ce pour des raisons historiques ; beaucoup d’autres viennent de différences quantitatives suffisamment conséquentes pour que nous les prenions inconsciemment pour des différences qualitatives. Considérons maintenant certains de ces aspects à cause desquels science et religion semblent – superficiellement – très différentes.
Job et Einstein, des hommes de foi
Le rôle essentiel de la foi en religion est si connu qu’il est souvent considéré comme la caractéristique qui distingue la religion de la science. Or la foi est également essentielle à la science, même si nous ne reconnaissons pas, dans le cadre de la science, sa nature et son utilité premières. Le scientifique a besoin de la foi lorsqu’il se met au travail, et d’une foi encore plus grande pour mener à bien ses travaux les plus difficiles. Pourquoi ? Parce qu’il doit personnellement s’engager à croire qu’il existe un ordre prévalant dans l’Univers et que l’esprit humain – et de fait son propre esprit –, est capable de comprendre cet ordre. Sans cette croyance, il n’y aurait aucun intérêt à essayer de comprendre un monde présumé désordonné et incompréhensible. Un tel monde nous ramènerait à l’époque de la superstition, lorsque l’homme pensait que des forces capricieuses manipulaient son univers. En fait, c’est grâce à cette croyance d’un monde compréhensible par l’homme qu’a pu s’effectuer le changement basique de l’âge de la superstition à l’âge de la science et qu’ont pu avoir lieu toutes les avancées scientifiques.
Un autre aspect de la foi scientifique est le postulat qu’il existe une réalité unique et objective partagée par tous. Cette réalité passe, bien entendu, par nos sens, ce qui peut occasionner des différences d’interprétation selon ce que chaque individu observe. Cependant, la pensée scientifique reste fermée à l’idée de Berkeley selon laquelle le monde naîtrait de l’esprit, ou à l’existence possible de deux ou plusieurs visions du monde à la fois valides et opposées. Plus simplement, le scientifique postule, et l’expérience affirme, que la vérité existe. La nécessité de la foi en science rappelle la description de la foi religieuse attribuée à Constantin : « Je crois afin de pouvoir connaître. » Mais cette foi est tellement ancrée dans le scientifique que l’on en oublie son existence.
Einstein offre un exemple assez probant de cette foi en un ordre, et nombre de ses contributions proviennent d’une dévotion intuitive à un type d’ordre particulièrement séduisant. L’une de ses fameuses remarques est inscrite en Allemand dans le hall de l’Université de Princeton : « Dieu est subtil, mais il n’est pas malicieux. » C’est-à-dire que le monde que Dieu a créé est peut-être complexe et difficile à comprendre pour nous, mais il n’est pas arbitraire et illogique. Einstein a passé la deuxième moitié de sa vie à chercher une unité existant entre la gravitation et les champs électro magnétiques. De nombreux physiciens pensent qu’il était sur une mauvaise piste, et personne ne sait encore s’il a réalisé des avancées appréciables. Mais il avait foi en une grande vision d’unité et d’ordre, et a travaillé durement dans ce sens durant plus de trente ans. Sans doute avait il cette conviction inébranlable qui lui aurait permis de dire avec Job, « Though he slay me, yet will I trust him » (Bien qu’il me pourfende, je continuerai à avoir confiance en lui).
Des scientifiques moins connus, travaillant sur des projets moins importants, se trouvent fréquemment dans une situation où les choses ne semblent pas avoir de sens ; donc ordonner et comprendre leurs travaux semble désespéré. Pourtant le scientifique garde la foi dans cet ordre, qui est à trouver, et que lui ou l’un de ses collègues finira par découvrir.
Le Rôle de la Révélation
Une autre idée répandue concernant la différence entre science et religion concerne leurs méthodes respectives de découverte. Les découvertes religieuses proviennent souvent de grandes révélations. Il est communément admis que la connaissance scientifique découle de la déduction logique ou de l’accumulation de données, analysées par des méthodes établies afin d’en tirer des généralisations que l’on appellera lois. Or une telle description de la découverte scientifique ne retranscrit pas la vérité. La plupart des grandes découvertes scientifiques se produisent fort différemment et sont plus proches de la révélation. En général, le terme n’est pas utilisé dans le domaine scientifique puisque nous avons l’habitude de l’utiliser dans le contexte religieux. Dans les cercles scientifiques, on parle d’intuition, de découvertes accidentelles ou encore d’une brillante idée que l’on a eue. Si l’on observe la façon dont les grandes idées scientifiques émergent, on s’aperçoit qu’elle ressemble remarquablement à des révélations religieuses vues sous un angle non mystique. Pensez à Moïse dans le désert, perturbé et cherchant comment sauver les enfants d’Israël, lorsque soudain une révélation lui fut faite par un buisson en feu. On retrouve des schémas de ce type pour nombre de révélations aussi bien dans l’ancien que dans le nouveau testament.
Pensez au Bouddha Gautama qui a voyagé et cherché pendant des années ce qui était bon et qui, un jour, s’assit sous un arbre, lieu où ses idées lui furent révélées. De même le scientifique, après un travail acharné et un engagement intellectuel et émotionnel importants, trouve subitement la solution. De telles idées surgissent plus souvent dans des moments de pause ou de contemplation qu’en travaillant. Un exemple connu ? La découverte du noyau benzénique par Kekulé qui, rêvassant devant le feu, eut l’idée d’une molécule en forme de serpent se mordant la queue. Nous ne savons pas décrire les processus humains qui entraînent la création de telles lueurs scientifiques, substantiellement nouvelles et importantes. Mais il est clair que les grandes découvertes, les grands sauts, viennent rarement de la prétendue méthode scientifique, mais plus souvent, comme pour Kekulé, par l’intermède de révélations – pas forcément aussi imagées, mais toutes aussi réelles.
Les Preuves
La notion selon laquelle les idées religieuses ne reposent que sur la foi et la révélation alors que la science réussit à avancer des preuves factuelles, constitue une idée reçue de plus à propos de la différence existant entre science et religion. Dans cette perspective, les preuves confèrent aux idées scientifiques un caractère absolu et universel que les idées religieuses ne possèdent que dans les revendications des fidèles. La nature de la preuve scientifique est en fait relativement différente de ce que cette approche laisse supposer. Toute preuve mathématique ou logique inclut que l’on choisisse un ensemble de postulats, qui sont consistants entre eux et qui sont applicables dans une situation donnée.
Dans le cas de la science de la Nature, ils sont sensés s’appliquer au monde qui nous entoure. Ensuite, sur la base de lois logiques sur lesquelles on se met d’accord et que l’on doit également admettre, on peut alors prouver les conséquences de ces postulats. Peut on être sûr que ces postulats sont satisfaisants ? Le mathématicien Gödel a montré qu’il est fondamentalement impossible, dans les mathématiques les plus répandues, de déterminer si l’ensemble des postulats est auto consistant. La seule façon de tester la consistance du premier ensemble de postulats est d’élaborer un nouvel ensemble de postulats maîtres qui pourra, à notre insu, s’avérer logiquement inconsistant. Nous n’avons donc pas de base réelle sur laquelle nous pourrions construire un raisonnement fiable. Gödel nous surpris encore plus en nous montrant que dans ce même domaine mathématique, il existait toujours des vérités mathématiques qui étaient fondamentalement indémontrables par la logique normale. Ses démonstrations n’ont eut lieu qu’il y a quelques décennies, néanmoins, elles ont profondément changé notre vision de la logique humaine. Un autre moyen de se convaincre de la validité d’un concept scientifique ou d’un postulat est de le mettre à l’épreuve de l’expérience, comme on le fait pour les sciences de la Nature. Nous imaginons des expériences visant à tester les hypothèses de travail et considérons comme correctes les lois et hypothèses qui semblent en accord avec nos résultats. De tels tests peuvent infirmer une hypothèse ou bien nous donner la confiance nécessaire en son exactitude et son applicabilité, mais jamais la prouver de manière absolue.
Les croyances religieuses peuvent-elles aussi être considérées comme des hypothèses de travail, testées et validées par l’expérience ? Certains trouveront cette vision séculière et répugnante. Quoi qu’il en soit, elle met à l’écart l’absolutisme en matière de religion. Mais je ne vois pas en quoi notre acceptation de la religion sur cette base peut être répréhensible. La validité des concepts religieux a été, au cours des âges, mise à l’épreuve par les sociétés et les expériences personnelles. Leur faut-il impérativement être plus absolus que la loi de la pesanteur ? Cette dernière est une hypothèse de travail, et nous ne sommes pas certains de son fondement ni de sa permanence. Cependant, par notre foi en cette loi ainsi qu’en de nombreuses autres hypothèses scientifiques complexes, nous risquons notre vie quotidiennement.
La science traite souvent de problèmes tellement simples et de situations tellement contrôlables en comparaison de ceux ayant cours en religion, que la différence quantitative en terme de franchise avec laquelle on teste les hypothèses tend à cacher les similitudes logiques existantes. Faire des expériences réglementées dans le domaine de la religion n’est sans doute pas possible et nous prenons pour preuves l’histoire humaine et les expériences personnelles. Or, dans certains aspects de la science – notamment dans l’extension de la science aux sciences sociales – on a davantage recours à l’expérience (humaine ou personnelle) et à l’observation qu’aux expériences facilement reproductibles.
Supposons maintenant que l’on accepte complètement la proposition selon laquelle la science et la religion sont essentiellement similaires. Quelle situation obtient-¬on et vers quelle situation se dirige-t-on ? Je pense que la religion peut profiter de l’expérience scientifique, grâce à laquelle la dure réalité de la nature et la tangibilité des preuves ont réussi à faire entrer dans notre pensée des idées auxquelles l’humanité a souvent résisté.
Et Alors ?
Nous devons, dans un premier temps, reconnaître la nature hésitante et provisoire de la connaissance. Si notre compréhension actuelle de la science ou de la religion reste en accord avec l’expérience, elle conservera sans doute un important degré de validité comme c’est le cas pour la mécanique de Newton. Mais il est peut-être des choses plus profondes que nous ne connaissons pas encore et qui vont radicalement modifier notre manière de penser. Nous devons également nous attendre à rencontrer des paradoxes et ne pas être trop surpris ou trop excessivement dérangés par ces derniers. Nous savons qu’il existe de nombreux paradoxes en physique – notamment concernant la nature de la lumière – et qu’une compréhension plus large des choses permet de les résoudre. Il y a des paradoxes que nous n’avons toujours pas résolus. Dans le domaine de la religion, nous sommes dérangés par la souffrance qui nous entoure et son inconsistance apparente avec un Dieu d’amour. De tels paradoxes en science, s’ils ne détruisent pas notre foi en elle, nous rappellent que notre compréhension des choses est limitée et qu’ils peuvent parfois nous aider à faire de nouvelles avancées. Peut-être trouverons-nous un jour en religion des manifestations du principe d’incertitude – dont nous savons aujourd’hui qu’il est un phénomène particulièrement caractéristique de la physique ? S’il est fondamentalement impossible de déterminer de manière précise à la fois la position et la vitesse d’une particule, nous ne devrions pas être surpris de rencontrer des limitations de ce type dans d’autres aspects de notre expérience. Cette opposition dans la détermination précise de deux quantités est également appelée complémentarité ; position et vitesse représentent deux aspects complémentaires d’une particule, et seul un des deux peut être mesuré de manière précise à un moment donné. Niels Bohr a déjà suggéré que la perception de l’homme ou de n’importe quel autre organisme vivant et celle de sa constitution physique illustraient bien ce type de complémentarité. C’est-à-dire que l’examen poussé et précis de la constitution atomique de l’homme peut, par nécessité, brouiller la vision que l’on peut en avoir, par ailleurs, en tant qu’être vivant spirituel.
Il ne semble, de toute manière, pas y avoir de justification à la position dogmatique adoptée par certains, stipulant que le remarquable phénomène qu’est la personnalité humaine individuelle puisse être exprimé selon les termes des lois actuelles du comportement des atomes et des molécules. La justice et l’amour représentent un autre exemple de cette complémentarité. Une approche entièrement basée sur l’amour du prochain et une application scrupuleuse de la justice semblent difficilement compatibles. Ces exemples pourraient n’être que des analogies relativement floues de ce qu’est la complémentarité en science. Ils pourraient aussi s’avérer être valides dans le cadre de manifestations encore mal définies du principe d’incertitude. Quoi qu’il en soit, nous devons nous attendre à ce type d’occurrence et être prévenus par la science qu’il y aura toujours des limitations fondamentales à notre connaissance précise et consistante de toute chose à la fois.
Enfin, si la science et la religion sont largement similaires et non pas arbitrairement confinées dans leurs domaines, elles devront à un moment ou à un autre converger clairement. Je pense que cette confluence est inévitable. Science et religion représentent toutes deux les efforts de l’homme qui cherche à comprendre son univers et doivent en fin de compte traiter de la même substance. Alors que nous progressons dans les deux domaines, ces derniers doivent évoluer ensemble. D’ici à ce que cette confluence se réalise, la science sera passée par de nombreuses révolutions aussi extraordinaires que celles qui se sont produites durant ce siècle, et aura sans doute revêtu un habit que les scientifiques d’aujourd’hui auraient du mal à identifier. Notre compréhension de la religion aura peut être connu des progrès et des changements. Mais elles doivent converger, et de cette convergence naîtra une nouvelle force pour elles¬ deux. En attendant, chaque jour, face à l’incertitude et au changement, armés d’une connaissance à jamais limitée et hésitante, comment pouvons-nous vivre et agir de façon glorieuse ? C’est ce problème qui, je pense, a de si nombreuses fois incité l’homme à affirmer qu’il possédait la vérité ultime enfermée dans quelque phraséologie ou symbolisme, même lorsque cette phraséologie incarne différentes interprétations citées par différentes personnes. Notre engagement, nos efforts, notre dévotion pour des idées que nous reconnaissons comme provisoires et non arrêtées représentent, pour notre esprit et nos émotions, un véritable test.
Galilée a épousé la cause de la théorie copernicienne du système solaire, et cela lui a coûté très cher du fait de l’opposition que l’Église a formulée à son encontre. Nous savons aujourd’hui que la position que défendait Galilée, la véracité de l’idée selon laquelle la Terre tourne autour du Soleil et non l’inverse, était une problématique inutile. Les deux descriptions sont équivalentes dans le cadre de la relativité générale, même si la première est plus simple. Et pourtant nous honorons le courage et la détermination de Galilée qui revendiqua ce qu’il tenait pour vrai. C’était important pour son intégrité ainsi que pour le développement des visions scientifiques et religieuses de l’époque, desquelles a découlé notre meilleure compréhension actuelle de ces problèmes.
De même que l’autorité de la religion était plus importante dans l’Italie de Galilée qu’elle ne l’est aujourd’hui, la science paraissait plus récente et plus simple. Nous avons tendance à croire qu’aujourd’hui nous sommes plus évolués et que la science et la religion sont plus complexes, si bien qu’il nous est difficile d’adopter une position aussi tranchée. Cependant, si nous acceptons l’idée qu’il existe une vérité, nous nous devons alors de nous engager pour elle comme l’a fait Galilée ou Gautama bien avant lui. Pour nous mêmes et pour l’humanité nous avons le devoir d’utiliser au mieux notre sagesse et nos instincts, les leçons de l’histoire et la sagesse ancestrale, les expériences et révélations de nos proches, des saints et des héros, afin de nous rapprocher le plus possible de la vérité et du sens. De plus, nous devons être prêts à vivre et à agir en accord avec nos conclusions.
1. Par islamiates le 02/07/2024
Salam Les sourates sont données à titre d'exemple. Merci pour votre réactivité