Le musulman a pour obligation de consommer une nourriture respectant des critères bien définis. Dans l’industrie alimentaire, trois produits illicites doivent ainsi faire l’objet d’une attention particulière :* l’alcool,
* le porc
* la matière (viande, graisse…) provenant d’un animal qui n’a pas été abattu selon le rituel musulman ou qui est mort avant l’abattage
Le caractère harâm de ces éléments est en effet clairement établi à partir du Saint Qour’ane et des Ahâdices. Ces produits sont parfois utilisés directement, en tant qu’ingrédient à part entière; d’autres fois, ils le sont de façon « secondaire », en tant que composant entrant dans la fabrication d’ingrédients destinés à apporter au produit final des caractéristiques spécifiques au niveau du goût, de la texture, de l’odeur… Ces ingrédients « secondaires », eux-mêmes, résultent souvent d’un procédé de fabrication industriel qui peut entraîner dans certains cas une modification chimique du produit original. Dans le droit musulman, cette modification de l’entité d’un produit vers une autre entité est appelée « Istihâlah » ou « Tabdîl oul Mâhiyah ».
1. Al Istihâlah
1.1 Qu’est-ce que l’Istihâlah ?
Ce terme désigne la modification de la nature et de la qualité d’un objet. C’est un changement qui intervient dans la réalité et la forme caractéristique d’un objet vers une autre forme. (Voir annexe 1)
1.2 Les conditions du Istihâlah
Selon les oulémas hanafites, l’Istihâlah se produit lorsque :
– un changement intervient dans le corps structurel de l’objet. (Un simple réarrangement de ses molécules ne suffit pas pour considérer qu’il y a Istihâlah.)
-une transformation des caractéristiques particulières et des qualités distinctives de cet objet se produit par action chimique ou autre. (Voir annexe 2)
Un exemple d’Istihâlah est la transformation de l’alcool en vinaigre, changement durant lequel a lieu une véritable modification de la structure moléculaire de l’alcool.
2. La gélatine
2.1 Définition
Il s’agit d’une substance protéique, provenant du collagène et rencontrée communément dans la peau et les tissus conjonctifs des animaux.
2.2 Sources
À l’échelle industrielle, la gélatine est fabriquée à partir de sous-produits de l’industrie du cuir et de la viande, principalement la peau et les os de porcs, ainsi que les os ou les dépouilles de bovins. Les phoques et les requins sont aussi d’excellentes sources de collagène.
2.3 Utilisation
La gélatine peut être utilisée comme épaississant, stabilisant, agent texturant ou gélifiant dans des produits comme les crèmes glacées, les confitures, les yaourts, la margarine… Elle est également utilisée dans les produits allégés pour stimuler la sensation de gras dans la bouche et créer du volume sans ajouter de calories. La gélatine est utilisée pour éclaircir des jus, notamment le jus de pomme, ainsi que le vinaigre.
Dans l’industrie médicale, elle est utilisée pour la fabrication de gélules.
2.4 Le processus de fabrication
La gélatine subit un long procédé de fabrication qui peut-être simplifié selon les étapes suivantes :
A. Extraction par ébullition en détruisant les liaisons moléculaires entre les brins de collagène et en enlevant les éléments indésirables autour du collagène.
B. Purification du collagène/gélatine par filtration et évaporation.
C. Broyage.
2.5 Est-ce que l’Istihâlah se produit dans le cas de la gélatine ?
Les chimistes, scientifiques et ingénieurs en agroalimentaires sont d’avis que la structure mère et la structure chimique de la gélatine et du collagène sont très proches. Bien que quelques réarrangements chimiques aient lieu, les mêmes acides aminés (molécules qui constituent une substance) se retrouvent dans les deux composants. La protéine de collagène est donc intacte et ne subit pas de changement.
Ainsi, le procédé de fabrication consiste essentiellement à extraire le collagène brut de la peau ou des os en le modifiant légèrement pour le rendre soluble tout en gardant ses propriétés gélifiantes. La nature et la caractéristique inhérentes au collagène n’étant pas modifiées, on ne peut dire qu’il y a istihâlah : la gélatine issue d’une source harâm ne peut donc être considérée comme étant devenue halâl suite à une transformation.
2.6 Les alternatives
Les solutions pour éviter l’usage de la gélatine issue des animaux ghayr mazhboûh (non abattus suivant le rite musulman) sont les suivantes :
A. Produire la gélatine à partir d’animaux halâl.
B. De nombreux industriels produisent la gélatine à partir des os. Selon les juristes hanafites, il est autorisé de consommer la gélatine produite à partir des os d’animaux ghayr mazhboûh qui sont ma’kul al-lahm (c’est à dire dont la viande est comestible suivant le droit musulman). Le problème, c’est que les industriels à l’heure actuelle ne font de distinction entre les différentes sources de gélatine. Néanmoins, s’ils sont suffisamment sollicités par les différentes organisations du halâl à travers le monde, certains pourraient agir pour résoudre ce problème.
CD. Les industriels agro-alimentaires locaux qui utilisent la gélatine devraient être encouragés à utiliser la gélatine halâl (produite par exemple au Pakistan, en Malaisie…et certifiée par un organisme crédible).
E. La “gélatine végétale” ou la gélatine de poisson pourraient être une alternative bien que leur qualité ne soit pas aussi bonne que les autres gélatines.
2.7 Conclusion
La gélatine de source harâm n’est pas licite à la consommation étant donné qu’il n’y a pas d’Istihâlah de l’élément d’origine.
3. Le E471 ou mono et diglycérides d’acides gras
3.1 Définition et formules chimiques
Les glycérides sont des esters d’acide gras et de glycérol. Ils font parie des lipides. Il existe différents types de glycérides : les triglycérides, les di glycérides et les mono glycérides.
Les triglycérides sont les constituants principaux de l’huile végétale et des graisses animales.
Les di glycérides et les mono glycérides sont des dérivés des triglycérides.
Ces glycérides se différencient en fonction du nombre d’acides gras (R) qu’ils contiennent.
3.2 Utilisation
Les di glycérides et les mono glycérides d’acides gras sont utilisés comme émulsifiants et stabilisants dans l’industrie alimentaire.
3.3 Production
Les triglycérides se trouvent à l’état naturel dans les tissus des animaux et des végétaux.
Les di glycérides et les mono glycérides sont obtenus par chauffage du triglycéride avec un excès de glycérol selon la réaction suivante :
3.4 Est-ce que l’Istihâlah se produit dans le cas du E 471 ?
Les diglycérides et les monoglycérides n’existent pas sous une forme naturelle dans les graisses animales. Ils sont le résultat de la réaction chimique d’estérification qui entraîne une transformation moléculaire des composants de départ (triglycérides et glycérol). Ces composants ne se retrouvent plus à la fin de la réaction dans leur forme originale (comme le montre les encadrés rouges et verts).
Par ailleurs, ils se distinguent également des triglycérides par leurs caractéristiques particulières en tant qu’émulsifiant et stabilisant.
3.5 Comparaison du niveau de l’Istihâlah entre la transformation du triglycéride en mono et di glycérides et la transformation de l’alcool en vinaigre
Le vinaigre est considéré comme une nourriture licite et pure pour le musulman. Le Prophète (sallallahou alaihi wa sallam) a dit : « Quel excellent assaisonnement que le vinaigre ! » (Sahîh Mouslim).
Le vinaigre résulte d’une transformation de l’alcool selon un procédé très ancien : il est donc un des exemples majeurs utilisés par les juristes hanafites pour illustrer l’Istihâlah.
Cette transformation se réalise par une fermentation acétique qui consiste à oxyder l’éthanol (alcool) en acide acétique (vinaigre) par l’action de certaines bactéries. La réaction chimique est la suivante :
On peut ici constater que la modification moléculaire des réactifs est plus importante dans le cas des mono et diglycérides que dans celui du vinaigre.
3.6 Conclusion
L’Istihâlah qui se produit pour le mono et di glycéride d’acides gras (E471) est pour le moins similaire à celui qui a lieu lors de la transformation de l’alcool en vinaigre. Le mono et di glycéride d’acides gras sont donc licite à la consommation.
Wallâhou A’lam !
ANNEXE 1 :
Istihaalah en la langue arabe signifie : تغير الشيء عن وصفه وطبعه
« Un changement dans la nature et la qualité d’un objet » [1]
Selon les juristes, il est défini en ces termes : تبدل حقيقةِ الشيء وصورتِه النوعية إلى صورة أخرى
« Un changement dans la réalité d’un objet et dans sa forme caractéristique vers une autre forme. »[2]
فالاستحالة قد تكون بمعنى التحول كاستحالة الأعيان النجسة من العذرة والخمر والخنزير و تحولها من أعيانها و تغير أوصافها و ذلك بالاحتراق أو بالتخليل أو بالوقوع في شيء .( الموسوعة الفقهية) »L’Istihâlah désigne la modification (profonde) de quelque chose, comme le changement pouvant intervenir sur des choses impures telles l’excrément, l’alcool, le porc et la modification de leur nature et de leur qualités sous l’action du feu, par la transformation en vinaigre ou par le mélange (et la réaction) avec quelque chose d’autre. » (Al Maoussou’atoul Fiqhiyya, voir aussi Ad Dourroul Moukhtâr et Hilyya)ANNEXE 2 :
Ibnou ‘Âbidîn affirme : بخلاف نحو خمر صار خلا وحمار وقع في مملحة فصار ملحا وكذا دردي خمر صار طرطيرا
وعذرة صارت رمادا أو حمأة فإن ذلك كله انقلاب حقيقة إلى حقيقة أخرى لا مجرد انقلاب وصف [3
Al Gangôhi écrit : تبدیل ِ ماہیت ہیولے صورت کی تبدیل سے ہوتا ہے كہ حقیقت دیگر ہوگی
[4]
Abdoul Sattâr Moultâni mentionne:
تبدیل ماہیت سے شئ کے خواص وآثار یکسر بدل جاتے ہے
[5]
Al Kâssâni précise:
وجه قول محمد أن النجاسة لما استحالت وتبدلت أوصافها ومعانيها خرجت عن كونها نجاسة لأنها اسم لذات موصوفة فتنعدم بانعدام الوصف وصارت كالخمر إذا تخللت
[6]
Moufti Kifâyatoullah écrit:
حقیقت بدل جانے کا حکم اسی وقت دیا جاسکتا ہے کہ حقیقت اولی منقلبہ کے اثار مختصہ اس میں باقی نہ رہیں
[7]
اسی طرح حقیقت منقلبہ کی بعض کیفیات غیر مختصہ کا باقی رہنا مانع انقلاب نہیں
[10]
Moufti Taqui Ousmâni affirme:
ان كان العنصر المستخلص من الخنزير تستحيل ماهيته بعملية كيمياوية بحيث تنقلب حقيقته تماما زالت حرمته ونجاسته
[8]
على القلب فقليل التغير لا يصير خلا عنده وعندهما يصير،هذا إذا تخلل بنفسه،أما إذا تخلل بعلاح بالملح أو بغيره يحل عندنا الكل
[9]
[1] الموسوعة الفقهية الكويتية (مادة:الإستحالة)، المصباح المنير ج1 ص157،
[2] موسوعة الفقه الإسلامي ج6 ص7
[3] رد المحتار ج1 ص316
[4] فتاوى رشيدية ( تالبفات رشيدية ص251)
[5] خير الفتاوى ج2 ص149
[6] بدائع الصنائع ج1ص85
[7] كفاية المفتي ج2 ص333 –الطبعة الجديدة-
[8] بحوث في قضايا فقهية معاصرة ص 341
[9] خلاصة الفتاوى ج2 ص204 والهندية ج5 ص410 ومثله في البزازية ج6 ص125
[10] كفاية المفتي ج2 ص335-الطبعة الجديدة-
Dernière mise à jour : ( 09-07-2007 )
Source : Halal Réunion
http://www.al-kanz.org/2007/07/18/gelatine/
La question de savoir si, en Islam, on peut ou non reproduire des œuvres contenus sur des supports numériques ou magnétiques et protégées par un "copyright" dépend en réalité d'une autre question: Quelle est la position des juristes musulmans sur la légitimité du "copyright" en Islam ?
Il faut savoir qu'il y a des divergences à ce sujet:
- Certains savants pensent que les droits d'auteur et les droits de diffusion ne peuvent être considérés comme des droits à part entière en Islam, car ce sont là des "droits abstraits" ("Houqoûq Moudjarradah"). Ils sont immatériels, et ne peuvent donc, à ce titre, faire l'objet de transaction.
- D'autres savants sont au contraire d'avis que ce genre de droits trouvent leur légitimité dans les références islamiques et peuvent faire l'objet de transactions, surtout quand on sait qu'au sein de nos sociétés, ces droits ont acquis une valeur matérielle reconnue et approuvée par la pratique courante et l'usage des gens ("'Ourf"). Qui de plus est, leur valeur matérielle est encore renforcée par les lois en vigueur qui les protègent. On ne peut donc plus les qualifier de simples "droits abstraits". Ils doivent au contraire être assimilés à des biens matériels ("Amwâl") et présentent donc les mêmes caractéristiques que n'importe quel autre bien: Ils peuvent être possédés, échangés, vendus, achetés et protégés.
Il est à noter que c'est la seconde opinion qui tend à se généraliser actuellement. C'est d'ailleurs cet avis qui a été adopté par l'Académie Islamique du Fiqh, lors de sa 5ème session annuelle (de 1988). Voici un extrait de la résolution qui a avait été émis sur ce point précis, à cette occasion:
"Les droits d'auteur, ou ceux qui sont liés à l'invention ou à l'innovation d'un produit sont protégés par la Chari'ah. Il peuvent faire l'objet de transactions de la part de ceux qui détiennent ces droits et il n'est pas permis de les violer."
(Réf: "Al Fiqh oul Islâmiy" - Volume 9 / Page 559)
Il est à noter que cette règle concerne l'ensemble des productions protégées par un "copyright" et ne fait aucune distinction entre le fait qu'il s'agisse de produits avec un contenu religieux ou non: Ils ne peuvent faire l'objet de copie ou de reproduction sans l'autorisation de l'auteur ou du détenteur des droits.
Par rapport à cette règle, on pourrait quand même se demander si son application ne constituerait pas un frein à la propagation de la science islamique. En effet, en interdisant les reproductions des produits islamiques, on réduit considérablement leur cercle de diffusion.
A cette question, Moufti Taqi Ousmâni du Pakistan répond que si cela est tout a fait exact, il n'en reste pas moins que si on n'impose pas le respect du "copyright", on risque de porter un coup très dur à la créativité des auteurs musulmans (ou autres) et limiter le développement de nouveaux produits. Ce qui, à la longue, est encore plus préjudiciable à la communauté et à la société entière que ce qui a été évoqué plus haut. En effet, pourquoi les auteurs déploieraient-ils des efforts (physiques, financiers ou intellectuels) pour présenter de nouvelles œuvres (ou éventuellement pour améliorer ce qui existe déjà), si celles-ci ne leur rapportent pas de profit ?
Avant de conclure, je voudrai ajouter que pour nous qui vivons en France, la question de savoir si on peut reproduire des œuvres protégés par "copyright" ou non ne se pose pas vraiment: En effet, en tant que citoyen, on a le devoir de respecter les lois en vigueur dans le pays au sein duquel on réside et qui ne contredisent en aucune façon les commandements divins et la législation islamique, en vertu de l'engagement qui nous unit à ce pays.
(Réf: "Djadîd Fiqhi Masâïl" - Volume 1 / Pages 223-228)
http://www.muslimfr.com/modules.php?name=News&file=article&sid=150
La thérapie génique
est une stratégie thérapeutique qui consiste à faire pénétrer des gènes dans les cellules ou les tissus d'un individu pour traiter une maladie. La thérapie génique vise à remplacer ou complémenter un allèle mutant défectif par un allèle fonctionnel ou à surexprimer une protéine dont l'activité aurait un impact thérapeutique.
Alors que ce concept est né sur l'idée de traiter des pathologies héréditaires, il s'est rapidement orienté vers le traitement de toutes les affections, héréditaires ou non, dans lesquelles il était possible d'imaginer que certains gènes étaient défectueux ou qu'il était possible d'envisager un rôle pour de nouveaux gènes. Les cancers, les infections virales, la douleur, les affections cardiaques, les atteintes traumatiques du système nerveux…
La position de l'Islam
Un des mérites de l’Islam est qu’il embrasse aisément le progrès scientifique et ne met aucune limite à la créativité dans les domaines de la science et de la technologie. Tout au long de l’histoire, on ne trouvera aucune preuve de conflit entre l’Islam et la science, contrairement aux autres religions où les conflits furent nombreux, à tel point d’ailleurs que des scientifiques furent persécutés et jugés pour leurs découvertes.
L’acquisition de la connaissance — essentielle pour le bien-être de l’humanité — est profondément enracinée en Islam. Elle est considérée comme une obligation de suffisance communautaire [1]. La Communauté musulmane devrait avoir un nombre suffisant de scientifiques musulmans maîtrisant au plus haut degré les connaissances scientifiques, et ce, dans tous les domaines.
Dans le Coran, Dieu dit qu’Il a accordé au genre humain un énorme potentiel et des talents lui permettant de découvrir les secrets de la nature et d’apprendre les lois de l’univers. L’être humain est en effet le vicaire de Dieu sur Terre et tout l’univers est à son service.
Dieu Tout-Puissant dit : "Ne voyez-vous pas que Dieu vous a assujetti ce qui est dans les cieux et sur la terre ? Et Il vous a comblés de Ses bienfaits apparents et cachés. Et parmi les gens, il y en a qui disputent à propos de Dieu, sans science, ni guidée, ni Livre éclairant." [2]
"C’est Lui qui a créé pour vous tout ce qui est sur la terre, puis Il a orienté Sa volonté vers le ciel et en fit sept cieux. Et Il est Omniscient." [3]
Par conséquent, puisque l’univers entier est au service de l’homme, il lui est permis de l’explorer et d’en sonder les secrets. Dieu Tout-Puissant dit : "Il y a sur terre des preuves pour ceux qui croient avec certitude, ainsi qu’en vous-mêmes. N’observez-vous donc pas ?" [4]
On ne doit pas penser que les découvertes et le progrès de la science sont des transgressions envers Dieu : elles n’ont été accessibles que par l’aide et la guidance de Dieu. Le Tout-Puissant dit dans les premiers versets révélés du Coran : "Lis, au nom de ton Seigneur qui a créé, qui a créé l’homme d’une adhérence. Lis ! Ton Seigneur est le Très Noble, qui a enseigné par la plume. Il a enseigné à l’homme ce qu’il ne savait pas." [5]
Les découvertes peuvent être considérées parmi les signes que Dieu a promis de montrer à l’humanité : "Nous leur montrerons Nos signes dans l’univers et en eux-mêmes, jusqu’à ce qu’il leur devienne évident que ceci (le Coran) est la Vérité. Ne suffit-il pas que ton Seigneur soit témoin de toute-chose ?" [6]
Notre religion nous enseigne que la science est sans limite. Dieu dit : "Et vous n’avez reçu qu’une faible part de connaissance." [7]
"Et dis : "Ô mon Seigneur, accrois mon savoir !" [8] Ceci inclut toutes les catégories de connaissances utiles, qu’elles soient religieuses ou scientifiques, à condition qu’elles soient conformes à la foi et aux valeurs morales, et qu’elles ne soient pas livrées à elles-mêmes sans les restrictions de la religion, de l’éthique et de l’intérêt général.
Dans le Coran, Dieu Tout-Puissant nous donne deux exemples d’utilisation de la connaissance d’une façon inséparable de la religion.
Le premier exemple est l’histoire de Salomon qui montre comment "celui qui était pourvu de la connaissance des écritures" prit le trône de Balqîs, la Reine de Saba, en un clin d’œil. Ceci signifie qu’il put déplacer le trône du Yémen vers la Palestine instantanément. Le plus important ici est que Salomon, bien que Dieu l’ait pourvu de tout, ne devint pas vaniteux ; au contraire, il dit : "Cela est une grâce de mon Seigneur, pour m’éprouver et déterminer si je suis reconnaissant ou ingrat. Quiconque est reconnaissant, c’est dans son propre intérêt qu’il l’est. Et quiconque est ingrat, alors mon Seigneur Se suffit à Lui-même et est Généreux." [9]
Le second exemple provient de l’histoire de Dhû Al-Qarnayn. Ce dernier fabriqua une énorme barrière entre les corrompus par le mal, Gog et Magog, et les croyants pacifiques. "Ainsi, ils ne purent guère l’escalader ni l’ébrécher non plus." [10] Son objectif atteint, il dit : "Ceci est une miséricorde de la part de mon Seigneur. Mais, lorsque la promesse de mon Seigneur viendra, Il le nivellera. Et la promesse de mon Seigneur est vérité." [11]
Les Musulmans ont établi de grandes civilisations fondées sur la religion, la foi et la science, combinant ainsi la sublimité spirituelle et le progrès matériel. Dans ces civilisations, la science est employée au service de la foi et de la morale.
Le problème avec la civilisation occidentale est que la science a été séparée de la religion et que la mentalité scientifique a été détachée de toutes valeurs morales et religieuses. C’est pourquoi il n’est pas étrange de s’apercevoir que la science a été employée en tant que moyen de destruction. Dieu Tout-Puissant dit : "Dès qu’il tourne le dos, il parcourt la terre pour y semer la corruption et saccager culture et bétail. Et Dieu n’aime pas la corruption." [12]
A vrai dire, nous saluons cette nouvelle grande découverte sur le génôme humain qui est considérée comme une des plus grandes découvertes de l’histoire. Ces conclusions sont le fruit d’énormes efforts et d’une longue recherche auxquels plusieurs pays occidentaux ont participé. On dit même que c’est une plus grande réalisation que la découverte de la pénicilline ou le premier pas sur la Lune. Nous approuvons toutes ces réalisations et nous espérons que cette découverte sera employée au service de l’humanité.
Il ne fait aucun doute qu’il y a certaines applications où il est permis d’utiliser le génôme humain, telles que le traitement des maladies héréditaires, en identifiant les gènes à l’origine de ces maladies. Ceci est conforme à la règle juridique dérivée du Coran et du Hadith stipulant que : "Aucun mal ne sera infligé ou accepté" et il est des savants qui disent que la prévention contre le mal est prioritaire sur la recherche du bénéfice.
J’aimerais préciser que nous ne pouvons pas donner un avis tranché sur ce qu’il est permis de faire et ce qui est interdit puisque nous ne cernons pas complètement toutes les dimensions de ce problème. En effet, les juristes ne doivent pas interférer dans les domaines où ils n’ont aucune connaissance. Dieu Tout-Puissant dit : "Nul ne peut t’informer comme le ferait un parfait connaisseur." [13]
Cependant, dans une telle situation, nous pouvons donner notre avis après avoir consulté des experts qui nous auront expliqué les tenants et aboutissants de cette affaire et nous auront clarifié le pour et le contre. Ce faisant, notre opinion sera établie sur des bases solides à la fois scientifique et religieuse.
Les juristes ont toujours eu pour habitude, lorsqu’ils sont interrogés sur des questions médicales, scientifiques ou économiques, de consulter des experts de ces domaines avant de donner un avis légal sur la licéité ou non de l’affaire en question.
Nous aimerions souligner ici que nous devons mettre en garde contre les abus de la génétique et du clonage humain, et nous espérons que les scientifiques seront suffisamment sages pour ne pas employer ces techniques afin de trafiquer la création de Dieu sous prétexte d’améliorer la race humaine, ou de créer un nouveau sur-homme. Nous ne devons pas dérégler la création de Dieu, car de telles interventions ne mèneraient qu’à de graves conséquences. Ainsi, lorsque des scientifiques ont fait absorber des protéines sous forme de fourrages artificiels aux animaux herbivores, cela a mené à l’irruption de la maladie de la vache folle.
Le génôme humain peut être exploité dans le traitement des anomalies congénitales, des malformations fœtales intra-utérines ou dans d’autres voies qui servent la santé de l’être humain.
Il ne devra jamais être employé pour le luxe des personnes riches ou privilégiées qui veulent user de leur influence sur le monde via la richesse, l’intelligence, la santé, la beauté et la puissance. La science devrait être au service de chacun de manière égalitaire. D’ailleurs, elle devrait se préoccuper avant tout d’aider les pauvres et les faibles afin d’accomplir ses véritables objectifs.
Et Dieu est le plus Savant.
[1] En Islam, on distingue les obligations individuelles et les obligations de suffisance communautaire. Les premières doivent être accomplies par chaque individu musulman. Leur abandon est considéré comme un péché. Par opposition, les obligations de suffisance communautaire concernent la communauté dans son ensemble. Dès lors qu’un nombre suffisant d’individus s’en chargent, les autres en sont exemptés. En cas de pénurie, il devient de la responsabilité de chacun de s’y atteler.
[2] Sourate 31, Luqmân, verset 20.
[3] Sourate 2, la Vache, Al-Baqarah, verset 29.
[4] Sourate 51, les Éparpilleurs, Adh-Dhâriyât, versets 20 et 21.
[5] Sourate 96, l’Adhérence, Al-`Alaq, versets 1 à 5.
[6] Sourate 41, les Versets détaillés, Fussilat, verset 53.
[7] Sourate 17, le Voyage nocturne, Al-Isrâ’, verset 85.
[8] Sourate 20, Tâ-Hâ, verset 114.
[9] Sourate 27, les Fourmis, An-Naml, verset 40.
[10] Sourate 18, la Caverne, Al-Kahf, verset 97.
[11] Sourate 18, la Caverne, Al-Kahf, verset 98.
[12] Sourate 2, la Vache, Al-Baqarah, verset 205.
[13] Sourate 35, L le Créateur, Fâtir, verset 14.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9rapie_g%C3%A9nique
http://www.islamophile.org/spip/La-position-de-l-Islam-sur-la.html
:
Lorsque certains musulmans se font emprisonner dans des pays occidentaux, un certain nombre de difficultés se posent à eux consernant les pratiques religieuses.
Voici des questions liées aux prisonniers en général et particulièrement ceux se trouvant dans les pays de Kufr :
1-Est-il obligatoire, souhaitable, permis, détestable ou illicite à l'un d'entre nous de se raser la barbe si l'on peut bénéficier par cela d'une réduction de peine? Les jurés distinguent en effet ceux qui manifestent une allure religieuse et possèdent une barbe.
2-Que leur est-il possible de faire? Et qu'est-il permis à l'un d'entre nous de faire dans le but de préserver ses enfants de grandir au sein d'une famille mécréante lorsque son épouse est également arrêtée? Particulièrement lorsque leurs familles respectives sont toutes deux mécréantes?
Il faut savoir que la plupart du temps ils placent les enfants dans des centres ou familles d'accueil dirigés par des non-musulmans ( avec néanmoins la possibilité de réclamer le placement au sein d'une famille musulmane )
3-Si les toilettes se trouvent entre la personne et la Qiblah, la salat nous est-elle permise dans leur direction?
4-Le jeûne reste t-il souhaitable lorsque celui-ci enfreint le règlement de la prison?
5-Si les avocats nous rendent visitent le vendredi, devons-nous tout de même nous rendre à la prière du vendredi sachant que cela allongerait notre peine?
6-Lorsque nous nous rendons à la salle d'entrainement nous sommes contraints de revetir des habits qui mettent en évidence nos 'awra, que nous incombe t-il donc de faire?
7-Nos soeurs musulmanes sont contraintes de retirer leurs voiles sous pretexte qu'il pourrait faire usage d'arme, que doivent-elles faire?
8-Il nous est proposé de réduire notre peine si nous consentons à livrer des informations, cela est-il permis?
Reponses:
Q1
R1 Il est permis de se raser la barbe si en la laissant la peine est allongée.
Q2
R2 Certes, il lui incombe de réclamer le placement au sein d'une famille musulmane et de faire tout ce qui est en son pouvoir pour y parvenir.
Q3
R3 Pas de gêne à faire la salat dans leur direction
Q4
R4 Si enfreindre le règlement de la prison cause du tort aux prisonniers, le jeûne ne devient plus obligatoire pour eux.
Q5
R5 Pas de gêne à ne pas accomplir la prière du vendredi pour ce motif et de l'accomplir de votre mieux.
Q6
R6 Faites de votre mieux pour cacher vos 'awra et sachez qu'Allah n'impose pas à une âme une charge supérieure à sa capacité.
Q7
R7 Qu'elles s'accrochent du mieux qu'elles peuvent à leur voile et si elles sont contraintes de le retirer alors elles ne commettent pas en cela un péché.
Q8
R8 S'il s'agit d'informations banales qui ne causent pas de tort à autrui, il est permis de leur livrer ces informations.
Et Allah est plus Savant
Réponse du membre du comité des savants de Minbar At-Tawhid wal Jihad
Nombreux sont les hadiths où le Prophète () exhorte le musulman à manger du produit du travail de ses mains et à éviter par fierté de tendre sa main et de solliciter l’assistance des autres.
1. Par islamiates le 02/07/2024
Salam Les sourates sont données à titre d'exemple. Merci pour votre réactivité