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L'Islam et la vie sociale

"(L'islam) a substitué l'homme au moine. Il apporte l'espoir à l'esclave, la fraternité à l'humanité, et dévoile la quintessence de la nature humaine ".

Canon Taylor
Conférence au Church Congress de Wolverhampton, le 7 octobre 1887.
Texte cité par Arnold dans "The Preaching of Islam" pages 71,72.



"Une des plus belles aspirations de l'islam est la justice. En lisant le Coran, j'y rencontre une doctrine de vie dynamique, non pas des éthiques mystiques, mais une éthique pratique pour mener à bien une vie quotidienne, adaptable au monde entier".

Sarojini Naidu
Conférences sur "The Ideals of Islam" voir "Speeches and Writings of Sarojini Naidu", Madras, 1918, p. 167.



Lecture collective du Coran au profit des défunts

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Cheikh Abdoul Aziz Ibn Baz (Puisse Allah lui accorder si miséricorde) a été interrogé en ces termes : « M’est-il permis de lire le Saint Coran au profit de mes père et mère, étant donné qu’ils sont illettrés. Puis-je effectuer une lecture complète du Coran au profit d’une personne lettrée, mais à qui il me plait d’offrir une telle œuvre ?

Puis-je faire la même chose pour plusieurs personnes ? Il a répondu ainsi : « Rien dans le Coran ni dans la Sunna purifiée du Messager d’Allah (bénédiction et salut soient sur lui ) ni dans ce qui a été rapporté de ses nobles compagnons n’atteste la légalité d’offrir la lecture du Saint Coran à ses père et mère ou à d’autres. La loi religieuse stipule qu’on lit le Coran pour en tirer profit, pour le méditer et l’appliquer. Le Très Haut a dit : « (Voici) un Livre béni que Nous avons fait descendre vers toi, afin qu'ils méditent sur ses versets et que les doués d'intelligence réfléchissent! (Coran, 38 : 29) et dit : « Et ils dirent: "Nous ne croirons pas en toi, jusqu'à ce que tu aies fait jaillir de terre, pour nous, une source;» (Coran, 17 :90) et dit «Si Nous en avions fait un Coran en une langue autre que l'arabe, ils auraient dit: "Pourquoi ses versets n'ont-ils pas été exposés clairement? quoi? Un (Coran) non-arabe et (un Messager) arabe?" Dis: "Pour ceux qui croient, il est une guidée et une guérison". Et quant à ceux qui ne croient pas, il y a une surdité dans leurs oreilles et ils sont frappés d'aveuglement en ce qui le concerne; ceux-là sont appelés d'un endroit lointain. » (Coran, 41 : 44). Et notre Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) a dit : « lisez le Coran car il intercédera au profit de ses lecteurs » il dit aussi : « Le Coran sera amené au jour de la Résurrection en compagnie des siens, ceux qui l’appliquaient avec entête les sourates al-baqara et al-imran qui apparaîtront tels deux nuages ou un groupe d’oiseaux rangés, et défendraient celui qui avait l’habitude de les lire.

En somme, le Coran est révélé pour être appliqué et médité. Il faut le réciter fréquemment dans le cadre de la pratique cultuelle. Mais il n’est pas fondé d’offrir la récompense de sa lecture aux morts ou à d’autres. Je ne sache pas que le fait d’offrir la récompense de sa lecture aux père et mère ait un fondement sûr. Or le Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) a dit : « Toute œuvre contraire à notre ordre est rejeté ».

Certains ulémas soutiennent la légalité de cela et disent : rien n’empêche d’offrir (aux défunts) la récompense de la lecture du Coran ou d’autres bonnes œuvres. Et ils assimilent cela à l’aumône, et à l’invocation et à d’autres actions faites pour les morts.

Le premier avis demeure le juste compte tenu du hadith susmentionné et d’autres allant dans le même sens. S’il était permis d’offrir la récompense de la lecture du Coran (aux morts), les ancêtres pieux l’auraient fait. Et le raisonnement par analogie n’est pas acceptable en matière cultuelle, celle-ci étant exclusivement déterminée soit par un texte reproduisant la parole d’Allah Puissant et Majestueux, soit par la Sunna du Messager d’Allah) conformément au hadith précité et d’autres abondant dans le même sens. Voir Madjmou fatawa Cheikh Ibn Baz, 8/360-361.

Quant à l’argument qu’ils (les partisans du deuxième avis) croient trouver dans ce hadith : « La mort fait cesser les œuvres du défunt sauf trois… » il est invalide car, à y réfléchir de près, ce hadith indique qu’il n’est pas institué d’offrir la récompense de la lecture du Coran aux morts, car le Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) dit : un enfant qui prie pour lui (son père) et non : qui lit le Coran pour lui »

http://islamqa.info/fr/70317

  • e6un7

Comment peut on se soigner de l'arrogance et acquérir la modestie ?

Il y a de nombreux textes juridiques du Coran et de la Sunna qui recommandent la modestie envers Allah et envers les gens.

Ces textes louent ceux qui sont modestes et mentionnent leur récompense instantanée.

Par ailleurs, il y a de nombreux textes juridiques interdisant l'arrogance et l'orgueil et montrant le châtiment réservé à ces gens-là.

Comment une personne peut donc se soigner de l'arrogance et acquérir la modestie ?

Il ne fait aucun doute qu'il est obligatoire à tout musulman de se méfier de l'orgueil et de chercher à être modeste.

"Celui qui se montre humble devant Allah d'un degré, Allah l'élèvera d'un degré"

Une fois, un homme a dit : "O Messager d'Allah ! J'aime bien porter de beaux vêtements et de belles chaussures. Est-ce de l'arrogance ?"

Le Messager (Salla Allah 'Alaihi Wa Sallam) a dit :

"Allah est beau, et Il aime la beauté. Mais j'entends par orgueil : la méconnaissance du droit et le mépris des gens."

La méconnaissance du droit signifie de rejeter la vérité quand elle s'oppose aux désirs personnels.

Le mépris des gens signifie le fait de dédaigner les gens, car une personne arrogante voit que les gens lui sont inférieurs et qu'elle s'élève au dessus d'eux.

Cela peut être dû à son éloquence, à sa richesse, à sa position, ou à d'autres raisons.

Un arrogant pourrait être également pauvre.

Dans le Hadith authentique, le Messager (Salla Allah 'Alaihi Wa Sallam) a dit :

"Il y a trois types de personnes à qui Allah ne parlera pas le Jour de la Résurrection, qu'Il ne purifiera pas, qu'Il ne regardera pas et ils auront un châtiment douloureux :
un vieux fornicateur,
un roi menteur
et un pauvre orgueilleux."

Il est plus détestable qu'un pauvre soit orgueilleux et hautain, parce qu'on est plus susceptible d'être arrogant en raison de la richesse et la fortune.

Ainsi, si un pauvre se caractérise par l'arrogance, cela reflète une caractéristique innée et dans sa nature.

La modestie c'est avoir la clémence et les bonnes moralités et traiter les gens avec de bonnes manières.

Le Prophète (Salla Allah 'Alaihi Wa Sallam) a dit :

"Ceux qui me sont les plus chers et qui seront les plus proches de moi au Jour de la Résurrection, sont ceux qui ont une bonne conduite."

"Le bien consiste à avoir un bon caractère."

Ainsi, il faut toujours se rappeler la Majesté d'Allah, c'est Lui qui donne la richesse, la position, l'autorité, la beauté etc..

On se montre reconnaissant envers Allah par la modestie et par le fait de s'abstenir de l'arrogance.

Il n'est pas permis d'être orgueilleux à cause de la richesse, de l'emploi, de l'origine, de la beauté, de la puissance, ou d'autres choses.

Au contraire, il faut se rappeler que ces dons sont les bienfaits d'Allah (qu'Il soit Exalté) et qu'on doit Lui en être reconnaissant par la modestie, l'humilité et l'abstention de l'arrogance.

C'est parce que l'arrogance mène à l'oppression, au mensonge et à l'injustice en paroles et en action.

Elle conduit l'homme à se considérer comme supérieur à son frère en raison soit de la richesse, de la beauté, de la position, de l'origine, ou d'autres facteurs que vous pourriez imaginer.

Par conséquent, le Prophète (Salla Allah 'Alaihi Wa Sallam) a dit :

"Mais j'entends par orgueil : la méconnaissance du droit et le mépris des gens."

Autrement dit, le fait de rejeter la vérité quand elle s'oppose aux désirs personnels.

Alors que le mépris des gens signifie le fait de les rabaisser, de les juger comme étant inférieurs et indignes d'un traitement juste et d'estimer qu'ils ne sont pas assez à la hauteur pour que leur invitation soit acceptée ou pour qu'on les salue etc..

Si l'homme peut se souvenir de sa faiblesse et qu'il a été créé à partir d'une goutte de sperme faible, qu'il a besoin d'entrer aux toilettes pour vider son corps des urines ou des excréments et qu'il a besoin de manger pour être en mesure de vivre, alors il saura que s'il continue à désobéir à Allah (qu'Il soit Exalté), sa fin sera en Enfer, il reconnaîtra sa faiblesse et sa pauvreté et il ne sera pas arrogant.

http://3ilm.char3i.over-blog.com/article-comment-se-debarrasser-de-l-arrogance-et-acquerir-la-modestie-117533961.html

  • e6un7

La prière mortuaire en faveur de celui qui se suicide...

 Il y a quelques divergences entre les savants concernant l'accomplissement de la Salât oul Djanâzah (prière mortuaire) pour celui qui s'est suicidé:

- Selon l'avis de la majorité des savants (c'est là l'opinion qui fait autorité chez les hanafites, les châféites et les mâlékites), la prière mortuaire sera accomplie en sa faveur étant donné qu'il reste malgré tout un musulman décédé. Pour ce qui est de son péché, il s'agit d'un acte d'une très grande gravité, mais qui ne le fait pas pour autant perdre l'Imân et devenir apostat ("mourtad"): Il assumera l'entière responsabilité de ce qu'il a fait dans l'Au-delà…

- Selon l'avis de l'Imâm Ahmad r.a., il n'est pas "sounnah" (recommandé) au Imâm ou au responsable des affaires de la communauté musulmane d'une localité d'accomplir la Salât oul Djanâzah pour cette personne (les autres musulmans peuvent le faire). Mais si l'Imâm décide de prier quand même, il n'y a aucun mal à cela.

- Selon l'avis du calife Oumar Ibn Abdil Azîz r.a., de l'Imâm Awzâï r.a. et Qâdhi Abou Youssouf r.a. (l'élève de Abou Hanîfa r.a.), la prière mortuaire ne sera pas accomplie pour celui qui s'est suicidé. Cet avis s'appuie sur un Hadith du Sahîh Mouslim qui relate qu'une fois, on présenta au Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) une personne qui s'était suicidé: Il (sallallâhou alayhi wa sallam) ne pria pas en sa faveur...
Par rapport à ce Hadith, les autres savants répondent que si le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) n'a pas prié sur cette personne, c'était uniquement pour bien mettre en valeur la gravité du suicide: En effet, les Compagnons (radhia Allâhou anhoum), eux, ont accompli la Salât oul Djanâzah pour cette personne suicidée, comme l'indique apparemment la version de ce Hadith rapporté par Nassaï dans laquelle le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) dit: "Quand à moi, je ne prie pas sur lui."
A noter d'ailleurs que le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) adoptait la même attitude au départ au sujet de la personne qui mourrait et laissait des dettes derrière lui: Il ne priait pas lui-même pour cette personne, mais ordonnait aux Compagnons (radhia Allâhou anhoum) de le faire.

Wa Allâhou A'lam !
Et Dieu est Plus Savant !

(Réf: "Al Fiqh oul Islâmiy", "Marâqiy oul Falâh" et "Souboulous Salâm")

  • e6un7

Puis-je toucher le Coran en état d'impureté rituelle ?

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 Voici la position des savants musulmans en ce qui concerne le toucher du moushaf -exemplaire écrit du Qour'aane- en état d’impureté rituelle.

Toucher le Qour’aane en état d’impureté majeure – djanâbah :
Selon l’avis de la quasi-totalité des illustres savants et "Moudjtahidines" (parmi lesquels l'Imâm Abou Hanifah r. a., Mâlik r.a., Châféï r.a., Ahmad Ibné Hambal r.a. ....) des premiers siècles de l'Islam, mais aussi selon l'ensemble des oulémas des écoles de jurisprudence les plus connues et la plus grande partie des juristes musulmans contemporains (parmi lesquels on pourrait citer Cheikh Wahbah Zouheïli, Dr Abdoul Karîm Zeïdân, Cheikh Taqi Ousmâni, Cheikh Bin Bâz r.a., Cheikh Outheïmin r.a…), il est obligatoire à celui qui se trouve en état d'impureté majeure de se purifier en faisant le ghousl avant de pouvoir toucher le Qour'aane.
Selon Ibnou Hazm r.a. et les savants dhâhérites, il est permis de toucher le Qour'aane en état d’impureté majeure.
Toucher le Qour’aane en état d’impureté mineure – hadath asghar :
Selon de nombreux Compagnons (radhia Allâhou anhoum), dont Aliy Ibn Tâlib (radhia Allâhou anhou), Abdoullâh Ibn Mas'oûd (radhia Allâhou anhou), Sa'd Ibn Abi Waqqâs (radhia Allâhou anhou), Abdoullâh Ibn Oumar (radhia Allâhou anhou), Saïd Ibn Zayd (radhia Allâhou anhou), Salmân Al Fârisiy (radhia Allâhou anhou) (aucun avis opposé à celui-ci ne serait d'ailleurs rapporté des Compagnons (radhia Allâhou anhoum), comme l'affirme Cheikh Ahmad Nadjîb dans une de ses Fatâwa – Fatwa N°2799, publiée sur le site internet "Nidâ oul Imân"), mais aussi selon la plupart des Tâbéïnes r.a. , parmi lesquels Atâ Ibn Abi Rabah r.a., Ibn Chihâb Az zouhri r.a., Hassan Al Basri r.a., Tâoûs r.a., les sept juristes de Médine –al fouqahâ ous sab’ah-, Ibrâhim An Nakhaï r.a., les quatre Imâms bien connus, ainsi que la grande majorité des savants contemporains, il n’est pas permis non plus à celui qui est en état d’impureté mineure de toucher le Qour'aane avant de faire les ablutions. Cet avis largement majoritaire a été qualifié comme étant celui qui est correct par Ibn Taymiyah r.a. (Madjmoû oul Fatâwa Volume 21 / Page 288)
Selon l’avis de certains Tâbéines, des savants dhâhérites et de certains savants salafis contemporains (parmi lesquels Cheikh Albâbi r.a.), il est permis au mouhdith -personne qui se trouve en état d'impureté mineure- de toucher le Qour'aane.
Dans les deux cas, l'avis largement majoritaire repose essentiellement sur une lettre que le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) avait fait rédiger pour le Compagnon Amr ibn Hazm (radhia Allâhou anhou) lorsqu'il l'avait envoyé vers le Yémen, dans laquelle il était notamment indiqué ceci:
لا يمس القرآن إلا طاهر
المعجم الكبير
"Ne touche le Qour'aane que le pur."
(Al Mouwatta, Tabrâniy, Nasaï)
Par rapport à ce Hadith, il y a principalement deux réserves qui sont émises de la part des savants ne partageant pas l'avis majoritaire:
Ce Hadith ne serait pas authentique.
Au cas où il le serait, le terme "tâhir" qui y est mentionné désigne le musulman (qui est "pur" par ses croyances) et non pas la personne qui a fait le woudhoû ou le ghousl.
Par rapport à ces objections, voici ce qui peut être apporté en guise de réponse:
Concernant l'authenticité de cette Tradition:
S'il est exact que les spécialistes de la science des Hadiths ont émis des critiques sur les différentes chaînes de transmissions par l'intermédiaire desquelles cette Tradition a été rapportée, il n'en reste pas moins cependant qu'il a pu être utilisé comme argument pour au moins quatre raisons:
1- La multiplicité des voies relatant ce Hadith suffit pour renforcer son authenticité et lui rendre apte à être employé comme "Dalîl" (argument).
2- Le fait que des "Imâms Moujtahidînes" (tels que l'Imâm Ahmad Ibné Hambal r.a. (Voir "Al Moughniy" de Ibné Qoudâmah r.a.), entre autres) l'aient utilisé dans leur argumentation constitue une preuve que pour eux ce Hadith était suffisamment fiable.
3- Selon Ibné Abdil Barr r.a., ce Hadith a valeur de "Tawâtour" (c'est à dire de "Hadith Notoire"), en raison de son acceptation par l'ensemble des gens. Ya'qoûb Ibné Soufyân r.a. dit pour sa part: "Je ne connais pas de lettre qui soit plus authentique que celle-ci. En effet, les Compagnons (radhia Allâhou anhoum) et les Tâbéines s'y référaient et délaissaient leur opinion." Hâkim r.a. relate: "Zouhri r.a. et Oumar Ibné Abdil Azîz r.a. ont témoigné de l'authenticité de cette lettre." (Réf: "Nayl oul Awtâr"). Et il est évident qu'un tel Hadith présente toutes les aptitudes pour être utilisé comme argument.
4- La pratique rapportée de bon nombre de Compagnons (radhia Allâhou anhoum) est conforme à l’énoncé de ce Hadith. Et les savants affirment que, lorsqu'un Hadith est qualifié de "faible" mais qu'il est confirmé par la pratique des Compagnons (radhia Allâhou anhoum) ou des Tâbéine r.a., malgré sa faiblesse, il peut être utilisé dans l'argumentation. Par exemple, le Hadith qui dit "Lâ wasiyata liwârithin" (Pas de legs en faveur d'un héritier légitime) est unanimement reconnu comme étant "Dhaïf". Pourtant, son contenu est confirmé par la pratique des musulmans de la première générations: Les juristes musulmans l'ont donc unanimement validé pour leur argumentation... (Voir à ce sujet les écrits de Moufti Taqi Outhmâni dans son introduction au "Dars Tirmidhi", avec la référence aux propos de Abou Bakr Al Djassâs r.a.)
Concernant son sens:
Même si le mot "pur" qui est employé dans le Hadith peut être compris dans le sens de la pureté rituelle (avoir ses ablutions) ou celui de la pureté spirituelle (avoir la foi)-auquel cas ce Hadith signifierait qu'une personne, à partir du moment où elle est musulmane, peut toucher le Qour'aane, même si elle est rituellement impure-, il n'en reste pas moins que la grande majorité des "Moudjtahidines" et des savants l'ont pris dans le premier sens. Cette presqu'unanimité qui s'est dégagée suffit, là encore, pour permettre l'argumentation à partir de ce Hadith.
On pourrait également souligner que, souvent, les versets 77 à 79 de la Sourate 56 ("C’est certainement un Coran noble dans un Livre bien gardé que seuls les purifiés touchent."), sont présentés comme arguments pour soutenir l'avis majoritaire sus-citée. Par rapport à cet argumentaire, il convient de préciser que l'interprétation la plus juste concernant ce passage coranique, c'est qu'il y est question de la "Table Gardée" (al lawh oul mah'foûdh), que seuls les anges purifiés peuvent toucher… Néanmoins, l'interprétation qui a été adoptée par un certain nombre de juristes, à savoir que le terme "purifés", ici, désigne également, par extension, celui qui est en état de pureté rituelle (c'est ce qui les a donc permis de déduire que celui ou celle qui est impur ne peut toucher le Qour'âne) reste quand même tout à fait valide si on considère la Tradition rapportée par Dâr Qoutni r.a. et Al Athram r.a. qui relate qu'une fois, des Tâbéines r.a. étaient en compagnie de Salmân (radhia Allâhou anhou). A un moment, celui-ci s'éloigna pour faire ses besoins. Par la suite, quand il revint, ils voulurent le questionner au sujet de certains versets du Qour'âne. Salmân (radhia Allâhou anhou) leur fit remarquer qu'il ne touchait pas le Qour'âne (tant qu'il n'aurait pas fait ses ablutions). Ensuite, comme pour justifier son refus, il récita le passage dont il est question ici: "Lâ Yamassouhou illal moutahharoûn" ("…seuls les purifiés touchent…"). Cela indique que Salmân (radhia Allâhou anhou) attribuait à ce verset une portée large, au point de ne pas le limiter aux anges et à la Table Gardée, mais de l'appliquer également dans le rapport entre les hommes et le "Moushaf"…
D'ailleurs, Ibné Taymiyah r.a., dans son "Charh oul Oumdah", ne rejette pas complètement le fait que l'on puisse déduire de ce verset l'interdiction pour les personnes se trouvant en état d'impureté rituelle de toucher le Qour'âne. Il évoque ainsi deux éléments très intéressants:
Le Qour'âne dont nous disposons est le même que celui qui se trouve dans la Table Gardée ("Al Lawhoul Mahfoûdh"). L'endroit où il se trouve ne change donc en rien son contenu. Quand le statut du Livre qui se trouve au Ciel est qu'il ne peut être touché que par les êtres purifiés, cela implique forcément que la même règle s'appliquera pour le Livre qui se trouve sur terre, car tous deux partagent le même caractère sacré. (On retrouve d'ailleurs chez Ibné Kathir r.a. une explication similaire sur ce point: Voir Tafsir Ibné Kathir - Volume 4 / Page 123) (Cette indication d'Ibné Taymiyah r.a. permet peut être de répondre à la question du pourquoi de cette interdiction: Cela est justifié par le caractère sacré du Qour'âne.)
Il est possible que le terme "Kitâb" (livre, recueil), employé dans le verset en arabe "fî kitâbim maknoûn" ("dans un Livre bien gardé"), soit un "ism djins", un terme générique. Ainsi, il engloberait tout exemplaire écrit ("Kitâb") contenant le Qour'âne, que celui-ci se trouve au ciel ou sur terre; et l'indication contenue dans le verset s'applique donc à tout "Kitâb" contenant le Qour'âne. D'ailleurs, au tout début de la Sourate "Al Bayyinah", Allah qualifie les feuillets du Qour'âne se trouvant auprès du Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) de "feuilles purifiées": "Les infidèles parmi les gens du Livre, ainsi que les Associateurs, ne cesseront pas de mécroire jusqu'à ce que leur vienne la Preuve évidente : un Messager, de la part d'Allah, qui leur récite des feuilles purifiées, dans lesquelles se trouvent des prescriptions d'une rectitude parfaite."
Wa Allâhou A'lam !
Et Dieu est Plus Savant !

http://www.muslimfr.com/modules.php?name=News&file=article&sid=316

  • e6un7

Est-il permis d'embrasser le Coran?...

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 Concernant le fait d'embrasser le Qour'aane, voici à peu près ce qu'écrit l'Imâm Souyoûti r.a. dans son célèbre "Al Itqân fî ouloûm il Qour'aane":
Il est "Moustahab" (recommandé) d'embrasser le "Moushaf" (exemplaire écrit du Qour'aane), car Ikramah Ibnou Abî Djahal (radhia Allâhou anhou) le faisait, procédant par analogie par rapport à ce que l'on fait avec la pierre noire (…) et parce que le Qour'aane est un présent de la part d'Allah; ainsi, il est permis de l'embrasser comme il est recommandé d'embrasser ses enfants en bas âge. Et il y a trois avis qui sont rapportés de l'Imâm Ahmad r.a. à ce sujet: Selon un rapport, il était d'avis que cela était permis; selon un autre rapport, il considérait cela comme recommandé; et suivant une troisième narration, il se serait abstenu de se prononcer à ce sujet, et ce, même pour celui qui le fait par respect et pour honorer le Qour'aane. Ce dernier avis serait justifié par le fait que, dans ce genre de domaine, on ne peut procéder par analogie; c'est ce qui explique les propos qu'avaient tenus Oumar (radhia Allâhou anhou) au sujet de la Pierre Noire: "Si je n'avais pas vu le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) t'embrasser, je ne l'aurais pas fait."
(Réf: "Al Itqân Fî Ouloûmil Qour'aane" - Volume 2 / Page 172)

En considérant ces écrits de l'Imâm Souyoûti r.a., je ne crois pas que l'on puisse qualifier le fait d'embrasser le Qour'aane en guise de respect à son égard comme étant une "Bid'ah" (innovation). D'ailleurs, on remarquera que même l'Imâm Ahmad Ibnou Hambal r.a., qui était réputé pour son intransigeance envers les innovations religieuses, ne s'était pas prononcé en ce sens.
Wa Allâhou A'lam !
Et Dieu est Plus Savant !

http://www.muslimfr.com/modules.php?name=News&file=article&sid=184

  • e6un7

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