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L'Islam et les autres religions

L’islam estime que toutes les religions procèdent d’une même source : Allah. De ce fait, elles conservent malgré les péripéties de l’histoire une morale et des valeurs communes. Quand bien même les voies et les moyens diffèrent, les religions - plutôt la religion car en principe il n’y a qu’une seule religion- ont essentiellement pour but d’assurer à l’homme le bonheur ici-bas et dans l’au-delà.

« Il vous a légiféré en matière de religion, ce qu’Il avait prescrit à Noé, ce que Nous t’avons révélé à toi-même, ce que Nous avions prescrit auparavant à Abraham, à Moïse et à Jésus : « Etablissez la religion et n’en faites pas un sujet de divisions. » s42 v13

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La vie des non musulmans au sein de l’Etat du Califat

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Le Califat est un système politique unique issu de l’idéologie islamique qui ne ressemble en rien aux régimes imposés aux musulmans d’aujourd’hui. C’est un pouvoir bâti sur le concept de citoyenneté sans distinction d’origine ethnique, de genre ou de foi et il est totalement opposé à l’oppression de quelques groupes religieux ou ethniques que ce soit.

Les non musulmans ont un statut honorable au sein du Califat. Ils sont désignés sous le nom de dhimmis (les gens du contrat, de la garantie et de la protection) ce qui signifie qu’ils sont des citoyens à part entière égaux aux musulmans, qu’ils jouissent des mêmes droits de citoyenneté et qu’ils font partie indissociable de la société. Au contraire, en France, les musulmans ont la spécificité d’être éternellement considérés comme un corps étranger, et qualifiés d’immigrés de 1ere, 2ème, 3ème, 4ème, Nième génération ! En Grande-Bretagne, la situation n’est guère mieux, car les musulmans sont appelées, de manière méprisante, « minorités ethniques » ou « immigrants », instillant ainsi dans les esprits qu’ils ne sont pas les bienvenus et qu’ils doivent se contenter d’être des citoyens de seconde zone. Les droits des non musulmans sont définis par la Loi islamique statutaire (la charia) et ne peuvent en aucun cas être altérés. Le Prophète (SAAWS) a dit :

ومن يكن على يهوديته أو على نصرانيته فإنه لا يفتن عنها وعليه الجزية

« Celui qui tient à sa judaïcité ou sa chrétienté ne doit pas en être inquiété, et doit s’acquitter de la jizya »[1]

ألا من ظلم معاهدا أو انتقصه أو كلفه فوق طاقته أو أخذ منه شيئا بغير طيب نفس فأنا حجيجه ] أي أنا الذي أخاصمه وأحاجه [ يوم القيامة

« Celui qui commet une injustice contre un mu’âhad [un contractant, synonyme de dhimmi], le dénigre, le surcharge ou lui prend une chose sans son consentement, me verra être à sa charge [c'est-à-dire que je serait son adversaire et celui qui lui opposerait des arguments] le jour de la résurrection »[2]

Dans la version rapportée par al-Bayhaqî, le même hadith se poursuit :

وأشار رسول الله صلى الله عليه وسلم بأصبعه إلى صدره ألا ومن قتل معاهدا له ذمة الله وذمة رسوله حرم الله عليه ريح الجنة

{ Le Prophète (SAAWS) pointa alors ses doigts vers la poitrine et dit « Celui qui tue un mu’âhad qui a la dhimma [garantie, protection] d’ALLAH et son Prophète, se verra interdire par ALLAH l’odeur du Paradis » }

Qu’en est-t-il des non musulmans qui ne font pas partie des Gens du Livre[3], comme les polythéistes ou les athées ?

A propos des polythéistes mages de la Perse, le Messager (SAAWS) a dit :

سنوا بهم سنة اهل الكتاب

« Agissez avec eux de la même manière qu’avec les Gens du Livre »[4]

Ainsi, les non musulmans qui ne sont ni juifs ni chrétiens, bénéficient tout de même de règles identiques bienveillantes de la part de l’Etat et de la communauté des musulmans. Cependant certaines lois demeurent spécifiques aux relations entre musulmans et Gens du Livre (mariage, consommation de la viande des Gens du Livre si elle provient d’animaux abattus rituellement….).

Ce statut sécurisant garanti aux non musulmans leur permet de vivre, sans être inquiétés de perdre leurs droits. Ceci contraste avec les sociétés européennes contemporaines où la communauté musulmane attend dans la peur les nouvelles lois de luttes anti-terroristes qui réduisent comme peau de chagrin leurs droits déjà rognés. Les gouvernements se permettent d’établir à leur encontre des législations d’exception draconiennes, sur le plan de la sécurité nationale, sous prétexte de lutter contre le terrorisme. Un exemple de cette évolution est la résolution, adoptée en 2004 par la cour d’appel britannique. Elle a considéré que désormais l’obtention d’aveux sous la torture dans un pays étranger pouvait être recevable dans certaines affaires liées au terrorisme.

A présent, présentons quelques aspects de la vie sous le Califat.

Le pouvoir

Le Calife (à la tête de l’Etat) et ses assistants croient en l’islam. Et leur vivacité à appliquer scrupuleusement ses lois s’explique par la conscience qu’ils sont responsables devant Allah (SW) des fonctions qui leur incombent et qu’ils devront en rendre comptes après leur mort. Cette foi fait émerger des hommes politiques responsables et dignes de confiance et non pas des politiciens dont les actes restent en déphasages avec leurs propos. Ils sont choisis pour leur mérite plutôt qu’en raison de « faveurs politiques ». Toutefois, les dirigeants ne revêtent en rien des caractères divins et ne sont pas à l’abri d’erreurs. C’est pourquoi, il existe une cour de justice indépendante, puissante et efficace appelée mahkamat al-madhalim (la cour des doléances) qui a le pouvoir de traduire en justice tous les dirigeants y compris le Calife s’ils s’avisaient d’enfreindre les lois ou de commettre la moindre injustice.

La consultation (ach-choura) est un des principes qui accompagne la prise de décisions. La chambre des représentants (Mejliss ach-choura) est une institution présente dans la capitale et dans toutes les provinces du Califat. Elle est constituée d’hommes et de femmes des différents groupes ethniques et religieux qui composent l’Etat. Les représentants non musulmans ont la garantie de pouvoir siéger au sein de cette chambre afin de faire griefs de leurs préoccupations à l’ensemble des représentants. Ils ne sont, en aucun cas, tenus de faire acte de serment en contradiction avec leur foi afin d’accéder à cette institution. On exige d’eux, comme de tous les autres membres, simplement qu’ils obéissent aux règles de la chambre.

A la différence d’un système démocratique, cette chambre des représentants n’est pas une assemblée législative. Les seules résolutions qui la lient aux dirigeants concernent la mise en exécution de la politique de ce dernier ainsi que la révocation des membres du gouvernement, y compris le Calife.

Contrairement aux discriminations institutionnelles qui prévalent dans la fonction publique européenne, les fonctionnaires au sein du Califat sont choisis sur la base du mérite sans considérations de leur sexe ou de leur appartenance religieuse ou ethnique. Les non musulmans sont encouragés à s’engager dans la fonction publique afin d’apporter leurs compétences et de contribuer à la bonne marche de l’Etat. A ce propos, l’histoire nous rapporte que les juifs, après avoir été expulsé d’Espagne au 15ème siècle, ont été accueilli par le Califat et ont apporté beaucoup à la société, comme ils le feront d’ailleurs de nouveau par la suite incha’ Allah. Les docteurs juifs issus de l’école de Salamanque (Espagne) étaient employés au service du Calife, dans de nombreuses régions du Califat, dans les domaines de la fabrication du verre et de la métallurgie. Avec leurs connaissances des langues étrangères, ils étaient les principaux concurrents des célèbres commerçants vénitiens. Cette réalité conduisit le Calife Ottoman Sultan Bayazed II à dire au sujet de l’expulsion des juifs par Ferdinand, roi catholique d’Espagne : « Comment pouvons-nous dire que ce Ferdinand est « sage », alors qu’il a appauvri ses sujets pour enrichir les nôtres ? ».

Le système juridique

Le Calife ou les membres de son cabinet ne possèdent aucune immunité face à une éventuelle procédure judicaire. Si l’un d’entre eux venait à enfreindre la loi, il serait poursuivi et traduit en justice sans aucune considération de sa position au sein du pouvoir politique. Le Calife en personne peut être attaqué et destitué de sa fonction s’il violait son serment (bay’a).

Le Califat ne peut, comme le font les Etats occidentaux à l’encontre des prédicateurs musulmans, emprisonner arbitrairement les citoyens. Le Prophète Mohammed (SAAWS) a stipulé qu’en ce qui concerne les litiges, les deux parties doivent s’en remettre à un seul juge. Ainsi, chaque citoyen qu’il soit musulman ou non peut être amené à comparaître devant un juge.

La charge de preuve requise afin de condamner un citoyen devant un tribunal islamique est bien plus sérieuse qu’au sein d’une juridiction capitaliste du monde occidental. Le tribunal n’accepte en aucun cas les indices équivoques et les soupçons comme preuves légales ou recevables. Par ailleurs, seuls les témoins dignes de confiance (dont la propension a dire la vérité est notoire), musulmans ou non, sont autorisés à témoigner. De nombreuses erreurs judiciaires se produisent dans les tribunaux occidentaux en raisons du manque de preuves ou bien de témoignages de personnes peu scrupuleuses. Les aveux et les témoignages sont rigoureusement étudiés afin de vérifier qu’ils n’ont pas été concédés sous la contrainte ou la torture. Cette position noble et équitable de l’Islam tranche avec celle des régimes capitalistes occidentaux qui acceptent l’obtention de preuves sous la torture dans les pays étrangers, en particulier lorsqu’il s’agit d’affaires dites de terrorisme.

D’ailleurs, c’est l’Islam qui le premier a institué le principe de la présomption d’innocence[5]. Devant un tribunal islamique, c’est en effet au plaignant de fournir les preuves de ses accusations.

An-Nawawî a indiqué dans son explication du Sahîh Muslim :

{ Il a été transmis, selon al-Bayhaqî et d’autres, sur la base de rapporteurs de niveau hassan ou sahîh, en renforçant ce qu’à rapporté Ibn ‘Abbâs : le Messager (SAAWS) a dit : « Si le choix était laissé aux gens, en matière d’accusations, certains réclameraient le sang d’autres ainsi que leurs biens, mais c’est au plaignant de fournir les preuves et à celui qui nie [sa culpabilité] de jurer » }[6]

َجَاءَ فِي رِوَايَة الْبَيْهَقِيِّ وَغَيْره بِإِسْنَادٍ حَسَن أَوْ صَحِيحزِيَادَة عَنْ اِبْن عَبَّاس عَنْ النَّبِيّ صَلَّى اللَّه عَلَيْهِ وَسَلَّمَقَالَ : " لَوْ يُعْطَى النَّاس بِدَعْوَاهُمْ لَادَّعَى قَوْم دِمَاء قَوْموَأَمْوَالهمْ وَلَكِنَّالْبَيِّنَةعَلَىالْمُدَّعِي وَالْيَمِين عَلَى مَنْ أَنْكَرَ "

صحيح مسلم بشرح النووي

Ce principe légal ne peut être altéré par le régime en place, comme tente de le faire, par exemple, Tony Blair en Grande Bretagne.

Les principes légaux ont été mis en application lors d’un procès opposant le Calife Ali (RAA) à un citoyen juif au 7ème siècle. Le juif avait volé un bouclier à Ali qui porta l’affaire en justice. Ali avait pris son fils comme témoin. Mais le juge refusa le témoignage du fils d’Ali en affirmant qu’un fils ne pouvait être le témoin en faveur de son père dans un tribunal. Après avoir assisté à une telle équité, le juif avoua son vol et embrassa l’Islam.

Citons un autre exemple de l’application de la justice en faveur des non musulmans, sous le règne du Califat, dans l’anecdote suivante relaté par Ibn Kathîr[7] :

{ Quand ‘Umar ibn ‘Abdel-‘Azîz, qu’Allah lui accorde Sa Miséricorde, a ordonné à son porte-parole d’annoncer « que celui qui a été victime d’une injustice la présente », un homme dhimmi de Hams [Syrie] se leva et déclara : « Ô Chef des Croyants je te demande le Livre d’ALLAH [sa justice] ». ‘Umar demanda « à quel sujet ? ». L’homme reprit : « Al-‘Abbâs bin Al-Walîd bin ‘Abdel-Malik[8] m’a dépossédé de ma terre ». Al-‘Abbâs était assis dans l’assemblée. ‘Umar lui dit « Ô ‘Abbâs qu’as-tu à dire ? ». Il répondit : « Effectivement, c’est le Chef des Croyants Al-Walîd qui a délimité cette parcelle et l’a enregistré en mon nom ». ‘Umar dit alors « Que réponds-tu ô dhimmi ? ». Il répéta : « Ô Chef des Croyants je te demande le Livre d’ALLAH ». ‘Umar conclua « Oui, le Livre d’ALLAH est plus digne d’être suivi que le livre [registre] d’Al-Walîd ». Il se leva et lui restitua son terrain. }

وعندما أمر عمر بن عبدالعزيز رحمه الله مناديه ينادي: ألا من كانت له مظلمة فليرفعها وقام إليه رجل ذمي من أهل حمص فقال: يا أمير المؤمنين أسألك كتاب الله قال: وما ذاك؟ قال: العباس بن الوليد بن عبدالملك اغتصبني أرضي، والعباس جالس، فقال له عمر: يا عباس ما تقول؟ قال: نعم، أقطعنيها أمير المؤمنين الوليد، وكتب لي بها سجلاً، فقال عمر: ما تقول يا ذمي؟ قال: يا أمير المؤمنين أسألك كتاب الله تعالى، فقال عمر: نعم كتاب الله أحق أن يتبع من كتاب الوليد، قم فاردد عليه ضيعته، فردها عليه

البداية والنهاية، ج9, ص: (213)

L’économie

La valeur de la monnaie au sein du Califat est basée sur celle de l’or, fournissant ainsi une stabilité au commerce extérieur et intérieur et le maintient d’une faible inflation. Par ailleurs, il n’y a pas de taux d’intérêt. Ainsi, la richesse est générée par l’investissement et non par l’épargne. Ce système économique permet aux richesses d’être constamment en circulation et de bénéficier d’une devise stable. Le fruit d’une telle configuration est une croissance économique forte et un taux de chômage faible.

Les compagnies privées ne peuvent détenir des ressources naturelles à profusion telles que le pétrole ou le gaz. Elles restent la propriété du peuple et doivent être gérées par l’Etat. Les richesses qu’elles génèrent sont directement versés dans les caisses du Trésor Public (Bayt-ul-mal) et sont obligatoirement utilisées dans l’intérêt public de tous les citoyens. De plus, la chambre des représentants conseillera les dirigeants quant à l’utilisation de ces richesses.

L’imposition dans le Califat s’effectue sur les richesses et non pas sur les revenus. En outre, il n’y a pas d’impôt régressif tel que la TVA. Dans le monde des entrepreneurs, seules les entreprises agricoles sont imposables (ushur et kharaj). En effet, un pourcentage des produits agricoles ou de la valeur des terres est prélevé. Les autres entreprises sont exemptes de cet impôt. Les musulmans possédant une entreprise doivent s’acquitter de l’impôt de la zakat alors que les entreprises détenues par des non musulmans n’y sont pas soumises.

Les hommes non musulmans doivent s’acquitter d’un impôt nominal appelé jiziya leur donnant ainsi l’accès à leurs droits civiques et les déchargeant du service national et les exonérant des impôts qui concernent les musulmans tel que la zakat. La jiziya est fixée selon la catégorie sociale à laquelle appartient l’imposé. Le Calife ‘Umar (RAA) a distingué 3 catégories : pour les riches la jiziya s’élève à 4 dinars (environ 150 Euros) annuels, pour les classes moyennes à 2 dinars (environ 75 Euros) et pour les budgets modestes à 1 dinar (environ 40 Euros). L’impôt de la jiziya est donc bien plus faible que la zakat payée par les musulmans. Et d’une manière plus générale, la charge fiscale incombant aux non musulmans est négligeable en comparaison de celle afférant aux musulmans.

A propos de la manière dont le Califat distribuait aux dhimmis les aides sociales, Abû Yûssuf[9] relate deux anecdotes :

1- ‘Umar bin al-Khatâb, qu’ALLAH soit satisfait de lui, passait à côté d’une porte devant laquelle un vieillard aveugle mendiait. ‘Umar tapota son épaule et demanda « de quels Gens du Livre fais-tu partie ? ». Il répondit « juif ». ‘Umar demanda alors « qu’est-ce qui t’a conduis à la situation que je vois ? ». Le vieillard répondit « en raison de la djizya, du dénuement et de l’âge ». ‘Umar le pris par la main, l’emmena chez lui, et lui remis des présents de la maison. Puis, il convoqua le trésorier de la Caisse Publique et lui dit « reçois cet homme et ceux qui sont dans la même situation, par ALLAH nous n’avons pas été équitable avec lui ! Nous l’avons taxé [littéralement : mangé sa jeunesse] et nous le rejetons lors de sa vieillesse. « Les impôts purificateurs ne sont destinées qu’aux pauvres, aux nécessiteux »[10], or les pauvres sont ici ceux des musulmans, alors que celui-ci est un nécessiteux appartenant aux gens du Livre. Il perçoit donc des sommes issues de la jizya et des taxes.

مرّ عمر بن الخطاب رضي الله عنه بباب قوم وعليه سائل يسأل: شيخ كبير ضرير البصر، فضرب عضده من خلفه وقال: من أي أهل الكتاب أنت؟ قال: يهودي، قال: فما ألجأك إلي ما أرى؟ قال: أسأل الجزية والحاجة والسن، قال: فأخذ عمر بيده وذهب به إلى منزله فرضخ له بشيء من المنزل، ثم أرسل إلى خازن بيت المال فقال: انظر هذا وضرباءه فوالله ما أنصفناه، أن أكلنا شبيبته ثم نخذله عند الهرم "إنما الصدقات للفقراء والمساكين" والفقراء هم المسلمون، وهذا من المساكين من أهل الكتاب، ووضع عنه الجزية وعن ضربائه

كتاب الخراج، أبو يوسف، ص: (126).

2- Sous le Califat d’Abû Bakr, qu’ALLAH soit satisfait de lui, Khâlid Ibn al-Walîd, qu’ALLAH soit satisfait de lui, a écrit dans le contrat de garantie (dhimma) pour les habitants de Hira en Irak – qui étaient chrétiens – ceci : « Il leur a été prescrit : pour tout homme âgé trop affaibli pour travailler, ou qui a été atteint par une calamité, ou qui après avoir été riche s’est appauvri, après que ses coreligionnaires se soient mis à lui verser une aumône, et que sa jizya lui soit restituée, qu’il soit alors pris en charge, lui et sa famille, par le Trésor Public des musulmans »[11].

في خلافة أبي بكر رضي الله عنه كتب خالد بن الوليد رضي الله عنه في عقد الذمة لأهل الحيرة بالعراق - وكانوا من النصارى - : "وجعلت لهم أيما شيخ ضعف عن العمل، أو أصابته آفة من الآفات أو كان غنياً فافتقر، وصار أهل دينه يتصدقون عليه طرحت جزيته، وعيل من بيت مال المسلمين هو وعياله"(3).

كتاب الخراج، أبو يوسف، ص: (306).

Le juge Abû Yûssuf a lui-même recommandé au Calife Harun ar-Rachîd d’être compatissant avec les gens de la dhimma en lui disant :

« Il faut, ô Chef des Croyants, qu’ALLAH te soutienne, que tu sois compatissant avec les gens qui ont eut la protection de ton Prophète, et ton cousin Mohammed SAAWS, et que tu t’enquière de leur sort pour qu’ils ne soient pas injustement traités, ni qu’ils subissent un préjudice, ni qu’ils supportent plus que leur capacité, et que ne soit prélevé de leurs richesses que ce qui leur est légalement obligatoire »[12].

وفي عهد الرشيد كانت وصية القاضي أبي يوسف له بأن يرفق بأهل الذمة حيث يخاطبه بقوله: "ينبغي يا أمير المؤمنين - أيدك الله - أن تتقدم في الرفق بأهل ذمة نبيك، وابن عمك محمد صلى الله عليه وسلم ، والتفقد لهم حتى لا يظلموا، ولا يؤذوا، ولا يكلفوا فوق طاقتهم، ولا يؤخذ من أموالهم إلا بحق يجب عليهم"(14).

الخراج، أبو يوسف، ص: (125).

Au sein du Califat il n’existe pas de système d’assurance nationale (systèmes de cotisations et taxes destinés aux subventionnements des prestations sociales : retraites, santé ...) comme c’est le cas dans les pays européens. Un Service de Santé, gratuit, moderne et efficace, est un droit dont doit disposer toute la population.

Il n’y a pas de prestations afférentes aux retraites ou à d’autres pensions spécifiquement. Les retraités, les femmes, les enfants, les personnes sans-emploi ainsi que celles handicapées doivent être pris en charge par leur famille, en premier lieu. L’Etat pourra intervenir, en fournissant son aide dans le cas où la famille de la personne nécessiteuse n’est pas en mesure de combler ses besoins essentiels. Les crises endémiques du financement des caisses de retraites auxquelles font face les gouvernements européens n’ont pas lieu d’être sous le Califat.

La vie en communauté

Sous l’égide du Califat, les non musulmans ne sont pas isolés dans des ghettos où il est d’usage, dans les sociétés occidentales, de parquer les minorités et de n’entrevoir des velléités de mixités sociales et ethniques qu’aux veilles d’élections. Les musulmans et les non musulmans vivent côte à côte en tant que voisins dans une même communauté. Nous soulignons, qu’en Islam, le voisin n’est pas considéré de la même manière individualiste que dans une société occidentale. En effet, l’Islam a institué pour les musulmans de nombreux devoirs envers leurs voisins quelle que soit leur religion, dans le but de maintenir une atmosphère de paix et de tranquillité au sein de la communauté. A ce propos, Mudjâhid a rapporté :

{ J’étais chez ‘Abdallah bin ‘Umrû, qu’ALLAH soit satisfait de lui, alors que son fils décortiquait une brebis. Il lui dit « Ô mon enfant, quand tu auras fini, commence par servir notre voisin juif. Un homme dit alors « le juif ? Qu’ALLAH te vienne en aide ». ‘Abdallah répondit : « j’ai entendu le Prophète (SAAWS) tellement insister sur le fait qu’il faut traiter ses voisins avec bonté que nous avons craint ou imaginé qu’il leur assignerait une part d’héritage ». }[13]

عن مجاهد قال كنت عند عبدالله بن عمرو رضي الله عنه وغلامه يسلخ شاة فقال: "يا غلام إذا فرغت فابدأ بجارنا اليهودي، فقال رجل من القوم: اليهودي أصلحك الله؟ قال: سمعت النبي صلى الله عليه وسلم يوصي بالجار حتى خشينا أو روينا أنه: سيورثه"

رواه البخاري في الأدب المفرد

Le voisinage, en Islam, est un périmètre où les enfants sont en sécurité et protégés de tous les abus. Les nuisances qui affectent l’espace public et le sentiment d’insécurité sont des fléaux qui se nourrissent du manque de civisme et de l’individualisme des gens. Les musulmans ont l’obligation de combattre ces calamités, puisqu’ils se définissent comme étant responsables du bien-être de leurs voisins (musulmans ou non) et de l’ensemble de la communauté.

Les citoyens de l’Etat islamique se gardent de tous comportements pouvant nuire à leur voisinage tel que la calomnie, les bruits excessifs, le manque de respect envers les biens publics… Ils doivent s’enquérir du bien-être de leur voisin et leur venir en aide quand cela est nécessaire.

Les comportements antisociaux dans la rue ne sont pas tolérés et des juges-inspecteurs (Qhadi al-hisbah), qui ont la possibilité d’appliquer des sanctions immédiates, sont présents dans les rues du Califat, accompagnés d’agents de police. Les bars et les clubs qui vendent de l’alcool sont interdits et des sanctions importantes sont prévues pour les gens semant le désordre dans la rue, en état d’ébriété.

Cependant, les non musulmans ont la possibilité de boire et de faire commerce de l’alcool entre eux tant que cela ne dépasse le cadre privé de leurs demeures ou de leurs bars.

La religion

Allah Taâla dit :

لاَ إِكْرَاهَ فِي الدِّينِ

Nulle contrainte en religion [2-256]

Le Califat ne peut en aucun cas forcer ou faire pressions sur une personne non musulmane pour qu’elle adopte l’Islam. Les églises, les synagogues et les temples sont tous sous la protection du Califat. Les gens qui ne sont pas de confession musulmane peuvent pratiquer leur religion sans devoir être inquiété par les ingérences et les harcèlements des autorités. Elles ne menaceront pas de fermer les lieux de cultes, ni d’espionner les fidèles et les sermons comme il est courant dans les pays occidentaux.

Lorsque Jérusalem était sous le règne du Califat, il protégeait le lieu le plus saint de la chrétienté : l’église du Saint-Sépulcre. Les clés de cette église ont été détenues pendant des siècles par la famille musulmane Nusseibeh qui, jusqu'à aujourd’hui, continue d’ouvrir et de fermer les portes quotidiennement.

Les relations internationales

La raison d’être du djihâd est à mille lieux des basses considérations justifiant les guerres coloniales. Lorsque le Calife proclame et dirige le djihâd c’est avant tout pour plaire à ALLAH. Quant au résultat escompté sur terre, c’est la suppression des barrières matérielles qui empêchent les hommes de passer de l’adoration des autres hommes à l’adoration exclusive du Seigneur des hommes. Par contre, dans l’histoire des peuples et nations, les guerres sont habituellement des outils pour exploiter et avilir les peuples vaincus. Ainsi, les Romains avaient bâti, par la force des armes, un empire au service de sa métropole : Rome. Toutes les richesses partaient d’Afrique du Nord, du Proche-Orient et d’Europe Occidentale pour se concentrer dans la capitale romaine, au bénéfice exclusif des Romains. Ce schéma d’exploitation a été repris et optimisé par les pays colonisateurs du vingtième siècle : Grande Bretagne, France, Italie, Espagne… rejoint depuis quelques décennies par les Etats-Unis. Les Américains, plus grands consommateurs d’énergies du monde, vivent bien au-dessus de leurs moyens propres, en extorquant les richesses des peuples. Cette réalité est parfaitement visible à travers les tentacules que déploient les multinationales américaines sur les champs pétrolifères des pays du Golfe. Les discours mensongers des Américains et Britanniques qui auraient envahi l’Irak par compassion pour les Irakiens, volent en éclats avec les images de barbarie que leurs soldats pratiquent et la situation de guerre civile que ces Etats colonisateurs tentent d’imposer. Les Américains, sensés lutter contre la propagation des armes non conventionnelles, n’ont pas hésité à utiliser contre les civils Irakiens l’uranium appauvri, le phosphore blanc, la torture et l’assassinat de civils. Ainsi, les Américains n’ont fait que remplacer un régime corrompu qu’ils ne contrôlaient pas par un autre régime corrompu qui leur obéit au doigt et à l’œil.

Cette vision capitaliste du monde divisant le monde en une majorité de peuples exploités et une minorité nanti vivant à leurs dépens est étrangère à la philosophie du Califat. Historiquement, l’Etat islamique a gagné le cœur et l’esprit des peuples dont il a ouvert les territoires. Pourquoi ? Parce qu’il ne les a jamais maltraités et, contrairement à un empire, il ne les a jamais appauvri ou tenté de piller leurs richesses afin de remplir les caisses de l’Etat centralisé au service d’une minorité, bien au contraire.

Dans son livre « Kitâb al-Kharâdj», Abou Youssouf, relate :

{ Après s’être entendu des conditions de paix avec les populations de la Syrie et terminé la collecte de la jiziya et du kharaj [impôts définis plus haut], une nouvelle parvint aux musulmans et à Abou ‘Ubeida : les Byzantins avaient rassemblé leurs troupes afin de les attaquer. Cette annonce les prit par surprise. Abou ’Ubeida envoya alors des émissaires aux gouverneurs de villes récemment en paix avec le Califat, en leur demandant de restituer aux citoyens de chaque ville les sommes des impôts prélevés, en leur délivrant le message suivant : « Nous vous restituons l’argent que vous nous avez remis, en raison d’une nouvelle qui annonce l’attaque de troupes ennemies, toutefois, si ALLAH nous gratifie d’une victoire nous maintiendrons l’engagement qui nous lie ». Quand ce message parvint aux dhimmis accompagné de l’argent des impôts de la jiziya et du kharadj, ils déclarèrent aux musulmans : « Que Dieu vous ramène à nous et vous donne la victoire sur eux ! » }.

Quand l’Etat islamique sera restauré, incha’ ALLAH, il encouragera les musulmans des autres pays à visiter le Califat, à étudier dans ses universités et à y faire du commerce. Des traités économiques seront signés afin de faciliter les échanges. Les non musulmans d’un pays ayant un traité avec le Califat pourront s’y rendre sans fournir de visa ; ils sont désignés mu’ahid et sont sous la protection de l’Etat au même titre que les dhimmis. Jadis, les savants et les scientifiques européens venaient en nombre étudier dans les universités de Cordoue, du Caire et de Bagdad.

L’armée doit suivre des règles très strictes en cas de guerre (djihâd). Les soldats ne doivent en aucun cas combattre leurs ennemis sous l’emprise de la haine ou de la colère, mais dans le seul but de plaire à leur Seigneur - Allah. C’et pourquoi, des atrocités telles que celles commises dans la prison d’Abou Ghraïb ou à Srebrenica en Bosnie, ne peuvent se produire sous la direction d’un Califat. Dans la bataille de Khandaq (627 après JC), Ali (RAA), qui devint un peu plus tard Calife, était sur le point de tuer un ennemi lorsque celui-ci lui cracha au visage. Au lieu de se venger, Ali rangea son épée car il ne voulait pas que la colère soit le mobile de son acte. Ceci est un exemple des nobles valeurs qui font la spécificité de l’armée du Califat.

Sous le Califat, les non musulmans ne seront pas obligés d’effectuer le service militaire, bien qu’ils aient la possibilité, s’ils le souhaitent, de se joindre aux forces armées. Par ailleurs, en cas de guerre, les musulmans ont la responsabilité de protéger les non musulmans du moindre mal qui pourraient les affecter.

La torture est absolument prohibée[14] et les tortionnaires encourent de sévères sanctions. En ce sens, une preuve obtenue sous la torture, quel que soit le lieu (au sein de l’Etat ou à l’étranger) ne pourra être recevable par un tribunal islamique.

Au sein du Califat, les services de renseignement ainsi que la police ont l’interdiction religieuse d’espionner[15] les citoyens qu’ils soient musulmans ou non (cette interdiction inclue les appels téléphoniques, l’internet etc.).

Traduit et adapté d’un article en anglais publié dans caliphate.co.uk

[1] Rapporté par al-Bayhaqî

[2] Hadith Sahih rapporté par al-Bayhaqî et ’Abû-Dâwud.

[3] Les Gens du Livre sont ceux qui font référence dans leur foi à des livres révélés : les chrétiens et les juifs.

[4] Rapporté par Mâlik

[5] Principe de présomption d’innocence institué par l’Islam bien avant que la constitution française ne l’introduise en 1789.

[6] Sahîh Muslim avec les commentaires d’an-Nawawî

[7] Le commencement et la fin, tome 9, p. 213

[8] Al-Walîd et son père ‘Abdel-Malik étaient des califes !

[9] « al-Kharâdj » p.126

[10] Coran, [9-60]

[11] « al-Kharâdj » p.306

[12] « al-Kharâdj » p.125

[13] Sahîh al-Bukhârî

[14] Le Prophète SAAWS a dit : « إن الله يعذب الذين يعذبون الناس في الدنيا » « ALLAH torture ceux qui torturent les gens sur terre », rapporté par Muslim et ’Ahmad.

[15] « Et n'espionnez pas » [Sourate 49 ; Aya 12]

http://albadil.edaama.org/index.php?

e6un7

Qui inventa la trinité ?

D’où vient le concept chrétien de trinité?

Les trois religions monothéistes – le judaïsme, le christianisme et l’islam – partagent un concept fondamental : la croyance en Dieu en tant qu’Être Suprême, Créateur et Administrateur de l’univers.  Ce concept d’unicité de Dieu, connu sous le nom de tawhid, en islam, fut mis en évidence par Moïse dans un passage biblique connu comme le « shema », ou fondement de la foi juive :

 « Écoute, Israël, l'Éternel est notre Dieu, Il est le seul Éternel. » (Deutéronome 6:4)

Cette phrase fut répétée presque mot pour mot, environ 1500 ans plus tard, par Jésus, lorsqu’il dit :

 « Voici le commandement le plus important: Écoute, Israël, le Seigneur est notre Dieu, Il est le seul Dieu. » (Marc 12:29)

Mohammed fut envoyé par Dieu environ 600 ans plus tard pour transmettre le même message :

 « Votre Dieu est un Dieu unique.  Nul ne doit être adoré en dehors de Lui, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux. » (Coran 2:163)

Le christianisme s’est peu à peu éloigné du concept d’unicité de Dieu et a adopté une mystérieuse et nébuleuse doctrine qui fut formulée au cours du quatrième siècle.  Cette doctrine, qui continue d’être une source de controverse à la fois au sein du christianisme et chez les non-chrétiens est connue sous le nom de trinité.  En gros, la doctrine chrétienne de la trinité affirme que Dieu est constitué de trois personnes divines : le Père, le Fils et le Saint-Esprit.

Si ce concept, pourtant énoncé, ici, en termes simples, semble déroutant, le langage fleuri utilisé dans le texte même de la doctrine y ajoute encore plus de mystère :

 « … nous adorons un Dieu dans la trinité et la trinité dans l’unité. (…) Car il y a le Père, le Fils et le Saint-Esprit, qui font un… ils ne sont pas trois dieux, mais un seul Dieu.  (…) Ces trois personnes sont co-éternelles et co-égales…  Par conséquent, celui qui sera sauvé doit croire en la trinité. » (extrait du Quicumque)

Pour résumer : une personne, Dieu le Père, plus une autre personne, Dieu le Fils, plus une autre personne, Dieu le Saint-Esprit, équivalent à une personne, Dieu… le quoi?  Est-ce là du français ou du charabia?                          

On dit qu’Athanase, à qui on a erronément attribué cette doctrine, aurait confessé que plus il écrivait sur le sujet, moins il arrivait à clairement exprimer ses pensées sur la chose.

Mais d’où cette doctrine incompréhensible provient-elle?

La trinité dans la Bible

Les références à une trinité constituée d’êtres divins, dans la Bible, sont, au mieux, plutôt vagues.

Dans Matthieu 28:19, Jésus dit à ses disciples d’aller prêcher la bonne nouvelle à toutes les nations.  Bien qu’il fasse alors mention des trois personnes qui deviendront plus tard les trois de la trinité, la phrase « baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit » constitue clairement un ajout au texte biblique, tels que le démontrent deux facteurs :

1)    le baptême, au tout début de l’Église et tel que discuté par Paul, dans ses lettres, n’était fait qu’au nom de Jésus; et

2)    l’ordre de Jésus d’aller prêcher aux nations, qui se trouve dans le premier évangile écrit, celui de Marc, ne comporte aucune mention du Père, du Fils ou du Saint-Esprit (voir Marc 16:15).

La seule autre référence à la trinité, dans la Bible, se trouve dans l’Épître de Jean (1Jean 5:8).  Les spécialistes contemporains de la Bible ont cependant admis que la phrase :

 « … il y en a trois qui rendent témoignage, dans le ciel : le Père, la Parole et le Saint-Esprit, et ces trois sont un. »

… est clairement un ajout ultérieur et ne se trouve plus dans aucune nouvelle version de la Bible, de nos jours.

Il est donc facile de constater que le concept de trinité n’a jamais été une idée avancée par Jésus ni par aucun prophète de Dieu.  Cette doctrine, à laquelle adhèrent une majorité de chrétiens à travers le monde, fut entièrement inventée par l’homme.

La doctrine prend forme

Alors que Paul de Tarsus, l’homme que l’on peut, avec raison, considérer comme le véritable fondateur du christianisme, a effectivement formulé nombre de ses doctrines, celle de la trinité n’en faisait pas partie.  Il a toutefois préparé le terrain à de telles idées lorsqu’il a parlé, le premier, de Jésus en tant que « fils divin ».  De là à dire qu’un Fils a besoin d’un Père et que Celui-ci avait besoin d’un intermédiaire pour transmettre Ses révélations aux hommes, il n’y avait plus qu’un pas, que l’on a manifestement facilement franchi. 

Tertullien, un avocat et homme d’église du troisième siècle, à Carthage, fut le premier à utiliser le mot « trinité » lorsqu’il mit de l’avant sa théorie selon laquelle le Fils et l’Esprit participent à l’être de Dieu, mais tous ne forment qu’un seul être avec le Père.

Une doctrine formelle est établie

Quand une controverse éclata, au sujet de la trinité, en 318, entre deux hommes d’église d’Alexandrie – Arius, le diacre, et Alexandre, l’évêque – l’empereur Constantin descendit dans l’arène.

Bien que le dogme chrétien releva du plus total mystère, pour lui, il comprenait néanmoins qu’une église unie était essentielle à un royaume fort.  Devant l’échec des négociations pour régler la dispute, Constantin ordonna le premier concile œcuménique de l’histoire de l’Église afin de régler la question une fois pour toutes.

Six semaines plus tard, les 300 évêques qui s’étaient rassemblés à Nicée, en 325, se mirent d’accord sur la doctrine de la trinité après de longues négociations.  Le Dieu des chrétiens était désormais constitué de trois natures différentes, sous la forme du Père, du Fils et du Saint-Esprit.

L’Église fait acte d’autorité

La question était toutefois loin d’être réglée, en dépit des espoirs nourris par Constantin à cet égard.  Arius et le nouvel évêque d’Alexandrie, un homme nommé Athanase, se mirent à se disputer à ce sujet alors même qu’on signait le Symbole de Nicée.  Le terme « arianisme » devint, dès ce moment, le terme de référence pour quiconque n’adhérait pas à la doctrine de la trinité.

Ce n’est pas avant l’an 451, au Concile de Chalcédoine, qu’avec l’approbation du Pape, le Symbole de Nicée fut officialisé.  Les débats sur le sujet ne furent plus tolérés.  Désormais, parler contre la trinité était un acte de blasphème, qui se méritait un châtiment exemplaire pouvant aller de la torture jusqu’à la mort.  Des chrétiens se retournaient maintenant contre d’autres chrétiens, torturant et tuant des milliers de personnes pour une différence d’opinion.

Le débat se poursuit malgré tout

La menace de sévères châtiments et même de peine de mort ne suffirent pas à faire totalement cesser la controverse au sujet de la trinité et cette controverse est d’ailleurs toujours d’actualité.

Lorsqu’on leur demande d’expliquer cette doctrine, la majorité des chrétiens se contentent de répondre : « J’y crois parce que c’est ce qu’on m’a enseigné ».  Ils font aussi souvent référence à un « grand mystère », bien que la Bible affirme, dans 1Corinthiens 14:33 :

 « …Car Dieu n'est point pour la confusion, mais pour la paix. »

L’Église chrétienne unitarienne a repris les enseignements d’Arius sur l’unicité de Dieu et s’affiche clairement contre le concept de trinité.  À cause de cette prise de position, il elle détestée des autres chrétiens et le Conseil œcuménique des Églises a refusé de l’accepter comme membre.  Les unitariens, pour leur part, ne perdent pas espoir de voir un jour les chrétiens revenir aux enseignements de Jésus :

 « Tu adoreras le Seigneur, ton Dieu, et c'est à lui seul que tu rendras un culte. » (Luc 4:8)

L’islam et la trinité

Tandis que le christianisme arrive difficilement à définir la nature de Dieu, tel n’est pas le cas de l’islam :

 « Ce sont certes des mécréants ceux qui disent : « En vérité, Dieu est le troisième de trois », alors qu’il n’y a pas d’autre divinité à part Dieu. » (Coran 5:73)

Dans son livre intitule What Everyone Should Know About Islam and Muslims (Library of Islam, 1985) (Ce que tout le monde devrait savoir sur l’islam et les musulmans), Suzanne Haneef résume ainsi l’affaire :

« Mais Dieu n’est pas comme une tarte ou une pomme que l’on peut diviser en parts ou en quartiers, qui forment un tout.  Si Dieu était trois personnes ou était constitué de trois parties, Il ne serait assurément pas l’Unique, l’Indivisible, tel qu’Il se présente et auquel le christianisme prétend croire. »[1]

Si nous regardons la chose d’un autre angle, la trinité fait de Dieu trois entités distinctes : le Père, le Fils et le Saint-Esprit.  Mais si Dieu est le Père et le Fils, cela veut dire qu’Il est le père de Lui-même, car Il est Son propre fils.  Voilà qui défie toute logique.

Le christianisme prétend être une religion monothéiste.   Pourtant, la croyance fondamentale du monothéisme veut que Dieu soit Un.  La doctrine chrétienne de la trinité est donc perçue, par l’islam, comme une forme de polythéisme.  Les chrétiens n’adorent pas un Dieu unique, ils en adorent trois.

Les chrétiens ne prennent pas cette accusation à la légère.  Ils accusent d’ailleurs les musulmans de ne rien comprendre à la trinité, soulignant que le Coran a sa propre trinité dans Allah le Père, Jésus le Fils et Marie la mère.  Tandis que la vénération de Marie fut introduite dans l’Église catholique en l’an 431, alors qu’on lui donna le titre de « Mère de Dieu », lors du Concile d’Éphèse, une étude plus approfondie des versets du Coran les plus souvent cités par les chrétiens pour soutenir leurs accusations démontre que l’identification de Marie en tant que « membre » d’une supposée trinité n’est tout simplement pas fondée.

Le Coran condamne à la fois le trinitarianisme (4:171; 5:73)[2] et l’adoration de Jésus et de sa mère, Marie (5:116)[3], mais ne fait aucune référence, nulle part, à trois membres d’une trinité (ni aux composantes de la trinité chrétienne).  La position du Coran est que peu importe quoi ou qui compose une quelconque trinité; ce qui importe est que la notion même de trinité est un affront au concept d’unicité de Dieu.

En conclusion, il est donc évident que la doctrine de la trinité est un concept entièrement conçu par l’homme et qu’aucun ordre de Dieu n’est parvenu aux hommes en faveur de cette doctrine, tout simplement parce que l’idée même de la trinité n’a aucune place dans le monothéisme.  Dans le Coran, qui est la dernière révélation de Dieu à l’humanité, Dieu affirme très clairement Sa position, à cet égard, dans plusieurs passages :

 « …votre Dieu est un Dieu unique.  Quiconque espère rencontrer son Seigneur, qu’il fasse de bonnes actions et qu’il L’adore sans rien Lui associer. » (Coran 18:110)

 « N’attribue donc pas d’autres divinités à Dieu, sinon tu seras jeté dans l’Enfer, blâmé et réprouvé. » (Coran 17:39)

…car, tel que Dieu le répète à maintes reprises, dans toutes les Écritures révélées :

 « Et Je suis votre Seigneur; alors adorez-Moi. » (Coran 21:92)



Footnotes:

[1] What Everyone Should Know About Islam and Muslims (Library of Islam, 1985) (pp. 183-184)

[2] « Ô gens du Livre!  N’exagérez pas dans votre religion et ne dites, sur Dieu, que la vérité.  Le Messie, Jésus fils de Marie, n’était qu’un messager de Dieu, Sa parole qu’Il transmit à Marie et un esprit provenant de Lui.  Croyez donc en Dieu et en Ses messagers, et ne dites plus « Trois ».  Cessez!  Ce sera bien mieux pour vous.  Votre Dieu est un Dieu unique.  Il est trop parfait pour avoir un fils.  C’est à Lui qu’appartient tout ce qui est dans les cieux et sur la terre.  Et Il suffit comme protecteur. » (Coran 4:171)

[3] « Et lorsque Dieu dira, [au Jour de la Résurrection] : « Ô Jésus, fils de Marie!  Est-ce toi qui as dit aux gens : « Prenez-nous, ma mère et moi, pour deux divinités en dehors de Dieu » ?  Il dira : « Gloire à Toi!  Il ne m’appartenait pas de déclarer ce que je n’avais aucun droit de dire.  Si je l’avais dit, Tu l’aurais su, certes.  Tu sais ce qu’il y a en moi, mais je ne sais pas ce qu’il y a en Toi.  Certes, Toi et Toi seul connais l’invisible. »  (Coran 5:116)

http://www.islamreligion.com/fr/articles/601/

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Les fous de Jésus

Enfant, dans les années soixante et soixante-dix, j’ai grandi à quelques pâtés de maisons du célèbre quartier Haight-Ashbury à San-Francisco.  J’étais en plein dans le bastion du mouvement hippie.  C’était une ère  « turn on, tune in, drop out »[1]  de liberté sexuelle, de révolution culturelle et d’insouciance sociale.

Heureusement pour moi, je n’ai jamais fait partie du mouvement hippie, mais le côtoyant de si près, je n’ai pu faire autrement que d’observer les différentes phases de son développement.  Une chose dont je me souviens très clairement, c’est que beaucoup de hippies étaient appelés « fous de Jésus ».  En passant en revue mes souvenirs d’enfance, presque quarante ans plus tard, je trouve que cet euphémisme était décidément très étrange.  Ces hippies étaient considérés comme des « fous de Jésus » parce qu’ils s’habillaient comme Jésus, avaient les cheveux longs comme lui, renonçaient au matérialisme comme lui et invitaient comme lui à la dévotion à Dieu, prônaient la paix, l’esprit charitable et l’amour du prochain.

Bien sûr, beaucoup de ceux qui se sont engagés sur ce chemin sont tombés dans la consommation de drogues hallucinogènes et se sont adonnés à des pratiques sexuelles débridées – deux activités bien loin de l’exemple de Jésus –  mais ce n’était pas pour cela que les hippies étaient appelés « fous de Jésus ».  Ils étaient appelés ainsi à cause de leurs cheveux longs, leurs vêtements amples, leur ascétisme, leur esprit de groupe et leur passivité, qui résultaient de leurs efforts pour vivre comme Jésus.  La Maison d’amour et de prière, située dans les avenues avoisinantes, constituait un point de rassemblement pour toutes ces âmes bien intentionnées et le nom de cette institution reflétait leurs objectifs dans la vie.

En regardant en arrière, ce qui me semble étrange aujourd’hui, ce n’est pas tant que des gens aient souhaité représenter les valeurs de Jésus, mais que d’autres personnes les aient critiqués pour cela.  Ce qui paraît encore plus étrange, c’est que peu de chrétiens, de nos jours, correspondent à ce profil.  Et en fait, ce qui semblait le plus étrange à mes yeux, avant de me convertir à l’islam, c’est que les musulmans paraissent mieux représenter les valeurs de Jésus que les chrétiens eux-mêmes.

Bien sûr, cette affirmation requiert une explication et la voici : tout d’abord, le christianisme et l’islam considèrent tous deux que Jésus à été un prophète de leur religion.  Cependant, alors que les enseignements de Jésus ne font plus partie du crédo et des pratiques de la plupart des chrétiens (voir mon article intitulé Où est le “Christ” dans le « christianisme »?), ces mêmes enseignements sont respectés et sont évidents dans l’islam.

Regardons ensemble ces quelques exemples :

L’apparence extérieure

1.      Jésus portait la barbe, comme la plupart des musulmans la portent aujourd’hui, mais elle est rarement de mise chez les chrétiens.

2.      Jésus s’habillait de façon modeste.  Si nous fermons les yeux et tentons de nous en faire une image mentale, nous imaginons des vêtements flottants allant des poignets aux chevilles – ressemblant beaucoup aux thobes d’Arabie ou aux shalwar kamis indo-pakistanais typiques des musulmans de ces régions.  Nous n’imaginons pas des vêtements très révélateurs et conçus pour la séduction qui sont si omniprésents dans les cultures chrétiennes.

3.      La mère de Jésus se couvrait les cheveux, et cette pratique a été suivie par les femmes chrétiennes vivant en Terre Sainte jusqu’au milieu du vingtième siècle.  Cette pratique est encore respectée de nos jours chez les musulmans et les juifs orthodoxes (dont Jésus était issu), mais a totalement disparu chez les chrétiens d’aujourd’hui.

Les bonnes manières

1.      Jésus se concentrait sur le salut et évitait les parures.  Combien de chrétiens « vertueux » se conforment à son profil qui nous dit « ce n’est pas juste les dimanches »? Maintenant, combien de musulmans qui « prient cinq fois par jour tous les jours de l’année » s’y conforment?

2.      Jésus parlait avec humilité et bonté.  Il n’en rajoutait pas.  Lorsqu’on pense à ses sermons, on n’imagine pas des performances théâtrales.  C’était un homme simple connu pour ses belles qualités et pour toujours  dire la vérité.  Combien de prêcheurs et d’évangélistes suivent son exemple?

3.      Jésus enseignait à ses disciples à offrir les salutations de « paix » (Luc 10:5), et donnait lui-même l’exemple : «Que la Paix soit avec vous » (Luc 24:36, Jean 20:19, Jean 20:21, Jean 20:26).  Qui perpétue cette pratique de nos jours? Les chrétiens ou les musulmans? « Que la paix soit avec vous » est la traduction exacte de la salutation islamique « Assalam Alaikom ».  Il est intéressant de noter que l’on retrouve cette salutation dans le judaïsme également (Genèse 4:23, Nombres 6:26, Samuel I  1:17 et Samuel I  25:6).

Les pratiques religieuses

1.      Jésus était circoncis (Luc, 2:21).  Mais Paul a enseigné que ce rituel n’était pas nécessaire (Romains 4:11, Galates 5:2), tandis que les musulmans croient qu’il l’est.

2.      Jésus ne mangeait pas de porc, respectant en cela la loi de l’Ancien Testament (Lévitique 11:7 et Deutéronome 14:8).  Les musulmans croient eux aussi que le porc est interdit.  Les chrétiens, quant à eux… et bien… vous voyez ce que je veux dire.

3.      Jésus ne payait ni ne recevait d’intérêts usuraires, en conformité avec l’interdiction de l’Ancien Testament à ce sujet (Exode 22:25).  L’intérêt usuraire est interdit dans l’Ancien Testament et dans le Coran, comme il était interdit dans la religion de Jésus.  Le système économique de la majorité des pays chrétiens actuels, toutefois, est fondé sur l’intérêt usuraire.

4.      Jésus n’était pas un fornicateur et s’abstenait de relations illicites avec les femmes.  Cela comprenait tout contact physique, aussi minime fut-il, avec le sexe opposé.  Sauf à l’occasion de rituels religieux et aux moments où il apportait de l’aide aux nécessiteux, Jésus n’a jamais ne serait-ce que touché une autre femme à part sa mère.  Les juifs orthodoxes pratiquants ont préservé cette pratique jusqu’à nos jours, se conformant ainsi à la loi de l’Ancien Testament.  De la même façon, les musulmans pratiquants ne serrent pas la main du sexe opposé.  Est-ce que les chrétiens de la trempe de « serrez votre voisin/voisine contre votre cœur » et « embrassez la mariée » peuvent prétendre faire de même?

Les pratiques d’adoration et de culte

1.      Jésus se purifiait en se lavant avant chaque prière, perpétuant en cela la pratique des prophètes pieux l’ayant précédé (voir Exode 40:30-32 en référence à Moïse et Aaron).  Et telle est, de nos jours encore, la pratique rituelle des musulmans.

2.      Jésus priait en se prosternant face contre terre (Matthieu 26:39) tout comme le faisaient les autres prophètes (voir Néhémie 8:6 en référence à Esdras et au peuple, Josué 5:14 en référence à Josué, Genèse 17:3 et 25:52 en référence à Abraham, Exode 34:8 et Nombres 20:6 en référence à Moïse et Aaron).  Qui prie de cette manière, de nos jours?  Les chrétiens ou les musulmans?

3.      Jésus jeûnait  durant plus d’un mois à la fois (Matthieu 4:2 et Luc 4:2), comme le faisaient les pieux avant lui. (Exode 34:28, Rois I  19:8), et comme le font les musulmans lors du jeûne annuel du mois de Ramadan.

4.      Jésus accomplissait un pèlerinage rituel, comme tous les juifs orthodoxes aspirent à le faire.  Le pèlerinage des musulmans à La Mecque est bien connu et il y est fait allusion dans la bible. (Voir mon article intitulé  Le premier et le dernier commandement).

Le credo et la foi

1.      Jésus enseignait l’unicité de Dieu (Marc 12:29-30, Matthieu 22:37 et Luc 10:27), tel que rapporté dans le premier commandement (Exode 20:3).  Il n’a jamais fait une quelconque mention de la trinité.

2.      Jésus s’est lui-même présenté comme un homme et un prophète de Dieu (voir plus haut), et n’a jamais prétendu être une divinité ou le fils d’une divinité.  Quelle est la foi qui se rapproche le plus des deux points précédents?  La formule trinitaire ou le monothéisme absolu de l’islam?

En résumé, les musulmans semblent être les « fous de Jésus » des temps modernes, si par cette expression on fait allusion à ceux qui vivent selon la loi de Dieu et suivent l’exemple de Jésus.

Carmichael note : « Pendant toute la génération qui a suivi la mort de Jésus, ses disciples furent des juifs pieux et fiers de l’être, qui ont attiré vers eux des membres de la classe religieuse professionnelle et qui n’ont pas dévié de l’application des lois, même des plus cérémoniales et des plus exigeantes d’entre elles. »[2]

On se demande ce qui s’est passé entre les pratiques de la première génération des disciples de Jésus et les chrétiens des temps modernes.  On doit  aussi respecter le fait que les musulmans sont de meilleurs exemples des enseignements de Jésus que les chrétiens.  De plus, on doit se rappeler que l’Ancien Testament a prédit l’avènement de trois prophètes.  Jean Le Baptiste et Jésus ont été les numéros un et deux, et Jésus lui-même a prédit la venue du troisième et dernier.  Ainsi l’Ancien Testament et le Nouveau Testament parlent tous deux d’un dernier prophète et nous serions vraiment dans l’erreur si nous ne considérions pas que Mohammed a été ce dernier prophète et que la dernière révélation a été celle de l’islam.

 

Copyright © 2007 Laurence B. Brown.

Au sujet de l’auteur :
Laurence B. Brown, MD, peut être contacté à l’adresse suivante : BrownL38@yahoo.com.  Il est l’auteur des livres intitulés The First and Final Commandment (Le premier et dernier commandement) (Amana Publications) et Bearing True Witness (Témoigner de la vérité) (Dar-us-Salam).  Ses prochains livres seront un thriller historique, The Eighth Scroll (Le huitième parchemin) et une seconde édition remaniée de The First and Final Commandment, divisée en deux tomes, MisGod’ed et sa suite, God’ed.



Footnotes:

[1] Expression consacrée par l’écrivain Timothy Leary, qu’on pourrait rendre par « Allume-toi, branche-toi et laisse-toi aller ».

[2] Carmichael, Joel. p. 223.


http://www.islamreligion.com/fr/articles/489/

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La vièrge Marie dans le Coran

Sainte Marie

Marie, la mère de Jésus, occupe une position très spéciale en islam et Dieu affirme qu’elle est la meilleure femme que l’humanité ne connaîtra jamais. Il l’a préférée à toutes les femmes à cause de sa piété et de sa dévotion.

« Et un jour les anges dirent à Marie : « Ô Marie! Certes, Dieu t’a élue et purifiée, et t’a préférée à (toutes) les femmes de la création. Ô Marie! Obéis à ton Seigneur, prosterne-toi et incline-toi avec ceux qui s’inclinent (en prière). » (Coran 3:42-43)

Dieu a également fait d’elle un exemple à suivre. Il dit, dans le Coran :

« De même, Marie, la fille d’Imran, qui avait préservé sa chasteté; Nous insufflâmes en elle de Notre Esprit. Elle accepta comme véridiques les paroles de son Seigneur, de même que Ses écritures, et elle fut du nombre des serviteurs obéissants. » (Coran 66:12)

Elle était la femme parfaite pour mettre au monde Jésus de façon aussi miraculeuse, car celui-ci a été conçu sans l’intervention d’un homme; il n’a donc pas de père. Elle était connue pour sa piété et sa chasteté; si ce n’avait pas été le cas, alors personne ne l’aurait crue lorsque vint le moment, pour elle, d’expliquer aux gens qu’elle avait conçu un enfant tout en demeurant vierge, un fait que l’islam considère comme vrai et qu’il confirme. Elle possédait une nature très particulière et Dieu a fait en sorte que de nombreux miracles parsèment sa vie et ce, dès son enfance. Voici ce que Dieu nous a révélé sur l’histoire de Marie.

L’enfance de Marie

« Certes, Dieu a préféré Adam, Noé, la famille d’Abraham et la famille d’Imran à (toutes Ses) créatures. Ils étaient descendants les uns des autres. Dieu entend tout et Il est Omniscient. (Rappelle-toi) quand la femme d’Imran dit: « Seigneur, je T’ai dédié ce qui est dans mon ventre [pour être dévoué à Ton service et à Ton adoration]. Veuilles l’accepter. Certes, Toi, et Toi seul entend tout et sait tout. » (Coran 3:34-35)

Marie était la fille d’Imran et de sa femme Hannah. Imran était de descendance davidique; il provenait donc d’une famille de prophètes, d’Abraham, en passant par Noé, jusqu’à Adam (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur eux tous). Tel que mentionné dans le verset, elle est née dans la famille élue d’Imran, qui était né dans la famille élue d’Abraham, qui lui était né également dans une famille élue. Hannah était une femme stérile dont l’unique désir était d’avoir un enfant et qui avait promis à Dieu que s’Il exauçait son souhait d’avoir un enfant, elle ferait en sorte qu’il se consacre à Son service au Temple. Dieu répondit à son invocation et elle devint enceinte. Mais lorsqu’elle donna naissance à l’enfant, elle fut attristée de constater que l’enfant était une fille, car c’étaient normalement les garçons qui se consacraient au service de Dieu, dans le Temple.

« Puis, lorsqu’elle eut accouché, elle dit : « Seigneur ! Voilà que j’ai accouché d’une fille. » (Coran 3:36)

Mais Dieu dit, dans le Coran :

« Dieu savait mieux que quiconque de ce dont elle avait accouché… » (Coran 3:36)

… car Dieu avait choisi sa fille, Marie, pour l’un des plus grands miracles de la création : la naissance de Jésus, conçu par une mère restée vierge. Hannah nomma sa fille Marie (Maryam, en arabe) et demanda à Dieu de les protéger, elle et son enfant, contre Satan :

« Je l’ai nommée Marie et certes, je demande Ta protection, pour elle et pour sa descendance, contre Satan le banni. » (Coran 3:36)

Dieu exauça sa prière et favorisa Marie, de même que le fils qu’elle allait avoir plus tard, Jésus, d’un trait particulier dont il ne favorisa personne, ni avant ni après eux : ni l’un ni l’autre ne fut frappé du toucher de Satan en venant au monde. Le prophète Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) a dit :

« Aucun enfant n’est mis au monde sans être, au moment de sa naissance, touché par le diable; (c’est pourquoi) il se met à crier. En cela, il n’y a eu d’exception que pour Marie et son fils. » (Ahmed)

Nous constatons une similitude entre ce récit et le récit chrétien de « l’immaculée conception », bien qu’il y ait aussi de grandes différences entre les deux. L’idée du péché originel n’existe pas en islam; le fait de ne pas être frappés par le toucher de Satan est une grâce accordée par Dieu à Marie et à son fils. Comme d’autres prophètes, Jésus a été protégé contre les grands péchés. Quant à Marie, même si elle n’était pas une prophétesse comme telle, Dieu ne l’en a pas moins protégée et guidée comme Il le fait avec les croyants pieux.

« Et son Seigneur l’agréa parfaitement et la fit grandir de la meilleure manière. Et Il en confia la garde à Zacharie. » (Coran 3:37)

Après la naissance de Marie, sa mère Hannah l’emmena au temple et offrit à ceux qui s’y trouvaient de la faire grandir sous leur tutelle. Connaissant la noblesse et la piété de sa famille, ils se querellèrent pour obtenir l’honneur de l’élever. Ils se mirent d’accord pour tirer au sort et ce fut nul autre que le prophète Zacharie qui fut choisi. C’est donc sous sa tutelle qu’elle fut élevée.

Miracles en sa présence et visite des anges

Tandis que Marie grandissait, le prophète Zacharie remarqua qu’elle possédait des caractéristiques particulières, car différents miracles se produisaient régulièrement en sa présence. On avait donné à Marie une chambre isolée, dans le temple, dans laquelle elle se vouait à l’adoration de Dieu. Chaque fois que Zacharie entrait dans sa chambre pour s’enquérir de ses besoins, il trouvait près d’elle des fruits hors saison en abondance.

« Chaque fois que celui-ci entrait dans le sanctuaire où elle se trouvait, il trouvait près d’elle de la nourriture. « Ô Marie ! D’où te vient cette nourriture ? », lui demanda-t-il un jour. Elle répondit: « Cela me vient de Dieu. Dieu donne sans compter à qui Il veut. » (Coran 3:37)

Elle reçut la visite d’anges à plus d’une reprise. Dieu nous apprend que des anges la visitèrent et l’informèrent du statut particulier qu’elle occupait au sein de l’humanité :

« Et un jour les anges dirent à Marie : « Ô Marie! Certes, Dieu t’a élue et purifiée, et t’a préférée à (toutes) les femmes de la création. Ô Marie! Obéis à ton Seigneur, prosterne-toi et incline-toi avec ceux qui s’inclinent (en prière). » (Coran 3:42-43)

Parce qu’elle reçut la visite d’anges et qu’elle fut préférée à toutes les femmes de la création, certains ont maintenu que Marie était une prophétesse. Cela reste matière à débat. Même si elle ne l’était pas, l’islam estime qu’elle occupe la position la plus élevée parmi toutes les femmes de la création de par sa piété et sa dévotion, et parce qu’elle a été choisie par Dieu pour donner naissance à Jésus de façon miraculeuse.

L’annonciation

Dieu, dans le Coran, nous dit que des anges ont annoncé à Marie la bonne nouvelle d’un enfant à venir, du statut qu’il allait occuper sur terre et de certains des miracles qu’il allait accomplir :

« Et quand les anges dirent : « Ô Marie! Dieu t’annonce la bonne nouvelle d’une Parole de Sa part. Son nom sera le Messie, Jésus, fils de Marie, illustre en ce monde comme dans l’au-delà et l’un des rapprochés (de Dieu). Il parlera aux gens dès le berceau. Et en son âge mûr, et il sera du nombre des vertueux. » Elle dit : « Seigneur! Comment pourrais-je avoir un enfant alors qu’aucun homme ne m’a touchée? » Il dit: « Ce sera ainsi. Dieu crée ce qu’Il veut. Quand Il décrète une chose, Il dit seulement « Sois! » et elle est aussitôt. Dieu lui enseignera les Écritures et la sagesse, ainsi que la Torah et l’Évangile. » (Coran 3:45-48)

Les paroles de la Bible, à ce sujet, sont similaires :

« N’aie pas peur, Marie, car Dieu t’a accordé sa faveur. Voici: bientôt tu seras enceinte et tu mettras au monde un fils; tu le nommeras Jésus. »

Étonnée, elle répondit :

« Comment cela se fera-t-il, puisque je suis vierge? » (Luc 1:26-38)

Ce moment fut une très grande épreuve, pour elle, car sa grande piété et sa dévotion étaient connues de tous. Elle appréhendait la réaction des gens, qui l’accuseraient de n’avoir pas été chaste.

Dans d’autres versets du Coran, Dieu relate de façon plus détaillée l’annonciation faite par Gabriel.

Une fois, alors que Marie quittait le temple pour vaquer à quelques occupations, l’ange Gabriel se présenta à elle sous la forme d’un homme. Comme il était tout près d’elle, elle eut peur et invoqua la protection de Dieu. Gabriel lui dit alors qu’il n’était pas un homme ordinaire, mais un ange envoyé par Dieu pour lui annoncer qu’elle allait porter un enfant d’une grande pureté.

« Et fait mention de Marie, dans le Livre, quand elle alla s’isoler, loin de sa famille, dans un lieu situé à l’est. Elle étendit un voile entre elle et le monde. Nous lui envoyâmes Notre esprit, qui avait revêtu pour elle une forme humaine accomplie. Elle dit : « Je me réfugie contre toi auprès du Miséricordieux! Si tu crains Dieu, [ne m’approche point]! » Il dit : « Je ne suis qu’un messager de ton Seigneur, venu t’annoncer la naissance d’un fils pur. » (Coran 19:16-19)

Étonnée, elle répondit :

« Comment pourrais-je avoir un fils alors qu’aucun homme ne m’a (jamais) touchée et que je ne suis point une femme de mœurs légères? » (Coran 19:19-20)

L’ange lui expliqua qu’il s’agissait d’un décret divin qui avait déjà été décidé, et que cela était une chose facile pour Dieu. Dieu dit que la naissance de Jésus allait être un signe de Son omnipotence, et que tout comme Il avait créé Adam sans père ni mère, Il pouvait aussi créer Jésus sans l’intervention d’un père.

« Il dit : « Ainsi sera-t-il. Cela M’est facile, a dit ton Seigneur. Et Nous ferons de lui un signe pour les gens et une miséricorde émanant de Nous. C’est une affaire déjà décrétée. » (Coran 19:21)

Dieu insuffla en Marie l’esprit de Jésus, par l’intermédiaire de l’ange Gabriel. Ainsi Jésus fut-il conçu en elle, comme le décrit Dieu dans le Coran :

« De même, Marie, la fille d’Imran, qui avait préservé sa chasteté; Nous insufflâmes en elle de Notre Esprit. » (Coran 66:12)

Lorsque sa grossesse devint apparente, Marie s’inquiéta de plus en plus de ce que les gens allaient dire à son sujet. Contrairement aux chrétiens, qui croient que Marie épousa Joseph, l’islam soutient qu’elle n’était ni fiancée ni mariée, et que c’est pour cette raison qu’elle appréhendait tant la réaction des gens. Elle savait que la seule conclusion logique à laquelle ils parviendraient en la voyant enceinte était qu’elle avait conçu l’enfant de façon illégitime. C’est pourquoi elle décida de se retirer et de quitter le lieu qu’elle habitait. Dieu dit :

« Elle devint donc enceinte de l’enfant et se retira en un lieu éloigné. Saisie par les douleurs de l’enfantement, elle alla se réfugier au pied d’un palmier. » (Coran 19:22-23)

La naissance de Jésus

Lorsque débuta le travail de l’accouchement, Marie endura d’intenses douleurs, à la fois physiques et émotionnelles. Comment une femme d’une telle piété et d’une telle noblesse pouvait-elle accoucher d’un enfant hors mariage? Nous devons souligner, ici, que Marie eut une grossesse et un accouchement semblables à ceux de toutes les femmes, contrairement à la croyance chrétienne selon laquelle elle aurait accouché sans douleur. Les juifs et les chrétiens considèrent que les menstruations et les douleurs de l’enfantement sont une malédiction que subissent les femmes à cause du péché d’Ève. L’islam n’adhère ni à cette croyance ni à la théorie du péché originel; il insiste plutôt sur le fait que nul ne peut porter le fardeau des péchés d’autrui.

« Chaque âme n’acquiert le mal qu’à son propre détriment et personne ne portera le fardeau d’autrui. » (Coran 6:164)

Non seulement cela, mais ni le Coran ni le prophète Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) n’ont jamais mentionné que c’était Ève qui avait mangé le fruit de l’arbre et qui avait incité Adam à faire de même. Le Coran blâme plutôt Adam seul, ou les deux :

« Puis Satan, afin de leur rendre visible [leur nudité] qui leur avait été cachée jusque là, leur chuchota : « Votre Seigneur ne vous a interdit cet arbre que pour vous empêcher de devenir des anges ou de devenir immortels. » Et il leur jura : « Vraiment, je suis pour vous un sincère conseiller. » À force de séduction, il entraîna leur chute. Et lorsqu’ils eurent goûté (aux fruits) de l’arbre, leur nudité leur devint visible et ils se mirent à se couvrir avec des feuilles du Jardin. » (Coran 7:20-22)

À cause du sentiment de détresse et de la douleur qu’elle avait à endurer, Marie souhaita, à ce moment, n’avoir jamais été créée.

« Elle dit : « Ah! Que je fusse morte avant cet instant! Et que je fusse totalement oubliée! » (Coran 19:23)

Mais après avoir accouché du nourrisson, celui-ci (Jésus) parla miraculeusement afin de la calmer et de l’assurer que Dieu la protégerait toujours :

« Une voix l’appela, d’au-dessous d’elle : « Ne t’afflige pas. Ton Seigneur a mis une source à tes pieds. Et secoue vers toi le tronc du palmier; il en tombera des dattes fraîches et mûres. Mange et bois, et réjouis-toi. Si tu vois quelqu’un d’entre les humains, dis-lui : « J’ai fait vœu de jeûne, à mon Seigneur; je ne peux donc parler à aucun être humain, aujourd’hui. » (Coran 19:24-26)

Marie se sentit alors rassurée. Ce fut là le premier miracle de Jésus, celui d’avoir parlé à sa mère, à sa naissance, afin de la rassurer. Il parla encore lorsqu’elle se présenta à son peuple avec lui. Lorsqu’ils la virent avec un bébé dans les bras, ils s’exclamèrent :

« Ô Marie! Tu as fait là une chose étonnante! » (Coran 19:27)

Elle ne répondit pas, mais pointa du doigt son nourrisson, qui parla miraculeusement comme Dieu l’avait promis lors de l’annonciation.

« Il parlera aux gens dès le berceau. Et en son âge mûr, et il sera du nombre des vertueux. » (Coran 3:46)

Jésus dit aux gens :

« Je suis vraiment le serviteur de Dieu. Il m’a donné le Livre et m’a fait prophète; Il a fait de moi une source de bénédiction où que je sois, et Il m’a enjoint la prière et la zakat tant que je vivrai. Il m’a rendu dévoué envers ma mère et Il ne m’a fait ni insolent ni misérable. Que la paix soit sur moi le jour où je naquis, le jour où je mourrai et le jour où je serai ressuscité! » (Coran 19:30-33)

C’est ainsi que commença la vie de Jésus, sa longue épreuve qui allait consister à appeler les gens à n’adorer que Dieu et à déjouer les complots ourdis contre lui par certains juifs qui ne pensaient qu’à le supprimer.

La vierge Marie dans l’islam

Nous avons déjà discuté du statut important que l’islam accorde à la vierge Marie. En fait, elle est, aux yeux de l’islam, la plus parfaite de toutes les femmes qui ont été et qui seront créées. Dans le Coran, aucune autre femme ne reçoit autant d’attention que Marie, bien que tous les prophètes aient eu une mère, à l’exception d’Adam. Elle fait partie des huit personnes dont une des 114 sourates du Coran porte le nom. La dix-neuvième sourate du Coran s’intitule « Maryam », qui est le nom de Marie en arabe. La troisième sourate du Coran s’intitule Imran, du nom de son père. Les sourates Maryam et Imran sont parmi les plus belles du Coran. De plus, Marie est la seule femme qui soit mentionnée par son nom, dans le Coran. Le prophète Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) a dit :

“Les meilleures femmes du monde sont au nombre de quatre :Marie, fille d’Imran, Aasiyah, épouse de Pharaon, Khadeejah bint Khouwaylid [la première épouse du prophète Mohammed], et Fatimah, fille de Mohammed, le Messager de Dieu.” (Al-Tirmidhi)

En dépit de leurs nombreux mérites, Marie et son fils Jésus n’étaient que des êtres humains et ne possédaient aucune caractéristique surnaturelle. Ils étaient tous deux des êtres créés et nés en ce monde. Même si Dieu les protégeait contre le fait de commettre de graves péchés – Jésus était totalement protégé et Marie l’était en grande partie comme le sont les personnes très pieuses, si nous adoptons la position selon laquelle elle n’était pas une prophétesse – ils demeuraient susceptibles de commettre des erreurs. Contrairement aux chrétiens, qui considèrent Marie immaculée, nul ne possède cette qualité, en islam, hormis Dieu.

L’islam, c’est la croyance et l’application quotidienne du plus strict monothéisme. Personne, donc, ne possède de pouvoirs surnaturels en dehors de Dieu et Lui seul mérite d’être adoré. Même si des prophètes et des personnes vertueuses ont accompli des miracles au cours de leur vie, ils n’ont plus eu, après leur mort, aucun pouvoir de s’aider eux-mêmes, et encore moins les autres. Tous les êtres humains sont des serviteurs de Dieu et ont besoin de Son aide et de Sa miséricorde.

Cela est aussi vrai pour Marie. Bien que plusieurs miracles aient eu lieu en sa présence, ils ont tous cessé après sa mort. Toutes ces apparitions de la vierge Marie dont on entend parler, ou ces gens qui auraient été sauvés après l’avoir invoquée ne sont que des tromperies du diable destinées à égarer les gens et à les éloigner de l’adoration du seul véritable Dieu. Les prières comme le « je vous salue Marie » et les fêtes à Marie célébrées dans les églises sont tous des actes de polythéisme parce qu’ils consistent à adorer un autre être que Dieu. C’est pour cela que l’islam interdit strictement toute innovation, de même qu’il interdit d’ériger des lieux d’adoration sur des tombes ou près d’elles, afin de préserver l’essence de la religion de Dieu, le message voulant que Lui seul soit adoré et personne d’autre en dehors de Lui.

Marie était une servante de Dieu et elle était la plus pure de toutes les femmes; elle a été spécialement choisie pour donner naissance de façon miraculeuse à Jésus, un des plus grands prophètes. Elle était connue pour sa piété et sa chasteté et elle sera toujours tenue en haute estime. Son histoire a été relatée dans le Coran et y demeurera jusqu’au Jour du Jugement.

http://www.islamreligion.com/fr/articles/23/

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Pourquoi le Coran reprend certains récits bibliques?

Le fait que des récits se trouvant dans le texte biblique soient aussi présents dans le texte coranique n'implique pas que le second soit un plagiat du premier : nous musulmans expliquons cette communauté de certains récits par deux raisons…

A) L'une est que le Coran a le même auteur qu'un certain nombre de passages de la Bible ; le texte de l'Ancien Testament a connu des retouches à cause de l'histoire difficile que connurent ses porteurs, mais il est des éléments s'y trouvant qui ont la même origine que le texte coranique : Dieu. Car il faut rappeler ici que Muhammad n'a jamais prétendu être le seul prophète de Dieu, mais bien le dernier prophète et messager de Dieu, dont le message présente, par rapport à ceux de Moïse et de Jésus notamment, ce qu'on peut appeler un "changement dans la continuité". L'origine commune explique la similitude de certains récits. Une nuance, toutefois : Youssef Seddik écrit : "Le Coran est la transcription, pour ainsi dire brute, d'une révélation qui fut faite à Muhammad le Mecquois entre 610 et 632. Les Ecritures saintes précédentes se contentent de "citer" Dieu" (Le Nouvel Observateur, n° 2042-2043, 24 décembre 2003-7 janvier 2004, p. 78). En effet, la forme qu'a prise ce qu'on nomme l'Ancien Testament est telle que si un certain nombre de passages de cet Ancien Testament contiennent d'authentiques révélations divines faites à des prophètes antérieurs, ces révélations sont insérées dans la narration de la vie de ces prophètes. Les quatre Evangiles constituent quant à eux des "biographies religieuses" de Jésus, où sont relatés sa mission, ses actes et ses propos. Youssef Seddik poursuit : "Le texte du Coran, lui, est "à la première personne" : c'est Dieu qui parle de bout en bout" (Ibid.).

B) L'autre raison expliquant la communauté de certains récits entre le texte coranique et certains écrits judéo-chrétiens non prophétiques est que parfois Dieu a, dans Sa Parole qu'est le Coran, relaté des événements historiques auparavant rapportés par des hommes non-prophètes. C'est le cas par exemple du récit des Sept Dormants : l'événement que ce récit mentionne s'est déroulé postérieurement à l'époque de Jésus comme de celle de ses Apôtres, et de ce fait ne figure pas dans le texte biblique (ni les Evangiles ni les Actes des Apôtres ni les Epîtres de l'un ou de l'autre) ; par contre il était présent dans la tradition syriaque chrétienne (et notamment dans deux homélies de Jacques de Saroug, mort en 521 de l'ère chrétienne) avant d'avoir été relaté et donc confirmé par Dieu, dans Sa Parole qu'est le Coran, à un moment compris – dans le calendrier d'humains – entre l'an 610 et l'an 632 de l'ère chrétienne (c'est la période des vingt-trois années où eut lieu la révélation du Coran à Muhammad). L'historicité de l'événement explique qu'il ait été relaté par des hommes, et aussi par Dieu lors de Sa dernière révélation, le Coran (récit des "Gens de la Caverne", Coran 18/9-26) : Dieu n'a fait que confirmer un événement que des hommes non prophètes avaient relaté avant qu'Il n'en parle dans une Révélation.

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Ensuite il faut savoir qu'à côté des similitudes entre texte biblique et texte coranique à propos de certains récits, il existe aussi entre eux trois différences majeures à ce propos…

1) Première différence entre la Bible et le Coran :

A côté des récits présents dans la Bible aussi, le Coran contient d'autres récits qui ne figurent absolument pas dans le texte biblique. Ainsi, les histoires de 'Ad, de Thamûd, de Madian avec leur prophète respectif – Hûd, Sâlih et Shu'ayb – ne figurent pas dans le texte biblique, alors qu'ils sont développés dans le Coran (cf. Al-Jawâb us-sahîh 1/180).

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2) Seconde différence :

Il arrive que, pour un même récit, texte coranique et texte biblique présentent de sérieuses divergences. Au regard des musulmans, la raison en est la présence d'erreurs humaines dans la retransmission d'une parole divine antérieure, ou dans la relation d'un événement historique antérieur (pour plus de détails, lire notre article à ce propos). Maurice Bucaille écrit ainsi : "(…) Dans les pays occidentaux, juifs, chrétiens et athées s'accordent unanimement pour avancer (sans d'ailleurs la moindre preuve) que Mahomet a écrit ou fait écrire le Coran en imitant la Bible. On avance que des récits coraniques reprennent les récits bibliques. Cette prise de position est aussi légère que celle qui amènerait à dire que Jésus aurait lui aussi trompé ses contemporains pour s'être inspiré de l'Ancien Testament au cours de sa prédication : tout l'Evangile de Matthieu est – on l'a vu – fondé sur cette continuité avec l'Ancien Testament. Quel exégète aurait l'idée d'enlever à Jésus son caractère d'envoyé de Dieu pour ce motif ? C'est bien ainsi, pourtant, qu'en Occident le plus souvent on juge Mahomet : il n'a fait que copier la Bible. Jugement sommaire qui ne tient aucun compte du fait que, sur un même événement, Coran et Bible peuvent donner des versions différentes. On préfère passer sous silence la divergence des récits. On les déclare identiques et ainsi les connaissances scientifiques n'ont pas à intervenir. Ces questions seront développées à propos des récits de la création et du déluge" (La Bible, le Coran et la science, Seghers, Paris, p. 126).

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2.1) Il est des points où le Coran se démarque explicitement d'éléments présents dans le texte biblique : ainsi, le Coran affirme que Adam et Eve mangèrent ensemble le fruit interdit, demandèrent ensemble pardon à Dieu et reçurent ensemble le pardon de Dieu : ce disant, il semble se démarquer de l'idée que ce soit Eve qui ait montré la voie du péché à Adam et que Adam se soit plaint à Dieu de son épouse comme étant l'instigatrice de la faute ; ainsi encore, le Coran se démarque explicitement de l'idée que Jacob, entendant le récit que Joseph, son fils, lui fait de son songe, l'ait grondé ; le Coran affirme clairement que la main de Moïse est devenue blanche sans aucune maladie (allusion au fait qu'elle ne devenait pas "lépreuse", comme le dit le texte biblique) ; le Coran déclare avec force que Salomon n'a jamais adoré des idoles, etc. ; de même, le Coran donne comme nom au père de Abraham : "Azar", et non "Térah" ; pareillement, le Coran parle du roi d'Egypte de l'époque de Moïse en disant "Pharaon", mais désigne celui de l'époque de Joseph par un simple "le roi" (nous allons y revenir plus bas)...

2.2) Il est d'autres points à propos desquels le Coran ne confirme ni n'infirme les éléments du texte biblique : le Coran n'affirme par exemple pas que le Déluge de l'époque de Noé ait été universel, comme il n'affirme pas non plus qu'il ait été localisé ; en fait il ne dit rien de son ampleur ; le Coran ne donne non plus aucun chiffre concernant la communauté israélite qui émigre d'Egypte sous la conduite de Moïse ...

2.3) Enfin, il est des éléments que l'on trouve dans le Coran alors qu'ils sont inconnus de la tradition judéo-chrétienne (ils sont absents aussi bien du texte biblique que des autres écrits) : ainsi en est-il de la présence d'un "Haman", responsable de constructions, dans l'entourage de Pharaon, du sauvetage du corps de Pharaon après sa mort dans les flots (Coran 10/92), de la demande faite par les apôtres à Jésus de prier Dieu qu'Il fasse descendre une table garnie (Coran 5/112-115 ; voir commentaire de H. Boubakeur, tome 1 pp. 332 et 395).

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3) Troisième différence :

Dans le Coran, les détails des récits et la narration linéaire sont souvent estompés, au profit d'allusions et de réminiscences qui mettent en exergue l'objectif premier du récit : la leçon spirituelle, morale et humaine à en retirer. Youssef Seddik écrit : "Faisant preuve d'une profonde connaissance de la matière biblique, il [le Coran] en récapitule l'héritage, du récit adamique jusqu'à l'ascension de Jésus et la prédication de Jean-Baptiste, en passant par le Déluge, l'Exode, le règne de David et de Salomon, les vicissitudes de Job et Jonas… Mais il abandonne la narration factuelle, si frappante dans les deux Testaments, au profit d'un ton métaphorique visant à délivrer une leçon d'humanité. Les péripéties historiques s'estompent, le récit coranique se fait parabole" (Le Nouvel Observateur, n° 2042-2043, p. 78). Je me suis ici contenté de reproduire ces explications de Y. Seddik, tout en sachant qu'il est certains points – qui n'ont rien à voir directement avec le sujet en cours – où il ne partage pas vraiment la vision islamique orthodoxe à propos du Coran.

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Un point, simple, qui prouve que l'auteur du Coran n'est pas le prophète Muhammad :

La Bible emploie le mot "pharaon" pour désigner non seulement le souverain d'Egypte de l'époque de Moïse mais aussi celui de l'époque de Joseph (Genèse 47/11) et même celle de Abraham (Genèse 12/15-20).

Or, alors qu'il emploie bien ce nom "pharaon" à propos du souverain d'Egypte de l'époque de Moïse, et ce en plus de 74 fois (cf. Al-Mu'jam ul-muhah'ras li alfâz il-qur'ân il-karîm), le Coran n'emploie jamais le nom "pharaon" pour désigner le souverain d'Egypte de l'époque de Joseph : à son sujet il utilise le terme "roi", et ce aux cinq occasions où il fait allusion à lui (12/43, 12/50, 12/54, 12/72, 12/76), et bien qu'il dise explicitement que cette partie du récit de Joseph se déroule en Egypte (12/21, 12/99).

Maurice Bucaille écrit : "(…) les études linguistiques modernes ont montré que le mot "pharaon" a commencé par désigner "la grande maison", la demeure du roi de l'Ancien Empire, vers 2400 avant J.-C., mais son emploi pour désigner la personne même du souverain n'est attesté dans les textes qu'à partir de l'époque amarnienne, vers 1370 avant J.-C (J. Vercoutter)" (Moïse et Pharaon, Seghers, p. 73). "Le roi d'Egypte n'a été désigné par le vocable "Pharaon" qu'à partir du roi Aménophis IV, c'est-à-dire au deuxième quart du XIVè siècle avant J.-C. Toute utilisation du mot pour désigner un roi d'Egypte avant cette époque est un anachronisme (…)" (p. 298), anachronisme "qui serait comparable à l'erreur que commettrait, par exemple, un historien du futur – connaissant l'usage courant que l'on fait du mot "Elysée" pour désigner le chef de l'Etat – en appliquant ce mot pour nommer le roi de France il y a plusieurs siècles" (p. 73).

Si le Coran était un plagiat de la Bible, et si Muhammad, un arabe illettré du VIIè siècle de l'ère chrétienne, était son auteur – comme certains l'affirment – et non son récepteur-retransmetteur – comme le dit la croyance des musulmans –, alors comment expliquer que cet homme ait pu savoir que, pour désigner soixante-quatorze fois le souverain d'Egypte de l'époque de Moïse, il fallait bien recopier du texte biblique le terme "Pharaon", alors que, pour décrire cinq fois le souverain d'Egypte du temps de Joseph, il était impératif de délaisser ce même terme, ayant pourtant été ici aussi employé dans le texte biblique, et lui préférer le mot "roi".

Bucaille écrit : "Je signale qu'à l'époque de la communication aux hommes du Coran, la langue égyptienne ancienne était disparue depuis plus de deux siècles de la mémoire humaine [cf. p. 252] ; elle en restera effacée jusque dans le cours du XIXè siècle. On ne pouvait par conséquent pas alors savoir qu'un roi d'Egypte de l'époque de Joseph devait être désigné autrement que dans la Bible. Subtilité du choix des expressions, à ce sujet, du texte du Coran, qui suscite la réflexion" (Moïse et Pharaon, p. 298).

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Un mot pour conclure :

On peut, en un mot, dire que le récit coranique renvoie au récit biblique – dont il confirme des passages, parce qu'ils sont d'origine divine et/ou de relation humaine authentique – et, tout à la fois, se démarque de lui.

Le Coran renvoie au récit biblique dans la mesure où une partie de celui-ci relate des vérités historiques – que l'auteur du passage soit Dieu ou des chroniqueurs humains – et qu'il s'agit de se référer à cette partie du texte biblique si on désire obtenir le détail de ce à quoi le Coran ne fait (comme l'a fait remarquer Y. Seddik) qu'allusion. Tout musulman qui a un tant soit peu étudié les ouvrages de commentaires du Coran (tafsîr) le dira : comprendre certains éléments du texte coranique mentionnés sans détail ni explication (comme par exemple l'identité de Gog et Magog) se fait par référence à des éléments présents dans des écrits judéo-chrétiens (désignés par les Commentateurs du Coran sous le nom général de "isrâ'îliyyât"), qu'il s'agisse de passages du texte biblique, ou d'autres traditions (haggada, homélies...). (Soit dit en passant que parfois, dans le cas des récits coraniques qui renvoient à des événements propres à la péninsule arabique, il s'agit de se référer à des traditions arabes préislamiques, pour les mêmes raisons : ainsi en est-il du récit de l'installation de Ismaël à la Mecque.) Il est à noter que si le Coran renvoie à des passages de textes bibliques, et s'il s'agit parfois de textes jugés "canoniques" par les autorités religieuses, il s'agit aussi, d'autres fois, de textes qu'elles ont décrétés "apocryphes" : ainsi, l'allusion coranique au tirage au sort par lancer de calame pour désigner à qui devait revenir la garde de Marie encore enfant (Coran 3/44) renvoie à un texte chrétien "apocryphe" (Yussuf Ali) ; l'allusion au miracle de l'oiseau de glaise réalisé par Jésus (3/49, 5/110) renvoie à l'Evangile de l'Enfance (Hamidullah), également "apocryphe"...

Mais parallèlement à tout cela, le Coran se différencie du texte biblique, et ce non pas seulement parce que parfois il contredit formellement certains détails de son récit (comme nous l'avons vu plus haut) mais aussi dans la mesure où les détails bibliques que lui, le Coran, ne contredit ni ne confirme, ne l'engagent pas : dès lors, quand on s'aperçoit, à la suite de recherches scientifiques, que certains de ces détails (comme la période depuis laquelle des humains habitent la terre, l'ampleur du Déluge, le nombre des israélites ayant quitté l'Egypte avec Moïse, la façon dont ils se sont installés en Canaan, etc.) sont erronés, lui n'est pas impliqué.

Tout ceci concerne, rappelons-le, les rapports entre les récits coraniques et bibliques. Car pour ce qui est des croyances et des règles, le musulman ne se réfère qu'au Coran (lire à ce sujet le point 3 de notre article à propos de la Bible).

http://www.maison-islam.com/articles/?p=419

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