"(L'islam) a substitué l'homme au moine. Il apporte l'espoir à l'esclave, la fraternité à l'humanité, et dévoile la quintessence de la nature humaine ".
Canon Taylor
Conférence au Church Congress de Wolverhampton, le 7 octobre 1887.
Texte cité par Arnold dans "The Preaching of Islam" pages 71,72.
"Une des plus belles aspirations de l'islam est la justice. En lisant le Coran, j'y rencontre une doctrine de vie dynamique, non pas des éthiques mystiques, mais une éthique pratique pour mener à bien une vie quotidienne, adaptable au monde entier".
Sarojini Naidu
Conférences sur "The Ideals of Islam" voir "Speeches and Writings of Sarojini Naidu", Madras, 1918, p. 167.
Pourquoi l’Islam a-t-il invité au don avec un grand « D » ? Si l’altruisme et la solidarité humaine font partie des principales dimensions recherchées par les donateurs athées, il faut savoir que lorsqu’on est musulman et que l’on est conscient du danger de nos péchés et du bénéfice qui peut naître de certaines formes d’adorations, il est quasi impossible de ne pas adjoindre à celles-ci, une intention religieuse.
Le jour du Jugement, l’humanité se rendra compte de l’importance de certaines « valeurs » et « occasions gâchées ». Ce n’est qu’à ce moment, que la grande majorité (croyants et mécréants) ressentira des regrets et aura espéré revenir sur terre, afin de dépenser (sa fortune et son énergie) sur le sentier de Dieu. Mais plutôt que d’employer ce futur antérieur , qui malgré tout est utile sur le plan du rappel, il est nécessaire de comprendre que les occasions dont nous faisons mention, relèvent du présent. Et l’intelligence requise en termes de piété réconcilie les croyants avec cette notion de Sadaqa qui assainit le coeur des péchés qu’il a pu accumuler. Le Coran et la Sunna sont formels : l’aumône est au péché, ce que l’eau est au feu.
Le messager de Dieu (prière et salut sur lui) disait : « l'aumône efface les fautes comme l'eau éteint le feu » [Authentique par At-thirmidi]
Mieux encore et cela est un conseil que l’on peut donner à nos frères et soeurs qui ont commis des excès envers eux-mêmes et qui craignent d’avoir suscité la colère d’Allah, le don secret est une voie qui peut rétablir un climat de paix avec son Créateur. A cet effet, rappelons la sagesse prophétique : « l'aumône réalisée secrètement apaise la colère du Seigneur » [Authentique par At-tabarani]
Aussi, l’aumône permet de se protéger de certaines formes de tentations et difficultés. C’est en ce sens que le prophète (prière et salut sur lui) dit : « La tentation de l’homme envers sa famille, ses enfants et son voisin, est expiée par la prière, l’aumône, la recommandation du bien et l’interdiction du mal » [Authentique par Al Bokhari]
En outre, Allah (exalté soit-il) a mentionné dans la sourate L’Homme, les caractéristiques des croyants qui font preuve de charité, et ce qui anime leurs coeurs. Il y est dit :
[Et offrent la nourriture, malgré son amour, au pauvre, à l'orphelin et au prisonnier, (disant) : "C'est pour le visage de Dieu que nous vous nourrissons : nous ne voulons de vous ni récompense ni gratitude. Nous redoutons, de notre Seigneur, un jour terrible et catastrophique". Dieu les protégera donc du mal de ce jour-là, et leur fera rencontrer la splendeur et la joie]
Aucune contrepartie ne devrait être attendue de la part des donateurs musulmans. Si tel était le cas, on appellerait cela un commerce et non plus une aumône. Et si « commerce » il y a, c’est entre Dieu et le donneur sincère que les choses se passent. A travers cet élan de générosité et de sacrifice, il espère gagner la miséricorde d’un Seigneur prompt à rendre les comptes et dur en châtiment. Puisse Allah nous recenser parmi eux.
Le jour du jugement, jour durant lequel des tentations indescriptibles se succèderont, notre Seigneur couvrira l’humanité d’une chaleur atroce, qui mettra certaines personnes au même niveau que leur propre sueur. Aussi, les aumônes pourront jouer un rôle protecteur d’après le prophète (prière et salut sur lui) : « chacun sera protégée par l'ombre de son aumône au jour de la Résurrection » [Authentique par Ahmad et At-tabarani]. A noté également que dans les deux Sahihayn (Al Bokhari et Mouslim), se trouve un autre hadith dans lequel il est fait mention des personnes qui seront sous l’ombre d’Allah. Et parmi elles, figure « un homme qui donne l'aumône avec une discrétion telle, que sa main gauche ne sait pas ce que sa droite donne ». Ce qui différencie alors le don conforme aux préceptes de l’Islam et celui engagé par un non-musulman par exemple, c’est le lien fort de sacrifice, d’espoir et de crainte qui existe entre Dieu et Son serviteur. Au final, l’aumône dénuée d’arrière-pensées calculatrices et ostentatoires, devient bénéfique sur tous les plans (ici-bas et dans l’au-delà)…
http://www.sous-missions.com/articles/zooms/ta-relation-avec-l-argent/
Le terme shajar (ashjâr au pluriel) désigne dans le vocabulaire coranique aussi bien les arbres proprement dits que tout végétal, plus précisément « ce qui pousse avec une tige grosse ou fine ». Certains arbres sont désignés, comme l’olivier, le palmier dattier, le grenadier, l’acacia et le figuier, mais d’autres comme l’arbre du paradis n’y sont pas identifiés.
Le Coran affirme qu’ils sont une grâce dont Dieu a fait don aux hommes, grâce à l’eau qu’il répand et qui est le plus souvent associée à la vie. Cette grâce est de deux ordres : elle est la manifestation miraculeuse de la beauté et le don divin de la subsistance accordée aux hommes. Les arbres sont aussi le signe de l’impuissance des hommes à produire d’eux-mêmes la beauté de la nature, comme le rappelle la sourate al-naml (27,60).
La Tradition considère que les végétaux furent créés en troisième après la terre et les montagnes, et comme toutes les choses créées, les arbres sont supposés se prosterner devant Dieu, se remémorer Dieu et proclamer sa gloire. Ils ont parfois été utilisés par le Prophète comme métaphores pour décrire les hommes, et un de ses propos déclare par exemple que le palmier est l’arbre qui ressemble le plus à l’homme et qu’il a été créé de la même argile qu’Adam. Les traditions insistent aussi sur l’importance de planter des arbres, et en font l’une des aumônes les plus nobles ; elles rapportent plusieurs cas où Mahomet aurait interdit de couper les arbres de certaines zones considérées sacrées à Médine et à La Mecque. Le Coran utilise abondamment les végétaux pour ce qui concerne la vie des hommes, dans la mesure où ils leur assurent une subsistance naturelle, et dans ses descriptions eschatologiques. L’utilisation métaphorique du végétal pour parler des hommes permet de désigner « les arbres excellents » dont les racines sont saines, qui poussent vers le ciel et donnent de bons fruits à chaque saison, et « les arbres mauvais », plantes éphémères sans racines, faciles à arracher (14, 24-26). De même que les arbres sont associés à la vie et à l’eau et qu’ils fournissent de nombreuses images pour décrire l’atmosphère du paradis, certains arbres sont associés à l’enfer et à ses châtiments.
Le paradis est désigné par le terme janna qui signifie jardin, il est doté de multiples végétaux qui procurent une ombre apaisante et fraîche et de fruits dont les élus se délectent sans efforts. Les arbres du paradis donnent aussi des plats cuisinés faits de viandes et de volailles délicieuses, bien que cuites sans être bouillies ou rôties, et exhalant des parfums de musc et d’ambre. La description de ces mets accumule les métaphores tirées du monde végétal, soulignant ainsi par hyperbole l’importance extrême attachée au végétal dans la compréhension de la récompense promise aux croyants.
Les arbres du paradis sont d’un vert sombre, le vert jouant un rôle symbolique important dans l’islam, et le Coran mentionne parmi eux le lotus, le grenadier, le palmier, la vigne, l’acacia à gomme, le bananier sauvage et des plantes aromatiques. Un arbre du paradis porte sur chacune de ses feuilles le nom de chaque homme, et quand un individu doit mourir, « sa » feuille tombe. Certains ont identifié cet arbre au lotus, une mention qui renvoie aussi à l’une des conceptions que le Coran offre de la création et à la résurrection des hommes : le processus est comparé à la germination et à la croissance des plantes, de même que la littérature concernant l’ascension céleste du Prophète compare la naissance des houris à l’apparition des plantes.
Des traditions attribuées au Prophète indiquent en outre que les arbres et les pierres attestent de sa prophétie, et une tradition en particulier mentionne un arbre nommé al-shajara al-sumra auquel il se serait référé pour prouver sa qualité de prophète à un Bédouin qui l’interrogeait, et qui aurait prononcé cette attestation trois fois.
Des arbres spécifiques sont mentionnés dans le Coran, souvent au moyen de périphrases :
L’arbre vert (al-shajara al-khadrâ’) contient un feu rappelant le feu infernal aux hommes, mais qui a été trempé deux fois dans l’eau de manière à en diminuer l’effet et à permettre à ceux-ci d’en tirer profit.
« C’est lui qui, pour vous,
a dans l’arbre vert placé du feu
dont vous utilisez la flamme. » (36, 80)
« Avez-vous considéré le feu
que vous obtenez par frottement ?
Est-ce vous qui en faites croître le bois ?
Ou bien en sommes-nous les producteurs ?
.
Nous avons fait tout cela
comme un Rappel et une chose utile
pour les voyageurs du désert. » (56, 72-73)
Selon les exégètes, il s’agirait d’arbres poussant dans le désert. D’abord verts, ils se dessécheraient en vieillissant et s’enflammeraient spontanément ; ce sont des arbustes comme le markh et le ‘afâr.
L’arbre de l’immortalité (al-shajara al-khuld) « et du royaume perpétuel » est celui dont Dieu a interdit à Adam et Ève de s’approcher.
« Le Démon le tenta en disant :
Ô Adam !
T’indiquerais-je l’Arbre de l’immortalité
et d’un royaume impérissable ? (20, 120)
Il est aussi désigné par la littérature religieuse comme « arbre interdit ». Le Coran n’attribue aucune caractéristique physique à cet arbre qui permettrait de l’identifier.
L’arbre béni (al-shajara al-mubâraka) est mentionné dans la sourate de la Lumière :
« Dieu est la lumière des cieux et de la terre.
Sa lumière est comparable à une niche
où se trouve une lampe.
La lampe est dans un verre ;
Le verre est semblable à une étoile brillante.
.
Cette lampe est allumée à un arbre béni :
l’olivier qui ne provient ni de l’Orient, ni de l’Occident
et dont l’huile est près d’éclairer
sans que le feu la touche. » (24, 35)
assimilé à un olivier hors de toute orientation dont l’huile est lumineuse par essence.
L’arbre de la satisfaction (al-shajara al-ridwân) est celui sous lequel les musulmans sont censés avoir prêté allégeance au Prophète en l’an 6 de l’hégire (627 de l’ère commune), lors de la bataille d’al-Huday-biyya.
« Dieu était satisfait des croyants
quand ils te prêtaient serment sous l’arbre. » (48, 18)
L’arbre Thoubaa fait partie des arbres du paradis. Son nom se rapporte à une chose délicieuse, la meilleure chose, la beauté, la béatitude et la félicité. La Tradition considère que la communauté des musulmans sera réunie sous cet arbre au jour du Jugement. Le Prophète de surcroît aurait indiqué qu’il ne ressemble à aucun arbre existant dans le monde, on l’a donc décrit en utilisant les images les plus merveilleuses – son tronc immense est fait de rubis et il est parfumé de musc et d’ambre. Il a des fruits comme des perles au goût de miel et de gingembre, et ses racines laissent s’écouler des sources de vin. (voir en commentaires pour plus d’informations données par les hadiths)
L’ensemble des espèces citées parmi lesquelles dominent les arbres fruitiers dispense une ombre aussi rafraîchissante que durable (4, 57 ; 13,35). Enfin les branches pendant bas sont à portée de main (55, 54 ; 69, 23 ; 76, 14).
La végétation qui pousse dans le brasier infernal n’est à l’inverse composée que d’un seul arbre et d’un arbuste qui dispensent l’un et l’autre « de fumée noire, ni fraîche, ni généreuse » (56, 43-44) qui s’oppose comme telle à celle dispensée par les espèces paradisiaques.
L’arbre maudit (al-shajara al-mal’unâ) désigne pour sa part l’arbre nommé Zaqqoum, qui est l’opposé de l’arbre Thoubaa et qui pousse en bas de l’enfer. Il fait partie des châtiments réservés aux damnés : ses fruits sont des démons qui déchirent leurs entrailles.
« L’arbre de Zaqqoum
est l’aliment du pêcheur.
Il bout dans les entrailles comme du métal en fusion,
comme de l’eau bouillante. » (44, 43-46)
« N’est-ce pas un meilleur lieu de séjour que l’arbre de Zaqqoum ?
Nous l’avons placé comme une épreuve pour les injustes ;
c’est un arbre qui sort de la Fournaise ;
ses fruits sont semblables à des têtes de démons. » (38, 62-65)« Oui, vraiment, ô vous les égarés, les négateurs !
Vous mangerez les fruits de l’arbre Zaqqoum » (56, 51-52)
Considéré par les exégètes comme un arbre propre à l’enfer, le Zaqqoum était pourtant connu du botaniste Dînawâri (vers 281/894): il s’agit selon lui, d’un arbre qui pousse au Yemen, de couleur poussière, au tronc noueux, sans épines, aux fleurs malodorantes et amères, et aux petites feuilles arrondies dont les extrémités sont très laides.
(cet arbre avec des fruits semblables à des têtes rappelle étrangement l’arbre Waq Waq).
Outre cet arbre, d’autres végétaux tapissent l’enfer, en particulier des plantes sèches, pestilentielles et qui écorchent les corps.
Enfin, l’arbre Yaqtin est associé à Jonas. Selon le Coran (37, 146), lorsque celui-ci fut rejeté sur la terre et qu’il se trouvait nu, Dieu fit croître cette plante afin qu’il se couvre de sa feuille. D’après la Tradition, il s’agirait d’une sorte de courge.
Il faut aussi signaler que le buisson ardent de la tradition biblique [1] n’est pas mentionné en tant que tel dans le texte coranique, même si cet épisode qui concerne Moïse est décrit dans trois longs passages (20, 9-14 ; 27, 7-9 ; 28, 29-30).
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Le Coran, traduit et annoté par Denise Masson, éditions La Pléiade, 1967.
Dictionnaire du Coran, Mohammad Ali Amir-Moezzi, pp.78-79-260-353-899.
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L’illustration choisie est une calligraphie de Lassaâd Métoui, tirée du livre co-écrit avec Malek Chebel « Les cent noms de l’Amour », un livre superbe où on découvre que les Arabes disposent de 99 noms pour nommer Allah, et qu’ils en ont 100 pour parler de l’amour…
La calligraphie représente l’expression Houbb ilâhi :
Amour Divin, amour fondé sur la réciprocité entre le Créateur et sa Créature.
Il les aimera, et eux aussi l’aimeront. (Coran ; 5, 54).
http://krapooarboricole.wordpress.com/2010/05/06/les-arbres-dans-le-coran/
La diffusion de la religion musulmane a donné naissance, au sein d’un vaste territoire, à une manière commune de penser et de vivre : la civilisation islamique. Les cultures marquées par l’islam n’ont cessé d’échanger, tout en conservant leur identité. Elles ont développé une esthétique propre, communément appelée « arts de l’Islam », qui s’applique tout autant au domaine religieux que profane. Cette unité esthétique s’appuie sur la calligraphie, qui sublime le texte sacré et orne objets
et monuments, reproduisant à l’infini des motifs ornementaux, géométriques ou floraux : l’arabesque et les entrelacs. La représentation figurée des hommes et des animaux n’y est pas bannie, mais elle n’est pas présente sur les feuillets du Coran ou dans les mosquées.
Facteur déterminant dans les arts de l’Islam, le mécénat des souverains et des princes a favorisé la production d’objets précieux et raffinés, et le développement de techniques
qui seront imitées jusqu’auXVe siècle en Europe avant que le mouvement ne s’inverse.Au XIX e siècle, des artistes, des techniciens, des artisans-théoriciens et des amateurs
d’objets d’art européens redécouvrent les arts islamiques et constituent des collections privées ou des musées.
L’art sacré en islam se base avant tout sur une vision du monde selon laquelle l’ensemble de la création est le reflet et la manifestation des différents attributs divins, parmi lesquels al-jamâl, la beauté. Chaque être créé reflète ainsi à sa manière l’un des aspects de l’infinie beauté divine. Le Créateur du monde n’est donc pas seulement Miséricordieux, Pardonneur, Bon… mais est également à la source de toute beauté. Loin d’être une chose purement subjective, la beauté est donc une réalité concrète existant dans le monde indépendamment de la perception de l’homme.
Si Dieu est beau, l’art, qui consiste notamment en la figuration de la beauté, est donc un moyen de se rapprocher de Dieu. Cette réalité fonde une esthétique non pas subjective et dépendant du psychisme de chacun, mais qui s’enracine dans la réalité même du monde. Selon un langage philosophique, la beauté est donc un attribut essentiel et concret (sefat-e zhâti va ’ayni) des choses, et non le résultat de perceptions subjectives et relatives qui détermineraient ce qui serait beau ou pas au gré des modes et des courants artistiques. La beauté étant une réalité objective, le but de l’art sacré sera donc de la révéler de la façon la plus subtile possible. Car réalité objective n’est pas pour autant synonyme d’évidence ni de matérialité : dans la majorité des cas, les œuvres d’art visent à véhiculer des beautés à la fois intellectuelles et spirituelles, dont la perception nécessite une certaine culture et éducation de l’âme. Le Coran lui-même souligne l’existence de différents types de beautés : les beautés sensibles, à travers l’exemple du ciel et des étoiles (37:6 ; 41:12), des animaux (16:5-6), de la nature (27:60) ; les beautés intellectuelles au travers de l’évocation d’un "beau pardon" (15:58) ou d’une "belle patience" (12:18 ) ; et enfin les beautés spirituelles, comme celle de la foi (49:7).
Sur la base de cette vision du monde, la beauté ne doit donc jamais être considérée et contemplée en elle-même : en évoquant ces différentes beautés, le Coran vise à éveiller l’âme de l’homme afin qu’en observant ces réalités créées (makhluq), il comprenne la beauté de leur Créateur (Khâleq) et se rapproche de Lui. Ainsi, à la fin de chaque verset évoquant la beauté de la création, des attributs de Dieu sont évoqués (Latif, ‘Alim…) afin de souligner la source ultime de ces beautés. Les différentes manifestations de la beauté n’ont donc aucune valeur intrinsèque hors de leur rôle de manifestation (non d’incarnation) [5] et de rappel du divin. Nous pouvons citer un exemple pour clarifier ces deux façons d’envisager la beauté : imaginons un panneau indiquant "Téhéran, 40 km". Nous pouvons porter deux types de regard sur ce panneau : se limiter à considérer son strict aspect matériel, et dire "ce panneau est fait de fer et de bois". Ce regard échoue cependant à voir réellement le message véhiculé par ces matériaux. Un autre regard consiste à dépasser la forme et la matière de ce panneau et à considérer uniquement ce qu’il veut nous montrer, c’est-à-dire que nous nous trouvons à une distance de 40 km de la ville de Téhéran. Ce second regard considère avant tout le panneau comme un "signe" montrant une réalité au-delà de lui-même. C’est ce regard que le croyant se doit de porter sur le monde, et qui consiste à considérer les êtres non pas comme des agrégats de cellules, mais comme autant de "signes" qui nous montrent les perfections divines dans leurs différents degrés de manifestation.
La calligraphie arabe et islamique
La calligraphie est l’art de la belle écriture. L’art calligraphique se caractérise par le symbolisme des lettres et le développement de l’expressivité du texte illustrée. L’agencement des lettres y a une haute signification car il s’agit d’exprimer en termes intelligibles la réalité cachée.
La calligraphie arabe a atteint à travers la civilisation islamique un sommet de raffinement et d’harmonie jamais égalé. Dans certaines œuvres islamiques, l’écriture stylisée a été raffinée à tel point que l’élégance l’emporte sur la lisibilité.
L’écriture arabe a beaucoup évolué au cours de son histoire, prenant des formes variées suivant les supports et les usages. À partir de l’écriture arabe, les calligraphes ont été amenés à créer, selon les époques et les lieux, un certain nombre de styles. L’art de la calligraphie arabe a évolué vers deux formes maîtresses : le Koufique (rigide et anguleux) et le Naskhi (cursif, souple et arrondi). Ces deux styles de base ont engendré une multitude d’autres calligraphies.
Il existe divers styles d’écriture calligraphique arabe. Les principaux sont (cliquez sur les noms pour des exemples) :
• Le Diwani : d’origine Turque, et ayant connu son summum durant le règne Ottoman, ce style de calligraphie arabe se définit par l’élongation des caractères et son allure ornementale prononcée.
• Le Koufique : anguleux et géométrique ; style utilisé autrefois par les scribes de Koufa pour la copie des Corans. Il a servi aussi à la gravure des inscriptions dans la pierre. Il est encore très employé de nos jours dans la décoration architecturale.
• Le Naskhi : dont les origines remontent au 8e siècle, à gagné en popularité après que le calligraphe notoire Ibn Mouqlah l’eu retravaillée au 10e siècle en une forme plus rythmée. Avec l’arrivée du papier, qui succéda au parchemin, et grâce à Ibn Al-Bawbab qui en fit une calligraphie élégante, ce style gagna ses lettres de noblesse et servit d’écriture principale pour les Corans. Aujourd’hui, il y a plus de Corans copiés en Naskhi que dans toutes les autres écritures arabes réunies. Elle est presque toujours composée de courts traits horizontaux et de verticales d’égale hauteur au-dessus et au-dessous de la ligne médiane. Les courbes sont pleines et profondes, les jambages droits et verticaux.
• Le Riqa : ou « Petite Feuille » dérive du Naskhi et du Thuluth. L’aspect géométrique de ses lettres et particulièrement les fioritures des finales, s’apparente largement à celles du Thuluth, mais elle est bien plus petite et dotée de courbes plus arrondies et ses Alifs ne sont jamais écrits avec des barbelures. Le centre des boucles des lettres est toujours rempli, les lignes horizontales sont très courtes et les ligatures agencées avec densité, les finales étant souvent rattachées aux initiales. C’est de nos jours l’écriture manuscrite la plus employée dans le monde arabe.
• Le Taliq : aussi appelé Farsi, est léger et élégant, comme suspendu ; créé par les calligraphes de la Perse pour les recueils de poésie, il est devenu un des styles prépondérants chez les Persans, les Indiens et les Turcs.
• Le Thuluth : apparue au 7e siècle, est une calligraphie statique et monumentale, surtout utilisée à des fins décoratives dans les manuscrits et les inscriptions. Elle a également servi pour la copie des Corans, surtout pour les têtes de chapitre et les colophons. On la juge comme la plus importante des écritures ornementales. Quelques autres styles calligraphiques :
• Le Maghribi : naguère utilisé dans les pays du Maghreb, en Espagne islamique et au Soudan, il tend, aujourd’hui, à être remplacé par le Naskhi en Afrique du Nord.
• Le Mohaqqaq : était à l’origine une écriture dont les lettres étaient moins angulaires que le Koufique, avec des ligatures amplement séparées ; l’ensemble était « produit avec méticulosité » comme son nom le signale. Avec la découverte du papier autour de 750, cette calligraphie arabe acquit une certaine rondeur qui la rendit plus facile à tracer et elle devint l’écriture privilégiée des scribes. Modifiée par Ibn Muqlah, elle conserva ses déliés allongés sans trop de pleins ni d’enjolivures accusées sous les lignes. Cela en fit l’écriture privilégiée des Corans de grand format.
L’ architecture arabe
La civilisation islamique s’illustre par une architecture très riche et diversifiée. Du Maghreb à l’Asie, de l’Espagne à l’Afrique profonde, cette architecture multiple se caractérise par une très grande sobriété des lignes et un foisonnement extrême des détails architecturaux.
Le plan d’un bâtiment typique peut être tout simplement rectangulaire (forme des basiliques antiques), ou parfois constitué d’une succession de travées reposant sur des piliers surmontés d’une ou plusieurs successions de coupoles (pas de forme particulière). Si la mosquée d’origine est trop petite, comme celle de Cordoue, on lui ajoute quelques travées supplémentaires, si bien que le bâtiment initial peut devenir une forêt de piliers. Ce plan évoluera au fil des siècles et en Iran prendra une architecture en T autour de la cour.
Le minaret : il n’apparaît que vers le 9e siècle. C’est également un signe distinctif, visible (et audible surtout). De l’extérieur, le minaret est de coupe carrée en Espagne et élevé (comme le clocher chrétien) ; mais de forme cylindrique au Moyen Orient, soit sous la forme ancienne des ziggourats babyloniennes, soit mince et élégant, de taille modeste mais multiplié par quatre comme les quatre angles des vastes mosquées au dôme élevé de l’Inde.
La cour : un espace ouvert, ombragé, agréable, mais surtout le passage obligé par la fontaine à ablutions. C’est donc l’entrée principale des croyants.
La coupole : repose à l’origine sur quatre piliers. C’est le schéma simple. D’origine byzantine, la coupole va être complètement adoptée par l’art islamique : elle prendra par la suite des formes intérieures complexes, décorées de stucs, plâtre qui permet des décorations extrêmement ciselées, ou des formes extérieures en bulbe, parfois recouvert d’or (Dôme du Rocher à Jérusalem), ou de mosaïque de couleur (Mosquée Bleue d’Ispahan).
Quelques « joyaux » de l’architecture arabe islamique (cliquez pour la photo) :
• Le Tadj Mahall (ou Taj Mahal)
• Ispahan, mosquée bleue
• Kairouan, la ville (médina)
• Samarcande, les medresas (écoles)
L'architecture religieuse s'enrichit assez tôt d'autres types d'édifices : les ribāts sont connus dès le viiie siècle ; les zāwiyas, mausolées, médersas, hôpitaux, cuisines des pauvres et autres constructions charitables doivent leur apparition à des motivations mêlant charité et propagande souveraine, philanthropie, munificence et religion.
http://www.firdaous.com/00180-les-differents-styles-de-la-calligraphie-arabe.htm
Visite virtuelle : les arts de l'Islam au...par FranceInfo
Les transactions financières... En ce qui concerne le statut des billets de banque dans la jurisprudence islamique, il y a eu quelques divergences entre les savants.
Pour simplifier, voici comment on pourrait présenter les deux principaux avis qui ont été émis:
1- Certains savants considéraient (j'utilise le passé, vu que cet avis a été pratiquement délaissé depuis pas mal de temps en faveur du second...) que les billets de banque étaient de simples documents officiels utilisés dans le domaine financier ("wathâïq mâliyyah"), servant à attester que le porteur de ces billets est redevable d'une certaine quantité d'or auprès de l'organisme qui les a émis. Suivant cet avis, les billets de banque ne sont donc pas considérés comme une monnaie ("thaman") et n'ont même pas valeur de bien matériel ("mâl"). Ils ne sont ni plus ni moins que des reçus émis par la banque. Au niveau de la jurisprudence, les règles qui s'appliquent aux échanges de billets de banque sont ceux du "Hawâlah" (transfert de dettes). L'adoption de cet avis soulève cependant un certain nombre de problèmes. Je vais en citer deux à titre d'exemple:
L'échange de l'or et de l'argent ("sarf") est régulé par des règles bien précises, parmi lesquels il y a justement le fait que le transfert doit être effectué "de main en main". Toute forme de crédit à ce niveau est donc prohibé: Ce qui rend donc impossible l'échange de billets (ayant valeur d'attestation de dettes ("sanadât ous dayn") correspondant à un certain montant d'or ou d'argent) contre de l'or ou de l'argent (en nature). La condition d'échange "de main en main" ("yadan bi yadin") n'est en effet pas respectée.
Ensuite, les billets n'ayant pas de valeur propre, s'ils sont utilisés dans l'acquittement de la Zakâte, celle-ci ne sera réellement acquittée qu'à partir du moment où le pauvre qui a reçu les billets les aura utilisés pour acquérir un bien matériel ou aura obtenu leur équivalent en or... Ce qui sous entend que si le pauvre a perdu les billets avant cela, la Zakâte ne sera pas valable...
2- D'autres savants sont au contraire d'avis que les billets de banque devraient être considérés comme des valeurs à part entière, établies par la convention et l'usage ("thaman istilâhi" ou "thaman 'ourfi".) Les règles qui s'appliquent lors des échanges de billets suivant cet avis ne sont donc plus celles du transfert de dettes ("Hawâlah").
Moufti Taqi Ousmâni du Pakistan a, à ce sujet, rédigé une étude relativement complète en arabe, étude qu'il avait d'ailleurs présentée lors de la cinquième session de l'Académie Islamique du Fiqh, qui s'était déroulée au Koweït en 1988. Au sein de celle-ci, après avoir étudié les deux avis évoqués ci-dessus à la lumière du développement du statut des billets de banque à travers l'histoire, il reconnaît que, si à un certain moment, le premier avis était tout a fait valide et justifié, il n'en reste pas moins que les évolutions qui ont eu lieu par la suite (notamment au niveau de l'interdiction d'obtenir la conversion des billets en or auprès de la Banque Centrale des pays émetteurs) font que l'on ne peut maintenant prendre en considération que le second avis et reconnaître ainsi aux billets de banque un statut spécifique:
Celui de monnaie (au sens d'instrument légal de paiement) symbolique, à l'instar des "foloûs nâfiqah" (pièces de monnaie courantes) qui sont évoqués dans les ouvrages de jurisprudence des savants des premiers siècles de l'Islam, dont la valeur faciale dépassait de loin la valeur réelle. Les règles s'appliquant aux billets de banque seront donc pratiquement les mêmes que celles des "fouloûs nâfiqah". (Pour revenir à un exemple cité plus haut, cela signifie que la Zakâte pourra être acquittée normalement par leur intermédiaire, exactement comme si on avait donné un bien matériel ou un métal précieux (or ou argent).)
http://www.muslimfr.com/modules.php?name=News&file=article&sid=92
Un des traits les plus distinctifs du musulman est sa foi profonde en Dieu et sa conviction absolue que peu importe ce qui lui arrive, dans sa vie, cela n’arrive que par la volonté et le décret de Dieu. Le musulman est étroitement lié à Dieu, L’évoque fréquemment en sa pensée, place toute sa confiance en Lui et Lui obéit du mieux qu’il le peut.
Sa foi est pure et n’est pas entachée d’ignorance, de superstitions ou d’illusions. Sa croyance et son adoration sont basées sur les enseignements du Coran et de la sounnah (hadiths). Il sent qu’il a constamment besoin de l’aide et du soutien de Dieu. Et il sait qu’il n’a d’autre choix que de se soumettre à Dieu, L’adorer, s’efforcer de suivre la bonne voie et accomplir de bonnes actions. Ce mode de pensée le pousse à un mode de vie plus vertueux, tant en public qu’en privé.
Le musulman reconnaît également les signes du pouvoir illimité de Dieu, dans l’univers, ce qui ne fait qu’accroître sa foi. Dieu dit, dans le Coran :
« Certes, dans la création des cieux et de la terre, dans l’alternance de la nuit et du jour, il y a des signes pour les gens doués d’intelligence qui invoquent Dieu debout, assis ou allongés sur le côté, et méditent sur la création des cieux et de la terre (en disant) : « Seigneur! Tu n’as pas créé tout cela en vain. Gloire à Toi! Garde-nous du châtiment du Feu. » (Coran 3:190-191)
Le musulman porte attention aux besoins de son corps; il en prend soin, le maintient en santé et en forme du mieux qu’il le peut. Il demeure actif et ne mange pas de façon excessive; il mange suffisamment pour se maintenir en santé et pour garder un bon niveau d’énergie, car il comprend qu’un croyant fort et en santé est meilleur, aux yeux de Dieu, qu’un croyant faible et en mauvaise santé (par sa propre faute). Le Prophète (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) a dit : « Un croyant fort est plus aimé de Dieu qu’un croyant faible. Et chez les deux se trouvent des vertus. »
Dans le Coran, Dieu dit :
« Et mangez et buvez en évitant de commettre des excès. Certes, Dieu n’aime point ceux qui commettent des excès. » (Coran 7:31)
Il porte aussi une attention particulière à son hygiène personnelle, car le Prophète a lourdement insisté sur ce point. Son apparence est toujours propre et soignée. Son hygiène buccale est aussi impeccable, car le Prophète a encouragé ses fidèles à utiliser le siwak (bâtonnet provenant d’un arbuste qui servait autrefois à nettoyer les dents). Cependant, il fait tout cela en gardant à l’esprit que la modération est toujours préférable, en islam. Il évite donc les extrêmes et l’exagération, tout comme il évite la négligence. Dieu dit, dans le Coran :
« Dis : « Qui a interdit les beaux habits que Dieu a conçus pour Ses serviteurs, ainsi que les bonnes choses dont Il vous a pourvus? » Dis : « Ils sont destinés à ceux qui ont la foi, dans cette vie, et exclusivement à eux au Jour de la Résurrection. » Ainsi détaillons-Nous Nos révélations pour les gens qui savent. » (Coran 7:32)
En plus de prendre soin de son corps, le musulman prend soin de son état d’esprit. Il ne touche jamais aux drogues ni à aucun stimulant du même genre. Il fait de l’exercice régulièrement pour se maintenir en forme, car il connaît la maxime « un esprit sain dans un corps sain ». Il s’occupe aussi de son esprit en acquérant un savoir qui lui profitera en cette vie comme dans l’au-delà. Dieu dit, dans le Coran :
« Et dis : « Seigneur! Accrois mes connaissances! » (Coran 20:114)
Le musulman porte autant d’attention à son développement spirituel qu’à son développement physique et intellectuel. Il le fait de manière équilibrée, sans se concentrer trop sur un aspect au détriment de l’autre. La vie du musulman tourne autour de son adoration de Dieu, qui se traduit, entre autres, par les cinq prières quotidiennes, le jeûne du Ramadan, etc.
Envers ses parents, le musulman est un exemple de sincère obéissance et d’amour. Il traite ses parents avec bonté et respect, avec une compassion infinie, une grande politesse et une profonde gratitude. Il reconnaît leur statut et ses devoirs envers eux. Dieu dit, dans le Coran :
« Adorez Dieu et ne Lui attribuez aucun associé. Et traitez avec bonté vos parents et vos proches… » (Coran 4:36)
Avec son épouse, le musulman est l’exemple même de la bonté, de la gentillesse et de la compréhension. Il comprend la psychologie des femmes et remplit envers son épouse ses devoirs et responsabilités.
Avec ses enfants, il comprend l’énorme responsabilité de les éduquer. Il porte attention à tout ce qui pourrait influencer, positivement ou négativement, leur développement islamique afin qu’ils deviennent des membres actifs et positifs de la société, de même qu’une source de bienfaits pour leurs parents et leur communauté.
Avec sa famille, il maintient des liens sains et respecte ses devoirs envers elle. Il comprend le statut élevé accordé aux membres de la famille, en islam, ce qui lui fait garder contact avec eux, peu importe les circonstances.
Avec ses voisins, le musulman est l’exemple du bon traitement et de la considération envers les sentiments des autres. Il endure sans broncher leurs travers et leurs abus et prend soin de ne pas se rendre lui-même coupable de tels défauts.
La relation du musulman avec ses frères et ses amis est la plus pure de toute, car elle est basée sur leur amour commun de Dieu. Il est aimable et chaleureux avec eux. Il leur est loyal et ne les trahit en aucun cas. Il est sincère et ne les trompe jamais. Il est tolérant et indulgent. Il est également généreux et prie Dieu de leur accorder bonheur et bien-être.
Dans ses relations sociales, le musulman possède de bonnes manières, il sait se comporter avec noblesse et met en pratique un comportement encouragé par l’islam, dont certaines caractéristiques sont : ne pas se montrer envieux des autres, remplir ses promesses, se montrer modeste et patient, éviter les calomnies et les obscénités, ne pas se mêler de ce qui ne le regarde pas, éviter de médire et de semer le trouble.
Telles sont les qualités et attitudes que chaque musulman s’efforce de mettre en pratique. Et une société composée de citoyens possédant de telles caractéristiques ne peut que connaître la paix et le bien-être.
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1. Par islamiates le 02/07/2024
Salam Les sourates sont données à titre d'exemple. Merci pour votre réactivité