L’islam estime que toutes les religions procèdent d’une même source : Allah. De ce fait, elles conservent malgré les péripéties de l’histoire une morale et des valeurs communes. Quand bien même les voies et les moyens diffèrent, les religions - plutôt la religion car en principe il n’y a qu’une seule religion- ont essentiellement pour but d’assurer à l’homme le bonheur ici-bas et dans l’au-delà.
« Il vous a légiféré en matière de religion, ce qu’Il avait prescrit à Noé, ce que Nous t’avons révélé à toi-même, ce que Nous avions prescrit auparavant à Abraham, à Moïse et à Jésus : « Etablissez la religion et n’en faites pas un sujet de divisions. » s42 v13
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Dans l’Eglise, la liturgie rassemble les Chrétiens en communauté au nom du Seigneur. Cela se voit, car la prière qui nous unit ainsi à Dieu est rendue publique. L’année des chrétiens est marquée par un grand nombre de fêtes plus ou moins importantes. Ces fêtes rappellent l’essentiel des évènements vécus par Jésus. Elles manifestent notre foi en lui, Messie et Fils de Dieu. (Matins d’Evangile, fiche n°22)
L’Eglise « déploie tout le mystère du Christ pendant le cycle de l’année, de l’Incarnation et de la Nativité jusqu’à l’Ascension, jusqu’au jour de la Pentecôte et jusqu’à l’attente de la bienheureuse espérance et de l’Avènement du Seigneur » .
Faisant mémoire des saints, en premier lieu de la sainte Mère de Dieu, puis des apôtres, des martyrs et des autres saints, à des jours fixes dans l’année liturgique, l’Eglise de la terre manifeste qu’elle est unie à la liturgie céleste. Elle glorifie le Christ d’avoir accompli son salut dans ses membres glorifiés (les saints). Leur exemple la stimule sur son chemin vers le Père.
Noël est sans doute la plus connue des fêtes chrétiennes, célébrée dans la nuit du 24 au 25 décembre presque partout dans le monde, aussi bien par des croyants que des non croyants.
La Solennité de l’Epiphanie célèbre la manifestation de Jésus comme Messie. En Occident, l’Epiphanie, fixée au 6 janvier ou au dimanche situé entre le 2 et le 8 janvier, est surtout la fête des Mages ou des « Rois ».
Du grec épiphanéia : « apparition » ; de épiphainéin : « paraître ou briller sur ». La Solennité de l’Epiphanie célèbre la manifestation de Jésus comme Messie. La fête est venue d’Orient où elle a été fixée au 6 janvier : fête des lumières, fête de l’eau, elle est beaucoup plus la célébration de […]
Pâques est le cœur même de la foi chrétienne. C’est pourquoi les chrétiens se préparent à la fête de Pâques depuis le début du Carême, et en particulier tout au long de la Semaine Sainte.
L’Ascension est l’une des principales fêtes chrétiennes, elle célèbre l’élévation de Jésus Christ au Ciel.
Le livre des Actes des Apôtres rapporte que, pendant les quarante jours qui ont suivi Pâques, le Christ ressuscité s’est plusieurs fois montré aux apôtres.
Puis, au cours d’un repas qu’Il prenait avec eux, le Christ leur a annoncé qu’ils allaient recevoir une force, « celle du Saint-Esprit », qui viendrait sur eux. « Alors vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre », a-t-Il ajouté (Actes des Apôtres 1, 8).
La fête de la Pentecôte célèbre la venue de l’Esprit Saint sur les apôtres le cinquantième jour après Pâques (en grec, pentêkostê signifie « cinquantième »). Avant l’Ascension, le Christ avait annoncé aux apôtres : « Vous allez recevoir une force, celle du Saint-Esprit qui viendra sur vous. Alors vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre ».
La fête de l’Assomption célèbre la mort, la résurrection, l’entrée au ciel et le couronnement de la bienheureuse Vierge Marie.
Comme son nom l’indique, la Toussaint est la fête de tous les saints. Chaque 1er novembre, l’Église honore ainsi la foule innombrable de ceux et celles qui ont été de vivants et lumineux témoins du Christ.
Message de l’archange Gabriel à Marie pour lui annoncer qu’elle a été choisie par Dieu pour être la mère de son Fils Jésus. Le 25 mars, l’Eglise célèbre cet évènement qui inaugure l’accomplissement des promesses.
http://www.eglise.catholique.fr/approfondir-sa-foi/la-celebration-de-la-foi/les-grandes-fetes-chretiennes/
Il est très difficile pour un homme, aussi cultivé soit-il, de se défaire de son passé. Le monde croisé n’est pas parvenu à tolérer l’Islam, et ce depuis que ce dernier est apparu. Il l’a affronté au cours de longues guerres, auxquelles ont participé tous les peuples d’Europe et dont les campagnes se succédèrent pendant un certain temps.
Si ces guerres ne sont pas venues à bout de l’Islam, leurs sanglantes séquelles ont bel et bien sédimenté dans les consciences croisées et se sont fondu dans les esprits au point de devenir de douloureux souvenirs qui consument les âmes.
Les responsables ecclésiastiques prennent de temps à autre un malin plaisir à verser de l’huile sur le feu pour raviver la flamme de la haine et pour empêcher toute velléité de réconciliation ou de pardon. Ces responsables sont même allés jusqu’à intervenir dans le cours l’histoire en poussant les relations internationales à emprunter des chemins qu’ils ont minutieusement tracés afin qu’aucune chance ne soit accordée à l’Islam pour qu’il reprenne son souffle.
Il est manifeste que la logique du croisisme est une logique de vengeance et d’appel au meurtre, et ce, au contraire de la logique du christianisme primitif qui repose sur le pardon et la miséricorde. La vérité est que le fossé qui sépare les valeurs chrétiennes des comportements croisés est immense. L’opposition qui sépare deux doctrines aussi radicalement différentes est consommée.
Comme nous l’avons dit, le monde croisé est dominé par une civilisation humaine dont l’édification est le fruit du concours d’éléments juifs, chrétiens, athées et agnostiques. La haine des Juifs envers l’Islam est notoire, car ceux-ci considèrent que les Arabes ont usurpé le statut de la prophétie qui était jusque-là le monopole des Enfants d’Israël. Tout comme ils considèrent que les Arabes sont les premiers à avoir chassé les Juifs hors du Hedjaz et à avoir hérité de leurs biens. Cette rancœur a enfin pu s’exprimer lorsque les champs d’action du monde croisé se sont ouverts aux Juifs. Comment ces champs d’action se sont-ils ouverts ?
Nous pensons que ce sont les caractéristiques humaines générales propres à la civilisation occidentale qui ont permis aux Juifs de travailler, de produire et d’atteindre leurs objectifs. Par ailleurs, un autre point important est que l’inadéquation des préceptes croisés avec les exigences du monde contemporain d’une part, et avec l’Ancien Testament d’autre part, ont favorisé l’émergence des sciences humaines, telles que la psychologie, la sociologie, l’économie et la politique, en tant que substitut à la religion pour combler le vide spirituel existant.
Les Juifs sont parvenus à prendre les rênes de ces sciences et à y incorporer les concepts qu’ils désiraient. Grâce à elles, ils pouvaient diriger les médias écrits et audio-visuels. C’est ainsi que se rencontraient la haine juive et la haine croisée pour dénaturer la réputation de l’Islam et pour déformer tout ce qui s’y rapporte.
La raison de la haine des athées à l’encontre de l’Islam est également connue. Le discours sur Dieu et sur Ses Droits n’a en effet jamais été aussi puissant qu’il ne l’est dans l’Islam. L’athéisme a réussi à soustraire de nombreuses nations à leur héritage spirituel et à leur inculquer la seule pensée matérialiste. Les Musulmans, quant à eux, n’ont cessé de se cramponner à leur religion et d’y revenir à chaque fois que les circonstances les en éloignaient.
Ces nombreuses sources débordantes de ressentiments contre l’Islam et sa nation se sont retrouvées aujourd’hui pour décider du sort de leur ennemi commun [1] Le jour où les Musulmans se réveilleront de leur sommeil profond, toutes ces sources se transformeront en poussière emportée par le vent. Le temps n’est-il pas venu d’accomplir ce réveil tant attendu ?
Pour chaque heure qui passe sans éveil de notre part, nous payons le prix fort, tandis que nos adversaires la mettent à profit pour s’assurer des victoires faciles. Je ne crois pas que le monde contemporain ait méprisé des droits ni rabaissé des causes autant qu’il l’a fait avec nos droits et nos causes. Le plan à long terme consiste à ce que jamais, nous ne nous relèvions.
P.-S.
Traduit de l’arabe du livre de Sheikh Muhammad Al-Ghazâlî, Humûm Dâ'iyah, éditions Nahdat Misr, troisième édition, décembre 1998.
Notes
[1] Sheikh Muhammad Al-Ghazâlî, qui a écrit ces lignes dans les années 1980, dresse ici un portrait sévère des adversaires de l’Islam, un portrait que ne peut adoucir l’actualité de l’époque. D’abord, le conflit arabo-israélien rythme la vie quotidienne du Proche et du Moyen-Orient : les massacres sionistes contre les civils arabes, l’invasion du Liban, le silence complice de l’Occident sont tout autant de sujets ravivant les rancoeurs passées contre les Juifs, qui soutiennent dans leur majorité l’entité sioniste. Ensuite, les campagnes d’évangélisation agressive en Afrique et en Asie musulmanes rappellent au Sheikh que le monde musulman est sur la défensive face aux activités missionnaires (catholiques et évangélistes notamment) qui aimeraient pouvoir éradiquer l’Islam, vieux rêve qu’elles caressent depuis la période coloniale. Enfin, l’invasion soviétique de l’Afghanistan et les positions de l’URSS face à ses minorités religieuses démontrent que des Etats laïques et athées ne réservent pas un meilleur sort à l’Islam que les tenants des religions judéo-chrétiennes, et ce, en raison des différences fondamentales de conception du monde et de l’homme qui les séparent. NdT
http://www.islamophile.org/spip/Pourquoi-tant-de-haine-envers-l.html
al-Qaida, une expansion fondée sur deux ressorts
Le réseau al-Qaida (la «base»), cofondé par Oussama ben Laden en 1987, prend ses racines dans les thèses islamistes radicales comme celles de l’Egyptien Sayyid Qutb. Son djihaddisme se répand dans le monde, au Proche-Orient, en Afrique sahélienne, en Asie grâce à ses «succursales» et des «réseaux» plus ou moins organisés, «dormants» ou au contraire très actifs quand il s’agit de préparer des actions d’éclat et des attentats.
Oussama ben Laden.
L’expansion d’al-Qaida dans les années 1990 et 2000 s’appuie sur deux ressorts principaux.
Le premier est la «victimisation» de la communauté des musulmans dans le monde, la fameuse oumma. Le monde musulman asiatique, arabe, africain est victime d'une accumulation de souffrances et de frustrations, égrenées par des noms de lieux «martyrs» répétés à l'infini: aujourd’hui Palestine, Irak, hier Tchétchénie, Kosovo, Bosnie, où pourtant, dans chaque cas, les situations politiques et religieuses sont différentes. C'est l'appel à l'oumma souffrante. Un Ben Laden, abattu en 2011 par les forces américaines au Pakistan, n'était pas soutenu par des classes sociales définies ou un mouvement politique qui se reconnaissait en lui, mais il en appellait à la mobilisation de l'oumma humiliée par les Occidentaux «croisés» et les juifs.
Le deuxième ressort d’Al-Qaïda et de ses dérivés du djihad mondial, c'est le discours apocalyptique, celui du Jugement dernier auquel tout musulman, le jour de sa mort, est appelé. C'est ce ressort qui est utilisé pour envoyer les candidats aux attentats-suicides au mausolée des martyrs (les chahid), pour lancer les appels au djihad contre un Occident diabolisé. L’objectif d’al-Qaida est de tenter de créer un affrontement de civilisations, de cultures, de religions, en se fondant sur l'historicité de l'action du Prophète, sur une interprétation à l'état brut des versets les plus belliqueux du Coran, une absence totale d'interprétation historique et critique.
L'État islamique (EIIL), filiale et rival
Après la disparition d’Oussama ben Laden, les djihadistes d’al-Qaida sont restés actifs sous la direction de son numéro deux Ayman al-Zawahiri. Mais, au prix d’une infinie surenchère, d’autres djihadistes sunnites, encore plus violents, ont émergé en Irak, regroupés sous la bannière de l’Etat islamique.
Les combattants de l'État islamique détruisent la tombe de Jonas, à Mossoul, le 24 juillet 2014 .
A l’origine, il constitue une émanation de la branche irakienne d’al-Qaida qui, en avril 2013, a voulu fusionner avec le Front al-Nosra, groupe djihadiste présent dans la guerre en Syrie, pour fonder l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL). Mais al-Nosra a refusé cette fusion et, depuis, les deux groupes sont engagés dans une guerre fratricide.
L’Etat islamique représente un potentiel de dangerosité supérieur à celui d’Al-Qaïda et inquiète aussi bien l'Iran que les Etats-Unis, l’Europe ou l'Arabie saoudite. Il mène une guerre de conquête en Irak, prend des villes, chasse les minorités religieuses (notamment chrétiennes), rêve de fonder un Etat islamique de part et d'autre de la frontière syro-irakienne.
al-Qaida reposait sur la fortune personnelle d'Oussama Ben Laden et des donateurs issus des pays du Golfe. Abou Bakr al-Baghdadi, le chef de l’EI, aussi puissant que discret, est plus indépendant. Il s’est autoproclamé «calife» et dispose de sources de revenus plus variées: puits de pétroles et centrales électriques s'ajoutent à son réseau de contrebande, d'extorsions et d'enlèvements contre rançon.
L’Etat islamique se compose de quelques milliers de militants irakiens, qui possèdent une bonne connaissance du terrain, mais aussi de nombreux Syriens entraînés par trois ans de guerre contre Bachar el-Assad. D'autres combattants ont été formés en Tchétchénie ou en Afghanistan. Entre 1.500 et 2.000 viendraient d’Europe. Leur chef, Al-Bagdadi, entretient de très mauvaises relations avec al-Zawahari, son rival d'al-Qaida. Il conteste ouvertement son autorité en refusant de se retirer du front syrien au profit du groupe al-Nosra.
Irak : qui se cache derrière l’EIIL ?
L’Emirat Islamique en Irak et au Levant n’est pas une organisation djihadiste nouvelle. Si les médias occidentaux semblent découvrir aujourd’hui son existence et s’alarmer de son potentiel de nuisance, l’émirat, pour l’instant confiné aux marges de l’Irak et de la Syrie, est la conséquence de l’invasion de l’Irak par les troupes de G.W. Bush en 2003.
D’obédience sunnite, le groupe s’est tout d’abord constitué sous l’égide d’Al Qaïda et de Abou Mussab al-Zarqaoui dans le nord Irakien, sous le nom d’Al-Qaïda en Irak, et a démarré une guerre confessionnelle aussi bien avec les forces d’occupation que les mouvements de résistance chiites. Il agrège les différentes tribus sunnites du nord du pays hostiles au pouvoir central chiite. Al-Qaïda ne constitue qu’une branche combattante parmi cet ensemble ethnico-religieux. Il prend en 2006 l’appellation officielle d’Emirat Islamique d’Irak suite à la mort de Zarqaoui. Dans les faits, les troupes d’EIIL ont rapidement oeuvrées à la constitution d’un état islamique et sont entrées en conflit avec les autres groupes armés de résistance, notamment l’Armée Islamique en Irak qui déclarait qu’Al Qaïda n’avait « pas les mêmes objectifs ». Selon Izzat Ibrahim al-Douri, chef du Baas clandestin, l’EII est « une pierre supplémentaire du programme visant à diviser l’Irak », selon des critères ethnico-religieux correspondants au plan de « nouveau moyen orient » mis au point par l’administration Bush et Israël. On y distingue très bien un « Irak sunnite » qui englobe tout le nord du pays…
La libération du territoire irakien est rapidement apparue très secondaire par rapport à la constitution d’un émirat. Selon un entretien diffusé par la chaîne d’information saoudienne, Al-Arabiya et repris par le Réseau Voltaire, le prince saoudien Abdul Rahman al-Faiçal, le frère du ministre des affaires étrangères, serait le commandant actuel de l’EIIL, ce qui suppose donc que l’organisation sert les buts stratégiques de l’Arabie Saoudite dans la région. Ainsi, c’est à la suite du désengagement américain à partir de 2011 que l’EIIL va monter en puissance et étendre sa zone d’influence jusqu’à ouvrir un deuxième front en Syrie à partir de 2012.
En 2013, à la faveur de la guerre contre le régime syrien, l’EIIL tente de fusionner avec le Front Al-Nosra, la principale force djihadiste combattant le régime de Bachar-el-Assad, pour devenir l’Emirat Islamique en Irak et au Levant. Le Front Al-Nosra serait alors intégré à l’organisation en tant que branche combattante en Syrie. Mais au sein du Front, officiellement affilié à Al Qaïda, des réticences apparaissent assez rapidement. Cette tentative de putsch a débouché sur des affrontements armés entre les deux groupes djihadistes sur le territoire Syrien qui auraient fait des milliers de morts dans les deux camps. Ces conflits entre les différents groupes armés en Syrie sont monnaie courante et témoignent des différentes influences à l’oeuvre à l’arrière plan, chaque puissance étrangère finançant « son » organisation combattante. Elles sont aussi la conséquence de la lutte que se livrent les différentes faction pour le contrôle des puits de pétrole dans le nord de la Syrie, qui constituent une importante source de financement.
Ainsi, les affrontements inter-milices et la tentative d’implantation d’EIIL en Syrie trouveraient leur origine dans la décision de l’UE de lever l’embargo sur le pétrole syrien afin « d’aider l’opposition », ce qui a provoqué une ruée pour le contrôle des puits et des pipeline au cours de l’année 2013.
Aux côtés du Front Al-Nosra estampillé « Al-Qaïda » et donc piloté en sous main par les états-unis, on trouve notamment le Front de l’Islam, financé par l’Arabie Saoudite. Le Qatar et la Turquie, proches des frères musulmans, financent plusieurs groupes djihadistes réunis au sein du Front Islamique de Libération de la Syrie. Les groupes salafistes évoluent au sein de la coalition du Front Islamique pour la Syrie, et prônent l’Islam le plus radical et le plus intolérant, ils ont les faveurs des Koweitiens…
La tentative de putsch d’EIIL sur le Front Al-Nosra déboucha sur une condamnation de l’Emirat par Ayman al-Zawahiri, le chef d’Al Qaïda, qui fera du Front Al-Nosra le seul représentant légitime de l’organisation en Syrie. Dans son message publié au début du mois de mai sur des sites islamistes, Ayman al-Zawahiri ordonne à l’EIIL de se concentrer sur l’Irak et de cesser ses opérations en Syrie : « »Consacrez-vous à l’Irak, même si vous ressentez une injustice [...], pour que cesse cette boucherie [en Syrie]. Consacrez-vous [à lutter] contre les ennemis de l’islam en Irak ».
Il semble que l’organisation ait entendu l’appel de son leader ou ait obéit à un changement de stratégie de la part de l’Arabie Saoudite. Elle est ainsi passée à l’offensive en Irak pour officiellement mettre à exécution son projet d’émirat islamique, comme annoncé sur les sites Internet de l’organisation « avant l’avènement du mois de Ramadan ».
Une carte de l’Emirat fictif a également été publiée, englobant une zone allant au sud jusqu’au Koweit et de l’autre côté la Palestine, le Liban et la Jordanie… On voit donc que l’offensive actuelle ne sert que très partiellement son projet, qui est du reste assez vaste pour servir de justification à n’importe quelle offensive dans l’ensemble du proche et du moyen orient, ce qui peut d’ailleurs être assez pratique pour de nouvelles tentatives de déstabilisation dans la région…
Les sponsors français et occidentaux du terrorisme
Les groupes armés réunis au sein de l’ancienne Armée Syrienne Libre sont encadrés et armés par le Qatar, l’Arabie Saoudite, la Turquie, les états-unis et la France. Les pétro-monarchies assurent essentiellement le financement des djihadistes, chacune sponsorisant son groupuscule. La Turquie, via sa frontière avec la Syrie offre également des bases arrières aux combattants, et sert de passerelle d’approvisionnement logistique. Les djihadistes occidentaux comme Mehdi Nemmouche se sont rendus en Syrie via la Turquie. Ils sont intégrés principalement au Front Al-Nosra. Cette dernière a également conduit des opérations militaires en territoire Syrien en appui de groupes terroristes.
La France a quant à elle fournit des instructeurs et des officiers d’encadrement. 13 d’entre eux ont été faits prisonniers par l’armée Syrienne lors de la libération de Homs où opérait le Front Al-Nosra.
Les médias français n’en ont quasiment pas parlé, mais un certain nombre d’articles en font mention, notamment dans la presse libre presse étrangère. La chaîne Russia Today avait évoquée quant à elle le nombre de 120 militaires français. D’autres sources, notamment la télévision Syrienne, évoquaient le chiffre de 18 militaires… C’est là qu’on peut effectivement faire le lien entre les djihadistes français comme Mehdi Nemmouche, et les services secrets comme la DGSE qui disposaient d’officiers d’encadrement sur le terrain…
Des officiers saoudiens et qataris ont également été fait prisonniers à cette occasion, ce qui atteste l’implication des deux monarchies.
Selon la journaliste Nafeez Mosaddeq Ahmed, Le chef actuel d’Al Qaïda, Ayman al-Zawahiri, qui était un ancien adjoint de Ben Laden, serait également un agent de la CIA. L’encadrement et le noyautage de groupuscules terroristes serait connu au sein de l’agence comme un « Gladio B » du nom des réseaux de l’OTAN mis en place en Europe de l’ouest et s’appuyant sur des groupuscules néo-fascistes. Ils ont été utilisés pendant la guerre froide pour contrer les organisations communistes en Europe et opérer des opérations sous fausse bannière.
L’Axe du mal, dernier rempart face aux fous d’Allah armés par le « camp du bien »
Face à l’avancée de l’EIIL qui a pris la deuxième ville du pays, Mossoul, début juin, et qui continue sa progression vers la capitale, le pouvoir central à Bagdad, dont l’armée semble complètement désorganisée, a officiellement demandé l’assistance des états-unis. Les troupes stationnées dans la région de Mossoul auraient effectivement désertées en masse devant l’avancée des djihadistes. Le premier ministre a également appelé les milices confessionnelles à repousser l’envahisseur et le leader chiite Moktada el-Sadr s’est dit prêt à lutter contre les jihadistes en coordination avec l’État irakien. Enfin, la mobilisation générale a été décrétée et les autorités ont commencé à distribuer des armes aux civils qui souhaitaient combattre les rebelles. Une demande d’assistance a également été envoyée aux autorités Kurdes afin qu’elles joignent leurs troupes de Peshmergas aux forces gouvernementales. L’engagement des Peshmergas Kurdes, particulièrement bien entraînés, semble le dernier rempart à la prise de Bagdad par les djihadistes. Ils doivent dors et déjà gérer un afflux de plus de 500000 réfugiés, l’EIIL étant frontalier du Kurdistan, mais n’ont pour l’instant pas réagit à la prise de Mossoul, malgré les appels à l’aide du gouverneur de la ville.
Pour l’instant, le président Obama n’envisage pas d’envoi de troupes au sol mais plutôt des « actions ciblées », comme des attaques de drones ou des bombardements aériens sans qu’on en sache plus pour l’instant. Washington se retrouve ainsi pris à son propre jeu puisque selon la plupart des analystes, l’EIIL est financée et armée par l’Arabie Saoudite et la Turquie, avec la complicité des états-unis, qui ont formés pour la région un projet de redécoupage ethnico religieux, le « nouveau moyen orient »… Le président Obama n’a ainsi pour l’instant rien promis de concret au gouvernement Irakien, malgré l’urgence de la situation, indiquant simplement qu’il étudiait « d’autres options » que l’envoi de troupes au sol…
L’Iran, qui soutien quant à lui le pouvoir chiite en place à Bagdag a immédiatement réagit en envoyant trois bataillons de commandos afin d’aider à défendre la capitale Irakienne. Un autre bataillon a déjà aidé l’armée régulière a reprendre la ville de Tikrit.
Une fois de plus on se retrouve donc dans une situation d’inversement total des valeurs, comme on a pu le constater en Ukraine ou le bloc occidental soutien un gouvernement qui assoie son pouvoir sur des milices néo-nazies qui sont en train de mener une opération de purification ethnique dans l’est du pays. L’Irak voit donc, comme la Syrie avant elle, le déferlement d’une armée de djihadistes fanatiques soutenue et financée par les pays du bloc occidental, au nom bien entendu de la « liberté » et de la « démocratie ». Et ce sont une fois de plus les pays désignés comme faisant parti de « l’axe du mal » qui vont lutter sur le terrain contre le déchaînement de barbarie libéré par les puissances occidentales et les pétromonarchies du Golf Persique. Le Hezbollah libanais a fait sa part en Syrie, l’Iran fait de même aujourd’hui en Irak…
http://www.slate.fr/story/91101/description-mouvements-sunnites
http://lesmoutonsenrages.fr/2014/06/14/irak-qui-se-cache-derriere-leiil/
Adversaire de Dieu, Mal personnifié. D’après la Bible, Satan Satan serait un être bien réel, un esprit créé par Dieu même. et les esprits qui ont choisi de le suivre se sont rebellés contre Dieu, qui les a expulsés du Ciel. Les théologiens pourraient bien se demander pourquoi le Tout-Puissant n’a pas annihilé ces «anges déchus» comme Il l’a fait pour ses autres créatures lorsqu’elles se sont écartées du droit chemin (à l’exception de Noé et des siens, bien sûr). Au contraire, Il a laissé Satan établir son propre royaume infernal et envoyer ses démons rôder partout sur Terre à la recherche d’âmes à s’emparer. Le Diable ne semble exister que pour une seule raison: tenter tenter les humains pour qu’ils se détournent de Dieu. Le Livre de Job offre un semblant de réponse: on y décrit Satan comme un ange travaillant main dans la main avec Dieu. Lorsque Job demande à Dieu pourquoi Il laisse Satan le tourmenter, la réponse tombe, brutale et définitive: As-tu un bras comme le Seigneur? Ce récit de la Bible reçoit de nombreuses interprétations de la part des exégètes, mais son véritable sens est sûrement: Dieu est Dieu; Il fait comme bon Lui chante. Nous n’avons pas à savoir pourquoi Il laisse Satan nous tourmenter; il faut croire sans murmurer.
En tant qu’esprit, Satan n’est ni homme ni femme, mais comme son créateur, on parle souvent de lui au masculin. Beaucoup croient que Satan peut «prendre possession» des êtres humains. L’Église catholique accomplit encore des exorcismes sur ceux qu’elle considère possédés. Jésus ayant été censé chasser les démons, c’est-à-dire effectuer des exorcismes, l’Église croit avoir reçu de tels pouvoirs de son fondateur. Au cours des siècles, bien des croyants ont pris certaines affections physiques ou mentales pour de la possession démoniaque.
Plus fréquemment, par contre, on a accusé des hommes ou des femmes d’entretenir des relations avec le Malin, réputé posséder le pouvoir de se manifester sous forme humaine ou animale. Ces relations sont souvent vues comme purement physiques, et principalement sexuelles.
Au cours de la majeure partie de l’histoire du Christianisme, on a raconté comment Satan a entretenu des relations sexuelles avec des humains, soit sous forme d’incube (démon masculin) ou de succube (démon féminin). De telles unions étaient censés naître lessorciers et sorcières, considérés comme particulièrement pernicieux, car ils héritaient d’une partie des pouvoirs du Diable.
Selon Carl Sagan, les histoires de relations charnelles avec le Diable constituent un phénomène culturel répandu:
De même nature que les incubes, on retrouve les djinns arabes, les satyres grecs, les bhuts hindous, le hotua poro samoan, les dusii celtes...
(Sagan 1995, p. 124)
En fin de compte, le Diable cherche à nous tenter, tout simplement, et cette tentation, plus souvent qu’autrement, prend une forme sexuelle. La seule façon de s’en prémunir est de prier constamment pour conserver notre pureté, ce qui traduit assez bien notre peur inconsciente de notre propre sexualité.
Satan, gravure de Gustave Doré
"Satan", gravure de Gustave Doré
L’une des méthodes les plus radicales de lutte contre le Malin, toutefois, est venue du Pape Innocent VIII, qui a lancé le grand mouvement de persécution contre les sorcières et les hérétiques au Moyen-Âge. Une bulle papale avait en effet proclamé que des «anges du mal», c’est-à-dire des démons, forniquaient avec des hommes et des femmes. Ce n’était pas la première fois qu’on affirmait ce genre de choses. Des gens comme Thomas d’Aquin s’étaient déjà penchés sur la question en détail. Thomas d’Aquin avait compris que le Diable, qui n’est pas humain, ne pouvait créer de semence humaine. Il devait donc se transformer en femme, séduire un homme, conserver sa semence, se transformer en mâle, séduire une femme et la féconder. Quelque chose de démoniaque passant dans la semence au cours du processus, l’enfant qui en résulte n’est pas normal. Apparemment, Satan a mis du temps à comprendre que pour devenir le maître du monde, la meilleure façon était de s’hybrider avec la race humaine. Envahir les corps serait plus rapide et efficace qu’essayer d’envahir les esprits. Heureusement, le Pape et d’autres esprits éclairés veillaient au grain, et conçurent un plan pour exterminer la diabolique engeance: la torture et le bûcher! Il fallait bien libérer la Terre de l’emprise de Satan... En fait, le comportement sadique et monstrueux des pieux inquisiteurs suffirait sans doute à faire croire à l’existence du Diable au plus sceptique des incroyants.
Le thème récurrent du pacte avec Satan constitue l’un des aspects les plus intéressants de la démonologie. La légende de Faust en est l’exemple le plus connu: en échange de son âme, Satan lui confère richesse ou pouvoir pour un temps limité. Dans la plupart des versions, Faust réussit à tromper le Diable et conserve son âme, mais dans l’originale, Satan tue et mutile Faust à la fin de son contrat. Sa cervelle éclabousse les murs de sa chambre, ses yeux et ses dents roulent par terre, et le reste de son corps finit sur un tas de fumier (Smith, p. 269).
De nos jours, il y a encore des gens qui croient à l’existence de Satan, mais on n’entend plus guère parler d’incubes et de succubes. Ce qui se rapproche le plus de ces anciennes histoires, ce sont les récits d’enlèvements par des extraterrestres et tout ce qu’on dit sur les enfants des étoiles. Heureusement pour ceux qui se prétendent victimes de tels enlèvements ou d’expériences génésiques futuristes – dans lesquelles les petits bonshommes verts remplacent les démons d’antan – il n’y a plus l’équivalent de l’Inquisition pour les torturer et les exterminer.
On remarque comment la plupart des génocidaires et des meurtriers motivés par une idéologie quelconque insistent pour faire croire qu’ils accomplissent quelque chose de grand en commettant leurs crimes. Ne ressemblent-ils pas en cela à ceux qui s’adonnaient à la chasse aux sorcières au Moyen-Âge? Derrière l’Inquisition, ancienne ou moderne, se profile une idée inattendue du Mal, celui qui se fait passer pour une bonne cause.
D’un point de vue philosophique, la croyance universelle en l’existence du Diable vient d’un besoin d’expliquer l’effarante propension de l’être humain à la cruauté. En un certain sens, Satan sert d’excuse à nos horreurs et atténue notre sentiment de responsabilité. D’un point de vue psychologique, les démons pourraient bien être une projection de nous-mêmes, de ce qu’il y a de pire dans notre nature ou de ce que nous en craignons le plus. Si le Diable n’existait pas, il faudrait ainsi l’inventer. Il joue d’ailleurs un rôle crucial dans une bonne partie de nos littératures – en un sens, il nous intéresse beaucoup plus que son homologue divin.
Satan anodin
Les différentes églises chrétiennes ont perdu une bonne partie de leur puissance, et Satan les a suivies dans leur chute. Si le Diable a connu les meilleurs moments de sa carrière à l’apogée de la Chrétienté, ce n’est pas un hasard. Au Moyen-Âge, on disait que c’était le Diable qui avait érigé le mur d’Hadrien entre l’Écosse et l’Angleterre, qui avait déplacé les lourdes pierres des alignements mégalithiques et des dolmens, qui avait construit des ponts comme celui de Saint-Cloud et le pont Valentré, à Cahors, contre l’âme de la première personne qui les franchirait, etc. Dans ces temps-là, Satan faisait de la magie, mais il ne faut pas oublier que les religions chrétiennes sont fondamentalement des religions magiques, offrant des sacrements capables de protéger les fidèles de l’emprise du démon et de faire de pain et de vin le corps et le sang du Christ, des religions de miracles allant à l’encontre des lois de la nature, des religions de la résurrection des morts et de promesses de vie éternelle. Satan représentait l’envers de cette forme de magie: la magie noire, les pactes avec le Diable, la promesse de la jeunesse éternelle et de pouvoirs extraordinaires. L’Ordre satanique a été une création de l’Église, nécessaire pour qu’elle puisse asseoir son pouvoir sur l’ensemble du monde. Les hérétiques, les sorciers et les sorcières représentaient une menace contre la domination ecclésiastique; il fallait les éradiquer. À mesure que les ennemis de l’Église se faisaient de plus en plus nombreux et puissants, les pouvoirs et le règne de terreur de l’Église se sont affermis.
démon
Mais à mesure que la puissance de l’Église a diminué, au fil des siècles, en tant que force sociale et politique dominante dans la culture occidentale, celui de Satan s’est réduit comme peau de chagrin. Au XVIIIe siècle, en Europe, du moins, on a cessé de brûler les sorcières et les hérétiques. De nos jours, on considérerait barbare et criminel d’emprisonner et de condamner à mort des gens accusés d’avoir entretenu un commerce avec Satan. Même les personnes trouvées coupables de crimes qu’elles affirment avoir commis au nom de Satan sont jugées pour ces crimes, et non pour leur présumée association avec le Malin. La plupart des représentants de la police qui auraient à traiter avec des satanistes les considéreraient comme des déséquilibrés plutôt que comme des démoniaques.
Si les progrès de la science moderne ont quoi que ce soit à voir avec la fin de la suprématie de l’Église dans la culture occidentale, alors ils ont sans doute également à voir avec la perte d’importance du Diable dans nos consciences. Bien sûr, Satan n’est pas mort, mais il tient son pouvoir de Dieu, et si Dieu perd de son influence, le Diable doit suivre. Peut-être qu’un jour et Dieu et Diable ne seront plus qu’un lointain souvenir dans la psyché humaine, mais il ne faut pas trop y compter. Beaucoup de théistes croient aujourd’hui que la multiplication des maux qui frappent notre monde viennent d’une plus grande présence de Satan et d’une baisse d’influence de la religion. À les en croire, nous devrions tous tomber à genoux et prier davantage pour échapper aux griffes du Malin. Mais n’a-t-on pas bien plus à craindre de toutes ces pieuses personnes qui cherchent à modifier la Constitution pour introduire la prière à l’école? N’a-t-on pas davantage à craindre de ceux qui assassinent les employés des cliniques d’avortement au nom de Dieu?
Les satanistes modernes trouvent consolation dans le monde occulte de la magie, mais aussi dans tout ce qui semble s’opposer au christianisme. Ils puisent leur inspiration dans les grandes oeuvres de l’art et de la littérature, créées avant tout par des chrétiens mêmes durant leur guerre contre leurs ennemis, mais aussi par des fidèles de cultes pré-chrétiens comme le culte de Seth, ou encore par des occultistes comme Aleister Crowley et Anton LaVey. De vertueux chrétiens les accusent de meurtres rituels d’enfants, de mutilations, de sacrifices d’animaux, d’inscription dans des CD de messages inversés incitant au meurtre, de l’envoi de messages secrets ou subliminaux par l’utilisation de symboles diaboliques, afin de hâter la décadence de notre civilisation, etc. Les satanistes nient tout, et il faut bien reconnaître qu’il n’y a pas grand preuve qu’ils sont aussi dangereux ni aussi puissants que l’affirment leurs ennemis. En fait, les partisans du bon Dieu posent peut-être un danger plus grand encore, comme le montre les chasses aux sorcières qu’ils ont organisées ces dernières années, à propos de présumés sévices sexuels sataniques d’enfants. Et ils ont reçu l’aide dethérapeutes, de procureurs et de policiers animés par une foi quasi fanatique.
Pour L'Islam
"L’Islam a clairement et catégoriquement interdit la pratique primitive de la capture d’un homme libre, pour le réduire à l’esclavage ou pour le vendre en tant qu’esclave. Sur ce point, des propos clairs et péremptoires du Prophète — paix et bénédiction sur lui — disent : "Je serai l’adversaire de trois catégories de personnes le Jour du Jugement. Et parmi ces trois catégories, il cita celui qui asservit un homme libre, puis le vend et récolte cet argent." (rapporté par Al-Bukhârî et Ibn Mâjah). Les termes de cette tradition prophétique sont généraux : ils n’ont pas été édictés ni restreints à une nation, à une ethnie, à un pays en particulier ou aux adeptes d’une religion précise.
Les Européens tirent une grande fierté en prétendant qu’ils ont aboli l’esclavage dans le monde, bien qu’ils aient eu la décence de le faire au milieu du siècle passé seulement. Avant cela, ces puissances occidentales pillèrent l’Afrique sur un très large plan, capturèrent les hommes libres, les réduisirent à la servitude et les transportèrent vers leurs nouvelles colonies. Le traitement infligé à ces malheureuses personnes a été pire que celui réservé aux animaux. Les livres écrits par les auteurs occidentaux eux-mêmes témoignent de ces faits.
Après l’occupation de l’Amérique et des Indes occidentales, et durant trois cent cinquante ans, la traite des esclaves a perduré. Les côtes africaines — où les Africains de peau noire furent capturés et apportés de l’intérieur des terres puis embarqués à bord des bateaux — étaient connues comme les Côtes des Esclaves. Pendant seulement un siècle (de 1680 à 1786), le nombre de gens libres ayant été capturés et asservis seulement pour les colonies britanniques s’élève, selon l’évaluation des auteurs britanniques, à 20 millions d’êtres humains. Sur une durée d’un an seulement (1790), il est dit que 75.000 êtres humains ont été capturés et envoyés pour des travaux forcés dans les colonies. Les bateaux utilisés pour transporter les esclaves étaient exigus et sales. Ces malheureux africains ont été jetés dans les cales des bateaux comme du bétail, empilés les uns sur les autres jusqu’au plafond, et bon nombre d’entre eux ont été enchaînés à des poutres en bois sur lesquelles ils pouvaient à peine se mouvoir tellement ils étaient à l’étroit. Ils ne recevaient pas de nourriture convenable, et s’ils tombaient malades ou étaient blessés, aucun traitement médical ne leur était prodigué. Les auteurs occidentaux eux-mêmes déclarent qu’au moins 20% du nombre total des personnes capturées pour l’esclavage et le travail forcé ont péri durant leur transport de la côte africaine vers l’Amérique. Ils ont également estimé que le nombre de personnes qui ont été capturées pour l’esclavage par les diverses nations européennes pendant l’apogée de l’institution esclavagiste atteint la centaine de millions au bas mot.
Voici l’histoire des personnes qui dénoncent les Musulmans jour et nuit pour leurs considérations sur l’esclavage. C’est comme si un criminel pointait du doigt un homme innocent.
Maintenant examinons rapidement la position et la nature de l’esclavage dans l’Islam ! L’Islam essaya de résoudre le problème des esclaves qui étaient en Arabie en encourageant par différentes manières les propriétaires à libérer leurs esclaves. Les Musulmans furent avisés que pour l’expiation de certains de leurs péchés, ils devaient affranchir leurs esclaves. Libérer un esclave de son propre chef était considéré comme un acte de grand mérite, à tel point que le Prophète déclara que les membres d’un individu qui libérerait un esclave seraient protégés du Feu de l’Enfer, et ce, en contrepartie des membres de l’esclave qu’il avait libéré. Le résultat de cette politique fut tel que lors du Califat orthodoxe [1], tous les anciens esclaves de l’Arabie furent libérés. Le Prophète — paix et bénédiction sur lui — libéra à lui seul quelque soixante-trois esclaves. Le nombre d’esclaves libérés par `Â’ishahétait de soixante-sept, `Abbâs en libéra soixante-dix, `Abd Allâh Ibn `Umar en libéra mille, et `Abd Ar-Rahmân en racheta à lui seul trente mille puis les affranchit. De même, d’autres compagnons du Prophète — paix et bénédiction sur lui — libérèrent un grand nombre d’esclaves. Les détails sont donnés dans les traditions et les livres d’histoire sur cette période.
Ainsi, le problème des esclaves en Arabie fut résolu sur une courte période de trente ou quarante ans. Après cela, la seule forme d’esclavage qui fut conservée dans la société islamique était celle des prisonniers de guerre, capturés sur le champ de bataille. Ces prisonniers de guerre étaient maintenus par le gouvernement musulman jusqu’à ce que le gouvernement adverse acceptât de les reprendre en échange des soldats musulmans faits prisonniers, ou par le paiement d’une rançon. Si les soldats capturés n’étaient pas échangés contre les prisonniers de guerre musulmans, ou que personne ne payait leur rançon, le gouvernement musulman les distribuait aux soldats de l’armée qui les avait capturés. C’était une manière plus humaine et plus appropriée de se défaire d’eux au lieu de les détenir comme du bétail dans des camps de concentration, en les contraignant aux travaux forcés et, si leurs femmes étaient également capturées, en les poussant à la prostitution.
Plutôt que se débarrasser des prisonniers de guerre d’une manière si cruelle et indigne, l’Islam préféra les répartir dans la population, les mettant ainsi en contact avec d’autres êtres humains. D’autre part, leurs gardiens étaient enjoints de bien les traiter. Le résultat de cette politique éminemment humaine était que la plupart des hommes qui furent capturés sur les champs de bataille adverses puis amenés en territoire islamique comme esclaves enbrassèrent l’Islam, et leurs descendants furent de grands disciples, Imams, juristes, exégètes, hommes d’état et généraux de l’armée musulmane, à tel point que plus tard ils devinrent même des gouverneurs du monde musulman.
Dans les guerres modernes nous constatons également que si un gouvernement est complètement mis en déroute, sans possibilité de négociation pour les prisonniers de guerre, et que l’ennemi vainqueur obtient facilement des prisonniers, l’expérience a prouvé que les prisonniers de guerre de l’armée vaincue étaient maintenus dans des conditions beaucoup plus mauvaises que celles des esclaves. Quelqu’un peut-il nous renseigner sur le sort des milliers de prisonniers de guerre des armées défaites de l’Allemagne et du Japon capturés par la Russie durant la Seconde Guerre mondiale ? Personne n’a pu les comptabiliser jusqu’à présent. Personne ne sait combien de milliers d’entre eux sont encore vivants et combien de milliers ont péri en raison des conditions de vie inhumaines des camps de travail et de concentration russes. Le travail forcé auquel ils furent contraints était pire que le service exigé d’un esclave. Peut-être même qu’au temps des antiques Pharaons d’Egypte, le travail exigé des esclaves pour construire les pyramides d’Egypte n’était pas comparable à celui exigé des prisonniers de guerre en Russie pour développer la Sibérie et d’autres régions reculées de la Russie, ou pour travailler dans les mines et le charbon, et ce, par des températures glaciales, mal vêtus, mal nourris et traités brutalement par leurs surveillants."
Pour le Christianisme
Aucune parole divine ne condamnant l’esclavage dans la Bible, le christianisme ne l’interdira pas et aura une attitude longtemps équivoque vis à vis de l’esclavage. Pour tirer profit de la traite, ses papes autoriseront puis approuveront l’esclavage par les Portugais, et sous couvert de la légende de Cham, ils condamneront l’esclavage des Indiens d’Amérique mais accepteront celui des noirs. Ce n’est que progressivement que la condamnation de l’esclavage apparaît dans l’église catholique, complice et bénéficiaire du système, mais elle se limite, le plus souvent, à une condamnation de la traite.
A L’ORIGINE, UN OUBLI IMPORTANT
Dans l’Ancien et le Nouveau Testament l’esclavage apparaît comme une pratique naturelle et légitime. Aussi, lors de l’élaboration de la doctrine chrétienne par Paul, le terme d’esclavage n’apparaît pas parce que la soumission à Dieu s’applique à tous les êtres humains. Comme aucune parole divine ne la condamnera, la servitude humaine subsistera.
Devenu religion d'état dans l'empire romain du IV° siècle, le christianisme n'interdit pas l'esclavage et considère toujours maîtres et esclaves comme égaux devant Dieu ; l’Eglise condamne seulement le fait que des chrétiens appartiennent à d'autres chrétiens.
Avec le Moyen Age apparaît le servage et l'esclavagisme disparaît peu à peu en occident mais la possession et la traite des esclaves non-chrétiens, même dans les États pontificaux, n'est toujours pas condamnée. Mais le pire est à venir.
L’ALLIANCE DU PORTUGAL ET DE L’EGLISE
En 1435, alors que les Espagnols se battent avec les Portugais pour la possession des îles Canaries et exploitent leur population, la bulle Sicut-Dudum du pape Eugène IV condamne l’esclavage des habitants noirs, sous peine d’excommunication, mais en Espagne, à cette époque, l’autorité du pape est peu reconnue et la bulle reste sans effet.
A partir de 1441, tout change lorsque les Portugais mènent leurs expéditions maritimes et militaires le long des côtes d’Afrique et capturent les premiers esclaves. Ce premier acte négrier est à l’origine de la traite atlantique (ou occidentale). Des esclaves seront offerts au même pape Eugène IV, qui, à partir de cette époque, va entériner les conquêtes portugaises en Afrique et notamment celles du prince Henri le navigateur, prince du Portugal et précurseur de l’expansion coloniale européenne. Aux yeux des portugais, ces expéditions se justifiaient pour des raisons commerciales et pour contenir l’expansion de l’islam.
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Calixte III De Las Casas Henri le Navigateur Paul III
QUAND L’EGLISE ŒUVRE POUR TIRER PROFIT DE LA TRAITE.
Par une série de bulles, le pape Eugène IV et ses successeurs (Nicolas V, Calixte III et Sixte IV) approuveront les expéditions portugaises, y voyant l’occasion de convertir au christianisme toutes ces populations de païens et Sarrasins incroyants. En échange de la soumission des populations, l’Eglise accordera le monopole commercial de l’Afrique au roi du Portugal, Alphonse V. Ces bulles prendront soin de préciser que ces soumissions salutaires pouvaient passer par l’asservissement, voire par une réduction en esclavage des « nègres de Guinée » et qu’elles devaient être confiées à l’Ordre du Christ, la confrérie d’Henri le navigateur. En plus de ces bulles, l’église chrétienne, par son pape Alexandre VI, organise le partage du monde entre le Portugal et l’Espagne avec le Traité de Tordesillas en 1494.
La prise de position de l’église catholique en faveur de la traite ne sera pas un épiphénomène. Trop contente de disposer de nouveaux territoires d’évangélisation forcée, celle-ci encouragera l’esclavagisme tout au long de la période de la traite négrière.
DES BULLES, DES BULLES …
Voici les noms de quelques bulles célèbres (avec les dates et les papes qui s’y rattachent).
1442 Illius qui (Eugène IV) : entérine les conquêtes du prince Henri le navigateur en Afrique
1452 Dum diversas (Nicolas V) : donne au roi du Portugal toute latitude pour soumettre les Sarrasins, païens et autres incroyants, voire les réduire à un esclavage perpétuel.
1455 Romanus Pontifex (Nicolas V) : espère que les populations naturelles soient bientôt converties au christianisme et donne son approbation au monopole commercial des Portugais en Afrique.
1456 Inter caetera (Calixte III) : affirme que l'administration des nouvelles possessions portugaises et leurs intérêts doivent être confiés à l'ordre du Christ, la confrérie d’Henri le navigateur.
1481 Aeterni regis (Sixte IV) : les terres conquises en Afrique sont accordées au Roi du Portugal.
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LE DÉBAT SUR L’ESCLAVAGE DES INDIENS D’AMÉRIQUE
Au Brésil, sous souveraineté portugaise, les premières plantations sucrières voient le jour et les Portugais utilisent les indiens comme travailleurs serviles, suivis par les Espagnols en Amérique centrale. Les dominicains s’en émeuvent et la persévérance de Bartolomé de Las Casas pour avoir dénoncé les pratiques des colons espagnols et défendu les droits des Indigènes va payer. En effet, en 1537, le pape Paul III, dans une lettre à l’archevêque de Tolède puis dans une bulle, condamne et interdit l’esclavage des Indiens d’Amérique. Malgré cette bulle, l’esclavage se développera sans gêne jusqu’au XIX° siècle.
Mais pourquoi l’église catholique, qui a aboli l’esclavage des Indiens au XVI° siècle, va accepter celui des Noirs jusqu’au XIX° siècle ? Parce que la récupération, puis la propagation d’une théorie sans fondement, tirée de la Bible, vont permettre la justification de l’esclavage des noirs.
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Noé, Cham et ses frères Esclave indien et conquistadors Esclaves et missionnaire
LA LÉGENDE DE CHAM OU LA JUSTIFICATION DE L’INJUSTIFIABLE ESCLAVAGE
Dans la Genèse (ancien testament) un passage relate l'épisode de la malédiction de Cham, un des fils de Noé. Cham aurait aperçu son père nu et passablement éméché et se serait moqué (une autre interprétation dit qu’il l’aurait violé); furieux Noé dit à son réveil : "Que Chanaan (le fils de Cham) soit maudit, et qu'il soit à l'égard de ses frères, l'esclave des esclaves ». Puis les descendants de Cham, devenus noirs, se dispersèrent et peuplèrent l'Afrique.
Il semblerait que l’idée d’identifier les africains aux descendants maudits de Cham, condamnés à jamais à n’être que des esclaves, soit le fait de théologiens musulmans a partir de textes de la Bible, mais aucun texte coranique ne traite de la malédiction de Cham, pas plus que d'une justification de l'esclavage des noirs fondée sur celle-ci. D'une manière générale, on trouve peu de traces sur l'utilisation de ce passage de la Genèse pour justifier l'esclavage; sauf à partir du XVII° siècle où les traces de la légende deviennent plus persistantes, au fur et à mesure que la traite des noirs se développe et qu’émergent la polémique et les mouvements abolitionnistes.
On pense que l’histoire de cette malédiction des noirs par Dieu, colportée pendant le Moyen Age, fut popularisée par l’Eglise et sa légende récupérée à des fins idéologiques : ces lointains africains, païens incroyants, par leur couleur étaient les descendants de Cham, fils maudit de Noé dans la Bible, et devenaient des esclaves par nature.
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DU XVI AU XIX° SIÈCLE, DES ARGUMENTS IDÉOLOGIQUES CONTRE L'ABOLITION
La conversion des esclaves noirs, maudits par Noé et Dieu lui-même, apparaît ensuite comme primordiale. Les négriers avaient donc l’obligation de baptiser les captifs embarqués en Afrique et ces esclaves, noirs et païens, au lieu d’être voués à l'enfer iraient au paradis. Pour certains hommes d'Eglise (et bien d’autres), cet argument était fondamental, et pour eux, les esclaves étaient les bénéficiaires et l’évangélisation justifiait l’esclavage.
Le « Code Noir » de Louis XVI est très clair à ce sujet et stipule dès l’article 2 que : « Tous les esclaves qui seront dans nos îles seront baptisés et instruits dans la religion catholique, apostolique et romaine » et rajoute (article 3) : « Interdisons tout exercice public d'autre religion que la religion catholique, apostolique et romaine ».
Même l’Eglise anglicane a joué un rôle dans l’esclavage via la « Société pour la propagation de la parole dans les contrées lointaines ». D’ailleurs, dans ses plantations à la Barbade, son nom était marqué au fer rouge sur la poitrine des esclaves appartenant à l’église anglicane et parmi les dirigeants de la « Société » on trouvait l’archevêque de Canterbury et les évêques de Londres et de York. Lors de l’émancipation des esclaves, l’Eglise sera même indemnisée pour la perte de ses esclaves dans ses plantations de la Barbade.
A l'époque de la Restauration (1815-1830), et durant les premières années de la Monarchie de Juillet, le clergé des vieilles colonies françaises, craignant les idées libérales et les révoltes d'esclaves, ne participe pas au mouvement abolitionniste et la traite est encore considérée comme une chance, pour les esclaves asservis, de pouvoir suivre l’évangile. L’abbé Rigord, curé à Port Royal en Martinique et anti abolitionniste notoire, écrit encore en 1845 (trois ans avant l’abolition) : « on est porté à considérer la traite comme un fait providentiel (...) Que de milliers de ces malheureux ont trouvé dans la servitude la liberté des enfants de Dieu ».
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D’une manière générale, de Saint Augustin, en passant par Saint Thomas et jusqu’à Grégoire XVI (pape en 1839), la théorie de l’esclavage de Saint Paul et la légende de Cham restera la doctrine officielle de l’Église catholique romaine.
1. Par islamiates le 02/07/2024
Salam Les sourates sont données à titre d'exemple. Merci pour votre réactivité